Pays de Lons 91

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N°91 Février 2015

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Cabiron : “Charlie est devenu immortel” Particulièrement éprouvé par la série d’attentats qui a secoué la France et le monde entier le mois dernier, le dessinateur jurassien Damien Cabiron a accepté de réaliser un dessin en hommage à Cabu, qu’il avait rencontré à plusieurs reprises, et ses potes de Charlie Hebdo. Le dessin, la seule réponse à ses yeux face à la barbarie et l’inhumanité de ces actes. Damien Cabiron, pourquoi avez-vous accepté de réaliser ce dessin en hommage à Charlie Hebdo ? Après l’horreur, il est très difficile de s’exprimer. En ce qui me concerne, cela ne peut se faire qu’avec le dessin. A l’image de Cabu, croqué ici en train de corriger la Marseillaise. On le voit en train de rayer “Aux armes citoyens” pour le remplacer par “Aux crayons citoyens”. Que représentaient pour vous les cinq dessinateurs qui ont perdu leur vie lors de l’attentat, Charb, Cabu, Wolinski, Tignous et Honoré ? Ils étaient restés comme des enfants, instinctifs, impertinents, provocants, drôles, inventifs, visionnaires et toujours très tendres… Bref l’intelligence et le talent à l’état pur. Je ne vois qu’une explication possible à un massacre à la Kalachnikov : la décérébration réelle, médicale et complète de certains individus.

Des journalistes français écrivaient

Vous aviez déjà rencontré Cabu. Dans quelles circonstances, quels souvenirs gardez-vous de lui ? La première fois, il y a longtemps, dans les années 90 à un salon BD. Il dédicaçait “Le grand Duduche”. Grand dessinateur, rapide et efficace, sans crayonner ni brouillon, directement avec ses feutres sur le papier blanc, comme un enfant, en toute confiance. La deuxième, c’était il y a 2 ou 3 ans, dans un café au bas du Boulevard SaintMichel. Bien sûr, il s’était un peu voûté, mais il avait deux yeux, cachés derrière des cercles de métal, qui brillaient encore plus qu’avant.

et dessinaient en toute liberté… Ils sont morts, assassinés.

Hommage à nos confrères journalistes et à toutes les victimes des attentats terroristes de janvier 2015 à Paris. La rédaction du Pays de Lons

Auriez-vous pu imaginer un jour que dessiner puisse conduire à perdre la vie ? Non, et je ne l’imagine toujours pas. Je ne veux même pas y penser car je suis certain que c’est exactement le contraire qui se produit. Charlie n’a pas perdu la vie, il est devenu immortel. Propos recueillis par C.G.

Jura Le courant passe pour les véhicules électriques Le conseil général du Jura va déployer jusqu’à fin 2015 46 bornes de recharge pour véhicules électriques. En 2014, seuls 40 véhicules électriques étaient immatriculés dans le Jura, mais le Département souhaite “anticiper les évolutions technologiques et la démocratisation de cet équipement”. Dans le Jura, la vente de véhicules électriques augmente sensiblement, mais reste toutefois limitée. Selon la société AAA­Data, seule entreprise aujourd’hui en mesure de fournir des chiffres précis sur les immatricu­ lations par département, en 2014, 40 VP (véhicules per­ sonnels) et VU (véhicules utilitaires) étaient immatricu­ lés en 2014 dans le Jura, contre 37 en 2013. Soit une progression de 8 %. Du côté des constructeurs, Renault rafle la mise avec 34 véhicules immatriculés en 2014. Arrivent ensuite Kia (2 VP) et Nissan (2 VP), Ligier Pro (1 VU) et Smart (1 VP). Principal frein au développement de la voiture propre : le manque d’infrastructures de recharge publiques. Alors que le groupe Bolloré vient de déposer un projet d’implantation de 16 000 points de charge publics en France, les initiatives des collectivités, comme celle du conseil général du Jura, se multiplient. Avant la fin de l’année 2015, 46 bornes de recharge pour véhicules électriques devraient être déployées sur la voi­ rie dans le Jura. Dans la continuité de son schéma dépar­ temental de covoiturage, l’organe exécutif du départe­ ment entend aussi répondre aux objectifs de Bruxelles

MICHEL GINIÈS, VICE-PRÉSIDENT AU CONSEIL GÉNÉRAL DU JURA EN CHARGE DES TRANSPORTS

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Michel Giniès, est-ce le rôle des collectivités de financer ce genre d’équipement, plutôt que les groupes privés ? L’idée n’est pas de se suppléer aux initiatives privées dans ce domaine d’avenir, mais au contraire de susciter une impulsion, de donner un signal aux entreprises et aux particuliers en montrant que les collectivités, telles que le conseil général du Jura, sont prêtes à soutenir ces technologies.

visant à multiplier le nombre de bornes de recharge dans chaque pays. Les axes routiers fréquentés traver­ sant les bourgs dotés de services et commerces seront équipés en priorité. Les bornes seront distancées d’une vingtaine de kilomètres chacune, évitant l’angoisse d’une panne liée à la faible autonomie des véhicules électriques. Le choix des 46 emplacements s’est fait en concertation avec les 24 communautés de communes. C’est une enveloppe de 400 000 euros qui a été déblo­ quée par le conseil général du Jura, additionnée à un budget de fonctionnement de 50 000 euros par an. Il aura à sa charge le matériel, le génie civil, l’ingénierie et le raccordement aux réseaux. Les intercommunalités, avec qui une convention a été signée, porteront le coût de l’abonnement au fournisseur électrique, les consom­ mations en électricité, l’entretien… Dans le cadre du schéma régional d’électro­mobilité, le conseil général du Jura bénéficiera d’un financement à hauteur de 50 % de l’ADEME et 10 % du conseil régional de Franche­Comté. L’inauguration de la première borne vient de se dérouler à Lons­le­Saunier sur le parking Louis Rousseau.

EXPRESS TERROIR

CIGC : un nouveau nom, des nouveaux statuts et un nouveau conseil d’administration

Réuni en assemblée générale le 6 janvier dernier à Poligny, le Comité interprofessionnel du Gruyère de Comté est devenu le Comité interprofessionnel de gestion du Comté, avec l’adoption de nouveaux statuts. Un nouveau conseil d’administration et un nouveau bureau

Dans le Jura, la vente de véhicules électriques progresse, mais reste limitée. Ne s’agit-il pas d’un investissement lourd pour un nombre d’utilisateurs limité ? Là encore, il s’agit de donner un signe fort pour l’avenir : il est aujourd’hui, plus que jamais, du rôle des collectivités d’anticiper les évolutions sociétales et technologiques et de favoriser des projets allant dans le sens du développement durable. Le projet jurassien est d’ailleurs conforme aux demandes de l’UE qui souhaite voir se multiplier le nombre de bornes dans chaque pays et passer en France de 1 600 bornes à 97 000 à l’horizon 2020. De nombreux foyers hésitent encore à investir dans un véhicule électrique, mais les évolutions technologiques vont permettre de démocratiser cet équipement. Et la présence de bornes dans le Jura sera un atout supplémentaire à l’achat. Le conseil général du Jura a par ailleurs déjà pris un peu d’avance pour accompagner cette “démocratisation”, en renouvelant son parc automobile uniquement avec des engins électriques ou hybrides : les agents de la collectivité sont désormais habitués à la conduite “durable” sur ce genre de véhicules. Ces bornes seront-elles adaptables à tous types de véhicules électriques, et quels seront les tarifs ? Les bornes choisies ont des prises T2, T3 et domestiques, ce qui signifie que tous les véhicules pourront être rechargés. L’entreprise choisie pour les installer est le groupe SPIE, leader européen indépendant des services multitechniques dans les domaines de l’énergie et des communications. Deux vitesses de recharge seront possibles avec la position accélérée (1 h 30 sur T2 et T3) et la position normale (8h sur “domestiques”). Pour l’heure, les tarifs n’ont pas encore été fixés, mais devraient l’être sous peu. La toute première borne déjà installée est entrée en fonctionnement il y a quelques jours, à Lons-le-Saunier. Les autres seront mises en service progressivement, dans la foulée.

ont également été élus. Claude Vermot-Desroches, producteur de lait à Comté à Cademène (Doubs), a été reconduit à la présidence pour un nouveau mandat de 3 ans. Jusqu’alors nommés par le Préfet, les membres de la nouvelle assemblée générale sont désormais désignés par les organisations représentatives de tous les opérateurs de la filière Comté. Ils sont au nombre de 24 et répartis selon 4 collèges et ont donc été désignés par leurs organisations, sans intervention de l’Etat.

