Trimestriel d’Oxfam-Solidarité – JUIn 2014 – NUMÉRO 46
donnez le
meilleur de vous-même !
coverstory
Els Brokken fait partie des nombreux Belges qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour un monde meilleur. Elle donne un peu de son temps comme bénévole dans le magasin de seconde main Oxfam Vintage à Bruxelles. © Tineke D’haese
edito
sommaire
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COUP d’envoi oxfam 50 ans
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se tourner vers l’avenir
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#Oxfam50be
50 ans en Belgique, ça se fête : des centaines de bénévoles, collaborateurs et sympathisants se sont rassemblés à l’occasion de la journée de lancement de notre campagne d’anniversaire.
Comment continuer à changer le monde ? Oxfam, Greenpeace et la Confédération syndicale internationale (CSI) se penchent sur l’avenir de la société civile.
50 ans d’oxfam : donnez le meilleur de vous-même
L’indignation
V
oilà la raison fondamentale pour laquelle nous faisons tous partie d’Oxfam. L’indignation face à la pauvreté dans le monde et surtout face au fait que cette pauvreté n’est pas due à un manque de ressources au niveau global. Non, l’injustice qu’est la pauvreté est une conséquence de décisions politiques et économiques. Des décisions prises par des individus. Et ce qui a été fait par des individus peut être défait par des individus. L’indignation ne peut cependant amener un changement réel que si elle est transformée en une panoplie d’actions de solidarité, concrètes et visibles. Oxfam a toujours excellé dans cette transformation. Et ce, avec l’aide de centaines de milliers de Belges, dont beaucoup de lecteurs de ce magazine, qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes ces 50 dernières années, en mettant en place des projets de développement dans le Sud, en apportant de l’aide humanitaires lors de crises, mais aussi en menant campagne et en donnant leur voix à ceux que l’on n’écoute jamais. L’indignation, c’est ce qui anime nos plus de 13.000 bénévoles en Belgique, ce qui motive plus de 330 équipes dans les magasins de commerce équitable et de seconde main, plus de 400 travailleurs. Depuis nos débuts il y a 50 ans, nous avons récolté 1,5 million de livres et 175.000 tonnes de vêtements. Nous avons accueilli 4.956 marcheurs au départ d’Oxfam Trailwalker. Pas moins de 83.000 personnes ont apporté leur contribution financière à Oxfam et plus de 56.000 d’entre eux le font même chaque mois. En faisant partie d’un mouvement international, nous avons contribué à des règles commerciales plus équitables au niveau mondial, à une taxe Robin des Bois et à des concessions majeures de PepsiCo et de Coca-Cola face aux accaparements de terres. Grâce à vous... Notre 50e anniversaire est donc une excellente opportunité de vous remercier chacune et chacun pour votre contribution. MERCI : sans vous, tout cela n’aurait pas été possible. Mais l’indignation n’a pas disparu pour autant. Notre histoire ne s’arrête pas aujourd’hui, après 50 ans. Si les défis ont changé au fil des ans, ils ne sont pas pour autant moins grands. Le changement climatique, la faim dans le monde, les conflits, le commerce inéquitable,... Les problèmes du monde sont de plus en plus complexes et plus que jamais entremêlés. La réponse se trouve aussi au cœur de ces liens. Ensemble, nous nous engageons pour un autre monde, meilleur. C’est pourquoi nous demandons à tous les Belges de continuer à l’avenir à donner le meilleur d’eux-mêmes pour un monde meilleur. Cela peut être fait très simplement et de 8 manières différentes via www.donnezlemeilleurdevousmeme.be. Une façon de s’inspirer de 8 personnes qui donnent déjà le meilleur d’elles-mêmes. Elles expliquent dans ce Globo pourquoi elles le font et ce qui les passionne dans l’histoire d’Oxfam. Une histoire encore inachevée. Parce que notre indignation est en train de changer le monde, et continuera de le faire. Hier, aujourd’hui et demain. Stefaan Declercq, Secrétaire général
Laissez-vous inspirer par les histoires de Kelly, Yannick, Camille, Jean-Pierre, Els, André, Hugo ou Naomi.
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1964-2014
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Action
Un demi-siècle de solidarité.
8 manières concrètes de donner le meilleur de vous-même.
Globo
Périodique trimestriel n°46 - Deuxième trimestre 2014 Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - Belgique Tel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 e-mail : globo@oxfamsol.be - Globo en ligne : www.oxfamsol.be Editeur responsable : Stefaan Declercq • Rédaction : Esther Favre-Félix, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Lieve Van den Bulck • Rédaction finale et coordination : Mieke Vandenbussche • Mise en page : José Mangano • Photos : Tineke D’haese Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée. Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité. Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction. Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr. Management environnemental vérifié Siège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080 Reg. n° BE-BXL-000021
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globo • JUIN 2014
#oxfam50be
50 ans : ça se fête !
Notre 50e anniversaire est une belle occasion pour remercier chaleureusement tous nos collaborateurs pour tout leur temps, leur énergie et leur engagement. Le 24 avril, des centaines de bénévoles, donateurs et employés ont donc été chouchoutés lors du lancement de notre campagne d’anniversaire. En plus des boissons, des petits fours et d’une touche d’humour, ils ont aussi pu participer à des ateliers de discussion avec quatre organisations partenaires du Sud et à un débat animé avec les directeurs internationaux d’Oxfam, de Greenpeace et de la Confédération syndicale internationale - CSI (voir page 4).
Stefaan Declercq, Secrétaire général d’Oxfam-Solidarité, et Winnie Byanyima, directrice d’Oxfam International, entourés d’André Drouart et de Kelly Broux, deux des visages de notre campagne 50 ans.
Agréables moments d’échange et de discussion avec un verre et des amuse-bouches.
Roopa Mehta, co-fondatrice de Sasha, une association indienne de producteurs, prenant la parole lors de la présentation des quatre organisations partenaires d’Oxfam.
Pendant l’atelier de discussion, des bénévoles enthousiastes bombardent de questions les représentants de nos organisations partenaires.
John Nuwagaba, directeur d’ACPCU, coopérative de producteurs de café ougandais et partenaire d’Oxfam, en pleine discussion avec un groupe de bénévoles.
Faire connaissance et partager ses expériences avec d’autres bénévoles et collaborateurs d’Oxfam.
