Pays de Lons 155

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N°155 Janvier 2021

Commencez 2021 en lumière !

Espace Chantrans - 39570 MONTMOROT - 03 84 44 15 72 Venez nous rejoindre sur solea-luminaire-lons

JEAN-YVES RAVIER

“A 100 % dans la vie de maire…” La vie du Comté

Origine France Garantie

129 €

Pascal Mathieu Président de la p. 6 filière Comté

Acétate bio 100 % recyclable

Chisseysur-Loue L’art de l’osier… p. 8

Courtefontaine : un village du nord Jura p. 10-11

LONS-LE-SAUNIER 16 rue Saint-Désiré

Carnet de voyages Christian Lafay

POLIGNY 8 place des Déportés p. 7


2 actus

Pays de Lons n°155 - janvier 2021

Rencontre Jean-Yves Ravier - Maire de Lons

“J’aime que les dossiers importants avancent...” Le 28 juin dernier, après un long confinement, Jean-Yves Ravier était élu maire de Lons-le-Saunier, faisant ainsi suite à Jacques Pélissard en place depuis plus de 30 ans. Six mois plus tard, qu’en est-il de sa prise de fonction ? Que retenez-vous de cette année 2020, de votre élection plus précisément ? Ce fut une année riche en événements. L’année a en effet commencé par la campagne électorale du premier tour où nous avons validé notre présence au deuxième tour. Intervient ensuite le confinement, tout s’arrête ! Vivre un confinement est une expérience inédite qui change nos habitudes. Une situation particulière qui a vu nombre de mes colistiers s’investir pour aider et soutenir des actions de solidarité. Ce confinement a finalement soudé plus encore notre équipe, nous étions prêts pour aborder la deuxième partie de campagne, le deuxième tour qui intervient finalement en juin. Cette victoire fut belle et collective, ce fut une joie immense car peu de monde ne l’avait imaginée, sauf une majorité de Lédoniennes et Lédoniens déçus par les propositions de nos adversaires. À titre personnel, j’en tire une grande fierté après les 31 années de Jacques Pélissard comme maire. J’étais content d’avoir mené cette équipe à la victoire, quelle belle histoire ! La prise de fonction ne fut pas simple ? Comme un ouragan, c’était tout, tout de suite ! Un changement radical de vie pour moi. J’ai quitté mon travail pour me glisser à 100 % dans la vie de maire. Nous avons organisé l’équipe, désigné les adjoints et les délégués pour définir les tâches de chacun. L’élection de mon ami Claude Borcard à l’agglomération fut aussi importante pour assurer un lien, pour être en phase avec la ville, c’était essentiel. Nous avons rapidement traité des dossiers importants comme l’arrêt du Burger King ou le rachat de l’ancien McDonald et le parking des Mouillères des dossiers emblématiques. Alors que la situation sanitaire ne s’arrangeait pas ? En effet, dès juillet/août nous avons eu des craintes pour la rentrée. Nous avons rapidement imposé le port du masque pour anticiper la rentrée scolaire. Nous avons pris des mesures fortes pour faire face à la situation dans les milieux scolaires, pour protéger le personnel et les familles. Nous avions des craintes sur l’activité économique et la situation financière de certaines familles. Nous avons pris des mesures pour soutenir les familles, l’économie,

le travail, l’emploi... la mise en place des chèques sociaux et solidaires au moment de la rentrée fut très appréciée par les familles. La situation de la ville vous a-t-elle surpris ? Non pas vraiment, ça correspond à l’idée que je m’en étais faite en tant que conseiller municipal. La ville de Lons ne rencontre pas de problèmes financiers mais nous avons relevé que certaines structures ou équipements méritent rapidement des travaux. La dette grise comme on dit. Nous avons la volonté de faire avancer les travaux, comme l’ancien abattoir ou la cuisine centrale dans le cadre d’un plan alimentaire. Le plan de relance permet certains travaux comme la résidence pour les jeunes, un nouvel EHPAD, la végétalisation des cours d’école. La crise sanitaire vous a privés des relations avec les habitants ? Le lien social est important pour nous. Nous souhaitons plus d’écoute et d’échange avant de prendre des décisions. Notre rôle d’élu est d’amener des idées et de les proposer à la discussion, à l’avis des habitants. Je pense notamment à l’ancienne caserne des pompiers que nous souhaitons réhabiliter en concertation avec les habitants du quartier. Pour l’heure, nous n’avons pas pu échanger, c’est dommage. Nous planifierons de nouvelles réunions dans les quartiers début 2021. Comment abordez-vous cette année 2021 ? Nous avons prouvé que nous étions en mesure de faire avancer les dossiers dans l’écoute, la négociation et le dialogue. Nous allons poursuivre en 2021. J’espère voir avancer certains dossiers comme la montée de Montaigu, l’aménagement de la rocade, le pôle multimodal de la gare, la cité des sports, les pistes cyclables... Ce sont des dossiers importants pour nous tous que nous aurons à partager avec l’agglomération et le Conseil départemental. Déjà de premiers échanges ont eu lieu et d’autres sont programmés. La transition écologique prendra toute sa place dans les futurs projets de la ville, que ce soit dans la végétalisation de la cité, la construction des bâtiments publics, les déplacements, la désimperméabilisation des sols ou l’alimentation par exemple.

“La transition écologique prendra toute sa place dans les futurs projets de la ville…” E TAT C I V I L NAISSANCES Victoria de James FALIK et Angélique CLAREBOUT, Arthenas Tommy de Romain MENIS et Morgane STEPHAN, Bletterans Ninon de Benjamin GENIN et Laura DE LUCA, Brainans Tina de David CARPENTIER et Marilyne CHAMOUTON, Clairvaux­les­Lacs Hugo de Stéphane LEBORNE et Anaïs JOBARD, Clairvaux­les­Lacs Ana de Clément WEST et Lisa DJOUADI, Commenailles Paul de Christophe CARMANTRANT et Isabelle BON, Commenailles Théo de Rémi GAILLARD et Sixtine NORMAND, Denezières Julia de Gaël BONNELAIS et Laura CURTY, L'Étoile Dorian de Pierre­Henri LOUPIAS et Faustine VIDELIER, Lons­le­Saunier Mila de Mathieu PAGET et Cassandra BARIOD, Lons­le­Saunier

Mélina de Nabil REJRAJI et Priscillia PRUDENT, Lons­le­Saunier Éline de Brahim AOUED et Faiza ZOUAOUI, Lons­le­Saunier Yasser de Hamza MANAI et Zohra MANAÏ, Lons­le­Saunier Nicolas de Liviu­Cristian BIRTEA et Madalina­Maria USURELU, Lons­le­Saunier Ziyad de Khalid RAHALI et Asmae NASSIRI, Lons­le­Saunier Abbygaëlle de Damien PETITEAUX et Laetitia PICOT, Macornay Maïly de Charly CAZIER et Dona AZAÏS, Meussia Azra de Bahattin ERCELEP et Heyçan KARAL, Montmorot Léonie de Franck ANDRÉ et Séverin TOURNIER, Patornay Tylio de Hervé COURTOIS et Jenny­Line BOBANT, Perrigny Emma de David KOLLY et Isabelle BORGES, Rothonay Lilian de Mickaël BULLY et Charlotte POTIQUET, Ruffey­sur­Seille

