HippiK numérique numéro 2 by HippiK

Le monde des courses comme vous ne l’avez jamais vu

Hippi

Version numérique # 2 - 26/06/2014

VINCENT CHEMINAUD

« Mon rêve ? Arrêter et vivre de mes rentes »

VINCENNES : retour sur une journée magique

< Classique >

Ce qui nous attend cet automne < C’EST Déjà DEmain >

anche Dim Pourquoi il faut

suivre le Grand Prix de Saint-Cloud

RETROUVEZ VOS PHOTOS, VOS PRODUITS DÉRIVÉS ET LE MAGAZINE HIPPIK

r f . c i m a r o n a p . w w w

Hippi

Edité par Panoramic Communication Images Investissements Gérant : Guy Bidorini Adresse : 34, rue Kléber 92300 Levallois Perret Tel : 0177635594 contact@hippik-mag.fr

TOUR DE PISTE par

Directeur de la publication : Eddy Eyrignoux e.eyrignoux@hippik-mag.fr redaction@hippik-mag.fr

Eddy Eyrignoux

Avec vous

Réalisation : Stéphane Désenclos

Ont participé à ce numéro : Guy Mislin, Ludovic Vrac, Allison Nicolleau,Sylvain Dupuis, Jérémy Kinot

’est avec encore plus de passion et de motivation que nous vous livrons le deuxième numéro de la version numérique de Hippik. Si nous avons toujours été convaincus de la nécessité de faire revivre Hippik, l’intérêt que vous avez manifesté en étant très nombreux à télécharger ce magazine, les messages de soutien que nous avons reçus et le plaisir que nous avons à le faire, ont été de formidables récompenses. Aujourd’hui encore plus qu’hier, nous les apprécions. Cela nous donne encore davantage envie de nous rapprocher encore un peu plus de vous tous qui faites les courses. Derrière les jeux, les paris, les cotes, il y a des hommes, des chevaux… Du spectacle. Vous êtes beaucoup à le penser, et même parfois, à regretter que l’on ne fasse pas un peu plus pour le mettre

Relecture : Guy et Marc Bidorini Photos : Panoramic, Federico Pestellini, Michael Baucher, sauf mention spéciale Magazine exclusivment disponible en version numérique Toute reproduction ou utilisation des textes et photos sans autorisation sont interdites.

en avant. En valorisant les incroyables exploits de ces “couples” uniques qui nous passionnent tant. Pour continuer sur notre lancée, pour faire grandir encore Hippik, nous avons plus que jamais besoin de vous. Si vous avez des choses à dire, des idées à faire passer, nous sommes là pour vous servir. Mais pour nous développer encore et pérenniser notre ambitieux projet, nous recherchons quelqu’un qui ait envie de s’investir à nos côtés en nous rejoignant pour nous aider à développer le côté commercial. Le projet Hippik vous séduit ? Vous souhaitez en faire partie ? Contactez nous au plus vite. Il y a tant de belles choses à faire.

N’hésitez pas à nous écrire, envoyer vos photos, crier votre bonheur ou pousser un coup de gueule, en écrivant à redaction@hippik-mag.fr.

La horde royale

Au Royal Meeting d’Ascot, tout le monde veut gagner sous les yeux de la reine.

Hippik # 2

< ZOOM >

OA oui !

Hippik # 2

AK HARBOUR à l’heure Suisse. Favori du derby suisse disputé sur 2400m à Frauenfeld (mais ! il n'y a qu'à Chantilly qu'on court le derby sur 2100m, même en province les derbies restent sur la distance classique !), le poulain français OAK HARBOUR, entraîné par Alain de RoyerDupré, monté par Maxime Guyon, et appartenant au propriétaire suisse Peter Baumgartner, s'est imposé au prix d'une belle fin de course. Le fils de SINNDAR devançait l'Allemand FIRESTORM et l'Anglais MASTER OF FINANCE.

< SOMMAIRE > # 06

C’est déjà demain Qui sera le successeur de Novellist ?

Pourquoi il faut suivre le Grand Prix de St-Cloud

# 08

Entretien exclusif

V. Cheminaud : « Mon rêve? Vivre de mes rentes »

# 12

Anticipation

ZARKAVA (montée par C. Soumillon).

L’automne s’annonce déjà très chaud ! < ET AUSSI >

P.10 : Guy Mislin en liberté P.17 : éric Raffin : « Surtout ne pas péter les plombs » P.18 : l’actu hippique P.19 : la chronique d’Allison P.22 : Histoire Hippik # 2

< C’EST Déjà DEMAIN >

Grand Prix de Saint-Cloud

FLINTSHIRE est

La succession de NOVELLIST est ouverte. FLINTSHIRE (ci-dessus) est favori, mais il a de la concurrence.

Après avoir été longtemps ouvert aux 3 ans, le Grand Prix de Saint-Cloud n'est plus réservé qu'aux chevaux d'âge, contrairement aux « King George » qui ont souvent souri à des chevaux de la génération classique et non des moindres. A l'heure où nous bouclions Hippik, il ne restait qu'une petite poignée de concurrents inscrits pour succéder à l'Allemand NOVELLIST.

'an dernier, le public de Saint-Cloud a découvert un cheval allemand impressionnant, NOVELLIST, fils de l'excellent étalon MONSUN et de NIGHT LAGOON, brillant vainqueur du Grand Prix sur les 2400m de la piste du Val d'Or. Le Grand Prix de SaintCloud, premier groupe 1 sur la distance classique en France pour 4 ans et plus, a souvent servi de tremplin à de très bons chevaux, ayant ensuite couru l'Arc de Triomphe. Le grand SEA BIRD avait ainsi remporté l'Arc en 1965 après avoir enlevé le derby d'Epsom et le Grand Prix de Saint-Cloud, et RHEINGOLD réussissait même le doublé 1972-1973 avant de s'illustrer à Longchamp également. En 2008, c'est le roc anglais YOUMZAIN,

trois fois deuxième de l'Arc, qui s'imposait. L'aisance du succès de NOVELLIST face à à un très bon lot au Val d'Or, le désignait comme un candidat sérieux aux King George VI and Queen Elisabeth Stakes à Ascot, là même où l'année précédente, un autre cheval allemand, la superbe DANEDREAM, gagnante de l'Arc l'année précédente, avait dominé les Anglais. Or, NOVELLIST allait non seulement succéder à sa compatriote au palmarès des « King George » mais il allait en profiter pour battre le record de l'épreuve ! FLINTSHIRE FAVORI Dès lors, le favori de l'Arc de Triomphe 2013 était tout trouvé.

