Globo 55 : Production, consommation : questionner nos habitudes

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TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – SEPTEMBRE 2016 – NUMÉRO 55

RENTRÉE : Voyagez en Bolivie avec votre classe > voir page 16

Dossier

PRODUCTION, CONSOMMATION

QUESTIONNER NOS HABITUDES UE : le marchandage migratoire

La milpa au Guatemala

L’Union européenne s’apprête à lier l’aide au développement au blocage des migrants.

Des techniques agricoles ancestrales pour lutter contre la faim.

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coverstory Ce plant de tomates est directement planté dans le sol dans un des « camellones », en Bolivie. C’est une technique qui garde le sol fertile, même en période de sécheresse et de changement climatique. Ces familles boliviennes font leur possible pour produire durablement, et ils ne sont pas les seuls.

sommaire 3

PêLE-MêLE

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La question

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dossier

© Mark Chilvers/OXFAM

Edito

En attendant… ma viande

I

l y a quelques semaines, j’étais assis, seul, dans ma voiture, dans la Raffelgemstraat à Alost. Il pleuvait des cordes. Je pensais aux injustices au Moyen-Orient et à toutes les choses qui ne vont pas. J’attendais une météo meilleure, mais aussi un monde meilleur. Et surtout : j’attendais ma viande. Parfois, j’ai du mal à me passer de viande. Pourtant je le sais bien, pour qu’il y ait un steak dans mon assiette, des kilos de CO2 sont rejetés dans l’atmosphère et des litres d’eau potable sont utilisés. Pour avoir de la viande, nous cultivons du soja à grande échelle, qui servira de nourriture au bétail. Et pour le cultiver, des hectares de forêts sont déboisés et les petits agriculteurs se voient confisquer leurs terres. La surconsommation de viande est l’une des causes du dysfonctionnement de notre système alimentaire mondial. Et pendant ce temps, 805 millions de gens s’endorment le ventre vide. J’essaye donc de consommer moins de viande (et de poisson). Je préfère manger un morceau de viande une fois de temps en temps plutôt qu’un par jour. Et dans ces cas-là, je peux me permettre un très bon morceau. Et pour ça, je vais chez Veeakker : ils vendent de la viande, avec une vision. De la viande de qualité, issue d’animaux élevés dans de bonnes conditions et sans l’usage excessif d’antibiotiques. Mais ce n’est pas tout : les bêtes sont élevées localement, avec une alimentation alternative et avec un moindre impact écologique. Et un poisson issu de la pêche durable, sans espèces en voie de disparition et sans gaspillage. C’est pourquoi je me rends avec plaisir une ou deux fois par an dans la Raffelgemstraat à Alost. Quand la réserve de mon congélateur est épuisée, je vais faire la file devant la camionnette de Veeakker. Pour acheter environ 12 kilos de viande tendre et savoureuse. Ce que Veeakker propose dans son étalage est un bon exemple des alternatives durables que nous mettons en lumière dans notre dossier (voir page 7 et suivantes). Il ne s’agit pas de bannir totalement les produits que nous mangeons et consommons. Mais de consommer moins et différemment, ça oui. Un kilo de viande de bœuf est aussi « non-durable » que trois heures de trajet en voiture pendant qu’à la maison, toutes les lumières sont restées allumées. Mais ce même kilo de viande de bœuf issu de l’agriculture biologique, signifie 40% de rejet de CO2 en moins et 85% de consommation d’énergie en moins. Ça fait réfléchir. Donc, on peut consommer moins de viande et différemment. Ou manger des fruits et légumes de saison, des produits locaux pour favoriser le circuit court, produire moins de déchets ou encore ce lancer dans son propre potager. Enfin, pour ce qu’il n’est pas possible d’acheter localement, autant acheter des produits équitables. Bref, de nombreuses façons de consommer de manière plus responsable et de participer à un monde sans pauvreté existent. Parce que manger et boire de manière responsable, ce n’est pas seulement bon pour notre santé et pour l’économie locale, c’est aussi une manière d’aider les petits agriculteurs et leur famille dans le monde entier. C’est ce que nous essayons de faire chez Oxfam. Vous en saurez plus en lisant notre dossier. Bon appétit ! Stefaan Declercq, Secrétaire général d’Oxfam-Solidarité

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globo • SEPTEMBRE 2016

> De l’aide au développement pour stopper les migrants : jusqu’où ira l’Union européenne ? > A Table Autrement, c’est parti ! Une vingtaine de chefs ont accueilli leurs premiers invités. > Quel bilan pour l’action d’Oxfam en 2015 ? Donateurs et bénévoles à la base du changement.

En quoi le marketing peut-il aider les mini-laiteries burkinabè ?

PRODUCTION, CONSOMMATION, QUESTIONNER NOS HABITUDES

• La transition : bâtir la société de demain • L’humain et son environnement au centre de la production • Choisir, ce n’est pas forcément renoncer • Agroécologie : quand l’alimentation rend heureux • Ils consomment de manière responsable

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REGARDS DU SUD

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BENEVOLE A L’HONNEUR

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SECONDE MAIN

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1,2,3 action !

Des paysans guatémaltèques s’associent pour reprendre le contrôle de leurs terres et de leur alimentation en remettant au goût du jour des méthodes traditionnelles respectueuses de l’environnement.

Annelies, bénévole pour la première fois aux Gentse Feesten : « Depuis que j’en ai appris plus sur les inégalités économiques, je me sens particulièrement concernée. »

C’est la rentrée ! Equipez-vous éthique et bon marché grâce aux magasins de seconde main-Oxfam !

Combattre la pauvreté dans le monde avec un ordinateur ou un sac de vêtements ? Jetez un œil à notre dernière page !

Globo

Périodique trimestriel n°55 - Troisième trimestre 2016 Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - Belgique Tel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 - www.oxfamsol.be Abonnement gratuit (ou désabonnement) par e-mail : globo@oxfamsol.be. EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION : Esther Favre-Félix,

Wouter Fransen, Nicolas Ginocchio, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche, Lieve Van den Bulck, Aurélie Vanoverschelde • COORDINATION ET RÉDACTION FINALE : Lieve Van den Bulck • ONT COLLABORÉ : Leïla Bodeux, Catherine De Bock, Audrey Demaury, Coralie Vos, Stéphane Parmentier, François-Olivier Devaux • MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée. Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité. Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction. Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifié Siège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080 Reg. n° BE-BXL-000021


Texte : Esther Favre-Félix, Julien Lepeer, Aurélie Vanoverschelde

De l’aide au développement pour stopper les migrants ? En 2015, plus d’1 million de migrants se sont retrouvés aux portes de l’Europe. La priorité de l’UE est claire : empêcher que ce scénario ne se répète en 2016. A tout prix ?

DES FRONTIERES FERMEES

Ces migrants, l'Union européenne (UE) les voit comme une menace à endiguer. Et c'est ainsi qu'elle en est arrivée à fermer les frontières de la « route des Balkans » en mai dernier, créant des situations humanitaires graves. Et qu'elle commence à renvoyer des migrants en masse vers la Turquie, suite à un accord

© Pablo Tosco/OXFAM

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lus de 60 millions de personnes réfugiées ou déplacées à travers le monde, poussées par les guerres et les violences. Des millions d’autres qui fuient la pauvreté et le changement climatique. Et une petite minorité d’entre elles qui arrivent jusqu’aux frontières européennes, ayant besoin de nourriture, d’un toit et d’un accueil humain avant tout. Or ce qu’elles rencontrent en arrivant en Europe, ce sont des camps de fortunes inhumains, des frontières fermées et des attentes désespérantes, dus à des systèmes migratoires dépassés. Pendant ce temps, mois après mois, d’autres continuent à risquer leur vie sur des parcours toujours plus dangereux, à la merci des passeurs.

