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CLEMENT

Illustratrice : Emma GUINOT

ROMAN

COUVERTURE A RABATS à partir de 12-13 ans format : 150 / 190 mm nombre de pages : 96 prix : 9.50 €

Décembre 2023 / ISBN : 979-10-92353-85-3

ECOLOGIE / MINORITES ETHNIQUES / AMAZONIE / ENGAGEMENT

LejeuneParker,Californiend’originecherokee,revededevenirchanteur.

MariaRosa,vieillebresilienned’originepalikur,aeteunedespremieresdefenseuresdesdroitsdes peuplesd’Amazonie.

C’estautraversdesvoixdenosdeuxherosetdeleursparcoursquenousemmenonslelecteur jusqu’auRassemblementdesGardiensdeMereNature(lapremieregrandeassemblees’estderoulee en2017,enpresencedeRaoniaBrasiliaenreunissantpresde80peuples).

Points Forts

 L’engagement des peuples autochtones pour la préservation de la forêt amazonienne et de la culture indigène.

 Le croisement de 2 héros de 2 milieux différents pour une même cause

 La construction du roman en 3 parties

Nathalie Clément est l’auteure d’une dizaine d’ouvrages écrits à quatre mains avec Yves-Marie Clément, pour la Jeunesse ou les adultes. Yves-Marie Clément est l’auteur d’une centaine d’ouvrages. Très proche de la nature, il s'intéresse aux problèmes écologiques, à la place de l'homme dans son environnement et aux civilisations et cultures premières. Passionné de voyages, citoyen du Monde, il a vécu une dizaine d'années en Guyane et l'Amazonie et ses habitants lui ont inspiré beaucoup de romans.

Emma Guinot ancienne étudiante de l’ESAL-site d’Epinal sort pour l’occasion son premier projet édité. Elle se consacre désormais à l’enseignement.

NOTE D’INTENTION DES AUTEURS

Raoni, grand chef du peuple Kayopo, a toujours lutté pour la préservation de la forêt amazonienne et de la culture indigène.

En 1989, accompagné du chanteur Sting, il lance un appel à l’urgence.

Aujourd’hui, si nous savons que les forêts stockent le carbone, régulent en partie le climat, abritent une biodiversité inestimable et sont le lieu de vie de nombreuses tribus autochtones, nous continuons de les sacrifier sur l’autel d’une consommation non durable.

Est-il encore possible de stopper la déforestation ? Sans doute, selon Rainforest alliance, en établissant « un équilibre entre les besoins de l’environnement, de la faune sauvage et des communautés forestières ».

LejeuneParker,Californiend’originecherokee,revededevenirchanteur.

MariaRosa,vieillebresilienned’originepalikur,aeteunedespremieresdefenseuresdesdroitsdes peuplesd’Amazonie.

C’estautraversdesvoixdenosdeuxherosetdeleursparcoursquenousemmenonslelecteur jusqu’auRassemblementdesGardiensdeMereNature(lapremieregrandeassemblees’estderoulee en2017,enpresencedeRaoniaBrasiliaenreunissantpresde80peuples).

Nathalie et Yves-Marie Clément

LES LIVRES DE N ET YM CLEMENT AUX EDPP :

 ROMANS :

 Prix Janusz Korcjak : LA LIONNE, LE VIEIL HOMME ET LA PETITE FILLE (2023) / LA REINE DES COQUILLAGES (2019)

 LES AMOUREUX DE HOURI-KOURI

 COLLECTION [POURQUOI PAS LA TERRE ?] : LE GECKO VERT DE MANAPANY

 LABIWA ET OSCAR in ESTHER, TAPIO, LABIWA ET LES AUTRES...

 COLLECTION [FAIRE SOCIETE]

 ESPECE DE CUCURBITACEE - PAPI 1ER ROI DES EPICES

 ET TOI TU MANGES QUOI ?

 QUELQUE CHOSE A CHANGE

 LE SAUVAGE

Carte du continent américain

États-Unis

État de Californie

Brésil

État fédéré d'Amapá

Villes réelles

Lieux fictifs

Lourenço

Eldorado

Karipi

Ma décision est prise.

