Le monde des courses comme vous ne l’avez jamais vu
Version numérique # 9 - 14/08/2014
< C’EST Déjà DEmAIn >
Olivier PESLIER
Deauville en folie !
< TROT >
Grand Prix de Wallonie
Les hongres en question ROI DU LUPIN.
entretien avec un monument
« à chaque fois, on repart de zéro »
< ET AUSSI > < évènEmEnT >
Dans les coulisses des VENTES DE YEARLINGS
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Hippi
Directeur de la publication : Eddy Eyrignoux e.eyrignoux@hippikmag.fr redaction@hippik-mag.fr Réalisation : Stéphane Désenclos Ont participé à ce numéro : Guy Mislin, Ludovic Vrac, Allison Nicolleau,Sylvain Dupuis, Jérémy Kinot Relecture : Guy et Marc Bidorini, Allison Nicolleau Photos : Panoramic, Federico Pestellini, Michael Baucher, sauf mention spéciale Magazine exclusivment disponible en version numérique Toute reproduction ou utilisation des textes et photos sans autorisation sont interdites.
Offre d’emploi Pour continuer son développement, HIPPIK recherche un commercial. Spécialiste du milieu hippique, il aura la tâche de nous aider à démarcher les annonceurs et créer des partenariats. Contacter Eddy Eyrignoux par mail e.eyrignoux@hippik-mag.fr
Hippik # 9
TOUR DE PISTE par
Eddy Eyrignoux
QUELS CHAMPIONS !
L
e monde des courses a ses raisons que parfois la raison ignore. Dans un peu moins d’un mois maintenant aura lieu le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, une des plus belles et plus grandes courses du monde. Et si les engagements se terminaient aujourd’hui, Olivier Peslier ne serait probablement pas au départ. Pourtant, il a remporté quatre fois la course mythique de Longchamp, et possède à ce jour le plus grand palmarès de tous les jockeys. Mais voilà, le milieu est – heureusement pourrait-on dire – régi par des règles professionnelles bien précises. Chaque écurie, chaque poulain ou pouliche presque, a ses jockeys. Et si votre écurie ne présente pas de champion dans une course, il est compliqué de se retrouver sur la ligne de départ. Compliqué, mais pas impossible quand on fait partie des 4 ou 5 plus grands jockeys en activité. Et Olivier Peslier a la chance d’appartenir à cette catégorie très restreinte. Enfin, quand on dit « la chance », ce n’est pas vrai. Si elle s’en
mêle parfois un peu, la chance n’a pas grand chose à voir avec la longévité exceptionnelle, la régularité impressionnante d’Olivier. Un crack jockey qui a su rester humble, disponible et très ouvert. Dans ce numéro, il est question d’un autre « monstre ». Si Peslier est un monument, KINGMAN est un phénomène. Lui non plus ne sera pas au départ de l’Arc (ce n’est pas sa distance), mais il éclabousse l’actualité hippique de son immense classe. Les vagues de plaisir vont même aller jusqu’à Deauville, puisqu’il sera au départ du Prix Jacques Le Marois. Deux énormes champions dans le même numéro, il fallait bien cela pour vous faire attendre jusqu’au 29 août, date du prochain numéro. Exceptionnellement, ce magazine est donc en ligne pendant 15 jours. N’hésitez pas à nous écrire, envoyer vos photos, crier votre bonheur ou pousser un coup de gueule, en écrivant à redaction@hippik-mag.fr
Peslier, le monument
Edité par Panoramic Communication Images Investissements Gérant : Guy Bidorini Adresse : 34, rue Kléber 92300 Levallois Perret Tel : 0177635594 contact@hippik-mag.fr
111 groupes I au palmarès d’Olivier Peslier. Ici sur CHARM SPIRIT après sa victoire dans le Prix Jean Prat.
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< ZOOM >
Action images
PRINCE GIBRALTAR (monté ici par C. Soumillon) est le grand favori du Prix d’Ornano, prélude à un f par Jean-Claude Rouget, a dû été «racheté» , lors des ventes de yearling, le La preuve, à l’heure où l’édition 2014 des célèbres vente
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Hippik # 9
< SOMMAIRE >
fantastique week-end à Deauville. Il y a tout juste deux ans pourtant, le poulain entraîné es enchères n’ayant pas dépassé 40 000 euros. Aujourd’hui, il a rapporté dix fois plus. s de yearlings démarre, que l’on a plus de chances d’y trouver de grands champions...
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Entretien exclusif
Olivier Peslier
# 08
On y était
En direct de Deauville
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C’est déjà demain
Henry Browne
SEA THE MOON, un des grands favoris, mais pas le seul...
KINGMAN, le phénomène < ET AUSSI >
P.12 : Johen Gosden, entraîneur de l’année P.16 : les ventes de yearlings P.18 : l’actu hippik P.20 : l’essentiel du trot P.22 : La chronique d’Allison P.24 : Histoire Hippik # 9
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< EnTrETIEn ExcLuSIf >
En 2012, Olivier Peslier remporte son quatrième Prix de l’Arc de Triomphe (sur SOLEMIA). Ils sont 5 jockeys à avoir réussi un tel exploit.
OLivier PesLier
« Le palmarès ne vous donne aucune garantie » Olivier Peslier est une véritable légende. Aucun autre jockey ne possède son exceptionnel palmarès, avec notamment quatre victoire dans le Prix de l’Arc de Triomphe. 16 ans après sa première victoire dans cette course que tous les jockeys rêvent de remporter au moins une fois dans leur carrière, il est toujours aussi humble. C’est sans doute aussi pour ça qu’il dure. Par Stéphane Désenclos 06
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Olivier sur TIGrILLA, lors de sa victoire haut la main dans le Prix Six Perfections.
