Consommer moins, trier plus

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Environnement RECYCLAGE

- Un choix politique de direction dans les grands groupes - Une question de coût pourr les PME - Alternatives - Le financement f de laa collecte

Consommation de papier en entreprise

Consommer moins et trier plus L faire de toutes les entreprises, grandes et petites L’af

Le taux de recyclage du papier issu de bureau est aujourd’hui encore trop faible en France : 20 % seulement de ces papiers, pourtant de haute qualité, sont correctement triés et recyclés, selon l’Ademe. Un gaspillage qui s’explique différemment en fonction de la taille des entreprises concernées. Du côté des grands comptes, c’est surtout une question de volonté politique du management, alors que chez les PME/TPE, l’enjeu est plutôt de convaincre les responsables des achats de l’intérêt économique du recyclage. Mais les solutions pour faire évoluer les comportements des uns comme des autres existent. Et passent notamment par la sensibilisation au lien entre réduction de la consommation et recyclage.

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c collecte du papierr Des grands r c comptes, dans la plupart des cas.” Et pourtant, 54 % des salariés du privé i travaillent dans des entreprises de moins de 250 employés, 38 % dans des TPE de moins de 20 salariés. Ces PME/TPE préfèrent s’appuyer y sur les circuits de collecte municipale et leurs papiers se mélangent ainsi à ceux des ménages. “La loi dit que les collectivités c peuvent

estime qu’entre 454000 et 636000 tonnes de papier bureau r ont échappé c en 2009 à la collecte sélective municipale pour finir dans ordures ménagères r résiduelles.Un mauvais tri qui n’est pas seulement source r de gâchis. c “Au A moins 50% du gisement de papiers issus du bureau r pourrai r t être r utilisé pour produiredu papier recyclé r haut de gamme”, souligne Jean-P J Paul Dupuy. y Or, r les pape-

“Un système de collecte c’est une poubelle séparée pour chaque emplo e yé, é mais également la mise en place de toute une logistiqu l e: c’est un surcoût s financier qu’en principe l’entre t eprise ne veut pas assumer” ccollecter les déchets c d’activité économique, souligne Nicolas Garnier, r délégué général r d’Amorce r , l’association nationale des collectivi v tés,des associations et des entreprises pour la gestion des déch c ets, de l’énergie et des réseaux de chaleu c r. La seule condition est e qu’ils soient assimilables aux déchets c ménagers en quantité et qualité.” Mais dans ce cas aussi, les résultats de la collecte sélective du papier sont décevants: l’Ademe

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tiers français qui produisent ce type de ramettes ont aujourd’hui du mal à s’approvisionner en pâte à papier recyclé c sur le marché c français et sont ainsi obligés de l’importer.

Un choix politique de direction dans les grands groupes Impossible d’améliorer le score de recyclage des entreprises de l’Hexagone sans faire face

WWF-FRANCE

Par AndreaP a aracchini nfouillant danslespoubelles des entreprises tertiaires r françaises, on ne risque pas de se salir les mains. L’explication est simple: elles regorgent r de papier, r de loin la fraction de déchets la plus importante dans les bureaux. Elle comprend r des feuilles blanches imprimées, des enve n loppes,mais aussi des cahiers, des agendas et d’autres produits façonnés.Un million de tonnes de papier de bonne qualité par an, auquel il faudrait rajouter les papiers issus du désarchivage périodique des entreprises, soit 120000 tonnes selon la Fédération des entreprises de recyclage (Feder F ec). Un gisement immense d’une matière recycl c able à 100 %.“Et pourtant, la collecte sélective de papier issu de bureau e n’a rapporté a que 200000 tonnes en 2009”, constate Jean-Paul Dupuy, y ingénieur à la direction de la consommation durable et déchets c de l’Ademe. Un pourcentage très faible de 20 % qu’il explique par un autre taux,, tout aussi faible. “Aujourd’hui, i on estime que seulement une entrep r rise sur quatre t a mis en place un dispositif de

“Une structure pyramidale de l’entreprise favorise un déploiement plus rapide et plus généralisé des politiques de recyclage.” Boris Patentreger, WWF.

