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TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – SEPTEMBRE 2015 – NUMÉRO 51
CLIMATE EXPRESS pour Paris > voir p. 16
dossier
Sahara occidental
RÉFUGIÉS DEPUIS 40 ANS Mobilisation pour le climat
23 centimètres de progrès
Plus de 6.000 mails ont déjà été envoyés à nos ministres en vue du sommet climatique de Paris.
Quand de nouveaux outils de jardinage permettent d’améliorer l’égalité hommes-femmes.
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Pages 12-13
coverstory Yarbana Sabut a 17 ans. Il vit dans le camp de réfugiés de Smara, l’un des 5 camps sahraouis dans le désert algérien. Ce camp porte le nom d’une autre ville, dans le Territoire du Sahara occidental. Un territoire que sa famille a quitté pendant la guerre, il y a 40 ans.
sommaire
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PêLE-MêLE
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Oxfamily
© Tineke D’haese/Oxfam
edito
HUMOUR NOIR
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Le mois de décembre arrive et avec lui le sommet climatique de Paris, où un accord doit être trouvé pour donner suite au protocole de Kyoto. Mais que ce soit au Népal ou en Belgique, Oxfam ne reste pas les bras croisés.
Barbara, Doreen et Gerry ont choisi de désigner Oxfam sur leur testament. C’est leur manière d’investir dans les générations futures.
dossier SAHARA OCCIDENTAL RÉFUGIÉS DEPUIS 40 ANS
U
n homme. Un chameau. Un buisson. Le nomade solitaire à côté de l’unique tache verte dans une mer de sable faisait l’effet d’une nature morte presque absurde. La chaleur torride pesait comme un couvercle sur le désert.
« Au nom du ciel, mais que fait cet homme ? », demandais-je au chauffeur qui était venu me chercher à l’aéroport. Il se mit à rire dans sa barbe. « Vous ne le connaissez pas ? », répliqua-t-il, le visage impassible. « C’est notre gardeforestier. » Au cours des vingt dernières années, je me suis rendu cinq fois dans le Sahara occidental, un territoire non autonome revendiqué par le Maroc. Dans des camps de réfugiés situés du côté algérien de la frontière, des dizaines de milliers de Sahraouis attendent de pouvoir rentrer chez eux, et ce depuis 1975. Au fil des ans, l’humour noir est, pour bon nombre d’entre eux, devenu une manière de faire face à cette situation critique et sans issue. Et ils ne sont pas les seuls. Ce genre d’humour est également courant chez les habitants de Gaza et des Kivus congolais. Des comparaisons qui en disent long… « Critique » est le mot qui convient pour désigner la crise des réfugiés du Sahara occidental. Ces réfugiés sont dépendants de l’aide humanitaire, qui leur apporte principalement de l’huile, du sucre, des lentilles, du riz, du soja, du blé et de la farine. Meurent-ils de faim ou de soif ? Non. Mais 40 années de ce rationnement alimentaire ne sont pas sans conséquences : 25 à 30 % des enfants souffrent d’un retard de croissance et plus de la moitié des femmes enceintes sont anémiques. « Sans issue » est un autre qualificatif désignant parfaitement cet état de fait. La situation politique est dans l’impasse. Le référendum qui a été promis aux Sahraouis il y a des années n’a toujours pas eu lieu. La communauté internationale ne parvient pas à aider les parties au conflit à trouver une solution et depuis 2007, il n’y a même plus de véritables négociations directes. « Désespoir » devrait être le maître mot des Sahraouis, alors que tout au contraire, ils continuent d’y croire : beaucoup de familles ont une valise prête dans le coin de leur tente. Ils sont prêts à partir, à rentrer chez eux, convaincus que cela arrivera un jour. Qu’ils entrevoient encore ce « retour », après 40 années d’attente, est en soi déjà surprenant. Mais cet espoir peut également se transformer en frustration. Les Sahraouis, un peuple fier, ne continueront pas d’attendre éternellement. Aujourd’hui, les jeunes perdent patience. Dans une région où les groupes extrémistes sont légions et où l’ampleur du trafic d’armes dépasse le PIB de nombreux pays, le Sahara occidental est une poudrière qui menace tôt ou tard d’exploser. Oxfam soutient ces réfugiés afin que leurs espoirs et leurs efforts aboutissent enfin. En collaboration avec d’autres ONG comme la Croix-Rouge, des organisations d’aide médicale et logistique, nous apportons un complément de nourriture dans ces camps. Mais nous aidons aussi le peuple sahraoui à faire entendre sa voix à l’échelle internationale et nous entrons nous-mêmes en dialogue avec les politiques. Pour que les négociations reprennent dans le cadre du droit international et que les Sahraouis entrevoient de réelles opportunités d’un avenir meilleur. Pour éviter que l’humour ne disparaisse et que seule demeure la noirceur. Stefaan Declercq, Secrétaire Général, Oxfam-Solidarité.
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globo • SEPTEMBRE 2015
• Un conflit tombé dans l’oubli • Des camps temporaires… depuis 40 ans • Nourrir un camp au milieu du désert • S’attaquer au statu quo
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REGARDS DU SUD
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BENEVOLE A L’HONNEUR
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SECONDE MAIN
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1, 2, 3, ACTION
« Nous allons travailler sur la machamba et protéger la nourriture que nous mangerons ». Des femmes qui apportent la nourriture à la table ? Au Mozambique, c’est loin d’être évident.
Larissa (49 ans), bénévole dans un magasin de seconde main Oxfam à Liège : « Je suis moi-même réfugiée tchétchène, je viens donc volontiers en aide aux personnes en difficulté. »
Les collaborateurs d’Oxfam retrouvent des choses très insolites dans les livres de seconde main. Même des lettres d’amour éternel…
Globo
Périodique Trimestriel n°51 - Troisième trimestre 2015 Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - Belgique Tel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 - www.oxfamsol.be Abonnement gratuit (ou désabonnement) par e-mail : globo@oxfamsol.be. EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION : Esther Favre-Félix, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche, Lieve Van den Bulck • COORDINATION ET RÉDACTION FINALE : Lieve Van den Bulck et Esther Favre-Félix • ONT COLLABORÉ : Ugo Puccio, Alexander Therry, Liesbeth Goossens, Baptiste Chapuis, Aaron Hamerlynck, Lieve Reynebeau, Jérémy Goffin, Grégoire van Caloen. MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese
Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée. Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité. Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction. Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.
Management environnemental vérifié Siège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080 Reg. n° BE-BXL-000021
TexteS : Lieve Van den Bulck, Julien Lepeer, Wouter Fransen, Mieke Vandenbussche et Esther Favre-Félix
pêle-mêle
La mobilisation pour le climat s’intensifie A trois mois du Sommet pour le Climat à Paris, la pression monte pour les décideurs politiques.
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lors que la mobilisation ne fait que commencer, près de 6.000 mails ont déjà été envoyés à nos ministres chargés du climat depuis le début de l’été, et ceci grâce à vous (cf. cadre en bas de page). Nos ministres ? Eh oui ! En Belgique, 4 ministres sont en charge du climat : un pour chacune des 3 régions et un au niveau fédéral. Mais ces ministres n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la répartition des objectifs et donc des budgets. Pourtant, il est très important que la Belgique puisse présenter une position forte au sein de l’Union européenne afin que celle-ci s’engage concrètement pour enrayer le changement climatique.
Changement climatique = faim Pourquoi des engagements concrets et rapides sont-ils nécessaires ? De la multiplication des catastrophes naturelles à l’épuisement des ressources, les conséquences du changement climatique sont énormes. Et notamment en matière d’alimentation, car pas moins de 50 millions de personnes supplémentaires risquent de souffrir de la faim d’ici à 2050.
A Gand, on n’a pas dû demander deux fois à nos sympathisants de faire du bruit pour le climat !
Les sécheresses et les pluies diluviennes détruisent les récoltes et la végétation un peu partout dans le monde. C’est le cas notamment au Burkina Faso, comme en témoigne le chef de village de Toesse : « Normalement tout aurait dû être très vert et avoir bien poussé. Mais voir ces terres arides comme cela, c’est très décevant… Si on voit les effets du changement climatique ? Avant, il pleuvait entre fin mai et septembre et maintenant c’est entre
L’Europe à un tournant
fin juillet et fin août. En plus, les pluies sont moins intenses. Et vous voyez la concession là-bas ? (Ndlr : à environ 500 mètres) Et bien, on ne pouvait pas la voir d’ici avant, à cause d’une végétation dense qui a complètement disparu aujourd’hui. » Si ce sont les populations les plus pauvres qui subissent le plus les conséquences du changement climatique, les pays occidentaux ne sont pas épargnés pour autant : inondations en Grande-Bretagne ou en France, sécheresses aux Etats-Unis, la liste est encore très longue.
