Hors séries 6

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BEL-LUX : 8.90 EUR / DOM : 9.50 EUR / ESP-IT-GRECE-PORT CONT : 8.90 EUR / N CAL (S) : 1750.00 CFP / POL (S) : 1750.00 CFP


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SOMMAIRE -

Hors série N°6 - été 2012 En couverture : (c) Randy Lincks pour Sunsail

ACTION... e m'en souviens comme si c'était hier : la première fois que j'ai pris la responsabilité d'un bord, c'était aux Antilles où nous vivions alors, et nous avions décidé, avec ma chère et tendre et quelques amis, de partir en virée vers les Grenadines. L'insouciance de mes vingt ans m'avait permis d'annoncer, avec aplomb, que je pourrais les y emmener les yeux fermés. Et eux, pauvres inconscients, m'avaient cru... De cette "première fois", je garde un souvenir... inoubliable et surtout une sensation de plénitude et de bonheur intense. Naviguer, voyager, découvrir le monde sur un bateau (c'était un EdelCat 35, déjà un cata), pas de doute, ce jour-là, j'avais trouvé ma voie ! 25 ans ont passé depuis cette "première fois", et les expériences, les navigations, les croisières se sont depuis enchaînées. Mais pas une fois je ne reprends la mer sans penser à ce premier appareillage du port du Marin, qui a changé ma vie… Alors, si vous aussi vous avez cette petite étincelle dans un coin de la tête, n'hésitez pas… Appareillez, et profitez de toutes les richesses que seul le voyage en bateau peut vous apporter…

J

Bonne nav

LES ÉCHOS DES PONTONS......................................10 EN PROJET..........................................................................18 SHOPPING ..........................................................................26 ECHOS DU LARGE Les nouvelles de nos lecteurs du bout du monde….....32 Histoires du bout du monde ................................................42 L'incroyable saga de Naga ........................................................44 Spirit of Rio à la découverte de Madagascar.................50 Croisière de rêve à bord de Drozorus...............................54 Chronique d’une transat annoncée...................................58 Deux années au bout du monde ........................................62 PREPARER son voyage : Comment apprendre à naviguer en cata ?......................68 Occasion : les meilleurs plans du marché..............................72

JC Guillaumin

SPECIAL ESSAIS A l'essai, 20 bateaux de voyage pour trouver celui qu'il vous faut ! .................78 Seawind 1160 ............................................80 Leopard39 ..................................................82 Lagoon 400.................................................84 Lipari 41......................................................86 Nautitech 44/441/442................................88 Lagoon 450.................................................90 Neel 45 .......................................................92 Catana 47 ...................................................94 Knysna 480.................................................96 Gunboat 48...............................................98 Outremer 49........................................100 Soubise 49 .......................................102 Discovery 50.................................104 Bamba 50 ...................................106 TS 52,8.......................................108 Nautitech 542..........................110 Swiss S2C 55..........................112 Sanya 57.................................114 Sunreef 58..............................116

MULTICOQUES MAG - 6 AVENUE FRAGONARD - 06100 NICE / FRANCE - TÉL: +33 (0)4 92 09 16 18 - FAX: +33 (0)4 92 09 26 92 Revue bimestrielle éditée par : ALOHA ÉDITIONS - S.A.R.L. au capital de 7 622,45 euros - R.C.S. : Nice B 413 186 495 - E-mail : redaction@multihulls-world.com www.multicoques-mag.com - Directeur de la Publication et de la rédaction : Jean-Christophe Guillaumin (jcg@multihulls-world.com). Ont participé à ce numéro : Philippe Echelle, Emmanuel Van Deth, Laurent Fournier, Roy Laughlin, Sandrine Pizzaolato, Caroline Charnley, Raphaël Moal, François Pau, Chrissi Serini et Jack Petith - Traduction : Attic : attic@wanadoo.fr - Correcteur : Denis Hugot (denishugot@aol.com) - Maquette : Laurent Debacker : Studio So’ Cocc’ - www.sococc.fr - studio@sococc.fr Impression : CPI Aubin Imprimeur - PUBLICITÉ : France - étranger (au support) : Corinne Consani (corinne@multihulls-world.com) - Assistée de Catherine de Renzis(catherine@multihulls-world.com) - Laura Lassalle (laura@multihulls-world.com) - Comptabilité / Abonnements : Patricia Bakouche - Email : patricia@multihullsworld.com - Commission paritaire : 0112 K 86820 - ISSN : 0296 0877 - Dépôt légal : à parution - Distribution : MLP - Service diffusion et vente au numéro (réservé aux dépositaires de presse) : Kap’Media : Tel. +33 4 76 06 38 44 - FAX +33 4 76 91 90 24 - kubenka@kapmedia.net MULTICOQUES Magazine est une marque déposée. La reproduction même partielle des textes et illustrations est formellement interdite. Tous droits réservés à tous pays. Les documents non insérés ne seront pas rendus. MULTICOQUES Magazine n'est pas responsable des écrits qui lui sont envoyés. Ils sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.

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ECHOS DES PONTONS TRIBORD Des marinas qui aiment les multicoques

Un cata en gestion pour une année sabbatique...

La multipropriété, un pari d'avenir ?

On le sait, la location dans le cadre d'une année sabbatique est une solution intéressante. Mais encore faut-il trouver un loueur et un bateau dans vos dates... Pas simple ! Kiriacoulis propose en ce moment une formule de gestion intéressante, puisqu'elle permet d'acheter un bateau en gestion, et de le garder pour son utilisation toute la première année, avant de le laisser ensuite pour 6 saisons au loueur. Résultat : vous êtes propriétaire de votre bateau, vous l'utilisez alors qu'il est neuf, puis, après un an en Méditerranée, vous le laissez en gestion pour baisser son coût d'acquisition. Ce schéma permet de partir sur bateau neuf et, après revente, d'avoir navigué un an...

Le principe est vieux comme le nautisme : pourquoi acheter seul un bateau pour ne s'en servir que quelques semaines ou quelques mois par an, alors qu'il serait si simple de partager les frais et l'utilisation. Oui mais voilà, comment faire ? Punch Croisières vous propose de s'occuper de tout. Le principe est le suivant : chaque bateau appartient à 2, 3 ou 4 copropriétaires, le bateau n'est pas loué et le programme s'établit sur 4 ans. Tout est inclus dans l'achat : l'assurance, la place de port, l'entretien. Chaque copropriétaire utilise le bateau au prorata de son investissement, sur la zone des Antilles, avec comme base la Martinique. Et cerise sur le gâteau, Punch Croisières garantit le rachat du bateau au terme des 4 ans... Évidemment, il est tout à fait possible de partir sur une copropriété dans le cadre d'une année sabbatique. Pour vous donner une idée, un Nautitech 442 version propriétaire très équipé coûterait sur la base de 4 copropriétaires 150 000 euros par personne, et un Lagoon 400 un peu plus de 110 000 euros sur les mêmes bases.

www.kiriacoulis-france.com

www.punch-croisieres.com

C'est rare, trop rare même, mais il existe des marinas qui ont compris que les "multicoquistes" pouvaient être intéressants, et qui du coup cherchent à nous séduire. Parmi ceux "qui nous aiment", il y a bien sûr Port Médoc, sur la côte atlantique, mais aussi Port Leucate, qui possède un bassin géré par Emeraude Multicoques et qui, donc, accueille les catamarans habitables dans un cadre agréable et sécurisé... On conseille aussi Didim Marina en Turquie, dont le responsable est un vrai passionné de multicoque… De l'autre côté de la Méditerranée, c'est au Maroc que vient d'être implantée une nouvelle marina, là encore tout à fait ouverte aux multis… Marina Saïdia offre, sur plus de 25 ha de superficie, 1350 anneaux et de nombreux services alentour. De bonnes adresses pour laisser votre multi et /ou le préparer avant le grand départ. www.port-medoc.com www.emeraudemulticoques.com www.dogusmarina.com www.medsaidia.com

Boîte aux lettres magique Vous partez ? Bravo ! Mais comment allez vous gérer votre courrier ? Dans certains cas, la famille ou un ami particulièrement sympa peut s'occuper du fardeau. L'autre solution est de faire appel à un prestataire pour s'occuper de votre courrier. C'est ce que fait Courrier du Voyageur, en numérisant les courriers pour vous les envoyer par e-mail, ou en réexpédiant votre courrier où vous le souhaitez, en payant vos factures, en déposant vos chèques en banque, etc. Bref, un service plus qu'utile, indispensable ! www.courrier-du-voyageur.com

Naviguer utile Les lecteurs de Multicoques Mag connaissent bien l'association Voiles Sans Frontières (VSF), qui, chaque année, permet d'emmener via des bateaux de voyage (dont de nombreux multicoques) du matériel médical en Afrique et d'organiser des missions sanitaires sur place. Aujourd'hui, VSF passe un nouveau cap en proposant à ceux qui voyagent en bateau d'embarquer à leur bord un ou plusieurs flotteurs Argo et de les larguer à des endroits précis. Argo est un programme international réalisé sous l’égide de l'UNESCO et dont l'objectif est l'étude de l'évolution du milieu marin et notamment des données sur l'évolution du climat. Pour ce faire, 3000 flotteurs sillonnent en continu l'ensemble des océans de la planète et dérivent au gré des courants. Ces flotteurs sont capables de mesurer la température et la salinité des masses d’eau traversées, ainsi que certains paramètres biogéochimiques (fluorescence…) jusqu'à 2000 m de profondeur, lors d'un cycle de plongées répétées tous les 10 jours. Les données, collectées par ces flotteurs et transmises par satellite, sont ensuite mises à la disposition de la communauté scientifique internationale en "open source". Chaque flotteur ayant une durée de vie de 3 à 5 ans, il est donc nécessaire d'en larguer environ 800 par an… Alors, si vous partez sur un catamaran et que l'aventure vous tente, contactez vite VSF…

Une coque toujours propre… Avoir une coque bien propre est indispensable à la bonne marche du bateau... Mais voilà, le nettoyage est toujours contraignant et compliqué, car il faut sortir le bateau de l'eau. Avec Hulltimo, fini la galère : ce petit robot se fixe tout seul sur la coque grâce à ses brosses brevetées, et avec ses caméras embarquées, on peut contrôler son travail comme l'état de la partie immergée de la coque. Utile, pratique et écolo-compatible, puisque, avec son système de filtration, Hulltimo récupère les déchets polluants. Disponible pour l'instant dans des points services agréés sur les côtes françaises, italiennes et espagnoles. A découvrir sur www.hulltimo.com

En savoir plus : www.voilessansfrontieres.org

Transports… exceptionnels ! Et à votre avis, comment vos multicoques préférés arrivent-ils jusqu'à la mer (où sur les salons nautiques à terre) ? Ils y arrivent par la terre, "tout simplement", sur des remorques de camions équipées de bers hydrauliques permettant l’inclinaison des catamarans ou de leur outillage afin de réduire l’encombrement sur la route... Résultats : des images spectaculaires et quelques embouteillages pour ceux qui suivent en voiture ! Depuis bientôt 30 ans, Didier Sanson, qui transportait déjà le premier Louisiane du chantier Fountaine-Pajot, s'éclate à transporter ses bateaux préférés dans les coins les plus improbables… Mais rassurez-vous, quand il est à la barre d’un multicoque, il sait rester à un angle de gîte raisonnable ! (photo Gilles Foucras) www.multitrans.fr