Jean-Yves Ravier dans son bureau à la mairie de Lons

“Un nouveau musée, cʼest une belle idée, faut-il encore pouvoir le financer…” Les finances de la ville sont-elles affectées par la situation actuelle ? Les finances de la ville sont impactées par une baisse de certaines recettes mais ne sont pas fragilisées. Nous avons quelques incertitudes pour l’avenir mais nous restons optimistes. Nous espérons simplement que les entreprises et les associations passeront ce cap difficile. Nous nous préparons à soutenir, à être présent le cas échéant. On étudiera chaque dossier avec attention pour ne pas perdre trop d’emplois ou d’associations. Nous restons très attentifs sur le commerce de centre-ville c’est aussi très important. Nous avons nommé un animateur de centre-ville pour soutenir, pour dynamiser... nous devons être vigilants et réactifs, il est nécessaire de créer du lien entre les commerçants et la municipalité. Le développement de la Police municipale intervient aussi dans ce sens pour rassurer et assurer plus sécurité et de dialogue, au centre-ville mais aussi dans tous les quartiers de ville. La perspective d’un nouveau musée est aussi importante pour le centre-ville ? Oui vous avez raison, c’est une belle idée, mais fautil encore pouvoir la financer. La ville de Lons-le-Saunier n’a pas les moyens de financer seule un tel projet. La réflexion se poursuit, il est nécessaire de

Eléana de Victorien GAUTHIER et Laura VUILLAUMIER, Ruffey­sur­Seille Rose de Jean MOTTET DE LA FONTAINE et Laurène NERRÉ, Saint­Lothain Lucas de Nicolas SAIVE et Julia FLEURY, Vevy Melis de Ismail ZAGLI et Madison DONZALLAZ, Vevy Auguste de Maxime TILLIE et Alice DEBRAND, Voiteur Elia de Jordan FAMELART et Pauline CHOUX, Voiteur

prendre du temps, c’est un projet intéressant pour la ville et le territoire mais il ne faut pas se tromper. Nous nous donnons l’année 2021 pour mener la réflexion, à la fois sur les bâtiments et sur leur utilisation. C’est un dossier en lien avec le tourisme ? Je pense que nous pouvons, sans attendre l’avenir d’un éventuel nouveau musée, avancer sur notre dynamique touristique. Nous disposons d’un beau potentiel qui mérite d’être valorisé pour attirer de nouveaux touristes. C’est une question d’attractivité et d’image, c’est un dossier à suivre avec l’agglomération. L’agglomération qui semble financièrement en difficulté ? Oui et c’est bien dommage car la ville de Lons a besoin de son soutien pour faire avancer certains dossiers, pour solliciter certaines subventions. J’espère que des dossiers comme la cité des sports ou le nouvel aménagement de la rocade progresseront en 2021. La Ville de Lons ne restera pas inactive pour favoriser ces évolutions.

CORNIER Georges, Larnaud, 91 ans POINTELIN Anne, Le Louverot, 106 ans BAILLY Robert, Lons­le­Saunier, 85 ans MONAMY Renée, Lons­le­Saunier, 103 ans SADOK­BOUZIANE Liliane, Lons­le­Saunier, 89 ans BIGUEURE Florian, Lons­le­Saunier, 32 ans ROUSSET Pierre, Lons­le­Saunier, 72 ans JAILLET Serge, Lons­le­Saunier, 89 ans PACCAUD Yvonne, Lons­le­Saunier, 96 ans ROTH Maurice, Lons­le­Saunier, 83 ans STÉPHAN Jeanne, Lons­le­Saunier, 73 ans DÉCÈS BOUVIER Henriette, Lons­le­Saunier, 86 ans LAURENT Monique, Augea, 86 ans SPANG Yvonne, Lons­le­Saunier, 94 ans BRIQUEZ Madeleine, Châtillon, 86 ans FAIVRE Nicolle, Lons­le­Saunier, 87 ans MÉGARD Jacques, Chevreaux, 87 ans DEALBERTO André, Clairvaux­les­Lacs, 86 ans BLAND Andrée, Lons­le­Saunier, 97 ans DUBOIS Paulette, Lons­le­Saunier, 90 ans CÔTE Roger, Clairvaux­les­Lacs, 71 ans BARIOD Marcel, Lons­le­Saunier, 86 ans CHABRAND Bernard, Conliège, 89 ans VUILLET Marie, Lons­le­Saunier, 80 ans CORDIER Irénée, Cousance, 97 ans BRODE Jean­Paul, Lons­le­Saunier, 66 ans COILLARD Raymond, Cousance, 86 ans GUILLEMIN Yvette, Fontainebrux, 88 ans SACKSTEDER Simone, Lons­le­Saunier, 82 ans VERPILLAT Jacques, La Tour­du­Meix, 74 ans GRAS Maurice, Lons­le­Saunier, 96 ans

JEANJACQUES Monique, Lons­le­Saunier, 73 ans MARECHAL Philippe, Lons­le­Saunier, 64 ans GISSAT Suzanne, Lons­le­Saunier, 95 ans THOMAS Domitienne, Lons­le­Saunier, 74 ans BOUCHOT Denise, Lons­le­Saunier, 97 ans BOUILLET Mireille, Lons­le­Saunier, 87 ans LOUIS Jeanne, Lons­le­Saunier, 97 ans SASSARD Gilbert, Macornay, 84 ans GAILLARD Marie­Thérèse, Montain, 93 ans RICHARD Jeanne, Montmorot, 90 ans JANET Gilbert, Montmorot, 85 ans GODARD Monnette, Nance, 91 ans MONNERAT Paulette, Orgelet, 95 ans SOTTIL Gérard, Orgelet, 88 ans DIEZIGER Jean, Perrigny, 92 ans BRION Monique, Poligny, 95 ans BALLAUD Jeannine, Ruffey­sur­Seille, 81 ans DACLIN Monique, Saffloz, 85 ans MONNET Jeanine, Saint­Maur, 95 ans DEDENON Jeanne, Saint­Maur, 100 ans BLAND André, Voiteur, 65 ans


actus 3

Pays de Lons n°155 - janvier 2021

Vente et installation poêle a bois et granulé

Lons-le-Saunier La mise en place de chèques sociaux et solidaire pour soutenir les familles en difficulté avant la rentrée scolaire a connu un réel succès… Premier bilan…

1 rue Cadet Roussel - 39270 ORGELET 03 84 86 52 29 - 06 38 35 72 91

Lors de la remise des chèques aux familles…

Chèques sociaux de la ville : pari réussi Préparée dans l’urgence par l’ensemble des services de la ville avant les congés d’été, l’opération chèques solidaires a tenu toutes ses pro­ messes. Cette aide d’urgence aux familles se présentait sous la forme d’un carnet de 5 bons de 20 euros par enfant à charge dans le foyer. Un budget prévisionnel de 70 000 euros correspondant au nombre d’enfants scolarisés dans les écoles maternelles et primaires était alors réservé aux bénéficiaires potentiels. “Si 1 163 élèves fréquen­ tent les groupes scolaires de la ville, seuls 817 résident à Lons, aux­ quels il convient d’ajouter les enfants des écoles privées pour un total de 997 ”. Finalement, ce sont 674 enfants lédoniens représentant 393 familles qui ont bénéficié de cette aide exceptionnelle. A ce jour, le montant remboursé par la Ville à près de 50 commerces lédoniens participants à l’opération est de 67 400 euros qui se répar­ tissent ainsi : 66 % dans les grandes surfaces, le solde pour l’alimen­ taire, l’habillement, la boulangerie, le bien­être... Pari gagné pour l’équipe municipale qui réfléchit d’ores et déjà à améliorer le système s’il était à refaire. Pour Thierry Gaffiot, adjoint à la Ville Solidaire, à la Santé et aux Affaires sociales, l’utilisation de

chèques de 10 euros plutôt que de 20 euros serait plus souple. Pour M. le maire, l’urgence, la surcharge de travail, l’implication des ser­ vices, des commerçants sont louables, alors que pour Mme Mail­ lard, conseillère municipale et ancienne commerçante “les familles ont pu perdre ou oublier les offres qui leur ont été faites et n‘ont pas utilisé les chèques”, enfin pour Mme Faton, Adjointe à la Vie des quartiers et au renouveau démocratique, “l’émotion ne se décrit guère quand une maman nous confie qu’avec ces 100 euros inespé­ rés, elle a pu acheter un cartable et une paire de chaussures à son fils”. Reconduit ou pas, la suite le dira, mais déjà une autre réflexion sur “le droit aux vacances 2021” pointe son nez dans les instances. B.W.

