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magazine trimestriel d’Oxfam-Solidarité
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#OX-FILES L’égalité des genres au coeur du développement durable #Projet Eau, paix et droits des femmes au Pakistan N° 2 - décembre - janvier - février 2019-2020
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Jesse Mortelmans « Tout le monde doit pouvoir se développer »
COVERSTORY ©Artur Francisco/OXFAM NZ
Des chèvres et une maison en béton
« En soutenant Oxfam-Solidarité, je veux apporter ma modeste contribution à la lutte structurelle contre la pauvreté.
Jeannette a 10 ans. Elle habite sur l’île de Melaluka, dans l’archipel du Vanuatu. Ce groupe d’îles situé en Océanie est considéré par l’ONU comme le pays le plus exposé au risque de catastrophes climatiques. Il y a un an, la maison de Jeannette a d’ailleurs été détruite par un cyclone. Son papa souffre d’un handicap et ne peut pas travailler. Sa maman, Unes, est tisseuse et assure seule les revenus de la famille. La vente de légumes et d’animaux de leur petit élevage constitue un appoint indispensable. Un soutien en nature La crise climatique oblige les familles comme celle d’Unes à adapter leurs techniques agricoles. Farm Support Association (FSA), un partenaire d’Oxfam, les y aide. Cette association a fourni à Unes des poules, des cochons et des chèvres pour démarrer son élevage. Elle lui a également appris à produire et utiliser du compost.
« Une nouvelle maison en béton » « Avant de participer à ce programme, il était très difficile de joindre les deux bouts », explique Unes. « Maintenant je vends mes animaux sur le marché, et grâce aux revenus je peux payer les études de mes enfants. Nous construisons aussi une maison en béton qui résiste aux cyclones. »
Plutôt que d’aider une personne de manière ponctuelle, je pense qu’il est bien plus utile de mettre des ressources en commun pour avoir un réel impact. » « Je ne veux pas d’un monde qui exploite les êtres humains et qui viole les droits de l’homme. J’espère qu’Oxfam continuera à aider les personnes vulnérables à devenir autonomes. »
jesse (42) Née à Borgerhout En couple avec Dirk Est coach en développement professionnel Mère de Cyril (9) et d’Esmée (7) Est heureuse quand des personnes en difficulté réussissent Déteste les a priori et l’arrogance
OH-magazine n° 2 – revue trimestrielle d’Oxfam-Solidarité –décembre 2019 Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles, 02-501.67.00, www.oxfamsol.be, info@oxfam.be Editrice responsable : Eva Smets – Rédaction et relecture : Mark Anthierens, Sotiris Gassialis, Lucas Kins, Thomas Maertens, Leen Speetjens – Rédaction d’images & photos : Tineke D’haese –Mise en page : José Mangano – Coordination : Mark Anthierens – Impression : Gevaert Graphics Vous désirez vous abonner, obtenir le magazine en digitale ou ne plus le recevoir ? Envoyez-nous un mail à maquestion@oxfamsol.be. Oxfam respecte votre vie privée. Vous avez la possibilité de modifier vos données personnelles, de les supprimer ou de retirer votre consentement à tout moment. Contactez-nous sur maquestion@oxfamsol.be ou téléphonez au 02/501.67.33. Consultez notre charte de confidentialité sur www.oxfamsol.be/vieprivee.
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CARTE BLANCHE Tsitsi Magadza Gestionnaire de Programme Humanitaire Oxfam Mozambique
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On ne peut pas stopper les cyclones mais on peut faire plus pour sauver des vies
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Dans la nuit du 14 au 15 mars, le cyclone Idai dévastait quatre provinces du Mozambique, laissant derrière lui 650 morts, 1,8 million de personnes sous assistance humanitaire et des immensités de terres prêtes à la récolte inondées. Quarante jours plus tard, un deuxième cyclone aggravait une situation déjà précaire. Aujourd’hui, l’heure est au bilan. Sur la ligne de front de la crise climatique Cela fait 3 ans que je travaille avec les communautés les plus vulnérables – surtout celles qui cultivent à proximité de zones inondables – à s’adapter au changement climatique. Bien que le bilan humain du cyclone Idai ait été très lourd, le travail d’information auprès des pêcheurs et des agriculteurs a été crucial pour sauver des vies. Nos équipes se sont rendues dans les villages qui bordent nos rivières et nos côtes où s’alignent les plantations de riz et de coton pour expliquer aux hommes et aux femmes qui y vivent comment se protéger des crues et où trouver refuge. Tout cela prend du temps : il faut créer une relation de confiance, expliquer pourquoi il est important de ne pas dépendre d’une seule activité économique, parce qu’on sait qu’ils peuvent tout perdre du jour au lendemain. Mieux protéger Les autorités auraient dû faire plus pour éviter toute cette détresse. Il faut des semaines pour qu’un cyclone touche le continent. Les alertes cycloniques oranges, rouges et enfin violettes ont été décrétées. Mais à quoi bon passer dans les rues avec des hautparleurs si des abris n’ont pas été identifiés ? Il faut beaucoup plus de moyens : investir dans des technologies pour repérer les zones inondables, des abris, et surtout informer !
