Globo
Dossier
Trimestriel d’Oxfam-Solidarité - Numéro 39 - septembre 2012
Le lobby
ne fait pas l’aumône
Les festivaliers… ne se laissent pas faire !
Haïti se tourne vers l’avenir
De Dour aux Fêtes de Gand et des Ardentes à Esperanzah!, les bénévoles d’Oxfam ont tiré la sonnetted’alarme.
Après presque trois ans d’aide humanitaire, nous travaillons avec nos partenaires à un développement durable.
Plus d’infos : page 4
Plus d’infos : pages 12-13
En couverture Après une mission à l’est de la RD Congo, Mary Robinson, ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, et Nyaradzayi Gumbonzvanda, Secrétaire générale de World Young Women’s Christian Association, ont présenté leurs conclusions à des responsables politiques européens.
Sommaire 3
© Tineke D’haese
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Édito
Pêle-mêle La coupe du monde de football au Qatar s’invite au Parlement belge alors que le sort des populations du Sud, lui, ne semble pas avoir été au menu des différents débats entre dirigeants mondiaux. G20, Rio+20, ATT, trois abréviations qui auraient pu sonner comme autant de victoires… Sur les festivals par contre, le message de soutien aux petits paysans était on ne peut plus clair : les accaparements de terre, on ne laissera pas faire ! Oxfamily Le Trailwalker est à l’honneur. Mais les affiliés Oxfam débordent d’autres idées originales.
Une question d’équilibre On the Brink. Au bord du gouffre. C’est le titre du rapport publié récemment par Oxfam dénonçant le nombre croissant de colonies israéliennes dans la vallée du Jourdain.
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Dossier
Des collaborateurs d’Oxfam ont présenté ce rapport aux décideurs politiques dans diverses capitales européennes. Des membres de gouvernements nationaux et des mandataires européens ont ainsi pu, sur base de faits et de données chiffrées, se rendre compte de la façon dont l’implantation des colonies dans la vallée du Jourdain complique le travail d’Oxfam et de ses partenaires. La construction de ces colonies va à l’encontre du droit international et empêche des milliers de Palestiniens de vivre dignement. Le monde, et les décideurs politiques en premier lieu, doivent entendre leur appel.
Le lobby ne fait pas l’aumône • Le plaidoyer selon Oxfam • Lobbying ou plaidoyer ? • L’exemple du Sahel • Qui sont les acteurs ? • Le plaidoyer humanitaire dans le Territoire palestinien occupé
Pour bon nombre de personnes, le lobbying a une connotation très négative. Il est synonyme de dessous-de-table, de conflits d’intérêts, voire de corruption. Pour Oxfam-Solidarité, le travail de lobby fait partie intégrante de son fonctionnement. Il constitue, à côté de l’aide humanitaire et des programmes de développement, le troisième pilier de notre approche intégrale et durable. Car les femmes et les hommes du Sud n’ont pas que des besoins, ils ont également des droits. Et ces droits ne peuvent être garantis à long terme que par des changements structurels. Pour obtenir ces changements, il n’existe qu’un seul moyen : influencer les politiques. L’aide humanitaire, le développement et les campagnes – dont fait partie le lobbying – constituent trois piliers distincts, qui ne peuvent toutefois pas exister l’un sans l’autre. Les exemples du Territoire palestinien occupé, de l’est de la RD Congo ou de la crise alimentaire qui sévit actuellement au Sahel prouvent que cette approche est indispensable. Vous pouvez venir en aide aux populations ad vitam æternam, mais si rien n’est fait pour s’attaquer aux causes structurelles de la faim et de l’injustice, tous les efforts entrepris l’auront été en vain. Tout changement structurel, certainement dans une situation de crise, combine ces trois éléments : fournir de l’aide humanitaire, stimuler le développement et faire entendre sa voix pour dénoncer les injustices. Ces trois piliers peuvent parfois entrer en conflit les uns avec les autres. Au Soudan par exemple, deux affiliés de la confédération Oxfam ont été expulsés après avoir fait entendre leur voix un peu trop fort. Dans cet exemple, le plaidoyer ou lobby met en péril les objectifs humanitaires et de développement. Trouver l’équilibre nécessite souvent de se mouvoir sur le fil du rasoir. Faire partie d’une confédération composée de dix-sept membres et travaillant avec un grand nombre d’organisations partenaires plus de 90 pays offre un poids non négligeable aux efforts de plaidoyer d’Oxfam-Solidarité. Nous disposons ainsi de ressources plus nombreuses et plus qualifiées pour collecter et rassembler dans le monde entier les informations indispensables pour convaincre les décideurs politiques. Un réseau étendu signifie également plus de relations, donc un meilleur accès à ces mêmes décideurs politiques. Ceci nous renforce dans notre lutte quotidienne pour un changement durable, basé sur nos trois piliers. Nous sommes heureux de voir que cette approche est soutenue par nos sympathisants. Il ressort en effet d’une enquête récente que plus de 60 pour cent de nos donateurs mensuels nous soutiennent précisément car nous combinons aide humanitaire, développement et campagnes pour un développement véritablement durable. Nous continuerons à le faire, même si cela s’apparente parfois à un exercice d’équilibriste périlleux. Stefaan Declercq, Secrétaire général
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Regards du Sud Plus de deux ans après le tremblement de terre en Haïti, nos partenaires reviennent sur un travail de reconstruction qui porte ses fruits. Bénévole à l’honneur La solidarité selon Dieudonné ? Un peu de temps, quelques clics, beaucoup de bonne humeur et une énorme motivation. Seconde main News et adresses de nos magasins en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre. 1-2-3 Action !
Globo
Périodique trimestriel n°39 Troisième trimestre 2012 Rue des Quatre-Vents 60 - 1080 Bruxelles Tél : +32 (0)2 501 67 00 • Fax : +32 (0)2 511 89 19 E-mail : redaction@oxfamsol.be • Web : www.oxfamsol.be Editeur responsable : Stefaan Declercq Rédaction : Laurent Bourgeois, Julien Lepeer, Wouter Fransen, Mieke Vandenbussche Rédaction finale : Chantal Nijssen Ont collaboré : Liesbeth Goossens et Karolien Debel Mise en page : José Mangano Photos : Tineke D’haese Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des QuatreVents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée. Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité. Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction. Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.
Alex Therry, Responsable Moyen-Orient
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Management environnemental vérifié Siège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080 Reg. n° BE-BXL-000021
Pêle-mêle
Textes Julien Lepeer et Chantal Nijssen • Photos Tineke D’haese
Corne de l’Afrique : un an de progrès, trop lents sécheresses qui en découle. Ces deux facteurs majeurs jouent un grand rôle dans les crises alimentaires à répétition qui frappent les régions du Sud. D’abord, le soutien à l’industrie alimentaire dans son ensemble – soutien le plus souvent sous forme de subsides – , renforce les inégalités et les petits producteurs locaux ne peuvent y faire face. Les petits paysans ne peuvent plus vendre leurs produits devenus trop chers et, en cas de mauvaises récoltes, n’ont plus les moyens de nourrir leur propre famille. La spéculation contribue également à la flambée des prix, que la population ne peut assumer financièrement.
Photo : Andy Hall/Oxfam
Kenya, Somalie, Éthiopie… d’insécurité alimentaire. Plus de 13 millions de personnes étaient touchées Ces trois pays d’Afrique plus fort de la crise dans la Corne de l’Est font toujours face au de l’Afrique à l’été 2011. Et si le niveau à une grave crise alimende famine n’est plus d’actualité, les taire et à ses consébesoins restent énormes pour des millions de personnes qui cherchent à se quences. Un an après le début de la crise, des mil- reconstruire un avenir. lions de personnes sont Une meilleure préparation toujours affectées. Dans son dernier rapport (Crise aliDepuis plus d’un an déjà, l’Afrique de l’Est, et plus particulièrement la Corne de l’Afrique, est en proie à la pire crise alimentaire du XXIe siècle. Malgré les signaux d’alerte précoces, la communauté internationale a mis beaucoup de temps à réagir, ce qui explique aussi en partie la durée de cette crise.
mentaire dans la Corne de l’Afrique. Rapport d’avancement juillet 2011 – juillet 2012), Oxfam pointe un lent redressement et la possibilité de passer à une phase d’aide à plus long terme dans certaines zones de la région. Mais pour cela, l’engagement des gouvernements locaux et de la communauté internationale est indispensable.
Les camps de réfugiés ne désemplissent pas, au contraire, et dans certaines zones de la Somalie le terme de famine a même été utilisé durant quelques mois. Un terme qui désigne, sur l’échelle mise en place par l’Onu, le niveau le plus critique en matière
D’un côté, les dirigeants éthiopiens, kényans et somaliens doivent mener des politiques pour viser à terme une réelle souveraineté alimentaire de leur pays respectif. Ils doivent également mieux préparer leur population à faire face aux sécheresses, en optimisant les
techniques agricoles et en améliorant les infrastructures. De l’autre côté, la communauté internationale doit réagir plus vite, comme le soulignait le récent rapport d’Oxfam intitulé « Un retard dangereux ». Lors de ces crises, les besoins en nourriture, en eau et en matériel de première nécessité sont énormes et ne peuvent attendre. Tarder maintenant, c’est payer le double pour venir en aide plus tard et mettre en péril encore plus de vies. Mais cet appel à débloquer des fonds d’urgence n’est qu’une partie du message d’Oxfam. En effet, s’il faut répondre au plus vite aux crises humanitaires, il s’agit aussi d’améliorer la résilience des populations en s’attaquant aux racines de ces crises pour éviter qu’elles ne se répètent, comme c’est le cas actuellement.