Zone des Epenottes 39100 Dole - Tél. 03 84 82 50 21 n°ISSN : 1 778-820X - Imprimé en France

674 enfants lédoniens représentant 393 familles ont bénéficié de cette aide.

Meilleurs voeux

Rédaction : redaction@paysdelons.fr Régie publicitaire Tél. 03 84 82 50 21 - Portable 06 81 33 19 67 commercial@paysdelons.fr


PORTES OUVERTES SAMEDI 30 JANVIER de 9 à 13 h pour les formations post-bac SAMEDI 6 MARS de 9 à 17 h - Journée en présentiel et/ou à distance

Les vendredis de l’orientation au lycée / CFA de Mancy à Lons Mancy, l’établissement de formation spécialisé dans les métiers du cheval et du service à la personne

Pour prendre rendez-vous Tél. 03 84 47 16 77 epl.lons-le-saunier@educagri.fr En savoir plus sur nos formations site internet : www.lons-mancy.fr Lycée Mancy 410 montée Gauthier Villars 39000 Lons-le-Saunier

En janvier et février 2021, chaque vendredi entre 16 h et 19 h, les familles qui sont à la recherche d’une formation pourront rencontrer, sur rendez-vous (présentiel ou virtuel), un membre de l’équipe de direction ou de l’équipe pédagogique de l’établissement. Des rendez-vous individuels avec visite du site et dans le respect des gestes barrières qui sont destinés à remplacer les forums d’orientation qui n’ont pas lieu.

Le tout dans un cadre de vie et de travail exceptionnel, à 10 mn à pied de la gare de Lons. L’établissement est en outre doté d’un internat. L’ensemble de nos formations proposent des stages en entreprise pour être en prise avec les réalités professionnelles. Notre offre de formation s’étend de la classe de 3e prépa pro au BTS en passant par les CAP et bac pro.

Que ce soit en formation scolaire au lycée, en apprentissage ou en formation continue, nous pourrons trouver avec vous des solutions de poursuite d’étude dans nos deux secteurs de compétences : • Les métiers du cheval (l’établissement dispose de son propre centre équestre) • Les services aux personnes et au territoire : soins aux personnes, animation des territoires (plusieurs salles de TP dont une cuisine pédagogique et une salle technique d’éducation familiale et sociale très bien équipée).

A noter de même pour les formations post-bac une matinée d’information le samedi 30 janvier de 9h à 13h Cette Journée Portes Ouvertes se tiendra en fonction du contexte sanitaire en présentiel avec possibilité de visite du site et en distanciel. Vous pourrez y rencontrer des enseignants et étudiants dans les filières recherchées BTS développement et animation des territoires ruraux (DATR) au lycée ou en apprentissage ainsi que nos formations post BAC dans le secteur du cheval : BP JEPS, DE JEPS, AE (accompagnateur équin), Certificats de spécialisation ETJE (éducation et travail des jeunes équidés) et UCAC (utilisation et conduite d’attelages de jeunes chevaux), technicien dentaire équin.

www.lons-mancy.fr


2021

La vie du COMTÉ RENDEZ-VOUS AU PAYS DU COMTÉ - JANVIER N°1

Alain Mathieu Président du CIGC

“2021 sera une belle année pour le Comté…” En 2020, la filière Comté a résisté à la crise sanitaire. La nouvelle Maison du Comté aurait pu ouvrir en 2020… ce sera finalement en 2021. Rencontre avec Alain Mathieu, président de la filière Comté.

Alain Mathieu dans sa ferme à Bief-des Maisons

Comment vit-on le confinement quand on est producteur de lait à Comté à Bief-des-Maisons, un petit village du Jura ? À Bief-des-Maisons, on vit le confinement avec humilité. Dans l’agriculture, on le vit d’une manière plus confortable, on mesure la chance de vivre ici dans le Jura, de profiter de grands espaces. On pense à ceux qui sont à l’arrêt par obligation, à ceux qui vivent ces moments difficiles en ville, à ceux qui sont endeuillés. On profite de choses simples...

En tant que Président de la filière Comté, avez-vous eu des inquiétudes lors des confinements ? Des inquiétudes oui ! Qui n’en a pas eu en mars, en octobre et encore maintenant. On a appris à vivre avec, ce fut une mise à l’épreuve de nos capacités à prendre des décisions. Au départ, nous ne savions pas si les équipes pourraient encore travailler, comment seraient touchés les acteurs de la filière auprès des bêtes dans les fermes, dans les fruitières, chez les affineurs. Serions-nous épargnés par le virus, serions-nous encore en capacité de produire ? Quelles seraient aussi les conséquences sur les ventes ? Nous étions en mars sur une production forte, sur des stocks importants, sur une belle dynamique grâce à de beaux fourrages. Nous avons en avril décidé d’anticiper, de réduire la production pour faire face à la baisse de la consommation, pour ne pas créer un déséquilibre offre/demande, pour préserver la qualité des fromages et les grands équilibres de la filière. Cette baisse de production fut d’une courte durée car les consommateurs sont restés fidèles au Comté. Au final, nous avons correctement traversé cette année 2020, les équilibres sont bons. Le président de la filière Comté est rassuré, nous avons appris à communiquer autrement entre nous, nous avons su nous adapter et prendre les bonnes décisions.

Bref…

Stéphane Godin

C’est rassurant de voir notre communication diffusée sur les grandes chaînes de TV dans toute la France. Le Comté s’adresse à tous les Français, c’est une fierté pour tous les acteurs de la filière. On entretient ainsi une relation avec les consommateurs, on maintient un lien de confiance et de proximité... les spots sont plutôt sympas, ils plaisent beaucoup, surtout aux jeunes qui restent notre cible prioritaire pour cette campagne.

La filière s’est vu critiquée cette année pour le non-respect de l’environnement ? Que répondez-vous à ces critiques ?

2021 sera une belle année pour le Comté avec l’ouverture de la nouvelle Maison du Comté ?