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SNAP Shot
200.000 PERSONNES SANS FOYER
©Micas Mondlane/OXFAM Novib
Après le passage du cyclone Idai, 200.000 personnes ont dû abandonner leur foyer au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe. Cesar Augusto, 14 ans, vit à Golden Peacock, le plus grand camp de déplacés du Mozambique. Aujourd’hui il retourne à l’école pour la première fois depuis la catastrophe. Il se réjouit de pouvoir réintégrer l’école, il aimerait devenir pilote plus tard. Oxfam et ses partenaires distribuent tentes, eau et nourriture aux personnes déplacées vivant dans le camp.
Soutenez les déplacé.e.s climatiques
www.oxfamsol.be/cyclones BE37 0000 0000 2828
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TRENDS & TRIGGERS
La fripe,
c’est chic ! Scannez ce QR-code pour trouver un magasin près de chez vous
« The Empty Shop s’inscrit parfaitement dans ma philosophie de redonner une seconde vie aux objets d’occasion », s’enthousiasme Lionel Jadot,, architecte d’intérieur. Il a conçu le pop-up store d’Oxfam, installé en plein cœur de Bruxelles en octobre et novembre derniers. On pouvait y trouver du haut de gamme et des pièces de créateurs et ce à petits prix ! Les bénéfices des ventes servent à financer la lutte contre la pauvreté et les inégalités.
Ce costume de la marque Cafe Costume s’est vendu à 250€. Une bonne affaire pour les connaisseurs !
Croquer sans culpabiliser ça vous dit ? FAIR e Trad
Le business du chocolat brasse des milliards d’euros, pourtant les cultivateurs de cacao vivent dans la pauvreté. Pour Oxfam c’est inacceptable ! En achetant le chocolat Bite to Fight, vous soutenez directement la coopérative chocolatière Canaan, en Côte d’Ivoire. Vous assurez un revenu décent et un meilleur avenir aux producteurs et à leurs familles. Les chocolats Bite to Fight sont disponibles dans les Magasins du monde Oxfam, et dans certains magasins de Seconde Main Oxfam-Solidarité.
Infos : www.oxfammagasinsdumonde.be
victorieuse Un large sourire illumine le visage de Catherine (à gauche), accueillie par une amie sur la ligne d’arrivée de l’Oxfam Trailwalker. Victoire ! Accompagnée de 3 coéquipières au sein de l’équipe « Avec ou 100 zèle », elle vient de parcourir 100 kilomètres à pied en 28 heures. Oxfam Trailwalker, c’est une aventure sportive et solidaire hors du commun. Organisée le dernier week-end d’août à Saint-Hubert, l’édition 2019 a rassemblé un total de 267 équipes et a permis de récolter un demi-million d’euros ! Cette superbe somme soutiendra des projets d’Oxfam dans le monde entier. Envie de relever le défi en 2020 ? REJOIGNEZ-NOUS SUR www.oxfamtrailwalker.be
109.411
généreux donateurs Cette année, 109.411 Belges ont donné un coup de pouce financier à OxfamSolidarité. Ce soutien nous permet de financer l’aide humanitaire et la coopération au développement dans le monde entier, mais aussi de faire pression sur le monde politique.
merci à vous
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t a m i l c le
Oxfam et Broederlijk Delen organisent du 21 au 23 février 2020 leur week-end de formation pour les 16-25 ans à Bruxelles. Cette année il portera sur l’activisme. Il faut absolument agir pour le climat. Pourtant, les politiciens ne bougent pas ou pas assez. Alors, on fait quoi ?
Intéressé.e ? Vous connaissez quelqu’un qui peut l’être ? Rendez-vous sur www.oxfamsol.be/fr/Prikkel2020
« La jeunesse a raison de se mobiliser pour le climat. Nous avons les cartes en main pour agir : il faut maintenir la pression. » Jean-Pascal van Ypersele, Professeur de climatologie à l’UCLouvain et ancien vice-président du GIEC.