La vocation première de l’aide au développement est la lutte contre la pauvreté. Elle doit être apportée en fonction des besoins et non en fonction des stratégies politiques et des intérêts de l’UE. controversé de mars dernier. L’UE et la Turquie y ont convenu que tous les nouveaux migrants irréguliers arrivant en Grèce depuis la Turquie seraient renvoyés vers la Turquie, y compris les demandeurs d’asile.

PARTENARIATS SUR-MESURE

La tendance se renforce. Ainsi, en juin

Bloqués en Grèce

Plus de 50.000 personnes sont bloquées en Grèce suite à l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie le 20 mars 2016 (cf. plus haut), dans des centres et des camps de fortune, comme à Lesbos où travaille Oxfam et où vit Faramaz,

21 ans, avec sa mère, son père et son frère. Originaires d’Afghanistan, ils vivaient depuis longtemps en Iran où ils étaient très marginalisés. Ils espèrent rejoindre le reste de leur famille en Allemagne. « Nous avons vendu tout ce que nous avions pour payer des passeurs. Nous avons marché 2 jours dans la neige jusqu’en Turquie, puis 20 autres jours jusqu’à la côte. Dans le camp, j’essaie de m’occuper et de donner des coups de main. Je coupe les cheveux bénévolement 3 jours par semaine. J’espère que nous pourrons aller en Allemagne et reformer la famille que nous étions. »

dernier, la Commission européenne a présenté un nouveau cadre pour sa politique migratoire extérieure, basé sur des partenariats entre l’UE et les états d’origine ou de transit des migrants, comme le Mali, le Sénégal, l'Ethiopie ou encore le Liban. Le concept ? Créer des partenariats sur-mesure avec chacun de ces pays, contenant un mélange d’incitants positifs et négatifs, pour les pousser à collaborer avec l’UE dans la gestion des flux migratoires, notamment via le renforcement de leurs frontières. Parmi ces incitants : l’aide au développement, qui devient un instrument de marchandage. Les pays qui collaborent bien avec l’UE verront une augmentation de l’aide européenne au développement qui leur est allouée, et les pays réfractaires une diminution de celle-ci.

UNE TENDANCE INQUIETANTE L'aide au développement, dont la vocation première est la lutte contre la pauvreté, se retrouve ainsi instrumentalisée. Elle est censée être apportée en fonction des besoins et non pas en fonction des stratégies politiques et des intérêts de l’UE. Selon ce nouveau cadre, l’aide au

développement se focaliserait sur les pays d'origine et de transit des migrants, au détriment d’autres pays peu concernés par les flux migratoires vers l’UE. De plus, l’argent attribué à ces pays aurait comme objectif premier de stopper la migration et non d’améliorer les conditions de vie des gens sur le long terme. Autre volet inquiétant : la situation des droits de l'Homme dans certains des pays concernés par ces partenariats. Des migrants seront-ils renvoyés dans des pays où la situation n’est pas conforme au respect des droits de l’Homme ? L’UE est-elle prête à coopérer avec des pays qui sont sur sa liste noire en ce qui concerne les droits de l’Homme, comme le Soudan, pour stopper à tout prix les migrants ? La politique migratoire européenne doit bien être réformée et repensée. Mais ces changements devraient se focaliser avant tout sur la nécessité d'apporter de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin, quels qu'ils soient, et de traiter tous ceux qui arrivent aux frontières de l'Europe humainement et individuellement, en respectant les droits de l’Homme et le droit international.

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19 septembre 2016

20 septembre 2016

Nombre de demandes d’asile déposées dans un pays de l’UE en 2015, surtout de la part d’Afghans, de Syriens ou d’Irakiens.

Sommet de l’Onu sur les réfugiés et les migrants, pour une approche plus humaine et mieux coordonnée.

Sommet parallèle organisé par Barack Obama appelant les gouvernements à s’engager concrètement pour les réfugiés.

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Ils sont passés A Table Autrement ON REMET ÇA ? Une vingtaine de chefs Les ingrédients d’une table d’hôtes ont accueilli leurs réussie ? De la convivialité et premiers invités. Bilan de la bonne humeur ! « Nous de ces premières tables recommencerions sans hésiter, c’était d’hôtes au profit d’Oxfam. une soirée très agréable et tous les

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es hôtes ravis et des invités repus, les premiers échos des tables d’hôtes organisées par Oxfam sont enthousiastes. Fin juin, à Herstal, trois collaboratrices d’Oxfam ont uni leurs forces et ont entrepris une table « diablement belge », quoi de mieux en plein Euro de football ?!

LES CAPRICES DU FOUR

Neuf adultes et deux enfants ont décidé d’embarquer pour l’aventure. Pour pouvoir accueillir tout ce petit monde, elles ont ouvert les portes de la cuisine du magasin Oxfam d’Herstal. Malgré des petits soucis techniques, comme par exemple un four un peu capricieux ou encore un manque d’eau chaude pour la vaisselle, les trois collègues se sont débrouillées avec brio !

participants sont rentrés chez eux ravis ! », s’enthousiasme Minou. A Herstal, en tout cas, la table d’hôtes a plu puisque des personnes ont déjà proposé de prêter des locaux pour réitérer l’expérience. Et comme nous le dit Minou (photo), « en plus d’une bonne soirée, nous avons participé à un projet d’Oxfam puisque l’argent récolté a été versé au profit de la laiterie du Burkina Faso ». Au total Minou et les autres convives ont récolté pas moins de 235 euros. Tout ça, en partageant de bons petits plats. Vous aussi, passez A Table Autrement ! Inscrivez-vous : www.oxfamsol.be/atableautrement

en juin

Partager un moment convivial autour d’un bon repas, tout en soutenant les projets, c’est ça, passer A Table Autrement.

Sortie d’une usine de textile à Phnom Penh au Cambodge. 75% des femmes asiatiques travaillent dans le secteur informel.

Asie : une croissance équitable ? Ces dernières décennies, l’Asie a connu une forte croissance, mais aussi une augmentation des inégalités, notamment de genre.

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ien que les femmes apportent beaucoup à l’économie asiatique, elles en retirent ellesmêmes peu de bénéfices. A tâche égale, elles gagnent 70 à 90% de ce que gagnent les hommes, mais elles continuent malheureusement à occuper les emplois les moins bien payés et les plus précaires. 75% d’entre elles travaillent ainsi dans l’économie informelle, sans congés maladie ou maternité, ou dans l’industrie manufacturière, synonyme d’heures de travail à rallonge, de harcèlement sexuel et de normes de sécurité insuffisantes. « Il y a eu un incendie dans l’usine », témoigne Ei Yin Lu, ouvrière birmane « On nous criait d’éteindre l’interrupteur

mais on ne savait pas comment faire. Nous n’avions reçu aucune information sur la sécurité. » Elles payent aussi le poids des traditions, ce qui fait qu’elles sont souvent exclues des négociations syndicales et qu’elles se chargent de 70% du travail non-rémunéré : cuisine, ménage, soins aux enfants, collecte de l’eau… Ces corvées créent une « pauvreté de temps », qui limite les choix de vie de ces femmes. Certains pays, comme le Cambodge, se sont engagés contre la discrimination de genre à l’embauche. D’autres tels que les Philippines déclarent qu’à travail égal, le salaire doit être égal. Mais il reste un grand fossé entre ces engagements et la réalité. Une première étape serait d’instaurer un salaire minium décent, pour tous, couplé d’un régime fiscal équitable pour financer des services publics comme les gardes d’enfants ou l’accès à l’eau.

Les corvées créent une « pauvreté de temps »

Les petits déjeuners Oxfam sont de retour Rendez-vous les 7 et 8 octobre prochains pour savourer de délicieux produits équitables.

