Globo 58: Urgence famine : une crise d'ampleur dramatique

Page 1

30 millions de personnes face à la famine

TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – JUIN 2017 – NUMÉRO 58 Editeur responsable : Stefaan Declercq, Rue des Quatre-vents 60 - 1080 Bruxelles

> Pages 7-11

Dossier

URGENCE FAMINE UNE CRISE HUMANITAIRE D’AMPLEUR DRAMATIQUE

« Ils nous ont mis en cage »

Pêche infructueuse à Gaza

Des migrants victimes de vols et de violences sur la route des Balkans. Un scandale.

Etouffée par le blocus israélien, Gaza n’arrive pas à se reconstruire. Les pêcheurs sont en première ligne.

> Page 3

> Pages 12-13


©Pablo Tosco/Oxfam

coverstory Cette femme et son enfant vivent dans le camp de réfugiés de Sayame Forage (Niger). Ils font partie des milliers de Nigérians qui ont dû fuir les violences de Boko Haram. Suite à des conflits et des sécheresses, 30 millions de personnes souffrent de la faim au Nigéria, en Somalie, au Sud Soudan et au Yémen.

sommaire 3

PêLE-MêLE

6

La question

Retrouvez notre dossier en page 7

Edito

7

Prendre conscience, c’est changer la politique

C

ette année le mois de juin est le mois du jeûne pour les musulmans. Une des raisons pour lesquelles on pratique le ramadan, ou d’autres jeûnes dans d’autres religions, c’est de ressentir ce que c’est que d’avoir faim. Cela aide à éprouver de l’empathie envers ceux qui vivent moins bien que nous. C’est un sujet à méditer.

En présence d’une telle catastrophe, le réflexe est de lancer un appel aux dons, ce qui est absolument nécessaire pour sauver des vies. Mais l’on doit aussi faire du lobbying auprès des gouvernements de ces pays et travailler à un autre modèle économique. C’est possible en adaptant davantage nos structures aux besoins humanitaires, et en militant simultanément à l’échelle locale pour une autre politique qui soutienne l’agriculture familiale. On ne peut pas toujours éviter une catastrophe, mais on peut en revanche en réduire l’impact. C’est pourquoi nous avons alerté les autorités et leur avons prodigué des conseils. Nous avons mis en place des programmes de coopération avec des organisations paysannes. C’est ainsi qu’au Burkina Faso, des régions plus riches et d’autres plus pauvres se sont montrées solidaires les unes envers les autres, en stockant les réserves alimentaires à travers l’ensemble du pays. Oxfam rend ces organisations plus fortes. Ici aussi, nous avons les moyens d’influer sur le système, sur les choix politiques. Comment s’élabore notre politique agricole et par qui ? Quel en est l’impact sur la population en Belgique et à l’étranger ? Les famines sont entre autres liées à ce que les multinationales ont ou n’ont pas le droit de faire ou à la politique agricole. La prochaine fois que vous vous rendrez dans l’isoloir, vous pourrez garder cela à l’esprit. Là vous pourrez vraiment agir. Prendre conscience, c’est aussi pousser à changer de politique. Nous pouvons être des citoyens critiques et assumer nos responsabilités. C’est aussi un sujet à méditer.

Stefaan Declercq, Secrétaire général d’Oxfam-Solidarité

Comment s’attaquer aux causes et aux conséquences du changement climatique ?

dossier FAMINE : UNE CRISE HUMANITAIRE D’AMPLEUR DRAMATIQUE

• 7 questions au sujet de cette famine • Des millions de personnes touchées • « Les gouvernements tardent à réagir » • Comment sauver des vies avec une barque ?

12

REGARDS DU SUD

14

BENEVOLE A L’HONNEUR

15

SECONDE MAIN

16

1,2,3 action !

Depuis le mois de mars, nous sommes confrontés à une actualité poignante de famine au Nigéria, au Soudan du Sud, en Somalie et au Yémen. Qu’est-ce que c’est que d’avoir faim ? Je l’ai moi-même un peu vécu. Je me suis trouvé il y a quelque temps dans un camp de réfugiés guatémaltèques au Mexique. Je n’ai alors presque rien mangé pendant deux jours. Au moment de se coucher on ressent ce vide. Ce doit être terrible de ne presque rien boire ou manger pendant des mois. Lorsque les médias présentent une situation de famine, les causes évoquées se limitent souvent à la sécheresse et aux conflits. Ce qu’on oublie parfois, c’est qu’in fine toute catastrophe est provoquée par l’homme. La sécheresse et la désertification sont liées à la déforestation, à la monoculture et au modèle économique souvent imposé aux habitants de ces pays.

• Sur l’ancienne route des Balkans, les migrants doivent faire face à des traitements inhumains en Serbie et en Macédoine notamment. • Que feriez-vous si vous étiez chef d’état ? • 1/4 des profits des banques se retrouvent dans des paradis fiscaux. Temps de changer les règles ?

Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute sa vie… Sauf si tu détruis son bateau, ses filets de pêche et que tu l’obliges à rester dans une zone où il n’y a pas de poisson. Le blocus israélien « fête » ses 10 ans avec des conséquences dramatiques dans la bande de Gaza.

As’ad Merza, 24 ans, était venu faire des achats dans un magasin Oxfam à Gand. Il y est resté comme bénévole pour la vente d’ordinateurs

Avez-vous déjà vu nos bulles à vêtements « new look » ?

Globo

Périodique trimestriel n°58 - Deuxième trimestre 2017 Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - Belgique Tel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 - www.oxfamsol.be Abonnement gratuit (ou désabonnement) par e-mail : globo@oxfamsol.be. EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION ET RÉDACTION FINALE :

Esther Favre-Félix, Julien Lepeer, Leen Speetjens, Thea Swierstra, Mieke Vandenbussche, Lieve Van den Bulck • COORDINATION : Lieve Van den Bulck • ONT COLLABORÉ : Lien De Tavernier • MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée. Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité. Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction. Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifié Siège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080 Reg. n° BE-BXL-000021

2

globo • JUIN 2017


Texte : Julien Lepeer, Leen Speetjens, Thea Swierstra, Lieve Van den Bulck

Des migrants dans les Balkans : « Ils ont versé de l’eau glacée sur nous » Oxfam a publié un rapport dans lequel des migrants témoignent de la manière dont la police, les gardefrontières et les officiels dans la région des Balkans les ont traités de façon inhumaine.

© Miodrag Ćakić/InfoPark

S

i vous cherchez à fuir la guerre et la violence, ne comptez pas sur une quelconque aide le long des frontières de l’Europe dans la région des Balkans. « Nous avons traversé la frontière hongroise, mais la police nous a attrapés », raconte le jeune Majeed. « Nous avons dû enlever nos vêtements et nous asseoir dans la neige. Ensuite, ils ont versé de l’eau glacée sur nous. » Le nouveau rapport d’Oxfam ‘A Dangerous Game’ contient de nombreux témoignages similaires tout aussi choquants. L’enquête a été menée par le Centre des Droits de l’Homme de Belgrade (Belgrade Center for Human Rights, BCHR) et par l’Association des Jeunes Juristes de Macédoine (Macedonian Young Lawyers Association), deux organisations humanitaires locales. Ils se sont entretenus avec 140 migrants, dont des réfugiés. Le rapport contient des témoignages sur des incidents survenus en Serbie et en Macédoine, mais également en Croatie, en Hongrie et en Bulgarie, des pays membres de l’UE.

Sur la route des Balkans, les migrants se retrouvent confrontés à des maltraitances, des vols et un traitement inhumain de la part de la police et des garde-frontières.

