PARISIANISME Numéro 2

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PAR I S I A N ISME

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N° MODE

LE RENOUVEAU SAINT LAURENT

BEAUté

un nez à PARIS DESIGN

RENCONTRE AVEC VINCENT DARRÉ LIFESTYLE

ZOOM SUR

LE 2

èmearrondissement

TENDANCE

LA FOLIE DIM SUM SORTIR

Après l’album, LA TOURNÉE L 18846 - 2 - F: 5,90 € - RD

LES SPOTS DE L’ÉTÉ






PAR I S I A N ISME L'EQUIPE FONDATEUR ET DIRECTEUR DE LA RÉDACTION JULIEN GARREC COORDINATRICE DE rédaction Marie TRIFAULT REDACTEUR EN CHEF MODE KANG-WEI REDACTEUR EN CHEF ART JAUFré SIMONOT REDACTEUR EN CHEF LIFESTYLE PAUL CHAUVIN RESPONSABLE ANNONCEURS PUBLICITAIRES Jérémy martinet DIRECTION ARTISTIQUE HOUSE OF GONZAGUE PHOTOGRAPHES MAXIME ANTONIN VIRGILE GUINARD JOE LAI Ugo Richard Adrien sicart

2 °

N

ONT également collaboré à ce numéro YOHAN BISSON, LAUREEN BLANC, J.P. BRUNEAU, PAUL CHAUVIN, YOANNA CHESNOT, ALAIN COUGNY, JUSTINE ECHINARD, MICHEL GIRE (GMBA BACKER TILLY), ROMAIN GIRE, CLAIRE LACOSTE, OLIVIER LAUDE, PIERRE MARCHAL, FABIENNE MAZIGH, JEAN-BAPTISTE MESSIé, SOPHIE NORMAND, THOMAS QUINIOU, PAUL THIERRY

RÉGIE PUBLICITAIRE L’AUTRE régie Jérémy martinet 28, rue du Sentier, 75002 PARIS Tel : +33 1 44 88 27 34 j.martinet@lautre-regie.fr

S.A.S. parisianisme publications Parution trimestrielle (4 numéros par an). Parisianisme est une marque déposée. Tous les droits de reproduction sont réservés. Impression réalisée par les imprimeries FOT, 8 Impasse de Mont-Louis à Paris. Distribution assurée par MLP. Commission paritaire en cours. Numéro ISSN : 18846 0002 Merci aux diffuseurs qui mettent superbement en avant le magazine depuis son lancement. www.parisianisme-magazine.com


EDITO

EDITO PAR JULIEN GARREC

STREET LIFE

La contre-culture vient aujourd’hui de la rue. Cette incroyable inversion sociale a eu lieu au cours de ces cinquante dernières années. Alors que les classes les plus aisées avaient le monopole culturel, c’est maintenant le plus souvent dans la rue que l’art bouillonne. Dès 1980, inspiré par le graffiti, Keith Haring l’a fait descendre dans le métro NewYorkais. Avant lui, Ernest Pignon-Ernest et Daniel Buren avaient déjà commencé à travailler dans les rues de Paris. Il faut attendre les années 1990 pour assister à l’explosion «street art» qui s’empare de la ville comme d’une galerie à ciel ouvert. Plus tolérante que New York mais moins que Londres, Paris reste une place importante pour la discipline. En quelque sorte, la rue a toujours été une muse et son influence est également particulièrement évidente dans le milieu de la mode, où son authenticité a de nombreuses fois renversé la dictature de la Haute Couture. L’authenticité, c’est précisément cette qualité qui rend la rue si séduisante auprès de ceux qui pourraient être ailleurs. L’émergence de blogs de piétons pris en photo reflète la tendance et crée de vraies stars 2.0. courtisées par les marques, suscitant l’intérêt des internautes. Depuis quelques mois, le petit monde de la gastronomie s’adonne lui aussi à une relecture street de ses classiques. Ainsi, la viande de Jean-Yves Le Bourdonnec se retrouve au beau milieu des deux tranches de pain d’ un burger et notre fameux homard Breton remplace la saucisse d’un hot-dog. France Télévisions propose même sur France O une émission culinaire intitulée « Street Chef », sorte de « Top Chef » des food trucks, dans laquelle quatre amateurs apprennent à gérer un camion itinérant. Il fallait y penser ! Pour construire ce numéro deux, Parisianisme a plus que jamais arpenté les rues de la capitale pour vous livrer le meilleur de la culture street. Et c’est le talentueux Woodkid qui incarnera le Parisien cette-fois ci. Celui qui a offert son premier concert en haut de la Tour Eiffel - comme un cadeau à la ville - vient de sortir un premier album qui n’a pas déçu. Il donne actuellement le coup d’envoi d’une série de concerts en France.


EN COUVERTURE WOODKID

photographies Ismaël Moumin

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SOMMAIRE MODE

BEAUTÉ

ART/DESIGN

ESCAPADE

UN NEZ à PARIS

VINCENT Darré Designer

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photographies Ugo Richard

reportage

rencontre

LE RENOUVEAU SAINT LAURENT

PORTRAITS NON IMAGINAIRES

CHEZ SOPHIE HANNIET

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72

92

reportage

rencontre

reportage

POSSESSION

TOI, TOI, MON SPA

L’ART BOUGE EN BANLIEUE

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94

photographies Joe Lai

reportage

LIFESTYLE

TENDANCES

LE 2ème ARRONDISSEMENT

BUZZ, L’éclair

city guide

reportage

SORTIR LA NUIT...

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reportage

122

photographies Virgile Guinard pour Say Who

PARIS STREET

LA FOLIE DIM SUM

NOUVEAUX SPOTS

108

125

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PHILIPPE BESSON

DE JEUNES GENS MODERNES

SOUVENIRS DE SOIRées

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126

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reportage

rencontre

reportage

reportage

132 reportage

témoignages


GUERLAIN.COM

« ...elle ne porte rien d’autre qu’un peu d’essence de Guerlain... » Serge Gainsbourg

PA R F U M I N I T I A L


© Felice Varini

ACTUALITÉS

PSYCHéDélices La plus grande exposition d’art abstrait jamais réalisée au Grand Palais. Sur près de 4000m2 l’exposition Dynamo montre comment, de Calder à Kapoor, de nombreux artistes ont traité les notions de vision, d’espace, de lumière et de mouvement dans leurs œuvres, en réalisant souvent des installations dans lesquelles le visiteur est partie prenante : les atmosphères chromatiques et changeantes d’Ann Veronica Janssens, les miroirs kaléidoscopiques de Jeppe Hein ou les réalisations in situ de Felice Varini. L’art retrouve pleinement son côté «terrain de jeux» accessible à tous. Vous serez très sollicités et c’est bien le seul reproche que l’on peut faire à cette exposition. A la sortie, on ne vous cache pas notre léger mal de crâne. DYNAMO Grand Palais Du 10 Avril 2013 au 22 Juillet 2013.

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© So Me

ACTUALITÉS

HAPPY BIRTHDAY Qui aurait pu imaginer, il y a dix ans, que le label Ed Banger créé par Pedro Winter - figure de la nuit et accessoirement manager des Daft Punk - allait devenir le porte-parole de la nouvelle French Touch ? Le succès hors frontières d’Ed Banger est avant tout celui d’une bande de copains dont le but était de s’amuser et de faire la fête, tout simplement ! Partant de ce constat, tout est possible, comme de revendiquer des influences hard rock et hip-hop, d’adorer la house et la techno, passer des disques dans un bar minuscule de Pigalle ou s’afficher en stars d’un festival aussi chic et branché que celui de Coachella. Si Ed Banger a inventé et popularisé la turbine, des tubes pour dancefloors gavés d’électricité, le label a aussi emprunté les chemins de traverse, repoussant les limites de la musique. Fort d’une écurie qui comprend Mr Oizo, SebastiAn, Justice et Uffie, Ed Banger a vu grand pour ses 10 ans et propose une année entière de réjouissances avec dix soirées tout autour du monde, un livre de photos de SoMe qui documente cette fantastique décennie et la sortie, en juin, d’une compilation composée d’inédits des artistes du label. TRAVAIL, FAMILLE, PARTY So Me (illustrations et photographies) Headbangers publishing 49€.

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ACTUALITÉS

LET’S ROLL !

En s’installant dans le quartier de West Village à New York, Lorenzo Martone – le créateur de la marque Martone cycles – s’est rapidement rendu compte qu’il allait devoir entreposer son vélo dans son salon en fin de journée. Et de là à l’avoir en permanence sous les yeux, autant qu’il soit esthétique ! C’est ainsi qu’il a eu l’envie et l’idée de créer sa propre marque de vélos à la fois chics et fonctionnels. Qui a dit que sport et élégance étaient incompatibles ? Disponibles pour homme et pour femme et en 5 couleurs (noir, blanc, rouge, or et argent), les vélos sont monochromes mais dotés d’une chaîne rouge, véritable signature de la marque. Chacun possède également un panier “Bike Porter” intégré au guidon. Pratique. Enfin, un dispositif novateur de changement de vitesses adapte automatiquement le bon rapport en fonction de votre allure. Les beaux jours sont là et la boutique parisienne Colette en profite pour accueillir cette nouvelle marque de vélos. Une nouvelle ère s’ouvre à votre style de rider urbain.

MARTONE CYCLES

© Nicolas Matheus

www.martonecycling.com/ Disponible chez Colette.

LE KIT DU FESTIVALIER

TEA ROOM AU BON MARCHÉ

Souvenez-vous l’été 2007. Kate Moss participe au festival de Glastonbury en mini-short et bottes en plastique jusqu’alors immettables. La reine des podiums est la femme la plus sexy du monde dans ses bottes couvertes de boue. On le sait, depuis ce tremblement de terre, les festivals ont pris une dimension mode qu’on ne leur connaissait pas. Grace à l’association d’Aigle et Kitsuné, les festivaliers habitués de Coachella et Glastonbury pourront enfin emmener leur kit de protection proposant un poncho style cape Sud Américaine en Gore-Tex bleu et rouge, et des bottes de pluie avec petites rayures de même ton. Les deux maisons françaises se sont associées pour créer ce kit adapté aux conditions les plus rudes… Cela va sans dire, les musiciens fétiches du label Kitsuné, à savoir Miranda et Elektra de Say Lou Lou et Tom Burke de Citizens!, l’ont déjà adopté…

On ne présente plus la belle réussite parisienne de Rose Bakery qui vient de s’installer rive gauche, au cœur du Bon Marché. Situé au 2ème étage du magasin, ce nouveau lieu imaginé par Rose et Jean-Charles Carrarini allie comme toujours une cuisine généreuse et organique dans un décor créé cette fois-ci par par Émilie Bonaventure, décoratrice et scénographe. Allure Rive Gauche oblige, la tea room pouvant accueillir jusqu’à 60 couverts, baigne dans une atmosphère pure et noble, à l’image du quartier de cette nouvelle implantation. On aime la banquette qui n’en finit pas, venant souligner l’architecture telle un trait continu. Sur place ou en take-away, cette nouvelle adresse s’impose comme un incontournable précieux dans le quartier. Idéal pour prendre un déjeuner sur le pouce, goûter ou juste pour boire son thé. Rose Bakery Tea RooM

Ligne Kitsuné x Aigle

Le Bon Marché Rive Gauche 24, rue de Sèvres - 75007 PARIS.

Bottes: 140€, Poncho: 320€.

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© Valentine de Lagarde

ACTUALITÉS

NARS X PIERRE HARDY

MARY CELESTE Le Mary Celeste, c’est l’histoire d’une bande d’amis qui vous proposent ce qu’ils ont trouvé de meilleur aux quatre coins du monde. Joshua, Carina, Adam, Haan et Carlos - à qui l’on doit déjà la Candelaria l’un des meilleurs bars de Paris - ont ramené de Stockholm le concept du bar à huîtres. On les déguste tranquillement assis au comptoir. Pour ceux qui, comme moi, n’aiment pas ces bêtes marines, ils pourront se rabattre sur d’autres petits plats à partager, comme les endives au tamarin ou la pintade (sauce gochujiang, vinaigre de riz et miel), que l’on peut accompagner d’un bon vin rouge. Comme au Glass, la bière Brooklyn Lager se sert ici à la pression. Si vous voulez tester des alcools plus élaborés, la carte des champagnes, alcools rares (whiskies, vodka, rhum) et des cocktails s’adresse aux amateurs. Dans un coin, une platine vinyle s’occupe de l’ambiance sonore. L’accueil est très bon, même en plein rush, et le brunch vaut le détour. Encore un pari réussi, il faut reconnaître que cette fine équipe a plutôt bon goût.

Pierre Hardy a le don de comprendre les femmes. Figure emblématique du monde de la mode, le maître du soulier de luxe à l’imprimé cubique démontre une nouvelle fois l’étendue de ses talents en collaborant cette fois-ci non pas avec Gap ou Kitsuné mais avec François Nars et sa marque de cosmétiques. Pierre Hardy s’est inspiré de sa collection printemps-été 2013 pour imaginer une gamme de vernis et deux palettes de blushs. Ainsi, l’or rose côtoie le camel, l’orange se marie avec le bleu marine, le jaune et la lavande s’accordent en pastel, le pêche contraste le bourgogne et le corail le vieux rose. En exclusivité sur le site, un duo noir-argent est disponible pour accompagner vos looks les plus rock. De quoi nous donner encore plus envie de porter les dernières sandales Pierre Hardy pour les vacances. Collection Pierre Hardy pour Nars http://www.narscosmetics.fr/ Vernis : 28€, Blush palette : 39€.

MARY CELESTE 1, rue Commines - 75003 PARIS TÉL : +33 1 23 45 67 89.

EN MODE MUSIQUE «The Sound of The Season» est un voyage sonore au cœur des défilés de la Fashion Week. Une bande-son de plus d’une heure, qui compile les meilleurs titres passés sur les podiums, entrecoupés de montages d’ambiances et d’extraits de captations live enregistrées au moment des shows qui replacent dans leur contexte chacun des morceaux choisis. Plus qu’une simple compilation, «The Sound of The Season» met en valeur la collaboration étroite entre la mode et la musique. Comme une archive sonore, «The Sound of The Season» reflète en musique l’esprit d’une saison dans la mode. Le dernier opus introduit le grand marathon des collections Printemps-Été 2013, de New-York à Paris en faisant escale à Londres et à Milan, on y retrouve ainsi la magie des défilés d’Helmut Lang, Phillip Lim, Giles, Fendi, Bottega Veneta, Saint Laurent Paris, Céline, Véronique Leroy... À l’oreille...

THE SOUND OF THE SEASON J.A.W.S. Disponible sur Itunes, 9,99€.

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ACTUALITÉS

© Virgile Guinard et christophe Madamour

ON EN PINCE

Paris a enfin son Lobster Bar à deux pas des Halles. On y vend un plat unique : le fameux homard Breton en Lobster Roll, décortiqué et coupé en morceaux, servi entre deux tranches de pain toasté, accompagné de frites maison croustillantes et de salade. Sous ses apparences simplistes, la mise au point de ce Lobster Roll fut longue et fastidieuse. Mathieu Mercier, le propriétaire des lieux, a passé plus de cinq mois à étudier son produit de luxe pour obtenir un homard parfait (médaillé toutes catégories de son espèce), enrobé d’une sauce maison. Le résultat est plus que convaincant même s’il faut tout de même débourser 26 € pour une assiette. On en pince pour le Lobster Bar, et on reprendrait bien de ces trois taramas home made : crabe, oursin et saumon. Du coup, un comparo avec les lobster rolls américains s’impose. Mathieu Mercier nous conseille à New York « dans deux styles vraiment très différents » : le Pearl Oyster bar de Greenwich village et le John Dory Oyster bar de Broadway. LOBSTER BAR

© Patrick Demarchelier

41 Rue Coquillière - 75001 PARIS contact@lobsterbar.fr

«DESIRE»

Délit d’initiés

Patrick Demarchelier, c’est ce génie français de la photographie qui a immortalisé les plus grands tops, travaillé pour les plus grands magazines, œuvré pour les plus belles marques. Un amoureux de la chambre obscure qui fait ses gammes à Paris avant de s’envoler pour New York qui lui offrira ses premiers contrats. La A. Galerie dévoile une vingtaine de clichés en noir et blanc (la spécialité de l’artiste) réalisés pour des séries mode, des campagnes de publicités ou le fameux calendrier Pirelli au cours des trois dernières décennies. Kate Moss, Gisele Bundchen, Christy Turlington, Elle McPherson, elles sont toutes là, intenses et si belles.

Française basée aux Etats-Unis depuis sept ans et correspondante de Vogue Paris à New York, Carole Sabas est l’une de ces aventurières des villes, qui en toutes circonstances connaissent les adresses qui comptent. C’est en voulant partager ses lieux favoris avec ses amis, qui ne cessaient de lui demander où déguster les meilleures salades parisiennes, trouver de bonnes adresses «organic» à Brooklyn ou dénicher la plus délicate des manucures de Manhattan qu’elle a eu l’idée de réaliser des guides uniques, ville par ville. Carole Sabas dévoile ses deux «Fashion Guide» de Paris et New York, actualisés avec des adresses fournies par Karl Lagerfeld, Isabel Marant, Aurélie Bidermann, Anthony Vacarello ou Viktor & Rolf. Le tout joliment illustré par Caroline Andrieu et Bernadette Pascua.

«DESIRE»

FASHION INSIDER’S GUIDE TO PARIS

A.Galerie 12, rue Léonce Reynaud - 75016 PARIS.

Existe en version «New-York» Prix unitaire 19€.

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© Keith Haring foundation NY

ACTUALITÉS

POP ART ENGAGé Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, avec le 104, consacre une rétrospective à l’artiste américain Keith Haring (1958 - 1990), l’une de ces figures du Street Art disparues trop jeunes à l’image de Jean-Michel Basquiat et de Richard Hambleton. De cet artiste on connaît l’œuvre ultra colorée tout en malice et en énergie mais un peu moins la dimension profondément politique de sa démarche. C’est justement sur cet engagement que repose tout le propos de cette exposition d’envergure : mettre à l’honneur son envie de transformer le monde en le sensibilisant avec son art. En utilisant délibérément la rue et les espaces publics pour s’adresser au plus grand nombre, il n’a cessé de lutter contre le racisme, toutes sortes d’injustice et de violence, notamment l’Apartheid en Afrique du Sud, la menace nucléaire, la destruction de l’environnement, l’homophobie et la terrible épidémie du Sida. Un trésor constitué de 250 œuvres réalisées sur toile, sur bâche ou dans le métro - dont une quinzaine de grands formats sont exposés au 104. A ne rater sous aucun prétexte. KEITH HARING, THE POLITICAL LINE (exposition) Musée de la ville de Paris 11, avenue du Président Wilson - 75016 PARIS.

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© Adrien Dirant

ACTUALITÉS

Trésor caché Situé dans la nouvelle aile ouest du Palais de Tokyo, aux abords des quais et face à la Tour Eiffel, le restaurant Monsieur Bleu (clin d’œil à Yves Klein) retrouve sa place dans l’architecture d’origine rénovée, comme s’il avait un peu toujours été là. Le restaurant se distingue par sa volonté d’apporter une touche luxueuse au musée, souvent décrié pour ses expositions underground. Cette nouvelle adresse convient aussi bien aux dîners entre amis, aux déjeuners de famille, aux rencontres entre artistes, aux repas d’affaires, qu’aux nuits agitées. On nous propose une cuisine simple, composée de bons produits traditionnels. Un espace hybride, cosmopolite et international pensé et dessiné par l’architecte Joseph Dirand, pour déjeuner, picorer, rencontrer, fidéliser, partager ou encore danser. Au bar, la carte concoctée en collaboration avec Alix Lacloche est proposée en service continu. Le must aux beaux jours ? Profiter de l’une des plus belles terrasses parisiennes avec une vue imprenable sur la dame d’acier.

MONSIEUR BLEU (Restaurant) 20, avenue de New York - 75016 PARIS TÉL : +33 01 47 20 90 47.

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© Pierre lucet penato

ACTUALITÉS

C’est qui le chef ? Connaissez-vous un restaurant où vous avez un Chef de renom différent chaque soir ? Où vous n’avez plus besoin de vous déplacer en province pour goûter à la créativité des chefs non parisiens ? Ce lieu existe, c’est la Table Ronde. Imaginée par Nicolas Chatenier (il s’est inspiré d’un supperclub américain), 16 clients vivent une expérience gustative et culinaire autour d’un chef ou d’un producteur comme une sortie culturelle. Installé au cœur du Marais (à deux pas de la Candelaria), le restaurant a déjà accueilli Anne-Sophie Pic, David Zuddas, Olivier Nasti et Denny Imbroisi. William Ledeuil sera le prochain Chef à prendre place derrière les fourneaux de la Table Ronde.

LA TABLE RONDE (Restaurant) 58, rue de Saintonge - 75003 PARIS Tél. : +33 1 44 54 88 87.

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photographies : © Ismaël Moumin


EN COUVERTURE

WOODKID un texte de JULIEN GARREC

Très attendu, le premier album de Woodkid n’a pas déçu. En tournée mondiale, l’artiste VIENT DE donner le coup d’envoi d’une série de concerts en France. Yoann Lemoine et son orchestre PARTICIPERONT à plusieurs festivals cet été AVANT DE REVENIR dans la capitale pour un SHOW UNIQUE le 5 novembre.

phonique, alors qu’il n’avait sorti que deux EPs. Mais l’attente n’est pas la seule clé du succès du prodige français. Qu’ils aiment ou qu’ils détestent (et les seconds sont plus rares que les premiers), les crtitiques reconnaissent l’ambition grandiose de Woodkid. Plus qu’un disque, The Golden Age est une aventure belle et surprenante. Entièrement pensé par Woodkid, ce premier album a notamment reçu le soutien de toute une nouvelle génération d’artistes. Guillaume Brière et Benjamin Lebeau du groupe The Shoes d’abord, venus partager le studio en amis pour travailler à l’élaboration de tous les titres de The Golden Age. C’est ensuite Julien Delfaud (producteur de Phoenix), mais aussi SebastiAn (le franc tireur de l’écurie Ed Banger) qui se sont succédés pour apporter leur talent à ce disque à la fois intérieur, multiple mais aussi traversé par une énergie très personnelle. Soutenus par les musiciens de l’Opéra de Paris et de l’Orchestre National de France, les morceaux de ce premier album forment, rassemblés, les chapitres d’une quête dont Yoann Lemoine a patiemment imaginé la trame et le dénouement. On passe de titres à l’énergie pop - (Iron et Run Boy Run bien sûr, mais aussi I Love You) à des moments nettement plus graves, à la beauté introspective, tels que The Shore, Where I Live et The Other Side. Le spectacle de ses clips, ses concerts symphoniques, son premier album maîtrisé et ses déclarations pour le moins assumées témoignent de sa volonté d’être dans une démesure calculée et réussie. Et force est de constater qu’entre symphonie à fleur de peau et percussions viriles, Woodkid livre une bande originale et des lives qui prennent aux tripes et déconnectent complètement de la routine.

S’il est connu pour avoir réalisé Born to Die et Blue Jeans de Lana del Rey, c’est un clip de la chanteuse Yelle (ce jeu) qui lance réellement la carrière de celui qui a étudié le graphisme et l’animation avant de commencer à travailler sur des jeux vidéo puis dans la publicité. Fort de cette notoriété, il signe avec le label indépendant : GUM (Green United Music), en 2008, et c’est en 2011 que Yoann Lemoine fait naître le personnage épique de Woodkid, avec le morceau Iron. L’artiste semble être de ceux qui appréhendent la musique comme une œuvre globale, pas seulement en termes de son. On ne sera donc pas étonnés d’apprendre que le réalisateur du clip d’Iron n’est autre que lui-même. Tournée en noir et blanc, la vidéo s’avère être un vrai bijou d’élégance : dans un décor dépouillé s’enchaînent des plans longs sur des chiens féroces et fascinants, sur des soldats prêts à combattre ou encore sur le mannequin britannique Agyness Deyn, admiratrice de Woodkid et attifée en dresseuse de chouette. Pour une fois, on peut dire que la guerre est belle, la vidéo aura rassemblé près de 20 millions de vues sur YouTube. Le son est nouveau et magistral, les cuivres et la batterie se multiplient au rythme des magnifiques images aux résonances mythologiques. Iron sera même utilisé pour promouvoir le jeu vidéo Assassin’s Creed. Avec cette opération, Woodkid peut se vanter d’avoir réussi le pari de séduire aussi bien les aficionados d’électro que le grand public. Si Iron a fait le buzz dès sa sortie, en 2011, le premier album de Woodkid s’est fait attendre. Un premier album a d’ailleurs rarement suscité autant d’espérance avant même sa sortie. Deux années pendant lesquelles l’artiste a fait monter la sauce, allant jusqu’à se produire en grande pompe au Rex ou à la Tour Eiffel, en compagnie d’un orchestre sym-

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EN COUVERTURE

ne l’est pas. Elle joue très bien le personnage, elle est un maître de l’illusion. En plus d’être belle, elle fait partie des chanteuses les plus talentueuses que j’ai rencontrées jusque là. On a vécu au même moment une exposition brutale. Surtout elle, car une femme est tout de suite jugée sur son physique. Je l’aime, car elle ne se sent pas obligée de mettre de l’humour dans ce qu’elle fait pour s’excuser de créer de superbes choses.