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE Christophe Perny ne rigole pas avec la culture Dans un communiqué de presse, le président du conseil général du Jura

Christophe Perny souligne la place capitale que devra prendre la culture dans la future région Bourgogne-Franche-Comté : “La culture constitue le meilleur rempart contre l’ignorance et l’intégrisme. A l’heure où la République a su montrer qu’elle restait debout, l’éducation et la culture doivent demeurer des priorités nationales et les collectivités territoriales ne doivent pas donner de mauvais signaux. C’est pourquoi je suis solidaire du mouvement lancé par les professionnels de la culture en Franche-Comté qui s’inquiètent du devenir de la culture au sein de la future région BourgogneFranche-Comté, au moment où le conseil régional de Bourgogne vient de valider un budget culturel en baisse de 13 % pour 2015. Ce qui n’est pas un bon signal. Je souhaite que cette grande région, qui va naître en 2016, soit aussi une grande région culturelle.”


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Pays de Lons n°91 - Février 2015

Center Parcs : que dénoncent

réellement les opposants au projet ?

L’association le Pic Noir, constituée en mars 2014 consécutivement au lancement du projet de Center Parcs dans la forêt de Poligny, émet de sérieuses réserves quant à cet équipement touristique. Mais que dénonce concrètement cette association d’opposants ? Le point avec Véronique Guislain, une des porte-parole du Pic Noir. 1. Le risque financier porté en partie par les collectivités (l’investissement global est estimé à 170 millions d’euros, dont 70 millions d’euros portés par une société d’économie mixte (SEM), intégrant notamment le conseil général du Jura, le conseil régional de Franche­Comté, la com­ munauté de communes du Comté de Grimont, et la ville de Poligny). “Ce sont des sommes exorbitantes qui sont mises en jeu dans ce pro­ jet, et le groupe Pierre et Vacances s’en tire bien, car cela ne lui coûte pas grand­chose. Ils débourseront le coût des études préliminaires, et l’acquisition des terrains. Mais les aménage­ ments de loisirs seront revendus sur plans à la SEM. Les 400 cottages seront revendus égale­ ment sur plans à des particuliers.” 2. Le manque de visibilité sur le long terme d’une telle structure. “Les collectivités seront propriétaires de l’outil touristique, mais nous restons dubitatifs sur la pérennité de l’équipe­ ment. Dans 20 ans, qu’en sera­t­il des bassins à 29 °C de l’Aqua Mundo ? Le groupe Pierre et Vacances s’engage pour 9 années reconducti­ bles de location et de gestion de l’outil. Dans 20 ans, risque­t­on de se retrouver avec un outil à gérer directement, sur des terrains qui n’ap­ partiennent plus aux collectivités ? Tout ce mon­ tage repose sur un fil d’équilibriste.” 3. La précarité des emplois promis. “Il suffit d’aller voir sur le site de Pôle Emploi le type d’emplois proposé par les autres Center Parcs. Ce sont des contrats précaires de 9 h par semaine, sans compter les frais de déplacement pour rejoindre le lieu de travail souvent en pleine pampa. Ce sont des miettes, des emplois de seconde zone. De plus, garantir des emplois

RÉPONSE DE CHRISTOPHE PERNY, PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DU JURA 1. Le risque financier S’il n’y avait pas d’investissement public, notre économie serait dans une situation bien plus calamiteuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. Dans ce projet, pour la première fois, nous aurons plus de recettes que de dépenses. La création d’emplois est un coût, mais moindre que celui des prestations sociales.

2. Quel avenir pour l’équipement ? Nous avons la garantie que les loyers seront encaissés par la SEM pendant 18 années. Qu’en sera-t-il dans 20 ans ? On se posera la question en temps voulu. Si l’équipement fonctionne, nous n’aurons pas de difficulté à trouver des opérateurs. De plus, dans 20 ans, nous aurons rentabilisé l’équipement, et même plus : c’est un gage de bonne gestion de l’argent public.

3. La précarité des emplois

© Center Parcs

locaux est interdit par la loi car c’est de la discri­ mination à l’embauche.” 4. Les conséquences environnementales. “Le principal problème est celui de l’acheminement de l’eau. Pour fonctionner, un Center Parcs nécessite 530 m3 d’eau par jour, l’équivalent des besoins d’une commune de 2000 habitants. Il y a aussi le problème de l’assainissement. Aucune station d’épuration n’est en mesure aujourd’hui de recycler ce volume d’eaux usées sur le sec­ teur. Il y a aussi la question d’un remembrement pour les agriculteurs qui ne pourront plus faire

passer leurs troupeaux sur la route, celle de la circulation, des futurs besoins en médecins et pompiers à Poligny… Nous n’avons aucune réponse à ce jour, la réunion publique de décembre avec les élus et acteurs du projet ne nous a rien appris de plus. Nous allons préparer pendant les six mois à venir le grand débat national de la Commission nationale du débat public, même si nous savons qu’une petite asso­ ciation comme la nôtre aura peu de poids face à un grand promoteur comme Pierre et Vacances.” Propos recueillis par C.G.

C’est une bêtise et un mensonge. Une bêtise, car on ne va pas aller recruter des salariés à l’autre bout de la France. Sur 300 offres d’emploi, il est évident qu’il y aura une grande majorité de Jurassiens qui postulera. Et un mensonge car il y a certes une part d’emplois à temps partiel, mais il y a aussi des centaines d’emplois pérennes en CDI à temps plein dans les autres Center Parcs.

4. L’environnement et la sécurité Tout a déjà été expliqué. Pour chaque question concernant l’eau et l’assainissement, il existe plusieurs solutions à l’étude. Les expertises se poursuivent et apporteront la solution la plus efficace. Cette nouvelle configuration et ses aménagements réalisés plus tôt que prévu profiteront aussi à tous les habitants du territoire. Concernant la sécurité et les pompiers, tout cela sera mis en adéquation avec les besoins. Arrêtons de faire peur aux gens, il faut faire envie !

Région Bourgogne-Franche-comté Une fracture démographique qui questionne

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Pour la première fois, les INSEE de Franche-Comté et de Bourgogne publient conjointement une étude sur les dynamiques démographiques de la future région Bourgogne Franche-Comté. Elle laisse apparaître de fortes disparités entre l’ouest et l’est du territoire.

Ceux qui avaient l’image d’une Franche­Comté peu dense et rurale auront matière à relativiser en observant les données démographiques de l’ouest de ce nouvel espace. En effet, cette première étude conjointe des INSEE de Bourgogne et Franche­Comté met en évidence un clivage est/ouest, tant au niveau de la densité de popula­ tion, du dynamisme démographique, que du vieil­ lissement des populations. La future région Bourgogne Franche­Comté (le Conseil constitutionnel a validé la nouvelle carte des régions le 15 janvier dernier), formera un espace de 2,8 millions d’habitants, la plaçant au 11e rang de la nouvelle carte des 13 régions, devant le Centre et la Corse, et derrière la Bre­ tagne. Une densité relativement faible caractérise également le territoire, de 59 habitants au km2 (contre une moyenne nationale de 116 habitants au km2). S’il ne possède aucune grande métro­ pole, seules deux villes dépassent le seuil des 100 000 habitants, Besançon et Dijon. Ces pre­ mières données communes laissent clairement apparaître un espace scindé en deux, par un axe Dijon/Mâcon, avec à l’est, intégrant toute la Franche­Comté, une plus grande densité de popu­ lation, et à l’ouest (Morvan, Nièvre…) des terri­

toires en pleine diagonale du vide (large bande du territoire français où les densités de population sont très faibles par rapport au reste de la France). A l’ouest de cet axe, les territoires sont en décrois­ sance démographique, la Nièvre étant le seul département de la future région à perdre des habi­ tants. Ils possèdent une population âgée, en parti­ culier la Nièvre. L’est, globalement plus jeune, affiche une fécondité plus élevée, notamment en Franche­Comté. Deux exceptions sont cependant à relever : la vallée de l’Yonne, à l’ouest, qui bénéfi­ cie de l’attractivité résidentielle de l’Ile de France, et la Haute­Saône, en décroissance démogra­ phique.