4 Arc de Triomphe, 110 groupes i, comment vous faites pour durer ? D’abord, c’est la passion qui nous pousse à continuer et vous force à être toujours au top. Après bien sûr, il faut être régulier et pour cela, être très professionnel. Et notamment avoir une hygiène de vie très stricte. il y a des chevaux qui ont marqué votre carrière plus que les autres ? Plusieurs, oui… ceux avec lesquels j’ai remporté l’Arc de Triomphe bien sûr (HELISSIO en 1996, PEInTrE céLèbrE en 1997, SAGAMIx en 1998 et SOLEMIA en 2012). Mais aussi GOLDIKOVA bien sûr. J’ai remporté quatorze groupes I avec elle, c’est le record absolu ! il faut dire qu’en général vous êtes quelqu’un de fidèle… J’aime bien monter les mêmes chevaux. Ça permet de mieux les connaître, d’anticiper leurs réactions. Je monte en priorité pour les frères Wertheimer et la famille Al Thani. Très bien connaître les chevaux, c’est un plus… Ça permet d’anticiper. Avant une course ou même au moment de faire certains choix. Si vous vous contentez des papiers, vous pouvez passer à côté de certaines informations. C’est pour cela notamment que vous vous intéressez beaucoup aux ventes qui débutent ce week-end à Deauville… Oui. c’est important de savoir ce que deviennent les chevaux qu’on a monté (ndlr : connaître leur descendance) et de connaître ceux qui vont arriver et que l’on aura peut-être l’occasion de monter dans les prochains mois. Assister aux ventes, c’est le meilleur moyen de
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savoir où se trouvent les chevaux… Après, si vous avez le choix entre deux chevaux, autant choisir celui dont un frère ou une sœur a déjà gagné… Lors des ventes, on a accès à toutes ces informations. cela nous permet d’être très complet, d’en apprendre beaucoup… Tous les jockeys s’intéressent d’aussi près aux jeunes poulains… non, pas forcément. Mais pour moi, c’est important, ça fait partie de mon métier. Les ventes restent toujours un moment important de ce mois d’août. Il y a aussi de belles courses qui arrivent (ndlr : Olivier monte AnODIn dans le Prix jacques Le Marois). vous allez affronter notamment KiNGMAN dans le Prix Jacques Le Marois, vous… (Il coupe…). Lui, c’est un phénomène ! On parle aussi beaucoup de PriNCe GiBrALTAr ou seA THe MOON, parmi les valeur montantes… Oui, ce sont des très bons chevaux, mais KInGMAn, c’est au dessus. Il a tout. C’est à dire ? Il est rapide, maniable et très fort mentalement. Après Deauville, le Qatar Prix de l’Arc de
« La paintball est un sport très physique, il faut aller vite et toujours anticiper, avoir des réflexes… On retrouve tout ça dans une course »
Gwendoline Le Goff/panoramic
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10. c’est le nombre de groupes I remportés à ce jour par Olivier Peslier (il les a tous gagné au moins une fois, en dehors du Prix de Diane). A 41 ans, celui qui a su rester au top depuis près de 20 ans a non seulement remporté quatre fois l’Arc de Triomphe (aucun jockey n’a fait mieux), mais 16 ans séparent sa première victoire (1996) de la dernière (2012). Très présent à Deauville, dont il reste un des principaux animateurs, il compte 66 victoires en 455 courses sur les douze derniers mois. Entre deux courses, il a accepté de se livrer pour Hippik.
Triomphe va arriver vite… vous serez au départ ? Pour l’instant, non, je n’ai pas de cheval… Mais il est encore tôt. Je peux hériter d’un cheval qui n’aura pas de jockey. vous avez gagné quatre fois cette course, c’est un atout par rapport à un jeune jockey ? Sans aucun doute. connaître l’hippodrome, l’ambiance autour de la course… ça permet de mieux maîtriser l’événement, le stress... Ainsi, on évite de faire des erreurs. Ce serait quand même dommage de voir l’Arc se disputer sans le jockey au plus grand palmarès ? Vous savez, ce n’est pas parce que vous avez le plus grand palmarès que vous êtes obligé de monter dans l’Arc. Le palmarès ne vous donne pas de garantie. Ça dépend de beaucoup d’éléments et en tout premier lieu du cheval disponible. beaucoup de propriétaires ont des jockeys sous contrat. Les courses ont évolué depuis vos débuts. Comment court-on l’Arc de Triomphe aujourd’hui par rapport à 1996 ? On ne court jamais un Arc de Triomphe de la même façon d’une année à l’autre. Les courses restent les mêmes, mais les chevaux changent. La tactique, les adversaires, la forme du moment… On n’a pas de repères précis d’une année à l’autre. comme pratiquement dans toutes les grandes courses, à chaque fois, on repart de zéro. vous êtes également membre de l’équipe de Paintball red Ball, c’est complémentaire avec votre métier ? On y retrouve un peu les mêmes exigences. c’est un sport très physique, il faut aller vite et toujours anticiper, avoir des réflexes… On retrouve tout ça dans une course. Ça vous permet aussi de couper avec les courses justement… c’est important aussi de fréquenter autre chose. c’est un autre sport, dans un univers complètement différent, avec d’autres personnes. On ne parle jamais d’hippisme. Ça permet de s’évader.
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< ON Y éTAIT > PRIX MAURICE DE GHEEST
GARSWOOD : objectif Prix de la forêt Dimanche dernier à Deauville, la vérité est sortie... du bois ! En Anglais, « wood » signifie « bois » et les deux épreuves majeures du week-end normand ont été respectivement enlevées par GARSWOOD (Prix Maurice de Gheest) et GATEWOOD (Prix de Reux). Deux concurrents entraînés où ? In England, of course !
GARSWOOD prend le dessus sur THAWAANY.
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ichard Fahey ne se déplace pas si souvent que cela en France et sa présence à Deauville dimanche avec le 4 ans GARSWOOD au sein d'une forte coalition britannique aurait dû nous inciter à une certaine méfiance. D'autant que le fils de DUTCH ART avait terminé 3ème l'an dernier du Groupe I Prix de la Forêt, devancé notamment par une certaine MOONLIGHT CLOUD... La favorite du Prix Maurice de Gheest était évidemment THAWAANY, une élève de Freddy Head, triple tenant du titre avec cette même MOONLIGHT CLOUD. La jument restait sur un succès prometteur dans le Prix de RisOrangis et avait accusé de sérieux
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progrès ce jour-là. L'ambition de la fille de TAMAYUZ était bien sûr d'offrir un 7ème Prix « de Gheest » à Freddy Head qui avait aussi remporté trois fois de suite l'épreuve avec MARCHAND D'OR. Venue à l'extérieur et contrainte de prendre la tête du peloton, THAWAANY a effectué une ligne droite de toute beauté pour sa première tentative dans un groupe I, mais c'était compter sans le finish de GARSWOOD, énergiquement soutenu par Gérald Mossé qui le décalait au bon moment pour tirer les marrons du feu. Quatre femelles allaient prendre les places d'honneur derrière le cheval anglais : THAWAANY donc, remarquable à ce niveau, FIESO-
LANA, ZEJEL qui venait de terminer 2ème du Ris-Orangis, et VORDA. Les déceptions sont venues de SOMMERABEND, 7ème seulement, et qui a sans doute trouvé la distance trop courte, et GREGORIAN dont John Gosden attendait mieux... Lundi matin, de retour chez lui, Richard Fahey, après avoir consulté les propriétaires de GARSWOOD, David Armstrong et Cheveley Park Stud, affirmait que le prochain objectif du cheval serait, comme l'an dernier, le Prix de la Forêt, le weekend de l'Arc, sur 1400m. GATEWOOD, UN « GOSDEN »... Le Prix de Reux sur 2500m mettait aux prises des candidats possibles au Grand Prix de Deauville, le
31 août, sur la même distance. Et c'est encore un cheval anglais, GATEWOOD, pensionnaire de l'incontournable John Gosden, qui allait marquer son territoire avant le Grand Prix. Vite remarqué à la pointe du combat, le fils de GALILEO, un 6 ans d'une régularité absolue, s'est détaché progressivement pour l'emporter facilement de 2 longueurs malgré la bonne fin de course du 3 ans RIO TIGRE. GOING SOMEWHERE prenait la 3ème place devant MELEAGROS et l'Allemand SWACADELIC. A noter que cinq chevaux seulement restaient au départ de ce groupe III après les forfaits de CHEYENNE HOME et GLARING. Guy Mislin
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< EN DiRECT DE DEAuViLLE >
Chaque semaine, l’album photos du meeting
pas Touques pour suivre les Beaucoup de monde à La eo Bachelot). de SOMMERABEND (Th
Victoire au finish pour SA iLiNG CLuB uSA (Grégory dans le Prix de Cerisy. Benoist) devant KEENA (Thierry
L’obstacle a aussi sa place pendant le meeting. Quick Dream (Geoffrey Re) devra finalement se contenter de la 2ème place dans le Prix des Ypreaux (Prix Casino Barrière de Deauville), derrière OLE COMPANERO GER (Hervé Jumelle).
