LES MAÎTRES DE L’ABSTRACTION
LES MAÎTRES DE L’ABSTRACTION
Les maîtres de l’abstraction
Les maîtres de l'abstraction
Enrico Castellani © Courtesy Archivio Enrico Castellani
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Enrico Castellani
(1930- 2017)
Castellani est né en 1930 à Castelmassa en Italie. Il étudie l’art, la sculpture et l’architecture à la Royal Academy of Art et à la National Academy of Art en Belgique. En 1959, il fonde l’éphémère, mais très influente, galerie Azimut et son journal du même nom aux côtés de son ami Piero Manzoni. Milan devient le centre névralgique du mouvement international ZERO, qui propose de faire table rase de l’expérience artistique passée fondée sur la mise en avant du progrès social de l’homme. Pour Manzoni, Castellani et Bonalumi, cette mise à zéro se traduit par une peinture monochrome, dédiée aux effets de la lumière et de l’espace. Figure majeure de l’abstraction européenne d’après-guerre, il est considéré comme l’un des artistes italiens les plus innovants. Ses travaux sont exposés et collectionnés par les plus prestigieux musées du monde, dont le Museum of Modern Art et le Guggenheim Museum à New York, le Centre Georges Pompidou de Paris et le Stedelijk Museum d’Amsterdam.
Castellani was born in 1930 in Castelmassa, Italy. He studied art, sculpture and architecture at the Royal Academy of Art and the National Academy of Art in Belgium. In 1959, and alongside Piero Manzoni, he founded the short-lived but thoroughly influential Azimut Gallery and its eponymous newspaper. Milan became the nerve centre of the international ZERO movement, which proposed a total overhaul of the artistic experience, based on enhancing mankind’s social progress. For Manzoni, Castellini and Bonalumi, this total overhaul was translated by a monochromatic painting style, dedicated to the effects of light and space. A major figure of the post-war European abstract art scene, Castellani is considered as one of Italy’s most innovative artists. His work is exhibited and collected by some of the most prestigious museums in the world, including the Museum of Modern Art and the Guggenheim Museum in New York, the Centre Georges Pompidou in Paris and the Stedelijk Museum in Amsterdam.
Note : Castellani commence à interagir avec la surface de la toile dans sa série Angular, au moyen de l’utilisation de clous, d’effets de relief, ainsi que par un jeu basé sur les variations de lumière. L’œuvre Senza titolo (sans titre) montre l’intérêt de l’artiste pour le rythme et l’espace grâce à un subtil jeu de tensions sous-jacentes. Castellani started to interact with the canvas’ surface in his series Angular. Using nails and the curve of the canvas, the effect of light changes depending on the angle and perception of the viewer. Senza titolo (Untitled) reveals the artist’s interest in rhythm and space thanks to a subtle play of implicit tension underlying.
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Enrico Castellani Senza titolo, 1988 Signed on the lower right Embossing on paper 63,2 x 78,2 cm I 24.9 x 30.8 in Certificate This artwork is registered in the Archivio Enrico Castellani, under application no. 88-039
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Les maîtres de l’abstraction
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Chu Teh-Chun dans son atelier Chu Teh-Chun in his studio © William Art Salon
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Chu Teh-Chun
(1920-2014)
Chu Teh-Chun est né en Chine en 1920. Après des études aux Beaux-Arts de Hangzhou, il enseigne à l’Université de Nankin, en Chine, puis il s’installe à Paris en 1955. Il se tourne vers l’abstraction en 1956, suite à la découverte de l’oeuvre de Nicolas de Staël lors d’une rétrospective à Paris. Il devient très rapidement un des maîtres de l’abstraction lyrique. Les oeuvres de Chu Teh-Chun sont expressives et libèrent un geste spontané. Ses paysages mentaux sont nourris par sa double appartenance aux cultures orientale et occidentale. De nombreuses expositions muséales lui sont consacrées, dont celles au Musée André Malraux au Havre en 1982 ; au Musée de Taiwan en 1991 ; au Musée de Hong Kong en 1997 ; la ville de Cannes lui organise une triple exposition hommage en 2004, année de la Chine en France ; à la Marlborough Gallery de New York en 2006 ; à la Pinacothèque de Paris en 2013, et à la Fondation Monticelli de Marseille en 2014.
Chu Teh-Chun was born in 1920 in Anhui, China. After studying at the Hangzhou School of Fine Arts, he taught at the University of Nanjing, in China before moving to Paris in 1955. After discovering the works of Nicolas de Staël at a Parisian retrospective (1956), he turned towards abstraction and quickly became one of the masters of action painting. The works of Chu Teh-Chun are expressive, evoking spontaneous strokes that mirror the artist’s mental landscapes and are nourished by his dual Eastern and Western origins. Numerous museums exhibitions have hosted the artist’s works, including the André Malraux Museum in Le Havre (1982); the Taiwan Museum (1991); the Hong Kong Museum (1997); the city of Cannes has organised a triple exhibition tribute in 2004, the Year of China in France; the Marlborough Gallery in New York (2006), the Pinacothèque of Paris (2013) and at the Fondation Monticelli in Marseille (2014).