Hippik # 2

t très attendu Hélas ! Le fils de MONSUN, atteint par la fièvre, dut déclarer forfait... Deuxième de CIRRUS DES AIGLES début juin dans la Coronation Cup (2400m) à Epsom, FLINTSHIRE, fils de l'Arc winner RAIL LINK et vainqueur du Grand Prix de Paris l'an dernier, devrait logiquement fournir le favori de ce Grand Prix de SaintCloud. Cité parmi les chevaux en vue dans l'Arc de Triomphe, FLINTSHIRE avait dû se contenter de la 8ème place après avoir bien terminé. Il sera confié à Maxime Guyon qui avait remporté le Grand Prix de Saint-Cloud pour André Fabre il y a deux ans avec le Rothschild MEANDRE. Les principaux adversaires de FLINTSHIRE (le lot s'est encore creusé puisqu'ils n'étaient plus que sept jeudi...), si leur participation est confirmée, seront sans doute l'Alle-

mand EMPOLI, 4ème de la Coronation Cup présenté par l'habile Peter Schiergen, SPIRITjIM, en pleine forme et sur la montante, comme l'indique son récent succès dans le Grand Prix de Chantilly, et les deux juments talentueuses que sont l'Aga Khan NARNIYN, qui vient de s'imposer dans la Coupe à Longchamp, et la 4 ans SILjAN'S SAGA, surprenante lauréate du groupe II Prix Corrida, entraîné par jean-Pierre Gauvin et dont l'entourage envisage une participation à l'Arc de Triomphe ! NOBLE MISSION, compagnon de couleur de FLINTSHIRE, entraîné par Lady Cecil, est le récent vainqueur des Irish Tattersalls Gold Cup, en devançant un certain MAGICIAN... MELEAGROS, 2ème du Prix d'Hédouville, complète ce maigre peloton.

PRIX DE MALLERET : UNE PROIE POUR DOLNIYA ? Disputé sur la même distance, le Prix de Malleret, groupe II pour femelles, pourrait sourire à l'excellente Aga Khan DOLNIYA, sans doute épaulée par un leader, MINTAKA. On devrait également retrouver au départ les Fabre SAVANNE, lauréate du Prix de Royaumont, et HUG AND A KISS, LAVENDER LANE, chuchotée avant le Prix de Diane,

ainsi qu'INDONESIENNE. La gagnante du Prix Marcel Boussac aborde pour la première fois une distance aussi longue. Le test sera donc intéressant pour Christophe Ferland avant d'autres échéances automnales... Guy Mislin

Maxime Guyon s’en prend à France Galop

L’Aga Khan DOLNIYA (C. soumillon)

Vainqueur du Grand Prix de Saint-Cloud en 2012 (sur MEANDRE, ci-dessus), Maxime Guyon sera un des favoris de l’épreuve dimanche. Si le Top jockey estime qu’il y a “plein de bonnes raisons de se rendre sur l’hippodrome de Saint-Cloud dimanche”, notamment parce que, s’il n’y a pas la quantité, il y a “des bons chevaux engagés” et “la lutte pour la victoire serra très serrée”, en revanche, il regrette que France Galop ne fasse pas plus d’efforts pour attirer les spectateurs. “Malheureusement, France Galop ne fait pas grand chose pour attirer de nouveaux spectateurs aux courses, estime celui qui monte pour André Fabre. On privilégie surtout le côté jeux et paris, je trouve cela un peu regrettable”. On ne s’inquiète pas. Même un peu désabusé, Maxime sera sans nul doute l’un des principaux animateurs du Grand Prix de Saint-Cloud et le spectacle sera au rendez-vous.

Hippik # 2

< InterVIew excluSIVe >

Vincent Cheminaud Vincent Cheminaud n’est pas un jockey comme les autres. A 13 ans, il n’était pas encore monté sur un poney et son rêve est de partir à la retraite le plus tôt possible, pour vivre de ses rentes. Fils de Christophe Cheminaud, le deuxième plus jeune vainqueur du Grand Steeple Chase, qui va bientôt être papa, est prêt à sacrifier sa famille. En attendant. Par StéPhane DéSencloS

euxième plus jeune jockey lauréat du "Grand Steeple" (avec StorM oF SaIntlY), derrière thierry Doumen, vainqueur de la course à dix-huit ans avec FIrSt GolD, en 1998, Vincent cheminaud est monté pour la première fois sur un cheval à l’âge de 13 ans, préférant jusque là les jeux vidéo et leur univers souvent impitoyable, mais virtuel. aujourd’hui, c’est avec les pieds bien sur terre qu’il apprécie son incroyable réussite. Fils de christophe cheminaud, très bon jockey d’obstacle, il est en cours pour une immense carrière. Même si elle ne sera pas forcément très longue. explications. Vincent, tu es le jockey d’obstacle qui monte. Celui dont tout le monde

parle… Tu en es conscient ? oui, j’en suis conscient bien sûr… on n’arrête pas de m’en parler. J’en suis conscient mais je ne m’enflamme pas. Je sais que tout peut redescendre très vite. Je suis lucide et je pense que je sus resté le même. Je garde la tête sur les épaules. Comment expliquer cette réussite presque insolente ? c’est par le travail avant tout… J’ai aussi eu la chance de monter tout de suite de très bons chevaux. J’ai un patron qui me fait confiance… Du travail, des bons chevaux, un peu de chance aussi… c’est un peu de tout ça. Pourquoi avoir voulu devenir jockey ? Pour faire comme ton père ? Pourquoi j’ai voulu être jockey ? Je ne peux pas vous le dire car je ne le sais

pas moi-même. Si j’ai baigné dans le milieu depuis tout petit, je ne suis pas monté sur un poney avant l’âge de 13 ans. Il n’y avait pas cette passion qui m’habite aujourd’hui. et puis, à l’âge de 13 ans, sans savoir vraiment pourquoi, j’ai eu un déclic. l’école ne me plaisait pas, je cherchais quelque chose à faire et comme mon père était dans le métier, je me suis tourné vers les chevaux. Un peu pour fuir l’école en fait ? (rire) Peut-être que c’est ça… Une fois sur un cheval, pourquoi choisir l’obstacle et pas le plat ? Mon père étant jockey d’obstacles, ça s’est fait naturellement. Il a voulu que je fasse comme lui. Je suis alors entré à l’aFaSec de Mont-de-Marsan et j’ai effectué mon apprentissage chez emmanuel clayeux. c’est lui et

son premier garçon christophe Moigne qui m’ont appris les bases du métier. en obstacle, j’ai rapidement eu la chance de monter des cracks. cela ne m’a pas donné envie de changer de discipline. Je suis bien où je suis, ça correspond à mon caractère aussi, mes envies… Comme un de tes illustres prédécesseurs, Christophe Pieux, tu es un peu casse-cou… toi aussi tu es attiré par tout ce qui est extrême ? non, pas particulièrement… J’aime bien le moto-cross, mais ça s’arrête là. Je sais que christophe a toujours été attiré par des sports extrêmes, ce n’est pas mon cas… Toi, ton truc, ce sont les jeux vidéo… oui (enthousiaste). Je jouais beaucoup quand j’étais jeune, mais de ce côté là, je suis resté un enfant ! Je

Hippik # 2

« Mon rêve ? Arrêter et vivre de mes rentes » suis toujours fan des mangas et des jeux vidéo ! Il existe des jeux sur les courses ? oui, mais ça ne m’intéresse pas… Je suis plutôt « call of duty » par exemple (ndlr : un jeu de guerre). là, ça fait un mois que je n’ai plus le temps de jouer, mais je reste accroc à ma playstation. Les jeux vidéo, c’est une façon de vivre dans un monde parallèle… Toi, à 20 ans, tu es déjà dans la vraie vie. Ta compagne attend un enfant, tu es au sommet dans ton métier… Faire la différence entre la vie et les jeux vidéo, ce n’est pas très compliqué… c’est une question d’éducation.