- Quel à été ton parcours? J’ai suivi des cours dans une école d’Art à Lyon, et lorsque j’ai terminé, j’ai eu une opportunité de job à Paris, avec Luc Besson. J’ai travaillé avec lui un an et je suis parti. J’ai décidé à ce moment-là que je ne serais plus jamais salarié. J’ai ensuite été repéré par une boîte de production qui m’a fait bosser, dans l’animation et ensuite avec une caméra. C’est comme ça que j’ai commencé à faire mes premiers clips, pour Yelle notamment...

- Quel souvenir conserves-tu de ton premier showcase, tout en haut de la Tour Eiffel ? La Tour Eiffel, c’est le cadeau que j’ai voulu faire à Paris, qui est ma ville. Je conserve également un très bon souvenir du Grand Rex, qui était mon premier vrai concert payant, ouvert à tout le monde. On avait imaginé un énorme show : avec un orchestre symphonique et des projections. J’avais vraiment besoin d’allier la musique et les images. On a gardé une partie de ce dispositif pour les autres lives. J’ai mis un point d’honneur à faire les choses moi-même sur cette tournée.

- C’est très différent de réaliser une vidéo et un album… comment as-tu franchi le pas ? J’ai presque eu une formation technique plus forte en musique qu’en image. J’ai fait le conservatoire, j’ai joué du piano pendant longtemps. Et de la même manière que j’ai été sensible aux premiers logiciels de traitement de l’image sur mon ordinateur, je me suis mis à la musique. Woodkid, c’est un projet global dans lequel j’essaie de mettre toutes les choses que je sais faire. C’est une histoire assez universelle d’un enfant qui s’échappe de son environnement familial pour se créer une identité d’adulte.

- Tu habites à New-York depuis un certain nombre d’années. Qu’est ce que cette ville t’apporte au quotidien ?

- Et puis il y a eu le très bon accueil d’ «Iron». Qu’as-tu ressenti à ce moment là ? Je ne m’attendais pas à un tel succès avec l’EP. Pour être honnête je pensais garder ça comme un terrain de jeu personnel pour m’exprimer et expérimenter de nouvelles formes d’expressions visuelles et sonores. Je n’ai jamais pensé que ça deviendrait un truc comme ça. Et j’ai eu une chance folle.

Disons qu’artistiquement parlant, j’ai l’impression d’être mieux compris là-bas. Les budgets alloués à la création artistique (aussi bien musicale que visuelle) sont quand même très différents de ceux en France. Ils permettent de réaliser de très belles choses. Je n’entretiens pas de fascination particulière pour l’Amérique, je ne me suis jamais dit que je partais à sa conquête et que j’allais devenir le meilleur ami des stars, mais il faut avouer que là-bas, on peut trouver les outils qu’il faut pour bien travailler. Je prépare d’ailleurs actuellement mon premier long métrage. Et pour ça, je me suis installé à Brooklyn pour reprendre mes études sur l’écriture de scénario et l’histoire du cinéma. Pour moi, un film, c’est sacré, ça ne s’improvise pas.

- De nombreuses mélodies de ton premier album ont un côté «épique», pourquoi ce choix ? J’ai eu tout d’abord envie de travailler les cuivres mais au fur et à mesure de l’avancement du projet j’ai aimé le contraste que pouvait créer le mélange d’une orchestration complexe et de ma voix. Elle est plutôt simple, je ne suis pas un grand performer. Au final, je trouve le résultat plus original qu’un guitare-voix qui est très joli mais n’apporte finalement pas grand chose de nouveau. Mes influences majeures sont Spielberg et Philip Glass, qui font tous les deux dans l’emphase.

WOODKID (Album) «The Golden Age» Green United Music (merci à Pierre le Ny)

- Et Lana del Rey dans tout ça ? Lana m’inspire beaucoup car elle est extrêmement complexe. Elle est confuse. Vous ne savez jamais ce qui est réel et ce qui

Avec «The Golden Age», Woodkid peut se vanter d’avoir réussi le pari de séduire aussi bien les aficionados d’électro que le grand public.

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EN COUVERTURE

J’ai mis un point d’honneur à vraiment faire les choses moi-même sur cette tournée.

YOANN LEMOINE (WOODKID)


EN COUVERTURE



e d a p a c s E

prendre le large le temps d’un été. Quitter paris sans rancœurs, ni remords, comme pour mieux la retrouver. Négliger l’inaccompli et l’illusoire. Revenir à l’essentiel, se déconnecter. Et puis qui sait, peut être que mon seul, mon grand amour de vieil adolescent me rejoindra à l’autre bout de l’horizon.

Photographe Ugo Richard / Baboo Agency Styliste Kang-Wei Assistant photo Adeline Gauvain Coiffure Sophia Sarigiannidou / This Is Not Another Agency Mannequin Paraskevas Boubourakas / Angels&Demons Remerciements à Eleni Tsitoura et ALAIN Cougny


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Débardeur Calvin Klein underwear Manteau, écharpe Gucci Jean BLK DNM


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MODE

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Veste Gucci


MODE

L E R E N O U V E A U S aint L aurent un texte de JULIEN GARREC

« Depuis le temps qu’on en parle, ça a intérêt à nous en mettre plein la vue », me chuchote ma voisine peu avant la début du défilé. Sa remarque résume bien l’état d’esprit du premier rang où s’alignent sagement Pierre Bergé, Betty Catroux, Anna Wintour, Grace Goddington, Jessica Chastaing et même Valérie Trierweiler. Ils sont tous réunis au Grand Palais pour assister à un évènement d’envergure dans le monde de la couture : la première collection de la maison dessinée par Hedi Slimane. Il y a tout juste un an, on annonçait que le styliste reprendrait le poste de Stefano Pilati chez Saint Laurent (anciennement nommé Yves Saint Laurent), journalistes, initiés et à peu près tout ceux que la mode ne laisse pas indifférents étaient pris dans une frénésie spéculative. Est-ce que Hedi Slimane, qui vient de terminer une pause de cinq ans durant laquelle il s’est concentré sur la photographie est capable de dessiner pour la femme ? Admiré par ses pairs - Jean-Paul Gaultier avait dit d’une de ses collections qu’il n’aurait pas fait mieux - Hedi Slimane reste assez peu connu du grand public. Mais pour les fashionistas, c’est une icône incontournable. Hedi Slimane avait su révolutionner le vestiaire masculin pour Dior Homme à grand renfort de rock, de slim, de cuir, de silhouettes androgynes et de visages juvéniles au début 2000. A l’époque, on découvrait les Strokes, et on se fascinait pour Peeeete (Doherty, oui j’étais fan!), rappelons nous sa peinture d’une époque, rappelons nous Hedi Slimane Diary, la jeunesse rock de Los Angeles, ses noir et blanc profonds, cette densité incroyable, cette brutalité, cette désinvolture, ce talent quoi. Comme à son habitude, Hedi joue la carte provocation et désappointe la mode. Il fait déménager le studio de création à L.A, il change le nom d’Yves Saint Laurent en Saint Laurent tout court, mais en voyant les premières images de la campagne de pub qu’il a réalisé égal à lui même, j’étais certain qu’il ne nous décevrait pas. Le directeur artistique de la maison nous propose une odyssée musicale. Après avoir choisi plusieurs chanteurs-phares comme égéries de la

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Š Hedi Slimane

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dont Marylin Manson, Beck ou encore Courtney Love, Hedi Slimane va dessiner les tenues de scène de la prochaine tournée du duo électro Daft Punk. L’album «Random Access Memories», absent des bacs depuis l’opus «Human After All» en 2005. Dans une vidéo dévoilant les coulisses du shooting photo réalisé à Los Angeles, les DJ-robots, Guy-Manuel de Homem-Christo et Thomas Bangalter, sont vêtus cette fois des vestes de smoking brodées de sequins. Les photos étonnent par leur style très années 90, en total décalage avec l’image

smoking, lavallières, longues robes seventies, capes, mousselines, sahariennes, du noir, de la transparence, du «wild» sage et mondaine de Saint Laurent. Pour autant, comme Hedi Slimane aime le rappeler, c’est bien d’un retour aux sources dont il s’agit. En effet, en 1971, Yves Saint Laurent lui-même habillait Mick et Bianca Jagger pour leur mariage. Au fait, je ne vous ai pas fait le bilan de ce premier défilé ? A l’inverse d’un Raf Simons qui choisit un décor blanc et sobre, Hedi préfère un univers plus noir. Au plafond, d’immenses panneaux noirs qui s’effacent pour laisser apparaître d’immenses baffles et des stroboscopes qui s’allument au rythme d’une bande son signée Junior Kimbrough. Sur le podium, des mannequins aux cheveux détachés avec de larges chapeaux vissés sur la tête. Les tenues ? Tous les codes de la maison revisités avec talent par un Slimane visiblement très inspiré : smoking, lavallières, longues robes seventies, capes, mousselines, sahariennes, du noir, de la transparence, du «wild». La femme Saint Laurent quoi. Celle qui fait rêver les jeunes garçons, qui est à la fois cool, qui t’emprunte tes fringues, se fout des conventions, choque tes parents et avec laquelle tu as envie de faire le tour du monde tout en le refaisant, le défaisant, le reconstruisant sans cesse. Pierre Bergé l’a déjà adoubé : «Slimane est le digne successeur d’Yves. Il sait jouer avec les codes, avec l’ADN de Saint Laurent, sans le copier, il le modernise vraiment». Bref, je suis sûr qu’Yves himself aurait applaudi à la fin du défilé. Côté boutiques parisiennes, celle qui était dédiée à la femme rue de Grenelle a été transformée en boutique homme et arbore depuis plusieurs semaines le nouveau concept signé Hedi Slimane. On y trouve une sélection de la collection de prêt-à-porter et accessoires (sacs, chaussures et bijoux) printemps-été 2013. Enfin le grand flagship de l’avenue Montaigne en cours d’aménagement devrait, selon nos sources, ouvrir ses portes dans les prochains jours.

BOUTIQUE SAINT LAURENT

12, Avenue Montaigne - 75008 PARIS www.ysl.com

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L’aPPEL de

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AU BORD DE LA MER, le vestiaire masculin sera pratique tout en restant luxueux. L’imprimé floral, une tendance naissante du printemps-été 2012, sera sous le feu des projecteurs. Attention, on n’assiste pas ici à un retour du look “Magnum” et sa chemise hawaïenne, mais bien à quelque chose de plus rangé. par PiERRE MARCHAL 1. écharpe MISSONI, 210€ 2. T-shirt rayé J-CREW, 60€ 3. Parfum SERGE LUTENS, 90€ 4. Lunettes de soleil CUTLER AND CROSS, 380€ 5. Bermuda A.M.I., 180€ 6. Chapeau BORSALINO X ACNE, 395€ 7. Ceinture ACNE, 130€ 8. Bracelet LUIS MORAIS, 1040€ 9. Mocassins GUCCI, 395€ 10. Maillot de bain GUCCI, 130€

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Gentleman SPORTIF

Entre preppy et workwear se trouve la tendance sportswear chic. Teintée de couleurs PASTELS et des rayures, elle est incarnée par le blazer EN LIN et ponctuée par ce petit foulard. L’attaché case natté termine ce look «gatsby» décontracté, UN Incontournable DE L’été. par PiERRE MARCHAL 1. Casquette BORSALINO, 125€ 2. Blazer A.M.I., 595€ 3. Lunettes CAST EYEWEAR, 250€ 4. Bracelet LANVIN, 195€ 5. Débardeur SAINT LAURENT, 295€ 6. Foulard LOROPIANA, 440€ 7. Attaché case BOTTEGA VENETTA, 1590€ 8. Pantalon DOLCE GABBANA, 495€ 9. Chaussures PIERRE HARDY, 425€

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LA RELève est belle... et bien là. Autour de ces créateurs, c’est toute une nouvelle génération, confirmée et avec son propre style qui se profile à l’horizon des podiums. il s’agit de Maxime simoens, anthony vaccarello, alexandre vauthier, Yiqing yin et Cédric charlier pour ne parler que de ceux défilant à paris. Ces TALENTUEUX designers sont l’EMBLème d’une génération discrète et anti bling-bling. un ensemble de créateurs qui semblent décidés à œuvrer pour leur propre compte, défendant leur maison de couture naissante et n’ayant pas le désir immédiat de travailler pour une autre marque. DES expérimentateurs de nouvelles formules de fabrication ET de distribution. BIEN SOUVENT des conservateurs d’artisanat. PARISIANISME VOUS PROPOSE LE Portrait des fers de lance de CETTE nouvelle vague de createurs.


MAX IM E

SIM O E N S

Maxime Simoëns, 28 ans, est le chouchou des rédactrices de mode. Ce Lillois fasciné par James Dean et Marilyn Monroe se voyait réalisateur… mais changera de voie suite à un concert de Madonna : «J’y ai découvert les costumes de Jean Paul Gaultier et j’ai compris que le vêtement est complémentaire d’une aventure». Il intègre alors la Chambre syndicale de la couture parisienne et rêve d’entrer au studio de Gaultier. Il y parvient, enchaîne chez Dior et Balenciaga. Très vite, il songe à créer sa marque : chose faite en 2008. LVMH vient d’ailleurs de confirmer par communiqué « avoir pris une participation dans la Maison fondée par Maxime Simoëns afin d’accompagner le développement de ce jeune et talentueux créateur français ». Un soutien financier de taille doublé d’un conseil en stratégie chapeauté par le PDG de Dior, Sidney Toledano, qui encadre en personne le créateur et son équipe. Il a posté sur son compte Facebook le 20 février dernier un abécédaire de circonstance : « Louis Va M’emmener Habiller (LVMH) les femmes du monde entier ».

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© Jean-Baptiste Mondino

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A nthony

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Anthony Vaccarello, 31 ans, dissimule mal sa grande timidité. Mais ses mots sont précis et sa vision créatrice est déterminée. Le jeune Belge a fait ses études dans la prestigieuse école La Cambre. Lauréat 2006 du festival d’Hyères, il se forme deux ans chez Fendi auprès du grand Karl Lagerfed. « A 28 ans, il était temps pour moi de développer mon vocabulaire personnel ». Sa mode poétique mêle épure et sensualité. Alors, bien sûr, son maître est Helmut Lang : « Son style s’impose et reste fragile. N’est-ce pas ce qui constitue la femme d’aujourd’hui : cette combinaison entre la radicalité et la douceur ? ça n’est certainement pas un hasard si Charlotte Gainsbourg portait l’une de ses créations lors de la dernière cérémonie des Césars ». Ses robes ultra-modernes, aux coupes novatrices ont su faire parler d’elles. « J’apprécie que mes modèles semblent en apesanteur comme si seul le vent les faisait tenir sur une silhouette », nous explique t’-il.

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© Karime Sadli

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AL EXAN D R E

VA UTH IE R

Alexandre Vauthier, 41 ans, a étudié le droit tout en voulant intégrer une école de mode. En 1994, enfin diplômé d’Esmod, il décide de rencontrer Thierry Mugler : « J’ai appelé trois fois par jour pendant trois mois. Il m’a engagé comme assistant. » Puis il travaille avec Jean Paul Gaultier. Son mentor Mugler le convainc de se lancer et, en 2008, il crée sa marque : « Avec mes économies, j’ai financé ma collection. J’ai été très soutenu par Lesage, Swarovski et Saga Furs ». Aussitôt, Rihanna et Mélanie Laurent arborent ses créations. Résultat : il est très vite remarqué. Lors de la dernière fashion week, Alexandre Vauthier plonge le Palais de Tokyo dans l’obscurité. Des puits de lumière tracent un chemin vers l’arène de photographes en bout de podium, excédés d’attendre une personnalité tardive (on murmure le nom de Kanye West... qui n’arrivera jamais). Sortant d’une légère fumée blanche s’échappant des coulisses, une working-girl en pantalon bleu marine s’avance. Des détails de satin ou de cuir ponctuent les différents costumes plus ou moins échancrés, tandis que les combinaisons ouvertes jusqu’au nombril enserrent le cou d’un anneau doré. C’est désormais certain, nous pouvons compter sur Alexandre Vauthier pour réchauffer nos nuits parisiennes.

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© Dominique Maitre

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Y in

Yiqing Yin, 27 ans, est la figure montante de la couture parisienne. La jeune femme a marqué la saison par ses compositions aux allants grandioses et dramatiques. Son travail révèle une nouvelle approche de la couture, qui lui vaut d’être récompensée par le grand prix de la création de la ville de Paris. Présentée lors du Festival International de la mode de Hyères en 2010, sa première collection «Exil» s’expose dans les vitrines du Ministère de la Culture et à la Galerie Joyce qui l’invite à mettre en scène ses créations oniriques en février 2011. Née en Chine, immigrée en France à l’âge de quatre ans, puis voyageant de pays en pays, ses vêtements lui ont souvent servi de points de repère : « Réintégrant mes habits, j’habitais de nouveau mon corps et mes émotions ; j’étais chez moi ». Sondant les capacités dynamiques du pli, elle imagine des structures jamais figées, des volumes en mutation. Elle sculpte le vide autour du corps avec, comme ligne directrice, la recherche des équilibres et des points de rupture entre les zones flottantes et les zones sculptées.

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© Laurence Laborie

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C édric

C H A R L IE R

Cédric Charlier, 34 ans, s’est fait un bon CV chez Michael Kors, Céline, Jean Paul Knott, Lanvin et Cacharel. Il a créé sa propre maison il y a peu de temps et a présenté sa troisième collection lors de la dernière Fashion Week (qui a su trouver de très bons échos auprès de la presse et des professionnels de la mode). Pour ses créations, Cédric Charlier s’inspire de l’architecture et plus généralement de la mode parisienne. Il sait que sa force réside aussi dans la coupe de ses vêtements. Son style classique, structuré et très féminin nous impressionne par l’étendue de sa palette et ses imprimés. Et si avec trois collections il s’impose déjà comme l’un des créateurs les plus prometteurs, vous n’avez pas fini d’entendre parler de lui.

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© Alfredo piola

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SAFARI

pourquoi faire simple lorsque l’on peut peu faire sophistiqué. Plein feu sur l’or, cette saison les vestes, robes et pantalons se parent de motifs gold et ethniques pour un effet chic et éblouissants. l’été 2013 s’annonce sexy et enfiévré miroitant nos envies les plus sauvages. par PiERRE MARCHAL 1.Top JACQUEMUS, 250€ 2. Pantalon KENZO, 435€ 3. Collier LARA BOHINC, 534€ 4. Pull court CARVEN, 350€ 5. Bague UNCOMMON MATTERS, N.C. 6. Lunettes de soleil Shwood Oswald, N.C. 7. Bracelet Ek Thongprasert, 130€ 8. Parfum CARVEN, 70€ 8. Escarpins PIERRE HARDY, 700€

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En noir et blanc et en total look seulement, s’il vous plait. Bermuda, veste, pantalon et même chaussures, LE CONTRASTE se décline sur toutes les pièces mode DE cette saison. LE Résultat ? une Sélection hypnotique Avec (aussi) quelques pièces pour adoucir le tout. par PiERRE MARCHAL 1.Blouse GIAMBATTISTA VALLI , 595€ 2. Perfecto SAINT LAURENT, 2850€ 3. Collier SHOUROUK, 775€ 4. Casquette RAG & BONE, 155€ 5. Bermuda ALEXANDER WANG, 425€ 6. Boucles d’oreilles SHOUROUK, 375€ 7. Lunettes de soleil CEline, N.C. 8. Minaudière CHANEL, 6850€ 9. Escarpins gianvito rossi, 450€ 10. Vernis à ongle CHINA GLAZE, 9,90€

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PO S S E S S I ON « Je la rencontre toujours la nuit, toujours au même endroit. Je ne la vois jamais arriver et soudain elle est là, à coté de moi. BELLE, pâle, mystérieuse, grave. Une fois, une seule, elle m’a dit venir d’ailleurs. D’au delà l’univers, du pays des grandes solitudes. Elle m’a dit qu’elle se mourait d’un froiD éterneL. quand j’ai voulu la prendre dans mes bras, elle a disparu brutalement, comme si elle était happée par la galaxie. » Le troublant témoignage de Paul Martin.

Photographe JOE LAI Styliste Kang-Wei Assistant styliste Jean-Baptiste Messié Coiffure Shuko Sumida Maquillage Ai Cho Mannequin Jenna Earle / Next



Robe JIL SANDER Chaussures, soquettes en cuir PRADA



Veste en cuir MIU MIU


Top Giorgio Armani Collier GIVENCHY by riccardo tisc

1.Palette rouge à lèvres EDWARD BESS, 68€ 2. Baume à lèvtes C.O. BIGELOW, 9€ 3. Dissolvant doux CHRISTIAN DIOR, 15€ 4. Rouge à lèvres EDWARD BESS, 32€ 5. Vernis USLU CRU, 22€ 6. Nettoyant main lavande C.O. BIGELOW, 13€


Corset en cuir AGENT PROVOCATEUR Collier ALEXANDER MCQUEEN Trench coa Céline



Jupe en cuir HERmès Body Jean-paul gaultier Chapeau Alexander mcqueen


Robe, Veste Maison Martin Margiela Sandales CĂŠline


Robe DIOR Bas AGENT PROVOCATEUR Chaussures TOP SHOP Collier de perles MĂŠlanie georgacopoulos



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UN NEZ À PARIS un texte de SOPHIE NORMAND

Si le parfum est souvent associé à la France, notamment pour ce savoir-faire traditionnel qui nous vient de Grasse, c’est Paris qui suscite le rêve à travers des fragrances mythiques, crées par des maisons de Parfumeurs (Guerlain, Caron) ou de couture (Chanel), elles avaient toutes leur vitrine au début du XXème siècle.

blanche aux parfumeurs pour composer sans brief et sans contrainte de prix, pour des fragrances qui frôlent souvent l’excellence. A l’image de ces maisons, les nouvelles marques puisent dans les traditions anciennes pour rendre ses lettres de noblesse à la Parfumerie, loin du «self service» des supermarchés du parfum. C’est dans cet esprit que le nez Francis Kurdjian (à qui l’on doit notamment Le Mâle de Gaultier et Le Parfum d’Elie Saab), a ouvert sa boutique rue d’Alger, dont le concept repose sur ses talents de parfumeur. Ces maisons de “Haute Parfumerie” se rassemblent depuis peu au Printemps Haussmann, qui s’est refait une beauté en transformant sa Scent Room en véritable temple du parfum. By Kilian fait de l’oeil à Tom Ford, Diptyque côtoie Caron, dont les célèbres Parfum Sacré, Narcisse Noir ou Pour un Homme sont à redécouvrir d’urgence. C’est aussi l’occasion d’y découvrir Creed, cette maison anglaise qui devint le fournisseur de la Cour d’Angleterre, dont vous retrouverez l’état d’esprit dans le 8ème arrondissement depuis cette année, à deux minutes des Champs-Elysées. En vue de satisfaire un public devenu plus exigeant, les marques classiques créent des éditions “haut de gamme” (retrouvées également à la Scent Room) des Hermessences à la Collection Privée de Dior, en passant par l’Art et la Matière chez Guerlain.

