Globo
Dossier
Trimestriel d’Oxfam-Solidarité - Numéro 38 - juin 2012
L’UE à l’épreuve des agrocarburants
Crise alimentaire au Sahel
Le droit de cité des ouvriers
Plus de 15 millions de personnes dans la région font face à une grave crise alimentaire.
Défendre et (in)former les travailleurs au Vietnam, un défi quotidien pour le CDI.
Plus d’infos en page 5
Plus d’infos en pages 12-13
En couverture Des militants manifestent devant le Parlement européen pour protester contre la décision de l’UE d’augmenter sa consommation d’agrocarburants. Pour les pays en développement, cela signifie plus d’accaparement de terre et de cultures d’exportation et donc un impact énorme sur la sécurité alimentaire. © Thierry Roge/Reuters
Sommaire
3
6
Édito
Déplacer des montagnes « Œuvrer au développement est un processus fait de réussites, de changements et d’échecs dont il faut tirer les enseignements. Au vu de la complexité de notre monde, qui évolue à des vitesses différentes et où tout le monde ne bénéficie pas des mêmes opportunités, s’engager pour la justice et l’égalité est un défi de taille.
Oxfamily Extrait du journal de bord d’Oxfam International, Oxfam Pays-Bas, Oxfam Grande-Bretagne, Oxfam Irlande, Oxfam Nouvelle-Zélande, Oxfam France et Oxfam Australie.
7-11
Dossier
Certains deviennent bénévoles, tandis que d’autres rejoignent les mouvements comme celui des Indignés et militent pour le changement. Leurs approches sont différentes, mais leurs objectifs sont identiques : une société offrant des chances identiques à chacun. Ils s’engagent également pour le développement durable de notre planète, sujet central de la prochaine Conférence Rio+20.
Agrocarburants : ‘L’Europe à un tournant’ • L’heure d’un choix éthique et durable • Vous avez dit agrocarburant ? • Une tendance à la hausse au niveau mondial • Une question d’échelle • Mozambique : L’Unac fait la force
Chaque personne peut apporter sa pierre à l’édifice. Pour ma part, je participerai à l’Oxfam Trailwalker. Cette marche de 100 kilomètres à parcourir en moins de 30 heures n’est certainement pas une sinécure. Plus important que le défi sportif, il s’agit de m’engager pour une cause qui me tient à cœur. J’ai d’ailleurs collaboré à l’organisation de cet événement lors des éditions précédentes. Le contact avec les participants renforce ma conviction qu’ensemble, nous pouvons déplacer des montagnes. Je m’en rends à nouveau compte lors des entraînements. On apprend à connaître de nombreuses personnes aux histoires différentes et on partage nos motivations et nos opinions, au sujet d’Oxfam notamment.
12 14 15
Ces rencontres font réfléchir à la finalité de notre organisation. Oxfam remplit des tâches très variées : elle finance des projets et appuie des partenaires, met en contact différents acteurs, partage son expertise et met les questions fondamentales à l’agenda des décideurs politiques au plus haut niveau. En tant qu’organisation internationale, nous avons la capacité de placer des histoires locales dans un contexte régional, national et même international. Ainsi, nous pouvons plaider ensemble pour des solutions applicables à tous ces niveaux. Nous constatons de plus en plus que notre véritable plus-value réside dans notre engagement dans la durée. C’est pour cette raison que nous nous impliquons au niveau local, où les partenaires sont eux-mêmes le moteur et la garantie du changement. Ils débattent avec les autorités, participent à l’élaboration de l’agenda politique et à la rédaction de recommandations, là où auparavant ils ne faisaient qu’écouter passivement. Plus important encore : ils veillent à l’application de ces recommandations sur le terrain.
Pêle-mêle Baisser les armes ou enlever les cravates ? S’unir au Laos ou se cultiver lors de festivals ? Le Globo vous emmène à Rio mais revient aussi sur les crises multiples au Sahel. Les grandes fortunes s’échappent tout comme l’aide au développement. Les femmes, elles, toutes voiles dehors, manifestent leur mécontentement.
16
Regards du Sud Au Vietnam, le CDI soutient les travailleurs afin de leur permettre de faire valoir leurs droits. Bénévole à l’honneur Pourrez-vous suivre le rythme de Babette Crouan ? Seconde main News et adresses de nos magasins à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. 1-2-3 Action !
Globo
Périodique trimestriel n°38 Deuxième trimestre 2012 Rue des Quatre-Vents 60 - 1080 Bruxelles Tél : +32 (0)2 501 67 00 • Fax : +32 (0)2 511 89 19 E-mail : redaction@oxfamsol.be • Web : www.oxfamsol.be Editeur responsable : Stefaan Declercq
Notre monde évolue rapidement. L’ancienne opposition Nord-Sud est devenue moins prédominante, tant l’injustice et l’inégalité se généralisent. Les ‘anciennes’ puissances comme le Japon ou les États-Unis perdent de leur influence au bénéfice des pays dits du Bricsam (*). De nouveaux accents sont également mis, sur l’éthique et la responsabilité sociale, la justice et l’approche structurelle.
Rédaction : Laurent Bourgeois, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche Rédaction finale : Chantal Nijssen Ont collaboré : Veerle De Craen, Elena Dikomitis, Mathilde Derasse, Stéphane Parmentier, Hindati Simpara Mise en page : José Mangano Photos : Tineke D’haese
Oxfam a intégré cette évolution dans ses thématiques et son approche depuis plusieurs années. Prenez par exemple notre travail au Laos : depuis mai 2012, Oxfam-Solidarité y a regroupé le travail avec les partenaires de tous les Oxfam présents dans le pays en un seul programme. Cette intégration améliore l’impact et l’efficacité de nos actions. Nous pouvons ainsi renforcer davantage la confiance que nous accordent nos partenaires, nos sympathisants et nos bailleurs de fonds. »
Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des QuatreVents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.
Stefaan Declercq Secrétaire-général d’Oxfam-Solidarité (*) Le terme ‘Bricsam’ regroupe les pays suivants : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud et Mexique
2
Globo juin 2012
Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité. Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction. Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.
Management environnemental vérifié Siège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080 Reg. n° BE-BXL-000021
Pêle-mêle
Textes Laurent Bourgeois et Mieke Vandenbussche • Photos Tineke D’haese
Commerce des armes : enfin un traité fort ? 90 pour cent des armes illégales sont au départ produites et commercialisées en toute légalité. Une régulation en profondeur de ce commerce se révèle donc indispensable. Celle-ci doit aboutir en juillet prochain. Quels en seront les enjeux ? Après plus de deux ans de préparation, le siège des Nations Unies sera le théâtre, du 2 au 27 juillet prochain, des négociations pour la conclusion d’un traité international régulant le commerce des armes. Des accords devront être trouvés sur des aspects aussi importants que les critères qui seront d’application, l’étendue du traité (quelles armes seront concernées) ou encore les modalités de vérification et de contrôle de l’application du traité.
Respecter les droits humains Les états devront s’accorder sur les règles à suivre pour déterminer s’ils exportent ou non des armes. Concrètement, les exportations ne seraient autorisées que vers des pays qui n’enfreignent pas le droit humanitaire international et les droits humains. L’exportation d’armes serait également interdite si elles menacent d’alimenter un conflit ou quand il existe un risque qu’elles soient détournées des destinataires initialement prévus. Il va de soi que des critères forts sont indispensables pour assurer l’efficacité du traité. Pourtant, de nombreux pays s’y opposent ou remettent même en cause le caractère objectif des droits
humains, de peur de perdre leur capacité de s’approvisionner.
Pas uniquement les armes des forces armées Selon l’alliance Control Arms, dont font partie Oxfam, Amnesty international et d’autres organisations, pour que le traité ait une chance d’atteindre ses objectifs, il ne peut se limiter aux armes destinées aux opérations de combat des forces armées, comme le souhaitent plusieurs pays. Il doit impérativement inclure, entre autres, les armes légères
et de petit calibre, les munitions et l’équipement, les pièces de rechange, les armes utilisées par l’armée et la police, ainsi que les formations sur l’utilisation de ces armes.
disposant du mandat et des ressources nécessaires pour pouvoir compiler et analyser les données issues des rapports nationaux, afin de pouvoir identifier d’éventuelles infractions au traité.
Rapportage et contrôle
Les enjeux de ces débats sont extrêmement importants. Vous pouvez contribuer à ce débat en signant la pétition de Control Arms en ligne et en appelant votre gouvernement à soutenir la conclusion d’un traité fort et contraignant.
Afin de garantir l’application correcte du traité, il faudra également s’accorder sur des procédures de rapportage et de contrôle. Plusieurs options sont envisagées, comme un rapportage annuel obligatoire, ou encore l’installation d’un secrétariat permanent
www.controlarms.org
Un seul Oxfam au Laos !
À bas les cravates !
Le 3 mai dernier notre équipe au Laos a célébré l’aboutissement de la mise en commun des programme de tous les affiliés Oxfam actifs dans le pays, en présence de notre Secrétairegénéral, Stefaan Declercq.
Une cravate de plus dans le tiroir ? Offrez plutôt une chèvre à votre papa le 12 juin !
monde d’atteindre un plus grand nombre de partenaires et de bénéficiaires. Cela permettra en outre de mener des campagnes d’une seule voix pour lutter de façon plus efficace contre l’injustice.
Depuis début mai, les programmes d’Oxfam Australie, Pays-Bas, Hong-Kong et États-Unis au Laos ont été regroupés sous la direction d’Oxfam-en-Belgique. Cette opération, qui vise la création d’une ‘structure de gestion unique’ pour chaque pays, est en cours au sein des 17 membres de la confédération Oxfam. Le Laos est le 35e pays où Oxfam est présente à mettre en place cette nouvelle structure.