A quoi la Belgique et l’Europe doivent-elles s’engager en décembre à Paris lors du Sommet des Nations Unies pour le Climat ?
Roulements de tambour
réduire nos émissions de gaz à effet de serre en Europe d’au moins 55%; stimuler les énergies renouvelables afin qu’elles représentent 45% du bouquet énergétique EU; hausser la barre pour les économies d’énergie et l’efficacité énergétique à 40%.
C’est pour toutes ces raisons qu’Oxfam appelle les citoyens à exiger de l’action de la part des décideurs politiques. En Belgique, vous avez été plus de 4.000 à vous rendre à notre stand pendant les festivals cet été et à participer à notre grande action climat.
Ces objectifs, plus ambitieux que les engagements actuels, sont indispensables pour contribuer à contenir le réchauffement global en dessous des 2°C. Sinon, les catastrophes naturelles vont se multiplier et affecter encore plus l’agriculture : baisse des rendements, augmentation des prix et donc aggravation de la faim dans le monde.
Quand le Pape s’en mêle Le Pape François a lancé un appel à l’action pour le climat dans une encyclique publiée en juin. Une première pour le Vatican qui espère « un accord fondamental » à Paris.
A Gand, plus de 250 personnes ont fait du bruit pour le climat (cf. photo). Petits et grands avaient emmené avec eux leurs tambours, leurs trompettes mais aussi des casseroles et tout ce qui
Moins de CO2 pour la Chine
La Chine, qui représente 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, a annoncé un plan de réduction de ses émissions de CO2 en vue du Sommet de Paris.
pouvait aider à faire entendre ce cri d’appel à l’action.
Un mouvement sans frontière Le monde entier se mobilise en vue du Sommet pour le Climat des Nations Unies à Paris : la Chine (voir ci-dessous) et les Etats-Unis, notamment, ont annoncé des plans ambitieux.
Lumières sur Paris En décembre, c’est donc vers la capitale française que seront braqués les projecteurs. C’est là qu’un accord climatique ambitieux et contraignant devra être adopté pour maintenir le réchauffement climatique dans des proportions raisonnables. Et là encore, nous comptons sur les citoyens pour être présents et faire entendre leur voix. Comment ? En embarquant dans le Climate Express le 29 novembre prochain ! En train, en bus ou en vélo, rejoignez le grand cortège pour Paris. En savoir plus : www.cultivons.be
Ecrivez à vos ministres Vous aussi, exigez de nos ministres qu’ils se mettent d’accord pour une solution ambitieuse pour le climat. Rejoignez-nous sur :
www.cultivons.be
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Editors s’engage pour Oxfam © Pablo Tosco/OXFAM
exemplaire était mis en vente dans 5 magasins belges. Premier arrivé, premier servi. Et au vu de la rapidité avec laquelle ces vinyles sont partis, le groupe britannique peut se targuer d’avoir de vrais fans en Belgique !
Les tweets de la seconde chance Dénicher le premier exemplaire du nouveau single des Editors ? C’était possible dans un magasin Oxfam ! A condition de se lever tôt...
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n juin dernier, les magasins de seconde main Oxfam ont reçu en avant-première 35 vinyles « édition limitée » de Marching Orders, le nouveau titre du groupe Editors. Chaque jour, pendant une semaine, un
Pour tous les candidats malheureux, il y avait tout de même une seconde chance : ceux qui venaient faire leur shopping dans un magasin Oxfam et twittaient une photo de leurs achats avec #nomarchingorders avaient encore une chance de gagner un vinyle. C’est ce qu’a fait la twitteuse Hannah : arrivée trop tard dans le magasin Oxfam d’Anvers pour pouvoir acheter le vinyle, elle en a profité pour s’offrir deux barres de chocolat Fairtrade pour se remonter le moral.
Des millions d’invisibles Le nombre de réfugiés et déplacés dans le monde dépasse aujourd’hui 60 millions. Du jamais vu depuis la 2e guerre mondiale.
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millions de femmes et d’hommes réfugiés ou déplacés dépendent de l’aide humanitaire pour survivre. Une aide vitale pour répondre à leurs besoins les plus basiques : eau, hygiène, nourriture, logement. En cause : une multiplication et une aggravation des conflits. La guerre en Syrie, une des crises humanitaires les plus graves, a déjà coûté la vie à 220.000 personnes. Plus de 11,4 millions de Syriens ont fui leur maison. Liqaa’, réfugiée en Jordanie : « Ça a été difficile pour nous de quitter notre pays et de venir dans ce camp. La vie ici est comme une blessure. » Le Soudan du Sud est également dans une situation alarmante. La
crise de pouvoir de décembre 2013 a détruit ce qui n’était qu’un nouvel état fragile. Plus de 4 millions de personnes ont besoin d’aide et plus d’1,5 million d’entre elles ont dû quitter leur habitation en urgence. La République centrafricaine a subi de nombreuses vagues de violence ces 50 dernières années. Plus de la moitié de la population a aujourd’hui besoin d’aide : 2,7 millions de gens ont fui leurs villages. Les violences ont empêché les agriculteurs de cultiver leurs champs et le prix des denrées alimentaires a augmenté. De nombreuses familles ne parviennent à manger qu’une seule fois par jour. La situation de millions de réfugiés et de déplacés à travers le monde continue de s’aggraver. Et pourtant, beaucoup d’entre eux restent dans l’ombre. Vous pouvez les rendre visibles en partageant et diffusant leur visage et leur histoire via : www.eusavelives.org
#RendezLesVisibles : www.eusavelives.org
Discuter d’une fiscalité juste à l’ONU 43.741 personnes ont signé la pétition internationale d’Oxfam pour une fiscalité juste. Et maintenant ?
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lus d’un milliard de personnes doivent survivre avec moins d’1,25 dollar par jour. En parallèle, 80 personnes possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Ces inégalités sont la conséquence de choix politiques. Une situation qui a poussé 43.741 personnes à signer la pétition d’Oxfam pour une fiscalité juste. Car si
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le système fiscal international était plus équitable, on rassemblerait plus d’argent pour investir dans l’éducation, les soins de santé et la protection sociale : des outils de lutte contre les inégalités. Cette pétition demandait aux dirigeants du monde de venir discuter de la réécriture des règles fiscales internationales à Addis Abeba, en Ethiopie, à l’occasion d’un sommet de l’ONU. Notre vice-premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) y était. Lors de ce sommet, les pays en développement ont réclamé
l’instauration d’un organisme fiscal au niveau de l’ONU. En effet, des discussions sur de nouvelles règles fiscales sont déjà en cours, mais au niveau de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Or dans ce club très fermé, il n’y a que des pays riches. Pour le moment, un organisme fiscal international n’est pas à l’ordre du jour. Mais ce thème a été mis à l’agenda de l’ONU grâce aux actions et aux signatures de milliers de personnes. Et les exigences des pays en développement sont de plus en plus
difficiles à ignorer, car ils rassemblent leurs forces. La lutte pour une fiscalité juste continue. Le processus sera peutêtre long, mais nous sommes convaincus qu’il portera ses fruits. www.oxfamsol.be/fr/aegalite
à ÉGALITÉ
pêle-mêle
Népal : sortir les femmes de l’insécurité Plusieurs mois après le tremblement de terre, Oxfam agit aux côtés des Népalaises qui doivent faire face à la violence physique et sexuelle dans les camps.
Oxfam leur apporte aussi du soutien psychologique et des conseils d’hygiène via des émissions de radio, pour éviter certaines maladies. Les ménages avec une femme comme chef de famille sont prioritaires pour la construction d’un abri. Nous nous assurons aussi que les femmes puissent participer à des projets de reconstruction grâce auxquels elles
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Oxfam a parlé avec plus de 500 femmes et jeunes filles dans les districts les plus touchés : Gorkha et Dhading. Les femmes ont peur de la violence physique et sexuelle qui sévit dans les camps provisoires surpeuplés. Beaucoup de familles vivent à l’extérieur, sous une bâche ou entre deux plaques de métal. Les camps possèdent des toilettes communes et beaucoup de coins sombres. Ce sont surtout les femmes seules – veuves ou séparées – comme Sunita, qui vivent dans l’insécurité. Elles vivent souvent isolées au sein de leur communauté. Elles reçoivent peu d’aide pour évacuer les décombres et se construire un nouveau logement
Entre le tremblement de terre d’avril et fin juillet, Oxfam et ses partenaires locaux ont déjà pu aider 367.888 personnes dans 7 des districts les plus sinistrés. Cette aide comprend un abri temporaire, des kits d’hygiène, de l’eau potable, de la nourriture et des installations sanitaires.