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Les femmes ont d remporté le Prix T
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Belle victoire d’ARLuNO (Eddy Hardouin) dans le Prix de Glanville. L’hongre de 5 ans laisse le peloton derrière lui et offre à la famille Artu une belle victoire.
y Jarnet)
Photo de faille autour d’A RLuNO et Jean-Yves Ar entraîneur. tu, éleveur, propriétaire et
ce Pauline Dominois, a du style. Grand favori de la course, DARSELECT, confié à l’effica Totisambert.
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On n’arrête plus Gerald Mosse. Le jockey marse illais, âgé de 47 ans, ne se conten te pas du Prix Maurice de Gheest et remportera, 48 heure s plus tard le Prix de Ba rneville sur HiDDEN COVE.
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< Guy Mislin eN Liberté. > L’ANGLAis est bieN pArti pour être L’eNtrAîNeur D e L’ANNée
John Gosden a toutes Dans la galaxie des grands entraîneurs britanniques, John Gosden tient désormais une place privilégiée. Le mentor de Clarehavens Stables est en passe de réaliser une année 2014 fabuleuse avec plusieurs de ses élèves dont deux sortant une fois de plus de l'ordinaire : KINGMAN et TAGHROODA.
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Gosden regagnait l'Angleterre et s'installait à Newmarket. Les chevaux qui lui furent confiés è Stanley House Stables n'allaient pas tarder à remporter plusieurs grandes courses en Angleterre, en France et en Allemagne. A cette époque Gosden formait avec Frankie Dettori un tandem redoutable. Dans la dernière décennie du XXème siècle, John Gosden a changé deux fois d'établissement, s'installant au début des années 1990 à Manton, puis à Clarehavens Stables, mais les succès ont continué de s'accumuler. Parmi ses principaux vainqueurs, on citera RAVEN'S PASS, ZENDA, DAR RE MI, THE FUGUE, NATHANIEL, ELUSIVE KATE, OASIS DREAM, IZZI TOP, LUCARNO, MUHTARRAM, MASHAALLAH, OBSERVATORY, etc... TAGHROODA, KINGMAN, LES STARS 2014. John Gosden jubile. Dame ! Il possède dans ses boxes les deux stars actuelles et incontestables du galop européen. Il peut même envisager un au-
Action images/panoramic
iplômé en économie de l'Université de Cambridge, sportif accompli, médaillé au disque et au javelot, John Gosden est né le 30 mars 1951. Passionné par les chevaux de course, il s'est lancé dans la carrière comme assistant de deux professionnels réputés, Vincent O'Brien et Sir Noël Murless qui trustaient alors les groupes I, derby d'Epsom, Saint-Léger, Oaks, etc... En 1979, John Gosden décidait d'émigrer aux EtatsUnis où il se révéla comme un entraîneur de grande qualité, après avoir travaillé au service de Tommy Doyle. Ses premiers titres de gloire, il les a obtenus en Californie avec un cheval de handicap, BATES MOTEL, qui allait remporter plusieurs courses de ce genre dont le Santa Anita Handicap et le San Antonio Handicap. Ce cheval allait même s'imposer dans le « Big Cap »devant 85.000 spectateurs obtenant l'Eclipse Award ! La même récompense allait échoir à une autre pensionnaire de Gosden, ROYAL HEROINE, lauréate d'une Breeder's Cup Mile. En 1989, après dix ans passés en Californie, John
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s les clés
Julien Herbet
tomne en forme de feu d'artifice ! TAGHROODA, fille de l'étalon qui monte irrésistiblement, SEA THE STARS, vient d'éclabousser de sa classe les King George VI and Queen Elizabeth Stakes à Ascot, dominant les mâles et notamment ses aînés, TELESCOPE et MUKHADRAM ! Du coup, la pouliche de Cheikh Hamdan, invaincue en quatre sorties, est installée favorite de l'Arc de Triomphe. Si elle confirme dans les Yorkshire Oaks et on voit mal pourquoi elle ne confirmerait pas, il ne faudra pas chercher ailleurs l'épouvantail du 5 octobre prochain à Longchamp ! L'autre phénomène de l'écurie Gosden, c'est bien sûr KINGMAN. Fils d'INVINCIBLE SPIRIT et de ZENDA, avec laquelle l'entraîneur anglais a remporté la Poule d'Essai des Pouliches en 2002, KINGMAN
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Julien Herbet
TAGRHOODA (en bas à gauche) et KINGMAN (ci-dessous), deux atouts maîtres dans la manche de l’entraîneur anglais
serait également invaincu en six sorties s'il n'avait pas été surpris plus que battu par NIGHT OF THUNDER dans les 2000 Guinées anglaises. Il allait d'ailleurs pulvériser son rival dans les St James's Palace Stakes, avant d'imiter TAGHROODA en dominant ses aînés, et notamment le champion TORONADO dans les Sussex Stakes. Qui peut battre KINGMAN, qui porte les mêmes couleurs que l'invaincu FRANKEL sur le mile ? Et même au-delà sur 2000m ? L'objectif déclaré du poulain, les Queen Elizabeth II Stakes lui sont promises même si TORONADO en sera aussi. Pour l'heure, le projet de présenter KINGMAN dans le Jacques Le Marois n'était pas encore confirmé à l'heure où nous écrivions ces
lignes. Compte tenu de la classe et du style des succès du poulain, il est possible que John Gosden l'aligne le 18 octobre dans les Champion Stakes sur 2000m. D'AUTRES CARTOUCHES... L'entraîneur anglais a d'autres cartouches dans ses boxes, à un niveau moins relevé, certes, mais tout de même. D'ailleurs, on ne connaît pas les limites exactes d'EAGLE TOP, impressionnant à Ascot avant de terminer en trombe 4ème des « King George ». On a vu WESTERN HYMN, 6ème du derby d'Epsom, se jouer de l'opposition dans le Prix Eugène Adam-Grand Prix de Maisons-Laffitte. Le poulain, fils de HIGH CHAPARRAL, a remporté 4 courses sur 5 et on pourrait le revoir sur notre sol rapidement. De même que GATEWOOD, qui vient de poser des jalons en vue du Grand Prix de Deauville en enlevant le groupe III Prix de Reux sur 2500m ! Ces deux chevaux étaient pilotés par le jeune William Buick, encore un jockey révélé par John Gosden et qui le lui rend bien ! La suite du programme de la belle SULTANINA qui vient de battre la Française NARNYIN dans les Nassau Stakes sera également à examiner avec intérêt. Bref, John Gosden, c'est tout simplement l'homme qui détient toutes les clés de la fin d'année 2014 au galop. A 63 ans, grand, élégant, toujours coiffé de son légendaire chapeau, John Gosden inspire le respect depuis des décennies. Il a été à bonne école, certes, mais l'élève a depuis longtemps dépassé ses maîtres !
