Oxfam & Partenaires 30

Oxfam & Partenaires 30 magazine trimestriel d'Oxfam-Solidarité janvier – février- mars 2013

Mozambique

Partir sur une base solid(air)e

PP BC 10682 Bruxelles X P501325 - Bureau de dépot 1099 Bruxelles X

cher lecteur, chère lectrice, Saviez-vous que les revenus annuels des 100 personnes les plus riches au monde représentent quatre fois la somme nécessaire pour venir à bout de la pauvreté mondiale ?

Une fois de plus, face à cette information émanant d’un rapport d’Oxfam, je ne peux contenir mon indignation. Ce document mentionne aussi le fait que, malgré la crise financière, le pour cent de la population le plus riche a pu augmenter ses revenus de 60 % ces 20 dernières années.

Et pour ajouter encore une dose de gravité, cette extrême richesse est non seulement économiquement injuste, mais aussi politiquement et socialement corrosive, et destructrice de l’environnement.

Dans un monde où les ressources naturelles comme la terre et l’eau deviennent de plus en plus rares, on ne peut se permettre de concentrer les avoirs dans les mains de si peu d’hommes et laisser la part restante au plus grand nombre. Ces dernières années, les politiques de développement se sont concentrées sur la réduction de l’extrême pauvreté. Il est aujourd’hui grand temps de revoir l’équation et de réduire les inégalités et l’extrême richesse pour vaincre la pauvreté et garantir un monde où chacun peut s’épanouir.

C’est ce qu’Oxfam s’attèle à faire en renforçant la société civile, en appuyant une taxe sur les transactions financières, en luttant contre les accaparements de terres à grande échelle. Mais cela ne s’arrête pas là : notamment au Mozambique, Oxfam exige des Etats d’offrir plus de protection sociale et d’accès aux services sociaux de base. C’est d’ailleurs de nos partenaires mozambicains que traite cet Oxfam & Partenaires. Voici un bref portrait de ces acteurs qui font de l’intérêt de la population la base de leur action.

Stefaan Declercq Secrétaire général d'Oxfam-Solidarité

divers Le défi n’attend que vous !

Vous avez de l’énergie à revendre, l’envie de réaliser une belle aventure en équipe tout en soutenant des projets solidaires ? Lancezvous dans le défi unique, sportif et solidaire Oxfam Trailwalker ! Par équipe de quatre, les marcheurs font le pari de parcourir 100km en moins de 30h. Avant le départ, chaque équipe s’engage à récolter des fonds pour les projets d’Oxfam-Solidarité. L’événement se déroule dans les Hautes Fagnes les 24 & 25 août 2013.

Pour tout savoir, surfez sur www.oxfamtrailwalker.be

Une femme à la tête d’Oxfam International Dès avril 2013, l’ougandaise Winnie Byanyima devient directrice générale d’Oxfam International, l’organisation qui apporte orientation stratégique, appui, expertise et coordination aux 17 affiliés de la confédération Oxfam, dont fait partie Oxfamen-Belgique. La militante des droits humains, haute fonctionnaire internationale et spécialiste mondialement

reconnue des droits des femmes, remplacera Jeremy Hobbs qui a décidé l’an dernier de se retirer après 11 ans de loyaux services. « Je suis très fière d’avoir été invitée à diriger une organisation aussi importante qu’Oxfam, à l’engagement passionné en faveur de la justice sociale », a déclaré Winnie Byanyima.

23 et 24 mars 2013 : week-end d'action « Vendu à des investisseurs sans scrupules »

Depuis octobre 2012, Oxfam tente de convaincre la Banque mondiale de protéger les communautés locales des grands investissements fonciers qui ne respectent pas leurs droits. Nous avons besoin de vous pour augmenter la pression publique !