Nous ne sommes pas dans une situation de réaction à des critiques mais dans la rédaction d’un nouveau cahier des charges pour la filière Comté qui donne la priorité à ces questions environnementales. L’époque est au questionnement sur le sens des choses, sur la qualité de l’alimentation, sur le vivant, sur les biens communs, l’eau, l’air, les paysages… En tant qu’AOP, nous sommes logiquement interpellés sur notre prise en compte de l’environnement car la nature est notre outil de travail. Nous saurons répondre par des actes forts et des engagements à la hauteur pour préserver les ressources. Oui la filière a été blessée par les responsabilités que l’on nous porte au sujet de la qualité des rivières. C’est une volonté pour nous de préserver les ressources, je le répète, c’est la marque de fabrique de notre nouveau cahier des charges qui est en cours de validation. De nombreux producteurs s’inscrivent déjà dans cette volonté, nous n’avons pas attendu les critiques pour passer à l’action, la prise de conscience est réelle. Derrière l’acte d’achat du consommateur, il y a des valeurs, du social, de l’économie, des conditions de travail, de l’environnement, des règles à respecter... Le Comté c’est un territoire et de l’humain, 14 000 emplois directs ou indirects, 2 400 exploitations agricoles, 140 fruitières, 14 maisons d’affinage... Notre objectif premier est de préserver cet équilibre et de se préparer pour l’avenir, pour les futures générations qui produiront encore du Comté. On s’inscrit et on s’engage dans la durée, nous sommes des acteurs responsables...

C’est le résultat de plusieurs années de réflexion, cela répond à la volonté de la filière de se doter d’un nouvel outil pour partager ses valeurs avec le grand public. Là aussi, c’est une fierté pour nous tous, c’est plus de transparence, plus de lisibilité, une nouvelle relation avec le consommateur. Notre objectif est de rester simple, de valoriser les acteurs de la filière, le Comté et sa zone de production, de présenter simplement nos savoir-faire et nos métiers, le tout avec plus de modernité. Les trois bâtiments représentent les trois maillons de la filière, c’est une nouvelle entrée sur le massif du Jura, sur l’agriculture, un lien entre le Comté, le tourisme et la gastronomie, une invitation à sillonner les routes du Comté. Finalement on entre dans le pays du Comté, c’est une belle reconnaissance de ce bel l’héritage que l’on nous a laissé, de cette tradition millénaire pour que naissent des fromages légendaires.

L’ouverture prochaine sera un grand moment ? Oui, c’est un moment qui se prépare malgré les incertitudes. Oui nous sommes impatients de partager ce nouvel outil, vous serez prochainement informés du calendrier des festivités. Oui 2021 sera une belle année pour le Comté et je l’espère vivement pour nous tous.

Myriam Chevalier Responsable de la Maison du Comté

“Je suis impatiente que ça ouvre…”

Réseaux

New site : www.comte.com Le site internet du Comté arbore un nouveau look. La nouvelle interface fait la part belle aux femmes et aux hommes qui font le Comté et son lieu de production, le massif du Jura. Sa navigation plus intuitive et son design rafraîchi sont à tester…

TV “Et vous, vous connaissez quelqu’un qui n’aime pas le Comté ?”

L’ouverture au public de la Maison du Comté est programmée pour les vacances de Pâques, un moment très attendu. Myriam Chevalier, nouvellement recrutée, en assurera la direction entourée d’une équipe d’une dizaine de personnes. Après vingt années passées dans un centre de vacances à Prénovel où elle demeure, Myriam Chevalier, mariée sans enfant, a souhaité prendre une nouvelle direction professionnelle. Elle rejoint le monde du Comté qu’elle connaît si bien : “Je baigne dans le Comté depuis mon plus jeune âge ! Pas étonnant avec un père alors agriculteur et président d’une fruitière à Comté et des frères qui produisent encore du lait à Comté à Mièges dans le Jura à quelques kilomètres de Nozeroy. Je connais donc bien le sujet ! Je souhaitais rester dans le tourisme et si possible proche de

Thierry Petit

Comment réagissez-vous quand, à l’approche des fêtes, vous voyez les publicités pour le Comté diffusées à la TV ?

La nouvelle Maison du Comté à Poligny

la filière Comté, alors vous imaginez bien que cette nouvelle affectation me réjouit. C’est un projet excitant à plus d’un titre, c’est l’adrénaline d’une ouverture, la découverte d’un nouvel espace muséographique, une nouvelle dimension pour le Comté, pour la filière, ses acteurs. Oui en effet, je suis impatiente que ça ouvre pour partager ce si bel outil avec le grand public. L’ambiance intérieure, très boisée, est unique et ludique, c’est beau et chaleureux, c’est le Comté, son territoire, ses femmes et ses hommes. Nous nous préparons à partager un grand moment mais nous imaginons aussi la vie et l’animation de cet espace au quotidien, un espace qui se visitera toute l’année en toute autonomie et sans oublier l’incontournable dégustation” explique Myriam Chevalier.


Hell

by

Pupitres en liberté Dani Lary

Maxime Leforestier

Claudio Capéo Concert

26 FÉVR. 2021 20 h 30

Concert

Magie/illusion

Gwendoline Michaël Humour Gregorio

28 MARS 2021 18h00

2 AVR. 2021 20h00

9 AVR. 2021 20h00

Concert

11 MARS 2021 20 h 30

Le plus beau dans tout ça Théâtre

19 MARS 2021 20 h 30

Celtic Legends

Sellig

Jeff Panacloc

Danse

Humour

Humour

21 AVR. 2021 20 h 00

22 AVR. 2021 20 h 00

L'Odyssée de la voix 13 AVR. 2021 20 h 30 Humour

ANNE ROUMANOFF Humour

24 AVR. 2021 20 h 00

10 AVR. 2021 20h00

Réservations Dole Tourisme Place Grévy - Dole 03 84 72 11 22 billetterie@hellodole.fr www.hellodole.fr www.lacommanderie-dole.fr

www.doletourisme.fr

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LOTISSEMENT

Terrains dis ponibles Le carrefour idéal • DOLE GARE 10 KM • DIJON 45 KM • BESANÇON 50 KM • CHALON SUR SAÔNE 55 KM • LONS-LE-SAUNIER 50 KM

Une qualité de services idéale • CRÈCHE

• ESPACE SANTÉ

• PISCINE D’ÉTÉ

• GROUPES SCOLAIRES

• PARC DE VERDURE ET ANIMALIER

• ESPACES CULTURELS

• COLLÈGE • COMMERCES

• EQUIPEMENTS SPORTIFS

• TRANSPORTS URBAINS

• ACCÈS AUTOROUTES - 5 KM

Contact mairie Tavaux Tél. 03 84 71 95 00 contact@villedetavaux.fr


vivre ici 7

Pays de Lons n°155 - janvier 2021

Chissey-sur-Loue - Artisanat

Des paniers bien sûr mais aussi beaucoup d’autres objets en osier Loin de Besançon, où elle travaille pour cette ville, Frédérique Tournier tord et façonne l’osier pour en faire toute sorte d’objets. C’est donc à Chissey-sur-Loue qu’elle donne libre cours à sa passion. Elle attend avec impatience de voir filer les derniers mois qui la séparent de la retraite pour travailler à plein temps les osiers, mais surtout ne lui parler pas de rotin, qu’elle possède en réserve dans la ferme qu’avec son mari ils ont réhabilitée. Passion sans formation n’a pas de raison

Des formes très variées

Il existe une Ecole Nationale d'Osiériculture et de Vannerie au Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles (CFPPA) de Fayl­Billot en Haute Marne. Pour celles et ceux qui ne peuvent quitter sur de longues périodes leur lieu de travail des sessions de quelques jours sont organisées par cette institution. C’est de cette façon que Frédérique a appris le travail de l’osier. “Je suis allée plusieurs fois au cen­ tre national. J’ai découvert leur culture d’osiers très importante. J’ai pu choisir les brins en fonction de leur couleur et j’ai compris leur utilisation suivant leur grosseur. J’ai aussi noué des relations qui me permettent de continuer à apprendre auprès de collègues plus anciens que moi dans le métier. C’est une bonne ambiance. Ainsi j’ar­ rive à varier les formes et les couleurs.”

