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Personne ne peut souffrir de la faim en raison du changement climatique

Les jeunes qui se bougent pour le climat ont raison à 100 % : il existe déjà tant de solutions au changement climatique, il est temps de les appliquer. Et c’est ce que fait Oxfam, dans le monde entier. Car c’est justement dans les pays où la vie n’était déjà pas facile que les habitants sont les plus affectés aujourd’hui par le changement climatique.

AREN et Oxfam ont fourni aux communautés locales du Niger des outils pour mieux exploiter les ressources en eau.

Àl’aube, dans le village rural de Gadabedji, département de Dakoro (Niger). C’est l’heure où Namata Moussa (20 ans) sort ses chèvres. Les bêtes s’encourent joyeusement, à la recherche d’herbe tendre à brouter. Mais cette herbe se fait toujours plus rare. Le changement climatique affecte lourdement le sud du Niger. Et en particulier les Nigériens qui vivent de l’élevage ; ils sont nombreux dans cette région, qui compte 66.000 habitants. Le changement climatique provoque plus de sécheresses et les paysans perdent leurs moutons, chèvres, chameaux et ânes. Les animaux qui survivent sont amenés par les hommes vers des pâturages plus verts, hors de la région. Quand la saison des pluies débute, ils rentrent chez eux. Mais pour les femmes, les enfants et les personnes âgées qui restent à Gadabedji, ce sont des temps de disette . Il est trop tôt pour les récoltes. Et il n’y a pas de chèvres à traire. Donc pas de nourriture à manger ou à vendre au marché.

Les chèvres fournissent du lait et du beurre

De Gadabedji à Vanuatu

De l’autre côté de l’Afrique, en Ethiopie, les éleveurs ressentent eux aussi l’impact du changement climatique. Bien souvent, les sécheresses sont tellement persistantes qu’elles les forcent à migrer, en quête d’herbe. 7.000 km plus loin, au Cambodge, les cultivateurs de riz cherchent une variété de riz qui pousse plus vite, car les saisons et la météo sont devenues imprévisibles. Quant aux paysans de l’île de Vanuatu, en Océanie, ils sont confrontés à des saisons sèches plus longues et à des cyclones plus puissants que jamais. Avec l’appui d’Oxfam et de l’organisation locale Farm Support, ils ont adopté des techniques agricoles adaptées au climat changeant. Ils utilisent notamment des espèces de plantes plus résistantes aux conditions météorologiques extrêmes.

De nouvelles compétences

Les chèvres fournissent du lait et du beurre

Retournons au Niger : là aussi, les solutions existent. Dans la région où habite Namata Moussa, Oxfam collabore avec l’organisation AREN (Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger). Celle-ci a démarré un projet destiné à mieux protéger les éleveurs et leurs familles contre les conséquences du changement climatique. AREN et Oxfam ont fourni quelques chèvres à Namata et à 150 autres familles. Elle vend le lait et le beurre de ces chèvres, ce qui lui permet de nourrir ses trois enfants à la saison sèche. Les chèvres ont d’ailleurs fait des petits : la chèvre préférée de Namata, Belami, en a déjà eu quatre. De quoi s’assurer d’avoir suffisamment de nourriture à table, maintenant et à l’avenir. Quand les hommes partent avec leurs chèvres, ils laissent derrière eux, au village, des femmes et des jeunes qui ont de l’ambition et des idées neuves. AREN organise des formations et des ateliers avec eux, pour leur apprendre de nouvelles compétences ou un nouveau métier. Cela leur permet de diversifier leurs sources de revenus : achat et vente de vêtements, réparation de vêtements… Quand on ne compte pas sur une source unique de revenus, on devient moins dépendant de la pluie.

Réserves de céréales

Il en faudra plus pour s’attaquer aux sécheresses et à la faim. AREN a acheté des céréales à un moment où leur prix était bas, constituant ainsi une réserve de céréales pour les moments difficiles.

AREN et Oxfam ont fourni du matériel aux communautés locales pour qu’elles puissent aménager des sources d’eau. Cela leur permet de mieux irriguer les terres et d’améliorer les récoltes. Et quand il y a plus d’herbe, les hommes ne doivent plus partir aussi loin avec les bêtes.

La population locale réalise qu’il faut s’attaquer aussi aux causes des sécheresses. C’est pourquoi AREN collabore avec le ministère de l’Environnement au Niger pour combattre l’érosion des sols et la sécheresse. Ensemble, ils stimulent des techniques destinées à améliorer la rétention de l’eau dans les sols, comme la plantation d’arbres.

La transition doit être sociale Personne ne devrait avoir faim, et encore moins à cause du changement climatique. Oxfam veut que les gens vivant dans la pauvreté puissent s’adapter au changement climatique, et cela requiert des moyens financiers. Mais nous devons surtout nous attaquer ensemble aux causes, et plus vite que ce qui a été fait jusqu’à présent.

C’est maintenant que cela doit se faire : jamais auparavant autant de gens ont adhéré à une transition vers un système économique socialement inclusif et durable. Mais quelles sont les instances de pouvoir qui bloquent encore cette transition ? Et comment les combattre ? Oxfam a intégré ces questions dans sa nouvelle stratégie internationale pour les années à venir. Parce qu’ensemble, nous pouvons encore enrayer le changement climatique.

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