bxl datahouse

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SOMMAIRE


Bruxellisation la Ville et l’Architecture le Palais de Justice le Palais de Justice du 21ème siècle Marolles Skieven Arkitek André Vésale Salles SYNTHÈSE 1 Catalogue des gestes emblématiques Scénarios emblématiques SYNTHÈSE 2 SYNTHÈSE DU PROJET


0. MÉTHODE


analyse

résultats (scénarii)

non-viable

négociation (projet)

Pour aborder la problématique de l’avenir du Palais de justice de Bruxelles, nous avons décidé d’adopter une stratégie s’appuyant d’abord sur un travail d’analyse dégageant les enjeux réels de la consultation.

représentatives de postures « idéologiques » concernant la ville et ses usages. Après avoir pris acte des lacunes de chacun de ces scénarios, nous tentons de dépasser les hypothèses de départ dans la formulation d’un scénario alternatif, un « scénario bis » qui constitue notre réponse.

Nous procédons ensuite à un travail d’exploration du champ des possibles, c’est à dire un travail d’élaboration d’une typologie de gestes génériques balayant de façon non-exhaustive les di érents discours « emblématiques » de la production actuelle de l’espace.

Ce livret est la synthèse de ce travail.

A partir ces gestes génériques, nous composons des scénarios illustrant narrativement di érentes réponses probables à la problématique de départ, chacune 5



1. MÉGA-BXL


Quartier Leopold en 1950

Quartier Leopold en 1967

Bruxellisation Lorsque l’on parcourt Bruxelles, son territoire ou son histoire, on est frappé par le télescopage des échelles et des époques, par la discontinuité dans les opérations d’aménagement, par cet a rontement entre la ville basse populaire et cette ville haute, ville des décisions subies.

qualité de ville monde située au croisement des réseaux du pouvoir européen ? Le Palais de Justice illustre cette distance. La confrontation physique entre le quartier des Marolles et l’imposant édifice est symptomatique d’un processus lié à la naissance de la metropolisation. Il illustre la façon dont la croissance du rayonnement d’une ville mène à l’exacerbation des attributs spatiaux du pouvoir au détriment de la vie locale.

Ici nous avons un territoire coupé en deux entités historiquement antagonistes, une métropole, à la fois capitale flamande, belge, européenne, où se nouent et se dénouent des enjeux dont l’échelle dépasse cruellement celle du local. Comment appréhender cette distance entre la vie locale bruxelloise, son identité pré-belge, sa 8


Bruxelles : Illustration du rapport au patrimoine style architectural baroque, moderne et contemporain se juxtaposent

Il en résulte un rapport décompléxé aux monuments du pouvoir. Surtout lorsque ceux-ci sont déconnectés de leur fonction symbolique, ou lorsqu’il existe un décalage entre leur contexte d’émergence et le contexte contemporain. Ce degré de liberté vis à vis des monuments historiques (comparé à la pathologie patrimoniale française) n’est pas une tare. Il s’agirait même d’une opportunité à saisir pour permettre de nouveaux types d’intervention et de processus projectuels sur les monuments.

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0011 0111000 1110100 10111010 10010111101 0101001011011101100 10010101111110101010000 000010010010110100100101111 011101010101001010101010011 11 0101010111000111101010101110101 000111 1101010101010101011111100001111110000 101010101010101010101010111101010010 0100101010100100101111111110011111001 0010011111110101001001010101000010101 00100000011111111101010111010110011 à01100111110001110010010001011101 010à1010100100101010010110101010 101001001001001010101010010010 010101001010110011010101010 1001011000010101010101 1111101010101011110 10101100100110 0001 01000 1

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la Ville et l’Architecture Nous essayons de saisir l’importance, la place du bâtiment de Pollaert dans le contexte bruxellois, qui, en réalité, est un nœud où se télescopent les échelles et les époques, dans ses dimensions d’espace vécu (espace des représentations des habitants), conçu (celui des décideurs), perçu (l’ensemble des pratiques spatiales « sécrétant la ville »)1, afin de dégager les enjeux réels de cette consultation.