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Environnement RECYCLAGE aux blocages qui conditionnent encore leurs choix. D’abord, un constat : “Par P radoxalement, les Français r adoptent plus facilement les gestes e de tri et un comportement citoyen lorsqu’ils se trouvent à la maison”, remarque Boris Patentreger, r chargé de programme conversion forestière et papier. r En effet, lorsqu’ils

sont en famille, les quelque 13 millions d’employés de bureau qui compte la France (45 % des actifs en Ile-de-France) arrivent à trier jusqu’à 50 % de leur papier. r Un résultat que peu d’entreprises françaises peuvent afficher. r Et la raison serait principalement économique. “Un système de collecte c’est une

Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) La filière s’organise Longtemps après les ménages, les entreprises pourront elle aussi compterr bientôt sur une filière f structurée ett organisée pourr la collecte et le traitement de leurs Déchets d’équipements électriques ett électroniques (DEEE). Sur la base d’un cahierr des charges en cours d’élaboration avecc les organisations professionnelles, un ou plusieurs éco-organismes pourr la filière f DEEE Pro devraient recevoir l’agrément de l’Etat d’ici fin 2011. En effet, le principe de la responsabilité élargie des producteurs (Rep) s’applique auxx fabricants d’appareils électroniques depuis 2005. Mais si pour les équipements vendus aux ménages, les producteurs ontt toujours pu compter surr quatre éco-organismes – Ecosystèmes, Ecologic, ERPP et Recyclum – char-

“Effectivement aujourd’hui nous opérons tant t t dans le cadree de systèmess individuels qu’en relation r directe t avec des grandess entreprises”, explique Julien Dugourgeot, cheff de projet à la cellule DEEE de Derichebourg. “D’autant plus quee certains contrats c s de vente prévoient que laa responsabilité du DEEE passe du producteurr à l’utilisateur.” Enfin, il faut f également rappelerr le cas des équipementss professionnels achetés dans les circuits grand public. Assimilés à des équi-i pements ménagers, ilss peuventt être déposés auprès des déchetteries communales ett finirr mélangés auxx DEEE ménagers. “Mais c’est encoree le moindree des maux, car au moins on est sûr que les DEEE seront traités correctement”, affirme Ludovic Degand, directeurr

Les PME risquent de confier leurs déchets à des circuits de traitement r illégaux et d’en payer les conséquences gés d’en coordonner traitement ett recyclage, pourr le matériel professionnell le cadre est plus complexe. “Pour les équipements professionnelss miss sur le marr ché avant août 2005, c’est l’utilisateur quii estt responsablee de leur fin dee vie”, rappelle Erwan Fangeat, F ingénieur au service Rep ett recyclage de la division consommation durableetd t échets de l’Ademe.“Quant à ceux mis sur le marché après août 2005, chaque producteur doit mettre en place son système de collecte.” Selon les dernierss chiffres de l’Ademe, ces systèmes auraient permis de récupérerr 21687 tonnes de DEEE en 2009. “Ill s’agit à 85 % d’équipements informai tiques ett de télécommunication”, précise Erwan Fangeat. Et pourtant, l’Ademe a découvert qu’au moins 100000 tonnes de DEEE pro auraientt transité parr les centres de traitement françaiss la même année.

