Globo 56 : Bananes Chinoise au Laos : une commerce toxique

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TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – DÉCEMBRE 2016 – NUMÉRO 56

Participez à l’OXFAM PEACEWALKER le 29 avril 2017 > Voir p.16

Dossier

BANANES CHINOISES AU LAOS :

UN COMMERCE TOXIQUE

Cuba résiste à Matthew

Sri Lanka : 350 familles expulsées

L’ouragan a très durement frappé les Caraïbes. A Cuba, la préparation a payé.

Des familles du village de Paanama ont dû quitter leurs terres pour faire place au tourisme de masse.

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coverstory Le Laos est souvent associé aux rizières. Mais dans la province de Bokeo, certaines d’entre elles sont remplacées par des plantations de bananes, sous l’impulsion d’investisseurs chinois. Les conséquences pour les travailleurs sont dramatiques.

sommaire 3

PêLE-MêLE

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La question

© Tineke D'haese/Oxfam

Edito

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• De nouveaux cadeaux d’Oxfam s’emballe sur du papier fait de bouse d’éléphant. • Pourquoi l’ouragan Matthew n’a fait aucun mort à Cuba. • Taxe sur les transactions financières : 1,6 millions d’euros en vue pour la Belgique ?

Que fait Oxfam pour les réfugiés en Afrique de l’Ouest ?

dossier BANANES CHINOISES AU LAOS : UN COMMERCE TOXIQUE

Sans terre

Q

uelques jours plus tôt, aux côtés d’autres agriculteurs en colère, il avait occupé une parcelle de terre non loin de Tegucigalpa, la capitale hondurienne. Un terrain que les riches laissaient en friche mais qu’ils ne désiraient pas partager avec les paysans pauvres. En tant que membre de l’organisation paysanne locale, au milieu d’une quarantaine de personnes, il se tenait souvent sur les barricades. Les injustices ne manquaient pas et donnaient de réelles raisons de se battre. Parmi celles-ci, le fait que les grands propriétaires terriens n’octroyaient pas un demi-hectare aux paysans sans terre. Ou encore que les multinationales confisquaient massivement les terres occupées par des familles et des communautés vivant là depuis des années, pour y construire des plantations de bananes. Mais sur les barricades, on est vulnérable. Quelques jours plus tard, il a été retrouvé sur le bord de la route avec une balle dans la tête. Je me souviens que ce soir-là, alors que j’étais coordinateur du programme d’Oxfam en Amérique centrale et dans les Caraïbes, je me tenais debout à côté du cercueil avec sa femme, ses enfants et ses amis de l’organisation paysanne. La paroi supérieure était en verre. Chacun à notre tour nous avons prononcé quelques paroles réconfortantes, partagé des pensées et évoqué des souvenirs. L’ambiance, triste au départ, s’est détendue au fil de la nuit. Au Honduras, la mort est beaucoup plus familière qu’elle ne l’est chez nous.

• Des vies et des terres ravagées • Des enfants en danger • Huaxay Noy : le village qui a montré les dents • Trois voies vers un avenir meilleur

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REGARDS DU SUD

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BENEVOLE A L’HONNEUR

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SECONDE MAIN

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1,2,3 action !

C’était au milieu des années 80. Vous donner son nom n’y changerait rien. Car son histoire, c’est celle de centaines de milliers d’agriculteurs contraints de se soumettre au pouvoir économique et politique brutal des entreprises et des super-riches. La terre est bien souvent le seul bien précieux dont disposent les agriculteurs pauvres. La terre est une question de vie ou de mort. Sa répartition a toujours été un sujet épineux. Et il l’est encore aujourd’hui. En mars de cette année, trente ans après que je me suis tenu debout à côté du cercueil d’un paysan sans terre au Honduras, Berta Caceres a été assassinée à une centaine de kilomètres de là. Là encore, une militante a payé de sa vie son appel à la justice pour les paysans sans terre. Les adversaires changent – avant il s’agissait de grands propriétaires terriens et de multinationales bananières, aujourd’hui d’énormes consortiums de l’énergie hydraulique –, mais l’impunité reste toujours aussi criante. Oxfam a toujours été du côté des opprimés. Et elle l’est encore aujourd’hui. Dans ce Globo, vous découvrirez l’histoire de pêcheurs sri-lankais contraints de laisser la place à des hôtels à touristes, ainsi que celle d’agriculteurs laotiens, submergés par des investisseurs chinois avides de terres et de matières premières : le sucre, le bois, le caoutchouc et... les bananes. Encore les bananes, 30 ans plus tard… Faire entendre la voix de ces personnes est un début. Ce que nous pouvons également faire pour eux, vous le lirez plus loin dans ce numéro. Stefaan Declercq, Secrétaire général d’Oxfam-Solidarité

Au Sri Lanka, 350 familles ont été violemment chassées de leurs terres pour laisser la place au tourisme de masse. Mais elles ne baissent pas les bras.

Françoise Kouassi-Lenoir a rejoint le magasin de seconde main d’Eupen. « On en apprend tous les jours ici. Il y a tout le temps quelque chose de nouveau. »

A Namur, un espace de 600m2 attend les chineurs. Vêtements, chaussures, livres, mobilier, objets de brocante ou matériel informatique, il y en a pour tous les goûts.

Merci à tous nos bénévoles. Des festivals aux magasins, des traductions aux ateliers informatiques sans oublier nos événements, vous êtes fantastiques.

Globo

Périodique trimestriel n°56 - Quatrème trimestre 2016 Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - Belgique Tel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 - www.oxfamsol.be Abonnement gratuit (ou désabonnement) par e-mail : globo@oxfamsol.be. EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION : Esther Favre-Félix,

Wouter Fransen, Julien Lepeer, Lieve Van den Bulck, Charlotte Vanhoof, Thea Swierstra • COORDINATION ET RÉDACTION FINALE : Thea Swierstra, Lieve Van den Bulck, Esther Favre-Félix • ONT COLLABORÉ : Leïla Bodeux, Stéphane Parmentier, Brigitte Gloire, Syviengkeo Bounlutay, Thibaut Hanquet, Silavanh Vongphosy, Frédéric Van Hauteghem • MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée. Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité. Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction. Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

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globo • DÉCEMBRE 2016

Management environnemental vérifié Siège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080 Reg. n° BE-BXL-000021


Texte : Esther Favre-Félix, Julien Lepeer,Thea Swierstra et Charlotte Vanhoof

Pourquoi l’ouragan Matthew n’a fait aucun mort à Cuba Le 4 octobre, l’ouragan Matthew frappait les Caraïbes, faisant plus de 546 morts en Haïti, mais aucun à Cuba. Miracle ou bonne préparation face aux catastrophes ?

© OXFAM

L

e nombre de catastrophes naturelles est en augmentation à travers le monde, notamment à cause du changement climatique. Or ce sont les pays en développement qui sont le plus souvent touchés par ces catastrophes, et aussi généralement les moins bien équipés pour y répondre. Mais tout évènement climatique extrême ne doit pas forcément être synonyme de catastrophe. Un ouragan est toujours potentiellement dangereux, mais on peut se préparer pour diminuer les dégâts. Cela peut par exemple être fait en prévoyant et analysant de manière plus précise les évènements météorologiques et sismologiques, en sensibilisant les autorités et les populations (systèmes d’alerte, plans d’évacuation, centres d’accueil, formations sur les risques...) et en préparant des mesures pour diminuer l’impact de la catastrophe (canaux d’évacuation des eaux, toits et habitations plus solides, constructions loin de zones inondables, protection des moyens de subsistances…). L’ensemble de ces mesures, c’est ce qu’on appelle la Réduction des Risques de Catastrophes ou RRC. Une méthode qu’Oxfam promeut dans de nombreux pays sujets aux catastrophes naturelles, comme par exemple le Laos ou le

A Cuba, les dégâts matériels provoqués par le passage de l’ouragan Matthew restent considérables. Mais grâce au travail de prévention soutenu par Oxfam, il n’y a eu aucun mort sur l’île. Salvador. Et l’exemple de Cuba démontre que la RRC, ça marche.

