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Virgil Gheorghiu
Genre : roman
Format : 13 x 21 cm
Pages : 336
Préface de Thierry Gillyboeuf
Prix : 23 €
ISBN : 978-2-490251-73-5
Un seul livre, La 25e heure, paru en 1948, aura suffi à faire la célébrité de Virgil Gheorghiu. Né le 9 septembre 1916 à Războieni, dans le judeţ de Neamţ, Virgil Gheorghiu est l’aîné de six enfants d’un pope. À douze ans, ne pouvant aller au séminaire faute d’argent, il entre au lycée militaire de Chişinău, où il fait ses premières armes de poète, puis à la Faculté de Lettres et de Philosophie de Bucarest. Il publie plusieurs recueils de poésie, avant de devenir reporter de guerre à partir de 1941. Après l’invasion de la Roumanie par les troupes soviétiques, il choisit l’exil avec sa femme. Arrêté « automatiquement » par les autorités américaines, le couple est balloté de camp en camp pendant près de deux ans. Libérés « automatiquement », ils entrent clandestinement en France, avec le manuscrit de La 25e heure. Dès sa sortie, le livre rencontre un immense succès public et critique qui propulse Gheorghiu au premier rang des écrivains de l’immédiat après-guerre. Mais en 1952, une violente campagne est lancée contre lui par les Lettres françaises qui entachera durablement sa réputation, et nuira à la suite de sa carrière littéraire. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont une grande partie de romans, ainsi que quelques essais spirituels, Virgil Gheorghiu est ordonné prêtre de l’église orthodoxe roumaine à Paris, en 1963. En 1986, il entreprend la publication de ses Mémoires, qui devaient compter sept volumes. Après la chute du Mur de Berlin, il s’engage activement dans le combat qui mènera à la chute des Ceauşescu. Il meurt à Paris le 22 juin 1992.
Écrit en 1982, Dracula dans les Carpates est le dernier roman de Virgil Gheorghiu. Inédit en français, le manuscrit en a été retrouvé quinze ans après sa mort. Renouant avec la veine de ses grandes œuvres (La 25e heure, La Seconde Chance, Les Sacrifiés du Danube, La Cravache, etc.), Gheorghiu confronte une fois de plus la Roumanie de son enfance, une Roumanie à la fois traditionnelle et éternelle de petites gens, paysans pour la plupart, avec la violence de l’Histoire incarnée par le dernier envahisseur, l’empire soviétique. Avec un sens aigu de l’absurde kafkaïen de ce nouveau maître, Gheorghiu revient sur cette date fatidique de l’invasion russe qui fait suite à tant d’autres invasions depuis 2000 ans. Sans pour autant donner quitus aux empires concurrents, le Britannique notamment, incarné par cet Irlandais, Baldin Brendan, diplômé en vampirologie, venu dans les Carpates rechercher les traces de Dracula, Gheorghiu démonte, dans ce roman haletant et grinçant, la mécanique du totalitarisme avec sa bêtise mauvaise qu’appliquent subalternes et exécutants zélés, face aux valeurs ancestrales d’un peuple tétanisé, attaché à ses traditions, et face aux brigands, aux hors-la-loi, les haïdouks gardiens du sens, qui résistent ouvertement depuis leurs refuges montagnards. L’arbitraire règne, la rationalité n’a plus cours, la guerre des logiques contradictoires fait rage dans un climat de cocasserie et d’effroi. Avec ce roman d’une grande virtuosité, construit comme une tragédie grecque, Gheorghiu semble avoir plongé les haïdouks de son compatriote Panaït Istrati dans l’univers grotesque et inquiétant des grands romans d’Ismaïl Kadaré.