Electrochocs Les migrants racontent comment, au cours de leur voyage par la route occidentale des Balkans, ils ont été confrontés à la maltraitance, au vol et à des traitements inhumains de la part de la police, des garde-frontières et autres fonctionnaires. Ils ont été expulsés du pays illégalement et sans possibilité de demander l’asile. Des migrants ont été battus, gravement

Froid glacial, matraques et vols Dans le rapport ‘A Dangerous Game’, 140 migrants témoignent de maltraitance à leur encontre. • Des policiers serbes ont arrêté un groupe de migrants afghans. Ils les ont emmenés dans une camionnette, soi-disant vers un centre d’accueil pour réfugiés. Le groupe a été abandonné dans une forêt près de la frontière bulgare par -11°C. • En Croatie, la police des frontières a obligé des migrants à se dévêtir. Ils ont dû repasser la frontière serbe

en suivant la voie ferrée. Des agents se positionnaient le long de la voie ferrée et les frappaient avec leurs matraques. • Des agents de police bulgares ont fouillé un groupe de migrants et leur ont pris tous leurs effets personnels, jusqu’à leurs chaussures, avant de les renvoyer par-delà la frontière.

blessés, abandonnés dans la forêt par un froid glacial, pourchassés et attaqués par des chiens. On leur a même administré des décharges électriques. « Ce sont souvent des gens qui fuient la violence dans leur pays d’origine », explique Lien De Tavernier, responsable de la politique migratoire chez Oxfam. « Dès lors qu’ils mettent les pieds sur le territoire européen, ils font face à des situations intolérables. Les gouvernements des pays concernés, y compris les pays membres de l’Union européenne, ont laissé faire. » Il s’agit du phénomène ‘Pushbacks’, c’est-à-dire les tentatives illégales des autorités de renvoyer les migrants. Les autorités obligent ainsi les migrants à rentrer chez eux, sans leur donner la possibilité de demander l’asile, ce qui constitue une violation grave du droit international et du droit européen.

The Game Les réfugiés qui prennent la route des Balkans nomment, de façon cynique, ces tentatives de franchir une frontière ‘The Game’ (Le Jeu). Mais c’est un jeu dangereux. Ils parcourent, en plein hiver et par des températures glaciales, des régions dangereuses et inconnues. Il faut

encore y ajouter les actes des policiers, garde-frontières et autres représentants des autorités. « Ces actions brutales et illégales créent un climat de peur parmi les migrants. Ca les pousse à avoir recours à des passeurs », assure Lien De Tavernier.

Le silence de l’UE « Cette situation a souvent été dénoncée, mais l’Union européenne n’entreprend rien ou presque pour mettre fin à ces abus », souligne Lien De Tavenier.

« L’UE n’entreprend rien pour mettre fin à ces abus » « Au contraire, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a encore récemment fait l’éloge de la politique migratoire des pays des Balkans ! » Oxfam appelle les gouvernements de Serbie, de Macédoine, de Croatie, de Hongrie et de Bulgarie à mettre fin immédiatement aux violations des droits de l’Homme et à prendre des mesures contre les auteurs de ces actes de violence.

La « route des Balkans »

Secours d’urgence

Frontières fermées

= la route suivie par les migrants pour entrer dans l’Union européenne via la Macédoine et la Serbie.

Oxfam vient en aide aux migrants en Grèce, en Italie et tout le long de la route des Balkans.

Mars 2016 : la Slovénie, la Croatie, la Serbie et la Macédoine ferment leurs frontières aux migrants.

JUIN 2017 • globo

3


L’Etat, c’est vous ? Que feriez-vous si vous étiez à la tête de votre propre état ? Opteriezvous pour le Bonheur National Brut ?

P

ensez-vous pouvoir mieux faire que nos politiciens ? Il est temps de le tester avec ‘L’Etat, c’est moi’, un jeu en ligne d’Oxfam dans lequel vous êtes le chef d’un pays fictif. Vous devez prendre des décisions sur 13 défis de société. Et vous choisissez évidemment la couleur de votre drapeau national. Vos choix dans ‘L’Etat, c’est moi’ ont une influence importante sur la vie de vos citoyens et sur la pauvreté et les injustices. Une des questions qui vous sont proposées : voulez-vous introduire un impôt sur la fortune, afin qu’il y ait plus d’argent pour les écoles et les hôpitaux ? Votre réponse est oui ? Vos citoyens sont heureux... mais vous

recevrez un petit SMS de menaces des riches barons qui financent votre campagne électorale.

Salaire juste ? Passons à une autre décision : voulezvous d’un salaire égal pour les hommes et les femmes ? Vous avez ici le choix entre 4 réponses différentes, qui vont de « absolument » jusqu’à « j’ai d’autres chats à fouetter », en passant par « oui, mais nous ne pouvons pas l’imposer par la loi ». Les avis de vos conseillers virtuels sont divisés : l’un pense que les femmes font délibérément le choix de gagner moins, l’autre pense qu’il faut intervenir. A la fin du jeu, vous pouvez voir si vos citoyens sont satisfaits de votre gouvernance, et comparer la situation avec le monde réel. Jouez sur : www.republicofyou.org

Comme ici dans le Nord-Kivu, Oxfam apporte de l’aide aux personnes qui ont dû fuir leur village à cause des violences.

Des choix pour aider le commerce local En RD Congo, Oxfam distribue des coupons alimentaires aux familles les plus vulnérables.

L

a province d’Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo (RD Congo), est minée depuis des années par des conflits entre groupes armés pour le contrôle du territoire. Des milliers de personnes ont perdu la vie et des centaines de milliers ont dû fuir, parfois plusieurs fois. Ils se sont souvent réfugiés dans des villages voisins, loin de leur maison, loin de leurs champs. Sans source de revenus, les personnes en fuite n’ont plus rien et les communautés qui les accueillent ne sont pas souvent beaucoup mieux loties. Cela provoque des situations humanitaires très graves, avec un problème majeur : l’accès à la nourriture.

Plus de 3.000 ménages C’est pourquoi Oxfam intervient dans la région auprès de 3.300 ménages. Ces ménages sont choisis en fonction de leur vulnérabilité, parmi les

Impôt sur la fortune ? Salaire égal ? Dans ‘L’Etat, c’est moi’, c’est vous qui décidez.

personnes en fuite comme parmi les communautés d’accueil. Au total ce sont près de 20.000 personnes auxquelles Oxfam fournit notamment des coupons alimentaires et de l’argent liquide.

Pourquoi des coupons ? On peut se demander pourquoi Oxfam ne distribue pas directement des produits alimentaires au lieu de donner des coupons ou de l’argent. Mais ce choix se révèle le plus efficace : les familles peuvent ainsi choisir le type d’aliments qu’elles veulent acheter et elles font en même temps marcher l’économie locale. Cela profite donc aussi aux petits commerçants. A côté de cela, Oxfam fournit également de l’eau potable, des installations sanitaires et des kits d’hygiène. Enfin, nous mettons en place des programmes de protection, organisé avec des comités de villageois, pour assurer au maximum la sécurité des personnes les plus vulnérables (femmes seules, enfants,…). Ce programme est financé par l'Union européenne (DG Echo).

Laisser le choix aux familles

El Niño est parfois plus malin que nous Les organisations humanitaires peuvent encore s’améliorer pour être mieux préparées aux catastrophes lentes.

C

’est ce qui ressort du dernier rapport Oxfam sur le phénomène météorologique El Niño. Nous y analysons l’efficacité et le temps de réaction de nos équipes et comment améliorer notre travail humanitaire.

4

globo • JUIN 2017

El Niño est un phénomène naturel, un courant marin chaud dans l’Océan Pacifique. Il produit des changements météorologique à l’échelle mondiale. El Niño survient tous les 2 à 10 ans. Il s’est passé pour la dernière fois en 2015-2016. Comme il s’agit d’un processus lent dont les conséquences évoluent au fil des mois, il est parfois difficile de réunir à temps l'attention médiatique et les fonds nécessaires. Les conséquences varient en fonctions des régions et

sont parfois mineures, parfois très graves. Les Nations Unies travaillent d’ailleurs actuellement à améliorer les mécanismes d’alarme et à faciliter les interventions rapides.

Sécheresse Oxfam a réagi à El Niño dans 22 pays. Il s’agissait entre autres de distribuer de l’eau et de la nourriture. Nous avons aussi appuyé des paysans et des organisations locales pour les aider à se prémunir face à la sécheresse.