«La ville est un fait collectif et pluriel, elle est l’expression des valeurs publiques d’une collectivité ; l’architecture est un fait individuel et singulier fondé sur la vision particulière et privée d’un individu ou d’un groupe d’individus.» B. HUET

Pour ceci nous allons introduire la thématique du rapport entre ville et architecture, qui recouvre des dimensions qui dépasse les simples considérations morphologique. Nous pouvons définir, après Bernard Huet, ces deux termes dont le dialogue conditionne la cohérence des ensembles urbains : « La ville est un fait collectif et pluriel, elle est l’expression des valeurs publiques d’une collectivité ; l’architecture est un fait individuel et singulier fondé sur la vision particulière et privée d’un individu ou d’un groupe d’individus. »2 Dans le contexte du Palais de justice, à la lumière de l’histoire de sa construction, ce bâtiment se révèle un élément d’architecture au sens d’Huet. Mais poursuivons : « La ville ne peut se passer d’architecture puisque c’est à travers elle que transitent toutes les valeurs « monumentales » de la collectivité ; mais aussi l’architecture perd toute sa signification à partir du moment ou elle s’isole du système symbolique qui ordonne la ville .

Architecture…

…et ville

1. Les notions d’espaces perçus, conçus et vécus ont été développées par Henri Lefebvre dans les années 70 afin d’expliquer les rapports productifs entre l’espace et les sociétés ; l’espace est une production sociale qui, à son tour, vient influencer les constructions sociales. Voir Lefebvre Henri, «La production de l’espace», Anthropos, Paris, 1974. 2. Huet Bernard, «L’architecture contre la ville», dans AMC, n°14, décembre 1986 12


Ici il est question du système symbolique dont est porteur le bâtiment, en tant qu’espace conçu, (selon la terminologie lefèbvrienne) c’est à dire liée aux rapports de production, à l‘ « ordre » qu’ils impliquent. La di culté dans notre cas est l’expression monumentale, singulière, des valeurs de la justice, qui sont éminemment liées à la ville, à la base, à la communauté, révélant une contradiction interne.

de son système régulateur basé sur la conservation, la médiation, pour assurer sa continuité dans l’espace et dans le temps, peuvent-ils cohabiter? Cette « incompatibilité » trouve néanmoins un élément conciliateur à travers la notion de type, comme « structure de correspondance et de médiation ».

« Le temps de la ville […] relève de la longue durée » tandis que l’architecture « est discontinue dans le temps et dans l’espace ». Elle est « liée aux événements, au mouvement des rapports de forces, au cycle rapide des transformations institutionnelles, fonctionnelles et esthétiques ». Il s’agit de mesurer la distance entre le contexte d’apparition du bâtiment et le contexte contemporain, et d’appréhender les éventuelles contradictions qui ont pu se développer au cours du temps, nées de cette di érence entre ville et architecture.

La ville lue comme espace public/privé

Quel système de valeur symbolique porte aujourd’hui le bâtiment Pollaert. Comment est-il perçu? Ces valeurs sont-elles en adéquation avec la réalité socio-économique actuelle?

Cohabitation ?

On peut alors tirer de cette analyse une contradiction inhérente aux notions de ville et d’architecture ; à savoir comment l’architecture comme œuvre d’art, tentant désespérément de s’émanciper de la ville et Mise à distance 13



2. JUSTICE


le palais de justice Huet met ainsi en lumière une contradiction inhérente aux notions de ville et d’architecture ; à savoir comment l’architecture comme œuvre d’art, tentant désespérément de s’émanciper de la ville et de son système régulateur basé sur la conservation, la médiation, pour assurer sa continuité dans l’espace et dans le temps, peuvent-ils cohabiter?

temps est celui du palais de justice comme « cour de justice ». La justice qui y est rendue est celle du roi. L’enceinte du palais de justice est alors l’extension du palais royal, en tant que lieu du pouvoir du roi. Un deuxième temps est celui du palais de justice comme « temple de Thémis ». Ce type de palais est associé aux idéaux républicains révolutionnaires, la justice étant ici sacralisée, comme une valeur transcendante, fondement de l’état de droit qui se substitue à la monarchie.

Cette « incompatibilité » trouve néanmoins un élément conciliateur à travers la notion de type, comme « structure de correspondance et de médiation ». Le type du Palais est lié à l’idée de pouvoir. Le Palais royal est l’expression archétypale de l’architecture au service de la transmission des valeurs du pouvoir.