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xfam-Magasins du monde vous donne rendez-vous le week-end du 8 et 9 octobre pour partager un délicieux petit déjeuner en toute convivialité. C’est l’occasion idéale de venir déguster d’excellents produits équitables, bio, de Belgique ou

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d’ailleurs et de découvrir une organisation engagée.

25 ANS DE PETITS DEJEUNERS

2016 est une année très importante pour Oxfam-Magasins du monde puisqu’elle fête ses 40 ans et surtout, sa 25ème édition de petits déjeuners. Les petits déjeuners sont devenus, en 25 ans, l’événement incoutournable et convivial du commerce équitable. Que vous y veniez en famille ou entre amis, c’est toujours l’occasion de soutenir

une bonne cause et de se rappeller qu’une autre forme de commerce est possible, celle qui place l’homme et la nature au centre de ses préoccupations.

CONSOMMER AUTREMENT ? C’EST POSSIBLE !

Cette année, Oxfam-Magasins du monde met l’accent sur les alternatives qui existent dans le secteur de l’alimentation, au travers de sa campagne « cultivons les alternatives ». Venir prendre un petit déjeuner avec

nous, c’est aussi l’occasion de venir découvrir ces alternatives alimentaires qui commencent à naître un peu partout en Belgique et relever le défi de la consommation différente ! Plus de 200 petits déjeuners sont organisés partout en Wallonie et à Bruxelles. En 2015, 35.000 personnes étaient de la partie pour profiter d’un savoureux petit déjeuner. N’hésitez plus et trouvez celui qui aura lieu près de chez vous : www.petitsdejeunersoxfam.be


Une société palestinienne coupée en deux

RD Congo : agir pour l’histoire Il y a 10 ans, Joseph Kabila devenait le premier président élu par un scrutin démocratique, générant un certain espoir au sein de la population. Cinq ans plus tard, de nouvelles élections, très controversées cette fois, le confirmaient au pouvoir et replongeaient le pays dans la désillusion.

Gaza, Cisjordanie, Jérusalem-Est... Des enclaves ou un état viable sur le long terme?

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FAMILLES BRISEES, SOCIETE DIVISEE

Actuellement, les déplacements entre Gaza et la Cisjordanie ne peuvent être autorisés que pour des raisons médicales graves ou familiales

UNE NOUVELLE PAGE © Anas Al Baba/OXFAM

ans un autre pays, Einas Nofal, jeune athlète palestinienne de 15 ans (photo) vivant à Gaza, serait peut-être vue comme un espoir olympique. « J’ai du potentiel, je pourrais devenir une coureuse professionnelle et participer à des compétitions régionales et internationales. J’espère pouvoir continuer à développer mes talents. J’ai déjà été invitée à participer à une compétition hors de Gaza, mais les autorités israéliennes ont refusé mon permis. » Le blocus de Gaza n’est qu’un exemple des nombreuses restrictions israéliennes qui séparent et fragmentent peu à peu le territoire palestinien occupé depuis les années ‘90 : restrictions des mouvements de biens et de personnes entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, mur de séparation qui empiète sur la Cisjordanie, innombrables check points qui limitent les trajets à l’intérieur de la Cisjordanie ou vers Jérusalem-Est... Si le gouvernement israélien tente de justifier ces mesures par des impératifs sécuritaires, nombre de ces restrictions impactent de manière disproportionnée la vie des civils et constituent des violations du droit international humanitaire.

Einas Nofal rêve d’une carrière d’athlète professionnelle. Difficile quand on ne peut pas sortir de Gaza. exceptionnelles (mariage, décès…), ou pour certains travailleurs triés sur le volet. En plus de cela, un véritable processus de réunification familiale est quasiment impossible pour les familles séparées entre la Cisjordanie et Gaza. Pendant ce temps, les vies des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie sont de plus en plus différentes.

LE ROLE DE L’AIDE HUMANITAIRE En matière d’échanges commerciaux, les restrictions israéliennes limitent fortement le transfert de marchandises entre Gaza et la Cisjordanie, alimentant une économie palestinienne à double vitesse. Le blocus a causé la fermeture de 90% des usines de Gaza et a généré le taux de chômage le plus élevé au monde, inversant ainsi le processus de développement économique à Gaza.

Aujourd’hui, 80% des Palestiniens de Gaza dépendent de l’aide humanitaire pour survivre. L’aide d’urgence pour des projets humanitaires à court terme ne peut en revanche subvenir aux besoins des Palestiniens de Gaza sur le long terme. Les pays donateurs devraient investir dans des projets de développement durable à Gaza ainsi que des programmes qui soutiennent les échanges économiques, sociaux, politiques et culturels entre Gaza et la Cisjordanie. Et en parallèle, ces pays doivent surtout faire du plaidoyer politique pour mettre fin à la politique israélienne de séparation entre Gaza et la Cisjordanie. Ces états peuvent et doivent mettre la pression sur le gouvernement israélien afin de lever le blocus, seule option pour garantir la viabilité d’un futur État palestinien.

Le prochain scrutin devrait avoir lieu le 27 novembre 2016 et selon la constitution, Joseph Kabila n’a plus le droit de se représenter mais l’accumulation de retards dans le processus électoral fait craindre un report des élections et un maintien du président au pouvoir. Néanmoins, la jeunesse congolaise se mobilise pour écrire une nouvelle page de l’histoire du pays. Avec le soutien d’Oxfam notamment, Pax Christi Vlaanderen et Broederlijke Delen se mobilisent pour appuyer ces mouvements progressistes.

VOTRE VOIX COMPTE Lors de la semaine de la Paix, du 21 septembre au 2 octobre, ces organisations appellent les citoyens belges à faire entendre leur voix. Comment ? En affichant votre solidarité sur les réseaux sociaux ou en organisant une vente de gâteaux pour récolter des dons. Envie de soutenir la démocratie en RD Congo ? www.vredesweek.be

Vous avez permis tout ça (et bien plus) en 2015 Pour les victimes du séisme au Népal ou pour le climat, nous avons fait la différence en 2015.

O

xfam publie son rapport annuel 2015. L’occasion de faire le point sur les dépenses et les recettes mais aussi de revenir sur nos actions concrètes à travers le monde. Voici quelques exemples de ce que nous avons accompli tous ensemble cette année. Grâce à vos dons, grâce à votre soutien, grâce à votre implication en tant que bénévole ou encore grâce à vos signatures, ensemble, nous faisons la différence. En savoir plus oxfamsol.be/publications

AU MALI

8 points d'eau ont été réhabilités, ce qui a permis à plus de ménages d’en bénéficier.

750

55.000

GRÂCE À

PERSONNES ont contribué chaque mois à financer nos projets à travers le monde.

5.562 donateurs, l’aide

d’urgence pour le Népal a sauvé des vies après le séisme.

8.461MAILS ont été

envoyés au gouvernement fédéral afin qu’il prenne des mesures pour lutter contre le changement climatique.

1.836

Nous avons pu compter sur bénévoles, aussi bien dans nos magasins de seconde main que dans le cadre d’événements plus ponctuels, comme les festivals ou encore Oxfam Trailwalker. SEPTEMBRE 2016 • globo

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LA QUESTION

En quoi le marketing peut-il aider les mini-laiteries burkinabè ?

Lait européen = alléchant

Un label pour le lait local

Au Burkina Faso, beaucoup de personnes achètent du lait en poudre importé qui est moins cher que le lait local. Cela

Un emballage avec le label Fairefaso de l’UMPL-B (partenaire d’Oxfam) ? Cela signifie que le lait est produit par des

empêche les productrices et les producteurs de lait burkinabè de vendre leur lait frais et donc d’en tirer des revenus. Le lait européen bénéficie aussi d’un packaging beaucoup plus attractif.

productrices et producteurs burkinabè et qu’il peut se conserver longtemps. Au Burkina Faso, les conditions de conservation sont cruciales car le lait peut rapidement tourner.

