chantal
lavoie
Par l’entremise d’une éblouissante chorégraphie contemporaine qui se joue sur le fond épuré d’un paysage lointain à peine esquissé à l’horizon et de concert avec une scénographie signée par les nuances terreuses et ocres d’une palette chromatiquement réduite où les lignes mouvementées des corps nus entrelacés architecturent l’espace, les oeuvres aux techniques mixtes de Chantal Lavoie s’inscrivent dans un discours sur la mémoire collective dont les traces concernant le vécu du corps humain s’exposent sous la distorsion d’une réalité ravagée et implacable. Au-delà des paradoxes qui l’ébranlent constamment et de façon obsessive entre jeunesse et vieillesse, beauté et décrépitude, désir et peur, vitalité et souffrance, appartenance et solitude, son intention esthétique s’exprime dans la transcendance de
la vie sur la finalité du corps qui jouit, souffre, se transforme dans ses différents âges et devient poussière. Ainsi, le corps des oeuvres de Chantal Lavoie, «fragile membrane qui s’étire, s’effrite jusqu’à devenir friable» comme dirait l’artiste, s’érige comme l’essence même de son inspiration et devient tour à tour le sujet versus le support du tableau afin d’évoquer ses souffrances, créer des prises de conscience intenses sur sa finitude chez le percepteur et apporter malgré cela un regard poétique ou critique sur la nature humaine. Dans la frénésie des nombreux combats qui se livrent entre le créateur et son oeuvre, est-ce le thème du nu en tant que sujet classique de l’histoire de l’art qui fascine ultimement l’artiste ou plutôt le reflet des croyances culturelles contemporaines qui entourent l’image du corps et qui s’en dégagent?
Galerie mx - 333 Viger O. Montréal H2Z 0A1 - 514.315.8900 - art@galeriemx.com
The bottom purified by a distant landscape hardly sketched on the horizon and together with a scene signed by the earthy and ochre nuances of a monochrome palette reduced where the animated lines of the interlaced bare bodies structure the space, the works to the mixed techniques of Chantal Lavoie join a speech on the collective memory the concerning tracks in which lives of the human body expose themselves under the distortion of a ravaged and merciless reality. Beyond the paradoxes which shake it constantly and of an obsessive way between youth and old age, beauty and decline, desire and fear, vitality and suffering, membership and solitude, its aesthetic intention expresses itself in the transcendence of the life and the end of the body which enjoys, suffers, is transformed in its various ages and becomes dust. So, the body of Chantal Lavoie’s works, «a fragile mem-
brane which stretches, crumbles off until become crisp» as the artist would say, sets up itself as the essence of its inspiration and becomes alternately the subject versus the support of the picture to evoke its sufferings, create intense awareness on its finality at the tax inspector and bring nevertheless a poetic or critical glance on the human nature. In the madness of the numerous fights which are engaged between the creator and her work, is it the nude as classic subject in art history which fascinates ultimately the artist? Or rather the reflection of the contemporary cultural faiths which surround the image of the body and try to get free of it?
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