Oxfam au nepal © OXFAM
unita Tamang, 35 ans, vient de Sindhupalchok au Népal. Elle a perdu sa maison dans le tremblement de terre du 25 avril dernier. Oxfam et ses partenaires locaux ont construit un abri pour Sunita et ses deux jeunes fils. Cette aide est indispensable, car il ressort d’une enquête d’Oxfam que les femmes népalaises craignent d’être agressées dans les camps provisoires où il y a un manque d’intimité et de sécurité.
peuvent gagner un peu d’argent.
Un agent de santé a reçu un poste pour le projet radio d’Oxfam à Sindhupalchok.
permanent. C’est aussi plus difficile pour elles de recevoir un prêt ou une compensation car elles n’ont pas d’homme qui pourrait se porter garant. Sunita n’est pas la seule : dans les 13 districts népalais les plus touchés, il y a environ 318.000 ménages dont le chef de famille est une femme seule.
De l’aide d’urgence qui prend les femmes en compte Oxfam a organisé des groupes de discussion dans les zones rurales pour s’assurer que l’aide humanitaire prenne bien en compte les besoins des femmes. Nous distribuons des kits d’hygiène pour les femmes et construisons des toilettes réservées aux femmes et aux filles.
367.888
bénéficiaires
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personnes ont reçu de l'eau potable
32.793
4.479
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7.024
bâches pour abris
kits d’hygiène
20.284
latrines installées
paniers de nourriture
paysans ont plus d'infos reçu des semences avant la mousson www.oxfamsol.be/fr/nepal
Une rentrée hors du commun grâce aux ateliers Oxfam Profitez de la rentrée pour venir découvrir les enjeux de la mondialisation et du changement climatique.
Tous aux petits déjeuners ! Les petits déjeuners Oxfam débarquent à nouveau le week-end du 10 et 11 octobre. Un moment à partager en famille ou entre amis pour découvrir les produits du commerce équitable, les producteurs et leurs projets. Vous y découvrirez également comment le commerce équitable est engagé dans le combat pour l’égalité entre hommes et femmes. Il y a près de 200 petits déjeuners Oxfam organisés en Wallonie et à Bruxelles. Pour connaître le lieu le plus proche de chez vous, surfez sur : www.petitsdejeunersoxfam.be
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es ateliers d’immersion « Carrefours du monde », vous connaissez ? Apprêtez-vous à plonger dans des jeux de rôles surprenants qui remettent en question les idées reçues sur la mondialisation et le changement climatique. Une aventure faite de découvertes, de débats et de mises en situation à partager en groupe. Jeans, baskets ou GSM, comment arrivent-ils dans nos magasins ? L’atelier Mondiapolis vous permettra de venir vous confronter aux enjeux sociaux et environnementaux liés à la mondialisation.
« Le cadre participatif, le décor, les thématiques sont parfaits pour nos élèves », nous confie Nicolas, professeur de géographie. « En plus, la variété dans les manières d’aborder les sujets est très intéressante. On passe du documentaire aux fiches informatives puis au jeu de rôle et au débat. » Maria-Anna, étudiante de 3ème année à la haute école PXL d’Hasselt, ajoute : « Je suis impressionnée par l’atelier d’immersion Mondiapolis. Les thèmes qui y sont abordés sont très actuels. » Plus d’infos et inscriptions : www.oxfamsol.be/fr/ateliers-dimmersion Découvrez aussi nos autres outils pédagogiques sur www.outilsoxfam.be.
L’atelier Bolivie, quant à lui, met l’accent sur les défis agricoles et climatiques liés à ce pays. Beaucoup de Boliviens vivent de l’agriculture et sont directement menacés par les inondations et les sécheresses qui mettent en péril leur droit à l’alimentation. SEPTEMBRE 2015 • globo
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Si certains placent des billets de pari au nom d’Oxfam sur leur testament, d’autres lèguent toute leur fortune à Oxfam. La plupart des gens se posent simplement la question de savoir ce que deviendront leurs idéaux une fois qu’ils seront partis.
Léguez aussi vos idéaux ! Barbara, Doreen et Gerry ont choisi de désigner Oxfam sur leur testament. C’est leur manière d’investir dans les générations futures...
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« J’aimerais partir en sachant que quelque part dans le monde, les choses vont changer » Enseignante à la retraite, Barbara a décidé de désigner Oxfam sur son testament. « Le fait qu’il y ait de telles différences dans le monde, des gens qui n’ont rien, cela m’est insupportable », confie-t-elle. « Je veux donner mon argent à des organisations qui changent les choses. Et Oxfam se bat justement pour faire la différence. Plus j’avance en âge et plus je me demande ce que je veux laisser derrière moi. Et donner de l’argent à Oxfam, ça fait partie de mon héritage. J’aimerais partir en sachant que quelque part dans le monde, les choses vont changer, grâce à l’argent que j’aurai donné à Oxfam. »
© OXFAM
arler de son testament est un sujet délicat. Pourtant, choisir ce que l’on lègue et à qui, cela fait partie des grandes décisions qui nous concernent tous. Que l’on soit plutôt aisé ou non, la question de l’héritage est une question qui touche chacun d’entre nous, à un moment ou l’autre de notre vie.
Désigner Oxfam sur son testament, c’est s’assurer que le combat contre les injustices se poursuive.
guider dans la procédure. Oxfam dispose également d’une personne de confiance qui pourra vous accompagner : simple question pratique ou encadrement de A à Z, le soutien qu’elle pourra apporter dépend uniquement de vos besoins.
La différence, sans effort
« Ce que je fais là, en désignant Oxfam sur mon testament, c’est la partie la plus facile. Je ne fais aucun effort mais cela peut apporter un soutien et un réconfort à de nombreuses personnes. Je crois au travail d’Oxfam, donc c’est naturel de rajouter son nom à mon testament. » « En fait, dans un testament, le plus dur c’est de choisir », explique Doreen. « Choisir à qui on laisse quelque chose et choisir si on veut donner à une bonne cause. Et si on se décide pour une association, laquelle ? J’encourage tout le monde à penser à Oxfam car Oxfam est toujours là, en cas de crise. Ses membres sont présents sur tous les fronts pour venir en aide aux personnes qui en ont besoin. Que ce soit après le tremblement de terre en Haïti, après le tsunami, dans les camps de réfugiés ou encore tout simplement pour les populations les plus pauvres, Oxfam est là. »
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, rédiger son testament, c’est simple. Y ajouter une « bonne cause » ne rend pas la chose plus compliquée. Il existe des brochures pour vous
Gerry a travaillé 20 ans pour une compagnie de gestion des eaux. Il a également eu l’occasion de voyager : « Ici, on tourne le robinet et l’eau coule. Cela nous parait normal. Mais dans de nombreux pays, l’accès à l’eau est très difficile. Le travail d’Oxfam dans ce domaine me touche beaucoup. L’organisation aide à construire des installations d’eau potable et, surtout, elle explique comment les entretenir. Vous savez, dans le monde, chaque famille cherche la même chose : de l’eau, de la nourriture et un toit. Souvent, les problèmes ne vont pas se régler comme par magie. Une aide directe est nécessaire pour lancer un processus. Et c’est ce que fait Oxfam, une intervention directe, sur le terrain. »
Plus d’info : www.oxfamsol.be/fr/testament
Jeu, set et match : Oxfam !
Un legs de 916.350 euros
Testament.be
En 2003, Nick Newlife a parié 2.000 € sur le fait que le tennisman suisse Roger Federer atteindrait un jour les 7 victoires finales à Wimbledon. Décédé avant que le joueur ne réussisse cet exploit, l’Anglais avait donné son billet de pari à Oxfam via son testament. En 2012, Federer soulevait pour la 7e fois le trophée londonien et rapportait 130.000 € à Oxfam. En 2009 déjà, un autre pari de Nick Newlife avait rapporté plus de 20.000 € à Oxfam.
L’information avait été largement reprise dans la presse l’année dernière, et pour cause : Madame Agnès De Visscher a légué 916.350 euros à Oxfam-Solidarité. C’est par l’entremise de son notaire qu’Oxfam a appris la nouvelle. Cette femme engagée originaire d’Eeklo nous a quittés à l’âge de 86 ans. Parmi ses engagements principaux, les questions liées à l’environnement la touchaient particulièrement. En léguant cette somme hors du commun, elle s’est assurée que sa lutte pour notre planète perdure.
