« JOHN FROM » : sous les sunlights des tropiques leblogducinema.com/critiques-films/john-from-sous-les-sunlights-des-tropiques-95995/
La sortie courant mai dans les salles françaises de JOHN FROM résonne comme ces musiques ou ces festivals qui annoncent les couleurs de l’été. Baignée dans un soleil méditerranéen de saudade, cette « carte postale » adolescente voyage depuis un seul quartier de la banlieue de Lisbonne à la Mélanésie et nous envoie des nouvelles du Portugal, ce pays duquel naît parmi les films d’Europe les plus incarnés. Deuxième long-métrage de João Nicolau, après L’épée et la rose, une aventure lisboète qui rêvait déjà d’exil romanesque, JOHN FROM déborde d’un charme dont l’efficacité vient de l’économie et de la simplicité de ses moyens, autant qu’à l’authenticité gracieuse de ses deux jeunes comédiennes (Júlia Palha dans le rôle de Rita et Clara Riedenstein dans le rôle de Sara). Faisant la part belle à l’esprit d’escalier (cher à Raul Ruiz), aux inventions formelles de carnaval et aux instants intimes entre quatre murs, la mise en scène emploie le minimum pour dresser un récit d’échappée. L’alchimie de JOHN FROM se trouve entre « film de chambre » et récit de voyage. La sobriété dans l’écriture permet de ne jamais surexposer les personnages, de les rendre à leur pleine fragilité pour qu’ils en ressortent d’autant plus naturels.
© Shellac Distribution Rita, jeune adolescente désœuvrée pendant ses vacances d’été, est prise entre l’ennui à tuer et de petits rituels avec sa meilleure amie. Au milieu de sa routine estivale, brièvement rompue par un séjour en vacances avec ses parents, elle s’éprend de son voisin Filipe, père vivant seul avec sa fille en bas âge et photographe voyageur. Par amour pour lui, elle va se passionner pour la Mélanésie à laquelle il consacre une exposition dans la M.J.C. du quartier. À partir d’un récit aux enjeux éculés (la jeune fille réussira-t-elle à avouer sa passion et emportera-t-elle l’amour de celui qu’elle désire ?), Nicolau réussit à traduire dans le même temps la saveur évanescente de l‘adolescence en plein été et un récit aux ressorts fantastiques composé d’aventures pittoresques.
« Faisant la part belle à l’esprit d’escalier (cher à Raul Ruiz), aux inventions formelles de carnaval
1/6