Un changement structurel
D’un côté, la structure inégalitaire du système alimentaire mondial. De l’autre, le changement climatique et l’augmentation de la fréquence des
Ensuite, ces régions sensibles paient au prix fort les conséquences du mode de production des pays industrialisés. Les effets du changement climatique - phénomène provoqué essentiellement par les pays industrialisés -, se font surtout ressentir dans les pays du Sud déjà fragilisés. La multiplication des catastrophes naturelles ou des périodes de sécheresse influe à la fois sur les infrastructures et sur les récoltes. Enfin, dans certaine régions, un autre facteur aggravant vient se greffer aux autres : en Somalie par exemple, des conflits violents mettent encore davantage en péril la sécurité, alimentaire ou non, de la population. Des milliers de gens fuient les zones de conflits et viennent grossir les rangs des réfugiés dans les camps déjà pleins à craquer.
Un million d’enfants au Sahel
Au Sahel, la crise alimentaire est toujours aussi aiguë : plus de 18 millions de personnes ont perdu ou sont en passe de perdre leurs moyens de subsistance. Le risque de malnutrition pèse d’ailleurs sur plus d’un million d’enfants selon les chiffres de l’ONU. L’aide tarde une fois de plus à se mettre en place : l’ONU estime les besoins à 1,64 milliard de dollars, alors que seuls 792 millions ont été débloqués. En savoir plus : www.oxfamsol.be Rubrique Partenariats > Urgences Vous y trouverez également le rapport « Un retard dangereux ».
Ne pas rendre les armes Les États membres de l’ONU ont reporté leur décision sur la signature d’un nouveau traité de régulation du commerce des armes. « Un manque flagrant de courage politique », pour Oxfam, Amnesty International et l’alliance Control Arms. Alors que de nombreux États s’accordent sur la nécessité d’adopter un nouveau traité contraignant, plus strict et plus éthique sur le commerce des armes, incluant les armes conventionnelles et leurs munitions, les États-Unis ont bloqué le processus et demandé un délai de réflexion supplémentaire. Les délégations
négociaient pourtant déjà depuis près d’un mois à New York. Mais la perspective des élections américaines – et le poids des associations de défense du port d’armes -, a poussé la Maison Blanche à repousser la conclusion de l’accord. La Russie, la Corée du Nord, le Venezuela ou Cuba leur ont ensuite emboîté le pas. « Plusieurs pays clés ont finalement botté en touche et laissé le reste du monde sur le carreau. L’heure était pourtant au courage politique, pas aux reports ni aux tergiversations. Plus de 50.000 personnes ont été tuées par des armes rien que pendant ce mois de
négociation», s’indigne Anna MacDonald, responsable d’Oxfam sur le contrôle des armes. « Nous n’abandonnerons pas », renchérit Jeff Abramson, responsable de l’alliance Control Arms, dont fait partie Oxfam. « Nous continuerons jusqu’à ce qu’un nouveau traité fort voit le jour. » La reprise des négociations est prévue autour du mois d’octobre mais la conclusion d’un accord devra sans doute attendre le 6 novembre, date des élections américaines. www.oxfamsol.be > Campagne > Paix et sécurité www.controlarms.org
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Pêle-mêle
Les festivaliers… ne se laissent pas faire ! Oxfam était à nouveau sur tous les fronts musicaux de l’été ! Des Ardentes à Esperanzah !, des Gentse Feesten à Dranouter, en passant par bien d’autres scènes de Belgique, une cinquantaine de bénévoles se sont démenés pour délivrer notre message. bien à développer des cultures d’exportation ou des agrocarburants.
Parce que ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur, Oxfam poursuit sa campagne en cette deuxième moitié de 2012. Les conséquences sont en effet souvent gravissimes pour les petits paysans, mais aussi pour les populations locales. Les paysans perdent ainsi leur accès à la terre et à la propriété et donc leurs moyens de subsistance. De plus, dans de nombreux cas, les terres fraîchement accaparées ne servent plus à produire des aliments destinés à la population locale mais
Alors qu’il s’agissait de placer au centre des préoccupations la mise en œuvre d’un développement véritablement durable, seules quelques touches de « vert » ont été parsemées ça et là sur le système économique actuel. Là où les limites planétaires et l’intérêt social devaient reprendre le dessus sur les aspects purement économiques, les dirigeants se sont contentés d’adopter des « mesurettes », non contraignantes, pour « réglementer » le droit de polluer notamment. Les intérêts commerciaux ont une fois de plus primé sur l’intérêt général et surtout sur celui des plus pauvres… www.cultivons.be rubrique actu
Au mois d’octobre, d’autres actions seront au programme, notamment dans le cadre de la semaine CULTIVONS. Du 15 au 22 octobre, notre campagne mondiale pour que chacun puisse manger à sa faim sera encore plus mise en lumière. Mais, ce sera aussi l’occasion de remettre en avant certains principes de base de la campagne. Ainsi, dans les magasins de seconde main d’Oxfam-Solidarité, c’est le principe de la consommation durable qui sera mis en avant : un café sera offert dans une tasse de seconde main. N’oubliez pas non plus que, juste avant la semaine CULTIVONS, aura lieu la semaine du Commerce équitable du 3 au 13 octobre. OxfamMagasins du monde et Oxfam Wereldwinkels comptent sur vous !
www.cultivons.be
Les choix que vous faites tous les jours en matière de consommation peuvent avoir un impact que vous ne soupçonnez pas. Avec la « méthode Cultivons », vous pouvez agir directement et simplement pour protéger les personnes les plus fragiles/vulnérables ainsi que notre planète. Comment ? En appliquant cinq principes simples liés à l’alimentation :
Pour chacun de ces principes, la « méthode CULTIVONS » vous propose plusieurs moyens de les appliquer. À vous de choisir ce qui vous convient le mieux. Et ce n’est pas tout ! Dans quelque temps, une nouvelle recette vous sera proposée chaque jour afin de consommer de manière plus durable et responsable. www.cultivons.be
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« Une vaste blague », c’est la conclusion d’Oxfam à l’issue de Rio+20, la Conférence des Nations Unies sur le Développement durable. Des émissaires de très nombreux pays avaient pourtant fait le déplacement au Brésil. Mais le désir du pays organisateur d’aboutir à tout prix à un accord, ainsi que la tiédeur des responsables politiques mondiaux ont réduit le contenu de l’accord à peau de chagrin. Toutes les mesures qui auraient pu déranger une des parties
en ont été retirées, ce qui a rendu le texte vide de tout engagement.
La semaine CULTIVONS
La « méthode CULTIVONS »
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La Conférence de l’ONU de juin dernier sur le Développement durable aura une fois de plus été un lieu de discussions et non d’action.
Photo : Oxfam
Dans le cadre de la campagne CULTIVONS, les festivaliers étaient appelés à poser en photo pour marquer leur soutien aux petits paysans. En effet, le phénomène d’accaparements de terres voit des paysans expulsés des terres qu’ils occupent depuis toujours, avec ou sans violence, et au profit, le plus souvent, de l’agro-industrie ou d’élites locales. Ces accaparements ont lieu bien souvent avec l’assentiment des autorités locales.
Et les festivaliers ont répondu présents ! Plus de 7.000 d’entre eux ont accepté de poser devant notre slogan « Paysans sans terres, je ne laisse pas faire ! ». Le groupe Dan San s’est même rallié au mouvement et est venu se faire prendre en photo à Dour. Mais les actions contre les accaparements de terres ne s’arrêteront pas avec la fin de la saison des festivals.
Rio ne répond plus
G20 :
le Sud aux oubliettes Le Mexique a accueilli le dernier G20 à Los Cabos en juin 2012. Un sommet qui n’a pas répondu aux attentes. Malgré l’insistance des organisations issues de la société civile, la sécurité alimentaire et le financement du développement sont restés très loin des préoccupations des dirigeants des grandes puissances économiques. La crise de la zone euro ainsi que la quête d’une croissance à tout prix ont pris le pas sur les millions de vies menacées. Au Sahel par exemple, la vie de plus de 18 millions de personnes est en jeu (cf.page 3). Finalement, seules les questions de fiscalités et de régulation des
transactions financières ont connu quelques maigres avancées. Le G20, composé de 19 pays + l’Union européenne, représente 85 % du commerce mondial, les deux tiers de la population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut. C’est dire si les décisions de ce « club élitiste » ont un impact direct sur les pays qui en sont exclus. Mais comme le rappelait Carlos Zarco, porteparole d’Oxfam : « C’est un résultat extrêmement décevant pour les pays en développement. (…) Les chefs d’Etat ont perdu de vue les besoins des plus pauvres, dont la moitié vit pourtant dans les pays du G20. » www.cultivons.be rubrique actu
Pêle-mêle
Réseaux et Alliances
Coalition belge pour le Travail décent La Coalition belge pour le Travail décent mène un combat pour protéger les droits des travailleurs en Belgique mais aussi dans les pays du Sud. Créée en 2008, dans la foulée du Forum social mondial de Nairobi, la Coalition regroupe trois syndicats et de nombreuses ONG, dont OxfamSolidarité, qui était d’ailleurs à l’origine de cette initiative.