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Piraterie On le sait, il y a des coins où il ne fait pas bon naviguer... Alors, avant de s'embarquer pour une traversée des zones à risques, il est toujours bon de faire un petit tour sur internet pour se faire une idée des risques encourus : www.diplomatie.gouv.fr ou www.iccwbo.org


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ÉCHOS DES PONTONS TRIBORD THE GOOD BOOK

Le rallye, le meilleur moyen de traverser l'Atlantique ? Il existe au moins deux moyens d'envisager une transtalantique : seul ou en groupe ! Si la liberté n'a pas de prix, naviguer en groupe permet de se sécuriser et d'éviter les grosses galères… L'organisation de l'ARC est à ce propos exemplaire, et la meilleure preuve en est que les inscriptions pour la prochaine édition sont déjà fermées, six mois avant le départ ! 270 bateaux seront en octobre sur la ligne de départ aux Canaries, dont 23 catamarans, record de participation. Si l'idée de traverser l'Atlantique vous titille, mais que vous ne vous sentez pas de vous lancer seul, il faudra maintenant attendre l'édition 2013 de l'ARC…

Rallye autour du monde On ne change pas une équipe qui gagne : c'est ce que se sont dit les organisateurs de l'ARC en créant un rallye autour du monde. Le principe reste le même que pour la transat, avec suffisamment de liberté entre chaque escale pour vous permettre de vivre votre propre aventure autour de la planète. Le dernier départ a eu lieu en janvier dernier, mais il est encore possible d'intégrer l'aventure en Australie pour traverser l'Indien et le retour en Atlantique. La prochaine édition partira de SainteLucie (aux Antilles) le 11 janvier 2014, pour finir en avril 2015. Avis aux amateurs !

Informations : www.worldcruising.com

Et la Caraïbe ? Il n'y a pas que la transat ou le tour du monde dans la vie... Il y a aussi ceux (et ils sont nombreux) qui veulent rester naviguer au chaud aux Antilles. Pour tous ces amoureux de navigations tropicales, il existe la Caribbean 1500 (dont Lagoon est partenaire – c'est dire si les catas sont les bienvenus). Ce rallye part chaque année d’Hampton (Virginie – USA) pour Nanny Cay (BVI) en novembre. C'est le plus grand rallye de ce type dans toute l'Amérique, et c'est surtout une excellente opportunité pour les plaisanciers de se lancer dans l'aventure d'une belle nav, en sécurité. www.carib1500.com

Objectif : Amazone Une nouvelle organisation vient de voir le jour et propose à une petite flottille de propriétaires un circuit de 5 mois, permettant de découvrir les Canaries, le Cap-Vert, Salvador de Bahia, la côté nord-est du Brésil et enfin Fernando de Noronha avec la remontée et l'exploration de l'Amazone. Un programme qui permettra de sortir des sentiers battus pour les équipages et surtout de remonter l'Amazone sur plus de 700 milles. Une vraie exploration fluviale dont les équipages devraient se souvenir toute leur vie… La première édition partira des Canaries en octobre 2012. Informations : www.e-y-o.com

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Ce grand carnet de voyage vient en quelques mois de conquérir une place à part dans la bibliothèque de bord ! Fantastique invitation au voyage, il se présente comme un fascicule en couleur, semi-souple, équipé d'une reliure à ressort. Il reste très maniable malgré son format généreux (30 x 44 cm), parfaitement adapté à des consultations fréquentes et renouvelle avec talent les indispensables Pilot Charts. La forme est superbe et pratique, mais l'essentiel est à l'intérieur ! Jimmy, le pape du vagabondage océanique, co-inventeur des grands rallyes transatlantiques (avec Guy Plantier de la Transat des Alizés ; L'Atlantic Rallye for Cruisers qu'il a créé est devenu aujourd'hui une migration mondialement connue), a réalisé avec son fils Yvan l'ouvrage technique qui lui a manqué au cours de ces 5 tours du monde. Yvan (informaticien et navigateur) a réussi à mouliner l'ensemble des nouvelles observations météo des 20 dernières années issues de la NOAA et des satellites d'observation pour les rendre digestes, intuitives et exploitables par tous. Pas de blabla théorique et abscons dans cette bible nautique ! A l'heure du changement climatique, l'iconographie savante et pédagogique de ces deux sherpas marins ouvrent les portes du large, donnent accès à une mine d'informations qui n'étaient pas disponibles avant eux et rendent compréhensible l'univers maritime. Ne partez pas sans elle ! Disponible en français et en anglais. En savoir plus : www.cornellsailing.com

Two Girls Two Catamarans James Wharram Le livre fondateur par excellence… A nouveau disponible, et largement illustré, cet ouvrage raconte le périple, dans les années 60, d’un aventurier pas comme les autres : James Wharram, qui partagera sa passion du multicoque avec deux femmes lors d'une traversée de l'Atlantique, héroïque… En anglais. £14.99

Histoire de partir LE best-seller ! Pas un francophone qui ne l'ait lu et relu avant de s'embarquer en cata (et même en monocoque !) et en famille. C'est l'histoire de Marie et Hervé et de leurs trois jeunes enfants âgés de deux à sept ans qui abandonnent leur statut de salarié le temps d'un congé sabbatique. Ils réalisent un vieux rêve et partent à la découverte des Caraïbes sur un catamaran de 12 mètres. Beaucoup de candidats au voyage s'identifieront à l'équipage. Mais le plus de ce livre, et son succès, c'est le traitement proposé par les auteurs : Hervé et Marie ont un budget et une expérience nautique limités et bien des questions sont à résoudre avant de lever l'ancre… On les suit tout au long de la préparation et de leur voyage pour comprendre comment, nous aussi, pourrions y arriver ! Ce livre est une mine d'informations pour tous les candidats au voyage. Indispensable. 31 euros.

Un temps pour un rêve Geoffroy de Bouillane Geoffroy travaille dans la salle des marchés d'une banque et ne trouve plus son compte dans cette vie, pourtant agréable. Avec sa femme Yannick et leurs trois enfants, ils osent le break… Partie à bord d'un Outremer 45 pour une année sabbatique, la famille a appris à se connaître et à vivre ensemble. Ce livre raconte, par le menu, les joies, grandes et petites, mais aussi les angoisses d'une vie sur l'eau. Un très beau livre, qui donne vraiment envie de partir... Indispensable à toute famille qui envisage un jour de partir sur les flots. En français. 23,66 euros Retrouvez notre sélection de livres sur www.multicoques-mag.com


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ÉCHOS DES PONTONS Naviguer en toute sérénité

Les plus grands skippers font confiance à UpsideUp pour leur sécurité. Ce système a été développé à l'occasion de la Route de Rhum 2006 pour Alain Gautier, et il s'est révélé d'une grande efficacité pour la sécurité du bateau et la sérénité du skipper. Et ce qui est valable en course peut aussi être utile en croisière. La version Cruising de l'UpsideUp a été conçue pour les bateaux de croisière. Le principe est simple : les écoutes sont libérées à une certaine gîte, à un certain angle d'enfournement ou à un certain seuil de décélération réglables, permettant ainsi d'éviter les coups de frein brutaux et autres désagréments. Un système sécurisant et pratique, surtout en équipage réduit ! En savoir plus : wwww.oceandatasystem.com

TRIBORD Routes de gande croisière Jimmy Cornell La bible de Jimmy Cornell est disponible en français et en anglais ! Cet ouvrage, basé sur l'expérience nautique impressionnante de l'auteur – près de 100 000 milles en croisière autour du monde –, réalise la synthèse de l'expérience de nombreux autres navigateurs et constitue la véritable encyclopédie des routes de grande croisière. Vendu déjà à plus de 100 000 exemplaires dans le monde, il constitue l'ouvrage de référence incontournable pour les navigateurs au long cours. 70 euros

Mettre les voiles Antoine

Parasailor : la voile à tout faire ?

Pavillons

Que celui qui ne recherche pas à naviguer (surtout) au portant nous jette la première pierre... Et sur un tour du monde ou de l'Atlantique, c'est bien sûr surtout vent plutôt dans le dos que nous naviguons le plus ! D'où l'importance du choix des voiles de portant. Entre le gennaker sur emmagasineur, le spi asymétrique ou le spi symétrique, le choix n'était déjà pas facile. Heureusement, avec Parasailor, le choix risque d'être plus simple ! Cette voile est née de la volonté d'un passionné de voile et de parapente qui a voulu réaliser la voile parfaite combinant les qualités des deux mondes… Parasailor a donc la portance d'une aile de parapente et la puissance d'un spi traditionnel, mais avec une facilité et une plage d'utilisation jamais atteintes par les voiles classiques. Déjà connu dans les pays anglo-saxons et adopté par de nombreux concurrents de l'ARC, le Parasailor est peut-être la voile de portant qu'il faut avoir à bord d'un bateau de grande croisière.

Il faut les connaître et surtout savoir les utiliser. Ils ? Les pavillons, qui sont bien plus qu'un code de bonne conduite à bord de nos bateaux, un véritable langage compris par tout le monde ! Mais comment s'y retrouver entre drapeaux, pavillons, flammes, guidons… on est vite un peu perdu ! Alors, voici pour mémoire et histoire de ne pas faire d'impairs : Le drapeau : il est fixé sur une hampe, et s’utilise pour le protocole des mairies, administrations et institutions… Le pavillon : il est hissé sur un mât. La flamme : terme général pour les pavillons en pointe, triangulaire, utilisée en mer. Le guidon : petit drapeau triangulaire indiquant l’identité d'un Yacht Club ou d’un yacht individuel (pavillon de propriétaire).

Informations : www.voileriejacana.com

Salons nautiques : où découvrir le cata de vos rêves ? Présents un peu partout dans le monde, les salons nautiques sont devenus incontournables pour tous ceux qui sont à la recherche d'un bateau. Mais pour avoir une chance de découvrir le maximum d'unités différentes, il existe quelques salons plus axés sur les multicoques… A tout seigneur, tout honneur, le salon des multicoques dont la troisième édition vient d'avoir lieu à Lorient avec plus de 50 multis présentés. L'année prochaine, il aura lieu en Méditerranée à La Grande Motte. Autres moments propices à la recherche du bateau de vos rêves, les salons d'automne, avec le Grand Pavois à La Rochelle et le salon de Cannes, qui présentent chacun une quarantaine de multicoques à flot. Indéniablement, un des musts de l'année en matière de salons nautiques. Gênes et Barcelone sont moins intéressants, avec un nombre de catas moins important. En revanche, Annapolis et Miami aux USA (octobre et février) sont de vraies références et le nombre et la qualité des exposants méritent largement le voyage. Enfin, et même si on y voit de moins en moins de grands bateaux exposés, les salons de Düsseldorf et de Paris vous permettront de prendre le temps de discuter avec les chantiers sur leurs stands, afin d'organiser des essais privés et de commencer à parler de votre projet… Informations : www.le-salon-atlantique-du-multicoque.com www.salonnautiquecannes.com / www.grand-pavois.com www.salonnautico.com / www.genoaboatshow.com www.usboat.com / www.miamiboatshow.com www.boat-duesseldorf.com / www.salonnautiqueparis.com

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Antoine nous livre tous ses secrets de navigateur : "J’ai voulu aborder dans ce livre toutes les disciplines que le navigateur partant au bout du monde devra découvrir." Entièrement revu, cet ouvrage de référence prend en compte les grandes évolutions survenues dans la navigation depuis 1983. Ce livre complet conjugue compétence du marin et humour du conteur (448 pages). En français. 30,32 euros

Catamarans The Complete Guide For Cruising Sailors, par Gregor Tarjan Connu en tant que broker depuis de longues années, Gregor Tarjan nous fait partager dans ce superbe livre sa passion et ses connaissances du multi. Vous y trouverez tous les conseils utiles pour choisir votre cata, apprendre à le skipper, le revendre, etc., sans oublier de décrire les avantages du multi par rapport au mono ! Un superbe livre, très bien illustré, à offrir ou (surtout) à s'offrir ! 40,13 euros. En anglais.