LE MODÈLE CUBAIN

Frappé régulièrement par des sécheresses, des ouragans et des tremblements de terre, Cuba est reconnue dans le monde entier comme étant particulièrement bien organisée pour faire face à ces catastrophes. Le gouvernement cubain a ainsi beaucoup investi dans la préparation

Réponse d’urgence Le risque zéro n’existe pas et Oxfam se tient prête à distribuer de l’aide humanitaire à la population cubaine en cas de catastrophe de grande ampleur, comme lorsque l’Ouragan Matthew a frappé les Caraïbes en octobre. S’il n’a pas fait de mort à Cuba, il a dévasté 78% de la ville de Baraoca et plus de 85% des habitants de la ville de Maisi se sont aussi retrouvés sans accès à l’eau. Tandis que le gouvernement cubain se concentre en priorité sur le rétablissement de

l’électricité, le déblayage des routes et la distribution de nourriture, Oxfam distribue en urgence de l’aide à 2.000 familles (8.000 personnes) : bâches, kits d’hygiène, pastilles de purification d’eau,… Dans les mois qui suivent, ces mesures temporaires feront place à l’installation de toits résistant aux ouragans pour 500 familles (2.000 personnes), de systèmes pour garantir le stockage et le transport de l’eau en cas de catastrophes, et à des campagnes de sensibilisation.

et la sensibilisation de la population, notamment en formant tous les écoliers du pays aux risques d’ouragans et en organisant chaque année une simulation à laquelle participe tout le pays. Une « cartographie des risques » a aussi été établie pour déterminer les personnes et zones les plus à risques dans chaque quartier. Une habitante de La Havane explique ainsi : « Je suis responsable de cette partie du quartier, si un ouragan arrive, je sais par exemple que dans cette maison il y a une femme en fauteuil roulant qu’il faut aider à évacuer ». Des lieux d’accueil sûrs sont aussi prévus, avec nourriture, eau et médicaments. Une fois l’ouragan passé, la population est également impliquée dans les travaux de reconstruction.

20 ANS DE COLLABORATION

Oxfam soutient les efforts des provinces cubaines en matière de RRC depuis plus de 20 ans et travaille actuellement à renforcer leurs capacités, notamment en ce qui concerne les sècheresses, les ouragans et les tremblements de terres, dans le cadre de 3 projets financés par l’Union européenne, la Coopération belge au

développement et l’Agence suisse de Coopération internationale.

SÉCHERESSES ET FAILLE SISMIQUE

En 2015, Cuba faisait face à la plus grave sécheresse depuis un siècle, touchant plus d’un million de personnes. Pour en diminuer les conséquences, Oxfam travaille tout d’abord à garantir l’accès à l’eau malgré l’absence de précipitations. Par exemple en installant des citernes, ou encore en formant la population à une meilleure gestion de l’eau. Oxfam travaille aussi avec les gouvernements et acteurs locaux pour leur permettre de mieux prévoir et analyser les risques de sécheresses puis d’y remédier (études, analyses...). Par ailleurs, Cuba étant aussi traversée par une faille sismique, Oxfam travaile à l’amélioration de la prévention des risques sismiques en collaboration avec les autorités cubaines, notamment grâce au renforcement du réseau de sismomètres et à des formations en gestion des risques sismiques pour les équipes techniques locales, la CroixRouge cubaine et la population en général.

346

zéro décès

280 toits résistants

Nombre de catastrophes naturelles en 2015, contre moins de 250 en 1995. Une augmentation due entre autres au changement climatique.

À Cuba, l’ouragan Matthew n’a fait aucun mort. Sa voisine Haïti comptait elle 546 morts et 438 blessés.

Après l’ouragan Sandy en 2012, Oxfam a installé 280 toits résistants aux ouragans et 500 citernes pour l’accès à l’eau potable.

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Un éléphant caché derrière une chèvre O

xfam s’emballe lance 5 nouveaux cadeaux pour la fin d’année : un kit hivernal avec des couvertures de survie pour les réfugiés, deux agneaux, des lampes à énergie solaire, une chèvre de Noël ainsi que des arbres. Vous pouvez acheter ces cadeaux sous la forme symbolique d’une carte de vœux. L’argent récolté financera des projets Oxfam. Et la carte et l’enveloppe des cadeaux « chèvre de Noël » et « arbres » seront imprimés sur un papier assez spécial : du papier recyclé fabriqué à partir de bouse d’éléphant ! Garanti sans odeur ! Une première en Belgique. « Nous étions à la recherche d’une alternative plus durable » explique Séverine Baert, responsable Oxfam s’emballe. « L’entreprise Elecosy, qui fabrique ce papier, soutient aussi un projet au Sri Lanka, où Oxfam est également actif.

C’est donc un beau trait d’union entre nos deux activités. »

SAUVER DES ARBRES

Le résultat ? Un beau papier bien épais et doux au toucher. Pour fabriquer ce papier, les excréments d’éléphant sont lavés à l’eau chaude, désinfectés et séchés avant d’être mélangés à du papier recyclé ordinaire. De quoi sauver de nombreux arbres sachant que 4 milliards d’arbres sont abattus chaque année pour l’industrie du papier. Enfin, encore une nouveauté : grâce à notre collaboration avec la société Present Company, ceux qui passeront une grosse commande recevront un gadget écologique : une couverture de survie, une lampe, une toque de cuisinier ou une housse de selle écologique. Il est également possible d’acheter ces objets pour 5€ via cadeauxbox. Où passer commande ? www.oxfamsemballe.be

Cette année, la chèvre Oxfam s’emballe vous réserve quelques surprises pour les fêtes. Attention : sourires en vue !

© UN

5 nouveaux cadeaux s’ajoutent à la gamme d’Oxfam s’emballe.

Marrakech : l’occasion de concrétiser les accords pris à Paris.

Climat : Paris, et après ? L’an dernier, un nombre record de pays ont signé l’accord de Paris sur le climat. Où en est la Belgique ?

A

vant que le nouvel accord puisse réellement être mis en œuvre, il a été décidé à Paris que 55 pays, responsables ensemble d’au moins 55% des émissions mondiales, devaient le ratifier. En octobre, cet objectif a été atteint. Pourtant, la Belgique ne l’a toujours pas ratifié. Un mois avant le nouveau sommet, les 4 ministres belges de l’environnement n’avaient toujours pas établi de politique nationale. « La Belgique est un mauvais élève », explique Brigitte Gloire, experte climat chez Oxfam-Solidarité. « Des mesures urgentes doivent être prises pour respecter l’accord de Paris. Notre consommation énergétique continue à augmenter, pourtant, il n’y a pas d’investissement dans l’énergie renouvelable. Et le soutien financier qui s’adresse aux groupes de population qui sont le plus durement

touchés par le réchauffement climatique, a été réduit de moitié l’an dernier. » De plus, les investissements dans les agrocarburants notamment et le commerce des crédits carbone – les plus gros pollueurs peuvent acheter des droits de polluer aux plus petits pollueurs - restent des points sensibles.

EL NIÑO Le 7 novembre, les Etats membres se sont à nouveau mis à table lors du sommet climatique de Marrakech. Il y était surtout question de l’entrée en vigueur du nouvel accord. Avant le début du sommet, Oxfam a mené une action en exigeant d’augmenter le financement de la lutte contre le changement climatique de sorte que les pays pauvres soient mieux préparés contre le réchauffement climatique. En 2015-2016, 60 millions de personnes supplémentaires étaient menacées par la faim à cause du phénomène El Niño ; 60 millions qui sont venues s’ajouter aux 800 millions de personnes qui en sont déjà victimes.