Personnellement, je l’ai toujours faite. Tu as l’exemple vécu puisque tu pourrais être sorti d’un jeu vidéo sur les courses… (rire) Sauf qu’on n’est pas dans un jeu vidéo ! Non, c’est la vraie vie et pour toi, tout a été très vite. Ça t’a aidé d’être le fils de Christophe Cheminaud ? au début peut-être un peu, sans doute. cela m’a peut être permis d’avoir ma chance. Mais après, il faut savoir la saisir. Vous savez, si le fils de Brad Pitt veut être acteur, il y aura peut-être quelques portes qui vont s’ouvrir, mais s’il n’est pas à la hau-

« Je ne peux pas vous dire pourquoi je suis devenu jockey, parce que je ne le sais pas moi-même. A 13 ans, je n’étais encore jamais monté suer un cheval »

teur, elles vont vite se refermer. C’est aussi beaucoup de pression ? et ça, on n’en parle pas. Mais vous avez l’obligation d’être bon, de réussir. Sinon, on dit « mais qu’est-ce qu’il fait là celui-là, c’est bien parce que c’est le fils de son père ». etre « le fils de », ça des avantages, mais aussi pas mal d’inconvénients. Quand on a gagné le Grand Steeple Chase de paris à 20 ans, que peuton avoir comme objectif ? Mon objectif, c’est bien sûr de gagner le plus de grandes courses possible et dès que je peux, prendre ma retraite… Il faut dire que le rêve d’un jockey d’obstacle, c’est de gagner le Grand Steeple Chase... ça, c’est fait. Tu as déjà commencé à la préparer cette retraite ?

J’y pense déjà, oui. J’investis dans la pierre. Je viens d’acheter ma maison, que je rénove. Je vais acheter des appartements… le but c’est de vivre de mes rentes. Dès que j’en ai les moyens, je m’arrête. Pour voir te consacrer davantage à ta famille ? aujourd’hui, ma femme est enceinte. Je ne la vois pas grossir… a chaque fois que je la revois, j’ai l’impression qu’elle a pris 3 kilos… Quand ton fils va naître, il va bien falloir que tu trouves du temps pour le voir grandir ? Je sais déjà que je ne le verrais pas grandir. Je ne pourrais pas me libérer plus que maintenant. c’est comme ça, c’est la vie. Propos recueillis par Stéphane Désenclos

avec MonPIlou lors de sa victoire dans le Prix Dawn run à auteuil.

Hippik # 2

< Guy Mislin EN LIBERTé. >

Journaliste professionnel, disciple du regretté André Théron avec lequel il était très lié, Guy Mislin n'a cessé depuis plus de quarante ans, même si sa carrière l'a quelques fois éloigné des hippodromes, de nourrir une immense passion pour les chevaux de course. Cette passion, il vous la fait partager. HIPPIK lui a donné carte blanche

Non Trêve, t’es pas finie ! Battue de justesse pour sa rentrée dans le Ganay par l'incontournable CIRRUS DES AIGLES à l'issue d'un long duel qui restera dans les mémoires, la championne TRêVE, encore tout auréolée de sa superbe victoire dans l'Arc de Triomphe, a subi une nouvelle défaite (3ème) à Ascot. Deux échecs de rang, ça interpelle quand on a ébloui de sa classe le monde des courses à l'automne dernier...

els ces Romains prompts à baisser leur pouce pour signifier la mise à mort d'un valeureux gladiateur, nombreux ont été ceux qui n'ont pas hésité après la modeste 3ème place de TRêVE dans les Prince of Wales Stakes (gr.1, 2000m) à affirmer : « Elle est cuite ». Il faut dire que cette défaite, la deuxième de sa brillante carrière après celle subie à Longchamp face au hongre CIRRUS DES AIGLES, soulevait quelques questions. A Longchamp, en avril dernier, sur les 2100m du Prix Ganay, la fille de MOTIVATOR, effectuait une rentrée face à des rivaux à la forme plus avancée car ayant déjà couru cette année. On saluera au passage la sportivité de l'entourage de la championne et notamment de Christiane Head-Maarek, son entraîneur. Personne n'aurait, en effet, trouvé à redire si son propriétaire avait décidé après l'Arc, où elle demeurait invaincue, de l'envoyer au haras. Tous ont choisi de laisser TRêVE à l'entraînement, avec en filigrane un deuxième Arc de Triomphe comme objectif. Un tel défi sportif est suffisamment rare au galop pour être souligné. Donc, dans le Ganay, face à un CIRRUS déchaîné et meilleur que jamais à 8 ans, TRêVE n'a pas refusé le combat, luttant flanc contre flanc avec son aîné tout au long d'une ligne droite à donner le frisson, pour ne s'incliner que de très peu au passage du poteau. Première défaite. « Je ne suis pas déçue, estimait Criquette Head, après la course. Elle a pris de la force et de la maturité durant l'hiver mais elle n'était pas à 100% face à un CIRRUS déjà en forme ». Première question brûlant les lèvres de bien des observateurs : la jument n'a-t-elle pas pris « trop dur » pour une rentrée ? Dans les jours qui suivirent, TREVE, apparemment en bonne forme, semblait avoir digéré cette course sans concession face à un cric comme le hongre de Corinne Barande-Barbe. Objectif rapidement fixé : les Prince of Wales Stakes le 18 juin à Ascot.

« PAS COMME D'HABITUDE »... Confrontée à un lot de qualité certaine, TRêVE attirait tous les regards des milliers de sportsmen impatients de voir à l'oeuvre celle qui avait enchanté les aficionados dans l'Arc de Triomphe. « Déjà, lorsqu'elle s'est rendue au départ, je sen-

tais qu'il y avait un problème. Elle n'avait pas la même action fluide que d'habitude », notait Christiane Head. De fait, au moment où la course de décanta, TRêVE fit illusion dans la ligne droit d'Ascot sans pouvoir revenir sur la très bonne THE FUGUE, lauréate des Yorkshire Oaks l'an dernier et des Irish Champion Stakes qui s'imposait facilement devant MAGICIAN, lauréat à l'automne de la Breeder's Cup Turf. Sur sa classe, TRêVE se classait 3ème mais c'était la déception dans le camp français et chez son entourage. Deuxième défaite d'affilée en 2014...

« IMBATTABLE SUR 2400m » TRêVE est-elle donc finie ? N'avait-elle pas fait le combat de trop à Longchamp pour sa rentrée ? « Elle n'était pas aussi bien que d'habitude », déplorait à son tour Lanfranco Dettori, son jockey. Restait à trouver le pourquoi de cette contre-performance. Son entraîneur, à l'instar de celui de la lauréate, John Gosden, estimait, avant que la jument soit examinée par un véto à son retour en France, qu'elle préférait désormais TRêVE sur 2400m ». Quant au mentor de THE FUGUE, il déclarait : « Je trouve très courageux de la part de

l'entrourage de TRêVE de venir courir ici sur 2000m, car je pense qu'elle est imbattable sur 2400m ». En fait, il ne s'agit là que d'un début d'explication. Fille de MOTIVATOR, gagnant d'un derby d'Epsom sur 2400m et 5ème de l'Arc de Triomphe, TRêVE est sans doute, en effet, meilleure sur la distance classique comme l'ont prouvé ces succès dans le Vermeille et dans l'Arc. Il n'empêche qu'à Ascot, la jument n'a jamais eu son action habituelle. L'explication est tombée en début de semaine : il s'avère que TRêVE, qui a subi plusieurs examens, souffre d'arthrite au niveau du dos. Du coup, la 3ème place de la championne comporte bien des excuses. On ne la reverra pas cet été où elle va rester au repos mais l'objectif affirmé de son entraîneur, rassuré malgré ce contre-temps, n'a guère évolué : TRêVE visera un deuxième succès d'affilée dans l'Arc de Triomphe ! Cela passera évidemment par une rentrée dans le Vermeille. On respire ! Non, TRêVE, t'es pas finie et on a hâte de te revoir en piste, ne serait-ce que parce que ton entourage le mérite pour sa sportivité !