Une dégustation à la foire du lait Le lait burkinabè est également très bon. L’UMPL-B, partenaire d’Oxfam, soutient les mini-laiteries du Burkina Faso afin de séduire les amateurs de lait du pays. A Ouagadougou par exemple, une foire du lait est organisée tous les ans. L’occasion de goûter le lait, les yaourts et d’autres produits frais locaux .

Une Envie question de donner sur Oxfam vous brûle vos vêtements lesau lèvres ? profit d’Oxfam? 6

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N’attendez pas : posez question à GLOBO, rue des ⇒ Apportez vosvotre vêtements dans un magasin deQuatre-Vents seconde main60, 1080Oxfam Bruxelles un mail à globo@oxfamsol.be (voirou p. envoyez 15) Il est⇒possible que votre question nedans soit pas reprise paràmanque de place. Déposez vos vêtements un conteneur vêtements d’Oxfam


Vous pensez que ce ne sont que des clichés ? Pourtant, consommer et produire, ça peut se faire différemment. Des milliers de gens ont déjà lancé le mouvement.

Dossier

PRODUCTION, CONSOMMATION

QUESTIONNER NOS HABITUDES Saviez-vous qu’en tant que citoyen, rien ne vous oblige à suivre le modèle de consommation conventionnel ? Vous pouvez découvrir et créer des alternatives, à chaque étape de ce système, et ainsi progressivement transformer notre manière de consommer et la rendre plus durable et plus juste. Toutes ces alternatives sont complémentaires et appartiennent à une même famille, dans laquelle la solidarité internationale doit garder une place importante.

Table des matières : • La transition : bâtir la société de demain • L’humain et son environnement au centre de la production • Choisir, ce n’est pas forcément renoncer ? • Agro-écologie : quand manger nous rend heureux • Ils consomment de manière responsable

Textes : Lieve Van den Bulck et Nicolas Ginocchio - Photos : Tineke D’haese/Oxfam Ont collaboré : Coralie Vos, Stéphane Parmentier, Emma Krug, Julien Ureel, Tineke Schatteman et François-Olivier Devaux.

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Dossier

La transition : bâtir la société de demain Dans un contexte économique, social et environnemental plutôt inquiétant, le mouvement de la transition tente de rassembler les citoyens afin de lancer des initiatives novatrices leur permettant de bâtir la société de demain.

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Qu’est-ce que le « Réseau Transition » ?

François-Olivier Devaux : « Le réseau regroupe toutes les initiatives de transition au niveau belge francophone (en Flandre, un réseau est en construction). Il existe depuis 2012 et apporte un soutien aux initiatives citoyennes via l’organisation de formations et la mise à disposition d’outils partagés. Il existe environ 120 initiatives en Belgique, celles-ci font partie d’un rassemblement plus large, au niveau mondial, le Transition Network. Il s’agit d’un mouvement citoyen global présent dans une cinquantaine de pays et comptant plus de 3.000 initiatives. »

Que se cache-t-il derrière le concept de « transition » ?

« Il s’agit d’un concept très à la mode et qui englobe énormément d’aspects de notre vie quotidienne. La transition part avant tout d’un questionnement personnel et collectif sur notre relation au monde, à la consommation et aux autres. Le mouvement de la transition fut lancé en 2006, en Grande-Bretagne. Il tient à démontrer qu’un futur plus durable est possible lorsque l’on se met à travailler ensemble et à rêver son avenir de manière collective. Ce mouvement est constitué de citoyens ayant pris conscience qu’eux-mêmes peuvent agir afin de faire face aux différentes crises actuelles. »

Comment se créent ces initiatives ?

« Tout part de citoyens se regroupant autour d’un projet. Les initiatives démarrent par une première activité appelée « soirée de transition » (projection, débat,…) durant laquelle chacun peut partager son expérience et apprendre des autres. Après cette première rencontre, ces mêmes citoyens se chargeront

© Eric de Mildt

a transition vise à reconstruire collectivement et le plus localement possible des systèmes viables, sobres et durables. Comme nous l’explique François-Olivier Devaux, membre du réseau transition, la transition touche à de nombreux aspects de notre vie : la consommation, la production de nourriture, d’habits, d’énergie mais aussi la culture, l’éducation et l’engagement citoyen. FrançoisOlivier Devaux du réseau transition

Le nombre d’initiatives ne fait que se développer en Belgique : il y a eu 50 % d’initiatives en plus sur les 6 derniers mois. de la conception et de la mise en place des projets. La transition est un mouvement Bottom-up : tout démarre depuis la base. Aucune initiative citoyenne ne fonctionne en autarcie, elles sont toutes connectées en réseau et s’inspirent mutuellement. »

« La transition part avant tout d’un questionnement personnel et collectif sur notre relation au monde, à la consommation et aux autres. » Quel est le lien entre le mouvement de transition et le système alimentaire ? « La remise en question du système alimentaire est une dimension centrale au sein du mouvement. La transition est aussi liée à la réappropriation de notre environnement, de nos aliments et de notre manière de consommer. Au niveau collectif, les initiatives comptent une multitude de projets tels que les potagers collectifs, les marchés gratuits, les coopératives locales et les groupes d’achats communs. Au niveau de la vente, il existe de nombreuses initiatives telles que les épiceries et magasins collaboratifs ayant pour objectif de diminuer le nombre d’intermédiaires et d’ainsi favoriser les circuits courts depuis la production jusqu’à la consommation.

Parmi les initiatives à plus grande échelle, il existe par exemple les « ceintures alimentaires », à savoir des zones de production alimentaire en bordure des villes ayant pour but de générer une meilleure résilience alimentaire. Il s’agit de regroupements de producteurs et coopératives qui se mettent à travailler ensemble afin de pouvoir nourrir les habitants des villes. La ‘Ceinture aliment-terre liégeoise’ fut créée en 2012 et regroupe divers acteurs de la région liégeoise engagés dans le projet de transformation en profondeur du système alimentaire régional. Leur rêve étant de nourrir Liège en limitant les intermédiaires. »

Comment devenir acteur de la transition ?

« Si vous voulez vous lancer dans une initiative collective, commencez par visiter la carte des initiatives se trouvant sur notre site afin de trouver une initiative proche de chez vous. Ensuite, il s’agira pour vous d’entrer en contact avec l’une d’elles. Si vous ne trouvez pas d’initiative, il vous faudra devenir vousmême créateur d’initiative en tentant de former un groupe et d’initier le processus via une première soirée ou activité. De quoi rassembler des possibles collaborateurs et débuter cette aventure. Actuellement, le nombre d’initiatives ne fait que se développer en Belgique : il y a eu 50 % d’initiatives en plus sur les 6 derniers mois. » Lancez une initiative www.reseautransition.be/les-initiatives

Et le rôle des pouvoirs publics ? Pour permettre à tous les citoyens de réaliser leurs droits, dans le respect des limites planétaires et sociales, les pouvoirs publics disposent d’importants leviers. Dans le domaine de l’agriculture, Oxfam soutient les mouvements sociaux qui défendent l’agriculture paysanne durable. Comment ? Par des acti-

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vités de plaidoyer, vis-à-vis des pouvoirs publics belges et internationaux afin de les amener à créer les conditions favorables permettant aux organisations paysannes de se développer. Oxfam attend aussi des pouvoirs publics qu’ils régulent les pratiques des entreprises et investissent dans l’agriculture et l’alimentation durables.


Dossier

Comment produire autrement

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arallèlement à la production agro-industrielle, dont les limites sont de plus en plus évidentes, d’autres modèles se développent. On les appelle les « systèmes alimentaires alternatifs ». Le cycle production - distribution - consommation s’y déroule de la manière la plus autonome possible par rapport au modèle industriel. En Belgique, aussi bien qu’en Bolivie, des initiatives de ce type émergent afin de remettre l’humain et son environnement au centre du système alimentaire.