En octobre, la Belgique n’avait toujours pas de politique climatique nationale.

TTF : 1,6 milliard d’euros en vue pour la Belgique ? Un accord sur la taxe sur les transactions financières au niveau européen est attendu pour juin 2017.

P

rès de 2.500 personnes ont soutenu les dernières actions d’Oxfam pour mettre la pression sur notre ministre des Finances et la Belgique a enfin arrêté de bloquer le projet de taxe sur les transactions financières (TTF) au niveau européen. En octobre dernier, dix pays de l’UE – la Belgique, la

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France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce, la Slovénie et la Slovaquie – se sont en effet mis d’accord pour poursuivre le projet qui pourrait rapporter jusqu’à 20 milliards d’euros par an.

CONTRER LA SPÉCULATION ET LES INÉGALITÉS

Oxfam plaide depuis des années pour la création d’une telle taxe afin de contrer la spéculation financière et financer la lutte contre les inégalités.

Le projet initial de la Commission européenne proposait une taxe de 0,1% sur les actions et obligations et de 0,01% sur les produits dérivés.

RENFORCER LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT En Belgique, on estime que la TTF pourrait rapporter 1,6 milliard € par an. « De quoi financer la lutte contre la pauvreté, les inégalités et le changement climatique en Belgique et dans les pays en développement.

Oxfam plaide pour un partage 50/50 - Nord/Sud », insiste Leïla Bodeux, responsable du plaidoyer services sociaux de base pour Oxfam-Solidarité. Prochaine étape, le 6 décembre : les ministres européens des Finances devront affiner l’accord avec pour objectif d’aboutir à une version finale en juin 2017. Tout au long du processus, Oxfam entend pousser le ministre des Finances belge vers une taxe sur les transactions financières solide et ambitieuse.


Oxfam Trailwalker puissance 10

2.158 tonnes de légumes frais

100 km à travers les Hautes Fagnes en équipe de 4, ça vous dit quelque chose, non ? Normal, Oxfam Trailwalker fêtera sa 10e édition en 2017 !

Oxfam travaille depuis des décennies à diversifier le régime alimentaire des réfugiés sahraouis.

1. De 150 à 300 équipes. En 2008,

150 équipes avaient pris le départ, mais pour la 10e édition, les organisateurs attendent au minimum 300 équipes, soit 1.200 valeureux marcheurs.

2. Made in Hong Kong. Si l’événement existe dans 11 pays, Oxfam Trailwalker est né en 1997 à Hong Kong. Le concept est inspiré d’une marche d’entrainement de la brigade des Ghurkas, une partie de l’armée coloniale britannique. 3. Plus de 80% de succès. De

prime abord, l’idée de marcher 100 km peut faire peur, surtout en moins de 30h. Pourtant, depuis la création d’Oxfam Trailwalker en Belgique, plus de 80% des marcheurs ont atteint la ligne d’arrivée !

4. Qui peut battre les

Fairfoxes ? Pour pouvoir prendre le départ, chaque équipe s’engage à récolter au minimum 1.500 euros. Une somme souvent largement dépassée, la moyenne se situant à plus de 2.000 €. L’équipe des Fairfoxes détient le record : 17.500 euros en 2014. Qui dit mieux ?

5. Sur les traces de Fred

Deburghgraeve. Saviez-vous qu’un champion olympique avait participé à l’Oxfam Trailwalker ? Médaillé d’or en natation en 1992, Fred Deburghgraeve, alias « Fredje », était sur la ligne de départ (et d’arrivée) en 2009.

Suite à un conflit enlisé et oublié, des milliers de réfugiés sahraouis vivent dans le désert algérien depuis plus de 40 ans.

PRODUITS SECS

A l’arrivée d’Oxfam Trailwalker, les marcheurs peuvent laisser éclater leur joie.

6. Plus de 4,2 millions d’euros.

Au cours des neuf éditions, les marcheurs ont récolté plus de 4,2 millions d’euros. De quoi soutenir toutes sortes de projets allant de l’accès à l’eau au Burkina Faso à la protection des travailleuses du textile au Cambodge, en passant par la lutte contre le changement climatique.

7. Fagnes, je vous aime. C’est

sans doute l’un des commentaires qui revient le plus souvent : « Un décor époustouflant ». Depuis la 1ère édition, Oxfam Trailwalker traverse les Hautes Fagnes au plus grand bonheur des marcheurs.

8. 600 petites mains précieuses. Pour beaucoup, le dernier week-end d’août est coché chaque année dans le calendrier. Pour quasiment tous, c’est un moment de partage inoubliable. Oxfam Trailwalker a pu compter sur une moyenne de près de 300 bénévoles par année !

9. Oxfam Trailwalker a un

petit frère. Oxfam Peacewalker a vu le jour l’an dernier du côté de Messines, dans le Westhoek (Flandre occidentale). Pour voir comment celuici a grandi, rendez-vous le 29 avril pour 42,2 km en équipe de 4. (voir p.16)

10. 9h57. Certaines équipes

choisissent de courir pendant 100 km. Si, si ! Et l’équipe VSSR-v100 a fait très fort en 2010 en bouclant le parcours en moins de 10h. Chapeau !

Participez à cette 10e édition qui s’annonce festive ! Pour être au courant de toutes les activités spécialement concoctées pour cet anniversaire et pour vous inscrire en tant que marcheur ou bénévole, rendez-vous sur : www.oxfamtrailwalker.be

Le programme alimentaire mondial (PAM) leur distribue une aide alimentaire de base sous forme de paniers secs : farine, riz, huile, orge,... Pour diversifier ce régime très sommaire, Oxfam a pu distribuer cette année plus de 2.158 tonnes de légumes frais aux réfugiés sahraouis, dans le cadre d’un projet financé par l’Union Européenne.

FARINE SANS GLUTEN Ces distributions ont été complétées par 2kg de farine sans gluten, distribuées chaque mois à 700 personnes atteintes par la maladie cœliaque. Etre intolérant au gluten est particulièrement dur pour ces réfugiés car la farine de blé est l’un des composants essentiels du panier distribué par le PAM. En savoir plus sur la crise des réfugiés sahraouis : www.oxfamsol.be/SaharaFR

Migrations : alerter sur l’échec de la forteresse Europe Oxfam a organisé une action symbolique pour exhorter les dirigeants européens à changer de cap. Juste devant les institutions européennes à Bruxelles, Oxfam a exposé 50 gilets de sauvetage, venant de l’île grecque de Chios. Ces gilets de sauvetage ont été portés par des personnes qui ont atteint l’Europe depuis la Turquie et symbolisent l’échec de la politique européenne actuelle; une politique qui a contribué à une crise humanitaire dans le sud de l’Europe et qui pousse les gens à envisager des solutions de plus en plus dangereuses pour gagner l’Europe. En savoir plus : www.oxfamsol.be/migrations

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LA QUESTION

Que fait Oxfam pour les réfugiés en Afrique de l’Ouest ?

2,7 millions de déplacés

Priorité à l’hygiène et à l’eau

Suite au conflit avec Boko Haram, 2,7 millions de personnes ont dû

Nous installons notamment des points d’eau qui bénéficient à la

fuir les violences qui se sont étendues depuis le Nigeria vers les pays voisins : le Niger, le Tchad et le Cameroun. La plupart se sont réfugiées dans des communautés elles-mêmes pauvres et vulnérables. Oxfam apporte de l’aide humanitaire aux réfugiés ainsi qu’aux communautés qui les accueillent.

communauté d’accueil ainsi qu’aux réfugiés. Nous améliorons aussi les installations sanitaires, notamment en construisant des douches et en réparant des toilettes. Nous faisons aussi en sorte qu’il y ait de nombreux lieux où se laver les mains, pour éviter la propagation des maladies.

