2 minute read
Jumelage
by Or Norme
LA VILLE DE STRASBOURG EXPOSE SIX ARTISTES EN RÉSIDENCES CROISÉES AVEC STUTTGART
Jumelée avec Stuttgart depuis 60 ans, la Ville de Strasbourg a voulu marquer le coup de cet anniversaire en présentant sur ST-ART 2022 le travail de six artistes accueillis dans le cadre du programme des Résidences croisées entre ces deux villes.
Advertisement
Trois artistes de part et d’autre », précise Gabrielle Kwiatkowski en charge du projet pour la Ville de Strasbourg, « le but étant de mettre en place pour chacun et chacune d’entre eux des séjours de trois mois dans l’“autre ville” ».
Pandémie oblige, l’organisation de ces dernières résidences croisées a dû tenir compte des restrictions sanitaires appliquées de part et d’autre du Rhin entre 2018 et 2021, l’objectif des trois mois a été atteint, pas de manière continue, mais il a été atteint.
« C’était important, il fallait maintenir le lien », poursuit Gabrielle Kwiatkowski en précisant les opportunités créées par ces Résidences d’artiste qui permettent aux lauréats et lauréates de poursuivre leur réflexion sur leur travail, mais à distance et dans un cadre différent, de présenter cette démarche en la confrontant aux professionnels et au public y compris dans des formats différents des expositions, de sortir du quotidien, de pratiquer une autre langue et, pourquoi pas, de nouer des liens personnels et professionnels qui pourront être déterminants dans la suite d’une carrière. Créé il y a vingt ans, ce programme est porté à Strasbourg par la Direction des Relations européennes et internationales en association avec la Direction de la Culture ainsi que par la Haute École des Arts du Rhin (HEAR).
À Stuttgart, c’est le Kulturamt de la ville qui met en œuvre l’accueil des artistes français en partenariat avec la GEDOK (Gemeinschaft Deutscher und Oesterreichischer Künstlerinnenvereine aller Kunstgattungen).
DES ARTISTES AUX UNIVERS TRÈS DIFFÉRENTS
« Pour Strasbourg, trois artistes aux pratiques très différentes se retrouvent aux cimaises de ST-ART, précise Gabrielle Kwiatkowski.
Clara Cornu produit des images qui peuvent être sous-verre ou investir des objets, du mobilier.
Émilie Picard est peintre et ses toiles se caractérisent par l’effacement, la disparition du motif par le blanc. Léonie Risjeterre déploie quant à elle son univers dans l’édition, la BD, la gravure. » Les trois artistes allemandes ont, elles aussi, chacune leur univers.
Lenka Kühnertová est designer textile, elle s’appuie sur la sérigraphie pour produire ses œuvres, mais à Strasbourg elle a profité notamment des ateliers de la HEAR pour s’ouvrir à d’autres pratiques et travailler sur le motif.
Caro Krebietke interroge la société contemporaine et l’écologie dans des œuvres étonnantes et engagées, plus difficiles à « classer » et Martina GeigerGerlach soucieuse de « rendre visibles » des émotions et des situations sociales et politiques présentera son étonnant « Le parlement rêve. Un tableau poétique du Parlement européen » imaginé lors de sa résidence strasbourgeoise de 2019.
Des œuvres diverses dans leur thématique, leur approche, leur technique et leur format (18 mètres pour Le Parlement rêve qui recrée l’hémicycle européen), des œuvres nées d’un chassé-croisé transfrontalier entre Strasbourg et Stuttgart destiné à se poursuivre tout comme les autres résidences croisées organisées par la capitale alsacienne en partenariat avec Dresde et Gdansk. a
Ci-dessus : Clara Cornu – L’Arrivée sur Saint-Jean, 2022, peinture à l’huile sur pare-brise
À gauche : Lenka Kühnertová - Mademoisel Mathilde, 2018, Wandobjekt/ Tapete, Musée Alsacien-Strasbourg