Dans certains pays, il a été possible de réagir plus vite que dans d’autres : en Amérique Centrale, des programmes de développement contre la sécheresse étaient déjà en place, de même en Ethiopie et au Soudan. « Là, El Niño n’arrive pas de façon inattendue », décrit Valentina Evangelisti, conseillère Oxfam sur la prévention face aux catastrophes. « Si El Niño touche d’abord l’Amérique du Sud, alors nous savons que la sécheresse va suivre en Afrique. »


.

26% de profits bancaires cachés dans des paradis fiscaux Les 20 plus grandes banques européennes utilisent les paradis fiscaux à très grande échelle.

L

COMMENT ÇA MARCHE ?

Le rapport en quelques chiffres

• Les filiales dans les paradis fiscaux génèrent en moyenne le double des bénéfices obtenus dans d’autres filiales. Par tranche de 100 euros de leurs activités, les banques font 42 euros de bénéfices dans des paradis fiscaux. La moyenne globale est de 19 euros. • En 2015, ces banques européennes ont placé au moins 628 millions d’euros dans des paradis fiscaux alors qu’aucun employé n’y travaillait. La maison mère française de BNP Paribas a ainsi réussi à payer dans les îles Caïman exactement zéro euro d’impôts sur un bénéfice de 134 millions d’euros.

Laissez-vous surprendre par « A Table Autrement » : glissez vos pieds sous la table et savourez un délicieux repas entre proches ou voisins. Profitez d’une ambiance relax autour d’un bon repas. Brunch équitable, barbecue, entrée-platdessert ou simple spaghetti, la convivialité est toujours au menu. Vous n’avez qu’à mettre les pieds sous la table avec vos amis, votre famille ou vos voisins. Et c’est encore meilleur quand on sait qu’on soutient un projet Oxfam.

es 20 plus grandes banques en Europe enregistrent plus d’un quart de leurs profits dans des paradis fiscaux, selon ‘Opening the Vaults’, un nouveau rapport d’Oxfam et du Fair Finance Guide. Les profits qui y sont enregistrés sont souvent beaucoup trop élevés par rapport aux activités réelles des banques sur place.

• Les 20 plus grandes banques enregistrent 26% de leurs revenus nets dans les paradis fiscaux. Ce montant serait ainsi estimé à 25 milliards d’euros. Pourtant, dans le chiffre d’affaires global des banques, les paradis fiscaux ne représentent que 12% et seuls 7% de leurs employés y travaillent.

A table !

« Il est temps de mettre un terme aux paradis fiscaux », explique l’experte d’Oxfam Maaike Vanmeerhaeghe.

Transparence nécessaire Le nouveau rapport est basé sur de nouvelles règles de transparence européennes, le rapportage public pays par pays. Ces règles obligent les banques à publier chaque année des données financières de leurs activités dans chaque pays où elles génèrent des revenus. Oxfam fait campagne pour rendre obligatoire ce rapportage pays par pays pour toutes les multinationales actives en Europe et enregistrant au moins 40 millions d’euros de bénéfices nets. « Il est temps de mettre un terme aux paradis fiscaux », explique Maaike Vanmeerhaeghe, responsable du plaidoyer sur la justice fiscale pour Oxfam. « La transparence fiscale est primordiale pour y arriver. Grâce à la nouvelle obligation de transparence européenne, nous avons pour la première fois un aperçu des pratiques

fiscales des banques. » Les instances doivent maintenant passer d’urgence à l’étape suivante. « Nous leur demandons de rendre le rapportage pays par pays obligatoire pour tous les secteurs, pour pouvoir vérifier que toutes les multinationales paient une part équitable d’impôts. Les Etats devront par ailleurs également prendre des dispositions pour rendre l’évasion fiscale impossible. »

Des milliards d’euros en jeu Des milliards d’euros échappent aux Etats parce que les multinationales tentent d’échapper aux impôts. Les pays en voie de développement sont les plus touchés : près de 90 milliards d’euros leur échappent chaque année. Cette somme serait suffisante pour envoyer 124 millions d’enfants à l’école et pour étendre l’accès aux soins de santé.

Il suffit de s’enregistrer sur le site pour recevoir un aperçu mensuel des tables d’hôtes qui s’organisent. Vous n’avez qu’à choisir à quelle table vous voulez vous inscrire et l’organisateur vous contacte pour les détails pratiques. Chaque participant amène sa contribution en cash en fonction de ce qui a été convenu. De son côté, l’organisateur rembourse ses frais puis verse le reste de l’argent à un projet Oxfam de votre choix. Tous les convives décident en effet ensemble quel projet ils veulent soutenir. Votre soutien peut ainsi permettre à des producteurs de lait au Burkina Faso de vivre de leur travail, ou encore de soutenir des distributions de nourriture dans les camps de réfugiés du Sahara occidental. www.oxfamsol.be/atableautrement ou 0475/57 92 25

PS: nous cherchons encore des organisateurs !

Des banques belges gourmandes en énergies fossiles L’investissement dans les énergies fossiles par les quatre plus grandes banques belges constitue un grand risque financier et écologique.

B

NP Paribas Fortis, ING, KBC et Belfius investissent plus de 40 milliards d’euros dans les 100 plus grandes entreprises actives dans l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz. C’est ce qui ressort d’un rapport réalisé par la Coalition Climat, dont fait partie Oxfam-Solidarité. Près de la moitié de ce montant (19,41 milliards d’euros) est destiné au charbon. C’est la source d’énergie la plus polluante. Un risque immense pour la planète et notre épargne. Car pour limiter le

réchauffement climatique, il faudrait que 85% des combustibles fossiles qui se trouvent dans le sol y restent. La Coalition Climat veut convaincre les banques d’arrêter ces investissements. « Bien que les investissements globaux en énergies renouvelables continuent d’augmenter chaque année, ceux en énergies fossiles restent trop élevés », selon Brigitte Gloire, responsable du plaidoyer développement durable pour Oxfam-Solidarité. En mai, 10.000 personnes sont descendues dans la rue pendant la Grande Parade à Bruxelles pour une société solidaire et durable. Vous voulez agir aussi ? Surfez sur www.bankroute.be et demandez à votre banque d’arrêter d’investir votre argent dans les énergies fossiles.

4 banques belges investissent à elles seules plus de 40 milliards d’euros dans les énergies fossiles. JUIN 2017 • globo

5


-

LA QUESTION

Comment agir sur les causes et les effets du changement climatique ?

Contrer la sécheresse

Le problème en vue

À Tibou, un village au Burkina Faso, autrefois, il pleuvait de mai à septembre. Maintenant, à peine de la fin juillet à août. Le partenaire local d’Oxfam, ATAD, propose des solutions techniques aux agriculteurs. Pour leurs cultures, ils utilisent à présent des semences qui ont besoin de moins d’eau.

Les pays les plus riches émettent le plus de gaz à effet de serre. Toutefois, ce sont les pays les plus pauvres qui subissent les conséquences les plus dures du changement climatique : sécheresses, inondations, conditions météorologiques extrêmes. C’est cela que nous dénonçons par des actions médiatiques, comme ici lors d’un sommet sur le climat.

Plus forts tous ensemble Quand nous voulons un changement, tous ensemble, nous descendons aussi dans la rue. Pour mettre la pression sur les politiciens. Nous étions plus de 10.000 à la marche pour le climat à Ostende. En effet, le changement climatique aggrave la faim et risque de provoquer un afflux de réfugiés climatiques dans les années à venir.

Une Envie question de donner sur Oxfam vous brûle vos vêtements lesau lèvres ? profit d’Oxfam? 6

globo • JUIN 2017

N’attendez pas : posez question à GLOBO, rue des ⇒ Apportez vosvotre vêtements dans un magasin deQuatre-Vents seconde main60, 1080Oxfam Bruxelles ou envoyez un mail à globo@oxfamsol.be (voir p. 15) Il est⇒possible que votre nedans soit pas reprise paràmanque de place. Déposez vos question vêtements un conteneur vêtements d’Oxfam


© Sam Tarling/Oxfam

Des millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire de toute urgence. Rien que dans quatre pays, ce sont 30 millions de personnes qui souffrent de la faim.