Le troisième temps est celui des Palais de Justice moderne, vus comme des « hôtels des droits de l’homme ». Ici la dimension sacrée et transcendante de la justice se voit supplantée par l’ouverture du palais aux judiciables, et à la création d’un lieu accueillant, ouvert sur un espace public.

Le Palais de justice comporte donc une contradiction interne, portant sur sa dimension d’architecture vecteur d’une symbolique du pouvoir, et donc en contraste avec la ville, et l’exercice de ce pouvoir qui est en fait le pouvoir du peuple souverain.

3. Garapon, A., Jacob, R. , “Volumes, matières et couleurs. Pour une anthropologie de l’espace judiciaire”, dans La justice en ses temples, Association franaise pour l’histoire de la justice, Paris, Errance, 1992, p.321

La typologie architecturale du Palais est elle alors encore adaptée à l’exercice de la justice et du droit comme « seule religion commune d’une société pluraliste et démocratique »3? L’évolution historique de la forme architecturale du palais de justice comporte trois temps. Le premier 16


Le Palais de Justice successivement «Cour du Roi»…

… «temple de Thémis»…

…«Hôtels des droits de l’Homme» 17


le palais de justice du 21ème siècle A quoi doit ressembler le palais de justice du 21ème siècle?

des états par l’endettement massif, les menaces de récéssion et de faillite ne doivent en aucun cas fragiliser l’institution judiciaire, qui doit garder une autonomie financière, pour eviter tout risque de « libéralisation de la justice ». Cette institution, qui est la « seule à porter le nom d’une vertu », est en e et garante de l’état de droit et de la souveraineté du peuple. Elle doit en ce sens se présenter comme une sorte de « sacralité civile ». Cette qualité d’institution civile sacrée doit la préserver de tout financement privé.

«Certains estiment, en e et, que le progrès nous amènera à accomplir ette fonction rationnelle du droit dans un espace banalisé. Cela procède d’une profonde méconnaissance du rôle qu’est amené à jouer le droit dans les sociétés post-industrielles.» «La justicee légitimité transcendante, plus elle aura besoin d’une sorte de sacralité civile. Poser le problème en termes de transfert de sacralité semble plus pertinent : le sacré sera alors compris comme les formes extérieures de la légitimité sociale.» 4

Le bâtiment Pollaert, est, selon notre analyse, un « cheval de Troie ». Ce bâtiment, vestige d’un contexte qui n’est plus actuel, n’est pas soutenable économiquement. La fonction publique qu’il abrite n’est pas rentable, elle ne peut participer à sa modernisation et à son maintien aux normes. Ce bâtiment est donc générateur d’endettement ; il s’expose à long terme à la nécessité d’un partenariat entre le public et des investisseurs privés. Mais la justice comme institution civile sacrée peut elle dépendre financièrement de fonds privés? Il nous apparaît donc comme bénéfique, sur le long terme, de donner à la justice un espace, à la fois en adéquation avec une vision de celle-ci comme fondement de l’état de droit au 21 ème siècle, mais prenant également en compte les contraintes économiques avec lesquelles les institutions publiques vont devoir composer de manière de plus en plus importante?

Notre propos est de justifier le scénario d’un déménagement total de la fonction judiciaire du bâtiment de Pollaert. Nous pensons en e et qu’il existe aujourd’hui une inadéquation totale entre la fonction judiciaire du bâtiment et sa charge symbolique en tant qu’architecture, entre le contexte d’apparition du bâtiment et le contexte bruxellois actuel. Mais la raison principale de ce choix de déménager la justice est surtout motivé par des questions d’ordre économique. La justice et le droit sont le dernier rempart du citoyen contre les puissances qui tentent de l’asservir. L’apparition d’un pouvoir financier avec le tournant néolibéral de l’économie mondiale en 1973, et sa consolidation tout au long des années 1990 sont des éléments que nous prenons en compte dans notre réponse. La fragilisation 18


Le projet de ce nouveau palais de justice pour Bruxelles nécéssite à lui seul un concours d’idées. Mais nous pouvons avancer quelques prescriptions pour sa conception ; le bâtiment devra à la fois introduire une symbolique d’une justice transcendante, sacrée, celle-ci s’exprimant d’une manière sobre, à l’opposé de l’exubérance ornementale du bâtiment actuel ; celui-ci devra être entièrement soutenable, c’est à dire qu’il sera autonome énergétiquement, et qu’il devra permettre des innovations en termes de transfonctionnalité, de polyvalence, pour permettre une utilisation optimale de l’espace, ainsi qu’une gestion optimisée pour réduire les coûts d’entretien.