J’entre dans la cuisine. Maman est à genoux en train de poser des pièges à cafards sous l’évier. Je prends une bonne inspiration et je lâche d’un coup : Je chanterai plus jamais ! Maman relève la tête.

Dans la vie faut jamais baisser les bras mon garçon ! Je n’attendais pas d’autre réponse de sa part.

C’est ma première fan et sans doute la seule.

J’habite à Woodlake, Comté de Tulare, Californie. J’ai commencé à chanter quand j’étais tout petit avant même de parler. Maman dit que j’ai toujours chanté même quand j’étais accroché au bout de son sein. Je babillais déjà des petits airs.

Aujourd’hui, j’ai mes douze ans.

Moi, je chante tout ce qui me passe par la tête et surtout la variété, les chansons à la mode que j’écoute sur YouTube ou à la télé. Pour la mémoire, je ne peux pas me plaindre. J’en ai assez pour retenir les paroles par cœur.

Ah oui, au fait, en parlant de par cœur, je m’appelle Parker et jusqu’à hier et ce maudit concours de chant organisé à l’école élémentaire de Castle Rock, je voulais devenir chanteur.

C’était mon tour. Et là, mon rêve s’est effondré juste après le premier couplet : des types ont sifflé dans la salle.

Après, ils se sont levés et ils ont hurlé :

« Eh, gras du bide, grosse casserole, ferme ton couvercle, l’eau va déborder. Tais-toi, le Peau Rouge ! Retourne dans ta réserve ! »

Des gars de mon quartier se sont levés aussi. Une chaise a volé. Et ça a été la bagarre générale.

Après, la police est venue calmer ça et moi je suis rentré à la maison en larmes. Ce concours de chant raté et les sifflets et les insultes vont me rester longtemps en travers de la gorge. Du coup, j’ai arrêté de parler et jusqu’à ce matin, je me suis renfermé dans ma coquille. Mon père est bien content. Lui, il dit que chanter c’est pas une occupation et que je ferais mieux de travailler un peu plus au collège si je veux pas devenir un raté. Et bla bla bla et bla bla bla. Il me parle bien sûr de la réussite de Malcolm mon grand frère déjà à l’université, sportif et scientifique. Tout ce que je ne suis pas.

Maman, qui calme toujours les discussions, s’essuie les mains sur son tablier, m’embrasse sur la tête et dit :

J’ai appelé Grand-pa. Demain, il descend de sa montagne pour venir te chercher. Ça va te changer les idées de passer les vacances de printemps avec lui !

J’aime bien aller chez Grand-pa. Au moins lui, il me prend pas la tête et il me fiche la paix. C’est tout ce que je demande.

« Quand je suis arrivée au village, c’est la désolation qui m’attendait.

Les cases avaient été brûlées. Il n’y avait plus personne. Seule une poule suivie par ses poussins avançait en grattant dans les cendres. Où étaient-ils tous passés ? Étaient-ils morts ? S’étaient-ils réfugiés à Cachorrinho ?

J’ai crié des prénoms.

Tereza, Maria, Walipo !

J’ai vu les grandes feuilles de canne à sucre s’écarter et Vitorio est arrivé. Il est venu vers moi et m’a prise dans ses bras. Il m’a raconté que trois jours après notre départ, une dizaine d’hommes étaient entrés dans le village avec des armes automatiques. Ils avaient tiré en l’air pour effrayer les habitants puis ils les avaient amenés de force sur l’aérodrome de Cachorrinho.

Là, un gros avion-cargo les attendait. Les hommes, les femmes et les enfants sont montés dedans sans trop discuter. Vitorio, caché dans la jungle, a assisté impuissant à ce départ forcé. »

Pour une fois, Chris Sabayo m’interrompt : Que sont devenus les habitants de Karipi ?

Ils ont été emmenés à Nacimiento, à plus de mille kilomètres du village. Certains y sont restés, d’autres ont mis du temps à revenir. Petit à petit, nous nous sommes retrouvés à Cachorrinho. C’est à partir de là que mon combat a commencé.

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