Oxfam & Partenaires trimestriel d'Oxfam-Solidarité 45 magazine octobre - novembre - décembre 2016
Leurs terres,
leur droit et leur vie.
P501325 - Bureau de dépot 1099 Bruxelles X
cher lecteur, chère lectrice, Les terres ont suscité toutes les convoitises depuis des siècles et des siècles. Enjeux stratégiques majeurs, ces terres sont aujourd’hui la cible d'investisseurs qui privent ainsi de nombreuses personnes de leur patrimoine ancestral. Au Sri Lanka, au Mozambique, au Pérou et même chez nous, les communautés locales sont dépossédées de leur bien le plus précieux : leur source de revenu et d’alimentation. De grands investisseurs nationaux et internationaux se ruent en effet sur les terres pour pouvoir y construire des hôtels, pour y produire du sucre à grande échelle pour nos sodas, pour y cultiver des plantes qui serviront d’agrocarburants… La liste n’est pas exhaustive mais elle permet de se rendre compte d’une chose : les villageois de très nombreux pays ne peuvent plus ou ne pourront plus subvenir aux besoins de leur famille, de leur région ou de leur pays. De plus, ces communautés locales sont souvent expulsées par la force. Lors de mes nombreuses rencontres, j’ai pu entendre le témoignage de ces mères et de ces pères de famille qui se retrouvent sans rien d’autre que les traces des agressions dont ils ont été les victimes. Et tous me parlent de leur rêve : construire un avenir durable, basé sur la production locale, où leur famille et leur communauté pourront vivre et prospérer sur leurs propres terres. Une situation inacceptable qu’Oxfam dénonce et entend changer. Encore une fois, votre soutien dans cette action est primordial. C’est vous qui nous permettez de travailler avec les organisations locales pour faire valoir les droits de ces communautés, devant la justice et devant leurs propres gouvernements. Merci de nous aider à leur apporter de nouvelles perspectives d’avenir. Bonne lecture !
Stefaan Declercq Secrétaire général Oxfam-Solidarité
Communautés
Communautés locales en danger Dans de nombreux pays à travers le monde, les populations autochtones ou les communautés locales vivent sur des terres depuis des années voire des siècles sans pour autant détenir de contrats officiels, d’actes de propriété. Tout simplement, parce que toutes ces personnes ont toujours vécu là, cultivé là ou exercé leur métier là.
Du coup, des investisseurs nationaux et internationaux profitent de ce manque de documents officiels pour faire main basse sur les terres qui les intéressent, sans tenir compte des habitants. Pire, ils s’en emparent souvent par la force, laissant des familles entières sans maison, sans source de revenu mais pas sans espoir. Avec l’aide de partenaires locaux et d’Oxfam, les « gardiens des terres » ne baissent pas les bras.
« La terre, c’est notre vie » Kandana, 62 ans est père de cinq enfants et vit dans l’État rural d’Odisha, en Inde. Il s’est battu pour obtenir les droits revenant à sa famille et à 50 autres familles de sa communauté, suivant une loi existante sur les droits forestiers. Mais les autorités locales, sous couvert de projets de « boisement », ont commencé à introduire de très lucratives plantations de tecks sur les terres sur lesquelles Kandana et sa communauté, les Kutia, ont pourtant des droits. La croissance des plantations de tecks se fait aux dépens des Kutia. Là où ils plantaient autrefois des cultures variées et géraient la biodiversité dans les forêts, ils doivent maintenant combattre l’expansion de ces plantations. Sans la forêt, la communauté est maintenant menacée de disparition. Mais Kandana et les autres ne baissent pas les bras. Au contraire, ils en appellent au gouvernement pour qu’il fasse respecter ses propres lois.
Au Pérou, Teddy Guerra, dirigeant de la communauté quechua, à Nuevo Andoas, voit la forêt amazonienne peu à peu dévastée par les forages pétroliers. « Ces terres nous ont été transmises par nos ancêtres. Elles nous appartiennent, et elles appartiendront bientôt à la prochaine génération. Mais nous vivons avec la crainte de voir à tout moment le gouvernement accorder à des sociétés pétrolières une autorisation d’exploitation de nos terres. »
90%
des terres rurales en Afrique, gérées en grande partie par les communautés locales, ne font l’objet d’aucun titre de propriété.
100
Plus de défenseurs de l’environnement et des droits humains ont été assassinés au Honduras au cours des six dernières années.
Tous les 3 jours
un défenseur du droit à la terre est tué dans le monde.
26,7
millions d’hectares
de terres agricoles ont fait l’objet de transactions financières depuis 2000.