L’équipe de bénévoles de notre magasin de seconde main de Marcinelle a donné libre cours à sa créativité et a réalisé une véritable œuvre d’art pour notre 50e anniversaire.
Une salle pleine à craquer de bénévoles, de collaborateurs et de sympathisants suit la conférence « Un monde mouvementé : quel mouvement international pour le changer ? » avec Greenpeace, la CSI et Oxfam.
Sharan Burrow (CSI), Kumi Naidoo (Greenpeace) et Winnie Byanyima (Oxfam International) en plein débat sur l’avenir d’un mouvement international.
Où retrouver notre campagne d’anniversaire cet été ? Couleur Café
27-29 juin
Oxfam Trailwalker
30-31 août
Enchères de seconde main
14 septembre
JUIN 2014 • globo
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#oxfam50be
Comment continuer à changer le monde ? A l’occasion de notre anniversaire, nous nous tournons vers l’avenir. Pour Oxfam, les organisations internationales doivent se remettre en question et unir leurs forces pour continuer à changer le monde. Greenpeace et la Confédération syndicale internationale (CSI) voient, eux aussi, le renforcement de la coopération et le rassemblement des forces citoyennes comme la seule étape possible vers un monde meilleur.
Winnie Byanyima
2014 est donc une année festive pour Oxfam. Mais ceux qui nous connaissent savent que faire la fête ne nous suffit pas. Le passé est une chose, mais nous voulons surtout nous tourner vers l’avenir. Comment sera le monde dans 50 ans ? Il sera différent, et, si cela ne tenait qu’à Oxfam, meilleur. Aujourd’hui encore, une personne sur trois vit dans la pauvreté. Cela peut changer. Cela doit changer. Oxfam croit en un avenir meilleur, où les gens uniront leurs forces pour mettre fin à l’injustice qu’est la pauvreté. Unir ses forces avec d’autres organisations internationales, avec les entreprises,
Sharan Burrow
avec les citoyens et les consommateurs. Les ONG doivent se transformer en de réelles organisations internationales, qui portent la voix des citoyens qu’elles représentent. A l’occasion de notre cinquantième anniversaire, nous avons invité Winnie Byanyima (Oxfam), Sharan Burrow (CSI - Confédération syndicale internationale) et Kumi Naidoo (Greenpeace) à partager leurs points de vue sur l’avenir d’un mouvement international. De très nombreux bénévoles, collaborateurs et sympathisants étaient présents. Morceaux choisis.
Kumi Naidoo
Directrice d’Oxfam International
Secrétaire générale de la CSI
Directeur de Greenpeace International
« Le travail de coopération au développement ne peut pas éradiquer à lui seul la pauvreté et les inégalités. Pour améliorer à plus grande échelle le sort de millions de personnes, les ONG doivent étendre leur influence en parallèle de leurs projets sur le terrain, et tenter de peser plus lourd face aux centres de pouvoir. Car c’est ce déséquilibre qui crée la pauvreté. La pauvreté est entretenue par les règles profondément injustes du commerce mondial, par les multinationales et le secteur financier qui ne servent que leur propre intérêt et par les politiciens qui ne prennent pas leurs responsabilités. Mais aussi par la manière dont vous et moi mangeons, buvons et roulons ou non en voiture. Nous devons rassembler nos forces pour arriver à un vrai changement : les autorités et les entreprises, les citoyens et les consommateurs, sont souvent bien plus en mesure de changer les choses que les ONG.
« Nous aussi, nous restons optimistes et croyons que le pouvoir des citoyens peut changer le monde. Nous devons continuer à soutenir ce pouvoir afin de reconquérir notre démocratie et de construire une communauté internationale au service des êtres humains. Nous pouvons changer profondément les choses : nous devons y croire et, avant tout, nous devons continuer à mobiliser les gens.
« Oxfam fête son cinquantième anniversaire : c’est une belle chose. Mais nous devons faire en sorte que les ONG n’en viennent pas à fêter leur centième anniversaire. Nous ne devons avoir qu’un seul but : nous rendre inutiles. Mais avant d’en arriver là, nous avons du pain sur la planche afin de répondre avec vigueur aux défis mondiaux qui se posent actuellement.
Notre campagne ‘La face cachée des marques’ a démontré que travailler avec des entreprises et mobiliser les citoyens peut amener à un profond changement. Par exemple lorsque Coca-Cola s’est engagé à une tolérance zéro concernant les accaparements de terres, sous la pression de plus de 215.000 signatures. En unissant nos forces avec d’autres organisations internationales, nous avons montré que la lutte contre le changement climatique et celle pour les droits humains sont inextricablement liées. »
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globo • juin 2014
En ce jour du 24 avril, nous commémorons l’effondrement de l’usine de textile de Rana Plaza au Bangladesh, la plus grande catastrophe du secteur textile au monde. Nous aimons les entreprises, celles qui sont durables, car elles apportent à leurs employés un travail digne et des emplois de qualité. Mais lorsque le modèle dominant dans le monde des entreprises n’est plus motivé que par l’appât du gain et ne respecte plus les droits des travailleurs, cela montre qu’il y a quelque chose qui cloche. C’est une erreur de la part des gouvernements et des entreprises de valider un tel modèle. Mais nous restons tout de même optimistes. Les marques européennes ont pris des mesures, en collaboration avec les syndicats. Et beaucoup d’ONG, dont Oxfam, ont joué un rôle en appelant ces marques à changer leur comportement.