Le Vagnon du multicoque de croisière Ecrit par notre collaborateur Gilles Ruffet, le Guide du Multicoque de Croisière rassemble tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le multicoque, sans jamais avoir osé le demander. Il comprend notamment un guide des manœuvres, largement illustré. Un chapitre est consacré au voyage au long cours en multicoque, l’équipement, le confort, les conseils et les pièges à éviter lors de la préparation ; un autre à la gestion du mauvais temps, un autre encore à l’histoire des multicoques. Vous y apprendrez comment le choisir, les points à surveiller lors de l’achat d’un bateau d’occasion, etc. On y trouve aussi un traité d’architecture spécifique aux multicoques, ainsi qu’un exposé, tout en images, sur les différents modes de construction des multicoques. "La bible" de la navigation sur plusieurs coques ! 39,60 euros Retrouvez notre sélection de livres sur www.multicoques-mag.com


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Crédit photo : Nicolas Claris

Cap sur vos attentes


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EN PROJET Ils seront bientôt à l'eau…

TRIBORD

Vous allez découvrir un certain nombre des catamarans (et trimarans) de voyage que nous avons essayés depuis bientôt 30 ans... Mais il ne faut pas pour autant oublier ceux qui devraient être présentés dans les mois à venir. Petit tour d'horizon…

Nautitech 482 Après la présentation du très réussi 542, c'est au tour du 482 de bientôt être mis à l'eau… Ce nouveau bateau reprend les carènes unanimement reconnues du 47. Pour le reste, tout est nouveau : le bureau d'études a particulièrement travaillé sur les aménagements, en proposant des cabines et des salles de bains modulables afin d’optimiser l’espace et le confort, tandis que le carré a été complètement relooké et modernisé. A l'extérieur, les jupes sont grandes et ouvertes sur la mer, pour faciliter l’accès à bord, et les sièges barreurs rabattables, pour toujours plus de confort et de sécurité. Mise à l'eau en 2013.

Swiss S2C 45 Ce 45 pieds, toujours dessiné par Sébastien Schmidt, l'architecte des Décision 35, doit garder les principaux atouts du 55 pieds qui a maintenant fait la réputation de la marque : navigabilité, vitesse et confort, en mer comme au mouillage. Mais de par sa taille, il s'adresse davantage à un (ou deux) couple(s), et surtout à une famille à la recherche d'un bateau vraiment marin pour une aventure autour du monde. Car à bord d'un S2C (prononcez esse two sea), on navigue vite et bien et donc en sécurité et confortablement… CQFD ! Le no 1 est actuellement en construction et on devrait le découvrir au salon nautique de Cannes... 2013 !

Catana 59 Il est annoncé pour cet été, et ce tout nouveau Catana devrait faire parler de lui. En effet, ce 59 pieds a été entièrement pensé et développé en interne, mais avec l'assistance de plusieurs cabinets d'architectes réputés. Carène tendue, étraves inversées, gréement ramassé, et surtout non plus des dérives sabres, qui ont pourtant fait la réputation du chantier, mais des dérives courbes, devant littéralement faire office de foils… Le nouveau Catana rompt avec la tradition pour mieux la réinventer. Ce Catana sera, à n'en pas douter au vu de ses caractéristiques techniques, un catamaran rapide, tout en offrant un espace à vivre impressionnant. L'essai est d'ores et déjà prévu cet été et vous pourrez le découvrir dans le magazine avant la fin de l'année…

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MC2 60 A l'origine du projet MC2, il y a un homme, Raphaël Blot, à la recherche du bateau de ses rêves : un cata rapide, même très rapide, mais confortable pour profiter des côtes du SudEst asiatique où il réside. De sa rencontre avec l'architecte Renaud Bañuls (un ancien de VPLP qui a travaillé sur les Groupama ou encore BOR) est né le MC2 60, actuellement en construction chez Mc Conaghy en Chine et dont la mise à l'eau est prévue pour cet automne. Avec ses 9 tonnes lège, ce catamaran pourrait même naviguer sur un flotteur dans de bonnes conditions… De quoi s'éclater à la barre !

Ça phosphore dans les chantiers… Entre les chantiers et les journalistes du magazine, il y a un comme un petit jeu du chat et de la souris. Il est clair que ça phosphore dur en ce moment chez les grands constructeurs, et que nous pouvons nous attendre à quelques nouveautés d'ici peu… Concrètement, cela se traduit par des questions discrètes mais appuyées sur ce qu'attendent nos lecteurs ou sur ce que peuvent bien faire les concurrents... Il se murmure donc que ça bosse dur chez Nautitech et chez Fountaine-Pajot (plutôt dans les petites tailles). Quant à Lagoon, c'est le black-out complet. Et traditionnellement, quand on n’a pas d'infos, c'est que quelque chose se prépare... Mais on ne vous a rien dit ! Absolu 50 V2 L'Absolu 50 est un catamaran attachant, au fort potentiel (25 nœuds en pointe) et capable d'offrir un volume habitable plus qu'intéressant pour un projet de croisière au long cours. La nouvelle version de l'Absolu offrira de nouveaux aménagements, plus dans l'air du temps, en gardant les qualités nautiques (indéniables) du cata, tout en modifiant les jupes avec de grandes marches, un cockpit abaissé au niveau du carré, un bimini rigide avec panneaux solaires intégrés, une motorisation plus puissante (2 x 42 CV) et enfin le déplacement de la barre à roue sur bâbord sur la face arrière du roof... Seawind 950 Le chantier Seawind vient de fêter son trentième anniversaire en mettant à l'eau le dernier-né de sa gamme, le Seawind 950. Ce croiseur côtier de 30 pieds propose deux vraies cabines doubles, plus une autre cabine double plus petite et une quatrième pour les enfants ! Pas mal pour un bateau de moins de 10 mètres… L'espace carré cockpit est ouvert, et la table de carré peut se transformer en lit double. Le Seawind 950 a été conçu pour pouvoir être envoyé au bout du monde dans deux containers de 40 pieds, et ne nécessite que quelques jours à deux pour être remonté. De quoi découvrir de nouvelles escales pour le plus grand bonheur des futurs propriétaires. Bamba 42 Vous avez aimé le Bamba 50 ? Vous risquez alors de complètement craquer pour le Bamba 42 dont le chantier est en train de finaliser les plans... Toujours dessiné par Joubert/Nivelt, le 42 sera construit en semi-custom pour laisser une large place aux envies du propriétaire. Le prix annoncé est à partir de 667 000 euros HT, pour un cata à moteur capable d'une autonomie de 3000 milles à 9 nœuds…


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EN PROJET

Ils seront bientôt à l'eau… TRIBORD

Outremer 45

Aventura 43 Le nouveau bateau d'Aventura va lui permettre de prendre une nouvelle dimension... En effet, avec ce 43 pieds, le chantier se lance dans les catamarans de voyage. Le premier Aventura 43 est une version équipée d'une coque entièrement dédiée au propriétaire, alors que la coque opposée proposera trois cabines doubles et trois salles de bains. Mais plusieurs aménagements sont bien sûr possibles. A découvrir cet été et sûrement au Grand Pavois....

C'était écrit... Après avoir brillamment relancé le chantier avec le 49, marqué les esprits avec le 5X (voir l'essai dans notre prochain numéro), les dirigeants d'Outremer Yachting allaient bien devoir s'attaquer à "la légende", le fameux et adoré Outremer 45'. C'est officiel depuis le Salon du multicoque de Lorient : un nouvel Outremer 45 est en gestation. Dessiné par Christophe Barreau, on y retrouve la jolie ligne de l'Outremer 49, tout comme on devrait aussi retrouver le plaisir de barrer avec une barre franche ce bateau de voyage. Pour le reste, c'est encore top secret. On parle d'une mise à l'eau du no 1 pour la deuxième partie de l'année 2013 et d'un prix canon. A suivre !

CX160 Il faudra attendre le prochain salon du multicoque de La Grande Motte en avril 2013 pour découvrir le dernier-né de la table à dessin d'Erik Lerouge, le CX 160. Léger, rapide, ce catamaran de croisière aux aménagements design sera surtout très simple à utiliser en équipage réduit (trinquette autovireur – winch et enrouleur électriques). Mais le confort n'est pas oublié, puisqu'en standard, le CX 160 est équipé d'un groupe électrogène et de la clim. Avec l'objectif déclaré de répondre à la demande croissante de catamarans très rapides mais confortables et simples à utiliser, CX Yachts propose ici aux couples amoureux des grandes croisières rapides un plan Lerouge original et simplissime.

Sunreef 82 Commandé en mai 2011, le dernier-né du chantier Sunreef aura mis à peine plus d'un an à sortir du chantier, ce qui, compte tenu de la complexité de ces grands bateaux, est un véritable exploit. La mise à l'eau est maintenant imminente (en juillet) et on espère pouvoir découvrir le Sunreef 82 au prochain salon de Cannes. En tout cas, à voir la magnifique cabine propriétaire équipée d'un jacuzzi, la visite devrait valoir le coup…

Vive le kit... On le sait, les catamarans de production sont de plus en plus aboutis. Oui mais voilà, ils ne répondent pas à toutes les demandes. C'est pour cela qu'ADN-Bernard Lelièvre propose maintenant toute une gamme de catamarans disponibles à tous les stades de construction : du kit à monter soi-même au bateau de voyage prêt à partir. Il s'agit ici de bateaux simples et rapides, capables de vous emmener au bout du monde… sans fioritures ! La version kit comprend l'ensemble des panneaux bois CP entièrement prédécoupés numériquement, prêts à être assemblés par le candidat constructeur, avec son livret de construction et le dossier complet permettant de faire certifier sa construction aux normes CE par un organisme agréé. Les autres stades de construction sont réalisés en collaboration-partenariat avec un chantier du Sud de la France particulièrement dynamique : Multi-Composites... Il ne vous reste plus qu'à faire votre choix dans une gamme de catamarans allant de 32 à 46 pieds et à vous lancer…

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Un 17 m signé Tournier Et voici donc le nouveau bateau de grand voyage signé Tournier : le Soubise TM 17. Un catamaran moderne, qui sera en tous points fidèle à la devise du chantier : "confort, sécurité et performances". C'est en tout cas ce qu'a promis Philippe Tournier : on trouvera donc à bord tout ce qui a fait le succès du constructeur depuis plus de 25 ans pour faire de ce cata un vrai bateau de voyages rapides, pour les amoureux de belles navigations dans un vrai confort marin… Le bateau est actuellement en construction et devrait être mis à l'eau prochainement. Catana 55 Alors que nous bouclions ces lignes, le Catana 55 touchait pour la première fois l'eau de la Grande Bleue, devant le chantier Catana. Cette très belle évolution du maintenant célèbre et reconnu 50 commence ses premiers tests, alors que trois autres unités sont déjà vendues et en construction. Les premiers essais ont, d'après nos informations, montré un cata dont l'équilibre performances / confort serait "époustouflant". A découvrir rapidement dans Multicoques Mag. Alpha 42 Un tout nouveau catamaran de croisière qui devrait faire rapidement parler de lui : voici l'Aeroyacht Alpha 42. Plusieurs unités ont déjà été commandées et le premier exemplaire sera à l'eau avant la fin de l'année. La ligne, résolument moderne avec ses étraves inversées, laisse entrevoir un bateau à la fois agréable à naviguer mais offrant aussi des beaux espaces à vivre. L'Alpha 42 est dessiné par Marc Anassis NA et Alpha-1 Composites et conçu par Gregor Tarjan d'Aeroyacht. Havana 53 Sur le marché des catamarans de croisière hauturière, il y a assez peu de constructions en aluminium. Alu Marine, spécialiste de ce matériau, propose donc maintenant une gamme complète de catas, à la fois voile mais aussi moteur. Le Havana 53, dessiné par le cabinet d'architectes Berret Racoupeau, a donc un programme de baroudeur, grâce à sa construction robuste. Mais on peut aimer naviguer en dehors des sentiers battus tout en appréciant le confort. C'est pour cela que le chantier a prévu un gros travail sur la qualité de finition avec une attention toute particulière sur le design intérieur.