Lutter contre la malnutrition Récoltes détruites, agriculteurs éloignés de leurs champs, familles qui ont tout perdu... Des millions de personnes souffrent de la faim. Oxfam leur apporte de la nourriture et distribue des semences et des outils aux agriculteurs. Nous organisons aussi des programmes « travail contre nourriture » bénéficiant aux réfugiés ainsi qu’à la communauté d’accueil, comme des champs de riz communautaires. Enfin, nous distribuons des ustensiles tels que des casseroles, des moustiquaires et des seaux. Oxfam est déjà venue en aide à 261.694 personnes. Aidez-nous à les aider. Faites un don sur BE37 0000 0000 2828 avec en communication : 9169.

Une Envie question de donner sur Oxfam vous brûle vos vêtements lesau lèvres ? profit d’Oxfam? 6

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N’attendez pas : posez question à GLOBO, rue des ⇒ Apportez vosvotre vêtements dans un magasin deQuatre-Vents seconde main60, 1080Oxfam Bruxelles un mail à globo@oxfamsol.be (voirou p. envoyez 15) Il est⇒possible que votre question nedans soit pas reprise paràmanque de place. Déposez vos vêtements un conteneur vêtements d’Oxfam


La fertilité des terres au Laos intéresse beaucoup les investisseurs chinois pour y développer la production de bananes. Mais les produits chimiques utilisés dans ces plantations détruisent des vies et des terres.

Dossier

Bananes chinoises au Laos : UN COMMERCE TOXIQUE Le moteur chinois de la croissance peut bien crachoter, sa consommation continue d’augmenter. La deuxième plus grande économie mondiale brûle chaque année d’énormes quantités de matières premières. Et c’est pour cette raison que la Chine s’approvisionne de plus en plus au-delà de ses frontières. Au Laos, par exemple. 200.000 tonnes de bananes ? Vendu ! Mais ce sont les populations locales qui en paient en grande partie le prix.

Table des matieres : • Des vies et des terres ravagées • Des enfants en danger • Huaxay Noy : le village qui a montré les dents • Trois voies vers un avenir meilleur

• Texte : Wouter Fransen, • Photo : Tineke D’haese/Oxfam • Ont collaboré : Syviengkeo Bounlutay, Thibaut Hanquet & Silavanh Vongphosy

Source : www.oxfamsol.be/globo56-sources DÉCEMBRE 2016 • globo

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Dossier

Des vies et des terres ravagées Si vous décollez de la capitale du Laos, Vientiane, et que vous mettez le cap sur le nord, vous ne pourrez pas passer à côté des millions de bananiers. Vu de loin, ce décor paraît presque idyllique. Mais les feuillages cachent de nombreuses choses.

A

près seulement une demi-heure passée sur la plantation, ma fille a vomi. À chaque fois que les gardiens passaient à proximité, elle se tenait droite. Mais dès qu’ils étaient hors de vue, elle crachait ses poumons. Ce premier jour, elle a vomi au moins dix fois. » Oh, 32 ans, lève les yeux au ciel. Comme la plupart des villageois à Laoluang Tai, cela fait trois ans qu’elle travaille dans la plantation de bananes à proximité. Aujourd’hui, elle et sa fille ont arrêté de travailler avec des produits chimiques mais elles font toujours de tout dans la plantation : désherber, récolter des bananes, les emballer,…

L’OGRE CHINOIS

Le commerce de la banane connaît une croissance spectaculaire au Laos. La production a doublé entre 2010 et 2013, et l’an dernier, elle a atteint les 216.861 tonnes. 88% des exportations de bananes sont destinées à la Chine.

La Chine cherche à nourrir sa population Et ces bananes sont un symptôme d’un phénomène beaucoup plus vaste : l’appétit des 1,4 milliard de Chinois. La Chine est incapable de produire suffisamment de nourriture elle-même pour répondre à l’énorme demande. Une législation plus stricte sur l’environnement et sur le travail a également eu pour conséquence une nette augmentation du coût de l’agriculture sur le sol chinois. C’est pourquoi les entrepreneurs – souvent avec l’aide de l’État – traversent massivement les frontières, pour aller produire des bananes notamment. Le village de Oh est situé dans la province de Bokeo, qui fait partie du Triangle d’Or à la frontière avec la Thaïlande et le Myanmar (Birmanie). En l’espace de 5 ans, les entreprises chinoises ont installé 12.000 hectares de plantations de bananes à Bokeo. Bien que pour d’autres cultures, le gouvernement cède souvent de grandes étendues de terres sous forme

216.861

TONNES DE BANANES ont été produites au Laos l’an dernier

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Les plantations de bananes chinoises créent des emplois mais ont aussi des conséquences très négatives sur ceux qui y vivent ou y travaillent. de concessions, les producteurs de bananes optent généralement pour des contrats de location. Ils frappent directement aux portes des villageois et louent leurs terres, souvent pendant 5 ou 6 ans. Certains villageois louent leur propre travail en plus de leurs terres. Que cela fasse partie de leur contrat de location ou que ce soit simplement en tant que journaliers, des dizaines de milliers de Laotiens pauvres partent travailler tous les jours sur les plantations de bananes. La culture de la banane n’est pas une nouveauté au Laos, mais la méthode pratiquée, elle, est bien nouvelle. Les nouvelles plantations chinoises pratiquent une culture intensive à grande échelle d’une variété qu’on ne retrouve pas au Laos : la « Cavendish ». C’est la même variété que l’on retrouve également en Belgique et dans le reste du monde. Mais au Laos, la Cavendish est une nouveauté, et sa culture ne serait pas viable sans une bonne dose d’intrants chimiques.

C’est ce cocktail mortel qui a rendu malade la fille de Oh et des milliers d’autres personnes. Norkham vit un peu plus loin à Laoluang Tai. Il est assis sur un banc devant sa maison en bois, la tête un peu dans les épaules, un sourire amical sur le visage. Norkham travaille pour l’école locale, et il est à la fois père et grand-père. Il a 62 ans. Sa fille en aura 28 pour toujours. « Cela fait maintenant trois ans. Cela faisait déjà un moment que ma fille travaillait dans la plantation de bananes. Un jour, elle s’est évanouie alors qu’elle était au travail. Ce même jour, elle est morte. Les médecins de l’hôpital ont découvert un produit

HUIT FOIS PLUS MALADES

En moyenne, entre 100 et 140 produits chimiques différents sont dispersés sur les plantations. Les travailleurs utilisent une quarantaine de fois par saison un ou plusieurs de ces produits. Mais peu de gens savent comment ils doivent manier ces produits toxiques. Les travailleurs portent rarement des protections, reçoivent peu ou pas d’instructions, et sur les produits figurent généralement uniquement des explications en chinois.

88%

DES EXPORTATIONS partent pour la Chine

Norkham s’occupe de ses deux petits-fils depuis que sa fille est décédée à la plantation de bananes il y a trois ans.

50

PRODUITS CHIMIQUES interdits sont actuellement utilisés sur les plantations


Dossier chimique dans ses poumons. Je me suis ensuite rendu à la plantation avec ma femme pour parler mais personne n’a voulu me recevoir. Personne ne parlait le lao. Nous avons arrêté de nous plaindre. Mes petits-fils, Phowin et Bouleun, étaient âgés de 5 et 8 ans à l’époque. Ils vivent désormais avec nous. Ma fille me manque énormément. Nous n’avons même pas de photo d’elle. Je ne mettrai plus jamais un pied dans une plantation. » Ce qui est exceptionnel dans l’histoire de Norkham, c’est avant tout que la mort de sa fille ait été soumise à un examen médical. Généralement, qui ne meurt pas dans un hôpital n’y a plus accès. Par conséquent, il existe peu de chiffres fiables. Une étude comparative menée par l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture et la Foresterie publiée en mars 2016 a révélé que les personnes travaillant dans les plantations de bananes tombaient jusqu’à huit fois plus malade que les producteurs de bananes indépendants.