Sensibilisation et collaboration
Le travail de sensibilisation et de plaidoyer au Nord consiste à conscientiser la population mais surtout les dirigeants belges et européens pour qu’ils intègrent la notion de travail décent, tant au niveau régional que national ou international, dans leurs normes législatives. La Coalition est d’ailleurs un interlocuteur privilégié des décideurs politiques en Belgique, grâce à la présence en son sein des différents syndicats et donc à la représentation des différentes tendances politiques. Au Sud, les membres de la Coalition collaborent de manière indépendante
avec des organisations partenaires pour les aider à s’organiser et à mieux défendre les droits des travailleurs sur place. Ainsi, la contribution d’OxfamSolidarité peut aller de l’aide à la création de syndicats (tant sur le plan juridique que sur celui de la structure) ou à la négociation avec les gouvernements locaux, en passant par l’information des travailleurs sur leurs droits.
Un rappel élémentaire mais nécessaire
Si la notion de travail décent renvoie automatiquement à l’idée de salaire ou de conditions de travail, ce concept couvre un champ bien plus large. « Le travail décent repose sur quatre piliers », explique Karolien Debel, responsable du plaidoyer Travail décent pour Oxfam-Solidarité. « Garantir un revenu qui permet de satisfaire les besoins essentiels ; respecter les libertés syndicales ; assurer un système de protection sociale ; construire le dialogue social. Si les États s’engageaient à coopérer pour garantir ce type de normes, les travailleurs ne seraient plus considérés comme de simples outils censés créer de la croissance économique, mais comme des citoyens ayant le droit de vivre décemment de leur travail, au Nord comme au Sud. »
Photo : Reuters/Stinger
Travailleurs, travailleuses, on vous défend !
Aujourd’hui, la Coalition travaille sur deux aspects spécifiques : les accords d’investissement (voir ci-dessous) et la transparence. En ce qui concerne ce dernier aspect, la Coalition a contribué à l’élaboration d’une proposition de loi pour que les entreprises soient
contraintes de rendre publique chaque étape de leurs activités (conditions de travail, comptes, impact environnemental,…). Plus d’infos sur www.oxfamsol.be > campagnes > Travail décent
Carte rouge au Parlement Quand l’énergie se met au service des femmes La décision d’accorder l’organisation de la coupe du monde de football au Qatar en a surpris plus d’un. Mais elle en a aussi ravi beaucoup d’autres : les investisseurs belges et étrangers se frottent les mains en pensant à la manne financière que représente la construction de nouveaux stades, de complexes hôteliers et d’autres infrastructures en tous genres. On parle ici d’un marché de près de 55 milliards d’euros.
Afin de protéger les investisseurs privés, notre Sénat puis la Chambre viennent de valider les accords d’investissement avec le futur organisateur du Mondial (mais aussi avec le Tadjikistan, le Togo, le Kosovo et le Monténégro). Ces accords laissent les travailleurs sans recours : malgré les clauses sociales et environnementales qui y figurent, aucun mécanisme ne permet de contraindre les entreprises à les respecter. « Ceci ouvre la porte à de nombreuses dérives alors que le Qatar va devenir un énorme chantier », déplore Karolien Debel. « Les travailleurs migrants ne pourront faire valoir
leurs droits. Et si cet aspect est crucial, il faut aussi rappeler que ceci vaut pour le Nord aussi. Les investisseurs qataris n’auront aucun compte à rendre pour leurs activités en Belgique.»
De plus, ces accords prévoient notamment la possibilité pour les investisseurs (qataris en Belgique ou belges au Qatar) d’attaquer en justice le pays où ils s’implantent, s’ils estiment que celui-ci menace leurs profits en imposant par exemple une régulation financière ou une législation sociale ou environnementale. En Allemagne, ce type d’accords a donné lieu aux premiers procès d’investisseurs étrangers dans le nucléaire suite à la décision des Allemands de fermer les centrales.
Remplacer le bois par l’essence, une solution pour de nombreuses femmes congolaises pour faire face aux violences qu’elles subissent. Dans le Sud-Kivu, au Congo, les femmes des Hauts-Plateaux de Minembwe sont souvent victimes de harcèlement sexuel et de viols lorsqu’elles doivent aller chercher du bois à brûler. Elles se sont adressées au partenaire d’Oxfam Allemagne sur place, l’UGEAFI (Union des Groupes d´Études et d´Actions pour le développement de Fizi-Itombwe), pour tenter de trouver ensemble des solutions.
Afin de leur permettre de se chauffer et de cuisiner sans devoir aller collecter du bois, Oxfam a financé la construction de 4.000 fourneaux à essence à basse consommation, construits essentiellement avec des matériaux locaux, ainsi qu’une reforestation partielle (400.000 arbres).
Et les résultats sont impressionnants : les femmes et les jeunes filles passent trois fois moins de temps à collecter du bois. Mais surtout, le nombre de viols diminue en même temps que le temps passé en cuisine. Grâce à ce projet, de nombreuses jeunes filles ont pu retrouver le chemin de l’école alors que les femmes, elles, ont l’occasion de s’engager davantage au sein de leur communauté. Certaines d’entre elles envisagent d’ailleurs d’ouvrir leur propre petit commerce. Le projet, qui s’inscrit dans un programme plus vaste de scolarisation, d’alphabétisation et de développement d’activités génératrices de revenus, est en ce moment étendu aux MoyensPlateaux de Bibokoboko, toujours dans le Sud-Kivu. Aujourd’hui, près de 900 fourneaux de ce type ont été construits et 900 autres sont en cours de réalisation. Une construction réalisée localement par des femmes spécialement formées pour l’occasion. Des campagnes de sensibilisation autour des inégalités de genre et du virus du sida entourent l’ensemble du programme.
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Oxfamily
Oxfam-Solidarité fait partie de la grande famille Oxfam qui compte 17 affiliés dans 92 pays au monde. Au cœur de chaque Globo, nous ouvrons le carnet de bord de quelques membres de la famille...
Des petits pas pour l’homme… Aux quatre coins du globe, la solidarité se construit pas à pas… Un kilomètre à pied, ça use les souliers. Mais cent kilomètres à pied, c’est le début de la solidarité ! Créé en 1981, Oxfam Trailwalker, a évolué avec le temps jusqu’à devenir un événement incontournable, en Belgique et dans le monde entier. Cette marche parrainée se décline en effet dans douze pays différents et propose toujours le même défi : se dépasser pour lutter contre l’injustice et la pauvreté.
Comment ça marche ?
Si chaque pays apporte ses spécificités à l’Oxfam Trailwalker, le concept reste le même : parcourir 100km en un temps donné (en Belgique, 30 heures) pour soutenir les projets d’Oxfam. Pour pouvoir participer, les marcheurs doivent se constituer en équipes de quatre et récolter, par équipe, une
Trailwalker au Japon
Terre ! Et en termes de soutien aux projets et campagnes d’Oxfam, le chiffre est tout aussi impressionnant : près de 15 millions d’euros seront ainsi collectés cette année pour permettre à Oxfam de soutenir ses partenaires dans le Sud, de sensibiliser le grand public au Nord, et de mener des campagnes de plaidoyers politiques dans le monde entier. Trailwalker en Australie
certaine somme (en Belgique, 1.500 euros) destinée aux projets d’Oxfam dans le Sud. Pour rassembler ce montant, les équipes rivalisent d’ingéniosité : mise en bouteille de vin, vente de lacets, création d’un limoncello, soirée d’improvisation, déjeuners solidaires, concerts, … En 2012, on attend près de 22.000 marcheurs à travers le monde. Ils s’apprêtent à parcourir près de 55 fois le tour de la
En août dernier, Oxfam Trailwalker a soufflé ses cinq bougies en Belgique et se tourne déjà vers la 6e édition. Dans notre royaume, les marcheurs s’enfoncent donc dans les Hautes Fagnes verdoyantes. Mais Oxfam Trailwalker à l’échelle mondiale offre des décors d’une variété presque infinie : du bush australien au Mont Fuji, en passant par les chutes d’eau de la Pearl Valley indienne ou les montagnes de Catalogne, Oxfam Trailwalker vous en met plein la vue…
www.oxfamtrailwalker.be
Trailwalker en Belgique
Trailwalker en Espagne
La solidarité à un prix
Un « fonds » d’écran
Erik Bos est devenu le premier lauréat du Simon Jelsma Award, décerné par Oxfam Novib pour stimuler les jeunes à se lancer dans la coopération au développement. Le prix, qui doit son nom au cofondateur d’Oxfam aux Pays-Bas, récompense le travail d’éducation d’Erik Bos. Celui-ci a créé la Libre Foundation qui offre des formations aux leaders de petites ONG de développement. Reste à espérer que la somme de 3.000 euros qui accompagne le prix va susciter de nombreuses vocations !
Oxfam Nouvelle-Zélande ne manque décidément pas d’idées. Afin de stimuler leur récolte de fonds, les « Kiwis » ont décidé de s’associer avec « Donate your Desktop. » Une entreprise qui vous propose de transformer votre fond d’écran en espace publicitaire. Ainsi, « Donate your Desktop », grâce à une application à télécharger, s’occupe de changer votre fond d’écran chaque jour avec une nouvelle publicité et de reverser à l’organisation de charité de votre choix 75% du montant demandé aux publicitaires. Cela ne coûte rien et vous permet, sans débourser le moindre centime, de contribuer aux projets et campagnes d’Oxfam ! www.oxfamtrailwalker.be
www.oxfamtrailwalker.be
Quand Livia rejoint Scarlett Après l’actrice Scarlett Johansson ou le chanteur de Coldplay Chris Martin, c’est Livia Firth, réalisatrice italienne et épouse de l’acteur Colin Firth, qui vient d’être désignée Ambassadrice Globale pour Oxfam. Cette désignation n’est qu’une suite logique puisque Livia Firth est engagée depuis plusieurs années au côté de notre organisation. A la base de nombreuses initiatives de récolte des fonds, elle s’est aussi spécialisée dans la mode « équitable et durable » en lançant sa propre marque. Son projet Green Carpet Challenge (Challenge Tapis Vert), auquel se sont ralliées de nombreuses stars, a pour but que celles-ci portent des vêtements « durable » lorsqu’elles défilent sur les tapis rouges.