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SHOPPING

L'indispensable en grande croisière

Rester au chaud et au sec... Les plus grands skippers en course le portent, tout comme les aventuriers de tout poil. Ce maillot est une véritable prouesse technique, puisqu'il est thermorégulateur, sèche en quelques minutes et... est antiodeurs ! Confortable et respirant, il est conçu en tissu ColdWinner™, une exclusivité Akammak. www.akammak.fr

Annexe

GPS/Traceur

Construites en Hypalon ou PVC et avec une coque en aluminium, les annexes Highfield ont été conçues pour résister à la grande barrière de corail d'Australie… C'est dire ! Des embarcations robustes, bien conçues et proposées à des prix tout à fait intéressants. www.groupe-yb.fr

Mais qui oserait aujourd'hui partir autour du monde (ou même autour de la baie) sans son GPS/Traceur ? Personne, bien sûr. Et avec les nouveaux outils proposés par Furuno, c'est encore plus vrai ! Les GP 1670 ou 1870 sont puissants et rapides, et offrent même, avec les cartes C-MAP 4D, la possibilité de naviguer dans un environnement 3D en relief. www.furuno.com

Froid, moi ? Jamais ! En mer, il n'y a rien de pire que d'avoir froid… Avec ce nouvel ensemble signé Harken, fini l'angoisse de recevoir des paquets de mer : il a été conçu pour offrir une protection professionnelle, tout en offrant un confort remarquable. Col doublé Lycra, doublure ultra douce, et autres nombreux détails de confort vous feront hésiter à l'enlever, même sous le soleil des tropiques. C'est dire ! www.harken.com

Sans fil Gilets En grande croisière, il y a un sujet sur lequel il faut être intransigeant, c'est le port du gilet dès que les conditions l'exigent. Mais pour que l'équipage (comme le skipper) ait envie de le porter, il faut qu'il soit facile à enfiler, qu'il s'oublie instantanément quand on le porte... et qu'il se gonfle quand on en a besoin. On a bien craqué sur le modèle Solas de Seimi C'PROline, facile à entretenir, avec deux percuteurs automatiques et une boucle inox pour la ligne de vie et même un éclairage www.seimi.com

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Quel rêve que de pouvoir commander tous ses instruments du bord avec son smartphone ou sa tablette... C'est ce que doit s'être dit le responsable R&D de chez Raymarine en développant une solution pour les Série c et Série e disponibles pour iOS Apple, Android et Kindle Fire. Concrètement, RayControl (c'est son nom) transforme votre téléphone ou tablette en répétiteur et en télécommande interactive intégrale. Le top ! www.raymarine.com


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Eau chaude à bord Le confort, c'est sacré... Et après une bonne baignade, rien ne vaut une bonne douche bien chaude. D'où l'intérêt de ces chauffe-eau tout inox allant de 6 à 50 litres. Et comme l'eau douce est précieuse à bord, ils sont équipés d'une vanne thermostatique réglable manuellement pour assurer une sortie d'eau chaude sanitaire de 40 à 60 °C… L'eau sanitaire reste chaude durant 48 heures environ. www.plasticformes.com

Sacs solaires Voilensac a présenté au Salon du Multicoque de Lorient un sac plus qu'ingénieux ! Il s'agit d'un sac à dos, réalisé en voile et en cuir, jusque-là, assez classique, mais agrémenté d'un panneau solaire amovible avec connectique et batterie tampon. Un sac qui permet d'emmener mais aussi de recharger ses téléphones, tablettes, PC et autres appareils photos.... www.voilensac.com

Gaffe ! Indispensable à bord de tout bateau, la gaffe permet aussi bien de prendre un coffre que de récupérer une casquette passée à la mer... Mais là aussi, la réflexion permet d'améliorer un concept vieux comme la marine. La gaffe passe-amarre Robship, avec son crochet innovant, permet de passer une amarre en simple ou en double dans un anneau aussi simplement que possible. Disponible en fixe ou en télescopique… www.robship.com - En France : www.uship.fr

L'énergie des "speedés" Plancha marine" Vous adorez la plancha et vous rêvez d'emmener votre ustensile de cuisine préféré à bord ? Alors, soyez heureux, voici la Plancha Marine. Robuste et résistante aux intempéries, garantie 10 ans, elle existe en version à encastrer ou non, et fonctionnant à l'électricité (220 V) ou au gaz… www.plancha-mania.com

Ceux qui aiment aller vite adoreront le tout nouveau Hydrogénérateur Cruising proposé par Watt&Sea avec son mâtereau de 610 mm. Un mâtereau plus court qui permet, pour les mêmes performances, de réduire jusqu'à 30 % les efforts de relevage, et qui offre une profondeur d'immersion optimale de l'hélice pour, notamment, les... catamarans ! Le top pour ceux qui veulent de l'énergie "propre". www.wattandsea.com

Sortez couverts… On ne sort plus jamais sans lui : l'iPad est devenu indispensable, même à bord, pour son côté pratique et multiple… Oui mais voilà, en mer, entre les embruns et la météo parfois capricieuse, votre bel objet prend des risques. Mais aujourd'hui, avec cette housse étanche, vous gardez toutes les fonctionnalités de votre tablette (notamment le côté tactile) tout en le protégeant des intempéries. Pas mal ! www.aquapac.net

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ÉCHOS DU LARGE C'est devenu bien plus qu'une tradition : les lecteurs du magazine, qui après des années de rêve sur papier glacé réalisent leur projet d'une grande navigation, nous envoient de plus en plus leurs "cartes postales" du bout du monde. Ces petits mots, souvent accompagnés de quelques photos, sont pour nous un véritable moment de bonheur et surtout un vrai encouragement à continuer notre travail. Pour ce numéro spécial, nous avons voulu rendre hommage à tous ceux qui sont actuellement en voyage autour de notre jolie petite planète bleue, mais aussi à ceux qui vont bientôt les rejoindre…

Delphis, le tour de l’Atlantique en famille

L

a famille Montalbano, à bord de Delphis, un Belize 43, a quitté le bassin d’Arcachon, pour une année sabbatique autour de l'Atlantique. Ils nous envoient cette carte postale depuis les Canaries.

"Habitué aux petits monocoques, la bonne surprise a été de découvrir qu'un catamaran de 13 mètres se manœuvre facilement. Et contrairement à ce que j'avais lu sur différents forums, un cata permet d'avoir de très bonnes sensations de glisse. Notre record, pour l'instant, est un surf à 21 nœuds enregistrés au GPS lors de la traversée entre Cascais, au Portugal, et Porto Santo. Notre catamaran est équipé d'un bout dehors sur lequel nous avons installé un gennaker. C'est une voile fantastique qui permet de naviguer jusqu'à 180° du vent et que nous utilisons jusqu'à 20 nœuds de vent sans avoir à faire de fastidieux réglages. Nous sommes maintenant aux Canaries et avons dû changer nos horaires de repas puisque ici les gens ne mangent pas avant 15 h le midi et 21 h le soir." Maryse, Pascal et Aurore, Guillaume et Claire à bord de Delphis

Savuti : le grand départ dans un an ! nstallés en Nouvelle-Calédonie depuis un peu plus d’un an, Nathalie et Arnaud et leurs trois enfants, Marion, Nicolas et Antoine, mettront bientôt les voiles. Ils nous envoient cette carte postale depuis l’île des Pins.

I

"Nous sommes une famille de 5 personnes : Arnaud et Nathalie (les parents), Marion, Nicolas et Antoine (les enfants de 9, 7 et 3 ans). Depuis un peu plus d'un an, nous vivons à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Depuis longtemps, nous rêvons de larguer un jour les amarres pour aller voir en famille ce qui se passe de l'autre côté de l'horizon.... Apres avoir rêvé devant les cartes postales et Multicoques Mag, et épluché les petites annonces, nous avons trouvé notre Savuti, un Nautitech 435, à Raiatea, en Polynésie. Notre beau bateau est maintenant dans le lagon calédonien et nous sommes en pleine préparation du grand départ qui devrait avoir lieu en septembre 2011. En attendant, nous naviguons dans les eaux turquoise du Pacifique et notre première "grande" nav à bord de Savuti nous a emmenés jusqu'au joyau de la Calédonie : l'île des Pins ! En chemin, nous avons fait des rencontres complètement magiques : baleines, dauphins, tortues, et nous avons même pêché notre premier tabard ! Notre vie à bord a été un enchantement pour toute la famille et n'a fait que nous conforter dans le choix d'une existence différente, sur l'eau…" Arnaud et Nathalie, Marion, Nicolas et Antoine


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Du mono au cata…

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artir en année sabbatique, c'est bien… Mais partir en cata, c'est encore mieux, surtout en location. C'est en tout cas l'avis d'Hugues.