L’ACCAPAREMENT DES TERRES 2.0

Vous n’avez pas besoin de travailler sur la plantation pour en ressentir l’impact. Le cocktail chimique s’infiltre également dans le sol. Il y a 2 ans à Laoluang Tai, le village de Oh et de Norkham, toutes les poules et les canards sont morts subitement.

Enfants en danger Les enfants sont souvent les premières victimes des plantations de bananes. Ils déménagent à la plantation avec leurs parents. Cela implique des risques pour leur santé, mais aussi souvent la fin de leur scolarité. « J’ai peur pour mon fils ; il n’a que 18 jours. Juste derrière notre maison, il y a une plantation de bananes. À chaque fois qu’ils commencent à pulvériser des produits, je vais habiter chez ma mère quelques centaines de mètres plus loin. Je n’ai nulle part d’autre où aller. » Chantanom Keomany, 32 ans. Et le travail des enfants est un problème croissant. Parfois, les effets vont encore plus loin. Les enfants qui se font vacciner sont souvent malades 1 jour ou 2 après l’injection. Les parents doivent donc rester à la maison sans travailler sur la plantation. Ce qui est retenu sur leur salaire. Les personnes cachent de plus en plus souvent leurs enfants lorsque le médecin vient frapper chez eux. Résultat, on assiste à la recrudescence de certaines maladies.

Les personnes qui travaillent dans les plantations tombent

8x

PLUS MALADES

Les pêcheurs sur le Mékong se plaignent de plus en plus de leurs filets vides. Et les sources d’approvisionnement en eau potable sont contaminées. En se promenant sur une plantation, on ne peut pas éviter les centaines de sacs et de bouteilles en plastique qui contiennent des résidus de produits chimiques. Violaine Fourile travaille pour le Land Issues Working Group, un partenaire local d’Oxfam qui partage des informations sur les droits à la terre avec les ONG locales. « À la fin du bail, les agriculteurs locaux récupèrent un morceau de terre fortement contaminé. On attend encore de voir à quel point ces produits chimiques sont nocifs pour la fertilité des sols à long terme. Mais on peut craindre le pire. »

Transformer une plantation en rizière est un processus difficile et coûteux Non seulement le sol est contaminé, mais il est aussi pratiquement inutilisable. « Les racines des bananiers sont très difficiles à enlever. Labourer une plantation et la retransformer en rizière est un processus difficile et coûteux. » On peut cependant difficilement accuser les plantations de bananes d’accaparer des terres. Dans un pays huit fois plus grand que la Belgique mais moins peuplé, la terre est largement disponible. Il reste à la plupart des agriculteurs qui louent leurs terres un petit lopin qu’ils cultivent eux-mêmes. Il est rarement question de transactions à grande échelle. Et à la fin du bail, les Laotiens récupèrent simplement leurs terres. Violaine Fourile nuance : « Dans de nombreuses régions du Laos, il n’existe pas d’acte de propriété foncière. Vous possédez les terres sur lesquelles vous travaillez ou vivez. Le manque de règle claire crée un flou juridique. Ce qui rend aussi l’accaparement plus facile pour les investisseurs. » Mais selon une étude réalisée par l’Université thaïlandaise de Chiang Mai, les investisseurs chinois et leurs plantations de bananes amènent à réfléchir sur la définition que l’on donne à l’accaparement des terres. La culture hyper-intensive a réduit la durée de vie des bananiers, les faisant passer de plusieurs décennies à 5 à 10 ans à peine. Alors que les entreprises se déplacent de quelques kilomètres vers le sud pour louer de nouvelles parcelles, il ne reste aux agriculteurs locaux qu’un sol épuisé et inutilisable. Ils ne sont peut-être pas privés de leurs terres, mais bel et bien de leur avenir.

IMPUISSANCE

Ces dernières années, les plantations de bananes progressaient vers le sud comme une grande vague jaune. Et le gouvernement laotien surfait dessus avec beaucoup de plaisir. Dans le sillage d’autres pays d’Asie du sud-est (surnommés « tigres

7,8

EUROS PAR JOUR pour une personne qui travaille dans les plantations

Chine mar n a y M

Vietnam Phongsaly

Louang Namtha

Bokeo Laoluang Tai Huayxay Noy

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x om

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Laos

Triangle d’or zone économique speciale

Thaïlande vientiane

asiatiques »), le Laos veut favoriser une poussée de croissance. Le gouvernement mise sur une stratégie simple : une production de masse destinée à l’exportation et financée par des capitaux étrangers. Avec 40% de tous les investissements, la Chine est depuis deux ans le principal investisseur au Laos. Violaine Fourile : « La politique officielle est de transformer la terre en capital. 17% du territoire du Laos est actuellement contrôlé par des étrangers, à travers des concessions à grande échelle. »

En se promenant à Bokeo, on a parfois subitement l’impression d’être en Chine En se promenant à Huayxay, la capitale provinciale de Bokeo, on a parfois subitement l’impression d’être en Chine. Bien souvent, les inscriptions et les panneaux signalétiques ne sont même plus traduits en lao. Dans la zone économique spéciale aux frontières du Myanmar et de la Thaïlande, l’influence de la Chine provoque des situations surréalistes : disposant d’une concession de 99 ans, les investisseurs ont fait sortir de terre un casino tape-à-l’œil. Le Kings Romans Casino est une combinaison étrange de néons fluorescents, de statues grecques et d’un quartier traditionnel chinois méticuleusement reconstitué. La zone a son propre gouvernement et est surveillée par l’armée chinoise. Le spectacle

5,5

MILLIARDS € sont investis chaque année par la Chine au Laos

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Dossier décadent du marbre et des Rolls Royce est surprenant pour ceux qui y pénètrent en venant du Laos. Comme partout dans le monde, la combinaison de la cupidité étrangère et d’un gouvernement local faible au Laos ouvre la porte à tous les abus. Les Chinois viennent ouvrir des casinos au Laos parce qu’ils sont interdits dans leur pays d’origine. La zone économique spéciale est située à côté d’un carrefour de blanchiment d’argent, également une plaque tournante pour le trafic d’espèces en voie de disparition. Le Far West, mais à l’Est. C’est précisément cette absence de lois qui conduit aussi à des abus sur les plantations de bananes. En novembre dernier, le gouvernement laotien a enfin pris des mesures (voir pages 10 et 11) pour stopper l’avancée sauvage des plantations de bananes. Mais jusque-là l’absence de lois a conduit à de nombreux abus. Des recherches menées par l’Université du Laos ont révélé qu’au moins cinquante produits chimiques différents interdits en Chine sont utilisés dans les plantations. La loi laotienne oblige les entreprises à fournir à leurs employés des vêtements de protection et à verser des indemnités en cas d’accident du travail. Un récent rapport du Mékong Watch, qui a mené des recherches dans la province d’Oudomxay, indique clairement que les autorités provinciales sont incapables de faire face à l’expansion des plantations de bananes. Le suivi est inexistant, et la législation en vigueur n’est pas appliquée. Rangées interminables de bananes et destination unilatérale de celles-ci vers le nord, devises

Impossible de ne pas remarquer les centaines de sacs plastiques et de bouteilles avec des résidus de produits chimiques qui jonchent les plantations. étrangères en masse et faiblesse du gouvernement local, vente au rabais d’un pays pauvre et consommation d’un géant capitaliste en pleine croissance.