“Quand on pense à la vannerie, le plus souvent c’est l’image du panier qui arrive. Mais on peut faire tout plein de choses avec les brins. Vous connais­ sez bien sûr les plats ronds à tartes. Dans le temps, il y en avait dans toutes les familles. Avec le courant écologique ils reviennent un peu à la mode. Je conçois et je réalise, des étuis à parapluies, des lampes, des fleurs , des lus­ tres, en fait tout ce qui me passe par la tête ou que demandent les clients. Car l’art c’est bien, mais un peu de vente ne fait pas de mal non plus.”

Elle nous en fait voir de toutes les couleurs “Les teintures ne tiennent pas longtemps sur l’osier. Autant ne pas en mettre elles sont tout de suite délavées. Quand je décide de réaliser un panier, je choisi et l’épaisseur des brins et leur couleur. Il faut commencer par le fond puis dresser ceux qui donneront la forme au panier. Bien sûr avant tout cela, il est impératif de laisser tremper les osiers, sinon impossible de les travail­ ler. Ils casseraient et ne prendraient pas la forme que l’on souhaite leur donne” Frédérique achète ses osiers en botte suivant leur longueur entre quatre­vingts centimètres et deux mètres soixante. En général elle opte pour du cent vingt centimètres. Elle s’approvisionne à Commenailles ou en haute Marne pour “l’osier belge” et sa couleur rouge pour laquelle elle reconnait avoir une petite préférence. Tout cela se mélange dans des objets qu’elle confectionne suivant l’humeur du moment ou pour répondre à des commandes particulières.

Montaigu

Lionel, le coiffeur-poète dévoile enfin son secret ! Est-il encore besoin de présenter Lionel Bulot (coiffeur au n°7 rue Lafayette) tant son coup de ciseau qui en fait depuis plus de 44 ans, le plus vieux coiffeur de la ville, est reconnu comme exceptionnel ? Formé par Bernard Bredin (Meilleur Ouvrier de France et Champion de France), Lionel a un secret “que la pandémie actuelle ainsi que le désir de passer prochainement à autre chose”, lui permettent de dévoiler. Confinement exige, c‘est en effet dans sa propriété située du côté de Montaigu, qu’il a trouvé le moyen de joindre l’utile à l’agréable. “Pour garder la main, l’habileté et le coup d’œil il faut pratiquer tous les jours”, lâche celui qui se passionne depuis 25 ans pour la taille au ciseau d’une haie de buis longue d’environ 120 mètres ! Il explique : “J’ai planté ces buis, en 1995 et depuis je les arrose, je les taille, je les soigne, les caresse, leur parle, je les aide à s‘élever pratiquement tous les jours”. Faisant le rapprochement avec une autre espèce vivante : le cheveu qu’il arrange en perma­ nence dans son salon, l’artisan ajoute qu’à l’endroit de ses planta­ tions, “la pyrale du buis est arrivée, sournoise, dévastatrice, vio­ lente... telle une pandémie. Il a fallu se battre, soigner les plaies, user de subterfuges, traiter et traiter encore et surtout ne pas bais­ ser les bras”.

Entre Covid-19 et pyrale “Et s’il en allait du Covid comme il en est allé de la pyrale, on pourrait bien avoir gagné une bataille mais pas forcément la guerre”, avance­ t­il encore comparant ainsi ses arbres à des survivants, à des réfrac­ taires… Musicien, chanteur, écrivain… le coiffeur­poète lédonien a d’au­ tres cordes à son arc et s’il espère prochainement ne plus couper les cheveux en quatre, le cliquetis de ses ciseaux seront exclusivement réservés aux arbres et aux arbustes qui enchantent sa propriété et qui B.W. lui auront été bien utiles pour garder la main.

Il y a qualité et… qualité Comme dans bien des secteurs la concurrence à bas coûts des Pays de l’Est se fait ressentir. “Ils sont moins chers, nous dit Frédérique en prenant un panier pour appuyer sa démonstration, mais regardez comme sont faits leurs fonds par exemple. Moi, j’ai fait cette « couronne » qui peut s’enlever. Si elle est usée, on la change et le panier repart pour une nouvelle vie. Ceux de l’Est n’ont pas ce système. Les paniers reposent sur leurs fonds qui s’usent et le panier est fichu. Il nous faut expliquer cela à nos clients qui alors comprennent très bien la différence de prix, même si pour cer­ taines personnes, ça reste encore cher. Je les comprends.” Pour se faire connaître, Frédérique participe à des expositions comme celle de l’ancienne Poste à Besançon, à des marchés et à des Fêtes de l’agriculture. “Pour l’instant je cherche à vendre mais pas trop car je ne pourrais pas fournir faute de temps puisque je suis toujours en activité sur Besançon. Mais dans quelques mois, je serai en retraite, je pourrai me consacrer à cette passion qu’une amie m’a transmise, il y a plus dix ans. Vous savez c’est une vraie addiction. Il y a le plaisir de voir se construire ce qu’on a imaginé. Il y a également le toucher de la matière et les différentes odeurs suivant l’origine des brins. C’est super.”

Contact : Frédérique Tournier, D’amour et d’osier 10, Grande rue 39380 Chissey-sur-Loue - Tél. 06 41 49 27 11

Carnets de voyage

Du trait avant toute chose, la couleur viendra ensuite… Ce n’est pas en bourlinguant sur toutes les mers et tous les continents aux commandes d’un hélicoptère de l’Aéronavale que Christian Lafay a rempli ses “Carnets de voyages”. C’est bien après avoir quitté l’armée qu’il s’est attelé à cette occupation créative en se consacrant à ce qui le taraudait depuis l’enfance : le dessin. Il croque tout ce qu’il voit et généreuse­ ment dispense son savoir­faire dans son atelier à Cramans.

ce mélange de dessins et peinture sur un fond de musique ren­ contrerait un tel accueil du public. Bien sûr, il faut choisir la page qui convient, pas trop chargée de notes qui créeraient des « pâtés de noir ». A cette précaution près, c’est un vrai bonheur.”

Du crayon mais surtout pas de gomme

De l’humain avant tout

Le crayon saisit l’essentiel sur le vif puis peaufine cette première silhouette qui attend quelques touches de peinture pour faire jaillir l’œuvre. “C’est ce que j’explique à mes élèves, disons à ceux qui viennent apprendre avec moi. Si on prend la gomme, on est fichu. On va chercher le détail et on perd l’essentiel. Quand je suis assis au coin d’une rue et que je veux attraper l’attitude d’un passant, il faut que j’aie noté le principal en une fraction de seconde. Ensuite avec cette esquisse, je retrouve facilement l’em­ placement d’un bras, d’une hanche… A ce moment­là, je peux finir mon premier travail. Ensuite je pourrai compléter avec de l’aquarelle, de la gouache. Mais l’important, c’est le premier jet. Bien sûr, cela demande un bon coup d’œil et de l’entraînement. Mais avec l’envie de transcrire ce que l’on voit, cela arrive vite.”

A regarder les œuvres de Christian Lafay exposées dans son ate­ lier, on devine facilement qu’il est attiré par l’expression des visages, l’attitude des personnes qu’il croise tout au long de ses voyages. “C’est vrai, j’aime regarder les gens et saisir ce qui émane de leur personnalité. C’est pour cela que je ne peins jamais à l’huile, trop long à sécher. Avec cette technique, on ne peut pas mettre son travail dans son sac de voyage et continuer le chemin. Le crayon, le fusain, offrent, au contraire, des possibi­ lités merveilleuses à la spontanéité de mon travail.”