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5 ans déjà !
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Oxfam America voit double Grâce à la générosité de donateurs particulièrement aisés, Oxfam America a lancé une grande action jusqu’au 31 juillet dernier pour récolter rapidement 2 millions de dollars. Le principe est simple : pour chaque dollar versé avant la date butoir, ces fameux mécènes se proposaient d’en verser un autre. L’occasion pour les personnes aux bourses plus modestes de se montrer deux fois plus généreux !
www.oxfamtrailwalker.be
Dossier
Le Lobby
ne fait pas l’aumône Un flou artistique entoure encore le lobbying et le plaidoyer. Dans la plupart des cas, ces pratiques sont encore associées à des acteurs commerciaux ou financiers faisant la promotion de leurs intérêts privés. Pourtant, depuis de nombreuses années, le plaidoyer politique fait partie intégrante de l’arsenal des outils de travail de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG). Des différences importantes existent néanmoins entre le lobbying de type‘commercial’ et le plaidoyer des ONG. Ce dossier vous propose de découvrir comment est pratiqué le plaidoyer par une ONG comme Oxfam, et en particulier le plaidoyer politique en matière humanitaire.
Texte : Laurent Bourgeois • Photos : Tineke D’haese, p9 Craig Owen ; p9-10 Pablo Tosco Ont participé : • Liesbeth Goossens, responsable du plaidoyer humanitaire chez Oxfam-Solidarité • Amjad Alqasis, coordinateur du programme Legal advocacy chez BADIL • Al Hassan Cisse, coordinateur régional du plaidoyer sécurité alimentaire d’Oxfam en Afrique de l’Ouest
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Dossier
Dans les coulisses du changement Oxfam rassemble sous une même structure les différentes fonctions d’une ONG moderne. Elle met en œuvre des programmes de développement visant à sortir des populations de la pauvreté et à lutter contre les injustices en travaillant à des solutions durables. Elle participe à des interventions humanitaires pour venir en aide rapidement aux victimes de conflits ou de catastrophes naturelles. Finalement, elle met également sur pied des campagnes publiques et pratique le plaidoyer politique avec pour objectif de peser sur le processus de prise de décision politique. L’intégration de ces trois aspects est une des spécificités d’Oxfam dans le paysage des ONG belges. La mission d’Oxfam est de lutter contre l’injustice et les causes profondes de la pauvreté. Pour y parvenir efficacement et de façon durable, influencer ceux qui tirent les ficelles est indispensable. Des trois facettes précitées, les interventions humanitaires sont une des plus visibles du grand public au Nord. Bien que non médiatisées, les actions de plaidoyer politique constituent néanmoins un outil essentiel, particulièrement dans le contexte humanitaire.
Le plaidoyer selon Oxfam Le plaidoyer humanitaire d’Oxfam s’inscrit dans le cadre de la campagne ‘Droits en crise’. Pour
cette campagne, deux objectifs généraux ont été définis : d’une part, répondre à des situations d’urgence (sécheresses, conflits, tremblements de terre, etc.) et assurer que les individus concernés puissent bénéficier de l’aide et de la protection que le droit national ou international leur garantit et, d’autre part, s’attaquer aux causes structurelles de la vulnérabilité de ces populations. Poursuivre ce dernier objectif consiste bien souvent à tenter d’influencer les pratiques et politiques existantes, au Nord comme au Sud, au moyen d’actions de plaidoyer. Pour bon nombre de personnes, le plaidoyer ou lobbying est souvent associé à des pratiques opaques, allant du trafic d’influence à des activités franchement illégales. La réalité est pourtant beaucoup plus complexe, ces activités ebglobant des acteurs, des méthodes et des sujets très variés. Que recouvre précisément ce terme ? Qui sont les cibles ? Qui le pratique, dans quel but et comment en évaluer les résultats ?
Lobbying ou plaidoyer ? Par souci de clarté et bien que ces deux termes soient souvent utilisés comme des synonymes, nous emploierons dans ce dossier le terme ‘plaidoyer’ pour qualifier la pratique des ONG. Le lobbying étant ici défini comme une activité servant exclusivement à protéger les intérêts économiques de certaines entreprises ou secteurs économiques. La différence entre le plaidoyer et le lobbying ‘traditionnel’ réside essentiellement dans la cause défendue et les moyens mis en œuvre. En effet, Oxfam et les autres ONG œuvrant dans le domaine humanitaire, défendent l’intérêt général et des droits pour d’autres populations. Elles ne représentent donc pas leurs propres intérêts ou encore ceux du secteur, mais se font les porte-parole de populations marginalisées. Elles travaillent donc sur des enjeux économiques et sociaux qui concernent le bien commun, avec une attention particulière pour les plus
« Nous avons la responsabilité de mettre les dirigeants face à leurs responsabilités. »
vulnérables. En outre, le plaidoyer pratiqué par des ONG exclut de rendre des services ou des faveurs en échange de soutien politique. Plus concrètement, pratiquer le plaidoyer consiste souvent à intervenir directement auprès des décideurs et à leur montrer les conséquences néfastes de certaines pratiques ou politiques. Sur base de ses relations avec ses partenaires et de son expérience de terrain, Oxfam proposera des alternatives ancrées dans la réalité locale. L’objectif est donc de persuader les décideurs politiques d’adopter notre cause ou de modifier leur position sur une problématique donnée. Outre ses propres activités, Oxfam soutiendra également activement les actions de plaidoyer mises en œuvre par ses partenaires et bénéficiaires. Le plaidoyer est un art, pas une science. Pour être efficaces, tous les pratiquants doivent acquérir un éventail de compétences qui peut varier en fonction des circonstances. Un des défis majeurs est de savoir lier une réalité humanitaire complexe sur le terrain avec une réalité politique souvent bien différente dans les centres de décision. Obtenir l’accès aux bonnes personnes et établir une relation de confiance, écrire des lettres et des courriers électroniques et effectuer un appel téléphonique essentiel sont autant de compétences qui paraissent banales à première vue, mais qui sont indispensables pour un plaidoyer efficace. Cependant, il n’y a rien de tel que l’engagement en face à face avec des décideurs clés pour faire passer clairement un message.
Le plaidoyer, pourquoi et dans quel but ? « Le travail de plaidoyer politique consiste donc à influencer les processus décisionnels afin de provoquer un changement de politique ou un changement de comportement dans le chef des décideurs politiques et, partant, de générer un impact positif sur la vie des populations les plus pauvres et les plus vulnérables », explique Liesbeth Goossens, responsable du plaidoyer humanitaire chez Oxfam-Solidarité. « Quand des changements à court terme ne sont pas possibles, nous avons la responsabilité d’interpeller les dirigeants et le
Quelques exemples d’actions de plaidoyer ludiques et de campagne publiques
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Dossier pour permettre aux populations d’exercer leur droit à se faire entendre », conclut Liesbeth Goossens. Outre les initiatives ponctuelles dans le cadre de crises humanitaires de grande envergure, le travail de plaidoyer d’Oxfam se concentre donc en premier lieu sur les causes sous-jacentes qui sont à l’origine de ces crises. Dans le cadre d’interventions à court terme, ces dernières doivent aussi être cohérentes avec les stratégies à long terme qui visent à changer de façon structurelle les inégalités. Les thèmes de plaidoyer sont donc généralement définis à long terme et ne dépendent pas de campagnes publiques ponctuelles ou d’opportunités politiques. Toutefois, il n’est pas exclu d’adapter les activités de plaidoyer en cours de route pour mieux coller à l’actualité.
législateur et de les mettre face à leurs responsabilités vis-à-vis des conséquences à long terme des politiques qu’ils mènent. » « La conception de plaidoyer d’Oxfam s’appuie sur la conviction que des changements structurels ne peuvent avoir lieu que quand les décideurs politiques sont convaincus de la nécessité de ces changements. Cette conviction doit être renforcée au moyen de propositions et d’arguments convaincants et de témoignages directs concernant l’impact sur le terrain des décisions et pratiques politiques », poursuit Liesbeth Goossens.