Signez dès à présent notre pétition contre les accaparements de terres qui sera remise fin avril à la Banque mondiale. Envie d'aller plus loin ? Le week-end des 23 et 24 mars 2013, nous mettrons en scène la vente à des investisseurs sans scrupules de lieux publics en Belgique. Rejoignez le mouvement et interpellez les passants sur l'injustice des accaparements de terres. La pétition et toutes les infos concernant le week-end : www.cultivons.be

Mozambique Le Mozambique a deux visages : une croissance économique stable d’un côté, et un taux de pauvreté énorme de l’autre, qui place le pays en bas de l’échelle de développement humain.

L’importance grandissante des investisseurs étrangers dans le secteur de l’industrie extractive promet pour le Mozambique une croissance macro-économique positive. Mais cette évolution n’influence que très peu la vie de la grande majorité des Mozambicains : plus de la moitié des habitants vivent dans la pauvreté absolue.

Cette pauvreté qui ronge le Mozambique se retrouve en grande majorité auprès des personnes vivant des activités de l’agriculture familiale. Une tranche de la population déjà fragilisée par un accès limité, bien que croissant, aux services sociaux de base comme la santé et l’éducation.

Les catastrophes naturelles ainsi que le phénomène d’exclusion sociale sur base du genre, de l’âge ou de la santé sont autant d’obstacles à un réel changement socio-économique.

La mission d’Oxfam au Mozambique est alors de créer les conditions de ce changement. Nous voulons donner les moyens d’agir aux personnes touchées par cette pauvreté ou cette exclusion en renforçant leur capacité à s’associer, à développer des alternatives, et à influencer les institutions de leur pays.

Profil du MOZAMBIQUE Population : 23.515.934 hab. superficie : 799 380 km² indice de Développement Humain (iDH) : 0,322 en 2011 (parmi les 11 les plus bas) un médecin pour 26.545 habitants taux d’alphabétisation : 56 % (Belgique 99 %) secteurs d’activité : 81% agriculture, 6 % industrie, 13 % services

Violences domestiques : au-delà des lois Depuis 2009, grâce à la pression de la société civile nationale et internationale, une loi criminalise les violences domestiques.

Malgré cette loi, les violences faites aux femmes restent un véritable problème de société. La société civile a ici un rôle fondamental à jouer : pousser l’État et ses institutions à prendre concrètement leurs responsabilités et protéger les femmes.

C’est pourquoi Oxfam-Solidarité soutient des organisations issues de la société civile dans leurs démarches visant à assurer une meilleure application des lois existantes.

Notre partenaire WLSA est le membre mozambicain de Women and Law in Southern Africa, une organisation et un réseau de recherche sur les droits des femmes ainsi que d’actions de renforcement du respect des droits des femmes.

Outre son travail de recherche, cette organisation veut faire évoluer attitudes et croyances pour changer les pratiques sociales et judiciaires. En collaboration avec les ministères de la Justice et de l’Intérieur, WLSA conçoit et aide, par exemple, à réaliser des formations sur les droits des femmes et sur la prévention de la violence pour les cadres et les agents de police. Ces derniers sont aussi formés à l’accueil des femmes victimes de violences, la législation, le traitement de la plainte, l’enregistrement des cas pour pouvoir établir des statistiques etc.

Mais l’organisation se charge aussi de rassembler et faire dialoguer les différents secteurs en contact avec les femmes victimes ou menacées par la violence dite « de genre ». Et ce, afin que les pistes d’actions

émanent directement des principaux acteurs concernés et que le système d’aide soit adéquat et efficacement articulé. C’est ainsi que la manière d’accueillir, traiter, conseiller et orienter les femmes et jeunes filles victimes ou menacées par la violence dans les hôpitaux et les commissariats de police a été revue.

Des commissariats sont maintenant pourvus d’un local où les dépositions peuvent être faites dans l’anonymat, une action simple qui encadrent mieux les femmes dans leur démarche de dépôt de plainte, une démarche qu’encouragent aussi d’autres associations partenaires d’Oxfam.