Note : Chu Teh-Chun a grandi dans la province de Jiangsu, surnommée « le pays d’eau ». Il apprend, dans ces paysages, à regarder et dessiner. Ses camaïeux de bleus, omniprésents dans son oeuvre, s’inspirent de cette période. Chu Teh-Chun grew up in the countryside of Jiangsu province, known as ‘water country’; he spent his childhood observing and sketching. The artist’s shades of blue, present throughout his work, draw their inspiration from this particular time of his life.
Chu Teh-Chun Atmosphère bleu III, 1988 Signed and titled on the lower right ; signed, titled and dated on the reverse Oil on canvas 92 x 65 cm I 36.2 x 25.6 in Certificate The Foundation Chu Teh-Chun has confirmed the authenticity of this work
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Lucio Fontana
(1899-1968)
Né en Argentine en 1899 de parents italiens, Lucio Fontana s’initie à l’art aux côtés de son père sculpteur, Luigi, avant de retourner en Italie pour étudier la sculpture. Reconnu comme le fondateur du spatialisme et du mouvement radical Arte Povera, Fontana s’oppose avec force aux formes connues de l’art et à ses valeurs établies en redéfinissant l’espace pictural et le rôle de l’artiste. Peintre, sculpteur et théoricien, il crée tout un ensemble de gestes inédits afin de développer un art fondé sur l’unité de temps et d’espace. Artiste majeur du XXe siècle, ses oeuvres figurent dans les collections des plus grands musées comme le Museum of Modern Art à New York, le Centre Georges Pompidou à Paris, le Museum of Fine Arts à Boston. Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris a organisé une rétrospective de son oeuvre en 2014.
Born in Argentina in 1899 to Italian parents, Lucio Fontana started to learn about art from his sculptor father, Luigi, before returning to Italy to study sculpture. Known as the father of Spatialism and of the radical movement Arte Povera, Fontana protested heatedly against all well-known art forms and dogmas, redefining the pictorial space and the role of the artist. Painter, sculptor and theorist, Fontana created a collection of never-before-seen strokes in order to develop a style based on a unity of time and space. A major art figure of the 20th century, Fontana’s works have been exhibited in the most famous museums around the world, such as the Museum of Modern Art in New York, the Centre Georges Pompidou in Paris and the Museum of Fine Arts in Boston. The Museum of Modern Art, Paris, organised a retrospective in 2014.
Note : Fontana griffe, perfore, troue et lacère la surface du tableau. Il s’agit pour lui de révéler un espace au-delà de la surface plane de la toile. À la fin des années 50, son geste de lacération prend le nom de Concetto spaziale Attese pour les peintures et Concetto spaziale Natura pour les sculptures. Fontana scratches, perforates, pierces and slashes the canvas. It’s his way of revealing the space above and beyond the surface flatness. At the end of the 1950s, his way of slashing was baptised Concetto spaziale Attese for his paintings and Concetto spaziale Natura for his sculptures.
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Lucio Fontana Concetto spaziale, 1952 Signed on the lower right Watercolour and perforations on paper 48 x 58 cm I 18.9 x 22.8 in Literature Luca Massimo Barbero, Lucio Fontana Catalogo ragionato delle opere su carta, vol. II, Skira, Milan, 2013, p. 581, no. 52 DSP 2, ill.
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Lucio Fontana Concetto spaziale (Teatrino), 1965 Signed and titled on the reverse Waterpaint on canvas and lacquered wood frame 110,5 x 110,5 cm I 43.5 x 43.5 in Literature Enrico Crispolti, Lucio Fontana, Catalogue raisonnĂŠ des peintures, sculptures et environnements spatiaux, vol. II, La Connaissance, Brussels, 1974, p. 168, no. 65 TE 13, ill. Enrico Crispolti, Fontana, Catalogo Generale, vol. II, Electra, Milan, 1986, p. 592, no. 65 TE 13, ill. Enrico Crispolti, Lucio Fontana, Catalogo ragionato di sculture, dipinti, ambientazioni, vol. II, Skira, Milan, 2006, p. 778, no. 65 TE 13, ill.
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Sam Francis dans son atelier Sam Francis in his studio © Meibao D. Nee, courtesy of Sam Francis Foundation
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Sam Francis
(1923-1994)
Né en 1923 aux États-Unis, Sam Francis s’installe en France en 1950, après des études à la San Francisco School of Fine Arts. Il se lie rapidement d’amitié avec un grand nombre d’artistes européens, mais aussi d’artistes américains installés à Paris après la guerre comme Joan Mitchell, Jean-Paul Riopelle, Shirley Jaffe, James Bishop ou Ellsworth Kelly. Influencé par l’oeuvre de Pierre Bonnard ou Henri Matisse pour la couleur, Sam Francis crée les techniques nécessaires à une expression singulière marquée par de forts enjeux spirituels. Le support de la toile devient un espace de mise en forme subtile de la couleur et du geste libéré de toute emprise technique. Voyageur infatigable, les cultures orientales marquent profondément son oeuvre et sa vie avec notamment ses recherches sur les rapports des vides et des pleins. Sa technique énergique, souvent assimilée au tachisme, crée une peinture dont l’espace peint symbolise avec force le corps à corps de l’artiste avec la matière et ses moyens d’expression.