Hippik # 2

< BILAN MI-SAISON CLASSIquE >

L’automne s’anno L'Arc de Triomphe ne se dispute que dans trois mois mais déjà les grandes écuries fourbissent leurs armes. Pour les chevaux d'âge, le Grand Prix de Saint-Cloud dimanche est l'une des étapes importantes vers Longchamp comme le seront les « King George » fin juillet à Ascot. Quant à la génération classique, un début de hiérarchie commence à se dessiner qui sera sans doute affinée avec le Grand Prix de Paris et l'Irish derby. Bilan à mi-saison pour les 3 ans.

utrefois, il était intéressant de comparer les grands derbies européens et notamment de jauger la qualité du Jockey-Club par rapport au derby d'Epsom. La chose n'est plus possible depuis qu'on a stupidement amputé le classique de Chantilly de 300 mètres... Nous l'avons souvent écrit ces deux dernières années : le Jockey-Club est devenu une course-foutoir où on empile des milers, des chevaux de distance intermédiaire, des chevaux susceptibles de tenir les 2400m et d'autres qui n'ont rien à faire au départ... PRINCE GIBRALTAR PLUTOT QUE THE GREY GATSBY Or, on peut se demander ce que vaut l'édition 2014, 10ème du nom sur 2100m, quand on voit que le ga-

gnant, l'Anglais THE GREY GATSBY, qui n'aurait pu que figurer dans le derby d'Epsom, s'est imposé de 3 longueurs devant l'Aga Khan SHAMKYIR alors que le favori, PRINCE GIBRALTAR, a du changer de ligne cinq fois après être parti lentement comme à son habitude, fournissant une fois encore une ligne droite extraordinaire. « Le meilleur n'a pas gagné », déplorait son copropriétaire et éleveur, Jean-François Gribomont... Pour briller dans l'épreuve de Chantilly, il fallait avoir un bon numéro de corde et courir là où la piste était un billard... Circulez, y'a rien à voir ! N'en déplaise à l'entourage de THE GREY GASTBY (cheval né et élevé en France, ce qui ne va pas nous consoler pour autant...), le poulain, qui venait de sombrer dans les Guinées à 74/1 avant de remporter de bien fai-

PRINCE GIBRALTAR veut sa revanche après sa défaite dans le Jockey-Club

THE GREY GASTBY, vainqueur du Jockey-club.

Hippik # 2

once déjà chaud ! EAGLE TOP, un poulain à suivre depuis se victoire impressionnante à Ascot dans les King Edward Stakes bles Dante Stakes, d'ordinaire préparatoire de référence pour le derby, ne nous a guère convaincu. En outre, issu de deux milers, MASTERCRAFTSMAN et MARIE VISON, « GATSBY » nous étonnerait en brillant sur la distance classique... En revanche, PRINCE GIBRALTAR, s'il ne lit pas le journal avant de se réveiller, peut connaître la gloire dans le prochain Grand Prix de Paris. AUSTRALIA, KINGSTON HILL, EAGLE TOP... On va vite oublier le Jockey-Club pour noter une grosse différence de niveau de qualité entre Chantilly et Epsom. Le derby anglais fut une course autrement sélective à l'issue de laquelle le poulain AuSTRALIA, entraîné par Aidan O'Brien et monté par son fils Joseph, est venu dominer le bon KINGSTON HILL à la manière des forts. « Je n'ai jamais entraîné un tel cheval », jubile le sorcier de Ballydoyle qui a pourtant eu sous sa coupe le père du vainqueur, un certain GALILEO, véritable crack sur la piste comme au haras ! Si AuSTRALIA brille dans les King George VI and queen Elisabeth Stakes le 26 juillet à Ascot, alors il faudra prendre au sérieux sa candidature au succès dans l'Arc, objectif avoué de son entourage... Autre poulain à suivre : EAGLE TOP qui a fait un « truc » à Ascot dans les King Edward Stakes sur 2400m, en s'imposant dans un finish impressionnant après être entré dernier dans la ligne droite, 3 longueurs devant un autre O'Brien très estimé, ADELAIDE ! Le Grand Prix de Paris à Longchamp, devenu le vrai derby français, et le

Hippik # 2

derby irlandais décanteront sans doute un peu plus la hiérarchie chez les 3 ans. TAGHROODA OU AVENIR CERTAIN ? Chez les pouliches, ce qu'a montré AVENIR CERTAIN dans la ligne droite du Prix de Diane nous a rappelé une certaine TREVE ! La fille de LE HAVRE, encore un miler vainqueur du JockeyClub (2009), qui venait de survoler la Poule d'Essai des Pouliches, est donc restée invaincue en remportant le Diane au prix d'une fin de course époustouflante. La pouliche, malgré des origines de vitesse, a prouvé qu'elle tenait remarquablement les

2100m et vu la manière avec laquelle elle s'est imposée on peut supposer qu'elle tiendra la distance classique. En tout cas, le rating de la Poule d'Essai des Pouliches d'où sont issues des championnes authentiques comme DIVINE PROPORTION, GOLDEN LILAC ou ZARKAVA, qui avaient réalisé comme AVENIR CERTAIN le doublé en enlevant le Prix de Diane, s'affirme nettement supérieur d'année en année à l'équivalent chez les poulains, menacé de rétrogradation... quant au Prix de Diane qui a fourni deux lauréates de l'Arc en six ans, ZARKAVA en 2008 et TREVE l'an dernier, son rating reste au plus haut comparé à celui du Jockey-Club...

Il nous faut bien sûr évoquer la récente gagnante des Oaks d'Epsom (2400m), TAGHROODA, impressionnante elle aussi, se détachant irrésistiblement dans la ligne droite pour s'imposer de plus de 3 longueurs devant sa compagne d'écurie TARNASHA. La lauréate, appartenant à Cheikh Hamdan, est entraînée par John Gosden, la seconde, par Dermot K. Weld. Fille de SEA THE STARS, vainqueur de l'Arc en 2009, et d'EZIMA, par SADLER'S WELL, TAGHROODA s'annonce redoutable sur la distance classique... Guy Mislin

< oN Y ÉTaiT >

Quel dimanche à Vincennes ! Comme annoncé, le dimanche 22 juin a été un grand moment de sport, d’émotion et de sensations fortes à Vincennes. C’était vraiment la fête du trot. Dans tous ses états. Par Ludovic vrac

es luttes épiques, des cris de joie, des pleurs, et de la déception! Tous les ingrédients pour une magnifique scène riche en émotion. c’est ainsi que se forge la culture des courses hippiques par la réalisation d’événements sportifs de haut niveau. ce dimanche 22 juin en fut un… un essai pour un coup de maître! Sébastien Guarato avait dit tout le bien qu’il pensait de ses «B» pour les courses monté au début de l’hiver dernier. Nous n’avions pas encore vu BooSTEr WiNNEr et bien on sait maintenant qu’il avait gardé le meilleur pour le Prix d’Essai. ils n’étaient que 12 à vouloir en découdre pour ce