Au fil des années, les modes passent, les moeurs évoluent, le monde change, mais Paris reste le lieu où la Parfumerie bat son plein. Cette ville, qui a vu naître toutes les icônes du luxe, est celle qui redonne aujourd’hui son sens artistique au Parfum, à travers des petites marques où la créativité est à l’honneur. La capitale est parsemée d’adresses confidentielles pour des amateurs à la recherche d’une fragrance plus personnelle, d’un sillage qu’on ne croise pas à tous les coins de rue. Opéra, le ballet des parfumeurs En flânant dans les jardins du Palais Royal, vous avez peut-être remarqué cette boutique sombre cachée sous les arcades, celle des parfums Serge Lutens. Le sublime Féminité du bois, lancé en 1992 pour Shiseido, a donné le ton d’une série de créations aux inspirations orientales, regroupées aujourd’hui dans l’antre à l’atmosphère feutrée des Salons du Palais Royal. Une expérience unique pour qui cherche un univers aux antipodes d’un Séphora. En poussant la promenade, vous croiserez l’une des boutiques d’Annick Goutal, dont les fragrances aux contours plus classiques sont autant de compositions raffinées. Quelques mètres plus loin, rue du Mont Thabor, vous pourrez découvrir les Editions de Parfums Frédéric Malle, où l’on donne carte

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D’ailleurs, si jusqu’ici pousser la porte du 31 rue Cambon vous intimidait, sachez que Chanel a récemment investi les Galeries Lafayette pour consacrer un espace à sa ligne des Exclusifs. L’occasion rêvée de sentir l’intemporel Cuir de Russie, le magnifique Bois des Iles ou le tout nouveau 1932, aux notes de jasmin poudré et lumineux. S’il reste toutefois une maison absente de ces “grands magasins”, c’est celle de Jean Patou. Si son Joy (le parfum dont la production fût la plus coûteuse au monde, paradoxalement conçu en pleine crise de 1929) vous intrigue, rendez vous rue de Castiglione. Cela tombe à pic, puisque c’est juste en face que la promenade va se poursuivre... Parce que la Parfumerie semble prise depuis peu d’une fièvre créatrice très prolifique, la niche ne cesse de se développer, permettant à des adresses plus confidentielles d’éclosant un peu partout dans Paris. A deux pas de la place Vendôme, dans un décor chaleureux aux murs teintés de rouge, l’équipe de cette “ambassade de parfums rares” vous accueille autour d’un café pour y découvrir des fragrances toujours plus exclusives, comme les fastueuses créations d’Amouage ou les anciennes maisons Lubin et L.T Piver. Quelques coups de coeur parmi les nombreuses références: la maison mexicaine Arquiste et son ovni Anima Dulcis, un chocolat très noir relevé d’épices, brûlant à souhait ou encore Lumière Blanche, un santal lacté et épicé sur fond légèrement amandé, fruit de la marque Olfactive Studio, dont la particularité est de marier le parfum à l’art de la photographie. Prenez également le temps de savourer l’univers de Frapin. Du cognac au Parfum, il n’y a qu’un pas, comme le montrent les effluves liquoreux de 1697 ou le départ un peu “mojito” de Speakeasy, un parfum de prohibition. George, l’hommage à George Sand de Jardins d’écrivains, à travers des notes miellées et animales ou le parfum Aedes de Venustas de la boutique éponyme de New York et ses notes de rhubarbe, sont autant de pistes olfactives à explorer. Le petit plus ? On vous donnera tous les échantillons dont vous avez besoin pour tester le parfum sur plusieurs heures, chez vous, sans avoir le nez saturé. N’oubliez pas de faire un détour par Altelier Cologne (rue des Florentins) qui a le vent en poupe depuis qu’il propose des colognes dont la tenue n’a rien à envier à certaines eaux de parfum : Orange Sanguine, Mistral Patchouli ou Vanille Insensée méritent notamment qu’on s’y attarde. Enfin, si le parfum n’est pas forcément ce qu’on associe spontanément à Colette, on y trouve pourtant différentes griffes olfactives, dont les très exclusives édition limitées et numérotées de Reed Krakoff. A ces côtés Le Labo (également implanté Rive Gauche) permet de concocter sur place et sous votre nez la fragrances que vous désirez, Patchouli 24 et Labdanum 18 séduira les adeptes d’orientaux sulfureux dans la veine de Shalimar ou Musc.

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Le centre de Paris a aussi du sens... Vous trouverez presque autant de boutiques de l’Artisan Parfumeur qu’il n’y a de quartiers dans Paris, mais si vous passez par là, faites une pause à la maison mère rue de l’Amiral Coligny, près du Louvre. Ce pionnier de la parfumerie alternative, créé par Jean Laporte à la fin des années 70, offre un univers poétique à travers des fragrances aux évocations bucoliques, (La Chasse aux Papillons, L’été en douce), mais aussi des parfums conçus comme des carnets de voyage, Dzongkha ou La Traversée du Bosphore par exemple. Décalés, surprenants, les épicuriens Safran Troublant, Piment Brûlant ou Poivre Piquant mettent l’eau à la bouche avec leurs saveurs épicées. Enfin, si l’hiver vous a semblé interminable, profitez des beaux jours accompagné de la nouvelle collection dédiée à Grasse, composée de bougies mais aussi d’une prochaine eau de parfum Caligna, une ballade dans l’arrière-pays méditerranéen qui fait la part belle à la sauge sclarée et aux notes de chêne, rafraîchies de quelques touches de figue et de jasmin. Si votre quotidien bat au rythme trépidant de Montorgueil, sachez que Nose, concept store spécialement dédié aux marques de niche, s’est récemment ouvert en plein coeur des terrasses branchées du quartier. S’il partage avec d’autres des marques telles que Creed, Robert Piguet ou James Heeley, ce lieu se distingue par quelques exclusivités, (Keiko Mecheri ou le beau Bois d’Ascèse de Naomi Goodsir). Petite particularité : leur application Ipad établira votre diagnostic parfum à partir des fragrances que vous avez porté par le passé. Mais n’oubliez pas pour autant les conseils avisés du personnel dans un environnement épuré, hype et tendance : il y a toujours une part d’émotions dans le choix d’un parfum qu’un ordinateur même signé Apple ne peut calculer…

A l’autre bout du Marais, au 69 rue des Archives, les plus curieux d’entre vous ne seront pas déçus par le showroom d’Etat Libre d’Orange. Connu pour son subversif Secrétions Magnifiques, aux effluves de «sang, sperme et salive», cette marque branchée ne se contente par pour autant de provocation marketing. Il suffit de sentir Putain des Palaces et ses volutes poudrées de violette, pimentées des notes animales de cumin et de musc, pour s’en convaincre. D’autres fragrances, du cuir riche Ravageur (Frédéric Malle) et texturé de Rien (“Que portez vous? Rien”), à l’aura très «Guerlain» de Bijou Romantique, en passant par l’original gingembre de Like This, ne manqueront pas de vous surprendre. Rue vieille du temple vous vous arrêterez peut-être pour un soin du Lush Spa connu pour ses cosmétiques faits mains, cette marque vous accueille dans un espace aux allures de cottage anglais. Pour les aficionados des fameux savons présentés comme des gâteaux et aux odeurs ludiques, sachez que Lush a développé récemment une ligne de nouveaux parfums, dont les noms amusants (The Bug, Flower’s Barrow...) prolongent l’esprit fun et tendance de cette enseigne. Si toutefois vous préférez flâner Rive Gauche, de nombreuses maisons de niche sont réunies au Bon Marché, auprès des collections exclusives des traditionnels Guerlain ou Dior. L’occasion idéale de choisir le parfum qui sera votre signature olfactive dans l’ambiance presque familiale de ce grand magasin, qui, à travers le célèbre roman d’Emile Zola (Au Bonheur des Dames) fait partie de la légende de Paris.

Le Marais, l’autre quartier du Parfum Outre l’espace parfum du BHV, incontournable pour qui se ballade dans le Marais, deux boutiques se côtoient dans un esprit convivial, à deux pas du métro Saint-Paul. Chez Marie-Antoinette près de la Place du Marché Sainte Catherine, vous serez accueillis dans une ambiance intimiste, idéale pour profiter sereinement des parfums de Mona Di Orio, dont sa belle Vanille, sans gourmandise aucune, vaut le détour. D’anciennes maisons, relancées récemment, vous attendent également, citons Oriza Legrand par exemple. A peine cinq minutes à pied vous séparent de Sens Unique, où les créations de Pierre Guillaume y sont exclusivement distribuées. L’enthousiasme chaleureux des vendeuses vous guidera dans la large gamme de ce parfumeur hyperactif, de sa collection «Parfumerie Générale», (L’oiseau de Nuit) à celle de «Huitième Art» et son beau Myrrhiad.

Pour finir ces flâneries en beauté, n’oubliez pas -the last but ont the least- le nouveau concept store de Différentes Latitudes créé en 2005 pour propulser des marques de niches intéressantes, dont Frapin, la marque new-yorkaise Odin, Parfum d’Empire, Byredo ou Isabey aux fragrances bien souvent audacieuses. Ainsi nous avons choisi Liquides comme toute dernière destination, ouvert depuis moins d’un mois, le Bar à Parfums présente les différentes griffes exclusives auprès des Liquides Imaginaires conçus par David Frossard et Philippe di Méo que nous avons eu le plaisir de rencontrer.

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OÙ NOS NARINES SE SONT ÉGARÉES

LIQUIDES Odin n°7, Odin Bal d’Afrique, Byredo Musc Tonkin, Ambre Russe et Cuir Ottoman, Parfum d’Empire et bien sur… les Liquides imaginaires

L’aRTISAN PARFUMEUR Vanille Absolument Bois Farine Passage d’Enfer

Jovoy NOSE Iris de Nuit, James Heeley Teint de Neige, Lorenzo Villoresi Royal English Leather, Creed Messe de Minuit, Etro

Cuir de Nacre, Ann Gerard Vamp à NY, Honoré Des Prés Cuir BlanC, Evody Cuirelle, Ramon Monegal, 1725 et Moulin Rouge, Histoires de Parfums Rouge Assassin, Jovoy Opardu, Pure Distance Akkad, Lubin La Dame aux Camélias, Jardins d’écrivains Mito, Vero Profumo bougies : Trudon, Arty Fragrance par Elisabeth de Feydeau

Nous avons également aimé :

PRINTEMPS HAUSSEMAN Back to black, By Kilian Volutes, Diptyque Tuscan Leather, Tom Ford Oud for Love, The Different Company Colonia Assoluta, Acqua Di Parma Bois d’Argent, Collection Privée, Dior Cuir Béluga, Guerlain Songes, Annick Goutal

SENS UNIQUE Myyrhiad Cadjméré Louanges Profanes

Cologne pour le Soir, Francis Kurdjian (1er) Bois de Violette, Serge Lutens (1er) Sacrebleu Intense, Nicolaï (1er, 3e, 4e, 5e, 7e, 16e et 17e) Rêve d’Ossian, Oriza Legrand, Orangers en Fleurs, Houbigant, Marie Antoinette (4ème) Bougie Figue 15, Vanille 44 (exclusivement vendu à Paris), Le Labo (6ème) Parfums sur mesure, Atelier de Stéphanie de Bruijn (7ème) Carnal Flower, Frédéric Malle (7ème) L’Anarchiste, Nocturnes, Caron (7ème et 8ème) Spice Woods, Creed (8ème) Bougie Poker Cigare, Emmanuel Levain (8ème)

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Philippe di Meo David Frossard Portraits non imaginaires

un texte de MARIE TRIFAULT

De la rencontre entre Philippe di Méo et David Frossard et de leur passion pour les univers parfumés, naît une association, Mont-Louis Éditions. Sa marque phare, les Liquides Imaginaires, véhicule l’envoûtement de matières d’exception.

Ces connaisseurs et concepteurs d’odeur décident de prendre la parole autrement sur le parfum en lançant un nouveau studio de recherche d’univers parfumés. Il devient pour eux support d’expression créative, langage muet, laboratoire d’idées, lien social et amical. Chacune des histoires en cours et à venir scénarise les jus avant leur création. Philippe Di Méo, en concepteur olfactif, et David Frossard, en fin connaisseur d’odeur, ouvrent de nouveaux horizons à des parfums d’exception.

Philippe di Méo

David Frossard

Le concepteur olfactif

Le bagarreur d’odeurs

Philippe di Méo, marseillais d’origine a gardé le nez au vent, les pieds nus et l’esprit libre. Il est inspiré par l’évanescence, les esprits supérieurs, l’odeur qui part en fumée tout comme les histoires qui durent, l’origine des symboles et le sens des saveurs. Après avoir pris goût à l’érotisme de la table et au Souper Fin, il se laisse envoûter par l’attraction céleste du parfum et imagine des confessions olfactives. En effet son appétit est trop grand pour se satisfaire du design pour lequel il est formé. Le besoin de façonner tout comme d’humer la matière, le rapproche du parfum, de ses matières nobles et sacrées. De ce désir d’ivresse olfactive, de charger l’eau de symboles parfumés, naissent ses premiers Liquides Imaginaires. «Avec ces odeurs, j’ai voulu donner de l’imaginaire à la matière», déclare-t-il. C’est dans cette latitude qu’il rencontre David Frossard.

Après des études de philosophie, David Frossard fait ses premiers pas professionnels dans le monde du parfum, entre effluves et poudres libres. Mais ne vous amusez pas à piétiner le marché de la parfumerie d’exception, car ce tatoué masqué pourrait vous faire sentir son poing, exercé au free fight. Son combat préféré, c’est défendre les parfums uniques, repérer les nouveautés encore bien nichées, révéler aux initiés ses nouvelles découvertes olfactives. Ce pionnier a réussi en quelques années à regrouper les plus audacieuses marques de niche autour de son label, Différentes Latitudes. Chasseur d’odeurs rares, chercheur d’or liquide, prospecteur de nouveaux territoires, explorateur d’imaginaires, c’est sur ce dernier terrain que les premiers Liquides Imaginaires de Philippe Di Méo l’éblouissent.

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© Resodesignband

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Š Resodesignband


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Ici pas de carton, de plastique, de display superflu, la matière première à découvrir c’est le jus, le parfum, les LIQUIDES rares. Philippe Di Méo - Quelle ambiance avez-vous voulu créer dans votre première boutique et pourquoi avoir choisi le Haut-Marais pour vous installer ? La boutique est intime, confidentielle et accueillante. C’est un bar (à parfum) donc un lieu de convivialité. On peut s’accouder au comptoir pour une dégustation olfactive ou s’installer sur banquette autour du chariot à parfum. Le bar est la pièce maîtresse qui théâtralise l’espace et lui donne son sa personnalité. Une image précieuse et parisienne. Les matériaux renouent avec une certaine «tradition», un savoir faire des comptoirs et des vitrines chics : laiton brut, bois noir laqué brillant et verre lumineux. Le Haut Marais correspond parfaitement à l’esprit souhaité. C’est un quartier d’initiés, qui aiment la découverte et les nouveautés. De plus au delà de l’essor des boutiques de mode, le quartier c’est doté de lieux de «pauses» et de rendez-vous, bars à cocktails, salons de thé, petits restaurants … ce qui rend son parcours plus vivant et accueillant mais pas encore par les parfums.

- Que pourrons-nous trouver dans votre bar à parfum? Philtres, potions, cocktails et autres décoctions parfumées qui transforment l’ordinaire en extraordinaire, le commun en rare. Les marques présentes chez Liquides, sélectionnées par David Frossard et son label de parfumeurs indépendants Différentes latitudes, portent en germe l’émotion : ce capital projection qui convoque l’imaginaire. En plus de Liquides Imgainaires, vous pourrez retrouver les créations d’Arquiste, Byredo, Frapin, Odin NY, Parfums d’Empire, Martine Denisot... Sillonner cet univers éclectique de marques artistiques, offre de sillage en sillage, le survol d’un territoire hors des sentiers balisés, s’étirant des fraîches Colognes aux élixirs les plus luxuriants.

- Pouvez-vous nous raconter la genèse des Liquides Imaginaires ? Quelles ont été vos inspirations ? J’ai pensé que si un parfum pouvais fixer à jamais un souvenir précieux, un plaisir intime, un rituel sacré, il pourrait tout aussi bien passer de l’ombre à la lumière, être la potion et l’antidote. Chargé d’un puissant imaginaire, il posséderait la faculté d’éclairer, enjoliver, réinventer, envoûter et de troubler évidement. Les Liquides Imaginaires sont des matières premières, des matières vivantes, des parfums qui ont du corps et de l’esprit, des senteurs que l’on a envie de caresser, de humer, de déguster avant de les laisser s’évaporer. Corps volatils qui aident à quitter le monde matériel pour pénétrer dans des univers imaginaires, intimes, dans lesquels l’esprit s’évapore, explore d’autres champs, de nouveaux désirs. J’ai donc imaginé ces odeurs comme des mémoires posées sur l’eau , comme on déposerait ses souvenirs, ses hantises, ses aveux, ses amours sur le miroir de l’eau pour les regarder de plus haut. La future trilogie des Eaux Sanguines sont de nouveaux Liquides Imaginaires qui coulent dans les veines de personnages, de fiction, de friction, de frissons, incarnés comme des héros des temps modernes. Trois jus rouges odorants, enivrant comme la passion, pénétrant comme la blessure, ardent comme la victoire, celle du parfum !

- Quel parfum portez-vous aujourd’hui ? Aujourd’hui je porte Bloody wood, un des futur parfum des Eaux Sanguines.

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- Quelle odeur est pour vous emblématique du parisien ? de la parisienne ? Une odeur de liberté. In parfum qui nous porte du jour à la nuit. Discret mais suffisamment affirmé pour tenir jusqu’à l’aube.

- Quels sont vos projets ? Un habillage d’exception en or pour un Jéroboam de Cristal 2002 des champagne Roederer, un flacon médaillon en série limité. - Des collaborations en vue ? Toujours des collaborations avec mes amis chefs pâtissiers. Un projet très innovant avec Le Labo à Paris, prévu pour 2014. Et bien sur tous nos projets avec David Frossard, comme notre future exposition autour du parfum de combat prévue en juin au Purgatoire. - ET Des Rêves ? Consacrer encore plus de temps au développement olfactif, imaginer de nouveaux rituels parfumés, c’est ce qui m’inspire le plus pour le moment.

LIQUIDES (Bar à Parfum) 9, rue de Normandie - 75003 PARIS TÉL : +33 1 23 45 67 89.


BEAUTÉ

TOI,TOI MON SPA un texte de Marie trifault

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© T.Deron

Direction les plus beaux spas parisiens, où des soins bien calibrés nous permettent de recharger nos batteries en une journée, a peine. Exit les bouddahs et autres fausses ambiances zénifitantes (qui nous font plutôt l’effet inverse!), on vous donne rendez-vous dans nos adresses confidentielles de beauty addicts.


BEAUTÉ

Après une sélection des meilleures salles de sport dans notre précédent numéro, on poursuit notre découverte des lieux dédiés à la beauté en vous parlant spa cette fois-ci. Après la pluie, le beau temps Un adage qui se vérifie plutôt deux fois qu’une avec le bien nommé spa After the Rain, situé au soussol du sublime hôtel Saint James Albany. After the Rain propose une parenthèse pleine de luxe, calme et volupté. Passé l’entrée, un sas où l’on nous conseille de laisser symboliquement nos soucis, on peut profiter d’une atmosphère nous invitant tout entière à la relaxation, à grand renfort de mobilier design, de lumières tamisées et de couleurs apaisantes. L’entrée fait d’ailleurs aussi office de boutique où on pourra y apprendre le processus de fabrication des produits After the Rain. Ici, tout est naturel, préparé minute par des spécialistes, à base de fleurs séchées, huiles essentielles et autres épices aux vertus bénéfiques. Il y a peu de piscines à Paris, celle du spa est particulièrement agréable. Elle rend la détente plus profonde sous les voûtes chic du Saint-James. Calme, silence, hammam, thé, on oublie tout. AFTER THE RAIN (photo page précédente) 202, rue de Rivoli - 75001 PARIS TÉL : +33 1 44 58 43 77.

LA BEAUTé comme sixième sens Cocons en chêne, esprit « sanctuaire urbain en mode sweet life », parti pris responsable de son agencement, choix du bio pour certains rituels proposés... le spa a bien changé. Six senses à justement le mérite d’être original même s’il ne bénéficie pas d’une « vraie » infrastructure spa en libre accès (hammam, sauna, jacuzzi…). S’il y a une escapade à s’offrir pour une journée off, c’est pourtant bien ici que ça se passe. Le coffret «six heures de rêve» (550 euros) qui comprend un soin du visage, un rituel régénérant pour les mains et les pieds, un massage profond de tout le corps tient la route. S’ensuit un rendezvous coiffure au Studio 34 avec Delphine Courteille, pro des défilés et des shootings pointus. Puis un dîner à l’Esens’All, le haut lieu de la nourriture bio. Une voiture avec chauffeur vous permettra de rester totalement zen entre deux escales, pour que la déconnexion soit totale. Une belle adresse comme il en existe finalement assez peu à Paris lorsqu’il s’agit de conjuguer cadre enchanteur, qualité de service et qualité des massages. SIX SENSES (photo à droite) 25, avenue Montaigne - 75008 PARIS TÉL : +33 1 53 67 66 66.

DES SOINS QUE L’ON ADORE Encore une fois, c’est dans un hôtel de luxe que je me rends pour tester le nouveau soin de l’institut Dior : le Plaza Athénée. Situé au rez-de-chaussée du palace, le spa s’illustre dans un cadre romantique où la décoration de la salle de soins se situe entre le boudoir moderne et la chambre capitonnée, avec des placards ocre et beige matelassés et tous griffés des initiales CD. Après le passage habituel par les vestiaires, où l’on abandonne ses affaires pour un peignoir, le soin de 75 minutes peut commencer. Tout commence par un massage du dos pour mettre en condition. Parfait pour relâcher les tensions après une Fashion Week. Puis c’est à notre visage que l’esthéticienne s’attaque en douceur, avec les produits Dior Prestige à la rose et au nectar de rose. Autant dire que les senteurs sont merveilleuses. L’objectif de ce soin est de nous offrir une nouvelle peau. Après le masque qui recouvre complètement le visage d’une fine couche sur mesure, on pourrait croire qu’en effet, notre épiderme a été littéralement renouvelé.

BULLE DE BIEN-être Rendez-vous Place Vendôme cette fois-ci. Le spa Aquamoon se cache derrière une imposante porte cochère bleue, à côté du Ritz en chantier, palace en rénovation. Agencé sur 600m2, au rez-de-chaussée d’un magnifique hôtel particulier classé monument historique, le spa Aquamoon s’ouvre sur un monde résolument moderne et hi-tech « dédié à l’épanouissement et à l’équilibre de la femme ». Autrement dit, il nous est réservé... désolé les mecs. Autant dire que le cadre de ce spa tout neuf fait entièrement partie du plaisir. Ce splendide Spa se compose de deux bassins, d’un hammam, d’un sauna, d’un espace de détente et de sérénité. Vous avez également accès à des soins issus de la toute dernière technologie comme le Spa Jet, le Iyashi Dôme ou encore le Waterbike. Ce qu’on s’offre sans hésiter : la journée Destressrelaxation, qui comprend un bilan complet avec une diététicienne, un soin du visage, un combiné gommage / enveloppement / modelage du corps et une séance de Iyashi-Dôme, pour la détox bien sûr. Une exemple de formule parmis tant d’autres, ici tout est personnalisable à souhait !

Institut Dior

SPA AQUAMOON

25, avenue Montaigne - 75008 PARIS TÉL : +33 1 53 67 66 65.

19, Place Vendôme - 75001 PARIS TÉL : +33 1 42 86 10 00.

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Cocons en chêne, esprit « sanctuaire urbain en mode SWEET life », parti pris responsable de son agencement, choix du bio pour certains rituels proposés... le spa a bien changé !


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1.Palette rouge à lèvres EDWARD BESS, 68€ 2. Baume à lèvtes C.O. BIGELOW, 9€ 3. Dissolvant doux CHRISTIAN DIOR, 15€ 4. Rouge à lèvres EDWARD BESS, 32€ 5. Vernis USLU CRU, 22€ 6. Nettoyant main lavande C.O. BIGELOW, 13€

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MADEMOISELLE L’accessoire star des tapis rouges hollywoodiens débarque enfin à Paris. Ici aussi, le rouge à lèvres Edward Bess devrait faire succomber les beauty addicts. Tout comme le reste de sa ligne de maquillage d’ailleurs, synonyme de style raffiné, de luxe exquis et d’innovation. Un coup de coeur de la rédaction à découvrir dans notre sélection beauté, parmi pleins de nouveautés que vous pourrez retrouver pour la plupart chez Colette, rue Saint Honoré.

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7.Shampoing citron C.O. BIGELOW, 15€ 8. Baume hydratant EARTH TU FACE, 57€ 9. Sérum EARTH TU FACE, 50€ 10. Poudre éclat EDWARD BESS, 43€

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1.Gel douche GENTLEMAN’S, 26€ 2. Nettoyant visage GENTLEMAN’S, 26€ 3. Baume main BURT’S BEES, 18€ 4. Huile parfumée pour barbe MCMC, 62€ 5. Eau de parfum «Yosh» SOMBRE NEGRA, N.C.

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Monsieur Une sélection beauté très masculine à l’image de la tendance aperçue sur les podiums, au cinéma ou encore dans les publicités. La barbe occupe notamment le devant de la scène mais ne se porte pas de n’importe quelle façon ! Longue et fournie, elle demande de l’entretient pour briller. L’huile que nous propose MCMC devrait la combler en la nourrissant et l’assouplissant. Un produit que vous retrouverez parmi les autres nouveautés viriles sélectionnées par Parisianisme, bien entendu toutes disponibles chez Colette.

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6.Dentifrice SUPERSMILE, 22€ 7. Gel douche EARTH TO FACE, 37€ 8. Huile UKA X COLETTE, 30€

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© Adrien Sicart Photography

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© David Atlan

VINCENT DARRÉ DESIGNER un texte de THOMAS QUINIOU

Grand admirateur des surréalistes, ex-roi des années Palace, Vincent Darré a tourné le dos à la mode pour se diriger vers le design, version surréalisme. Et s’est fait le spécialiste des décors de clubs les plus branchés. Après le Montana, à Paris, le voici à l’oeuvre au Baron de Londres. Rencontre à la Galerie du Passage où il expose actuellement son mobilier avec un véritable dandy des temps modernes. Monsieur Vincent Darré.. Les années Palace

mauvais goût pour dire vrai ! On se mettait n’importe quoi sur le dos et c’était drôle. Le travail n’était pas une reconnaissance en soi, c’était plutôt un état d’esprit, une envie de faire, mais toujours avec légèreté. On ne pensait pas à des plans de carrière. Les mouvements musicaux étaient très riches et variés. Chaque mouvement entraînait une nouvelle mode. Les modes duraient trois mois et ensuite on en inventait une autre. Lorsque Paloma et Loulou se sont habillées avec des robes des puces des années 40, Yves Saint Laurent a fait sa collection Scandale. De la même manière, quand on sortait le soir, JeanPaul Gaultier voyait tout le monde et ça lui donnait des idées ».