17%
de malnutrition en moins si les femmes étaient égales aux hommes Partout dans le monde, les femmes sont victimes de discriminations. Les conséquences négatives sont nombreuses, notamment sur le nombre de personnes qui souffrent de la faim. Ce sont les hommes qui dominent le marché agricole : ils possèdent la grande majorité des terres et peuvent contracter des emprunts bien plus facilement. Pourtant, il ressort clairement d’un rapport d’Oxfam que si nous donnions les mêmes chances aux femmes, nous pourrions réduire de 17% la faim dans le monde.
FACT
FACTS & FIGURES
CHECK
r u o p r i g A
Peut-on limiter le réchauffement à 1,5° ? En 2015, 197 pays signaient l’accord de Paris, le premier accord universel sur le réchauffement climatique. L’objectif ? Freiner les conséquences d’une hausse des températures trop importante : sécheresses, inondations, hausse du niveau de la mer. Des conséquences plus dramatiques encore pour les économies les moins avancées. Le problème ? Sur base des engagements actuels, la température mondiale augmentera non pas de 1,5°C d’ici 2050 mais de 3 à 4°C. Pire, même ces engagements ne sont pas honorés ! L’accord de Paris entrera en vigueur en 2020. Les gouvernements du monde entier peuvent encore revoir leur ambition à la hausse et surtout lier les paroles aux actes. L’an dernier, seuls 16 des 197 signataires ont défini un plan d’action climatique qui permette de respecter l’accord. Or, pour atteindre l’objectif d’1.5°C , les scientifiques sont sans équivoque : les émissions de CO2 doivent être entièrement éliminées d’ici 2050.
CONCLUSIon : Nous continuons de battre des records d’émissions de CO2, avec une augmentation mondiale de 2% en 2018. Tous les émetteurs devront redoubler d’efforts si l’on veut limiter le réchauffement à 1,5°C.
Au Burkina Faso, hommes et femmes travaillent ensemble à un avenir où ils et elles seront à égalité.
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OX-FILES
L’égalité
DES GENRES AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE texte
Thomas Maertens -
photos
Eric de Mildt
L’égalité des droits entre hommes et femmes est une valeur essentielle pour Oxfam. Mais comment l’inclure dans des projets de développement, dans des pays où l’égalité entre les genres est loin d’être acquise ? C’est l’objectif du Gender Action Learning (GAL), un processus participatif utilisé par Oxfam, notamment au Burkina Faso, au Mozambique, en RDC et au Mali.
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ous sommes à Ouagadougou, au Burkina Faso. Dans une salle de réunion où sont rassemblé.e.s des membres d’associations partenaires, les réactions fusent. « Les femmes sont contentes de voir que leur mari apprécie le repas qu’elles ont préparé », déclare un des hommes présents. A quoi une femme répond : « Ce qui nous ferait surtout plaisir, c’est qu’il s’occupe du bébé pendant que l’on cuisine ». Une déclaration ponctuée par les applaudissements des autres femmes présentes. L’expérience personnelle au cœur du changement Changer son point de vue sur le genre n’est pas une mince affaire. Il suffit de voir les débats récents en Occident à la suite du phénomène « Me Too » ou « Balance ton porc ». Dans des cultures traditionnellement patriarcales comme au Burkina Faso, c’est encore plus difficile. Pour contourner les réticences, le GAL évite les conférences à sens unique : les discussions en groupe sont un des aspects essentiels du processus.
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OX-FILES
Le changement commence par une prise de conscience individuelle.
