Mémoire d'architecture

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‫»عندما تكون قضيتك مهمة و تأمن بفكرتك عندها ستمضي قدما بغض النظر عن كل شيء«‬ ‫’‪‘Elon Musk‬‬



Remerciement Je dédie ce travail à tous ceux qui m’ont aidé, spécialement mon encadrante Niaz Driss, mes chers amis et toute ma famille, merci



Motivation Tout a commencé lors d’un stage d’été, lorsque le document pour l’inscription de sfax sur la liste du patrimoine mondial a été établi. Bien que je traverse beaucoup la médina dans le flux quotidien des passagers pendant mon enfance, la découverte d’une autre vie derrière les magasins et l’axe commercial m’a aider à fixer mon choix. Lors des travaux sur le site, nous avons découvert une autre facette de la médina cachée par l’axe commercial et ses étalages : les vieux bâtiments sont en mauvais état, le type de personnes change, le quartier est très fréquenté, l’odeur de la colle, le flux des employés etc.... : les artisans de la chaussure ont envahi l’envers du décors.

En poursuivant nos recherches, nous avons découvert plusieurs MYSTIFICATIONS de la part des autorités et une agressivité des travailleurs due à leur pratique clandestine. Nous avons essayé de creuser les causes de cet état afin de réfléchir a des solutions qui soient réalisables et qui participeraient dans le succès de l’inscription de la médina de Sfax sur la liste du patrimoine mondial.


Sommaire


01 1.La ville de sfax et sa morphologie urbaine -pg 42. La médina de sfax , morphogenèse et organisation fonctionnelle -pg 8-

3. Processus de l’évolution économique de la médina -pg 124.La rupture de l’équilibre originel de la médina -pg 15-

02 1.Définition de l’artisanat du cuir à sfax -pg 202.Evolution de l’activité de la chaussure dans l’espace -pg 213.Localisation de l’activité de chaussure: un choix rationnel -pg 264. De l’artisanat à la fabrique: les grandes périodes de l’évolution -pg 31-

1. Méthode -pg 38-

03

2. Répartition des activités liées au secteur de la chaussure -pg 41-

1.Mutation Morphologique de la maison en souk et mode d’occupation de l’espace -pg 56-

04

2. Répercussions de l’activité de cordonnerie sur le cadre bâti - pg 70-

1.Étude de références - pg 802. Réflexion sur le devenir du secteur de la cordonnerie à la médina -pg 105-

2.1.1er volet: relocalisation de la chaine de production lourde à la zone ‘la poudrière’ -pg 1072.2. 1ème volet: Réflexion sur la restructuration et la réhabilitation de l’espace libéré dans la médina -pg 116-

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Introduction L’artisanat est un élément essentiel du paysage urbain historique de la ville et en même temps une activité économique de premier ordre. Sfax est l’un des centres artisanaux les plus riches de Tunisie. Elle conserve notamment les structures corporatives de l’artisanat avec des métiers étroitement spécialisés regroupés par rues. D’autre part, comme Sfax participe à 70% de la production de chaussures en Tunisie, elle a un artisanat de la chaussure, comme dans plusieurs autres villes arabo-musulmanes, concentré dans la médina. Cet artisanat a continué à se développer dans les rues et les ruelles qui ne lui étaient pas destinées à l’origine. En effet, les artisans sfaxiens sortent de leur cadre ancien contrairement aux règles communément établies. Ce regroupement, à la fois spatial et professionnel, porte atteinte aux caractéristiques morphologiques originelles de la médina. Cette nouvelle orientation a transformé la médina de Sfax en un grand atelier, ce qui a créé un désordre dans le fonctionnement interne. D’ailleurs, les répercussions s’en ressentent dans les bâtiments résidentiels où l’entretien fait défaut tant du côté du propriétaire que du coté du locataire.


Problématique «Désormais, la problématique ne se pose plus comme étant la conception d’un environnement complètement nouveau, mais plutôt la restructuration de ce qui existe déjà... Il n’y a pas besoin d’une nouvelle utopie mais plutôt la création d’une meilleure réalité» 1 Sfax, est la ville tunisienne, basée et connue pour son activité économique sur la scène nationale. Au fil des siècles cette activité économique a touché son centre historique et vient de s’étendre sur toute la surface de la médina. D’autre part, Les mutations fonctionnelles dans la médina de Sfax sont marquées par le déclin constant de la fonction résidentielle au profit de la fonction économique. Cette réalité a été suivie par un important exode de la population intra-muros, au profit des banlieues plus modernes et aérées. Cette désaffection donne maintenant lieu à une spéculation foncière préjudiciable à la conservation et à l’entretien des bâtiments existants. En effet, la zone économique s’étend sur toute la surface de la médina, ce qui modifie le zonage des espaces. En particulier, Le secteur de la chaussure, une activité qui occupe actuellement une grande place dans la médina. En revanche, avec l’introduction des nouvelles technologies, et l’appropriation des bâtiments traditionnels avec l’adaptation à l’esprit de l’usine, cette activité est de plus en plus devenir incompatible avec le cadre urbain existant. Quelles sont les actions nécessaires pour réfléchir et mener à bien un programme de restructuration du secteur de la chaussure dans la médina ? Ainsi, la restructuration du secteur majeur de la chaussure par un nouveau programme qui tiendrait compte des visiteurs et la valorisation de l’usage du tissu urbain et du cadre bâti pourrait aiderait à valoriser le territoire pour obtenir un véritable raffinement central et rehausser l’image de la ville. Comment s’appuyer sur la dynamique existante pour faire de l’espace cordonnierfabricant le support et le lieu d’une opération de valorisation de la médina ?

1

Oswald Mathias Ungers; architecte allemand et théoricien de l’architecture


4 3 2 1


Méthode de travail Pour comprendre l’état de la médina de sfax, les causes de ses problèmes de congestion, de dégradation généralisés et de sa paupérisation, notre mémoire s’articule autour de cinq chapitres. Nous étudions d’abord dans un premier chapitre les principales étapes de l'évolution économique à sfax, l'histoire et le processus d'occupation des activités dans la médina. Dans le 2ème chapitre nous étudions les causes qui ont bouleversé l'artisanat de la chaussure vers la fabrication en utilisant les nouvelles technologies, ainsi que l'ensemble des conditions qui ont rendu ces transformations possibles. Nous nous concentrons dans le 3ème et 4ème chapitre sur l’étude et l’analyse de la zone de congestion de cette activité a savoir, la partie orientale de la médina pour comprendre le mode d’occupation de l’espace urbain et architectural par les fabricants de chaussures et pour saisir le fonctionnement de la chaine de manufacture et mettre en évidence et évaluer tous les risques liées à cette activité tant sur le plan humain que sur le plan urbain et bâti. A la lumière des résultats obtenus et des conclusions tirées, s’ensuit une réflexion sur le devenir de cette activité de cordonnerie, pour proposer des réponses et des solutions a l’échelle, de l’urbain, de la médina, d’un tronçon ou encore a l’échelle du bâti.


"La ville est une œuvre d'art sociale, sa structure profondément intégrée est le produit de milliers d'esprits et de milliers de décisions individuelles, sa diversité résulte de juxtapositions inattendues et d'intervention imprévisibles" (1) Sfax, deuxième ville et centre économique de Tunisie, est une ville portuaire de l'Est du pays. Depuis les années 1960, elle a connu des changements

économiques

majeurs

avec

la

prolifération de petites et moyennes industries manufacturières. De ce fait, la ville est aujourd'hui riche de ses industries et de son port, et joue un rôle économique de premier plan dans le pays.

1

Emmanuel Terray , "La vision du monde de Claude Lévi-Strauss", article, 2010, pg 23-44



La ville de sfax, est une ville côtière située à environ 270 km de la capitale de la Tunisie. Elle est bordée à l'Est par la mer sur une étendue de 220 km. Cette ville, fondée par les Arabes en 850 J-C, supplantée l'ancienne Taparura (la ville romaine), est la deuxième plus grande ville de l'État

Sfax

tunisien après Tunis. C'est une ville dynamique avec le développement

Tunisie

du secteur économique. Elle constitue à la fois un pôle industriel et universitaire avec un poids Figure : Sfax dans la

carte de la Tunisie ©auteur

économique important au niveau régional, national et international, notamment grâce à son port; ce qui lui confère un rôle important dans

le commerce international du pays. Actuellement, Sfax est considérée comme un archétype de la dynamique économique et industrielle qui en fait la "capitale du sud". Moulinville

La ville moderne

La ville de futur

La ville moderne La ville coloniale

Figure : Le gouvernorat de sfax Elle est connue pour son urbanisme dense, qui couvre actuellement une superficie de 7 545 km² et englobe une grande variété d'équipements administratifs, éducatifs, religieux, sportifs et industriels, disséminés dans le centre ville. Tout au long de son histoire, sfax a connu un bouleversement social et urbain majeur. Actuellement elle est composée de 4 entités centrales de 4 périodes différentes: le centre historique (la médina), la ville coloniale (beb bhar), la ville nouvelle (sfax el jadida) et la ville future (taparura). Page

4


850-1881: Construction et développement de la médina, le premier centre urbain de la ville de sfax.

1895: La naissance d'une première extension extra-muros sur le côté sud qui est le quartier Franc.

1910: La naissance de 'beb bhar' la ville coloniale, à l'époque de la colonisation, et le début de la construction extra-muros dans les 'jneins' à l'ouest de la ville.

1935: La ville a connu une évolution industrielle qui se manifeste par la création de ports industriels. Une densification progressive du tissu urbain a donné naissance au 'rbath'(1) et au 'markez'(2) tels que 'markez Chaker'.

1965: Les zones industrielles continuent à se développer même après l'indépendance, surtout sur la rive Est de la mer. Les 'rbath' et les 'markez' sont devenus plus nombreux et le tissu urbain plus dense, au détriment de la zone des 'jneins'. Cela explique la disparition des 'jneins' de la proche banlieue. Cette évolution urbaine, résultat des changements subis par la société sfaxienne, a donc eu un impact sur l'habitat ainsi que sur son territoire.

Figure : Morphogenèse de sfax

1 2

Quartier pour abriter la population rurale Nœud 5 Page


Comme

toutes

les

villes,

les

éléments de liaison de la structure urbaine du grand sfax sont constitués par les voies, les nœuds, les limites, les quartiers et les points de repère. "Plutôt qu’une ville, un système territoriale, le grand sfax rayonne sur un système d'agglomération satellite" (1) Une vue aérienne de la ville de sfax nous permet de voir un La trame urbaine

tissu urbain semblable à une étoile d'araignée. Les principales routes de la ville se croisent en une forme rectangulaire qui est la médina, c'est l'épicentre de la ville, situé au cœur du système urbain.

Nasrya: la ville moderne

Axe central Taparura: la ville projetée

La médina: la ville historique Le quartier bas: la ville coloniale

Figure : Organisation urbaine de la ville ©auteur

1 Page

Asma baklouti, Les différentes approches de revalorisation de la médina de sfax,document, décembre 2011,Tunis, pg 35 6


En analysant les cartes, nous constatons que la médina de Sfax, entourée de remparts, communique avec l'extérieur par des portes, qui sont reliées au reste de la ville par la route qui l'encercle. Un réseau routier permet d'accéder aux différents axes de l'arrière-pays, à la ville basse (port et gare) et aux quartiers périphériques.

La ceinture urbaine

Figure : Avenue habib bourguiba

Figure : Structure urbaine de la ville de sfax

A cette ceinture urbaine s'ajoute un axe majeur (avenue habib bourguiba) reliant la médina au port de marchandises, cette composition constitue alors les éléments de base de la structure urbaine. Ainsi, le chemin piétonnier le plus court pour traverser les deux centres urbains, "beb bhar" (le quartier inférieur) et "Nasrya", dépend nécessairement du passage de la médina. D'autre part, Taparura est la ville du futur de sfax, le grand projet urbain qui est actuellement à l'étude, peut profiter de la proximité de la médina pour sa commercialisation. Pour conclure, tous les choix urbains ont réaffirmé la centralité spatiale de la médina.

7 Page


La médina de sfax est le centre historique de la ville, fondé en 849 après J-C. Elle s'étend sur une superficie de 24 hectares. Ces distances raisonnables permettent de traverser la médina d'un côté à l'autre en moins de 15 minutes à pied. Figure : la médina de sfax ©zaher kammoun

Elle est entourée de 2 750 m de remparts avec une grande mosquée au centre.

La médina a conservé une grande partie de son patrimoine important dont la kasbah, les remparts , les édifices religieux et la grande mosquée.

Figure : l'enceinte de la Médina

En effet, Contrairement à d'autres villes tunisiennes, la médina de Sfax ou "bled el arbi", n'a pas été trop bouleversée par la modernisation ni dans son tissu urbain ni dans l'agencement général de ses remparts. Elle se trouve actuellement dans une situation d'hyper-centralité puisqu'elle est entourée par la ville européenne au sud, Taparura à l'est, Sfax-eljadida au nord et Pic-ville, un ancien quartier résidentiel colonial à l'ouest.

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8


La première construction au centre de la médina, le mosquée

Figure

Construction des zones commerciales autour de la mosquée

Le développement des zones résidentielles

: Morphogenèse de la médina de sfax

La médina de Sfax est un vaste quadrilatère de 24 hectares délimité par des murailles de 600 m sur 400 m formant un tissu urbain dense. Sa structure est essentiellement formée de rues, de ruelles, d'impasses et de placettes sous le nom de 'el Rahba'. La médina est formée de 4 grands îlots organisés selon l'axe principal reliant "beb jebli" à "beb diwan". cet axe forme avec le méridien nord-sud un angle de 22°. Cela correspond à l'orientation 'kibla' de la plupart des mihrabs des mosquées de Sfax. Cette caractéristique en fait la seule ville qui Figure : La trame urbaine de la médina

rappelle l'urbanisme de Koufa, la première ville arabo-musulmane. La médina se caractérise par son tissu urbain, dont le maillage est presque régulier. De la Grande Mosquée, à la fois lieu de culte, de culture et de convivialité, s'étendent les rues au nord-ouest vers Bab Jebli, selon une répartition hiérarchiques. Les souks de la médina constituent l'espace

Figure

: Les îlots

de la médina ©auteur

économique originel. Le reste de l'espace est occupé par des quartiers résidentiels. 9 Page


A l'origine, les activités économiques sont réparties autour du bab djebli, derrière la grande mosquée. La grande mosquée est l'espace où sont concentrés tous les anciens souks, la partie publique de la ville. Alors que l'activité agricole se déroule hors des murs dans les jneins. Le zonage traditionnel de la médina de sfax respecte la tradition de séparation entre la vie familiale et la vie professionnelle. Ce respect se traduit par le regroupement géographique des métiers dans les souks spécialisés, tant pour le commerce que pour l'artisanat. Figure

: Ambiance de la médina a l'origine

Les maisons s'organisent autour de patios privatifs. Les places et les rues sont les lieux de rencontre pour les adultes et l'aire de jeux pour les enfants. Les hammams sont également les espaces publics et le seul lieu de rencontre des femmes, alors que les mosquées de la médina ne sont fréquentées que par des hommes. Figure

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: Hiérarchie spatiale de la médina


Grâce à l'agencement des différentes composantes urbaines et à la convergence des routes vers la mosquée, les fonctions sont bien hiérarchisées. L'ancienne morphologie urbaine de la médina affirme la séparation entre l'espace économique et l'espace résidentiel, cette différenciation n'est pas seulement apparue dans l'urbain, mais aussi dans la typologie des deux bâtiments qui sont d'usage différent. " La cohérence des bâtiments médina est perceptible dans la différentiation entre la morphologie du local résidentiel et celle du local destiné à l’activité économique" (1)

Figure

: Plan d'une maison à patio ©auteur

• Un espace introverti dont la seule porte d'accès s'ouvre sur un vestibule de chicane qui est skifa. •

La taille des maisons est réduite, ceci est en rapport avec la taille de la médina elle-même.

• Le patio rectangulaire désignerait à la fois le centre et le cœur de

Figure

: Espace commercial 'Hanout'

• Un magasin ouvert sur la voie publique dans les souks faisant office de magasin, d'atelier ou de boutique. • Une seule pièce plus longue que large s'ouvre sur la rue par une simple porte. • L'extension se fait verticalement puisque l’extension

horizontale

risquerait

de

grignoter sur l'espace résidentiel

l'habitation familiale.

1

Michel Van Der Meershen Ing.-Archit, La médina de sfax, Enquête préliminaire à sa régénération, article, 1971, pg 13 11 Page


"L’équilibre traditionnel multifonctionnel et multidimensionnel que la médina de sfax a connu depuis des siècles fut pour plusieurs raisons rompu. Puis la médina a connu une rupture majeure jusqu'aux années 60, et le processus a accéléré entraînant un dysfonctionnement et un dérèglement du vécu" (1) La médina a connu une rupture progressive de son équilibre organisationnel . Rbat el Quebli

En effet, dès la naissance de la médina, l'espace réservé économique est situé entre la grande mosquée et bab el-jebli¹. Le reste de l'espace est occupé principalement par la fonction résidentielle et aussi culturelle et religieuse. Au XVIIème et XIXème siècle, grâce à la construction du "rbat el quebli" (1ère extension extra-muros de la médina), la zone commerciale vient de s'élargir. Elle s’étend jusqu'à l'autre porte qui domine la ville coloniale et devient un axe commercial reliant les deux portes principales de la médina. A la fin du XXe siècle, le port a été développé et une nouvelle ville a été construite à l'usage des étrangers chargés du commerce international, située au sud-est de la médina.