« Le Palace, c’est un symbole du Paris des années 80. Une période qui succède aux vagues successives du disco et du punk. J’ai d’ailleurs commencé à sortir à cette période. On formait un groupe de copains avec Christian Louboutin, Eva Ionesco, Farida Khelfa, Olivia Putman… Paquita nous surnommait la New Wave. Je crois que toutes les époques font rêver parce qu’elles sont passées. Celle-ci était insouciante. Contrairement à aujourd‘hui les gens n’étaient pas obnubilés par le pouvoir, la réussite et l’argent. Il faut dire qu’à l’époque, de l’argent il y en avait beaucoup. On organisait de grands bals, des fêtes démesurées, il y avait encore une certaine forme de spontanéité dans tout ça. Le milieu de la nuit est sans doute aujourd’hui trop sponsorisé et monétisé. C’était une époque empreinte de légèreté, où chacun dormait à droite à gauche, les uns chez les autres, il y avait une espèce d’insouciance. Les gens sortaient, pensaient à se déguiser pour le soir. On s’habillait n’importe comment et on avait assez

Karl Lagerfeld « J’ai commencé à travailler en Italie pour Blumarine et Mario Valentino, avant de rencontrer Karl Lagerfeld. Il m’a alors présenté les Fendi. A cette époque, Sylvia Fendi renouvelait toute sa gamme de maroquinerie. Je suis devenu le bras droit de Karl et

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et nous nous sommes beaucoup amusés à créer de nouvelles choses pour elle. Karl Lagerfeld est l’une des personnalités les plus drôles que je connaisse dans ce milieu. Il est instinctif et a une culture vraiment riche et variée ! Il est capable de vous parler de tout, avec une extrême précision. Prenez le cinéma par exemple. Il est incollable sur tous les films, du meilleur au pire nanar ! Il sait exactement qui sont les figurants, qui était avec qui durant le tournage… Une mémoire incroyable et toujours l’anecdote amusante qui va avec. Karl, c’est quelqu’un qui a toujours eu la capacité de rebondir. C’est un talent que j’admire beaucoup et j’ai beaucoup appris de lui. C’est un homme libre, c’est quelqu’un qui invente, qui va toujours de l’avant et qui ne regarde jamais le passé. C’est une éducation qui aide beaucoup dans le travail. Toujours en Italie, j’ai collaboré avec le créateur Moschino. On lui prêtait un caractère bien trempé et des idées un peu trop « révolutionnaires » pour le milieu de la mode. Un personnage en lutte perpétuelle contre l’industrialisation du marché. Il était capable d’arrêter un défilé en plein milieu et de renvoyer les journalistes chez eux. J’ai beaucoup appris de lui, et la manière dont il s’affranchissait des choses m’a toujours amusé. Je déteste les gens qui se prennent trop au sérieux. J’ai enchaîné chez Ungaro, une année seulement, car la maison a été vendue et j’ai été renvoyé. Finalement tout ça m’a aidé à comprendre que mon ambition initiale n’avait jamais été de devenir directeur artistique d’une maison. C’est un peu une négation de la personnalité. On est pris comme des pions, puis viré. Je me suis rendu compte que je ne voulais plus faire partie de ce milieu de la mode. Je suis un électron libre qui aime réunir des gens autour d’un projet. Dessiner des meubles m’amusait toujours comme un fou, ce qui n’était plus véritablement le cas avec les vêtements. J’ai travaillé tout de même près de 20 ans dans la mode, je crois que j’avais tout simplement perdu la fraîcheur de mes débuts. J’ai alors décidé d’arrêter totalement d’en faire et je me suis lancé seulement dans le mobilier. C’est ainsi qu’est née la Maison Darré ».

de films passaient à la télévision. Mes goûts en matière de cinéma ont d’ailleurs toujours été très éclectiques. J’adore à la fois le noir et blanc pour tout ce qui est très pictural, cubiste et le délire du technicolor pour le mauvais goût et la surenchère. Edwin B.Willis, qui est génial, a fait tous les décors du film de Minnelli Ziegfeld Follies. L’Inhumaine en revanche, c’est Sonia Delaunay, Fernand Léger, Paul Poiret, Eileen Gray, tout ce qu’il y avait de mieux à l’époque dans le milieu des Arts Décoratifs. Les films de Visconti aussi, comme Le Guépard ou Les Damnés. Ce sont des films sur la société et Proust ou Visconti vous en donnent les clefs. Il y a toujours des nouveaux riches, des grands bourgeois et la noblesse. Il reproduit la décadence d’un monde qui est en train de disparaître. Je suis aussi très inspiré par Orson Welles et Fellini ». Montana et Baron « Le Montana est le premier endroit nocturne dont je me suis occupé. C’est Olivier Zahm et André qui m’ont proposé ça. Nous n’avions pas de temps, pas beaucoup d’argent et il fallait entièrement relooker l’endroit en deux temps trois mouvements. Je me suis débrouillé avec ce que j’avais, ce que je pouvais faire rapidement à moindre coût. C’est une contrainte qui s’est finalement révélée drôle et intéressante. J’ai rencontré Jean-Yves Le Fur à cette période et il m’a proposé de designer tout l’hôtel. C’est un restaurant avec cinq suites totalement différentes sur six étages. Lorsque l’on vient à Paris, on a envie de ressentir la ville. Dans beaucoup d’hôtels on a l’impression d’être à New York, en Chine, au Japon ou à Londres, parce que la décoration est standardisée. J’ai voulu justement faire quelque chose de différent et de très parisien. Pour la Baron de New-York, les choses ont été différentes pour André. D’habitude, il se contentait de transformer de vieilles boites à putes en club branchés. Or à Chinatown, il n’y avait rien de tout cela. Tout était à créer. J’ai repris l’idée d’un bar mal famé qui aurait fermé dans les années 70. Pierre Le Tan m’a parlé d’un club très connu à New York où le papier peint est très présent. Je l’ai visité et j’ai décidé de créer mon propre papier orné d’ombres chinoises. Après je suis parti dans un délire complet… on a fait des pagodes, des lanternes, le tout mélangé à la sauce seventies. On a aménagé un coin avec des paravents et des estampes japonaises érotiques. Comme tout cela avait un rendu très obscène, j’ai ajouté des poissons et des crustacés dans le décor. Le résultat ? Des grenouilles qui lèchent la chatte d’une japonaise et un requin qui lui rentre dans le cul… c’est quand même plus sympathique que de la pornographie à l’état pur, non !?

Expositions et septième art « On reste à jamais imprégné par sa jeunesse. Le Cubisme, le Dadaïsme, le Surréalisme sont des mouvements qui m’ont marqué lorsque ma mère m’entraînait avec elle voir des expositions. Ce sont des choses que je répète infiniment et indéfiniment dans mon travail. J’applique dans tout ce que je fais la même insouciance et me base sur les mêmes inspirations. Elles sont devenues d’ailleurs plus des obsessions que des inspirations. Et puis j’aime beaucoup le cinéma. Particulièrement les vieux films. Mon frère était un vrai cinéphile, il voulait même devenir metteur en scène. A l’époque il y avait beaucoup de cinémathèques car très peu

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« O n reste à jama i s i mpr é g n é par sa jeunesse . Le C ub i sme , le Dada ï sme et le S urr é ali sme sont des mou vements qu i m ’ ont marqu é lorsque ma m ère m ’ entra i na i t avec elle vo i r des expos i t i ons. » VINCENT DARRé Enfin, j’ai accroché dans l’entrée des vieux clichés d’une amie américaine, Dominique Nabokov, où l’on voit Warhol, Jack Nicholson et toute la bande . Ce sont des tirages originaux ».

plein de choses différentes : la cinétique, des objets des années 40, des vases de Gio Ponti en référence aux tapis. Cela permet aux gens de véritablement se rendre compte que l’on peut faire cohabiter du mobilier Vincent Darré avec plein d’autres objets. Dernièrement, j’ai été le directeur artistique (avec Arielle Dombasle) d’un film sur Jean Cocteau. C’est une comédie musicale qui se situe à l’époque où Cocteau rencontre Radiguet. Tous les dialogues sont d’ailleurs des textes de Cocteau. Philippe Eveno a travaillé avec Philippe Katerine sur la musique. C’est génial parce qu’il y a plein de très bons acteurs qui jouent dedans : Grégoire Colin, Marisa Berenson, Hélène Fillières, Niels Schneider... Il y a aussi Audrey Marnay qui joue Gabrielle Chanel, Farida est aussi de la partie. Tous les gens sont venus de manière totalement improvisée. Arielle a été incroyable. Moi j’ai peint des décors. On m’a également nommé décorateur pour quatre numéros extraordinaires de L’Officiel. Je vais tout changer. Je souhaite faire quatre numéros qui n’auront aucun rapport et qui seront comme quatre petits happenings. Je veux que ce soit une revue que l’on ait envie de garder ».

ET MAINTENANT ? « Pour le Baron de Londres, c’est une touche de dernière minute que j’ai posée. On m’a appelé au dernier moment, je suis arrivé et j’ai dis bon… on va essayer de bricoler quelques trucs. Je suis en ce moment à la Galerie du Passage. Tout le monde m’a demandé : pourquoi à la Galerie du Passage alors que tu as la Maison Darré ? Pierre Passebon m’avait tout d’abord invité à exposer chez lui au PAD de Londres. Nous nous étions beaucoup amusés. Alors que tout le monde au PAD fait des trucs super clean, on aurait dit que nous étions la Caravane Gypsy du salon. Il y avait des tapis de Calder, plein de couleurs et les gens riaient comme des fous. On s’est dit pourquoi ne pas faire la même chose ensemble à Paris ? Et Pierre m’a invité à monter cette exposition. Je crois que l’endroit donne vraiment une autre dimension aux meubles. Même si la Maison Darré est amusante, elle reste petite, ça n’est pas un endroit fait pour l’exposition. Là-bas, les meubles respirent et sont mis en valeur. De plus, Pierre aime mélanger

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PARISIANISME

saurais pas faire. Mon oncle, Jorge Semprun, était la personne qui m’intimidait le plus. On se sent toujours bête devant un écrivain. C’est la même chose avec Jean-Jacques Schuler quand on a des conversations. Je suis toujours étonné que les écrivains puissent s’intéresser à ce que je dis. Il faut croire qu’ils puisent leur énergie de notre superficialité ».

« Mes bonnes adresses parisiennes ? La Galerie du Passage bien sûr, la Galerie Réfractaire de Francis Dorléans boulevard Saint Germain. Francis a un goût incroyable. Nous allons souvent aux puces ensemble. J’adore les puces. J’ai des tonnes d’adresses là bas. Frédéric Malle pour le parfum, je prends toujours Eau d’Hiver. Olympia Le Tan. Les nœuds papillons de chez Charvet. La laiterie qui est mon restaurant fétiche rue de Bellechasse. J’adore cette librairie qui se trouve rue Jacob, de médecine, de curiosités. Je pense à plein de choses...

J’écoute plus rarement de la musique. Je travaille sans parce que ça me déconcentre. Je suis cependant sensible à des gens que je vais voir en concert. J’ai vécu trois chocs dans ma vie. Grace Jones au Rex où elle reprenait tout ce que Jean-Paul Goude avait pu faire avec elle. Sa voix et sa façon de bouger sur scène étaient démentes. Alain Bashung à l’Olympia. Sa manière de parler, la langue, sa manière de se positionner, sa voix comme une fumée qui montait dans l’Olympia... c’est la Marlène Dietrich du rock ! Dans un autre registre, j’aime bien Bertrand Burgalat. Je trouve le personnage étrange et sa musique est toujours tellement recherchée et en même temps décalée. J’écoute aussi Lou Doillon. C’est quelqu’un de timide dans son travail. Je me souviens être arrivé en Grèce chez des amis. J’entends alors la voix d’une chanteuse. Je me dis ouah quelle timbre génial. C’était Lou Doillon. Le succès de son disque m’a fait tellement plaisir, j’aime beaucoup cette fille. Dans le microcosme parisien c’est vraiment quelqu’un à part, qui ne calcule rien, qui de plus est très drôle et décalée. En fait, je suis plus sensible à la personnalité des chanteurs, à leurs engagements et à leurs textes qu’à leur musique à proprement parler. C’est peut être un peu tordu ».

Je lis en ce moment Vie Rêvée de Thadée Klossowski et le livre de Simon Liberati 113 études de littérature romantique, je crois que vous en parlez un peu plus loin. Ce sont deux personnages en dehors du temps. Thadée, je le connais depuis très longtemps. Il a toujours eu ce côté observateur, en retrait des autres, et c’est quelque chose que l’on ressent totalement dans son livre. Tout est écrit de manière juste. Il est en train de se poser des questions, de savoir s’il est spectateur ou acteur de cette société. En plus d’être un vrai personnage romantique, c’est l’homme le plus élégant de la capitale (moralement aussi). Si vous demandez quel est l’homme le plus chic de Paris, tout le monde va vous répondre Thadée. C’est un vrai dandy, un beau personnage comme pouvaient l’être ceux du 19ème siècle. Pour Simon Liberati, c’est un peu la même chose, dans une version nettement plus décadente. C’est quelqu’un qui a une vie très tumultueuse. On le croise souvent la nuit avec Pierre Le Tan. Son écriture est d’une incroyable richesse, en complète adéquation avec sa personnalité. C’est un personnage romantique comme on imagine les écrivains : décadents, entre la vie et la mort, toujours au bord du gouffre. Si notre époque peut compter des écrivains comme lui, c‘est rassurant. Les gens que je respecte le plus sont peut être les écrivains. Ce sont des gens qui m’intimident. écrire, c’est quelque chose que je ne

Maison darRé 32 rue du Mont Thabor - 75001 PARIS TÉL : +33 1 42 60 27 97.

Galerie du passage 20, Galerie Véro-Dodat - 75001 PARIS TÉL : +33 1 42 36 01 13.

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MESURE DU TEMPS Le Vitra Design Museum réédite Les créations de George Nelson, très recherchées par les collectionneurs dans leur forme d’origine. Par la diversité des matériaux utilisés et leurs formes sculpturales, ses horloges incarnent UN esprit HORS DU TEMPS. Le modèle «sunflower», présenté ici, est justement un parfait accompagnement à tout environnement moderne.

1. HORLOGE «Sunflower» GEORGE NELSON, 970€

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Tapis géométrique Le Tapis Ypsilon de Verner Panton est un tapis impressionnant conçu avec des motifs géométrique. Ce style d’art est basé sur une illusion d’optique vibrante et tendance. Panton a créé le tapis en juxtaposant des formes pour créer un modèle en 3D. magnifique dans un bureau ou dans un

1.Chaise «Rocking Chair» PIERRE FAVRESSE, 319€ 2. Suspensions «Quarry» BENJAMIN HUBERT DE LA ESPADA, N.C. 3. Lampe «Lighthouse» RONAN BOUROULLEC ET ERWAN BOUROULLEC, 2880€ 4. Canapé «Quilt» RONAN BOUROULLEC ET ERWAN BOUROULLEC, N.C.

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3 Métaux précieux IMPOSSIBLE D’échapper à la vague cuivre. Souvent associé aux vielles casseroles et à la tuyauterie, ce métal est pourtant beaucoup plus chaleureux que l’argenté. L’or, plus bling-bling, fait également son comeback. On aime cette fois-ci l’assortir de blanc. Parfaits sur des suspensions, ces deux métaux rendent nos inTérieurs encore plus précieux.

1. Suspension «Step Light» TOM DIXON, 370€ 2. Applique base cuivre TOM DIXON, 740€ 3. Lampe BESTILITE, 450€ 4. Chandelier «Zenovich» AUTOBAN, N.C.

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CHEZ SOPHIE HANNIET un texte de MARIE TRIFAULT

Après avoir travaillé aux côtés de François Azambourg et pour le Printemps Haussmann, Sophie hanniet réalise aujourd’hui des intérieurs pour les particuliers ou les entreprises. Celle qui aime mélanger les genres et les couleurs pour créer des univers nous ouvre les portes d’un intérieur ne manquant pas de personnalité, en témoigne son incroyable cuisine jaune. C’est parti pour la visite !

Photographies : © Didier Delmas

Pour Sophie Hanniet, un intérieur réussi doit évoquer des sentiments, vous rappeler un bon souvenir, une personne ou une époque et ne surtout pas rentrer dans les schémas préconçus des catalogues de déco de Monsieur tout le monde. Vous cherchez à redonner une touche punchy à votre nid, faites lui confiance… A partir d’une base hausmanienne, l’appartement parisien de Sophie Hanniet réussit à nous emmener dans plusieurs coins du monde : ce turquoise et ce jaune dans une Amérique du Sud colorée, un tapis ethnique, des pièces de marque design (lampes Jieldé, chaises Eames, horloge Vitra…), le tout souligné par ce carrelage à effet 3D que j’aime tant. Il faut dire que j’ai grandi avec ce motif, car il orne majestueusement le couloir d’entrée de la maison de mes parents. Cet effet de perspective sans fin, très à la mode à la fin du 19ème siècle, m’a toujours beaucoup intriguée. En fait, même si Pierre Hardy l’a brillamment remis au goût du jour, ce motif est bien plus vieux que ce que l’on pense, puisqu’on a retrouvé sa trace au VIème siècle avant J-C sur le sol de ruines de Pompéi.

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- Sophie, pouvez vous nous parler de votre appartement ? C’est un appartement familial dans un style classique. Le salon était une salle de bal de 40 m2. J’ai voulu casser cette grande pièce en y installant la cuisine. J’ai essayé de la théâtraliser avec une ouverture et une couleur originale. Elle me rappelle la boucherie de mon enfance, en formica jaune et marbre noir. J’ai uniformisé les sols avec du carrelage noir. J’y ai ajouté des motifs pour leur effet tapis. Enfin, comme j’avais besoin de trois chambres, j’ai créé une petite salle de bains dans le prolongement du couloir. - Comment définiriez vous votre style ? Quelles sont vos inspirations ? J’aime mettre des choses modernes dans des appartements classiques. Faire ce «twist» que seuls les Français savent obtenir. Mes inspirations sont quant à elles très diverses : la nature, les arts décoratifs, la rue... tout doit être détourné de sa fonction principale. Je déteste les intérieurs «showroom» . - Quels sont vos projets en cours ? Je suis en train de terminer la décoration de l’hotel George, et je travaille sur des projets pour particuliers. - Quelle est votre boutique de prédilection à Paris pour décorer votre intérieur ? Les puces de Saint-Ouen, of course! - Un lieu que vous affectionnez tout particulièrement ? L’Ile d’Yeu. J’y allais fréquemment lorsque j’étais enfant. Un lieu n’a pas à être juste beau, il doir remémorer de chaleureux souvenirs. - Quel a été ou sera le projet le plus excitant de votre carrière ? C’est probablement l’hotel que je réalise actuellement rue Notre Dame de Lorette dans le 9ème arrondiseements de Paris.

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L’ A R T

BOUGE

EN BANLIEUE un texte de JUSTINE ECHINARD, ROMAIN GIRE

Q u i aura i t pu pr éd i re que des g aler i es i nternat i onales ouvr i ra i ent des espaces except i onnels un jour de l’ autre cô t é du p ér i ph ér i que ? Q u i sont ces acteurs du march é de l’ art qu i ont pr i s le part i de r év éler ces g rands es paces au publi c et de dynam i ser des li eux jusqu ’ alors en marg e des lum i ères de la v i lle ? Paris change. Fini le temps d’une distinction figée entre un centre valorisé et une périphérie délaissée, l’heure est à la transformation, à l’ouverture, à la découverte. La banlieue ? C’est « in » et c’est même devenu le pari de ces galeristes en mal d’espace, trop engoncés entre les limites d’une capitale où le mètre carré disponible est (trop) rare et (trop) cher. Les bonnes raisons sont en réalité bien plus nombreuses que les risques d’isolement. On redécouvre petit à petit les confins de ces terres quasi-parisiennes en recréant des interférences petit village branché / première couronne oubliée. On s’aperçoit alors des avantages des zones périphériques, propices à la réalisation de grands projets comme la Villette, véritable plaque tournante culturelle, qui pousse le Parisien à sortir de ses frontières et à se lancer à la conquête de ces endroits jusque-là inexploités. Enfin, on prend plaisir à découvrir les dernières créations hypes de Philippe Stark au Mama Shelter par exemple (à deux pas de Bagnolet) ou chez Ma Cocotte, son dernier restaurant aux Puces de SaintOuen. Cette ouverture des possibles, avec un public plus disposé à sortir de son territoire, ne manque pas d’inspirer de plus en plus ceux qui ont l’ambition pour Paris de sortir l’art de ses quartiers. Deux géants du marché de l’art se sont ainsi lancés en septembre 2012. Thaddaeus Ropac (Georg Baselitz, Amos Gitai, Zhang Huan, Yan Pei-Ming...) et l’américain Larry Gagosian (Anselm Kiefer, Ellen Gallagher, Neil Jenney, Vera Lutter, Robert Therrien) ont su profiter de l’imminence de la FIAC pour ouvrir au public deux espaces exceptionnels, à Pantin pour le premier et au Bourget pour le second. Pour ne pas faire les choses à moitié, et par un hasard qui a beaucoup fait s’agiter le milieu, les deux galeristes ont chacun ouverts avec une exposition monographique du même artistestar en guise d’inauguration. Après le Grand Palais (il a inauguré le programme Monumenta à Paris en 2007), Anselm Kiefer, grand adepte de la monumentalité, a pu présenter une nouvelle fois à Paris dans les meilleures conditions ses dernières créations. Moments-clés de la vie mondaine de la FIAC, les deux vernissages ont été largement courus par les VIP, malgré l’éloignement de ces espaces d’avec les palaces et le parcours classique, à grand renfort de taxis spéciaux et de voituriers.

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© Philippe Serven / exposition Disaster - Galerie Thaddaeus Ropac

ART

L’ a rt d o i t d ev en i r u n e d e s c lé s d e l’ au r a pa r i s i en n e . U n a rt s i t u é , u n a rt u r ba i n da n s s e s g r a n d e s d i m en s i o n s . U n a rt s t r u c t u r a n t, l o i n d u s au p o u d r ag e , u n a rt co n ç u en f o n c t i o n d e s li e u x en m êm e t em p s q u e d e l’ a rc h i t e c t u r e d e s li e u x , u n en r i c h i s s em en t e t u n m a r q uag e d e l a v i lle pa r l’ a rt d u XXI e s i è c le » Jean Nouvel

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Si l’ouverture d’un nouvel espace est pour Gagosian une opération rodée (sur une dizaine répartie entre l’Amérique, l’Europe et l’Asie), c’est un choix audacieux et une véritable réussite pour Thaddeus Ropac, dont le nouvel espace a tout particulièrement attiré notre attention. Possédant depuis 1990 une galerie dans le IVeme arrondissement des galeries, aujourd’hui un très beau volume rue Debelleyme, on pourrait penser que cet espace n’est finalement qu’un agrandissement, une « succursale » ou une antenne de la maison-mère mais il n’en est rien. « La galerie de Pantin a sa propre vie, avec une programmation des expositions adaptée à la structure de l’endroit et aux différents espaces » nous précise la chargée de communication de RopacPantin, Laura Bertaux. Il s’agit d’un espace d’exposition pensé spécifiquement pour le lieu, pour la présentation et la production d’art contemporain, en complément des possibilités offertes par la galerie intra-muros. D’un espace dédié à l’art et à rien d’autre, dans lequel les artistes peuvent s’exprimer librement, sans subir la contrainte spatiale d’espaces plus limités. Les architectes Buttazzoni & Associés, qui avaient déjà réalisé la galerie parisienne de Ropac, ont transformé de fond en comble les différents bâtiments d’une ancienne chaudronnerie de Pantin. Le résultat est épatant : un espace immense avec plus de 2000 m² consacrés à l’exposition des œuvres et éclairé en lumière naturelle par une verrière et artificielle par un ensemble de spots et de rampes techniques. Une atmosphère réellement unique où il devient véritablement possible d’observer des œuvres monumentales avec tout le recul et la concentration nécessaire. Disaster, The end of days, la dernière exposition en date dans cet espace (jusqu’au 29 juin 2013) présente les visions de « la mort et des catastrophes » plus de vingt-cinq artistes internationaux (dont Georg Baselitz, Harun Farocki, Gilbert & George et Daniel Richter), sublimées par l’ampleur de l’espace et la légèreté de la scénographie. Coup de cœur pour Mirror Wall de Banks Violette : un assemblage monumental de miroirs qui sous la pression d’un système situé à l’arrière de l’œuvre se fissure peu à peu pour laisser place à une œuvre changeante, en constante évolution qui se construit et se déconstruit indépendamment de toute forme de volonté. Une oeuvre éphémère qui se révèle être l’allégorie de la fuite inexorable du temps. Un esprit vierge, peu à peu marqué par les « fissures » de la vie. A voir absolument. Pour donner lieu à de tels projets, Pantin est apparu comme l’endroit idéal puisque facile d’accès pour les parisiens et surtout situé sur un « axe culturel dynamique », avec la Villette et la nouvelle Philharmonie côté Paris et le Centre National de la Danse et la nouvelle Cité du Cinéma coté Seine-Saint-Denis. Un emplacement de choix qui n’est pas sans lien avec le succès de la galerie (déjà près de 15000 visiteurs depuis l’ouverture). Tout cela risque de faire des envieux mais surtout d’attirer, on l’espère, encore et toujours plus de galeries et de centres d’art. En effet, pourquoi ne pas développer en région parisienne ce qui a réussi dans de nombreuses autres capitales culturelles, soumises elles aussi à des prix de l’immobilier rendant difficiles les projets de grande ampleur. Les grands volumes industriels des périphéries de Manhattan, de Londres ou de Berlin se sont en effet animés depuis une dizaine d’années de projets culturels nouveaux, souvent soutenus par des grandes galeries qui voient là un moyen de multiplier le nombre d’œuvres exposées à la vente. Et il s’agit aussi de proposer des expositions plus longues et des productions spécifiques, domaine jusque là largement réservé des musées des deux côtés de l’Atlantique, offrant au public des expériences nouvelles. Nous sommes optimistes ! Pour le moment seuls les acteurs les plus connus et les plus importants de l’art peuvent se permettre d’ouvrir des espaces à l’abri des regards, en retrait des « hot spots » de Matignon, de la rue de Seine ou du Marais. Mais la tendance est forte, déjà amorcée dans le domaine des galeries en 2007 par l’impressionnante antenne française de Continua, par l’ouverture du Silo, collection privée d’un couple de parisiens ouverte au public dans le Val d’Oise l’année dernière et aussi par les projets publics extra-muros, du Macval hier au

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nouveau site pour les archives à Pierrefitte demain et activée par des associations actives comme le réseau tram. L’ouverture imminente de la fondation LVMH, dans un bâtiment de Frank Gehry dans le bois de Boulogne, et la livraison prochaine du futur Pôle international des arts R4 à l’ile Seguin par Jean Nouvel, sauront continuer d’ouvrir le paysage des amateurs d’art et des curieux. A des projets pleins d’avenir pour la petite couronne, à des projets qui vont sortir l’art contemporain de son habitat « traditionnel » parisien, à de nouveaux espaces qui repensent l’exposition des œuvres et qui de surcroit changent, par leur architecture, le paysage de la banlieue, on dit oui ! Galerie Thaddaeus Ropac 69, avenue du Général Leclerc - 93500 Pantin TÉL : +33 1 42 72 99 00.