Ce programme pour un nouveau palais de justice à Bruxelles doit être une opportunité pour développer un nouveau type de bâtiment que le 21ème siècle nécéssite, prenant en compte la digestion de l’héritage du modernisme, la nécéssité pour les institutions de s’a ranchir des mécanismes du marché par la pensée d la soutenabilité, et une réelle réinterprétation spatiale de la justice comme valeur gardienne de la démocratie. 4. Garapon, A., Jacob, R. , Ibid

1559, la justice et le peuple aux Marolles selon Bruegel 19



3. JUSTICE-BXL


Marolles « C’est Bruxelles, capitale de l’Europe Oué ben moi je te dis hein : «Pas op!» Et ses quartiers qui dorment à l’ombre du Palais de Justice et que certains voudraient qu’on démolisse Mais pourquoi mettre son âme en dentelle, pourquoi tous ces coups dans le cœur de Bruxelles On veut te garder! La!

Marolles Marolles Marolles, tu es éternelle Oh oye oye oye ma ville, on va te creuser Jusque quand tu vas t’e ondrer Et puis des tours, à tour de main, à tour de bras On appelle ça des tof buildings On ne voit qu’ça Paraît qu’ça sert au marketing L’îlot Sacré et la Grand’Place Faudra payer pour s’y prom’ner Vraiment quelle audace! Pourtant c’est juste ce qu’ils nous attend car ce sera si laid tout ce qui s’ra le restant!

Marolles Marolles Marolles Faut résister! Marolles Marolles Marolles Et ??? Marolles Marolles Marolles Tiens bon tsé! Marolles Marolles Marolles Marolles

Est-ce Bruxelles, New-York ou bien Tokyo ? » 22


Skieven Arkitek De l’injure cinglante au lieu de rendez-vous, le «Skieven arkitek» résonne toujours aussi sec dans les quartiers du bas Bruxelles, cristallisant cette distance, cette incompréhension, puis cette indi érence forcée à l’aménagement invasif du territoire bruxellois par le pouvoir « d’en haut ».

Comment rendre ce bâtiment moins « bancal », et redorer ainsi le blason des architectes, qui, rappelons-le, ne sont pas tous aussi « skieven » qu’ils n’y paraissent...

23


André Vésale médecine, grâce à son ouvrage De humani corporis fabrica, c’est vraisemblablement grâce à la qualité des dépouilles que lui laissaient les bourreaux bruxellois qu’il put o rir tant de précisions sur le fonctionnement du corps humain, ouvrant même la voie dès le XVIème siècle à la réanimation en décrivant les mécanismes de la respiration.

Accumulation hasardeuse de l’histoire ou lieu prédestiné, le palais de justice de Bruxelles est érigé sur les vestiges d’un ancien galgenberg, ces monts des potences où, au Moyen-âge, on mettait en application les exécutions capitales. Quand pour le plus grand nombre cette colline du Sud de la ville était plutôt un lieu à éviter, pour d’autres, bien au contraire, c’était là l’endroit de toute une vie.

Un exemple de relation symbiotique improbable a priori.

Il en est ainsi d’André Vésale qui y serait venu la nuit tombée pour y chercher les cadavres des condamnés, afin de mener à bien ses expériences anatomiques. Considéré encore aujourd’hui comme le plus grand anatomiste de l’histoire de la

Une métaphore à méditer pour notre travail...

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Salles «Un escalier de fer, Un couloir étroit et obscur…Au fond de ce couloir, une porte entrouverte, d’où nous parviennent les accords d’une musique qui, en ce lieu, paraît irréelle…»

elles ? « Il y a des pièces condamnées mais personne ne se rappelle ce qu’il y avait dedans ; celui qui les avait condamnées est mort depuis vingt ans ». Le roi Minos et Dédale l’architecte se donnent rendez-vous à la nuit tombée pour évoquer ce bon vieux minotaure. A-t-il fini par trouver la sortie?