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< C’EST DéJà DEMAIN > LES COURSES à DEAUVILLE
KinGman et dix jours de folie ! de ce vendredi, avec la présence de PRinCe GiBRaltaR dans le Guillaume d'ornano, au 24 août avec l'important Prix morny, en passant par le somptueux Prix du haras Fresnay-le-BuffardJacques le marois (avec KinGman !) et la rentrée attendue d'aveniR CeRtain dans le Prix de la nonette, dix jours de folie attendent les amateurs de beau sport à deauville !
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rois groupes I, plusieurs groupes II et III, de belles listed, la fabuleuse dizaine de Deauville nous promet de formidables émotions ! D'emblée, la Touques va nous offrir ce vendredi sur les 2000m, un groupe II pour 3 ans prometteur, le Prix Guillaume d'Ornano, avec la présence au départ de PRINCE GIBRALTAR ! Troisième du Jockey-Club et deuxième du Grand Prix de Paris, le fils de ROCK OF GIBRALTAR va tenter de renouer avec le succès sur la distance intermédiaire. On saura si le poulain entraîné par Jean-Claude Rouget a corrigé certains de ses défauts entrevus corde à droite... Le plateau est de qualité et si de trop nombreux forfaits ne réduisent pas cette épreuve à une peau de chagrin, il va y avoir du sport ! Outre le « PRINCE », on note les engagements de très bons éléments comme l'Anglais WESTERN HYMN, un Gosden monté par William Buick, récent brillant lauréat du Prix Eugène Adam, de FREE PORT LUX, 4ème du Grand Prix de Paris, le Fabre ARMY BULLETIN, 2ème du Prix Eugène Adam, NOLOHAY, BOOKRUNNER ou GAILO CHOP rentré des Etats-Unis.
Un mile de haUte volée ! Le Prix du Haras-Fresnay-le-Buffard-Jacques Le Marois a toujours été un mile de très haute volée, l'un des miles les plus convoités au monde. Le palmarès de ce groupe I disputé sur la célèbre ligne droite de Deauville est riche d'authentiques champions. MIESQUE, EAST OF THE MOON, DUBAI MILLENIUM, BANKS HILL, SIX PERFECTIONS, WHIPPER, DUBAWI, TAMAYUZ, GOLDIKOVA, MOONLIGHT CLOUD, etc. ont émerveillé le public deauvillais lors des dernières décennies. On n'oubliera pas non plus la belle victoire du tandem NONOALCO-Lester Piggot en 1974. Cette année, l'immense attraction est constituée par la présence du jeune crack-miler KINGMAN. On a regretté que son compagnon de couleurs FRANKEL n'ait jamais daigné venir se produire sur notre sol AVENIR CERTAIN fait son retour dans le Prix de la Nonette.
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Hippik # 9
Henry Browne
restant invaincu en quatorze sorties sur son île. Grand merci à John Gosden d'avoir tenu la promesse de présenter son KINGMAN au public français ce dimanche ! En tout cas, le test sera intéressant pour ce poulain impressionnant, s'il ne fait pas le vide d'ici dimanche. Restaient engagés mercredi OLYMPIC GLORY, TORONADO, ESOTERIQUE, RIZEENA, RED DUBAWI, ANODIN et BOW CREEK. aveniR CeRtain : la nonette avant l'aRC ? Autre pensionnaire de Jean-Claude Rouget dont la rentrée est très attendue mardi prochain, AVENIR CERTAIN se présente au départ du groupe II Prix de la Nonette sur 2000m. La fille de LE HAVRE, qui a réalisé le magnifique doublé Poule d'Essai-Prix de Diane, vient préparer ici une probable participation à l'Arc de Triomphe. Son mentor a préféré l'aligner à Deauville sur 2000m que dans le Prix Vermeille sur 2400m trop proche de l'Arc. SHAMKALA, VAZIRA, et les Britanniques REGARDEZ, TARFASHA, BE MY GAL, EASTERN BELLE, entre autres, ne viennent pas faire de la figuration... Un PRix moRny à l'anGlaise ? Dimanche 24 août, l'important Prix Morny (groupe I sur 1200m) mettra aux prises quelques uns des meilleurs 2 ans
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européens. Comme chaque année, les Anglais seront redoutables. N'ont-ils pas remporté huit des dix derniers Morny ? Cette année, l'épouvantail pourrait s'appeler BAITHA ALGA. Le fils de FAST COMPANY, brillant lauréat des Norfolk Stakes (groupe II), le 19 juin dernier à Ascot, avait fortement impressionné. Richard Hannon connaît une belle réussite en France... Plusieurs autres épreuves importantes vont se dérouler durant cette formidable dizaine deauvillaise. Les 4 ans et plus disputeront le Prix de Gontaut-Biron un groupe III sur 2000m, le Prix Kergorlay couru sur 3000m opposera des stayers ou apprentis stayers de 3 ans et plus. Les Prix de Pomone (groupe II) et de Minerve (grouupe III) sur 2500m préparent au prochain Prix Vermeille. Dimanche 24, outre le Prix Morny, le programme nous offre un nouveau groupe I, le Prix Jean Romanet, disputé sur 2000m et s'adressant à d'excellentes juments de 4 ans et au-dessus. On vous le disait : ces dix jours à Deauville s'annoncent fous ! Pour le plus grand plaisir des sportsmen français et... britanniques car ils seront nombreux dans les tribunes de la Touques ! Guy mislin
KINGMAN, grande attraction du week-end du 15 août à Deauville.