Born in 1923 in the USA, Sam Francis moved to France in 1950 after studying at the San Francisco School of Fine Arts. He rapidly befriended many different European and American installation artists living in Paris after the war, such as Joan Mitchell, Jean-Paul Riopelle, Shirley Jaffe, James Bishop and Ellsworth Kelly. Influenced by the works of Pierre Bonnard and Henri Matisse for their use of colour, Sam Francis created techniques that produced a unique expression marked by powerfully spiritual themes. The canvas became a space where colour is subtly shaped, strokes totally freed from any technical domination. An indefatigable traveler, his works and his life were profoundly affected by eastern cultures, especially his research on the relationship between empty and full. His energetic technique, often assimilated to tachism, created a painted space that strongly symbolised the struggle between the artist and his materials and means of expression.
Note : À la suite d’une analyse jungienne avec le Docteur Kirsch en 1971, l’oeuvre de Francis intègre des éléments oniriques et inconscients issus de ses rêves. Vivant à Tokyo et influencé par la philosophie japonaise zen et la culture bouddhiste, il crée la série Fresh Air dont les peintures ont été conçues par l’apposition aléatoire de flaques, gouttes et éclaboussures de couleur sur des bandes de peinture humides, réaffirmant l’intérêt de l’artiste pour la couleur. Following a Jungian analysis with Dr. Kirsch in 1971, the works of Francis started to include dreamlike elements from the subconscious. Living in Tokyo and influenced by Japanese Zen philosophy and Buddhist culture, his paintings comprising the Fresh Air series were produced in random composition of puddles, drops and splashes of colour on bands of moist paint, reaffirming the artist’s interest in colour.
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Sam Francis Untitled (SF82-252), 1982 Inscribed with the archive number on the reverse Acrylic on paper 46 x 60 cm I 18.1 x 23.6 in Literature Michel Waldberg, Sam Francis: Métaphysique du vide, collection Philosophie des Arts, Éditions Francis Delille, Paris 1986, p. 98-99, ill. Certificate This work will be included in the forthcoming Catalogue raisonné of works on paper in preparation by the Sam Francis Foundation under the number SF82-252
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Sam Francis Untitled, (SFP94-52), 1994 Inscribed, stamped and dated on the reverse by the Sam Francis Foundation Acrylic on canvas 40,6 x 50,8 cm I 16 x 20 in Exhibited Los Angeles, Los Angeles County Museum of Art, Sam Francis: The Last Works, 25 May - 17 Sept. 1995, ill. in colour Basel, Art Basel booth 28, Galleri Faurschou, Copenhagen, The Complete (152) Paintings from the Last Studio of Sam Francis, 11-18 June 1997, ill. in colour Copenhagen, Galleri Faurschou, Sam Francis: The Last Works, 18 March - 5 June 1999; ill. pp. 12 - 13 Literature Debra Burchett-Lere, Sam Francis : Catalogue RaisonnĂŠ of Canvas and Panel Paintings, 1946 - 1994, Univeristy of California Press, Berkeley, 2011, cat no. 1726, DVD 1, ill. Certificate This artwork is registered in the archives of the Sam Francis Foundation, with the archive number SFP94-52
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André Lanskoy dans son atelier, avenue Mozart, Paris, 1959 André Lanskoy in his avenue Mozart studio, Paris, 1959 © Jean-Francois Bauret
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A n d r é´ L a n s k o y
(1902-1976)
Andreï Mikhaïlovitch Lanskoy est né à Moscou au sein d’une famille aristocrate. C’est en arrivant à Paris, en 1921, qu’il décide de se consacrer exclusivement à la peinture. Des visites assidues au Louvre, la découverte de Van Gogh, Cézanne et Matisse, l’amitié de Soutine et de Larionov ainsi que sa grande admiration pour Klee et Kandinsky, semblent être les seuls éléments déterminants de la formation de ce peintre pratiquement autodidacte. C’est tout naturellement que Lanskoy passe vers les années 1940 à l’abstraction. Il est, pendant de nombreuses années, une des personnalités marquantes de l’École de Paris qui, à partir de 1947, refusant les rigueurs de l’Abstraction géométrique, opte pour un art non figuratif caractérisé par le lyrisme, la spontanéité du geste, l’immédiateté de l’intention, l’explosion et la révolte. Qu’ils s’inscrivent sur des fonds noirs ou plus neutres, appliqués en larges empâtements, les rouges, les jaunes, les verts, les violets, les bleus ou les oranges éclatent en évoquant un magnifique feu d’artifice.
Andreï Lanskoy was born Andreï Mikhaïlovitch Lanskoy in Moscow to an aristocratic family. He arrived in Paris in 1921 and decided to devote his life exclusively to painting. Almost entirely self-taught, Lanskoy’s art education consisted of the inspiration of Van Gogh Cézanne and Matisse; his friendships with Soutine and Larionov and a deep admiration for the abstractions of Klee and Kandinsky. He spent several years involved in the Abstraction movement of the 1940s and was considered a leading figure of the School of Paris. Rejecting the austerity of Geometric Abstraction, Lanskoy opted for a style characterised by lyricism, gestural spontaneity and immediacy. Whether on black or neutral backdrops, applied in large batches, the reds, yellows, greens, purples, blues and oranges all burst from the canvas, invoking a magnificent fire work of colours.