Figure

: Le Développement du commerce a sfax ©auteur

1 Page

baklouti Asma, La médina de sfax: mutation et permanence, mémoire de géographie, Sfax, 1993, Tunis, pg 33 12


" Dès maintenant, un axe urbain était crée à sfax, reliant la porte de la mer, là où se trouve l'actuel palais de la municipalité, à bab Djebli en passant par la grande mosquée. C'est de cette époque que date la commercialisation de la rue du Bey, coté sud-est" (1) Cet axe commercial s’étend davantage reliant la vieille ville à la ville coloniale. Aussi, il a été prolongé par la rue centrale, l'actuelle avenue 'Hédi Chaker', aujourd'hui piétonnière et destinée à une activité commerciale majeure. Dans la médina, L'activité économique est répartie sur toute la surface. Plusieurs maisons sont transformées en ateliers de cordonnerie ou en souk. De grandes concentrations commerciales et économiques menacent aujourd'hui sérieusement l’équilibre de la médina.

"Le rôle résidentiel a régressé au profit de son rôle économique ; des changements induits sont remarqués au niveau de la morphologie de l'espace et du bâti dans la médina" (2) Au environs du XXème s, sfax a subi la dépréciation de son centre ancien. Sa paupérisation et l'urbanisation massive ont entraîné un processus d'abandon de ces vieux quartiers considérés comme désuets et vétustes au profit des périphéries aux constructions plus modernes et aérées. Figure

: Processus de désertion de la médina ©auteur

La médina de Sfax se dépeuple d'ailleurs jusqu'en 1984 à un rythme raisonnable puis elle continue à être plus désertée à partir des années 60.

1 2

Michel Van Der Meershen Ing.-Archit, La médina de sfax, Enquête préliminaire a sa régénération, 1971, pg7 baklouti Asma, La médina de sfax: mutation et permanence, mémoire de géographie, Sfax, 1993, Tunis, pg 45 13 Page


Figure

: borj au jneins ...©zaher kammoun Le quartier "Samra", est la partie de la médina la plus désertée par ses occupants à partir des années 80, date de l'implantation des maisons clauses dans la médina, une des raisons pour lesquelles les habitants l'ont quittée vers les jneins.

Figure : Le quartier samra et les maisons clauses dans la médina ©auteur

Si le modèle fonctionnel traditionnel de la médina de sfax a été altéré par la forte diminution du nombre de ses habitants, il s'est développé en contre partie un autre modèle fonctionnel actuel. La densification la densification des espaces économiques au détriment de l'espace résidentiel. En effet, 'la soukalisation' est une transformation des maisons en espace économique "souk". Ce phénomène, mal structuré, a connu une telle ampleur au cours des années 70 et 80 dans la médina. La soukalisation a conduit d'abord à des

Figure : Maison transformé en souk, actuellement fermé ©auteur

réaffectations des espaces de la maison sans transformer le bâtiment. L'ouverture du patio des anciennes maisons, qui devient un espace public, les chambres aussi sont transformées en 'Hanout's loués par pièce. Page

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Le deuxième étage est également réaffecté en entrepôt, ou en petits ateliers de couture.

Diminution des zones résidentielle

Figure

Augmentation du secteur économique

: Synthèse graphique ©auteur

«si Sfax est aujourd’hui la capitale économique du Sud de la Tunisie, et si elle est considérée à juste titre comme le second pôle de développement du pays après Tunis, cette importance, elle ne la doit pas seulement aux grandes activités qui se déploient dans sa partie moderne, mais aussi à la constellation de petites activités qui foisonnent dans sa partie ancienne...» (1) Des formes de production ont fait surface dans la médina de sfax. Ces formes, englobent une véritable activité économique

dans

la

médina,

celle-ci est partie de l'ancienne Figure

: le processus de développement de l'activité commerciale dans la médina ©auteur

1

zone soukières en direction des principales voies de communication.

Améziane Ferguene, Savoir-faire artisanaux et dynamismes locaux dans les vieilles villes du Maghreb : l’exemple de la médina de Sfax, sfax, January 2001 15 Page


Figure

: Activités économiques dans la médina,

©Asma baklouti

En analysant la carte, on constate que l'activité économique a conquis la quasitotalité de l'espace disponible dans la médina et que les activités artisanales sont omniprésentes. Aussi, Les activités déployées relativement variées, sont réparties dans l'espace selon une logique de regroupement sectoriel. On y trouve à la fois des activités anciennes, liées aux métiers traditionnels comme le tissage, la teinture, la dinanderie, la bijouterie... Et des activités d'apparence plus moderne comme la réparation, la confection et le travail du cuir tournant principalement autour de la production de chaussures. En revanche, on remarque une grande appropriation de l'espace résidentiel. Un pourcentage élevé de maisons qui ont été transformées en ateliers de fabrication de chaussures ou de cordonnerie. La cordonnerie domine largement les autres activités artisanales, cette domination limite la fréquentation des personnes et sélectionne donc les occupants de l'espace-temps.

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La médina a connu une densification économique, cette densification se développe principalement dans le secteur de la chaussure, qui s'étale désormais sur une grande surface de la médina. Ce changement a eu lieu dans les années 60, il représente aujourd'hui le principal facteur de vitalité de la médina après le départ d'un grand nombre de ses Figure

: L'emplacement des

habitants.

cordonniers dans la médina

Figure

: Vue aérienne de la médina ©Zaher Kammoun 17 Page


A l’origine, la forme d’organisation du métier de cordonnerie dans la médina de sfax, suit généralement le même cours de développement de tous les autres métiers de l’artisanat. Cependant, à partir des années 1960, il a commencé à prendre une place importante dans la médina et continue à se développer progressivement. Cette évolution est apparue au niveau de l’espace mais aussi au niveau de la pratique par la suite. Une transition se fait petit à petit, au fil des années.



L’artisanat est un élément essentiel du paysage urbain historique de la médina et en même temps une activité économique de premier ordre, souvent décrite comme une source essentielle à l’économie médinale. À l’époque où dominait l’organisation artisanale de la production , la fabrication des chaussures était l’œuvre d’un maître artisan, assisté de quelques compagnons et apprentis et il travaillait dans un petit atelier. Le plus souvent rattaché à son domicile. Les outils et les techniques de fabrication du cordonnier sont rudimentaires et n’ont guère évolué depuis plusieurs siècles. Le travail commence d’abord par la découpe des semelles, des talons et de ses renforts. Il assemble les différentes pièces, en les cousant ensemble. Par la suite, il monte la tige sur la forme. Et une fois l’assemblage terminé, le cordonnier place la semelle soit par enchevêtrement, soit par couture. Puis vient Figure : Mr Lotfi, un des artisans restants aujourd’hui dans la médina ©auteur

la dernière opération, la finition, en tenant la chaussure fermement appuyée contre sa poitrine, le cordonnier, coupe avec son couteau le bord de la semelle.

Le maître artisan travaille sur commande et suit toutes les étapes seul ou avec l’aide de son fils ou de sa famille, mais avec la croissance du marché local, il passe progressivement du travail sur commande à la vente au détail.

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«les corps de métiers regroupés au sein de la médina de Sfax, sont principalement ceux des bijoutiers, des dinandiers, des fabricants de tamis et de divers outils en bois, des forgerons, des tisserands et des travailleurs du cuir. L’activité de ces derniers, centrée sur la production de chaussures, tient une place non seulement importante mais croissante dans l’économie de la médina.» (1) Sfax possédait un artisanat de la chaussure, comme dans plusieurs autres villes arabo-musulmanes situées dans la médina, cet artisanat a continué à se développer dans les rues et les ruelles qui ne lui étaient pas destinées à l’origine, altérant ainsi les aspects morphologiques originaux de la médina.

Figure

: Emplacement cordonniers

© montage auteur

"À l’époque où domine l’organisation artisanale de la production dans la médina, la confection des chaussures est l’œuvre d’un maître-artisan, assisté de 1

Améziane Ferguene, Savoir-faire artisanaux et dynamismes locaux dans les vieilles villes du Maghreb : l’exemple de la médina de Sfax, sfax, January 2001 21 Page


quelques compagnons et apprentis. Il travaille dans un petit atelier, dans l’axe principal, la rue ‘Monji slim’.» (1) La rue «monji slim» est en effet le premier axe où sont concentrés tous les métiers de la production, les activités commerciales et les services. En 1960, le nombre d’artisans était de 150, en 1970 il est passé à 300, en 1975 il a atteint 600, le double en 5 ans, en 1980 le nombre était de 1000 patrons, chacun faisant travailler avec lui des apprentis.(2)

Figure

: Emplacement de l’activité de chaussure en

, © montage auteur

Les cordonniers ont largement débordé de leur souk initial qui est l’extrémité nord de la rue «Monji Slim», vers les quartiers résidentiels de la médina où ils ont atteint en 1985, les 1200 patrons. L’origine de ce dynamisme se situe pendant la seconde guerre mondiale, période pendant laquelle l’artisanat sfaxien a compensé le manque d’importations.

1

Améziane Ferguene, Savoir-faire artisanaux et dynamismes locaux dans les vieilles villes du Maghreb : l’exemple de la médina de Sfax, sfax, January 2001, Tunis

2

Thouraya ABDELKEFI, Mémoire en science économique: l’émergence du secteur informel: le secteur de cuir et chaussure de Sfax, Sfax, 1987 - 1988

Page

22


En effet, Jusqu’au les années 80, l’implantation de l’activité économique dans la médina de Sfax était orientée vers le commerce et les services primaires. Puis, après le départ de certains habitants de la médina vers les ‘jneins’, les cordonniers se sont appropriés les premières maisons, celles qui étaient les plus proches de la rue Monji Slim. En 1988, le nombre des artisans s’était affaibli en raison des conditions du pays et des crises économiques et surtout climatiques (sécheresse).

Figure

: Emplacement de l’activité de chaussure en

© Baklouti Asma¹

«Ces habitants sont de plus en plus refoulés vers la périphérie avant d’être jetés hors de ses murs, et une activité industrielle qui n’avait pas d’équivalent artisanal va de plus en plus se mettre en valeur.» (1) La fonction résidentielle, qui était essentielle à l’origine, devient secondaire. Ainsi, la cordonnerie a investi comme le montre dans la carte ci-après, presque toute la partie orientale de la médina et domine ainsi largement les autres activités.

1

Asma BAKLOUTI: docteur en géographie, l’auteure du thèse sfax: mutation et permanence 23 Page


Figure

: Emplacement de l’activité de chaussure en

© auteur

Depuis les années 90, l’évolution spatiale des cordonniers s’est presque stabilisée dans la partie orientale de la médina. Aujourd’hui, à l’exception de quelques services de Borj Nar et de quelques nouvelles créations de café, la zone orientale est totalement occupée par les cordonniers. Cette expansion est également suivie de l’évolution des méthodes de travail et de l’introduction de nouveaux outils et machines pour optimiser la production et augmenter les ventes. Au final, dans les 6.600 bâtiments de la médina il y a 2.600 habitants, 2.118 ateliers de fabrication de chaussures, comptant 5327 travailleurs dans ce secteur ( selon l’enquête réalisée auprès du responsable de la protection civile de la médina).

Page

24


Comme le montre la carte ci après, la médina est divisée en 4 zones: la zone des anciens souks

1

3

qui est sur-densifiée comme cela a déjà été mentionné. Cette zone

d’activité

économique

est doublée par une autre zone

2

4

à

dominante

commerciale,

puisqu’elle s’étend de part et d’autre des grands axes de communication. La troisième zone économique

Figure

: Le zoning fonctionnel de la médina © auteur

a été créée à l’est de la rue monji slim, véritable espace de la production de chaussure ou de la cordonnerie qui se situe dans les anciens quartiers résidentiels de borj an-nar, samra..., où les

Quartier Qsar

Quartier Samra

artisans se sont équipés pour moderniser le pratiques de leurs productions. Il est à noter le développement

Quartier Quasba

Quartier Borj Nar

aussi

dans

les

années

90

d’une zone commerciale liée à la cordonnerie dans la partie nord-ouest. Elle est toutefois, moins importante que la zone Figure

: Les quartiers de la médina © auteur

orientale.

La quatrième zone, celle de l’habitat quant a elle, est de plus en plus poussée vers la périphérie de la partie sud-ouest de la médina. 25 Page


«Les activités déployées au sein de la médina ... entretiennent entre elles des relations diverses, denses et soutenues. C’est pourquoi, elles forment un ensemble productif intégré et cohérent dans lequel on peut identifier un véritable système productif local (S.P.L.).» (1) les cordonniers de la médina se sont dispersés dans de petites unités de production, à l’intérieur des maisons qui abritaient autrefois les familles sfaxiennes. Dans le choix de l’espace adéquat Figure

: Le zoning des activités en relation avec la fabrication de chaussures © auteur

pour leur implantation, on retrouve un souci pour une production à faible coût et une circulation aisée.(2)

En effet, Les bonnes conditions pour toute localisation rentable ont été fixées par l’économiste Alfred weber(3) en 1909. Selon lui trois éléments sont nécessaires pour réaliser la meilleure localisation industrielle : • Le premier est le faible coût du transport de la matière première et du produit fini • Le deuxième est le faible coût de la main d’œuvre

1

Améziane Ferguene, Savoir-faire artisanaux et dynamismes locaux dans les vieilles villes du Maghreb : l’exemple de la médina de Sfax, sfax, January 2001, Tunis

2

Baklouti Asma, La médina de sfax: mutation et permanence, mémoire de géographie, Sfax, 1993, Tunis

3

Alfred WEBER économiste et sociologue née en Allemagne, interrogé sur les logiques de la localisation des industries, l’auteur de livre ‘La Théorie de la localisation des industries’

Page

26


• Le troisième insiste sur la facilité de communication avec les économistes externes, c’est-à-dire les autres industries ou services nécessaires ou complémentaires, ce qu’Alfred appelle : la force d’agglomération. L’espace de la médina offre justement toutes ces conditions aux cordonniers. D’autre part, l’occupation des maisons sans les transformer revient également a un coût moindre, en plus des loyers faibles. +

Faible cout

Transport

La force d’agglomération

Main d’œuvre

Location

M. Première Produit

Figure

: Les conditions pour une meilleur localisation industrielle selon Alfred Weber

Vente semelles Figure

Vente cuir et Sky Vente des formes

Vente produits

: Vente de la matière première, semelle et produit © auteur

Sfax est très connue par le commerce de la chaussure. Les marchands de chaussures, qu’ils soient grossistes ou détaillants, sont également présents dans, comme l’a appelé asma baklouti la «zone industrielle de la médina». Les fournisseurs de matières premières nécessaires à la fabrication des chaussures sont en 1972 au nombre de 15, puis ils s’installent de plus en plus à l’intérieur de la médina et plus précisément dans sa partie orientale.

27 Page


On compte actuellement une centaine de détaillants de cuir, de colle pour le garnissage des semelles et de talons en plastique. En outre, du fait de la proximité de ces services, l’échange et la transmission des produits se font dans des brouettes et des toktok fabriqués à cet effet, le coût du transport alors est quasiment nul.

Figure

: Le transport du produit fabriqué entre les ateliers © auteur

La médina est un lieu de création d’emplois à Sfax, le travail et la main d’œuvre sont toujours disponibles. Elle se compose de trois catégories: • Les maîtres artisans locataires du lieu de travail. • La deuxième catégorie est celle des apprentis, petits livreurs qui font la navette entre les différents ateliers et fournisseurs. • La troisième catégorie est celle des femmes qui travaillent dans la couture, le collage, la broderie, la finition...

La main d’œuvre nécessaire à la production est recrutée pour la couture, la coupure, le tissu et la semelle, ainsi que pour la fabrication de boîtes en carton pour chaussures. Page

28


Néanmoins, cette proximité des services et mains d’œuvre liés a la chaussure a assuré le bon déroulement du cycle de production et celui de la commercialisation.

Chaussure fabriqué en médina Figure

: la vente de chaussure, rue Monji Slim © auteur

«Cette

réaffectation

de

l’espace

résidentiel

sans

restructuration, comme c’est le cas des nouveaux souks, pose actuellement des problèmes à la médina qui est devenue complètement

déséquilibrée,

d’autant

plus

que

cette

réaffectation est le plus souvent clandestine» (1) Les cordonniers ont loué des maisons dans la médina à bas prix et occupent les bâtiments en tant qu’artisans pour effectuer un travail traditionnel. Cet aspect intéresse l’artisanat et non le commerce ou les services, car l’activité artisanale ne nécessite ni la transformation de la maison, ni son ouverture sur la rue. C’est aussi une opération qui ne coûte rien au propriétaire et qui est abordable pour le locataire. Figure : patio dans une maisons dans la zone Est de la médina occupé par un fabricant © auteur 1

Thouraya ABDELKEFI, Mémoire en science économique: l’émergence du secteur informel: le secteur de cuir et chaussure de Sfax, Sfax, 1987 - 1988, Tunis 29 Page


Lors de mon réunion avec le président de la municipalité de Sfax, nous avons conclu qu’en ce qui concerne la gestion urbaine : une zone résidentielle ne devrait être autorisée que pour le logement et que toute transformation ne devrait être effectuée qu’après obtention d’une autorisation.

De plus, cette appropriation des espaces par les cordonniers est une reconversion anarchique et spontanée. Dans la médina, les constantes historiques ont changé et la propriété est inconnue pour un grand nombre d’habitations, donc «nous ne pouvons pas l’empêcher», a déclaré le président de la municipalité.