Gr. i. Bird ParKEr récent éclatant vainqueur du Saint Léger des Trotteurs à caen, était installé chaud favori tant sa victoire fut désinvolte, BuFFaLo dE BEYLEv et BaGGio du cHaTELET étant ces deux principaux adversaires au papier. Sur la piste… ce Prix d’Essai s’est résumé à une course poursuite. BooSTEr WiNNEr a pris les choses en main dès le départ. Son partenaire Éric raffin est allé en progression cueillir un nouveau classique à son tableau d’honneur. Bird ParKEr s’est, autant qu’il a pu, accroché aux basques de l’élève de Sébastien Guarato. BiNGo STar a obtenu un méritoire second accessit aux dépens d’un BoY du PLESSiS que l’on voudra revoir sur plus long.

dans cette génération, le niveau de l’élite semble encore bien difficile à évaluer et pour le moment, le gagnant, ce fils de LovE You semble bien intouchable. absent au départ de ce prix rené Ballière, TiMoKo et uNivErS du PaN étaient pourtant présents sur le plateau de Gravelle afin d’honorer leurs récentes performances du printemps en Scandinavie. de ce fait, c’était un duel annoncé, uHLaN du vaL vs uN MEc d’HÉriPrÉ. Grand moment de sport de cette journée, ce mano à mano annoncé a presque tenu ses promesses. uHLaN du vaL a jailli derrière les ailes accompagné du fils d’orLaNdo vici. installé, tête et corde, cédric Mégissier avait tout

BOOSTER WINNER et Éric Raffin s’envolent vers la victoire dans le Prix d’Essai.

Hippik # 2

Comme prévu, le Prix René Ballière a été très disputé. Après un superbe finale entre uHLaN du vaL et uN MEc d’HÉriPrÉ, remporté par le premier, c’est le second qui l’a emporté sur tapis vert.

cÉdric MÉGiSSiEr :

« Une décision sévère»

Grand moment de sport, ce duel annoncé entre UHLAN DU VAL et UN MEC D’HÉRIPRÉ... le loisir de contrôler les velléités de ses adversaires et le peloton passait en 1’09 dans la descente. Franck Nivard restait au chaud dans le dos du leader, tandis qu’Éric raffin abdiquait très rapidement et c’est SÉvÉriNo qui voyageait à deux. En attaquant la montée, le fils d’iSLÉro dE BELLouET, était toujours très facile et contrôlait aisément la course. À l’intersection des pistes, le rythme s’accélérait sèchement et on pouvait déjà remarquer des mouvements de la tête du leader. dans le tournant, cédric Mégissier avait déjà pris la mesure des difficultés d’allures de son partenaire et il tentait de l’emmener gentiment avec la pointe du nez à droite. uN MEc d’HÉriPrÉ sortait de la boîte pour attaquer dans la ligne droite. uHLaN du vaL penchait légèrement vers la droite mais repartait sous la menace pour aller cueillir enfin son premier succès dans un Groupe i. Pourtant, comme lors du récent Prix chambon P, la sirène retentissait signifiant l’ouverture d’une enquête des commissaires sur les allures du gagnant. cette fois-ci le dénouement se-

Hippik # 2

rait défavorable à la famille Mégissier et uN MEc d’HÉriPrÉ remportait sur tapis vert ce rené Ballière. dans la ligne droite, on observait les dodelinements répétés du cheval qui tentait de se soulager sous l’effort. cédric Mégissier, homme très professionnel, saura trouver les réglages ou faire les soins nécessaires pour supprimer la gêne de son champion, car à la vue de cette démonstration, il sera une des têtes d’affiche des classiques hivernaux. Liste complète pour ce prix du président de la république avec une Nathalie Henry qui devait souhaiter une autre issue que l’édition 2013. cette fois-ci, c’est sous les couleurs de Jean Pierre dubois qu’elle se présentait comme la favorite de l’épreuve. Pour autant contrairement à une viSioN iNTENSE qui survolait la génération, À NouS dEuX ne semblait pas avoir la même marge de manœuvre. Les opposants étaient nombreux et talentueux. Le départ serait donc primordial. Scène 1 - aNNa MiX et airPorT s’élancent au galop et concèdent de

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cédric Mégissier accusait le coup après la disqualification d’uHLaN du vaL pour un problème d’allure dans la dernière ligne droite. « Pendant la course, je sens que le cheval est moins souple dans la dernière ligne droite, mais je ne pense pas qu’il ait fait des foulée irrégulière, explique le driver. Je trouve quand même cette décision sévère. Surtout quand on voit les chevaux qu’ils ont laissé affichés tout au long de la journée… Maintenant, c’est la décision des commissaires, c’est comme ça ». Même s’il a conscience que « le préjudice est important, car c’est le résultat qui compte », cédric veut maintenant oublier et penser à l’avenir. « on peut effectivement se féliciter de la performance du cheval, même si le résultat n’est pas au bout. on sait que c’est un cheval qui peut gagner des grandes courses. Mais la déception est quand même là. il faut tourner la page. Nous croyons en ce cheval ». Quelques jours après la réunion, la déception est à peine tombée pour cédric qui compte sur le potentiel d’uHLaN du vaL pour oublier définitivement ce maudit Ballière...

< oN Y ÉTaiT > l’accessit d’honneur devant aL caPoNE JET très tenace. Épilogue – Éric raffin met fin à une série de trois victoires consécutives de Franck Nivard. ce prix du Président de la république n’a pas failli à sa réputation de course par élimination. Peut-être la course la plus attendue de la réunion! La revanche du critérium pour BriLLaNTiSSiME ou l’emprise de BiLLiE dE MoNTForT sur cette génération. Nous avons assisté à l’avènement d’un Boccador dE SiMM. cette victoire est d’autant plus sympathique qu’elle offre à Stéphane Levoy accidenté gravement l’année passée de remporter un premier classique en temps qu’éleveur avec une mère de la maison viel. c’est aussi la réalisation des promesses d’un jeune étalon de talent, riEuSSEc, et puis, la main d’un Pierre vercruysse qui gagne ce prix albert viel tout en toucher. Enfin, dans cette journée riche en émotions, il faudra se souvenir de la victoire d’aTHoS dES ELFES. Le fils de la toute bonne LadZio du BourG a démontré une dureté à l’effort pour résister au retour de duKE oF GrEENWood. nombreuse longueurs, bientôt imités par la favorite qui elle subira les foudres des commissaires. Puis c’est au tour d’aLoa dE La MorTriE d’être aussi distancée. Scène 2 – a Priori prend résolument les commandes de l’épreuve et impose son rythme. il passe au 1 500m en 1’14’’9 suivi par la débutante aXELLE darK, alors qu’aLPHa SaLTor tente de venir aux côtés de l’animateur. Ça barde maintenant en tête, on passe au poteau des 1000m en 1’13’’8, avec Éric raffin qui maintient sa jument ten-

due à portée des premiers. Scène 3 – aTLESSiMa porte son attaque dans le tournant final tandis qu’aSaNa TraMBLadaiSE, tenue au chaud, vient comme pour prendre une place. airPorT et aNNa MiX refont un terrain considérable et pointe derrière aXELLE darK qui n’en pleut plus… Scène 4 – Éric raffin file vers une nouvelle victoire dans un classique, aLPHa SaLTor et a Priori craquent sous l’effort et sont distancés. aNNa MiX revenue du diable vauvert s’empare de

Très attendu, le Prix Albert Viel a vu l’avènement de Boccador dE SiMM, drivé par Pierre vercruysse (ici au second plan prenant le dessus sur BriLLaNTiSSiME et Joseph verbeeck). a l’arrivée, cela a donné un grand moment d’émotion quand Philippe Hallaire (entraîneur) a enlacé Pierre vercuysse. Les deux hommes, qui se sont soutenus dans les moments les plus difficile de leurs vies, pouvaient partager du bonheur,

Hippik # 2

Éric raffin :

« Ne pas péter les plombs»

ainqueur du Prix d’Essai avec BooSTEr WiNNEr et du Prix du Président de la république avec aTLESSiMa, Éric raffin (photos) a été le héros de la réunion de vincennes. Touché par la grâce, il continue sur sa lancée, qui le voit aller de succès en succès. conscient de la période exceptionnelle qu’il traverse, il porter un regard lucide sur ses victoires et veut surtout garder les pieds sur terre.