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développement DEEE chez l’éco-organisme Ecologic. Carr si les grands comptes peuvent se permettre les conseils d’un spécialiste et penser à programmer la fin de vie de leur équipement électronique dès leur achat, les PME/TPE manquent de moyens. Elles risquent alors de confier leurs déchets à des circuitss de traitement illégauxx et d’en payerr less conséquences. D’où l’intérêt de mutualiserr les moyens à travers laa création d’éco-organismes pourr la filière f DEEE Pro. Candidat à l’agrément, Ecologic compte lancerr d’ici l’été un site Web qui leurr estt consacré. “Pourr chaquee demande déposée sur e-dechet.com, nous irons chercher le producteur qui pourra prendre en charge le DEEE.” Fujitsu ett Acer ontt déjà adhéré. A.P.

poubelle séparée pour chaque employé, mais également la mise en place de toute une logistique : c’est un surcoût financier qu’en principe l’entreprise e ne veut pas assumer”, précise Boris Patentreger. En 2010, il a passé au crible la politique papier de 50 grands groupes français : les entreprises du CAC 40, les grands distributeurs et certaines entreprises partenaires du WWF. F Sur la base du résultat de cette analyse – le classement PAP50 –, il avance certaines considérations générales. “S’il n’y a pas de secteurs plus réfractai r res e au r recyclage que d’autres r s, nous avons pu constater en revanche qu’une structure r pyramidale r de l’entrep r rise favorise un déploiement plus rapide r et plus généralisé r des politiques de recyclage.” Pour aussi peu qu’elle puisse coûter, r la collecte ne saurait devenir un réflexe de toute l’entreprise sans une volonté politique clairement affirmée de la part de la direction en premier lieu, et des sous-directions stratégiques (achats et développement durable) ensuite. Ce qui revient à relativiser l’importance du facteur coût par rapport au rôle du management. Car les grands groupes ont à la fois les ressources humaines et économiques pour mettre en place des systèmes de collecte. Et bénéficient de prix plus attractifs car elles offrent aux opérateurs de recyclage des volumes de papier conséquents. D’autant plus qu’elles se trouvent souvent regroupées au sein de zones à grande concentration de

“A une TPE qui produit une tonne de papier par an, la collectivité ne demanderait que 200 euros de redevance spéciale : cela ne va pas la ruiner !” Nicolas Garnier, Amorce.

moins concentrées qu’au moyen de coûts de collecte incompatibles avec les budgets mobilisables dans les entrep r rises”. Jean-Paul Dupuy fixe quant à lui le seuil pour un service à des coûts raisonnables à 300 salariés sur un même site. Ce n’est pas l’avis de Stéphane

Plus adaptés aux exigences des PME, les services des entre t eprises de l’économie sociale et solidaire sont souvent grat r tuits. bureaux.Toute une série d’avantages dont les PME et TPE ne peuvent que rêver. r

Une question de coût pourr less PME Dans son étude Actualisation des flux f de papier graphique r en France r rendu à l’Ademe en décembre 2010, Alain Tripier, r directeur du cabinet Sereho, souligne que “les opéra r teurs industriels ne pourraient agir dans des zones

Dupont, directeur développement tertiaire de Veolia V Propreté France pour qui, à partir de 30 salariés, il est possible de mettre en place un dispositif de collecte. Personne ne semble en revanche pouvoir démentir Alain Tripier lorsqu’il affirme que “la quasi-totalité des entités de moins de 20 personnes ne dispose pas de collecte de bureau spécialisée”. Que l’on parle de PME ou TPE, l’argument du coût est

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3 questions à Frédéric Chateauvieux, commissaire général du Salon Nouvelles Matières Premières*

“Les déchets c des entre t eprises ont de plus en plus de valeur” v Oùù en est-on de laa sensibilisation au recyclage en France? Aujourd’hui on est en présence d’une sensibilité à plusieurs vitesses. D’abord, auprès des citoyens, on constate un tauxx d’adhésion aux pratiques de recyclage trèss variable selon les territoires ett les communes, entre les villes ett le milieu rural. En général, on peut néanmoins dire qu’en France on estt à un stade plutôt avancé en ce qui concerne la mise en place des outils de recyclage. Et l’Outre-mer suit: je suis allé récemmentt à la Réunion où le tri estt désormais disponible surr toute l’île, même s’ill y a encore des importants efforts de sensibilisation à faire auprès de la population.

