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OLD SCHOOL ET DANS L’ÉPOQUE LE LAQUÉ RECONQUIERT LE DESIGN
from Signé Barrière 25
by O2C
Bureaux, buffets, consoles, pas seulement. Le chic du mobilier laqué ignore toutes les usures du temps. Ou quand le savoir-faire devance l’art.
Bruno Lanvern
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Le voilà sorti de son tiroir : le meuble laqué des années 1940 et 1950, avec sa sobriété de lignes et son confort géométrique. Drôle de voyage que celui de la laque à travers les époques. D’abord, bienvenue en Orient. Depuis des millénaires, en Chine et au Japon, la laque épouse le bois dans la solidité et le raffinement. Solidité, parce que les mandarins et les shogouns allaient de fief en fief avec leur mobilier d’apparat et domestique chahuté dans des charrettes : la laque était alors protectrice des meubles contre les aléas du transport. Et puis, le raffinement, parce qu’au fil des siècles, les artistes ont appris de cette résine qu’elle pouvait sublimer le bois et les poteries précieuses : la laque devenait l’amante invisible des nuances. Les modes orientales successives depuis les années 1930 — on disait alors « les chinoiseries » — ont influencé les artistes et les designers d’Occident, surtout européens. Dans le mobilier laqué (bureaux, buffets, consoles), ils ont aperçu l’essence de la ligne claire, un esthétisme sobre, un geste faussement simple comme ce touche-à-tout de Le Corbusier. 1940, 1950, 1970 ont vu son regain puis son retrait. Avant que la production en quête de design, IKEA en tête, redécouvre la laque. Mais pas seulement : à pas lents, la voilà revenue dans de somptueuses cuisines signées Kartell ou des pièces de mobilier dessinées par l’Italien Lago ou le Français Philippe Starck.