Profil de WLSA Mozambique qui ? (Women and law in southern Africa Research and Education trust) oNG féministe d’Afrique australe quoi ? Recherche, plaidoyer, sensibilisation et formation en matière de justice sociale et égalité des genres RésultAt ? WlsA a grandement influencé les pratiques d’accueil dans les commissariats et certains hôpitaux

UPC, place à la participation Dans la province de Cabo Delgado, 7.000 paysans se sont regroupés afin d’influer sur les décisions politiques qui les concernent et de lutter pour leurs droits sociaux et économiques.

Notre partenaire UPC, Union Provinciale des paysans de Cabo Delgado, est l’organisation qui les représente auprès des autorités de la province et fait valoir leurs intérêts.

Aussi, par exemple, alors que dans un parc naturel des éléphants détruisent régulièrement les cultures et causent des dégâts dans les villages, l’organisation rassemble paysans et représentants du secteur touristique pour discuter de solutions pratiques qui respectent les conditions de vie des habitants. Car l’UPC ne vise pas qu’à défendre ses membres mais tous les petits paysans.

L’UPC anticipe aussi les problèmes que pourraient connaître les familles de paysans.

Le Mozambique, qui possèdera prochainement l’un des plus grands sites gaziers au monde et qui dispose d’autres ressources minières importantes, attire de nombreux investisseurs étrangers. Notre partenaire informe les unions de paysans sur les risques que peuvent représenter de tels projets. Les habitants sont encouragés à s’impliquer dans le débat avant que l’UPC n’entreprenne des négociations avec les entreprises minières.

L’idée d’une plus grande égalité des genres commence à porter ses fruits ces dernières années à l’intérieur du mouvement puisque le

taux de représentation des femmes dans les groupes de travail d’UPC atteint aujourd’hui les 50 %. C’est en partie dû à la promotion par l’UPC de l’alphabétisation des femmes et de l’apprentissage du portugais.

Mais dans un pays où les femmes sont traditionnellement mises à l’écart des décisions concernant le budget familial et la politique, leur participation active reste toutefois encore très peu visible. Dès lors, les projets d’UPC avec les femmes visent d’abord à augmenter leur propre estime d’elles-mêmes. Ainsi, l’organisation soutient également le travail de groupes de paysannes qui veulent gagner en autonomie dans leur structure familiale par l’organisation de bourses d’épargne collective et de microcrédits.

Comme on peut le voir, UPC touche à de très larges aspects de la société mozambicaine, de l’alphabétisation au soutien logistique en passant par la défense des droits des paysans.

Mais ce qui compte sans doute autant que les combats que mènent l’association, c’est aussi ce sur quoi elle base son action : la consultation et la participation active des personnes qu’elle défend.

Profil de UPC qui ? Association de paysans organisés au niveau de la province de Cabo Delgado, au Nord-Est du Mozambique quoi ? Représenter les petits paysans au niveau provincial et renforcer leurs capacités, leur autonomie et leur entraide RésultAt ? uPC a acquis une reconnaissance par les pouvoirs publics et être consultée par la province

Un combat très terre à terre En favorisant les projets d’investisseurs étrangers, l’état mozambicain accentue la menace qui pèse sur la paysannerie de perdre accès à ses terres.

Outre des mouvements locaux et régionaux, il existe au Mozambique un mouvement national de paysans. Véritable fédération du secteur de l’agriculture familiale, cette organisation soutien environ 2.200 associations paysannes et coopératives, elles-mêmes organisées en fonction des districts et des provinces. L’UNAC (Uniao Nacional de Camponeses ou Union Nationale des Paysans), veut promouvoir la dignité des paysans et porter cette fois leur voix auprès des dirigeants du pays, et bientôt des agents économiques.

Le défi à relever pour cette organisation ?

Gagner la légitimité nécessaire pour faire accepter ses points de vue et ses propositions.

Les revendications de l’UNAC touchent notamment à l’accès à des services sociaux de base, comme l’accès aux soins de santé et à l’éducation, mais aussi à l’accès à la terre et à la mise en place d’une politique semencière cohérente, etc.

La légitimité du mouvement passe entre autre par une communication fluide des préoccupations des paysans vers les représentants à la tête de l’organisation.