Ici, si les couloirs et les salles sont bien réelles, la musique pourrait être celle d’une complainte sans nom, descendant des hauteurs de ce palais aux airs de dédale. Des salles rénovées, sans fenêtres ni destinée, dont le seul accès tortueux se fait au départ d’un cul de sac. Un couloir toujours plus étroit d’où partent des escaliers raides comme des échelles, débouchant sur des pièces indi érentes. Pourquoi sont-elles là ? Combien sont25


………




4. GESTES


catalogue des gestes emblématiques Après l’analyse de la place du bâtiment Pollaert dans son contexte historique, spatial, dans une imbrication d’échelles, dans ses dimensions symboliques.

public ou privé, l’impératif de rentabilité économique d’un bâtiment de l’échelle de celui étudié implique une oscillation des activités qui le caractérisent entre valeurs culturelles ou institutionnelles, et valeurs économiques ou marchandes. Ces valeurs vont se répercuter sur une deuxième dimension, ayant trait au traitement architectural du projet.

Après avoir justifié notre choix de délocaliser la fonction judiciaire du bâtiment Pollaert. Nous allons utiliser une méthode concernant les solutions de reconversion du bâtiment, en étudiant le spectre des réponses qui nous paraissent plausible dans le contexte actuel.

, formelle, l’image du bâtiment dans la ville : La façade et son traitement architectural vont véhiculer une image dans la ville. Cette image est chargée d’une symbolique, support d’un discours idéologique sur la ville, ce discours étant l’essence même du bâtiment en tant qu’architecture (cf La ville et l’architecture p.xx). Chaque intervention architecturale va donc être portée par un discours qui va plus ou moins modifier l’image actuelle du bâtiment, posant la question de sa relation au pouvoir, et celle de la nature de ce pouvoir .

Les enjeux sont la rentabilité du bâtiment et l’installation d’une relation symbiotique entre celui-ci et son environnement local. Nous avons déterminé un ensemble de emblématiques de la production de l’espace actuelle, puis les avons organisé suivant trois dimensions qui ont retenu notre attention : le contexte historique, économique et politique de la métropole place la notion de fonction, de programme au coeur de la fabrication de la ville. La nature des acteurs du projet, entre acteurs publics et acteurs privés (qui produit la ville? Et pour qui?) détermine la relation du bâtiment à ses usagers. Cette relation va être déterminante pour situer le projet sur une échelle de rentabilité économique. En e et, qu’il soit d’usage

le traitement des abords, l’interface entre le monument et la ville : il est ici question du dialogue qui va être établi entre le monument et la ville à travers la mise en scène de l’espace public environnant. Cet espace public pourra alors être traité de manière à se constituer en tant qu’espace de flux, ou en tant qu’espace de lieu. 30


PROGRAMME MIXTE

(culture, services, institutions…)

CENTRE COMMERCIAL

MUSÉE

INSTITUTION

PROGRAMME PRIVÉ (accessibilité restreinte)

DESTRUCTION

CONSERVATION TABULA RASA destruction amnésie

RUINE

abandon mémoire

MODULES

dédramatisation appropriation

SIGNAL

esthétique attractivité

DEVELOPPEMENT DURABLE post-kyoto responsabilité

MÉDIA

connectivité globalisation

PUISSANCE monolithique technicité

PATRIMONIALISATION histoire tourisme

FLUX

LIEUX ÉVENEMENTIEL festif transfonctionnel

PAYSAGER détente convivial

ESPACE MÉDIA interactif virtuel

TOURISTIQUE circuit pittoresque

MISE EN SCÈNE sublimation monumentalité

PARKING fonctionnel générique

FRICHE

provisoire promesse

PROGRAMME

CENTRE CULTUREL

ENVELOPPE

UTOPIE

ESPACE PUBLIC

PROGRAMME ENVELOPPE ESPACE PUBLIC

PRIVÉ

PUBLIC


CENTRE COMMERCIAL

+ FAÇADE MÉDIA

+ FAÇADE PUISSANCE

+ «PELOUSE INTERDITE»

+ PARKING


1

2

1 Carrousel du Louvre ou la rencontre du consumérisme et du patrimoine 2 Shibuya ou l’e acement des frontières entre espace public et espace privé 3 La Défense ou le poli et le lisse comme expression de la puissance

3

Scénario 1

connectés avec la mégalopole mondiale, tout en profitant de la vie locale bruxelloise. La place Pollaert est devenu un parking astucieusement camouflé dans un magnifique jardin à la française, avec fontaines et jeux d’enfants. Ici, on dirait que la modernité consumériste a enfin trouvé un équilibre, qu’elle a su, au contraire de la mégalomanie dubaïote, se réapproprier l’histoire sans la menacer de destruction.»