Nous devons collaborer, tous ensemble, que nous soyons des activistes écologistes, des droits de l’homme ou des syndicats, car sur une planète morte, il n’y a pas d’emplois. »
C’est pourquoi nous devons sortir des sentiers battus. Nous devons nous concentrer sur les nombreux domaines où nous sommes d’accord et nous respecter les uns les autres concernant ceux où nos avis divergent. Lors du sommet climatique à Varsovie, nous avons montré un front uni en quittant tous ensemble la table des négociations. Dire qu’avant nous ne prenions même pas le temps de discuter entre nous. Les gens parlent beaucoup de tensions ‘rouges-vertes’, mais aussi de plus en plus d’alliances ‘rouges-vertes’. Car nous avons besoin les uns des autres. Nous ne devons pas seulement sauver la planète mais aussi et surtout nous donner la capacité de vivre tous ensemble sur une même planète. Une transition équitable vers une économie verte doit aussi prendre en compte les droits des travailleurs et nous visons par exemple la création d’emplois dans le domaine de l’énergie verte et du développement durable. »
50 ans d’Oxfam : donnez le meilleur de vous-même 50 ans d’Oxfam, c’est 50 ans du meilleur de Naomi, Els, Yannick, Kelly, Hugo, Camille, André, Jean-Pierre et de 2.195.988 autres. Merci ! Qui donne le meilleur de soi-même, fait partie d’un mouvement mondial et aide des millions de personnes du Sud à se construire un avenir meilleur. Car le futur commence aujourd’hui, et vous pouvez y prendre part. En cette année toute particulière, donnerez-vous vous aussi le meilleur de vous-même pour un monde meilleur?
juin 2014 • globo
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#oxfam50be oum chan et els
Els donne son
, merci ! Le vintage, c’est tout à fait mon truc. Ces pièces sont portées par les gens d’aujourd’hui –parfois différemment–, ça leur donne une autre signification. Et le vintage est à nouveau très ‘in’. Ces vêtements étaient cousus main. C’est agréable de pouvoir donner une deuxième vie à ces pièces précieuses. Et puis c’est surtout très chouette : je m’occupe de jolis vêtements, avec des collègues sympas… Le magasin est un endroit agréable dans le quartier qui permet aux voisins de se rencontrer. Et souvent, les gens viennent nous déposer eux-mêmes leurs anciennes affaires. Derrière ces dons se cache généralement une histoire ; ils y attachent une valeur émotionnelle. Pouvoir valoriser ces émotions en donnant une deuxième vie à leurs affaires, ça procure beaucoup de satisfaction. »
Comme Els, devenez bénévole et faites une différence pour Oum Chan
« Le fait de donner une deuxième vie à des vêtements vintage, ça me procure beaucoup de satisfaction. »
E
ls a 44 ans, elle est consultante juridique indépendante. Dingue de vintage, elle s’entraine aussi pour les 20 kilomètres de Bruxelles et danse le tango. « J’étais cliente dans le magasin de seconde main vintage et j’ai commencé
Notre magasin abrite une grosse équipe de bénévoles. Moi je fais partie de l’équipe du week-end. Les vêtements que nous récoltons via les containers sont d’abord triés, et c’est ainsi que des pièces vintages exceptionnelles arrivent à notre magasin. Mon chemisier date par exemple des années 50, on le voit aux grands motifs peu discrets et au col.
qui tiennent la caisse dans nos
magasins de seconde main.
globo • juin 2014
Oum Chan a 20 ans. Elle a déménagé vers la capitale Phnom Penh pour travailler pour le fabricant de textile Wei Xin, fournisseur, entre autres, de Zara. Pour de nombreux travailleurs du secteur, les conditions de travail sont problématiques. Beaucoup d’entreprises exploitent l’ignorance de leurs employés. Ce n’est pas différent chez Wei Xin. Oum Chan et ses collègues ont déjà fait grève deux fois. Oxfam collabore avec des syndicats et d’autres partenaires qui défendent les droits des employés, des femmes et les droits humains en général. « Combien je gagne par mois ? Aucune idée », explique Oum Chan « Nous ne recevons aucune fiche de paie. Le mois dernier, nous n’avions pas d’autre choix que de faire à nouveau grève. Ce n’est pas facile, car nous ne touchons presque plus d’argent, et nous avons peur des conséquences. Heureusement, nous avons un syndicat qui est là pour nous protéger. Depuis l’arrivée du syndicat, il y a moins d’heures supplémentaires forcées et non-rémunérées. Nous apprenons à mieux revendiquer nos droits, notre part du gâteau. Nous voulons une fiche de paie, nous voulons comprendre ce à quoi nous avons droit. Ce n’est tout de même pas trop demander ? »
à discuter avec une bénévole. C’est comme ça que je suis montée à bord. Chez nous, tout le monde est bénévole à son propre rythme et en fonction de son agenda. L’ambiance est décontractée.
Els fait partie des 800 bénévoles
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En donnant un peu de son temps, Els donne par exemple à Oum Chan Sreyneth du Cambodge la chance de rejoindre un syndicat, afin de défendre ses droits et de se construire une vie meilleure.
©Martin Dewals
Els est bénévole dans notre magasin vintage à Bruxelles. Elle donne ainsi à Oum Chan du Cambodge une chance de défendre ses droits grâce à un syndicat.
Oum Chan défend ses droits
Oum Chan : « Nous voulons notre part du gâteau. Ce n’est tout de même pas trop demander ? »
400 bénévoles mènent à bien Oxfam Trailwalker chaque année.
Au total, Oxfam peut compter sur plus de 13.000 en Belgique.
bénévoles
Bintou et Naomi #oxfam50be
Naomi donne sa merci ! Naomi mène des campagnes avec Oxfam contre le changement climatique. Elle permet ainsi à Bintou du Burkina Faso d’en combattre les conséquences.