“C’est un changement de référencement intéres­ sant qui permet de prendre du recul et lire l’espace différemment” analyse Patrick Pétour, directeur régional de l’INSEE Franche­Comté. “Ce déséquili­ bre donne à réfléchir et interroge sur la manière de

faire fonctionner un territoire avec des zones denses et des zones peu denses. Cela peut changer les actions publiques.” A noter que d’ici quelques mois, une nouvelle étude conjointe des deux INSEE mettra en lumière les disparités de revenus au sein

RECENSEMENT 2015 EN LIGNE Ce début d’année marque également le lancement de la campagne 2015 de recensement, avec une grande nouveauté : la possibilité de répondre en ligne au questionnaire. Jusqu’au 21 février pour les communes de plus de 10 000 habitants et jusqu’au 14 février pour les communes de moins

de 10 000 habitants, un agent recenseur se présentera à votre domicile et vous remettra un formulaire papier, ou une notice avec un code d’accès et un mot de passe pour la démarche en ligne. Les personnes qui opteront pour cette option ne recevront qu’une seule visite

de l’agent. “La phase test lancée l’année dernière par internet s’est avérée concluante, nous sommes optimistes quant aux réponses par internet” précise Patrick Pétour. Rappelons que les textes de loi prévoient une amende pour ceux qui refusent de se soumettre au recensement. In fine, seule 3 % de la

population demeure non recensée. Si la démarche peut paraître fastidieuse, ces données sont de véritables outils pour les politiques locales (budget des communes, équipements collectifs, moyens de transports…) et les entreprises (marché, zone de chalandise…).


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Scènes du Jura Textes érotiques et chocolats

aphrodisiaques au menu de la Saint-Valentin

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Cette année, la Saint-Valentin sera placée sous le signe de la sensualité et de l’érotisme grâce à un spectacle pour le peu envoûtant des Scènes du Jura. Thierry Balasse, de la compagnie Inouïe, s’est associé au meilleur ouvrier de France Edouard Hirsinger, le chocolatier implanté à Arbois. Grâce à un casque vissé sur votre tête, des poèmes érotiques de la littérature d’hier et d’aujourd’hui seront susurrés au creux de votre oreille, pendant que vous dégusterez des chocolats aphrodisiaques. Explications avec Edouard Hirsinger.

PRÉVENTION

La gendarmerie du Jura sur Facebook

Depuis le 9 janvier, une page Facebook de la gendarmerie du Jura a été mise en service, avec l’ambition de “rapprocher l’usager de la gendarmerie”, selon les termes du Colonel Vincent Lamballe, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Jura. On y trouve des informations pratiques sur les conditions de circulation, sur les contrôles de vitesse, des messages de prévention, des informations institutionnelles, des appels à témoins… Le tout non sans une certaine pointe d’humour, à l’image de cette photo publiée du tout premier contrôle radar en France, en 1950. “Véritable trait d’union au service de l’information et de la sécurité des Jurassiens, la volonté est de créer un outil qui est proche des personnes.” Cette proximité recréée permettra aussi de changer l’image du gendarme, et amènera sans doute les Jurassiens à collaborer davantage en livrant des témoignages et en répondant aux appels à témoins. En moins de deux semaines, la page comptabilisait déjà 2 000 fans !

Edouard Hirsinger, quand Virginie Boccard, la directrice des Scènes du Jura, est venue vous proposer ce concept, quelle a été votre réaction ? J’avais déjà travaillé en d’autres temps avec les Scènes du Jura sur des apéritifs concerts. J’ai trouvé l’idée de Virginie Boccard intéressante, j’étais partant pour tenter l’aventure. Qu’est-ce qui relie selon vous le chocolat et la poésie ? L’émotion. Le chocolat procure une émotion lorsqu’on le déguste, comme un texte peut en procurer. Nous allons essayer d’allier l’émotion musicale, le texte, et le chocolat. À quel moment les gens pourront-ils déguster vos chocolats ? Six chocolats seront à déguster, en lien avec les textes. Il y aura une chronologie dans la dégustation : une chronologie selon la puissance des chocolats, et le public sera également guidé, mais non contraint, dans la dégustation des chocolats selon le poème.

Les chocolats que vous proposerez serontils une création unique pour cette occasion ? Nous avons réfléchi ensemble à certains chocolats de la gamme qui existent déjà, et qui par leur forme et leurs ingrédients se rapprochent du thème de la Saint-Valentin. Nous allons aussi créer deux sortes exceptionnelles de chocolat. Quel type d’ingrédients en lien avec l’érotisme avez-vous privilégié ? Sans trop en dévoiler, mais pour donner l’eau à la bouche : nous aurons des chocolats avec du gingembre, et des chocolats en forme de sein. Comment percevez-vous cette expérience ? C’est une aventure. J’ignore comment elle sera perçue par le public. C’est une expérience globale, car elle regroupe le chocolat et le texte, intime, car les spectateurs sont en quelque sorte isolés sous leur casque, et sensuelle, car tous les sens seront sollicités.

Polissonneries, Théâtre de Dole, 14 février, 18 h 30 et 21 h. Tarif spécial 28 € / 26 €. Durée 1 h 30. Public adulte Réservations 03 84 86 03 03 contact@scenesdujura.com

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Pierre BOUILLIER, Jean­Baptiste DIGARD et Jérôme CRETIN MAITENAZ

La société ABCD géomètres experts est présente dans tout le département du Jura et vous accueille sur les sites de MONTMOROT, DOLE, SAINT­AMOUR, et ses permanences de PIERRE­DE­BRESSE (71) et SAINT­TRIVIER­DE­COURTES (01). Son implantation géographique lui permet d’être proche de ses clients pour mieux les conseiller dans leur projet. Elle compte actuellement 16 collaborateurs, administratifs, ingénieurs et techniciens qualifiés autour des trois géomètres­experts gérants : Pierre BOUILLIER, Jérôme CRETIN MAITENAZ et Jean­Baptiste DIGARD. Leurs compétences : ingénieur paysagiste, urba­ niste, expert foncier, spécialiste des travaux publics et de la mesure de précision, négocia­ teur immobilier. Le Géomètre­Expert exerce une profession réglementée. Il est surtout connu du grand public pour les bornages des parcelles pour les­ quels il est seul habilité à fixer les limites. Il est considéré comme le garant de la propriété. Mais en plus de ces activités définies par la loi,

ABCD assure bien d’autres missions auprès d’une large clientèle : particuliers, professionnels, col­ lectivités, entreprises du B.T.P., aménageurs. ABCD assure seule ou en équipe (architectes, notaires…) des missions de conseils et d’accom­ pagnement auprès des collectivités locales et aménageurs : maîtrise d’œuvre de voirie et réseaux, aménagement paysager..., missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage, conseils en matière d’aménagement et d’urbanisme. Par ailleurs, ABCD exerce une activité de négocia­ tion immobilière pour l’aide à la vente de biens. D’autre part, ABCD établit ou modifie les docu­ ments de copropriété pour permettre la vente d’appartements dans un immeuble.