Note : L’intensité et les choix des couleurs, qui sont juxtaposées directement les unes aux autres, sont soutenues par un sens poussé de la composition et du mouvement. Ces combinaisons créent une puissante impression de dynamisme dans l’œuvre de Lanskoy. The intensity and shades of the colours, the richness of the composition and the movement create a powerful and dynamic impression in the works of Lanskoy.
André Lanskoy La Lutte des contrastes, 1966 Signed and dated on the lower right and signed again on the lower left, titled and dated on the reverse Oil on canvas 46 x 55 cm I 18.1 x 21.7 in Certificate André Schoeller has confirmed the authenticity of this work
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AndrĂŠ Lanskoy Composition Signed on the upper right Gouache on paper 25 x 65 cm I 9.8 x 25.6 in Certificate AndrĂŠ Schoeller has confirmed the authenticity of this work
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AndrĂŠ Lanskoy Untitled Signed on the lower left Oil on paper 63 x 48 cm I 24.8 x 18.9 in
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Atelier de Pino Manos, Florence, 1950-60 PIno Manos’ studio in Florence, 1950-60
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Pino Manos
(b. 1930)
Né en 1930 à Sassari, en Italie, Pino Manos s’installe à Milan en 1951 pour integrer à l’Académie des Beaux Arts de Brera, avec Enrico Castellani et Vincenzo Agnetti. Ami de Roberto Crippa, de Gianni Dova, de Marino Marini, d’Augustino Bonalumi et surtout de Lucio Fontana, il a adhéré au mouvement Spatialisme. En 1962, il a été appelé à Londres, avec trente des artistes les plus éminents en Europe pour prendre part au Manifeste Europe 1962 : Peinture et Sculpture organisée par la New Vision Center Gallery. Pino Manos prend part à de nombreuses expositions solo et de groupe en Italie et à l’international. Aujourd’hui, ses œuvres ont intégré de nombreuses collections publiques et privées, en Italie et à l’international, dont la Nelson Rockefeller Collection de New York qui détient trois de ses œuvres. Born in Sassari, Italy, in 1930 Pino Manos moved to Milan in 1951 to attend the Accademia di Belle Arti di Brera, along with Enrico Castellani and Vincenzo Agnetti. A friend of Roberto Crippa, Gianni Dova, Marino Marini, Augustino Bonalumi and especially of Lucio Fontana, he adhered to the Spatialism movement. In 1962 he was called to London, along with thirty of the most eminent artists in Europe to be part of the Manifesto Europe 1962 : Painting and Sculpture organised by the New Vision Centre Gallery as the basis of the emerging European Union. Manos participated in numerous solo and group exhibitions in Italy and other parts of the world. His works are in several private and public collections in Italy and abroad. Three of his works feature in the Nelson Rockefeller collection in New York, USA.
Note : Les compositions de Pino Manos sont nées de la dextérité originelle de l’artisan : des rubans de toiles raidis de colle, des structures monochromatiques saillantes convoquant altérations et vibrations optiques, des résonnances synchroniques au-delà du visible et une continuité de variations perceptibles en fonction du positionnement de l’observateur. Pino Manos’ compositions are created with the original skill of the craftsman: ribbons of canvas stiffened with glue, extroflected monochromatic structures that solicit optical shiftings and vibrations, synchronic resonances beyond the visible and continuous perceptive variations depending on one’s point of observation.
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Pino Manos Sincronicità nera energetica, 2016 Signed, titled and dated on the reverse Mixed media on canvas 95 x 135 cm I 37.4 x 53.1 in Certificate The artist has confirmed the authenticity of the work
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Pino Manos Sincronico bianco, 2014 Signed, titled and dated on the reverse Mixed media on canvas 70 x 210 cm I 27.6 x 82.7 in Certificate The artist has confirmed the authenticity of the work
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Pino Manos SincronicitĂ armonica grande rosso fuoco, 2017 Signed, titled and dated on the reverse Mixed media on canvas 140 x 196 cm I 55.1 x 77.2 in Certificate The artist has confirmed the authenticity of the work
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Georges Mathieu dans son atelier, décembre 1955 Georges Mathieu in his studio, December 1955 © Manuel Litran, Paris Match Archives
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Georges Mathieu
(1921-2012)
Georges Mathieu est né à Boulogne-sur-Mer en 1921. Après des études de droit et de philosophie, Georges Mathieu s’oriente vers la peinture en 1942. Il est considéré comme le chef de file du mouvement d’après-guerre intitulé Abstraction lyrique en France ou Action Painting aux États-Unis - un mouvement qui connait son apogée dans les années 1950 et 1960, et qui donne naissance à une ère de collaborations artistiques fécondes avec de nombreux émules, dont Jackson Pollock. La gestuelle spontanée et la rapidité d’exécution en sont les moteurs. Défenseur radical de la culture, Mathieu développe avec véhémence ses théories en faveur d’une forte présence de l’art dans les institutions publiques, qui font partie intégrante de son héritage aux côtés de ses contributions à la peinture, la tapisserie, la publicité et l’architecture. La mise en place d’une écriture picturale abstraite annonce l’apparition du graffiti moderne et a été mentionnée comme une des inspirations à l’origine du mouvement artistique japonais Gutai.
