HippiK numérique numéro 40

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Hippi

# 40 - 27/03/2015

le monde des courses comme vous ne l’avez jamais vu

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encore de Photos

> interview exclusive

alexis Badel : « j’ai trouvé mon identité »

> au fil des courses les courses, les enjeux, les plus belles photos... franche alliance (Jonathan Plouganou )

auteuil - MeYdan - saint-cloud - liBre cours - chronique...


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Hippi

Edité par Panoramic Communication Images Investissements Gérant : Guy Bidorini Adresse : 34, rue Kléber 92300 Levallois Perret Tel : 0177635594 contact@hippik-mag.fr Directeur de la publication : Eddy Eyrignoux e.eyrignoux@hippikmag.fr redaction@hippik-mag.fr Réalisation : Stéphane Désenclos Ont participé à ce numéro : Guy Mislin, Allison Nicolleau, Jérémy Kinot Relecture : Guy et Marc Bidorini, Allison Nicolleau Photos : Panoramic, Federico Pestellini, Michael Baucher, sauf mention spéciale Magazine exclusivment disponible en version numérique Toute reproduction ou utilisation des textes et photos sans autorisation sont interdites.

TOUR DE PISTE par

Eddy Eyrignoux

FIèRS DE NOS 40 SEMAINES

Q

u'avons nous appris du monde des courses en quarante semaines ? Plein de choses. Notamment que, si les chevaux font une grosse part du travail, les jockeys sont de vrais sportifs de haut niveau. On le pensait déjà, on les applaudissait déjà pour leurs exploits à dos de pur-sang, aujourd'hui on les admire. Et on se dit surtout qu'ils n'ont pas la reconnaissance qu'ils méritent. Le monde des courses est trop souvent encore réduit aux paris et aux sommes importantes en jeu. A tous les points de vue. Au point qu'en France, on peut lancer une course avec 4 partants, en programmer certaines devant des gradins vides ( on parie du café ou chez soi, devant sa télé...). Comble du comble (de l’insupportable !), il n'est pas rare (fréquent même) de lire des résumés de courses dans la presse spécialisée, sans même que le nom du jockey ne soit cité... Imaginez une course de Formule 1 où on dirait que « la numéro 3 a gagné devant la numéro 6, la nu-

méro 8 terminant sur le podium »… Aujourd'hui beaucoup d'acteurs du monde des courses s'interrogent. Depuis longtemps, Gérard Augustin-Normand, qui voue un grand respect aux jockeys, puis Guillaume Macaire, auteur lui d'un véritable coup de gueule, ou encore dernièrement Steve Burggraf, dynamique chef d'entreprise nouveau propriétaire de pur-sang (pour ne citer qu’eux), réclament l'évolution de ce milieu si passionnant, mais qui doit se mettre en phase avec son temps. En quarante numéros, nous avons plongé encore un peu plus dans le monde des courses. Notre humble rôle est de témoigner, donner la parole, mettre en avant. Avec ce magazine sur le web, qui mérite d’avoir encore plus de moyens, nous avons le sentiment d’être bien dans notre époque. N’hésitez pas à nous écrire, envoyer vos photos, crier votre bonheur ou pousser un coup de gueule, en écrivant à redaction@hippik-mag.fr

Contrairement à certains préjugés (ou certaines habitudes...), les jockeys doivent aussi être mis en première ligne. N’est-ce pas Jean Bernard Eyquem et Julien Auge ?

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< ZOOM > Photo ou tableau ? Cette photo du Prix Colonel Hebrard à Fontaine, sur laquelle on distingue en tête de pel

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< sOMMaIRE > # 06

oton Almond mAgiC (Jean Philippe Boisgontier) semble venir d’ailleurs. Une sorte de retour aux origines...

INTERVIEW

Alexis Badel : «j’ai dû trouver mon identité»

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EN dIREcT d’auTEuIL

En attendant le mois d’avril...

# 20 au fIL dEs cOuRsEs...

les plus belles photos des courses < ET aussI >

P.16 : le festival de Meydan P.18 : Libre cours... P.32 : la chronique d’allison Hippik # 40

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< INTERVIEW EXCLUSIVE >

AlExiS BAdEl

«J’ai trouvé mon identité »

Rencontre avec Alexis Badel. Jockey précoce, souvent qualifié de «petit génie» à ses débuts, le fils d’Alain Badel a aujourd’hui 25 ans, des ambitions intactes et la tête bien sur les épaules.

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atalogué « fils de… » et « petit génie des courses » dès son plus jeune âge, Alexis Badel (fils d’Alain Badel et Myriam Bollack-Badel) n’a pas toujours vu la vie en rose. Aujourd’hui âgé de 25 ans, celui qui est passé pro à l’âge de 17 ans et demi, est bien dans ses bottes. Parti pour vivre une belle année, le jeune jockey n’a pas de rêves mais une seule ambition : continuer de progresser pour pouvoir monter de bons chevaux. Et tout porte à croire que cela ne devrait pas tarder. Quand on a pour père Alain Badel (ancien crack jockey) et pour mère Myriam BollackBadel (entraîneur), je suppose que l’on n’a pas d’autre choix que de devenir jockey… J’ai grandi dans une écurie. Pour moi, les chevaux faisaient partie des meubles. Mais quand j’étais petit, je n’étais pas très concerné par les chevaux, pourtant cela s’est fait naturellement… Je n’ai pas d’explication précise, mais très vite, j’ai su que je deviendrai jockey. Un peu comme si c’était programmé, il y avait quelque chose d’inné chez moi. Très vite, quand j’ai commencé à monter à cheval, on s’est aperçu que j’étais à l’aise. Vous avez commencé à monter à quel âge ? J’ai monté régulièrement et sérieusement à partir de huit ans. Pas tout de suite sur des chevaux de course ? Non, j’ai commencé par apprendre les bases, dans la filière classique, dans un centre équestre. Quand vous savez monter un cheval de CSO, vous savez monter un cheval de course, le tout c’est de faire ce que j’ai fait, pratiquer les deux disciplines, régulièrement 06