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Le Mus E Du Crime
« Regardez bien l’horloge de la tour, dit Ionel Nimic. Il est huit heures moins dix minutes. Quand l’horloge sonnera les huit coups, l’action sera déclenchée. Deux minutes après, vous serez libre. Vous pourrez utiliser à fond votre liberté et chercher Dracula et les vampires des Carpates. »
L’Irlandais Baldwin Brendan se trouve dans le palais Caroubia. Près du lit du roi de Roumanie, le lit à baldaquin avec des draps de soie dans lequel il a passé la nuit. À présent, il est à la fenêtre. À côté de lui se trouve Ionel Nimic, le brigand qui lui tient compagnie depuis trois heures. Les grandes fenêtres de la chambre du roi sont ouvertes vers l’intérieur, les volets en bois sont fermés. Par les fentes des volets pénètre la lumière qui dessine des raies comme celles des zèbres sur le tapis blanc. Ionel Nimic a passé le canon de son fusil à travers une fente des volets. Le canon de son fusil est pointé sur le sous-officier Taky Robur qui continue à vociférer sur l’estrade, au milieu de la place à côté du pieu au bout duquel se trouve la tête du supplicié.
« Vous allez commettre un grand massacre ? » demande l’Irlandais. Il est effrayé. Ionel Nimic et les autres brigands qui l’ont enlevé hier au début de l’aprèsmidi à Bogaz, l’ont promené plusieurs heures, sous leur escorte, dans la ville, et qui l’ont amené dans ce palais, ne lui ont jamais rien dit de précis. L’Irlandais a passé la nuit dans le noir. On lui a apporté à manger et à boire. Mais les brigands n’ont jamais allumé ne serait-ce qu’une bougie. C’est le matin, quand la lumière a pénétré à travers les volets que l’Irlandais a réalisé qu’il a bel et bien dormi dans le lit du roi. Qu’il se trouvait dans un palais. On lui a dit que le matin, les brigands allaient récupérer la tête de leur camarade supplicié, tête qui sera exposée sur la place. À présent, l’Irlandais voit la tête du supplicié au bout du pieu. Il a vu des images pareilles à celle-ci dans le livre racontant l’histoire de Vlad l’empaleur1. Quand les ambassadeurs de la Sublime Porte ottomane vinrent au palais de Vlad réclamer le tribut pour le sultan, Vlad leur trancha la tête et les exposa au bout des lances et des pieux sur la place. C’est le même spectacle que l’Irlandais a devant ses yeux.
« À huit heures précises, après le dernier coup de l’horloge de la tour, nous ouvrirons le feu. Je tirerai d’ici. Je viderai mon chargeur. Une vingtaine de mes camarades embusqués sur les toits de la préfecture, de l’hôtel de ville, du palais Caroubia, du palais de justice et de tous les immeubles qui entourent la place feront feu en même temps que moi. Je vous dis cela afin que vous sachiez à quoi vous en tenir. Afin que vous ne perdiez pas une miette du spectacle. Je procède comme le présentateur d’un film à suspens au cinéma. Ils disent : “Faites attention à la scène qui va se dérouler. Elle ne durera que quelques secondes, pas plus.” Je vous préviens de la même façon, car la scène sera très brève. Au huitième gong de l’horloge, les rafales croisées seront tirées de partout. Taky Robur, la hyène aux dents d’or, sautera de l’estrade et tombera le nez dans la poussière, couché par terre, de peur de perdre sa sinistre vie. Tous les gendarmes se jetteront à terre. Ils seront paralysés par la frayeur. Novalis, notre capitaine qui se trouve près de l’estrade en ce moment même, quoique vous ne puissiez pas le voir, car il est caché, au moment de la fusillade sautera sur l’échafaud, attrapera la tête de Fraga, comme on attrape une balle au vol sur le terrain de rugby, la cachera sous son suman et disparaîtra. La tête de notre camarade Fraga sera récupérée. Quand Robur et la dizaine de gendarmes qui se trouvent sur la place lèveront la tête et tâcheront de riposter, ils en seront empêchés par nos permanents. Nous avons plus de deux cents supplétifs, de paisibles jeunes paysans qui nous prêteront main forte. Ils sont sur la place autour de l’estrade. Quand les gendarmes essayeront de riposter, ils seront entourés, bousculés et plaqués au sol. Comme dans une mêlée de rugby. Dès que l’un d’eux se relèvera, on lui fera un croc-en-jambe, on le bousculera violemment de tous côtés et il se retrouvera de nouveau à terre. C’est un spectacle à ne pas manquer. Il durera quelques minutes. Entre-temps, nos camarades embusqués sur les toits, aux fenêtres et ceux qui se trouvent mêlés aux gens paisibles sur la place disparaîtront. Nous nous retrouverons plus tard, autour de la tête sauvée de notre camarade. Et ce soir, nous irons l’enterrer dans le cimetière des haïdouks. Vous, de votre côté, vous n’avez qu’à descendre dans la rue et demander au premier agent où vous pouvez rencontrer Dracula. Car c’est pour trouver Dracula que vous êtes venu de si loin, n’est-ce pas ?