Georges Mathieu was a French abstract painter born in 1921, in Boulogne-sur-Mer. He began painting in 1942 after studying law and philosophy. He is considered the leader of the post-war artistic movement known in France as Abstraction Lyrique and in the United States as Action Painting, a movement that peaked in the 1950s and 1960s and gave birth to an entire era of prolific artistic collaborations and disciples like Jackson Pollock. The movement is marked by spontaneous gestural and speed of execution. A radical defender of culture, Mathieu vehemently developed his theories in favour of fostering a powerful artistic presence in public institutions; part of his legacy, alongside his contributions to painting, tapestry, advertising and architecture. The arrival of such an abstract, pictorial style announced the appearance of modern graffiti art and has been mentioned as one of the original inspiring drivers of the Japanese artistic group, Gutai.
Note : Gorgias fait partie des oeuvres emblématiques de l’art gestuel de Georges Mathieu. Véritable écriture calligraphique, la rapidité d’exécution permet à l’artiste de libérer sa main à partir d’une zone centrale du support. Les couleurs restreintes accentuent la présence de la matière. Gorgias is part of the artist’s production that best symbolises Georges Mathieu’s gestural art. Truly calligraphic, the speed of execution allows the artist to free his hand starting from a central zone of support. The restricted colours accentuate the presence of the material.
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Georges Mathieu Gorgias, 1958 Signed and dated on the lower left, titled on the strecher Oil on canvas 98 x 162 cm I 38.6 x 63.8 in Exhibited New York, Kootz Gallery, Mathieu, Paintings of 1958 - 14 toiles en hommage aux philosophes présocratiques, April 1959 Certificate The Comité Georges Mathieu has confirmed the authenticity of this work
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Georges Mathieu Mort de NĂŠron, 1957 Signed and dated on the lower left, titled on the strecher Oil on canvas 95 x 162 cm I 37.4 x 63.8 in Certificate The ComitĂŠ Georges Mathieu has confirmed the authenticity of this work
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Georges Mathieu Orages soumis, 1988 Signed on the lower left and titled on the strecher Alkyde on canvas 146 x 114 cm I 57.5 x 44.9 in Exhibited Knokke-le-Zoute, Gallery Guy Pieters, Georges Mathieu, 14 August - 4 September 1988 Literature Georges Mathieu, 50 ans de crĂŠation, Hervas, Paris, 2003, p. 516 Certificate The ComitĂŠ Georges Mathieu has confirmed the authenticity of this work
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Joan Miró dans son atelier, 1968 Joan Miró in his studio, 1968 © Francesc Català-Roca
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Joan Miró
(1893-1983)
Joan Miró est un artiste espagnol né en 1893, reconnu comme l’un des artistes les plus influents de l’ère moderne. Miró a grandi dans une famille d’artisans où il a reçu une éducation artistique. Dès son plus jeune âge, Miró manifeste un vif intérêt pour l’art et commençe à suivre des cours de dessin à l’âge de 7 ans. Miró s’inscrit ensuite à l’Académie des Beaux-Arts de La Llotja, puis au Cercle Artistique de Sant Lluc. En 1918, Miró réalise sa première exposition personnelle à Barcelone, après laquelle il déménage à Paris en 1921, afin d’intégrer la communauté artistique qui s’est réunie à Montparnasse. C’est lors de son séjour à Paris qu’il rencontre André Breton; l’une des figures marquantes du surréalisme, qui l’encourage à rejoindre le groupe. Bien que Miró ait d’abord peint des natures mortes et des paysages, ce déménagement à Paris s’est avéré être un changement fondamental concernant sa technique, son style et sa composition. Exposé et réceptif aux influences du fauvisme, du cubisme, du surréalisme et de Dada, Miró refuse de classer son art dans un mouvement précis. Des traits audacieusement colorés, des formes biomorphiques, des formes géométriques, des objets semi-abstraits sont progressivement apparus pour finalement définir le style de Miró, un style comme une signature qui rend le travail de l’artiste si reconnaissable. Au cours de sa vie et de manière posthume, les œuvres de cet artiste internationalement reconnus ont été abondamment exposé à travers le monde. À l’occasion du centenaire de sa naissance, de nombreuses grandes rétrospectives ont eu lieu dans des musées prestigieux. Miró a continué d’exercer son influence dans l’art moderne, notamment dans les œuvres d’artistes expressionnistes abstraits tels que Pollock, Frankenthaler ou Rothko. Sincèrement appréciée par les collectionneurs d’art pour sa singularité, l’œuvre de Miró reste aujourd’hui très recherchée. Joan Miró was a Spanish artist born in 1893. Miró is recognised as one of the most influential artists of the modern era. Miró grew up in a family of craftsmenwho immersed him in art and creativity. From a young age, Miró displayed a keen interest in art and began attending drawing classes at the tender age of 7. Later he was enrolled in the Fine Arts Academy at La Llotja, followed by the Artistic Cercle of Sant Lluc. In 1918, Miró had his first solo exhibition in Barcelona after which he moved to Paris in 1921, so that he could be part of the art community that has gathered in Montparnasse. It was during his stay in Paris that he encountered André Breton; one of the leading figures in Surrealism, who lead Miró to join the Surrealist group - though not as an official member so that he could explore other forms and school of artistic expression. Though Miró initially painted still life and landscape, this move to Paris proved to be a pivotal change regarding his technique, style and composition. Exposed and receptive to influences from Fauvism to Cubism, Surrealism, and Dada, Miró refused to let his art be categorised into a precise movement. Boldly coloured strokes, biomorphic forms, geometric shapes, semi-abstract objects, gradually came to define Miró’s signature style represented in his art. During Miró’s lifetime and after, the works of this internationally acclaimed artist have exhibited extensively around the world with many large retrospective exhibitions at prestigious museums devoted to his works notably on the centenary anniversary of his birth. Miró has continued to exert his influence in modern art, notably in the works of Abstract Expressionist artists such as Pollock Frankenthaler and Rothko. Sincerely appreciated by art collectors for his unique oeuvre, Miró’s works remain highly sought after.