et m’adapter aux deux styles d’équitation. J’ai encore monté en CSO alors que j’étais jockey. Vous avez fait votre apprentissage à l’école de l’AFASEC et très vite vous avez été considéré comme un petit génie… J’étais précoce et j’ai perdu ma décharge très vite, j’étais professionnel à dix-sept ans et demi. Au départ, on devait vous rappeler régulièrement que vous étiez le fils de… Ça revenait souvent, oui, mais j’ai toujours pensé que quelles que soient les choses qui m’arrivaient, je les devais à moi-même et à personne d’autre. D’ailleurs, mes parents m’avaient dit, quand je suis entré au Moulinà-Vent : « Tu oublies de qui tu es le fils, tu es comme tous les autres. » J’ai toujours appliqué ce principe et puis, quand on est en course, ou dans la stalle de départ, on est tout seul. Un peu plus tard, vous avez dû vous sentir encore un peu plus seul… Le plus difficile a été de repartir après avoir perdu ma décharge. J’ai toujours monté pour beaucoup d’entraîneurs différents. Je n’étais pas le jockey d’un entraîneur*. Et pour différentes raisons, j’ai perdu mes clients (ndlr : Jean-Pierre Pelat, Nicole Rossio, Patrick Tual … ont arrêté). Ça a été assez difficile, mais j’en suis sorti plus fort. Avant d’avoir droit à de bons chevaux, beaucoup de mes premières victoires l’ont été à 20 contre 1... Vous avez douté ? Ça m’est arrivé parfois, mais dans le bon sens du terme. Dans ces moments-là, il n’y a que le travail qui peut permettre de s’en sortir. Vous vous êtes rapproché de vos parents, Hippik # 40


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< INTERVIEW EXCLUSIVE >

« J’ai mis un peu de temps à trouver mon identité. Cela s’est fait petit à petit. Parce que j’ai mis ma personnalité dans ma façon de monter, je suis devenu Alexis Badel et plus le fils d’Alain Badel et de Myriam Bollack-Badel » pour profiter de leurs conseils ? Pas spécialement. Je le répète, je pense qu’on doit assumer ce qui arrive. Et comme j’ai un caractère plutôt positif… Quand on est le fils de… cela ne doit pas être évident de trouver son identité… J’ai mis un peu de temps à la trouver. Cela s’est fait petit à petit. Parce que j’ai mis ma personnalité dans ma façon de monter, je suis devenu Alexis Badel et plus le fils d’Alain Badel et de Myriam Bollack-Badel. il y a eu un déclic justement dans cette quête ? Non, pas de déclic particulier. J’ai toujours pensé que rien n’arrivait par hasard. Quoi qu’il arrive, la seule personne sur laquelle il faut compter c’est soi-même. Aujourd’hui, quelles sont vos ambitions ? Comme tous les jockeys, je veux progresser. Monter de bons chevaux et donc essayer de gagner de belles courses. Monter des bons chevaux, c’est l’objectif de tous les jockeys. Cette année**, vous en êtes déjà à 33 victoires, c’est plutôt bien parti… C’est un cercle vertueux, plus vous gagnez plus vous montez de bons chevaux... C’est ce que je m’efforce de faire, de mieux en mieux année après année. Vous avez des buts précis ? des rêves ? Comme gagner l’Arc de Triomphe ? Enchaîner les victoires de Groupe 1, remporter des belles courses… Oui, ça peut faire rêver. Mais ça commence d’abord par être associé à des chevaux de qualité. Il faut passer des paliers, être performant sur la durée. Propos recueillis par Stéphane désenclos *Si Alexis a fait son apprentissage chez André Fabre, seulement 7 de ses 70 victoires pour abandonner sa décharge l’ont été avec ce dernier. **L’entretien a été réalisé jeudi 26 mars. 08

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Alexis sur BELLO MATTEO dans le Prix du Languedoc Ă Saint-Cloud.

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< EN DIRECT D’AUTEUIL > (DIMANCHE 22 MARS)

On en saura plus en avril... Le défilé des champions appelés à disputer le Grand Steeple-Chase de Paris le 17 mai prochain s'est poursuivi dimanche dernier avec les rentrées de VEZELAY (très bonne) et de SHANNON ROCK sur les haies et la deuxième sortie de BEL LA VIE. Difficile de tirer des enseignements après les premières escarmouches, la plupart des favoris n'étant pas encore au top de leur forme. On en saura certainement plus dans les Prix Murat et Ingré...

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e 3 avril se disputera à Auteuil le Prix Murat, steeple-chase de groupe II sur le parcours des 4400m. On y reverra plusieurs des candidats au Grand Steeple, sauf ceux qui auront choisi le Prix Ingré (gr.III, 4400m le 26 avril) ou des chemins de traverse, à l'image de BEL LA VIE que l'entourage a choisi de remettre en confiance dans des courses disons plus « coulantes » avant un test plus sérieux dans l'optique de la grande épreuve que le champion de la famille Papot a remportée en 2013 avant de se fracturer le bassin en haies et de rester dix huit mois à l'arrêt... BEL LA VIE : LE REVE CONTINUE... Dans le Prix Colonel de la Horie, un steeple pour gentlemen et cavalières sur 3500m, BEL LA VIE s'est contenté d'accompagner les animateurs avant de forcer sa nature entre les deux derniers obstacles. Mais au saut de l'ultime difficulté, l'élève de Guillaume 10

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Surprenante mais intéressante présence de BEL LA VIE (Barbara Guenet) dans le Prix Colonel de la Horie, réservé aux gentlemen et cavalières, avec une deuxième place à l’arrivée.