Rue Khir Eddin Figure

Page

30

Rue Essour

Impasse dans la rue Essour

: L’apparence de l’extérieure des ateliers de productions © auteur


«Demandons-nous, qui sont donc ces clandestins de la chaussure? Une majorité d’entre eux est concentrée à Sfax,... Appelés les « Harraka » (littéralement « les brûleurs » de prix, les destructeurs), ils ont colonisé la vieille médina de Sfax.» (1) Cette nouvelle orientation non organisée, se fait clandestinement, sans aucun contrôle législatif ou fiscal. À l’insu de tous. Seuls les quelques morceaux de déchets de cuir issus de la découpe, jetés dans les ruelles, les traces de colle sur les portes ou le bruit gênant peuvent révéler le secret de ces maisons. En fait, cette logique professionnelle des cordonniers ajoutée à l’environnement sécurisé de la médina donne à l’espace un caractère compétitif, permettant à la production de la médina de rivaliser avec le produit des grands établissements industriels extra-muros ² car les immigrés clandestins ne paient pas leurs cotisations de sécurité sociale, leurs impôts et leurs redevances. Au final, cet aspect est la cause fondamentale de cette occupation anarchique.

«En réalité, sous l’impulsion des activités dynamiques et prospères, on assiste depuis une vingtaine d’années à une véritable mutation du système productif de la médina de Sfax qui passe progressivement de son statut d’économie artisanale à celui d’industrie en plein exercice » (2) Le nombre d’artisans dans la médina de Sfax a évolué tout au long de la deuxième décennie.

Figure

: Cordonnerie © montage auteur

1

Moncef Bouchara , sfax, capital de l’industrialisation rampante, sfax, 1989, Tunis, pp. 433-440, article

2

Améziane Ferguene, Savoir-faire artisanaux et dynamismes locaux dans les vieilles villes du Maghreb : l’exemple de la médina de Sfax, sfax, January 2001, Tunis, 105-122 31 Page


Auparavant, les artisans travaillaient selon des méthodes traditionnelles et classiques avec des modèles simples et connus. Peu à peu, le travail a commencé à se développer et à s’adapter au développement technologique, et le nombre d’artisans s’est multiplié d’une année à l’autre. De plus, les apprentis qui travaillent avec leur maître deviennent maîtres de leur propre art et ainsi de suite, le nombre se voit augmenter.. Par ailleurs, de nouvelles techniques, de nouveaux matériaux et des innovations dans les modes de fabrication voient le jour.

Depuis les années 70, l’artisan sfaxien a essayé de varier les modèles et d’augmenter sa production d’abord parce que le marché intérieur et extérieur monopolisait toute la production et que le nombre de commerçants et d’artisans augmentait. En effet, l’installation de certains moules pour la fabrication des semelles facilite la tâche de l’artisan et a contribué à la progression rapide du secteur. La période 70-75 est la période de la progression du secteur de la chaussure dans la médina et le marché est devenu encourageant, ce qui a poussé les jeunes à s’y diriger et à s’installer dans le métier d’artisan. La grande concurrence des ateliers d’un même marché a poussé chacun d’eux à une recherche perpétuelle d’évolution et d’innovation. Cette période a donc vu la création et l’utilisation de nouvelles matières premières et le développement de nouvelles techniques commerciales, une meilleure connaissance des technologies, la fabrication ... Dans les années 80 et 85, l’introduction en masse des produits en plastiques, a influencé sur la qualité de fabrication, et a conduit a une surproduction de chaussures dans la médina. Ces produits en plastique provenaient principalement des usines qui avaient été créées et installées a proximité de la médina.

Page

32


Après cette régression, l’artisan cordonnier s’est vu obligé de chercher des moyens pour minimiser les coûts de production. Il a dû employer des apprentis non qualifiés moins payés et il a accepté de gagner moins et de rechercher une qualité de matière première moins chère. Depuis 1985 jusqu’à aujourd’hui, l’industrie du cuir et de la chaussure artisanale traverse des périodes d’étranglement, ce qui a poussé certains fabricants à se tourner vers de nouvelles machines dans ses ateliers tel que l’emporte pièce, la presse semelle, le moteur d’agitation...

Certains métiers de la médina de Sfax, ceux des forgerons et des lainiers en particulier, connaissent aujourd’hui un phénomène d’essoufflement, voire de déclin. Les autres métiers comme l’habillement et le travail du cuir, notamment dans la fabrication des chaussures, se sont adaptés techniquement en s’ouvrant aux procédés modernes de production. De ce fait, ils connaissent aujourd’hui un développement régulier et progressif.

Figure : Croquis d’ambiances du secteur de la cordonnerie dans la médina © auteur

L’évolution des méthodes de production, du savoir-faire et le passage induit et progressif du stade artisanal à celui de la petite industrie; conduisent à la transformation du métier de cordonnier dans la médina.

33 Page


L’artisan passe en effet, de l’outil maniable à l’outil manipulable, il devient l’opérateur de machines. A la différence de l’industrie, l’artisanat a certaines limites, liées à l’énergie métabolique de l’homme, alors que l’industrie n’a de limite que la puissance de l’outil.

Pour illustrer concrètement cette dialectique dans l’ouverture sur la modernité et la construction progressive de l’industrie à partir des métiers et savoir-faire locaux. Nous reprenons le témoignage de Pierre Judet(1)« J’ai rencontré en 1983 , un maître-artisan tanneur suivant des procédés transmis de père en fils. Sentant son activité menacée, il ne s’est pas contenté de transmettre à ses héritiers savoirfaire et recettes. Il a trois fils qui ont entrepris de transformer l’atelier de l’intérieur en substituant des produits chimiques aux produits de traitement traditionnel. Ils ont installé quelques machines modernes depuis la préparation des peaux brutes jusqu’au glaçage des peaux tannées. Au début, ils ont conservé les anciens bâtiments, puis ils ont construit de nouveaux bâtiments mieux adaptés qui compléteront plus tard la mue industrielle. Il apparaîtra alors au grand jour qu’un atelier artisanal sfaxien s’est transformé en unité industrielle de plein exercice. Trois industriels et un manager ayant succédé à leur père artisan traditionnel» (2) L’objectif de ce témoignage est de montrer que ce développement industriel à l’échelle locale n’implique aucune rupture ni aucun bouleversement brutal. Au contraire, il s’agit d’une dynamique progressive, basée sur la multiplication des petites activités industrielles et des entreprises issues de l’adaptation-réalisation d’anciens métiers artisanaux et de la valorisation de savoir-faire ancestraux.

1

Maître de Conférences en Histoire contemporaine, Université de Grenoble Alpes

2

P. Judet, « Le patrimoine industriel : un parent pauvre ?, publication, 1989

Page

34


Cet aspect s’explique évidemment par la petite taille des unités industrielles qui remplacent progressivement les anciennes maisons sfaxiennes. En fin de compte, le processus d’industrialisation à l’échelle locale dévie et nie radicalement le développement du modèle standard, c’est-à-dire les connaissances, les compétences et le savoir-faire issus de la tradition, en particulier les anciens métiers artisanaux.

La production de chaussures fait partie de l’identité de la médina de sfax, mais l’occupation progressive et continue de l’espace résidentiel par les cordonniers, transforme progressivement le site historique en un grand atelier. De plus, le passage à la production manufacturière a conduit à l’anarchie de l’activité. Cette transformation aura des répercussions négatives sur l’organisation urbaine et aussi le fonctionnement de la médina : état de délabrement, déséquilibre, manque d’entretien, isolement des lieux...

35 Page


Zone d’étude

La


L'expansion massive du phénomène a commencé dans la zone orientale, ce qui a entraîné par la suite une forte densité d'ateliers de chaussures et une absence quasi totale de résidents. Si l'on compare l'activité de cordonnerie dans les zones est et ouest de la médina, on constate que la zone ouest suit la même logique de développement que la zone est. Ainsi, la quasi-totalité du secteur de la zone orientale de la médina travaille au profit de la cordonnerie dont les bâtiments ont subi une transformation importante. En revanche, la zone Ouest compte encore un nombre important de résidents, et les fabricants de l'activité n'occupent que des bâtiments existants. Suite à l'enquête et à une analyse générale des ateliers pour saisir la logique du fonctionnement du marché, nous sommes arrivés à la conclusion que les deux zones ne fonctionnent pas de la même manière. En outre, afin de mieux cerner le processus de liaison de ce secteur. Nous avons concentré notre réflexion sur la zone orientale de la médina. Comme méthode et étude, nous avons adopté une analyse, un diagnostic et enquête de terrain.


En consultant les travaux de l'ASM de Sfax et en parcourant les rapports de recherche (études et mémoires d'architecture), nous n'avons pas trouvé de plan qui répertorie tous les ateliers et fabriques liés à la cordonnerie dans la médina. C'est pourquoi nous avons commencé nos recherches par une enquête de terrain, en sillonnant toute la partie orientale rue par rue, et en frappant à toutes les portes afin d'avoir une idée exhaustive de l'ampleur du phénomène.

La médina

Zoom concernée Page

38

sur

la

Zone d'étude

Figure

: La planification des zones par jour © auteur

zone

Tirage du tronçon a étudier

Visite de chaque maison se trouvant dans le tronçon et diagnostic


Rue Monji Slim

Procédé et étapes: 1. Zoomer sur la partie à étudier et faire le tirage sur papier. 2. Préciser le point de départ et le point d'arrivé du tronçon. 3. Numéroter les bâtiments sur le plan. 4. Visite de chaque bâtiment et remplir une fiche pour chacun des exemples comprenant

le numéro déjà

mentionné sur le plan. • Analyse et diagnostic sommaire • Le relevé graphique (plan/coupes) de l’état constructif et structurel • Repérage des transformations progressives qu'a subi la maison d'origine

Figure

: Démarche suivie lors de l'analyse © auteur

des machines utilisées

les tâches effectuées et les phases de travail

de l'organisation de l'espace et son mode d'occupation Figure

: Fiche d'un des bâtiment occupé par la fabrication de chaussure © auteur

39 Page


Comme la pratique de ce métier est clandestine, j'ai eu du mal à accéder à tous les ateliers et a bien enquêter. J'ai visité les magasins des artisans, des fabricants, des commerçants de matières premières et de produits finis, et les ateliers des grossistes. A chaque fois, j'ai dû expliquer le cadre et l'objectif de mon travail afin de pouvoir y accéder. Malheureusement, j'étais interdit de prendre des photos, notamment ceux à grandes productions.

Figure

: Photo prise furtivement lors d'une négociation avec un maître fabricant pour visiter son atelier © auteur

En conclusion, l'objectif de cette investigation est de cerner en 1er temps l'envergure du phénomène, ensuite pour mieux comprendre les échelles des entreprises allant du petit atelier à l'usine, le fonctionnement du marché, de préciser la manière d'exploitation des espaces et son lien avec la masse de production.

Page

40


«Au-delà de cette première impression ... on peut sans doute dire, très légitimement, que la médina de Sfax un peu comme celle de Fès au Maroc, est une ville-atelier. Une ville-atelier où sont regroupés, sur un espace réduit, de nombreux corps de métiers ...» (1) effectivement , les ateliers liés à la production et la vente des chaussures ont dominé la quasi totalité de la partie orientale de la médina

4 1

2

3

Légende

Dépôt

Figure

: Répartition des corps de métier liés a la chaussure a la médina © auteur

1 Améziane Ferguene, Savoir-faire artisanaux et dynamismes locaux dans les vieilles villes du Maghreb : l’exemple de la médina de Sfax, sfax, January 2001 41 Page


Ces bâtiments sont notamment divisés en 5 catégories : il y a les ateliers de production, les entrepôts, les magasins de vente de chaussures ou de matières premières, les artisans et les grossistes. En outre, il existe des maîtres fabricants qui produisent pour le commerce de gros et des cordonniers qui vendent au commerce de détail.

Figure

: Repère des photos © auteur

2

1

4

3

Vente matière première Figure Page

42

: Répartition des corps de métier liés à la chaussure à la médina © auteur


La méthode de fabrication de la chaussure reste artisanale dans ses étapes, et contemporaine dans l'utilisation de technologies modernes et de nouvelles machines conduisant à une production élevée. En effet, pour un atelier de production, les étapes de fabrication sont les suivantes :

1

Mission

Mission

2

Patronage et

Un atelier de production

La découpe

création des moules

3

Mission

4

Mission

Le montage

Les finitions ou plus

Mission

Le piquage

sur forme Figure

5

précisément le « Bichonnage »

: Étapes de fabrication des chaussures © auteur 43 Page


Jusqu'au maintenant nous avons cru que la production des chaussures s'est développée principalement grâce à la technologie . Mais, suite à l'analyse sur site, nous sommes rendus compte d'une dynamique plus complexe dans la médina qui, repose sur une grande chaine de travail, entre différents acteurs économiques.

Il y a en effet deux méthodes de fabrications: • Atelier type 1: le travail est

divisé

tâches. unes

en

plusieurs

Seules

quelques

se

développent

dans ce type d'atelier. Les artisans

travaillent

alors

généralement avec d'autres ateliers en sous-traitances. • Atelier type 2: s'apparente Légende

à

une

petites

développant

toutes

étapes de production

Figure Page

44

: Les deux types de manufacture à la médina © auteur

usine les


En 1993, Asma Baklouti¹ mentionnait dans sa thèse que "les cordonniers ... risquent de transformer la médina de Sfax en grands ateliers, ce qui désorganisera d'avantage et profondément son fonctionnement interne"

(1)

. Ce risque, estimé

il y a 27 ans, trouve sa réalité aujourd'hui. En effet, l'activité de production de chaussures suit aujourd'hui un processus très proche de celle de l'usine, entre les ateliers de fabrications et les ateliers de sous-traitances. La sous-traitance est une succession d'ateliers spécialisés dans des tâches spécifiques de fabrication (coupe/couture/ sérigraphie...) de chaussures. Chacun d'entre eux charge une étape spécifique pour compléter les autres étapes de fabrications . Le

nombre

de

machines

installées dans les bâtiments de production diffère selon les besoins de ces ateliers. C'est

1

pourquoi nous avons présenté ici deux autre sous-ensembles

2

d'atelier : une 1ère et une 2ème catégorie.

3 Légende

Sous-traitance Catégorie 1 Catégorie 2

Selon leurs échelles (taille, nombre

d'employés,

nombre

et taille des machines...) Nous distinguons dans la carte ci prés 3 catégories 1,2 et 3

Figure 1

: Carte des catégories de productions © auteur

BAKLOUTI Asma. La médina de Sfax : mutations et permanences, 1993 45 Page


1ère catégorie • Ce sont les ateliers qui dépendent de tous les sous-traitants du marché, le Figure

: Atelier

de production èr échelle © auteur

nombre

d’employés

ne dépasse pas les 4 personnes occupant un petit espace où il n'y a que les presses à semelles, la bouteille de gaz, les fours à chaussures et les tables de travail.

2ème catégorie

Figure : Atelier de production ème échelle © auteur

• Ce sont des ateliers a plus grande échelle et qui ont une production beaucoup plus importante, employant 4 à 10 personnes, ces ateliers dépendent de certaines sous-traitances soit d'assemblage ou de découpe laser ou à l'emporte-pièce ou autre. Page

46


Ils sont généralement équipés d'une de ces machines : couture, découpe à l'emporte-pièce, découpe laser, presse à chaux... Occupant le plus souvent une maison à patio ou un atelier assez spacieux.

sous-traitant coupure

Figure

: Un sou traitant de coupure de cuir ou du sky avec la machine 'emporte pièce' © auteur

• Cette catégorie c'est les sous-traitants occupent de petits espaces d'atelier, dont les dimensions varient en fonction du poids de travail. Ces bâtiments sont toujours équipés de machines, sauf la sérigraphie. Dans ces conditions, ce travail par chaîne de sous-traitance constitue un excellent marché de fabrication.

47 Page


"Le degré de division du travail, la relation entre les producteurs et les moyens de production, a subi certaines transformations qui ont profondément changé les conditions de travail de la plupart des cordonniers."(1) A vrai dire , Suite à l'enquête menée auprès des artisans, des apprentis et des chefs d'atelier, nous avons pu comprendre les conditions ou les causes de la naissance de cette chaîne économique: Légende

1.

Parce que les ateliers sont

petits et n'ont pas la place suffisante pour installer toutes les machines nécessaires. 2. Parce que les machines sont coûteuses. À cet égard, certains cordonniers sont spécialisés dans la découpe du cuir à l'aide de machines. D'autres cousent les morceaux de cuir découpés ou cousent la semelle avec le fond de la chaussure. D'autres encore font le compost de la chaussure, secouent la semelle, font de la sérigraphie et de l'impression Vient à la fin, les fabricants de moules en acier qui sont 2 dans la médina répondent aux besoins de l'ensemble du marché.

Figure

1 Page

48

: Logique de la chaine de production © auteur


La production de chaussures dans la médina de sfax diffère d'un atelier à l'autre en fonction de la masse de l'entreprise et des besoins du marché. L'autre échelle de production retenue dans le secteur, concerne les ateliers qui ne dépendent pas de l'approvisionnement des sous-traitants et sont totalement indépendants.

Légende

Figure

: L'emplacement des Entreprises de chaussures dans la zone Est © auteur 49 Page


Ces ateliers sont occupés par toutes les machines nécessaires, sont généralement modernes et adaptés à l'esprit de l'usine. Dans certains cas, ils sont répartis sur un ensemble de bâtiments indépendants appartenant tous au même propriétaire ou sur des maisons jumelées.

Machines

Stockage des formes

Figure

Stockage en étage

Monte charge

: l’intérieur de quelques Entreprises de chaussures dans la zone Est © auteur

Le montage sur forme

Figure

Usine au rue Essour

: Exemple des entreprises de chaussures dans la zone Est © auteur

L'un des critères remarquable lors de l'enquête est que si le locataire d'un magasin de chaussures fait faillite, il déménagera dans une autre rue et louera d'autres bâtiments pour revenir sur le marché en tant que nouveau fabricant. À l'exception de quelques chefs d'atelier, l'occupation des ateliers est temporaire, par conséquent la carte n'est pas stable. Page

50


Prés de l'axe monji slim se trouve souvent le commerce liée a la chaussure: le vente de produit finis, le vente de semelle, accessoire, carton, matière première et le vente de chaussure.