Joan Miró Untitled (Essencies de la terra), 7 October 1968 Signed, dated and dedicated on the lower right Pastel and coloured crayons on paper 49 x 38 cm I 19.3 x 15 in Certificate The authenticity of this work has been confirmed by Jacques Dupin from the ADOM (Association pour la Défense de l’Œuvre de Miró)
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Serge Poliakoff dans son atelier, 1956 Serge Poliakoff in his studio, 1956 © John Lefevre
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Serge Poliakoff
(1900-1969)
Serge Poliakoff est né à Moscou en 1900. C’est un artiste majeur de l’École de Paris, soutenu par les plus grands historiens de l’abstraction tels que Charles Estienne, Michel Ragon ou Dora Vallier. Poliakoff a su, par l’intermédiaire de ses marchands Denise René et Dina Vierny, éveiller l’intérêt de nombreux collectionneurs privés et s’imposer aux yeux de tous comme un peintre radicalement moderne. Poliakoff quitte Moscou pendant la révolution russe de 1917 ; il voyage de Constantinople à Paris durant 6 ans, subvenant à ses besoins en jouant de la guitare. À Paris, il étudie à l’Académie de la Grande Chaumière, où il travaille un style académique classique. Lors d’un voyage à Londres en 1935, il découvre l’art égyptien et ses abstractions et est influencé par le travail de Vassily Kandinsky, Robert Delaunay et Otto Freundlich, l’amenant alors à développer son propre style de peinture abstraite qui combine plusieurs zones de couleurs. Dans les années 1940, sa palette se limite à des nuances de gris et de noir, alors que dans les années 1950, il y inclut des couleurs vives. Durant les années 1960, Poliakoff est un peintre reconnu et investit une pièce entière lors de la Biennale de Venise en 1962. À la fin de sa vie, ses troubles de santé le conduisent à réaliser des peintures et des lithographies à plus petite échelle. Il meurt à Paris en 1969. En 2013-2014, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre une magnifique rétrospective intitulée Le rêve des formes.
Serge Poliakoff was born in Moscow in 1900. He was a major artist of the School of Paris, supported by the greatest historians of abstract art such as Charles Estienne, Michel Ragon or Dora Vallier. Poliakoff succeeded, through his dealers Denise Rene and Dina Vierny, to pick the interest of many private collectors and imposed himself in the eyes of all as a definitely modern painter. Poliakoff left Moscow, his hometown, during the Russian revolution of 1917; he traveled from Constantinople to Paris for 6 years, supporting himself by playing the guitar. In Paris, he studied at the Académie de la Grande Chaumière, where he worked in a classical academic style. During a trip to London in 1935, he discovered Egyptian art and its abstractions and was influenced by the work of Wassily Kandinsky, Robert Delaunay and Otto Freundlich. Theses references lead him to develop his own style of abstract painting that combined several colour areas. In the 1940s, his colour palette was limited to shades of grays and black, while in the 1950s he included bright colours. During the 1960s, Poliakoff was already a recognised painter and exhibited in a whole space at the Venice Biennale in 1962. At the end of his life, he suffered from health problems, which impacted the productivity of his paintings and lithographs. He died in Paris in 1969. In 2013-2014, the Museum of Modern Art of the City of Paris produced a tremendous Serge Poliakoff retrospective called Le rêve des formes (A Dream of Forms).
Serge Poliakoff Composition murale, 1966 Signed on the lower right Tempera on paper laid on canvas 100 x 80,4 cm I 39.4 x 31.5 in Exhibited Reims, Maison de la Culture André Malraux, Serge Poliakoff, May - July 1971 Milano, Centro Rizzoli, Serge Poliakoff, February - March 1972 Lisbon, Galeria S. Mamède, Poliakoff, November - December 1972 Rome, Galleria Editalia, Serge Poliakoff, October - November 1973 Tehran, Centre International des Arts, 1er Salon International des Arts AFAA, March 1975 Hovikodden, Sonja Henie-Onstad Kunstsenter, Poliakoff, February - March 1976 St. Gallen, Galerie im Erker, Serge Poliakoff, June - October 1996 Literature Alexis Poliakoff, Serge Poliakoff, Catalogue raisonné, Volume V, 1966-1969, Éditions Galerie Française, Paris 2016, p. 90, ill. Giuseppe Marchiori, Serge Poliakoff, Les Presses de La Connaissance, 1976, p. 7, ill. Marie Victoire Poliakoff, Serge Poliakoff mon grand-père, Éditions du Chêne, Paris 2011, p. 212, ill.