Benoit DeWaegeneer, collaborateur d’OxfamSolidarité, a participé au processus GAL au Burkina Faso. Il relève tout l’intérêt de cette démarche : « L’atout de cette approche, c’est que la réflexion part du vécu de chacun et chacune. Nous avons tous été élevés en tant que garçon ou fille. Nous avons toutes et tous une expérience personnelle du genre et de ce que ça implique dans notre développement. Le GAL a permis de travailler avec des communautés avec qui on n’aurait jamais réussi à travailler avant. Ils nous auraient vu arriver avec nos gros sabots ‘parlons de genre’ et auraient refermé la porte tout de suite. » Planter les graines d’un changement durable Les participant.e.s au processus GAL sont des membres d’associations partenaires d’Oxfam. Par exemple des associations de producteurs laitiers, ou de coopératives agricoles. Il peut s’agir de personnes ayant des positions clés dans les communautés, ou étant déjà engagées dans la
question du genre. Mais de ‘simples’ membres sont aussi convié.e.s. En partant de cette mixité, tout l’enjeu du GAL consiste à faire évoluer les mentalités sur le long terme. « Le processus complet dure environ 18 mois », explique Benoit DeWaegeneer. « Ça peut paraître beaucoup, mais en fait ce n’est pas grandchose. On parle d’habitudes ancrées depuis des générations. Les changer prend du temps. Ces 18 mois, en fait, c’est juste le début de l’histoire. » Briser les schémas établis C’est une évidence : l’égalité hommes-femmes ne peut être atteinte que si les hommes sont impliqués dans le processus. Il faut dire que si la pression sociale est surtout exercée par les hommes sur les femmes, elle s’exprime également entre hommes eux-mêmes. Idrissa Moussa (producteur de lait et promoteur GAL burkinabé) témoigne : « Mes filles vont toutes à l’école. Je dis
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OX-FILES à mes collègues de ne pas négliger les filles. Au contraire, ce sont elles qu’il faut aider le plus. Quand je dis ça, il y a des gens qui quittent la conversation... » Les hommes pensent devoir répondre à une certaine image de la masculinité. Toute tentative d’échapper aux schémas oppressifs qui y sont associés est vite sujette à une remise à l’ordre par d’autres hommes. Parallèlement, les femmes, peu habituées d’être encouragées dans la voie de l’émancipation, peuvent parfois chercher à contrôler ou retenir d’autres femmes qui ne se conforment pas aux rôles établis. Pour accéder à l’égalité des genres, le GAL cherche donc à éveiller les hommes et les femmes à leurs conditionnements respectifs et sur la façon dont ces conditionnements impactent leurs relations au quotidien. Dans un but : les déconstruire et accéder à plus d’égalité. Être actrices et acteurs du changement Une des clés de l’efficacité du GAL est la participation active des participant.e.s. « Pendant longtemps, quand on parlait du genre, les gens voyaient ça comme des dogmes importés du Nord vers le Sud », explique Aicha Yara Tchombiano, participante burkinabé. « Le GAL nous a appris que ce n’est pas vrai. Le changement commence par une prise de conscience individuelle. Nous sommes actrices et acteurs du changement. C’est à travers nos actions que nous pouvons susciter le changement autour de nous. » Oxfam continuera à utiliser le GAL afin de renforcer les femmes à travers le monde entier. Comme le dit Teresa Mugadza, activiste zimbabwéenne : « Si nous ne donnons pas les mêmes chances aux femmes qu’aux hommes ; alors nous ne nous attaquons qu’à la moitié des problèmes auxquels le monde fait face. »
1/3 des femmes subissent des violences (sexuelles) au cours de sa vie.
Benoit DeWaegeneer, Collaborateur Oxfam-Solidarité
70% des personnes gagnant moins d’un dollar par jour dans le monde sont des femmes.
2 mois En Europe, les employées gagnent en moyenne 16,2 % de moins que leurs collègues masculins. Soit 2 mois prestés « gratuitement »
11,8 Mil de femmes ont été atteintes par des projets d’Oxfam en 2018.
« Le Gender Action Learning m’a fait vivre des moments forts »
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enoit a participé au processus GAL mené au Burkina Faso (voir article ci-contre). Plongé aux cœurs des réflexions sur le genre menées avec les partenaires d’Oxfam, il a vécu des moments forts en émotions.
« Il y a des moments très émouvants, comme lorsque des femmes témoignent des violences dont elles sont victimes. Là on n’est plus dans une réflexion abstraite sur le genre, on est face à des victimes. Mais il y a aussi des moments plus positifs. Au Burkina Faso, une des participantes au GAL a décidé de se présenter aux élections locales. Et elle a été élue au conseil communal de sa ville. Elle est donc devenue un exemple, une image positive à laquelle d’autres femmes peuvent s’identifier. Là on crée un vrai changement dans la durée. »
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PROJECT
Eau, paix et droits des femmes au Pakistan Malnutrition, mortalité infantile et conflits autour de l’accès à l’eau potable. Voilà la réalité quotidienne de milliers de familles paysannes dans la province de Sindh, au sud du Pakistan. Depuis 2002, Oxfam y développe des programmes pour remédier à ces problèmes. Nous y aidons aussi des femmes comme Sara et Hooran à revendiquer leurs droits.