Qu’en est-il e l en particulier du recyclagee dans les e entreprises? e Les entreprises sont aujourd’hui davantage intéressées au recyclage dans la mesure où leurs déchets ont de plus en plus de valeur. D’ailleurs, je n’ai jamais cru à la grandeurr d’âme des entreprises: elles se tiennent à une logique de retour surr l’investissement. Mais danss le cas actuel, nous nous trouvons confrontés à

les directions demandent de plus en plus d’attention à leurs équipes autourr de laa question des déchets. Je tiens en fin à rappelerr que le recyclage constitue luimême un secteurr d’activité importantt et créateurr d’emplois locaux. Laa Fédération des entreprises de recyclage (Federec), organisatrice du Salon Nouvelles Matières Premières, représente 1200 des 1800 entreprises de recyclage qui compte laa France. Des grands groupes comme Veolia et Sita, leaders du marché, jusqu’auxx plus petites “casses” automobiles, en passant pourr les entreprises de taille moyenne comme Derichebourg ou Paperec.

Après le papier, quels sont les déchets en entreprisee qui devraient être recyclés danss le futur f ? Effectivement, lepapierc r arton mais aussi leverreet les véhicules hors usage (VHU) sont des filières structuréess depuis plusieurs annéess et désormais très au point. Toutt comme laa filière des alliages. Elless fonctionnentt bien aujourd’hui puisqu’il s’agit de filières f où le retour sur l’investissement peut se faire surr le court r terme. Ill existe en revanche nombre de filières f émergentes où les entreprises font f aujourd’hui beaucoup

En absence d’une rrentabilité “naturelle” r de certaines filières r de recyclage, r nous devons pouvoir compter sur le soutien du législateur une tendance de fonds qui verra la hausse généralisée des matières premières s’amplifier. Le cours des matières premières ne va pass cesserr de grimper, au profitt de matières premières secondaires, issue d’un processus de recyclage. L’entreprise voitt doncc un avantage à la fois dans le choix de s’approvisionner en matière première recyclée ett dans celui de valoriser ses déchets à travers lesf s filières derecyclage.D’où l’importance pour le management de pouvoir assurer une bonne gestion du poste déchet. Nous ne voyons pas encore des profils de gestionnaires de déchets créés au sein des entreprises, mais il est clair que désormais

d’investissementt mais ou laa rentabilité n’estt pas assurée. Prenons la filière des DEEE: les opérationss nécessaires au démantèlement ett à la récupération des matériaux valorisable contenus danss un ordinateurr ou une télé sontt extrêmement lourdes ett complexes. En absence d’une rentabilité “naturelle”, nouss devons pouvoirr compterr surr le soutien du législateurr qui, à travers la mise en place d’éco-organismes, abonde les entreprises de recyclage. * Tours, les 15 et 16 juin j 2011. 3000 visiteurs v attendus ett 100 exposants. A.P.

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souvent évoqué en premier. r “Dans trois entrer prises sur quatre, r les chargés des achats ne la considèrent r pas le recyclage r c comme une priorité. I craignent Ils r des coûts supplémentaires e ne géné g rant pas des retours r économiques directs r et chiffrés”, témoigne Isabelle Obiols, consultante indépendante en optimisation des impressions auprès des petites entreprises de la région parisienne. De plus, ces entreprises considèrent déjà payer pour la collecte, notamment en s’acquittant de la taxe pour les ordures ménagères (TOM). “Elles semblent pourtant ignorer que la TOM n’est pas une reder vance que l’on verse pour payer un service spécifique, mais un impôt qui permet de financer en partie un ensemble de solutions et services publics, précise Nicolas Garnier. r Lorsqu’une collectivité veut couvrir les coûts de la collecte et du traitement r de déchets d’activité économique, elle peut demander aux entrep r rises une r redev ance spéciale, sur la base des tonnes ou des volumes collectés.” Vari V able en fonction du type de déchet, elle est comprise entre 200 et 250 euros la tonne pour le papier. r

“Les chargés des achats craignent des coûts supplémentaires ne générant pas des retours économiques directs et chiffrés.” Isabelle Obiols, consultante indépendante.