Dossier

FAMINE : une crise humanitaire d’ampleur dramatique Sauter un repas, jeûner pendant un mois durant la journée... C’est difficile mais ce n’est pas non plus insurmontable. Il nous est par contre impossible de nous représenter réellement ce que c’est que d’avoir tellement faim que sa propre vie soit en jeu. En mars, l’état de famine a été déclaré au Soudan du Sud. Au Nigéria, en Somalie et au Yémen, la situation n’est guère meilleure. Il s’agit de la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre Mondiale. Comment en est-on arrivé là ? Et que pouvons-nous y faire ?

contenu : • 7 questions sur cette famine • Des millions de personnes touchées • « Les gouvernements du monde entier tardent à réagir » • Comment sauver des vies avec une barque ?

• Texte : Julien Lepeer, Thea Swierstra et Lieve Van den Bulck • Photos : Oxfam • A collaboré : Lien De Tavernier

JUIN 2017 • globo

7


Dossier

7 questions au sujet de cette famine La faim en Afrique, ce n’est malheureusement pas nouveau. Mais il s’agit ici de la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre Mondiale.

1 Où sévit la famine ?

Fin février, les Nations Unies ont officiellement déclaré l’état de famine au Soudan du Sud (voir aussi p.11). Au Nigéria, l’état de famine n’a toujours pas été officiellement déclaré, mais il est fort probable qu’elle sévisse déjà dans le nord-est du pays. Deux autres pays seront dans les mois à venir au bord de la famine : le Yémen et la Somalie (voir carte p.9).

D’après les chiffres des Nations Unies, au Soudan du Sud, 4,9 millions de personnes risquent de mourir de faim. Au Yémen, 17 millions de personnes sont en danger. Au Nigéria, environ 4,7 millions de personnes sont menacées, et en Somalie, 3 millions de personnes sont en danger. Au total, le nombre de personnes souffrant de la faim atteint le chiffre exorbitant de 30 millions. Nous n’avons plus connu de crise humanitaire d’une telle ampleur depuis... 1945.

3

Pourquoi ces famines ?

30 millions de personnes souffrent de la faim en raison de combinaisons de conflits, de changements climatiques et de problèmes structurels. Au Soudan du Sud, le conflit dure depuis déjà plus de 3 ans. Les agriculteurs ne peuvent plus cultiver leurs champs. Vient s’ajouter à cela une sécheresse persistante. Et maintenant, les Nations Unies y ont officiellement déclaré l’état de famine. Au Nigéria, 2,6 millions de personnes fuient en raison du conflit avec Boko Haram. Ils vivent dans des communautés locales et dans des camps de réfugiés, où la nourriture et l’eau sont rares. Au Yémen, la population souffre de la faim en raison de la guerre civile, qui dure déjà depuis 2 ans. Ces situations de famines ont en commun de se déclarer dans des zones marquées par les conflits, l’insécurité et le manque d’accès à l’aide. En Somalie, la sécheresse vient couronner le tout.

4 D’où surgissent ces catastrophes ?

Cela fait déjà plus d’un an que les organisations humanitaires et les acteurs sur le terrain mettent en garde contre cette famine. Les gouvernements et la communauté internationale ont ignoré ces avertissements (voir aussi p. 10). « Mais si nous réagissons maintenant, avec une aide d’urgence massive et des efforts diplomatiques, nous avons encore une chance d’éviter que le bilan humain ne s’alourdisse », souligne Nigel Timmins, le directeur humanitaire d’Oxfam.

© Patterick Wiggers /Oxfam

de personnes sont 2 Combien victimes de cette catastrophe ?

Seynes Awil, Somalienne, montre le peu de nourriture qu’il lui reste après la sécheresse.

5 Comment pouvons-nous aider ?

En Belgique, le Consortium 12-12 a lancé une vaste campagne de collecte de fonds pour l’aide d’urgence. Les six organisations humanitaires qui composent le Consortium 12-12 (y compris Oxfam) sont présentes depuis longtemps dans les pays touchés et font déjà tout pour aider les personnes affectées.

30 millions de personnes ont faim. Nous n’avons plus connu de crise humanitaire d’une telle ampleur depuis la Seconde Guerre Mondiale. Jusqu’à présent, Oxfam a déjà apporté de l’aide à plus d’un million de personnes au Yémen et à 245.000 personnes au nord-est du Nigéria. En 2016, nous avons déjà distribué de la nourriture et de l’eau à plus de 600.000 personnes au Soudan du Sud, et nous voulons à présent augmenter le volume de l’aide. Nous construisons des installations sanitaires pour que les maladies ne puissent pas se propager.

De la nourriture est-elle aussi 6 acheminée sur place ?

« La collecte et le transport de marchandises sont coûteux, et les biens collectés en Belgique

ne répondent pas toujours aux besoins locaux », explique Erik Todts de 12-12. « C’est pourquoi nous achetons un maximum de produits sur place. Ainsi nous répondons au mieux aux besoins des personnes vulnérables. De plus, nous stimulons l’économie locale et nous économisons sur les coûts de transport. Le Plumpy’Nut illustre bien cela. Il s’agit d’une pâte à base d’arachide riche en nutriments essentiels, distribuée à de nombreux enfants souffrant de malnutrition. Cette pâte est principalement produite dans les pays où la malnutrition est répandue. Ainsi, nous aidons non seulement les enfants, mais aussi l’économie de ces pays vulnérables. »

un don, est-ce que cela fait 7 Faire vraiment la différence pour les populations locales ?

L’aide d’urgence est vitale, donc donner de l’argent l’est aussi. Au moins 86% des recettes de l’action du Consortium 12-12 sont attribuées à l’aide d’urgence : nourriture, soins médicaux, eau potable et installations sanitaires. « Mais nous avons aussi besoin d’argent pour préparer les habitants des zones vulnérables à de nouvelles crises, de sorte qu’elles fassent moins de victimes », explique Erik Todts. Par exemple en distribuant des semences qui résistent mieux aux changements climatiques, et en travaillant main dans la main avec des organisations locales.

Quelles sont les causes de cette famine ?

8

Conflit = faim ?

Climat

Politique et mise en œuvre

Lorsqu’on fuit la violence, on quitte son magasin ou son travail, son jardin potager ou son champ. On se retrouve aussi privé d’argent et de nourriture.

Le changement climatique est à l’origine de la hausse des températures. Plus de chaleur = moins d’eau = moins de récoltes et de bétail.

On peut éviter les famines en prenant les bonnes décisions politiques : le développement à long terme et une bonne gestion des risques.

globo • JUIN 2017


Dossier

Des millions de personnes touchées 1

Nigéria

Sur le terrain : quelles conséquences a la famine pour ces millions de personnes ?

Le conflit avec Boko Haram a provoqué des déplacements de population de masse. 4,7 millions de personnes ont faim. Oxfam veut aider 500.000 personnes supplémentaires en 2017, avec des coupons alimentaires, des installations sanitaires et des kits d’hygiène.

2

Soudan du Sud

Après trois ans de conflits armés, 4,9 millions de personnes risquent de mourir de faim. Oxfam a déjà porté assistance à 600.000 personnes.

3

4

Somalie

La sécheresse extrême a provoqué une crise humanitaire en Somalie. Oxfam projette de fournir de l’eau et des installations sanitaires à 220.000 personnes d’ici fin 2017.

4

1 2 3

Yémen

En raison des conflits armés qui sévissent depuis mars 2015, 17 millions de personnes ont faim au Yémen. Nous avons déjà aidé plus de 1 million de personnes, notamment en distribuant de l’argent pour acheter de la nourriture, en fournissant du bétail et des emplois.

70,8% Au Yémen, la crise humanitaire est la plus grave au monde : 70,8% de la population à besoin d’une intervention humanitaire.

30.000.000 de personnes souffrent de famine - ou sont au bord de la famine - dans ces 4 pays. Il s’agit de la pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale.