Il faut de l’empathie pour bien dessiner Avant de consacrer tout son temps au dessin et à la peinture, Christian dut patienter, trop occupé par ses métiers successifs. “Libéré de mes obligations militaires, comme l’on dit, je suis entré à l’ONF. C’était très intéressant. Les arbres et la forêt j’adore et dans le travail d’équipe que j’animais, les relations humaines me passionnaient. Ces deux aspects de ma vie, la sym­ biose avec la nature et avec les humains me semblent indispen­ sables pour remplir mes carnets de voyage. La technique, indispensable, ne suffit pas. Partout où mes activités me condui­ saient, je prenais des cours de dessin et j’en donnais également. Donc j’ai croisé de nombreux professeurs qui, tous, m’ont apporté quelque chose de différent. Mais si on ne regarde pas son sujet avec cette empathie dont je vous ai parlée, il ne se passe rien. Dans mes carnets de voyage, souvent ceux que je viens de croquer, viennent se regarder et nous discutons. Parfois, malgré les barrières de la langue, ils me conduisent près d’un frère, d’un ami qu’ils souhaitent voir apparaître sur mes papiers. C’est très émouvant ”.

Tout support accepte le crayon Ayant égaré ses carnets de dessins vierges alors qu’il se trouvait dans un pays étranger dépourvu de tel maté­ riel, Christian improvise sur un papier de fortune, et ça marche. Trouvant dans une vente aux enchères toute une collection de partitions de musiques classiques, il en tire profit pour lancer une série de dessins qui gar­ dent en filigrane toutes les portées chargées de notes. L’effet dépasse ses espérances. “Je n’imaginais pas que

Pour lui et pour les autres Le mois d’août sera la période de relâche après les cours qu’il donne dans son atelier de Cramans les vendredis de dix à seize heures. Il profitera de cette période pour aller noircir de nou­ veaux “Carnets de voyages” ici ou là sur la planète terre qui “si souvent est si belle”. En attendant, il n’est pas avare de conseils. “Je leur dis en deux heures vous devez me « sortir » douze esquisses. Sinon ce n’est pas la peine. Et c’est formidable. Scep­ tiques au début, ils y arrivent tous et sont surpris de ce qu’ils ont réussi à réaliser. Le pli est donné après, il faut exercer l’œil. C’est comme en ski : où l’œil passe, les skis suivent. Là, où l’œil s’ac­ croche, le crayon trace la ligne. C’est fantastique”. De retour de ses pérégrinations, peut­être Christian Lafay, prendra–t­il le temps de préparer une nouvelle exposition pour montrer ses derniers travaux ? Christian Lafay - 4, rue des écoles - 39600 Cramans Tél. 06 84 24 72 21 - Mail : crayonvoyageur@orange.fr



200 ans dans quelques semaines ! On n’a pas tous les jours 20 ans ! Ni tous les jours 200 ans. Ce lieu rapproche l’histoire et le présent, l’ancien et le futur avec comme thème : l’Art.

Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Dole 85 Rue des Arènes - 39100 Dole

www.juramusees.fr

RÉOUVERTURE DE LA SALINE LE 7 JANVIER SOUS RÉSERVE…

Une année en demi-teinte avec plus de rose que de gris… Nous aurions tant aimé partager une dernière séance avec le Cirque Plume, là au cœur d’un demicercle, avant même qu’il ne se transforme en cercle immense. Ainsi fut l’année 2020. Rendez-vous maintenant en 2021. Hubert Tassy, directeur de la Saline Royale d’Arc-et-Senans parle de cette année très spéciale “Aussi paradoxal que cela puisse paraître, nous avons bénéficié de l’effet Covid dans la mesure où l’activité touristique dans le Jura a connu une embellie. Les Français avaient besoin d’air pur et ne voulaient pas prendre le risque de partir à l’étranger. De plus, la Saline est perçue comme un grand espace de plein air et non comme un musée fermé. Donc nous avons ouvert nos portes à soixante-treize mille visiteurs ; ce qui n’est pas si mal. De même, nous avons réussi à travailler tout ce qui relève du BTP qui n’a pas été confiné cet automne. Enfin comme nous réalisons plus de la moitié de nos recettes en autonomie, nous avons bénéficié des aides de l’Etat comme par exemple le chômage partiel. C’est important car nous employons soixante-quatre équivalents temps plein. Voilà, nous franchissons le cap et sommes confiants pour l’année qui se présente.”

Alors pour cette année qui vient ? “Avant de parler de 2021, permettez-moi de vous rappeler un point important de cette fin année avec la réalisation d’une session de « La Saline Royale Academy ». Nous avons accueilli, fin octobre-début novembre, quarante-cinq musiciens de très haut niveau qui pratiquent différents instruments : piano, violoncelle, hautbois, et musique de chambre. Pour ces

étudiants en fin de très haut cycle d’études c’est à la sortie de cette Academy, l’occasion de pouvoir participer aux grands concours internationaux, d’intégrer des conservatoires supérieurs. Les séances ont été enregistrées et seront diffusées sur le Net. Tout cela se réalise dans le cadre d’une société créée à cette fin : Music@plus. Dès que nous disposerons de l’aménagement des combles au-dessus de la salle multimodale dans la Grande Berne Est, nous bénéficierons de quatre studios d’enregistrement et d’une plateforme Internet. Ces vidéos seront vendues. Il faut savoir que par exemple en Chine quarante-millions de jeunes apprennent le piano. Les meilleurs veulent côtoyer des grands professeurs en particulier français. Il y a un marché potentiel important. On sera à ce moment-là en septembre 2022.”

Et d’ici là ?

“Nous continuerons sur les projets déjà ini­ tiés comme le grand Cercle qui a bien avancé cet automne. Nous allons planter les arbres dès le mois de février. Il y aura une passerelle panoramique à quatre mètres de haut pour enjamber le mur d’enceinte et y accéder. Nous continuerons d’offrir des concerts avec Jordi Savall avec en particulier : La création de Hayden, La Neuvième de Beethoven et en fin d’année Le Requiem de Mozart. Nous maintenons notre exposition sur le cirque et nous travaillons à un séminaire dirigé par

Hubert Tassy, directeur de la Saline Royale d’Arc-et-Senans

Abdenour Bidar sur le thème « Réparer ensemble le tissu déchiré du monde » et inti­ tulé Les liens qui libèrent. Nous gardons bien sûr les jardins la patinoire, le marché de Noël etc. Donc une année bien chargée”.

www.salineroyale.com

Cette exposition présente les destins des femmes et hommes du cirque entre ombres et lumières au travers des collections exceptionnelles du Docteur Alain Frère et du Mucem de Marseille. Costumes, affiches, instruments de musique, gravures originales, films… évoquent lʼart du cirque du XVIIIe siècle à nos jours comme la scène où viennent se cristalliser les émotions des spectateurs en quête dʼexceptionnel, de fantastique, dʼextraordinaire. Il est lʼarène des belluaires, lʼhippodrome des voltigeurs, le manège des écuyers, lʼamphithéâtre pour pantomimes équestres, cavalcades et chevauchées, la corde de Madame Saqui, le fil de Con Coleano, ou bien la piste des clowns Grock ou des Fratellini. Les fabuleux dessins aquarellés des sœurs Vesque, les planches uniques du grand costumier Gérard Vicaire et la peinture de Zingaro par Charles Belle éclairent ces destins de cirque. Reprise à partir du 7 janvier 2021 - visites@salineroyale.com


10 Villes et villages : Courtefontaine

Courtefontaine :

une population jeune…

JUSTE UN PEU D’HISTOIRE Enclavée dans le secteur oriental de la forêt de Chaux correspondant au 9e triage, Courtefontaine occupe une clairière limitrophe du département du Doubs, à proximité des spectaculaires grottes d’Osselle. Ce village doit son origine à l’établissement d’un monastère de l’ordre de saint Augustin fondé au XIIe siècle sous l’invocation de la sainte-Vierge.