Cette transition a bien évidemment été précédée d’un long processus qui a exigé, entre autre, de réévaluer les programmes existants. L’expertise des différents membres de la confédération a été combinée dans une stratégie unique pour le Laos. L’objectif est clair : via la collaboration avec nos organisations partenaires, promouvoir l’égalité économique, une politique du genre véritablement inclusive et la citoyenneté active, et limiter les risques en cas de catastrophes, naturelles ou non.
La mise en commun de leurs programmes et de leurs ressources permettra à tous les affiliés Oxfam dans le
Mi-2013, ce processus devrait avoir abouti dans les plus de 90 pays où Oxfam est active dans le monde.
En manque d’inspiration pour la fête des pères ? Optez pour un cadeau Oxfam s’emballe destiné à aider des familles dans le besoin. Une chèvre, un arbre, une houe, du café, le cadeau que vous aurez choisi sera représenté sur une jolie carte symbolique tandis que vos dons viendront soutenir les projets d’OxfamSolidarité et de ses partenaires au Sud.
Choisissez le cadeau idéal pour votre père sur www.oxfamsemballe.be
Vous êtes vous-même papa et souhaitez recevoir un cadeau « Oxfam s’emballe » pour pouvoir partager votre bonheur avec des familles du monde entier ? Parlez des cadeaux « Oxfam s’emballe » à votre famille et dirigez-les vers www.oxfamsemballe.be où ils pourront faire leur choix.
Globo juin 2012
3
Pêle-mêle
Cet été, rejoignez-nous sur les festivals ! Le soleil est de retour parmi nous et avec lui, l’été et ses nombreux festivals musicaux. Cette année encore Oxfam accompagnera les mélomanes de tous bords avec sa campagne CULTIVONS. Vous êtes un inconditionnel des festivals d’été ? Venez nous rejoindre sur notre stand « CULTIVONS. La terre. La vie. Le monde. ». Vous y découvrirez la vérité sur l’accaparement de terres dans les pays du Sud et pourrez passer à l’action contre cette injustice grandissante. Devenez cultiv’acteur et repartez avec une photo souvenir de votre passage au stand Oxfam en plus d’idées concrètes pour agir au quotidien en faveur de l’agriculture paysanne durable.
Et surtout, cultivez !
Dans le cadre de la campagne CULTIVONS, Oxfam lance un assortiment de 13 semences biologiques, mis au point en collaboration avec Biosano et Bingenheimer Saatgut. Sept sortes de légumes, quatre épices et deux fleurs comestibles viendront garnir votre potager tout en contribuant au maintien de la biodiversité. Faites-vous plaisir tout en soutenant notre campagne. En savoir plus sur cette action ? Rendez vous sur www.cultivons.be
Ensemble, cultivons des solutions lors des festivals :
5 - 8 juillet : Les Ardentes, Liège, www.lesardentes.be 6 - 8 juillet : LaSemo, Hotton, www.lasemo.be 12 - 15 juillet : Festival de Dour, Dour, www.dourfestival.be 22 juillet : Fêtes de Gand, Gand, www.gentsefeesten.be 27 - 29 juillet : Sfinksfestival, Boechout, www.sfinks.be 3 - 5 août : Esperanzah !, Floreffe, www.esperanzah.be 3 - 5 août : Festival Dranouter, Dranouter, www.festivaldranouter.be 16 - 18 août : Pukkelpop, Hasselt, www.pukkelpop.be
L’aide au développement, parent pauvre de la crises Pour la première fois depuis 14 ans, le niveau total de l’aide publique au développement des pays de l’OCDE est en diminution.
des pays en développement concernés, il peut faire la différence entre la vie et la mort. Au total, l’aide publique au développement des pays OCDE a baissé de 3,4 milliards de dollars entre 2010 et 2011. En comparaison, cette somme permettrait par exemple de financer le traitement annuel de la moitié des Se servant de la crise économique pour enfants contaminés par le virus du VIH/SIDA dans le monde. justifier leurs décisions, de nombreux pays riches opèrent des coupes …via une taxe minime claires dans leurs budgets d’aide au développement. Cette tendance est déjà bien visible dans les chiffres 2011 Ce montant doit également être comparé au plus de 18.000 milliards de publiés en avril dernier par l’OCDE dollars qui ont été mis sur la table pour (Organisation de Coopération et de Développement Économiques). Elle ne sauver le secteur financier depuis 2008. fera que s’accentuer à l’avenir, comme Selon Stefaan Declercq, Secrétairegénéral d’Oxfam-Solidarité :« Les en attestent les décisions prises en la gouvernements ont démontré qu’ils matière par l’Espagne, les Pays-Bas, le étaient capables de trouver rapidement Canada ou encore la Belgique. des montants considérables. Les pays riches doivent tenir leurs engagements L’aide au développement est une cible facile en temps de crise. En effet, sabrer envers les pays en développement et consacrer 0,7 pour cent de leur dans les politiques de développement produit intérieur brut à l’aide au est aisé, car ceux qui en subissent les développement, comme ils l’ont conséquences ne votent pas et ne sont souvent pas en mesure de se défendre. promis. Ils doivent également mettre le secteur financier à contribution, par exemple en adoptant une taxe sur les Faire la différence... transactions financières. Ceci pourrait générer plusieurs dizaines de milliards Le montant des réductions dont il d’euros par an au seul niveau européen, est question est minime au regard pour financer le développement et des dépenses respectives des États concernés. Mais pour les populations lutter contre la crise climatique. »
4
Globo juin 2012
Le Sahel, une fois de plus Comme en 2008 et 2010, la région du Sahel fait face à une crise alimentaire de grande envergure. Quelles en sont les raisons ? Depuis l’apparition des premiers signes de sécheresse et de mauvaises récoltes au Sahel fin 2011, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, différents systèmes d’alerte ont clairement indiqué que de nombreuses communautés vulnérables de cette région seraient confrontées à une crise alimentaire majeure en 2012. « La question n’est pas de savoir s’il y aura une crise alimentaire au Sahel en 2012, mais plutôt de savoir quelle en sera l’ampleur », avait déclaré en mars dernier Kristalina Georgieva, la Commissaire européenne en charge de la Coopération internationale et de l’Aide d’urgence. Cette crise est désormais une réalité pour plus de 15 millions de personnes qui en subissent les effets dans sept pays du Sahel. De nombreuses communautés ont épuisé leurs réserves alimentaires et sont dépendantes de l’aide internationale pour leur survie. Une réponse concertée est indispensable pour préserver la vie des populations touchées et sécuriser leurs moyens de subsistance à long terme.
De multiples facteurs La crise alimentaire est provoquée par la combinaison de nombreux facteurs conjoncturels et structurels. Les aléas climatiques et naturels (sécheresse, pluies irrégulières, invasions d’insectes), ainsi que les conflits politiques précipitent dans la crise des communautés déjà fragilisées par une pauvreté endémique. Celle-ci est une conséquence directe des choix de développement faits par les gouvernements successifs, sous l’influence de leurs partenaires internationaux. Les prix des denrées alimentaires jouent également un rôle très important. Ces prix sont par endroits de 25 à 50 pour cent plus élevés que la moyenne de ces cinq dernières années. Selon la FAO – l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture – la production agricole dans la région est de 25 pour cent inférieure à celle de 2010. Les conséquences de cette situation sont prévisibles : augmentation des taux de malnutrition, épuisement des moyens de subsistance et remise en cause des conditions nécessaires à un développement durable incluant les populations les plus vulnérables. Sans action immédiate, plusieurs années de développement pourraient être réduites à néant. S’attaquer de front et anticipativement à tous les facteurs décrits ci-dessus est le seul moyen de prévenir des crises alimentaires futures.
En savoir plus : www.oxfamsol.be, Rubrique Urgences
Pêle-mêle
Rio+20, qu’en penser ? Les 7% les plus riches responsables Droit des peuples vs l’économie Du 20 au 22 juin de de la moitié des émissions de CO2 nombreux dirigeants du Le concept de développement durable monde se réuniront à Rio de s’appuie sur deux constats. PremièreLa déclaration issue du sommet de ‘92 Janeiro, au Brésil, dans le a mis en avant un certain nombre de ment, la protection de l’environnement principes devant guider les accords cadre de la Conférence des ne peut être dissociée du droit des pays internationaux sur l’environnement : pauvres à se développer et, deuxièmeNations Unies sur le Dévele droit au développement, le principe ment, le rôle vital joué par la biosphère loppement durable. Oxfam ne peut pas résister longtemps à l’actuelle du ‘pollueur-payeur’, le principe de craint que le sommet précaution ou encore la ‘responsabilité consommation effrénée de ressources n’accouche d’une souris. commune mais différenciée’. Ce dernier naturelles. L’humanité vit au-dessus de ses moyens. Les modes de vie et de consommation des plus riches mettent en péril notre sécurité et notre prospérité futures. Vingt ans après le Sommet de la terre de Rio, Rio+20 devra répondre à la question suivante : comment assurer cette sécurité et cette prospérité aux 9 milliards de personnes que nous serons en 2050, tout en respectant les limites environnementales de notre planète ?
L’humanité dépasse en effet aujourd’hui largement les limites de la biocapacité terrestre. Pour Oxfam, promouvoir une société durable signifie donc construire un modèle où les dimensions sociale, environnementale et économique sont intégrées, où l’économie est au service d’objectifs sociaux, dans les limites du système écologique.
souligne la responsabilité historique des pays développés dans le réchauffement climatique, la dégradation de la biodiversité ou encore la désertification. Un chiffre illustre cette responsabilité : les 7 pour cent les plus riches de la population mondiale sont à eux-seuls responsables de la moitié des émissions de dioxyde de carbone ! Les organisations de la société civile se montrent très pessimistes quant aux résultats probables de ce sommet, entre autre, à cause du choix du thème de la conférence – l’économie verte – qui place les impératifs économiques avant les objectifs sociaux et environnementaux. Elles organiseront un sommet populaire en marge des réunions officielles, baptisé ‘Sommet des Peuples pour la justice sociale et environnementale, contre la marchandisation de la vie et de la nature, et pour la défense des biens communs.’