Légende

Figure

: L'emplacement du commerce lié a la chaussure © auteur 51 Page


Les activités commerciales dans la zone est sont proches de l'axe commercial D'abord,

on

le

plus

trouve

fréquenté. souvent

la

vente de chaussures, la vente de matières premières, des grossistes ou la production de carton, ensuite viennent les ateliers et vers la fin de la rue se trouvent la plupart des nouveaux bâtiments...

Figure Page

52

: Transect urbain © auteur


01

L'analyse

effectuée

permet

de

répartir

la production de chaussures dans la médina

02

selon différentes échelles et catégories. Les artisans sont souvent peu nombreux, mais la chaîne de production est

importante. Cette

chaîne est divisée en deux types : la production indépendante, comme dans le cas des grandes entreprises, ou les ateliers qui collaborent avec

2.1

des ateliers de sous-traitance. Cette chaîne économique créée aujourd'hui dans la Médina de Sfax est le résultat d'actions humaines qui cherchent à produire en masse pour créer leurs emplois. Suite à une expérience sur place suivie d'un recensement de toutes les activités liées à la production de chaussures sur le plan, on peut conclure que la Médina fonctionne aujourd'hui comme une grande usine de chaussures.

2.2 Figure

: Récapitulation des cartes effectuées © auteur

03

53 Page


La médina de sfax a connu aujourd’hui une intensification de l’activité liée a la chaussure et une multiplication des ateliers occupant de plus en plus des maisons. Cette

prolifération

est

suivie

par

un

passage de l’échelle d’artisanat à l’échelle de petit commerce capitaliste, voire a l’échelle industrielle ceci suppose un certain nombre de conditions, voire de bouleversements, qui vont modifier profondément le fonctionnement de la production, et par conséquent l’occupation et l’utilisation de l’espace. Par conséquent, cette mutation fonctionnelle de la médina de Sfax a eu de graves répercussions sur l’urbain et sur le patrimoine.



L’implantation de l’activité économique orientée vers le commerce et la mutation morphologique de la maison en souk ont bouleversé complètement l’équilibre fonctionnel de la médina et l’ont transformé en un grand souk. Sur le plan architectural, l’impact a été aussi néfaste.

Pour mieux comprendre les changements opérés sur les maisons par les activités de la cordonnerie, nous revenons sur la typologie des maisons à la médina de sfax. Les maisons sont toutes conçues selon le même principe d'organisation,

Figure

: Schéma de repérage du maison © auteur

Plan RDC Figure

Plan Étage : Plans Dar Chaabouni © auteur

indépendamment de leur taille et du statut social des habitants. Autour de la cour intérieure s'organisent les différentes pièces de la vie quotidienne.

Page

56


L’entrée se fait par une chicane donnant sur le patio (la galerie n'existe pas toujours) qui distribue les autres espaces. Le patio est à la fois l'espace de vie, de rencontre et le système de ventilation de l’habitation. La maison à patio construite avec de la chaux naturelle et du bois d'olivier.

L : est le systèmes traditionnels de conditionnement de l’air.

L : est généralement plane, constituant une terrasse en bois et dalle de chaux.

O : Le franchissement avec les poutres en bois est fréquent.

Figure

: Dar Chaabouni axonométrie © auteur

M : murs porteurs de maçonnerie de moellons hourdés au mortier de chaux.

57 Page


La plupart des façades de rue sont simples. La porte d’entrée est la seule ouverture de la façade et les fenêtres se trouvent au deuxième niveau. Il y a généralement un habillage pour le revêtement L’enduit de finition, en mortier de chaux aérienne. Revêtement traditionnel en céramique (que l’on trouve généralement dans les maisons à patio des riches). Pour les moins fortunés, le sol est en argile, pour les plus riches, un Figure

: Façade sur la rue © auteur

dallage en marbre.

Figure

Figure

:

Transect dar chaabouni © auteur

Page

58

: Façades de patio


Jusqu’ici, nous avons vu que la recherche de nouvelles méthodes par les cordonniers pour une plus grande production entraîne une grande évolution de la pratique, en fait cette évolution se reflète dans l’espace occupé. En somme, nous avons identifié 4 types d’occupation de l’espace dans la médina selon le degré d’intervention et de transformations des bâtiments:

Dans la partie orientale de la médina, il y a un grand nombre de petits ateliers, nous les avons classés dans la première partie du chapitre comme ateliers de 1ère échelle.

L’intérieur de la maison

Petite unité sépare de la maison

Porte d’entrée de la maison

Le porte d’entrée de l’atelier

Figure

: Mode d'occupation des bâtiments; modèle

© auteur

Ces petites unités de production sont des morceaux de maisons donnant sur la rue, occupant des espaces comme la cuisine, la chambre... Elle sont Séparées de l’habitation pour les louer à un cordonnier ou à un soustraitant. Figure

: Exemple d’occupation © auteur

Figure

: Schéma Figure

de repérage

© auteur

: Ateliers, rue Taparura © auteur

59 Page


Cette catégorie concerne les bâtiments de production de 2ème ou 3ème échelle. Le premier étage est loué à une autre personne. L’axé se fait généralement par un escalier ouvrant sur l’extérieur. Au rez de chaussé il s’agit de transformations assez lourdes comme l’ajout de cloisons, des poutres en aciers, le passage des câbles ...

L fixes ou mobiles, en béton, en bois ou en acier

L ’ servant de bureau à l’entrée du bâtiment.

L travers des murs et des portes L devant la porte d’entrée pour cacher la vue

Figure

L’ pour consolider la dalle après la démolition d’un mur

: Exemple Mode d’occupation des bâtiments par les cordonniers-fabricants dans la médina; modèle © auteur

Page

60

à


1

2

3 2 4

Figure

: Schéma de

repérage

3

Cloisons pour cacher la vue

© auteur

3

2

Construction amovible à l’intérieur de la galerie, la défiguration complète

4

Construction en béton a l’intérieur du patio

Figure

: Exemples des maisons

© auteur

61 Page


Ce type de transformation concerne généralement les bâtiment de 2è ou 3è échelle de production. Il s’agit souvent de la couverture des patios, des extensions avec du briques, la démolition de certains murs ...

L : comme le patio est l’espace de travail ou le lieu de stockage du produit fini. Il a été couvert soit en béton ou en acier.

La démolition de certains murs pour agrandir les espaces L patio du premier étage

du

F : en raison des inondations et des rongeurs.

O par le béton L

(

) ’ en bois par de nouvelles en acier pour permettre l’entrée de machines à grande échelle Grâce à la violation (ce genre de transformations est visible pratiquement dans tous les ateliers)

Figure : Mode d’occupation des bâtiments par les cordonniers-fabricants dans la médina; modèle © auteur

Page

62


2 3 1

Figure

: Schéma de

repérage

Couverture du patio en béton

© auteur

1

2

Modification et obturation des ouvertures

Couverture du patio en acier et tôle

3

Construction de la dalle et du toit du patio au premier étage

Figure

: Exemples des maisons

© auteur

63 Page


L’une des caractéristiques relevées dans l’étude sur terrain est qu’il existe un nombre important de bâtiments traditionnels qui ont été rasés et construits ou sont en cours de construction. Les propriétaires des ces ateliers, sont souvent maîtres d’une très grande production. D’après une enquête auprès d’un propriétaire d’un bâtiment de ce type, il nous a informé et confirmé que «tous les travaux de construction et les mesures de sécurité ainsi que la consolidation structurelle ont été réalisés sans consulter ni un ingénieur ni un architecte, nous l’avons fait seuls avec mon frère et les ouvriers», a déclaré Hassen(1).

Nouvelles constructions

P

Figure : Repérage des nouveaux constructions © auteur

S

Figure

: Mode d’occupation des bâtiments par les cordonniers-fabricants dans la médina; modèle © auteur

L

L

1 Hassen, un maître cordonnier fabricant dans la rue Essour, il achète 2 maisons, il rase tous les murs intérieurs, il fait la consolidation des planchers, la porte de secours, les blocs de stockage...etc. Page

64


Discutant avec les commerçants et propriétaires, nous avons compris les causes de ce genre de dépassements: • Dégradation irréversible du bâtiment • Coût élevé de la réhabilitation • Absence d’aides/subventions économiques • Coût du projet et autorisations • Inflation des prix de l’immobilier (la reconstruction est moins coûteuse que la réhabilitation) • La dégradation de l’environnement (manque d’infrastructures minimales, etc.). • La volonté de grands espaces • Le souci de prendre en compte les mesures de sécurité • Manque de sensibilisation/appréciation des utilisateurs • N’est pas considéré comme nécessaire (par l’utilisateur)

1 2 1 3

4

Figure

: Schéma de

repérage

Figure

: L’intérieur des nouvelles constructions

© auteur

© auteur

65 Page


4

3

2

Figure

: Des bâtiments ayant subi une rénovation intérieure © auteur

Les matériaux utilisés pour ces travaux d’aménagement ou d’extension sont : le ciment, le béton armé, l’acier et les produits industriels rouges. Ces matériaux sont disponibles dans le marché et à cout raisonnable.

L

Figure

Page

66

B

A

: Les matériaux utilisés pour les travaux d’aménagements © auteur


Cette occupation de l’existant a provoqué des changements dans l’organisation originelle de l’espace. En effet, beaucoup d’impact sur l’architecture a affirmé la mauvaise utilisation du cadre de la médina.« Le bâti résidentiel ressentira le contrecoup de cette nouvelle évolution puisque l’entretien est inexistant aussi bien de la part du propriétaire que de la part du locataire. Cette Nouvelle orientation ne peut être ni contrôle ni organisée» (1)

1

2

3 2 6

1

4

5

Figure

: Schéma de

repérage

Les éléments architecturaux ayant une valeur patrimoniale

© auteur

(tels que les colonnes, les chapiteaux, les arcades, etc.) ont été mal entretenus ou tachés de colle.

2

Des trous importants dans les murs pour connecter des câbles ou des fils 1

3

Ancien revêtement de mur cassé et sali

Baklouti Asma, La médina de sfax: mutation et permanence, mémoire de géographie, Sfax, 1993, Tunis 67 Page


4

5

Câbles et tuyaux à l’intérieur du patio

6

6

Colles sur les murs et les ouvertures

Figure

Page

68

: Exemple des maisons

© auteur


La fabrication de chaussures dans la médina entraîne une modification du paysage urbain et un désordre dans son organisation spatiale. L’origine de ces mutations est diverse, elle n’est pas liée à l’abandon de certains matériaux et techniques traditionnels, mais souvent la nécessité d’une certaine exploitation de l’espace. Ce qui entraine : • La défiguration totale des maisons • La disparition du patrimoine • Dégradation de la valeur historique de la médina

D

R

A S

Figure

: Synthèse graphique © auteur

69 Page


«Cet espace qui ne se cesse de se dégrader progressivement surtout dans les zones d’habitat là où le bâtiment est privé et où la cordonnerie non artisanale voire industrielle, a causé de grands dégâts» (1) le changement d’usage et de fonction dans la médina de sfax a permis une réappropriation des maisons privées libérées par l’exode à ayant une valeur patrimoniale. La transformation ou le rasage des vieilles maisons en les transformant en atelier de cordonnier a provoqué un grand bouleversement dans l’organisation initiale de la construction.

Figure

: Pathologies aux façades dus aux problèmes d’infiltration et d’humidité © auteur

Le cadre urbain de la médina de Sfax est très fragile en raison d’infiltration ou des inondations causées par le recouvrement des patios et à la fragilité des anciens égouts, ainsi qu’au manque d’entretien.

«Certains locaux occupés par une véritable industrie de la chaussure dont les machines ne cessent d’ébranler la structure fragile de cet espace». En effet, parmi les machines utilisées, deux sont considérées comme très dangereuses à long terme dans un environnement urbain historique : la machine de découpe à l’emporte-pièce et la machine de découpe au laser. La première est la source de risque structurel et la seconde est la source de risque électrique.

1 Page

70


La presse à découper, une machine utilisée pour couper tous les matériaux souples, cuir, sky, ...etc. Est disponible dans plusieurs configurations différentes en fonction de la puissance de coupe et de la taille de la surface. Cette machine de presse à bras rotatif, nécessaire à l’usine, existe dans la plupart des ateliers. Elle dépend de la manipulation humaine dont la puissance de la presse appliquée au bâtiment varie de 8 Tonnes à 25 Tonnes. Cela en fait un élément dangereux, à long terme, sur la structure des maisons traditionnelles et sur l’environnement urbain fragile. Cette machine à long terme peut provoquer: • Des pathologies des murs et des dalles

1

• Un affaiblissement de la structure par les vibrations.

Figure

: La machine ‘emporte pièce’ © auteur

Les causes des pathologies sont nombreuses dans la médina , mais 4

3 1

on peut sans doute dire que ces nouvelles pratiques ont exacerbé ces problèmes .

2

Figure

: Schéma de repérage © auteur

71 Page


1

2

Fissures sur les murs Figure

3

3

Fissures dans les dalles

: Pathologies des bâtiments © auteur

4

Affaiblissement de la structure par les vibrations. Figure

: Pathologies des rues © auteur

Le blindage en bois des rues a une durée de vie, si a passé une longue période il va perdre sa rigidité et provoquera alors des incendies.

Page

72


La machine de découpe laser est utilisée pour découper des matériaux tels que l’acrylique, le bois, le tissu, le cuir, les feuilles de caoutchouc, le PVC, le papier et d’autres matériaux non métalliques de formes complexes. Cette machine est largement utilisée dans plusieurs activités.

Figure

: Machine de découpe laser © auteur

il existe des ateliers où l’on trouve 2 à 3 machines de ce type. D’une puissance allant de 40w à 180w, cette machine sujette a des fuites électriques provoquant des incendies.

1

Boutique de vente des produits Figure

Opération faite par GARGOURI Imed ⁽¹⁾

: L’emploi des produits chimiques © auteur

¹ GARGOURI Imed: un professeur de la faculté de médecine de sfax ; il a fait une recherche dans son laboratoire sur les problèmes de santé engendrés par le secteur de la cordonnerie dans la médina de sfax, une des personnes qui nous ont aidés par des documents et des explications de leur recherche et étude. 73 Page


Dans la médina de Sfax, l’industrie de la chaussure nécessite une forte consommation de produits chimiques. En effet, en se promenant dans les ateliers, on est frappé par l’odeur de la colle et des diluants. Une étude a été réalisée a cet effet dans un laboratoire d’experts de la faculté de médecine pour évaluer les risques chimiques induits par ces solvants. Ces chercheurs ont identifié trois solvants prédominants présents dans la composition des produits manipulés : les colles, les diluants et les décapants. Ces solvants organiques sont des substances chimiques qui ont comme propriétés essentielles, un pouvoir solubilisant associé à une volatilité généralement élevée. Cette volatilité constitue un risque pour les employés exposés, notamment dans les espaces mal aérés. Afin de minimiser ces risques pour l’homme, une très bonne aération des espaces est nécessaire, ce qui n’existe plus dans la médina avec le recouvrement des patios.

Les activités liée a la chaussure ont recours à des machines lourdes et des matières inflammables (colles , diluants , bouteilles de gaz...) Les bouteilles de gaz servent à chauffer la colle avant le dernier essayage et la pose de la semelle, c’est pour cela, il y a au moins une bouteille dans chaque atelier. a part les risques d’incendies liées a ces machines et a ces matières inflammables les rues sont très étroites pour accueillir un fourgon de la protection civile. En plus, il n’y a pas assez de points d’eau.

Figure

: Toktok; le moyen de

transport de la protection civile contre l’incendie dans la médina © auteur

Un responsable de la protection civile nous a informé d’avoir passé 7 heures à éteindre le feu dans un atelier de fabrication (un ballon de gaz a été exploré dans la maison sallemi en juillet 2020) car il y a un

espace de stockage pour les colles et les matières premières. Et que «La médina Page

74


sera totalement détruite si elle continue à fonctionner de cette manière» (1) et en suivant les statistiques des incendies(2) causés par le secteur de la chaussure dans la médina on peut conclure, souvent, que: • Les matières inflammables tels que la colle, le cuir et les diluants • Le laser • Et l'utilisation des bouteilles de gaz Sont également, les causes majeures de ces incendies.

Maison , rue Sidi khlil, incendie dû grâce à une brûlure de litière Figure

: Exemple d’incendie © auteur

Chaque maison non occupée ou détruite devient une décharge publique du secteur de la production et des magasins de vente. C’est pour cela que la commune a clôturé tous ces bâtiments, mais les cordonniers continuent à jeter leurs déchets

1

Informations recueillies lors d’une enquête avec un responsable de la protection civile

2 Selon une demande adressée au bureau de la sécurité incendie de sfax, nous avons eu la chance de voir leurs statique des incendies des années 2019 et 2020. Mais en fait, il y a des centaines d’accidents causés par le secteur informel de l’industrie de la chaussure de sfax depuis des années. 75 Page


Rue dar Sebii Figure

Rue Sidi Khlil

Rue Sidi Khlil

: Exemples de maisons devenues des décharges © auteur

Le diagnostic effectué permet de repérer l’activité de la chaussure sur le plan urbain mais pour aller plus au phénomène nous avons essayé d’analyser le cadre bâti des ateliers de fabrication. Une occupation anarchique a engendré plusieurs risques tant pour l’environnement bâti que pour l’homme. On trouve souvent que les répercussions crée sur les constructions varient en fonction du poids de l’entreprise ou de l’atelier ou bien en fonction de l’appropriation de l’usager. Au vu des problèmes posés par ce secteur de la cordonnerie, nous conclurons que cette activité n’est plus compatible avec le cadre bâti de la médina de Sfax.