1 Vlad III Basarab (1431/1436-1476) dit l’Empaleur (Tepeş en roumain), prince de Valachie, réputé pour sa cruauté. Surnommé Drăculea, fils du dragon en roumain, il inspira à Bram Stoker le nom de son personnage.
Ce n’est pas le moment de vous moquer de moi, dit l’Irlandais. Il ajoute : Il n’y aura pas de morts ?
La voix de Taky Robur résonne, grinçante et menaçante au-dessus de la place.
« Venez voir la tête du célèbre assassin Lucian Fraga, tête que j’ai moi-même tranchée, exploit pour lequel Sa Majesté m’a donné en prime vingt pièces d’or. Venez écouter comment j’ai capturé et abattu le brigand. »
C’est la dixième fois que le sous-officier hurle ce slogan.
« Voilà Novalis, dit Ionel Nimic. Regardez-le. Il est derrière Robur. Par la fente du volet de la chambre du roi, du palais Caroubia, Ionel Nimic identifie ses camarades Titus Opinca, Frounza et Nica qui se tiennent prêts à récupérer la tête du supplicié.
—
J’espère que non. Nous ne tuons jamais. Ou presque. Si nous faisons bon marché de notre vie sur terre, nous tenons à ne pas perdre notre vie éternelle. Cela ne veut pas dire que, dans quelques minutes, il n’y aura pas de sang versé et de morts devant sur la place. Théoriquement, tout est réglé. Théoriquement. En pratique, cela peut se passer autrement. On joue la vie sur le cadran de l’horloge, comme on joue des fortunes sur le tapis vert des casinos. Toute action est un ludere alea, un jeu de hasard. Le premier qui joue sa vie, c’est notre capitaine Novalis. C’est lui qui récupère la tête. Si quelqu’un est tué dans les minutes qui viennent, c’est Novalis. Les actions les plus dangereuses, c’est lui seul qui les accomplit. Sa devise est : “On n’a le droit d’être cruel
Encore quatre minutes et le gong de l’horloge donnera le signal. Quatre minutes.
Tout le monde connaît le visage de Novalis et des autres haïdouks, dit l’Irlandais. Pourquoi sortir à découvert ? Ils pouvaient au moins s’habiller autrement. Ils vont se faire repérer et tuer.
Les soldats sont habillés avec l’uniforme du roi. Nous sommes habillés avec l’uniforme du peuple. Comme le peuple. À chacun son uniforme.
En procédant ainsi, vous vous faites tuer bêtement.
Ça ne fait rien de se faire tuer. Chaque fois que l’un de nous meurt, une dizaine de braves nous remplacent. C’est ainsi dans la montagne. Nous sommes comme le blé. On met un grain dans la terre, il en ressort un épi, avec une poignée de grains. Ils se multiplient.
Notre mort est une manière de recruter, une augmentation des effectifs. Encore quatre minutes et c’est le signal.