Alternatives Pour Nicolas Garnier, r les coûts ne devraient pas inquiéter les petites entreprises : “A une TPE qui produit une tonne de papier par an, la collectivité ne demanderait r que 200 euros de r redev ance spéciale s : cela ne va pas la ruiner !” Si

son”, explique Jacques Rouard, administrateur de la Fédération de l’équipement du bureau et de la papeterie (Feb) et directeur général de la papeterie Charlemagne. Mais ce service concerne notamment les cartons

“Les entre t eprises trav r vaillent rarem e ent sur l’ensemble des axes: e réduction de la consommation, n tri t et recyclage r et acha c t responsable e de papier recyclé” r elles la trouvent trop cher, r pas question en revanche que la collectivité s’en charge : “La loi devrait r alors imposer aux entrep r rises de prouver qu’elles ont mis en place un système de collecte”. Ou alors les inciter à se renseigner sur les solutions à faible coût, voire gratuites, que l’on trouve désormais sur le marché. “De nombreuses r entrep e rises de fournitures r de bureau proposent à leurs clients un service de collecte grat r uite du papier lors de chaque livrai r -

d’emballage et est loin d’être plébiscité. “Il I faut comprend r ree qu’une PME qui commande ses fournitures e une fois par mois devrait r stocker le papier dans ses locaux pendant tout ce temps…” Plus adaptés aux exigences des PME, les services des entreprises de l’économie sociale et solidaire sont souvent gratuits. C’est d’ailleurs vers eux que l’Ademe conseille de se tourner dans tous ses supports de communications. Associations ou entre-

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Environnement RECYCLAGE prises d’insertion, ces structures ont pour mission principale de créer des emplois. “Alors que les grands r groupes jouent la mécanisation massive de la collecte, e nous privilégions le trav r ail humain, explique Didier Toqué, T directeur de Nouvelles Attitudes, qui compte 300 clients dans toute la France. C’est pourquoi nous pouvons nous permettre r d’envoyer un opérat r eur au quatrième étage d’un immeuble juste pour récupérer r deux bacs de papier.” r

rateur dans leurs bureaux chaque fois qu’elles remplissent dix bacs de collecte pour un total de 6 kg de papier. r “Nous allons vérifier si cette quantité permet à la collecte de s’autofinancer grâce à la revente r du papier en matière r à recycler r ”, précise Anne Egloff, directrice commerciale du pôle entreprises et valorisation SITA IdF. En parallèle, un travail de sensibilisation et d’apprentissage des gestes de tri est mis en place dans ces entreprises qui découvrent souvent le tri pour la première fois. “Un premier r bilan est prévu en septembr e re, un deuxième en décembre. r Ces bilans nous per-

L’étude Lexmark-Ipsos montre également que le nombre d’impressions par salarié augmente avec la taille de l’entreprise. Les grandes entreprises ont donc elles aussi des gains économiques importants à faire sur leur consommation de papier, r au profit des investissements dans le recyclage. A en croire Stéphane Dupont pourtant, “au-delà du prix, x les clients nous demandent de plus en plus de proposer des actions de sensibilisation à destination du personnel”.Ainsi, un petit film a été tourné à destination des salariés du siège de France Télécom pour illustrer le cercle ver-

atteindre un score r de 90/100.” La publication du rapport a d’ailleurs éveillé certaines directions : trente entreprises classées sont revenues vers le WWF pour communiquer qu’elles avaient changé leur politique et qu’elles souhaitaient valoriser leurs résultats à l’occasion du prochain rapport, prévu pour 2013. D’ici là, l’Ademe et le ministère de l’Environnement comptent lancer une grande concertation avec tous les organismes et les fédérations professionnels ainsi qu’avec les collectivités territoriales sur la question du recyclage du papier. La chasse au gaspillage est ouverte.