Page

76


77 Page


L’essentiel pour nos médinas aujourd’hui n’est pas de se limiter à la survie, mais d’affirmer, avec l’enthousiasme d’une jeunesse renouvelée sa volonté de vivre

Page

78


79 Page


Nous avons choisi 3 projets de références:

L’ D F, M

Le centre de Muharraq, Bahreïn

L   

Rèf.1

L’expérience de Fès pour lutter contre l’activité très polluante de la dinanderie dans la médina et la restructuration de l’espace libéré.

Rèf.2

Un projet à l’échelle du district. Visant à valoriser le patrimoine architectural du centre de Muharraq, propose plusieurs types d’intervention sur une série de bâtiments tombés en ruine.

Rèf.3

Assurer l'intégration de la Médina de Tunis avec le reste de la ville et maintenir l'environnement bâti existant. Sauvegarder l'ensemble du site et protéger le patrimoine en optant pour des opérations d'aménagement et de mise en valeur.

Page

80


Figure

: La médina de Fès

Localisation

Fès, Maroc

Projet

La restructuration de l’activité polluante de la médina de fès Projet réalisé dans le cadre du PDRA (Programme régional de développement de l’artisanat).

«... On peut dire que ces dynamismes économiques locaux s’observent en particulier dans les vieux centres urbains, lieux où se concentrent .. des savoirfaire ancestraux relativement bien préservés et transmis de génération en génération. Fès au Maroc, Ghardaïa et Tlemcen en Algérie, Kairouan et surtout Sfax en Tunisie en sont de très bons exemples» 1 la ville de Fès, troisième plus grande ville du Maroc, a un caractère traditionnel district, en particulier la veille ville ou médina, appelé Fès el Bali. Fès est célébré pour ces articles en cuir dont la majeure partie provient du souk des tanneurs.

Figure : Vue aérienne de la médina de fez

L’activité artisanale de la dinanderie dans la médina s’est avérée très polluante, constituant ainsi une menace préoccupante pour la santé des artisans ainsi que pour l’environnement et la médina. Les unités artisanales sont de petite taille et manquent d’animation, de sorte qu’elle est insuffisamment structurée et que les artisans utilisent des outils de production rudimentaires. L’artisanat est la source de revenus de bon nombre de la population de la ville de Fès.

1 Améziane Ferguene, Savoir-faire artisanaux et dynamismes locaux dans les vieilles villes du Maghreb : l’exemple de la médina de Sfax, sfax, Janvier 2001, 115 81 Page


Figure

: Le secteur de l’artisanat a Fès

Pour soutenir ce secteur, une douzaine de fondouks ont été restaurés, des activités polluantes ont été délocalisées et une action de réhabilitation de l’existant a été menée. Le projet est mené en étroite collaboration avec les personnes les plus touchées : les artisans. Remédier à cette menace est l’un des enjeux de la politique de transfert de cette activité nocive de la médina vers la nouvelle zone Ain-Nokbi (créée à cet effet). Le projet, lancé en 2013, vise à relocaliser environ 350 tanneurs travaillant le cuir dans les trois sites traditionnels de tannerie (Sidi Moussa, Ain Azleiten et Chouara). dont le programme vise à lutter contre l’artisanat essoufflé dans la Médina. Chouara Sidi Moussa Ain Azleiten

Le Maroc

Le gouvernorat de Fès

Chouara Ain Azleiten Sidi Moussa

La médina de Fès

Figure : Schéma expliquant le projet de délocalisation de la tannerie polluante de la médina vers le quartier industriel de fès ©auteur

La place Lalla yeddouna

Le projet a générer plus de 6 650 emplois dans 235 unités de production de dinanderie, trois fonderies (272 ateliers) dédiées aux sous-traitants des artisans producteurs, et 78 ateliers d’artisans sur la place Lalla Yeddouna.2 2 Page

Une place désaffecte abritait l’artisanat de tannerie 82


Figure

: La tannerie de Chouara de la médina de fès

Ce projet garantira le tannage végétal dans son état traditionnel et original, de sorte que les tanneurs artisanaux seront initiés à des techniques modernes plus respectueuses de l’environnement. Le projet vise a: •

L’amélioration de la qualité des

produits artisanaux •

Améliorer les conditions de travail

des tanneurs et développer la qualité des produits • Le nouveau projet de la Tannerie a Ain Nokbi

et

Augmenter le revenu des artisans créer

de

nouvelles

opportunités

d’investissement et d’emploi C’est la première tannerie moderne à compléter la tannerie traditionnelle au Maroc. Elle vise à donner un nouvel élan au secteur et à réduire la pollution.

Figure : L’intérieur du projet de la tannerie Ain Nokbi

L’autre enjeu crucial est bien sûr de permettre à l’artisanat de fès de retrouver son rayonnement historique, grâce à la création de nouvelles activités sur la base des anciennes et à un renouvellement des anciens savoir-faire.

83 Page


Figure

: La tannerie après la réhabilitation

Parmi les avantages a noter pour la médina on site: • Décongestionner la médina • Améliorer substantiellement les conditions de travail et de vie de milliers d’artisans • Renforcer l’attractivité de la Médina de Fès en valorisant les ressources historiques, culturelles et architecturales de la ville. Dans le schéma directeur de 1978, on considérait déjà ce transfert comme une mesure urgente dont la mise en œuvre était une condition de réussite du projet de sauvegarde de la médina. En 2007, le projet Ain Nokbi a été intégré dans le plan de développement régional de l’artisanat. Outre la réduction de la pollution à Fès, les enjeux de cette politique de relocalisation sont triples : • Tout d’abord, elle vise à louer les contraintes diverses et variées qui pèsent sur l’activité économique de la vieille ville. • D’autre part, elle tend à soutenir la pérennité des métiers de l’artisanat, en offrant aux entreprises un espace de production adapté à leurs besoins.

Page

84


• Troisièmement, par le biais de travaux de restauration, elle entend réhabiliter les sites historiques de la médina, notamment en créant des ateliers spécialisés dans la finition des produits et qui serviront simultanément de points de vente, afin de favoriser une meilleure articulation entre l’artisanat et le tourisme, d’augmenter les revenus des artisans et de stimuler la création d’emplois dans le secteur.

Figure

: Le projet lauréat du concours de revalorisation de la place Lalla Yeddouna de Fès

Contexte: La place Lalla Yeddouna et ses environs sont au cœur des activités artisanales traditionnelles et un lieu stratégique pour la ville. Un projet de rénovation de cette place a été lancé, sous la forme d’un concours international en 2013. En effet, Les travaux de rénovation ont été lancés en parallèle avec le programme de relocalisation de la tannerie polluante de la médina de Fès. Le site de Lalla Yeddouna était auparavant dans un état de délabrement très avancé et les artisans travaillaient dans des Figure

: La place Lalla Yeddouna

conditions très précaires, voire inhumaines, notamment les dinandiers. 85 Page


L’objectif du concours englobe l’aménagement urbain de la place, la réhabilitation des bâtiments historiques et la conception de nouveaux bâtiments.

Figure

Figure

: Lalla Yeddouna, Avant le projet

: Scénarios de réhabilitation

Le site s’étend sur une superficie de 7 000 m² et comprend des petites ruelles, une place, une rivière, un pont et quelques bâtiments délabrés. D’autres, qui sont importants du point de vue historique et architectural. Par conséquent, Le projet consiste à • La réhabilitation de 11 bâtiments historiques • La rénovation de 8 bâtiments sans aucune valeur architecturale • La restauration du pont historique • L’aménagement de la rivière et des espaces publics. Le projet sélectionné qui, avec la délocalisation des activités polluantes des tanneries met en place une variété d’ateliers pour les artisans locaux et crée un modèle urbain interconnecté. Le projet de reconstruction de la place lalla yeddouna est destiné à relancer Page

86


l’artisanat, en effet le site est appelé à devenir un important catalyseur pour le développement des artisans, en intégrant un programme polyvalent: • Des espaces pour les programmes éducatifs • Des résidences • Des ateliers de productions artisanales • Des boutiques • Restaurants, cafés et autres services. la Place Lalla Yeddouna offre aujour’hui un usage mixte et dynamique à la fois pour la communauté et pour les visiteurs de la Médina.

Figure

: Plans pour le nouveau projet lalla yeddouna

87 Page


Figure

: Programme, circulation et espaces publics du nouveau projet lalla yeddouna

La place lalla yeddouna offre aujourd’hui un usage mixte et dynamique tant pour les habitants que pour les visiteurs de la médina.

Figure

Entrée atelier d’artisanat

: le projet réalisée de la place Lalla Yeddouna

Espaces communs Figure

Page

88

Perspective sur les ruelles aménagées

: Ambiances de la place


U

2

1

Le délogement

Figure

La rénovation de l’existant

: Les concepts adoptés à partir de l’expérience de Fès P

Création des espaces publics et événementiel.

Intégration de l’élément végétale.

Centre de formation de l’artisanat.

Connexion entre espaces publics, ateliers d’artisanat, logements et espaces de loisirs. L

Parti: Des espaces organisé autour d’une cour et de rues intérieures formant une série d’archétypes, le regroupement de ces archétypes crée une nouvelle promenade d’un souk, offrant ainsi plus d’espace public à la ville. Figure : L’organisation des bâtiments qui ont été reconstruits dans la place Figure

: Les concepts adoptés à partir de l’expérience de Fès 89 Page


La médina de Fès a connu un nouveau mode d’organisation qui suppose le passage de l’artisanat aux petites industries. Pour cette raison, Fès a procédé à une action visant à revitaliser le tissu productif. D’une part, un nouveau projet de nouvelle tannerie à Ain Nokbi a permis de créer 24 500 emplois permanents aujourd’hui, ce qui est «un grand succès» pour le Maroc. D’autre part, le projet de la médina a créé un soutien à la production et à la commercialisation des artisans individuels. Le projet vise à libérer et décongestionner la médina, qui pourra servir d’espace pour des programmes de mise à niveau et de développement. Malgré le succès du projet, l’action qu’il vise à Fès est presque politique, elle manque d’intervention sociale. Parce que le programme mis en place est au bénéfice des visiteurs et des touristes, et au bénéfice des besoins économiques de la ville n’ont pas les besoins de la communauté locale de Fès.

Page

90


Figure

: Al-Muharraq, Bahreïn

Al-Muharraq, Bahreïn, 2010 La mise en valeur du centre de Muharraq

L’île de Muharraq est la ville historique la plus importante de Bahreïn et l’un des plus grands tissus urbains traditionnels de son genre dans la région du golfe. En quelques décennies, elle s’est agrandie pour répondre aux besoins d’une ville moderne sans aucune sensibilité consciente à son identité et à son histoire. Ainsi, L’héritage de Muharraq a diminué rapidement et son essence et son esprit traditionnels ont disparu. Les autorités bahreïniennes s’efforcent de mettre fin à ce fléau. Des mesures de conservation globales sont mises Figure : Bahreïn, Al-Muharraq, et l’itinéraire du projet

en œuvre et une série de projets sont en cours d’élaboration.

91 Page


Un projet est organisé par le ministère de la culture du Royaume de Bahreïn. Il a été proposée pour l’inscription du centre de muharraq sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et a reçu le prix Aga Khan. Le projet consiste en un sentier de 3,5 km dans la vieille ville de Muharraq, reliant 12 bâtiments à valeur architecturale importante. Le projet consiste à créer un réseau d’activités et de développements directement Figure : Axe liés à la communauté locale de Muharraq. du projet

Un

certain

nombre

de

projets de restauration et de conservation ont débouché sur un programme complet intitulé «Pearling Path, Testimony of an Island Economy», auquel participent divers architectes, planificateurs et chercheurs. Le projet met en lumière l’histoire

du

commerce

des

perles de la ville et vise à améliorer

l’infrastructure

et

l’environnement, ainsi qu’à créer des espaces communautaires et culturels. L’idée est de conserver ce précieux patrimoine urbain de Muharrak, de faire revivre la ville historique et son passé, d’encourager

le

tourisme

culturel et la population locale à Figure Page

92

: Les bâtiments concernés par le projet

réinvestir dans les lieux.


1

1

1

Schéma de repérage

L’aménagement des rues comme lien entre les projets • Ravalement des façades •

La mise en place des luminaires adaptés au contexte de la médina.

• Rénovation du sol • L’élimination des câbles et des éléments nuisibles • La rénovation des ouvertures

2

2

2

Schéma de repérage

Ruelle et aménagements urbain

• Les matériaux utilisés correspondent aux originaux • Ravalement des façades délimitant la place. •

Le pavage au sol en pierres.

• Aménagement de plans d’eau et d’espaces verts offrant une belle qualité au place et placette urbain(e) s

93 Page


3

3

3

Schéma de repérage

Complexe privé

• Extension homogène avec la composition de l’actuel • L’embellissement et la réparation des façades existantes (plâtrage, badigeonnage, etc.). • Une extension contemporaine contraste avec l’ancien par les proportions de ses ouvertures et l’utilisation de nouveaux matériaux tels que le bois, le verre et l’enduit en blanc.

4

4

4

Schéma de repérage •

Boutiques de ventes privé Réhabilitation et embellissement des façades en mauvais état.

• Changement de la menuiserie • Dépose des affiches et auvents bricolés qui défiguraient à la façade

Page

94


5

5

Avant

Après

5

Centre des visiteurs de Pearling

Schéma de repérage

• Le projet est une galerie pour les ruines dans une dent creuse • Ce bâtiment respecte l’échelle de l’environnement historique (hauteurs et proportions), tout en exprimant une image architecturale contemporaine audacieuse. • Le projet adopte une esthétique brutale

Figure

: L’intérieur du centre des visiteurs de Pearling

• Les tours a vent s’ouvrent dans le bas pour permettre la circulation de l’air et créer des sièges, mais aussi pour dissimuler les tuyaux de drainage. • Une dalle structurelle entoure certaines des ruines sur pilotis. Avec le béton rouge correspondent les originaux. • Un toit dépasse les limites du site

95 Page


Extension

Reconstruction Réhabilitation

Réaménagement

Une série de restaurations et de reconversions d’un certain nombre de bâtiments dans un parcours réaménagé.

Les façades sont brutales et dépouillées

Figure

Plate-forme de départ et plate-forme d’arrivée

Nouvelles constructions s’intégrant au La finition brute du béton rouge lui contexte et parfaitement contrastant donne un aspect harmonieux avec a l’existant par son style brutal et l’existant contemporaine.

: Les concepts adoptés dans le cadre du projet de revitalisation du centre du muharraq

Le résultat a été une ville du spectre dans laquelle les anciens et les nouveaux, les pauvres et les riches vivent côte à côte. Elle est en constante évolution pour s’adapter aux besoins sociaux et physiques d’une société moderne.

Page

96


Figure

: La médina de Tunis, vue de dessus

Localisation

Médina de Tunis

Projet

Le secteur privé et le patrimoine bâti, Amélioration de l’esthétique urbaine et valorisation du tourisme culturel, A.S.M

Figure

: La médina de Tunis ©auteur

La sauvegarde des villes historiques en Tunisie est une préoccupation des gestionnaires du patrimoine. C’est pourquoi une association pour la sauvegarde du patrimoine de l’A.S.M. a été créée dans la médina de Tunis en 1967. L’expérience et le savoir-faire de cette association ont permis la restauration de nombreux palais et medersas et la mise en œuvre d’opérations de préservation, de valorisation et de promotion. Elle a fait de grands progrès dans le domaine de la sauvegarde et de la protection des maisons traditionnelles ainsi que dans la valorisation de l’image de la médina à travers plusieurs actions sur les rues, les façades urbaines et les espaces publics. 97 Page


La Hafsia ou la «Hara» est un quartier ancien dans la médina de Tunis d’habitat traditionnel et de population en majorité pauvre. Il a connu deux périodes de démolition. Un

projet

lancé

par

l’Association

de

sauvegarde de la médina (ASM) et l’Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine (ARRU) pour revaloriser et rehausser le Figure

foncier de ce quartier.

: Situation

Figure

: Image du quartier

objectifs: • Reloger dans le quartier la plus grande partie des familles délogées soit à cause des démolitions, soit à cause de la dé densification. • Démolition des bâtiments irrécupérables et reconstruction des logements de moyen standing pour accueillir des populations à revenus élevés. • Réinterpréter la typologie traditionnelle à patio et réutiliser les motifs d’architecture de la Médina. • L’installation et le renouvellement des différents réseaux et le revêtement de la voirie. • La construction de 234 logements, 107 commerces et 24 bureaux. • Réaliser un certain nombre d’équipements collectifs nécessaires à la vie du Page

98


quartier, un jardin d’enfants, un hammam ainsi qu’un lieu de collecte des ordures ménagères. • Insérer les activités artisanales et commerciales susceptibles d’améliorer le taux d’emploi sur place. • En plus de ces opérations, des actions ont été confiées aux promoteurs privés désireux de remettre en état et d’améliorer le confort de leur logement.

La réhabilitation concerne à chaque fois un itinéraire pour promouvoir les espaces culturels et re-dynamiser le tourisme. Ainsi, la Médina sera dotée d’une vitrine à la hauteur des réalisations et la population locale sera sensibilisée à la valeur de son habitat. A

:

L’aménagement des places stratégiques de la Médina, La réfection et la réhabilitation des pavés en pierre Amélioration de l’état de l’infrastructure

Figure

Travaux de restauration, ravalement des façades par la réparation des revêtements, encadrement des portes d’entrée, installation de ferronnerie traditionnelle pour les fenêtres et le rehaussement des murs acrotères pour harmoniser la hauteur des façades.

: Les travaux d’embellissement d’un rue de l’ASM 99 Page


Figure

: Ambiances obtenue

L’association pour la sauvegarde de la Médina de Tunis ( A.S.M ) a maintenu la restructuration des zones dégradées, la réhabilitation des logements sociaux et la restauration des maisons d’intérêt historique et architectural.