Des droits fondamentaux Liesbeth Goossens :« Notre travail de plaidoyer se base sur la défense de cinq droits fondamentaux : le droit à la vie et à la sécurité, à des services sociaux de base, à des moyens de subsistance durables, à être entendu et le droit à l’identité et à la diversité. » « Oxfam tire sa légitimité de sa présence de longue date dans le Sud, des relations qu’elle a tissées avec de nombreux partenaires issus de la société civile de ces pays et de son expertise professionnelle reconnue par les autorités et le grand public. » « Nous travaillons avec et par l’intermédiaire d’une multitude de partenaires et d’alliés pour parvenir à atteindre des objectifs partagés, non seulement dans notre travail de développement ou d’aide humanitaire, mais aussi dans le cadre de nos campagnes et de notre plaidoyer. Oxfam a également comme but explicite de soutenir, de construire et de s’associer à des mouvements locaux et nationaux plaidant pour un changement positif. Cette approche se fonde sur le renforcement de la citoyenneté active
Combiner court et long terme : l’exemple du Sahel « L’approche combinant des objectifs à court et à long terme est typique du plaidoyer pratiqué par Oxfam », raconte Al Hassan Cisse, coordinateur régional du plaidoyer sécurité alimentaire d’Oxfam en Afrique de l’Ouest. « En agissant de la sorte, nous tentons d’apporter une solution politique à une situation spécifique et d’empêcher dans le même temps que d’autres populations ne soient confrontées plus tard aux mêmes problèmes. » « Dans le cadre de la crise alimentaire qui sévit actuellement dans la bande sahélienne, nous avons suivi la situation alimentaire et commencé à développer notre stratégie de plaidoyer depuis les premiers signes annonciateurs de la crise pour tirer la sonnette d’alarme avec nos partenaires. Après avoir identifié les facteurs déterminants de cette crise, nous l’avons comparée aux crises précédentes (2005, 2008, 2010) qui ont touché la région ces dix dernières années. Grâce à ces analyses approfondies, rendues possibles par la collaboration étroite que nous entretenons avec de nombreuses organisations de la région, nous avons pu identifier les causes structurelles des crises à répétition au Sahel. »
Un chemin long et fastidieux « Partant du constat que les réserves alimentaires de proximité jouent un rôle essentiel comme première ligne de défense des communautés les plus fragilisées, nous avons décidé de concentrer notre plaidoyer sur la promotion de ces réserves en particulier, ainsi que des réserves nationales et régionales en général », poursuit Al Hassan Cisse. « La fonction de ces réserves est double : d’une part, elles permettent de venir rapidement en aide aux populations en cas de crise et, d’autre part, elles constituent un outil permettant d’assurer la stabilité des prix alimentaires à plus long terme. Ainsi, nous jouons en même temps sur l’accessibilité et la disponibilité. » « L’expérience de terrain nous apprend que ces réserves de proximité ne sont pas suffisantes. Nous combinons donc également les dimensions locales et globales dans notre plaidoyer. Dans la région, notre principal interlocuteur est la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Nous participons, dans le cadre de la campagne CULTIVONS, à un groupe de travail de la CEDEAO avec des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs telles que le ROPPA, le Réseau Bilital Marobé et APESS qui disposent de bonnes connaissances des enjeux liés aux réserves alimentaires. » « Dans ces groupes de travail, nous formulons des propositions et des recommandations et essayons de faire en sorte qu’elles soient prises en compte dans la stratégie régionale de la CEDEAO. Le chemin pour aboutir à un résultat concret en termes de changement de politiques est certes long et fastidieux, mais participer à ces processus politiques est important pour que les changements acquis le soient durablement », conclut Al Hassan Cisse.
« Ce n’est plus uniquement un problème de disponibilité des productions alimentaires, mais aussi d’accessibilité. Les populations les plus vulnérables n’arrivent pas à accéder à l’alimentation, devenue trop chère. Elles ne bénéficient d’aucun système de protection et ne sont pas suffisamment prises en compte dans les politiques d’investissements agricoles », poursuit Al Hassan Cisse.
L’ex-Premier ministre Yves Leterme reçoit des mains du “W8” un kit pour sauver les Objectifs du Millénaire pour le développement
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Dossier Qui sont les acteurs ? Les activités de plaidoyer ciblent principalement les décideurs politiques, qu’ils soient des personnes physiques ou des organisations, mais pas nécessairement ceux qui occupent les niveaux de pouvoir les plus élevés. En effet, pour chaque problématique, il y a lieu de déterminer quel niveau de pouvoir est le mieux placé pour corriger l’injustice que l’on combat. En pratique, la combinaison de plusieurs niveaux, du local à l’international, au Nord et au Sud, sera indispensable pour pouvoir aborder toutes les facettes d’un problème. Comme expliqué ci-dessus, la combinaison de ces différents niveaux est également importante pour s’assurer que les avancées acquises sur base de problèmes concrets d’une population donnée puissent bénéficier au plus grand nombre.
• Les alliances regroupent quant à elles différentes organisations qui travaillent sur le même sujet, mais dont les objectifs à long terme peuvent varier. Il n’est donc pas impossible de collaborer avec des organisations aux visions très différentes, mais qui partagent des objectifs à court terme.
Comment pratique-t-on le plaidoyer ? Afin d’avoir une chance de succès, les activités de plaidoyer politique doivent promouvoir des recommandations réalistes s’appuyant sur des études et analyses de qualité. Celles-ci doivent permettre de persuader l’interlocuteur du bien-fondé de la position défendue. Oxfam s’appuie pour ce faire sur un réseau étendu de partenaires dans près de 100 pays dans le monde, sur une série d’experts reconnus mondialement dans de multiples domaines et sur une grande capacité de mobilisation du public. Le contenu de certains textes de loi est parfois tellement spécialisé que dans de nombreux cas, les mandataires politiques ne disposent pas de l’expertise ni même du personnel nécessaire pour appréhender pleinement les conséquences de leurs prises de position. Ce raisonnement est particulièrement vrai pour des décisions relatives à l’aide humanitaire, dès lors que les populations qui en subissent l’impact se trouvent souvent à plusieurs milliers de kilomètres du lieu où la décision est prise. Il faudra en premier lieu se concentrer sur l’objectif des actions de plaidoyer. S’agit-il de modifier le débat ? Ou bien de mettre en relief le caractère injuste de certaines politiques et pratiques ? Ou encore d’influencer la mise au point de nouvelles politiques générales par des pouvoirs publics ou des institutions ? Il faudra identifier les cibles et le type de données et d’arguments susceptibles de les influencer. L’étape suivante consistera à identifier les connaissances déjà acquises et les nouvelles recherches nécessaires.
Avoir un message politique clair... Oxfam est par ailleurs convaincue qu’un changement durable ne pourra être atteint que par le biais d’une coopération intensive de plusieurs acteurs. Le travail en alliances et partenariats revêt donc une importance capitale. • Les partenariats sont créés par différentes organisations indépendantes mais qui partagent des valeurs fondamentales et travaillent ensemble pour atteindre certains objectifs à long terme qu’elles se sont fixés.
Des recherches de qualité constituent donc la base de l’élaboration des politiques générales et fournissent les données requises pour appuyer des propositions de changements. Il s’agit de mettre au point des arguments et un raisonnement cohérent, ainsi qu’une position et un message clairs. Outre l’étude approfondie des causes du problème, le processus décisionnel doit également être analysé en profondeur afin d’identifier les personnes clés. Cette analyse doit permettre de maximiser l’efficacité de l’action en aidant à cibler les bonnes personnes et au bon moment. Attention, les acteurs clés et l’équilibre
des pouvoirs changeant constamment, cette analyse peut évoluer au fil du temps. En identifiant ainsi clairement les forces en présence, il sera plus facile de renforcer la volonté des défenseurs, de miner celle des réfractaires au changement et de convaincre les indécis. La confrontation n’est certes pas l’arme favorite du plaidoyer, mais même un confrontation directe, si elle est bien conçue, peut aboutir à des résultats. Oxfam fait également appel à des campagnes publiques pour renforcer son plaidoyer, mobilisant les citoyens et les médias pour soutenir ses combats. Ce travail contribue au poids que l’organisation peut avoir lors de rencontres avec les décideurs et les institutions clés.
…mais pour quel résultat ? En fonction de la nature et de la complexité de la problématique abordée, il est très difficile d’évaluer les résultats d’actions de plaidoyer. Les activités doivent être évaluées pour répondre aux questions suivantes : les objectifs sont-ils atteints ? Dans quelle mesure peut-on dire que les résultats sont la conséquence des actions menées ? Quels sont les autres facteurs qui peuvent également avoir influencé le résultat ? Autant de questions dont la réponse ne peut pas toujours être formulée avec précision. Al Hassan Cisse, coordinateur régional du plaidoyer sécurité alimentaire d’Oxfam pour l’Afrique de l’Ouest : « Mesurer l’impact du plaidoyer est toujours particulièrement difficile. Dans le cas du Sahel, notre travail de plaidoyer des années précédentes était concentré sur la reconnaissance politique précoce des crises par les pays et la rapidité de la réponse à y apporter. Cette année, nous avons pu constater que les gouvernements ont globalement reconnu très rapidement la crise. Certains ont même développé des plans d’urgence, une situation sensiblement différente de 2008 par exemple. Ceci constitue un grand changement de mentalité et notre plaidoyer a certainement contribué à cette évolution. » « Suite à cette reconnaissance rapide, les bailleurs ont libéré des fonds plus rapidement, permettant ainsi aux organisations de terrain de mieux anticiper et préparer la réponse, même si des efforts additionnels sont encore nécessaires pour combler les besoins, notamment en termes de financement. La crise actuelle affecte encore un nombre considérable de personnes, mais les conséquences sont moins graves que lors des crises passées. Un résultat que nous pouvons attribuer à nos actions de plaidoyer combinées, même si, bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à avoir plaidé en ce sens », conclut Al Hassan Cisse.