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< EN DIRECT D’AUTEUIL > (DIMANCHE 22 MARS) Macaire a été rejoint par VOILADENUO, un cheval de qualité, qui l'a privé de la victoire sur le plat. Il est évident que cette deuxième course, soldée de nouveau par un bon premier accessit, est encourageante pour BEL LA VIE. Le cheval va monter en progression mais il sera sans doute encore trop juste pour le Murat. Dans ce steeple important, on reverra sans doute les rentrants des derniers dimanches. On y attend ainsi MILORD THOMAS dont la 4ème place dans le Troytown en a laissé certains sur leur faim alors que le cheval a terminé dans une très belle action. Jean-Paul Gallorini, maître ès-obstacles, a rappelé dimanche dernier « qu'il ne fallait pas porter de jugement trop hâtif sur un cheval après sa première course de rentrée ». Voilà pourquoi nous pensons que le « MILORD », brillant lauréat du Prix La Haye-Jousselin à l'automne, montrera un tout autre visage le 3 avril s'il court le Murat. Son vainqueur du Troytown, LACHLAND BRIDGE a impressionné. Ce vainqueur du Montgomery effectuait lui aussi sa rentrée et le style de sa victoire le désigne comme un concurrent sérieux pour le Grand-Steeple. Il sera intéressant de revoir à l'oeuvre également un certain RHIALCO, excellent sur les haies pour sa rentrée. Ce 3ème du Grand Steeple 2014 à seulement 3 longueurs de STORM OF SAINTLY (le grand absent...) et de SHANNON ROCK, n'avait pas couru depuis mai de l'an passé... VEZELAY DANS LE PRIX INGRE C'est encore dans une course de haies que l'on a assisté dimanche dernier aux rentrées de VEZELAY (Prix Georges Courtois) et de SHANNON ROCK, triple deuxième du Grand Steeple. Le second (8ème) a déçu son mentor, Jean-Paul Gallorini (« J'en attendais mieux... Il n'a peut-être plus le même moral. Il vieillit... »). A sa décharge, on sait que « SHANNON » est bien plus à l'aise sur les gros. VEZELAY, en revanche, a du totalement rassurer son entourage. Après avoir suivi facilement les leaders qui se relayaient à qui mieux mieux, le pensionnaire d'Emmanuel Clayeux, monté par Jonathan Plouganou, a placé une belle accélération à la sortie du dernier tournant et s'il n'a pu empêcher l'outsider AIGRETTE DE LOIRE, dernière assaillante, de l'emporter sur le plat à la cote de 35/1 (un CherelCheminaud à cette cote, c'est incroyable...), il a montré qu'il n'avait rien perdu de ses qualités de sauteur durant l'hiver. De plus en plus plaisant ce VEZELAY n'a peut-être pas fini de faire parler de lui... Son prochain objectif se 12

situe le 26 avril dans le Prix Ingré... D'autres candidats au Grand-Steeple fourbissent leurs armes pour le mois d'avril comme ARGENTIQUE, ou encore VENT SOMBRE que l'on n'a pas revu depuis son succès dans le bourbier du Grand Prix de Pau. Les terrains plus fermes ces derniers jours l'ont peut-être rebuté... On attend aussi le retour à Auteuil du régulier SAINT PA-

LOIS absent depuis sa chute dans le Grand-Steeple au rail-ditch alors qu'il était encore bien placé... LE FINISH D'AMIRANTE D'autres steeple-chasers, moins huppés que ceux que nous venons de citer, étaient aux prises dans le gros handicap Prix Lutteur III, une listed sur Hippik # 40


Très à l’aise dans le Prix Georges Courtois (il termine 2ème), VEZELAY (Jonathan Plouganou ) a rassuré.

4300m préparatoire au Prix du Président de la République. SIDI BOUKNADEL, écrasé de plomb (74,5K), a préféré renoncer au dernier moment tout comme VADO VIA la veille. Ils étaient tout de même 18 au départ et tout à la fin la « Papot » AMIRANDE (délaissée à 20/1...) a battu de plusieurs longueurs sur le plat son comHippik # 40

pagnon de casaque PROTEKAPRIL, YSAWA se classant 3ème devant PLAISIR FOU et OSSO BELLO. Encore un jumelé pour la famille Papot et un coup de trois pour le couple Isabelle Pacault-Guy Cherel ! Dans cette course, IROUFICAR HAS (3ème) et SAINT FIRMIN (4ème) sont à créditer de bonnes notes pour l'avenir.

Par ailleurs, la jument de 4 ans FRACAFIGURA HAS (entraînée par Patrice Lenogue et appartenant au journaliste Philippe Lorain) a créé la sensation en remportant le Prix de Marsan par... 12 longueurs devant le Cherel TIESTO D'AUTHIE ! G.M. 13


< EN DIRECT D’AUTEUIL > (DIMANCHE 29 MARS)

Une hypothès C

'est un lot de réelle qualité qui est proposé dimanche avec ce Prix Hypothèse (gr.III) sur 3900m, une épreuve enlevée l'an dernier de bout en bout par le champion ex-Français UN DE SCEAUX récent vainqueur de l'Arkle Trophy à Cheltenham. Il y aura un autre Britannique au départ cette année, peu connu il est vrai, KILCOOLEY, qui vient de s'imposer à Fontwell Park. Il ne nous semble pas du même niveau que les chevaux qu'il va affronter dimanche sur la butte Mortemart. On pense notamment à l'excellent DULCE LEO, un élève de Jean-Paul Gallorini bien meilleur à Auteuil que ce qu'il nous a montré à Cagnes. Le 9 ans avait fait belle impression lors de son succès dans le Prix Léon Olry-Roederer. Maître Gallorini sera d'ailleurs bien représenté ici puisqu'il aligne également le très doué HIPPOMENE, 3ème du steeple Prix Morgex, mais brillant vainqueur du « Renaud du Vivier », la Grande Course de haies des 4 ans, devant sa compagne ROLL ON HAS qu'il va donc retrouver dimanche. Satisfait de la course de SAINT FIRMIN dans le Prix Hubert d'Aillières, Robert Collet n'hésite pas à le courir rapproché. Le régulier DOS SANTOS, récent dauphin de GITANE DU BERLAIS dans le Prix Juigné, HILTON DU BERLAIS, lauréate du Prix André Michel, 4ème du Juigné pour sa rentrée, auront leur mot à dire. DEMOCRATIE, impressionnante en dernier lieu à Enghien, et MARTALETTE vont subir ici un test intéressant.

Deux groupes III et une listed sont au programme de dimanche à Auteuil. On suivra avec intérêt la rentrée de KOTKIKOVA face à KOBROUK et WINNEYEV dans le Prix Fleuret, et un Prix Hypothèse très relevé qui nous fait saliver avant la Grande Course de Haies d'Auteuil le 7 juin...