Galerie Larry Gagosian 800, avenue de l’Europe - 93350 LE BOURGET TÉL : +33 1 48 16 16 47.

LE SILO Route de Bréançon - 95640 MARINES TÉL : +33 1 42 25 22 64.

© Philippe Serven / exposition Disaster - Galerie Thaddaeus Ropac

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LITTÉRATURE par THOMAS QUINIOU

Vie Rêvée Thadée Klossowski de Rola grasset

113 études de littérature romantique

Faire de sa vie un poème, un enchantement, une fantaisie de tous les instants, une œuvre d’art, certains en rêvent et d’autres le font. C’est le cas de Thadée Klossowski de Rola.

Simon Liberati Flammarion

Le fils du peintre Balthus et d’Antoinette de Watteville nous livre ici des fragments de sa vie rêvée, par le truchement de son journal, écrit entre 1965 et 1977. Bienvenue dans la Café Society. Ici, la vie s’organise entre Paris et Rome, en passant éventuellement par Venise, New-York ou Marrakech. Le mot d’ordre est l’insouciance et la légèreté, tout doit être « facile comme un rire argentin ». Pour rejoindre cette fine équipe, peu importe le montant de vos revenus, ce qu’il faut surtout c’est faire preuve d’un certain raffinement et surtout avoir l’esprit.

Ne vous fiez pas au titre du dernier livre de Simon Liberati. Il ne s’agit pas d’une compilation d’études sur la littérature romantique, mais bien d’une étude romantique sur la littérature. Après s’être vu attribué le prix Femina en 2011 avec « Jayne Mansfield, 1967» (Grasset), qui racontait la fin accidentelle de la bombe platinée, Simon Liberati nous livre un nouvel opus bien dodu. Son nom l’annonce d’ailleurs. «113 études de littérature romantique». Il s’agit officiellement d’un essai, mais on connaît les actuels va-et-vient littéraires. Du haut de ces 520 pages, quatre décennies de lecture sans oeillères nous contemplent. Liberati parle finalement ici surtout de lui et s’amuse à restituer une vie imaginaire, “vécue” via des artistes jamais rencontrés, où les morts et leurs fantômes ont pris le pas sur les vivants. On retrouve tout au long du casting ses auteurs fétiches : Léautaud, Joyce, Proust, Colette... Il sort parfois du sujet pour nous livrer un labyrinthe d’anecdotes, un véritable cabinet de curiosités rempli de détails frivoles et autres fragments de journal intime. Les 113 études sont autant de microfictions, où le détail contient le tout et ouvre sur des mondes aussi vastes qu’aussitôt miniaturisés. Poésie inouïe de celui qui s’entête à réinventer sa vie via les signes des autres. Liberati signe un livre rare et précieux qui se lit avec gourmandise et permet de piocher au hasard, et pas seulement au moment du coucher, une histoire pittoresque et romantique, un fragment de vie enchanteur. Une véritable invitation à se perdre dans les lignes et les chapitres pour mieux s’y retrouver.

Ce journal est pimenté de rencontres où tout est noté d’une façon exquise. Des souvenirs, des visions et des émotions, couchés sur le papier avec une élégance rare. Saint Laurent, Warhol, Picasso, Lagerfeld, les plus grands photographes, les plus beaux mannequins... Thadée les a tous connus et vous invite à partager une anecdote avec eux dans les coulisses de sa vie. On danse alors le twist avec Elsa Martinelli,, on boit des cocktails avec Mick Jagger, on est le témoin des «colères de capitaine Haddock» de Pierre Bergé et des alanguissements d’Yves Saint Laurent, on croise Louis Aragon, Andy Warhol aussi, évidemment, «la perruque blanche et gris foncé, une veste de velours, ses longues jambes en blue-jeans et le chien Archie sous le bras». Outre ces souvenirs de pérégrinations mondaines, Thadée nous parle sur un ton beaucoup plus sérieux de ses ambitions, mais aussi de ses doutes de jeune écrivain poète d’à peine 21 ans, « tremblant au bord de la vraie vie ». Il y a les femmes aussi et une histoire d’amour avec Loulou de la Falaise qui va pour une fois bien se finir et durer plus de quarante ans. Le livre se termine d’ailleurs sur cette promesse : «Notre mariage sera fracassant».

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LITTÉRATURE

Le Belle Mathieu Terence Grasset

Mathieu Terence nous livre ici un récit autobiographique, un livre curateur écrit en quinze jours, comme une thérapie. Mais pour guérir de quoi au fait? Pour guérir de sa propre mort, la Belle.

LE RING INVISIBLE Alban Lefranc

Verticales et Gallimard

Peu avant d’écrire ce texte, l’auteur souffrait de problèmes pulmonaires récurrents : la Belle revient frapper à la porte. Ce n’est pas la première fois que Mathieu Terence et la mort se rencontrent. Ils se connaissent, s’estiment mais se combattent. Déjà, enfant, il souffrait des poumons. A l’adolescence, celle qui a déjà failli l’emporter prend le visage d’une femme fatale très séduisante, « les avances de la mort ont un charme fou » et « des années durant j’ai eu la pensée quotidienne de m’unir à la mort » comme on s’unirait à une amante. Cette tentation du suicide se traduit de manière romanesque par le vol de médicaments ou l’achat d’un revolver. Mais ce livre est avant tout l’histoire d’une guérison, d’une renaissance, d’une véritable résurrection, sorte d’exorcisme ou d’acte de foi. Pour cela, Mathieu Terence nous divulgue le choix de ses armes. Il y a tout d’abord un départ à Grenade en Andalousie, où l’auteur apprend à vivre en adéquation avec lui-même et trouve enfin « son lieu et sa formule ». Ensuite l’acte salvateur de la création, l’écriture comme thérapie : renaître à la littérature, avec un réel souci de la beauté du texte, lorsque « la phrase en dit plus que les mots qui la composent ». Mathieu Terence cherche en outre à « convertir la mort en une électricité véritablement charnelle », un amour rédempteur, guérisseur, telle cette harpiste qui « jouait nue en hauts talons pour toi, proue d’un voilier d’ivoire, son instrument entre les cuisses ». Enfin la lutte contre une forme de mort quotidienne. Vivre chaque jour comme si c’était le premier ou le dernier, retrouver l’émerveillement de l’enfance, vivre les choses de manière plus vivante, plus intense et moins subies. Dans ce combat, Mathieu Terence est ressorti vainqueur, et son livre est un véritable hymne à la vie. L’écrivain a pris l’ascendant sur sa mort, qui est devenue « la fille que j’aurai avec la vie ».

De boxe, oui, il en est question, mais pas seulement. Alban Lefranc nous raconte ici la vie imaginée du futur Mohamed Ali, quand il n’est encore qu’un petit adolescent noir dans l’Amérique ségrégationniste des lois Jim Crow, dans les années 50. Le jeune Cassius Clay reçoit un véritable « crochet du droit » en assistant à la mort d’un autre garçon de son âge, noir et battu à mort pour n’avoir pas su garder les bonnes distances avec une jeune femme blanche. Apprendre à garder les bonnes distances, voilà désormais la devise de ce jeune homme dans son ring invisible. « Quelques hommes blancs… ont réussi à déplacer mon ring invisible sur un ring visible de tous, réussirent à faire coïncider les deux rings, jusqu’à ce que la foule ne distingue plus le ring transitoire du seul ring véritable et permanent, l’invisible, qui contient toute ma vie » Le jeune adolescent part alors à la découverte de son corps et de son être, se construit, se transforme, dans une société dure, inégalitaire, clivée, n’hésitant pas à décrocher quelques coups, pour toujours garder les bonnes distances avec les autres, défendre ses droits, ses intérêts, sa place, dans le ring de sa vie. Le Ring invisible raconte ce qui appartient à Cassius Clay dans la légende de Mohamed Ali et ce qui est devenu propriété universelle, ce qu’il a maîtrisé et ce qui l’a dépassé. Une fresque à la fois intime, sociale et historique, haletante et d’une grande justesse.

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PARIS, les livres de photographie CHRISTIAN BOUQUERET GrÜND

Paris a toujours été un lieu de prédilection pour la photographie. Celle-ci connaît son âge d’or entre les années 1920 à 1950. Des ouvrages extraordinaires, pour la plupart introuvables aujourd’hui, ont alors été édités. 1922, publication des Champs délicieux de Man Ray. 1954, celle de Belleville Ménilmontant de Willy Ronis. Entre ces deux dates, sont présentés un grand nombre de livres exceptionnels, pour beaucoup introuvables et devenus objets de collection. Ce livre d’art nous permet justement de redécouvrir ces véritables trésors oubliés, signés des plus grands photographes : Laure Albin Guillot (actuellement au musée du Jeu de Paume), Hans Bellmer, Henri Cartier-Bresson, Brassaï, Claude Cahun, Robert Doisneau, Germane Krull, Roger Parry ou encore Man Ray. Et comme le livre de photographie est étroitement lié à l’histoire du graphisme, de la typographie et de la mise en page, cet ouvrage permet aussi de découvrir toute l’effervescence graphique qui caractérise cette période. Classée œuvre d’intérêt patrimonial majeur par la commission des Trésors nationaux, la collection de photographies modernes de Christian Bouqueret a désormais rejoint le Musée National d’Art Moderne. Elle est composée de 6712 tirages, rassemblant des œuvres de près de 120 photographes ayant été très actifs à Paris dans la première moitié du vingtième siècle et constitue la plus importante collection encore en mains privées sur la photographie de cette époque.

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PAris, les livres de photographies


© Philippe Baumann

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CI TY GUID E

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a rro nd i s s em e n t ème

un texte de CLAIRE LACOSTE

Suite de notre parcours initiatique au cœur des arrondissements parisiens. On continue donc sur notre lancée avec, sans surprise pour un numéro 2, le 2ème arrondissement.

Des Halles aux Grands Boulevards, le 2ème arrondissement est le quartier des passages secrets, des réminiscences du Paris médiéval et de la finance glorieuse du début du XIXème.

Aujourd’hui, le cœur du 2ème arrondissement bat au rythme des pulsations de la rue Montorgueil. La rue Montorgueil, c’est celle d’Emmanuelle Béart et de Virginie Ledoyen, mais celle aussi de William Carnimolla et de ses Belle toute nue. Passé cet inventaire contextuel de haute importance, revenons sur l’étymologie de cette artère. Son passé est beaucoup moins glamour que la réputation bohème dont elle bénéficie aujourd’hui : la rue menait vers un talus d’immondices et les habitants avec beaucoup d’humour et de dérision l’avaient surnommé Le Mont Orgueilleux. Du fait de son voisinage du ventre à ciel ouvert, le marché des Halles (cf premier numéro de Parisianisme pour ceux qui se sentent perdus) la rue est peu fréquentable et surtout nauséabonde. On lui attribuera son nom actuel en 1972 mais il faudra attendre le début des années 90 pour la voir se transformer. La réhabilitation du quartier en espace piéton signe la renaissance de la rue Montorgueil. Le Paris historique, celui de l’Eglise Saint Eustache – (ndlr on vous autorise une petite infidélité de quelques mètres pour entrer dans le 1er) pour aller y admirer les Disciplines d’Emmaüs de Rubens et Tobie et l’Ange de Santi di Tito. Sans transition, arrêtez-vous devant un autre lieu qui abrite de nombreuses anecdotes de l’histoire de Paris, La Bovida au 36 rue Montmartre, référence professionnelle des

boucheries charcuteries depuis 1921. Au gré de vos pérégrinations, vous constaterez aisément et à notre plus grand désarroi, que le quartier a vu s’installer de nombreuses boutiques de créateurs sans âme et des restaurants trop chers et trop arrogants. On préfère à ces nouveaux lieux pseudo-branchés les bistros traditionnels, Au rocher de Cancale, spécialisé dans les huitres depuis 1846 et L’escargot Montorgueil, qui en a servi des centaines de milliers de douzaines depuis plus d’un siècle. Comment ne pas citer la Maison Stohrer fondée par Nicolas Stohrer en 1730, pâtissier pour la cour du roi de Pologne et surtout connu pour avoir inventé le baba au rhum. On attend aussi impatiemment l’ouverture du deuxième Big Fernand, le fast-food terroir des garçons à chemise à carreaux auquel on a déjà décerné le prix du meilleur burger de Paris : l’Alphonse, une succulente succession d’agneau, de tomme de Savoie, d’aubergines grillées et de sauce au fromage frais. En guise de digestion et au croisement de la rue Etienne Marcel, nous vous demandons de faire un choix cornélien. En prenant à gauche en direction de la place des Victoires, vous vous lancez dans une galerie commerciale découverte à la fois encombrée de touristes, d’égarés et d’hystériques en proie à un shopping standardisé. Pour ceux que nous avons effrayés,

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rejoignez la rue Montmartre et découvrez tour à tour l’AFP, le site Richelieu-Louvois, l’ancienne Bourse, la galerie Vivienne (ravissement optique de 176 mètres de style pompéien néoclassique) et évidemment l’Opéra Garnier. On se permet d’insister sur le site Richelieu-Louvois, ce trésor méconnu du patrimoine architectural parisien. Le « quadrilatère Richelieu » a été le berceau historique de la Bibliothèque Nationale de France avant d’être transféré sur le site François Mitterrand. La salle ovale, le joyau de la visite, résulte d’un travail d’orfèvre de quarante années pour un résultat majestueux. Depuis le transfert des collections en 1998 à Tolbiac, le site a été délaissé et s’est progressivement dégradé. Aujourd’hui, le site Richelieu fait peau neuve : sept ans de travaux et 150 millions d’euros permettront au lieu de retrouver sa splendeur d’autrefois. Malgré sa réhabilitation jusqu’en 2017, le lieu reste ouvert aux chanceux disposant du sésame « la carte de Recherche ». Pour une fois, on regrette de ne jamais s’être inscrits à la Fac ! Pour nos lecteurs les plus hardis, nous ne vous ferions pas emprunter le premier itinéraire sans réelle destination. Celle que nous vous promettons est fabuleuse : la place des Victoires, sosie miniature de la place Vendôme. À son centre, trône la statue de Louis XIV chevauchant un cheval cabré réalisée par François Joseph Basio en 1828. Cependant, ce que l’on voit aujourd’hui de la place des Victoires est très éloigné de ce qu’elle a été suite à de nombreux bouleversements. En effet, avant le percement de rue Étienne-Marcel en 1883, la place perd sa régularité et son harmonie si chères à son architecte, l’illustre et courtisan Mansart. Ces travaux ont été vécus comme une véritable éventration. Mansart voulait faire de la place des Victoires l’archétype de la place royale conçue pour glorifier un roi représenté à l’origine en pied, vêtu du manteau de sacre et couronné par la Victoire. L’obsession de Mansart le fit dessiner une place fermée, du moins en apparence pour que l’effigie du roi se détache à toute heure des façades des immeubles elles-mêmes habitées par de grands personnages, le marquis de Marigny, le banquier Samuel Bernard et le mécène Pierre Crozat entre autres. Culture Clubs Si vous avez dépassé votre quota culture pour le mois au Musée d’Orsay à l’expo L’Ange du bizarre (ndlr jusqu’au 9 juin 2013, (courez-y même s’il faut traverser 5 arrondissements), nous avons aussi pensé à vous ! Pour vous défouler, nous vous recommandons vivement le Klay, notre salle de sport préférée (où vous nous croiserez en train de récupérer d’une soirée à l’Expérimental). Tout au Klay nous plaît : l’architecture de Cyril Durant Bechar, l’ambiance cosy high tech, les cours de Body Thaï, les canapés du spa au sous-sol et surtout l’entrecôte 350g du DEPUR. Vous l’aurez compris, le Klay, c’est notre deuxième maison ! Quoique le bar tender de l’Experimental Cocktail Club (37 rue Saint-Sauveur) vous dira que notre véritable deuxième maison, c’est plutôt son bar. Comme vous pouvez vous en douter on n’y commande ni mojito ni pina colada mais on y expérimente des mélanges d’alcools rares, de jus de fruits frais et d’épices subtilement dosées dans une ambiance speakeasy post prohibition qui se prête parfaitement aux tête-à-tête intimes. Si vous êtes un groupe de quatre amis,

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1. L’équipe du restaurant BIG FERNAND 2. Début de la rue Montorgueil 3. Façade de la boutique NOSE 4. La place des Victoires 5. Le bar ECC Expérimental COcktail club 6. Le restaurant Japonnais KUNITORAYA 2 7. Portrait de David Mallett 8. Façade du salon de coiffure DAVID MALLETT

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foncez au fond de la pièce – assez tôt, nous ne sommes pas les seuls à prescrire l’ECC – squatter les canapés et fauteuils club. Premier de la lignée des bars à cocktails de la capitale (Prescription Cocktail Club, Curio Parlor et le Ballroom), l’Experimental Cocktail Club a donné le ton tant sur la déco brute, poutres et pierres apparentes que sur la qualité des cartes proposées : ces quatre bars tenus par le désormais trio culte Olivier Bon, Pierre-Charles Cros et Romée de Goriainoff sont indépendants des grandes marques d’alcool, assez rare pour être noté ! Si l’Experimental Cocktail Club ferme ses portes à 2h, les noctambules sauront trouver refuge derrière d’autres rideaux épais. Le 2ème arrondissement, c’est aussi celui des sorties très tardives et il y en a pour tous les goûts ! Des plus impunément nauséabonds (Corcoran’s, O’ Sullivan, Hetfeeld’s pub, Café Oz sur les Grands Boulevards), aux plus fermés, le Silencio (le membership club de 650 m² au sous-sol du Social Club imaginé par David Lynch), en passant par le plus BB Bruneux, le Truskel (repaire de jeunes rockeurs en goguette pour ceux qui n’auraient pas compris) et par le plus électro, le Rex Club (la cantine de Laurent Garnier et de ses fans mélomanes).

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2nd at the top Le 2ème arrondissement n’a donc rien à envier à ses voisins 1er et 8ème pour ce qui est de faire la fête. Il s’avère également qu’entre le boulevard des Capucines et le boulevard Sébastopol, les adresses insolites ne manquent pas. Nous vous livrons notre top 3 : Nose, un nouveau concept de parfumerie dont on vous parle un peu avant dans le magazine. Chez Nose (20 rue Bachaumont), on vous dresse un « diagnostic olfactif » grâce à une application dédiée. Vous repartez avec une ordonnance olfactive de ce qui vous va le mieux parmi les cinquante marques vendues sur place. Médaille d’argent pour le lunetier vintage Pour Vos Beaux Yeux (10 Passage du Grand Cerf ) niché sous d’anciennes verrières. On y trouve tous les grands modèles classiques mais authentiques : les Persol de Steve McQueen, les montures cat-eye Christian Dior ou les fameuses Wayfarer montées sur les verres Bausch & Lomb. Nous attribuons le prix de l’insolite au Paris Liquor Store, le liquor shop dédié aux éditions limitées d’alcools beaux et rares. À l’origine du concept, trois pubars de chez Havas Paris proposent une sélection de bouteilles exceptionnelles : Hennessy by Futura, Vodka cîroc, punch et autres Crystal heads. Pour ceux qui ne seraient pas assez dépaysé, prenez rendez-vous rue Sainte Anne parsemée d’enseignes japonaises. Une enfilade de restaurants aux files d’attente complètement disproportionnées par rapport à la capacité d’accueil ! Le Japon à Paris L’Higuma est l’adresse par laquelle il faut commencer si vous êtes un novice de la rue Sainte Anne : on y commande une cuisine parfaite pour s’initier et se familiariser avec la gastronomie japonaise. On ne vient pas à l’Higuma pour sa déco réfectoire d’entreprise ni pour le service que l’on perçoit comme rudimentaire mais pour leurs ramen (spaghetti dans un bouillon à base de porc, de calamars ou de légumes à prononcer lamen) et leurs Gyoza (raviolis à la viande) : ne cher-

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6 Juste en face, on adore la deuxième adresse du Kunitoraya au 1 rue Villedo. Nettement plus upscale que la maison mère à côté, Kunitoraya 2 est l’adresse des Udon à toutes les sauces, chauds ou froids. Le Udon est la nouille au blé des régions du sud-ouest du Japon, souvent servi dans un bouillon de légumes, de viande ou de poisson. Le soir, on vous conseille les tapas, mélange d’omelette, de tempura, de porc pané, d’œufs de saumon, de surimi, d’huitres panées, de tartare de thon en gelée et de sushis vapeur. Du côté de la déco les miroirs et les boiseries Belle Epoque se rhabillent d’une aura New-Yorkaise carrelée. Cette ambiance hétéroclite fait du Kunitoraya 2, un lieu dont on devient accro dès la première visite. La province aussi De passage à Paris, réservez une des treize chambres de l’hôtel Edgar (31 rue d’Alexandrie de 130€ à 200€) pour une nuit au plein cœur du Sentier. Dans ce vieil atelier de confection (la vérité, on est dans le Sentier), toutes les chambres sont uniques et décorées par des photographes, stylistes et scénographes amis de Guillaume Rouget, le créateur du concept. Rien que pour les viennoiseries du Moulin de la Vierge (réputée meilleure boulangerie de Paris) en room service, nous parisiens parisianistes délaisserions bien notre deux pièces étriqué mais adoré pour une nuit arty à l’hôtel Edgar. On en profiterait aussi pour faire un saut remise en beauté chez David Mallett (14 rue Notre-Dame-des-Vicoires), coiffeur australien qui reçoit dans un appartement de 400 m² au design épuré et hauteurs sous plafond haussmanniennes. David Mallett doit son succès à la compréhension de ses clients maniaco-phobiques des ciseaux. L’équipe maîtrise parfaitement les coupes qui durent et les couleurs sur-mesure pour un résultat naturel et pour le moins apprêté. Les prix étant encore abordables, nous vous recommandons de consulter rapidement avant que David Mallett ne devienne le prochain Cut By Fred : on en reparle dans le 3 !