Traité sur les commerces des armes : exemple d’une chaîne de l’impact Stratégies
Résultat
Résultat
Définir le problème
Améliorer le soutien
Augmenter la volonté politique d’aboutir à un accord sur le commerces des armes
Production et diffusion de messages
Couverture par les médias
Augmenter l’acceptation de la demande de conclure un traité dans ce domaine
• Effectuer des recherches • Études de cas • Notes politiques
• Films ‘Shooting poverty’ • Album ‘Voices from the front line’ • Études de cas
Communiquer et se coordonner avec des décideurs clés et personnes influentes lors de rencontres internationales majeures Développement des capacités
• Formation des officiels des douanes sur le transfert des armes • Interaction avec les décideurs politiques
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• Mettre en place un coalition • Identifier les pays/institutions soutenant la position • Augmenter le soutien populaire
Harmoniser les points de vue entre acteurs clés • • •
Prise en compte des aspects de corruption et du manque de transparence dans le commerce des armes Importance des aspects de développement dans ce commerce Reconnaissance de la souffrance humaine provoquée par les armes
Améliorer la capacité d’engager des discussions politiques
Dossier
Le plaidoyer humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, un parcours semé d’embûches Pratiquer le plaidoyer politique humanitaire n’a rien d’une sinécure pour les organisations palestiniennes de défense et de promotion des droits des réfugiés palestiniens et des personnes déplacées. La division du territoire en trois parties (la Bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est) rend tout déplacement particulièrement difficile car entièrement dépendant du bien-vouloir des autorités israéliennes, qui contrôlent toutes les entrées et sorties de ces territoires.
notre travail de plaidoyer, nous suivons une ‘approche basée sur le droit’. Cette approche implique que les droits ne doivent nullement être obtenus via des négociations, mais qu’ils découlent directement de la reconnaissance du droit international et de son application. Malheureusement, contrairement aux principes que nous défendons, un consensus existe pour dire qu’une issue à l’impasse actuelle ne pourra être trouvée que par le biais de négociations. Ceci complique singulièrement notre tâche, car la communauté internationale pousse vers l’adoption d’une solution à deux États, sans prendre en compte les crimes et violations du droit humanitaire dont se rendent coupables les autorités israéliennes. »
« La seule façon pour nous de rencontrer face-à-face nos collègues d’autres organisations de défense des droits humains basées à Gaza, est de nous rendre à l’étranger, parfois même en Belgique. Ceci n’est qu’une exemple parmi tant d’autres des difficultés pratiques que nous rencontrons », explique Amjad Alqasis, coordinateur du programme Legal advocacy chez BADIL, une association palestinienne de défense des droits de l’Homme partenaire d’Oxfam.
« Notre travail de plaidoyer consiste à faire progresser cette idée de ‘l’approche basée sur le droit’. Nous promouvons par exemple le droit au retour des réfugiés et à l’autodétermination du peuple palestinien, tous deux garantis par le droit international ainsi que, en ce qui concerne les Palestiniens, par plusieurs résolutions des Nations unies. BADIL est convaincue qu’une solution à ce conflit passe inévitablement par le respect du droit international. La paix ne pourra être atteinte qu’en suivant le chemin tortueux de la justice », conclut Amjad Alqasis. En savoir plus : www.badil.org/fr
« Outre ces difficultés pratiques, auxquelles s’ajoutent les multiples obstacles administratifs auxquels nous devons également faire face, notre travail de plaidoyer souffre énormément du manque de volonté politique de promouvoir la justice et le respect du droit international dans cette partie du monde. La communauté internationale apporte facilement une aide humanitaire aux millions de réfugiés, mais elle est bien plus timorée quant il s’agit de trouver une solution politique au conflit. Elle s’attaque aux symptômes plutôt qu’aux causes de la maladie, » déplore le représentant de BADIL.
Pas de négociations, uniquement des droits Et Amjad Alqasis de poursuivre : « En tant qu’organisation de défense des droits de l’Homme, nous axons notre travail autour des principes et standards du droit international. En ce qui concerne
Les multiples points de contrôle qui parsèment la Cisjordanie compliquent singulièrement le travail de BADIL
EN LIGNE Résultat Un traité sur le commerce des armes légalement contraignant
• Objectif : réduire les souffrances humaines • Inclure des garanties fortes en termes de transparence, de responsabilité et de lutte contre la corruption • Interdire le transfert d’armes qui pourraient alimenter un conflit et/ou entraver un processus de paix
Impact Réduction de la violence armée et du nombre de morts, blessés et déplacés suite à ces violences Développement économique durable dans les pays pauvres touchées par les violences armées
• Dossier sur le lobbying d’Oxfam-Magasins du Monde > www.oxfammagasinsdumonde.be/ 2011/01/dossier-lobbying-le-lobbying/
• ‘Advocacy, a good word gone bad’ de Carlo Piccinini > sites.tufts.edu/jha/archives/654 Globo septembre 2012
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Regards du Sud
Texte : Chantal Nijssen
Haïti se tourne vers l’avenir Plus de deux ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, les partenaires d’Oxfam font le bilan de la situation en Haïti. Le chemin à parcourir est encore long mais l’aide généreuse des donateurs, petits et grands, a véritablement ému la population. Bien que Haïti, cet État insulaire des Caraïbes, ait déjà connu de nombreux ouragans et autres catastrophes naturelles, le séisme du 12 janvier 2010 a battu tous les records. Le pays, qui comptait déjà parmi les plus pauvres au monde, a vu disparaître une grande partie des services et responsables censés diriger les opérations de premiers secours et de reconstruction. Le pays était en fait déjà en crise avant la catastrophe qui coûta la vie à plus de 200.000 personnes. Oxfam a lancé une action d’aide humanitaire afin d’approvisionner la population en eau et matériel sanitaire. Les actions argent contre travail ont permis de procurer aux Haïtiens des moyens de subsistance.
Moins d’opportunités pour les femmes haïtiennes
« Pour notre organisation, qui cible principalement les groupes les plus fragiles que sont les femmes et les enfants, ce séisme était une véritable catastrophe », explique Gina Georges, coordinatrice de Renafanm (Réseau national des femmes). L’organisation lutte pour le droit des femmes, notamment dans la sphère syndicale, et concentre ses activités depuis le tremblement de terre sur la formation et l’emploi. « Notre bureau de Carrefour Feuilles, et le matériel qui s’y trouvait, a été totalement dévasté. Nous avons mobilisé nos membres afin de pouvoir reprendre le travail le plus rapidement possible. Oxfam était déjà active depuis longtemps dans notre ville et nos communautés, mais la collaboration
avec Renafanm n’a débuté qu’après le séisme du 12 janvier. Nous avons ainsi pu renouveler notre matériel de bureau et avons reçu un appui pour nos programmes de formation. De nombreuses femmes avaient tout perdu : elles n’avaient plus ni toit au dessus de leur tête, ni revenu, ni même de nourriture pour leurs enfants. C’est pour cette raison que nous avons décidé de nous concentrer sur leur formation. Elles ont ainsi pu suivre des cours de couture, d’économie ou de comptabilité, ont appris la plomberie, la maçonnerie, le métier d’électricien, etc. » « La collaboration entre Renafanm et Oxfam ciblait principalement l’économie informelle. L’objectif était de stimuler et d’accompagner les femmes entrepreneurs. Nous avons organisé des ateliers avec Oxfam et fait se rencontrer experts et bénéficiaires. En tant que membre de la Confédération syndicale haïtienne (CSH), nous avons également été aidés par les autres syndicats. La collaboration avec les autorités a quant à elle été très limitée. Il y a des concertations et on nous écoute, car nous sommes membres de la CSH. Mais, comme par le passé, nous nous heurtons à de nombreux obstacles d’ordre bureaucratique, notamment dans le cadre de notre travail avec les victimes de violences. Travailler avec des femmes n’est pas toujours pris au sérieux. »
Créer un État de droit
Renafanm est dirigé par neuf femmes engagées, au passé professionnel très différent. Gina Georges dispose d’un diplome de sociologie par exemple. Ces femmes sont convaincues que leur approche fonctionne. « Les femmes parlent plus facilement, sont plus indépendantes et s’engagent davantage dans la communauté. Des progrès existent, mais les effets du tremblement de terre se feront encore sentir pendant longtemps. Notre gouvernement n’a aucune expérience et la situation socio-économique de Haïti n’est pas très bonne. Les gens vivent dans la pauvreté et la misère, et la société présente encore de nombreuses failles », témoigne Gina Georges.
La réponse d’Oxfam-Solidarité en Haïti Recettes en euros
Dépenses en euros
Le solde de 191.467 euros sera dépensé en 2012 et en 2013
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Profil de deux partenaires
>Renafanm
Qui ? Organisation nationale composée de plusieurs sections, entre autres à Carrefour Feuilles (Portau-Prince), créée en 1998. Compte 7.000 membres actifs. Quoi ? Organisation active dans le domaine de l’éducation et de l’émancipation. Concentre ses activités depuis le tremblement de terre sur la formation, la création d’emplois et les moyens de subsistance pour les femmes.
>Codseca
Qui ? Comité composé de 37 organisations, créé après le séisme. Actif à Carrefour (Port-au-Prince). Quoi ? Le Comité est actif dans le secteur 11 de Carrefour dans le domaine sanitaire, de l’eau et de la prévention du choléra.