OPPOSITION

Et surtout : impuissance politique, absence de lois et abus criants. Le Laos n’est pas un pays d’émeutiers. Mais un sentiment anti-chinois se propage dans le nord, et principalement dans les alentours du casino, dans la zone économique spéciale. Une tentative d’installer un aéroport international à la place d’un village existant s’est heurtée à la solidarité de villages alentours qui se sont serrés les coudes pour protéger leurs rizières. Une des rares manifestations ouvertes d’opposition !

Le salaire est exceptionnellement élevé pour un endroit isolé comme Bokeo

Huayxay Noy : le village qui a montré les dents Dans certains cas, les villageois ont réussi à contraindre les patrons des plantations de bananes à faire des concessions sur les conditions de travail. Il y a cinq ans, une plantation de bananes s’est installée dans le village de Huaxay Noy. Depuis, près de la moitié des villageois y travaillent en tant que journaliers. « Nous en connaissons cependant trop bien les conséquences », dit Vanhxay, « mais nous avons vraiment besoin d’argent. »

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Aussi les habitants ont décidé de tirer le meilleur parti de la situation. Air ajoute : « Nous avons demandé au gouvernement d’intervenir. Il a mené une enquête et a finalement contraint les patrons des plantations à utiliser d’autres engrais. » Et les résidents de Huaxay Noy ont même négocié leurs conditions de travail. Mang : « Le salaire journalier est passé de 50.000 LAK (5 euros) à 70.000 LAK (7 euros). Et notre temps de travail a été réduit d’une heure. »

Les tensions grandissantes font même douter les autorités locales. Après que les provinces de Pongsali et d’Oudomxai ont proclamé l’interdiction d’établir de nouvelles plantations de bananes, c’est au tour de Bokeo en fin d’année dernière. Et le 14 novembre dernier, c’est le gouvernement laotien qui a luimême décrété une interdiction au niveau national. Reste à savoir si cela aura un effet en pratique. Faire appliquer ces décisions sur le terrain reste compliqué et les plantations existantes ne sont pas touchées par la mesure. Dès lors, tant qu’il y aura des possibilités de gagner de l’argent en louant leurs terres ou leur travail, les Laotiens les plus pauvres continueront à le faire. Sengboun, une amie de Oh, conclut : « Nous n’avons pas vraiment le choix. Sans revenus, nous ne pouvons pas envoyer nos enfants à l’école. » Sur la plantation, les travailleurs gagnent près de 8¤ par jour. Cela semble peu, mais c’est un salaire élevé pour un endroit isolé comme Bokeo. En louant environ un hectare de terre pour les plantations, on gagne facilement 100 ¤ par mois. Voilà pourquoi des jeunes mères qui ont perdu un enfant par empoisonnement sur la plantation y reviennent. Ce même argent représente aussi une opportunité. L’an dernier, le montant des investissements de la Chine au Laos tous secteurs confondus atteignait les 5,5 milliards ¤. L’un des défis sera donc aussi : comment faire en sorte que l’argent ait un impact durable et qu’il bénéficie aux Laotiens « ordinaires » ?


Dossier

Trois voies vers un avenir meilleur Alternatives économiques Oxfam vient en aide à des centaines de personnes afin qu’elles trouvent des alternatives économiques au travail dans les plantations bananières. C’est pourquoi Oxfam travaille à Bokeo avec Women Mobilising for Development (MHP) et Community based Association for Mobilizing Knowledge in Development (CAMKID). Ces deux organisations aident des centaines de personnes à trouver des alternatives économiques au travail sur les plantations de bananes. Plusieurs ateliers proposent aux villageois de dessiner leur propre projet d’avenir. Sur cette base, un plan d’action est élaboré sous forme de dessin. Ainsi tout le monde peut participer, même ceux qui ne savent ni lire ni écrire. Oh et Norkham (Voir pp.8-10) font partie d’un groupe qui a mis en place un jardin potager avec l’aide de MHP. Avec les bénéfices générés par les ventes, les membres espèrent bientôt être en mesure de subvenir aux besoins de leur famille et ne plus avoir à travailler dans les plantations. CAMKID sensibilise également aux dangers liés à la pulvérisation de produits chimiques. Avec son théâtre éducatif, l’ONG sensibilise 3.100 personnes dans une vingtaine de villages.

1

Action politique

2 Organiser et négocier Oxfam soutient les travailleurs sur les plantations pour qu’ils puissent mieux défendre leurs droits. Partenaire d’Oxfam, le Comité de Coopération pour le Laos (CCL) aide les travailleurs à établir un dialogue avec les autorités locales et les investisseurs chinois à Phongsali. La fédération syndicale laotienne (LFTU) aide, elle, les travailleurs à s’organiser pour mieux négocier avec les entreprises. Avec le soutien d’Oxfam, la LFTU se rendra l’année prochaine à Bokeo pour aider les travailleurs des plantations de bananes à faire valoir leurs droits. Les habitants du village Huayxay Noy prouvent que c’est possible.

Oxfam soutient les travailleurs sur les plantations pour qu’ils puissent mieux défendre leurs droits. Oxfam a réalisé une étude sur l’impact des investissements chinois au Laos. Avec les résultats obtenus, nous nous tournons vers les gouvernements laotien et chinois. Silavanh Vongphosy, responsable de l’enquête : « Les universités ont souvent de bonnes relations avec les gouvernements et les entreprises. » Le partenariat d’Oxfam avec l’Université Nationale du Laos a ouvert des portes au plus haut niveau. C’est le vice-Premier ministre lui-même qui a présidé la conférence sur l’étude d’Oxfam. « Cela a instantanément augmenté notre impact. Et c’est ce qu’il faut : nous voulons que le

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gouvernement comprenne ce qui se passe, qu’il applique le code du travail en vigueur et impose des sanctions. » Dans la foulée, Oxfam a aussi embarqué une université chinoise dans l’aventure. « Nous pouvons influencer le gouvernement chinois par le biais de l’Université du Yunnan. Il doit améliorer sa gestion des investissements étrangers de toute urgence. Et veiller à ce que les produits chimiques interdits en Chine ne soient pas utilisés ailleurs. » La fille de Norkham ne reviendra pas. Mais avec un soutien local et une pression (inter)nationale, Oxfam peut contribuer à ce que ses petits-fils ne soient jamais victimes des mêmes abus.

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a k n a L i Sr

© Nipuna Kumbalathara/OXFAM

Des vacances paradisiaques au Sri Lanka ? Une affaire juteuse pour certains mais un désastre pour les familles expulsées de leurs terres.

Accaparements de terres au Sri Lanka : des vacances de luxe à tout prix ? Dans le village côtier srilankais de Paanama, les hôtels sont très prisés par les touristes. Mais pour obtenir ce cadre de vacances idyllique, des familles d’agriculteurs et de pêcheurs ont été déplacées de force, perdant au passage leur source de nourriture et de revenus.

P

endant près de trente ans, la région située autour de Paanama a été le théâtre de la guerre entre le gouvernement et les Tigres tamouls. Cette guerre a pris fin en 2009, mais ceux qui pensaient que la vie de la population locale s’améliorerait se trompaient. Alors que les villageois se relevaient à peine et parvenaient enfin à subvenir à leurs besoins grâce à la culture du riz, de l’igname, de céréales, de fruits et autres légumes, les militaires étaient déjà à leur porte. En 2010, 350 familles d’agriculteurs et de pêcheurs ont été contraintes par

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la force d’abandonner leur maison pour faire place aux infrastructures de l’industrie du tourisme. Le terrain sur lequel se dresse désormais l’hôtel Lagoon Cabanas appartenait autrefois aux familles paysannes. Le lagon dans lequel se situe la station balnéaire était alors exploité par les pêcheurs qui y attrapaient des crabes, des crevettes et des poissons qui circulaient entre les vastes mangroves. Pour le gouvernement sri-lankais, tous les moyens ont été bons pour déloger les familles. Des maisons ont été brûlées, des récoltes détruites et les villageois ont subi la pression des militaires les forçant à remettre leurs terres à l’Etat. On leur a fait croire que leur terre allait être utilisée à des fins publiques.