ABCD mesure la superficie d’un terrain, d’une maison ou d’un appartement. Elle se charge de toute question de propriété foncière et du par­ tage entre héritiers. Concernant tout projet de construction, elle effectue des démarches administratives pour obtenir un certificat d’urbanisme ou les autori­ sations préalables, elle définit l’implantation du bâtiment et réalise le bornage de la parcelle. Spécialiste de la mesure et de la localisation géographique, ABCD géomètres­experts fait bénéficier ses clients de compétences tech­ niques, juridiques et d'une réelle connaissance du marché foncier et immobilier. Sur le terrain, les collaborateurs du cabinet pro­ cèdent à tous les relevés à l’aide de matériels à la pointe de la technologie (GPS de précision et

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FORMATION

BIENTÔT UN PÔLE PLASTURGIE DANS LE JURA ?

Pétanque

Coupe du monde féminine : une première réussie !

Les 7 et 8 janvier derniers, la première coupe du monde féminine de pétanque se déroulait à Juraparc, à Lons-leSaunier. Les 8 meilleures nations de pétanque dans la catégorie féminine (France, Allemagne, Danemark, Thaïlande, Madagascar, Tunisie, Belgique, Malaisie) se sont affrontées. Les équipes ont été sélectionnées par la Fédération internationale de pétanque et jeu provençal (FIPJP) en fonction de leurs résultats aux compétitions internationales. La Thaïlande a remporté la compétition, et la France se classe 7e. Le point avec le Jurassien Claude Azéma, président de la FIPJP.

Il s’agissait de la première coupe du monde pour les féminines. Pourquoi cette compétition n’était-elle pas ouverte aux femmes auparavant ? Il existe déjà une coupe du monde des confédérations féminine qui regroupe les championnes des cinq continents. Alors qu’à Lons-le-Saunier, c’était une innovation : on a pris les meilleures équipes les mieux classées des pays du monde entier. On a eu aussi la possibilité d’obtenir des crédits du CRDS afin de pouvoir filmer une coupe du monde féminine. Cette première s’est déroulée dans des conditions particulières : lors de la première journée sont survenus les attentats de Paris. Dans quel état d’esprit étiez-vous ? Nous avons débuté la compétition le matin même des évènements. Nous avons réuni tout le monde et nous avons fait une minute de silence, tout comme le lendemain lors du deuil national. Pour montrer que la pétanque réunit sans discrimination des sportifs, quelles que soient leurs origines géographiques, ethniques, religieuses, nous avons demandé aux coaches, aux chefs de délégation, et à une joueuse par équipe de poser ensemble en toute fraternité. Le sport ne peut rester à l’écart de tels évènements. La chaîne l’Equipe 21 a rediffusé une partie de la compétition. Cela signifie-t-il que la pétanque sort de la confidentialité ? C’est la première fois que la pétanque a eu le droit à une heure de rediffusion sur l’Equipe 21. Cependant la pétanque est sortie depuis longtemps de la confidentialité. Nous avons environ 60 heures de télévision par an, mais surtout pour les garçons. Dans le monde entier, les féminines représentent 30 à 40 % des effectifs, mais 15 %

EXPRESS SECURITE

Le plan Vigipirate reste renforcé Le plan gouvernemental Vigipirate est un outil de lutte contre le terrorisme. C’est le préfet de département qui est chargé de coordonner les actions mises en œuvre. Le plan comprend deux niveaux de mobilisation : le niveau d’alerte attentat, lors de menaces terroristes avérées (mis en place en Ile-de-France et en Picardie après les attentats), et le niveau de vigilance. Le département du Jura reste en “vigilance renforcée”, depuis le dernier trimestre 2014, avec les mesures suivantes : surveillance renforcée des organes de presse et des maisons d’édition du département ; surveillance renforcée des installations particulières (aéroport, sites industriels Solvay en particulier), et surveillance renforcée des installations et bâtiments sensibles (les 19 plus grands centres commerciaux, lieux de culte, établissements scolaires, bâtiments publics). En tout, ce sont 70 sites qui font l’objet d’une “vigilance renforcée”. Les lieux de grands rassemblements et de concentration de visiteurs (grandes surfaces, gares, aéroport, lieux publics…) font également l’objet d’une attention particulière. Pour assurer cette surveillance, 500 gendarmes, 35 gendarmes de l’escadron mobile de Dole, 20 réservistes, 150 policiers et 46 policiers municipaux (dans les communes de Abergement-laRonce, Arbois, Champagnole, Dole, Lons-Le-Saunier, Morez, Poligny, Les Rousses, Saint-Aubin, Saint-Claude, Salins-Les-Bains, Tavaux) ont été mobilisés. Le département du Jura n’est pas concerné par les renforts militaires. Excepté pour les voyageurs au départ de l’aéroport Dole Jura qui verront les contrôles renforcés, le quotidien des Jurassiens ne devrait pas être perturbé. Le préfet du Jura a tenu toutefois à faire appel à la vigilance de chacun, même si aucun incident n’a été signalé dans le département. “L’activité d’un individu ou d’un groupe qui paraîtrait anormale doit être signalée aux forces de l’ordre. Il est recommandé à tous ceux qui prévoient de se rendre dans un pays étranger de consulter la page “Conseils aux voyageurs” sur le portail www.diplomatie.gouv.fr.” Ces mesures resteront en vigueur jusqu’à nouvel ordre.

© FFPJP

Claude Azéma, en temps que Jurassien, vous n’êtes sans doute pas étranger au choix d’avoir organisé la coupe du monde féminine de pétanque dans le Jura. Pourquoi ne pas l’avoir organisée au boulodrome de Mont-sous-Vaudrey, flambant neuf, à vocation internationale ? Effectivement, ce n’est pas un hasard si la compétition s’est tenue dans le Jura… Juraparc a été privilégié pour une question d’accueil du public et de sécurité. On pouvait y accueillir jusqu’à 2000 personnes, alors qu’il n’y a pas de tribune à Mont-sous-Vaudrey.

Une joueuse par nation a été choisie pour poser ensemble dans la fraternité, en réponse aux attentats de Paris.

dans les pays méditerranéens, et elles demeurent absentes dans les pays africains. Comment s’est déroulée l’organisation, et le public était-il au rendez-vous ? L’Amicale boule jurassienne était chargée de l’organisation, et la mairie a réalisé les aménagements à Juraparc. L’organisation était parfaite. Nous avons reçu peu de public le mercredi, mais pas loin de 1 000 spectateurs le jeudi. C’est un beau succès et une belle promotion pour la qualité de la pétanque féminine. La France se classe 7e sur 8. Comment expliquez-vous ces mauvais résultats ? En France, le niveau n’est pas mauvais, mais je regrette un coaching déficient qui n’a pas saisi l’organisation des équipements. D’autres pays se sont montrés bon, l’Asie notamment. Même en Europe, la France commence à être contestée. On a vu des hésitations lors de la compétition. La composition de l’équipe n’était pas celle que l’on attendait. Mais la France a de bonnes joueuses, et on devrait pouvoir redresser la barre. Les joueuses jurassiennes ne sont pas mauvaises non plus. Dans le Jura, nous allons peut-être essayer d’organiser pour la télévision un Master de pétanque. Propos recueillis par C.G.