Une grange, puis un prieuré Qu’est­ce qui, en 1135, a bien pu inciter les moines de Bellefontaine à construire une grange agricole en pleine forêt de Chaux, alors infestée de loups ? Des bûcherons et charbonniers y vivaient en nombre, et c’est peut­être pour accompagner ces familles laborieuses dans la foi que, quelques années plus tard, en 1152, Raimbaud, chanoine régulier de Saint­Paul de Besançon se lança dans la construction d’un monastère. Le terrain lui fut offert par les seigneurs de Liesle et d'Abbans. L’église, caractérisée par son architecture purement romane fut bénie en 1179 par Monseigneur Eberard, archevêque de Besançon. En ce lieu précis jaillissait une source, comme il en existe plusieurs au sein du massif forestier couvrant quelque 22 000 hectares. Ce débit d’eau se précipite quelques dizaines de mètres plus loin dans un gouffre profond, et va alimenter la rivière souterraine coulant dans les grottes d’Osselle, laquelle ne fut découverte qu’au XIIIe siècle. Cet initiateur fut donc le premier prieur, et également seigneur du lieu, où un village se constitua, et où ses habitants furent soumis à une multitude de charges féodales. C’est d’ailleurs ce même Raimbaud qui, en 1132, avait déjà fondé l’abbaye de Bellefontaine, village du Doubs aujourd’hui. Cette source, qui plus tard fournira l’énergie à un moulin à blé, donna le nom au village qui se créa autour : “Curtus Fons”, terme latin se traduisant par “courte source”. C’est ainsi qu’on parla longtemps de Courte Fontaine. C’est seulement en 1801 que les deux termes furent réunis.

Du prieuré à la manufacture d’orgues Même si au cours des siècles, diverses activités se sont créées, notamment un moulin à vent jusqu’au XVIIe siècle, et un autre à eau, une verrerie de 1419 à 1734 dont les bâtiments furent démolis à la Révolution, une carrière dont la pierre blanche et bleuâtre servit à la construction des colonnes guidons bordant la route du Grand Contour en 1826, le village vécut toujours à l’ombre de son prieuré. Incendié en 1477 par les Français de Louis XI voulant rattacher la Franche­Comté à son royaume, il fallut reconstruire, mais les habitants assistèrent à un certain déclin. En 1587, il ne restait qu’un seul religieux. D’autres arrivèrent, mais en 1595, le prieuré fut entièrement pillé par les coureurs d’Henri IV. En 1636, les soldats de Condé brûlèrent le monastère. A la fin du XVIIe siècle, les moines finirent par quitter les lieux et les biens revinrent au chapitre métropolitain de Besançon qui délégua plusieurs chanoines jusqu’en 1789, le prieur de Charmois ayant été le dernier. Vendus comme biens nationaux en 1790, les bâtiments redevinrent propriété du clergé quelques années plus tard, puis ils furent concédés à à Monseigneur de Chamon, évêque de Saint­ Claude, lequel les transforma en une école confiée aux Frères de Marie. Fréquentée par 110 pensionnaires, 14 religieux y enseignèrent. En 1829, Courtefontaine abritait ainsi la première école normale d’instituteurs du Jura. Attirant de plus en plus d’élèves, une première extension était réalisée en 1840, et une seconde en 1881. Hélas, une nouvelle loi française entraîna la fermeture de cette école en 1903. Un petit séminaire fonctionna de 1907 à 1923. Une maison de retraite, s’ajouta jusqu’en 1934 et les différents locaux devinrent un hôpital militaire en 1939, alors qu’une nouvelle guerre éclatait. Hélas, l’arrivée des Allemands l’année suivante n’avait pas été prévue, et ceux­ci réquisitionnaient les lieux. Cependant, ce village isolé ne devait pas leur convenir car dès 1941, les Marianistes occupèrent de nouveau les locaux jusqu’en 1951. Certes, au fil du temps, les bâtiments se dégradaient, mais une colonie de vacances s’y installa néanmoins, puis un élevage de volailles. C’est ainsi que l’ancien prieuré devint progressivement une ruine, au grand regret des habitants. En février 1978, le facteur d’orgues Bernard Aubertin et son épouse également collaboratrice en firent l’acquisition pour y installer leurs ateliers. Une restauration des bâtiments s’engagea et aujourd’hui, grâce à ce couple entreprenant et à son savoir­faire, la manufacture d’orgues de Courtefontaine est connue et renommée dans le monde entier. Ainsi va Courtefontaine qui, au cours des siècles, a vu sa population fluctuer de plus de 400 habitants (410 en 1876) à moins de 100 (85 en 1962). Heureusement, la fin du XXe siècle et le début du XXIe ont délibérément permis d’inverser cette courbe décroissante. La vie a repris dans cette clairière sylvestre, comme dans l’ancien prieuré, dont le chêne majestueux ornant l’entrée remonterait à la conquête française en 1678. C’est dans ce village que l’archevêque de Besançon Ferdinand de Rye mourut le 20 août 1636, cinq jours après la Libération de Dole réussie grâce au système de défense qu’il avait organisé aux côtés du président du parlement Jean Boyvin.

JEAN-NOËL ARNOULD, UN MAIRE TRÈS ACTIF POUR UN VILLAGE BIEN VIVANT ! Arrivé dans le Jura en 1988, élu conseiller municipal depuis 1995, Jean­Noël Arnould occupe le poste de maire de la commune depuis 2014. De quoi bien rem­ plir les journées de ce retraité de l’industrie.

Bien coulé dans le moule Originaire de l’Yonne, Jean­Noël Arnould prépare deux CAP industriels, l’un pour être outilleur et le second dans la plasturgie comme mouliste. Cette double forma­ tion lui permet de travailler à Lyon puis, après avoir connu plusieurs entreprises, de terminer son activité professionnelle comme chef d’atelier à Dampierre. Arrivé à Courtefontaine, il s’intéresse à la vie du village et se présente aux élections muni­ cipes de 1995. L’opportunité d’occuper le fauteuil de maire s’offre à lui en 2014.