À court d’arguments

Une forêt de 340 hectares du Forest Conservation Department a également été confisquée par l’armée. Ce sont au total près de 494 hectares qui ont été confisqués. Sont également concernés des lieux de culte tels que le temple

bouddhiste de Samudra Naga qui a une valeur historique. La population s’est régulièrement retrouvée à court d’arguments. Au Sri Lanka, il est impossible de devenir propriétaire terrien en tant que commune. En revanche, l’État peut accorder des droits fonciers à des particuliers ou à des instances légalement enregistrées.

Le gouvernement a misé sur un secteur juteux et non pas sur la population locale Certaines personnes à Paanama bénéficient d’une telle autorisation, mais ce n’est pas le cas pour la majorité d’entre eux. Certains ont perdu ce document lorsque leur maison a été incendiée. Ainsi, le gouvernement a misé sur un secteur juteux et non pas sur la population locale qui a bien besoin d’aide pour améliorer ses conditions

de vie. Il s’agit principalement d’argent de l’étranger, puisque la plupart des investissements proviennent de sociétés étrangères, du tourisme, mais aussi d’autres secteurs. Ainsi l’usine d’allumettes Soorya Match Company fut l’une des premières à s’installer dans la région. La rareté des terres est parfois à l’origine de transactions généreuses. Un centre de conférence international devait être érigé sur une parcelle. Le bâtiment n’était même pas terminé que le gouvernement a décidé de se retirer, laissant le projet en l’état. Entretemps, les personnes délogées sont allées vivre dans leur famille ou dans des abris de fortune temporaires, dans l’espoir de pouvoir retourner un jour sur leurs terres. Le gouvernement a concédé d’autres terres à cette communauté, mais en réalité elle ne peut pas y faire pousser le moindre grain de riz. La zone se situe dans une carrière et est tout simplement impropre à l’agriculture en raison du manque d’eau et de terres arables. De plus, elle se situe sur un passage emprunté par les


Texte : Thea Swierstra

regards du sud

Une lutte mondiale pour le droit à la terre

parl QUI ? People’s Alliance for Right to Land

Oxfam se bat sur plusieurs fronts pour le droit à la terre. Dans le cadre du mou-

QUOI ? Avec le soutien d’Oxfam, ce réseau rassemble au sein d’un forum les communautés affectées, les centres de recherche, les associations, les groupes de pression et les instances juridiques en vue de se soutenir mutuellement.

vement mondial Land Rights Now, Oxfam appelle les gouvernements sri-lankais, péruvien, australien, hondurien et indien à respecter le droit à la terre de la population. Sur le plan international, Oxfam et la société civile rappellent à la Banque mondiale ses responsabilités en ce qui concerne l’accaparement des terres. Oxfam a lancé une campagne sur ce thème en 2013. Oxfam, ainsi que d’autres mouvements sociaux et organisations non-gouvernementales, luttent pour la mise en œuvre des lignes directrices qui garantissent la sécurité alimentaire. Ceci n’est que le sommet de l’iceberg. En Amérique latine, en Afrique et en Asie, Oxfam soutient de nombreux partenaires pour que les personnes les plus vulnérables aient un accès sûr et adéquat à la terre et aux autres ressources naturelles.

éléphants. Les agriculteurs font donc face à un danger et leurs cultures sont dévastées après le passage du troupeau. G.M. BANDARA agriculteur expulsé de ses terres

Louer des terres

G. M. Bandara est l’un des agriculteurs qui a été délogé. Après que lui et sa famille ont été chassés, ils se sont remis à cultiver, mais cette fois sur des terres qu’ils louent. Cela pèse considérablement sur le budget des ménages, car ils ont à présent des frais supplémentaires à honorer. « Nous n’avons plus comme autrefois une terre sur laquelle nous cultivons notre propre nourriture », explique M.Bandara. « Nous devons donc consacrer une part importante de nos revenus à l’achat de nourriture dans les magasins. La vie est devenue difficile depuis que notre terre nous a été retirée. » Alors que les villageois tentent de survivre, les touristes affluent pour profiter des plages ensoleillées et d’un plongeon rafraichissant dans la mer. Selon les statistiques de la Tourism Development Authority sri lankaise, l’an passé, la plupart des touristes provenaient d’Europe de l’Ouest, en particulier du Royaume-Uni et d’Allemagne.

sri lanka

Le Sri Lanka, anciennement Ceylan, a subi durant trente ans une guerre civile entre les Tigres tamouls et le gouvernement. Depuis 2009, la paix est rétablie. Le pays se redresse et s’affiche en tant que paradis pour vacanciers. En 2010, des centaines agriculteurs et des pêcheurs ont été expulsés de force de leur terre pour permettre la construction d’infrastructures touristiques.

Inde Myanmar

Thaïlande

© Nipuna Kumbalathara/OXFAM

Golfe du Bengale

Sri lanka

« Nous devons nous unir pour gagner ce combat » La population de Paanama s’est opposée de différentes manières à l’accaparement des terres : par la voie diplomatique et par l’action. Unie dans la Paanama Paatu Protection Organization (PPPO), elle avait déjà déposé plainte en 2010 auprès de la Human Rights Commission (HRC) du Sri Lanka. Cette dernière a mené une enquête et en a conclu que l’État ne pouvait pas prouver que la terre appartenait à un organisme public en particulier et qu’elle devait par conséquent être rendue à la communauté. Suite à un changement de gouvernement en février 2015, le gouvernement a également décidé de rendre ces terres. Mais ce processus rencontre encore des difficultés. Toutes les tentatives de la population visant à récupérer des terres se sont heurtées à des menaces de la part de la police. Entretemps, plusieurs familles ont regagné leur terre, mais elles sont toujours en attente d’un transfert formel par le gouvernement. Les autres familles sont toujours déplacées.

Un rôle important pour les femmeS La population est également descendue dans la rue à plusieurs reprises, aux côtés de représentants de la société civile et de réseaux tels que la People’s Alliance for the Right to Land (PARL) soutenue par Oxfam,

générations précédentes qui nous ont légué ces terres. » Les femmes ont joué un rôle important dans la lutte pour la terre à Paanama. « En 2012, nous avons manifesté pour revendiquer la restitution de nos terres. Un groupe de femmes a grimpé sur le toit d’un immeuble coopératif situé près de la route principale de Paanama, et a refusé de partir jusqu’à ce que les autorités réagissent », raconte Kariyawasam. Les femmes sont également impliquées dans d’autres initiatives visant à défendre cette cause.

Manifestation de masse pour protester contre les expulsions et attirer l’attention sur leur situation. « Nous avons compris que nous ne pouvions pas mener ce combat individuellement », explique l’agricultrice Rathnamali Kariyawasam de la PPPO. « Nous devons nous unir pour gagner ce combat et pour que justice soit faite. Pas seulement pour nous, mais aussi pour nos enfants et pour les

Avec le soutien de la PARL, la population a organisé une manifestation de masse et une tournée médiatique en juillet 2015. Par ce biais, les villageois ont tenté de récupérer leurs terres. Ils ont également demandé aux autorités locales d’avoir accès à leur terre. Cet événement a été très médiatisé à la télévision locale et sur les médias sociaux. Oxfam appelle le gouvernement sri-lankais à appliquer sans plus attendre sa décision de restituer ces terres.