< le programme du meeting > - vendredi 15 août : 9 courses dont le Prix Guillaume d’Ornano – Haras du Logis St Germain Gr.II, et le Prix Lieurey Gr.III - samedi 16 août : 8 courses dont le Prix de Pomone Gr.II, Prix Gautaut-Biron Hong Kong Jockey Club Gr.III, Al Rayyan Cup Gr.I (pur-sangs arabes), Doha Cup Gr.I (pur-sangs arabes) - dimanche 17 août : 8 courses dont le Prix du Haras de Fresnay-le-Buffard - Jacques le Marois Gr.I, et Prix Minerve Gr.III - mardi 19 août : 8 courses dont le Shadwell Prix la Nonette Gr.II - Jeudi 21 août : 8 courses - samedi 23 août : 9 courses dont le Prix du Calvados Gr.III - dimanche 24 août : 8 courses dont le Darley Prix Morny Gr.I, Darley Prix Jean Romanet Gr.I, et le Darley Prix Kergolay Gr.II - mercredi 27 août : 8 courses - samedi 30 août : 8 courses - dimanche 31 août : 9 courses dont le Prix de Deauville Lucien Barrière Gr.II, Prix de Meautry Lucien Barrière Gr.III, Prix Quincey Lucien Barrière Gr.III.
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< évèNEMENT >
369 FUTURS CRACKS AUX ENCHèRES
Tout commence à Deauville S
i les premières ventes de yearlings dans le monde ont eu lieu voilà dix jours aux Etats-Unis, Deauville marque le grand départ du marché en Europe. Evènement international professionnel, mais aussi mondain, les ventes attirent des acheteurs venus du monde entier, à la recherche des futurs cracks sur la côte normande. Cette année, du 16 au 18 août, 369 poulains, représentant le meilleur de la produc-
tion française, et une sélections de poulains étrangers (Grande Bretagne, Irlande, EtatsUnis et Allemagne) sont mis en vente aux enchères. Rendez-vous incontournable pour le monde hippique, c’est aussi un formidable spectacle qui attire les curieux. Chaque poulain étant présenté un par un avant que ne débute sa mise aux enchères. L’histoire se souvient que des champions mythiques, comme URBAN SEA, vainqueur de l’Arc de
Triomphe en 1993 (avec une cote de 38 contre 1 à l’époque !) ou SUBOTICA, lauréat l’année précédente, avaient été acheté à Deauville pour moins de 300 000 francs (environ 45 000 euros). C’était avant la création d’Arqana, première agence de ventes aux enchères de chevaux de course en France, la deuxième en Europe, en 2006 (sous l'impulsion d'un groupe d'investisseurs comprenant Son Altesse l'Aga Khan).
Eric Hoyau (PDG Arqana) : « Pourquoi un poulain va bien se vendre… » Président Directeur Général de l’agence Arqana, Eric Hoyeau insiste sur le rôle essentiel des ventes de Deauville dans le paysage hippique. Plutôt optimiste avant l’ouverture de l’édition 2014, il explique comment sont sélectionnés les meilleurs yearlings. M. Hoyeau, que représentent ces ventes ? Elles sont très importantes pour l’équilibre général du marché. Notre rôle est de mettre en face des acheteurs et des éleveurs. Ces chevaux vont ensuite participer à l’économie du milieu, avec tout ce qu’ils génèrent derrière. C’est une partie intégrante et primordiale de la promotion des courses. L’objectif est donc que ces yearlings restent en France… Entraîneurs, jockeys, courses… C’est toute l’économie française qui profite du système, particulièrement, oui, quand nous avons l’assurance que les pur-sang restent en France. C’est une donnée que vous ne maîtrisez pas complètement… Non, effectivement. Mais nous travaillons toute l’année pour cela. En-
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«70% des chevaux achetés restent en France» viron 70% des chevaux achetés dans nos ventes restent en France. Il est important aussi de faire venir des acheteurs étrangers. Ils vont animer le marché, en provoquant de nouvelles offres et de nouvelles demandes… Comment réalisez-vous le catalogue des ventes ? Cela se passe en deux étapes. Il y a d’abord les inscriptions, qui se déroulent en mars, puis les inspec-
tions à partir du mois d’avril. Nous allons directement voir environ 2000 yearlings pour faire une sélection et établir nos catalogues. Ensuite, avec les éleveurs, nous définissons quelle vente est la plus adaptée au poulain. Août, octobre ou novembre… Selon la maturité du poulain notamment. Il ne s’agit pas de tout mélanger… Chaque vente correspond à des offres précises, ce qui garantit aux acheteurs de trouver ce qu’ils viennent chercher. Cette année, vous êtes content de votre catalogue ? Bien sûr, je ne vais pas vous dire qu’il n’est pas bon… Mais ce sont les professionnels qui en parlent le mieux. Et cette année, il a été très bien accueilli. Qu’est-ce qui fait qu’un poulain va bien se vendre ? Il y a trois critères : 1. Le pédigrée, 2. La conformation, c’est à dire sa morphologie. Si il a un très bon pédigrée mais des défauts physiques, ce n’est pas intéressant. Et enfin, la locomotion. Son allure, sa façon de se déplacer. Même la façon de se déplacer au pas en dit beaucoup sur un poulain. C’est pour cela que tous les yearlings à la vente sont présentés
un par un… Tous les chevaux sont présents et sont présentés. Ils ont également un dossier vétérinaire très complet. Avec 42 clichés et radios, une vidéo endoscopie (qui permet d’examiner les poumons sous toutes ses coutures)... Quels sont les éléments qui vous permettent d’anticiper sur les résultats d’une vente ? Il y a deux éléments : la qualité du catalogue et l’état du marché. Le marché du pur-sang échappe au marché économique en général ? Aujourd’hui, le marché du pur-sang est plutôt en phase offensive. Avec notamment l’arrivée de nouveaux investisseurs, venus d’Australie par exemple, ou du Qatar. Il y a encore quatre ou cinq ans, ce marché n’existait pas. Et puis, la semaine dernière, les premières ventes de yearlings dans le monde, qui se sont déroulées aux EtatsUnis, à Saratoga, ont été conformes à l’année dernière. Ça, c’est un vrai point de repère qui nous permet d’être optimiste. Propos recueillis par S.D.