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Les maîtres de l’abstraction
Les maîtres de l'abstraction
Turi Simeti, New York, 1968
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Turi Simeti
(b. 1929)
Turi Simeti est né à Alcamo, en Italie, en 1929. Formé dans l’atelier d’Alberto Burri, il s’oriente progressivement vers une peinture monochrome. Influencé par le mouvement ZERO, il participe à de nombreuses expositions du groupe dans les années 60 aux côtés de Lucio Fontana, Enrico Castellani, Piero Manzoni et Agostino Bonalumi. Ses œuvres volontairement minimaliste s’organisent autour de différentes formes ovales en relief sur la toile. Ses oeuvres figurent dans de nombreuses collections dont le MAM Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro au Brésil, le Museo d’Arte Moderna di Bolzano en Italie et le Wilhelm-Hack-Museum de Ludwigshafen en Allemagne.
Turi Simeti was born in Alcamo, Italy in 1929. Educated in Alberto Burri’s studio, he progressively turned to monochromatic paintings. Influenced by the ZERO movement, Simeti participated in several group exhibitions in the 1960s alongside Lucio Fontana, Enrico Castellani, Piero Manzoni and Agostino Bonalumi. His purposefully minimalist art is organised around different oval shapes in relief on the canvas. His works are exhibited in numerous museum collections including the MAM Museum of Modern Art of Rio de Janeiro in Brazil, the Museo d’Arte Moderna di Bolzano in Italy and the Wilhelm-Hack-Museum of Ludwigshafen in Germany..
Note : De conception minimaliste, les oeuvres de Simeti explorent la dynamique de la surface monochrome à travers des formes ovales qui se dégagent du support de la toile grâce à un jeu de pièces de bois fixées sur le châssis. L’essence du travail de Simeti est une organisation modulaire de la surface peinte et plane que met en perspective la lumière. Minimalist pieces of art, the works of Simeti explore the dynamic of the monochrome surface through oval shapes that stem from the canvas’ support, thanks to his subtle use of pieces of wood fixed onto the frame. The essence of Simeti’s work is a modular organisation of a monochrome, flat surface that puts light into perspective.
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Turi Simeti 5 ovali rossi, 2015 Signed and dated on the reverse Acrylic on shaped canvas 120 x 200 cm I 47.2 x 78.7 in Certificate The Archivio Turi Simeti has confirmed the authenticity of this work
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Turi Simeti 6 Ovali bianchi, 2015 Signed and dated on the reverse Acrylic on shaped canvas 120 x 120 cm I 47.2 x 47.2 in Certificate The Archivio Turi Simeti has confirmed the authenticity of this work
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Les maîtres de l’abstraction
Les maîtres de l'abstraction
Antonio Saura dans son atelier de la rue San Pedro, Cuenca, 1962 Antonio Saura in his studio of San Pedro’s street, Cuenca, 1962 © Antonio Saura
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Antonio Saura
(1930-1998)
Antonio Saura naît à Huesca en 1930. Il commence à peindre et à écrire en 1947 à Madrid, alors qu’il est atteint par la tuberculose et immobilisé durant cinq années. Ses premières recherches et expériences picturales se revendiquent de l’influence de Jean Arp et de Yves Tanguy. Dès 1956, Saura entreprend le registre de ses grandes séries, Dames, Nus, Autoportraits, Suaires, Crucifixions qu’il peint tant sur toile que sur papier. En 1957, il fonde à Madrid le groupe El Paso. À cette période, Saura rencontre Michel Tapié et réalise sa première exposition individuelle chez Rodolphe Stadler à Paris; ce dernier l’exposera régulièrement durant sa vie et l’introduira auprès des galeristes Otto van de Loo à Munich et Pierre Matisse à New York. Saura va ensuite limiter sa palette aux noirs, aux gris et aux bruns. Il s’affirme alors dans un style propre et indépendant des mouvements et des tendances de sa génération. Dès 1959, Saura est l’auteur d’une œuvre imprimée prolifique. Il illustre de manière originale de nombreux ouvrages tels que Don Quijote de Cervantes, 1984 de Orwell, Pinocchio dans l’adaptation de Nöstlinger, Tagebücher de Kafka, Trois visions de Quevedo, et bien d’autres. En 1960, Saura commence à sculpter et crée des œuvres composées d’éléments de métal soudés représentant la figure humaine, des personnages et des crucifixions. En 1967, il s’installe définitivement à Paris et s’engage dans l’opposition à la dictature franquiste. Saura continue aussi d’amplifier son registre thématique et pictural. Apparaissent, avec les Femme-fauteuil, les séries des Portraits imaginaires, des Chiens de Goya et des Portraits imaginaires de Goya. Dès 1977, Saura entreprend la publication de ses écrits et réalise plusieurs scénographies pour le théâtre, le ballet et l’opéra. À partir de cette période et jusqu’à sa mort à l’âge de 68 ans, Saura reprend et développe magistralement l’ensemble de ses thèmes et figures, et produit, peut-être, la meilleure partie de son œuvre. Antonio Saura was born in Huesca in 1930. He started painting and writing in 1947 in Madrid, confined for five years due to tuberculosis. His first pursuits and visual experimentations were influenced by Jean Arp and Yves Tanguy. Since 1956, Saura started his grand series - Dames, Nus, Autoportraits, Suaires, Crucifixions – that he painted both on canvas and on paper. He founded the El Paso group in Madrid in 1957. During that time, Saura met Michel Tapié and held his first solo exhibition at Rodolphe Stadler’s in Paris who would regularly exhibit Saura’s works during his lifetime and introduced him to other gallerists such as Otto van de Loo in Munich and Pierre Matisse