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NOS BONNES ADRESSES :

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BARS L’ECC, Expérimental cocktail club Le cercle Le Truskel (Rock)

BEAUTÉ / BIEN-ÊTRE Coloré par rodolphe David Mallett (coiffure) Le Klay (Club de sport) Nose (Bar à parfum)

FOOD CLUBS Le Silencio Le Social Club Le Rex Club (électro)

Boulangerie du Moulin de la Vierge épices Roellinger Kunitoraya kunitoraya 2 L’Higuma Le rocher de Cancale Maison stoher Paris liquor store Un jour à Peyrassol (pour les mordus de truffes) Saturne

BALLADES Galerie vivienne Place des victoires rue montorgueil Rue Sainte-Anne Passage des panoramas

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Boutiques Jean-Paul Gaultier Kabuki (mode) Marc le Bihan (optique) Massaro (chaussures) Pour vos beaux yeux (optique) Sneaker Lounge

Hotels Hôtel Edgar Hôtel O (à la frontière entre le 1er et le 2ème arrondissement)


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PARIS Street un texte de LAUREEN BLANC, YOHAN BISSON

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
 Neuve et propre du soleil elle était le clairon
 Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes
 Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
 Le matin par trois fois la sirène y gémit
 Une cloche rageuse y aboie vers midi
 Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
 J’aime la grâce de cette rue industrielle
 Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes Apollinaire

Zone, extrait de “Alcools”, 1913.

C’est sans doute l’essence même du problème qu’Apollinaire touche ici du doigt. Des rues on oublie le nom. On préfère en garder les images. La littérature en est d’ailleurs pétrie : Qu’importe si c’est la rue Michodière ou une autre qui parvient à faire oublier à Denise les charmes de sa province. Ce qui reste c’est le grouillement du Paris matinal et le faste des vitrines des grands magasins qui frappent dans le célèbre Au Bonheur des Dames de Zola. De la même façon, est-t-il possible de concevoir le destin de Jean-Baptiste Grenouille, héros du Parfum, si Suskind avait préféré lui faire voir le jour par une matinée de printemps dans un champ de tournesols, plutôt que dans les bas fonds des rues parisiennes à l’époque où Montmartre concentrait toutes les puanteurs du monde ? Car, si le terme recouvre originellement des conceptions techniques d’aménagement spatial et matériel, ce n’est pas à l’urbaniste que nous souhaitons donner la parole et je crains que nous ne prenions le temps d’offrir ses lettres de noblesse à Hippodamos de Milet pour son célèbre plan en damier – aussi révolutionnaire soit-il. Ceci pour une raison simple et suffisante, qui consiste à croire que la rue existe plus à travers ceux qui y ont vécu et y vivent encore, que grâce à ceux qui l’ont construite. Pochoirs, peintures aérosols, tampons, résine – les outils n’ont pas changé, à cette différence près qu’ils ne trainent plus au

pied de l’artiste sur le bitume, mais sont maintenant sagement disposés dans une caisse en plastique, ou sur une bâche qui protège le parquet fragile de la galerie, le temps de la création. Comprenez que le caractère éphémère du street art, qui faisait l’essence même de la pratique, se voit un peu bousculé. Ces œuvres, autrefois soumises aux aléas du climat et de l’érosion aussi bien qu’aux folles et intransigeantes lubies politiques d’entretien de la ville, aspirent aujourd’hui à une certaine pérennité. Les galeristes s’arrachent le succès des Invader, Shepard Fairey, C215, Ludo, Miss Tic et j’en passe. Si le concept d’art de rue au sein d’une galerie ou d’un centre culturel proprinet interpelle déjà, la réalité est bien pire. Passerait encore si on demandait à Swoon ou à Invader la permission d’arracher une partie de leur œuvre à leur environnement originel pour l’exposer entre quatre murs. Mais que faut-il penser des expositions qui proposent des sérigraphies et des créations in situ d’œuvres de « street art » ? A quoi joue t-on lorsqu’on fixe la célèbre boite aux lettres grafée de C215 au mur en placo du musée de la Poste, et qu’on ose demander à l’artiste d’étendre sa composition sur le reste de l’espace mis à disposition ? - « Remplis le carré blanc pour exprimer ta vision du monde ». On n’est pas loin du concours de dessin de paquet de céréales. En 2009, le Grand Palais, toute institution culturelle qu’il est, ne fait pas mieux : il réussit à vider l’art de rue de sa caraté-

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Obama X Black Burger par Arnaud Pagès © DR / SPLENDENS FACTORY

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YZ © Stéphane Bisseuil (Courtesy) / Les bains douches



VHILS © Stéphane Bisseuil (Courtesy) / Les bains douches


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-ristique première : la liberté. La rue, toile sans limite, sans cadre, est ici matérialisée par une série de tags exposés avec la linéarité d’un tableau Excel, obéissant au même thème, au même support, à la même dimension. Un street art encadré, dans tous les sens du terme. Certains artistes tentent encore de se protéger en refusant de participer à la grosse machination commerciale de l’art contemporain. Celle qui fait peur et qui risquerait de faire sourire les copains avec qui on montait à l’échelle pendant la nuit. Il ne s’agit pas de blâmer ces artistes de rue, qui pour une raison ou une autre ont choisi un chemin différent. On a juste un peu de peine pour eux. Comme devant cette toile encadrée, Ville Propre, où Dran semble enfermer un morceau de son passé avec nostalgie. Comme une autobiographie qui rendrait hommage à sa vraie vie. Sa vraie vie d’artiste. Travaillant cette fois à l’intérieur comme dans une galerie mais dans un lieu plus urbain encore que les chemins de fer partant de la Gare de l’Est, une vingtaine d’artistes a élu domicile aux Bains Douches. Ce lieu, icône avec le Palace des années 80 qui y auront vu passer Warhol, Bowie et Yves Saint Laurent, a fermé ses portes en 2010 pour la première fois depuis 1884. Afin de sauver l’âme de ces murs, le propriétaire crée La Société des Bains il y a deux ans et décide de rénover l’endroit pour en faire un hôtel de luxe pas comme les autres : un Chateau Marmont parisien. En attendant le réel début des travaux et la transformation définitive du lieu, l’espace a été confié à la crème du street art international (L’Atlas, Futura ou encore Space Invader pour ne citer qu’eux). Ils ont quatre mois pour rendre hommage au passé artistique des Bains. La création s’exprime librement à chaque étage dans l’essence même du street art : l’éphémère, tout sera détruit à la fin de la résidence.La Tools Galerie a quant à elle récemment mis à l’honneur un projet original imaginé par Stéphane Halmai-Voisard et Philippe-Albert Lefebvre, j’ai nommé « Terrazzo project ». Véritables Midas du design, ces deux artistes choisissent de dompter un matériau urbain, brut et obsolète appelé Terrazzo, qui fit le bonheur des artisans du bâtiment pour sa robustesse et son faible coût dans les années 20. Standard incontournable des sols de gratte-ciels et espaces publics en tout genre, les deux artistes le ré-inventent pour créer un mobilier moderne aux lignes pures d’une élégance remarquable. Si vous rêviez d’arpenter le célèbre Walk of Fame de Los Angeles, réalisé dans le même matériau, Hollywood s’invite à présent à votre table. Loin de l’esthétique urbaine des années 20, la roulotte d’Oriane nous rappelle le théâtre ambulant de la Commedia Dell’arte – Cette artiste plasticienne choisit de construire son monde loin des galeries huppées de la capitale en élisant domicile dans une sympathique roulotte jaune tout droit sortie des années 60. Ici l’art vivant prend tout son sens puisqu’il se déplace à la rencontre du public, pas l’inverse. Les spectateurs, accueillis en comité réduit dans ce musée miniature, seront guidés par Rosalie et Aristide, « médiateurs-comédiens », pour une expérience toute particulière à la découverte de l’univers insolite et vieillot de ce cabinet des curiosités. Unique mot d’ordre : on ne touche pas qu’avec les yeux ! Ici on conçoit le spectateur comme « spect-acteur » - on l’invite à manipuler une série de drôles automates, de machines à rêve dont on ne sait pas s’il faut rire ou se méfier.

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STREET FOOD Roulotte toujours, mais cette fois-ci grâce aux Etats-Unis qui influencent la France sur le plan culinaire - une fois n’est pas coutume. Reprenant leurs propres classiques en les gastronomisant et en les proposant outside, les foodtrucks y sont une institution depuis maintenant plusieurs années. Loin du simple hot-dog pickles à 1€ qui vous ravit à 4pm à Central Park, ou à 4am en sortant du Standard, ce sont de réels mets qui sont offerts aux devenus exigeants consommateurs américains. Longtemps réservé aux pizzaiolos marseillais, le concept né à Los Angeles il y a quelques années s’est fait une place de choix dans notre capitale. La queue est généralement plus longue au Camion qui Fume qu’au MK2 Bibliothèque qui lui fait face. Dans une société et une rue de plus en plus planifiée et ordonnée, le camion ambulant offre spontanéité et quête. Vous pouvez tout aussi bien vous trouver nez à nez avec l’un d’entre eux en flânant aux abords de la Madeleine, que flairer ses prochains passages, non plus à l’aide d’un pendule mais de votre SmartPhone. Question d’époque. C’est donc le Camion qui Fume qui ici se lance en premier dans l’aventure. Son concept et ses burgers d’excellente qualité rencontrent très vite un énorme succès. Il est suivi en avril 2012 par La Cantine California qui propose elle un aller-retour express dans l’Ouest Américain avec en plus des burgers, tacos, burritos, milkshake ou cupcake. Certains ont cependant choisi de faire le chemin inverse. Si certains produits gastronomiques se retrouvent désormais dans les rues parisiennes, d’autres sont passés des trottoirs aux cuisines de restaurant. Après Little Fernand qui a su ravir les franciliens en manque de la Grosse Pomme, Mathieu Mercier est fier de nous présenter le nouveau né : le Lobster Bar. Situé derrière la Place des Victoires, il vous propose de remplacer la Knacki par du Homard Breton dans un délicieux hot dog (voir l’article qui lui est consacré dans les pages actualités). Reste aux parisiens à développer ce concept pour que comme dans les rues de Manhattan ou le long de Venice Beach on trouve bientôt falafels, schnitzels, dim sum, beignets, cookies, brownies et bien sûr hot dog rue du Cherche Midi. De l’autre côté de l’Atlantique le camion ambulant ne concerne plus uniquement la restauration, on y trouve des «fashion trucks» depuis quelques temps. Ces camions sillonnent les routes remplis de vêtements : vintage, petits créateurs ou encore accessoires. Plus besoin de s’aventurer chez Value Village pour les hipsters du Wisconsin. LA RUE, C’EST LA MODE « Il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue » Campagne Chanel de l’été 2011. Karl Lagerfeld et son acolyte ex-voguienne, Carine Roitfeld, n’hésitent pas à griffonner vulgairement au bic les mots saisissants de Coco sur le front de l’égérie du moment. Drôle d’hommage. De la rue au podium, du podium à la rue, là aussi il n’y a qu’un pas. Celui du succès peut-être. La haute couture qui trouve sa crédibilité dans le bas peuple on connaît. Mais l’inverse ? Car la rue comme source d’inspiration a déjà fait ses preuves. Des grands noms comme Castelbajac ne s’en défendent pas et jouent la totale


Monsieur Chat / Splendens Factory

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« I l n ’ y a p as de mode si elle ne descend p as dans la rue » Campagne Chanel de l’été 2011

transparence. On pioche à loisir dans les mythes urbains populaires, on s’inspire des « people » des magazines. Pour son défilé collection été 2011 Dsquared2 donne dans le « Street Style Couture » et attife les filles d’accessoires farfelus qui nous rappellent la meute d’adolescents lambda au coin de la rue : tatouages, jeans troués et délavés, Doc aux pieds. Cheveux gras négligés et cup Starbuck à la main.

eux le vintage est devenu une partie intégrante du mode de consommation. Un terme qui fera d’ailleurs sourire nos amis Suédois, tant les jeunes de Sodermalm à Stockholm sont ancrés dans ce mode de vie depuis des années. Icônes branchés refusant absolument de l’être, on atteint là le paroxysme de la branchitude. Trop hip pour accepter d’en être. Trop street.

Le hipster, encore lui, incarne parfaitement cette influence mutuelle entre les podiums et la rue. Aujourd’hui adoré par les marques et haï par ses congénères non assumés, il est le descendant light des beatniks 50’s, la drogue en moins (peu de chance que Mr W S Burroughs se reconnaisse dans ces jeunes loups urbains bien propres sur eux comparés à celui qui fit “Guillaume Tell” à sa femme en 1951). Loin de l’image bobo qui lui est associée en France, il est originellement subversif et développe une esthétique porno 80’s dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn. L’espace manquant à Manhattan, c’est de l’autre côté de l’East River que le milieu arty new yorkais se développe au début des années 90. Les artistes louent des hangars abandonnés pour le prix d’une chambre minable dans le West Village et les transforment en immense loft avec vue sur la Skyline de la vraie ville. Les soirées commencent et ne désempliront pas. Ce quartier peu recommandé quelques années auparavant devient rapidement la capitale mondiale de la mouvance. C’est peu à peu que le mouvement prendra une tournure green friendly. Récupération et customisation sont les mots d’ordre, s’ils ne créent pas de nouveautés à proprement parler ils font au moins du neuf avec du vieux, ré-inventent. Avec

- Madame la rue, que vous avez changé Autrefois la rue était porteuse d’une mission. Celle de réunir, de soutenir le lien social, de forcer le hasard des rencontres. Petits commerces, tripiers, charcutiers, crieurs ou cireurs, tous ces corps de métier évaporés dont les enfants d’aujourd’hui ignorent même l’existence. Gloire aux cafés-bistrots et aux pharmacies qui assurent encore une certaine permanence identitaire. Carrefour privilégié des échanges, lieu de fréquentation et d’usage. Petit théâtre de vie, d’amour et de haine, de jeux et de peines. Aujourd’hui si on connaît son voisin c’est pour le malheureux litige du dernier dégât des eaux. Dans le meilleur des cas on a cédé à la pression sociale, on s’est docilement soumis au devoir annuel qui nous incombe depuis 99, en faisant acte de présence à la journée Immeuble en fête. Prétentieuse mascarade qui pense pouvoir créer un sentiment d’appartenance au quartier autour d’une sangria tiède, servie dans un gobelet en plastique à l’arrivée des beaux jours. Mayday. A défaut d’être né dans la rue, on aimerait presque y mourir. Y laisser un peu de soi, comme Roland Barthes au 45 rue des Ecoles.

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SPLENDENS FACTORY Laboratoire artistique

un texte de LAUREEN BLANC, YOHAN BISSON

Alors qu’on sortait avant dans un bar ou un club, on peut désormais sortir dans une rue. C’est le pari de la Splendens Factory. Un état d’esprit Warholien planne depuis peu sur la rue Muller dans le 18° arrondissement. C’est là que de nombreux talents pluridisciplinaires ont pris place pour s’exprimer. Articulée autour de la Maison Muller, La Factory s’étend sur toute la rue. La maison accueille toutes sortes d’événements : vide grenier, soirées pour la Fashion Vogue Night Out, concerts, expositions. Adrien Moisson, à l’origine de l’Atelier, nous raconte son histoire … - Adrien, peux-tu nous expliquer le principe de la Splendens Factory ? J’ai commencé dans la musique, en aidant des potes, en devenant leur manager, et assez vite on a monté un label qui s’appelait Musique Hybride où l’idée était d’avoir le plus de styles différents. On a commencé à rassembler pas mal de monde dans l’artistique : musiciens, graphistes, designers, réalisateurs et je me suis rendu compte que pour un mec qui faisait de la musique tout seul, il lui fallait un logo, une pochette, une charte graphique, un clip etc. C’est l’idée de base du concept : rassembler des compétences différentes et les faire évoluer ensemble. - Comment est né le projet ? Tout a commencé avec la Maison Muller, dans laquelle j’habitais avec Nicolas Ullmann et Baptiste Lorber. On l’a à la base pensé comme un lieu capable d’accueillir des événements (dîner, projection de courts métrages etc) et La Factory est ensuite vraiment née quand on a récupéré la maison voisine, dont on a cassé les murs pour en faire un vrai espace de création et accueillir un maximum d’artistes. On a maintenant, au sous-sol le studio de musique, au rez-de-chaussée la salle d’expo, au premier étage, les graphistes, au dernier la salle de projection, les 2 studios photos Silver Clash, l’atelier numérique au dessus et la 3D tout en haut. On a ensuite repris le bar en face de chez nous, qui est devenu Le Rosie et il y a peu le Blue Note, que l’on est en train de retaper et qui ré ouvrira cet été. On va disposer d’un espace total de 1100m² qui nous permettra d’accueillir plus d’artistes, de techniques et d’univers différents. C’est un projet en perpétuelle expansion. Pour accueillir de nouveaux artistes, on a décidé de pousser les murs plutôt que de faire partir ceux avec qui on travaille depuis le début. La famille ne cesse donc de s’agrandir. - Ce qui est intéressant dans votre projet, c’est qu’au-delà du simple LABORATOIRE de création, vous avez également conçu l’endroit comme un réel espace de diffusion ... C’est tout l’intérêt ! On a toujours pensé la Maison Muller, et la Factory en général comme un lieu qui devait être ouvert au maximum. Pour permettre à nos artistes de s’exprimer devant le plus grand nombre. On va désormais avoir un événement ouvert à tous chaque mois, dans lequel on trouvera des projections, des expositions, de l’art numérique, de la photo, de la musique etc. Le but pour nous est d’accompagner réellement les artistes, pas uniquement de leur fournir un lieu de création. L’espace et la variété de lieux dont on dispose nous permet dans un premier temps de faire travailler les gens ensemble, et dans un deuxième de leur proposer de nombreux espaces d’expression et de diffusion.

Splendens Factory 6, rue Muller - 750018 PARIS

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© SILVER CLASH

- Quel rapport avez-vous avec le quartier ? Vous organisez bientôt une fête des voisins ... On a une vraie volonté de s’y intégrer, de faire partie de cet éco-système, que notre travail puisse animer le quartier et profiter à tout le monde. On veut que les habitants du quartier puisse participer au projet, que la maison leur soit ouverte. C’est notamment dans cette optique là qu’on organise le 31 mai notre fête des voisins à nous, avec des concerts, des projections et la visite du Blue, encore en chantier. On espère y voir le maximum de personnes du coin. On va tout faire pour. On aimerait même pouvoir utiliser la rue, mais ça reste par contre à voir avec la police...


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PHILIPPE Besson un texte de YOHAN BISSON

Rendez-vous est pris dans une brasserie du 14°. La grisaille ne nous permettra pas de languir en terrasse. Huysmans a encore quelques jours pour profiter de Paris avant que le soleil ne se fasse trop présent. Je n’ai pas lu les livres de Philippe Besson, ai commencé « Les jours fragiles » mais ai très vite arrêté. Pas envie de confondre l’écrivain et ses écrits. C’est avec l’écrivain que j’ai rencart cet après-midi, pour la thèse littéraire, il faudra repasser. L’homme est écrivain, romancier plus précisément. C’est sa vie, son métier.

« Je n’ai jamais eu besoin d’écrire. L’écriture n’a pour moi aucune vertu thérapeutique, elle ne soigne aucune névrose, si j’en ai, elle ne me fait aller ni mieux ni plus mal. C’est pour moi une forme de jubilation, un moteur, et c’est identitaire. J’y prends énormément de plaisir, je ne pourrais pas m’en passer, j’écris tous les jours, des lettres, des romans, mon journal intime, des articles pour les journaux. C’est ma vie chaque jour, mais ce n’est pas une addiction ».

ce que ça donnerait. C’est venu assez facilement, oui vraiment ça ne m’a pas paru compliqué. A la fin, j’ai rangé ce roman dans une enveloppe jusqu’à ce qu’un de mes amis à qui j’ai fini par le montrer me conseille de l’envoyer à des éditeurs. Trois d’entre eux m’ont dit oui et à partir de là les choses sont devenues sérieuses. Je suis d’un coup passé du jeu à quelque chose de fondamental : continuer dans l’existence qui était la mienne alors ou passer ma vie à écrire des livres ».

Philippe Besson n’est certes pas né femme, mais pas écrivain non plus, il l’est donc devenu. Il n’est pas écrivain car « il n’aurait pas pu faire autre chose, à part braqueur de banques ». Question de carrure peut-être mais pas seulement. Une carrière non pas commencée à La Sorbonne mais en Ecole de commerce, non pas poursuivie aux côtés de Jérôme Garcin mais de Laurence Parisot, alors à l’IFOP. C’est la trentaine arrivée qu’il change de vie. Avec une radicale douceur.

Se pose alors la question d’un changement radical de vie. La vie millimétrée et subordonnée d’un cadre en pleine réussite, avec son agenda, son assistante, ses rendez-vous pris 2 mois à l’avance, ou alors la vie de l’écrivain, seul face au plus grand vide qui soit, la page blanche lentement vissée à la Remington.

« Je suis devenu écrivain plutôt simplement. Je n’avais pas de désir profond, viscéral de devenir écrivain. J’ai toujours aimé les livres, écrire, mais je ne m’étais jamais imaginé en écrivain. Je n’avais jamais écrit que des lettres, pas même une simple nouvelle. J’étais parti sur une autre route, assez logique pour qui a grandi avec l’idée du mérite républicain. Je suis devenu juriste, spécialiste du droit social. En 98-99, mon métier m’a conduit à l’étranger, dans des villes que je ne connaissais pas : Shanghai, Toronto, Buenos Aires. C’est cet éloignement qui m’a donné si ce n’est l’envie, au moins la possibilité d’écrire. Je me retrouvais le soir dans ma chambre d’hôtel, je n’avais rien à faire, pas de vie sociale. Je me suis donc « lancé », sans savoir

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« La question ne s’est pas posée longtemps. J’ai décidé de tenter l’aventure, assez risquée, peu de gens vivant de leurs livres, mais il y avait quelque chose qui relevait de l’évidence. Le risque, une fois pris, n’en était plus un pour moi, je me suis senti de suite prêt à assumer tout cela, comme si je n’avais pas le choix, sans appréhension. Je l’ai fait en sachant que c’était un aller sans retour. Au delà de l’intuition. Quant à la solitude, elle ne me fait pas peur, je la recherche. Je suis seul quand j’écris, avec mes personnages mais seul. Le monde extérieur disparaît. C’est une forme de sauvagerie. Qui exclut. Je ne veux pas être pollué par le monde extérieur. Ce qui a pu me faire peur par contre, c’était l’idée que tout ne dépendait plus que de moi. Je n’avais plus de chef. Et c’est un métier qui ne dépend que du regard des autres. Cette alliance là est vertigineuse ».


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J ’ ai refusé A l b in M ichel car ils me demandaient de changer de nom . J e ne p ouvais p as insulter mon p è re . O n ne p eut p as se renier davantage , ni renier davantage ses origines qu ’ en changeant de nom . Peut - on renoncer à quelque chose de p lus grand que son identité ?