La reconstruction, c’est bien plus que reconstruire ou réparer des habitations ou mettre les gens sous pression pour évacuer les camps. « En effet, la société doit également être reconstruite d’un point de vue moral et social. Il faut créer un véritable État de droit. Il faut par exemple introduire une contribution sociale pour les employés, un concept encore très vague dans notre pays. La majorité des gens travaillent dans le secteur informel, sans aucun droit ni aucune perspective. L’éducation doit également recevoir une attention particulière. Les jeunes doivent pouvoir fréquenter à nouveau les universités pour pouvoir ensuite travailler à la reconstruction et au développement du pays. »
La santé d’abord
Pour Codseca, la collaboration n’est pas un vain mot. Le Comité du secteur 11 est une alliance de 37 organisations qui ont décidé de joindre leurs forces après le tremblement de terre. Franzy Noelle, coordinatrice de Codseca : « Nous avons été approchés par des services locaux lors de notre visite dans la région après le séisme. Nous sommes apparus comme un partenaire intéressant car nous entretenions déjà des contacts avec un grand nombre d’autres organisations à Carrefour. Un forum a donc été organisé avec les autorités locales et les divers services sociaux pour mettre au point un plan. Oxfam était déjà présente dans d’autres secteurs de la ville depuis 1978, mais ce n’est qu’après le tremblement de terre que nous avons mis en œuvre ensemble un programme d’aide d’urgence axé principalement sur la fourniture d’eau, l’installation de sanitaires, la promotion de l’hygiène et la prévention des maladies. »
Haïti a un énorme besoin de développement et c’est donc sur cet aspect que se concentraient les membres de Codseca. Mais après le 12 janvier 2010, tout a changé. « Pour pouvoir se développer, il faut d’abord être en vie », explique la coordinatrice, visiblement émue. « Avec Oxfam, nous avons travaillé à la promotion des conditions sanitaire et la prévention du choléra. » Les habitants vivaient sous tente dans des camps surpeuplés. L’hygiène n’était certainement pas la priorité. Le plus important était en effet de trouver de quoi se nourrir. Oxfam a démarré avec des partenaires locaux la construction de latrines et de douches. Ils ont également donné des formations en prévention des maladies, construit un réseau d’égouttage et organisé la collecte des déchets. C’est alors que la pluie s’est mise à tomber, rendant le terrain propice à la prolifération du choléra.
Éviter le pire par le respect de règles d’hygiène simples
La première tâche de Codseca fut de diffuser des informations, distribuer des tablettes pour purifier l’eau et s’atteler à la formation du personnel. Au total, 15.000 familles ont été impliquées dans ces activités. « Oxfam a mis le plan au point et nous avons construit 180 latrines et douches. Nous sommes en mesure de mener à bien n’importe quel travail avec nos organisations membres. Nous comptons parmi nos membres des jeunes universitaires, des personnes issues de l’administration, des étudiants, des ingénieurs, des maçons, etc. » Au cours des deux dernières années, le comité a développé une collaboration étroite avec les services sociaux locaux, ce qui lui a valu le surnom de ‘Codseca 11’. « Dans d’autres secteurs de Carrefour, on nous regarde plein d’admiration. Ce serait fantastique si chacun des 12 secteurs pouvait avoir son propre Codseca », explique Noelle Franzy. « Nous avons bien travaillé avec nos partenaires locaux, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais, qui sait, peut-être que nous n’y serions pas encore arrivés sans le coup de pouce d’Oxfam. »
Des ambitions pour l’avenir « De très nombreuses organisations sont à pied d’œuvre en Haïti depuis la catastrophe. Elles mettent tout en œuvre pour rendre les conditions de vie meilleures qu’avant le séisme. Renafanm contribue à l’émergence d’un État de droit qui prend soin de ses travailleurs et garantit un enseignement aux jeunes et moins jeunes afin que chacun puisse bénéficier par la suite d’un revenu lui permettant de vivre dignement. »
« La reconstruction, c’est bien plus que construire des maisons. »
Photo : Carlos Cazalis
Regards du Sud
Prévenir une épidémie de choléra passe par une bonne hygiène. Et notre collaboratrice locale, Madelyne Saint Pierre, joint le geste à la parole.
Profil de Haïti Capitale : Port-au-Prince Population : 9.035.536 habitants (2009) Superficie: 27.750 km2 Espérance de vie : 62,5 ans Taux d’alphabétisation : 45,8% Économie : services : 52%; agriculture : 28%; industrie : 20% Population vivant sous le seuil de pauvreté : 80% Victimes du tremblement de terre de 2010 : + 200.000
Un rôle clé pour nos partenaires Amélie Gauthier, collaboratrice communication et plaidoyer d’Oxfam, revient avec une certaine satisfaction sur son travail en Haïti. Photo : Abbie Taylor Smith/Oxfam
Codseca aussi rêve d’un autre avenir. « Nous voulons nous spécialiser dans les domaines de l’enseignement, de la santé, de l’environnement, des installation sanitaires, etc. Notre comité se compose de jeunes qui ne veulent pas rester les mains dans les poches. Nous avons les capacités et l’expérience. Maintenant, nous devons développer une stratégie qui réponde aux besoins de la population et atteindre nos objectifs fixés en partenariat avec Oxfam. Nous espérons pouvoir continuer à compter sur le soutien nécessaire à l’avenir.»
Le fait qu’Oxfam soit présente en Haïti depuis 1978 nous confère une certaine légitimité, surtout dans les jours suivant le séisme. Nous avions une relation de confiance avec des partenaires et les services locaux. Ils connaissaient notre approche et le respect était mutuel. Oxfam a pu démarrer ses opérations très rapidement et, avec nos partenaires, nous avons littéralement sauvé des vies. Nous avons, entre autres, fourni des services sociaux de base comme l’accès à l’eau et aux sanitaires dans plus de 120 camps. En 2010, nous avons soutenu plus de 1,2 million de personnes avec de l’aide d’urgence et des activités de prévention du choléra. Pour 2011, ces chiffres s’établissent respectivement à 532.000 et 150.000 bénéficiaires. En matière de plaidoyer, nous avons réussi à mettre quelques questions particulièrement importantes à l’agenda, comme la violence contre les femmes et l’expulsion des réfugiés hors des camps. À Croix de
Bouquet, une commune non loin de Port-au-Prince, trois centres ont été ouverts pour informer les personnes de leurs droits. Un tel service était auparavant uniquement disponible dans la capitale, beaucoup trop loin pour de nombreuses personnes. Nous avons réussi à faire en sorte que les médias s’intéressent à la problématique des expulsions forcées. Que des personnes sans abris soient expulsées, parfois avec violence, sans aucune alternative, n’est pas acceptable. Oxfam a essayé via une action de presse de soutenir ses partenaires afin qu’ils puissent venir en aide aux victimes de ces expulsions. Presque trois ans plus tard, nous nous tournons résolument vers l’avenir. Haïti est un pays fragile. Oxfam prévoira donc plus de moyens pour réagir rapidement à une crise. Et nous voulons également encore améliorer nos programmes de développement. Nous avons notamment constaté qu’il y avait encore beaucoup à faire aussi en Haïti autour de la production alimentaire. Il faut investir d’urgence dans son amélioration et dans celui de l’accès aux marchés.
« Notre plaidoyer se concentrait sur les moyens de subsistance, la sécurité et la santé. » Globo septembre 2012
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Bénévole à l’honneur Cette fois, nous n’avons pas dû aller chercher trop loin. Dieudonné Ndimurukundo est venu renforcer notre équipe de communication pendant deux mois. Mais qu’en a-t-il retiré ? A lui de le dire…
«
J’ai vu une anno nce sur internet, sur le site oxfamsol.be. Je cherchais à faire un stage comme webmaster. Quan d j’ai vu l’annonce d’Oxf am, c’était vraiment une bo nne occasion, quoi. Comme je remplissais les cr itères, que je maitrisais « Adobe suit creative », je me suis qu’il fallait vrai ment que j’y aille, parce qu e le profil me corres pondait bien.
« J’ai tr’aouitvécoçanfitré èsla bitâenche de
qu’on m u site pour créer un nouvea n. C’était un tio Ac Oxfam-enant pour lequel projet intéress r avec j’ai pu travaille onnes. J’ai différentes pers terme et je à et oj mené le pr du résultat. suis plutôt fier
»
»
«
cela ux logiciels et avec de nouvea llé ai av tr i de J’a et is. mmation beaucoup appr ières de progra aitrise Au travail, j’ai ssances en mat ai nn olidarité, je m co -S es m am r of fe master d’Oxf eb w le m’a permis d’ét d, vi Da à es web. Grâce création de sit du métier. s ce tu as es tit mieux les pe
«
D’autre part, ce la m’a donné l’o activités, campa ccasion d’être au courant de gnes et autres s différentes projets d’Oxfam Rio+20, le Trai tels que la cam lwalker ou enco pa gn e « Cultivons » re la Taxe Robin financières. Da , des Bois ou taxe ns le cadre de sur les transact cette Taxe Robi menée devant n des Bois, j’ai ions les institutions pa rt icipé à une actio européennes. Un n e belle expérien ce…
»
»
« Tous les jours, je rencontre de nouvelles personnes.
Aussi bien des bénévoles, des partenaires et des autres membres d’Oxfam. Pour moi, c’est important d’échanger avec les collègues et de me faire de nouveaux amis. Une journée de teambuilding, c’est l’idéal pour ça.
»
« J’ai pu participer aux réunions chaque semaine,
notamment celles sur l’élaboration du nouveau site d’Oxfam-Solidarité. On voit vraiment l’évolution du projet, comment il démarre, et comment faire les différentes parties. Tout le monde peut intervenir et mon avis a aussi été pris en compte.
»
Envie de devenir bénévole pour Oxfam? Inscrivez-vous sur www.oxfamsol.be, Rubrique ‘Impliquez-vous’ Texte Mieke Vandenbussche - Photos Tineke D’haese
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Globo septembre 2012
« Je suis plus engagé qu’avant. C’est pour ça que je me suis
inscrit comme bénévole, pour tenter de convaincre les festivaliers de soutenir notre campagne ‘Paysans sans terres, je ne laisse pas faire !’ Pendant la formation préalable j’ai rencontré d’autres bénévoles. L’ambiance était super et j’avais hâte de me retrouver sur les festivals.
