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SCÈNES Danse
METZ
Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz 4/5 place de la Comédie +33 (0)3 57 88 36 66 - opera.eurometropolemetz.eu
Dressant le portrait d’une héroïne amoureuse, héroïque dans ses luttes intérieures entre devoir curial, fidélité contractuelle et ce qu’elle pressent être l’amour d’une vie, le chorégraphe Julien Guérin s’empare de cette magnifique histoire d’amour inassouvi pour en faire ressortir toute la charge émotionnelle, l’intensité, la force, et surtout, son intemporalité.
La Princesse de Clèves
Ballet d’après le roman de Madame de La Fayette Musiques : Antonio Vivaldi - Chorégraphie : Julien Guérin Décors : Antoine Fontaine - Costumes : Julie Lance Lumières : Dominique Drillot Ballet de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole Spectacle avec bande sonore enregistrée Création - Nouvelle production de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole Dès 10 ans - La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, considéré comme le premier roman psychologique de la littérature française, retrace le drame de Mlle de Chartres, devenue princesse de Clèves par son mariage, mais tombée éperdument amoureuse du duc de Nemours, de ces premières et véritables amours qui marquent une vie. Pourtant, malgré cet amour partagé, elle choisira d’y renoncer même après la disparition de son époux. « Le roman épouse une morale contextuelle et circonstancielle et évite de s’attirer les foudres des dévots de
l’époque, voire la censure monarchique. Dans mon projet chorégraphique, la liberté est plus grande en ce qu’il ne s’agit pas de faire parler les protagonistes mais de faire ressortir la force émotionnelle de cet amour contraint. Je veux montrer une héroïne tragique dans sa dimension intérieure et conflictuelle puisqu’écartelée entre 2 légitimités, 2 fidélités. Cette déchirure la porte et la consume. La princesse sait le danger de succomber à son amour pour le duc de Nemours. Mais elle choisit la vertu plutôt que le bonheur. Et cette intensité terrible et dramatique, courant en filigrane tout au long du roman, moralement cachée cachée, depuis l’amour éclos et tacitement avoué entre les amoureux, que je veux saisir et traduire scéniquement. L’indicible l’emporte sur l’explicite dans le roman, autorisant, de ce fait, en danse, une double lecture plus douloureuse, plus charnelle. J’ai voulu composer un ballet qui traduise cette graduelle intensité amoureuse puis douloureuse. J’ai voulu que le public ressente ces émotions contraires, changeantes, heureuses, afflictives. Mon ballet s’attache à refléter, au gré de l’avancée du roman, l’engouement amoureux et ses dérivés attendus (joie, jalousie, possession, partage), puis les meurtrissures liées à l’assassinat d’une passion (rage, dépression, désespoir). Je veux surprendre les spectateurs en dépoussiérant une vision passéiste et désincarnée de La Princesse de Clèves ». (Julien Guérin) 20 h - Vendredi 4 et samedi 5 mars 15 h - Dimanche 6 mars
Maquettes costumes Princesse de Clèves et Henri II © Julie Lance
La déchirure