Qu’est-ce que c’est ? demande l’Irlandais. Regardez. »
Une femme avec un fichu noir, sur la tête, une couronne de pain dans laquelle est enfoncé un cierge allumé avance au milieu de la place, vers la catasta, vers l’estrade où se trouve la tête du supplicié et le brigadier. Les gens s’écartent et font place à la femme. Elle porte un gilet de bure noire, une catrinţă, une jupe portefeuille, des bottes noires. Elle est droite. Elle avance d’un pas mesuré. Ferme. Elle ne regarde ni à gauche ni à droite. Uniquement devant elle. Elle ne regarde même pas l’estrade, ni la tête du supplicié, ni les gendarmes, ni les centaines de gens amassés sur la place. Elle avance avec son pain porté à la hauteur de la poitrine et avec le cierge allumé. Elle est comme une vestale qui porte une offrande. La statue vivante d’une vestale antique. Elle a la dignité des bourgeois de Calais qui avancent vers l’ennemi, vers les Anglais, avec la corde au cou, sans regarder autour d’eux. Ils regardaient au loin, dans le royaume de la mort et de l’éternité vers lequel ils se dirigeaient. C’est une démarche qui s’effectue sur terre, mais qui finit dans l’éternité, car elle ne va pas vers un but terrestre, vers un objet ou un être, mais vers une chose qui se situe au-delà. La femme ne voit même pas la tête du supplicié, mais la personne réelle du supplicié, celle qui a quitté la terre et qui se trouve maintenant dans le chœur des créatures angéliques, dans la neuvième hiérarchie céleste. Là où les suppliciés voient Dieu face à face. Ici bas, on ne voit pas Dieu face à face. Seuls les morts ont ce privilège. Et c’est ce mort que la femme va honorer.
Ionel Nimic est pétrifié. Il jette un coup d’œil, sans bouger, vers Novalis qui se trouve près de l’estrade. Le capitaine est figé. Il regarde sans voir. Il ne sait plus quoi faire.
« Cette femme gâche tout, dit Ionel Nimic. Il ajoute : Cette femme va se faire tuer. Dans un instant les gendarmes la cribleront de balles. Ils piétineront son corps avec leurs bottes. Ils se jetteront sur elle comme sur une bête de proie. Elle sera écrasée, déchirée en morceaux. Qui est cette femme ?
C’est la mère du supplicié, dit Baldwin. Seule une mère peut braver les fusils. Prendre de tels risques. C’est sûrement la mère du supplicié.
Lucian Fraga n’a pas de mère, dit Ionel Nimic. C’est un orphelin.
C’est sa femme ou sa fiancée, dit l’Irlandais. Il n’était pas marié. Je le connais Il n’avait pas de fiancée non plus.
Qui est cette femme alors ?
Une étrangère. »
La porteuse d’offrandes pour le supplicié est proche de l’estrade. Elle fait le signe de croix. Elle dépose la couronne de pain et le cierge dans la poussière au pied de la plateforme. Elle se redresse et elle fait à nouveau le signe de croix. Prête à partir. Sa mission est accomplie.
Le sous-officier Taky Robur s’arrête brusquement. Il a vu la femme. Il est surpris. Il la regarde. Il pense d’abord qu’elle est venue lui rendre hommage. À lui, le maître tout-puissant qui se trouve sur l’estrade et qui fait trembler toute la foule. Lui qui peut tuer qui il veut, quand il veut et où il veut. C’est sa première pensée : la femme lui rend hommage. À lui, le séducteur, le maître qui dispose de la vie de ses semblables, à qui Sa Majesté a accordé le droit de supprimer la vie. Il est habitué à recevoir des hommages, surtout des hommages de femmes. Dans toutes les tavernes qu’il fréquente, toutes les femmes sont à ses pieds. Pour le moment, il est perplexe. Une couronne de pain et un cierge pour lui ? Aucune femme ne lui a rendu encore cet hommage. Mais les temps sont peut-être venus d’être honoré comme le roi. Au roi on apporte du pain en hommage et on le dépose à ses pieds. Pourquoi pas à lui ? Tout tyran, si petit soit-il, se croit le maître du monde. Taky Robur regarde la femme avec bienveillance. Il ne bouge pas. Il attend. Il a cessé de crier. Mais quand il voit que la femme droite se signe, il se rend compte que l’offrande n’est pas pour lui. C’est pour le mort. Pour celui dont il a coupé la tête. La tête aux dents d’or de Taky Robur devient violette. Il saute de l’estrade. Il veut empoigner la femme. Rendre hommage à celui qu’il a tué ? C’est une chose qu’il ne peut pas tolérer. Taky Robur croit fermement à ce qu’il dit. Il expose ses exploits, raconte comment il a tué la bête féroce. En racontant cela, il se voit sur le même plan que saint Georges qui a tué le dragon. Il est l’égal des archanges qui tuent les méchants. Il le croit fermement.