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Bénévole à l’honneur

tenais Côte d’Ivoire. Je en , in as ag m ues. Je suis aillé dans un « J’ai déjà trav s des cosmétiq ai nd ve je où laquelle je iffure t la raison pour es un salon de co c’ n, io at rm trie, leur ode de fo ments. Je les te vê créatrice de m s de t en asin, sentiellem ns. Dans le mag yo ra s le m’occupe ici es ns da ix et les range s moi, je m’y attribue un pr e l’on veut, mai qu ce ire fa r de livres ! » on peut décide tements qu’en vê en e ag nt connais dava

s vêtements de le concept de s ai ss ai nn co étaient pas « Avant, je nsais qu’ils n’ pe je s donc à ai m n, n. J’attendais bo seconde mai s pa t en ai ’ils ne sent rde-robe. chouettes, qu nouveler ma ga re ur po es ld and je s so chaque fois le peu changé. Qu un a de tu bi ps en tte ha trouve de tem je Maintenant, ce , oi m ur po de beaux tements i. Nous avons ic cherche des vê nt se ai pl e oses qui m temps des ch vêtements. »

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Françoise Kouassi-Lenoir, 40 ans, donne un coup de main dans le tout nouveau magasin de seconde main d’Eupen. C’est sa première expérience en tant que bénévole.

« C’est la prem ière fois que je travaille comm sympa. Nous tr e bénévole et availlons en éq je trouve ça tr uipe et il y a de Chacun fait pa ès la continuité da rt de ses idée ns notre travai s, et ça, c’est bien. tous les jours. l. En plus ici, on » en apprend

est seconde main, c’ « Un magasin de : e qu asin classi différent d’un mag ts qui nnaître les produi j’apprends à reco on ne et les choses dont se vendront bien .» peut plus rien faire

Envie, vous aussi, de devenir bénévole ? Rendez-vous sur : www.oxfamsol.be/fr/benevolat

« Ce que j’a pprécie bea ucoup ici, c la gentilless ’est e de Markus Neumann (photo), le re sponsable d u magasin. façon dont La il m’a accue il li e m’a donné l’envie de ve nir travailler ici. Il sait motiver les gens, et c’e st une quali très importa té nte ! »


Où trouver les magasins de seconde main Oxfam ? wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-17h45h • vêtements, brocante, informatique CHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livres CINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique DINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • ma au ve : 10-17h, (été 18h) sa : 11-17h (été 18h) • vêtements, brocante, livres, informatique EUPEN : Kirchstrasse 39B (City-Passage), 4700 Eupen * 087 35 23 60 * lu au sa : 10-18h * vêtements, brocante, livres, informatique HERSTAL : Rue Grande Foxhall e 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatique HUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 • me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtements LIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-18h, sa : 10-17h (été : • vêtements, brocante, livres LIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres LIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au ve : 9-16h45 , sa : 9-1h • vêtements, livres, brocant LIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30, sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatique MONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livres NAMUR : Rue de Bomel 9, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-18h, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique NAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatique NAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • Bookshop NIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au ve : 10-18h, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

seconde main

Namur : des trésors à profusion Un espace de 600m2 dans le nouveau magasin Oxfam. Venez à la rencontre de Fabienne, Marc ou encore Benoit. Ils font partie des bénévoles enthousiastes qui vous attendent dans la nouvelle caverne aux trésors de Namur. Le magasin de la chaussée de Louvain déménage à 50 mètres, à la rue Bomel, pour vous proposer un espace de 600m2. Vêtements, chaussures, livres, mobilier, objets de brocante ou matériel informatique, il y en a pour tous les goûts et à prix réduits. Si ce véritable palais de la seconde main est déjà

ouvert depuis novembre, l’inauguration officielle aura lieu le 16 décembre en compagnie de personnalités locales. Vous ne pourrez pas être là ? Pas de problème, le magasin peut vous recevoir 6 jours sur 7 pendant toute l’année. Venez y dénicher la perle rare.

Rendez-vous Rue Bomel, 9. Lu-Ve : 10h-18h Sa : 10h-17h

Quelle tenue pour les fêtes ? Besoin d’inspiration pour votre tenue du nouvel an ? Rendez-vous dans un des magasins de seconde main Oxfam près de chez vous ! Qui sait, vous y trouverez peutêtre une belle paire de chaussures Olivier Strelli ou un chemisier Yves Saint Laurent à tout petit prix… Les bénéfices financeront des projets Oxfam dans le monde entier.

bruxelles

BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 • ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocante BRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • ma au ve : 11-18h, sa : 13-18h • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livres BRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocante FOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 • lu au sa : 10-17h30 • vêtements, livres, brocante, informatique IXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • Bookshop IXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • lu au sa : 10-18h • informatique JETTE : rue Auguste Hainaut 7, 1090 Jette • 02 427 25 75 • lu t/m ve: 10-18h • vêtements, livres, brocante, informatique SCHAERBEEK : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 8-18h • vêtements, livres, brocante UCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h (été 13-18h) • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Quellinstraat 28, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au ve : 10-18h, sa : 10-17h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livres BRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22 lu au sa : 10-18h • Bookshop, informatique GAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • Bookshop GAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • me au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante GAND :Steendam 73, 9000 Gent • 09 224 02 80 • ma au sa 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique GENK : Vennestraat 147, 3600 Genk • 089 30 42 69 • ma au sa : 10-18 • vêtements, livres, brocante, informatique HASSELT : Dorpsstraat 21, 3500 Hasselt • 011 21 50 11 • lu au sa : 10-18h • bookshop KNOKKE-HEIST : Elizabetlaan 141, 8300 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • lu au sa : 10-12h30, 14-18h • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-Wereldwinkel LOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 05 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres OSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ROULERS : Westlaan 210, 8800 Roulers • 051 25 24 55 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique SAINT-NICOLAS : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Pourquoi Anne-Marie est bénévole à la Boutique Oxfam « C’est super de voir comment les clients assortissent ces vêtement entre eux et en font quelque chose de beau. Je ne suis pas une experte en la matière, mais j’apprends ! » Une « Boutique » Oxfam, c’est un magasin qui propose des vêtements de seconde main de grandes marques ou vintage. Cela fait maintenant trois ans qu’Anne-Marie Bate (62 ans) donne de son temps à la Boutique Oxfam de Gand. DÉCEMBRE 2016 • globo 15


journée pédagogique

Merci

(s’)inspire

Bénévoles

Oxfam

Envie de découvrir les outils pédagogiques d’Oxfam et d’échanger avec d’autres acteurs éducatifs sur les façons de mieux intégrer l’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire (l’ECMS) dans vos pratiques à l’école ou dans votre association ? La ‘Journée pédagogique Oxfam (s’)inspire !’ est là pour vous ravir !

à tous nos tegen geweld op c’est vrouwen Ce 5 décembre 2016, la journée

internationale du bénévolat, l’occasion de célébrer les efforts des 1.845 bénévoles qui se sont investi(e)s sans compter pour OxfamSolidarité.

Un énorme MERCI !

rejoignez-nous Rue des Quatre-Vents, 60 à 1080 Bruxelles

Envie vous aussi de devenir bénévole ?

> Inscriptions via

offres-emploi/benevoles

> Le jeudi 19 janvier 2017

> www.oxfamsol.be/fr/

edu@oxfamsol.be ou 02 501 67 12

marcher pour la paix ? Participez à la deuxième édition d’Oxfam Peacewalker ! Le 29 avril 2017, enfilez vos chaussures de marche pour parcourir les 42 km en équipe de 4 dans la région historique du Westhoek et soutenez entre autes le travail d’Oxfam dans les zones de conflits.

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@oxfam_sol

inscrivez votre équipe

> www.oxfampeacewalker.be

www.facebook.com/oxfamsol


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