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Avec chaque année entre 150 et 250 contrats d’apprentissage non pourvus pour le sud Franche-Comté, dont le Jura, l’industrie est un acteur majeur de l’économie dans notre région. Le territoire possède un maillage dense de PME/PMI dans des activités diverses, de la soustraitance automobile, à la lunetterie, en passant par la maroquinerie… “Avec plus de 50 % de la production en Franche-Comté qui part à l’étranger, c’est une activité qui perdure” précise Philippe Labouche, directeur de développement au CFAI (Centre de formation d’apprentis de l’industrie) de Franche-Comté. Malgré la crise qui a secoué durement l’industrie franc-comtoise, les métiers de l’industrie sont en constante évolution et font appel de plus en plus à de hauts niveaux de qualification, avec, de surcroît, un renouvellement important pour combler les nombreux départs en retraite du papy boom. Et pourtant, les entreprises ont de réelles difficultés à trouver des apprentis. Mauvaise image pour vrais jobs ? Pour Philippe Labouche, le secteur souffre d’une perception passéiste à combattre. “On a l’image des cadences de travail infernales dans de grosses usines… Non ! C’est méconnaître l’industrie. La particularité du Jura est de posséder beaucoup de PME/PMI diversifiées, pour certaines dans les technologies de pointe : le jouet, la lunetterie, l’aéronautique, le luxe, le médical… Ajoutée à cela une mauvaise image de l’apprentissage qui reste un choix par défaut pour beaucoup de parents, voilà pourquoi la problématique est récurrente.” Du CAP au diplôme d’ingénieur, la voie de l’apprentissage n’est pourtant pas cloisonnée, avec 70 % des apprentis qui continuent dans le supérieur. “L’apprentissage est une pédagogie spécifique adressée à ceux qui ont une intelligence concrète” reprend le directeur de développement. Afin de répondre aux problèmes de mobilité des jeunes, un des freins à l’apprentissage, le CFAI souhaite transférer son lieu de formation pour les Bac Pro plasturgie, de Besançon à Lons-le-Saunier. “Le centre de gravité de la plasturgie est dans le Jura. La mobilité des jeunes étant réduite, nous devons rapprocher leur lieu de formation des entreprises. Nous avons rencontré l’AFPA de Lons-le-Saunier afin d’accroître son offre de formation en plasturgie, créant de fait un véritable pôle de formation multitechniques.” L’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes proposant déjà une offre en plasturgie mais dédiée à l’injection, cette association permettrait de mettre à disposition une offre exhaustive dans le secteur. La réponse du conseil régional de Franche-Comté est attendue pour début mars. C.G.

Plateforme RH du Jura

Chefs d’entreprise : cela vous concerne

“Dois­je embaucher, comment trouver un candidat sérieux, combien coûte un sala­ rié, quelles sont mes obligations, com­ ment mettre fin à un contrat, comment remotiver mon équipe, mes salariés man­ quent d’initiative, que faire...” Autant de questions que peuvent se poser les chefs d’entreprise. Voilà les raisons qui ont poussé dès 2011 les trois chambres consulaires du Jura à mutualiser les com­ pétences de leurs experts respectifs afin de proposer aux TPE/PME jurassiennes, un service d’assistance et de conseils. Avec entre autres travaux, plus de 1 000 enquêtes, 58 réunions d’information sur le thème des ressources humaines qui ont concerné plus de 460 entreprises, la plateforme a démontré que “conseiller, diagnostiquer, accompagner” répondait aux préoccupations des patrons de petites entreprises. “Ce projet inter­ consulaire est une première historique qui soutiendra le développement de l’emploi dans le Jura” précise Rémy Laurent, prési­ dent de la chambre de commerce et d’in­ dustrie du Jura. Avec ce travail d’équipe qualifié “d’exemplaire” réalisé sur le ter­

A gauche, Michel Chamouton, président de la CMA, Rémy Laurent, président de la CCI du Jura.

rain au plus près des acteurs, en répon­ dant aux questions en matière de succes­ sion, de retraite, de recrutement, “la pla­ teforme transforme souvent un discours négatif sur l’emploi en discours positif”, confirme Michel Chamouton, président de la chambre des métiers et de l’artisa­ nat. “Si en trois ans cet outil de travail innovant a permis la création ou le rem­ placement de plus de 200 postes, c’est parce qu’il est proche du territoire”, pré­ cise Gilles Duquet, président de l’ANEFA (association nationale pour l’emploi et la

formation en agriculture). Hormis les ren­ dez­vous des premiers mardis de chaque mois à la Maison de l’emploi de Lons­le­ Saunier, des réunions décentralisées vont être prévues. Au programme : appui à l’embauche, aide au recrutement, conseils en ressources humaines, coa­ ching individuel, atelier restaurer ou faire grandir l’estime de soi, atelier sortir des conflits… Contact : 06 89 11 93 30. contact@plateforme-rh-jura.fr


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8 économie et commerces

Pays de Lons n°91 - Février 2015

INNOVATION

LE DRONE DE BONGLET ET DRONE I2N PRÊT POUR SON SECOND VOL Alors que l’investissement public reste bien souvent chef de file dans le financement de la recherche et de l’innovation, il est bon de rappeler que le secteur privé peut aussi être moteur dans ce secteur. Avec tout de même une nuance : au regard de la lourde fiscalité qui pèse sur les entreprises et les investissements, seules les grosses structures peuvent se permettre d’investir dans la R & D. A l’instar de la société lédonienne Bonglet, installée dans la zone industrielle, entreprise familiale devenue aujourd’hui un des leaders nationaux de son secteur, l’isolation ther­ mique et l’habillage de façade. Spécialisée aussi dans le second œuvre (revêtements sols et murs, peinture, décoration…), elle déploie dix agences dans l’est de la France. Il y a un an, alors que l’utilisation civile et commerciale des drones pre­ nait doucement son envol, la société réfléchit à se saisir de ce nouvel outil dans le cadre du diagnostic thermique de bâtiments. “Nous avons souhaité travailler autour de ce support supplémentaire car il corres­ pond à notre démarche d’innovation et notre engagement environne­ mental”, explique Hervé Peutot, responsable des achats chez Bonglet. L’entreprise se rapproche alors de la société Drone I2N basée en Haute­ Savoie, et spécialisée dans l’utilisation de drones. C’est ainsi qu’en novembre dernier, après avoir obtenu les autorisations nécessaires (relativement souples dans l’Hexagone), Bonglet réalisait dans le lotis­ sement lédonien “Les Pendants” ses premiers diagnostics thermiques à l’aide d’une caméra placée sur un drone, piloté à distance par un spé­ cialiste de Drone I2N. “Cette technique permet une étude plus fine et plus précise. Nous avions demandé au préalable aux habitants s’ils étaient intéressés par ce service proposé gratuitement. Notre démarche est commerciale, nous l’assumons, mais aussi environnementale.” Malgré les coûts importants supportés par l’entreprise seule (entre 2 500 et 3 000 euros pour un vol), et un retour sur investissement

incertain (seuls 2 chantiers ont été conclus), le retour en terme de noto­ riété quant à lui est tel que la société n’a pas hésité avant de réitérer l’opération. “On a pu voir notre entreprise de manière différente, et cela nous permet aussi de réaffirmer notre démarche environnementale” souligne Hervé Peutot. La seconde opération est imminente, en attente des conditions météorologiques nécessaires (pas de pluie, pas de vent, et une température inférieure à 5 °C). Elle devrait se dérouler à Chate­ noy­le­Royal, près de Chalon­sur­Saône. La société espère être par la suite de nouveau sollicitée par des communes, mais reste dans l’incer­ titude quant à une commercialisation globale du service. Il faudrait en effet un chantier de 20 pavillons minimum pour amortir les coûts. Mais l’évidence pour Hervé Peutot, c’est que le drone est à l’aube du poten­ tiel énorme offert par ses multiples utilisations civiles et commerciales. “Dans le bâtiment, il y a beaucoup de déclinaisons. Dans un avenir proche, il y a fort à parier que le drone sera un support pour d’autres activités. Pourquoi pas, par exemple, équiper un drone avec un pistolet de peinture ?” Si le drone a dépassé aujourd’hui la phase de décollage, les constructeurs et opérateurs se multiplient. C’est bel et bien sur la capacité à innover des entreprises que la sélection se fera… C.G.