Réseaux Oxfam et alliances La condition de la femme dans l’impasse ? Ne laissez pas échapper les grosses fortunes à s’entendre sur des conclusions communes autour du thème prioritaire « femmes en milieu rural ». En cause, le refus de certaines autorités de reconnaître les droits reproductifs et sexuels des femmes vivant en milieu rural, alors que celles-ci sont les premières à éprouver des difficultés d’accès aux soins de santé et à l’information.
Les droits des femmes : une menace ?
Chaque année, début mars, délégations officielles et organisations de femmes se réunissent à New York à l’invitation des Nations Unies. Lors de la session de la Commission de la Condition de la femme (CSW), elles évaluent l’évolution en matières de droits des femmes et d’égalité de genre et formulent des recommandations politiques. En 2012, lors de sa 56e session, la CSW a écrit une des pages les plus sombres de son histoire. Pour la première fois les délégations officielles ne sont pas parvenues
Un nombre sans cesse croissant de pays considèrent les droits reproductifs et sexuels des femmes comme un problème et affirment que ces droits constituent une menace pour leurs valeurs morales et traditionnelles. Pour Oxfam, ce fait est inacceptable. Le droit des femmes à des soins de santé de qualité lors de la grossesse et de l’accouchement est un droit humain inaliénable. Le respect de ce droit constitue en outre une condition indispensable à l’égalité des genres et est essentiel dans la lutte contre la mortalité maternelle et l’épidémie du VIH/SIDA. Signez le « Manifeste pour les droits des Femmes », rejoignez le groupe Facebook et faites part de votre indignation face à cette situation intolérable ! www.cffb.be
En tant que membre du Réseau pour la Justice fiscale (RJF) Oxfam-Solidarité s’engage pour plus d’égalité en la matière Dans le monde entier, comme en Belgique d’ailleurs, ce sont principalement les citoyens ordinaires qui contribuent aux impôts. Et de nouvelles mesures d’économie menacent leur qualité de vie et leur protection sociale. Une approche sociale plus égalitaire où chacun contribue à hauteur de ses moyens est indispensable. Oxfam et d’autres ONG, syndicats et mouvements sociaux se sont réunis en 1999 pour créer le RJF, qui milite pour plus de justice fiscale au niveau mondial et un système d’imposition équitable, démocratique et progressif. Avec son pendant néerlandophone, het Financieel Actie Netwerk, l’action du RJF s’articule autour de deux axes. Il tente d’une part de sensibiliser le grand public au moyen d’actions publiques, de manifestations, de débats, par la publication d’un site Internet, etc. Le réseau met d’autre part nos décideurs politiques et nos élus sous pression afin qu’ils introduisent des changements
législatifs allant dans le sens de ses objectifs. Et le succès est au rendez-vous ! Ainsi, le RJF a joué un rôle important dans l’adoption d’une taxe sur les transactions de change en Belgique. L’expertise que le réseau a acquis au fil des années est maintenant mise à profit pour appuyer la demande pour plus de justice fiscale dans le monde. « Dans ce cadre, nous continuons d’exiger que le gouvernement belge continue de soutenir l’introduction d’une Taxe sur les Transactions financières (TTF), plus connue sous le nom de Taxe Robin des Bois, au niveau européen et mondial », explique Leila Bodeux, chargée du plaidoyer Service sociaux de base chez Oxfam-Solidarité. « Ces actions, comme par exemple la rencontre avec le Premier ministre de l’époque Yves Leterme, sont particulièrement importantes pour Oxfam », poursuit Leila Bodeux. « Cette taxe doit générer des moyens pour le développement social et économique du monde entier. Oxfam plaide pour que ces revenus soient réinvestis dans la lutte contre la pauvreté et le changement climatique. » Pour en savoir plus : découvrez les dessous de l’injustice fiscale sur www.lesgrossesfortunes.be
Globo juin 2012
5
Oxfamily
Oxfam-Solidarité fait partie de la grande famille Oxfam qui compte 17 affiliés dans 92 pays au monde. Au cœur de chaque Globo, nous ouvrons le carnet de bord de quelques membres de la famille...
Comment peser sur la politique européenne ? Oxfam interpelle les décideurs politiques au Nord et propose ses solutions alternatives pour un monde meilleur.
fait de façon individuelle, mais Oxfam dispose également de 6 bureaux dans le monde où des collaborateurs de plaidoyer et de campagne tentent de peser sur la politique des institutions internationales. L’Europe compte deux bureaux : un à Bruxelles et l’autre à Genève.
Bruxelles
Oxfam ne limite pas ses actions aux pays du Sud. Une grande partie de sa mission consiste en effet à influencer les décideurs politiques au Nord dont les décisions ont un impact sur les pays en développement. Chaque affilié le
Les collaborateurs du bureau de Bruxelles concentrent leurs actions sur les décideurs politiques de l’Union européenne. Ils essayent de faire en sorte que les décisions européennes aient un impact positif et durable sur la vie des communautés déjà fragilisées dans les pays les plus pauvres. Concrètement, ils essayent d’influencer les politiques en matières de souveraineté alimentaire, de changement climatique, de développement, de gestion financière et d’assistance humanitaire aux victimes de conflits et de catastrophes naturelles. Le bureau européen collabore étroitement avec les 8 Oxfam européennes ainsi qu’avec
Un anniversaire partagé Garçons et filles irlandaises peuvent désormais partager leurs cadeaux d’anniversaire avec des enfants africains et leurs familles. Pour ce faire, ils demandent à (certains de) leurs invités de ne pas leur apporter de cadeau mais plutôt de faire un don à Oxfam Irlande. Ils recevront alors quelques semaines plus tard un paquet d’Oxfam comprenant un certificat de remerciement officiel, des cartes de remerciement ainsi que des jeux, puzzles et propositions d’activités. Ambiance assurée ! www.oxfamireland.org
Musée social Outre-Manche, passants et clients curieux peuvent dorénavant découvrir l’histoire des articles de seconde main via leur smartphone. En racontant l’histoire cachée d’une théière, d’une jupe en jeans ou d’un dictionnaire d’allemand, Oxfam Grande-Bretagne veut booster la vente de ses articles de seconde main. www.shelflife.oxfam.org.uk
Des livres pour la bonne cause Le principe est simple : chaque fois que vous achetez un livre sur usegoodbooks. com, 100% des bénéfices de la vente sont réinvestis dans des projets d’Oxfam Nouvelle-Zélande pour venir en aide aux communautés dans le besoin. Un façon d’abattre les barrières entre commerce et lutte contre la pauvreté. www.usegoodbooks.com
6
Globo juin 2012
d’autres ONG et organisations de la société civile qui partagent la vision d’Oxfam.
Genève
Ce bureau concentre ses activités sur les institutions internationales ayant leur siège à Genève, comme par exemple la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, la Croix-Rouge internationale ou encore l’Organisation mondiale de la santé. Un collaborateur travaille sur les questions humanitaires, tandis que les autres se concentrent sur des activités de plaidoyer et le développement d’alliances thématiques sur la sécurité alimentaire et l’agriculture ou l’accès aux médicaments. Les activités de plaidoyer auprès de l’Organisation mondiale du commerce s’appuient sur les campagnes internationales d’Oxfam en matière de commerce équitable, afin de garantir que le round de négociations de Doha accouche de résultats positifs pour les pays en développement.
En savoir plus ? www.oxfam.org
E-motive : le Sud s’invite au Nord Oxfam Novib (Pays-Bas) apporte l’expertise des pays en développement aux Pays-Bas, notamment en ce qui concerne les méthodes incitant les citoyens à améliorer eux-mêmes leur environnement social. Les questions d’intégration et de politique locale jouent en effet aussi un rôle important dans les pays en développement et ils ont donc développé une grande expertise en la matière. Grâce à E-motive, des professionnels de ces pays forment leurs homologues néerlandais aux techniques qui ont prouvés leur efficacité dans les pays en développement. Les Néerlandais en profitent, mais pas uniquement. Les professionnels du Sud acquièrent ainsi plus d’assurance et plus de connaissances, tout en développant leurs réseaux de contacts et de financement. Ces expériences réussies ont un effet motivant et changent également la vision traditionnelle de la coopération au développement. www.oxfamnovib.nl
Une nouvelle solidaire Figure, Egal, Rêver, Sens, Valeur, Constituer, Intervention, Mobiliser, Juste, Partager, Source, Monde, Mouvement, Romantique, Essentiel, Sensible. Tels sont les mots qu’il fallait insérer dans votre texte de 7.000 caractères maximum pour le concours de nouvelles d’Oxfam France. À gagner : outre la gloire, des bons d’achat valables dans les trois Bouquineries d’Oxfam France ainsi qu’un produit du commerce équitable. www.oxfamfrance.org
Compte kangourou
En ouvrant un compte Bendigo chez Oxfam Australie, vous pouvez désormais choisir de céder (une partie de) vos intérêts pour le travail de campagne et de développement d’Oxfam. Plus de 18.000 australien(ne)s ont ainsi déjà contribué à ces projets. www.oxfam.org.au
Dossier
Agrocarburants : l’Europe à un tournant Pour réduire sa dépendance au pétrole, dont les réserves sont de plus en plus limitées, tout en luttant contre le changement climatique, l’Union européenne mise notamment sur les agrocarburants. A l’heure d’une réévaluation de sa politique en la matière, l’Europe se doit de tenir compte des conséquences pour les pays du Sud. Car la production à grande échelle d’agrocarburants est préjudiciable pour les populations vulnérables. Elle contribue à leur extrême pauvreté et à leur insécurité alimentaire. Elle favorise des hausses soudaines des prix alimentaires et exerce également une pression sur les terres dont ces populations dépendent.
