SQUARE ARMAND TROUSSEAU
Léa Kuentzler
DE GARE DE LYON À BASTILLE
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SQUARE ARMAND-‐TROUSSEAU
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MERCIS!
AUJOURD'HUI
ILS EN PARLENT!
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DE GARE DE LYON À BASTILLE
Viaduc des Arts, Avenue Daumesnil 2 Halle Beauvau, Place d'Aligre 3 Graineterie du Marché, 8 Place d'Aligre 4 Brocante, Place d'Aligre 5 Square Armand-‐Trousseau, Rue du Faubourg Saint-‐Antoine 6 Restaurant Square Trousseau, 1 Rue Antoine Vollon 7 Lieu du Design, 74, Rue du Faubourg Saint-‐Antoine 1
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escendez à Gare de Lyon, empruntez l'Avenue Daumesnil. Vous pourrez admirer le Viaduc des Arts, qui, jadis servait au trafic ferroviaire. Aujourd'hui, les imposantes arcades accueillent des artisans d'art. Continuez sur la Rue de Charenton puis sur la Rue d'Aligre. Devant vous, s'étend l'un des marchés les plus vivants de Paris. Peut-‐être marchanderez-‐vous un bibelot vintage avec les brocanteurs. Visitez la Halle Beauvau qui vaut le détour de par sa charpente ressemblant à des coques de bâteaux retournées! Une fois les cabas remplis, dirigez-‐vous vers la Rue Théophile Roussel menant tout droit au Square Armand-‐Trousseau. Petit parc typique du début du XXème siècle avec son kiosque à musique. Profitez des bancs pour vous reposer un peu et écouter les cris des enfants sortant de l'école jouxtant quasiment le jardin. Sinon, le célèbre restaurant le Square-‐Trousseau est très réputé pour ses crèmes brûlées. Une fois revigorés, gagnez l'agitation de la Rue du Faubourg Saint-‐Antoine en direction de Bastille. N'oubliez pas de faire une halte au Lieu du Design, ancienne usine avant de reprendre le métro sous l'Opéra Bastille.
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HIER L'historique
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L'histoire de ce parc a été tourmentée avant de connaître des temps plus calme comme aujourd'hui. Revenons des années en arrière et laissons à cet enfant de la Révolution Française nous conter le récit de ce lopin de terre.
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n un commun accord avec celle qui m’a mis au monde, nous avons exprimé un premier et un dernier râle. Je grandirai au rythme des Mâtines et des Vêpres des Sœurs de la Charité. Mes premiers pas je les ferai sur les terres de l’hospice des Enfants-‐ Trouvés, mes premières paroles je les échangerai avec des enfants eux-‐aussi abandonnés, orphelins, dépossédés. Ici, c’est aujourd’hui le Square Armand-‐Trousseau. Dans la misère de l’époque de Louis XIV, on s’endort ad vitam aeternam chaque jour, et chaque jour, le cimetière s’agrandit de corps d’enfants encore trop petits. Au loin, on entend le vacarme du Tout-‐Paris. On hurle l’injustice des Pauvres, l’air est poudré, la Révolution est en marche. Le sang rougit les pavés. Dans les dortoirs, on raconte la prise de la Bastille tout à côté, la royauté expire ses derniers souffles. Bientôt Paris se calme, la torpeur de l’Été et les odeurs de soufre s’étirent. A la Prison de la Force, rue Saint-‐Antoine, la Princesse de Lamballe est jugée, puis huée. Elle s’éfondre aux portes de l’hospice. Le corps git démenbré. La tête, elle, est promenée comme un trophée. Nous sommes le trois Septembre 1792. Des années plus tard, en 1839, nous déménageons, et les adultes de l’Hôtel-‐Dieu nous remplacent. L’hospice change de nom et prend le nom de l’Hôpital Sainte-‐Marguerite. La France se modèle et vote son premier président de la République : Louis Napoléon Bonaparte. Grévy au pouvoir, mes cris et ceux de mes camarades emplissent de nouveau les murs fragiles de Sainte-‐Marguerite puis, Sainte-‐Eugénie, nouveau nom de l’édifice en mémoire de l’épouse de Napoléon III et enfin l’Hôpital Trousseau. Et lorsque tout devient trop friable, vétuste, tout est démoli. L’histoire des pierres s’achève en 1902, tandis que, l’histoire des terres commence dès lors. L’hôpital Trousseau dédié à l’enfance devient le Square Armand-‐Trousseau.