BOLIVIE : DE NOUVELLES PRATIQUES POUR REPONDRE AUX CRISES

Bien que 36 % de sa population active travaille dans l’agriculture, la Bolivie connaît de graves problèmes alimentaires. Les causes de ceux-ci sont multiples : absence de politique agricole cohérente, répartition inégale des terres, manque d’infrastructures mais aussi et surtout les impacts néfastes du changement climatique et de la politique d’importation de nourriture sur la production locale. La Bolivie est l’un des pays d’Amérique du Sud les plus touchés par les effets du changement climatique :

fonte des glaciers, inondations, sécheresses, etc. En parallèle, le système du commerce international a obligé le pays à ouvrir de plus en plus ses frontières. Les agriculteurs boliviens doivent actuellement faire face à la concurrence de produits importés vendus moins chers que leurs produits locaux. Dans ce contexte difficile, des agricultrices et agriculteurs s’organisent et tentent de mettre au point des techniques et initiatives innovantes afin de devenir plus résilients face à ces différentes crises. Parmi ces initiatives, le projet soutenu par Oxfam de réintroduction des « Camellones » dans la région de Beni, deuxième région la plus pauvre de Bolivie, qui connait de nombreuses périodes de sécheresse et d’inondations.

En 30 ans, la Belgique a perdu 63% de ses fermes. Les « Camellones » sont basés sur une technique ancestrale de gestion de l’agriculture et de l’eau, permettant de faire face aux conditions météorologiques difficiles. Le projet existe depuis dix ans et a déjà apporté des améliorations considérables à toutes les étapes de la chaine alimentaire : les cultures ont survécu aux inondations et à la saison sèche, le rendement a doublé et les revenus des agriculteurs ont considérablement augmenté.

PLUS PROCHE DE VOUS

En moyenne, 43 fermes disparaissent chaque année en Belgique. En 30 ans, la Belgique a perdu 63 % de ses fermes. Alors que la production semble progressivement s’éloigner des yeux du consommateur, de plus en plus d’espaces de production alternatifs voient le jour dans le pays. Parmi ceux-ci : les potagers partagés et les fermes urbaines. Ces fermes urbaines investissent les terrains vagues, les toits et autres recoins sousutilisés des villes. Les motivations de ces fermiers urbains ? Reprendre le contrôle sur l’ensemble de la chaîne de production alimentaire, pour produire et distribuer localement des produits de qualité. En plus d’être des espaces de production, ils sont aussi des lieux d’échanges, de transmission et d’entraide. Pour en savoir plus www.asblrcr.be/carto www.omdm.be/alternatives

Envie de vous mettre dans la peau d’un paysan bolivien ? Venez visiter les ateliers d’immersion ! Un décor grandeur nature et un parcours interactif autour d’un jeu de rôle vous y attendent : www.oxfamsol.be/ateliers-dimmersion

© OXFAM

D’Europe jusqu’en Amérique latine, les citoyens se mobilisent pour produire différemment et plus durablement et ceci afin de reprendre le contrôle sur l’ensemble de la chaîne de production alimentaire.

L’agroforesterie pour la production de cacao « Nous devons mettre à profit notre expérience et être les précurseurs du changement », explique Carmen (Bolivie), agricultrice et activiste. « Nous devons tous nous réunir afin de faire pression sur le pouvoir. Aller voir les gouvernements locaux afin qu’ils nous donnent une réponse, qu’ils mettent en place des actions et s’adressent au gouvernement national. » Carmen est leader d’une communauté de paysans producteurs de cacao, qui utilisent la technique de l’agroforesterie. C’est une technique de culture combinant l’arboriculture avec la production d’autres cultures ou l’élevage d’animaux. En Bolivie, ce modèle durable permet aux agriculteurs de gérer l’exploitation de leurs terres, de reboiser et de diversifier la production de différentes espèces indigènes de plantes.

Originaire de Bolivie, Carmen, leader de l’APARAB, une association de producteurs de cacao basée en Amazonie et soutenue par Oxfam et ses partenaires dans la région.

Production et consommation en chiffres

80%

des personnes souffrant de la faim dans le monde sont des paysans.

1/3

des habitants

de la planète dépendent de l’agriculture familiale pour vivre.

environ

25%

de l’alimentation des consommateurs occidentaux est gaspillée.

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Dossier

Choisir, ce n’est pas forcément renoncer que les producteurs reçoivent un prix juste. Sur le site d’Oxfam-Magasins du Monde, j’apprends que le cours du café au niveau mondial est inférieur au prix minimum équitable depuis l’automne dernier. Le commerce équitable est donc essentiel pour les producteurs de café : ils perçoivent 40 % de plus pour leurs grains de café non torréfiés lorsqu’ils les vendent sous conditions fairtrade. Dans ma boîte mail, je trouve le message hebdomadaire du producteur bio qui livre dans mon quartier à Anvers. Chaque semaine, on peut lui commander des légumes bio locaux et de saison. Je dois remplir un formulaire en ligne le dimanche, et le jeudi je vais chercher ma commande. Facile et économique : pour 5 euros, j’ai 4 variétés de légumes différents dans mon frigo. Le producteur livre le tout dans un point de collecte dans le centre, et des bénévoles se chargent de la répartition des commandes. Aucun autre intermédiaire dans la chaîne de production.

MON EMPREINTE Un petit déjeuner estival… Mais est-ce que mes mûres, mon café ou mes bananes ont un impact sur l’environnement et sur la vie de certaines personnes ?

Que consommons-nous en une journée ? Quelle influence ont nos habitudes sur l’Homme et son environnement ? Est-il facile de consommer de façon durable ? Notre reporter Oxfam a tenu un journal de sa consommation pendant une journée.

L

e défi : noter tout ce que je consomme pendant une journée et évaluer à quel point ma consommation est durable. Je m’y attaque avec plaisir, car je suis convaincue que nos choix au quotidien peuvent faire la différence. Mais mes habitudes sont-elles les bonnes ? Pour entamer la journée, un bon petit déjeuner. J’opte pour un bol de cornflakes avec des morceaux de banane fraîche et des mûres. Le vrai goût de l’été ! Quoique... le calendrier des fruits de saison n’est pas d’accord : il ne devrait y avoir de bananes que de septembre à février. Je n’en savais rien. Par contre, c’est bien la saison des mûres. Encore un mot concernant les bananes : la majorité de celles que l’on trouve en Europe sont importées d’Amérique latine par avion ou par bateau, ce qui génère d’importantes émissions de gaz à effet de serre. En consommer n’est donc pas très respectueux pour le climat, ni par conséquent pour l’Homme, puisque le changement climatique aggrave la faim dans le monde. Les tempêtes, inondations et sécheresses se multiplient et détruisent les récoltes.

Et pour des millions de personnes, une récolte perdue est aussi synonyme de pénurie de nourriture.

UN NOUVEAU SAC À DOS Dilemme de consommation suivant : j’ai besoin d’un nouveau sac à dos. J’avais prévu de passer dans un grand magasin où l’on peut trouver un sac à dos basique à 3 euros. Mais quelque chose me dit que cette idée est tout aussi peu durable que d’acheter un T-shirt à 3 euros. Les travailleurs qui confectionnent les produits textiles (principalement en Asie, en Afrique du Nord et en Europe) ont-ils un salaire décent ? Je me renseigne sur le site d’achACT.

Je suis convaincue que nos choix au quotidien font la différence Mais je me demande aussi si j’ai vraiment besoin d’un sac à dos neuf. Je vais fouiner sur un ou deux sites de seconde main et je fais une offre sur un sac à dos stylé. Je n’ai plus qu’à attendre.

