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LES ENGAGÉS

Thomas Tirtiaux et Valentin Drouillard

LES ENGAGÉS De la start-up aux expéditions polaires, un seul mantra : l’engagement

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La petite trentaine, entrepreneurs chacun de leur côté, Thomas, Maxime et Valentin relèvent chaque année depuis 2018 un autre défi de dingue : une expédition en milieu hostile. Dernier en date, un trip intense et dangereux de 300 km durant les nuits polaires en Laponie. Ils en ont tiré un film époustouflant, invitant chacun à vivre une expérience extraordinaire dans une vie ordinaire.

Ils ne sont ni guides de montagne, ni sportifs de haut niveau. Mais de « simples » citadins qui prennent le métro tous les matins en courant après le temps. Thomas, Maxime et Valentin se sont rencontrés sur les réseaux sociaux, après l’appel de Thomas Tirtiaux qui rêvait de sillonner le Groenland, suite à une rupture amoureuse. Maxime Lainé et Valentin Drouillard se laissent vite convaincre par l’aventure. Aucun d’entre eux n’a la condition physique, ni jamais relevé un défi pareil. Mais tous les trois se retrouvent sur ce même mantra du challenge et de l’engagement. Tous les trois sont des entrepreneurs nés avec déjà des start-up à leur actif. Maxime est derrière Weesurf, une appli météo pour les surfers. Thomas a lancé Solen, un expert en mesure de l’ensoleillement dans le secteur de l’immobilier qu’il a cédé pour lancer Elax, une solution d’effacement électrique au profit du réseau. Incubé chez SEMIA depuis un an, Valentin a créé Armteck, une solution technologique à destination de l’industrie et de la défense pour gagner en autonomie et en polyvalence. « Nous avons chacun une autre réponse, mais un même besoin de vivre de liberté et d’engagement » confie Valentin, que nous avons pu interviewer avant la projection de leur film à l’UGC CinéCité à Strasbourg. « Monter une entreprise, c’est identifier un besoin dans une société, y répondre bien et de manière optimisée, et là elle est rentable. Quand nous parlons d’engagement, c’est envers les clients, les partenaires, les

Présentation des Engagés à l’ UGC Ciné Cité Strasbourg

salariés et l’ensemble de la société. » Les trois Engagés préparent et vivent leur mission de la même manière. « Le milieu polaire nous faisait rêver, tout comme l’inconnu, la volonté d’explorer, de réaliser quelque chose » confie Valentin. « Au moment où ce rêve est devenu réalité, on était incapables de traverser le Groenland, nous n’avions ni les compétences, ni le savoir-faire technique. Mais nous nous sommes engagés dans le projet. » Chacun trouve sa motivation au fond de lui. « Thomas cherchait à retrouver de l’énergie après sa rupture, à se dépasser, se souvient Valentin. Max avait peur de louper quelque chose et de le regretter par la suite. Moi, je suis le genre de gars à accepter tous les défis qu’on lui propose. » Dans leur film Les Engagés, on les voit se préparer physiquement tels des Rocky Balboa à gravir les marches de Montmartre en courant, à faire du yoga, ou à s’immerger dans une eau glacée pour tester leur résistance. Huit mois de préparation physique et mentale, où tout scénario doit être envisagé. « Quand on part pour ce genre d’expédition, il faut anticiper et être capable de tenir 72 heures en cas de pépin » , souligne Thomas. Leur arrivée en Laponie ne s’est d’ailleurs pas passée comme ils le pensaient. « On tablait sur seize kilomètres par jour en nous référant aux vingt kilomètres qu’on avalait quotidiennement au Groenland » précise Thomas. « Et puis les deux premiers jours, on en a fait 5-6. On s’est dit qu’on était foutus. »

L’ancien militaire du groupe, Valentin, prépare alors un programme millimétré pour rattraper le retard. Les repères sont aussi nécessaires pour ne pas flancher. Six heures de sommeil et pas une minute de plus, changement de cap. Max doit préparer le petit déj tous les jours, Valentin le dîner et Thomas s’occuper de filmer. Toutes les 1h20, pause chocolat. « C’est comme quand tu montes une entreprise, il ne faut pas penser à l’arrivée, genre « Wow ! On a 300 km à faire dans la neige et la nuit ». Mais se dire qu’au bout d’une heure vingt, t’auras ton chocolat ou ta pâte d’amande, ça t’aide à tenir ! », s’amuse Thomas. Conditions extrêmes avec des températures au-delà de moins 30°C, de la neige à n’en plus finir, nuit noire 20 heures sur 24… On les voit tracter leurs 75 kg de matériel chacun et on se dit qu’ils sont complètement givrés ! Même lorsqu’ils dorment, il n’y a rien de confort à partager une tente de 2,50 m2 à trois. Sans parler des gros pépins sur leur trajet, entre Max qui tombe malade et les bateaux gonflables que Thomas crève par inadvertance. « C’est là que le mot collectif prend tout son sens » rappelle Valentin. « Là-bas nos forces, nos faiblesses se mettent au service du groupe. » Quand Max tombe malade, Valentin et Thomas se répartissent son matériel, soit 150 kilos à tracter chacun. Quand Thomas perce les bateaux gonflables indispensables à leur traversée pour rejoindre le Cap Nord, ses co-équipiers préfèrent jouer la carte de l’apaisement plutôt que de lui sauter à la gorge. Ils savent tous pourtant que contrairement à une entreprise où l’on apprend de ses erreurs, une faute peut leur être fatale. Durant tout le film, on est époustouflé par leur pugnacité, leur sens du défi, leur sourire aussi. Même la télé norvégienne est allée à leur rencontre à la fin de l’expédition, les conditions dans lesquelles ils l’ont faite étant jugées dangereuses par les locaux en raison de forts risques d’avalanche. « Mais dans l’engagement, il y a aussi la notion d’humilité, de penser aux conséquences de ses actes » souligne Valentin. « Nous n’avons pas hésité à consulter un guide lors de la préparation de l’expédition. » Ce qu’ils en ont retiré ? « Nous avons répondu à des aspirations assez profondes. Max se sent à chaque fois revenir un peu plus vrai, dépouillé de ce jeu de rôle que l’on peut jouer en société. Thomas a appris de nouvelles choses, notamment à filmer. C’est un grand rêveur. Moi j’ai l’impression de mieux me connaître et d’évoluer en en ayant conscience. »

À travers le récit de leurs aventures, Thomas, Valentin, et Max encouragent les gens ordinaires comme eux à vivre des choses extraordinaires. A travers l’expédition, ou pourquoi pas la création de leur entreprise. Les trois amis continuent leur route avec déjà en tête leur prochaine expédition. S’ils n’ont pas encore choisi la destination, ils ont défini une thématique : « la verticalité ». Logique après avoir avalé des kilomètres et des kilomètres dans la surface plane polaire…

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