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s 7 chiffres clé 2000 C’est le nombre de yearlings que les experts de l’agence Arqana ont inspecté avant de réaliser les catalogues des ventes du mois d’août, mais aussi octobre et novembre, selon les catégories.
34.682 millions C’est le montant, en euros, des ventes réalisées en trois jours à Deauville l’année dernière. Une augmentation de 17% par rapport à 2012, qui affichait un recul de 9,6% par rapport à 2011.
40.99 millions C’est le chiffre d’affaires record des ventes du mois d’août à Deauville. Il date de 2009.
134.622 C’est le prix de vente moyen, en euros, d’un yearling l’année dernière à Deauville. Une hausse de 37% par rapport à 2012 !
16 millions C’est le prix, en dollars, payé en 2006 par le haras Coolmore aux Etats-Unis pour acheter THE GREEN MONKEY, que ses propriétaires avaient payé 425 000 dollars quelques mois plus tôt. Le poulain, au pedigree prestigieux, avait couru 200 mètres en 9,8 secondes, ce qui avait été à l’origine d’enchères exceptionnelles. Malheureusement, quelques mois plus tard, THE GREEN MONKEY tombe lors d'une course et se blesse. En tout et pour tout, il aura participé à trois compétitions durant sa courte carrière et finira au haras. Au 1er octobre 2013, l'étalon avait engendré 28 poulains et une des ses saillies se négociait 5 000 dollars.
200 millions C’est le prix, en dollars, estimé de FRANKEL, le cheval considéré comme étant le plus cher du monde.
L’incroyable raté PRINCE GIBRALTAR...
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ui dit ventes et achats inclue automatiquement un risque économique. Si les yearlings mis en vente au mois d’août à Deauville offrent toutes les garanties de succès (la liste de poulains à succès est très longue), personne n’est à l’abri d’un échec. Bien que ceux-ci soient plus difficiles à évaluer et bien souvent tombés dans les oubliettes. En revanche, certains exemples attestent du manque de flaire ou de la timidité des acheteurs. Ainsi, en août 2012 (il est vrai une année compliquée économiquement pour ce marché), PRINCE GIBRALTAR a été « racheté par son éleveur », estimant que le prix proposé à l’achat n’était pas suffisant. Comment ? tout simplement en faisant la dernière proposition, avec l’enchère la plus haute. Au final, le propriétaire, qui a parfai-
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tement le droit de « défendre » son poulain, ne paiera que 2% de commission sur le prix au dernier coup de marteau (proposé donc par luimême…). Soit, dans le cas présent, 40 000 euros (800 euros de commission). Deux ans plus tard, PRINCE GIBRALTAR, vainqueur du Criterium de Saint-Cloud, 2ème du Grand Prix de Paris, 3ème du Prix du Jockey Club (groupe I), vainqueur du Prix Greffulhe (groupe II), totalise plus de 400 000 euros de gains. De quoi laisser des regrets à ceux qui n’ont pas osé faire monter les enchères. Et que dire de TREvE, rachetée 22 000 euros lors des ventes d’octobre 2011 et qui a remporté le Prix de l’Arc des Triomphe l’année dernière après s’être imposée dans le Prix de Diane ! Des gains qui se comptent en millions…
1,7 millions C’est le prix d’achat record, en euros, de ces dix dernières années. En août 2011, une pouliche a été adjugée 1,7 millions d’euros à un acheteur australien. “Son père GALILéO est le meilleur étalon au monde et sa mère SANIDJA est également d'une excellente famille. Les pouliches de GALILéO sont très rares. Les gens les gardent en général”, expliquait l’agence Arqana pour justifier un tel prix.
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< L’ACTU HIPPIK >
SOLOW (Olivier Peslier).
8ème étape du Défi du Galop SOLOW se distingue Monté par Olivier Peslier et entraîné par Freddy Head, le Wertheimer SOLOW a remporté avec la manière le Prix Dream Well, course A sur 1800m, 8ème étape du Défi du Galop, lundi dernier à Clairefontaine. Le cheval s'est imposé devant un courageux MANINGREY et le tenace MY STONE, alors que le favori, FRANKYFOURFINGERS, a dû se contenter d'une 4ème place, sans doute un peu usé après avoir été sur la brèche depuis le début de la saison. Quant au vainqueur, SOLOW, son entourage pense lui faire gravir un nouvel échelon en l'alignant dans le groupe III Prix Quincey sur 1600m à la fin du mois. Au classement général des chevaux du Défi du Galop, SANT'ALBERTO est leader devant MY OLD HUSBAND et NARROW HILL.
AUSTRALIA courra-t-il l'Arc ? Aidan O'Brien, nous l'avons souvent écrit ici, n'a pas son pareil pour brouiller les pistes... Ainsi, on ne sait toujours pas si le fils de GALILEO viendra courir l'Arc de Triomphe le 8 octobre à Longchamp alors qu'on le donnait favori après son double succès dans les derbies d'Epsom et du Curragh. Ce mystère est entretenu par le fait qu'AUSTRALIA vient de reprendre l'entraînement sérieux en vue des... Juddmonte Inter-
national Stakes le 20 août à York, voire des Irish Champion Stakes le 13 septembre à Leopardstown. Deux groupes I qui se disputent sur... 2000m. Le sorcier de Ballydoyle n'avait-il pas déclaré après l'Irish Derby qu'AUSTRALIA, pour lui, serait encore meilleur sur la distance intermédiaire que sur 2400m ? Il serait vraiment regrettable que le poulain ne vienne pas disputer l'Arc et affronter les TAGHROODA, SEA THE MOON et autres TREVE...
Grand Prix de Berlin SIRIUS impose sa loi
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D.R.
Disputé sur les 2400m de l'hippodrome d'Hoppegarten, le Grand Prix de Berlin (groupe I) est revenu à un hongre de 3 ans, SIRIUS, entraîné par Andreas Löwe. Le poulain s'est imposé dans un très bon style devant la jument de 5 ans BERLIN BERLIN et le 4 ans LUCKY SPEED, qui avait remporté le derby allemand l'an dernier. A noter que le fils de DASHING BLADE avait été supplémenté pour participer à ce Grand Prix. Sa confrontation avec le champion SEA THE MOON dans le Grand Prix de Baden Baden vaudra certainement le détour.
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TAGHROODA et Paul Hanagan, après leur victoire dans The King George VI and Queen Elizabeth Stakes.