Oukala

Page

100

le ‘Fondouk el Attarine’


• Dégager et nettoyer les «blats» anciens qui constituaient le pavement originel •

Restituer les structures

Refaire les plafonds effondrés, et les escaliers.

• Reprendre les boiseries et les fers forgés à l’identique • Redistribuer les volumes en fonction des nouvelles affectations •

Remettre en état les puits et «majens» de la maison

Retrouver les colonnes des «bortals», ainsi que les tours de portes et de fenêtres d’origine

Introduire de la végétation

• Le réaménagement de certains espaces pour inclure la nouvelle fonction • La réfection du réseau électrique • La reconstruction de certaines murs • La restauration et la mise en valeur des Elements architecturaux de valeur • La restauration du revêtement au sol (en marbre), 101

Page


• La restauration et la mise en valeurs des colonnes et des encadrements en marbres • L’installation et intégration des équipements de climatisation et de chauffage dans son contexte architectural et historique

Maison

Restaurant gastronomique et lieu d’événement

• Éliminer les cloisons • Éliminer les percements pratiqués sur la façade de l’édifice et toutes les transformations engendrées par la reconversion de la demeure • Consolider la structure du bâtiment et remise à neuf de tous les éléments de la décoration (revêtements muraux, plafonds, encadrements de portes et fenêtres). • Travailler le mobilier avec les techniques ancestrales •

Page

102

Remise au goût du jour la décoration des différentes pièces du bâtiment.


Comme l’ASM de la ville de Tunis est la première en Tunisie qui vise à mettre en valeur le centre ville, leur vision avant-gardiste depuis des siècles est née aujourd’hui, nous pouvons alors procéder à travers leurs processus de travail pour nous concentrer aujourd’hui sur la médina de sfax.

Réhabilitation des façades et amélioration de l’esthétique

Mise en valeur des rues

Revaloriser les bâtiments Mise en valeur de l’environnement de chaque projet mis en évidence

Figure

Réaménagement des places et création d’espaces publics

: Actions sélectionnées dans la médina de Tunis ©auteur

103

Page



Sur

la

base

des

résultats

1 la médina

précédents de l’analyse ( les chapitres

précédents),

nous

récapitulons ci-après les données générales rendant compte de l’état des lieux de la médina de sfax: Figure

: L’occupation spatiale du secteur de la chaussure dans la médina ©Auteur

2 les rues

3 les maisons

Figure

: Schéma ambiance

rue Essour ©Auteur

Conditions des bâtiments ©auteur

Figure : Croquis d’une maison anciens, nouveaux ©Auteur

4 les détails Figure

: Montage photos intérieur maison ©Auteur Dégradation excessive des bâtiments à valeur patrimoniale ©Auteur 105

Page


Nos analyses et recherches menées pour arriver au bout du phénomène de l'industrialisation de la cordonnerie dans la médina de Sfax c'est pour mettre l'accent sur un vrai problème. Par la suite nous avons essayé d'avoir une vision pour la future médina de Sfax et le futur cordonnier sfaxien. A partir du diagnostic et des conclusions tirées nous avons compris que le phénomène d’industrialisation gagne du terrain et que l’assaut sur le patrimoine s’accentue a travers le temps (rasage de structures patrimoniales importantes, construction anarchique...). Notre réflexion s’organise alors sur 2 volets

1

: relocalisation de

la chaine de production lourde à la zone 'la poudrière' En nous référant à l'expérience de Fès et à l'action qu'elle a menée pour répondre à la précarité de l'activité de dinanderie dans la médina, nous avons réfléchi a la relocalisation

2

: réflexion sur la

restructuration et la réhabilitation de l'espace libéré dans la médina

Par le programme de relocalisation de la manufacture de chaussure, la médina récupère un bon nombre de ses bâtiments.

des ateliers ayant un production lourde qui

Il s’agit alors de réfléchir sur des scénarios

affectent d'une manière ou d'une autre le

pour la réhabilitation de l’espace libéré, et

cadre bâti de la médina soit par les machines

imaginer un programme fonctionnel à usage

utilisées, soit par la manière d'occuper

mixte qui profitera aussi bien aux fabricants de

l'espace.

chaussures, aux habitants de la médina et à ses

La nouvelle structure recevant ces ateliers permettre a préserver un savoir faire et permettre offre la possibilité aux fabricants de réinventer leur savoir-faire dans un cadre légal.

Page

106

visiteurs.


Notre réflexion autour de l'activité de la chaussure dans la médina de Sfax s'inscrit dans une action urbaine. L'action consiste à déloger des ateliers.

Artisan • Sans machines • Petit unité

1 échelle: • Production légère A

• Machinerie légère

Sous-traitant: se diffère selon le type de sous-traitance

• 1 a 2 personnes employées

• Production légère ou lourde

• Des petites ateliers

• Machinerie légère ou lourde

-

• Employés apeurés entre 1 et 2è échelle • Machinerie moyennement lourde

10 • Petit/ moyen ou grand atelier

• Production un peu lourde • 4 employés ou plus • Maisons existantes

3è échelle • Machinerie lourde A

• Production lourde • Nombre d’employés >= 8 • Bâtiments nouveaux ou existant modifié (RDC ou RDC et étage) • Défiguration du bâtiment 107

Page


Suite à cette division de la chaîne économique de la manufacture de chaussure sur différentes catégories et échelles, nous pourrons avoir une certaine différence entre les ateliers afin d'aboutir à une action de relocalisation des cordonniers qui ont une production lourde qui affecte de manière négative le cadre historique de la zone orientale de la médina. L’action consiste à déloger la chaîne économique du secteur suivante: 1. La délocalisation des 3 niveaux de production suivants : les ateliers de 2ème et 3ème échelle et les sous-traitants : les ateliers qui ont un effet négatif moyen ou important sur les constructions. 2. Comme la fabrication des ateliers de 1ère échelle (les petites unités) suit l’offre des sous-traitants, la méthode est donc la même que celle de tous les ateliers (selon l’analyse précédente). Même s’ils n’ont pas un grand impact sur l’environnement bâti, nous les avons également délogés. Afin de ne pas déconstruire cette chaîne économique. 3. Nous avons proposé de déloger également les grossistes, afin de ne pas affaiblir la chaîne de vente des produits fabriqués. Enfin, l’action consiste à déloger les 3 échelles de production, les sous-traitants et les grossistes. Ainsi, nous maintiendrons les artisans, la vente de matières premières, la vente de chaussures, et les entrepôts dans la médina.

Page

108


Pour la relocalisation, nous proposons un site situé dans le parc industriel "La Poudrière". Il s'agit d'une usine désaffectée située à proximité de la zone d'étude, à environ 750 m.

Limite du parc industriel la poudrière

Le site

Le centre de sfax

Poudrière Zone d’étude

Figure

: Le projet de délogement

La médina

de la manufacture ©Auteur

'La Poudrière' est une zone industrielle de sfax, multifonctionnelle et à dominance de services. Elle forme un écosystème connecté de bâtiments, de transports et d’infrastructures. La zone de la Poudrière a subi plusieurs mutations, Certains espaces industriels deviennent des lieux délaissés et souffrent d’une absence de statut clair pour leur devenir et certaines industries ont réussi à se reconvertir et changer d’activité.

109

Page


Avantages de cet emplacement: • Se trouve a proximité de la médina et du futur projet de Taparura • Est à proximité au secteur formel de la chaussure • C’est Une propriété de l’État( sous l’égide des sociétés tunisiennes de prévoyances S.T.P) • Fait partie du parc industriel de la Poudrière • Est accessible sur la voie principale (la voie 13 aoùt) • Présente une grande superficie

Friche industrielle

Taparura

Figure

Figure

: Situation ©Auteur

: Plan de masse ©Auteur

On a essayé de repérer une friche qui pourrait être porteuse de mémoire, un témoignage de l’époque industrielle et offrant un potentiel urbain intéressant.

Page

110


Fonction d’origine: magasin a blé Date de construction: 1925 Date de fermeture: le début des année 1980 suite au déménagement de l’activité vers d’autres sites Superficie du site: 16 752 m² Figure

Les propositions de l’état: rien

: Axonométrie de

l’existant de STP ©Mohamed Alila

C’est une ancienne friche composée de

deux bâtiments qui étaient des magasins de blé et trois autres qui étaient des dépôts de stockages. Ces bâtiments en charpente offrent des plans libres et des hauteurs sous plafonds importantes. Leur état général est bon, a part les problèmes d’entretien et quelques pathologies (corrosion de la structure en charpente en quelques endroits, décollement de la couverture...) qui peuvent être réparés

1

Figure

3

: Plan de masse ©Mohamed Alila

Corrosion de la structure

3

3

Des fragments de mur en ruine

L’état général de bâtiment est bon

111

Page


3

Couverture en moyen état

3

Une partie de la couverture en tôle est déposée

Figure

3 La charpente métallique est en bon état

: Photos de l’existant ©Mohamed Alila

Les grandes surfaces qu’il offre en plan libre ainsi que les grandes hauteurs font de ce site le lieu idéal pour accueillir la future structure où se développe l’activité industrielle liée à la chaussure.

Le projet vise à : 1. Offrir un cadre plus organisé et des conditions plus sûres pour les employés. 2. Réinvestir la friche en intégrant un nouveau réaménagement de l’espace 3. Un nombre important des ateliers de différentes échelles pour les locataires des bâtiments de la médina 4. Intégrer les perceptions et les pratiques des acteurs ordinaires 5. Respecter toutes les mesures et les normes de sécurité des travailleurs: Figure

: Croquis d’ambiance des acteurs ordinaires ©Auteur

La

nécessaire des ateliers, les accès de secours ...etc

Page

112

ventilation


6. Met en place toutes les mesures structurelles pour une installation des machines 7. Maintenir les circuits d’échanges entre les ateliers 8. Créer les circuits de transport de la matière première et les produits finis ainsi le circuit de la sécurité incendie Productions et sous-traitances Entités administratives Grossistes Montes charges

Circuit de la protection civile Circuit de transport des matières premières Circuit de transport des produits finis

Grossistes Ateliers de 140 m² Bureau de sécurité incendie Ateliers de 75 m² Buvette Ateliers de 205 m²

Accès aux ateliers

Sorties de secours

Rue intérieur Ouverture à l'extérieur de chaque atelier

Figure

: Programmation et Épannelage fonctionnel ©Auteur

113

Page


Montes charges

Le projet peut accueillir Niveau 2

Circulation verticale

48 ateliers de 75 m² chacun

20 ateliers de 205 m² chacun

24 ateliers de 140 m² chacun

5 blocs sanitaires communs de

12 m² chacun •

Niveau 1

Une

buvette,

un

bureau

d'incendie et une administration de 514 m².

Entrée des ateliers

Figure

: Circulations verticales et circuit travailleurs ©montage Auteur

Des magasins de gros sur une

surface de 1384 m². • 8 ascenseurs pour les ateliers du 1er étage Ensuite, une réflexion sur les circuits de sécurité incendie, le circuit de transport de la matière première et le circuit de transport du produit fini vers les magasins de plein air ou les magasins des grossistes.

Figure

Page

114

: Perspective intérieur dans l’espace des ateliers, montage photo

©auteur


Pas de cloisons à l'intérieur pour donner au travailleur la possibilité de modifier l'espace

Extracteur pour réduire l'odeur de la colle

Murs isolants absorbant le bruit

Grande ouverture sur l'extérieur

Un dépôt en mezzanine avec un escalier en acier

Plancher anti-vibrations pour limiter les vibrations avec un écran acoustique

Grand accès à l'acier

Figure

: Type d'un atelier de fabrique ©Auteur

Notre réflexion sur la problématique de l'emploi et des moyens d'embauche dans le domaine du métier de cordonnerie est soutenue par l'étude menée sur le terrain. Face aux changements d'usage ou à la dégradation physique incessante et évolutive des bâtiments, nous avons proposé d’arrêter ce fléau. La délocalisation de toutes ces activités informelles et néfastes a pour effet de faire basculer ce secteur situé dans la médina dans une structure formelle offrant un projet plus adapté et répondant aux exigences de la chaîne de production.

115

Page


Parallèlement au programme de relocalisation de l'usine vers l'extra-muros, nous proposons un programme de restructuration des bâtiments existants afin de récupérer l'environnement urbain affecté. L'objectif étant de dynamiser l’activité économique par la valorisation du patrimoine en visant les secteurs de l'artisanat, du tourisme et de l’animation, le tout en la préservant et en réhabilitant l'environnement urbain. Le programme se concentrera sur les axes suivants : • Relancer l’artisanat à travers la création des souks: Réinvestir l’espace et régénérer le savoir-faire ancien • Mise en place des lieux de ventes dans les ateliers et des lieux d’exposition pour faire connaitre et valoriser le savoir-faire sfaxien. • Créer un lieu de formation et d’apprentissage de l’artisanat • Revitaliser et ré-dynamiser la zone Est de la médina a travers la création de restaurants, de cafés et d’espaces culturels. • Donner une seconde vie à la médina, lui redonner son patrimoine et son importance historique. Faire de la médina un lieu vivant et prospère • Réhabiliter l’image de la vieille ville (les façades et les rues notamment les espaces publics) pour optimiser l’intégration de cette zone dans l’espace urbain. Offrir des requalifications urbaines et architecturales s’adaptant aux changements actuels. Passant d’espace délaissés a celui d’espaces convoités. Nous envierons le processus de gentrifications qui nous semble essentielle pour cette renaissance urbaine.

Page

116


Dans un cadre bâti Affecté et désorganisé par un secteur économique jusqu’à en paraître anarchique, sfax peut cependant s’enorgueillir d’expériences de revalorisation urbaine réussies.

Magasins de chaussures existants

Vente matières premières et produits

Secteur a usage mixte:

B

Souks d’artisans + Grossistes / dépôts / restos / cafés/logements

C

Centre pour les programmes éducatif de l'artisanat

A Place

Circuit touristique existant

Circuit touristique: salles d'expo, des boutiques de ventes de chaussures, cafés et restos + Proposition de réaménagement du chemin de ronde liée avec le circuit touristique existant

Maisons clauses existante

Figure

: Proposition de restructuration des activités a l’échelle de la médina ©auteur

Figure

: Nouvelle ambiance de la médina

A

B

C

D 117

Page


Pour mieux développer notre réflexion et matérialiser nos objectifs, nous faisons un zoom sur un tronçon. L’intervention s’y projetant pourrait servir d’exemple à toutes la zone EST Le tronçon retenu est situé entre la rue Essour et le rempart. Ce tronçon présente des particularités qui justifient notre choix. Il remplit en effet plusieurs causes tranchant a notre problématique: • Comprend la majorité des types d’activités liées à la fabrication de chaussures • La rue Essour est l’un des axes les plus fréquentés par les employés du secteur de la chaussure • L’existence de deux dents creuses avec deux échelles différentes • Situation proche des remparts de la médina • La proximité de la porte «beb charki • Accessible par 3 portes principales ( beb diwan, beb charki, beb jebli) et l’escalier Dimasi. • Proche du jardin Oran et d’un parking extérieur

2.Plusieurs Types de fonctions liée a la chaussure

1. Parmi les axes les plus fréquentés

Limite Tronçon

Figure Page

118

: Les particularités du tronçon d’intervention ©auteur


Le tronçon totalise un linéaire de 146,5 m.

Dents creuses

Accessibilité

Jardin d’Oran

Rue Essour

Axée Beb Charki Remparts

+2.6m

Escalier Beb Charki Limite de l’artère

Rue Driba

Parking

Figure

: Plan de masse du site d’intervention ©auteur Diagnostic de l'état des bâtiments

La rue Essour regroupe la majorité des catégories d'occupation de l'espace par les cordonniers, elle est aussi l'axe où se trouvent la plupart des bâtiments modifiés par le secteur. Il y a deux dents creuses dans cette rue : la première qui s'ouvre sur le beb charki est la ruine de la construction de plus de 5 vieilles maisons (selon une enquête). et la seconde au nord du secteur. Il s'agit

Limite Tronçon

d'une ancienne boulangerie démolie par la municipalité parce qu'elle est menacée de ruine. 119

Page


En traversant la rue, on ressent les vibrations du sol et on entend le bruit des machines. En outre, comme nous l’avons mentionné dans les chapitres précédents, l’odeur de la colle est plus frappante dans les bâtiments que dans les rues.

Figure : Lecture sensorielle de la rue ©auteur

Le site est en état de délabrement très avancé tant au niveaux des bâtiments qu’au niveau de la rue et les artisans travaillent dans des conditions très précaires. En effet, l’impact néfaste du secteur se prolonge de l’intérieur vers l’extérieur. Bâtiments dégradées

Les vides urbaines deviennent une décharge pour les utilisateurs du secteur : les cordonniers Page

120

Une série de bâtiments détruits


Déchets

Grands ateliers de fabrication

Chemin de ronde non exploité

Les constructions situées dans la partie orientale de la médina Beb Charki

sont plus élevées que le reste, de sorte que le niveau de l’artère est plus élevé que l’extérieur des remparts.

Escalier beb charki

En effet, l’escalier urbain s’étend sur 3,55 m.

Grand flux dans un largeur de rue réduit

Comme déjà mentionné dans les chapitres précédents, grâce à la proximité de la vente de la matière première et du produit fini et à l’offre des sous-traitants, on peut voir partout les activités d’échange des produits dans la rue.