1.545.000 enfants souffrent de malnutrition aiguë ou sévère.

Aide d’urgence

mensen in NoordoostNigeria, Zuid Soedan, Somalië, en Jemen zijn in hongersnood of lopen risico op hongersnood

famine faites un don dons

BE37 0000 0000 2828

info

www.oxfamsol.be/famine

avec la mention “0058”

Comment votre don fait la différence Nous avons besoin de votre soutien pour que davantage de personnes puissent bénéficier de l’aide d’urgence. Oxfam est sur place et fournit de la nourriture, de l’eau potable et d’autres produits essentiels : • 20 euros = un kit de dignité avec du tissu d’habillement, une brosse à dents, du dentifrice, des sous-vêtements et une couverture pour bébé. • 50 euros = un panier alimentaire pour un mois (riz, maïs, huile, millet, arachides) • 90 euros = blocs de toilettes temporaires (pour 40 personnes)

Un village érigé par des déplacés « Nous étions simplement assis sur mon terrain quand Boko Haram est venu chercher mon fils. Ils l’ont tué. » Abdul (nom d’emprunt) a 65 ans. Son fils a été emmené et assassiné il y a trois ans. Abdul est parti parce que Boko Haram a promis de revenir. « Nous sommes partis avec uniquement les vêtements

que nous portions. » Abdul vit maintenant à Jakana, un village près de Maiduguri (Nigéria), érigé par des personnes qui ont fui leur maison face aux violences. « J’ai maintenant une parcelle de terre où je peux faire pousser des légumes. » À Jakana, Oxfam donne aussi des formations en santé et de l’aide alimentaire.

JUIN 2017 • globo

9


Dossier

« Les gouvernements du monde entier tardent à réagir » Qu’est-ce qu’une famine ? Pourquoi Oxfam intervient ? Comment est-ce possible en 2017 qu’une famine ait encore lieu ? Notre experte décode tout ça pour vous. ENTRETIEN Lien De Tavernier Responsable de plaidoyer humanitaire pour Oxfam

En fait, le mot « famine » est un terme technique qui répond à des critères précis définis par les Nations Unies. Pour faire simple, l’ONU a identifié différentes phases qui correspondent à des niveaux de faim, un peu comme pour un tremblement de terre, qui peut être de magnitude 1 si c’est léger et 8 si c’est très important. Pour la faim, il y a cinq phases. Par exemple : la phase 3 est appelée « crise » et correspond à « 1 personne sur 5 éprouve des difficultés à se nourrir ou doit vendre ses biens pour pouvoir se nourrir ». La phase 4 est appelée « urgence » et correspond à « 20% des ménages ont des carences extrêmes en nourriture et plusieurs cas de décès sont recensés ». La phase 5 est appelée « famine » et correspond à « au minimum 1 personne sur 5 souffre de malnutrition, 2 personnes sur 10.000 meurent chaque jour et 30 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition sévère ».

Q : Comment est-ce possible qu’il y ait encore une famine en 2017, alors qu’on entend partout qu’on produit assez de nourriture pour nourrir toute la planète ?

Il y a évidemment plusieurs facteurs qui rentrent en compte mais le dénominateur commun des quatre pays pour lesquels nous avons lancé l’appel aux dons, c’est le mot « conflit » : au Yémen, gouvernement et groupes rebelles s’affrontent. Au Nigéria et dans la région, les familles fuient les violences de Boko Haram. En Somalie, Al-Shabaab (organisation sœur d’Al Qaïda) sévit, alors qu’au Soudan du Sud, des groupes armés empêchent l’intervention humanitaire. Ces conflits forcent des millions de gens à fuir. Fuir leur maison, fuir leurs champs, fuir l’endroit où ils travaillaient. Bref, toutes ces personnes se retrouvent sans toit et sans source de revenus. Ils se réfugient dans les pays voisins ou dans des villages voisins qui ne sont souvent pas beaucoup mieux lotis. Dès lors, la grande

© Sam Tarling /Oxfam

Q : Lien, on parle souvent de famine, dès que des gens ont faim ou qu’il y a une sécheresse, mais qu’est-ce que c’est exactement ?

« Les conflits forcent des millions de gens à fuir », explique Lien De Tavernier. Cette jeune fille qui se rend à une distribution d’eau potable d’Oxfam a dû fuir le conflit avec Boko Haram au Nigéria. concentration de gens et le manque de nourriture disponible créent cette situation de famine. De plus, les groupes armés bloquent souvent l’accès à l’aide humanitaire, ce qui aggrave la situation.

« 4,4 milliards de dollars avant le mois de juillet » Cependant, il ne faut pas non plus cacher toute la crise derrière le mot « conflit » : les règles du commerce international qui pèsent sur la production et le commerce local, la répartition des richesses à travers le monde et les conditions climatiques très dures dans cette région, tous ces facteurs fragilisent déjà ces quatre pays.

Q : Que demande Oxfam alors ?

Ce qu’Oxfam demande c’est que le monde politique agisse, et vite. La communauté internationale à un rôle à jouer pour mettre la pression sur les différents acteurs des conflits, pour y mettre fin mais aussi pour garantir l’accès humanitaire. Et puis il y a l’aspect financier. Apporter de l’aide sur place a un coût. Selon les Nations Unies, il faudrait rassembler 4,4 milliards de dollars avant

Consortium 12-12 : unir nos forces Ce n’est pas pour rien qu’Oxfam travaille main dans la main avec d’autres ONG. Chacune vient apporter son expertise dans un domaine précis : santé, éducation, protection des enfants, nutrition. C’est pour ça que des ONG humanitaires se sont regroupées au sein du Consortium 12-12. Pour établir

10 globo • JUIN 2017

des stratégies communes, récolter des fonds dans une grande campagne commune et faire connaître les situations de crises au plus grand nombre grâce à une communication commune. Les membres : Caritas, Handicap International, Médecins du Monde, Unicef, Plan International, Oxfam-Solidarité.

le mois de juillet pour venir en aide aux plus de 20 millions de personnes touchées. Pour l’instant, les gouvernements du monde entier tardent à réagir. Pourtant, face à une famine, chaque jour compte. Il n’est certainement pas trop tard pour que la communauté internationale se réveille mais c’est urgent. C’est pour ça qu’Oxfam effectue un gros travail de plaidoyer politique. Attention, nous ne disons pas que personne ne fait rien : en Belgique par exemple, le Ministre De Croo, chargé de l’Aide au Développement, a doublé mi-mai les dons reçus pour l’appel du Consortium 12-12 (v. encadré). D’ailleurs, Oxfam a réalisé un travail de plaidoyer politique en Belgique avec ses partenaires de la Coalition contre la Faim : des discussions ont eu lieu avec le Parlement pour remonter la question de la famine le plus haut possible dans l’agenda politique.

Q : Si c’est au monde politique de régler ça, pourquoi Oxfam intervient ?

C’est en effet au monde politique de régler les problèmes de fond mais il y a aussi des vies qui sont en jeu aujourd’hui et maintenant. C’est pour ça qu’Oxfam et d’autres ONG se mobilisent. Le plus urgent est de pouvoir apporter de l’eau, de la nourriture et un peu de sécurité. C’est une question de survie.

Q : On parle de famine et Oxfam distribue de l’eau. C’est normal ?

Oxfam ne fait pas que distribuer de l’eau mais c’est un grand aspect de notre travail sur le terrain. Avoir accès à de l’eau potable et propre permet d’éviter l’apparition et la propagation de maladies, permet de boire bien sûr et, pourquoi pas, de cultiver une petite parcelle de terre. Nous distribuons aussi des kits d’hygiène, nous installons des douches ou des toilettes. Dans certains cas, si d’autres ONG ne sont pas présentes, nous distribuons de la nourriture.


Dossier

Comment les barques sauvent des vies au Soudan du Sud « J’aide des gens qui auraient pu, autrement, mourir de faim. Ça m’aide à tenir le coup. » Gabrial Puol Thiel achemine les habitants de régions reculées du Soudan du Sud aux distributions d’aide d’urgence.