TAGHROODA favorite des Yorkshire Oaks Invaincue en quatre sorties dont les Oaks d'Epsom et surtout les King George VI and Queen Elizabeth Stakes devant ses ainés mâles, TAGHROODA s'annonce comme la grandissime favorite des Yorkshire Oaks (groupe I, 2400m pour femelles de 3 ans et plus) le 21 août. Ses principales adversaires, si toutes y participent, pourraient être VENUS DE MILO, TAPESTRY, VOLUME, AMBIVALENT ou encore TALENT. En principe, cette course devrait être la dernière de la fille de SEA THE STARS avant l'Arc de Triomphe.
Phoenix Stakes : KOOL KOMPANY 2ème KOOL KOMPANY, brillant lauréat du Prix Robert Papin à Maisons-Laffitte, a dû se contenter de la 2ème place des importants Phoenix Stakes, groupe I sur 1200m pour 2 ans, disputés dimanche dernier au Curragh. Le poulain entraîné par Richard Hannon n'a pu empêcher DICK WHITTINGTON, piloté par Robert O'Donoghue, de remporter un deuxième succès consécutif sur cette piste et cette distance offrant ainsi à Aidan O'Brien, intouchable sur ses terres irlandaises, un 225ème groupe I, ce qui est tout simplement fabuleux. CAPPELLA SANSEVERO se classait 3ème devant la pouliche BEACH BELLE.
JUST THE JUDGE à Chicago
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Action images/panoramic
La jument de 4 ans, JUST THE JUDGE, lauréate l'an dernier des 1000 Guinées irlandaises, sera au départ samedi à Chicago des Beverly D Stakes, un groupe I pour femelles de 3 ans et plus. Elle arrivera mercredi aux Etats-Unis en compagnie de son entraîneur Charly Hills et de son jockey, Jamie Spencer. Le même jour sur la piste d'Arlington Park se disputera l'Arlington Million.
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< L’ESSENTIEL DU TROT > ROI DU LUPIN et Anthony Barrier relancent le débat. Aujourd’hui, l’hongre n’a pas le droit de courir les groupe I (c’est à dire les plus grandes course) en France.
La belle victoire de ROI DU LUPIN dans un très beau Grand Prix de Wallonie relance le débat. La France, qui reste le seul pays à interdire aux hongres de courir, doit-elle changer ses règles ?
Faut-il laisser courir les hongres ? L
e grand prix de Wallonie labellisé Groupe 1 se déroulait ce dimanche dernier sur l’hippodrome de Mons. Cette course événement, en Belgique, permettait de voir s’affronter au plus haut niveau deux des meilleurs classiques français et le champion «Marmion» ROI DU LUPIN. La course s’est déroulée en deux actes. Un départ volant de TIMOKO et UHLAN DU VAL qui ont cadenassé lors du premier tour. Puis l’erreur de jugement de Cédric Mégissier qui en forçant l’allure et s’est rabattu brutalement sur TIMOKO a poussé le crack de Richard Westerink à la faute. Ensuite, Uhlan du Val demandait lui à souffler en face moment choisi par Anthony Barrier pour contre attaquer. Le pensionnaire de la maison Marmion, né, ROI DU LUPIN était désormais «roi» en
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Wallonie avec ce succès dans un Groupe 1. OLMO HOLZ termine second devant PASCIA' LEST. Cédric Mégissier a hérité d’une sanction lourde avec un mois de mise à pied qui l’obligera à confier son protégé à un autre driver s’il participe au prix d’été. Cette première victoire dans un groupe 1 pour Jean-paul Marmion permet de poser à nouveau la question de la participation des hongres aux Groupes 1 en France. En effet, la France reste l’exception en Europe. D’un point de vue purement sportif, on ne peut que regretter cette règle. Si la légitimité au regard de l’élevage pouvait se justifier par le passé, les avancées techniques notamment pour l’insémination artificielle pourraient probablement changer la donne. En effet, imaginons qu’un éleveur qui croit au
potentiel d’un de ses mâles mais qui doit pour des raisons physiologiques ou de caractère faire castrer son cheval, celui-ci pourrait alors faire prélever son cheval et congeler la semence. À priori, sur le papier cela semble plutôt simple et réalisable techniquement. J’ai demandé à un vétérinaire si mon hypothèse tenait la route. J’ai donc pris contact avec Vincent Legoupil vétérinaire à la clinique de Gavray dans la Manche. Je lui ai fait part de mon propos et voici sa réponse. «Même si je ne suis pas le plus pointu sur cette question je peux néanmoins donner une réponse et mon avis à ce sujet. Techniquement, la récolte avant castration ne pose pas de problème. En pratique, l'insémination avec de la semence congelée des juments trot-
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teuses est interdite en France, tout du moins pour une inscription au studbook français. En outre, je ne pense pas qu'il soit souhaitable de favoriser cette pratique, la mise en place du congelé est une technique plus lourde qui entraine des frais supplémentaires pour les éleveurs. Cette technique impliquerait un suivi gynéco par le vétérinaire traitant puis un autre par le vétérinaire du haras, et de plus les résultats peuvent être aléatoires. D'autre part, la commercialisation de la semence congelée dans le selle français donne lieu à des dérives (vente à la paillette, ou un nombre de paillettes très limité) dont les éleveurs à mon avis sont les victimes. Enfin, dans l'esprit, les courses de groupe ont été créées avant tout pour faire une sélection pour l'élevage basée sur les performances
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sportives des chevaux. Par conséquent, il me semble tout à fait normal qu'un hongre ne puisse pas participer à ces épreuves, en tout cas actuellement.» Les classiques sont le top niveau des courses. À mon sens, ne pas permettre aux Hongres d’y participer tronque la réalité. La victoire d’un hongre dans un classique ne dessert en rien l’élevage, bien au contraire. Elle démontre la valeur d’une lignée maternelle et le talent reproducteur du père. De plus comme le précise, Vincent Legoupil, la technique permettant la congélation de semence est au point ainsi, il s’agit donc de proposer un cadre permettant cette possibilité. Au-delà de cette hypothétique solution rien n’empêche sportivement la participation de
ces authentiques champions aux groupes 1 sur le sol français. Nous continuons d’évoluer dans un cadre plombé par le poids de l’histoire et dont les règles liées aux courses de trot en subissent naturellement les conséquences. La société du cheval français communique sans cesse sur l’aspect sportif des courses, ce qui d’ailleurs est une évidence pour qui connait à minima la vie des écuries. Dès lors on pourrait s’attendre que les actes rejoignent les paroles et que l’on décide vraiment de regarder vers le futur. Ce n’est certainement pas en fermant des courses au point d’en amoindrir la véracité sportive que l’on démontrera que le monde du trot à un avenir. Ludovic Vrac