N
aomi a 21 ans. Etudiante en Slavistique à Louvain, elle aime la nature, peindre et les êtres humains. « Je pense que je vis de manière responsable, à bien des égards. Ça va de bien me brosser les dents à choisir de rouler à vélo. Tout a commencé avec le train pour le climat vers Varsovie, en novembre dernier. C’est là que j’ai attrapé le virus. Depuis, je participe souvent avec Oxfam à des actions dans la rue pour sensibiliser les gens à des thèmes comme le climat et le gaspillage alimentaire. Je fais en sorte qu’on m’entende, quels que soient le lieu et le moment. Je vois mon travail comme bénévole campagne comme un hobby. C’est tout simplement génial! Pourquoi est-ce si important pour moi ? Aux actualités, on entend tous les jours ce qui va de travers dans le monde. On ne peut tout de même pas ignorer tout ça et ne rien faire soi-même ? Prenons le climat. Un jour il y a du soleil, l’autre jour il pleut. Les gens ne remarquent pas que les choses sont en train de changer. Dans une grande partie de l’Afrique, les fermiers ne peuvent plus récolter en raison des sécheresses qui durent plus longtemps ! Et ça, c’est quand même fort différent. Souvent, on me dit : ‘Je ne suis qu’une seule personne sur 6 milliards, ça
,
ne change rien ce que je fais’. Mais la vérité est tout autre. Récemment encore, j’ai lu qu’en consommant moins de viande, on peut réduire les émissions de CO2. C’est magnifique. Je suis heureuse à chaque ‘déclic’ que je peux provoquer chez quelqu’un. »
Bintou lutte contre le changement climatique avec des tomates et des choux En donnant sa voix pour exiger de s’attaquer résolument au changement climatique, Naomi donne par exemple à Bintou Sankara du Burkina Faso la possibilité d’un avenir meilleur et plus durable. Bintou est présidente du groupement de femmes du village de Tibou. Elle a 7 enfants. La vie est dure à Tibou : en 2011-2012, plusieurs villages ont subi des sécheresses exceptionnelles liées au changement climatique, avec de graves conséquences sur leurs moyens de subsistance. Les familles les plus vulnérables bénéficient d’un programme d’Oxfam. A Tibou, cette action se concentre sur la culture maraîchère en contre-saison et l’élevage de petits ruminants. En parallèle, nous exigeons l’action des décideurs politiques avec le soutien de milliers de gens du monde entier, comme Naomi, qui donne sa voix dans notre campagne contre le changement climatique. « Pendant la crise, on avait tout juste les moyens de manger », raconte Bintou « mais pas d’acheter des semences ou de l’engrais. On cultivait sur seulement 0,12 hectare. Désormais, nous pouvons cultiver 1 hectare car Oxfam nous a
« Je fais en sorte qu’on m’entende, quels que soient le lieu et le moment. Je suis heureuse à chaque ‘déclic’ que je peux provoquer chez quelqu’un. »
fourni les semences gratuitement, ainsi que des outils. Avec les quatre puits qu’ils ont creusés, ça va tout changer. On a reçu des formations pour les techniques de maraîchage adaptées. On cultive des tomates, du chou, de la salade, des aubergines, des oignons, des courgettes… On nous a aussi appris à lutter contre le changement climatique, par exemple en travaillant la terre de telle sorte qu’elle garde mieux l’eau. Est-ce que c’est pénible ? Comme nous sommes très enthousiastes, ça rend bien des difficultés beaucoup plus supportables. »
Comme Naomi, soutenez nos campagnes, et faites une différence pour Bintou
Naomi est l’une des 500 personnes qui ont pris le
train climatique vers Varsovie le 15-11-2013. Sa voix est l’une des 1.000.000
voix qui font
une différence concrète au Nord et au Sud.
En soutenant nos campagnes pour : > la Taxe
Bintou : « On produit des tomates, du chou, de la salade, des aubergines, des oignons, des courgettes… »
Robin des Bois, 12-2012, > le contrôle du commerce des armes, 6-2013, > des médicaments abordables, 1-2013.
juin 2014 • globo
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#oxfam50be Lounny et Yannick
Yannick donne ses
, merci !
On organise une vente de tartes au maton : 600 boîtes, une matinée, et 1.500 euros récoltés. Je n’ai pas besoin de savoir en détail ce qu’Oxfam va faire avec cet argent. Je sais qu’il sera bien dépensé : je suis convaincu qu’Oxfam parvient à faire la différence dans le Nord et le Sud. »
Lounny a 10 ans. En 2006, son école se trouvait en bas de la rivière Nam Lik, quand celle-ci a débordé et tout ravagé sur son passage. Les villageois ont rassemblé les débris et reconstruit une nouvelle école, quelques centaines de mètres plus haut. Aujourd’hui, l’école est toujours là.
Lounny chante contre les inondations
Les inondations ravagent régulièrement des villages entiers et empêchent les cultivateurs d’accéder à leurs champs. La réduction des risques en cas de catastrophe passe par des travaux d’infrastructure mais aussi par la préparation et la sensibilisation. Dans les districts de Kasi et de Hom, Oxfam et son organisation partenaire DDMC font de la prévention dans les écoles primaires. Ainsi, Lounny suit chaque semaine, depuis début 2013, des leçons sur les inondations et comment y faire face.
En participant à Oxfam Trailwalker, Yannick permet par exemple à Lounny du Laos de suivre des leçons sur le danger des inondations. Elle apprend à se préparer à ces catastrophes naturelles.
« ‘De Bende Zotten’ (‘La bande de fous’), c’est le nom de notre équipe. Parce que la plupart des gens pensent qu’il faut quand même être un peu fou pour faire ça. »
Les 30 et 31 août, Yannick marchera 100km à travers les Hautes Fagnes en moins de 30 heures. Il donne ainsi à Louny du Laos une chance de s’armer contre les inondations.
Y
annick a 29 ans, il vit à Renaix et travaille à la banque Belfius. Son équipe, « De Bende Zotten » (« La bande de fous ») participe pour la cinquième fois à Oxfam Trailwalker. « C’est un ami qui m’a introduit au Trailwalker. Ça m’avait l’air d’une expérience formidable et c’est contagieux : nous sommes déjà passés d’une à trois équipes. Quand on participe une fois, on recommence.
Lounny: « J’adore aller à l’école et j’aime bien faire mes devoirs. C’est les exercices de langue que je préfère. Plus tard, je veux être institutrice, et si possible dans cette école ! Je connais déjà presque par cœur la chanson sur les inondations: (chante) La pluie, pluie, pluie tombe du ciel Jour après jour et sans raison Elle crée un débordement de la rivière Le chef du village sonne l’alarme ici… »
L’expérience est différente pour chacun. Certains marchent du premier au centième kilomètre avec un grand sourire. D’autres en bavent à partir du cinquantième kilomètre. Mais Oxfam Trailwalker, ce n’est pas seulement marcher. Il y a une ambiance bon enfant, avec de la musique, et beaucoup de gens qui sont prêts à aider. Symbolique, non? Tout seul, je ne peux pas changer le monde, mais il est important que chacun fasse attention aux petites choses : beaucoup de petits éléments font un grand ensemble. Tout le monde a quelque chose à apporter, pas forcément de l’argent. Moi, je donne mon temps et mon énergie : je marche 100 kilomètres, je m’entraîne et je récolte des fonds.
Lounny (à droite) : « Je connais déjà par cœur la chanson sur les inondations. »
« De Bende Zotten » est l’une des
1.241 équipes ont participé aux 6 éditions
Depuis 2008, Oxfam Trailwalker
300 équipes présentes au
belges, soit 4.956 marcheurs : 500.000
récolter 2.740.266 euros.
départ d’Oxfam Trailwalker 2014.