KOBROUK EN APPEL... Battu sur le plat pour sa rentrée par WINNEYEV, un cheval déjà en forme, le bon KOBROUK,élève de Guillaume Macaire, devrait avoir sérieusement progressé pour aborder ce Prix Fleuret, un steeple du groupe III pour 4 ans sur le parcours sélectif des 4300m. Il y retrouvera son « tombeur » du 8 mars, à poids égal cette fois, mais les deux mâles vont devoir se méfier particulièrement de la pensionnaire de Jean-Paul Gallorini, KOTKIKOVA, régulière, et qui reste sur deux succès en steeple à Enghien. Elle aura le désavantage d'effectuer sa rentrée mais elle possède une telle classe... La listed Prix Général de Rougemont, course de haies handicap pour 4 ans, va réunir un lot nombreux sur les 3600m. Auteuil vibre, Auteuil bouillonne... Le spectacle sera encore au rendez-vous dimanche ! G.M. 14

KOTKIKOVA (Jacques Ricou)

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e très valable

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< éVènEMEnt > LE fEStiVAL DE MEyDAn

Un festival français à Meydan ?

AfricAn Story vainqueur de la Dubaï World cup en 2014.

Le monde entier aura les yeux tournés vers l'hippodrome de Meydan samedi prochain à l'occasion du 20ème Festival de Dubaï qui lance chaque année la saison internationale de galop. Les Français FLINTSHIRE et DOLNIYA dans le Sheema Classic, SOLOW et CLADOCERA dans le Duty Free, rebaptisé Dubaï Turf, FARMAH sur le sprint, et le stayer BATHYRHON ont de sérieuses chances de briller. Quant à l'Américain CALIFORNIA CHROME il s'annonce comme l'épouvantail de la World Cup...

L

es courses de chevaux sont un spectacle perpétuel et tellement passionnant. Et si l'on s'intéresse aux courses internationales, alors on est certain de ne pas s'ennuyer ! Après le fantastique festival de cheltenham qui nous aura tenu en haleine durant quatre jours, un autre festival va nous conduire plus au Sud, vers les Emirats Arabes Unis et le formidable samedi 28 mars qui nous attend, avec six affiches groupes i réunissant quelques uns des meilleurs chevaux de la planète. Japonais, français, Américains, Anglais ont tous inscrit les noms de certains pur sang entraînés sur leur sol aussi bien dans les épreuves sur gazon que sur le dirt. Personne n'a oublié le brillant succès de notre cirrUS DES AiGLES, vainqueur en 2012 du Dubaï Sheema classic (2410m) et deuxième l'an dernier de la championne japonaise GEntiLDonnA, ou encore de GLoriA DE cAMPEAo, un élève de Pascal Bary, lauréat de la World cup en 2010.. cette année, la france aura deux représentants dans ce Sheema classic, groupe i sur gazon et sur la distance classique. fLintSHirE, 2ème de l'Arc de triomphe et de la Breeders'cup turf, dont la rentrée à chantilly sur une distance trop courte pour lui fut excellente derrière la toute bonne DoLniyA, 5ème de l'Arc, affichant une belle musculature, elle aussi au départ du « classic » samedi. Les deux chevaux français ont de sérieux arguments à faire valoir mais l'opposition s'annonce de qualité. La favorite sera sans aucun doute la 4 ans japonaise HArP StAr qui a fini comme une balle 6ème de l'Arc de triomphe, son jockey l'ayant maintenue trop loin des premiers depuis le départ. 5ème de la Japan cup, 5ème pour sa rentrée dans le Kyoto Kinen, la fille de DEEP iMPAct garde tout de même la confiance de son entourage et de ses nombreux supporters. Autre candidat au succès le 5 ans MAin SEQUEncE, qui fut à 3 ans deuxième du Derby d'Epsom et qui est devenu une star depuis qu'il est installé aux USA chez Graham Motion. Le cheval, qui porte la casaque niarchos, a notamment battu fLintSHirE dans la Breeders'cup turf à Santa Anita et a effectué une rentrée tonitruante à Gulfstream Park... DESiGnS on roME (Hong Kong cup), et onE AnD onLy peuvent aussi se mêler à la lutte. 16

WorLD cUP : rEtoUr SUr LE Dirt... Avec ses 10 millions de $, la Dubaï World cup, course la plus richement dotée au monde, se court sur les 2000m de la piste en dirt de Meydan. cette piste a été refaite et le retour sur le dirt était sensé attirer plus de chevaux américains, car depuis cinq ans, la « tapeta surface » était très contestée et l'an dernier aucun cheval US n'a participé à la World cup... Plus généralement, le nombre de chevaux engagés dans cette prestigieuse épreuve et dans les autres groupes 1 a beaucoup baissé par rapport aux autres années... Le peloton au départ de la World cup ne sera d'ailleurs pas très étoffé... En outre, plusieurs chevaux entraînés aux USA et qui auraient pu rendre cette course encore plus disputée ont dû déclarer forfait sur blessures. ce fut le cas de BAyErn, tombeur de cALiforniA cHroME dans la Breeders'cup classic, de toASt of nEW yorK, 2ème de cette même course, et qui avait enlevé l'an dernier l'UAE Derby à Meydan, ou encore du régulier conStitUtion... Du coup, cALiforniA cHroME, malgré la présence de son compatriote sur la montante, LEA, fait figure d'épouvantail dans cette World cup 2015. Vainqueur l'an passé du Kentucky Derby et des Preakness Stakes, battu pour la triple crown dans les Belmont Stakes, 3ème de la Breeders'cup classic, il a

L’hippodrome de Meydan

Propriété du cheikh Mohamed Bin rashid Al Maktoum, l'hippodrome de Meydan a été construit tout près de l'ancien nad el Sheba sur lequel se couraient les grandes épreuves à Dubaï jusqu'en 2009. Sur une superficie de 700 hectares. Meydan dispose d'une piste en sable et d'une autre en gazon et les tribunes ultra-modernes ont une capacité de 60.000 places. Un hôtel cinq étoiles, deux musées, un parking pour 10.000 voitures, un quartier d'affaires agrémentent le site. Au cœur de ce luxe et de cette démesure, l'objectif prioritaire des dirigeants de l'hippodrome reste avant tout le confort et la sécurité du public, des acteurs et des chevaux. Hippik # 40


on attend de nouveau un duel entre fLintSHirE et DoLniyA dans le Sheema classic.