© Maxime Antonin

Philippe BESSON

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Contrairement à d’autres, il ne renie rien de ce passé, ne s’en cache pas, ne lui vomit pas dessus. Mieux, il l’assume, le raconte, avec passion même. Pas de compte à régler avec cela. Pas de trahison à ce qu’il aurait toujours été et qu’il aurait mis 10 ans à s’avouer. Nombre de regrets : moins que zéro. « Je ne regrette rien de mon passé. Je n’ai aucune raison de cracher dans la soupe, j’ai été heureux dans cette vie d’avant. J’ai gagné de l’argent, j’ai voyagé, j’ai picoré sentimentalement, j’ai rencontré des gens très intéressants, avec lesquels je pouvais n’être d’accord sur rien. Laurence Parisot en tête, dont j’ai très longtemps été le bras droit. Je suis passé à autre chose, mais je ne renie rien. Je ne vais pas me plaindre d’une jeunesse heureuse. Je ne sais pas ce que c’est que le regret, je ne fonctionne pas comme cela. Je suis extraordinairement primaire, je me situe dans l’instant. Si l’instant n’est pas agréable, je me débrouille pour qu’il passe. » S’il n’est pas devenu écrivain pour arrêter de vivre une vie qu’il n’avait jamais voulu vivre, il l’est peut-être devenu pour vivre des vies qu’il avait toujours voulu vivre. Pas celle d’écrivain, mais celle de ses personnages. Celles qu’il ne vivra jamais. « Je suis un romancier. Je voudrais qu’on revienne à l’essence même de ce mot. Je suis quelqu’un qui invente, qui fait fiction. L’autofiction, très peu pour moi. Je suis romancier. Comme un acteur interprète des rôles. Je suis romancier pour vivre des vies qui ne sont pas miennes. Sans doute parce que ma vie ne me suffit pas. J’ai eu envie de devenir prostitué à la gare de Florence, la soeur d’Arthur Rimbaud, une femme quittée ou encore un policier à L.A. Et je l’ai été grâce aux livres. Ecrire ces vies est ma seule possibilité de les vivre un tant soit peu. J’écris des romans pour devenir ce que je ne suis pas. Comme je l’espère, les gens qui lisent mes livres deviennent par procuration ce qu’ils ne sont pas, le temps de la lecture. Les romans ne sont pas pour moi du côté de l’intelligence, ils sont du côté de l’émotion, du sensible. C’est rien d’autre que ça. C’est ce que j’essaie de faire. » « N’y voyez rien de personnel » « Je ne sais même pas moi même où je vais puiser l’essence de mes romans. Quand je décris mon autopsie et mon enterrement, reconnaissez que j’ai assez peu de chance d’avoir vécu cette expérience ! Pour autant, je puise dans le réel. Dans les gens qui m’entourent. Dans ce que j’observe, ce que j’écoute. Après, je le transcende, j’en fais autre chose, je le transforme. Je prends des bribes de réels. Des bribes de nous qu’à la fin on ne reconnaît même plus. » Vivre ce qu’on a toujours voulu vivre, ou a défaut l’écrire. Le vivre par procuration. Ouvrir une boite de Pandore refermable. Daydreams. « Je suis parfaitement schizophrène. Par essence. Par métier. Sans avoir pour autant besoin de sas de décompression. Je peux être ce type qui il y a 3 minutes racontait un viol d’enfant et maintenant parle de ses prochaines vacances à Los Angeles. Je bascule de l’un à l’autre en une fraction de seconde. »

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« I like the idea of a writer being haunted by his own creation, especially if the writer resenter the way the character defines him ». Bret Easton Ellis Il invente des personnages qui, s’ils ne meurent pas forcément dans ses livres, meurent forcément en lui-même au moment de poser le point final. Entre rupture violente et infanticide … « Les personnages ne me hantent pas car « hanter » a une connotation négative. Ils me poursuivent. Ils sont encore là avec moi. J’aime tellement certains des personnages que j’ai inventés que je regrette de ne pas les connaître, de ne plus les fréquenter. Je suis triste de les abandonner. J’aimerais les retrouver. J’ai même fini par écrire la suite d’ « En absence des hommes », mais c’est venu des autres, les lecteurs. Tout le monde me demandait ce que Vincent était devenu. Tant de fois que j’ai fini par moi aussi me poser la question, et inévitablement en faire un livre. Peut être qu’un jour je reprendrai des personnages mais ce n’est pas ma volonté, je n’écris pas un livre en me demandant ce qu’en sera la suite. J’écris d’ailleurs toujours un livre en sachant comment il se finira. Je ne connais jamais le trajet qui me mènera du point A au point B, mais je connais toujours ce point B. J’ai toujours fini mes livres comme je le prévoyais. Je suis comme un chat qu’on balancerait du 9° étage et qui retombe invariablement sur ses pattes ». Rien d’autobiographique donc, dans ces personnages, dans ces histoires, mais également dans ces lieux. Invention totale, création, monde imaginaire, loin pourtant de l’Interzone ou d’Alice. Traiter les émotions spatiales comme les émotions humaines. Dans le fantasme. Au sens noble du terme. « On parle mieux des endroits que l’on connaît peu. D’une manière plus générale, c’est plus facile d’écrire sur les choses que l’on ne connaît pas. Je fuis l’érudition : quand vous connaissez les choses, vous avez envie de démontrer que vous les connaissez. Un instant d’abandon, par exemple, se passe en Cornouailles, c’est une région dans laquelle je n’ai jamais mis les pieds. La géographie doit se sentir. On se fout de la topographie. Seules les sensations comptent. Mes géographies sont assez imprécises pour permettre aux lecteurs de les faire siennes. En décrivant via les fantasmes que j’ai des lieux que je ne connais pas réellement, le lecteur a ensuite le loisir de se les approprier. On se rend également parfois compte, que ce réel que l’on invente est plus réel que le réel. On invente parfois des lieux, qui quand l’on s’y rend, sont absolument conformes à la pensée qu’on en avait. Comme on écrit parfois des livres prémonitoires ». De prémonitions en tout cas, il n’en eut aucune concernant son rôle aujourd’hui d’ « animateur télé ». Il aurait pensé à 800 noms avant le sien pour présenter Paris Dernière. Intéressant donc de constater ce que les autres peuvent voir en soi. Excitant même . « J’ai toujours refusé que l’écrivain passe avant l’oeuvre publiée. J’ai accepté Paris Dernière car c’est une des seules émissions ou l’on ne voit pas l’animateur, et surtout, où le concept est infiniment plus fort que l’animateur. On ne regarde pas Philippe


LIFESTYLE

Besson mais Paris Dernière. De toute façon, le Besson des livres n’est pas celui de la télé. Quand j’écris des livres, j’essaie d’être élégant, mélancolique, sentimental, alors que quand je présente Paris Dernière, je suis rentre dedans, sans retenue, trivial. La seule chose commune est l’absence de jugement moral sur les personnes ou les situations. Je ne vois rien de plus insupportable que quelqu’un qui vous regarde avec une grille de lecture. L’idée de rencontrer des gens qui ne me ressemblent pas du tout me passionne. Des gens que je n’aurais jamais rencontrés sans l’émission. De prendre un bout de leur vie en étant moi, le premier surpris. Le sel de Paris Dernière, c’est le mélange des genres. C’est de passer d’un dîner en ville à une expo Marjane Satrapi pour finir avec du bondage dans une cave. J’ai découvert grâce à l’émission des lieux que je n’aurais jamais fréquentés. Je n’avais, dans mon milieu que peu de chances de me retrouver dans un squat à Montrouge avec des gens complètement barrés, en proie à des substances bizarres. Peu de chances aussi de devenir ami avec des actrices porno ou de discuter une heure avec Denzel Washington. Ce qui m’intéresse, c’est ce que ça m’apporte dans ma vie, les lieux découverts grâce à cela que je continue de fréquenter, les gens, comme Nicolas Ullmann, que je continue de voir et que je continuerai après mon arrêt de l’émission en juin. Je suis guidé par ma curiosité ». « Paris c’est rien qu’une grande poubelle » - Taxi Girl « Comme tous les parisiens, je suis provincial, j’ai grandi en Charente et à Bordeaux. Je suis arrivé à Paris à 22 ans et n’en suis jamais vraiment parti. Comme tous les parisiens j’entretiens avec ma ville un rapport de « je t’aime moi non plus ». Paris est une ville que j’aime profondément, mais c’est une ville grise, où les hivers durent 9 mois, une ville dépressive, une ville asphyxiée par le politiquement correct. Les bobos ont envahi la ville. Je n’ai rien contre eux, ni même leur version à poussette. Ce qui m’énerve ce sont les bobos qui s’installent à Pigalle et qui au bout de 3 mois font des pétitions contre le bruit du quartier. Ces gens veulent habiter au centre de Paris mais que ça ressemble à la campagne. Ils n’ont qu’à aller vivre à Gif sur Yvette ! Paris est par nature turbulente, désordonnée, sale, polluée, pleine de bagnoles et de seringues. Elle doit le rester mais elle est en train de s’endormir car les gens ont décidé qu’elle devait ressembler à la campagne. Moi qui ai voulu du calme à Paris, je suis venu vivre au fond du 14° arrondissement, ici c’est calme, je n’irai pas vivre rue Montorgueil, que j’adore pourtant. Ici je n’emmerde personne ».

jeunes sortent ensemble etc. Paris est aussi à l’image de ce qu’est la société médiatique. Dans les 70’s 80’s, ceux qui faisaient la nuit c’était Gainsbourg et Sagan, aujourd’hui c’est Nabila. On a chuté de 2000 étages. Où sont les intellectuels, les designers, les créatifs ? Prenons le Silencio par exemple, ça ressemble à congrès des Jeunes Pop’. A l’inverse, toute la bande Social Club, Pedro Winter en tête, apporte un truc. Ils racontent une histoire, rassemblent des énergies, et plus important encore, ont fait rentrer dans leur univers des gens qui n’y étaient pas prédisposés au départ. Ca ça m’intéresse. C’est sûrement une des choses les plus importantes qui soit arrivée à Paris ces 10 dernières années ». Venant de province comme tous les parisiens, quittant Paris quand il le peut … Comme tous les parisiens. Depuis quelques années exilé volontaire – et non fiscal – à Los Angeles chaque été pour quelque mois. « Je vis à Los Angeles 4 mois par an depuis un moment. Je pars y chercher du calme. Contrairement aux idées reçues c’est une ville extraordinairement tranquille, étendue, verte, paresseuse. Ça va du désert à la mer, il fait 25° tous les jours, les gens se déplacent en tongs et en bermuda. Il y a une vacuité incroyable, il n’y a pas de culture. Les salles de sport ont remplacé les librairies. C’est ce décalage que je recherche. Ce vide. Le vrai vide. La culture je l’ai à Paris, où je suis tous les soirs au théâtre, dans des concerts, à la rencontre des gens. Quand je suis à Los Angeles je suis dans le néant, dans la lenteur, dans la paresse, hors de toute vie sociale ou mondaine. J’y trouve le temps d’écrire mes livres.» Le vide donc, le vrai, ne se trouverait pas, contrairement à l’idée de nombreux parisiens, à la campagne. Le vrai vide, intellectuel, culturel, artistique – malgré Hollywood – se trouverait bien à Los Angeles. A la fois mégalopole mondiale et ville anonyme. A Paris pour encore 2 mois, Philippe Besson part donc vaquer à d’autres occupations. Je cherche moi le trajet pour retrouver The filth and the fury. Bright light big city donc ...

« Paris brûle-t-il ? » entendait-on. « Paris meurt-il ? » nous crie-t-on aujourd’hui sans cesse. éternelle question du « étaitce mieux avant », que l’on peut vite lier chez certains à « étaitce mieux quand j’étais jeune ». Philippe Besson a lui une vision nuancée de la chose. Loin des clichés habituels. « Je ne pense pas pour autant que Paris soit mourante, il y a des lieux de fêtes, mais Paris se transforme. C’est devenu une ville communautaire. Ce que réussissait le Palace c’était d’avoir Yves Saint Laurent, Sagan, et un garçon coiffeur. Aujourd’hui les blacks sortent ensemble, les pédés sortent ensemble, les

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M aison fondée en 1955

180 mm (identique à la version 115 mm

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cdefg TYPOFONDERIE

2011 10 17 Sébastien Gaudard

6. Alphabets employés sur la facade.

de père en fils depuis 1955

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horaires

Imoste porte Birch Std approches +60 couleur crème (exemple: pantone 726)

mardi à vendredi de 10.00 à 20.00 samedi de 9.00 à 20.00 dimanche de 9.00 à 19.00

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2011 10 17 Sébastien Gaudard

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Birch Std approches +100 couleur or (exemple: pantone 272)

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le guide pudlo

pâtisserie 6. Alphabets employés sur la facade.

pâtisserie

confiserie

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miel de première extraction

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2012

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2011 10 17 Sébastien Gaudard

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c h o c o l at

Lambrequin Birch Std approches +60

2011 10 1 Sébastien

sébastien gaudard

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Garantis pur cacao & sucre

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AW Conq approches

épicerie

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Les coffrets cadeaux – Boîtes à chapeaux pâtisserie des martyrs

– 22 rue des martyrs, 75009 paris / www.seBastiengaudard.com



TENDANCES

L’éclair

BUZZ is the new

L’ÉCLAIR hype ? Il y a une dizaine d’années, la pâtisserie à la mode C’était le macaron. Plus récemment, c’est le chou à la crème qui a eu la faveur des gourmands

avec son échoppe dans la très boboïsante rue des Martyrs. 2013 marque l’avènement d’une gourmandise tout aussi traditionnelle : l’éclair. Deux boutiques spécialement dédiées à cette pâtisserie lui offrent un lifting.

un texte de JULIEN GARREC

Même si les versions divergent, c’est au premier chef français et fondateur de la haute cuisine, Antonin Carême (1783-1833), que l’on devrait l’invention de l’éclair. Père des fameuses profiteroles, réputé pour ses pièces montées, il aurait détourné la “duchesse”, un gâteau de forme allongée, fait de pâte à chou roulée dans les amandes, pour le fourrer de crème pâtissière et le glacer de sucre. Il a été popularisé à Paris par la maison Fauchon au début des années 2000, d’abord grâce à Sébastien Gaudard qui le décline au thé et aux marrons, puis en 2003 avec Christophe Adam qui le popularise avec ses éditions limitées. La tendance de l’éclair n’est peut-être pas nouvelle, mais le fait qu’il soit devenu un support de création l’est. Il figure d’ailleurs toujours en tête des ventes dans les pâtisseries et se vend aussi en librairie, avec la sortie l’an dernier de divers livres pratiques pour réussir ce gâteau chez soi… ce qui n’est d’ailleurs pas si simple que ça ! L’éclair de Génie Dépoussiérant l’image de Fauchon voilà dix ans avec ses collections d’éclairs attirant le tout Paris, rehaussant l’image de marque de la maison avec son “weekend éclair” devenu une institution, Christophe Adam quittait la place de la Madeleine en 2011, bille en tête. « J’ai voulu arrêter de me consacrer à la haute pâtisserie, et respirer, explique-t-il. Mais j’ai une âme d’entrepreneur, et j’en ai profité pour ouvrir Adam’s, tartines et cafés, rue Danielle Casanova et cour Saint-

Émilion. Puis Deborah Temam est venue me chercher pour mettre au point un concept autour des éclairs. Le 15 décembre, l’Eclair de génie ouvrait. » Christophe Adam a véritablement fait de sa boutique le temple de l’éclair haute couture. Fini l’éclair banal au chocolat ou au café, une dizaine de saveurs sont présentes dans la boutique. Concédant être allé beaucoup plus loin dans la créativité comme dans la recherche des matières premières qu’à l’époque de Fauchon, Christophe Adam s’approvisionne à travers le monde : cacaos Grand Cru du Vénézuela, noisettes et noix de pécan françaises, pistaches d’Iran, vanille de Madagascar… Son idée est simple : « Faire voyager les gens. » À l’opposé des pâtisseries parisiennes parfois un peu snobs, l’Éclair de génie, plus design et coloré, propose dans ses vitrines jaune d’œuf des éclairs qui affolent le palais. C’est branché, sophistiqué, raffiné et les éclairs sont tout frais, fabriqués dans le sous-sol de la boutique. Le pâtissier souhaitait revenir à sa «première façon de travailler» en les fabriquant à la main, le matin. L’Atelier de l’éclair Guillaume Simonnet et ses trois autres associés ne sont pas pâtissiers. Ces jeunes gens (ils sont âgés d’à peine 25 ans) viennent du monde du marketing, de la communication, de la finance. Mais tous sont passionnés par l’éclair. «Il rappelle l’enfance. C’est souvent la première pâtisserie qu’on déguste, la première qu’on

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TENDANCES

À l ’ o p p osé des p â tisseries p arisiennes p arfois un p eu sno b S , l ’ É clair de génie E S T design et coloré ,

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TENDANCES

se fait offrir par ses parents ou grands-parents», explique M. Simonnet. Avec la complicité du chef pâtissier Loïc Bret, qui élabore toutes les recettes, la bande convainc les banques et inaugure en grande pompe – tapis rouge et 1200 invités – le premier établissement où l’on peut manger de l’éclair sous toutes les formes. Au menu : 24 parfums sucrés et salés en différentes tailles (de 8 cm à plus de 30 cm) pour s’adapter à toutes les occasions et tous les publics, entreprises et particuliers. Dans la catégorie reine, les éclairs classiques au chocolat Grand Cru et au caramel au beurre salé deviennent en quelques jours les best-sellers de la maison. Glaçage légèrement craquant, pâte à chou parfaite, crème gourmande, fraîche, relevée, le produit est une réussite. Pour compléter son offre, l’Atelier s’ouvre au salé, en proposant des club sandwichs (du genre à vous caler l’estomac pour la journée), où la pâte à chou remplace la traditionnelle baguette. On trouve aussi, pour les enfants, l’éclair géant, à customiser pour un anniversaire, et le week-end, c’est le brunch complet, où l’éclair est à garnir soi-même. Un concept bien pensé, voire un peu trop (les écrans LCD à l’intérieur de la boutique gâchent un peu le plaisir), et qui semble séduire le public. « Même si tout n’est pas encore parfait – on vient d’ajuster la taille de nos éclairs pour répondre aux attentes des clients –, le bilan des trois premiers mois est plus qu’encourageant. Même Adriana Karembeu, qui ne mange pas de pâtisseries habituellement, est devenue accro au lieu ! », affirme l’équipe de L’Atelier de l’éclair. Pour les amateurs, la maison signe aussi quelques éditions limitées à ne pas rater. La première fois, on y va pour le concept, et puis on revient pour le goût. Et puis on y retournera sûrement pour les fauteuils clubs super confortables, le canapé Chesterfield. L’ÉCLAIR DE GENIE (le plus créatif) 14, rue Pavée – 75004 PARIS +33 1 42 77 85 11. L’ATELIER DE L’éCLAIR (le plus salé) 6 Rue Bachaumont - 75002 PARIS + 33 1 42 36 37 94. SÉBASTIEN GAUDARD (le plus authentique) 22, rue des Martyrs, 75009 PARIS + 33 1 71 18 24 70. LA PÂTISSERIE DES RÊVES (le plus exquis) 93, rue du Bac, 75007 PARIS + 33 1 42 84 00 82. A retrouver également dans les 16ème et 17ème arrondissements de la capitale

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© Edouard Pecheteau

TENDANCES

LA

FOLIE

DIM

SUM

POUR MANGER DES DIM SUM, CES RAVIOLIS CHINOIS SERVIS DANS DES PANIERS

EN BAMBOU, IL FALLAIT, JUSQU’À RÉCEMMENT, POUSSER LA PORTE D’UN RESTAU-

RANT ASIATIQUE. AUJOURD’HUI, LES RESTAURATEURS BRANCHÉS REVISITENT TOUR À TOUR CES PETITES BOUCHÉES, EN FONT LEUR SPÉCIALITÉ ET LES VOIENT DÉJÀ COMME LE NOUVEAU SUSHI.

un texte de JULIEN GARREC

Dim sum. Deux courtes syllabes qui résonnent comme une promesse gourmande. Autant que leur traduction littérale : « toucher le coeur ». Ces petites bouchées appréciées partout en Chine sont fréquemment associées à Hongkong, même si leur capitale historique est plutôt Canton. Il faut dire que cette tradition a voyagé autour du monde, dans les bagages des restaurateurs émigrants. On retrouve aujourd’hui ces petits plats notamment aux Etats-Unis, en Australie et en Grande-Bretagne, où la chaîne de restaurants Ping Pong (12 adresses à Londres mine de rien), brille autant par sa réussite que par l’authenticité de ses recettes. Je pense que les Chinois en France, qui se sont transformés en restaurants de sushis il y a dix ans, vont se retransformer pour faire du dim sum, quand ils vont voir à quel point ça marche! Justement. Le dim sum, là où il apparaît en France (du moins dans sa version tendance), fait l’objet d’un malentendu. La petitesse des portions laisse entendre que cette cuisine chinoise doit se conformer à un idéal de délicatesse, voire de préciosité. C’est d’ailleurs le thème qu’ont choisi d’exploiter les nouvelles adresses parisiennes, qui font dans le «dim sum concept» et le vendent comme objet de mode. En effet, le vrai dim sum n’a pas grand chose de délicat et ne veut pas nécessairement dire “panier vapeur” (il y a normalement aussi des fritures, des braisages, de la pâtisserie, et des cuissons vapeur sans nécessairement de panier). Chez nous, la cantine spécialisée dans l’art des dim sum c’est YOOM. Le restaurant, lancé à Paris par deux français, ne désemplit pas. Ils ouvrent d’ailleurs régulièrement de nouvelles adresses à Paris et en comptent désormais une rive droite (rue des martyrs) et deux rive gauche (dans le 6ème arrondissement). Autre signe fort de cette tendance culinaire : les éditions Marabout viennent de sortir le livre «Dim sum comme à Hong-Kong». Vous avez testé (et aimé) les sushis maison ? Alors passez aux dim sum avec cet ouvrage !

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TENDANCES

La nouvelle garde pop franÇaise est arrivée.

DE

JEUNES

De la cold wave de Lescop entendue lors du dernier défilé Balenciaga

GENS À la présence d’Etienne Daho sur le premier album de Yan Wagner,

MODERNES les années 80 n’ont jamais été aussi bien ré-exploitées qu’aujourd’hui.

un texte de JULIEN GARREC

Sur les vestiges de la déferlante punk, et parallèlement à des musiques comme le disco, le funk ou le reggae, se développe en France, entre la fin des années 1970 et le milieu des années 80, une scène musicale prolifique et chaotique, associant énergie rock, relecture punk et premières expérimentations électroniques. Plombée par la double menace de crise économique et la guerre froide qui plane sur cette fin de décennie, l’époque n’est globalement pas à l’optimisme ni à la joie, mais incite plutôt au désenchantement et au lucide constat d’une impasse générationnelle inévitable. Côté musique, le phénomène s’exprime à l’aide de nouveaux instruments jusque là peu utilisés dans le registre pop. Ainsi les synthés, les boites à rythmes minimales et les premiers modèles de séquenceurs, souvent associés aux groupes de rock traditionnels, vont faire leur apparition et dessiner le son de la décennie à venir. Toute une partie de la jeunesse française en quête d’identité se reconnaît alors dans les textes sombres, la musique synthétique froide et l’attitude désinvolte, parfois violente des nouveaux groupes qui éclosent un peu partout sur le territoire, aussi bien à Paris qu’en banlieue ou en province. Influencés par la New Wave anglaise à la New Order ou Depeche Mode, les groupes ou artistes français comme Marquis de Sade, Elli & Jacno, Suicide Romeo, Marie et les Garçons ou Modern Guy inventent leur propre nouvelle vague post-punk, tout en énergie de crise et d’espoir canalisé. Le punk proclamait «no future», seulement le futur est déjà là et les jeunes gens modernes n’ont d’autre choix que de faire avec. Trente ans plus tard, la crise est de retour, plus féroce que jamais. Les héritiers des jeunes gens modernes se penchent à nouveau sur le passé pour mieux regarder vers l’avenir et associent librement l’esthétisme rétro au modernisme le plus échevelé. Le mouvement de ces néo-modernes s’est même trouvé un chef de file en la personne de Lescop. Celui qui s’est fait connaître avec « La Forêt », entendu lors du dernier défilé Balenciaga, sort un premier album très influencé par Daho. Ancien chanteur du groupe de rock indé Asyl, Lescop réveille les fantômes du Paris d’Alain Pacadis avec une musique aux terminaisons nerveuses et saccadées. Sa gueule est en couverture des Inrocks et une tournée américaine se prépare : Lescop fait rayonner la pop hexagonale au son de sa Cold Wave synthétique. Il faut dire qu’il y a quelque chose d’inquiétant et à la fois de terriblement attirant dans la musique. Sur ces bases, totalement décomplexée par cet artiste qui a tout remis à plat, une nouvelle génération initie un formidable mouvement de reconstruction.

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© Olivier Laude

TENDANCES

L e p unk p roclamait « no future » , seulement le futur est dÈj à lÀ et les jeunes gens modernes n ’ ont d ’ autre choix que de faire avec . La Femme, groupe formé par cinq jeunes Parisiens, continue à buzzer après le tube très Taxi-Girl « Sur la planche » et une tournée aux Etats-Unis. Il était temps pour eux de passer aux choses sérieuses en ce début d’année. Après avoir signé un contrat de licence chez Barclay (Universal) via leur propre structure Les Disques Pointus, ces Français qui nous excitent depuis près de trois ans ont sorti un premier album le 8 Avril. Mariant les guitares surf, l’attitude glamour punk et les claviers New-Wave, La Femme séduit par ses compositions rétrofuturistes. Le groupe ne change pas de main pour la pochette, avec une relecture psyché du tableau L’Origine du monde (vous n’aviez pas remarqué immédiatement, hein ?). Fraîchement signé par une maison de disques (et déjà précédé par le buzz), le groupe Aline lorgne plutôt du côté du rock des eighties façon Gamine. Lafayette alias Frédéric Beucher est un jeune homme à la mélancolie légère. Il parle pourtant de sujets graves et primordiaux dans ses chansons (l’amour, les filles)… des mélodies imparables à la Mikado. Citons encore les très yéyé Granville, Saint Michel repérés par le label Kitsuné, ou encore Blind Digital Citizen qui se revendique de Bashung, et enfin Jérôme Echenoz, un dandy pop moderne. Cette «nouvelle scène française» est protéiforme et vouloir en décrire les contours est complexe, ça rend cette effervescence encore plus intéressante car elle n’a pas encore atteint ses limites et laisse ouvert le champ des possibles. On est heureux que cet ensemble soit encore informel et spontané. Et leurs aînés n’ont pas dit leur dernier mot. The Cure et New Order ont fait le bonheur des festivals français l’été dernier, Etienne Daho prépare son grand retour aidé par Nile Rodgers (qui a aussi collaboré avec les Daft Punk pour mettre leur nouvel album sur pieds). Le chanteur rennais devrait livrer cette nouvelle mouture à l’automne 2013, soit cinq ans après la sortie de L’Invitation, certifié album de platine et Victoire de la Musique 2008. Après avoir produit l’album de Lou Doillon, Places, il a fait l’objet de louanges dans la presse, à la lumière du succès d’artistes se revendiquant de son héritage, comme Lescop.