Oxfam-Solidarité soutient Testament.be, la campagne commune qui encourage à désigner une bonne cause sur son testament. Soutenue par l’animateur radio et télé, Jacques Mercier, la plateforme aide à choisir à quelle association léguer une partie de son patrimoine mais permet également de trouver des informations pratiques sur les procédures et les différentes possibilités. Une brochure exhaustive est disponible via le site Testament.be mais aussi via Oxfam-Solidarité. Envoyez vos questions à : pva@oxfamsol.be
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Au Sud de l’Algérie, dans les camps sahraouis, 60% des réfugiés sont des jeunes. Des jeunes en manque de perspectives d’avenir.
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Sahara occidental RÉFUGIÉS DEPUIS 40 ANS Les réfugiés sahraouis vivent depuis 1975 dans des camps au milieu du désert. Leurs enfants y naissent et y grandissent, sans rien connaître d’autre qu’une vie de réfugiés. Bien qu’une des crises les plus longues du monde, elle reste l’une des plus méconnues. Comment survivre dans un désert loin de tout ? Et continuer à espérer une solution politique après un statu quo de 4 décennies ? Allez à la rencontre de ces femmes et de ces hommes au fil des pages de ce dossier. Table des matières : • Un conflit tombé dans l’oubli • Des camps temporaires… depuis 40 ans • Nourrir un camp au milieu du désert • S’attaquer au statu quo en relayant les voix des réfugiés
Textes : Esther Favre-Félix • Photos : Tineke D’haese/Oxfam • Ont collaboré : Liesbeth Goossens, responsable plaidoyer Sahara occidental pour Oxfam • Baptiste Chapuis, chargé de plaidoyer Sahara occidental pour Oxfam.
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dossier
Un conflit tombé dans l’oubli La crise des réfugiés du Sahara occidental est l’une des plus longues de l’histoire, et l’une des plus méconnues. Cette ancienne colonie espagnole n’a toujours pas de statut définitif. Depuis 40 ans, les Sahraouis attendent une solution.
Maroc Laayoune Aousserd
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Sahara occidental
olonisé en 1884 par l’Espagne, le Sahara occidental est un territoire situé au sud du Maroc (cf carte), riche en eaux poissonneuses et en gisements de phosphate. Originellement peuplé de nomades, qui élevaient entre autres des chameaux, leurs routes suivaient la pluie et les points d’eau. En 1965, dans le cadre d’un mouvement de décolonisation au niveau international, une résolution de l’ONU mentionne le Sahara occidental dans la liste des régions à décoloniser. Dans la colonie, des mouvements identitaires autochtones commencent à revendiquer l’indépendance des Sahraouis, en s’unissant sous la bannière du Front Polisario, en 1973. Or le Maroc et la Mauritanie revendiquent eux aussi la souveraineté sur le Sahara occidental. Des revendications que la communauté internationale ne reconnait pas, suite à un avis consultatif de la Cour de justice internationale de 1975. Le 6 novembre de la même année, 350.000 civils marocains se mettent en route pour le Sahara occidental, c’est « la Marche verte ».
Camps de réfugiés en Algérie Cet évènement précipite le retrait espagnol et marque le début d’un conflit ouvert entre le Maroc, la Mauritanie et le Front Polisario, qui autoproclame peu après la « République Arabe Sahraouie Démocratique » (RASD). Pris entre deux feux, des civils sahraouis commencent à fuir de l’autre côté de la frontière algérienne et les premiers camps de réfugiés y sont établis.
Smara Rabouni Boujdour
algerie
Dakhla
Mur de séparation
Mauritanie
1884 Colonisation du Sahara occidental par l’Espagne.
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1965 Résolution de l’ONU : le Sahara occidental apparaît sur la liste des régions à décoloniser.
05/1973 Création du Front Polisario, qui revendique l’indépendance des Sahraouis.
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Territoire sous contrôle marocain.
Mali afrique
Territoire sous contrôle du Front Polisario. Camps de réfugiés en Algérie.
En 1979, la Mauritanie se retire du conflit, qui se poursuit entre le Maroc et le Front Polisario. Le conflit s’enlise en 1981 quand le Maroc entreprend la construction d’un mur de sable de près de 2.000 km (bordé de champs de mines et de postes de contrôle), qui divise encore à ce jour le territoire du Sahara occidental en deux parties (cf carte cidessus). En 1991, un plan de paix est enfin conclu par l’ONU, prévoyant un cessez-le-feu garanti par des casques bleus et l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui.
sur des modalités essentielles de son organisation, telles que son objectif. En effet, pour le Maroc, le territoire du Sahara occidental fait partie intégrante du territoire marocain, mais il est prêt à lui accorder une autonomie avancée. Le Maroc voit le référendum comme une manière de confirmer cet état des choses. Le Front Polisario, lui, considère que le statut du territoire du Sahara occidental reste encore à définir, et il voit dans le référendum le moyen de le faire, en y présentant plusieurs options : indépendance, autonomie élargie, appartenance au Maroc…
Des modalités qui bloquent
En cours de décolonisation
Si le cessez-le-feu est depuis lors respecté, le référendum, lui, n’a toujours pas eu lieu. Et pour cause : si les deux camps sont bien d’accord sur la nécessité d’organiser un référendum, ils ne sont pas d’accord
A l’heure actuelle, le territoire reste donc un « Territoire non autonome en cours de décolonisation » selon l’ONU. Une partie de la population sahraouie vit dans la zone occidentale du Territoire, sous contrôle du Maroc, une autre dans la zone orientale, sous contrôle du Front Polisario. Enfin, une troisième et grande partie de la population sahraouie vit en dehors du Territoire, dans des camps de réfugiés situés au sud-ouest de l’Algérie, où ils attendent de pouvoir un jour rentrer chez eux, avec leurs enfants et leurs petits-enfants. Oxfam apporte de l’aide humanitaire dans ces camps de réfugiés et relaye leurs voix au niveau international depuis les années septante.
« Des bombes comme un tremblement de terre » Galuha Bahia, 64 ans, fait partie des premiers réfugiés, pris entre deux feux, qui ont traversé la frontière algérienne pour fuir les violences. Elle se rappelle bien du début de la guerre et raconte que tout était allé très vite. « Je me souviens que nous avons tout abandonné, jusqu’au lait que nous avions. » Les troupeaux de chameaux massacrés restent ancrés dans sa mémoire.
tunisie
« Nous, nomades, étions dépendants de ces troupeaux. Nous n’avions quasiment plus rien. Fuir était l’unique solution. » Galuha se retrouve sur les routes, seule avec ses trois enfants. « Nous étions déjà loin de la ville, et pourtant nous sentions l’impact des bombes comme lors d’un tremblement de terre. C’était terrifiant. » Elle raconte les mouvements de foule, la majorité des personnes qui fuyaient à pied, sans rien, sans se retourner. « Arrivée au camp de réfugiés, ma famille n’avait absolument rien. Il fallait repartir de zéro. »
1975 16 octobre : Avis consultatif de la Cour de justice internationale sur les revendications territoriales marocaines et mauritaniennes sur le Territoire du Sahara occidental. 6 novembre : Marche verte : 350.000 civils marocains se mettent en route vers le Territoire sahraoui. Début du conflit ouvert entre le Maroc, la Mauritanie et le Front Polisario. Premiers camps de réfugiés établis au sud de l’Algérie par des civils fuyant les violences.
Aujourd’hui, la situation des réfugiés sahraouis est considérée comme une crise oubliée : une crise humanitaire grave et de longue durée où les populations concernées reçoivent trop peu d’aide internationale, où il y a un manque de volonté politique de résoudre la crise et un faible intérêt médiatique au niveau international.
02/1976
08/1978
L’Espagne se retire de sa colonie. Le conflit entre le Front Polisario, le Maroc et la Mauritanie continue de faire rage. Le Front Polisario autoproclame la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).
La Mauritanie renonce à toute revendication territoriale et se retire du conflit.
1981 Construction d’un « mur » de sable par les Marocains de près de 2.000 km de long.
1991 Entrée en vigueur du cessez-le-feu et accord sur l’organisation d’un référendum visant à permettre au peuple du Sahara occidental de choisir librement le futur statut du Territoire.
tchad
dossier
Des camps temporaires… depuis 40 ans Situés dans un lieu désertique et isolé, les camps de réfugiés sahraouis n’offrent presque pas de possibilités de développement ou d’emploi, ce qui rend les réfugiés complètement dépendants de l’aide internationale.