Texte : Julien Lepeer • Photos : p.7 Simon Akam/Reuters; p.9 Bruno Domingos/Reuters; p.10-11 Ton Rulkens/Oxfam Remerciements à : Stéphane Parmentier, Ton Rulkens et Hindati Simpara, collaborateurs Oxfam.
Globo juin 2012
7
Dossier
Agrocarburants : l’Europe à un tournant Agrocarburant ? Un terme de plus en plus en vogue depuis une dizaine d’années et qui se retrouve désormais à l’agenda européen. L’Union européenne doit en effet fixer une politique claire en la matière d’ici début 2013. Annoncée comme « La » solution tant économique qu’écologique pour réduire la dépendance au pétrole tout en luttant contre le changement climatique, la production massive de ces agrocarburants pose de nombreuses questions. Ethiques, d’abord, car cette production se fait au détriment des populations les plus fragiles. Environnementales, ensuite, car ces « carburants végétaux » ont en fait une empreinte écologique très importante. Sociétales, enfin, car l’incapacité à fournir une alternative durable à notre consommation énergétique doit impliquer une remise en cause de notre mode de vie et de déplacement.
L’heure du choix éthique et durable La diminution de la dépendance énergétique de l’Europe au pétrole doit-elle se faire au détriment des populations les plus fragiles ? C’est en tout cas la voie choisie par l’Union européenne, avec l’adoption en 2009 de la Directive sur les énergies renouvelables. Celle-ci ambitionne notamment de porter à 10% d’ici 2020 la part des énergies renouvelables – dans la pratique composées principalement d’agrocarburants – dans les transports. En effet, ces 10 % représentent près du double de la part actuelle. Et l’Europe n’est pas la seule à privilégier cette option. Toutes les grandes puissances et les pays émergents poursuivent des objectifs très élevés en matière de production ou de consommation d’agrocarburants. Et cette tendance ne pourra être inversée sans quelqu’un pour montrer l’exemple. Ce rôle d’exemple, l’UE peut et doit l’endosser car elle ne peut ignorer les conséquences dramatiques qu’implique la production à grande échelle de ces agrocarburants. Alors que se profile à l’horizon le forum RIO+20 (voir p.5) des Nations Unies sur le développement durable, la
question d’un choix éthique et durable doit peser dans les futurs débats européens.
Vous avez dit agrocarburant ? > Un agrocarburant se définit comme un carburant produit à partir de matériaux issus de l’agriculture (cf. infographie ci-dessous pour le mode de production). Dans la littérature sur le sujet, les termes biocarburant et agrocarburant se confondent souvent. > Toutefois, le terme agrocarburant, plus large, mais surtout beaucoup plus neutre, est privilégié car le préfixe « bio » revêt une connotation positive alors que ces carburants sont loin d’être écologiques et que leur production massive bafoue l’éthique. > Il existe désormais trois générations d’agrocarburants. • Première génération : créés à partir de produits agricoles alimentaires. (Ex : Maïs, canne à sucre)… • Deuxième génération : créés à partir de produits agricoles non alimentaires. (Ex : jatropha, déchets agricoles) • Troisième génération : créés à partir d’algues. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la production mondiale d’agrocarburants a progressé de 625% entre 2000 et 2010 et la tendance n’est pas à l’inflexion. Alors qu’on estime à 30 millions d’hectares la surface utilisée en 2010 pour cultiver des agrocarburants, cette surface passerait à 100 millions d’ha d’ici 2040 selon l’AIE. Des prévisions plus pessimistes encore évoquent le chiffre de 156 millions d’ha dès 2020. Pour atteindre son fameux objectif de 10%, l’Union européenne va devoir tripler sa production d’ici 2020, indique le rapport de l’AIE.
« A terme, la sécurité alimentaire de millions de personnes et la souveraineté alimentaire de dizaines de pays sont en jeu. »
A travers sa campagne CULTIVONS menée dans le monde entier, Oxfam lutte en priorité contre l’accaparement de terres, lié notamment aux agrocarburants. En effet, de nombreuses familles du Sud perdent leur accès à la terre et à la propriété du jour au lendemain au profit de l’agro-industrie. Cet accaparement de terre, souvent accompagné de faits de violence, pousse les paysans à vivre dans la pauvreté et à souffrir de la faim. C’est pourquoi Oxfam mène campagne à la fois auprès du grand public et des décideurs politiques, pour que les mesures qui seront prises en matière de production alimentaire et d’agrocarbrants tiennent compte de ces injustices. Oxfam s’engage aussi au Sud pour défendre les droits des populations locales qui constituent déjà les principales victimes de cette évolution de politique en matière d’agrocarburants, et souffriront davantage si le Vieux Continent poursuit dans cette voie. Accaparements de terres, expulsions et violences envers les petits producteurs locaux ne sont que les conséquences immédiates d’une politique de production massive des agrocarburants. Mais c’est également, à terme, la sécurité alimentaire de millions de personnes et la souveraineté alimentaire de dizaines de pays qui sont en jeu. Un exemple concret ? Il faut 232 kg de maïs pour produire 50 litres d’éthanol. De quoi faire un plein de voiture, ou apporter les calories nécessaires à l’alimentation d’un enfant pendant un an… Ce chiffre éloquent illustre à lui seul toute l’étendue de la problématique.
Le double impact alimentaire Comment une politique de développement des agrocarburants peut-elle aggraver à ce point l’insécurité alimentaire ? Stéphane Parmentier, chargé de recherche et plaidoyer ‘souveraineté alimentaire’ sur l’accès à la terre pour OxfamSolidarité, note deux facteurs fondamentaux qui jouent un rôle très néfaste pour les populations locales. D’un côté, la flambée et la volatilité des
Agrocarburants de première génération Canne à sucre
Betterave
Fermentation Mélange à l’essence
Sucres Ethanol ETBE (additif) Blé, maïs, pommes de terre
Amidon
Transestérification Mélange au gazole Huile de colza Huile de tournesol
8
Globo juin 2012
Esters méthyliques d’huiles végétales ou biodiesel
Cette infographie illustre les modes de production des agrocarburants de première génération. Suivant les fillières, on cherche à produire de l’huile ou de l’alcool par fermentation alcoolique de sucres ou d’amidon hydrolysé. Le bioéthanol, conçu à base d’alcool et destiné à des moteurs à essence, est crée à partir du sucre extrait, par exemple, du maïs, du blé ou de la canne à sucre. Le biodiésel quant à lui, conçu à partir d’huiles végétales et destiné aux moteurs diésels, est crée à partir de l’huile de tournesol ou de colza.
Dossier prix, de l’autre, la restriction de l’accès à la terre et à la propriété.
l’augmentation des prix des produits agricoles utilisés pour la fabrication des agrocarburants.
En ce qui concerne l’accès à la terre et à la propriété, le développement massif de la production d’agrocarburants accroît la pression sur des millions d’hectares de terres en Afrique, en Amérique latine ou encore en Asie. Des communautés entières sont privées d’accès aux ressources naturelles (terre, eau, forêts). Elles perdent également leur accès à la propriété et voient donc le contrôle de leurs moyens de subsistance leur échapper. Une situation qui génère encore plus d’insécurité alimentaire et de pauvreté.
De plus, consacrer davantage de surfaces à telle ou telle production destinée aux agrocarburants, c’est aussi diminuer la surface dévolue à d’autres produits, alimentaires entre autres. Ceci induit une diminution de l’offre de certains produits alors que la demande n’a pas diminué... La hausse des prix de ces produits « délaissés » est alors inévitable. »
D’autre part, la production à grande échelle des agrocarburants favorise des hausses soudaines des prix des aliments dans les pays très dépendants des importations pour assurer la sécurité alimentaire de leurs populations. Au point de rendre les aliments en question bien trop chers, et donc inaccessibles, pour les consommateurs les plus pauvres. Et Stéphane Parmentier de développer : « La pression à la hausse sur ces prix s’explique au départ par la loi de l’offre et de la demande. La production accrue d’agrocarburants, stimulée par des politiques incitatives (subsides et mandats divers), a pour effet l’augmentation de la demande globale pour les produits agricoles concernés, qui à offre constante, induit une hausse des prix. L’objectif européen d’incorporation de 10 % d’énergies renouvelables dans les transports d’ici 2020, par exemple, contribue donc logiquement à
Une tendance à la hausse au niveau mondial Si l’année 2012 est déterminante au niveau européen, la politique des autres grandes puissances ou puissances émergentes en matière d’agrocarburants sera elle aussi cruciale.
« Le caractère soudain des hausses de prix (la flambée des prix) peut notamment être lié à l’état des stocks mondiaux des produits de base agricoles concernés, comme ce fut le cas en 2007-08 », poursuit Stéphane Parmentier. « À l’époque, les stocks mondiaux de plusieurs produits agricoles, dont ceux des céréales, étaient historiquement bas. Dans ce contexte, la forte demande induite par la croissance rapide des agrocarburants, aux États-Unis d’abord, en Europe ensuite, a mis le « feu aux poudres ».
> Le Brésil est l’un des pays où la production de bioéthanol est la plus importante. Il s’agit d’une manne financière (très conséquente) pour les investisseurs étrangers et brésiliens qui exportent en masse, principalement vers l’Europe et la Chine. La demande n’a cessé de croître au prix d’une déforestation importante et d’expulsions des populations locales. Ces communautés autochtones, les paysans sans terre et les petits paysans sont ainsi les premières victimes de cette « success story ».