»
Seconde main PC maousse costaud à prix rikiki ? Dans nos magasins d’informatique, mais aussi dans nos autres magasins de seconde main, vous pouvez vous procurer des PC à tout petit prix. D’où viennent-ils ? Qui les prépare ? Et comment procède-t-on ? Dans nos ateliers informatiques de Bruxelles et de Namur, une vingtaine de techniciens sont tous les jours à pied d’œuvre. Ils gèrent le flux de PC en provenance de la Commission européenne, de la SNCB, de D’Ieteren et de plus petites entreprises qui les offrent à Oxfam. À côté des 10.000 PC reçus chaque année, on trouve aussi des portables, des imprimantes, des serveurs et bien d’autres accessoires. Nos collaborateurs s’occupent de tout trier et de tout tester. Les déchets sont envoyés vers un centre de récupération, tandis que le reste est remis à neuf pour la vente. Ceci implique également qu’aucun ordinateur ne repart sans que les données personnelles des précédents utilisateurs ne soient effacées. Nous respectons des règles très strictes en la matière. Les ordinateurs sont alors proposés à la vente dans notre réseau de magasins et dans d’autres magasins de seconde main en Flandre et à Bruxelles. Des CPAS, des asbl et des écoles viennent ainsi régulièrement frapper à la porte d’Oxfam pour se fournir en matériel de qualité à prix réduit.
Heist, pionnier d’une autre consommation Seconde main et commerce équitable… une combinaison osée ? Pas pour l’équipe Oxfam d’Heist qui mêle allègrement les deux genres dans son magasin. Boire votre café équitable dans une tasse de récup’ ou assortir vos vêtements de seconde main d’un collier qui respecte les producteurs… L’idée ne paraît plus si saugrenue, n’est-ce pas ? Et la formule semble fonctionner à merveille : de nombreux clients passent d’un assortiment à l’autre. « Les gens qui viennent au départ pour les produits du commerce équitable se retrouvent très vite à chiner entre les bouquins et les articles de brocante », explique Ria Blondeel, la responsable du magasin. « Et les produits les plus prisés sont issus des deux filières : café, vin, chocolat pour le commerce équitable et chemises ou T-shirts pour la seconde main. » Prêts à vous lancer dans cette expérience inédite ? Un des 25 bénévoles de l’équipe se fera un plaisir de vous servir de guide pour cette nouvelle aventure. « Notre équipe de bénévoles est une machine très bien huilée où chacun a trouvé sa place et collabore parfaitement. Cela permet d’avoir une ambiance incroyable dont profitent aussi pleinement les clients », conclut Ria. Adresse: Kerkstraat 47, 8301 Knokke-Heist Heures d’ouverture : ma au sa, de 10h à 12h et de 14h à 17h30
Le temps des récoltes Du 10 au 15 septembre, en partenariat avec e5 mode et Avance, nous organisons à nouveau une grande action de collecte pour nos magasins de seconde main. Vous pourrez venir déposer toute la semaine en magasin des vêtements et chaussures en bon état. Vous recevrez en échange un bon d’achat dans ces magasins. Vestes, jupes, chemises,… déposez le tout chez e5 mode. Pour les sandales, chaussures de sport et autres bottes, rendez-vous chez Avance.
Plus d’infos sur www.oxfamsol.be/shops WalloniE • • • • • • •
Ans : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans - 04/371 20 44 ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante, informatique Charleroi : Rue du Grand Central 4, 6000 Charleroi 071/31 37 76 - ma au ve: 11-18h, sa: 10-15h - informatique Charleroi : Rue du Collège 19, 6000 Charleroi - 071/31 65 85 lu au sa: 10-17h30 - vêtements, brocante, livres Charleroi : Avenue de Waterloo 41, 6000 Charleroi 071/70 00 43 - lu au sa: 10-17h45 - vêtements, brocante, livres Ciney : Rue Saint-Gilles 61, 5590 Ciney - 083/67 85 04 lu au sa: 10h , 18h - vêtements, brocante, livres, informatique Dinant : Rue Grande 61, 5500 Dinant - 082/66 68 50 ma au sa: 10-18h - livres, informatique Herstal : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal 04/240 08 01 - lu: 12-16h45, ma au ve: 10-16h45, sa: 12-16h (fermé en juillet/août) - vêtements, brocante, livres, informatique • Herstal : Avenue Louis De Brouckère 15/2, 4040 Herstal me au sa: 10-15h - vêtements • Liège : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège - 04/223 27 87 lu au ve: 10-17h (été:18h) - sa: 12-17h (été: 17h30) vêtements, brocante, livres • Liège : Rue St Séverin 117, 4000 Liège - 04/221 49 58 lu au ve: 10-17h, sa: 11-16h - vêtements, brocante, livres • Liège : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège - 04/341 18 00 lu au sa: 10-17h - vêtements • Liège : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège - 04/222 24 42 lu au ve: 10-17h30 (été: 18h) sa: 10-17h - Bookshop • Marcinelle : Chée de Philippe-Ville 290-292 - 6001 Marcinelle 071/27 86 90 - ma au sa: 10h-17h45 - vêtements, brocante, livres, informatique • Mons : Rue de la Clé 37 - 7000 Mons - 065/84 75 04 ma au sa: 10-18h - informatique, livres • Namur : Chée de Louvain 5, 5000 Namur - 081/22 22 22 lu au ve: 11-17h, sa: 10-15h - vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureau • Namur : Av de la Plante 27, 5000 Namur - 081/26 28 38 ma au ve: 11-18h, sa: 10-15h - informatique • Namur : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur - 081/22 91 22 lu au sa: 9h30-18h - Bookshop • Nivelles : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles - 067/77 34 85 lu au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres, informatique • Seraing : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing - 04/337 29 58 lu au ve: 9h45-16h45, sa: 11 - 16h (excepté juillet/août) - vêtements
Magasins de seconde main Oxfam Dans ces magasins, vous trouverez des informations sur les campagnes et actions d’Oxfam-Solidarité et ses partenaires. Visitez aussi notre site : www.oxfamsol.be/shops BRUXELLES
FLANDRE
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Bruxelles : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles 02/522 40 70 - lu: 15-18h, ma au sa: 11-18h vêtements vintage, brocante, livres Bruxelles : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles - 02/502 39 59 ma au sa: 10-17h, dim: 11-18h - vêtements, brocante Bruxelles : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles 02/502 30 03 ma au sa: 11-18h - Oxfam Kids: vêtements, accessoires pour enfants Bruxelles : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles 02/732 72 68 ma au sa: 9-14h30 - vêtements, brocante, livres Bruxelles : Rue des Renards 19 - 1000 Bruxelles - ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante Etterbeek : Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek 02/640 09 25 - lu : 14-18h, ma au ve: 11-18h, sa: 10-14h - vêtements, livres, brocante Forest : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest - 02/332 59 91 lu au sa: 10-17h30 - vêtements Ixelles : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles - 02/648 58 42 lu au sa: 10-18h - Bookshop Ixelles : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles - 02/647 48 51 ma au sa: 10-18h - informatique Molenbeek : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek 02/411 45 53 - lu au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureau Schaerbeek : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek 02/215 05 11 - ma au ve: 10-18h - vêtements, livres, brocante Uccle : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle 02/344 98 78 - lu au sa: 10-18h - Bookshop
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Anvers : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers 03/227 44 82 - lu au sa: 10-18h - Bookshop Anvers : Brederodestraat 27, 2018 Anvers 03/238 24 60 - ma au sa: 10-18h - Oxfam Boutique: vêtements, brocante, livres Bruges : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges - 050/31 04 51 ma au sa: 10-17h30 - vêtements, brocante, livres, informatique Courtrai : Budastraat 21, 8500 Courtrai - 056/31 26 22 lu au je: 14-18h, ve & sa: 10-18h - Bookshop, informatique Gand : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand - 09/233 42 13 lu au sa: 10-18h - Bookshop Gand : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand - 09/223 13 53 ma au sa: 10-18h, dim: 10-13h – Vintage : vêtements Knokke-Heist : Kerkstraat 47, 8301 Knokke-Heist 050/51 04 51 - ma au sa: 10-12h, 14-17h30 - vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-Wereldwinkel Malines : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines 015/43 67 10 - ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements, brocante, livres Ostende : Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende 059/51 87 78 - ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres, informatique Sint-Niklaas : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas 03/776 72 59 - ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements, brocante, livres, informatique Wilrijk : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk - 03/828 83 33 ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements, brocante, livres, informatique
Globo septembre 2012
15
... Action !
Les petits déjeuners Oxfam 17 et 18 novembre • Réveillez-vous ! Voilà votre rendez-vous incontournable avec le commerce équitable ! • Venez découvrir notre café « Lake Kivu », produit par nos partenaires en RD Congo. • Rendez-vous dans près de 200 lieux à Bruxelles et en Wallonie…
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Oxfam ? Des valeurs qui se cultivent !
Photo : Tim Dirven
Des profs au rendez-vous ? 16 octobre, Journée mondiale de l’alimentation Le moment idéal pour tester nos nouveaux outils éducatifs permettant de décrypter le système alimentaire mondial !
15-22 octobre 2012 Participez à la semaine mondiale Cultivons Nos magasins de seconde main n’attendent plus que vous • Découvrez notre « très bonne » surprise. • Jetez un œil à la méthode Cultivons.
En savoir plus : www.cultivons.be
> Inscrivez-vous vite à notre journée de formation le 16 octobre et participez à nos ateliers d’immersion, Mondiapolis ou Bolivie. > Venez découvrir nos infos et idées sur www.oxfamsol.be/basta. Inscriptions via bva@oxfamsol.be • 02/501 67 18