Eric, vous respirez le Bonheur… c’est vrai que je suis sur un nuage. J’ai la chance de monter les meilleurs dans toutes les catégories. avec BooSTEr WiNNEr, on a découvert un très bon... Quand à aTLESSiMa, c’est la meilleure des 4 ans sous la selle. D’accord, mais ce n’est pas dû au hasard… c’est sûr que c’est aussi le fruit du travail… rien n’arrive par hasard. Mais je le répète, j’estime avoir beaucoup de chance en ce moment. Tout

me réussit. on me fait confiance. Je suis premier jockey chez Sebastien Guataro, premier jockey chez JeanPierre dubois aussi. on me confie les meilleurs chevaux. Faut-il encore assumer et assurer, ce que vous faites à la perfection… Le plus important est de rester lucide et de bien garder la tête sur les épaules. a moi de ne pas péter les plombs et de continuer comme ça. ce que je vis en ce moment, c’est quelque chose d’exceptionnel ! Votre prochaine victoire ? Oh, pardon, prochaine course ? (Sourire) Je serais à Enghein samedi avec raPidE LEBEL dans le prix Washington (voir ci-dessous). On peut encore vous souhaiter quelque chose ? vous savez, rien ne peut m’arriver de mieux aujourd’hui. Le grand rendezvous, c’était dimanche dernier à vincennes. Parfois, j’ai même du mal à y croire… S.D.

RAPIDE LEBEL comme en 2012 ? Groupe ii sur le mile disputé sur l'anneau d'Enghien, le Prix de Washington va réunir un plateau de qualité samedi avec notamment la présence de raPid LEBEL, opposé à quelques candidats sérieux à l'image d'uNivErS du PaN, récent lauréat du Finlandia ajo à Helsinki, roi du LuPiN, PaScia'LEST vainqueur du Prix de l'atlantique ou encore NaPoLEoN Bar retrouvé dans le Prix de New York. raPidE LEBEL avait remporté ce Prix de Washington en 2012 trottant sur le pied de 1'9''4, record de la piste d'Enghien !

Hippik # 2

< L’ACTU HIPPIQUE > Royal Meeting d’Ascot

Les «KING GEORGE» en point de mire Le meeting royal d'Ascot s'est achevé samedi dernier par le succès particulièrement impressionnant du 4 ans TELESCOPE dans les Hardwicke Stakes, groupe II sur 2400m pour chevaux d'âge. Le fils de GALILEO vise désormais les King George VI and Queen Elisabeth Stakes le 26 juillet prochain sur cette même piste. Entraîné par Michaël Stoute, TELESCOPE avait déçu l'an dernier dans le derby d'Epsom mais a beaucoup évolué physiquement cet hiver et prs de la maturité. En outre le cheval a de nouveau prouvé qu'il était nettement plus à l'aise sur un bon terrain. Monté patiemment à l'arrière garde par Ryan Moore, qui s'était distingué la veille avec RIZEENA dans les Coronation Stakes, TELESCOPE a fourni une accélération dévastatrice dans la ligne droite pour assommer littéralement ses adversaires, s'imposant de 7 longueurs devant HILLSTAR ! L'impression causée par le fils de GALILEO (encore un!) fut telle que beaucoup estiment qu'il est tout à fait capable d'imiter un certain HARBINGER, appartenant au même syndicat de propriétaires (Highclere Throughbred Racing) et entraîné aussi par M.R.Stoute, qui avait dominé les « Hardwicke » 2010 avant de l'emporter de... onze longueurs dans les King George, même piste, même distance, sous la monte du Français Oli-

vier Peslier ! Donné dès lors comme l'un des favoris de l'Arc de Triomphe, HARBINGER allait malheureusement se fracturer un canon en préparant les International Stakes et ne courut plus. « S'il reste dans la même forme et si le terrain est bon, je ne vois pas pourquoi TELESCOPE ne reviendra pas ici dans un mois ! », affirmait Michaël Stoute dans les coulisses d'Ascot. EAGLE TOP : RETENEZ AUSSI CE NOM... Autre formidable impression laissée lors de cette fin de meeting royal, celle du poulain EAGLE TOP vendredi dernier dans les King Edward Stakes, groupe II également disputé sur 2400m. Le pensionnaire de John Gosden, auteur d'un très bon meeting, fut cantonné en queue de peloton par l'excellent jockey William Buick jusqu'à l'entrée de la ligne droite. Lorsque son partenaire l'a lancé, le fils du rapide PIVOTAL a fondu irrésistiblement sur ses adversaires et rallié le poteau en vainqueur avec 3 longueurs ¼ sur le grand favori ADELAIDE, entraîné par Aidan O'Brien, auteur lui aussi d'une belle fin de course ! L'animateur SCOTLAND se classait 3ème devant SNOW SKY et BUNKER, quelque peu décevant. Equivalent du Prix de Lys disputé à Chantilly, ces King Ed-

ward Stakes ont peut-être révélé un poulain capable de surprendre encore... LEADING LIGHT IRRESPECTUEUX La Gold Cup d'Ascot, groupe 1 sur 4000m, épreuve majeure du meeting, a souvent réussi ces dernières années à Aidan O'Brien. Quatre fois vainqueur d'affilée, YEATS a permis au sorcier de Ballydoyle d'entrer dans la légende. Cette année, il présentait LEADING LIGHT, vainqueur notamment du St Léger de Doncaster la saison dernière avant de terminer 12ème de l'Arc. Gagner la Gold Cup n'était pas couru d'avance pour un 4 ans. Au bout de 4000m de course, les sportsmen ont assisté à une formidable empoignade dans la ligne droite entre LEADING LIGHT et la tenante du titre, la jument royale ESTIMATE. Et c'est le cadet qui l'a emporté, sans le moindre respect pour la casaque de son adversaire ! LESSTALK IN PARIS SE RACHETE Les Coronation Stakes constituent l'un des miles les plus prisés pour les pouliches de 3 ans. L'occasion aussi pour les battues des Guinées et de la Poule d'Essai de redorer leur blason. C'était le cas notamment de la bonne RIZEENA décevante lors de sa dernière sortie et qui allait mettre les pendules