121

Page


• Les

Fils et câbles

portes

ancienne

sont remplacées par des portes en acier fixées par du béton. Portes en acier

• Câbles

apparents

traversant

les

murs

défigurant les murs. • Façades désaffectées, mal entretenues et présentant des pathologies modérées à sévères. Figure

: Lecture séquentielle ©auteur

A cette fin, Le secteur fonctionne comme un marché du travail : •

Les rues fréquentées par les personnes utilisant

• Des maisons adaptées aux conditions de travail d’une usine de chaussures, • Des patios fermés, •

Ouverture et fermeture des ouvertures ...etc.

Une véritable intrusion dans l’architecture et le patrimoine sfaxiens. Couverture des patios

Extension en brique

Câbles L’extérieur de l’enceinte

Patio

Rue

Patio

Rue

Rempart

Inondation des maisons

Figure Page

122

: Coupe schématique montrant l’ambiance de l’artère ©auteur


Sur la base des plans de l'ASM, nous avons mis à jour le plan de l'artère d'intervention grâce à un relevé. Les bâtiments collés dans la médina apparaissent dans cette rue selon une typologie qui répond aux besoins de ses occupants. Nous retrouvons également les bâtiments divisés en deux, trois ou quatre locataires. Les bâtiments occupés par un seul locataire ou bien deux bâtiments reliés pour créer un seul atelier pour un même locataire.

Limites des constructions

Limites de l'artère

Figure

: Plan RDC de l’existant, A.S.M

123

Page


L’intervention sur le tronçon vise un programme mixte qui profitera à la fois aux artisans, aux habitants de la médina et aux futur acquéreurs. Le but étant de faire revivre l’artisanat dans la médina et de redynamiser par l'injection d'autre fonctions d'autre fonctions, améliorer l'environnement, a mettre en terme l'insalubrité et a organiser la circulation et les échanges. L’opération s’articule sur des axes : 1.

Le respect du tracé des

anciennes rues et de l’ancien Action 2: dents creuses Conception

Limite artère d’intervention

tracé des maisons anciennes désaffectées.

Action 5: accès orientale Mise en valeur

2.

Réfléchir sur les dents

creuses, et la réhabilitation et

la

rénovation

des

constructions existantes 3.

Dynamiser le tronçon

grâce a

Action 4: façades

diverse fonctions

d’artisanats,

Mise en valeur Recomposition

de

logement,

de commerces, des activités culturelles et de loisirs. Par conséquent, ce projet comprend

Action 3: Rues

différentes

actions : le Réhabilitation, la

Réaménagement

restauration, la rénovation, les travaux de reconstruction et de régénération. Action 1: bâtiments existants Rénovation/ reconversion Mise en valeur Réhabilitation/restauration

Figure Page

124

: Les actions de l'intervention ©auteur


Les opérations d’intervention tendent à réinjecter l’artisanat et le savoir-faire sfaxiens dans la médina en intégrant de nouvelles activités qui contribuent à son animation et à sa valorisation. Le tronçon proposé présente des entités spatiales distinctes par leurs vocations, qui permettent une division en sections constituant autant d’opérations pouvant être programmées et réalisées à différentes échéances. Le projet consiste en une opération de requalification de l’espace public et privé, avec une valorisation des bâtiments historiques.

‫سوق الحرفيين بصفاقس‬

Limite d’intervention

Souk des artisans

L Production artisanale: Ateliers, exposition et vente directe

Circuit de visite

Services public et touristiques: centre d’information, commerce et exposition Espace pour les programmes d’éducation artisanale Services publics: cafés et restaurants Espaces culturels: exposition, librairies Espaces publics: place et aménagements urbains

Figure

:

Programme fonctionnel ©auteur

125

Page


L’intervention comprend le développement urbain des rues et des espaces publics devra être accompagnée de travaux suivants :

La recomposition et l’embellissement des façades existantes : Chaque partie de la façade sera traitée suivant son degré de dégradation

La réorganisation d’un aménagement dans des bandes linéaires le long de la rue

Mise en valeur des remparts

Aménagement des espaces publics

Nouveaux bâtiments

Mise en valeur de l’accés oriental

Nouveaux bâtiments

Figure

Page

126

:

Actions urbaines ©auteur


L’amélioration du cadre de vie dans le périmètre d’étude nécessite la modernisation de l’urbain et sa mise en conformité avec les exigences imposées par le cadre historique du site et ses qualités architecturales.

Après

Pavés d’autobloquant un matériau écologique et durable L’encastrement des réseaux aériens d’électricité et Amélioration de l’état des réseaux d’infrastructures

La réfection des façades de la Rue

Figure

Introduction de l’élément végétale qui participeront à l’embellissement de la façade

Harmoniser des luminaires sur l’ensemble du circuit: de lanternes fixées sur consoles en fer forgé

: Intervention urbaine ©auteur

La restauration de la valeur patrimoniale de la médina implique nécessairement la restauration de son image de ville traditionnelle. C’est à cet égard que l’intervention sur les façades reste une étape cruciale dans le processus général de préservation et de mise en valeur de la médina. Sur la base de cet objectif, l’intervention sur les façades doit aller au-delà des travaux de réhabilitation, qui se limitent à l’amélioration de l’état des bâtiments, pour intégrer des travaux de recomposition et d’embellissement. 127

Page


En effet, l’embellissement aura pour objectif de supprimer les éléments de défiguration pour restituer à la façade une image cohérente.

Figure

Page

128

Figure

:

: Plan

Relevé et traitement de la façade existante ©auteur


‫احذية تقليدية‬

‫نجارة‬

‫نسيج‬

La réhabilitation des façades par la mise en place des contreforts qui soutiennent les constructions

La recomposition par la pose d’un enduit et le badigeonnage à la chaux de la façade en pierre pour mieux assurer son insertion dans le contexte.

Figure

Figure

‫صياغة‬

Respecter les proportions des percements.

: Façade conçu ©auteur

:

Façade estimé ©auteur

Dans la réhabilitation et la reconversion des bâtiments, il est impératif de maintenir la typologie traditionnelle de la maison à patio. Ce critère est un facteur déterminant pour la sauvegarde de la typo-morphologie du tissu urbain ancien. Nous proposons à cet effet l'intervention sur 4 bâtiments de différentes types (selon notre analyse précédente), dans un état moyen ou mauvais, et de les adapter 129

Page


à de nouvelles fonctions. Ces bâtiments sont identifiés selon le type d’occupation des lieux et le degré d’intervention des occupants (cordonniers). en plus de deux dents creuses, au niveau du chemin de ronde.

Limite tronçon d’intervention

3

2

Figure : Les bâtiments proposé pour l'intervention ©auteur

1

Un bâtiment nouveaux en conservant quelques éléments anciens

1

Occupé par un une grande production de fabrique de chaussure Une dent creuse attenante

Page

130

2

Un vieux bâtiment avec des modifications importantes

3

bâtiment ancien occupé par un cordonnier avec des transformations moyennes

Bâtiment ancien avec des détails patrimoniaux importants

4

Occupé par un cordonnier de moyenne production avec des petits changements Une dent creuse attenante


Comme déjà mentionné au chapitre 3, l'appropriation des masses suit des modalités différentes, selon la production, ou selon le type de machines, le type de travail dans l'atelier, ou les besoins de certains usages par l'occupant. Dans la partie de l'intervention, 4 bâtiments ont été identifiés en fonction de la configuration spatiale de l'espace

1

Bâtiment 1 : Atelier de haute production (3ème échelle) adapté à l’organisation spatiale de l’usine.

Les seuls murs conservés sont les murs extérieurs Rasage ou ouverture des murs intérieurs pour agrandir l’intérieur

La construction d’un escalier et d’une monte charge La consolidation de la dalle par des poutres en acier

Figure

:

Bâtiment , relevé et photos de l'existant ©auteur

131

Page


Il s’agit d’une série de maisons détruites.

Bâtiment 1

Dans le but de faire revivre l’artisanat et lui restituer dans la médina, nous proposons de profiter du terrain récupéré ( après la démolition des maisons tombées en ruines) pour un projet de formation a différents corps de métiers de l'artisanat. Nous conservons le tracé des anciens murs tout en essayant de proposer une composition cohérente avec le contexte.

1 23

Beb charki

4

Limite des anciens bâtiments, totalisant une superficie de 264,67 m². Figure : Plan de l’existant ©Auteur

Page

132


3 2 1

Figure

: État actuel du site ©Auteur

4

Centre de formation pour l’artisanat du cuir et de la chaussure

A

Compléter le tracé Axée IMR

A

Aligner la façade

Circuit de visite

Figure

: Principe d'intervention, plan de l'existant

133

Page


1 Circuit visiteurs:

3 Ateliers de formations

sensibilisation des valeurs de la médina et du patrimoine

2 Cour centrale 9 Aménagement d’une place au profit du bâtiment

Figure

5 Administration

artisanale

7 Espaces d’échange et de réunions entre artisans fabricants et vente

4 Salle de conférence: pour les

6 Syndicat de la

8 Escalier mène au toiture

associations, l’organisation des événements dans la médina ...

cordonnerie: vu qu’il n’ont pas un local

des ateliers d’artisanat

: èr esquisse

Figure

: èr plan esquisse

Un parcours sensoriel à l'intérieur du bâtiment accessible au public pour faire prendre conscience de la valeur du patrimoine à travers différentes séquences, expositions et ateliers de production.

Page

134


Le cour intérieur: Espace public et le lieu de ventilation du bâtiment

Rue

Toit accessible

Entrée en chicane/ Le administration et circuit espace d’accueil de visite

place

Ateliers de formations

Coupe A-A

Salle de réunion

Le circuit de visite

Figure

Place

Coupe B-B

chemin de ronde

escalier beb charki

: Coupes schématiques ©Auteur 135

Page


Figure

Page

136

: Plans ©Auteur

Figure

: Façade nord-est ©Auteur

Figure

: Façade sud-est ©Auteur


Figure

Figure

: Image esquisse

©Auteur

: Image projet final ©Auteur 137

Page


B2

Bâtiment 2 : Atelier de production moyenne (2ème échelle) comprenant de petits ateliers isolés directement dans la rue. Il a subi des transformations majeures.

Rasage des murs

Construction d’une dalle de patio au 1er étage

Ateliers indépendants

Ouverture dans le mur Couverture en béton

Figure Page

138

:

Bâtiment , relevé et photos de l'existant ©auteur


1 Construction d'un toit de patio en béton

2 Trous dans le mur

3

Rasage du mur du patio à l'étage

4 Dalle de patio fermée par un plancher en bois

5

Patio sombre

7 Trous dans le mur

6 Inondation des chambres

8 Des ateliers indépendants du reste du bâtiment

8 Extension en brique

7

6

5

7

6

1 8

7

4 5 Figure

:

Bâtiment , axonométrie de l'existant ©auteur

139

Page


La première esquisse reprend le second bâtiment. En mauvais état avec de gros changements (construction des étages, démolition de certaines cloisons,...) mais qui conserve néanmoins un mur de façade en assez bon état. Dans ce cas, nous proposons les travaux de réparation suivants :

1

Démolition du plancher 1er et 2ème étage du patio

2 Restauration, polissage et lustrage du revêtement mural

3 La restitution d’un mur 8

2

5

1 9

4

démoli et en aménageant les portes d’accès.

3

7

6

4

5 9

La restauration du revêtement au sol (en marbre)

8 Restauration des murs qui présentent des taches d’humidité, des fissures et un effritement de l’enduit

Figure

:

7

La restauration et la mise en valeurs des colonnes et des encadrements en marbres

Légende: Boutiques de ventes Espaces communs

Production artisanale Hall d’entrée

:

Épannelage fonctionnel

Magasins donnant sur la rue pour atténuer le bruit des ateliers.

Page

140

Restauration des murs endommagés

6 Revoir les proportions des ouvertures rajoutés et adapter leur menuiserie au contexte

Bâtiment , relevé de l'existant ©auteur

Plan RDC

Figure

Le réaménagement de certains espaces en espaces de circulation,

Plan Étage


Figure

: Nouveaux Plans ©Auteur

Figure

: Nouvelle façade ©Auteur

Avant

Patio, vue de l’étage

Après

Patio, vue de l'étage

Figure

Patio, vue du RDC

: Rendu après travaux ©Auteur 141

Page


Bâtiment 3 : Bâtiment de production moyenne (2ème échelle), ancien et peu

B3

modifié, comprenant de petits ateliers indépendants donnant sur la rue.

Installation d’un bloc en acier amovible a l’intérieur de la galerie La construction d’un mur

Le rasage d’un mur Expansion du cave, le rasage du mur ancien en mettant un poteau

Figure

:

Bâtiment , relevé et photos de l'existant ©auteur

Au nord du tronçon un bâtiment détruit d’une superficie de 69,9 m².

Figure Page

142

:

Bâtiment , relevé et photos de l'existant ©auteur


Figure

: Nouveaux plans ©Auteur

Figure

Figure

: Nouvelle façade ©Auteur

: Rendu après travaux ©Auteur 143

Page


Page

144


145

Page


2 1

3

5

Figure

1

Étude

Page

146

4

6

: Synthèse graphique©Auteur

2

Solution

3

Analyse

4

Intervention urbaine

5

Réflexion sur l’existant

6

Conception des dents creuses


Conclusion générale

La soukalisation de la médina de Sfax, qui n’a cessé de gagner du terrain, a rompu l’équilibre spatial entre les différentes fonctions : logement, commerce, artisanat et équipements publics. D’autre part, ce bouleversement a eu un impact négatif sur l’environnement urbain et sur l’architecture, entraînant une dégradation physique palpable de l’environnement bâti ainsi qu’une dégradation de la vie sociale de la médina. Notre réflexion a d’abord porté sur la mobilisation du territoire du cordonnier, puis s’est étendue à la conservation architecturale de la médina jusqu’à la conservation des valeurs immatérielles qu’elle représente et abrite.

147 Page


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• Paul Lowy «La répartition du commerce de détail dans les grandes médinas tunisiennes» 1980 • Habib Dlala «L’aménagement du grand Sfax : enjeux, jeu des acteurs et projet de ville» 1995 • Christine Jaeger «Artisans et industriels : une coexistence risquée ?» 1985 • Christine Jaeger, Marlyse Pouchol , Michèle Severs «L’artisanat en évolution : l’exemple de trois métiers» Revue d’économie industrielle 1985 • Patrick Faugouin «About the notion of area of development in handicraft» Bulletin de l’Association de Géographes Français 1985 • houcine tlili «Chroniques des arts, pour une stratégies nouvelle de l’artisanat en Tunisie» fevrier 2016

• Améziane Ferguene «Entreprises artisanales et dynamiques locales dans les médinas de Fès (Maroc) et de Sfax (Tunisie)» 2007 •

‫ و العلوم‬,‫ المجلة الجزائرية في اﻻنثروبولوجيا‬,‫انسانيات‬ ‫اﻻجتماعية »المهارة الحرفية والديناميكيات المحلية بالمدن‬ ‫ مدينة صفاقس نموذجا‬: ‫المغاربية القديمة‬.

• Paola Duperray «Comment les dirigeant de petites structures représentent ils le développement de leur affaire ?» 2012 • «Un bâtiment, combien de vies ?» résumé des interventions urbaines et architecturales

Évolution / Industrialisation / Appropriation / Étude / Secteur / Activité / Impact / Réflexion / Restructuration

• Bernard Zarca «Identité de métier et identité artisanale» Revue française de sociologie 1988 • Caroline Mazaud «L’artisanat français. Entre métier et entreprise» Presses universitaires de Rennes 2013 • Malika «ARTISANAL: QU’EST-CE QUE CELA VEUT DIRE?» Presse 2018 • Jean-Claude Boldrini, Hélène JournéMichel et Emmanuel Chené «L’innovation des entreprises artisanales: Les effets de proximités» Revue française de gestion 2011 • Hamza Marzouk «Sfax – cuir et chaussure : encore du potentiel à exploiter» 27 juin 2020 • Michel MARCHESNAY «L’artisanat dans un monde hypermoderne» juillet 2004 149 Page


M S I P M

1.L

...............................................................................................................4 1.1. Morphogenèse: .................................................................................................................. ..5 1.2. L’organisation urbaine de la ville ....................................................................................... ..6

2. L

,

..........................8

2.2.Morphogenèse ................................................................................................................... .9 2.3. Organisation fonctionnelle originelle de la médina .......................................................... 10

3. P

..................................................12

3.1.le prolongement de l'activité économique dans l'espace .................................................. 12 3.2.Paupérisation et processus d’abondant de la médina ....................................................... 13 • Rejet des habitants ........................................................................................... 13 • 'La soukalisation': le début de mutation de l'espace résidentiel à la médina .. 14

4.L

.........................................................15

C

......................................................................................................................17

1.D

D

2.E

’ ’

..................................................................... 20 ’

...................................................21

2.1.Naissance et évolution ........................................................................................................ 21 2.2.Nouveau Zoning des corps de métiers ............................................................................... 25 Page

150


3.L

:

................................... 26

• Bas coût du transport ....................................................................................... 27 • Faible coût de la main-d’œuvre .......................................................................28 • Proximité de la main d’œuvre ..........................................................................28 • Occupation de l’existant ..................................................................................29 • Évolution clandestine .......................................................................................30

4. D

:

.........................31

• Évolution, régression et entraves..................................................................... 32 • Des ateliers deviennent des petites industries ................................................ 33 • Étude de cas .....................................................................................................34

C

1. M

.......................................................................................................... .........35

....................................................................................................................... 38 • Étape 1: définir a chaque jour un nouveau tronçon a étudier ..........................38 • Étape 2: analyse des maisons de tout le tronçon .............................................39 • Difficultés rencontrées .................................................................................... 40

2. R

.................................... 41 2.1. Les étapes de fabrication de la chaussure à la médina ...................................................... 43 2.2. La Manufacture: Naissance de 2 types de production ...................................................... 44 2.2.1. Type1 : coordination entre sous-traitants et ateliers ............................................. 45 2.2.2. Type2: Les grandes productions indépendantes .................................................... 49 • Remarque .........................................................................................................50 2.2. Répartition sectorielle des ventes de chaussures et des matières premières .................. 51

C

1.