8
Comme Yannick, participez, vous aussi, à Oxfam Trailwalker et faites une différence pour Lounny
globo • juin 2014
kilomètres parcourus ou 12
tour de monde.
fois le
a permis de
Josephine et Kelly #oxfam50be
Kelly donne son merci ! Kelly fait régulièrement ses courses dans le Magasin du monde Oxfam de Louvain. Elle donne ainsi à Joséphine du Congo une chance d’avoir un revenu équitable.
K
Dans ma famille, je suis un peu vue comme une idéaliste. Mais si tout le monde achetait consciemment, vous imaginez à quoi ressemblerait le monde ? »
Joséphine peut vendre son café en sécurité
elly a 31 ans et elle vit à Louvain avec son compagnon et leur fille d’un an et demi. Elle travaille dans un Centre de Jeux Informatifs, et de l’autre côté de la rue se trouve le Magasin du monde de Louvain.
En achetant du café équitable, Kelly donne par exemple à Joséphine du Congo, une chance de se construire un revenu plus équitable et de travailler à un avenir meilleur pour ses enfants toute sa famille.
« J’essaie de consommer de manière responsable et je fais souvent mes achats dans des Magasins du monde Oxfam. J’y achète des cadeaux, du choco, des biscuits, du riz, du couscous,…
Joséphine Nabunane, 56 ans, mère de 10 enfants, habite depuis toujours au Sud-Kivu, au Congo. Avec les autres agriculteurs de la coopérative agricole Muungano, elle y produit du café. Et même du café de très bonne qualité. Mais en raison de la guerre incessante dans la région, il est très difficile pour ces cultivateurs de commercialiser leur récolte à l’échelle locale. Jusqu’il y a peu, l’unique solution pour beaucoup d’entre eux était de traverser, avec leur café, le lac Kivu dans des embarcations branlantes vers le Rwanda.
Les produits équitables ne sont pas forcément plus chers, mais ils sont bien meilleurs et permettent d’aider quelqu’un d’autre. Acheter un pot de choco dans un Magasin du monde donne une sensation très différente de quand on achète un pot de choco au supermarché. Cela me rend heureuse. Je ne suis pas du genre à monter sur les barricades : je contribue à un monde meilleur en achetant des produits bio, équitables ou de seconde main. On sous-estime trop souvent le pouvoir des consommateurs. J’ai déjà visité une partie du monde et ça m’a fait réfléchir. On voit tous ces gens qui travaillent dur et qui se contentent de peu. Si peu de choses suffisent, pourquoi est-ce que je possède tant de choses ?
,
C’est ainsi que le mari de Joséphine s’est noyé, il y a 17 ans. « Depuis que mon mari est décédé, je travaille toute seule sur mon champ de café. Mais c’est difficile. Je n’ai pas toujours assez d’argent pour envoyer mes enfants à l’école. » Oxfam collabore avec la coopérative agricole Muungano. Le café équitable du Kivu est vendu dans les Magasins du monde Oxfam. Grâce à ces exportations, les cultivateurs peuvent gagner un bon revenu via leur café. On
Comme Kelly, achetez de manière responsable, et faites une différence pour Joséphine
« Acheter un pot de choco dans un Magasin du monde donne une sensation très différente de quand on achète un pot de choco au supermarché. Cela me rend heureuse. »
peut même espérer que ce commerce mette fin aux conflits dans la région : si on parvient à obtenir 20 dollars pour un sac de café, cela vaut peut-être la peine de déposer les armes. « Il y a des progrès depuis l’arrivée de Muungano. Avant, nous risquions
notre vie pour vendre notre café. Maintenant ce n’est plus nécessaire et nous obtenons un meilleur prix. Une grande partie des profits me sert au transport depuis mon champ vers les installations. J’espère que Muungano pourra m’aider pour cela aussi à l’avenir. »
Le Magasin du monde de Louvain est l’un des
1.200 magasins Oxfam dans le monde. 7.711.720 produits équitables sont vendus ©Tim Dirven/Oxfam
chaque année dans les magasins Oxfam en Belgique.
Le commerce équitable donne un nouvel avenir à Joséphine : « Depuis l’arrivée de Muungano, nous ne devons plus risquer notre vie et nous obtenons un meilleur prix pour notre café. »
10.000.000 personnes dans le monde. juin 2014 • globo
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#oxfam50be Sergio et Hugo
Hugo donne son
, merci ! Sergio fait des tajines en céramique En donnant sa passion à Oxfam, Hugo aide à rendre les règles du commerce mondial plus équitables et donne par exemple à Sergio Aguirre du Chili une chance d’améliorer sa situation pour de bon. Sergio a 73 ans et travaille depuis des années dans le village de Pommaire, à 50km de la capitale. Il fait de la céramique de toutes formes et couleurs. Sa femme Maria Teresa et ses trois enfants travaillent aussi dans son atelier.
Comme Hugo, venez travailler pour Oxfam, et faites une différence pour Sergio
Pour Sergio, il n’est pas évident de commercialiser ses produits à l’étranger : le commerce international est un monde dur pour les petits artisans. Par le biais de la coopérative Pueblos Del Sur, Sergio parvient à exporter 20% de ses produits. Oxfam achète la céramique de Pueblos del Sur et la vend dans les Magasins du monde en Belgique. Un système de commerce plus équitable peut offrir de meilleures chances de développement à Sergio et à de nombreux autres producteurs du Sud. Voilà ce pour quoi Oxfam et Hugo luttent depuis des années. « Avant de me lancer dans la céramique, j’étais agriculteur. Je louais un champ mais la récolte variait fortement de saison en saison, alors que je peux toujours travailler à mon artisanat, qu’il fasse beau ou mauvais. Nous avons ouvert une boutique dans le village et nos enfants nous donnaient un coup de main le week-end, pour nous aider à payer leurs études. En collaborant avec Pueblos del Sur, nous avons pu développer l’atelier et même engager d’autres artisans. L’exportation nous aide beaucoup. Et ça amène aussi des idées : le plat à tajine qu’Oxfam commande ici, je le vends maintenant aussi au village et il est fort apprécié ! »
« Rencontrer des jeunes enthousiastes et qui en veulent, ça rebooste ! »
H
ugo a 29 ans, il vit à Jambes et travaille depuis 8 ans déjà pour Oxfam-Magasin du monde. « Oxfam, c’est plus qu’un métier pour moi, c’est aussi un engagement citoyen. J’ai envie de donner à Oxfam ma passion pour un combat vers un monde plus juste. Mais je ne suis pas un super-héros, je prends beaucoup de plaisir dans mon travail ! Le changement passe aussi par de petites choses quotidiennes :
sensibiliser autour de soi, viser un mode de consommation plus durable. En 8 ans chez Oxfam, j’ai l’impression que les gens ont évolué par rapport aux problèmes de société, ils se sentent plus concernés. Chez les jeunes, je sens beaucoup d’inquiétude, ils sont confrontés à la crise, à une incertitude économique comme environnementale. Ce n’est pas facile de traverser tout ça. J’ai rencontré beaucoup de jeunes qui ont envie de s’engager mais personne ne les écoute. C’est pourquoi nous, on leur propose d’agir à leur échelle. Ce qui est chouette quand on travaille avec les jeunes c’est qu’on peut travailler dans la durée et les voir grandir, voir leurs réflexions qui évoluent. Rencontrer des jeunes enthousiastes et qui en veulent, ça rebooste ! »
©SarahVDC
Hugo travaille pour Oxfam. Il mobilise les jeunes sur des thèmes d’Oxfam comme le commerce équitable. Il donne ainsi à Sergio du Chili une chance de vivre de son métier, dans la dignité.