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uyant le conflit armé (cf. page ci-contre), les réfugiés sahraouis ont été forcés de s’installer de l’autre côté de la frontière algérienne, dans le désert du Sahara, en 1975. Températures montant jusqu’à 55 degrés, tempêtes de sable et rares mais dévastatrices pluies torrentielles : pour Alinday Deh, réfugié de 33 ans, « Ce n’est pas une terre pour vivre ici, c’est une terre hostile ».
Capitale administrative et écoles d’arts Les réfugiés sahraouis réussissent pourtant à y survivre depuis 40 ans, grâce à l’aide humanitaire (cf. page 10) mais aussi à leur remarquable organisation interne. Répartis sur près de 6.000 km2, 5 camps y ont été baptisés du nom de villes du Sahara occidental : Ausserd, Boujdour, Dakhla, Laâyoune et Smara (cf. carte page ci-contre). La division administrative se fait entre « wilayas » (provinces), « daïras » (communes) et « barrios » (quartiers), gérés par des chefs élus lors d’élections populaires ou nommés par le président de l’autoproclamée « République Arabe Sahraouie Démocratique ». Ce dernier est élu par les représentants locaux, rassemblés au sein du Congrès du Front Polisario, à Rabouni, un sixième camp qui fait office de « capitale administrative et politique ». Rabouni est aussi le centre d’une micro-économie, avec plusieurs dizaines de petites échoppes. Boujdour fait quant à lui office de « centre culturel », abritant le siège d’associations, ainsi que des écoles d’arts, de musique et d’audiovisuel.
Des maisons de sable Si les premiers camps étaient composés de tentes traditionnelles, de petites maisons faites de briques de sable séchées au soleil ont progressivement fait leur apparition. Une solution loin d’être idéale : étouffantes les nuits d’été, elles résistent mal aux inondations. « C’est dans ces moments-là que l’on se souvient qu’elles ne sont faites que de sable », soupire Galuha, 64 ans, qui vit dans le camp de Laâyoune. Entre les maisons, on aperçoit des citernes métalliques en mauvais état et de petits enclos de ferraille, où certaines familles élèvent quelques
Dans les 5 camps de réfugiés, les tentes traditionnelles côtoient à présent des maisons en briques de sable séché.
chèvres. Des nappes phréatiques de la région permettent d’approvisionner les réfugiés mais il n’y a pas de système de canalisations. 4 citernes sur 10 rendent l’eau impropre à la consommation. Les autorités des réfugiés ont aussi réussi à mettre en place près de 31 centres de santé, 49 écoles et plusieurs centres de formation. Ces services font toutefois face à un manque criant de moyens. Par exemple, si le taux d’alphabétisation est remarquablement élevé, les écoles sont en sureffectifs. On y compte une latrine pour cent élèves. « Il y a beaucoup de sable dans les écoles, les fenêtres n’ont pas de vitres », explique Ghalia Mahfud, directrice d’une école primaire. « Et les toits sont mal isolés. Quand il pleut en hiver, l’eau coule sur les cahiers. » Même le matériel le plus basique vient parfois à manquer. « La dernière fois, le professeur n’avait plus de craie pendant plusieurs jours », raconte Salma, 11 ans.
Ouverture sur le monde et frustration Salma fait partie des 5.000 enfants qui pourront passer l’été dans une famille d’accueil en Europe. « Avec ce programme, les jeunes voient de plus en plus ce qui se passe dehors. C’est un monde d’écart », raconte Ladiba Lehcene Ahmada, mère de famille. Par la suite, une partie de la jeunesse sahraouie a l’opportunité de faire ses études supérieures à
l’étranger : en Algérie, mais aussi au Venezuela ou encore à Cuba. Entre 500 et 700 jeunes Sahraouis sont ainsi diplômés chaque année. Mais dans les camps, les perspectives professionnelles sont quasi nulles : vivoter avec un micro-commerce, décrocher un des rares postes dans une ONG, postuler dans la fonction publique (où ils reçoivent une prime et non un véritable salaire), rejoindre l’armée ou se tourner vers la contrebande (cigarettes, essence...).
500 à 700 jeunes Sahraouis sont diplômés chaque année « Qu’on fasse des études ou pas, de toute manière, on n’a pas de perspective, pas de travail », explique Fahda Bachir Mohamed, 27 ans. « On ne peut rien faire de toutes ces connaissances. » Frustrés et ne voyant toujours aucune issue au conflit, les jeunes Sahraouis perdent patience. « Ici, la colère grandit », explique Mahjub Udu, 22 ans. NOVA, partenaire d’Oxfam, est une association de jeunes récemment créée. Elle tente de promouvoir la non-violence au sein de la société sahraouie et de trouver une manière pour ces jeunes de reprendre leur vie en main.
Une place essentielle pour les femmes « Ici, l’égalité hommes-femmes est un droit qui est reconnu », explique Fatma Mahdi Hassam, présidente de l’Union nationale des femmes sahraouies (l’UNFS). Traditionnellement, les femmes ont un rôle important dans la société sahraouie. Un rôle qui n’a pas diminué dans les camps : durant la guerre, les hommes étant au front, ce sont surtout les femmes qui ont organisé ces camps. Un rôle
qu’elles ont conservé jusqu’à présent. Ce sont aussi elles qui sont les plus actives dans les programmes humanitaires. L’UNFS est ainsi un partenaire privilégié d’Oxfam (voir p10). « Le poids des traditions est encore fort », nuance cependant Fatma Mahdi Hassam. Les femmes restent ainsi peu nombreuses dans les postes à responsabilités de l’administration.
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dossier
Nourrir un camp au milieu du désert L’aide humanitaire permet aux réfugiés sahraouis de survivre depuis les années ‘70. Mais se nourrir du même panier alimentaire pendant des décennies a des conséquences néfastes sur leur santé. Oxfam essaye d’y remédier.
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e Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies distribue un panier d’aliments secs aux réfugiés, assurant le minimum nutritionnel en termes de calories (cf. encadré). « Mais essayez de vous imaginer manger les mêmes neuf aliments jour après jour pendant des décennies ? », interpelle Liesbeth Goossens, responsable de plaidoyer sur le Sahara occidental pour Oxfam. « Ça maintient en vie, mais toute une série de maladies chroniques se développent : hypertension, anémie, diabète...» (cf. autre encadré).
Des légumes, des fruits et des œufs Dans le cadre de son programme humanitaire, Oxfam complète chaque mois le panier du PAM avec 3 kg de produits frais comme des poires, des carottes ou autres fruits et légumes. Un programme financé par l’Union européenne et réalisé en collaboration avec la CroixRouge espagnole et le Croissant Rouge sahraoui.
Production locale d’œufs pour les plus vulnérables Oxfam prête une attention particulière aux personnes les plus vulnérables parmi les réfugiés. Ainsi, pour les personnes intolérantes au gluten, nombreuses parmi les Sahraouis, une distribution de farine adaptée leur permet de faire leur propre pain. En parallèle, les personnes très âgées ou handicapées reçoivent chaque mois 30 œufs, tous produits dans une ferme sahraouie. « Actuellement, on n’a pas la possibilité de travailler uniquement avec des producteurs locaux, mais c’est déjà un premier pas », explique Saara Bouhouche, Coordinatrice Humanitaire pour Oxfam.
50°C à l’ombre, pas de frigo Les fruits et les légumes, quant à eux, sont produits dans le nord de l’Algérie et acheminés sur près de 2.000 km jusqu’aux camps. Une fois arrivés, ils sont stockés dans un centre d’approvisionnement alimentaire, réhabilité et aménagé par Oxfam, qui comporte 8 chambres froides et offre un emploi
Les produits frais distribués par Oxfam sont stockés dans 8 chambres froides, gérées à 100% par les Sahraouis.
stable à 25 personnes. « Ce centre est géré à 100% par les Sahraouis », explique Djawad Boukheddami, responsable du projet. Mais une fois les produits distribués aux familles, elles doivent les conserver pendant 15 jours, avant la prochaine distribution. Or, peu d’entre elles disposent d’un réfrigérateur et les températures peuvent dépasser les 50°C. « En été, les légumes tiennent 3 jours », explique Muljher Naggi, 56 ans. « On doit se dépêcher de tout consommer avant qu’ils ne se gâtent. Du coup, il y a beaucoup de jours où on ne consomme aucun produit frais. » Oxfam a donc lancé un projet pilote basé sur une technique adaptée aux pays chauds, le ‘zeer’, sorte de frigo artisanal à base de sable mouillé et de pots en argile, dont une partie a été fabriquée par un atelier de céramique dans les camps.