Maire, un peu un sacerdoce laïc “La vie d’un village de deux­cent­cinquante habitants m’a toujours intéressé et c’est pour cela que je me suis présenté comme conseiller municipal. J’ai beaucoup appris et quand l’opportunité d’être maire s’est présentée en 2014, je l’ai acceptée volon­ tiers. Même si notre village est petit, il y a de quoi s’occuper : entretien, amélioration Jean-Noël Arnould, maire du cadre de vie, sécurité routière pour rendre la vie de chacun plus agréable. De plus, il y a pas mal de réunions soit en mairie soit dans les différentes structures qui se greffent autour de ce travail de maire. Mais c’est intéressant. Et puis nous avons une population jeune avec cinquante­trois enfants de moins de onze ans. Pour cela, nous avons créé une aire de jeux et il y a une association sportive pour la gestion de ces activités. Vous le voyez, c’est un village bien vivant. D’ailleurs même s’il ne reste que deux agriculteurs, vous ne verrez pas de vieilles fermes à l’abandon. Des jeunes ménages attirés par la proximité de Besançon pour leur travail les ont réhabilitées. Et, bien qu’il n’y ait pas de lotissement, quelques maisons neuves se sont construites. Enfin, notre village abrite quelques parti­ cularités remarquables : une manufacture d’orgue installée dans un ancien prieuré, un monument aux morts érigé avant la guerre de 14­18, un chêne datant de la Révolution et une fontaine­lavoir éponyme de notre commune.”

VIVENT L’EMPEREUR ET LE SOUVENIR DE LA GRANDE ARMÉE, une exception à Courtefontaine Quel village de France ne présente pas ce triptyque si caractéris­ tique de voir réunis dans un espace restreint l’église, l’école et le monument aux morts érigé, le plus souvent par souscription et encadré par une série de textes législatifs*, dans les années qui ont suivi la Grande guerre ? Cependant la commune de Courtefontaine semble faire excep­ tion. Elle n’a pas attendu ce cataclysme pour ériger un monu­ ment à la gloire d’un de ses enfants. En effet, elle a élevé un tel édifice pour honorer un colonel de la Grande Armée qui donc a servi sous Empereur Napoléon Ier et qui, à ce titre, fut une gloire du village. Ce monument où figure ce glorieux rappel historique porte maintenant en plus les inscriptions pour “glorifier les héros morts pour la Patrie” non seulement de la Grande guerre mas également ceux qui sont tombés dans différentes combats. * Comme par exemple la loi du 25 octobre 1919, article 5 sur les subven­ tions accordées par l’Etat aux communes en proportion de l’effort qu’elles feront pour glorifier les héros morts pour la Patrie ou le décret du 15 juillet 1922 accordant désormais compétence aux Préfets pour sta­ tuer sur les érections de monuments aux morts.

Les outrages du temps ont obligé le maire à fermer l’église Elle devait être très belle et très fréquentée au XIIe siècle à sa construction cette église de pur style roman. Si le toit a pu être refait, les autres travaux de restauration n’ont jamais été entrepris faute de crédits. La municipalité ne saurait à elle seule les financer. Ce bâtiment, une des églises romanes la plus complète de France, classé aux Monuments historiques depuis 1875 est maintenant fermé au public et aux fidèles par mesure de sécurité.


Courtefontaine 11 A la courte fontaine, m’en allant promener… Au flanc d’une colline qui borde le village, jaillit une source qui très rapidement replonge dans les entrailles de la terre pour rejoindre les grottes d’Osselle qu’on devine à la présence de dolines dans les parages. Elle alimente au passage un lavoir et actionnait une roue de moulin aujourd’hui disparue. Il n’en a pas fallu davantage pour qu’elle donne son nom au village (Du latin Curtus fons ; courte source, courte fontaine).

DU BŒUF ET DU BOIS Deux fermes sont encore en exploitation dans le village. Sur l’une d’elles, Emmanuel Brocard et son père Roger engraissent des charolais et complètent leur acticité par du travail en forêt pour des donneurs d’ordre.

Courtefontaine (39700) Altitude : 225/306 m Superficie : 1 364 ha Population : 265 habitants (les Courtefontainois) Canton de Mont­sous­Vaudrey Communauté de commune : Jura Nord Conseil municipal Jean­Noël Arnould (maire) – Stéphanie Bœuf (1re adjointe) – Raphaël Mathon (2e adjoint). Conseillers municipaux : Emilie Bernardin – Vincent Delanef – Ophélie Dupuis – Sarah Grillon – Nathalie Husson – Laetitia Paniz – Thierry Selmane – Christophe Stalter

Les prix de la viande sont moins rémunérateurs aujourd’hui “Nous avions cent­vingt charolais en embouche. Aujourd’hui le troupeau compte la moitié de bêtes. Les prix de la viande ont bien baissé. Contrairement aux vaches laitières, ce genre d’élevage nous laisse plus de temps libre et nous impose beaucoup moins de contraintes” reconnaît Roger.

L’appel de la forêt Quant au fils Emmanuel, il s’arrange très bien de ce travail en le complétant par une forte activité en forêt. “Mes grands­parents et mes parents ont tou­ jours travaillé à la ferme à Courtefontaine. Moi j’ai suivi une formation pour devenir exploitant forestier. Je travaille pour les autres. C’est ce qu’on appelle les ETF Exploitants de Travaux Forestiers. Ce qui me plaît dans ce travail, c’est ma liberté d’action. Le plus sou­ vent, je suis seul dans la forêt et c’est parfait.”

UN HOMME QUI A DE BONS TUYAUX

Et Emmanuel Roger Brocart, 2, rue de Fourg Tél. 03 84 71 11 40

Combien en reste-t-il en France à exercer ce métier de facteur d’orgues ? Très peu. On les compte certainement sur les doigts d’une main. La passion anime toujours Bernard Aubertin qui, dans le prieuré qu’il a acheté en 1978 puis restauré et transformé en manufacture, conçoit, dessine et construit ces instruments prestigieux qu’il livre partout dans le monde. Bernard Aubertin

Terrain multi-sports

Un peu de philosophie et beaucoup d’études artistiques

L’âme au sens étymologique “anima” ce qui est animé

Ce Mosellan, né en 1952, étudie la philosophie pour passer son baccalauréat, puis suit pendant trois ans des cours d’arts décoratifs à Strasbourg. Il apprend le métier de facteur d’orgues dans un atelier car il n’existe pas d’école spécialisée pour cette activité si particulière. “Je travaillais comme dessinateur­concepteur et je passais également du temps aux ateliers pour réaliser aussi bien les tuyaux que la menuiserie”.

“Il faut que cet ensemble que j’ai entrevu dans mon esprit prenne vie, qu’il vibre, qu’il possède une architecture qui sonne, qu’il dégage une énergie musicale ! Il y va bien sûr des tuyaux à accorder mais également du corps qui doit les envelopper et donner à toute la structure un élan vers le ciel. La musique organique est une musique d’élévation de l’âme vers Dieu pour le croyant ou vers la spiritualité pour l’athée. Quand j’ai bien dessiné tout cela, je passe à la troisième étape qui est la réalisation.”

Un ressenti avant toute construction “Avant toute chose, lorsqu’on me commande un orgue, je me rends sur les lieux. J’ai besoin de comprendre le bâtiment. C’est la toute première étape fondamentale. C’est le ressenti que j’éprouve comme un dédoublement de moi­ même. C’est difficile à expliquer. C’est bien évi­ demment extrêmement subjectif. Il faut qu’un certain courant passe entre moi et cet emplace­ ment. Dès que je ressens cette sensation étrange, je sais ce que je réaliserai et on passe à la deuxième étape qui est la création de l’âme de l’instrument”. Sur la place en 1921

Du chêne pour l’éternité “Jusqu’à maintenant tout était presque immaté­ riel ! L’assemblage va réifier cette conception. Nous aurons enfin affaire à une chose. Certes pas n’importe quelle chose. Mais pour cela il faut un bois de résonnance. Le chêne est une essence qui s’y prête bien et qui garantit une durée dans le temps. Donc tout est réuni pour que naisse ce nouvel orgue prêt à partir pour sa destination finale.”


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