S’exerçant sur des stocks déjà très faibles, cette pression a provoqué une hausse sensible des prix internationaux de nombreux produits de base, dont le maïs et les huiles végétales (palme, soja, colza). À cela s’est ensuite ajoutée la spéculation massive sur les marchés à terme de Chicago, New York ou Kansas City et Minneapolis, qui a précipité et amplifié les mouvements de hausse des prix. »
> Afin de réduire ses importations et assurer son indépendance énergétique, le gouvernement américain a adopté le programme Renewable Fuel Standard qui fait suite à une loi sur l’énergie datant de 2005. L’objectif est d’augmenter la part d’agrocarburants dans les transports pour atteindre un volume de 33 milliards de litres d’ici 2012 et 158 milliards d’ici 2022.
Le 'vert' à moitié vide Les vertus écologiques de ces énergies renouvelables sont souvent mises en avant pour justifier un investissement massif dans les agrocarburants. Pourtant, leur développement massif a des impacts très négatifs sur l’environnement, à commencer par ceux induits par la culture des produits agricoles de base utilisés pour les concevoir. « Surexploitation et appauvrissement des sols, surconsommation en eau et utilisation de nombreux intrants chimiques (engrais, pesticides) font partie des conséquences directes du mode de production agroindustriel typiquement privilégié pour les produire », assure Stéphane Parmentier.
> Le gouvernement chinois est l’un des plus grands investisseurs au monde dans les énergies renouvelables. Même si il a délaissé les agrocarburants un certain temps au profit des énergies hydrauliques et éoliennes, de grands investissements sont menés notamment à travers des acquisitions de terres en Malaisie et Indonésie. La Chine veut arriver d’ici 2020 à 30% d’agrocarburants dans son aviation civile.
L’absorption du CO2 par les plantes ainsi cultivées est souvent présentée comme l’un des principaux atouts « verts » de ces agrocarburants. Mais cet effet est contesté par plusieurs études qui démontrent même le contraire. Ces cultures à grande échelle obligent à trouver de nouvelles terres arables, ce qui passe aussi par la déforestation alors que les forêts sont les premiers catalyseurs de CO2. Cette déforestation entraîne en outre une grande perte en termes de biodiversité.
Réformer la Directive européenne sur les énergies renouvelables
Belgique : des investissements à suivre
Au vu des impacts négatifs - déjà avérés et amenés à s’intensifier à l’avenir - de la politique énergétique européenne dans les pays du Sud, les sociétés civiles africaines et européennes plaident pour l’abandon de l’objectif d’incorporation de 10 % d’énergies renouvelables dans les transports d’ici 2020.
La Belgique n’est pas en reste en matière d’investissements dans les énergies renouvelables. Plusieurs organisations de la société civile dont Oxfam-Solidarité, FIAN, le CNCD, Entraide et Fraternité ainsi que SOS Faim, se sont associées pour effectuer un premier travail de recherche sur de potentiels cas d’investissements par des entreprises belges dans les agrocarburants.
Cette demande est d’autant plus légitime qu’en son article 17, la Directive sur les énergies renouvelables engage la Commission européenne à présenter en 2012 un premier rapport sur les impacts sociaux de la politique communautaire en matière d’agrocarburants au sein de la communauté et dans les pays tiers, notamment en termes de prix alimentaires et de droits fonciers, et à formuler des mesures correctives si nécessaires.
Le travail préliminaire met en avant une dizaine d’entreprises belges investissant en Asie et en Afrique pour la production d’huile de palme, de canne à sucre et autres végétaux visant à être transformé pour le marché belge. Affaire à suivre… Globo juin 2012
9
Dossier Le jatropha, une vrai fausse solution Désormais gestionnaire de projet pour Oxfam au Mozambique, Ton Rulkens est arrivé en 1994 dans ce pays d’Afrique australe. Cet ingénieur agronome y a étudié les plantations de jatropha, une plante sauvage utilisée pour produire des agrocarburants. Méconnue, cette plante était annoncée comme la solution durable en matière d’agrocarburants : elle consommerait très peu d’eau, elle pourrait pousser sur les terres les plus marginales, les moins fertiles, elle n’aurait quasiment pas d’impact environnemental,... C’est pour étudier ces vertus miraculeuses que Ton Rulkens a travaillé pour une entreprise financée en majeure partie par des fonds néerlandais. « J’ai très vite arrêté notre collaboration, explique-til. En raison de différences majeures d’opinion mais aussi à cause du non-sens que représente la culture du jatropha. Les mythes autour de cette plante ont été infirmés les uns après les autres. Ecologiquement,
c’est déjà un non-sens car le jatropha a en fait un grand besoin en eau et pousse très mal dans les terres dites marginales. De plus, il faut cultiver près de 50.000 ha pour que la production d’agrocarburants tirés du jatropha soit rentable. Ce qui implique une déforestation massive. Et puis, il faut aussi utiliser de grandes quantités d’insecticides et de fertilisants pour que le jatropha arrive à maturité. Là aussi, l’impact écologique est considérable. A cela, il convient d’ajouter que, contrairement à la propagande qui entoure le sujet, le coût de production est très élevé entre la main d’œuvre, les intrants agricoles et les vastes surfaces à entretenir. »
Rapport de force inégal Les autorités nationales et locales du Mozambique insistent sur l’importance des investissements étrangers pour éradiquer la pauvreté. Mais qu’il s’agisse de produire des agrocarburants, ou, dans une plus grande mesure, pour la production d’aliments destinés à l’exportation, ces investissements
conduisent à des accaparements de terre qui menacent à moyen terme la sécurité alimentaire de millions de personnes. Le rapport de force entre investisseurs et autorités est tel qu’il est presque impossible de refuser l’apport financier extérieur. D’autant que dans les faits, l’intérêt collectif est souvent secondaire face aux intérêts personnels. Ainsi, Ton Rulkens témoigne des pratiques qui gangrènent le développement du Mozambique : « J’ai pu voir comment se passaient les négociations entre l’entreprise pour laquelle j’ai réalisé des études et les chefs tribaux. Tout se règle en alcool, en cigarettes, en soirées ou en argent. Les lois ne sont pas appliquées et l’intérêt de la population n’est pas du tout pris en compte. D’un autre côté, certains paysans voient d’un bon œil le fait de trouver un travail rémunéré. Mais il s’agit là d’un intérêt à court terme. La sécurité alimentaire va, elle, en pâtir durablement si rien ne change. » Malgré cet horizon très sombre, des lueurs d’espoir subsistent : les décisions prises par les grandes puissances mondiales peuvent aussi avoir un impact positif. « L’Europe, par exemple, fixe des normes de plus en plus sévères en termes d’écologie et de développement durable, insiste Ton Rulkens. Ce qui fait que nombre d’entrepreneurs renoncent à créer de nouvelles plantations tant leur création produit une quantité élevée de CO2. Poursuivre le travail de conscientisation des politiciens et des faiseurs d’opinion dans les pays du Nord reste toujours aussi crucial. »
Le rôle moteur de l’Europe
« Les négociations entre l’entreprise et les chefs tribaux se règlent en alcool, en cigarettes, en soirées ou en argent »
Comme nous l’avons vu, le rôle des grandes puissances, et de l’Europe en particulier, se révèle déjà crucial et s’annonce encore plus déterminant pour les populations du Sud dans les années à venir. L’UE ne peut ignorer les conséquences qu’engendrerait le maintien de l’objectif des 10% en 2020. Il contribuerait à fragiliser encore un peu plus la situation des communautés locales dans les pays du Sud. Impact sur les prix alimentaires, sur l’accès et la culture de la terre, bénéfices nuls voire négatifs en termes de protection de l’environnement et coûts de production élevés sont autant de raisons pour l’Union européenne de revoir sa copie en matière d’agrocarburants.
Une question d’échelle Afin de mieux cerner l’étendue des surfaces agricoles citées dans le dossier, voici quelques points de comparaison • Un hectare représente 2 terrains de foot. • Une exploitation dans l’Union européenne occupe une surface moyenne de 64 terrains de foot. • Une exploitation agricole en Afrique de l’Ouest occupe une surface moyenne de 4 à 10 terrains de foot. • Une entreprise belge investit actuellement en Sierra Leone environ 20.000 ha, soit 40.000 terrains de foot. • Pour aller de Bruxelles à Anvers, je parcours 56 km avec de l’agroéthanol pur nécessitant la transformation de 13 kg de blé, soit l’équivalent en calories pour nourrir une personne pendant 16 jours. Calculez votre consommation avec le site web : www.agrocarb.fr/index-blog.php
10
Globo juin 2012
@globecartoon.com
Dossier
L’UNAC fait la force au Mozambique Plus des deux tiers de la population du Mozambique est constituée de paysans, de pêcheurs, de maraîchers, d’éleveurs et d’artisans ruraux. Parmi les états les plus défavorisés du monde, le pays compte un taux de pauvreté très élevé. Ainsi, 64% de la population rurale et 51% de la population urbaine y vivent sous le seuil de pauvreté. Dès lors, dans le rapport de force avec les acteurs politiques et surtout économiques étrangers, ce voisin de la Zambie ne pèse pas très lourd. Les autorités, locales ou nationales, s’occupent d’ailleurs souvent de leur intérêt direct, individuel et à court terme, au lieu de se préoccuper du sort collectif à l’heure de négocier avec les investisseurs étrangers. Ceci explique pourquoi les cas d’accaparement de terre se multiplient au détriment des communautés locales. L’UNAC – l’Union des Paysans du Mozambique – se bat pour la défense des droits des paysans. Membre africain actif de la Via Campesina (Organisation mondiale des paysans), l’UNAC travaille avec les communautés locales et les Unions paysannes locales et a développé des compétences très étendues. Oxfam collabore avec l’UNAC depuis 1999 et la soutient dans son travail de formation et d’encadrement des paysans. Mais le travail de l’ONG internationale ne s’arrête pas là. Du développement de meilleures techniques agricoles au financement, en passant par l’aide à la mise sur pied de réseaux nationaux et régionaux, le soutien d’Oxfam couvre une large palette de domaines, y compris les techniques de plaidoyer.