"FAN-TAS-TIQUE ! Voici plusieurs années que les monocoques nous enchantent et nous font rêver. Après quelques croisières en stage ou en famille, nous sommes évidemment conquis par les sensations de bien-être que procure la voile, mais avec tout de même quelques moments qui restent complexes ou stressants à gérer. En effet, dans l’optique d’une croisière familiale avec nos enfants de 4 et 6 ans, naviguer au près par vingt-cinq nœuds de vent reste une épreuve, ainsi que les manœuvres de port quelles qu’elles soient. Et plus le temps passe, plus c’est le côté plaisance qui nous plaît, avec donc mélangés le confort, les plaisirs de la voile, l’accessibilité… Depuis plusieurs mois, nous réfléchissons donc à faire du multicoque. Après nous être documentés et nous être imaginés dans toutes les situations sur un catamaran, nous avons franchi le pas et loué un Lagoon 380 chez Apaca à Hyères, pour la deuxième quinzaine d’août. L’objectif était d’aller en Corse si toutes les conditions étaient réunies, mais avec toutes les incertitudes liées à la découverte d’un nouveau bateau. Là, ce fut une véritable révélation ! Et en réalité une confirmation de la plupart des articles que nous avions lus dans Multicoques Mag sur les navigateurs passés du mono au multi. Mais là, c’étaient nous les découvreurs, comme des enfants ouvrant leurs cadeaux de Noël, en extase devant chacune des possibilités de ce bateau. En quelques heures, nous avons été convaincus par l’espace habitable, la luminosité, la vue sur la mer à 360°, le confort en navigation, la maniabilité incroyable dans les manœuvres de port, le confort au mouillage, l’autonomie… Notre quinzaine de vacances s’est transformée en une véritable croisière de rêve, avec un premier aller-retour en Corse, et de surcroît intégralement à la voile, deux premières navigations de nuit, des manœuvres de port effectuées avec une facilité déconcertante, un confort inattendu et bien d’autres plaisirs encore. Mais au moment de rendre Excalibur, il ne fallait pas en rester là, c’est pourquoi s’est concrétisé rapidement dans notre tête un projet auquel nous pensions depuis deux ans, celui de partir plusieurs mois aux Antilles. Et c’est décidé, ce sera résolument en catamaran. Alors, entre autres grâce aux conseils du rédac chef de Multicoques, par mail et par téléphone, nous avons réservé notre Lagoon 400 chez Punch Croisières en Martinique pour 4 mois. Vivement !" Christine et Philippe

Sauvageon : une année sabbatique en Polynésie artis à bord d’un catamaran acheté sur place en Polynésie, Virginie et Olivier, et leurs deux filles Lou et Hortense, nous envoient cette carte postale depuis les îles Sous-le-Vent.

P

"Nous sommes partis pour une année sabbatique en famille, avec nos 2 filles de 8 et 2 ans, le 17 septembre, de Raiatea, en Polynésie française, sur notre Suncat 40 acheté sur place, donc à distance depuis la métropole ! Notre programme consiste à explorer les différents archipels : après la beauté montagneuse et les lagons des îles Sous-le-Vent, puis les atolls et motus isolés des Tuamotu, nous allons passer la saison cyclonique entre Tahiti et Moorea, à proximité d’abris sûrs, en cas de dépression tropicale ou de cyclone, même si le risque est faible en cette forte année "La Nina". Cette période nous permet de réfléchir à de nouveaux projets puisque Sauvageon devra prochainement trouver un nouveau propriétaire, pour d’autres aventures. De notre côté, le voyage continuera probablement par voie aérienne et terrestre, en Nouvelle-Zélande et en Australie." Virginie et Olivier


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ÉCHOS DU LARGE

Yobalema au Sénégal : au cœur d’une mission humanitaire ’équipage de Yobalema, un Chalenge 42 construit au chantier naval Force 3 de La Rochelle, sillonne les eaux du Sine Saloum depuis plusieurs mois, dans le cadre d’une mission humanitaire pour l’association "Voiles Sans Frontières".

L

"Depuis fin octobre, date de son arrivée au Sénégal, le Challenge 42 "Yobalema" mis à disposition de l'organisation de solidarité "Voiles Sans Frontières" sillonne le labyrinthe des bolons du Sine Saloum. Sept missions s'y sont succédé, tant dans le domaine médical que scolaire, au bénéfice des populations de 14 villages enclavés de la zone. Le trimaran s'est révélé particulièrement bien adapté au programme de l'association humanitaire. Fidèle à son esprit fédérateur, VSF a associé 5 autres bateaux de grand voyage à sa campagne, parmi lesquels l'Outremer 49 "Le furibard" de la famille Lefur. Après sa dernière mission fin avril qui sera consacrée au suivi des projets de développement en cours, "Yobalema" entamera sa remontée sur la Méditerranée où il accueillera les adhérents de l'association à compter du 1er juillet prochain." www.voilessansfrontieres.org et Facebook

Colorazul : La fenêtre météo…

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près avoir laissé passer la mauvaise saison en Nouvelle-Zélande, Carmen et Michel ont attendu, comme de nombreux autres navigateurs dans le Pacifique Sud, la bonne fenêtre météo pour remettre du nord dans leur route. Sauf que… "Hier soir, nous avons organisé une belle fiesta à Opua, pour relaxer tout ce monde qui se prend la tête avec la météo, car ici, maintenant, il fait froid et humide et nous sommes un peu bloqués par les conditions météo, mais bon, il y a de pires choses qui se passent sur la planète. Nous en avons sorti une recette néo-zélandaise, créée à Opua donc, et plus précisément à Bay of Islands, en ce frileux mois de mai. Vous prenez un paquet de bateaux au mouillage, monos ou catas, pavillons de toutes les nationalités qui se rongent les ongles en attendant "the window", avec ou sans gourou météo. Vous donnez un rendez-vous dans la soirée, vous préparez un énorme bocal de punch et un colombo antillais (normal, il fait froid au début de l’hiver de l’hémisphère sud). Vous mixez zouk, salsa, rock et french music, et dans cette soirée, vous retrouvez Atsani, Pascaux, Algarasade, Patago, Shana, Sostene, Summer Wine, et j’en passe, puisque nous étions environ 25 bateaux ! Tard dans la nuit, la chaleur humaine et la musique firent effet, et plus tard, les annexes rentrèrent à bon port, quelle éducation maritime... Certains ont même vu (photos à l’appui !) des moutons colorés fluos. Vrai de vrai ! Petite précision, au cours de cette soirée, il était interdit de parler météo, de travaux sur les bateaux et de comparatifs entre ceux-ci. Il ne manquait que Teou et Thétys, quel dommage !" Carmen et Michel , depuis Colorazul www.catacolorazul.travelblog.fr


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La Graciosa Mi Amor artie depuis plus d'un an de Locmariaquer, la famille Bouche se retrouve sur l'île La Graciosa, dans ce paradis perdu qui inspira Robert Louis Stevenson pour l'écriture de son livre « L'île au trésor ». "Après trois jours de mer depuis le port marocain de Mohammedia, nous sommes arrivés face aux îles les plus au nord des Canaries. Voici désormais plus de trois mois que nous parcourons les rues recouvertes de sable, bordées de part et d'autre de maisons blanches, à la rencontre de ces habitants authentiques, figurants malgré eux de ce qui pourrait être un village rêvé. Il n’y a pas si longtemps, les baleines venaient sur ses plages passer leurs dernières heures : en s'échouant sur sa plage au nord, elles entamaient par dizaines leur voyage vers l'autre monde. Aujourd'hui, il ne reste que les histoires des anciens, les chansons traditionnelles et leurs os. Certaines des petites maisons blanches, avec des petites ouvertures, en sont décorées."

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Pascal, à bord de Quetzalcoatl

Pirates : c’est parti pour le Grand Voyage !

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irates.com a quitté la Nouvelle-Calédonie, en direction du Vanuatu, puis de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’où ils nous envoient cette carte postale.

"Osez l'aventure, sortez des sentiers battus ! Un koînakombot (bonjour dans un des 700 dialectes papous) de Papouasie-NouvelleGuinée où nous avons l'air de passer pour des extraterrestres. Après une remontée de Port-Vila jusqu'aux Banks, au Vanuatu, avec un petit alizé de sud-est, nous sommes actuellement à Kimbe sur l'île de New Britain. Une personne nous a dit que nous étions le deuxième voilier depuis deux ans. Dans certains villages îliens, nous serions les premiers à nous y arrêter. Cela paraît incroyable à croire et nous mesurons notre chance, cette expérience inoubliable que nous vivons. Nous sommes accueillis comme des rois et repartons les bras chargés de fruits et de légumes. Le système monétaire est remplacé par le troc et autres donations. La Papouasie a mauvaise réputation quant à la sécurité civile, elle ne se confirme cependant que dans les grandes villes où vigiles et police mènent une garde bienveillante. A Kokopo, nous avons dû ranger tout ce qui était facilement accessible à l'extérieur du bateau, car une nuit, pendant

notre sommeil, quatre piroguiers nous ont démunis de nos vestes de quart et sacs étanches étendus de la veille. Mouiller devant un hôtel, où nous sommes les bienvenus, nous permet de laisser le bateau sous surveillance de la sécurité de celui-ci. Il y aura toujours des brebis galeuses dans toutes les civilisations, il n'empêche que le peuple papou, d'une gentillesse rare, sait recevoir ses hôtes étrangers malgré cette petite mésaventure. Par contre, nous sommes dans une saison de transition météo, la mousson de nord-ouest prévue en cette période de l'année nous inflige une pétole depuis le Vanuatu. Nous traversons des nuages de soufre et d'odeurs nauséabondes crachés par ces nombreux volcans. Depuis notre départ de Nouvelle-Calédonie, nous avons subi quelques avaries : les drosses de direction ont cédé, la pompe à eau du moteur tribord fuit, et les batteries de servitude nous ont lâchés, c'est la plaisance, c'est le pied ! Actuellement, Pirates.com fait route vers Madang avant d'entreprendre son voyage sur Palau prévu début décembre." Magalie, Cyril et Jonathan, Les Pirates


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ÉCHOS DU LARGE Nomadeus : bientôt sur tous les océans du monde…

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un an du grand départ, prévu pour l'été prochain, l'équipage de Nomadeus nous envoie cette carte postale dans laquelle il nous conte le convoyage du bateau entre Adriatique et Port-Camargue, dans le Sud de la France.

"Ça y est ! Une étape vient d'être franchie, nous venons d'acquérir un Cataclub 48. Nous l'avons acheté à Vieste, dans l'Adriatique, en Italie. C'est en famille et avec un copain que nous avons convoyé ce magnifique catamaran vers Port-Camargue. Mais trois semaines de chantier ont été nécessaires après seulement 48 heures de navigation pour remédier à quelques déconvenues techniques. Nos plannings professionnels et scolaires s'en sont trouvés complètement chamboulés, et nos économies mises à mal. Mais qu'importe, et l'aventure s'est poursuivie, en couple. Rien ne nous aura été épargné durant ce convoyage : orages, éruption volcanique à Stromboli, brouillard dans les bouches de Bonifacio, jusqu'au coup de mistral à notre arrivée à PortCamargue. Mais ce convoyage se sera finalement montré très instructif, et il nous a permis de valider complètement notre choix. Des préparatifs sont encore à venir avant d'écrire entre nos deux sillages une belle histoire, une aventure familiale et environnementale." Jérôme, Astrid, Eoline et Cyane

Un 4x4 28 à Panama !

n le sait, il n’est pas nécessaire d’être à la barre d’un grand bateau pour découvrir le monde. Ruggero navigue à bord d’un Edel 4x4 28 et nous envoie cette carte postale depuis le Honduras, après avoir transité par le canal de Panama…

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"Mon histoire a commencé en 2004, aux Sables d'Olonne, quand je suis venu de Trieste, en Italie, pour voir le nouveau cata dessiné et construit par ADN. Après l’avoir essayé, ma décision a vite été prise, et je l’ai acheté. Je l’ai alors expédié par container sur la côte pacifique du Nicaragua. Après l’avoir assemblé moi-même (sans grue !), je suis resté deux ans le long de cette côte sauvage, avant de prendre la direction de la mer des Caraïbes. Comme nous le disons en Italie, « dans l'océan ouvert, le linceul est devise »… Cette navigation a vraiment été difficile, avec en point d’orgue un démâtage, avec toutes les voiles sorties : à deux, la récupération de l’ensemble a vraiment été difficile. Nous sommes donc arrivés à Panama avec le mât couché sur le pont. Passer le canal est une expérience que tous les authentiques marins doivent faire. C’est difficile, mais passionnant. Nous avons ensuite pris la direction de l'île de San Andres, en Colombie, avec ses pirates, ils m’ont même capturé à un moment, juste

avant que n'intervienne la police anti-narcotrafiquants, n'hésitant pas à prendre d’assaut mon pauvre petit catamaran. Puis j’ai retrouvé ma liberté, avant de pointer mes étraves en direction des Bay Islands, au Honduras. Avec au menu un lugubre coucher de soleil, l’indication d’un tempête à venir, l'obscurité soudaine, le phare de l'île (inactif), des cartes nautiques inexactes. Et pour le dessert, un coup soudain contre le récif ! Le bateau a subi beaucoup de dégâts, mais tout est toujours réparable, et après 4 mois de voyage depuis la côte pacifique du Nicaragua, j’ai enfin aperçu, dans la brume matinale, l'île de Roatan, ma destination finale. Après cinq années accroché aux mille merveilles de mon île, j’y suis toujours, à gagner ma vie, offrant des balades avec mon petit Cat 28', pour mon plus grand plaisir, partagé avec de nombreux touristes amoureux de la mer avec toutes ses beautés." Ruggero Leonard


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Tereva : en escale à Pitcairn ! aire escale à Pitcairn (à 300 milles à l’ouest des Gambier) n’a rien d’évident : mouillage inexistant, difficulté pour mettre pied à terre… Récit d’une halte au pays des descendants des révoltés du Bounty à bord d’un Phisa 42.