Il n’a jamais eu de doute. Le roi l’a récompensé avec vingt pièces d’or. Il les a dépensées. Il s’est fait faire des dents en or. Sa bouche d’or est la preuve que ses exploits égalent ceux de saint Georges. Il est saint Jean Bouche d’Or. Ses dents le prouvent. Il a reçu un galon de plus sur ses épaulettes. Il est assimilé aux aspirants. S’il accomplit d’autres exploits, il sera officier. En plus, il sait parler aux foules. Les gens l’écoutent en tremblant. N’est-ce pas une preuve de son héroïsme, de sa puissance, de sa grandeur ? Les élèves de toutes les écoles sont venus avec leurs professeurs et leurs moniteurs pour défiler devant lui, Taky Robur. Ni le capitaine, ni le colonel n’ont eu le droit à voir toute la ville défiler à leurs pieds comme lui, Taky Robur, aspirant officier qui a tué le dragon et lui a coupé la tête pour l’exposer à la population. Il a sauvé la montagne. Il est dans l’ordre des choses qu’une femme vienne lui apporter, comme aux conquérants, aux héros et aux autres sauveurs de l’histoire, l’offrande du pain. Mais cette ivresse n’a duré que quelques instants. Quand il voit la femme faire le signe de croix sans le regarder, lui, Taky Robur, il comprend que l’offrande n’est pas pour lui, mais pour la bête qu’il a tuée. Sa fureur est à sonc comble. En sautant de l’estrade pour écraser la femme qui a commis cet acte de démence, Taky Robur, tombe. Il est allongé au sol. Les autres militaires sont sur le qui-vive. Pour lui porter secours. À cet instant, bien que le gong de l’horloge n’ait pas sonné les huit coups, Ionel Nimic ouvre le feu. Sans en avoir reçu le signal. Tous les brigands embusqués sur les toits et derrière les fenêtres ouvrent le feu. Ce n’était pas le signal de l’horloge. Les choses se sont passées autrement que prévu. Un décalage de trois minutes. Sur la place, on entend des cris. On se bouscule. On essaie de fuir. On s’allonge par terre. On est piétiné. Les gendarmes essaient de se lever et de reprendre la situation en mains, mais ils sont bousculés, renversés, plaqués au sol chaque fois qu’ils se relèvent. Cela ne dure pas longtemps. La fusillade cesse.
« Regarde, dit Nimic. Novalis a récupéré la tête. La tête de Fraga n’est plus au bout du pieu. Descendez et débrouillez-vous. Nos chemins se séparent. Vale, Hibernia. Que les anges vous aident à rencontrer Dracula. Vale. »
L’Irlandais est abandonné dans la chambre royale du palais de Caroubia. Il veut dire quelque chose au brigand, mais Ionel Nimic a disparu. Sur la place, le vacarme continue. Plus grand que pendant la fusillade. Des soldats arrivent de tous les côtés et bousculent la foule. L’horloge de la tour du prince Étienne sonne huit coups. La tête du supplicié Lucian Fraga a été récupérée deux minutes plus tôt que prévu.