tout de même été désigné cheval de l'année aux USA. Un épouvantail qui devra cependant se méfier du Japonais EPiPHAnEiA, qui a créé la sensation en enlevant la Japan cup, monté par... christophe Soumillon, devant JUSt A WAy et SPiELBErG. 5ème de l'Arima Kinen en décembre, il a quelque peu déçu, mais aux ratings internationaux, le fils de SyMBoLi KriS occupe la première place pour les chevaux de distance classique (devant trEVE !) et la deuxième toutes distances derrière JUSt A WAy... il y a beaucoup à dire sur les critères qui définissent ces ratings internationaux... Autre candidat à la victoire, le tenant du titre, le Godolphin AfricAn Story. il serait surprenant que le podium échappe à ces trois chevaux. LA conSEcrAtion PoUr SoLoW ? où s'arrêtera le gris SoLoW ? ce hongre de 5 ans, athlète surpuissant, impressionne à chacune de ses sorties, par des accélérations si ravageuses que ses adversaires n'arrivent pas à le suivre ! En sept courses depuis le début de l'année 2014, l'élève de freddy Head en a remportées six ! il reste sur quatre succès d'affilée dont le Prix Quincey (gr.iii) en août à Deauville, le Prix Daniel Wildenstein (gr.ii) à Longchamp, et pour sa rentrée, le Prix Montjeu de 4 longueurs, sur la PSf de chantilly. ce qui a conforté freddy Head de l'engager dans l'ex-Dubaï Duty free, rebaptisé Dubaï turf, un groupe i sur 1800m, qui a valu au Japonais JUSt A WAy, vainqueur l'an Hippik # 40

passé à Meydan par 6 longueurs d'obtenir le meilleur rating dans les classements internationaux... Parmi ses principaux adversaires, SoLoW devra se méfier de la française cLADocErA, une élève d'Alain de royer-Dupré sur place à Meydan depuis plusieurs semaines et qui y a remporté deux groupes ii ! Un ex-français, appartenant désormais au cheikh Hamdan Al Maktoum, frAnKyfoUrfinGErS, 2ème du Grand Prix de compiègne l'an dernier, a également frappé un grand coup sur cette piste de Meydan en février s'imposant de bout en bout devant l'ex-fabre PrincE BiSHoP et le grand favori AfricAn Story (World cup 2014) dans le Maktoum challenge, préparatoire à ce Dubaï turf ! L'ancien élève de Mikel Delzangles, MSHAWiSH, qui brille désormais aux USA, sera également présent, de même que le bien connu tHE GrEy GAtSBy. Dans le Al Quoz Sprint, dont l'Anglais SoLE PoWEr est favori, l'élève de françois rohaut, fArMAH tentera de tirer son épingle du jeu face à des bolides venus de partout. Le stayer BAtHyrHon, quant à lui, trouvera sur les 3200m de la Dubaï Gold cup le tenace anglais BroWn PAntHEr, propriété de l'ancien attaquant des reds de Liverpool, Michael owen. Je ne saurais trop vous conseiller de vous installer devant « Equidia » samedi dès 12h45. La chaîne hippique traite remarquablement ces grands événements. on l'a encore vu avec le festival de cheltenham... Guy Mislin 17


< LIBRE COURS > Que faut-il faire afin que les listed ou groupes réservés aux 3 ans réunissent un peu plus de partants ? Samedi, ils ne seront que cinq dans le Prix François-Mathet, étape vers le JockeyClub, et ont même failli n'être que trois ! Misère... A quatre partants ou moins il faut supprimer ce genre de courses ! Comme l'ont décidé les Britanniques.

à 4 part supprim

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elon l'Institution, la France souffrirait moins que l'Angleterre (!), et le raisonnement par l'absurde se poursuit par ce constat : le volume de nos courses a augmenté, et notre nombre de partants par course a baissé. Et de noter que les trotteurs, eux, ne connaissent pas ce genre de problèmes... On ne va pas aller bien loin en philosophant de la sorte ! De l'autre côté du Channel, le problème existe aussi. On a même assisté à des derbies d'Epsom ou d'Irlande avec six ou sept partants seulement... Les bookmakers les premiers ont tiré la sonnette d'alarme et menacé de considérer les courses de chevaux comme produit négligeable. Pour les books, ces courses à faible nombre de partants n'intéressent guère les parieurs. Le produit courses devient donc sans intérêt pour les bookmakers. En Angleterre comme en France, l'argent est le nerf de la guerre et celui des parieurs fait vivre l'ensemble de la filière hippique. La British Horse Racing Authority a donc décidé de prendre en octobre dernier des mesures sans appel pour rendre les listed et courses de groupe plus intéressantes pour les entraîneurs, les propriétaires et les joueurs. Les dirigeants de l'intitution britannique ont décidé, entre autres mesures, de supprimer plus d'une centaine des courses dans leur programme annuel, des coures jugées superflues ou sans attrait particulier et de réduire à sept maximum le nombre de courses par réunion. Des mesures appelées à évoluer dans le temps. Déjà, la BHA a annoncé que les courses ne rassemblant que quatre partants seront purement et simplement supprimées ! La France serait bien inspirée de prendre des mesures identiques. Comme chez nous, les Anglais estiment le nombre de courses et de réunions beaucoup trop élevé et du coup, comme le chiffre de chevaux à l'entraînement a sensiblement baissé, certaines courses en pâtissent... Ce Prix François Mathet, listed sur 2100m vient une semaine après le Prix Maurice Caillault et quatre jours après le Prix Nasrullah. Même distance, même piste. La plupart des chevaux engagés dans le François Mathet ont choisi les deux autres courses... La dernière aurait mérité plus d'intérêt. UN DUEL GODOLPHIN-AGA KHAN ?

Après les forfaits de CAMPIONE, qui a couru mardi, et de SUMBAL, ils ont failli n'être plus que trois miséreux au départ de ce Prix François Mathet ! Il a fallu deux supplémentés en dernier recours pour que le peloton soit ramené à cinq. L'Anglais MEDRANO, 6ème des Royal Lodge Stakes, ne nous paraît pas de taille à lutter pour la victoire. Le Wertheimer STARDUM qui vient de bien courir à Toulouse monte de catégorie. L'autre supplémenté, MISTY LOVE, reste sur deux succès à Cagnes-surMer et a quitté les boxes de Jean-Claude Rouget pour ceux de Stefano Brogi. En fait, on s'achemine sans doute vers un duel entre le Godolphin BIG BLUE, 3ème du Critérium de Saint-Cloud derrière EPICURIS, après avoir bien résisté, et l'Aga Khan KARAKTAR, 3ème du Thomas Bryon sur 1600m après avoir en18