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AUJOURD'HUI
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e square Armand-‐Trousseau est un authentique jardin familial. Sa forme rectangulaire respecte l'architecture de son environnement et avoisine une superficie de 4800m2. Certains week-‐ends, diverses fanfares résonnent dans le kiosque à musique circulaire typique du tout début du XXème siècle. Vers la rue très passante du Faubourg Saint-‐Antoine, des bancs sont disposés et invitent à la détente. Tandis que, à l'opposé vers la relativement calme rue Théophile Roussel, une grande aire de jeux ludiques et colorés est dédiée aux enfants qui peuvent se dégourdir les jambes après une journée d'école. Paradoxe donc! Après des parties de baby-‐foot ou de ping-‐pong endiablées, une fontaine Wallace est mise à la disposition des joueurs et autres passants. Si l'Hiver donne l'impression au parc d'être triste et froid, l'Été, en revanche, lui fait révèler tous ses charmes. Pour isoler le parc du regard des rues, une large palette de plantes est déployée: terre de bruyère, aubépines à fleurs, massifs de buis... Parmi les arbres remarquables, un énorme savonnier planté en 1936 prend place vers la rue Charles Baudelaire et rivalise avec l'imposant phellodendron de l'Amour de neuf mètres de haut. Au début du Printemps, les magnolias mettent en ébullition nos sens olfactifs tandis qu'en Hiver le noisetier de Byzance laisse tomber ses fruits.
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ILS EN PARLENT!
Tu aimes bien ce parc? Oui! Pourquoi? Parce que, Je peux manger des bonbons!
Venez-‐vous souvent au Square-‐Trousseau? Oui, quelques fois pour lire un livre ou écouter les oiseaux. Parfois, je médite.
Ah! et les jeux te plaisent? Oui, mais ils sont tout cassés Selon vous, quels sont les et avec ma robe je peux pas points positifs et négatifs trop aller dessus, tu vois? de ce square? J'habite dans l'immeuble juste en face, Il serait comment le parc c'est donc la proximité de de tes rêves? Il y aurait des ce jardin qui me plaît. L'Été, princesses, des glaces et il est vraiment agréable, des trampolines! Parce que, mais l'Hiver, il est si triste! Il ça, tu vois, j'aime bien les fait très vide, il ne se passe trampolines! jamais rien, et ressemble d'avantage à une place Louise, 4 ans, qui est donc une vraie petite publique qu'autre chose. fille! Qu'ameriez-‐vous voir changé? Essayer de trouver un système pour qu'il ne soit plus dégradé par les personnes malintentionnées. Je viendrais avec d'avantage de plaisir s'il y avait un peu plus d'animation!
Joseph, retraité et grand lecteur!
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Venez-‐vous souvent au Square-‐Trousseau? Régulièrement, oui, avec mes filles. Viendriez-‐vous sans vos filles? Oh non! Je viens ici juste pour qu'elles prennent l'air. Le jardin n'invite pas à rester entre les SDF, la froideur et le délabrement du lieu, je ne prend pas plaisir à rester ici! De plus, il n'y a aucune connexion, chacun reste dans son coin. Que peut-‐on faire pour l'améliorer? Le rendre plus vivant, plus attrayant! Et puis, qu'il soit aussi agréable, vivant et attrayant l'hiver que l'été. Tiphaine, maman de trois enfants.
Tu viens souvent ici pour jouer? Presque tous les jours avec ma nounou et des copains.
Viens-‐tu souvent au Square-‐ Trousseau? Lorsque je n'ai pas beaucoup de devoirs, tous les soirs!
Venez-‐vous souvent au Square-‐Trousseau? Le midi lorsqu'il fait beau durant ma pause déjeuner.
Tu fais quoi dans ce parc? Je joue au ballon et aux petites voitures. Des fois, on fait des courses et je gagne toujours, sans tricher hein, sinon c'est pas drôle!
Tu viens avec plaisir ici? Pas forcément, mais c'est le seul endroit où on peut se retrouver un peu tranquille avec les amis. Avec le kiosque, on se sent un peu protégé du regard des adultes et des enfants.
Venez-‐vous avec plaisir ici? Je suis assez mitigée. Dans un sens oui car l'Été, c'est vraiment très agréable ce petit coin de verdure. Mais l'hier, en plus du froid, tout est triste! Et puis c'est relativement sale...
Qu'aimerais-‐tu voir par ici? Dans le quartier, il n'y a pas vraiment de lieu où on peut faire du skate ou du roller. Et puis aussi un endroit un peu plus accueillant.
Auriez-‐vous des envies pour ce parc? J'aimerai qu'il soit plus propre, plus vivant et qu'on puisse se sentir entouré sans nous mettre en promiscuité.
Rémy, 17 ans, lycéen.
Jeanne, libraire.
Il ressemblerait à quoi le parc de tes rêves? Ça serait un énorme circuit de voitures Flash McQueen! Gabriel, 2 ans 3/4.