Emplois rémunérés Les canotiers échangent les bons auprès d’Oxfam et sont rémunérés pour leur travail. Jal Banyiei, par exemple, aidait gratuitement les réfugiés dans la région des îles situées au nord de Nyal, mais ne gagnait rien en échange pour nourrir sa propre famille. À présent, lorsqu’il navigue, il perçoit une rémunération : « Avec cet argent, je peux à nouveau prendre soin de ma famille. »

© Bruno Feder

G

abrial Puol Thiel est canotier. Il emmène à chaque fois deux ou trois passagers à travers les marais de la province de Panyijar, au nord du Soudan du Sud, vers la distribution alimentaire. De nombreux Sud-Soudanais ont fui en direction des îles de cette zone marécageuse, mais la route qui mène à l’aide d’urgence la plus proche est longue et dangereuse. Pour se rendre à Nyal en barque, il faut compter 3 jours. Et par la route c’est encore plus long. « Le trajet se fait dans le silence, mais en toute sécurité », raconte Nyambor qui a voyagé dans une barque. « Je sais à quel point il est dangereux pour les femmes de marcher sur de longues distances et de devoir dormir seules dans les buissons. Dans la barque, je me sens vraiment en sécurité. » Gabrial travaille pour le programme « barques gratuites » d’Oxfam dans la région. Les personnes touchées par la famine reçoivent des bons d’Oxfam, qu’ils peuvent utiliser pour payer le transport en barque. Parce que les victimes de la famine n’ont pas suffisamment d’argent pour couvrir elles-mêmes les frais de transport.

« Je sens que je peux faire une différence », explique Gabrial, canotier au Soudan du Sud. Les canotiers ont aussi suivi une formation pour apprendre à localiser et à aider les personnes dans le besoin. « Je sens que je peux faire une différence », déclare Gabrial. « J’aide des gens qui, autrement, auraient pu mourir de faim. Ça me motive. » Chaque jour, il y a des nouveaux arrivants à Nyal. Ils font partie des 1,6 million de personnes qui fuient des années de violence dans la région. Malgré l’accord de paix de 2015, la violence se poursuit au Soudan du Sud. Depuis juillet 2016, le conflit s’est encore intensifié, et les combats dans la capitale de Juba ont poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir.

De L’aide d’urgence au Soudan du Sud Oxfam lutte depuis longtemps contre la faim dans 9 localités différentes du Soudan du Sud, y compris dans la province de Panyijar. Nous fournissons de la

nourriture, de l’eau et des services d’hygiène aux populations qui fuient. Nous aidons également les réfugiés sud-soudanais qui ont fui vers l’Ouganda, l’Ethiopie, la RD Congo et le Tchad. En 2016, Oxfam a aidé 600.000 personnes au Soudan du Sud avec de l’aide d’urgence et une assistance à long terme, notamment en dispensant des formations ou en distribuant de nouveaux outils, de nouvelles semences ou du bétail, pour que les populations puissent à nouveau s’assurer des revenus. Rien qu’en mars, Oxfam a distribué des vivres à Panyijar à 2.000 personnes qui venaient d’arriver et n’avaient rien à manger. Mais l’eau potable, les installations sanitaires saines et les produits d’hygiène sont également importantes : ils aident les victimes souvent affaiblies à se prémunir contre les maladies.

Oxfam en action sur le terrain...

Somalie : de l’eau, de l’eau, de l’eau

Yémen : de l’argent liquide pour survivre

Nigéria : en lutte contre le choléra

Oxfam aide plus de 280.000 Somaliens réfugiés en Ethiopie voisine en les approvisionnant en eau (par camions ou en réhabilitant des puits par exemple) et en distribuant de la nourriture pour les animaux. Ce faisant nous porterons assistance en 2017 à 700.000 personnes qui souffrent de la sécheresse.

Oxfam donne de l’argent aux personnes les plus vulnérables dans plusieurs villages au Yémen. Plus de 1.500 familles, soit 10.000 personnes, ont reçu pendant trois mois 24.500 riyals (90 euros) par mois. Cette somme leur permet de se nourrir, de boire, d’acheter des médicaments...

La ville nigériane de Maiduguri a été mise à feu et à sang par Boko Haram. Près de la moitié de ses 14.000 habitants ont fuit les violences. Oxfam y a mis en place un programme concernant l’accès à l’eau et à l’hygiène. Les bénéficiaires apprennent entre autres des mesures de prévention contre le choléra.

JUIN 2017 • globo 11


Les pêcheurs de Gaza ne veulent pas abandonner leur métier, leur choix de vie et leur source de revenus. Mais le blocus israélien rend leur travail quasiment impossible.

Pêcheurs empêchés, Gaza sous les gravats La reconstruction de Gaza n’avance pas. En cause ? Un blocus israélien qui étouffe les Gazaouis, à commencer par les pêcheurs.

I

ls ont confisqué mon bateau et l’ont détruit. Nous étions juste en train de pêcher à 2 miles au nord de Gaza. […] Ce bateau représentait la principale source de revenus pour trois familles. Maintenant, je n’ai plus rien : pas d’emploi, pas de bateau. » Waal Bashir Abu Ryala est pêcheur à Gaza, ou du moins, il l’était. Sans son bateau, il ne peut plus exercer son métier et assurer un revenu suffisant pour subvenir aux besoins de ses proches. A sa colère d’avoir perdu son bateau, s’ajoute aussi l’humiliation, à cause des circonstances qui ont amené à sa destruction. « Nous sommes allés en mer », explique Waal Bashir. « Nous avons jeté nos filets et puis nous sommes revenus pour les retirer. C’est à ce moment que deux navires israéliens nous ont accostés. Nous avons tenté de fuir mais ils nous ont dit de nous arrêter puis ont tiré sur le bateau. Une fois le moteur cassé, ils ont pris le bateau et nous ont arrêtés. Ils nous ont ordonné d’enlever nos vêtements et nous ont emmenés avec

12 globo • JUIN 2017

eux jusqu’à un port israélien. Ils nous ont gardé pendant 24h puis nous ont renvoyés à Gaza. »

de la pêche commence, ils les forcent à se rapprocher des côtes. »

Pêcher où il n’y a pas de poisson

Pour faire face à cette situation catastrophique pour les pêcheurs, l’UAWC, en partenariat avec Oxfam, a lancé des programmes de ‘cashfor-work’ (argent contre travail). Ces programmes sont souvent utilisés comme réponses humanitaires car ils permettent aux personnes qui ont perdu leur source de revenus de gagner

Le cas de Waal Bashir n’est hélas pas un cas isolé. 49 autres cas avaient déjà été recensés par notre partenaire, UAWC (Union of Agricultural Work Committees – L’union des comités de travail agricole), en 2014. Un nombre qui doit avoir largement augmenté aujourd’hui. L’UAWC vient notamment en aide aux pêcheurs de Gaza, qui doivent faire face à de nombreux obstacles. A commencer par les limitations des zones de pêches imposées par les Israéliens. « Les pêcheurs ont peur des Israéliens.