investissements étrangers au Mozambique destinés à la production d’agrocarburants. Dans « Jatropha ? Un gouffre socio-économique pour le Mozambique », les ONG décryptent les mécanismes des investissements étrangers en la matière avec un focus particulier sur le jatropha. Mais le rapport montre aussi comment et pourquoi les communautés locales sont les premières victimes d’une politique de développement massif des agrocarburants au Nord et d’une politique d’ouverture aux investisseurs au Sud. L’UNAC réclame entre autres des prises de décisions fermes de la part du gouvernement mozambicain. Ainsi, l’UNAC demande aux autorités « de présenter et de rendre public un programme, avec ses positions et vues politiques en matières d’énergie verte et d’agrocarburants», « de respecter les lois foncières en vigueur » et « de privilégier la production de produits alimentaires plutôt que celle d’agrocarburants ». Dans sa lutte pour soutenir les paysans mozambicains, l’UNAC est bien consciente qu’il faut également inciter les responsables politiques à adopter une nouvelle vision du développement. Ainsi, l’union paysanne conclut-elle dans son rapport :
« Le développement de notre pays ainsi que l’éradication de la faim ne seront atteints que si le gouvernement donne la priorité à la population, et non aux « méga-investissements » sans aucun bénéfice pour les Mozambicains.
L’Unac note sept causes principales à la ruée vers les agrocarburants : 1. La mainmise progressive des multinationales sur la production de ces agrocarburants avec des objectifs uniquement économiques. 2. La concentration des ressources naturelles et des pouvoirs décisionnels entre les mains d’une élite de la société mozambicaine. 3. L’expropriation très facile des terres. 4. L’exploitation des paysans. 5. La facilité d’obtention des financements importants. 6. La mainmise des multinationales sur la production de semences, fertilisants, pesticides et organismes génétiquement modifiés. 7. La corruption.
Tout en continuant à aider les Unions paysannes locales à se structurer et à réaliser leurs propres projets ou objectifs locaux, le défi de l’UNAC est de transformer cette Fédération en véritable mouvement capable de promouvoir la dignité des paysans et de défendre leur vision et leurs intérêts en tant que citoyens à part entière de la société mozambicaine. En 2009, l’UNAC s’est associée à plusieurs ONG locales pour publier un rapport sur les
EN LIGNE
Campagne « CULTIVONS. La terre, La vie, Le monde. » > www.cultivons.be Le rapport d’Oxfam International sur l’accaparement de terre : « Terres et pouvoir. Le scandale grandissant qui entoure la nouvelle vague d’investissements fonciers. » > www.oxf.am/J4a Notre dossier sur l’accaparement de terre : « Terre : pas à vendre, ni à louer » > www.oxf.am/42t Conduite à risques : l’impact des plans européens en matière d’agrocarburants sur les émissions de CO2 et les terres > http://ec.europa.eu > rubrique climat « Promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables » > http://europa.eu > rubrique legislation_summaries > energy
A LIRE
• François Nicolins, « La Faim, la bagnole, le blé et nous. Une dénonciation des biocarburants. », Editions Fayard, 2007. • Jean-Pierre Legalland; Jean-Louis Lemarchand, « Biocarburants : 5 questions qui dérangent. », Editions Technip, 2008.
A VOIR
• Accaparement de terre : Glen, Gary et Ross. > www.oxf.am/J4D - Reportage ARTE : « Les agrocarburants au banc des accusés » >http://www.arte.tv/fr > tapez « agrocarburants » dans le moteur de recherche interne.
- Alternatives Sud, “Agrocarburants : impacts au Sud ?”, Editions Syllepse, 2011
Globo Juin 2012
11
Regards du Sud
Texte : Elena Dikomitis • Photos Tineke D’haese
Le droit de cité des ouvriers La libéralisation de l’économie planifiée du Vietnam a été récompensée en 2007 par l’adhésion de ce pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Depuis ce jour, les défis auxquels est confronté CDI, organisation partenaire d’OxfamSolidarité qui lutte pour les droits des travailleurs, n’ont fait que se multiplier.
Ngo Huong explique que les employeurs peuvent facilement contourner la législation sociale ou en matière d’assurance maladie. « La règle veut que les employés aient un contrat de minimum trois mois pour pouvoir être protégés par la loi. Par conséquent, le nombre d’ouvriers qui reçoivent ce type de contrat se compte souvent sur les doigts de la main. »
Compétition accrue, heures supplémentaires, salaires minimums dérisoires ne sont que quelques-unes des caractéristiques du secteur privé au Vietnam qui, depuis son adhésion à l’OMC, doit à tout prix participer au marché libre. Les ouvriers du secteur textile et de l’industrie de la chaussure, deux secteurs-clés de l’exportation vietnamienne, sont dans l’œil du cyclone. Les femmes comptent pour 85% des employés de ces secteurs, et 90% d’entre elles ont entre 20 et 25 ans.
« En outre, il n’y a presque pas de mécanismes de contrôle ou de possibilité de signaler des abus. Le seul syndicat du pays, qui doit veiller au respect de la législation, est dépendant de la direction au niveau des usines, et du gouvernement au niveau national. Il n’est donc pas indépendant. Les ouvriers sont encouragés à adhérer au syndicat, mais très peu le font car ils ne se sentent pas protégés », poursuit Ngo Huong.
Ces dix dernières années, l’industrialisation du Vietnam a provoqué un exode rural continu. La grande densité de population, les surfaces limitées de terres arables et le faible nombre d’emplois ont poussé principalement les jeunes femmes, souvent sans diplôme, à chercher un travail dans l’industrie florissante pour fuir la pauvreté des campagnes. Les deux pôles qui attirent le plus ces travailleuses sont la province d’Hanoï dans le nord et la ville de Ho Chi Minh.
Très peu de contrats fixes Ngo Huong, présidente de l’organisation vietnamienne Center for Development and Integration (CDI), affirme que ces migrants qui travaillent dans les zones industrielles sont les plus vulnérables aux violations du droit du travail. « Ils ne connaissent souvent pas le contexte urbain, ni les conditions de travail dans les entreprises, et encore moins la législation qui est censée les protéger. »
La solidarité s’installe dans les dortoirs Ngo Huong : « À côté du syndicat, de nombreux réseaux informels existent pour soutenir les ouvriers migrants. Ces groupes se composent d’ouvriers originaires de la même région, ou de familles qui vivent dans les zones industrielles pour diminuer les coûts. Ils se prêtent mutuellement de l’argent et partagent les informations sur les emplois disponibles. » « Le CDI stimule ce genre d’initiatives, surtout entre les travailleuses qui sont confrontées à des difficultés supplémentaires. À leur arrivée dans les usines, la position de ces femmes est encore plus difficile car, à la campagne, elles ont encore moins accès à l’information que les hommes. Elles ont donc besoin de plus de temps pour s’adapter au contexte urbain et sont donc plus vulnérables aux abus des employeurs : salaires plus faibles, harcèlement sexuel ou encore licenciements pour cause de grossesse. » Ces filets sociaux alternatifs sont
Une approche innovante En avril 2011, Oxfam-Solidarité s’associait avec l’ONG CDI. Ce nouveau partenariat est bâti sur un objectif commun : améliorer les conditions d’existence et les droits des travailleurs. L’approche du CDI est particulièrement innovante. Ils n’utilisent pas les canaux traditionnels mais organisent des réunions dans les dortoirs où vivent les travailleurs, des consultations juridiques mobiles et créent des kiosques d’information juridique dans les quartiers. Pour y parvenir, ils collaborent avec des organisations de masse telles l’Association des Avocats, l’Union des Femmes et des syndicats. De son côté, Oxfam-Solidarité soutient l’approche du CDI en appuyant l’analyse du contexte national, régional et global, en facilitant le développement et l’intégration d’une stratégie « genre » et en promouvant le partage d’expériences avec d’autres organisations. Joëlle Plumerel, gestionnaire de programme Asie du Sud-Est chez Oxfam-Solidarité
12
Globo juin 2012
Profil du CDI Qui? Le Center for Development and Integration (CDI) est une ONG vietnamienne crée en 2005. Elle est active dans quatre régions du NordVietnam: Hanoi, Hai Duong, Vinh Phuc en Bac Ninh. Quoi? Le CDI concentre ses activités principalement sur le renforcement des capacités des travailleurs (migrants) dans les régions rurales et industrielles du Nord-Vietnam afin de leur permettre de faire valoir leurs droits. également importants pour les ‘ouvriers migrants informels’, qui effectuent de multiples tâches sans être enregistrés. « Il est très difficile pour le CDI d’entrer en contact avec ces personnes », raconte Ngo Huong. « Ils ne sont pas protégés par la loi et doivent donc, encore plus que les autres, faire face à des conditions de travail indignes. »