F

"Nous nous étions annoncés à la VHF dans la soirée et avons passé la nuit au large, quasi à la cape. Au petit matin, Simon sur la VHF nous a indiqué comment mouiller en sécurité par 19 mètres de fond, sur le banc de Tedside : en effet, malgré le vent de 15 nœuds, impossible de tenir à Bounty Bay. Idem pour débarquer avec sa propre annexe. Jeff, NéoZélandais, le policier de l’île, et Brenda, douanier-taxi-boat-pêcheur, sont donc venus nous chercher pour un petit périple très humide de 1,5 mille. Quelques documents à remplir, quelques dizaines de dollars pour les frais de douane et de transport, et nous voilà avec le très beau et très rare tampon de Pitcairn sur notre passeport. Le village s’appelle Adamtown et compte une cinquantaine d’adultes et 10 enfants. Il y a une école, une épicerie, un bureau de poste, une église et un centre de soins. Il est ravitaillé 3 ou 4 fois par an de Nouvelle-Zélande. Seuls quatre bateaux ont fait escale en mai à Pitcairn, et nos hôtes ont été aux petits soins pour nous, organisant notre déjeuner et nous trouvant les tee-shirts souvenirs et les cartes postales que nous souhaitions acheter. Après un frugal repas concocté par Olive du Christian's Café (7e génération après Fletcher Christian), nous sommes partis à la découverte de l’île. Une terre rouge et fertile, des orangers le long des chemins, des abeilles (ils font un miel très réputé) et une vue époustouflante. Nous avons fait une bonne marche de 2 heures environ et sommes allés voir si tout allait bien pour Tereva : on est toujours un peu inquiets de laisser le bateau sans surveillance. Au retour, tous les habitants se trouvaient à l’église baptiste pour une cérémonie à la mémoire de l’un des membres de la communauté, malade, évacué sur les Gambier par un voilier de passage et décédé sur place. Tout le village chantait des cantiques et c’était magnifique ! Chacun est venu nous saluer avec un sourire et un mot gentil, voire quelques petits mots en français. Puis Brenda nous a invités à prendre un café et nous avons fait la connaissance de son mari. Puis, avec Jeff, elle nous a ramenés à bord de Tereva en nous offrant un beau régime de bananes. Nous n’avons passé qu’une journée à Pitcairn car la météo ne nous a pas permis de rester plus longtemps au mouillage, mais nous avons été séduits par la beauté de l’île et la gentillesse de ses habitants." Michel et Philippe à bord de Tereva

Un Nautitech 47 aux Canaries

A

près quelques années à voguer sur les côtes de leur région, Patricia, Emmanuel, Fanny, Lisa sur Kuanidup 2 ont décidé de donner une tournure différente à leur vie.

"Nous concilions donc changement de vie familiale et professionnelle et nous embarquons pour une nouvelle expérience : partir en famille sur un voilier, devenir à la fois instituteur, capitaine, pêcheur, hôte, cuisinier. Après un "galop d'essai" réussi en Méditerranée, nous franchissons Gibraltar, et nous voilà en Atlantique ! Actuellement aux Canaries, nous avons prévu de traverser vers les Caraïbes dès le mois de janvier, où nous sommes impatients d'arriver, pour découvrir un climat tropical, des eaux turquoise, des poissons multicolores, et une vie "sans stress". Notre première expérience de bateau d'hôtes en Corse cet été restera, pour nous comme pour nos hôtes, inoubliable. Nous continuons donc sur notre lancée, et espérons continuer à partager notre vie sur l'eau avec tous ceux qui voudront bien nous rejoindre. Petites Antilles, Grandes Antilles, Bahamas, Etats-Unis sont donc au programme des mois à venir ! A bientôt." Patricia, Emmanuel, Fanny, Lisa sur Kuanidup 2


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ÉCHOS DU LARGE Bambo Free : sauvetage au Vanuatu

A

lors qu'ils faisaient route par une nuit pluvieuse, l'équipage de Bamboo Free a recueilli l'équipage d'une barque de pêche perdue au large de l'archipel mélanésien.

"C'était il y a deux ans. Après avoir effectué notre clearance de sortie à Sola à Vanua Lava, nous faisons route vers le nord de la Nouvelle-Calédonie. La météo est mauvaise, la mer forte, pluie et vent entre 20 et 25 nœuds, avec rafales. Dans la nuit noire, nous voyons surgir sur notre travers arrière une barque avec moteur hors-bord, avec 6 personnes et une petite lampe torche. Ils sont perdus, il ne leur reste que 2 litres d'essence. Partis le matin d’Ureparapara pour Sola, sans compas, l'absence de visibilité leur a fait manquer l'île de Vanua Lava. Après avoir mis à la cape, on embarque 4 personnes comme on peut, malgré les vagues, les deux propriétaires préférant rester dans leur barque, amarrée au Bamboo Free avec un de leurs cordages. Nous faisons demi-tour et repartons au près, sous grand-voile à 2 ris, en appuyant au moteur, avec la barque en remorque. On soigne une jeune fille, en début d'hypothermie, quand l'amarre casse ! Après 20 minutes de recherche, on retrouve enfin la barque, mais cette fois, on passe deux de nos amarres, et on fait monter tout le monde à bord ! Dans la nuit, on atteint une baie protégée sous le vent de Vanua Lava. Puis tout le monde retourne dans la barque, on leur donne un peu d'essence, et on attend de voir le cyalume vert qu'on leur a laissé pour s'assurer qu'ils ont bien rejoint la plage. Avant de reprendre notre route vers la NouvelleCalédonie, à trois jours de mer. Ils ont eu de la chance, si on ne s'était pas rencontrés, c'était une longue dérive vers les Salomon, et plus loin encore… Deux années ont passé. Octobre 2011, Bamboo Free est au mouillage dans l'ancien cratère de l'île d'Ureparapara ; nous sommes accueillis par des pirogues. Une fois que nous avons débarqué au village, un certain Railey nous embrasse et nous dit : "You remember me ? You saved my life, so I have call my son "Kevin PP", en nous présentant un petit garçon de 4 mois (mon prénom est Pierre-Philippe mais tout le monde m'appelle PP). Je suis ému ! Le lendemain, nous assistons avec à une "kastom dance" spécifique à Ureparapara,

dans laquelle les danseurs portent des chapeaux sculptés. Nous avons le droit à un discours du chef, il nous remercie au nom du village pour le sauvetage passé et... surprise ! Un des danseurs porte un chapeau sculpté avec le Bamboo Free ; et une danse est faite avec un grand drapeau français ! Puis nous rejoignons Vanua Lava, où l'officier des douanes me fait rencontrer, à ce que j'ai cru comprendre, le président de la province Torba (îles Torres et Banks), et le représentant du gouvernement ; avec une connaissance de

la langue anglaise limitée, je n'ai pas tout interprété, mais il me semble bien que c'étaient des remerciements officiels… C'est pour nous une belle histoire." PP et Sylvie Avron sur Bambo Free

Un des danseurs porte un chapeau sculpté avec le Bamboo Free


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AUTOUR

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DU MONDE Ils l'ont fait ! Ils ont osé...

Ils ont pris la (bonne) décision et sont partis. Autour du monde, de l'Atlantique ou de la Méditerranée, en famille, en couple, pour la retraite, pour une ou dix années, ils sont actuellement en train de vivre et de réaliser ce à quoi nous rêvons tous : partir en multicoque pour profiter de la vie, tout simplement ! C'est d'une de leurs escales du bout du monde, au mouillage dans un lagon paradisiaque, qu'ils ont pris le temps de nous écrire un récit de leurs aventures, pour nous prouver, s'il en était besoin, à quel point ils pensent avoir fait le bon choix. Et s'ils sont tous très différents, que ce soit dans le choix de leur bateau ou dans la manière d'envisager le voyage, ils ont une vraie passion commune pour cette magnifique aventure qu'ils sont en train de vivre… Nous donnons donc la parole à nos lecteurs du bout du monde…

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PAROLE DE LECTEUR

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L'incroyable saga de Naga… Le trimaran de 11.50 m dont nous allons raconter l’histoire est une légende vivante ! Bateau de course en solitaire des années 1980, il est aujourd’hui utilisé par son constructeur-propriétaire et sa compagne comme support de croisièreexpédition autour du monde, résidence permanente et siège des activités professionnelles du couple. Qui a dit que les multicoques de Newick étaient spartiates et fragiles ? Textes Philippe ECHELLE - Chrissi SERINI et Jack PETITH

NATIVE, mon amour L’étude du NATIVE (no 37 dans le cahier de plans de l’architecte) est signée du 11 septembre 1977, elle préfigure une évolution à 42’ (CREATIVE) qui verra le jour en août 1980. Ce dessin de Dick Newick, le sorcier du Maine, est d’une élégance à couper le souffle, l’intuition géniale du

Jack Petith, de Ste Croix au sud-est asiatique, des plus grandes courses au large à la grande croisière et toujours la même passion pour son bateau…

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sculpteur d’une nouvelle forme de multicoque (en "aile") est maintenant à maturité et lui permet de dégager un volume intérieur suffisant. Conjuguée à l’efficacité dynamique des carènes, elle crédibilise la définition course-croisière de ces modèles. En 1977, le concepteur du futur vainqueur de l’Ostar 80 (Moxie) avait 15 ans d’avance ; 35 ans plus tard, NATIVE est toujours d’avant-garde ! Coquetterie de dandy, le patronyme

A bord de son monocoque, Chrissi a d'abord flashé devant le magnifique trimaran qui le doublait, avait de craquer pour son skipper...


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Au départ de la transat anglaise 1984, Naga est un trimaran de course mené de main de maître par son skipper/ propriétaire/constructeur… (photo Christian Février)

Aujourd'hui le joli trimaran tourne autour du monde en croisière... rapide ! Ici lors d'un carénage au Vanuatu.