Pour revendiquer un changement, l’organisation doit aussi représenter équitablement sa base. C’est ici qu’Oxfam intervient en renforçant la structure démocratique de l’organisation par des formations sur les méthodes participatives et à propos des questions de genre. Nous apportons aussi un soutien en matière de techniques de plaidoyer envers les pouvoirs publics et le secteur privé. Comme organisation internationale travaillant en réseau avec ses 17 affiliés, Oxfam facilite aussi les contacts entre l’UNAC et des organisations dans les pays investisseurs comme le Brésil et le Japon.

Mais la vocation de l’UNAC est aussi de promouvoir l’association de paysans au niveau des provinces et des districts, selon un modèle de gestion démocratique et participative, qui donnera plus de force encore et de légitimité au mouvement paysan.

Profil de UNAC qui ? union des Paysans du Mozambique quoi ? Aider les unions Paysannes locales à se structurer et à réaliser leurs propres projets ou objectifs locaux RésultAt ? l’uNAC a promu l’existence d’unions Provinciales dans neuf des dix provinces du pays. l’uNAC a joué un rôle important dans la défense et la vulgarisation de la loi foncière

Merci !

Aux équipes de marcheurs qui organiseront une marche d’entraînement Oxfam Trailwalker : • À Bruxelles, l’équipe NFCB (15km, 10 mars 2013) • À Zottegem, l’équipe Bende Zotten (20 km, 24 mars 2013) • À Viroinval, l’équipe Viroinval nordic walking (25km, 21 avril 2013) • À Bokrijk, l’équipe Hopla (30 km, 5 mai 2013) À l'équipe de bénévoles de notre nouveau magasin de la Rue Montigny à Charleroi, pour leur enthousiasme et leur patience !

Annick, Patricia, Marianne, Rani, Rolande et José, bravo !

Ceci vous inspire ? Vous souhaitez organiser une action ou une activité au profit d’Oxfam-Solidarité ? Faites-le nous savoir !

Contactez-nous via fundraising@oxfamsol.be.

Votre initiative paraitra ainsi dans le prochain Oxfam&Partenaires

Oxfam-Solidarité adhère au Code éthique de l'AERF

Oxfam-Solidarité asbl Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles Tél : +32.(0)2 501 67 00 – Fax : +32 (0)2 511 89 19 E-mail : oxfamsol@oxfamsol.be - Web : www.oxfamsol.be N° compte : BE37 0000 0000 2828 - BIC : BPOTBEB1 Avec Oxfam-Wereldwinkels et Oxfam-Magasins du monde, Oxfam-Solidarité forme Oxfam-en-Belgique. Cette dernière est à son tour membre de la confédération intenationale Oxfam.

E.R. Stefaan Declercq, Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles

DONNEZ POUR PLUS DE SOLIDARITé Vous souhaitez faire un petit geste en plus pour Oxfam-Solidarité ? Tous les dons sont les bienvenus au numéro de compte BE37 0000 0000 2828 – BIC : BPOTBEB1 avec la communication PAR30 FR ou via www.oxfamsol.be > Impliquez-vous. Pour toute autre initiative, contactez-nous à fundraising@oxfamsol.be ou au 02 501 67 09.

Attestation fiscale Si vous avez versé un minimum de 40 euros à Oxfam-Solidarité en 2012, une attestation fiscale vous sera envoyée dans les prochaines semaines. Si vous avez des questions ou remarques par rapport à votre attestation fiscale, contactez-nous via le 02 501 67 77 ou par e-mail à attestation@oxfamsol.be.

Changement pour la déductibilité fiscale des dons Dorénavant, les dons donnent droit à une réduction forfaitaire d’impôts de 45 % sur le montant total (à partir de 40 € par an et par organisation bénéficiaire agréée). Jusqu’à présent, le montant des dons était déduit des revenus imposables. Cette mesure a été modifiée par la loi du 13 décembre 2012 et est déjà d’application pour les revenus et les dons de 2012.