En septembre dernier, KARAKTAR (Christophe Soumillon) remportait le Prix Commandeur à Maisons-Laffitte, avec seulement cinq partants. Voilà de nouveau l'Aga Khan favori d’une course en manque de partants...

levé le Prix Commandeur. L'autre listed du jour, le Prix de la Porte de Madrid, va mettre aux prises un lot de bons chevaux de distance sur les 2400m. La régulière et incisive MAYHEM, 2ème du Royallieu, ne manque pas d'atouts ici. MELEAGROS qui a achevé son année 2014 par un succès dans le Grand Prix de Nantes après s'être Hippik # 40


tants, mons la course !

frotté à des lots plus difficiles, le stayer MONTCLAIR, la surprenante lauréate du Prix du Conseil Général à Cagnes, SOLOJORIE, la Wertheimer TRISTESSE, en forme (elle vient de gagner sur le parcours) et qui reste sur trois succès cette année, seront autant de concurrents à suivre ce samedi. Deux courses B sur 1600m sont proposées aux poulains et Hippik # 40

pouliches de 3 ans dont certains viseront déjà une participation aux Poules d'Essai. G.M.

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< AU FIL DES COURSES...... > GREY LION INVAINCU Propriété de la célèbre écurie allemande Gestüt Ammersland, entraîné par André Fabre, le 3 ans gris GREY LION (à droite, monté par Maxime Guyon) est resté invaincu mardi à Saint-Cloud après deux courses, dominant CAMPIONE et MrLUXOR sur les 2100m du Prix Nasrullah. Le fils de GALILEO qui avait préféré cette course B à la listed Prix François Mathet ce samedi, comme ses deux suivants d'ailleurs, n'en restera certainement pas là...

TRÊVE (montée par Thierry Jarnet) lors de sa victoire dans l’Arc de Triomphe, en octobre dernier.

GREEN SWEET, SIGNé FREDDY HEAD ! Freddy Head et les milers, c'est une véritable histoire d'amour ! Mardi à Saint-Cloud, l'entraîneur cantilien a sellé GREEN SWEET (Olivier Peslier) vainqueur du Prix Omnium II, listed sur le mile préparatoire au Prix de Fontainebleau et à la Poule d'Essai des Poulains. Le fils de SMART STRIKE, qui restait sur un succès l'automne dernier sur le parcours, est venu dans les cent derniers mètres souffler la victoire à l'animateur JOLLY GOOD KITTEN, alors que GRAND ARGENTIER finissait fort 3ème. SPRINTER SACRé VA BIEN Tombé dans le Queen Mother Champion Chase à Cheltenham, après une bonne rentrée dans le Clarence House Chase à Ascot suite à une longue absence due à des problèmes cardiaques, SPRINTER SACRé semble bien remis. Nicky Henderson, son entraîneur ne veut avancer aucune date pour un retour à la compétition du champion, devenu une véritable idole Outre Manche avant ses ennuis. « Ce que je peux vous dire, c'est qu'il est bien. Mais on verra plus tard quand il fera son retour en piste ». KENTUCKY DERBY : DUBAI SKY SUPPLéMENTé Bill Mott, qui fut l'entraîneur de l'énorme champion CIGAR (premier vainqueur de la World Cup il y a une vingtaine d'années, voir la chronique d’Allison) a annoncé qu'il allait supplémenter pour la somme de 6.000 $ son élève DUBAI SKY dans le Kentucky Derby. Selon Mott, le poulain, qui a fait belle impression en s'imposant dans les Spiral Stakes, un groupe III sur la polytrack à Turfway Park, est même un candidat sérieux à la Triple Crown... 20

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Matthew Childs

< AU FIL DES COURSES... >

TONY MCCOY VEUT PARTIR EN BEAUTE Le crack-jockey d'obstacles Tony McCoy a repoussé sa retraite après le très attendu Grand National de Liverpool qui se disputera le 11 avril prochain à Aintree ! « Je veux partir sur un exploit », a déclaré celui qui a déjà remporté cette épreuve devrait monter un élève de Jonjo O'Neill, SHUTTHEFRONTDOOR, qui sera sans doute favori, plutôt que CAUSE OF CAUSES, vainqueur à Cheltenham, portant la même casaque, celle de J.P.McManus, et qui sera également au départ du Grand National... En revanche, l'excellent Barry Geraghty, qui s'est mis de nouveau en évidence à Cheltenham, sera l'un des grands absents à Aintree. Il a lourdement chuté samedi dernier à Newbury et souffre d'une fracture de la jambe... Le vainqueur du Grand National 2003 rejoint à l'infirmerie son infortuné collègue David Russell, blessé, alors qu'un autre jockey-vedette, Bryan Cooper, sera lui aussi absent mais pour cause de suspension... 22

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< AU fIL dES CoURSES... >

MALABAR DIRECTEMENT DANS LES 1000 GUINEES ! Elle s'appelle MALABAR mais c'est une jolie pouliche de 3 ans que l'on a vue terminer 4ème de notre Critérium des Pouliches (Prix Marcel-Boussac) en octobre dernier à Longchamp. Son entraîneur, Mick Channon a décidé lundi dernier que la fille de RAVEN'S PASS (tombeur du champion américain CURLIN dans la Breeders'Cup Classic 2008), irait directement sur les 1000 Guinées début mai à Newmarket dans lesquelles elle effectuera donc sa rentrée !

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SAINTE AMARANTE FOUDROYANTE Equivalent du Prix omnium II pour les pouliches de 3 ans, le Prix la Camargo a vu le succès impressionnant de SAINTE AMARANTE, une élève d'Yves de Nicolay. La fille de l'incontournable LE HAVRE, étalon producteur de milers ô combien prolifique, au prix d'une accélération foudroyante a fondu sur ses adversaires pour s'imposer avec la manière de 3 longueurs devant la Wertheimer PITAMoRE et l'animatrice NoUVELLE VAGUE. Mal partie au sortir des stalles, la favorite HARPY a bien fini, en retrait.

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< AU fIL dES CoURSES... >

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SURELY TRY et Sophie Geffriaud à l’attaque dans le Prix Pamphilos à Enghien. Au bout, une belle troisième place dans une course remportée par fUMSECK (Jean-Christophe Gagnon). Hippik # 40

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< AU fIL dES CoURSES...... >

Justement, arrivée du Prix Pamphilos avec une lutte acharnée entre fUMSECK (J.C. Gagnon) et WANABA (J.L. Beaunez ).