ECHANGER DES MAILS AVEC LE PRODUCTEUR C’est l’heure de mon café serré, qui n’est malheureusement pas issu du commerce équitable. J’avais la flemme d’aller à vélo jusqu’à un Magasin du Monde-Oxfam. La prochaine fois, je me promets de le faire. Les produits équitables garantissent

Tous ces petits choix, tout au long de la journée... dont beaucoup auxquels je ne pense même pas. Il est temps de calculer mon empreinte écologique (sur le site de WWF). Ce terme est aujourd’hui bien connu par beaucoup d’entre nous : il s’agit de la surface de terre que nous utilisons chaque année pour assurer notre mode de vie. Je réponds à une vingtaine de questions, sur mes vacances (à moins de 200 km de chez moi ?), mes achats de nourriture (produits surgelés ou frais ? viande ou veggie ?), l’électricité verte, mes transports (voiture ?) et mon logement (isolé ?). Mon résultat : 5,4 hectares. C’est mieux que le Belge moyen (7,1 ha) ! Mais les Allemands font mieux (4,5 ha), et une empreinte écologique durable serait de 1,8 ha... Une chose est sûre, la prochaine fois que je devrai faire des choix, j’y réfléchirai plus longuement.

Faire soi-même l’expérience de la mondialisation Votre T-shirt est fabriqué au Cambodge et votre sucre vient du Paraguay. Nous sommes habitués à la mondialisation, mais quel impact a-t-elle sur l’Homme et son environnement ? Vous pouvez en faire l’expérience vous-même à l’atelier d’immersion Mondiapolis d’Oxfam. Venez avec votre classe, votre équipe, vos collègues ou votre association ! www.oxfamsol.be/fr/ateliers-dimmersion

S’essayer à la consommation durable Tentez quelque chose de nouveau :

Essayez de faire vos courses sans utiliser de plastique

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Allez à vélo chez l’agriculteur le plus proche pour acheter une barquette de fraises, un sac de pommes de terre ...

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Concoctez un repas tellement savoureux qu’aucun convive ne remarquera qu’il ne contient ni viande ni poisson

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Apprenez à colmater un pneu de vélo, à recoudre un trou dans une chaussette ou à réparer un écran de smartphone. Yes you can !

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Faites des projets avec l’argent que vous pouvez économiser en changeant de fournisseur d’énergie (pour un fournisseur vert, bien sûr). Faites le test sur www.compacwape.be


Dossier

Agro-écologie : quand l’alimentation rend heureux De la nourriture bonne pour vousmême, pour le producteur, ses animaux, la nature et le climat : ce n’est pas un rêve, mais la philosophie de l’agro-écologie. Partout dans le monde, des milliers de gens sont en train de changer notre système alimentaire à leur façon.

UNE DIVERSITÉ À PRÉSERVER L’agriculteur peut par exemple produire à partir de ses propres graines au lieu de les acheter à une multinationale et peut ainsi vendre des fruits et légumes plus résistants aux maladies. Elle ne nécessite que peu, voire pas de pesticides et préserve la diversité des variétés de fruits et légumes.

© Eric de Mildt

L

a manière dont notre nourriture est actuellement produite présente de nombreux défauts. Souvent, les agriculteurs qui produisent notre nourriture souffrent eux-mêmes de la faim parce qu’ils ne gagnent pas assez d’argent de la vente de leurs produits. Des familles entières sont chassées de leurs terres, vendues illégalement à de grands investisseurs. Les produits alimentaires sont soumis à la spéculation sur les marchés financiers alors que 805 millions de personnes s’endorment chaque soir le ventre vide. Un tiers des 4 milliards de tonnes de nourriture produites chaque année est gaspillée (selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 2011). Nous cultivons des fruits et des légumes en toute saison, à l’aide de serres énergivores, pour ensuite les transporter par avion. L’heure du changement est-elle venue ? C’est possible. L’agro-écologie permet de remédier aux problèmes de l’agriculture actuelle de manière durable.

Il existe des centaines de pistes possibles pour changer notre système alimentaire à travers l’agro-écologie. T outes prennent racine à partir de la terre de l’agriculteur. Le secteur de l’élevage n’est pas en reste. Il semble logique qu’un éleveur fasse paître son troupeau dans un pré. Pourtant, de nombreux bovins ne sentent jamais l’herbe sous leurs pattes, car ils sont élevés dans des entreprises d’élevage intensif. Ces vaches d’usine sont nourries principalement au soja. Or pour la culture du soja, de grandes surfaces cultivables sont nécessaires. Dans beaucoup de pays d’Amérique latine, en particulier dans la région amazonienne, des forêts ou des terres appartenant aux populations locales sont détruites pour faire place à la culture massive du soja. La majeure partie de ce soja est exportée. Les vaches élevées en plein

air ne broutent que de l’herbe et leurs excréments fertilisent le sol de manière naturelle.

TOUT LE MONDE Y GAGNE L’agro-écologie ne propose pas de ramener notre système agricole et alimentaire au Moyen-Âge. Au contraire, elle cherche des solutions pour reproduire les processus naturels. Les agriculteurs, les animaux, l’environnement, le climat, les consommateurs (c’està-dire nous) : tout le monde profite des effets favorables de l’agro-écologie et des aliments plus sains, plus savoureux et plus locaux qui se trouvent dans nos assiettes. Tout le monde s’en trouve plus heureux.

Ils consomment de manière responsable

« Plus je partage, mieux c’est » « Je veux tout partager, échanger ou donner », explique Nathalie, de Braine-l’Alleud. « Livres, outils, jouets, vêtements... Plus il y a d’objets utilisés, mieux c’est. J’échange et je partage avec mes amis, ma famille et mes voisins. Et je fais de mon mieux pour transmettre ça à mes enfants. »

« Des affaires pour bébé récupérées chez des amis » « Notre fille a 6 mois » raconte Joni McMaster, de Merelbeke. « Nous somme toujours attentifs à ce que nous achetons. Toutes nos affaires pour bébé sont de seconde main ou récupérées. Ainsi nous ne participons pas au consumérisme excessif. »

Promouvoir le lait local Ibrahim Diallo, du Burkina Faso, boit du lait local. Il est même président d’une organisation qui fait tout pour promouvoir le lait local, l’UMPL-B. « Le Burkina Faso importe beaucoup de lait en poudre bon marché. Cela crée de gros problèmes pour notre économie et nos producteurs de lait. »

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© Pablo Tosco/OXFAM

Au Guatemala, les agriculteurs tentent de se réapproprier leur nourriture. Cela passe par une agriculture durable mais d’abord par un retour à la terre.

Reprendre le contrôle de sa nourriture Au Guatemala, la majorité de la population vit de l’agriculture. Pourtant, ce ne sont pas les agriculteurs qui sont les propriétaires des terres exploitées.

A

u Guatemala, les paysages, le climat et les conditions de vie varient énormément d’une région à l’autre. Cette diversité fait la force du pays en termes de biodiversité, de variétés ancestrales de produits agricoles, etc… Cependant, la situation géographique du pays le rend particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles. Le Guatemala se trouve à la rencontre de deux océans et de deux plaques tectoniques alors qu’il compte aussi 4 volcans. Dès lors, les ouragans, les tremblements de terre ou les éruptions volcaniques se multiplient et ont un impact direct sur la population et sur les cultures. A ces difficultés, s’ajoutent des injustices sociales. Le domaine de l’agriculture est particulièrement touché. 80% des terres sont détenues par 8% de propriétaires fonciers. La monoculture, de cannes à sucre et de palmiers à huile surtout, prend la place de la production d’aliments de

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base. Les grands groupes agricoles privilégient en effet l’exportation alors que les populations locales sont chassées de leurs terres et sont bien souvent contraintes de devenir des « travailleurs de la terre », payés pour s’occuper de ces monocultures. Ce type de monoculture à grande échelle a donc un énorme impact sur la sécurité alimentaire de la population locale, l’appauvrissement du sol, la biodiversité et l’accès à l’eau.