Sergio : « L’exportation nous aide beaucoup. Et ça amène aussi des idées. »
Hugo est l’un des
Tous ensemble nous avons plus de
320 collaborateurs
10.000 collaborateurs et 52.000 bénévoles dans le
d’Oxfam en Belgique.
monde entier.
10 globo • juin 2014
Avec plus de 3.000
organisations
partenaires locales, nous unissons nos forces pour lutter contre la pauvreté.
Mohammed et Camille #oxfam50be
Camille donne son merci ! Camille donne chaque mois un petit montant à Oxfam. Elle donne ainsi à Mohammed de Syrie une chance de survivre au conflit qui fait rage dans son pays.
C
amille a 27 ans, elle vient de France mais vit et travaille à Bruxelles. Chaque mois, elle donne 7 euros à Oxfam. Un montant qui ne change rien à son train de vie. « J’ai rencontré quelqu’un dans la rue qui m’a demandé si je voulais verser chaque mois des sous à Oxfam. J’ai choisi une somme dont je puisse être fière et en même temps qui ne me pousse pas à me priver. Donner à une association, c’est aussi un moyen de faire entendre ma voix. C’est la mettre entre les mains de professionnels qui sont là pour porter et défendre mes valeurs. Je donne ma confiance et ça, c’est déjà beaucoup. Et c’est une manière d’être en accord avec mon indignation. Donner de l’argent à Oxfam, c’est aussi une manière de donner un sens à ma vie, une manière de trouver ma place dans un monde que je trouve trop injuste. Les gens se plaignent souvent que le monde ne tourne pas rond mais ils ne font rien. Mais la pauvreté n’est pas une fatalité. Alors : ‘Agissez !’ A nous de réclamer un monde qui correspond à nos valeurs. A ceux qui pensent que leur apport ne changerait rien, j’ai envie de dire : ‘Pour compter jusqu’à
,
10.000, on commence par 1, puis 2, puis 3, …’ C’est en additionnant l’apport de chacun qu’on peut faire la différence. »
Mohammed égaye son campement avec des plantes et des fleurs En donnant un peu de son argent, Camille donne par exemple à Mohammed de Syrie une chance de survivre en tant que réfugié, grâce à un minimum d’eau potable, un kit d’hygiène, de l’argent pour acheter de la nourriture et une tente où dormir. Mohammed a 11 ans et habite dans un campement près de Barsa, au Liban. Il est l’un des 2,5 millions de Syriens qui ont fui leur pays. La moitié d’entre eux sont des enfants. Mais jour après jour, Mohammed fait de son mieux. En tant que jardinier de service, il égaie le campement avec ses plantes. « J’habite ici depuis maintenant 9 mois. Quand je suis arrivé, tout était très sale et poussiéreux. J’ai un peu rangé, cherché un bon lopin de terre, et j’ai acheté quelques semences : haricots, tomates, prunes. Pas que je sache comment faire, en fait, je plante juste les semences et elles se mettent à pousser. Le basilic, c’est ce que je préfère. Ça sent très bon. Et cela me rend heureux. » Avec une association partenaire locale, Oxfam a fourni 4 toilettes, 3 douches et une citerne d’eau. Les habitants ont également reçu de l’argent pour
« Pour compter jusqu’à 10.000, on commence par 1, puis 2, puis 3, … C’est en additionnant l’apport de chacun qu’on peut faire la différence. »
payer leur loyer et des bons pour l’alimentation. Avec des activités similaires dans tout le Liban, en Jordanie et en Syrie, Oxfam a déjà pu atteindre 900.000 réfugiés syriens. « Au début, nous avions une toilette, une salle de bain et une douche [pour 27 familles]. Grâce à l’aide d’Oxfam, beaucoup de choses se sont améliorées. Nous avons également reçu des couvertures et des vêtements. On ne sait jamais de quoi demain sera fait.
Comme Camille, donnez un peu de votre argent, et faites ainsi une différence pour Mohammed
J’aimerais bien devenir ingénieur ou alors jardinier, bien sûr. L’école est bien amusante ici, mais pas autant qu’à Deir Baalbeck, en Syrie. A Deir Baalbeck, j’avais beaucoup d’amis, nous nous sommes tellement bien amusés ensemble… »
Camille fait un don mensuel à Oxfam, comme
56.351 autres Belges. Dans le monde entier, 339.000.000 euros ©Sam Tarling/Oxfam
sont donnés à Oxfam.