Les conditions de vie des pêcheurs se sont encore détériorées depuis 2014 Jusqu’à 3 au 4 miles de distance, il n’y a quasiment pas de poisson », insiste Abu Bashar, directeur général d’UAWC à Gaza. «Les Israéliens les laissent aller jusqu’à 6 miles pour pêcher mais seulement hors saison. Quand la saison

Le modèle ‘Cash-for-work’

de l’argent pour un travail qui profite à la communauté à plus long terme. Pour les pêcheurs de Gaza, le programme est simple : 25 jours de travail payés 10 à 15 euros par jour, en fonction des qualifications de chacun. Certaines personnes réparent les bateaux, d’autres des filets de pêche, par exemple. Lorsque le programme est terminé, le matériel indispensable à la pêche est restauré, les pêcheurs ont pu nourrir leur famille en attendant et pourront ramener des poissons dont

10 ans de blocus à Gaza La reconstruction de Gaza n’avance pas à cause des contrôles drastiques d’Israël. Le blocus instauré en 2007 par Israël empêche les personnes et les biens d’entrer et de sortir de Gaza. Après les bombardements de 2014, les besoins très importants en matériaux pour la reconstruction se sont heurtés à un obstacle majeur : le Mécanisme de Reconstruction de Gaza (GRM, en anglais). Il a été mis en place par les Nations Unies, les autorités israéliennes et les autorités palestiniennes après les bombardements de 2014 et était censé assouplir les règles pour permettre de reconstruire Gaza. Mais en pratique, Israël a gardé le

contrôle sur Gaza et le GRM ne fait que renforcer le blocus qui existait déjà. Catherine De Bock, responsable de plaidoyer humanitaire pour Oxfam : « Le processus de décision pour voir ce qui peut entrer dans Gaza ou non est très lent en plus de se révéler arbitraire. L’ensemble du mécanisme doit être revu au plus vite. Oxfam appelle la communauté internationale à se mobiliser car le GRM actuel s’apparente à la continuation de la punition collective des Palestiniens. Ce qui représente une violation du droit humanitaire international. 1,8 millions de personnes sont prises au piège à Gaza. Elles ont besoin d’aide, et vite. »


Textes: Julien Lepeer

regards du sud

Plaider ensemble à tous les niveaux pour la fin du blocus Oxfam travaille depuis 2004 avec l’UAWC à Gaza et en Cisjordanie sur des projets agricoles, de pêche et de reconstruction (voir cadre ci-contre). L’apport d’Oxfam est structurel et financier. Des équipes sur place aident l’UAWC à mettre ses projets en place, via des formations et des évaluations de besoins. Les programmes de ‘cash-for-work’ sont

UAWC Qui ? L’union des comités de travail agricole est une ONG palestinienne active à Gaza et en Cisjordanie.

Quoi ? L’UAWC aide les agriculteurs et pêcheurs à améliorer leur

financés par Oxfam et ses bailleurs. Mais Oxfam travaille aussi à un monitoring du blocus israélien et du GRM (voir encadré dans le texte). Pour ce faire, nous collaborons avec des ONG locales qui se concentrent sur les droits de l’Homme et effectuent un travail de plaidoyer pour mettre fin à ce blocus qui étouffe la population locale.

productivité et à commercialiser leurs produits. Dans le contexte du blocus, l’organisation se concentre sur les moyens de subsistance.

La Bande de Gaza

La bande de Gaza est une bande de terre de 41 km de long sur la côte orientale de la mer Méditerranée. Elle tire son nom de sa principale ville, Gaza. Elle fait partie du territoire palestinien occupé par Israël avec la Cisjordanie. La bande de Gaza est séparée d’Israël et de l’Egypte par un mur de 700km de long. 1,8 millions de Palestiniens y sont enfermés suite au blocus de 2007. Gaza affiche un taux de chômage de 40%, et ses exportations sont réduites à moins de 3% de leur volume d’avant le blocus. 80% de la population est tributaire de l’aide internationale. TURQUIE SYRIE LIBAN

© Andy Hall/Oxfam

Mer Méditerranée BANDE DE GAZA

L’offensive de 2014, un tournant tragique Ces règles très strictes et les abus qui en découlent sont les conséquences du blocus instauré en 2007 par Israël. Mais les conditions de vie, voire de survie, des pêcheurs se sont encore détériorées depuis 2014 et l’offensive israélienne sur Gaza qui a détruit pratiquement toute la zone (voir encadré). Une très grande partie des installations dans lesquelles

travaillaient les pêcheurs, tout comme les maisons dans lesquelles ils habitaient ont été frappées par des obus. Dès lors, comment stocker le peu de poissons attrapés ? Comment les conserver ? Où entreposer le matériel ?

Les pêcheurs, un exemple parmi d’autres

Ces témoignages de vies brisées par les 10 ans de blocus et les bombardements de 2014 ne sont que quelques exemples d’une situation qui touche tous les Gazaouis. Plus de 100.000 d’entre eux ont vu leur foyer détruit.

« Nous devons faire face à la crise et nous devons le faire tous ensemble. » Seules 9,7 % des maisons touchées ont été reconstruites et l’électricité est coupée au moins 12h par jour. Dans un rapport publié en mars dernier, Oxfam met l’accent sur un danger majeur pour la survie des habitants : 96% de l’eau

TERRITOIRE IRAK PALESTINIEN OCCUPÉ

JORDANIE

EGYPTE

Oxfam mène des campagnes de sensibilisation à travers le monde. Ici, c’est à Londres, que nous avons dénoncé le blocus de Gaza.

la communauté gazaouie manque cruellement. Ahmad Tolba est impliqué dans un programme de ‘cash-for-work’ pour lequel il répare des filets de pêche : « J’ai 60 ans, et je suis pêcheur. C’est ma seule source de revenus. Nous sommes 14 dans la famille dont 6 personnes qui vivent du travail en mer. J’ai été contacté par le comité local des pêcheurs qui m’a parlé du programme ‘cash-for-work’. J’ai tout de suite été candidat et cela va permettre de couvrir des dépenses et quelques dettes. Et puis, il faut aussi que je fasse quelques courses. Hélas, tous les pêcheurs sont dans cette situation. »

ISRAËL

ARABIE SAOUDITE

disponible n’est pas potable. La plupart des systèmes d’irrigation, d’évacuation d’eau ou sanitaires ne sont plus en état de marche, alors que les nappes phréatiques sont remplies d’eau de mer. Les risques de maladies augmentent, l’agriculture est également menacée, sans parler du besoin tout simplement vital d’eau potable.

Le travail d’UAWC se poursuit

A bout de force, les pêcheurs, à l’instar des autres habitants de Gaza, ont du mal à entrevoir l’espoir. Aid Youssef Hanya, pêcheur lui aussi, témoigne : « Ce que j’espère ? D’abord, un peu de sécurité pour ma famille et moi. Ensuite, de retrouver une source stable de revenus. J’espère que les patrouilles israéliennes vont nous laisser pêcher jusqu’à 12 miles et plus… Les Israéliens ne nous laissent même pas respirer en pleine mer. J’ai besoin d’une grande bouffée d’air frais ! » En attendant qu'une solution politique se dégage, l’UAWC continue de fournir une source de revenus aux pêcheurs et les aide à se relever, encore et encore.

Abu Bashar, directeur d’UWAC à Gaza Abu Bashar, directeur général d’UAWC à Gaza : « Les habitants n'entrevoient aucun futur avec cette absence d’emploi, avec les divisions politiques… Nous [l’UAWC] essayons de prendre part à la solution : pour les hommes, pour les femmes, et pour les générations futures. Nous avons plein de problèmes avec les Israéliens mais il faut aller de l’avant. Nous devons faire face à la crise, pas la fuir. Et nous ne devons pas le faire seuls, mais tous ensemble. Car nous réglons les problèmes comme nous le pouvons mais nous ne détenons pas la solution à long terme. C’est la responsabilité de la communauté internationale de trouver des solutions au réel problème de fond. » Ce programme d’Oxfam reçoit des financements de la Coopération Belge au développement.

60%

1,8 millions

80%

L’économie est à genoux, avec plus de 60% des jeunes qui sont sans emploi, un triste record du monde.

La population gazouie dans son ensemble étouffe sous le blocus israélien instauré en 2007.

80% de la population dans la bande de Gaza est tributaire de l’aide internationale.

JUIN 2017 • globo 13


Bénévole à l’honneur

As’ad Merza, 24 ans, est entré comme client dans le magasin Oxfam au Steendam à Gand. Il y est resté comme bénévole pour la vente d’ordinateurs.

« Je suis réfugi é. Je viens de la ville syrienn d’Alep. Cela fa e it maintenant 10 mois que j’hab Gand. L’assist ite à ante sociale du CPAS qui m’accompagn e m’avait dit qu e dans ce mag de seconde m asin ain Oxfam, je po urrais trouver téléphone port un able à un prix avantageux. » « Puis j’ai com mencé à discut er avec Lus Se droite sur la ph ls (à oto), la respon sable du magas Je lui ai deman in. dé si elle avai t besoin d’aide suis revenu le . Je lendemain mat in et aujourd’hu voilà bénévole i me .»