L’union fait la force Au fil des années, l’organisation s’est concentrée davantage sur les droits des travailleurs, et plus particulièrement sur ceux des travailleurs migrants. « Un de nos objectifs principaux est de renforcer leur capacité à défendre euxmêmes leurs droits. Nous avons créé un forum en ligne où les ouvriers peuvent poser leurs questions et qui remporte un franc succès. 100.000 questions et réponses ont déjà été postées sur le forum », raconte Ngo Huong. À l’heure actuelle, le CDI est toujours la seule ONG au Vietnam à travailler autour de cette thématique. « Conclure des partenariats avec d’autres organisations est un défi énorme. La société civile vietnamienne étant très réduite, nous essayons de former des coalitions avec des ‘organisations de masse’ comme des groupements de femmes ou d’avocats. Bien qu’ il ne s’agisse pas d’ONG, cette collaboration est utile car les autorités officielles délivrent plus facilement des autorisations pour nos activités quand nous unissons nos forces avec des organisations plus connues. Ils bénéficient en outre d’un appui important dans de nombreuses provinces, appui dont nous pouvons profiter. » Et Ngo Huong d’ajouter : « Il est très difficile de conclure des alliances avec des réseaux régionaux ou internationaux. Ils ont peu confiance dans les organisations vietnamiennes
car il est de notoriété publique que notre société civile n’est pas très active. »
Comme une trainée de poudre Comme le sujet des droits des travailleurs est très sensible, le CDI évite de trop attirer l’attention. Ils évitent les campagnes trop visibles et mettent beaucoup d’énergie dans leur forum. En même temps, ils essayent de se profiler discrètement comme une organisation-clé en matière de droit du travail. « Nous essayons d’être représentés lors de réunions de réseau de travailleurs. Nous éditons des posters, flyers et fascicules informatifs traitant à chaque fois d’un thème spécifique. Le fascicule est publié sur notre forum et est disponible gratuitement dans nos kiosques, où les ouvriers peuvent venir poser leurs questions. Nous avons remarqué que ces informations se propagent comme une trainée de poudre parmi les ouvriers. »
Les ouvriers négocient avec les patrons Le CDI tente également de sensibiliser les employeurs au droit du travail. L’organisation rassemble à cet effet suffisamment d’informations ayant trait à des cas de violations de ce droit pour pouvoir écrire des rapports, qui sont ensuite envoyés à de nombreux employeurs du pays. « Quand nous avons des informations sur un cas spécifique nous essayons de promouvoir le dialogue direct », explique Ngo Huong. « Nous évitons de négocier directement avec les employeurs car nous n’avons pas de mandat pour le faire. En outre, notre philosophie est de renforcer la capacité des travailleurs à le faire eux-mêmes. Nous pouvons par contre faire des recommandations au syndicat afin qu’ils puissent guider le dialogue. » La présidente du CDI souligne que la collaboration avec le syndicat est cruciale. Elle décrit la relation comme un des succès majeurs du CDI. « Grâce à nos actions de sensibilisation le syndicat comprend maintenant combien il est important de renforcer les capacités des travailleurs. Une attention particulière est également portée aux problèmes auxquels les femmes sont confrontées sur leur lieu de travail. Nous sommes connus auprès de plus en plus de travailleurs qui sont, grâce à nos publications, de mieux en mieux informés de leurs droits. »
« Les travailleurs migrants sont les plus vulnérables aux violations du droit du travail »
Regards du Sud
Des ouvrières se rassemblent pour discuter de leurs droits. Ngo Huong est convaincue que ces petits pas en avant peuvent provoquer des changements majeurs au niveau national. « Améliorer l’image des ONG vietnamiennes est crucial pour pouvoir tisser des alliances avec des réseaux internationaux. Nous devons pouvoir échanger nos expériences. »
En savoir plus : www.oxfamsol.be, Rubrique Partenariat Sud / Vietnam www.cdivietnam.org
Profil du Vietnam Capitale : Hanoï Population : 91.519.298 Superficie : 331.210 km² Espérance de vie : 72 ans (Belgique : 79 ans) Taux d’alphabétisation : 94 % (Belgique: 99 %) Activité économique (en pourcentage du PIB) : o agriculture: 20.5 % o services: 39.2 % o industrie: 40.2 % Population vivant sous le seuil de pauvreté : 11 %
Plus important que l’argent Tran Thi Thanh Tam a 25 ans et est originaire d’une région côtière pauvre du Nord du Vietnam. Elle a rejoint la capitale Hanoï il y a quatre ans, en quête d’un avenir meilleur. Depuis lors, elle travaille dans une usine et loge avec 20 autres personnes dans une petite maison louée dans un village aux abords de la zone industrielle. « Avant de participer au projet, les autres ouvrières et moi ne connaissions pas grand-chose à nos droits. Grâce aux activités du CDI, j’ai pu également me faire de nouvelles amies. Nous aimons nous réunir et discuter des différents aspects des lois du travail. C’est très important pour mes amies et moi. Je sais maintenant bien mieux quels sont nos droits et comment nous défendre quand ils ne sont pas respectés. Je sais quel est le salaire minimum et quelles sont les dispositions qui doivent figurer dans nos contrats. Je vais maintenant pouvoir partager ces informations avec les autres. »
prestent de longues journées et doivent ensuite encore s’occuper des enfants. La plupart avaient également des doutes sur l’utilité du projet. J’arrivais néanmoins à les convaincre en leur disant ceci : ‘Ce que nous offrons est plus important que l’argent : des connaissances, de la joie, de l’affection, de l’appréciation, de la sympathie et du soutien.’ Petit à petit, le nombre de participants a commencé à augmenter. Ceci me remplit de fièrté. »
Même si elle n’a pas toujours été enthousiaste, elle est devenue entre-temps un véritable leader pour les ouvrières. Elle travaille avec une trentaine de travailleuses réparties dans 18 usines différentes. Elle écoute leurs problèmes, en parle aux employeurs et se tourne vers le CDI pour toute assistance juridique. « Au début, ce n’est pas facile de convaincre les autres de participer à des activités de groupe. Les ouvrières
“ « Les ouvriers sont encouragés à adhérer au syndicat, mais très peu le font car ils ne se sentent pas protégés. » Globo juin 2012
13
Bénévole à l’honneur Babette
Des centaines de bénévoles s’investissent quotidiennement pour mettre en œuvre les projets d’Oxfam au Sud et au Nord. Dans chaque Globo, nous les mettons à l’honneur. Cette fois-ci, nous vous emmenons sur les traces de Babette Crouan (48 ans). Elle a déjà participé à l’Oxfam Traiwalker en tant que marcheuse avant d’y devenir bénévole. Cette année, elle répond présent une fois de plus.
«
Ma participat ion à la première éditi on du Trailwalker re stera pour moi une expéri ence unique. Nous av ions tous le sentiment de participer à un défi hum ain et sportif hors du comm un. La motivation de s participants et des bénévoles pour une même cause rend cet événement exceptionnelle ment riche en émotions, et marcher pour une gran de cause comme Oxfam rend la marche vérita b lement solidaire.
uvert l’Oxfam 2007, j’ai déco En t. en m ne aî entr presse. Au week-end d’ rd en lisant la coach de à fait par hasa ut to même pour la r e, ke ill al ta lw de Trai fi dé ur un : devant moi po s en 30 heures is. J’avais un an 100 kilomètre su je e qu s. re ée ai nn ss s néce ue passio embler les fond marche nordiq e équipe et rass un tré de er on rm nc fo re s r, on ne m’entraî ments, nous av ne ai tr en d’ ds en us. Lors des weeki motivés que no voles tout auss nombreux béné
«
»
»
venant vénement en de à mon tour à l’é er bu ri t nt es co s le té s bénévo j’ai souhai nthousiasme de Après 4 Trails, t de de Belgique. L’e l ai bon déroulemen Tr le le nt t re an su as ils , es . ur te bénévole pend he ri de 30 ’y suis insc . Pendant plus ur cela que je m po t es C’ extraordinaire it. nu jour comme de l’évènement, de
«
»
e t ma quatrièm r en Espagne fu ke al ité lw ai ar Tr lid e so C tte même J’ai retrouvé ce us no i qu participation. arité tières, cette solid au-delà des fron ffort. l’e de lté cu ffi la di rassemble dans
«
»
«
Participer en éq uipe apporte la force nécessaire kilomètres. De s amitiés très fo pour arriver au rtes se nouent bout des 100 en garde tous durant ces kilo des souvenirs in mètres parcou ou bliables. La so chaque chemin rus, et on lidarité est prés . De quoi atténu ente au détour er la douleur de retrouver tous de l’e ffort et accentue ensemble à l’a rrivée. r la joie de se
»
«
Ils distribuent l’eau, indiquen t le chemin, nous massent quand nous av ons des crampes ou so ignent nos petits bobo s. Les bénévoles sont omniprésents et toujours prêts à nous aider. Ils nous encouragent ou prêtent l’oreill e à nos besoins d’expr imer des émotions tr ès fortes.
»
« L’Oxfam Trailwalker symbolise pour moi la
solidarité avec le Sud. Je trouve très important d’agir pour défendre les petits paysans et de lutter pour un monde plus juste où l’environnement est respecté.
»
14
Vous avez également envie de participer à cet événement sportif en tant que bénévole ?
contactez Eline Vaninghelandt. elv@oxfamsol.be Plus d’infos: www.oxfamtrailwalker.be
contactez Eline Vaninghelandt. Texte Julien Lepeer - Photos Tineke D’haese : elv@oxfamsol.be Globo juin 2012 Plus d’infos: www.oxfamtrailwalker.be
«
Je serai de nouveau de la partie pour la 5e édition du Trailwalker en Belgique, mais cette fois-ci en tant que bénévole. Le rendez vous est déjà inscrit dans mon agenda. Un rendez-vous que je ne raterais pour rien au monde !
»
Seconde main Brocante au littoral
Des lettres en ligne
Huit fois par an, le parking du magasin de seconde main Oxfam à Ostende se transforme en véritable fourmilière : environ 25 brocanteurs investissent les lieux et proposent des objets de seconde main, des antiquités et toutes sortes de curiosités. Collectionneurs, passants curieux et chineurs de tout poil y trouveront leur bonheur.