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TENDANCES

JUKEBOX

Rédacteur en Chef du magazine Parisianisme, Julien Garrec est à l’initiative de cette sélection d’albums qui font l’actualité. Avec deux autres rédacteurs du magazine (qui ont des goûts musicaux différents), il met sur la sellette cinq nouvelles productions. Quel album préférera-t-il ? La réponse dans quelques lignes.

JULIEN GARREC Coordinatrice de Rédaction du magazine Parisianisme, Marie Trifault aime dénicher de bonnes adresses, la musique électro et les grosses lunettes (qu’elle collectionne par milliers). Mais que pense-t-elle des cinq albums que nous lui avons demandés d’écouter ?

MARIE TRIFAULT

Portraits © Olivier Laude

Défricheur nostalgique, Paul Thierry est à l’image de cette génération toujours en quête de nouveautés, qui sait garder un oeil dans le rétroviseur, n’obéissant qu’au prisme de la qualité. Dj habitué des hauts lieux parisiens, Paul est aussi un rédacteur récurrent des colonnes musique du magazine.

PHOENIX

TOMORROW’S WORLD

«Bankrupt!»

«Tomorrow’s World»

Sons cheaps, titres de chansons étranges, guitares aux abonnées absentes et refrains souvent poussifs... Phoenix fait l’éloge du kitsch dans ce nouvel album studio. Malgré cette atmosphère très 80’s qui m’a fait craindre le pire lors de ma première écoute, le groupe réussit pourtant, contrairement aux Strokes, un album ambitieux et cohérent.

Tomorrow’s World c’est le projet ambitieux et créatif de Jean-Benoît Dunckel, moitié du groupe Air avec Lou Hayter. Après un succès rencontré dans leurs carrières respectives, les deux musiciens se sont rejoints sur ce projet électronique. Leur amitié leur a permis de créer 15 sons bouleversants de sensualité. La parfaite bande originale d’un film de David Lynch.

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

The Real Thing

Drive

6/10

7/10

Rien de bien nouveau sur la planète Phoenix. Un nouveau disque que l’on a pourtant l’impression de déjà avoir écouté (c’est particulièrement vrai sur les morceaux Entertainement et Trying To Be Cool ! ). Toutefois, on aime la ballade mélancolique de Bankrupt et son départ instrumental qui apporte une trêve dans un album hyperactif où le synthé est beaucoup trop présent.

Déjà révélé par le label Kitsuné avec le titre So long My love, Tomorrow’s World est le nouvel horizon pris par Jean-Benoit Dunckel accompagné de Lou Hayter (New Young Poney Club). Après une longue attente, ils nous dévoilent onze titres dans un ordre bien choisi déclinant une histoire passionnelle entre deux êtres mélancoliques en quête d’amour et de ballades nocturnes en DS.

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

Bankrupt

Pleurer et Chanter

5/10

9/10

N’en déplaise à certains, le nouvel album de Phoenix n’a pas grand chose à voir avec le précédent : «Wolfgang Amadeus Phoenix». Le groupe préfère proposer cette fois-ci un nouveau son, enrichi, subtil mais plus complexe. Une nouvelle recette musicale plus difficile à apprivoiser et qui demande plusieurs écoutes avant d’être appréciée à sa juste valeur. L’avenir nous dira si ce choix était audacieux.

Le premier album éponyme de Tomorrow’s World touche par la voix sensuelle de Lou Hayter et les mélodies sombres et romantiques de Jean-Benoit Dunckel (Air). La mélancolie qu’a inspirée le duo nous plonge dans un univers cinématographique glamour, où ressortent regrets, morosité et d’autres sentiments qui s’expriment que par la musique. Un duo à suivre de près.

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

The Real Thing

Pleurer et Chanter

6/10

8/10

PAUL THIERRY 130


TENDANCES

HYPNOLOVE

THE AIKIU

RHYE

«Ghost Carnival»

«Ghost Youth»

«Woman»

Sept années après leur premier essai, le trio de Toulousains Hypnolove revient avec un deuxième album, accompagné cette fois-ci du producteur anglo-saxon Mickey Moonlight. «Ghost Carnival» est une petite perle de 9 titres, véritable appel à l’évasion la tête au soleil et les pieds dans l’eau. La parfaite bande son d’un été qui se voudrait sensuelle et spatiale.

Avec «Ghost Youth», The Aikiu signe un premier album doux-amer, délicieusement mélodique et fragile. Le groupe, qui revendique s’influencer de Blood Orange et de Roxy Music (ça s’entend ! ), a réussi son pari. On en attendait pas moins d’un album produit par Guillaume Brière de The Shoes, et à la pochette signée par M/M.

Dans le creux d’une hanche la musique de Rhye semble glisser et caresser la peau. «Woman» ne se lasse pas d’exhiber une sensualité à fleur de peau, promesse de caresses auditives pour le moins troublantes. Ou quand la musique parvient à se dénuder de la sorte, il devient difficile de résister à ses charmes. Je ne prends pas trop de risques en prévoyant un futur radieux à ce duo.

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

Midnight Cruising

Fool

Hunger

7/10

6/10

9/10

Si vous cherchez un album pour agrémenter avec justesse les rayons de soleil qui commencent à percer les nuages ces derniers jours, ne cherchez pas plus loin... J’ai ce qu’il vous faut avec «Ghost Carnival» d’ Hypnolove. Les claviers italo sont de sortie, ça bouge, ça swingue. Tout n’est pas forcément du meilleur goût mais l’album a le mérite d’être coloré à l’image d’un carnaval. Estival et festif !

Révélé il y a quelques temps déjà sur une compilation Kitsuné, The Aiku s’inscrit dans une vague pop/new-wave déjà vue (et surtout entendue ! ). Bilan mitigé pour ce premier opus, car si l’on se concentre bien, certains titres comme Barbarella et The Fear pourraient presque nous aller (après une rêverie sur Slow Motion). Qu’à cela ne tienne, «Ghost Youth» rend les seventies trop fades !

Une vague de fraîcheur parfaite pour l’été. «Woman» est un album appliqué et élégant qui sait rester modeste. La douce voix canadienne, un brin féminine de Mike Milosh se suffit presque à elle-même, posée sur quelques accords de piano. On regrette peut-être des pistes un peu répétitives, mais ça n’est pas si désagréable. A l’image de la pochette ou de leurs clips, le tout est très sensuel.

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

Holiday Reverie

The Fear

Open

6/10

4/10

8/10

La musique reste une passion pour Hypnolove. Des retrouvailles de potes. Un vrai groupe de musiciens qui font de la scène, par plaisir avant tout. Il leur aura fallu sept ans de réflexion avant la sortie de ce nouvel album… Gants de velours, le producteur Mickey Moonlight, l’anglais d’Ed Banger, est aux commandes. Il fallait bien quelqu’un à l’esprit aussi foutraque pour mettre de l’ordre et canaliser le trio.

The Aikiu, quatuor mené par Alex Aikiu, a su griffer ses chansons d’une élégance pop aux accents new-wave. Après deux singles délivrés l’été dernier pour «Pieces Of Gold» et en ce début d’année pour «Fools», l’album sort le 20 juin et se fait pressentir comme l’album de l’été. Un cocktail mystérieux et rafraîchissant, qui n’a pas honte de ses diverses influences, des beats africains... aux Smith.

À travers l’album «Woman», Rhye traite d’amour, exposant tant sa beauté que ses fautes. En dix chansons, le spectre d’émotions déclenché par l’amour, ses hauts et ses bas sont explorés avec un sens de la discrétion rare. «Woman» marche parce qu’il s’équilibre par la retenue et la sincérité. Milosh, par ses chants légers, livre un message de clarté stupéfiante, malgré le risque, l’amour est beau.

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

MORCEAU PRÉFÉRÉ

Winter in the sun

20th Century

Last Dance

5/10

9/10

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TENDANCES

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Rétro ET Le vintage est à la mode dans le monde de l’accessoire et du high tech. Les nostalgiques des années 60 à 80 peuvent désormais s’offrir des accessoires technologiquement performants arborant un look très rétro. AMUSANT, NON ? 1. Casque «made in Bretagne» LES ATELIERS RUBY, 1250€ 2. Casque audio «made in Bretagne» AÊDLE, 300€ 3. Casque LES ATELIERS RUBY, 850€ 4. Coque Iphone CASE SCENARIO, 35€ 5. Appareil photo LOMOGRAPHY, 350€ 6. Coque Iphone CASE SCENARIO, 35€ 7. Haut-parleur Iphone POLS POTTEN, 199€ 8. Dock Iphone MARSHALL, 799€ 9. Ampoule DIAMOND LIGHTS, 36€

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LA N U I T. . . / Say Who photographies par Virgile Guinard

Nanashi 3 Avril 2013 22h35

SOIRÉE FEIYUE X ALIX THOMSEN Alix Thomsen, fondatrice de la griffe de prêt-àporter éponyme a posé sa touche sur le modèle Delta Mid des dernières baskets de la marque Feiyue pour le printemps-été. Le résultat? Une donne chaussure au print cachemire directement importé du Japon. Très douée pour la communication alternative, la créatrice du Haut Marais nous avait donné rendez-vous dans les caves du restaurant Nanashi pour nous présenter cette chouette création. L’occasion de tester nos voix au Karaoké (spécialité du lieu) lors d’une session supervisée par Monsieur Marco Dos Santos.


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Salle Wagram 24 Avril 2013 00h25

LA VILLA SCHWEPPES FÊTE CANNES S’il y a un rendez-vous que Schweppes ne raterait sous aucun prétexte, c’est bien le festival de Cannes ! C’est ce que la marque nous a d’ailleurs fait comprendre en organisant (avec l’agence VMIS) une soirée « pré-festival », sous les boiseries de la magnifique Salle Wagram. Un teasing digne du nouvel album des Daft Punk (la déception en moins) avec, au programme des réjouissances : les djs Aeroplane et Greg Boust, et un live de Poni Hoax. Une parfaite mise en bouche !

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LA

Hotêl Shangri-La

N U I T. . .

5 MARS 2013 00h35

/ Say Who photographies par Virgile Guinard

CR FASHION BOOK PARTY Carine Roitfeld et Stephen Gan ont fêté la sortie du CR Fashion Book numéro 2 lors d’une soirée « Black Tie » au Shangri-La. La grande prêtresse de la mode pourrait aussi se voir attribuer la distinction de la reine de la nuit ! En effet, après ses bals et autres soirées très réussis de Paris à New York, elle a une fois de plus orchestré une fête somptueuse sous les ors du ballroom du derniers palace parisien. Sans doute la meilleure de cette dernière Fashion Week.

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LA N U I T. . . / Say Who photographies par Virgile Guinard

Le Privilège 16 MARS 2013 02h15

COLETTE SWEET SIXTEEN PARTY. Le concept store de la rue Saint Honoré fêtait son seizième anniversaire au privilège. A cette occasion, Colette a revisité pour l’occasion le concept américain des «Sweet Sixteen», nous replongeant dans l’ambiance des soirées d’adolescents à l’ambiance rose et pailletée. Un karaoké d’inspiration Kawai était organisé, suivit d’une grande «boom» à laquelle participait notamment Yaz Bukey, Catherine Baba, Gildas Loaec, Soko, Ariel Wizman et l’équipe de Parisianisme.


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Le Bon Marché

22 Avril 2013 21h35

LE BRÉSIL L’exposition le Brésil Rive Gauche a été inaugurée par un concert sur- prise du grand Gilberto Gil, le maître de la musique brésilienne. C’est devant l’embléma- tique escalator au cœur du magasin que plus de 1500 personnes réparties sous la grande verrière et sur les balcons des deux étages ont pu assister à cet instant privilégié, unique et chargé en émotion. Un voyage exquis et exotique le temps d’une soirée.

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NOUVEAUX SPOTS Avec l’arrivée des beaux jours , on se sent l’âme en fleur et la mélancolie hivernale s’en va aussi vite qu’elle est arrivée. Le printemps, c’est la saison des manifestations, des jupes courtes , des touristes, des premiers picnics sur le canal saint martin mais c’est aussi le retour des pulsions nocturnes et du vagabondage citadin. Il est grand temps d’embrasser la renaissance du parisien en mal de nouvelles expériences que vous êtes. Et pour ce faire, nous vous avons concocté un bouquet de ce qu’il se fait et se fera de mieux pour la saison à venir. par Paul Chauvin

© Elsa Chiquello

NÜBA L’équipe du Baron a permis l’ouverture du Nüba sur les toits de la Cité de la Mode, à côté du Wanderlust. Au coeur du 13e arrondissement de Paris, vous pourrez danser en extérieur jusqu’aux petites heures du matin au son des DJ permanents du Baron. Et comme d’habitude la Clique débarquent avec un concept génial : une ginguette repensée dans un décor ethnique au beau milieu d’un jardin sur les toits. Un décor parfait pour siroter un cocktail ou pour manger un repas 100% «organic». Le Nüba c’est l’un de ces rares endroits qui nous donne l’impression d’être vraiment en vacances tout en restant à Paris. Un jardin luxuriant, des palmiers, des baraques qui servent de la nourriture et des tubes des années 80 à profusion. Il faut juste espérer une météo clémente (puisque l’on fait la fête dehors) et de jolies filles (un peu plus âgées qu’au Wanderlust si possible)pour assurer l’ambiance durant toute la nuit. NÜBA (Club) 36, quai d’Austerlitz - 75013 PARIS TÉL : +33 1 23 45 67 89.

L’ELECTRIC Je vous invite désormais à me suivre dans le sud de Paris à l’Electric, centre culturel alternatif qui fait parler de lui et pour cause. Salle de concert, restaurant, club, l’Eletric c’est un peu tout à la fois. Si son emplacement en laisse plus d’un perplexe, c’est qu’ils n’y sont pas encore entrés. Avec plus de 10 000 m2 pour faire la fête, on est bien loin des clubs étriqués du centre ville parisien. La programmation du lieu reste cependant de qualité. C’est grâce à Kavinsky que j’ai découvert ce lieu encore méconnu du grand public en assistant au concert qu’il a donné à l’occasion de la sortie d’Outrun, son premier album. Depuis ce jour, l’Electric multiplie les bons événements et propose notamment un « après midi brunch-son-party » qui fait le bonheur des aficionados des sorties diurnes. Après le coup de maître de l’été dernier du Wanderlust sur les quais de Seine, il semble bien que la tendance se confirme: sortez de vos quartiers enclavés amis parisiens, la fête est belle là où vous ne l’attendez pas ! ELECTRIC PARIS (Centre Culturel) Hall 7 niveau 4 1, place de la porte de Versailles, Parc des expositions - 75015 PARIS TÉL : +33 1 57 25 10 87.

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L’OPERA BY ROUGE Tout bon père de famille le sait, en temps de crise, la vieille pierre reste toujours une valeur refuge… Si les parisiens connaissaient l’Opéra Garnier en tant que monument et haut lieu culturel de la capitale, ils peuvent désormais le découvrir sous un visage bien plus nocturne. Le restaurant de l’Opéra Garnier ouvre en effet ses portes le weekend aux noctambules depuis quelques semaines. L’endroit tente de se donner une caution hype grâce à un partenarait avec la Direction Artistique du Rouge. Colette – décidément de tous les combats cette saison – y a notamment organisé sa grande soirée « The Sound of the Season » durant la dernière Fashion Week. On y rencontre alors Marco Dos Santos et toute sa petite famille, Dj Chloé et Superpitcher venus jouer, Thomas Hollande et une Joyce Jonathan déchaînée... Opéra pour les uns, Club pour les autres, un mélange intéressant qu’il fait bon suivre de près.

RESTAURANT DE L’OPERA GARNIER (Restaurant, Club) Place Jacques Rouché - 75009 PARIS TÉL : +33 1 42 68 86 80.

© VIRGILE GUINARD

LA CAVE DE NANASHI On veut aussi de la nouveauté ! Quelque chose d’inédit, qui pourra satisfaire nos envies curieuses de parisiens dandys. Toujours dans le giron de la clique du Baron, la cantine bio-mode du Marais Nanashi vient d’ouvrir sa cave à des soirées karaoké dernier cri. Même si Bill Murray n’a pas encore confirmé sa présence, vous pourrez vous essayer à une soirée à la Lost in Translation, version « hipster » parisien. Et croyez-moi, je suis convaincu que Sofia Coppola adorerait ! Une belle manière en tout cas d’assouvir ses rêves de chanteur maudit. Un bon moyen aussi de s’entrainer pour la prochaine édition de The Voice. Il se murmure que la très kawaï Kumisolo partage régulièrement son micro, que vous chantiez faux ou non. Décidément, on ne fait pas que cuisiner dans les sous-sols de Nanashi ! La cave de nanashi (Bar Karaoké) 57, rue Charlot - 75003 PARIS TÉL : + 33 1 44 61 45 49.

Le Parisien, nouveau bar de la rue Saint-Martin, a tout du bistrot traditionnel mais son enseigne néon, son carrelage géométrique et son ambiance de troquet futuriste en fait un endroit bien plus léché que sa grande sœur Chez Jeannette. C’est en effet Guillaume Moussié - le frère de Pierre, celui qui se cache derrière Chez Jeanette - qui est à l’origine de ce nouveau lieu. Les codes restent d’ailleurs à peu près les mêmes : un comptoir, des tables disposées en longueur, de la bière à foison, un état d’esprit plutôt simple et sympathique. Mais la déco soignée et le calme qui règne au Parisien nous font dire qu’il y a dans l’air une pointe de sérieux que l’on ne retrouve pas dans le reste de la rue du Faubourg Saint-Denis. Sur la carte - très graphique -, on trouve des salades, des sandwichs toastés, des plats plus traditionnels et des desserts frenchies. Quant aux cromesquis ibérico, ils sont bien fondants et accompagnent parfaitement l’heure de l’apéro. Enfin, le cocktail White Russian (vodka, expresso et crème fraîche), avec son goût de cappuccino, se boit comme du petit lait ! LE PARISIEN (Bar) 337, rue Saint Martin - 75003 PARIS TÉL : +33 1 23 45 67 89.

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© Maris Mezulis

LE PARISIEN


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NOUVEAUX SPOTS LE LOUXOR Tiens, parlons un peu de Barbès, un quartier populaire et cosmopolite. On est bien loin du pavé propre et lisse de certains hauts lieux de la capitale et pourtant c’est ici que tout est en train de se réinventer. à la lisière du sulfureux Pigalle et non loin du mouvementé 18ème arrondissement, Barbès s’offre une ville dans la ville où la diversité et la surprise sont les maîtres mots. Créer un pont entre les communautés et les générations de parisiens par le cinéma, c’est le projet ambitieux du nouveau Louxor. Ce lieu mythique devenu tour à tour cinéma, discothèque antillaise et club gay revient à ses premiers amours après plusieurs années de travaux en invoquant des valeurs qui lui sont chères : l’amour du quartier de Barbès et le cinéma. Situé au carrefour des boulevards La Chapelle et Magenta, Le Louxor est un exemple d’architecture antique des années 20. C’est l’architecte Henri-André Zipcy qui en a dessiné les plans au début des années 20. A l’emplacement d’un immeuble haussmannien qui abritait le grand magasin «Sacré Coeur Nouveautés», il conçoit un cinéma. L’architecte Philippe Pumain, chargé de la réhabilitation du Louxor, s’émeut de ce que ce cinéma aura été la seule oeuvre d’’Henri-André Zipcy. « C’est son seul bâtiment, il n’a rien fait d’autre et c’est un site qui fonctionne très bien, extrêmement bien pensé. Le Louxor est un véritable petit chef-d’oeuvre». Après plus de 10 ans de bataille acharnée pour sauver ce cinéma mythique, le Louxor vient tout juste de réouvrir ses portes. Aidé à la fois par des associations de quartier, un comité de soutien et la mairie de Paris, le complexe cinéma et son décor néo-égyptien ont finalement été sauvés de l’abandon grâce à la ténacité de centaines de parisiens. Après de nombreuses polémiques quant à son affectation, le choix se porte sur un cinéma d’art et d’essai. Deux nouvelles salles sont alors créées pour obtenir le label et celle d’origine est rebaptisée Youssef Chahine, en hommage au cinéaste égyptien. Outre le cinéma d’Art et d’Essai, les projets liés au Louxor sont multiples, à commencer par l’exposition participative «j’aime le cinéma» où une série de portraits sont installés dans les rues du 9e, 18e et 10e. Le photographe Fréderic Poletti réalise un focus sur les vrais gens, ces anonymes cinéphiles qui font de Paris un berceau du 7ème art (à partir du 6 avril). Très courue, la soirée annuelle du Paris-Louxor sera de nouveau organisée en juillet. Sans doute au Divan du Monde. Comme toujours, la thématique sera «Musique et Cinéma». Outre un concert, la soirée 2013 comprendra un happening mode avec les stylistes de la rue des Gardes, un «Barbès Studio Photo» et bien d’autres surprises. Pour sûr, nous y serons. Enfin, un bar doté d’une belle terrasse face aux rames du métro aérien a ouvert à l’étage. Il vous attend pour un verre avant ou après la séance. Seul bémol, il n’est pour l’instant réservé qu’aux spectateurs. Alors c’est simple, parisiens à l’abordage des lignes 2 et 4 car comme dirait notre bon ami Philippe Katerine, le Louxor, on adore. LE LOUXOR (Cinéma) 170, boulevard de Magenta - 75010 PARIS TÉL : +33 1 23 45 67 89.

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souvenirs de soirées

Insolite, merveilleuse, romantique... ou cauchemardesque, Racontez-vous votre MEILLEUR (OU PIRE) souvenir de soirée parisienne : CONTACT@PARISIANISME-MAGAZINE.COM NOUS PUBLIERONT les meilleurs récits dans NOTRE PROCHAIN NUMÉRO.

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Showcase de Woodkid 2012, TOUR EIFFEL

Après un peu d’attente au niveau des ascenseurs, bloqués par la pluie, les premiers invités commencent à battre du pied sur la grosse moquette rouge qui couvre le sol. Je croise alors les Housse de Racket, Yelle et Grand Marnier, Sebastian et Benjamin Lebeau de The Shoes. Puis c’est Jean-Charles de Castelbajac qui arrive et monte sur scène pour annoncer celui qui a été la révélation de l’année 2012 et qui arrache tout avec son premier album. Les invités applaudissent à tout rompre. L’orchestre déboule (cuivres, tambours, violons…) et c’est après deux ou trois minutes de chauffe sur une musique épique que le chanteur arrive. Organisée par Intel, la soirée a été selon moi l’un des événements nocturnes les plus marquant de l’année dernière. C’est même dans un climat de fête que s’est achevé à 22h ce concert, sur des titres que personne n’avait jusque là encore entendu – à part le groupe. La Tour Eiffel peut s’éteindre… je fais partie de ces rares veinards qui ont pu monter au deuxième étage de la dame d’acier pour voir jouer Woodkid. Thomas, 75011

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le dîner de tina turner © FOC KAN

Fin des années 90, FONDATION CARTIER

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AFTERSHOW DIOR 2012, SOCIAL CLUB

© FOC KAN

Le Social Club est un endroit toujours bondé d’adolescents branchés. On y danse sur les sets des meilleurs DJs de la capitale et on se saoule - généralement - jusqu’au bout de la nuit. La soirée dont je vous parle ne déroge pas à la règle. Il s’y est passé la même chose, mais différemment...Je m’explique : la musique électronique était la même que d’habitude, il y avait des gens festifs et très saouls un peu partout… mais cette fois-ci les adolescents n’étaient pas les « hipsters » habituels mais les mannequins du dernier défilé Dior Homme faisant ce que les jeunes mannequins garçons savent faire le mieux entre garçons… Oh, et Olivier Zahm, Jered Leto et Kris Van Assche étaient aussi de la partie pour cet aftershow que je qualifierai d’inoubliable. Jérôme, 75016

ON VOUS RECOMMANDE : La page Facebook : FOC KAN PHOTOGRAPHE

Nous sommes à la fin des années 90. J’arrive en retard au dîner organisé par Tina Turner à la Fondation Cartier. Je devais prendre des photos, mais tous les convives sont déjà à table. On m’invite alors à rejoindre une table et à prendre des clichés un peu plus tard. Je rejoins des amis et remarque une bouteille de Petrus 1993 posée à côté de moi ! J’en propose alors un verre à mes voisins de table mais aucun d’entre eux ne boit durant le travail... tout comme les nanas de la table voisine. J’ai donc dû descendre tout seul cet incroyable cru ! Je ne sais pas comment j’ai fait pour retrouver ma caisse mal garée pour repartir à La Chapelle (je devais zigzaguer). Une chose est sûre, je n’ai pas pris une seule photo , je n’ai même pas vu Tina Turner de la soirée. Ca c’est du vrai grand reportage ! FK, 75015

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Une page Facebook peut renfermer un vrai trésor. Celui-ci est exceptionnel ! Foc Kan, photographe, a immortalisé plus d’une décennie de soirées parisiennes et partage les meilleurs clichés sur sa page. Remontez alors le temps au rythme de sa timeline. On se retrouve tout à coup propulsé dans les années 90, et l’on s’imagine sortir accompagné de Claudia Schiffer et Carla Bruni aux Bains Douche le temps d’une soirée. Des clichés magiques.


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