« Ce qu e j’ Les clie apprécie le plu nts et le s s collèg dans le béné travaille volat, c ues. Le nt ici m e sont s autre ’appren Oxfam. les gen s perso nent ce Quand s. n n j’ q es qui habitais u’est O jamais xfam et entend encore ce que u parle en Syrie Belgiqu r d’Ox fait , je n’av e, ais enc et du m je sais que c’e fam. Mais dep o re uis on st façon d de. Travailler d l’une des plus que je suis en e pratiq ans ce g magasin randes ONG d uer mo n néerla u pa e st auss ndais. » i une bo ys nne

14 globo • JUIN 2017

urs à e des ordinate ar ép pr je et ne els jours par semai quelques logici et s w do in W « Je suis ici 2 talle up appris s formate, j’ins ul. J’ai beauco se ut la vente. Je le to la ce réparer mon pris à faire l’habitude de jà dé de base. J’ai ap is va j’a s moyens et par mes propre ordinateur. »

Envie, vous aussi, de devenir bénévole ? Rendez-vous sur : www.oxfamsol.be/fr/benevolat


Où trouver les magasins de seconde main Oxfam ? wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-17h45h • vêtements, livres, brocante, informatique • Également Oxfam-Magasins du monde CHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • ma au ve : 10-17h30, sa 10-16h • vêtements, brocante CINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique DINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • ma au ve : 10-17h, (été 18h) sa : 11-17h (été 18h) • vêtements, brocante, livres, informatique EUPEN : Kirchstrasse 39B (City-Passage), 4700 Eupen • 087 35 23 60 • ma au ve : 10-18h, sa 10-14h • vêtements, brocante, livres, informatique HERSTAL : Rue Grande Foxhall e 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatique HUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 • me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtements LIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-18h, sa : 10-17h (été) • vêtements, brocante, livres, informatique LIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres LIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au ve : 9-16h45 , sa : 9-1h • vêtements, livres, brocante, informatique LIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30, sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • ma au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatique MONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • lu au sa: 10-18h • informatique, livres NAMUR : Rue de Bomel 9, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-18h, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique NAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatique NAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • Bookshop NIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • ma au ve : 9h30-17h30, sa 9-13h • vêtements, brocante, livres, informatique

bruxelles

BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14h30-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 • ma au ve : 11-17h30, sa : 11-17h30, di : 11-15h • vêtements, brocante BRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • ma au ve : 11-18h, sa : 13-18h • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma au ve : 11-15h, sa : 10-17h30, di : 10h30-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocante FOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 • lu au sa : 10-18h • vêtements, livres, brocante, informatique IXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • Bookshop IXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • lu au sa : 10-18h • informatique JETTE : rue Auguste Hainaut 9, 1090 Jette • 02 427 25 75 • lu au ve: 10-18h, sa : 10-17h • vêtements, livres, brocante, informatique SCHAERBEEK : Av de la Brabançonne 133, 1030 Schaerbeek • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-15h • vêtements UCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h (été 13-18h) • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49A, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Quellinstraat 28, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au ve : 10-18h, sa : 10-17h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livres BRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22 lu au sa : 10-18h • Bookshop, informatique GAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • Bookshop GAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • me au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante GAND :Steendam 73, 9000 Gent • 09 224 02 80 • ma au sa 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique GENK : Vennestraat 147, 3600 Genk • 089 30 42 69 • ma au sa : 10-18 • vêtements, livres, brocante, informatique HASSELT : Dorpsstraat 21, 3500 Hasselt • 011 21 50 11 • lu au sa : 10-18h • bookshop KNOKKE-HEIST : Elizabetlaan 141, 8300 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • lu au sa : 10-12h30, 14-18h • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-Wereldwinkel LOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 05 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • lu au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres OSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ROULERS : Westlaan 210, 8800 Roulers • 051 25 24 55 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique SAINT-NICOLAS : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

seconde main

Des tirelires en magasin Vous avez peut-être déjà repéré des tirelires sur le comptoir de tous les magasins de seconde main Oxfam. Ces tirelires nous permettront d’avoir un point de collecte rapide en cas de crise, mais pas seulement. Aussi bien au Nigéria, au Soudan du Sud, en Somalie qu’au Yémen, les conflits, parfois aggravés par la sécheresse, mettent en danger la vie de 30 millions de personnes. Une action rapide est nécessaire. Voilà pourquoi Oxfam a lancé un appel d’urgence aux dons via le Consortium 12-12 (voir dossier). Et comme les petits ruisseaux font les grandes rivières… « Grâce aux tirelires, nous espérons collecter de la monnaie, mais aussi des dons de plus grande envergure pour nos appels d’urgence ou pour d’autres projets », explique le responsable de la

récolte de fonds d’Oxfam-Solidarité, Jeroen Van Hove. « Nous remettrons aussi un bulletin de virement aux personnes qui voudraient aussi bénéficier d’une attestation fiscale pour leur don. » Les tirelires sont dans nos magasins pour de bon, et pas qu’en temps de crise. « Une fois l’appel aux dons terminé, nous utiliserons aussi les tirelires pour financer l’ensemble des projets Oxfam », conclut Jeroen Van Hove. N° de compte: BE37 0000 0000 2828 avec la mention "0058"

Les cabines font peau neuve Nous allons relooker les 600 cabines d’Oxfam-Solidarité. Tous les 6 mois, 50 cabines seront remplacées par des cabines plus colorées, et décorées de photos de projets Oxfam partout dans le monde. Il y a plusieurs raisons à cette modification : « Nous voulons tout bonnement offrir aux communes un modèle plus gai et haut en couleur. Et cela nous permet aussi de montrer à quoi sert la collecte en y mettant en évidence nos projets et notre philosophie », explique Frédéric Van Hauteghem, directeur adjoint de la seconde main à Oxfam. « En outre, certains collecteurs illégaux se servent du même vert que nous. C’est pourquoi nous souhaitons nous démarquer clairement. Du reste, il apparaît que généralement plus on colle de photos sur une cabine, moins elle a de chance d'être recouverte de graffitis. »

Pourquoi Karla est bénévole ? « Donner un coup de main dans le Bookshop d’Oxfam enrichit ma vie énormément. Comme infirmière, j’étais toujours au service des gens. Et là, je continue à m’engager pour les autres, mais d’une autre façon. » Karla Lenaert est responsable de la communication interne et de l’organisation du Bookshop Oxfam de Louvain. Elle est bénévole depuis l’ouverture du magasin en 2013. JUIN 2017 • globo 15


professeurs :

urgence

à vos malettes ! La nouvelle mallette pédagogique pour la « Justice migratoire » du CNCD est sortie du four, réalisée en collaboration avec Oxfam :

Famine Faites un don

BE37 0000 0000 2828 avec la mention 0058

> une quinzaine d’outils passionnants pour mieux comprendre les enjeux de la migration > pour les élèves de 15 ans et +

INFO :

> oxfamsol.be/ famine

rendez-vous sur : > www.cncd.be

wanted :

bénévoles super sympa Envie de vous mettre dans la peau d’un bénévole pendant l’un de nos événements de l’été ?

> Menez campagne avec Oxfam pendant les festivals de l’été

• Quand ? Tout l’été ! • Où ? Les Ardentes, les Gentse Feesten, Dranouter, Pukkelpop ou la Fête des Solidarités

> Soyez l’un des 400 bénévoles d’Oxfam Trailwalker

• Activités : faire un bbq, tenir la caisse, animer un check point, enregistrer les participants, les encourager, les nourrir, les masser, bref les chouchouter… • Quand ? Quelques heures (ou jours ?) entre le 23 et le 27 août 2017 • Où ? Hautes Fagnes

Inscrivez-vous sur : > oxfamsol.be/ festivals2017 > oxfamtrailwalker.be

16

@oxfam_sol

www.facebook.com/oxfamsol


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.