Avec cela, nous pouvons sauver des milliers Mohammed : « Le basilic, c’est ce que je préfère. Cela sent très bon. Et ça me rend heureux. »
de vies grâce à des actions humanitaires ciblées.
juin 2014 • globo 11
#oxfam50be Edilza et André
André donne ses
, merci !
plongent dans la vie de tous les jours d’une personne du Sud, et toutes les questions d’injustices deviennent plus évidentes. Et après la visite, ils me disent qu’ils ont vraiment l’impression d’y avoir été ! »
Edilza espère pouvoir récupérer sa terre En donnant une partie de ses leçons, André aide à transformer des jeunes en citoyens du monde responsables, qui peuvent par exemple aider Edilza Duarte du Brésil à réclamer sa terre. Edilza a 24 ans. Elle vit dans un village avec son mari et ses enfants de 4 et 6 ans. La famille fait partie des GuaraniKaiowá, une communauté indigène qui
« Les jeunes ont conscience qu’ils peuvent changer le monde, apporter des solutions. »
ndré a 57 ans, il enseigne la géographie à des élèves de 5e et 6e secondaires de l’Institut NotreDame à Anderlecht et il veut faire de ses élèves des citoyens du monde actifs et responsables. « Je suis quelqu’un d’optimiste et je crois en la jeunesse. Les jeunes ont conscience qu’ils peuvent changer
J’ai un faible pour l’atelier qui parle de la Bolivie, où j’ai passé pas mal de temps. Pendant l’atelier, ils
André fait partie des
Beaucoup de sucre provenant de ces plantations est vendu à Coca-Cola. En automne 2013, Oxfam a lancé une campagne pour que Coca-Cola et d’autres géants de l’agroalimentaire prennent leurs responsabilités. La multinationale a écouté et a décidé de changer son approche. Grâce aux 272.000 personnes qui ont signé la pétition dans le monde entier, Edilza peut espérer qu’elle et les autres villageois récupéreront leurs terres. Une belle preuve que le pouvoir citoyen peut faire la différence. Le pouvoir d’André par exemple, qui conscientise ses élèves et les encourage à passer à l’action pour Edilza. « Lorsque nous récupérerons nos terres, nous pourrons planter des légumes ici. Alors mon mari ne devra plus trop s’éloigner pour travailler et je ne devrai plus m’occuper seule des enfants. »
le monde. C’est l’addition de tous leurs changements qui fera la différence. Bien sûr, tous mes élèves ne deviendront pas activistes mais en leur ouvrant les yeux, beaucoup comprennent que leurs choix leur permettent d’être acteurs du changement. Les Carrefours du monde sont un formidable outil de pédagogie, et d’autant plus pour la géo. Le changement climatique, les inégalités dans le monde, ce sont autant de thématiques qui touchent les jeunes et les Carrefours du monde leur permettent de rendre cela plus concret.
A
« Autrefois il y avait une forêt ici, où nous pouvions chasser. Tous les arbres ont été coupés. Il ne reste plus rien pour chasser ou pêcher. Ils répandent aussi des pesticides. Quand il pleut, l’eau emporte les substances chimiques vers la rivière où nous nous lavons et prenons notre eau potable. C’est du pur poison. »
100
enseignants qui emmènent
Chaque année,
©Tatiana Cardeal/Oxfam
André emmène sa classe chaque année aux ateliers d’immersion d’Oxfam. C’est ainsi qu’avec ses élèves, ils donnent une chance à Edilza du Brésil de réclamer sa terre et d’assurer ainsi le futur de sa famille.
Comme André, donnez vos leçons, et faiteS une différence pour Edilza
se bat depuis des années pour préserver ses terres. Or les sociétés productrices de canne à sucre accaparent de plus en plus de terres, dont la réserve des Guarani.
Edilza : « Lorsque nous récupérerons nos terres, nous pourrons planter des légumes ici. »
3.200 jeunes
85% des écoliers pensent qu’ils
s’informent sur la nourriture, le climat
peuvent agir eux-mêmes, en signant par
leur classe visiter les ateliers
et le travail décent. Et 88% trouvent
exemple la pétition Oxfam ‘La face
d’immersion d’Oxfam chaque année.
que les choses doivent changer.
cachée des marques’.
12 globo • juin 2014
Al-Hassan et Jean-Pierre #oxfam50be
Jean-Pierre donne ses merci ! Jean-Pierre donne régulièrement des livres dans notre magasin de seconde main de Liège. Il donne ainsi à Al-Hassan une chance de s’assurer un revenu en tant qu’agriculteur.
J
ean-Pierre a 73 ans, ancien conseiller emploi-formation à la retraite, il vit à Liège. « Mais si je suis retraité, je ne fais pas rien ! J’adore lire, je fais de la gym, je marche au moins une heure par jour, j’aime rencontrer mes amis... Les livres, c’est ma passion. J’ai découvert Oxfam par un heureux hasard : je suis passé pendant ma promenade du jour devant une boutique à Liège et l’étalage attrayant m’a donné envie d’y rentrer. Et c’est là qu’une sympathique bénévole m’a expliqué les activités d’Oxfam. Au début, je suis donc venu pour acheter mais ce jour-là, j’ai compris qu’un livre pouvait être précieux avec Oxfam. On n’a généralement que quelques livres de chevets, qu’on relira souvent, mais les autres ? Pourquoi faudrait-il les laisser prendre la poussière ? A force de donner des livres, on a presque plus rien dans ses rayons (rire) donc maintenant j’en rachète ! Comme
,
ça, ce n’est pas une deuxième vie qu’on donne à ses livres mais une troisième, voire d’avantage. Les livres que je donne seront vendus en fait pour des projets d’Oxfam. Ça me fait plaisir à moi, à d’autres lecteurs et aussi à des gens du Sud qui vont avoir grâce à ça peut être un puits, ou une école ou des graines pour leurs champs. En tant qu’ancien commercial, je dirais que c’est une opération winwin (rire) ».
Al-Hassan est fier de ses récoltes En donnant un livre, Jean-Pierre donne par exemple à Al-Hassan Sylla du Mali une chance d’obtenir des semences et d’assurer ainsi les revenus de sa famille, malgré la sècheresse. Al-Hassan habite avec sa femme et leurs deux enfants dans un village près de Kayes, à l’est du Mali. Plusieurs villages de la région ont subi de plein fouet les effets de la crise en 2008. Ils pratiquaient l’élevage, chacun pour soi, mais la famine était là. Oxfam mène un programme d’aide d’urgence sur place, en travaillant directement avec les villages à l’amélioration des conditions de vie des habitants. Afin de relancer l’agriculture, Oxfam organise des
Comme JeanPierre, donnez vos affaires et faites une différence pour Al-Hassan
« On n’a généralement que quelques livres de chevets, mais les autres ? Pourquoi faudrait-il les laisser prendre la poussière ? »
formations aux techniques agricoles et fournit des engrais, des semences, des chèvres et des volailles. « On est très fiers de la production. Vous vous rendez compte, une tonne [de sorgho] pour la première année. C’est énorme. C’est plus que tout ce qu’on a produit auparavant et pourtant, c’est une semence de première génération. Les autres villages parlent beaucoup de notre production : tout le monde est impressionné. Maintenant, c’est structuré et efficace. Avec la production, on va pouvoir
revendre et construire de nouveaux magasins de stockage. On a aussi reçu des formations liées à l’hygiène et à l’alimentation. Tout le village se mobilise autour du programme. On est motivé pour faire mieux chaque année. Et pour rester les premiers entre les villages ! (rire) »
Le livre de Jean-Pierre est l’un des 30.500
livres
qui ont été vendus l’année passée dans notre Bookshop de Liège.