Mieux assimiler les nutriments « Vu le peu de nourriture qu’on a, il faut la conserver et l’utiliser de façon efficace », explique Aichatu Wadadi, nutritionniste. Dans le cadre d’une collaboration entre l’Union des Femmes sahraouies et Oxfam, Aichatu anime des séances de promotion de meilleures habitudes alimentaires : conservation et bienfaits des fruits et légumes, meilleures manières de cuisiner... Un programme complété par des émissions tv, radio, des brochures et même une permanence téléphonique.
Le panier sec que reçoivent les réfugiés sahraouis Depuis le début de son intervention en 1986, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) distribue quasiment le même panier de produits secs chaque mois aux réfugiés (photo). Il est composé en temps normal de 9 produits : huile, sucre, lentilles, riz, soja, blé, farine, haricots et pois chiches. Depuis janvier 2015, ces deux derniers produits ont été supprimés, faute de budget.
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Oxfam organise aussi des sessions de sensibilisation à destination des écoliers. « Nos enfants ont peu de jouets. Ce type d’activité, c’est le paradis pour eux : une opportunité de jouer et d’apprendre », raconte Nuwara Mohammed Mbarek, éducatrice. « Au début de la séance, nous montrons pourquoi il est important de manger des légumes et des fruits. Parfois, la première étape, c’est de leur faire découvrir des légumes qu’ils n’ont pas l’habitude de voir dans les camps. »
Des arbres dans le désert Quasiment aucun fruit ou légume n’est cultivé localement. En cause : le climat extrêmement hostile mais aussi l’absence de tradition agricole chez ce peuple d’éleveurs. Malgré le contexte contraignant, il est néanmoins important que la population locale puisse prendre sa vie en main dans la mesure du possible. C’est pourquoi Oxfam a lancé un projet pilote de production locale de produits frais (carottes, betteraves) ainsi que de Moringa, un arbre aux propriétés nutritionnelles exceptionnelles, adapté au désert. « A la base, je pensais que ce projet n’allait pas marcher », avoue Fatma M. Bachir, qui a participé au projet. « Avec les températures extrêmes, le vent, le sable... Mais aujourd’hui, un arbre est bel et bien sorti de la terre ! Ses feuilles permettent de lutter contre l’anémie dont beaucoup de gens souffrent ici. »
La durée prolongée de la crise a de graves conséquences sur la santé des réfugiés. Selon une enquête du PAM, 41% des ménages n’ont pas une alimentation acceptable. 60% des femmes souffrent d’anémie et 7,6% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigüe. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, 25 à 30% des enfants dans les camps sont en déficit de croissance.
dossier
S’attaquer au statu quo en relayant les voix des réfugiés Face à l’absence d’un compromis entre les parties au conflit et au peu d’action de la communauté internationale, Oxfam travaille à créer un contexte propice à la résolution de la crise. Un travail de plaidoyer complémentaire à l’aide humanitaire.
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a responsabilité première d’arriver à une solution au conflit revient aux parties directement concernées, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario (cf. page 8). Mais devant l’incapacité des deux parties à trouver une solution, les cartes se retrouvent entre les mains de la communauté internationale, notamment des Nations Unies et des membres de son Conseil de sécurité. Ces acteurs doivent travailler à créer les conditions propices à la recherche d’une solution au conflit. Ils doivent pousser les parties au conflit à faire évoluer leurs positions, pour l’instant inconciliables.
Faire plus que de l’humanitaire Dans les faits, Oxfam s’inquiète de voir la communauté internationale se contenter du statu quo. Apporter de l’aide humanitaire (cf. page 10) ne suffit pas : présent dans la région du Maghreb, en relation avec les Sahraouis depuis le début de la crise, Oxfam a aussi la possibilité d’œuvrer à créer un contexte propice à la résolution du conflit. La crise que vivent les Sahraouis étant une crise oubliée, la première étape est d’en parler avec les diplomates des différents pays ayant leur mot à dire dans cette crise, et de leur expliquer l’impact humanitaire de ce statu quo. « On essaye de mobiliser les états : parfois les diplomates oublient qu’il y a des gens, des vies et des espoirs qui se cachent derrière les rapports et les résolutions », explique Liesbeth Goossens, chargée de plaidoyer humanitaire pour Oxfam (photo). Quand Oxfam vient à leur rencontre, les diplomates n’ont parfois jamais entendu parler de cette crise. « Un jour, l’un d’entre eux m’a avoué avoir regardé
de quoi il s’agissait sur Google avant notre réunion », raconte Liesbeth Goossens.
Ban Ki Moon va se rendre dans les camps Prise de contact, échanges sur l’évolution de la situation, attente que le processus décisionnel suive son cours… Des années de travail sont nécessaires pour créer un nouvel élan diplomatique qui brise enfin le statu quo. « Après deux ans de contacts, certains diplomates sont venus dans les camps se rendre compte de la réalité. C’était déjà une petite victoire. Ces visites ont aussi une grande importance symbolique pour les réfugiés », insiste Liesbeth Goossens. Autre avancée : la dernière résolution de l’ONU sur le Sahara occidental demandait expressément de « s’assurer que les besoins humanitaires des réfugiés soient dûment pris en compte ». Et son secrétaire général, Ban Ki Moon, s’est engagé à se rendre dans les camps d’ici à la fin de l’année.
Des réfugiés en dialogue avec des diplomates Déterminée à faire entendre à tout prix la voix des Sahraouis, Oxfam a également amené deux jeunes sahraouis à New York en avril dernier, pour qu’ils y rencontrent les représentants de pas moins de 15 pays et de 4 départements de l’ONU.
Réussir à transmettre un message fort Père d’un fils de 6 mois, Ahmed Aam Mohamed Salem, 35 ans, travaille pour une ONG internationale. Abida Mohammed Buzeid, 28 ans, est présidente d’une organisation de jeunes, NOVA, qui cherche à mobiliser les Sahraouis en leur montrant qu’il y a des façons constructives et non-violentes pour tenter de sortir de cette crise de longue durée. Bien qu’un peu stressés au préalable, ils ont réussi à parler de manière passionnée de leur vie, et de
leurs frustrations. Une lourde tâche que de porter les espoirs de tout un peuple, plein d’enthousiasme à l’idée de cette visite. « Lorsque j’ai dit à ma sœur que j’allais rencontrer des diplomates, elle m’a dit que je devrais leur demander s’ils pensent que cela prendra encore beaucoup de temps [avant que nous puissions retourner sur nos terres] », raconte Abida (photo ci-contre). « Elle veut savoir si ça vaut la peine qu’elle fasse l’effort d’installer une cuisine dans sa maison actuelle (rire). » Ils ont réussi à transmettre un message fort : les hommes et les femmes des camps n’en peuvent plus de ce statu quo. « Vous ne pouvez pas imaginer l’espoir que nous plaçons dans la communauté internationale pour remédier à notre situation », explique ainsi Ahmed Aam (photo), « dans chaque foyer les mêmes questions se posent au quotidien : ‘Quand allonsnous rentrer chez nous? Quand cesserons-nous d’être des réfugiés?’ ». Les diplomates, étonnés par leur espagnol parfait et captivés par leurs témoignages, sont entrés en véritable dialogue avec eux, n’hésitant pas à leur poser des questions concrètes sur leur quotidien : comment ils se procurent de l’eau par exemple. Un échange enrichissant aussi pour Abida et Ahmed, qui en ont profité pour exposer leurs propres idées sur la manière d’avancer dans ce conflit.
Une newsletter en direct des camps Envie d’en savoir plus sur la crise des réfugiés sahraouis et de découvrir les espoirs et la vie quotidienne de 3 réfugiés, Bulahi, Salma et Galuha ? Abonnez-vous à la newsletter trimestrielle « La voix du désert », en envoyant un mail à bch@oxfamsol.be.
40 visages pour 40 ans de crise Hassan, Dalia, Mahmoud, Munina et 36 autres, sont âgés de 1 à 40 ans. En cette année des 40 ans de crise sahraouie, ils ont prêté leur visage à une exposition (cf. image ci-contre) qui tente de lever le voile sur toute une génération de Sahraouis qui n’ont jamais rien connu d’autre qu’une vie de réfugiés. Rendez-vous en décembre 2015 à Bruxelles pour cette exposition hors du commun, organisée avec le soutien de la Commission européenne. Plus d’infos suivront sur www.oxfamsol.be.
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regards du sud
© Tineke D’haese
Quand les hommes et les femmes travaillent ensemble au champ, la différence est clairement visible : les femmes sont sans cesse courbées parce que leur houe a un manche plus court.