« Le commerce frénétique de millions d’hectares de forêts, de littoraux et de terres agricoles s’accompagne régulièrement d’assassinats, d’expulsions et d’ethnocides. Des contrats fonciers sont signés et des projets sont lancés sans le plein consentement des communautés concernées. Les conditions sont propices à une intensification des conflits dans les prochaines années si les droits fonciers ne sont pas mieux protégés, et ce dès à présent. »
Winnie Byanyima, directrice d'Oxfam International
Des vacances au Sri Lanka ? A quel prix ?
Au Sri Lanka, des agriculteurs et des pêcheurs ont été expulsés de leurs terres pour laisser place à des hôtels de luxe. Mais comme dans de nombreux autres pays, ils s’organisent et revendiquent leur droit à la terre. « Nous devons nous unir pour remporter ce combat et obtenir justice. Non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour nos enfants et pour les générations qui nous ont transmis ces terres », témoigne Rathnamali, mère et agricultrice à Paanama, Sri Lanka. Mais le combat pacifique des habitants de Paanama s’est heurté à des violences, de l’intimidation et des actions en justice. L’armée a été envoyée le 17 juillet 2010 pour expulser 350 familles vivant le long de la côte de Paan-
ama. L’armée a aussi dressé des clôtures et incendié certaines zones pour expulser les habitants. Tout cela pour construire un hôtel sur la lagune baptisé le « Lagoon Cabanas ». En collaboration avec de grands groupes de la société civile, de réseaux tels que l’Alliance du peuple pour le droit à la terre (PARL) et d’Oxfam, les femmes et les hommes de Paanama sont descendus dans la rue pour sensibiliser l’opinion publique à leur expulsion des terres qu’ils ont occupées pendant plus de 40 ans. Après des années de protestation, le Conseil des ministres du Sri Lanka a pris la décision en février 2015 de restituer ses terres à la communauté de Paanama. Le combat continue pourtant car les pouvoirs publics n’ont toujours pas pris la moindre mesure concrète pour restituer leurs terres aux familles de Paanama.
LAC tchad Crise humanitaire en Afrique de l’Ouest Une crise humanitaire largement méconnue est en train de s’aggraver dans la région du Lac Tchad en Afrique de l’Ouest, une des régions les plus pauvres du monde. Suite au conflit avec Boko Haram, les violences se sont étendues depuis le nord-est du Nigeria vers les pays voisins, le Niger, le Tchad et le Cameroun. 2,7 millions de personnes ont dû fuir leur maison et plus de 9 millions
ont besoin d’aide d’urgence. Beaucoup se sont réfugiées dans des villages locaux, accueillies par des communautés d’accueil elles-mêmes pauvres et vulnérables. Plus de 1.000 personnes ont fait un don depuis le lancement de notre appel d’urgence mais les besoins restent énormes.
Agenda 2017
sauvez des vies : en ligne via www.oxfamsol.be/fr/ faire-un-don ou par virement avec la communication "9185"
BE37 0000 0000 2828
Sommet de Davos 17-20 janvier Oxfam Wintertrail Oxfam Peacewalker
4-5 mars 29 avril
Action festivals de l’été juin-août Oxfam Trailwalker
26-27 août
Merci !
Oxfam trailwalker fête ses 10 ans
A l'entreprise Adinsec et à M. Bellen d'avoir fêté leur anniversaire via Oxfam s'emballe. A tous les vacanciers des « Vacances Autrement » qu'Oxfam organise en juillet dans les gorges du Verdon. Ensemble, ils ont permis de récolter près de 9.000 euros au profit des projets Oxfam. A Diane et Stijn qui ont demandé des cartes Oxfam s'emballe pour leur anniversaire de mariage.
Le rendez-vous est devenu culte pour beaucoup et le deviendra bientôt pour encore plus de monde. La marche de 100 km en équipe de 4 à travers les Hautes Fagnes organisée chaque année aura lieu les 26 et 27 août 2017. Cette 10e édition s’annonce d’ores et déjà grandiose : 300 équipes sont attendues au départ et de nombreuses surprises émailleront le parcours. Envie d’être de la fête ? Inscrivez-vous sur www.oxfamtrailwalker.be
A tous les pionniers de l'aventure culinaire « A Table Autrement ». Organisateurs et participants ont rassemblé plus de 4.000 euros. A Mme Colette qui a demandé à ses proches de faire un don à Oxfam plutôt que de déposer des fleurs à son enterrement. A l'agence de voyage Pura Cuba Travel qui a décidé, après le passage de l'ouragan Matthew de faire un don pour les victimes. Pour chaque réservation de voyage qui avait été faite en octobre, l'agence a financé la mise en place d'abris temporaires. A la mini-entreprise de Sint-Godelieve, à Anvers, pour avoir reversé ses bénéfices à Oxfam s'emballe.
De quoi vous inspirer ?
Envie de mener des actions au profit d'Oxfam-Solidarité ou d'organiser des événements ? Faites-le nous savoir via fundraising@oxfamsol.be. Votre initiative apparaîtra dans le prochain Oxfam & Partenaires.
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