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< AU fIL dES CoURSES...... > Rentrée décevante pour SHANNoN RoCK (david Cottin) dans le Prix Hubert d’Aillières, mais quand même de la classe...

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< LA CHRONIQUE D’ALLISON >

D.R.

CIGAR, CHAMPION SUR LE TARD

Allison parle des courses avec amour, tendresse et passion. Vous pouvez aussi retrouver toutes ses chroniques à l’adresse suivante : andtheyreoff.overblog.com

La Dubaï World Cup a été lancée le 27 mars 1996. CIGAR a inauguré le tout premier poteau sacré. En un souffle épais, il écrasait sa fougue et rependait des cendres brûlantes de supériorité. Ce jour-là, il était le maître du monde. CIGAR, le grand CIGAR, qui nous quittait en octobre. J'aurai dû lui rendre hommage beaucoup plus tôt, mais son décès s'intercalait entre mes cris de bonheur. Le doublé de Trêve et son inoubliable saveur ! Né à Country Live Farm dans le Maryland, chez Monsieur Allen E. Paulson, CIGAR résultait de la coucherie assumée entre le bien connu Palace Malice et la sombre Solar Slew. Long sur pattes, le popotin bien formé, le corps plutôt rassemblé, il présentait déjà un minois attendrissant et une liste blanche intéressante. Un clef, prête à tout crocheter. Et une serrure, qui tarda à arriver. 32

Envoyé courir chez Alex Hassinger, CIGAR entamait sa carrière le 21 février 1993 à Santa Anita. Âgé de trois ans sur les papiers, de deux mois plus jeune en vérité, le poulain bai faisait connaissance avec le dirt, le peloton, et l'individualité acharnée. Seulement septième de l'épreuve Sprint, anonyme et invisible, il était encore bien loin d'un titre de Légende. Conservé au sein de l'écurie encore quelques semaines, CIGAR tentait de nouveau sa chance la deuxième semaine de mai, et se déplaçait à Hollywood park. Sur la piste mythique, il offrait ses premières foulées légères, et s'imposait sur le court tracé. Carrière lancée ? Carrière compliquée. Une poignée de jours plus tard, il revenait à Hollywood et grimpait dans la case des Allowance. Rallongé sur 1700 m, il découvrait un sol dur et coloré. Le pur-sang faisait ses débuts sur la pelouse et terminait quatrième, se faisant cueillir sur la fin. Il insistait encore en juin, et gagnait une place. L'espoir était de mise. Après deux mois d'ajustement de forme, il s'annonçait à Del Mar dans des conditions similaires. L'atout Chris McCarron sur le dos, il s'envolait vers sa première Allowance. On rêvait déjà de mieux. Sa seconde place, le mois suivant, obtenue d'une demi-longueur, confortait les vœux. Fin septembre, le poulain était à Bay Meadows pour disputer l'Ascot Handicap, son objectif si longuement étudié. 1700 m, pelouse... tout y était. La concurrence aussi. CIGAR terminait troisième de l'épreuve de groupe 3, à deux nez du poteau prié. Il revenait aussitôt dans les bras de Patrick Valenzuela, son premier jockey. Ensemble, ils poursuivaient leur belle aventure. Leur retour à Santa Anita ne les présenta pas plus assaillants. Second à distance du Volante Handicap sur une distance inédite de 1800 m, ils se préparaient à la belle : l'Hollywood Derby du vingt novembre. Partis parmi les plus vites, ils n'avaient plus de ressource à l'entrée du tournant. CIGAR s'étouffait dans le peloton confiné, et terminait à la onzième place, les membres surchauffés. Hippik # 40 D.R.

L

a Dubaï World Cup ne sera jamais le Prix de l'Arc de Triomphe de la surface sablonneuse. Une allocation double, pour une aura inexistante. On ne pointe jamais du doigt un cheval vainqueur à Meydan comme on parlerait d'une envolée à Ascot, ou d'un sacre à Longchamp. Quel palmarès pourtant. Quel vide. AFRICAN STORY, blague de l'année 2014. On savoure les rares apparitions de nos champions, mais on aime les confrontations. Formé dans nos groupes par André Fabre, AFRICAN avait de la qualité. Il est depuis devenu un joyau, une exclusivité. Une parure, qu'on ne sort que pour les grandes occasions. Un rubis que l'on montre deux minutes et que l'on barricade aussitôt dans la maison. Un pur-sang élégant, talentueux... mais absent. Va t-il disparaître de nouveau, à la seconde ? Et si CALIFORNIA CHROME arrachait d'un revers ses dorures éphémères ? J'aurais voulu le voir tout au long de l'année, affronter, se frotter, abdiquer, et prouver. Le champion a un public. Ses victoires doivent être belles, attendues et espérées. Qu'il soit réservé à la seule World Cup me désole. Quelle belle vie cependant ! Sur le pied de guerre deux mois, pour une année de vacances... on pourrait rêver d'être un cheval !


D.R.

« Il était propulsé dans le NYRA Mile Handicap, un groupe 1 que lui offrait la piste d'Aqueduct. Jerry Bailey en selle, CIGAR n'avait plus de pitié. Guidant le peloton, il l'écrasait de ses longueurs supérieures. Une victoire, première étape d'une envolée mythique vers les sommets. »