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< LA CHRONIQUE D’ALLISON > « Moi qui vénère et respecte les pur-sangs comme aucun être. Moi qui me réveille l'esprit molletonné dans la brume insufflée par les naseaux de ma douce et fantasque représentation d'un FRANKEL nocturne.... »
L’ATTENTE
D
e mes yeux je n'ai vu que MOONLIGHT CLOUD pulvériser toutes idées reçues dans le Prix de la Forêt l'automne dernier. Une impression folle. Un miracle. Une clef unique pour s'exercer à la vitesse lumière. Malheureusement, bien qu'à elle-seule elle me suffit, je n'ai été présente à aucune des multiples représentations de l'impératrice planétaire GOLDIKOVA, et je me sens impardonnable. Moi qui vénère et respecte les pur-sangs comme aucun être. Moi qui me réveille l'esprit molletonné dans la brume insufflée par les naseaux de ma douce et fantasque représentation d'un FRANKEL nocturne. Moi qui me lève aux aurores, et qui, sur la route du travail, le visage encore balafré par le traître oreiller, regrette cette lâcheté qui me pousse chaque jour à troquer les flancs d'un yearling dynamité contre ce fichu tablier de cuisinier. Moi qui ne me déplace que trop rarement. Moi qui ne les admire virtuellement que trop souvent. Eux, leur souffle, leurs sabots claquant les fers jusque dans mes veines. Eux, leur regard, leur allure, leur jeu de scène. Eux, ce manque oppressent. Eux... ces éternels enfants. Me battrezvous si je vous avouais ne pas avoir vu FRANKEL, ce génie ? Comprenez-vous ce chagrin de n'avoir aperçu que les
Action images/panoramic
Allison parle des courses avec amour, tendresse et passion. Vous pouvez aussi retrouver toutes ses chroniques à l’adresse suivante : andtheyreoff.overblog.com
croupes dissipées d'OVERDOSE et de MARCHAND D'OR, ce jour de double Abbaye ? Aurais-je dû retarder tous les trains de Chantilly pour admirer la fabuleuse perfection que fut l'envolée de DIVINE PROPORTIONS ? Aurais-je dû éventrer ces bourges géants qui m'interdirent de vivre TREVE, ce jour de juin traumatisant ? Que fait-on lorsque la peur nous paralyse. Lorsque l'angoisse se veut insoumise. Que fais-je, loin de mes rêves ? Rassurez-vous, pour quelques jours, quelques semaines peut-être, je vais oublier tous ces regrets. Approchez vos oreilles, mon plaisir est tel que je ne peux articuler sans fendre mes joues d'un sourire nullement accidentel. KINGMAN est à Deauville. Le roi KINGMAN, le monstre KINGMAN, le rêve KINGMAN, est à Deauville. Et moi aussi ! Pour tous ces souvenirs manqués, pour chaque remord infligé, pour chaque victoire dont je me suis piteusement désintéressée, au nom de la grandeur intemporelle du Pur-sang, KINGMAN, dimanche sera le plus grand. Sans hésitations. Nuls doutes, nuls balbutiements. J'attends juste le sacre imminent. La lèvre mordue, les mains tremblantes, le cœur haletant... J'attends.
KINGMAN passa à l’attaque (extérieur) dans le Qipco Sussex Stakes
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Hippik # 9
< REnDEZ-VoUs >
Attention, Rendez-vous le vendredi 29 août* pour un retour attendu à Deauville > Exceptionnellement, Hippik n°9 reste15 jours en ligne
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Hippi # 10
en ligne vendredi 29 août
Un AUtRE REgARD sUR lEs coURsEs
Par Guy Mislin
< HISTOIRE >
En 1974, nonoalco remportait le Prix Jacques le Marois sur le mile de Deauville, un an après s'être brillamment imposé dans les Prix Yacowlef et Morny. Il était piloté par l'anglais lester Piggott, devenu une légende du turf mondial. le cavalier et le fils de nEaRTIc allaient faire le spectacle sur la piste de la Touques ce jour-là. Pour le plus grand plaisir de Maria Félix-Berger, la propriétaire du cheval.
nonoalco et maria felix berger
C
'est à Deauville que le superbe NONOALCO a construit sa réputation. Vainqueur impressionnant du Prix Yacowlef, le poulain appartenant à l'actrice mexicaine Maria Félix-Berger était taillé pour la ligne droite de la Touques. Brillant lauréat du Prix Morny sur 1200m, il allait connaître la défaite à Longchamp dans le Grand Critérium, où il a dû s'incliner de justesse face au Zilber MISSISSIPIAN... En 1974, le fils de NEARTIC, né aux Etats-Unis mais confié rapidement à l'entraîneur français François Boutin, allait reprendre son leadership sur le mile. A Newmarket, monté par une autre légende du galop, Yves Saint-Martin, il allait dominer les meilleurs britanniques dans les 2000 Guinées, notamment le grand favori APPALACHEE, qui terminait 3ème. Après la victoire de NONOALCO dans le Prix du Rond-Point, l'objectif fixé par son entourage ne pouvait être que le Prix Jacques Le Marois, l'un des miles les plus convoités au monde. Pour piloter le poulain, François Boutin avait fait appel à Lester Piggott, le crack-jockey anglais qui l'avait conduit au succès à 2 ans dans le Prix Morny. Le public deauvillais assista ce jour-là à une démonstration de classe pure, tant par le style du succès de NONOALCO que dans l'art maîtrisé de son cavalier. On
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D.R.
NONOALCO, fait pour Deauville
eût dit que l'homme et le cheval étaient faits pour briller ensemble sur la piste de la Touques ! Si NONOALCO, entré au haras, et passé par l'Irlande avant d'émigrer au Japon, ne fut pas un reproducteur à la hauteur de sa carrière en course, son partenaire du jour, l'inimitable Lester Piggott allait devenir une légende vivante du turf mondial. Il a remporté la bagatelle de 4493 courses, d’innombrable courses de groupe, parmi lesquelles neuf derbies d'Epsom et trois Prix de l'Arc de Triomphe ! On oubliera ses démêlés avec le fisc anglais qui lui valurent un an d'emprisonnement pour fraude fiscale et la perte de son titre de Membre de l'Ordre de l'Empire Britannique pour se souvenir de son incomparable carrière de jockey qu'il acheva en 1995 à près de soixante ans, et de ce Prix Jacques Le Marois 1974. Quant à la propriétaire de NONOALCO, la belle et élégante Maria Félix-Berger, elle connut de nombreux succès tant en obstacles, avec CHINCO, TONITO PITTI, CHAKHANSOOR, entre autres, qu'en plat, où elle se distingua avec CARACOLERO (Jockey-Club), MALACATE (derby d'Irlande) ou RAMIREZ (Prix d'Ispahan). Divorcée du financier français Alex Berger, elle décéda à l'âge de 88 ans, en 2002, au Mexique.
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