Dessiné par Newick, Naga sera construit par Jack sur une plage du Massachussetts…

suggère l’idée d’une gestation "naturelle", il n’en est rien ! Seule la réserve, "l’understatement" de Newick, transforme en spontanéité artistique feinte l’opiniâtreté et l’exigence d’un effort créatif constant. Le NAGA est une chimère à corps de serpent de la mythologie hindouiste, Vishnou se repose sur lui entre la fin d’un monde et l’apparition d’un autre. Ce trimaran sera fabriqué en 1979 par Jack et l’équipe du chantier de Bill Cooper à Woods Hole (Massachussetts), puis assemblé sur la plage. L'histoire est en marche…

Des lauriers dans le Rhum Sitôt mis à l’eau, NAGA brille dans les épreuves de cette région

océanique difficile. Il explose de 22h le record Newport-Bermudes de ROGUE WAVE (Un Newick aussi, mais de 60’ appartenant à Phil Weld !) et remporte 7 premières places sur les 8 épreuves dans lesquelles il s’engage (dont 2 Trade Wind Race) ! Jack Petith vit à Saint Croix (îles Vierges américaines que Dick Newick a quittées pour Martha’s Vineyard) et participe au développement des activités nautiques et de charter. Il deviendra même un des associés du chantier local Gold Coast Yacht. Il connaît l’histoire de la victoire de Mike Birch dans la Route du Rhum 1978 et il est probable que cet évènement ait joué un rôle dans la décision de mise en construction du NATIVE. C’est

Michel Etevenon, le fondateur de la course, qui aidera Jack à être au départ du Rhum en proposant sa candidature à M. Boisseaux (propriétaire des vins Patriarche et de la marque Kriter) dont il est aussi le conseil en publicité. En 1982, le mélange amateurs-professionnels fonctionne encore. La récente La Rochelle-La Nouvelle-Orléans a consacré les Français FountaineFollenfant et leur dessin Joubert diabolique inspiré d’un catamaran de vitesse californien : CHARENTES MARITIMES. Les conditions du Rhum 82 sont dures, au

près jusqu’aux Açores ; malgré tout, Marc Pajot, à bord d’ELF AQUITAINE I, ne possède que 120 milles d’avance sur le petit NATIVE au bout d’une semaine de mer ! Les abandons ne se comptent plus et de nombreux ténors jettent l’éponge : Chay Blyth (BRITANY FERRY), Eric Tabarly (PAUL RICARD), Rob James (COLT CARS), Daniel Gilard (BRITANY FERRY BAI). Olivier Moussy repêche Ian Johnson qui a retourné son tri Crowther (RENNIE ex-TWIGGY) pour la 2e fois de la saison ! GAULOISES IV d’Eric

Ce petit trimaran au mouillage est une vraie légende de la course au large...

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Quelques semaines plus tard, Jack rentre à Saint Croix après avoir bouclé un tour de l’Atlantique de 10 000 milles en course et contre la montre !

NAGA en démonstration au large des Saintes peu après l'arrivée de la Route du Rhum 82 dans laquelle il a conqui une incroyable 6e place. (photo Ralph Davis)

Loizeau caracole un moment en tête, et finalement trois leaders franchissent la ligne en 18 jours (M. Pajot, B. Peyron et M. Birch). Jack fait une course fantastique et se classe 6e devant l’immense ULDB de 22 m de Michel Malinowski (KRITER VIII) !

Destination Saint Croix

vient des USA ! Il est prêt, NAGA trépigne d’impatience, hélas, sans le moindre budget. Sous l’impulsion du vice-consul de Norvège, un ami, tous les inconditionnels de NAGA se fédèrent sous la bannière DESTINATION SAINT CROIX. Malgré l’effervescence créée par ce mécénat coopératif spontané, Jack et Doug Van Zandt appareillent avec un couteau dans le dos l’après-midi du 9 mai ; il ne reste que 18 jours pour rallier Plymouth sans pénalité ! DESTINATION SAINT CROIX enroule les jetées du port à 18 nœuds, il devra tenir la moyenne de 222 milles/jour pour rejoindre la ligne. Sa vitesse pendant ce convoyage est ahurissante pour un petit multi ; certains jours, il parcourt 350 milles ! "L’homme dont le bateau volait"

Jack veut absolument courir la Transat 1984, il sait que cette édition sera la dernière dans laquelle cette famille de multicoques pourra tirer son épingle du jeu. Malgré la splendide victoire de Philip Weld en 1980, aucune aide ne

NAGA au Vanuatu (photo prise à bord d'un autre Native NINTH CHARM par Fran Slingerland !)

Bienvenue à bord de la voilerie la plus rapide de la planète !

possède le rare talent de savoir mener à la limite un trimaran de moins de 40’, en restant à l’endroit ! La découverte de fissures dans le bordé, la veille du départ, ne constitue qu’un épiphénomène prestement réglé par Van Zandt sous les directives de Walter Greene. L’Ostar 1984 est pleine de péripéties : Philippe Jeantot chavire avec CREDIT AGRICOLE (récupéré par Yvon Fauconnier), Poupon est en tête, pourtant, c’est UMUPRO JARDIN qui est déclaré vainqueur après que le comité lui a restitué le temps décompté pour le sauvetage de Jeantot. Yves le Cornec frôle l’exploit avec son Creative IDENEK, mais explose son puits de dérive à 40 milles de l’île Sable. Pajot, Tabarly, Philips, Gilard, Moussy, Peyron, Boucher, Luhrs, Levy, Martin et Gliksman s’interposent entre le duo de tête et DESTINATION SAINT CROIX, qui

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NAGA à Telaga Marina (Langkawi) : il y a bien une vie possible après la course pour ces bateaux qui nous ont tant fait rêver...

finit 14e après avoir figuré dans le groupe de tête avant de contourner par le sud la menace des icebergs : "Quand je les ai vus, je suis descendu plein sud, mon Native est aussi ma maison !" Quelques semaines plus tard, Jack rentre à Saint Croix après avoir bouclé un tour de l’Atlantique de 10 000 milles en course contre la montre !

méthodiquement le monde connu ; après des heures d’assaut, elle se déchaîne sur les derniers survivants qui n’ont pas rompu leurs mouillages. EXIT, le petit Newick de Terry, sera culbuté 4 fois cul par-dessus tête ! La cabine de VAROA KANE, un charter de 18 m, est arrachée dans une rafale titanesque; Tom et Stane sont emportés, blessés, à 100 m de là ; leur catamaran se retourne. A deux heures du

"La nuit où les bateaux volaient", NAGA pivote sur son flotteur tribord, plane sur une quinzaine de mètres et atterrit à l’envers dans la boue La nuit où les bateaux volaient Dimanche 18 septembre 1989, 21h : Jack et NAGA se sont fait piéger par le cyclone Hugo, un tueur, celui-là ! Le premier classe 5 de l’histoire fera 11 morts dans la Caraïbe, ravageant l’arc antillais et anéantissant la Guadeloupe. Le monstre climatique lâche sa fureur sur Saint Croix, les dernières rafales mesurées avant l’explosion des installations de l’aéroport atteignent 185 nœuds ! NAGA a trouvé refuge au fond de Salt River dans un bras mort de la mangrove ; immobilisé par un enchevêtrement d’amarres, blotti dans le coin le plus reculé du meilleur trou à cyclone de la région. En milieu de nuit, la bombe atmosphérique disloque

matin, NAGA pivote sur son flotteur tribord, plane sur une quinzaine de mètres et atterrit à l’envers dans la boue. VAROA KANE (60’) s’envole à son tour et retombe sur le flotteur d’EXIT. Terry, Stane et Tom, les amis de Jack, réfugiés dans la coque centrale, ont failli recevoir les 13 tonnes du catamaran sur la tête… à 3 m près ! Blessé à la colonne vertébrale, Jack parviendra à redresser son NATIVE et à le reconstruire à neuf. Le nom de HUGO a été retiré des listes utilisées pour nommer les cyclones.

Le tour du monde d’un Phœnix En janvier 2001, Chrissi Serini et Jack appareil-

lent de Saint Croix pour un tour du monde horspiste et hors-calendrier. Ils visitent d’abord le Sud de l’arc antillais, explorent l'Orénoque et le fleuve Macareo avant une escale à Carthagène en Colombie et un retour à Trinidad pour équiper NAGA en vue du grand voyage. Un détour en Europe (par avion) permet à Jack de revoir son frère qui habite Barcelone, puis de mettre le cap sur St Antonin Nobleval, résidence de son ami et sherpa gastronomique, Daniel Charles. Cette pause sur le vieux continent est un tremplin à partir duquel Jack et Chrissi prennent leur élan de vie commune et vagabonde. En avril 2004, ils embouquent le canal de Panama, font route directe sur les Marquises (4 000 milles en 25 jours) et tombent sous le charme de la région… dans les limites du visa de 3 mois accordé par la France (Ua Huka, Nuku Huva et Uapou). Chrissi est hypnotisée par les paysages volcaniques et les répliques navigantes de catamarans et de pirogues traditionnelles. Aux Tuamotu, NAGA rencontre l’exLEJABY RASUREL de François Forestier et Charlie Capelle, puis TRUMPETER, le 1er trimaran de Phil Weld. Chrissi s’amourache de l’atoll Suvarov (Tom Neale / Moitessier), Jack flaire le "danger" et décide d’appareiller pour récupérer des messages urgents à Pago Pago ! Les Samoa américaines ne les retiennent pas, NAGA fait route sur le groupe Vava’U (îles Tonga) et rejoint la Nouvelle-Zélande pour la saison cyclonique. Ils séjournent dans la baie d’Opua ou ils se font de nombreux amis. Mais

Naviguer avec Jack relève de la poésie pure 47


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Coupures de presse à l'arrivée de l'Ostar : quand on vous dit que ce tri est une légende...

après des décennies sous les tropiques, Jack et Chrissi sont impatients de retrouver la chaleur et mettent le cap sur les Fidji. Au Vanuatu, ils croisent un couple voyageur à bord d’un autre Native NINTH CHARM avec lequel John et Fran sillonnent le Pacifique (version sandwich à mât rotatif). Le carénage annuel se déroule sur un antique slipway. "Au Vanuatu, pas d’argent, pas de problème, pas de crime", note Chrissi. Après la Nouvelle-Calédonie, NAGA découvre l’Australie à l’escale de Bundaberg sur la Burnett River. Le couple retrouve là des passionnés de multicoques très créatifs puis rallie Brisbane à partir de laquelle débutent les randonnées à vélo qui deviendront plus tard l’épine dorsale de leurs activités terrestres. Pour s’initier à l’immense Indonésie, ils participent au Sail Indonesia Rally de 2006 qui regroupe 100 unités au départ de Darwin ! La voilerie NAGA tourne à plein régime pour fournir coussins, tauds et multiples réparations de voiles. Dans l’île Sulawesi, NAGA régate avec les Sandecks (tris ultralégers et surchargés de toile), remportant la victoire à l’étonnement des spécialistes locaux qui n’avaient jamais cru possible qu’un bateau moderne soit aussi rapide. L’équipage succombe aux charmes de Guli Air (petite île proche de Bali), visite les rivières malaises et enfin Langkawi après 3 000 milles de découverte intense. Depuis 2007, NAGA explore la Thaïlande et la Malaisie en alternance avec de longs treks à vélo dans toute l’Asie du SudEst.