Amoureux des lettres, rendez-vous en ligne ! Avec les Bookshops, ses magasins de seconde main consacrés aux livres, Oxfam proposait déjà une gamme très variée d’ouvrages. Grâce au développement de la vente sur internet, l’offre s’est encore étoffée !
De nombreux bénévoles se tiennent prêts pour l’occasion. Ils videront deux garages remplis de livres et de vêtements pour les vendre à des prix défiant toute concurrence. Un stand Oxfam permettra aussi de se restaurer : café, thé ou jus de fruits équitables, mais également de la soupe ou encore des hotdogs. Et comme pour toute brocante qui se respecte, Cathy, la Reine des marchés aux puces, sera évidemment de la partie. Ne manquez pas la reine des stations balnéaires et sa parure royale ! Où ? Au parking du magasin de seconde main Oxfam, Torhoutsesteenweg 641 – Ostende. Quand ? De 9 à 17 heures les samedis 9 juin, 14 juillet, 11 août, 8 septembre et 13 octobre.
Les bibliophiles à la recherche de l’œuvre originale qui donnera à leur bibliothèque le lustre qu’elle mérite, ont rendez-vous sur notre magasin en ligne abebooks.com, le site où dénicher la perle rare ! Pour les amateurs de livres de poche ou de romans de gare, l’Oxfamothèque sur eBay.be est le coin des bonnes affaires. Chaque jour, l’un de nos bénévoles s’emploie pour étoffer une offre qui compte déjà plus de 1000 titres à maximum 1 euro pièce. Retrouvez ces magasins en ligne via www.oxfamsol.be/shops.
Le dépôt de Bruxelles traite 53 tonnes de marchandises en 3 semaines Comme ces 20 dernières années, Oxfam a conclu un nouveau contrat de trois ans avec la Commission européenne. Ce contrat nous engage à récupérer tout leur matériel de bureau et informatique usagé. Ceci entraîne littéralement des tonnes de boulot : démonter, récupérer, trier et décider rapidement de l’utilité ou non du matériel. L’équipe de notre dépôt central à Bruxelles abat donc un travail de titans. Ils ont ainsi récemment dû traiter 53 tonnes de matériel en 3 semaines. Un défi qu’ils ont relevé haut la main. Nous parlons ici de pas moins de 2246 objets au total, dont une plaine de jeux complète ! Le matériel encore en état sert à alimenter notre réseau de magasins, nous en plaçons une partie sur eBay et nous aidons des ASBL et des nouveaux entrepreneurs en leur proposant du matériel de bureau à bas prix.
Plus d’infos sur www.oxfamsol.be/shops WalloniE • • • • • • •
Ans : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans - 04/371 20 44 ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante, informatique Charleroi : Rue du Grand Central 4, 6000 Charleroi 071/31 37 76 - ma au ve: 11-18h, sa: 10-15h - informatique Charleroi : Rue du Collège 19, 6000 Charleroi - 071/31 65 85 lu au sa: 10-17h30 - vêtements, brocante, livres Charleroi : Avenue de Waterloo 41, 6000 Charleroi 071/70 00 43 - lu au sa: 10-17h45 - vêtements, brocante, livres Ciney : Rue Saint-Gilles 61, 5590 Ciney - 083/67 85 04 lu au sa: 10h , 18h - vêtements, brocante, livres, informatique Dinant : Rue Grande 61, 5500 Dinant - 082/66 68 50 ma au sa: 10-18h - livres, informatique Herstal : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal 04/240 08 01 - lu: 12-16h45, ma au ve: 10-16h45, sa: 12-16h (fermé en juillet/août) - vêtements, brocante, livres, informatique • Herstal : Avenue Louis De Brouckère 15/2, 4040 Herstal me au sa: 10-15h - vêtements • Liège : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège - 04/223 27 87 lu au ve: 10-17h (été:18h) - sa: 12-17h (été: 17h30) vêtements, brocante, livres • Liège : Rue St Séverin 117, 4000 Liège - 04/221 49 58 lu au ve: 10-17h, sa: 11-16h - vêtements, brocante, livres • Liège : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège - 04/341 18 00 lu au sa: 10-17h - vêtements • Liège : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège - 04/222 24 42 lu au ve: 10-17h30 (été: 18h) sa: 10-17h - Bookshop • Marcinelle : Chée de Philippe-Ville 290-292 - 6001 Marcinelle 071/27 86 90 - ma au sa: 10h-17h45 - vêtements, brocante, livres, informatique • Mons : Rue de la Clé 37 - 7000 Mons - 065/84 75 04 ma au sa: 10-18h - informatique, livres • Namur : Chée de Louvain 5, 5000 Namur - 081/22 22 22 lu au ve: 11-17h, sa: 10-15h - vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureau • Namur : Av de la Plante 27, 5000 Namur - 081/26 28 38 ma au ve: 11-18h, sa: 10-15h - informatique • Namur : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur - 081/22 91 22 lu au sa: 9h30-18h - Bookshop • Nivelles : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles - 067/77 34 85 lu au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres, informatique • Seraing : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing - 04/337 29 58 lu au ve: 9h45-16h45, sa: 11 - 16h (excepté juillet/août) - vêtements
Magasins de seconde main Oxfam Dans ces magasins, vous trouverez des informations sur les campagnes et actions d’Oxfam-Solidarité et ses partenaires. Visitez aussi notre site : www.oxfamsol.be/shops BRUXELLES
FLANDRE
• • *
• •
Bruxelles : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles 02/522 40 70 - lu: 15-18h, ma au sa: 11-18h vêtements vintage, brocante, livres Bruxelles : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles - 02/502 39 59 ma au sa: 10-17h, dim: 11-18h - vêtements, brocante Bruxelles : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles 02/502 30 03 ma au sa: 11-18h - Oxfam Kids: vêtements, accessoires pour enfants • Bruxelles : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles 02/732 72 68 ma au sa: 9-14h30 - vêtements, brocante, livres • Bruxelles : Rue des Renards 19 - 1000 Bruxelles - ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante • Etterbeek : Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek 02/640 09 25 - lu : 14-18h, ma au ve: 11-18h, sa: 10-14h - vêtements, livres, brocante • Forest : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest - 02/332 59 91 lu au sa: 10-17h30 - vêtements • Ixelles : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles - 02/648 58 42 lu au sa: 10-18h - Bookshop • Ixelles : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles - 02/647 48 51 ma au sa: 10-18h - informatique • Molenbeek : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek 02/411 45 53 - lu au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureau • Schaerbeek : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek 02/215 05 11 - ma au ve: 10-18h - vêtements, livres, brocante • Uccle : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle 02/344 98 78 - lu au sa: 10-18h - Bookshop
• • • • • • • • •
Anvers : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers 03/227 44 82 - lu au sa: 10-18h - Bookshop Anvers : Brederodestraat 27, 2018 Anvers 03/238 24 60 - ma au sa: 10-18h - Oxfam Boutique: vêtements, brocante, livres Bruges : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges - 050/31 04 51 ma au sa: 10-17h30 - vêtements, brocante, livres, informatique Courtrai : Budastraat 21, 8500 Courtrai - 056/31 26 22 lu au je: 14-18h, ve & sa: 10-18h - Bookshop, informatique Gand : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand - 09/233 42 13 lu au sa: 10-18h - Bookshop Gand : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand - 09/223 13 53 ma au sa: 10-18h, dim: 10-13h – Vintage : vêtements Knokke-Heist : Kerkstraat 47, 8301 Knokke-Heist 050/51 04 51 - ma au sa: 10-12h, 14-17h30 - vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-Wereldwinkel Malines : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines 015/43 67 10 - ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements, brocante, livres Ostende : Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende 059/51 87 78 - ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres, informatique Sint-Niklaas : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas 03/776 72 59 - ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements, brocante, livres, informatique Wilrijk : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk - 03/828 83 33 ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements, brocante, livres, informatique
Globo juin 2012
15
... Action !
Pas de Trailwalker sans bénévoles ! Durant l’Oxfam Trailwalker, 1.000 participants parcourent 100km à pied. Une marche contre l’injustice et la faim. Envie de contribuer par l’indication de parcours, des conseils ou des encouragements en bord de route ? Inscrivez-vous comme bénévole !
Des masseurs, des médecins ou des infirmières ainsi que des électriciens sont également les bienvenus ces 25 et 26 août dans les Hautes Fagnes ! Inscriptions via: elv@oxfamsol.be 02 501 67 33
Paysans sans terres,
je ne laisse pas faire!
Cet été aussi, une personne sur 7 se couche le ventre vide ! Une injustice contre laquelle Oxfam se bat en dénonçant notamment l’accaparement de terres qui prive les paysans d’accès aux ressources naturelles.
En été, à chaque jour son action!
• Viens poser sur nos photos contre l’accaparement de terres pendant les festivals. • Absent des festivals ? Retrouve toutes les photos sur www.facebook.com/ oxfamsol et lance ta propre action sur www.cultivons.be
Info: www.oxfamtrailwalker.be
Un village qui résiste encore et toujours Cette année encore, Oxfam sera présent au festival Esperanzah! dans le « Village de la Justice Climatique » du 03 au 05 août à l’Abbaye de Floreffe. • Une dizaine d’associations expliquent de manière ludique les causes et les conséquences du réchauffement climatique, particulièrement au Sud. • Viens t’entraîner pour la grande action pour le climat qui aura lieu à la fin du festival...
Rejoins-nous à Esperanzah ! et soutiens la justice climatique! Infos :
Esperanzah ! 2012 : www.esperanzah.be Infos sur la justice climatique : www.cultivons.be > rubrique actu > onglet climat.