INVESTIR AU MAROC

Pari gagné pour le Jurassien François Puget Après une carrière de 20 années dans la communication, le Jurassien François Puget a tout plaqué pour ouvrir un riad à Marrekech. Le challenge est relevé avec brio et l’établissement ne désemplit pas. Marrakech, la plus jet­set des villes maro­ caines, ne cesse de poursuivre son dévelop­ pement touristique. Elle n’attire pas seule­ ment les people, mais des Français, désireux de tourner une page et tenter une nouvelle expérience. C’est le cas de ce Jurassien, ori­ ginaire de Lons­le­Saunier, âgé de 55 ans, qui s’est lancé dans le grand bain au printemps dernier. Pourtant, rien ne prédisposait ce communiquant chevronné à tout plaquer, pour se retrouver gérant d’un riad presti­ gieux au cœur de la Médina de la ville ocre… Après 20 ans d’expérience dans diverses agences de publicité parisiennes, et une crise mondiale qui a ébranlé de plein fouet le secteur de la communication, la décision de se reconvertir s’imposait. “Ma décision a été prise au début 2010, mais ce n’est que fin 2011 que j’ai réellement démarré le projet et les investissements, explique François. J’ai eu à gérer la communication de nombreuses enseignes touristiques, ce secteur ne m’était donc pas étranger, tant sur le plan du mar­ keting que sur le plan opérationnel. L’idée de créer un riad­hôtel à Marrakech s’est impo­ sée assez naturellement.” Alors que les riads et maisons d’hôtes poussent chaque jour comme des champignons à Marrakech, il fal­ lait se démarquer de la concurrence. Le Jurassien mise sur la capacité d’accueil, avec un projet de 9 chambres, pouvant accueillir

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des groupes de 18 à 22 personnes, contre 5 à 7 chambres chez la concurrence.

Trois mois après l’ouverture, l’établissement est déjà complet Après de longues recherches, François déniche la pépite, au cœur de la médina, à cinq minutes de la célèbre place Jemaa El Fna. Après deux années d’importants travaux répondant à un cahier des charges très strict, le “Riad Signature” ouvre enfin ses portes. Le pari s’avère rapidement gagnant. “Les 3 premiers mois ont été calmes, mais dès octobre, nous affichions complet, avec des séjours de particuliers, mais aussi des groupes. Marrakech étant une destination connue internationalement, je vois arriver des mails et des réservations du monde entier : Japon, Chine, Russie, USA, Canada, Corée et même Australie” relate François. Du monde entier… mais pas du Jura, alors que Ryanair a récemment lancé une liaison Dole­Marrakech. “Pour être très franc, la ligne Dole­Marrakech me donne la possibilité d’aller plus facilement voir ma famille, mais pour le moment, je n’ai pas eu de clients francs­comtois.” Le Lédonien sait qu’il devra être vigilant pour

pérenniser son investissement, dans un sec­ teur d’activité instable et sensible aux fluc­ tuations des indicateurs économiques. Moteur incroyable, les internautes du site Booking.com ont classé son riad N° 1 sur 830 établissements. Aujourd’hui, il profite de la douce vie marrakchie, mais ne manque pas de revenir régulièrement sur ses terres natales : “La vie à Marrakech est évidem­ ment très différente de la vie en France. Il y a des avantages évidents mais aussi des contraintes. Inutile d’enfoncer des portes ouvertes en parlant de la douceur de vivre, ou du coût de la main­d’œuvre… Je suis aussi ravi de rentrer de temps en temps dans le Jura car rien ne remplace une balade dans les vignes, un bon morceau de Comté avec Céline Garrigues un verre de Vin Jaune…”

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Pays de Lons n°91 - Février 2015

PORTRAIT Patrice Bau, président de JNE :

“Nous ne sommes pas des empêcheurs de tourner en rond !” Médecin généraliste et conseiller municipal à Beaufort, Patrice Bau est aussi président de Jura Nature Environnement depuis deux ans. L’association, qui appartient au réseau France Nature Environnement, fédère une trentaine d’associations jurassiennes. Rencontre.

Soit on reste sur les acquis, soit on a une vision politique sur le futur de la cité. Pour moi, la redevance incitative est le seul moyen de ne pas faire peser le poids environne-

Ceux qui s’y opposent arguent que les habitudes des Jurassiens en matière de tri sont déjà bien ancrées, et que la redevance incitative n’apporterait rien de plus.

Aujourd’hui, comment Jura Nature Environnement s’inscrit dans l’avenir ? Je souhaite que les choses changent efficacement. Pour autant, être reconnu c’est bien, mais il faut fonctionner. Les subventions se maintiennent, mais nous avons mangé notre bas de laine. Nous devons nous restructurer pour être plus efficaces, en travaillant autour du mécénat, et en essayant d’être au contact avec toutes les communautés de communes pour savoir comment les accompagner.

Mais il n’y a pas que le tri ! Et ce n’est pas parce qu’on n’est pas mauvais, qu’il ne faut pas encourager et initier les gens à une amélioration. On ne peut plus négocier. Pourquoi ne pas porter le projet “Jura zéro déchet” ? Tout ce qui a été mis en place par Jacques Pélissard et Jacques Lançon est très bien, mais on peut encore faire

RENARD Yvonne, Condamine, 81 ans DUVILLARD Germaine, Cousance, 94 ans GRENIER Marcelle, Cousance, 86 ans PINI Marcel, Cousance, 76 ans LANAUD Georges, Cressia, 79 ans DUTRUEL André, Francheville, 69 ans PARÉ Jean, La Tour­du­Meix, 92 ans DESGOUILLES Louise, Lons­le­ Saunier, 97 ans LERAVAT Marie, Lons­le­Saunier, 92 ans TROSSAT René, Lons­le­Saunier, 71 ans ZOCHERT Annaliese, Lons­le­ Saunier, 92 ans ÖZUN Sengül, Lons­le­Saunier, 73 ans PONSOT Odette, Lons­le­ Saunier, 89 ans FLÉCHON Roger, Lons­le­ Saunier, 86 ans PETOT Roger, Lons­le­Saunier, 85 ans

ESIYOK Hanefi, Lons­le­Saunier, 39 ans COQUELLE Jacqueline, Lons­le­ Saunier, 83 ans BARBEZAT Claire, Lons­le­ Saunier, 87 ans DESPORTES Claude, Lons­le­ Saunier, 93 ans PETITJEAN Mireille, Lons­le­ Saunier, 94 ans MERCIER Jeannine, Lons­le­ Saunier, 91 ans GRAND René, Lons­le­Saunier, 94 ans ESTIOT Robert, Lons­le­Saunier, 96 ans PERRIN Carmelle, Lons­le­ Saunier, 88 ans AMANTON Yvonne, Lons­le­ Saunier, 87 ans PALAK Saadet, Lons­le­Saunier, 70 ans PERNOT Marie, Lons­le­Saunier, 88 ans GAUDIN Maurice, Lons­le­ Saunier, 87 ans PAGET Berthe, LONS­le­ SAUNIER, 91 ans

Propos recueillis par C.G.

PERRIER André, Lons­le­Saunier, 95 ans VERJUS Marthe, Macornay, 91 ans GROS René, Mantry, 79 ans de MÉRONA Alain, Mérona, 69 ans CONTAT Jacques, Mesnois, 82 ans PERNIN Roger, Mesnois, 84 ans MICHAUD Madeleine, Mirebel, 89 ans VUILLET René, Montmorot, 87 ans CHEVASSUS Michel, Pannessières, 84 ans PERRIER Michel, Perrigny, 86 ans MAYO Célestin, Poligny, 82 ans EL BOUABIDI Slimane, Poligny, 76 ans TISSOT Urbain, Saint­Lothain, 87 ans PYON Gilberte, Vers­sous­ Sellières, 85 ans