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l y a souvent du monde dans le Square Armand-‐Trousseau. Dans la journée, ce sont plutôt des enfants en bas-‐âge accompagnés de leurs nourrices ou parents. Souvent, les petits discutent avec les personnes agées assises sur les bancs. À l'heure du déjeuner, les travailleurs font leur apparition et prennent d'assaut les bancs pour manger, lire ou se détendre. Mais le parc prend réellement vie lorsque la cloche de l'école sonne! Les jeux sont escaladés par des dizaines d'enfants en mal d'espace et les baby-‐foot tranformés en bancs géants par les adolescents. J'ai donc discuté avec tous ces individus qui font que le jardin existe.
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es années d'études m'ont permis d'ouvrir et d'affiner de façon plus large ma curiosité. Je suis maintenant plus attentive aux détails à l'environnement urbain et graphique qui m'entoure. Ma sensibilité créative et artistique acquise durant ces trois ans m'a naturellement amenée sur un projet de fin d'étude s'incrivant dans cette continuité. Le métier auquel je me destine m'amène à analyser, comprendre et apporter des réponses aux besoins des collectivités. Je me promène souvent dans ce quartier du XIIème arrondissement en raison du marché d'Aligre qui se touve non loin du square Armand-‐Trousseau. Je ne l'avais jusqu'alors pas remarqué. Ce jardin à double facette triste à la saison froide et joyeux aux époques ensoleillées, passe inaperçu parce qu'il ne répond pas aux critères demandés par les passants. Pourtant, en m'y attardant un peu, ce parc pourrait prétendre à une belle renommée s'il était un peu plus dynamique et mieux entretenu. C'est pourquoi, il me semblait important de mettre à profit toutes mes connaissances acquises sur la compréhension et l'aménagement d'un espace et de les utiliser pour travailler et réfléchir sur ce square. Si je ne peux réaliser un circuit géant pour la voiture rouge ou promettre qu'il y aura des princesses à un enfant, je peux en revanche répondre à beaucoup d'attentes exprimées par les personnes intérogées, notamment celle de rendre le parc plus vivant. Au travers des témoignages et de ma propre expérience, j'ai pu cibler mes recherches et mes envies. Il me semble important de garder le kiosque. De même, il m'est essentiel que la culture participe à la vie du jardin. Les enfants auront toujours une zone bien à eux, mais divisée en deux parties selon leur âge. Pour répondre à la problématique du ministère de la santé: "pour votre santé pratiquez une activité physique régulière", le sport et les deux roues trouveront naturellement leur place. Actuellement, le parc est constitué de deux zones extrêmement disctinctes: les bancs et les jeux. Rien ne semble les relier. Il faut donc trouver un moyen pour que chacun soit ensemble tout en étant libre. Le symbole de l'infini est, à mon sens, une bonne solution. Nous sommes cycliques. Nous nous éloignons mais finissons toujours par nous retrouver. Il en va de même pour le monde.
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MERCIS! Mes trois années d'études à StudioCréaParis s'achèvent ici. J'ai passé des moments forts, qui m'ont enrichi et fait grandir. Ceci, grâce au corps enseignant que je souhaiterais remercier et plus particulièrement, Brigitte LEROY, Flavio BONUCCELLI, Alessia ROSELLI et Jean-‐Julien SIMONOT. Maria-‐Magdalena CHANSEL, merci pour les cours d'histoire de l'art, la soif d'apprendre est désormais plus large et plus vive. Parmi les amitiés qui se sont créées au sein de cette aventure, quelques unes m'ont bien aidé à concevoir ce diplôme. Qu'elles soient ici remerciées. Mélanie de OLIVEIRA, Cassandre GAMBART, Arnold RAMASSAMYPOULE, c'est pour vous! Un spécial thanks à Seyeol OH pour ses makis et ses cafés. À Marion qui m'a patiemment relue et corrigée, Merci, viva la vida! Anne-‐Laure, Ima et mon Petit Sourire: Merci! À mes parents, qui m'ont permis de pousser droit parce qu'au début c'était mal parti. Et enfin, merci à tout ceux qui fussent et sont là pour moi, de près ou de loin. " T R O M P E -‐ T O I , S O I S I M P R U D E N T , TOUT N'EST PAS FRAGILE." B L I Z Z A R D & hs т
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BIBLIOGRAPHIE
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La Princesse de Lamballe à la Prison de la Force -‐ mine de plomb sur papier le 3 Septembre 1792 -‐ Gabriel. 2 La Princesse de Lamballe -‐ Huile sur toile de 1776 -‐ Callet. 3 Carte postale de l'ancienne chapelle de l'Hospice des Enfants-‐trouvés -‐ Cliché de la Commission Municipale du Vieu Paris. 4 Rue du Faubourg Saint-‐Antoine et Rue de Charenton -‐ Cliché de la Commission Municipale du Vieu Paris. 5 Avenue Ledru-‐Rollin et Faubourg Saint-‐Antoine-‐ Cliché de la Commission Municipale du Vieu Paris. 6 Le suplice de la Princesse de Lamballe-‐ peinture de 1792 -‐ Gaetano Ferri. 1
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