texte
«A
vant, ma vie était très dure », raconte Sara Solangi. « À cause du manque d’eau, nous ne pouvions pas cultiver nos terres et nous devions marcher 15 kilomètres pour accéder à l’eau potable. En plus, les femmes ne pouvaient pas quitter leur maison sans l’autorisation de leur mari. » Droit à l’eau Sara, 42 ans, vit à Mehrab Solangi, un village de la province de Sindh. Elle a un fils de 10 ans et une fille de 7 ans. Sara gagne 200 roupies (= 1,16 euro) par jour en récoltant des légumes et du coton chez des propriétaires terriens. Son mari est sans emploi. Depuis trois ans, elle est membre d’un groupe communautaire local qui mène campagne pour obtenir de l’eau potable et pour faire entendre la voix des femmes auprès des décideurs politiques locaux et des propriétaires terriens. Elle obtient de l’aide dans ses démarches via la Management Development Foundation (MDF), un partenaire d’Oxfam au Pakistan.
Mark Anthierens -
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Khaula Jamil/OXFAM AUS
Elle y a suivi une formation en leadership féminin. « À cause du changement climatique, il fait de plus en plus sec ici », explique-telle. « L’eau ne nous atteint plus, parce que les propriétaires terriens ont fait construire des barrages en amont de la rivière. Cela fait mourir nos cultures et notre bétail. Nous avons dénoncé ces pratiques, parce que cette eau nous appartient aussi. Mais jusqu’à présent, les propriétaires terriens ne nous ont pas écoutés. » Lutter pour l’égalité des droits Il y a trois ans, Sara a commencé à participer à des réunions et séminaires de MDF. « J’ai
Sara Solangi : « Aujourd’hui, ma voix ne tremble plus quand je m’adresse à des responsables politiques ou à des étrangers. »
beaucoup sacrifié pour cela », se rappellet-elle. « J’ai dû me déplacer souvent et passer parfois trois jours d’affilée en séminaire, au détriment de mes tâches ménagères. Heureusement, mon mari m’a beaucoup soutenue. Lors de ces réunions, j’ai appris à m’exprimer. Avant, j’étais tétanisée, aujourd’hui ma voix ne tremble plus quand je m’adresse à des responsables politiques ou à des étrangers. » Sara s’est rendue à une assemblée générale sur le droit à l’eau et participe aujourd’hui aux négociations sur la future politique de l’eau. Grâce à son intervention, l’accès à l’eau est désormais mieux réparti. Par ailleurs, elle accueille depuis peu, chez elle, une organisation qui y prodigue des cours aux enfants du village. « Je veux que mes enfants aillent à l’école. Moi-même, je n’ai jamais eu cette chance. Pendant que je m’occupe des tâches ménagères, je suis les leçons et j’apprends un peu, moi aussi. J’espère que ma fille pourra poursuivre plus tard mon travail de lutte pour plus d’égalité de chances. »
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PROJECT
Hooran Bhurghri « Nous plantons des arbres pour lutter contre la sécheresse ».
Coudre et planter des arbres Dans la province de Sindh, le village d’Allah Dino Bajeer (district de Badin), a été ravagé par un cyclone en 2003 qui a aussi détruit les cultures. En 2010, c’est une inondation qui a frappé la région entière. Depuis, la sécheresse fait rage. « Nous manquons de tout, et surtout d’eau et de nourriture », témoigne Hooran Bhurghri, 35 ans, mère de quatre enfants. « Tous les enfants sont malnutris et les femmes enceintes souffrent d’anémie. Mes enfants aussi sont très malades. » Hooran a suivi une formation chez Laar Humanitarian and Development Programme (LHDP), un partenaire d’Oxfam. « J’y ai appris à cultiver un jardin potager sans insecticides », explique-t-elle. « Aujourd’hui, je ne dois plus acheter de légumes, ce qui fait une grosse différence. Nous plantons aussi des arbres pour lutter contre la sécheresse. » Outre le sévère manque d’eau, Sindh connaît d’autres problèmes, comme le rôle subordonné qui revient aux femmes et aux plus pauvres. Pour y remédier, divers partenaires locaux d’Oxfam aident les femmes à gagner en influence politique, à lutter contre les effets de la crise climatique, à résoudre les conflits et à encourager la cohésion sociale.