«Face aux problème de rentabilité du bâtiment, la solution a été de faire appel à des opérateurs privés qui ont su profiter de la localisation centrale du bâtiment Pollaert pour en faire un centre commercial urbain. C’est l’image d’un temple de la consommation moderne et ancré dans son temps qui a été finalement retenue ; la façade, lisse et polie exprime la puissance de la grande distribution pendant que les dispositifs multimédias qui la composent rappellent aux usagers qu’ils sont à la fois ici et partout, 33


CENTRE CULTUREL

+ DÉVELOPPEMENT DURABLE

+ MODULES

+ ÉVÉNEMENTIEL

+ PAYSAGER


1

2

1 Bedzed ou l’expression d’un mode de vie écologique 2 Le parc de la villette ou l’usage convivial de l’espace public 3 Musée itinérant ou le module comme dispositif d’appropriation

3

Scénario 2 appréhendables par les visiteurs. Ceux-ci se pressent quotidiennement pour profiter de l’éco-parc et du panorama qu’il o re sur la ville. Ouvert à tous, le centre culturel o re un espace où chacun trouve sa place ; bibliothèque, crèches, locaux associatifs et sportifs se succèdent dans un bâtiment respectant les normes environnementales les plus poussées. Quand la nuit tombe, il n’est pas rare que des concerts, des rencontres et autres débats se déroulent dans les chapiteaux qui sont installés dans le parc. Ici, à Bruxelles, dans un bâtiment autrefois décrié pour son gigantisme et sa mégalomanie, une urbanité ouverte et conviviale est en train de s’inventer...

Face aux menace de privatisation du bâtiment Pollaert, les instances de l’Etat, en partenariat avec les acteurs de la société civile, ont décidé de se mobiliser pour lancer un projet de promotion d’une nouvelle urbanité. Le site est voué à abriter des activités culturelles, n’en déplaise aux habitants. Le bâtiment, autrefois imposant et hostile, a été élégamment habillé de boîtes aux couleurs acidulées par un jeune mais non moins talentueux architecte hollandais, ramenant le dur vaisseau de pierre à des dimensions plus 35


INSTITUTION

+ SIGNAL

+ PATRIMONIALISATION

+ TOURISTIQUE

+ ESPACE MÉDIA


1

2

1 La pyramide du Louvre ou l’architecture comme réa rmation de l’attractivité 2 La Vitrine (Montréal) ou l’intéractivité de l’espace public 3 Port d’Anvers ou le signal comme logo

3

Scénario 3 Un concours international d’architecture fut organisé afin de redonner au bâtiment un aspect ancré dans son époque. Il fut remporté par un grand architecte anglais qui décida de coi er le bâtiment d’un élégant voile en acier et en verre, faisant a uer les visiteurs de part le monde entier. Cette institution moderne su se doter d’un espace publique multimédia attractif, mettant en scène le paysage bruxellois tout en proposant des dispositifs interagissant avec l’environnement, promouvant ainsi les technologies de pointe qui révolutionnent la perception de l’espace et du temps, rapprochant les hommes un peu plus chaque jour. La coupole allait pouvoir rayonner sur l’Europe pour les siècles à venir...