Pour une PME d’une centaine de salariés, le poste acha c t de papier représente e en moyenne 10000 à 25000 euros par an. Et autant d’économies possibles e mettront de mieux connaître r les besoins et les e attentes des TPE et PME et de mieux y répondre. r ” Reste à savoir si et comment le dispositif sera étendu à d’autres zones.

Le ffinancement de laa collecte

“Au-delà du prix, les clients nous demandent de plus en plus de proposer des actions de sensibilisation à destination du personnel.” Stéphane Dupont, Veolia Propreté.

Gratuité et porte-à-porte : deux atouts compétitifs qui n’ont pas échappé aux grands groupes leaders du recyclage. C’est ainsi que SITA Ile-de-France, filiale du Groupe Suez Environnement, a lancé en avril dernier une nouvelle expérimentation dans la ville d’Issyles-Moulineaux. Un service de collecte gratuit en porte-à-porte a été proposé aux 400 PME de moins de 200 salariés de la ville. Les 41 entreprises qui ont décidé de rejoindre le dispositif peuvent désormais appeler un opé-

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En attendant, le seul moyen de financer un système de collecte payante reste la réduction de la consommation. Une étude Lexmark-Ipsos citée par l’Ademe et le WWF estime à 28 le nombre de pages imprimées chaque jour par un employé de bureau en France. Parmi elles, pas moins de quatre le seraient inutilement. En poids, cela donne autour de 60 kg de papier par an et par salarié dans les entreprises du privé, dont 16 à 39 kg rien qu’en ramettes de papier à impression. Pour une PME d’une centaine de salariés, ce dernier poste représente en moyenne une dépense de 10 000 à 25 000 euros HT par an. Et autant d’économies possibles. “C’est le genre r d’arguments qui parle aux directeurs r des acha c ts !”, reconnaît Isabelle Obiols. L’Ademe L croit pouvoir prédire d’ailleurs une baisse de la consommation de papier bureau de pas moins de 20 % à l’horizon 2015, grâce notamment à la dématérialisation et aux efforts de rationalisation des impressions.

tueux du papier : la feuille que l’on trie aujourd’hui se transforme en matière première et revient sur le bureau sous forme de ramette de papier recyclé. “Mais il est aussi question d’expliquer aux collabora r teurs que le tri est e un élément qui améliore la qualité de leur environnement de trav r ail.” Cette approche globale est d’ailleurs la priorité pour leWWF. F “Rarement r les entreprises e trav r aillent sur l’ensemble des axes: réduction r de la consommation, tri et recyclage et achat responsable e de papier r recyclé” , avoue Boris Patentreger. r Deuxième au classement PAP50 derrière L’Oreal, le groupe d’assurance AXA fait figure de bon élève en la matière. Impliqué à partir de 2003 dans la collecte sélective, il lie depuis 2010, 5 % de la prime d’intéressement des salariés à deux critères “papier” : baisse de 5 % de la consommation par rapport à l’année précédente, tri d’au moins 55 % de ses papiers. Résultats : en 2010 la consommation de papier a baissé de 14,5 % et le taux de recyclage est passé à 54,8 %, contre 41 % en 2008. Certes, le groupe AXA ne décroche qu’une note de 61/100 au classement du WWF. F “Mais “ si chaque entrep r rise appliquait toutes les bonnes prat r iques que nous avons détectées dans notre r rapport, t elles pourraient

CHIFFRES REVELATEURS

Gisement d’économies dé 200000 tonnes de papier bureau ont été collectéess et recyclées en 2009, soit 20 % du gisement. En France, chaque salarié du privé consomme en moyenne 60 kg de papierr par an, dont 16 à 39 kkg de ramettes. Une collectivité locale dépense 200 à 250 € pourr collecterr et traiter une tonne de papier S Source : Ademe, 2010

Sigles & acronymes e DEEE (Déchets d’équipements électriques et électroniques); Feb (Fédération de l’équipement du bureau et de la papeterie); Federec (Fédération des entreprisesde recyclage); REP(Responsabilitéélargie des producteurs)

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