in New York. Following this, Saura limited his colour palette to blacks, grays and browns. Antonio Saura have then developed a unique style independent of the artistic movements and trends of his generation. Since 1959, Saura became a prolific author of printed works. He would go on to illustrate in a very original way various monographs such as Cervantes’ Don Quixote, Orwell’s 1984, Nöstlinger’s version of Pinocchio, Kakfa’s Diaries, The Vision of Quevedo and many more. In 1960, Saura started sculpting and created composite works from welded metal parts representing the human body, figures and crucifixions. In 1967, he settled definitely in Paris and became engaged in the opposition against Francoist dictatorship. Saura continues to enlarge his thematic and visual registers. The Femme-fauteuil, the Portraits imaginaires series, the Chiens de Goya and Portraits imaginaires de Goya see the day. Saura started publishing his writings and composed scenography for theatre, ballet and opera as early as 1977. Since that time until his passing at the age of 68 years old, Saura revisited and further developped systematically the whole of his themes and figures and thus produced, perhaps, the best part of his work. Antonio Saura Sans titre, 1977 Signed on the lower right Mixed media on board 44 x 33 cm I 17.3 x 13 in
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Les maîtres de l’abstraction
Les maîtres de l'abstraction
Pierre Soulages dans son atelier, 1968 Pierre Soulages in his studio, 1968 © Fritz Pitz
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Pierre Soulages
(b. 1919)
Originaire de la région rocheuse de l’Aveyron, Pierre Soulages grandit dans un environnement empreint de vestiges préhistoriques et d’art roman, lesquels ont une profonde influence sur son oeuvre à venir. En 1938, il s’installe temporairement à Paris où il découvre le travail de ses prédécesseurs, dont Picasso et Cézanne. Il tente le concours de l’École des Beaux-Arts mais s’en détourne très rapidement. Sa carrière de peintre commence véritablement en 1946 lorsqu’il déménage définitivement à Paris accompagné de son inséparable épouse Colette. En l’espace d’un an, il se fait connaître pour ses audacieuses œuvres abstraites en résonnance avec celles d’Hans Hartung ou de Gérard Schneider. Ne se réclamant d’aucun mouvement artistique et d’aucun programme préétabli, il explore des moyens d’expression inédits et développe son propre langage pictural autour de sa volonté affichée de matérialiser la lumière. Pierre Soulages est l’un des pionniers de la peinture abstraite d’après-guerre et il fait partie des artistes les plus novateurs du XXe siècle.
Originally from the rocky region of Aveyron, France, Pierre Soulages grew up in an environment cradled in prehistoric and Roman art, profoundly influencing the works he would later produce. In 1938, Soulages came to Paris where he discovered the work of predecessors such as Picasso and Cézanne. He tried to get in to the Parisian School of Fine Arts but changed his mind very quickly. The artist’s career took off in 1946 when he and his wife, Colette, decided to permanently settle in Paris. He quickly made a name for himself with his bold abstract creations that resonated with those of Hans Hartung and Gérard Schneider. As the artist claimed to follow no specific artistic movement nor any pre-established programme, he explored very novel means of expression and developed his own pictorial language around his outspoken desire to materialize light. Pierre Soulages is one of the pioneers of post-war abstract painting and is considered one of the most innovative painters of the 20th century.
Note : À partir de 1979, Soulages se consacre à ce qu’il nomme ‘l’outrenoir’ : « Je travaille avec la lumière réfléchie par la surface du noir. La lumière est dynamisée par les coups de brosses ». Selon l’épaisseur de la matière et ses modalités d’application, le positionnement de l’observateur, les incidences de la lumière varient fortement. As of 1979, Soulages devoted himself to what he called ‘outrenoir’ (ultra-black). “I work with the light reflected off a black surface. Light is made more dynamic by the strokes.” The effect of the light, which can vary greatly, depends on the thickness of the material, the way the artist applies it and the spectator’s position in front of the canvas.
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Pierre Soulages Peinture, 102 x 130 cm, 11 mars 2016 Signed, titled and dated on the reverse Oil on canvas 102 x 130 cm I 40.2 x 51.2 in Certificate The artist has confirmed the authenticity of this work
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Pierre Soulages Peinture, 296 x 165 cm, 4 janvier 2014 Signed and dated on the reverse Acrylic on canvas 296 x 165 cm I 116.5 x 65 in Certificate The artist has confirmed the authenticity of this work
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Published by Opera Gallery to coincide with the exhibition Pablo Atchugarry (et les maîtres de l'abstraction) , 1-22 June 2018, Paris All rights reserved. Except for the purposes of review, no part of this book may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording or otherwise, without the prior permission of the publishers.
We would like to thank all our collectors for their kind support throughout the years. Nous tenons à remercier tous nos collectionneurs pour leur soutien immuable au fil des années.
Coordinators : Fatiha Amer, Thomas Tournemine, Tom Masson Cover : Lucio Fontana, Concetto Spaziale, 1952 (detail)
62 rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris + 33 (0)1 42 96 39 00 | paris@operagallery.com
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