Décidément, les instances institutionnelles ne pouvaient pas laisser ce monument, ex-plus vaste bâtiment en pierre de taille d’Europe (détrôné par le Palais du Peuple de Ceausescu!) tomber en ruine où être abandonné aux promoteurs. La décision de lui redonner une dimension symbolique forte fut fort heureusement retenue. La solution d’abriter un centre institutionnel européen (le Centre Européen de Recherche sur la Croissance Économique) permit de débloquer les fonds nécessaires à l’achèvement de sa restauration. 37


………




5. SCÉNARIO BIS


PRIVÉ FERMÉ

PUBLIC COMMUN

PATRIMONIALISATION MUSÉIFICATION

ÉCOLOGIQUE VERT

TOURISTIQUE PRIVATISÉ

42


1

2

1 Data Center ou la donnée comme ressource 2 Chau age urbain (Berlin) un levier de soutenabilité 3 Espace public (Oxford) redonné à la ville

3

L’avenir du palais de justice se révélait être un véritable dilemme ; comment trouver les fonds nécessaire à sa conservation sans pourtant se compromettre face aux intérêts privés. De plus, comment réa ecter ce bâtiment labyrinthique, trop grand, trop complexe... Sans compter sur la nécessité de réconcilier l’image austère et mégalo-maniaque de l’édifice avec la vie locale, de trouver un partenariat, les termes d’un échange...

Et pourquoi ne pas trouver un usage privé d’intérêt commun? Louer le bâtiment pour y implanter une activité à haute valeur ajoutée? C’est une solution pour le moins originale qui fut retenu, à la surprise de tous.

43


Il fut décidé d’y implanter un « data center », autrement dit, un gigantesque réservoir de données, point nodal du réseau numérique mondial. La demande étant multipliée par cinq tous les deux ans, les projets d’implantation de ce type fleurissaient toujours plus près des centres urbains. Voilà de quoi mettre à profit les 26000 m² du bâtiment. Sa position centrale permit de se servir des infrastructures réseaux existantes.

Quoi qu’il en soit, l’installation de cet « extracteur de plus-value » dans le bâtiment, loin de constituer une « compromission » de l’institution face aux acteurs privés, permit de le sauver, lui redonnant une nouvelle image. En plus du service commun de stockage de données numériques, elle permit d’apporter à la ville et à ses habitant des espaces de qualité, mais surtout de mettre en place une synergie entre le bâtiment, son activité, et les habitations alentours par la création du réseau de chau age urbain, devenant ainsi une opération pilote d’écologie urbaine appliquée au patrimoine.

Sa complexité fut ainsi éludée, l’espace y étant occupé par des serveurs informatiques. La chaleur du fonctionnement des machines fut récupérée pour alimenter un réseau de chau age urbain, et participer à un plan de modernisation des Marolles. L’argent ainsi extrait permit de financer la rénovation du bâtiment ; jamais depuis quarante ans celui-ci n’avait été aussi élégant, regagnant progressivement l’estime et la fierté des habitants.

Mais un des réels atouts de cet opération est sa réversibilité ; rien n’empêche de réinvestir le bâtiment pour y implanter d’autres activités une fois sa restauration terminée. Elle n’hypothèque en aucun cas son avenir, bien au contraire...

La manne financière générée par l’activité « data center » permit aussi la réalisation d’espaces publics de qualité, aussi bien sur la place Pollaert, remettant en scène le point de vue remarquable sur la ville et sur le monument, le réinscrivant dans le circuit touristique européen, qu’en contre bas, dans les Marolles, où le contraste entre la place haute et la ville basse fut a rmé physiquement par la création d’un espace public paysager, mettant en scène cette rupture dans la ville, lui donnant une véritable place, révélant sans honte sa nature singulière. 44


État actuel : coût d’entretien, vétusté

Phase 1 : insertion extracteur de plus-value

Phase 2 : e ets positifs redonnés à la ville

Phase 3 : réversibilité 45


La chaleur du fonctionnement des machines fut récupérée pour alimenter un réseau de chau age urbain, et participer à un plan de modernisation des Marolles.

« […] mettre en place une synergie entre le bâtiment, son activité, et les habitations alentours par la création du réseau de chau age urbain, devenant ainsi une opération pilote d’écologie urbaine appliquée au patrimoine.»

