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Boys boys boys !

JULIE BERÈS SIGNE LE DEUXIÈME VOLET DE DÉSOBÉIR QUI AVAIT IMPRESSIONNÉ PAR LA PERTINENCE DU PROPOS, LA PUISSANCE DE SA MISE EN SCÈNE ET LA JUSTESSE DE SES JEUNES INTERPRÈTES. LA TENDRESSE APPORTE UN CONTREPOINT QUI PROMET, LUI AUSSI, DE TOUCHER AU BUT.

Comment avez-vous conçu ce diptyque ?

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JULIE BERÈS On avait travaillé sur la construction du féminin, notamment pour des jeunes filles qui se font tirer vers le bas par des assignations sociales et culturelles. Il m’a paru important de questionner l’autre tribu, l’autre genre, d’autant plus que notre société décrie beaucoup les hommes (à juste titre souvent), pour les aider à se construire dans le masculin. Car ils subissent aussi des injonctions contradictoires.

Comment avez-vous choisi ces jeunes ?

J.B. Nous avons interrogé de jeunes

Entre-deux

hommes très différents par leurs origines et leur parcours, notamment dans les écoles de théâtre. Ils ont tous envie de se démarquer de leur père et de leur grandpère sans savoir comment y parvenir. Nous avons travaillé sans tabou, évoquant les questions de violence, de courage, de force mais aussi le viol, le désir ou l’homophobie.

Pouvez-vous me parler du processus d’écriture ?

J.B. Avec Alice Zeniter, Lisa Guez et Kevin Keiss, on est parti du réservoir de textes fournis par les interviews, avant de les tester lors de laboratoires en questionnant beaucoup les acteurs. Au fur et à mesure des répétitions, on a intégré des anecdotes, des souvenirs, des éléments biographiques, de sorte que le plateau soit le lieu qui interroge les stéréotypes, qui donne corps aux combats intérieurs de chacun. L’idée étant de faire croire que tout serait improvisé sous les yeux des spectateurs et que ce serait une parole orale. Alors qu’il s’agit d’une parole écrite. C’est le rythme et la musique qui permettent d’alterner forme chorale, solos et petits groupes pour qu’ils s’enrichissent l’un l’autre.

Si l’envie vous prend de découvrir le travail de Maguy Marin autrement, c’est le moment d’aller faire un tour à RAMDAM, un centre d’art du côté de Sainte-Foy-lès-Lyon. Ancienne menuiserie rachetée par la chorégraphe à la fin des années 1990, RAMDAM est devenu au fil des années une sorte de havre pour les artistes en recherche. C’est également le siège de la compagnie depuis son retour en terres lyonnaises. En mai, RAMDAM montre des films réalisés par David Mambouch – auteur, cinéaste, comédien et fils de Maguy Marin – qui donnent à voir plusieurs de ses pièces : May B, Umwelt, Nocturnes et Y aller voir de plus près. En aucun cas des captations, ces films tentent de « proposer une inspiration poétique nouvelle animée par un souffle puissant de bouleversement des formes préexistantes – celles du théâtre et de la danse –, pour en faire émerger une dramaturgie singulière ». L’occasion de plonger dans l’œuvre unique de la chorégraphe, et figure incontournables de la danse française depuis plus de quarante ans, de manière inaccoutumée… Comme un jeu de miroirs à l’image d’Umwelt ! GV-P

04 & 05 MAI

RAMDAM un centre d’art Sainte Foy lès Lyon ramdamcda.org

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