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Il faudra attendre le huit juillet 1994 pour retrouver le fils de Palace Malice sur un programme officiel. À Belmont park, le pur-sang de quatre ans faisait sa rentrée. Chevauché par Mick Smith, désormais quotidiennement observé par l'incontournable William Mott, CIGAR allait bientôt se révéler. Quatrième, demandant à souffler, il ne rassurait pas encore la fois suivante, confirmant un niveau difficilement discerné. En septembre, il rencontrait son meilleur ami Jerry Bailey. Ensemble, ils étaient septième à Belmont park. Même les Allowance commençaient à lui échapper. Le mois suivant, Julie Krone le poussait à la troisième place. La main de Mick Smith le remit sur le bon chemin. Surtout, CIGAR renouait avec le dirt, son premier amour, son premier exploit. La victoire fut sans appel, et maîtrisée. Et le champion confirmait. Le mois suivant, il était propulsé dans le NYRA Mile Handicap, un groupe 1 que lui offrait la piste d'Aqueduct. Jerry Bailey en selle, CIGAR n'avait plus de pitié. Guidant le peloton, il l'écrasait de ses longueurs supérieures. Une victoire, première étape d'une envolée mythique vers les sommets. Pas de repos pour le révélé. Dès janvier 1995, CIGAR était sur pied. À Gulfstream park, par trois fois, il s'imposait. Une Allowance pour sa rentrée, puis deux groupes 1 pour sabrer festivement l'année. Le Donn Handicap et le Gulfstream park Handicap dans son escarcelle, il allait s'offrir l'Oaklawn Handicap sur le tourniquet du même nom, ainsi que le Pimlico Special, le Massachusetts Handicap, et les grosses pointures de l'été. Le 2 juillet, c'était lui au poteau de l'Hollywood Gold Cup. Belmont park lui tendait des bras amoureux. En l'espace de six semaines, le champion aux neuf victoires consécutives y cumulait déjà trois succès supplémentaires. Les Woodward Stakes, la Jockey Club Gold Cup... et le Breeders'Cup Classic, la plus grande épreuve de l'année. Déjà, 1995 s'achevait. Aveuglé par la lueur d'un Cigar aux vapeurs agréables. Enivrantes. Et indomptables. William Mott avait un joyau, et lisait l'avenir. Aussitôt sacré, il répondait à la presse, et annonçait Dubaï. Le QUALANDO (Nick Scholfield). rendez-vous était pris. Le dix février 1996, Cigar avait attiré les foules à Gulfstream park. Il poursuivait sa moisson, récoltant un second Donn Handicap. Surtout, il arrachait des tribunes un cri de jamais vu. Il avait ridiculisé l'adversité. L'épopée Nad Al Sheba fut incroyable. Attaquant dans le tournant, entouré, cerclé, oppressé par toutes les nationalités, CIGAR prenait la tête, et résistait. SOUL OF THE MATTER, mécontent de sa quatrième place derrière l'idole dans le Classic, s'accrochait à ses flancs, et communiait leur souffle. Le Crack remportait l'épreuve incroyablement dotée d'une seule longueur. Le second

avait abdiqué, écœuré. Le premier juin, CIGAR, reposé, retrouvait Suffolk Downs et son Massachusetts Handicap. Il se l'appropriait de nouveau. Cinq semaines plus tard, Arlington organisait une course pour la Légende. CIGAR, auteur de quinze succès consécutifs, était en passe d'égaler le plus grand de tous, le mythique CITATION. Le partenaire de Jerry Bailey resta fidèle à lui-même, et s'imposa. Les Arlington Citation Challenge Invitational Stakes le faisait entrer un peu plus dans l'Histoire, et prenait les dernières gouttes de son génie. Car CIGAR ne gagnera plus qu'une fois. UNE REVANCHE à PRENDRE À Del Mar, en août, le cheval de six ans échouait dans le Pacific Classic. En tête dans la ligne droite, débarrassé des leaders, il n'avait pas les ressources pour poursuivre son effort, et surtout, ne pouvait rien face à DARE AND GO que le dirt américain avait ravi. L'alezan de la casaque Wertheimer, anciennement cantilien chez Mme Christiane Head, se propulsait en quelques foulées des méandres jusque ses côtés. Et il poursuivait sur sa lancée, écrasant le Crack, les espoirs, les rêves, et les esprits volant. Le peuple américain était ramené sur Terre, brutalement. Le quatorze septembre, CIGAR avait une revanche à prendre. Et un titre à défendre. Les Woodward Stakes lui restèrent fidèles. Il prit le dessus sur le maigre peloton dans la ligne droite. Son cavalier s'était assuré de son moral en lui demandant un effort tardif, et mesuré. Ils avaient patienté. Le cinq octobre, la Jockey Club Gold Cup se profilait dangereusement. SKIP AWAY, son héritier, lui arrachait violemment le sceptre, et à la fin du mois, confirmait. Le nouveau champion avait eu chaud. Loin devant la concurrence, il avait menacé au sabre le Preakness Stakes winner LOUIS QUATORZE qu'il lui avait interdit le trône de Pimlico six mois plus tôt. La revanche du nouveau prodige avait été tenace, et bénéfique. Il s'offrait même CIGAR, déstabilisé par tant de force. Le Breeders'Cup Classic se déroulait à Woodbine le vingt-six octobre 1996. SKIP AWAY, la relève, était présente. Parti vite, rapidement placé derrière le leader, le gris et jaune partait seul à la conquête du titre avant même d'apercevoir le tournant. Trop tard pour CIGAR. Le beau bai s'arracha sur le sable, mais ne put le rejoindre. Il avait déjà cédé son sceptre, il abandonnait ses titres à la troisième place. Et se retirait de la compétition. CIGAR est décédé en début d'octobre dernier. Une sacrée longue vie pour un cheval hors du commun. Infertile, il a profité comme un roi de sa retraite, aux côtés de JOHN HENRY, l'autre cheval de tous les records. À eux deux, les paddocks devaient être animés d'histoires, et de poudres de Légende. Aucun cheval, victorieux de la World Cup, n'a eu d'aura aussi forte que CIGAR. L'espoir américain reste de mise : CALIFORNIA CHROME est de la partie. Les cœurs raisonnent encore. L'Amérique n'a pas oublié. Elle n'oubliera jamais. Et s'il pouvait encore, en une ou deux bouffées, ranimer la flamme d'un Cigar étouffé... ? 33


ALEX SHTORKH Ret r ouvezdèsàpr ésent ,enl i br ai r i eetdansl er éseauf nac l eder ni erouvr agephot ogr aphi que d’ Al exSht or kh, Néspourt r i ompher , l escour seshi ppi quesf r ançai sesvuesparunj ockeyr usse.

Al exSht or k hes tnéàMos c ouen1937.Apr èsav oi rmenéunec ar r i èr edej oc k eypr of es s i onnel pendantdouz eans ,i l es tdev enupei nt r eetphot ogr aphe. I l es tl ’ aut eurdenombr euxal bumsdephot ogr aphi ec ons ac r ésauxc hev aux ,par mi l es quel s: «Lesder ni er sc av al i er sdumonde»,«Legr andl i v r edesc hev auxr us s es»,«Lesc hev auxdes s abl esnoi r s»,«Moment sol y mpi ques».

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