à l'heure, et c'était aussi le cas de la française LESSTALK IN PARIS, lauréate du Prix de la Grotte mais qui avait été méconnaissable dans la Poule. Si RIZEENA, pensionnaire du célèbre entraîneur Clive Brittain, âgé aujourd'hui de 80 ans, a nettement dominé ses rivales sous la poigne de Ryan Moore, LESSTALK a remarquablement fini pour prendre la 2ème place, rassurant ainsi totalement son jockey, Christophe Soumillon et surtout son entraîneur, Jean-Claude Rouget. A noter qu'à la sortie des stalles l'Américaine ROSALIND, 4ème des Kentucky Oaks, a éjecté son jockey, Kieren Fallon. Dans les Ribblesdale Stakes, groupe II sur 2400m pour pouliches, enlevé par BRACELET (O'Brien père et fils), la Française VAZIRA n'a pu mieux faire que 4ème perdant tout son influx dans les stalles. On signalera également le remarquable doublé de l'entraîneur E.Lynam sur les groupes 1 de vitesse, avec SOLE POWER vainqueur des King Stand Stakes sur 1000m et SLADE POWER dans les Diamond Jubilee Stakes, sur 1200m. Enfin, on pourrait bien voir au départ du Prix Morny en août à Deauville le 2 ans anglais BAITHA ALGA, entraîné par Richard Hannon, impressionnant vainqueur des Norfolk Stakes (groupe II, 1000m) avec Lanfranco Dettori. Guy Mislin

Hippik # 2

Al Shaqab Racing se console avec ses 2 ans L'écurie qatari Al Shaqab Racing, dont le président est le cheikh Al Thani, propriétaire de TREVE, fait flèche de tout bois en ce moment avec ses 2 ans ! Après avoir remporté les Norfolk Stakes (1000m LD) à Ascot, avec l'impressionnant BAITHA ALGA, et les Coventry Stakes (1200m LD) avec THE WOW SIGNAL, deux poulains montés par Lanfranco Dettori, elle s'est encore distinguée à Chantilly lundi dernier avec la prometteuse AL NAMAAH, fille de GALILEO, victorieuse pour ses débuts du Prix du Pontpoint, une B sur 1400m, 2 longueurs devant KENOUSKA. A noter qu'AL NAMAAH avait établi le record des ventes de yearlings l'an dernier. Son entourage envisage de la présenter dans le Prix Marcel-Boussac (Critérium des Pouliches) le jour de l'Arc.

Aidan O’Brien : main basse sur l’Irish derby ? Aidan O'Brien n'a pas son pareil pour brouiller les cartes avant une grande échéance. Ainsi, il a prévu une pléthore de partants issus de ses boxes dans l'Irish Derby qui se dispute ce samedi au Curragh, parmi lesquels il a laissé engagé un certain... AUSTRALIA ! La présence du fils de GALILEO au départ n'est pas encore assurée, l'homme de Ballydoyle ayant également en vue

les King George VI and Queen Elisabeth Stakes pour celui qui a dominé le derby d'Epsom. Si AUSTRALIA ne court pas, KINGSTON HILL, son second à Epsom pourrait en profiter. Il faudra aussi surveiller WAR COMMAND, autre cartouche O'Brien, récent 4ème du champion miler KINGMAN à Ascot...

La Moskowa pour Kicky Blue Listed réservée aux stayers, le Prix La Moskowa (3000m) est revenu à la jument de 4 ans KICKY BLUE, bien qu'enfermée un instant dans la ligne droite de Chantilly, devant son congénère EDERAN et la 6 ans USHUAIA QUARTZ. LES BEAUFS qui a longtemps mené n'a pu terminer.

Grand Prix de Compiègne

BALTIC BARONESS sur une pointe

Nouveau succès pour le tandem André FabreMaxime Guyon, ce dernier étant déjà à l'honneur dasns cette course l'an dernier : mercredi BALTIC BARONESS, qui restait sur une 6ème place dans le Ganay et une 5ème dans le Corrida, leur a offert le Grand Prix de Compiègne (2000m), 5ème étape du Défi du Galop. La fille de SHAMARDAL a cloué sur place ses adversaires sur une pointe, devançant FRANKYFORFINGERS et AMIRANT. Une demi-heure plus tard, le Prix Ridgway, listed sur 2000m, de nouveau déloca-

lisée (!) et qui n'avait réuni que cinq partants, est revenu au pensionnaire de Tony Castanheira, AVE NTADOR, monté par Christophe Soumillon, devant BEDALE et BALMAT.

AVENIR CERTAIN devrait bien être à l’Arc La semaine dernière, Jean-Claude Rouget laissait planer le doute sur la participation d’AVENIR CERTAIN au Prix de l’Arc. Mais contrairement à son entraîneur, Gérard Augustin Normand, qui possède 50% de la pouliche, a avancé, dans l’émission « On refait les courses », sur RTL, qu’elle serait probablement au départ de la plus grande épreuve internationale de plat, début octobre à Longchamp.

Rendons à MAGICIAN... En évoquant la deuxième place de MAGICIAN dans les Prince of Wales' Stakes, dans notre dernier numéro, nous rappelions que le fils de GALILEO avait remporté en novembre dernier la Breerder's Cup Classic à Santa Anita. Or, il s'agissait de la Breeder's Cup Turf, disputée sur 2400m gazon. Ce jour-là MAGICIAN devançait d'ailleurs THE FUGUE qui a donc pris sa revanche à Ascot la semaine dernière...

David Cottin : pourquoi il a pris une licence amateur en trot C’est de plus en plus fréquent, David Cottin aime faire des courses de trot. Le jockey d’obstacles, ami de longue date avec Louis Baudron, a du reste une licence amateur dans la discipline. Il nous explique pourquoi il aime ça. David, on vous voit régulièrement en trot, ce qui n’est pas très courant chez les jockeys… Pour pouvoir le faire, il faut du temps et de la passion… J’ai la chance d’avoir des amis, comme Louis Baudron, chez qui je monte. Je suis un passion et j’ai envie de tout essayer… Comme je peux le faire avec des amis, j’ai donc decidé de prendre une licence de trot en amateur. Quelle est la plus grosse difficulté en passant du gallop au trot ? Il n’y a pas de grosses difficultés, ça se ressemble… Les positions sont un peu différentes, ce qui fait que ce ne sont pa les mêmes muscles des jambes qui travaillent. Je ne saurais pas vous expliquer en dexactement, mais cela cela crée de nouvelles courbatures. D’ailleurs, Louis Baudron , lui, a fait le chemin inverse et le disait qu’après une course de gallop, il ne sentait plus ses jambs. Ce qui explique qu’aucun jockey de trot ne fait dy galop ? Non, je ne pense pas… C’est surtout une question d’opportunité et de temps. C’est valuable pour tout le monde. Je le répète, pour passer de l’une à l’autre des disicplines, il faut du temps et de bonnes opportunités. Jérémy Kinot

Hippik # 2

< LA CHRONIQUE D’ALLISON > « KINGMAN, artificier de folie, auteur d'une représentation haute en couleurs, soulevant les cœurs, jusqu'à ébullition »