Depuis l’ouverture de son premier magasin de seconde main en 1964, Oxfam-Solidarité a récolté environ
1.585.000 livres. Chaque année, les magasins de seconde main rapportent
6 millions d’euros. Al-Hassan : « La production est plus importante que tout ce qu’on a produit auparavant. » juin 2014 • globo 13
1964-2014
un demi-siècle de solidarité Le 17 septembre 1964, Oxfam-Belgique voyait le jour sous l’impulsion d’une poignée d’hommes et de femmes de conviction. Parmi eux, le comte de Robiano et le baron Antoine Allard.
C
e dernier déclarera d’ailleurs : « Mon but n’est certainement pas de contribuer à la révolution mondiale ni à la lutte des classes ni à un coup d’état par l’un ou l’autre régime. Mon but est de mettre la guerre hors-la-loi, d’offrir aux peuples la possibilité de se nourrir convenablement, de les aider à se retrouver et à vivre heureux. » Des objectifs clairs pour une Oxfam-Belgique qui s’inspire de sa grande sœur Oxfam Grande-Bretagne, fondée en 1942 à Oxford pour lutter contre la famine et venir en aide aux réfugiés en Grèce. Antoine Allard restera à la tête de l’organisation jusqu’au 18 juin 1981, lorsqu’à la sortie de l’assemblée générale d’Oxfam-Belgique, il s’effondre, victime d’un arrêt cardiaque. Tout au long de ses années de présidence, ce fils de banquier aura mené de nombreux combats comme la démilitarisation, la lutte contre l’apartheid, le soutien des mouvements de libération. Il insiste également sur l’importance de la sensibilisation et de la mobilisation de la jeunesse.
Wereldwinkels. En 1976, c’était au tour d’OxfamMagasins du monde de voir le jour. Artisanat, textile, denrées alimentaires permettent de développer le commerce équitable et ses valeurs. Entretemps, Pierre Galand a pris les fonctions de Secrétaire général en 1967. Ce jeune économiste restera à son poste pendant 29 ans et portera lui aussi les combats d’Oxfam. Il contribuera notamment à mettre les processus de décolonisation et les luttes de libération, surtout en Afrique, au cœur des débats. Il posera aussi les bases d’une structure stable pour l’organisation qui lui permettra d’être viable. Stefaan Declercq, qui aura passé 15 ans en Amérique centrale comme représentant régional pour Oxfam, prendra le relais de Pierre Galand. L’organisation deviendra Oxfam-Solidarité en 1996 alors que se crée Oxfam International l’année précédente. Cette confédération permet d’élargir les compétences d’Oxfam, son champ d’action et surtout de mieux mettre en commun le savoir-faire de chacun des Oxfam. Une intégration au niveau mondial qui n’a qu’un seul but : améliorer l’efficacité de la lutte contre l’injustice qu’est la pauvreté.
Outre ces visions idéologiques, l’aspect pratique allait prendre une dimension de plus en plus importante. Ainsi, les premiers appels à dons pour l’aide d’urgence servent surtout à financer les actions d’Oxfam GrandeBretagne. La première action indépendante survient en 1970 au Pérou, frappé par un cyclone dévastateur. En 1980, l’organisation compte déjà plus de 80 projets de développement à travers le monde. De même, les premières collectes de vêtements ont lieu en 1969 et seront très vite suivies de collectes de matériel. Le tri, la remise en état et l’expédition de matériel comme des lits d’hôpital ou des médicaments mobiliseront de très nombreux bénévoles.
1967 : les premières Marches Oxfam mobilisent des centaines de personnes.
Le premier Wereldwinkel nait à Anvers en 1971 et fait rapidement des émules. Plus tard, le réseau prendra son envol en tant qu’association indépendante : Oxfam-
1971 : les premiers collaborateurs des Wereldwinkels – Gilbert Hubert, Hugo Gijsels et Petra Van Look.
Années ‘70 : informer et sensibiliser la jeunesse puis la mettre en action, une priorité pour Antoine Allard qui y a investi beaucoup de temps, comme ici à la côte belge.
14 globo • juin 2014
1964 : Antoine Allard, fondateur d’Oxfam, avait fait de la démilitarisation un crédo.
1973 : Oxfam expédie des vivres par camion pour faire face à la sécheresse majeure qui frappe le Sahel.
1964-2014
Années ‘90 : Oxfam participe activement aux mouvements de protestation contre le racisme et le fascisme.
Années ‘80 : les mouvements de libération sont en route en Amérique centrale et notre Secrétaire général actuel, Stefaan Declercq, était sur place en tant que responsible régional.
1995 : naissance de la confédération Oxfam International qui marque un tournant dans la collaboration entre les différents membres qui travaillent désormais dans plus de 90 pays.
1994 : quelques années après sa libération et la fin de l’apartheid, Nelson Mandela, en visite en Belgique, ne manque pas de marquer sa sympathie aux collaborateurs d’Oxfam.
1995 : ouverture des Carrefours du monde, ces ateliers qui emmenaient les élèves en Afrique du Sud, en Palestine et en Bolivie.
2008 : la chèvre Oxfam s’emballe débarque et porte le nouveau concept de cadeaux symboliques pour financer les projets de nos partenaires.
2008 : la grande aventure Oxfam Trailwalker débute en Belgique. En 6 éditions, les participants ont parcouru 12 fois le tour de la Terre et récolté 2.740.266 euros pour Oxfam.
2011 : lancement de la campagne CULTIVONS, première campagne publique internationale menée par plusieurs membres de la confédération en même temps. JUIN 2014 • globo 15
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