..................................................................................................................... 53

. 56

1.1.Retour à la typologie originelle de la maison ...................................................................... 56 151 Page


1.2. La manufacture et le mode d'occupation actuel de l'espace ............................................ 59 1.2.1.1er type d’occupation: Les petits ateliers ........................................................................ 59 • Exemples ..........................................................................................................59 1.2.2.2ème type d’occupation: Occupation des maisons avec des ajouts ................................ 60 • Exemples .......................................................................................................... 61 1.2.3.Occupation des maisons avec de grandes transformations .................................... 62 • Exemples ..........................................................................................................63 1.2.4.Démolition de l'ancien et nouvelles constructions ................................................. 64 • Exemples ..........................................................................................................65 1.2.5.Etat des lieux ........................................................................................................... 67 Synthèse .......................................................................................................................... 69

2. R

................................. 70

• Les risques structurels ......................................................................................70 • Risques de fuites électriques ............................................................................ 73 • Les risques chimiques ....................................................................................... 73 • Les incendies ....................................................................................................74 • Problèmes de pollutions ................................................................................... 75

C

..................................................................................................................... 76

1.É

: ....................................................................................................80 1.1.L’expérience de fès ............................................................................................................. 81 1.1.1.artisanat et projet de restructuration de l’activité polluante:.................................. 81 1.1.2.Projet de la mise en valeur d’un quartier artisanal: la place lalla yeddouna ............ 85 • Scénarios de réhabilitations ............................................................................ 86 • CONCEPTS adopté ........................................................................................... 89 • CONCLUSION: Succès du projet «Artisanat et Fès Médina»:........................... 90 1.2. La réhabilitation du centre historique de Muharraq, Bahreïn ........................................... 91 • Contexte ........................................................................................................... 91 • Projet ................................................................................................................92

Page

152

• CONCEPTS Adoptés ......................................................................................... 96


• CONCLUSION ................................................................................................... 96 1.3. Projets de Revalorisation de la médina de Tunis ............................................................... 97 • Contexte ...........................................................................................................97 • Projet de préparation et de réhabilitation du quartier de ‘hafsia’ .................. 98 • Réaménagement des rues et amélioration de l’esthétique urbaine ............... 99 • Le secteur privé et le patrimoine bâti ............................................................ 100 • Conclusion ...................................................................................................... 103 • CONCEPTS adoptés......................................................................................... 103

2. R

....105 • Récapitulations ............................................................................................... 105 2.1.1er volet: Relocalisation de la chaine de production lourde à la zone 'la poudrière' ......... 107 • Situation du site .............................................................................................. 109 • Objectifs .......................................................................................................... 112 • Conclusion ....................................................................................................... 115 2.2. 2ème volet: réflexion sur la restructuration et la réhabilitation de l'espace libéré dans la médina ..................................................................................................................................... 116 2.2.1. A l’échelle de la zone EST ........................................................................................ 116 • Objectifs et épannelage fonctionnel ...............................................................116 2.2.2. A l’échelle d'un tronçon .......................................................................................... 118 • Analyse ............................................................................................................119 • Principe d’occupation des constructions ........................................................123 • Principe générale de l’intervention ................................................................ 124 • Actions urbaines ............................................................................................. 126 2.2.3. A l’échelle de bâtiments ......................................................................................... 128 • Étude d'impact sur les constructions ............................................................. 130 • Les dents creuses ............................................................................................132 • Intervention: bâtiment 2 .................................................................................133 • Un centre de formation artisanale dans le terrain récupéré .......................... 136 • Remarques du prés jury .................................................................................. 139 • Synthèse

153 Page


Titre

Référence

P

Figure 1:

Sfax dans la carte de la Tunisie

Google map

4

Figure 2:

Le gouvernorat de sfax

la commune de sfax

4

Figure 3:

Morphogenèse de sfax

Montage auteur

5

Figure 4:

Organisation urbaine de la ville

Montage Auteur

6

Figure 5:

Structure urbaine de la ville de sfax

Asma baklouti

7

Figure 6:

Avenue habib bourguiba

Google

7

Figure 7:

la médina de sfax

Zaher kammoun

8

Figure 8:

l'enceinte de la Médina

Zaher kammoun

8

Figure 11:

Morphogenèse de la médina de sfax

la commune de sfax

9

Figure 9:

La trame urbaine de la médina

la commune de sfax

9

Figure 10:

Les 4 îlots de la médina

Travail personnel

9

Figure 13:

Ambiance de la médina a l'origine

Collection Mohamed Hamdane

10

Figure 12:

Hiérarchie spatiale de la médina

la commune de sfax

10

Figure 14:

Plan d'une maison à patio

Travail personnel

11

Figure 15:

Espace commercial 'Hanout'

Google

11

Figure 16:

Le Développement du commerce a sfax

Superposition des cartes

12

Figure 17:

Processus de désertion de la médina

Travail personnel

13

Figure 20:

borj au jneins

Zaher kammoun

14

Travail personnel

14

Figure 19:

Maison transformé en souk, actuellement fermé Travail personnel

14

Figure 21:

le processus de développement de l'activité commerciale dans la médina

Travail personnel

15

Figure 22:

Synthèse graphique

Travail personnel

15

Figure 23:

Activités économiques dans la médina, 1993

Asma baklouti

16

Figure 24:

L'emplacement des cordonniers dans la médina Travail personnel

17

Figure 25:

Vue aérienne de la médina

Zaher Kammoun

17

Figure 18:

Le quartier samra et les maisons clauses dans la médina

Figure 26:

Mr Lotfi, un des artisans restants aujourd’hui dans la médina

Travail personnel

20

Figure 27:

Emplacement cordonniers 1960

Superposition des cartes par auteur

21

Page

154


Titre

Référence

P

Figure 28:

Emplacement de l’activité de chaussure en 1984 Superposition des cartes par auteur

22

Figure 29:

Emplacement de l’activité de chaussure en 1993 Baklouti Asma

23

Figure 30:

Emplacement de l’activité de chaussure en 2020 Plan réactualiser par Auteur

24

Figure 32:

Le zoning fonctionnel de la médina

Plan réactualisé par Auteur

25

Figure 31:

Les 4 quartiers de la médina

Travail personnel

25

Figure 33:

le zoning des activités en relation avec la fabrication de chaussures

Travail personnel

26

Figure 35:

Les conditions pour une meilleur localisation industrielle selon Alfred Weber

Travail personnel

27

Figure 34:

Vente de la matière première, semelle et produit

Travail personnel

27

Figure 36:

Le transport du produit fabriqué entre les ateliers

Travail personnel

28

Figure 38:

la vente de chaussure, rue Monji Slim

Travail personnel

29

Figure 37:

patio dans une maisons dans la zone Est de la médina occupé par un fabricant

Travail personnel

29

Figure 39:

L’apparence de l’extérieure des ateliers de productions

Travail personnel

30

Figure 40:

Cordonnerie

Superposition des cartes par auteur

31

Figure 41:

Croquis d’ambiances du secteur de la cordonnerie dans la médina

Travail personnel

33

Figure 42:

La planification des zones par jour

Travail personnel

38

Figure 43:

Démarche suivie lors de l'analyse

Travail personnel

39

Figure 44:

Fiche d'un des bâtiment occupé par la fabrication de chaussure

Travail personnel

39

Figure 45:

Photo prise furtivement lors d'une négociation Travail personnel avec un maître fabricant pour visiter son atelier

40

Figure 46:

Répartition des corps de métier liés a la chaussure a la médina

Étude et Travail personnel

41

Figure 47:

Répartition des corps de métier liés à la chaussure à la médina

Étude et Travail personnel

42

Figure 48:

Repère des photos

Étude et Travail personnel

42

Figure 49:

Étapes de fabrication des chaussures

Étude et Travail personnel

43

Figure 50:

Les deux types de manufacture à la médina

Étude et Travail personnel

44

Figure 51:

Carte des 3 catégories de productions

Étude et Travail personnel

45

Figure 52:

Atelier de production 2ème échelle

Étude et Travail personnel

46 155 Page


Titre

Figure 53:

Atelier de production 1èr échelle

Étude et Travail personnel

46

Figure 54:

Un sou traitant de coupure de cuir ou du sky avec la machine 'emporte pièce' © auteur

Étude et Travail personnel

47

Figure 55:

Logique de la chaine de production

Étude et Travail personnel

48

Figure 56:

l'emplacement des Entreprises de chaussures dans la zone Est © auteur

Étude et Travail personnel

49

Figure 57:

l’intérieur de quelques Entreprises de chaussures dans la zone Est © auteur

Étude et Travail personnel

50

Figure 58:

Exemple des entreprises de chaussures dans la zone Est © auteur

Étude et Travail personnel

50

Figure 59:

L'emplacement du commerce lié a la chaussure

Étude et Travail personnel

51

Figure 60:

Transect urbain

Étude et Travail personnel

52

Figure 61:

Récapitulation des cartes effectuées

Travail personnel

53

Figure 62:

Schéma de repérage du maison

Étude et Travail personnel

56

Figure 63:

Plans Dar Chaabouni

Relevé de l’école des beaux arts de sfax

56

Figure 64:

Dar Chaabouni axonométrie

Travail personnel

57

Figure 67:

Façade sur la rue

Travail personnel

58

Figure 65:

Coupe dar chaabouni

Travail personnel

58

Figure 66:

Façades de patio

Etudiants école des beaux arts sfax

58

Figure 68:

Mode d'occupation des bâtiments; modèle 1

Étude et Travail personnel

59

Figure 69:

Schéma de repérage1

Travail personnel

59

Figure 72:

Exemple 2 Mode d’occupation des bâtiments par les cordonniers-fabricants dans la médina; modèle 2

Étude et Travail personnel

60

Figure 73:

Schéma de repérage2

Étude et Travail personnel

61

Figure 74:

Exemples des maisons

Étude et Travail personnel

61

Figure 75:

Mode d’occupation des bâtiments par les cordonniers-fabricants dans la médina; modèle 3

Étude et Travail personnel

62

Figure 76:

Schéma de repérage3

Étude et Travail personnel

63

Figure 77:

Exemples des maisons

Étude et Travail personnel

63

Figure 79:

Mode d’occupation des bâtiments par les cordonniers-fabricants dans la médina; modèle 4

Étude et Travail personnel

64

Figure 78:

Repérage des nouveaux constructions

Étude et Travail personnel

64

Figure 80:

Schéma de repérage4

Étude et Travail personnel

65

Page

156

Référence

P


Titre

Figure 81:

L’intérieur des nouvelles constructions

Étude et Travail personnel

65

Figure 82:

Des bâtiments ayant subi une rénovation intérieure Étude et Travail personnel

66

Figure 83:

Les matériaux utilisés pour les travaux d’aménagements

Étude et Travail personnel

66

Figure 84:

Schéma de repérage4

Étude et Travail personnel

67

Figure 85:

Exemple des maisons

Étude et Travail personnel

68

Figure 86:

Synthèse graphique

Étude et Travail personnel

69

Figure 87:

Pathologies aux façades dus aux problèmes d’infiltration et d’humidité

Étude et Travail personnel

70

Figure 88:

Schéma de repérage

Étude et Travail personnel

71

Figure 89:

La machine emporte pièce

Travail personnel

71

Figure 91:

Pathologies des bâtiments

Étude et Travail personnel

72

Figure 90:

Pathologies des rues

Étude et Travail personnel

72

Figure 93:

L’emploi des produits chimiques

Étude et Travail personnel

73

Figure 92:

Machine découpe laser

Étude et Travail personnel

73

Figure 94:

Toktok; le moyen de transport de la protection civile contre l’incendie dans la médina

Étude et Travail personnel

74

Figure 95:

Exemple d’incendie

Étude et Travail personnel

75

Figure 96:

Exemples de maisons devenues des décharges

Travail personnel

76

Figure 98:

La médina de Fès

Google

81

Figure 97:

Vue aérienne de la médina de fez

Google earth

81

Figure 99:

Schéma expliquant le projet de délocalisation de la tannerie polluante de la médina vers le quartier industriel de fès

Schéma Auteur

82

Figure 100: Le secteur de l’artisanat a Fès Figure 101:

Référence

Google

La tannerie de Chouara de la médina de fès

P

82 83

Figure 102: L’intérieur du projet de la tannerie Ain Nokbi

Google

83

Figure 103:

Google

84

Figure 104: Le projet lauréat du concours de revalorisation de Google

85

Figure 105: La place Lalla Yeddouna

Google

85

Figure 106:

Lalla Yeddouna, Avant le projet

Google

86

Figure 107:

Scénarios de réhabilitation

Google

86

La tannerie après la réhabilitation la place Lalla Yeddouna de Fès

157 Page


Titre

Référence

P

Figure 108:

Plans pour le nouveau projet lalla yeddouna

Google

87

Figure 110:

Programme, circulation et espaces publics du nouveau projet lalla yeddouna

Google

88

Figure 111:

le projet réalisée de la place Lalla Yeddouna

Google

88

Figure 109:

Ambiances de la place

Google

88

Figure 113:

Les concepts adoptés à partir de l’expérience de Fès

Google

89

Figure 112:

L’organisation des bâtiments qui ont été reconstruits dans la place

Google

89

Figure 114:

Les concepts adoptés à partir de l’expérience de Fès

Google

89

Figure 115:

Al-Muharraq, Bahreïn

Google

91

Figure 116:

Bahreïn, Al-Muharraq, et l’itinéraire du projet

Google

91

Figure 117:

Axe du projet

Google

92

Figure 118:

Les bâtiments concernés par le projet

Google

92

Figure 119:

L’intérieur du centre des visiteurs de Pearling

Google

95

Figure 120:

Les concepts adoptés dans le cadre du projet de revitalisation du centre du muharraq

Google

96

Figure 121:

La médina de Tunis, vue de dessus

Google

97

Figure 122:

La médina de Tunis

schéma Auteur

97

Figure 124:

Image du quartier

Google

98

Figure 123:

Situation

Google

98

Figure 125:

Les travaux d’embellissement d’un rue de l’ASM Google

99

Figure 126:

Ambiances obtenue

Google

100

Figure 127:

Actions sélectionnées dans la médina de Tunis

Travail personnel

103

Figure 129:

Croquis d’ambiance dans une ruelle

Travail personnel

105

Figure 131:

Schéma ambiance rue Essour

Travail personnel

105

Figure 132:

Montage photos intérieur maison

Travail personnel

105

Figure 128:

L’occupation spatiale du secteur de la chaussure Travail personnel dans la médina

105

Figure 130:

Croquis d’une maison anciens, nouveaux

Travail personnel

105

Figure 133:

Le projet de délogement de la manufacture

Travail personnel

109

Figure 135:

Situation

Google earth

110

Page

158


Titre

Référence

P

Figure 134:

Plan de masse

Travail personnel

110

Figure 137:

Axonométrie de l’existant de STP

Mohamed Alila

111

Figure 136:

Plan de masse

Mohamed Alila

111

Figure 138:

Photos de l’existant

Mohamed Alila

112

Figure 139:

Croquis d’ambiance des acteurs ordinaires

Travail personnel

112

Figure 140:

Programmation et Épannelage fonctionnel

Travail personnel

113

Figure 142:

Circulations verticales et circuit travailleurs

Montage Auteur

114

Figure 141:

Perspective intérieur dans l’espace des ateliers Montage auteur

114

Figure 143:

Type d'un atelier de fabrique

Travail personnel

115

Figure 144:

Proposition de restructuration des activités a l’échelle de la médina

Travail personnel

117

Figure 145:

Nouvelle ambiance de la médina

Travail personnel

117

Figure 146:

Les particularités du tronçon d’intervention

Travail personnel

118

Figure 147:

Plan de masse du site d’intervention

Travail personnel

119

Figure 148:

Lecture sensorielle de la rue

Travail personnel

120

Figure 150:

Lecture séquentielle

Travail personnel

122

Figure 149:

Coupe schématique montrant l’ambiance de l’artère

Travail personnel

122

Figure 151:

Plan RDC de l’existant

A.S.M Sfax

123

Figure 152:

Les actions de l'intervention

Travail personnel

124

Figure 153:

Programme fonctionnel

Travail personnel

125

Figure 154:

Actions urbaines

Travail personnel

126

Figure 155:

Intervention urbaine

Travail personnel

127

Figure 156:

Façade conçu

Montage Auteur

128

Figure 157:

Les bâtiments proposé pour l'intervention

Travail personnel

129

Figure 158:

Bâtiment 1, relevé et photos de l'existant

Travail personnel

130

Figure 159:

Bâtiment 2, relevé et photos de l'existant

Travail personnel

131

Figure 160:

Bâtiment 3, relevé et photos de l'existant

Travail personnel

132

Figure 161:

Bâtiment 4, relevé et photos de l'existant

Travail personnel

132

Figure 162:

Bâtiment 2, relevé et photos de l'existant

Travail personnel

133

Figure 163:

Bâtiment 2, axonométrie de l'existant

Travail personnel

133 159 Page


Titre

Figure 164:

Bâtiment 2, relevé de l'existant

Travail personnel

134

Figure 165:

Épannelage fonctionnel

Travail personnel

134

Figure 166:

Rendu après travaux

Travail personnel

135

Figure 167:

État actuel du site

Travail personnel

136

Figure 168:

Plan de l’existant

Travail personnel

136

Figure 169:

Principe d'intervention, plan de l'existant

Travail personnel

137

Figure 170:

1èr plan esquisse

Travail personnel

137

Figure 171:

Coupes schématiques

Travail personnel

138

Figure 172:

Perspective sur la place

Travail personnel

139

Page

160

Référence

P


161 Page


Page

162


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