KINGMAN est un roi

Allison parle des courses avec amour, tendresse et passion. Vous pouvez aussi retrouver toutes ses chroniques à l’adresse suivante : andtheyreoff.overblog.com

n meeting de Royal Ascot, ça ne peut vous être indifférent.Vous pouvez y aimer la mode, y adorer l'ambiance, le champagne... Il vous est impossible de passer outre. La reine vous arrache l'argent par la couleur feutrée de son chapeau du jour, et son sourire ravive l'éclat d'un pays consacré depuis toujours à la festivité du Pur-sang. Si les accoutrements virils, les hauts-de-forme, les robes colorées, parfois décolletées, et les couvre-chefs fleuris vous laissent sans sentiments, il vous suffit de détourner la tête vers l'étendue verte, où le Pur-sang déterminé vous arrachera à vos ressentiments, et par ses foulées folles, vous plongera dans le rêve ambiant. Rendez-vous des hommes et des femmes, il est d'autant plus celui du Pur-sang. Sublimé sous la coupe de l'été, le cheval de haut niveau se révèle, confirme, ou saisit la place qui est sienne, jusqu'aux prochains combats. On y expose ses espoirs juvéniles, et ses rêves de suprématie. Pour le prestige. Pour l'argent. Et surtout pour nos yeux. De ce meeting de Royal Ascot, je ne retiens que la passion. Et une folle impression. Celle de KINGMAN, artificier de folie, auteur d'une représentation haute en couleurs, soulevant les cœurs, jusqu'à ébullition. Le poulain bai concourait dans les St James's Palace Stakes, dans le sillage indélébile de son compagnon de couleurs FRANKEL, l'indescriptible soubresaut de la race. La comparaison entre ces deux chevaux est hasardeuse, mais naturelle. Je me rappelle les pouliches de l'Aga Khan, dans les dures années de l'ère post-ZARKAVA. Il suffisait de porter la casaque, et d'avoir un bout-vite, pour se voir désigné pour le couronnement. Et puis, les unes après les autres, bien que de valeur, elles s'effacèrent, se retirant de l'ombre oppressante

de la prodige pour se frayer leur propre chemin. Et la folie, doucement, nous abandonna. Mais voilà, l'histoire se répète. Avec seulement une année de répit, la casaque Abdullah se remet en selle, pour le meilleur. KINGMAN ne sera jamais FRANKEL. Mais KINGMAN est un roi. Fils du sprinter Invincible SPIRIT et de la lauréate des Oaks françaises ZENDA, elle-même issue de ZAMINDAR, le mile coule dans ses veines, la vitesse aussi. Il avait remporté les 2000 Guinées d'Irlande haut les mains, sur un sol douteux, se faisant pardonner sa seconde place dans l'équivalent de Newmarket, derrière l'ivrogne lucide NIGHT OF THUNDER ( DUBAWI - FOREST STORM ), qui semblait sur le coup un degré au-dessus. KINGMAN devançait tout de même le protégé d'Aidan O'Brien AUSTRALIA ( GALILEO - OUIJA BOARD ), mais sur une distance que l'on sait dorénavant inapte à ses aptitudes premières. Le 17 juin dernier, KINGMAN s'imposait donc dans les St James's Palace Stakes. Il y devançait son bourreau NIGHT OF THUNDER, ainsi que le lauréat des Dewhurst Stakes 2013, WAR COMMAND. Une impression folle. Le poulain bai aspirait le fils de DUBAWI, et à une vitesse inconnue, le doublait pour se rabattre à la corde, son cavalier James Doyle pendu aux rênes, sans voix, et sans rôle. Le cheval venait de se révéler. Il m'en tordait les boyaux. John Gosden, entraîneur de talent, ne s'arrêta pas en si bon chemin. Il décrocha, avec THE FUGUE, une aussi formidable performance dans les Prince Of Wales Stakes, puis les Les King Edward VII, groupe 2, avec le super EAGLE TOP. Il avait été le mentor de ZENDA, mère de KINGMAN, qui lui avait apporté un accessit d'honneur dans les Coronation Stakes du même meeting.

Hippik # 2

< RendeZ-VoUs >

Royal Meeting dâ&#x20AC;&#x2122;Ascot - La passion pour les courses en Angleterre

Hippi # 3

en ligne jeudi 3 juillet

Un AUtRe RegARd sUR Les coURses

Par Guy Misln

< HISTOIRE >

Il y a 40 ans, BELLINO II ,

Comment ne pas évoquer le crack BELLINO II lorsque se dispute sur le Plateau de Gravelle l'important Prix René Ballière ? Le 20 juin 1974, alors qu'il venait de passer sous la férule de JeanRené Gougeon, le fils de BOUM III remportait sa première grande course au sulky, lui le super champion au trot monté, et allait devenir une légende !

lors que la plupart des champions de Vincennes naissent en Normandie ou en Mayenne, BELLINO II, lui, est né au pays de son propriétaire, Maurice Macheret, en Haute Savoie à Vétraz-Monthoux exactement en 1967 ! Né des œuvres de BOUM III et de PAOLA III, le bébé savoyard paré de sa casaque rouge écharpe blanche et coiffé de son célèbre bonnet rouge, n'allait pas tarder à s'imposer comme un futur crack du trotting français en remportant dès l'âge de 3 ans le Prix de Vincennes, son premier groupe 1 au monté. Il était alors entraîné par Jacky Ensch. La suite allait être éblouissante pour ce trotteur à la puissance phénoménale. Véritable rouleau compresseur, le « tank » BELLINO II allait remporter successivement les Prix du Président de la République, des Centaures, des Elites, de Normandie, de l'Ile de France pat deux fois, et trois Prix de Cornulier en 1973, 1975 et 1976. De 1971 à 1974, le cheval avait été placé chez Léopold Verroken et monté en course d'abord par René Fabre puis par MichelMarcel Gougeon. Quand Maurice Macheret décida de confier son champion à Jean-René Gougeon, il avait sa petite idée... Quelle que soit le lieu de villégiature de BELLINO II, un homme ne l'a jamais quitté d'une semelle : son fidèle lad René Sala. Celui-ci s'est occupé du crack jusqu'à ses dix ans. Il le soignait, le nourrissait, le sortait deux fois par jour et comme le cheval avait du caractère, René lui avait trouvé un compagnon, un petit chien blanc, un loulou de Pomé-

ranie appelé Tim, qui dormait dans son box et l'accompagnait au champ de courses. C'est dans cet environnement affectif que BELLINO II allait connaître sa première heure de gloire au trot attelé. Le 20 juin 1974, le fils de BOUM III s'aligna au départ du Prix René Ballière,sa première grande course à l'attelé, avec Jean-René Gougeon au sulky. Dans cette course, les deux chevaux les plus en vue étaient l'italo-américain TIMOTHY T, vainqueur de l'Hambletonian aux USA, et le très élégant BUFFET II, leader de sa génération, tenant du titre et lauréat en 1972 et 1973 en dominant à chaque fois la grande UNE DE MAI. Vincennes se souviendra longtemps de la démonstration de BELLINO II dans ce Prix René Ballière, qui usa ses adversaires au train avant de s'imposer dans le chrono de 1'16''9 devant TIMOTHY T, CASDAR et BUFFET II. La génération des « B » devait de se trouver un nouveau chef ! Trois Prix René Ballière et surtout trois Prix d'Amérique (1975, 1976, 1977) allaient consacrer BELLINO II comme une légende du trot. Le crack allait même réussir la même année (1976) à remporter les cinq internationaux de l'hiver à savoir Prix de Cornulier, Prix d'Amérique, Prix de France, Prix de Paris et Critérium de vitesse de la Côte d'Azur ! Il ne put malheureusement jamais remporter le championnat du monde aux USA, l'International Trot, se classant trois années de suite deuxième ! Après 51 victoires en 55 courses, BELLINO II se retira u haras en Normandie où il mourut en 1981 avant de reposer sur ses terres en Haute-Savoie...

Hippik # 2