«Écrire, c’est peindre des mots...» (Ben)

À Villers-lès-Nancy, Ben prépare son exposition. Il est sur les traces de Françoise de Graffigny. On ne sait pas vraiment comment cela se traduira, mais on sait qu’elle l’inspire...

VILLERS-LÈS-NANCY

Galerie et Château

Mme de Graffigny villerslesnancy.fr

Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier, est un artiste majeur de l’avant-garde artistique, de renommée internationale.

Né en 1935 à Naples, il s’installe en 1949 à Nice, où il vit et travaille encore aujourd’hui. Dès les années 1960, l’œuvre de ce membre de l’École de Nice, un des fondateurs du mouvement Fluxus en France, se développe autour du rapprochement, voire de la confusion entre la vie et l’art, l’art et la vie. Il signe le paysage, les gestes, le monde, il fait de l’ego et du doute les clés de voûte de ses interrogations et son credo de la quête philosophique permanente autour de la création.

Ben côtoie le Lettrisme, le Nouveau Réalisme, la Figuration Libre... Les générations d’artistes se succèdent autour de lui, mais il reste une des références artistiques contemporaines.

Ses œuvres sont présentes dans les plus grandes collections publiques françaises (Centre Georges-Pompidou, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris...) et mondiales (MOMA à New York, Musée Ludwig à Cologne, Musée d’art et d’histoire à Genève, Walker Art Center à Minneapolis...)

Ben par thèmes

Les mots

Le mot, la pensée, le slogan et l’écriture sont à la base de son œuvre. Ben jongle avec les mots, les inscrit partout… sur des panneaux monochromes rappelant le tableau noir de l’école, des toiles, des objets divers. Il en résulte des phrases, des citations, des mots rédigés, des jeux de mots souvent ironiques, décalés, faussement naïfs et assurément provocateurs. Ben s’interroge et nous interroge sur le contenu de l’art et son devenir.

« J’avais envie de communiquer, mais je ne sais pas dessiner ce que je sens », confie-t-il au micro d’une radio « en revanche, je peux écrire des mots qui le disent. ».

Noir & blanc

« Noir, c’est… pas noir ! Et tant pis pour la chanson. Certes, cette couleur-là est à prendre avec des pincettes, comme le charbon, mais elle n’est pas si uniforme ni si désespérée, ni si noire, en somme, qu’on veut bien le croire. La preuve : si elle suit encore les corbillards et se niche dans les dernières sacristies, elle habille aussi les branchés. Désormais, l’élégance est en noir. Mais il y a plus encore : avec le blanc, son compère, le noir nous a construit un imaginaire à part, une représentation du monde véhiculée par la photo et le cinéma, parfois plus véridique que celle décrite par les couleurs. L’univers du noir et blanc, que l’on croyait relégué dans le passé, est toujours là, profondément ancré dans nos rêves et peut-être dans notre manière de penser. » (Michel Pastoureau et Dominique Simonnet, Le petit livre des couleurs)

Les collections

Ben peint, photographie, filme et fait aussi des installations. Mais pourquoi tant d’objets dans la maison de Ben ? Parce que Ben est un collectionneur, pour lui tout objet est art. Bref, il aménage les espaces en les rendant uniques. Certaines installations sont liées à un lieu particulier d’exposition. Elles peuvent seulement exister dans l’espace pour lequel elles ont été créées et pour lequel l’artiste a conçu un arrangement particulier. L’œuvre n’est pas transposable dans un autre lieu, ni même vendable. Elle se transforme en art éphémère, comme dans le cas de la boutique niçoise. L’installation est comme un campement qu’on monte et démonte. Elle n’occupe pas l’espace, elle le restructure et le réinvente. Dans ces installations circulent des individus mais aussi des pensées, des idées, des impressions. Dans la plupart des installations, l’intervention du spectateur est indispensable. Elles mettent à contribution tous les sens.

Rien d’impossible

Ben

Rue Albert 1er

+33 (0)3 83 90 15 56

5 € - 3 € (-18 ans, demandeurs d’emploi, bénéficiaires de minimas sociaux, étudiants)

Du mardi au dimanche de 14 h à 19 h

Du 26 mai au 20 août