23 centimètres de progrès Toute personne qui a un jardin le sait : ce sont les bons outils qui font la différence entre un dur labeur et un travail agréable. Et c’est la même chose au Mozambique.
Q
uand vous vivez et grandissez dans un village du district de Chiure, au Mozambique, vous utilisez les éléments disponibles dans votre environnement. Le toit de votre cabane est fabriqué avec de robustes herbes trouvées dans les environs. Vos maigres revenus sont issus de l’agriculture ou du brassage d’une bière à base de farine de maïs et de sucre. Quant à votre nourriture, elle vient principalement de votre machamba, votre petit champ de fruits et légumes. Inutile de souligner l’importance de ces champs dans un pays où 54,7 % de la population vit en dessous
du seuil de pauvreté. Si vous cherchez machamba sur Youtube, vous tomberez d’emblée sur une vidéo touchante d’une classe d’enfants mozambicains qui résument joliment la situation en chantant : « Non machamba / vamos Trabalhar / e vamos proteger / comida para comer ». Traduction : « Nous allons travailler sur la machamba et protéger la nourriture que nous mangerons ».
De meilleurs outils = une meilleure nourriture En 2013 et 2014, 14 agricultrices issues de 4 villages du district de Chiure ont participé à un projet lancé par Oxfam en collaboration avec deux organisations paysannes locales. L’objectif : aider ces femmes à obtenir de meilleurs outils pour augmenter leur productivité et mettre plus de nourriture sur la table. La plupart de ces femmes n’avaient ja-
81% de la population active du Mozambique travaille dans l’agriculture.
12 globo • SEPTEMBRE 2015
mais quitté leur village. 10 d’entre-elles n’avaient jamais été dans un magasin. Et 13 d’entre elles étaient analphabètes.
Saminha Jahali utilise une houe sur sa machamba à Katapua « Je ne suis pas allée à l’école », explique Saminha Jahali (57 ans) de Katapua, « parce que je suis née pendant la guerre. Mon père était dans l’armée, ma mère était agricultrice. Nos parents nous ont envoyés à la machamba. J’étais heureuse. Mes parents ne s’emportaient jamais contre moi. Je me souviens que mon père me prenait souvent sur ses genoux. »
Répartition des rôles Pour assurer la réussite du projet à Chiure, il était important de laisser les
Les femmes travaillent généralement avec l’ancienne houe usée des hommes ou de leur mère.
agricultrices décider elles-mêmes si elles avaient envie de changement et de quelle manière elles souhaitaient le mettre en place. Des organisations avaient en effet déjà tenté d’introduire des outils plus efficaces dans leur communauté, mais en vain. Et ce notamment en raison de l’approche adoptée : peu d’attention avait été accordée aux coutumes locales et à la répartition traditionnelle des rôles entre les hommes et les femmes. Dans les quatre villages en question, les rôles sont en effet strictement répartis. Les hommes prennent en charge les tâches qui semblent plus importantes et plus lourdes et exigent davantage d’intelligence et de meilleurs équipements. Ils abattent par exemple des arbres pour défricher les terres pour la machamba. Ils sont responsables de la récolte, qui est vendue au marché et rapporte de l’argent.
90% de la nourriture en Afrique est produite par les femmes.
regards du sud
Texte : Lieve Van den Bulck
Concevoir de nouvelles houes En collaboration avec Oxfam, deux organisations d’agriculteurs, UDACC et UPC-CD, ont mis sur pied un projet visant à concevoir de nouvelles houes.
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QUI ? L’UDACC (organisation paysanne du district de Chiure) et l’UPC-CD (organisation paysanne de la province de Cabo Delgado) QUOI ?
Ces deux partenaires d’Oxfam créent des coopératives d’agriculteurs et leur viennent en aide. Ils donnent aux agriculteurs des formations sur la gestion du budget, les différences culturelles entre les hommes et les femmes et des questions techniques telles que l’outillage.
Les agricultrices ont finalement pu présenter leur prototype de houe. Les forgerons se sont mis au travail en tenant compte de leurs exigences.
Mozambique
Les femmes préparent le champ pour les semailles et les plantations, elles sèment, désherbent et récoltent. « Je me sers de ma houe pour effectuer ces tâches », raconte Saminha. « Et pour transporter des choses (accrochées sur le manche, ndlr) de la machamba à la maison. » Les missions confiées aux femmes sont considérées comme insignifiantes, leurs tâches sont répétitives et ne nécessitent en apparence que peu de force ou d’intelligence. Les femmes sont responsables du champ où sont cultivés les légumes qui sont consommés à la maison. « La principale cause de ces différences est la relation de pouvoir traditionnelle entre hommes et femmes », explique la directrice du projet Joana Ou Chim. « La femme a une position subordonnée et doit obéir à son mari. Ces différences sont clairement visibles lorsqu’agriculteurs et agricultrices travaillent au champ. Les femmes sont sans cesse courbées car leur houe a un manche plus court, tandis que les hommes se tiennent debout. »
Court versus long Petit cours de jardinage pour les nuls : une houe est un outil constitué d’un manche en bois et d’une lame tranchante. Avec une houe, on peut retourner la terre et ôter les mauvaises herbes à la racine. La lame permet aussi de faire des sillons dans le sol pour y semer des graines. Il s’agit donc d’un merveilleux outil de jardinage multifonctionnel. Saminha donne des explications sur sa houe : « Le manche est court et courbé, tandis que celui de la houe de mon mari et de mon fils est droit. Les hommes doivent beaucoup moins se pencher que les femmes, ils ont plus de force. On voit que les femmes vieillissent plus vite. » La petite longueur du manche de la houe des femmes est déterminée par la tradition. Elle est même considérée comme un signe de respect envers son mari. Il n’est jamais facile - et pas toujours nécessaire - de changer des traditions
Au Mozambique, les femmes apprennent par leur mère comment manier la houe et transmettent ce savoir-faire à leurs filles.
TANZANIE
Après avoir été une MALAWI colonie portugaise Chiure ZAMBIA pendant plusieurs siècles, le Mozambique MOZAMBIQUE est devenu une ZIMBABWE république indépendante MADAGASCAR en 1975. Le pays a une BOTSWANA superficie de 799.380 km2 et fait donc 26 fois AFRIQUE DU SUD la taille de la Belgique. Sur 25.3 millions d’habitants, 54.7% vivent en dessous du seuil de pauvreté. En parallèle, une partie des habitants tirent profit du commerce et de l’exploitation minière. Mais le produit de ces activités ne profite pas à tous les Mozambicains.
© OXFAM
ans la pratique, ce projet a commencé par des entretiens avec les femmes, leurs maris et les forgerons qui fabriquent les houes. Les forgerons ont eu l’occasion d’améliorer leurs compétences. Les femmes et les hommes ont pu discuter des différences entre leurs outils respectifs.
soutien aux agriculteurs de Chiure
« Les hommes ont admis que les houes des femmes n’étaient pas très adaptées à leur travail », explique la responsable du projet Joana Ou Chim. « Ils ont également reconnu que les femmes devraient avoir un accès et un contrôle sur leurs outils égal à celui des hommes. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’attitude des hommes va changer du jour au lendemain. Il y a encore du pain sur la planche. »
qui existent depuis très longtemps. Mais les femmes souffrent d’inconvénients majeurs dans leur travail au champ. Certaines sortes de houes sont trop lourdes, d’autres sont trop petites, et la lame de la houe est souvent usée. Essayez donc de travailler la terre pendant une journée entière avec des outils trop petits, pas assez aiguisés et trop lourds. Jour après jour, année après année. Le plus grand risque est - bien sûr - l’usure physique: maux de dos, douleurs dans les bras, fatigue.
Le plus grand changement que voulaient les femmes concernait le manche. « Les nouvelles houes ont un long manche : ça réduit la douleur », selon une participante. Avant le projet, le manche mesurait environ 57 cm mais les femmes ont demandé de passer à 80 cm. Les femmes ont également voulu modifier la longueur de la lame, passant de 15 à 20 cm, pour pouvoir travailler un plus grand lopin de terre.
« Je n’ai jamais pensé à utiliser une autre sorte de houe que la mienne », raconte Saminha. « Parce que je n’en ai jamais vue d’autre. Vous ne pouvez pas songer à quelque chose que vous ne connaissez pas. » Le projet a aidé les femmes à concevoir elles-mêmes leur houe idéale. Elles ont déterminé la longueur du manche et ont choisi le type de bois avec lequel elles préféraient travailler. Des entretiens ont également été menés avec les hommes afin qu’ils prennent conscience des différences et des difficultés qu’elles rencontraient.