ÈRES AN I N

o Pr

Lizie de Cédric JACQUES et Sarah BOUILLEUX, Poids­de­ Fiole Tya de Nicolas NADAL et Carole Marlon de Christophe RIGAUD MAUBLANC, Bletterans et Sarah VIARD, Poligny Lyam de Christophe SERGENT et Louisa de et Angélique Déborah PRIN, Bletterans MATHIEU, Publy Kilian de Thierry FAILLÉTAZ et Inès de Saïd BOUALI et Marine Maude STUCKI, Chapelle­Voland COULON, Saint­Laurent­la­ Lila de Etienne TURMO et Julie Roche STOFFEL, Cosges Nélia de Mohamed LAZRAK et Blanche de Cyril GAGNEUR et Nathalie OLIVEIRA, Sainte­Agnès Nathalie AMIOT, Crotenay Lana de François TÉRON et DÉCÈS Magali GUIGUE, Desnes BOUVIER Simone, Beaufort, Louis de David GREVOT et 83 ans Charlène HAVET, Digna BARTHAUD Gabriel, Bersaillin, Lou de Jessy DOUSSOT et Anne­ 83 ans Catherine MONNOT, La Charme CHEVASSUS Henri, Blois­sur­ Azmi de Emrah DUYGU et Hazer Seille, 88 ans DUYAR, Lons­le­Saunier CHEVASSU André, Buvilly, 83 ans Amine de Tarik TCHICHE et Karima BOUMEDIENE, Lons­le­ ROUSSÉ Michel, Chilly­le­ Saunier Vignoble, 85 ans Melek de Murat KARADEMIR et ROUX Jacques, Commenailles, Sevgül UYSAL, Lons­le­Saunier 93 ans Méryda de John GARNIER et GRILLOT Odette, Commenailles, Cathy POUX, Lons­le­Saunier 94 ans

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La redevance incitative, qui se généralise doucement dans les communes françaises, doit-elle être mise en place dans le Jura ?

mental sur le futur, le seul moyen de ne pas dépenser trop.

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Que répondez-vous quand certains, comme le président de la FNSEA, parlent de “djihadistes verts” ? Ils n’ont pas compris que l’on travaille pour, et non contre les agriculteurs. Il est tellement facile d’insulter. Nous serions les mauvais et eux les bons ? Je veux bien en discuter face à face avec lui dans mon cabinet. Les pesticides aujourd’hui sont responsables en grande partie des dérèglements hormonaux : troubles thyroïdiens, infécondité, obésité, diabète, cancers du sein et de la prostate… Il n’y a pas que les environnementalistes qui doivent tirer la sonnette d’alarme, mais aussi les spécialistes, les médecins, les endocrinologues…

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Pourtant on oppose souvent écologie et économie. Parviendra-t-on un jour à un modus vivendi ? Certains pensent que ces domaines s’opposent, mais ce n’est pas le cas. Les écolos ne sont pas des bloqueurs du système économique. Nous ne sommes pas stupides à ce point-là, mais il faut prendre en compte l’intérêt humain. On nous amène comme argument qu’au nom du sacrosaint développement écono-

mique, il faut faire comme il y a 20 ans. A titre d’exemple, une ferme de mille vaches… Mais où va-t-on ?

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Quelles sont les missions principales de Jura Nature Environnement ? L’accompagnement des collectivités, des missions de maîtrise d’ouvrage, la formation tout public, les chantiers éco-volontaires… Nous sommes présents dans bien des structures. C’est peut-être cela qui fait bouger le curseur. Nous ne sommes pas un aiguillon systématiquement, mais nous apportons une vision autre aux élus. C’est ce qui fait de plus en plus la valeur et la reconnaissance de JNE. Nous avons aussi une mission de vigilance environnementale, ce qui ne signifie pas empêcheurs de tourner en rond. Il y a des lois, et l’économie ne doit pas primer sur d’autres domaines.

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Pays de Lons n°91 - Février 2015

> CONCERTS

> SPECTACLES Vendredi 6 février “Ma Vie de Grenier” - Théâtre Gaëtan est un pauvre type qui s’est fait entuber toute sa vie. Il n’est pas très malin. C’est même son frère qui s’occupe de sa femme... Il est touchant, on l’aime, comme souvent avec les naïfs. Et en plus il est marrant... Lons, Bœuf sur le Toit, 21 h, 6 et 9 euros. Réservation 03 84 24 55 61

“Rance Gression” Clown

Mercredi 11 février “Noir Houblon” - Rock irlandais Découvrez un univers sonore riche, où la musique traditionnelle d’Irlande flirte avec le rock, et plus encore. De cette rencontre musicale improbable est né un style, l’identité unique de Noir Houblon, qui saura ravir les oreilles de toutes les générations. Alors préparez-vous à taper du pied, à frapper dans vos mains. Violon / Chant : Clément LachaizeFlutes : Armelle CordonnierGuitares / Chant : Philippe MeunierBasse : Philippe BroyerBatterie : Hervé Humbert Lons, salle du Coeur de Boeuf au Boeuf sur le toit, 21 h.

Mardi 10 février

Vendredi 13 et samedi 14 février

“La Pluie d’été” - Théâtre

Apéro-lecture

Danseuse et chorégraphe, Ambra Senatore a commencé par créer des solos à partir de l’observation du quotidien auquel ses partitions ajoutaient une touche d’humour surréaliste. Mais depuis quelques années, tout en restant fidèle à son goût de la facétie et à sa folie douce, elle privilégie les spectacles de groupes qui se tiennent aux confins de la danse, du théâtre et des arts visuels. Lons, théâtre, 20 h 30, 11 à 21 euros. Réservation 03 84 86 03 03

Mohammed emprunte son titre à l’une des cinq nouvelles que Catherine Vimenet écrivit en 1954, lors de son accompagnement en Algérie de Jean Vimenet, lauréat du prix de peinture de la Villa Abd-elTif (1952-1954). Création contemporaine, présentée ici en avantpremière, elle est l’un des événements qui accompagnent l’exposition Vimenet du musée des beaux-arts de Lons-le-Saunier. Le texte de la lecture scénographiée associe aux extraits de la nouvelle des extraits de lettres envoyées de Tipasa par Catherine Vimenet à sa famille parisienne. Témoignage des tensions du moment et fiction, Mohammed conte en mots, en images et en musique une histoire d’amour poignante dans une Algérie à la veille de l’insurrection nationaliste de 1954. Lons, salle du Coeur de Boeuf au Boeuf sur le toit, 19 h. Gratuit.

“Je suis un prophète, c’est mon fils qui l’a dit” - Théâtre “Il y a des traditions, des religions, qui vous marquent dans votre propre chair et qui saignent votre enfance. Ce fardeau que l’héritage de vos ancêtres, de vos parents, vous impose, vous habite comme s’il était dans vos gènes. Vous en débarrasser, demande un effort incommensurable. Non seulement vous devez vous en débarrasser de cette enveloppe invisible contaminée par tant de certitudes et de vérités qui vous semblent fausses et étrangères, mais aussi lutter pour vous extirper de l’instinct grégaire. Agir ainsi, est l’injure ultime, la pire trahison à la communauté à laquelle vous êtes condamnés à appartenir. Cette communauté qui s’arroge le droit de fabriquer votre identité. La seule identité valable et justifiée, se résume dans les épitaphes que l’on grave sur la dernière pierre de sa vie !" Poligny, Cave Théâtre, 20 h 30, 6 et 12 euros. Réservation 03 84 37 11 39

Vendredi 13 février “Rance Gression” - Clown Un sacré numéro Ludor Citrik. Un bouffon oui, mais assurément pas un guignol. Avec son “Rance Gression” il nous invite à “éclabousser la chaussée d’alacrité, nous vautrer dans la pétulance et articuler de concert nos avides gencives avachies par notre démocratie flacciole”. Malgré tout, on réfléchira avec lui à la question épineuse et désopilante de l’écologie. Ouf ! Lons, Boeuf sur le Toit, 21 h, 6 et 9 euros. Réservation 03 84 24 55 61

Mardi 17 février “D’éon dit...” - Théâtre musical Tous les amateurs de mots croisés le connaissent. “Double je” en trois lettres : Éon. Le chevalier d’Éon. L’un des plus grands espions de tous les temps, soutenu et protégé par Louis XV, qui rallia la Russie à la France, participa au soulèvement de l’Amérique contre l’Angleterre, correspondit avec Voltaire, Diderot et Sade, avant de mourir dans la misère, abandonné de tous. Lons, théâtre, 20 h 30, 11 à 21 euros. Réservation 03 84 86 03 03

Mercredi 18 février Minio & Defeline The Rock Club Project Rock Un jour de tempête, Minio sortit sa guitare et Delfino son dernier cahier de poèmes en prose, une mélodie, un débit, du sens, une évidence. Ce soir-là le public fut transi de bonheur, un bain de jouvence pour le cœur et les oreilles, une simplicité diabolique, des textes farouches tendres ou sauvages, des sons d’aujourd’hui et ceux d’un autre âge… Lons, salle du Coeur de Boeuf au Boeuf sur le toit, 21 h.