Culture ancestrale VS grandes entreprises

Oxfam collabore avec différents partenaires locaux afin de faire entendre la voix des agriculteurs familiaux et tout particulièrement des femmes, qui sont souvent les premières touchées par les injustices. Ensemble, les organisations paysannes plaident pour retrouver un accès à la terre et pouvoir ainsi subvenir à leurs propres besoins alimentaires. Carlos Muralles de l’organisation CEIBA, partenaire d’Oxfam.

Carlos Muralles travaille depuis 21 ans au sein de l’organisation CEIBA, partenaire d’Oxfam. Cette

association guatémaltèque soutient les organisations locales, notamment dans la lutte contre la pauvreté. Une partie du programme consiste à rétablir la souveraineté alimentaire. « Pour nous,

il est très important que les gens aient accès à de la nourriture saine et de qualité », raconte Carlos. « Il y a un manque de nourriture criant au Guatemala. Parfois, il n’y a

La technique de la milpa ou des « trois sœurs » L a milpa est une technique agricole ancestrale qui consiste à faire pousser ensemble trois sortes de plantes différentes, généralement du maïs, des haricots et des courges. Elle est pratiquée en Amérique centrale depuis plus de 60.000 ans. La technique peut paraitre assez rudimentaire et pourtant elle permet la création d’un écosystème autosuffisant très efficace. L’association de ces trois végétaux est liée à la mythologie amérindienne. En effet, les Amérindiens voyaient les esprits de ces trois plantes comme trois sœurs. Elles aimaient rester les unes près des autres. Les plantes qu’elles incarnaient étaient des

cadeaux des dieux. Elles devaient vivre en symbiose. La légende raconte qu’elles prenaient une forme humaine féminine au clair de lune et dansaient dans les champs de maïs. Outre cette histoire mythologique, la technique comporte un véritable intérêt botanique. En effet, ces trois plantes sont parfaitement complémentaires, bénéficiant les unes des autres, tout en conservant la fertilité du sol année après année. Le maïs sert de tuteur aux haricots grimpants. Les haricots fixent dans le sol l’azote dont les autres plantes ont besoin. Et enfin, les courges, fournissent une couverture pour conserver l’humidité et réduire les mauvaises herbes.


Texte : Aurélie Vanoverschelde et Julien Lepeer

regards du sud

Contribuer à lutter contre les causes de la pauvreté L’action de CEIBA, partenaire d’Oxfam, a une portée assez large mais avec toujours un même objectif : lutter contre la pauvreté au Guatemala.

Le programme mené en partenariat avec Oxfam a débuté en janvier 2014. Il s’agit entre autre de développer des techniques agricoles pour lutter contre le changement climatique et pour assurer la sécurité alimentaire. L’association travaille sur quatre grands axes : le renforcement de l’agriculture locale durable,

la souveraineté alimentaire, l’environnement et l’accès à la terre. Mais Oxfam a un champ d’action plus large au Guatemala. Avec tous nos partenaires locaux, nous exerçons une pression politique pour obtenir un meilleur accès aux services de base et une répartition équitable des ressources naturelles, ou encore promouvoir l’égalité entre hommes et femmes, l’économie rurale et la préparation aux conséquences du changement climatique.

CEIBA QUI ? Association pour la promotion et le développement de la communauté (Asociación para la promoción y el desarrollo de la comunidad)

QUOI ? CEIBA est une association guatémaltèque qui promeut et accompagne des communautés et des mouvements sociaux dans les aspects techniques, politiques, sociaux et environnementaux, avec pertinence culturelle et équité.

Guatemala Dans ce pays d’Amérique centrale très inégalitaire, un petit groupe d’individus domine tandis que la moitié des autochtones souffrent de malnutrition chronique et les femmes indigènes sont les premières victimes de discrimination.

Cuba

Mexique

Guatemala

Haïti

Bélize

Republique Dominicaine

Honduras

Salvador

Nicaragua

Costa Rica Panama

rien à manger pour de nombreuses personnes. » Et comme les agriculteurs familiaux ne peuvent plus produire de quoi subvenir aux besoins de leur famille, ils sont contraints d’acheter des produits de mauvaise qualité sur

« Il faut que les communautés locales se réapproprient leur nourriture et qu’elles puissent s’assurer qu’elle soit saine. » les marchés ou dans des magasins alors que leurs revenus sont déjà très faibles. Pour lutter contre cela, une partie du programme de CEIBA est basée sur la mise en commun des terres disponibles, au sein des communautés locales, et sur un retour à certaines techniques agricoles ancestrales. Carlos Muralles insiste avant tout sur l’importance d’une participation très large : « Nous incitons les communautés locales à travailler ensemble et à partager leurs parcelles. Chacun peut ainsi travailler avec d’autres producteurs et échanger ses expériences. »

« Nous souhaitons également revenir à certaines techniques de nos aïeux tout en améliorant ce qui peut l’être avec les moyens dont nous disposons à l’heure actuelle. Ces techniques respectent le cycle naturel des plantations. » Une de ces pratiques agricoles est la milpa (voir encadré page 12). Elle remonte à quelques milliers d’années. Elle consiste à cultiver ensemble trois plantes, le plus souvent du maïs, des haricots et des courges. Le maïs est une plante traditionnelle d’Amérique Latine. Il était déjà cultivé au temps des Mayas. Ils cultivaient sa forme ancestrale, le téocintle. De plus, cette pratique permet la création d’un écosystème autosuffisant : l’association de ces trois plantes permet de ne plus utiliser d’engrais chimique car leur combinaison rend le sol plus fertile. La milpa permet également d’avoir une alimentation variée et équilibrée.

Partir de rien et cultiver sa parcelle

« Au départ, les paysans commencent avec une parcelle très peu fertile, avec simplement des mauvaises herbes. Au fil du temps, on voit la parcelle évoluer et se transformer, grâce au travail des agriculteurs. Mais aussi grâce au travail du village. » Car oui, le soutien de CEIBA et d’Oxfam profite à tous les villageois. Les sols deviennent de plus en plus fertiles et permettent donc de cultiver

d’autres plantes, par exemple des plantes médicinales, comme des morelles noires. « L’accès aux soins de santé est extrêmement limité », insiste Carlos. Au Guatemala, beaucoup de personnes vivent dans des petits villages. Il y a plus ou moins 60 à 80 familles par village. Ils sont souvent éparpillés dans les montagnes, accessibles par des routes en piteux état, ou même parfois uniquement à pied. « C’est pour cela que la culture des plantes médicinales est très importante chez nous. Parce que parfois, il est juste impossible de se rendre dans un centre médical. » Une autre technique que CEIBA a introduite dans les villages permet de faire pousser de l’herbe et des buissons dans les champs. Avec de meilleurs zones de pâturage, l’élevage de troupeaux est à nouveau possible et le bétail fertilise à son tour les sols. C’est un cercle vertueux. L’exemple des poules est aussi frappant : le fait de retrouver des sols riches et fertiles permet de reprendre l’élevage de poules. Au lieu d’aller en acheter, les familles peuvent à la fois manger du poulet, des œufs et revendre leurs surplus.

Une nourriture saine et locale

Résultat, les participants savent d’où vient leur nourriture. « Le but de notre programme est aussi de conscientiser les communautés locales.

Colombie

Venezuela

Il faut qu’elles se réapproprient leur nourriture et qu’elles puissent s’assurer qu’elle soit saine. » Cerise sur le gâteau pour tous ces producteurs familiaux, les habitants des villages voisins cherchent à leur acheter des semences de plantes cultivées dans leurs parcelles. « Des banques de semences ont même été ouvertes dans des centres communautaires », ajoute Carlos.