À Allah Dino Bajeer, les femmes restaient auparavant cloîtrées chez elles et ne pouvaient pas s’exprimer en public, elles ont désormais mis sur pied un conseil communautaire, sous l’égide de Hooran. « Nous apprenons à traiter les problèmes de façon organisée. Nous aidons les plus pauvres et nous nous exprimons dans différents forums », témoigne-t-elle. « Je suis personnellement très fière d’y avoir appris à coudre et à fabriquer du savon. Aujourd’hui, je confectionne des sous-vêtements pour les femmes, qui n’ont pas les moyens de s’acheter des protections hygiéniques. Leur hygiène et leur santé générale s’en voient grandement améliorées. »
Les partenaires d’Oxfam au Pakistan • Management Development Foundation (MDF) • Laar Humanitarian and Development Programme (LHDP) • Association for Water, Applied Education & Renewable Energy (AWARE).
Vous voulez soutenir nos projets au Pakistan et dans le monde entier ? Scannez le code QR ou rendez-vous sur www.oxfamsol.be/faire-un-don BE37 0000 0000 2828
Mortalité infantile au Pakistan
4,8
millions De naissances par an
400.000
enfants y meurent chaque année avant leur 5ème anniversaire
3ème
Taux de mortalité infantile le plus élevé
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en mission avec ...
magali de biolley #workshop EXPERTE PROCHE-ORIENT chez Oxfam magali de biolley •
16/09 #LECREW #PROTECTIONSOCIALE
Après d’innombrables demandes de visa, les équipes du Liban - et surtout celles de Gaza - sont au complet pour 3 jours de workshop à Amman. Au menu : améliorer les conditions de travail et la sécurité sociale des libanais et des palestiniens !✊
magali de biolley •
18/09 #VFORVICTORY #STRATEGIE
Ahmed et Najla présentent fièrement 2 stratégies majeures pour 2020 : exposer notre plan d’action pour une couverture sociale universelle au gouvernement libanais et aider plus de gazaouis à subvenir à leurs besoins.
magali de biolley •
16/09 #STREETART #LAILA.AJJAWI
Le street art fleurit dans les rues d’Amman et a son égérie @laila.ajjawi. Merci Laila d’avoir réalisé cette peinture murale pour Oxfam afin d’illustrer le dynamisme des femmes dans l’économie jordanienne !
magali de biolley •
19/09 #REMERCIEMENTS #SALAM
Merci à Laila, la star des réseaux sociaux du groupe sans qui le workshop aurait été moins épique (et moins photographié). Adieux avec le sourire et hâte de voir notre travail porter ses fruits.
magali de biolley •
17/09 #FEMMES #ENPREMIERELIGNE
3 femmes engagées, 3 expertises. De gauche à droite : Laila fait un vibrant travail de plaidoyer pour limiter le blocus israélien à Gaza et garantir un revenu aux plus vulnérables, Lama déploie nos programmes humanitaires au Liban et Inam travaille sur le terrain avec les familles gazaouies.
magali de biolley •
19/09 #CASHFORFOOD #STOPAUBLOCUS #GAZA
Détour par Gaza avant le retour à Bruxelles, l’occasion de voir concrètement comment les gazaouies bénéficient de notre soutien aux petites entreprises dans un contexte de blocus total depuis 12 ans ! Ici Thuraya et son équipe produisent du sirop grâce à l’aide financière d’Oxfam, et ceci via une app.
OH - magazine trimestriel d’Oxfam-Solidarité Décembre - Janvier - Février 2019-2020 P501325 - Bureau de dépot Gand X
4 idées CADEAUx
Praat erover met je buur
pour des fêtes solidaires www.oxfamsemballe.be
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Arbre Chèvre de Noël Un vieux proverbe africain dit : « Qui a planté un arbre n’a pas vécu inutilement. » En achetant cette carte, vous soutenez des projets agricoles qui aident de nombreuses communautés à faire face aux conséquences de la crise climatique.
22 € Respect pour les femmes
12 €
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You too ? Soutenez nos projets au Mozambique pour lutter contre les violences faites aux femmes. Grâce à ce cadeau, nos partenaires sensibilisent les jeunes et forment des agents de police à la prise en charge des femmes victimes de maltraitance.
Un chouèèèètte cadeau de Noël pour toute une famille ? Soutenez des éleveurs et éleveuses en leur fournissant des animaux d’élevage, mais aussi du matériel agricole ou des semences. Ils et elles peuvent ainsi augmenter leurs revenus et devenir auto-suffisant.e.s.
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Un mètre de pipeline
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On ne vous demandera pas d’aller l’installer vous-même mais vous pouvez malgré tout contribuer à des projets visant à fournir de l’eau propre à des populations qui en ont grandement besoin.
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