«9 Doigts», un film à n’y rien comprendre [fr]

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«9 Doigts», un film à n’y rien comprendre letemps.ch /culture/2017/08/08/9-doigts-un-film-ny-rien-comprendre Stéphane Gobbo

«Ne rien comprendre, voilà la clé», théorise Magloire, le personnage central de 9 Doigts, en milieu de film. A ce moment-là, on ne sait plus trop s’il le dit pour lui ou s’il s’agit-là d’une adresse au spectateur. Car oui, disons-le, le cinquième long-métrage du cinéaste, musicien et artiste F.J. Ossang a de quoi déstabiliser. Réalisateur atypique qui a au moins le mérite de développer un univers qui lui est propre, souvent proche du roman graphique, le Français se targue dans 9 Doigts d’entremêler film noir, récit d’aventure et fable postapocalyptique. Un peu beaucoup pour un seul homme. Le premier plan du film nous montre Magloire, cigarette au bec, dans une gare inquiétante. Il pleut, les murs suintent. Le voilà qui fuit et s’engouffre dans un tunnel, avant de se retrouver sur une plage, où il se voit léguer, par un mourant, une précieuse carte. Des truands se lancent alors à sa poursuite mais, plutôt que de le liquider, l’emmènent sur un cargo transportant une dangereuse cargaison de polonium.

Prétention au détriment du jeu A partir de là, on est passablement perdu. Les personnages parlent beaucoup, mais les dialogues se veulent plus métaphysiques que narratifs. Un des gangsters s’appelle Kurtz, on se dit alors qu’Ossang a voulu à sa manière rendre hommage à Joseph Conrad et son classique Au cœur des ténèbres.

Ce qui n’empêche pas un ennui profond de s’installer face à une œuvre plus prétentieuse que ludique. Reste, au moins, une belle photographie noir et blanc riche en contrastes, obtenue grâce à un tournage en pellicule 35 mm.

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