Déjà la moitié du chemin parcouru

Le programme a débuté en janvier 2014 et à la moitié de celui-ci, les résultats sont déjà très encourageants.

« Au fil du temps, on voit la parcelle évoluer et se transformer, grâce au travail des agriculteurs. » « Au-delà d’un résultat économique, il y a un résultat humain. Les participants ont tous gagné en confiance en eux. Nous les avons avant tout aidés à retrouver leur fierté. Ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, c’est vraiment très difficile à vivre. »

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Bénévole à l’honneur

« Au départ , les questio ns d’égalité hommes-fe mmes me to u chent plus particulière ment. Mais d epuis que j’ appris plus en ai sur les inég alités écono je me sens m iques, fortement c oncernée. »

kicker aux une partie de e os ué. Un op pr On « est un peu truq er ck ki le s ai ne chance de festivaliers, m a presque aucu n’ ps m ca ux parallèle des de ion de faire le as cc l’o t es C’ gagner. is il y a économique. Pu rte avec la réalité oupe qui rempo gr de o ot ph la évidemment succès. » beaucoup de

les est très tre les bénévo en ce an bi am « L’ plusieurs déjà rencontré s ai av J’ . te et ion bénévoles chou ipe à la format qu l’é de s ne . C’est person de gens sympa n ei pl re uv co nsibiliser mais je dé d’essayer de se nt ia if at gr et vraiment fun .» les festivaliers

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A 29 ans, Annelies Vos a choisi de devenir bénévole pour Oxfam pour la première fois. Elle était présente aux Gentse Feesten le 23 juillet dernier pour sensibiliser le public aux inégalités économiques.

« Le thè m peu pe e peut parfois ur aux g faire un en souven t de me s, mais il suffit ttre chiffres en avan quelques t public. 62 pers pour interpele o r le nnes qu détienn i ent aut ant de que la m richess oitié la es p popula tion mo lus pauvre de ndiale, la l’attent ça retie ion… » nt

« Pourquoi part iciper ? Je suis actuellement sa chose qui a du ns emploi et j’a sens. Auparava i envie de faire nt, j’avais déjà national et l’act quelque fa it du bénévola ion d’Oxfam me t pour Amnesty parle beaucoup inter.»

Envie, vous aussi, de devenir bénévole ? Rendez-vous sur : www.oxfamsol.be/fr/benevolat


Où trouver les magasins de seconde main Oxfam ? wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-17h45h • vêtements, brocante, informatique CHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livres CINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique DINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • ma au ve : 10-17h, (été 18h) sa : 11-17h (été 18h) • vêtements, brocante, livres, informatique EUPEN : Kirchstrasse 39B (City-Passage), 4700 Eupen * 087 35 23 60 * ma au sa : 10-18h * vêtements, brocante, livres, informatique HERSTAL : Rue Grande Foxhall e 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatique HUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 • me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtements LIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-18h, sa : 10-17h (été : • vêtements, brocante, livres LIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres LIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au ve : 9-16h45 , sa : 9-1h • vêtements, livres, brocant LIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30, sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatique MONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livres NAMUR : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureau NAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatique NAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • Bookshop NIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au ve : 10-18h, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

bruxelles

seconde main

Une rentrée numérique avec Child Focus et Oxfam Vous avez besoin de matériel informatique pas cher et de qualité ? Et vous voulez aussi pouvoir vous assurer que vos enfants accèdent au monde numérique en toute sécurité ? Achetez un pc dans une vingtaine de magasins de seconde main Oxfam qui vendent des produits informatiques. Vous avez la possibilité pour seulement 2 € de recevoir la panoplie complète « clicksafe »

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Eupen : nous (re-)voilà ! Ouverture du premier magasin de seconde main. Oxfam et Eupen, c’est une longue histoire d’amour : depuis neuf ans déjà leur sort est lié par l’Oxfam Trailwalker, cette marche de 100 km organisée le dernier week-end d’août dans la région. Désormais, les liens se renforcent encore plus avec l’ouverture d’un premier magasin de seconde main.

Retrouvez-y : des vêtements, des pc, des livres,...

Oxfam Shop Eupen Rue de l'Eglise 39B1 (City-Passage) 4700 Eupen ma-sa: 10-18h

BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 • ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocante BRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • ma au ve : 11-18h, sa : 13-18h • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livres BRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocante FOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 • lu au sa : 10-17h30 • vêtements, livres, brocante, informatique IXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • Bookshop IXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • lu au sa : 10-18h • informatique JETTE : rue Auguste Hainaut 7, 1090 Jette • 02 427 25 75 • lu t/m ve: 10-18h • vêtements, livres, brocante, informatique SCHAERBEEK : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 8-18h • vêtements, livres, brocante UCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h (été 13-18h) • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Quellinstraat 28, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au ve : 10-18h, sa : 10-17h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livres BRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22 lu au sa : 10-18h • Bookshop, informatique GAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • Bookshop GAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • me au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante GAND :Steendam 73, 9000 Gent • 09 224 02 80 • ma au sa 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique GENK : Vennestraat 147, 3600 Genk • 089 30 42 69 • ma au sa : 10-18 • vêtements, livres, brocante, informatique HASSELT : Dorpsstraat 21, 3500 Hasselt • 011 21 50 11 • lu au sa : 10-18h • bookshop KNOKKE-HEIST : Elizabetlaan 141, 8300 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • lu au sa : 10-12h30, 14-18h • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-Wereldwinkel LOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 05 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres OSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ROULERS : Westlaan 210, 8800 Roulers • 051 25 24 55 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique SAINT-NICOLAS : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Pourquoi Michèle est-elle bénévole pour Oxfam ? « Le plus important, c’est le contact. Et puis, la partie ‘livres’ du magasin est nouvelle, donc tout est à créer. J’espère que d’autres passionnés de livres vont vite nous rejoindre. » Michèle Steinfeld, bénévole dans le nouveau magasin Oxfam d’Anderlecht Dès le mois d’octobre, au n°13 de la rue Saint-Guidon, le magasin Oxfam d'Anderlecht proposera une nouvelle formule : des produits équitables, des livres de seconde main et un coin cosy pour déguster un café. De plus, Oxfam s’est associée à la ferme Nos Pilifs pour

proposer une gamme encore plus large de produits alimentaires.

Rejoignez Michèle et son équipe de bénévoles. Contactez Anabelle : anabelle.delonnette@mdmoxfam.be SEPTEMBRE 2016 • globo 15


Faites voyager

vos élèves en Bolivie, à Bruxelles

Un petit tri,

une double satisfaction tegen geweld

La rentrée scolaire, c’est aussi l’occasion de venir visiter nos deux ateliers d’immersion (Mondiapolis et Bolivie), avec vos élèves. Venez vous plonger dans un décor tridimensionnel grandeur nature et abordez avec eux des thèmes tels que la souveraineté alimentaire ou encore la mondialisation et le changement climatique.

Inscrivez-vous dès maintenant

op vrouwen

Du 12 au 17 septembre, faites le tri dans vos armoires et ramenez les vêtements en bon état que vous ne portez plus dans le magasin e5 près de chez vous. Des chaussures à donner ? Rendez-vous chez Avance du 9 au 18 septembre. A la clé, des bons de réductions mais surtout votre soutien aux projets Oxfam.

Où déposer vos vêtements ?

> www.oxfamsol.be/ ateliers-dimmersion

> www.oxfamsol.be

Un nouveau PC pour la rentrée ? Fixes ou portables, la seconde main vous propose des ordinateurs remis à neuf à prix rikiki. Rendez-vous dans le magasin informatique Oxfam près de chez vous (à retouver également en page 15).

équipez-vous pour La rentrée

> www.oxfamsol.be/shops

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@oxfam_sol

www.facebook.com/oxfamsol


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