Le résultat pour les 14 femmes ? Elles ont confirmé à l’unanimité que leurs douleurs pendant le travail avaient fortement diminué. La nouvelle houe leur permet aussi de travailler plus vite. Même la répartition des rôles a changé. Les femmes ont compris qu’elles pouvaient changer les choses. « Le projet a apporté du changement », constate une femme. « Avant, les femmes ne recevaient aucune opportunité, elles ne pouvaient pas garder l’argent ou aller au marché. Maintenant, c’est possible dans certaines familles. »
Moins de douleurs
23 cm en plus
799.380 km2
est la longueur ajoutée au manche de la houe dans le nouveau design élaboré par les femmes de Chiure.
est la superficie du Mozambique. Le pays est donc 26 fois plus grand que la Belgique.
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Bénévole à l’honneur
Larissa Khatchukaeva (49 ans) a le cœur sur la main et elle n’aime pas se tourner les pouces. Deux bonnes raisons pour devenir bénévole dans un magasin de seconde main Oxfam à Liège.
rsonnes aiment bien ue client ! Certaines pe aq ch ns so ais nn co s « Nou très malade… Alors je n mari, une autre a été so rdu pe a te en cli e Un sin ressemble bavarder. r fait plaisir. Notre maga leu Ça . va ça t en mm co leur demande ille. » parfois à une grande fam
« J’ai 6 en fants, don t 4 vivent à la maiso encore n. Mais ce sont des a sont asse dos, ils z grands p our se déb Ils n’ont p ro uiller. lus besoin de leur ma la maison m an à (rire). »
« Je suis moi-m ême réfugiée, je viens donc volontiers en aide aux person nes en difficul En Tchétchéni té. e, c’était la gu erre. Nous n’av ni eau, ni élec ions tricité, ni nour riture. Alors qu on reçoit de l’a and ide de l’étrange r, c’est toucha nt. Ça redonne du courage. »
e d’un emploi, mais je « En ce moment, je suis à la recherch étchénie, j’étais n’aime pas rester chez moi. En Tch physique. Mais le travail professeur de mathématiques et de de par le contact avec dans le magasin est aussi agréable, donner cours. » les gens. Je préfère faire ça que de
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Envie, vous aussi, de devenir bénévole? Rendez-vous sur : www.oxfamsol.be/fr/benevolat
magasin « Les bénévoles de notre de et sont de tous les âges Mais nous toutes les nationalités. rmela, nous entendons bien. Ca emment une italienne, nous a réc à une r convaincus de participe mes du journée Oxfam en costu jour-là, carnaval de Venise. Ce » ri ! nous avons bien
« Depuis que je suis bénévole ici, je n’achète plus de vêtements ailleurs. Avant-hier, j’ai encore trouvé une chouette jupe et des chaussures dans le magasin, parfaitement à ma taille. »
seconde main
Où nous trouver ?
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ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, informatique CHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livres CINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique DINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique HERSTAL : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatique HUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 • me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtements LIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-17h (été : 18h), sa : 12-17h (été : 17h30) • vêtements, brocante, livres LIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au ve : 10-17h, sa : 11-16h • vêtements, brocante, livres LIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au sa : 10-17h • vêtements LIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30 (été : 18h), sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatique MONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livres NAMUR : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureau NAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatique NAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • Bookshop NIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique SERAING : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing • 04 337 29 58 • lu au ve : 9h45-16h45• vêtements
bruxelles BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 • ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocante BRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • lu : 13h-17h30, lu : 13-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 13- 18 (été lu-sa : 13-18h) • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livres, informatique BRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocante FOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 • lu au sa : 10-17h30 • vêtements, livres, brocante IXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • Bookshop IXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • ma au sa : 10-18h • informatique SCHAERBEEK : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 9-17h • vêtements, livres, brocante UCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h (été 13-18h) • Bookshop
flandre ANVERS: Lange Koepoortstraat 49, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Quellinstraat 28, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au sa : 10-18h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livres BRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22 lu au je : 14-18h, ve & sa : 10-18h • Bookshop, informatique GAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • Bookshop GAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • ma au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Vintage (vêtements) HASSELT : Dorpsstraat 21, 3500 Hasselt • 011 21 50 11 • lu au sa : 10-18h • bookshop KNOKKE-HEIST : Elizabetlaan 141, 8300 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • lu au sa : 10-12h30, 14-18h • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-Wereldwinkel LOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 05 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres OSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ROULERS : Westlaan 210, 8800 Roulers • 051 25 24 55 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique SINT-NIKLAAS : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique
© Tineke D’haese
wallonie
Lu dans une lettre retrouvée dans un livre de seconde main au Bookshop de Courtrai : « Je t’aime plus que tout ! Je suis si contente de t’avoir trouvé car tu es un garçon exceptionnel et formidable. Je ne te quitterai jamais de la vie. I ♥ you forever. »
expirés, et bien d’autres choses. » Même son de cloche du côté de Gilda Schaerlaeckens, du Bookshop de Courtrai : « Le plus chouette, ça reste évidemment les lettres écrites à la main, les notes ou les petits mots, comme cette lettre d’amour. »
« Nous retrouvons vraiment de tout dans les livres que les gens nous apportent », raconte Hélène van Campenhout, bénévole au Bookshop Oxfam de Namur. « Faire-part de décès, recettes, cartes postales, annonces de communion, photos, tickets de train et de cinéma, additions et billets de Lotto
Dans les 11 Bookshops Oxfam, vous pouvez trouver une grande offre de livres de seconde main. Qui sait, peutêtre y trouverez-vous aussi un marquepage original ?
www.oxfamsol.be/shops
La seconde main en balade Avez-vous un magasin de seconde main Oxfam près de chez vous ? Dans ce cas, il y a de fortes chances pour que vous puissiez y dénicher un beau vêtement ou un roman passionnant lors d’une fête de quartier ou d’un rassemblement d’associations. Les bénévoles des magasins de seconde main Oxfam installent souvent un stand devant le magasin lors des braderies ou des fêtes de quartier. Ils sont
aussi régulièrement présents, avec leur stand, lors de festivals locaux, foires annuelles, brocantes, fêtes Nord-Sud, salons seniors,… Ce mois-ci, vous allez par exemple pouvoir rencontrer nos bénévoles lors de Tempo Color, un festival sur le développement durable à Liège, aux Vredesfeesten de Saint-Nicolas ou encore à la fête multiculturelle d’Ostende.
Faire le tri pour la bonne cause Participez à la collecte Oxfam chez e5 et Avance Du 14 au 19 septembre, amenez vos vieux vêtements et accessoires en bon état dans un magasin e5. Pour chaque sac rempli, vous recevrez un chèque cadeau e5 de 10€. Vous recevrez aussi un bon de réduction pour un coffret de soins pour le corps, disponible dans les Magasins du monde-Oxfam. Du 7 au 13 septembre, vous pouvez aussi amener vos escarpins, baskets et sacs à mains que vous n’utilisez plus dans un magasin Avance. Pour chaque paire de chaussures, vous recevrez un
bon d’achat de 15€. Pour un sac, vous recevrez un bon de 5€. Les affaires récoltées seront alors triées et revendues à prix démocratiques dans les magasins de seconde main Oxfam. Les bénéfices serviront à financer des projets Oxfam, comme par exemple l’aide aux victimes du tremblement de terre au Népal.
www.oxfamsol.be SEPTEMBRE 2015 • globo 15
1, 2, 3 ACTION Soutenir nos projets en achetant un agenda ?
En pleine planification de la nouvelle année scolaire ? Ou bien la tête déjà plongée en 2016 ? Les nouveaux agendas de solidarité font leur rentrée !
C’est possible ! Soutenez les projets d’Oxfam
en achetant un agenda de solidarité à partir de 9,95 euros. Disponible dans votre Magasin du monde.
CLIMATe Express Le 29 novembre prochain, embarquez dans le Climate Express direction Paris pour le Sommet des Nations Unies pour le Climat. Exigez avec nous que nos dirigeants s’engagent enfin à lutter contre le changement climatique.
REJOIGNEZ NOTRE DÉLÉGATION VIA www.oxfamsol.be/fr/ ClimateExpress
les femmes unies pour
la paix La Marche mondiale des femmes commémore le centenaire de la Première Guerre mondiale et le 15e anniversaire de la Résolution 1325 de l‘ONU, sur la situation des femmes dans les conflits armés.
MARCHE POUR LA PAIX A Ypres, samedi 31 octobre à 17h
www.marchemondiale desfemmes.be
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