Samedi 21 février The Shaggy Barbares - rock Du pur son, de l’énergie brutale, les Barbarins Fourchus dégagent de leur univers un répertoire unique et improbable. Un voyage atemporel vers la source du rock’n’roll des années 1960. Une relation directe, sincère et intuitive, un Shaggy Style qui ne laisse pas d’espace aux tergiversations. The Shaggy Barbares est la nouvelle trace d’une aventure rugissante. Lons, salle du Coeur de Boeuf au Boeuf sur le toit, 21 h. 5 euros.

Samedi 21 février “La fine équipe” + “Smokey Joe & The Kid”

Depuis près de 10 ans, le travail livré par le crew de La Fine équipe n’en finit pas de surprendre ! D'abord parce qu'il est dense, 3 compilations d'instru incontournables, La Boulangerie, plusieurs mixtapes et sideprojects étonnants (Jukebox Champions, Hoosky...) mais aussi parce qu’il est chaque fois différent et de classe internationale. En 2015, ces 4 magiciens du son repartent à la conquête du dancefloor et viennent parler directement à notre organe qui palpite. Basses souterraines, secousses rythmiques, caresses mélodiques, tout est mis au service de textures et de groove imparables pour nous aimanter ! Après 2 années passées à braquer les scènes internationales, Smokey Joe & The Kid présente son premier album, Nasty Tricks. Une combinaison dangereusement efficace de hip hop, d’électro et de swing, que n’aurait renié ni 2Pac, ni Al Capone... Avec l’aide de leurs complices, ces 2 gangsters vous entraînent au beau milieu des années 30 en distillant solos de percussions joués au scratch, beats et mélodies à la MPC pour un résultat qui vaut le détour ! Kidnappé, on se retrouve au beau milieu d’une block party débridée, une jam session intemporelle où se conjuguent poésie urbaine moderne et énergie bouillante des vieux speakeasys. Show devant ! Moulin de Brainans, 20 h 30, 10 à 14 euros.


loisirs 11

Pays de Lons n°91 - Février 2015

Cirque Plume : trente années

d’aventures dans un abécédaire

Le Cirque Plume, la célèbre compagnie de cirque franc-comtoise, fête ses trente ans à travers un livre réunissant sa poésie et ses idées, ses textes fondateurs, via la plume inspirée de Bernard Kudlak. Rencontre avec le directeur artistique dans son atelier à La Chappelle-sur-Furieuse. Bernard Kudlak, vous avez choisi une forme originale, celle de l’abécédaire, pour revenir sur les 30 années d’existence du Cirque Plume. Pourquoi ce choix ? Pour ne pas être dans la chronologie, cette forme permettant d’être plus aléatoire. La lettre A permet tout de même de parler du début. Cette forme a également permis de créer une bonne distribution des textes : poèmes, textes littéraires, politiques, coups de gueule, carnets de création, lettres adressées à la création, aux décideurs culturels… On peut y découvrir comment se prépare une répétition, l’état psychologique avant un spectacle, des réflexions sur la philosophie artistique de la compagnie… Ce qui est très important pour moi, c’est qu’il y a une unité de temps, de forme pendant 30 années. Des textes écrits il y a 30 ans ont leur réalité aujourd’hui. Quel est le point de départ de cet ouvrage ? La Bibliothèque nationale de France nous a demandé nos archives. En cherchant quelques archives, je me suis dit que je pouvais en publier une partie. Cela permettait aussi de marquer nos trente années, et montrer que l’écriture a été un des terreaux fondateurs de

notre histoire. Il y a donc 26 entrées pour 26 lettres ? Oui, avec plusieurs chapitres par lettre. J’ai dû faire des choix sur ce qui était fondamental dans ce que j’ai écrit. On y retrouve vraiment la philosophie de la compagnie. Le temps qui passe est un thème présent dans vos créations. Y a-til une certaine nostalgie ? Ce n’est pas une nostalgie. Notre société ne supporte pas le temps qui passe. Le Cirque Plume à 30 ans, nous avons vieilli. Nous nous sommes alors dit qu’on allait faire un Tempus Fugit, mais pas dans le regret. Je n’ai aucun souci avec le temps. Nous sommes tous des contemporains d’Homère ! Comment les arts du cirque s’inscrivent aujourd’hui dans l’avenir ? Les arts du cirque sont aujourd’hui en pleine expansion, ils se diversifient et sont partout. Nous avons eu un succès incroyable à Paris. Pour l’instant, tout va bien. Sauf financièrement : au regard des autres arts du spectacle

vivant, les arts du cirque sont dans l’antichambre. On continue de militer pour une plus grande reconnaissance par les moyens. Un prochain spectacle en préparation ? La tournée Tempus Fugit continuera jusqu’en 2016. Oui, il y aura un prochain spectacle… Propos recueillis par C.G.

Abécédaire du Cirque Plume, Bernard Kudlak, 280 pages, 130 photographies. Disponible par internet : www.cirqueplume.com.

Cécile et Jean-Noël Klinguer sortent un nouvel album

Auteurs-compositeursinterprètes jurassiens, Cécile et Jean-Noël Klinguer parlent de leur dernier album, “L’amour, c’est tout”. ES BR NÈ FU ES MP PO

Vous venez de sortir un nouvel album, “l’Amour c’est tout’. Comment est né ce dernier opus, et qui fait quoi ? Voilà déjà plus de 40 ans que nous chantons, et ces 40 années ont vu naître régulièrement des enregistrements. Nous avons commencé par des vinyles, puis des cassettes et enfin des CD. Au total une bonne vingtaine. Nous n’en “renions” aucun, même si la qualité tant technique que de fond s’est améliorée. Mais chacun correspond à une période, à une étape de notre vie. Ce dernier CD “L’Amour, c’est Tout” est vraiment l’expression de ce que nous sommes aujourd’hui, de ce qui nous tient à cœur aujourd’hui. Il est effectivement coloré de voix différentes : deux de nos enfants et une amie y ont participé. Nous ne sommes pas des “stars” et nous aimons mettre en valeur des gens qui ont des dons et qui enrichissent notre travail. La foi est omniprésente dans vos textes. Sans aller jusqu’à parler de prosélytisme, cet album est-il un “témoignage” pour prêcher la bonne parole ? La foi fait partie de notre vie. Elle est notre moteur. On présente trop souvent les chrétiens comme des ringards, des “réac”, voire des intégristes. On oublie le travail d’un Abbé

PROFESSEUR

Pierre par exemple, qui a vécu l’Evangile dans des engagements concrets de justice, de solidarité. Et il y a des tas “d’anonymes” qui vivent leur foi de cette manière. Être chrétien - pour nous en tout cas - c’est retrousser ses manches pour mettre en pratique les paroles du Christ qui nous invite à lutter contre l’injustice, l’exclusion. Nous aimons cette parole du Pape François qui dit : “Nous ne pouvons pas devenir des chrétiens amidonnés qui parlent de théologie en prenant tranquillement leur thé”. Cet album est un peu l’expression de tout ça.

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Les thèmes de l’injustice, de l’exclusion, de la souffrance sont effectivement omniprésents. Vous dites “qu’il ne faut jamais se taire devant l’injustice” : par les mots et les chansons, c’est un moyen d’y parvenir ? Oui, l’injustice, l’exclusion nous révoltent. Le chanter nous permet d’interpeller ceux qui nous écoutent. Mais, évidemment, cela ne suffit pas. Comme nous le disions précédemment, il faut aussi s’engager dans des actions concrètes. C’est ce que nous tentons de faire, humblement, dans notre vie personnelle, à notre niveau dans nos choix de vie.

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