46


47


« La manne financière générée par l’activité « data center » permit aussi la réalisation d’espaces publics de qualité, aussi bien sur la place Pollaert, remettant en scène le point de vue remarquable sur la ville et sur le monument, le réinscrivant dans le circuit touristique européen, […] »

« qu’en contre bas, dans les Marolles, où le contraste entre la place haute et la ville basse fut a rmé physiquement par la création d’un espace public paysager, mettant en scène cette rupture dans la ville, lui donnant une véritable place, révélant sans honte sa nature singulière. » 48


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AXS Datahouse Brussels

Interoute Gent 3. « La chaleur du fonctionnement des machines fut récupérée pour alimenter un réseau de chauffage urbain, et participer à un plan de modernisation des Marolles. L'argent ainsi extrait permit de financer la rénovation du bâtiment ; jamais depuis quarante ans celui-ci n'avait été aussi élégant, regagnant progressivement l'estime et la fierté des habitants. »

2. « Il fut décidé d'y implanter un «data center», autrement dit, un gigantesque réservoir de données, point nodal du réseau numérique mondial. La demande étant multipliée par cinq tous les deux ans, les projets d'implantation de ce type fleurissaient toujours plus près des centres urbains. Voilà de quoi mettre à profit les 26000 m² du bâtiment. Sa position centrale permit de se servir des infrastructures réseaux existantes. Sa complexité fut ainsi éludée, l'espace y étant occupé par des serveurs informatiques. »

4. « La manne financière générée permit aussi la réalisation d'espaces publics de qualité, aussi bien sur la place Pollaert, remettant en scène le point de vue remarquable sur la ville et sur le monument, le réinscrivant dans le circuit touristique européen (…) » (page 44)

(pages 43-44)

(page 43)

BELNET Brussels

KPN Nossegem

COLT Brussels

5. « (…) qu’en contrebas, dans les Marolles, où le contraste entre la place haute et la ville basse fut affirmé physiquement par la création d'un espace public paysager, mettant en scène cette rupture dans la ville, lui donnant une véritable place, révélant sans honte sa nature singulière. »

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1. « Ici nous avons un territoire coupé en deux entités historiquement antagonistes, une métropole, à la fois capitale flamande, belge, européenne, où se nouent et se dénouent des enjeux dont l'échelle dépasse cruellement celle du local. Comment appréhender cette distance entre la vie locale bruxelloise, son identité pré-belge, sa qualité de ville monde située au croisement des réseaux du pouvoir européen? »

(page 44)

(page 8)

Hostbasket

« Comment mettre en place une relation symbiotique entre des échelles actuellement étanches, celle de l'institution et celle de l'ultra-local, tout en rendant viable le bâtiment Pollaert ? »

DCoostkamp

EDPne BE

(page 27)

Brussels courthouse international ideas contest €

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a. état actuel : coût entretien, vetusté

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b. insertion extracteur de plus-value

c. effets positifs redonnés à la ville

Verizo Brussels

d. reversibilité

EDPne BE

DCoost

équipe inruse

(Simon Jean LOYER / contact@inruse.org)

novembre 2010

c’. effets positifs redonnés à la ville : espaces publics de qualité


BIBLIOGRAPHIE

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-Pevsner Nikolaus, «A history of building types», Princeton University Press, 1976 -Garapon Antoine, Jacob Robert, « Volumes, matières et couleurs. Pour une anthropologie de l’espace judiciaire », dans La justice en ses temples, Association française pour l’histoire de la justice, Paris, Errance, 1992 -«La nouvelle architecture judiciaire, des palais de justice modernes pour une nouvelle image de la justice», La documentation française, 2002

-Lucan Jacques, «Composition, non-composition», PPUR, -Huet, Bernard, «L’architecture contre la ville», dans AMC n°4, décembre 1984» -Huet Bernard, «La monumentalité aujourd’hui», dans Revue des monuments historiques n°123, 1984 -Devilliers Christian, «Le sublime et le quotidien», dans n°4, décembre 1984

-Lefebvre Henri, «La production de l’espace», Anthropos, Paris, 1974 -Lévy Jacques, «L’espace légitime : sur la dimension géographique de la fonction politique», Presse de la fondation nationale des sciences politiques, Paris, 1994

-Berlage Instiute Project, «Brussels a Manifesto Towards the Capital of Europe», NAI Publisher, 2005 -Jacoby Francis, «Bruxelles retrouvé», Alice éditions, Bruxelles, 1992 -Schoonbrodt René, «Vouloir et dire la ville : Quarante années de participation citoyenne à Bruxelles», AAM, Bruxelles, 2007

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CRÉDITS ILLUSTRATIONS

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Billet à l’éfigie d’André Vésale ( cf p.24), 1977

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Billet commĂŠmorant la reconversion du Palais de Justice , 2027

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INRUSE 2010


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