NAGA et moi par Chrissi… "J’effectuais une traversée assez inconfortable contre la mer et le vent entre les Vierges américaines et Saint-Martin avec mon Melody de 34’ lorsque j’aperçus sur bâbord un trimaran blanc qui faisait la même route, apparemment sans effort et au triple de ma propre vitesse ! Je montrai ce spectacle miraculeux à l’amie qui m’accompagnait ; malgré son mal de mer, elle le trouva absolument magnifique ! Jack, qui nous observait aux jumelles, a dû s’écrier "Whaou, des filles solitaires ! ". Cette rencontre sur l’eau constitua le prélude à une merveilleuse et surprenante histoire entre Jack, NAGA et moi. Sept ans après, j’ai vendu mon sloop et embarqué pour cette aventure autour du monde, mon rêve était devenu réel ! Naviguer avec Jack relève de la poésie pure, je peux l’observer pendant des heures peaufiner ses réglages, tout fonctionne comme si le bateau était un prolongement de lui-même. Il peut s’asseoir tranquillement quelques instants, les sens en éveil, avant de reprendre, inlassablement, quelques centimètres d’écoute pour améliorer la marche. Jack prête une attention constante à tout ce qui aide NAGA à aller vite et a être en accord avec la mer. Lorsque les conditions se dégradent, il a déjà mis la toile du temps et ne sera pas en retard pour renvoyer ; j’adore naviguer avec lui et je me sens en confiance même lorsqu’il fait voler NAGA. Mon rôle est confortable : je cuisine, m’occupe de l’intérieur et de l’entretien de l’accastillage. J’ai aussi pallié le guin-

deau au début… Maintenant,

cockpit le rendent très agréable à

c’est Jack qui s’occupe de ça ! Il m’a laissé la jouissance de la cabine arrière pour y installer une voilerie et reste compréhensif à l’égard du capharnaüm permanent que représentent les coussins, les voiles et les tauds à réparer. Généralement, il se tient à distance de ce chaos dans son mini bureau de la pointe avant, pianotant sur l’ordinateur. La première fois que j’ai visité NAGA, tout était extrêmement spartiate. Aujourd’hui, il est devenu confortable, l’intérieur est décoré de broderies, de carrés de soie en provenance de divers endroits du monde. Nos tauds de soleil (ou de pluie parfois) et les coussins de

vivre. Il n’a pas été simple d’amener Jack à accepter ces évolutions, mais notre multicoque-maison est tout de même resté léger et rapide. Nous vivons et travaillons à bord, la réadaptation en oiseau du large est aisée. Je vis comme un honneur le fait d’y habiter, j’en suis fière ! NAGA est toujours le plus beau au mouillage et le plus rapide sur l’eau. Un peu plus lourd certainement que dans ses années de régates, il démarre pourtant à la moindre risée et nage sans effort sur les vagues. Pour moi, c’est le bateau de mes rêves avec mon héros à la barre ; tous deux m’entraînent dans des régions exotiques, me permettent

Chrissi et Jack : une même passion pour Naga et pour le voyage... Départ de l'Ostar 84 par Doug Van Zant, l'équipier de la traversée St Croix-Plymouth. Cette photo qui est à bord de NAGA depuis toujours a été retouchée par un artisan de Phuket à la demande de Jack pour les besoins de l'article…

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Naga, un bateau de course célèbre, devenu un bateau de voyage toujours aussi rapide ! (Photo : Christian Février)

de vivre des aventures fantastiques et ont transformé mes désirs profonds en réalité."

My happy Golden Oldie home par Jack Ma très longue histoire d’amour avec NAGA (31 ans !) a été une vraie réussite. Ce trimaran est mon foyer marin, j’écris ces mots en profitant avec bonheur de son cocon de bois et de soie aux teintes chaudes, paisiblement ancré dans une baie de Malaisie. J’ai vécu avec NAGA à plein temps durant toutes ces années bénies, il ne m’a jamais laissé tomber ni trahi. 31 ans ! C’est la relation la plus durable de ma vie, travail et amour compris ! NAGA s’est toujours montré fiable et digne de confiance (un marin prête parfois à son navire des qualités presque spirituelles !) ; en plus, c’est une habitation raisonnable. NAGA a été ma "maison de course" (en français dans le texte), comme j’aime l’appeler, et a prouvé qu’il était un merveilleux Golden Oldies. C’est aussi la petite voilerie la plus rapide de l’hémisphère ! Il a pourtant été l’acteur d’une scène terrifiante lorsqu’il s’est envolé dans la nuit noire sous des rafales de 200 nœuds lors de l’épouvantable cyclone HUGO ! Nos succès en course au large nous avaient exposés aux honneurs de la presse… avec le revers de la médaille, puisqu’à la suite d’un départ très disputé, NAGA a été percuté par les 85’ de FLEURY MICHON VII fonçant à 18 nœuds. De façon surprenante, c’est mon NATIVE qui s’en est le mieux sorti, raflant une récompense substantielle dans ce Grand Prix de la Martinique alors que FM VII se retirait de la régate. Mon Newick avait acquis quelque notoriété en Caraïbe, lorsqu’en 1980 et 81, il remporta la Trade Wind Race de Saint-Martin (un parcours très

sélectif de 800 milles autour des îles). La première place dans Newport-Les Bermudes (battant le record de 22h) ne fit rien pour atténuer cette réputation (surtout vu la taille de l’engin, présenté comme un multicoque habitable rapide, pas comme un bateau de course, par l’architecte) ! La victoire de classe et la 6e place au général de la Route du Rhum 82 furent acquises dans un peloton de machines qui mesuraient toutes 60’ ; comme celle de

vions partager la sienne, je lui répondis que la nuit porterait probablement conseil ! Le lendemain, je lui ai avoué que réaliser le rêve de quelqu’un pouvait être une idée pertinente et que nous allions le faire. Avec le temps, les choses ont changé, je me suis approprié cet objectif ! Nous avons navigué dans d’innombrables régions que je ne connaissais pas. Le grand océan Pacifique a été très tonifiant pour nous et, à quelques exceptions près, nous

"Au Vanuatu, pas d’argent, pas de problème, pas de crime", note Chrissi l’Ostar 84 où nous avons terminé 14e sur 91 partants. NAGA, ensuite, n’a plus participé à des épreuves sérieuses, les sponsors américains étant complètement hors-jeu, mais il a poursuivi sa carrière de croiseur. En 2000, j’ai rencontré une jeune femme voilier ; après une période de rodage mutuel de notre relation, elle m’a annoncé qu’elle voulait faire le tour du monde ! Il s’agissait de Chrissi, la personne qui occupe maintenant l’incroyable mini loft de la cabine arrière où elle effectue toutes les réparations et confectionne mille choses utiles. J’avais déjà abondamment parcouru la planète et me trouvais bien à courir les filles en buvant quelques bonnes bières à Trinidad ; faire le tour du monde était si loin de mes préoccupations ! Après réflexion, je m’aperçus tout de même que je n’avais plus de grande espérance ! Ainsi, le jour où Chrissi m’a demandé si nous pou-

avons aimé tous les endroits fréquentés entre Trinidad et le Sud-Est asiatique. NAGA a continué de me surprendre par la perfection de ses qualités nautiques et la manière dont il progresse dans les petits airs. Une chose me stupéfie pourtant encore : l’indulgence avec laquelle il pardonne les erreurs quand elles se produisent. En course comme en croisière, il a été parfaitement fiable pendant 31 ans ; même dans les pires conditions, NAGA s’est comporté de façon prévisible et a traversé les épreuves sans dommage. C’est sans doute pourquoi il est devenu une sorte de légende, un Golden Oldies emblématique. La "vieille gloire" est utilisée à plein temps en tant qu’unité de voyage, pas seulement parce qu’elle marche bien, surtout parce qu’elle est fiable et toujours aussi belle sous voile. Newick a parfaitement réussi ce bateau, merci Dick ! Jack Petith

POUR EN SAVOIR PLUS SUR CETTE INCROYABLE AVENTURE, NOUS VOUS CONSEILLONS : "La nuit où les bateaux volaient" - Jack Petith Editions No1 (épuisé, mais disponible sur Internet en occasion) Site internet NAGA : www.trimaran-naga.com Site internet de NINTH CHARM : http://ninthcharm.multiply.com

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PAROLE DE LECTEUR

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Spirit of Rio à la découverte de Madagascar "Spirit of Rio" au mouillage aux Mitsio, l'un des "spots" qu'il ne faut pas manquer à Mada…

Après avoir rejoint l’océan Indien via le cap de Bonne-Espérance, pour ne pas trop venir jouer avec les pirates du golfe d’Aden, Spirit of Rio, un Catana 582, s’est offert près de deux mois de croisière sur la côte nord de Madagascar. Voici son compte rendu sur une escale qui l'a particulièrement ému… Texte et photos : François Pau

Voici ce que nous avons découvert en arrivant à Mahunga. Un port de boutres qui rappelle les livres d'Henry de Monfreid…

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Nous traversons le canal du Mozambique au départ des îles Bazarutos cap au nord-est pour rejoindre du continent africain Mahunga, situé sur la côte ouest de Madagascar à 300 milles dans le sud de Nosy Bé. Après avoir mouillé "Spirit of Rio" dans le Betsiboka, coloré par les boues rouges provenant des terres latérites de l’intérieur de l’île, nous rejoignons les quais encombrés de cargos ou de chalutiers, amarrés sur 4 ou 5, et qu’il faut traverser en les escaladant un par un. Il n’existe à Mahunga aucune pompe à carburant, nous devons bidonner le gazole par des bidons de 25 litres, remplis à la pompe à essence du coin, sous un grand soleil et une température de latitude quasi équatoriale ! Le vieux port des boutres, qui chargent et déchargent leur marchandise à dos d’homme, utilisant de longues planches branlantes pour accéder au quai, semble tout droit sorti des aventures d’Henry de Monfreid. Nos équipiers embarqués, nous partons vers le nord en direction de Nosy Bé pour explorer toute la côte de Madan, des îles Mitsio au cap d'Ambre, en passant par Diego Suarez (aujourd'hui Antsiranana), sans compter l'intérieur sublime de cette véritable île merveilleuse. Moramba est notre première étape, nous y

Mada, c'est aussi une symphonie de couleurs : ici, c'est le vert qui domine avec le lac Sacré vu du mont Passot

Alors que nous arrivons par le nord de l’île, nos cartes électroniques nous positionnent au sud ! Il est temps de ressortir les cartes papier...

mouillons à la nuit tombée, après une vraie séance de pilotage entre les hauts-fonds coralliens. Au réveil, nous prenons l’annexe pour aller assister au somptueux spectacle de plages plantées de baobabs et de petites baies, encombrées d’îlots rocheux en forme de champignon, évasés à la base et arborés sur le sommet : une baie d’Along en miniature, à voir absolument ! Le lendemain, nous mouillons au sud de Nosy Bé, un peu trop proches de la côte encombrée de cailles, et nous reprenons aussitôt le large pour l’île de Tany Kelly, spot de plongée

réputé, aux eaux limpides, au sud de Nosy Bé. Alors que nous arrivons par le nord de l’île, nos cartes électroniques nous positionnent au sud ! Il est temps de ressortir les cartes papier... Puis nous appareillons, et à la nuit tombée, nous entrons dans le port d’Hellville (13°24 S / 48°17 E), ville principale de cette île surnommée "l’île au parfum", pour ses importantes plantations d’ilang-ilang et de vanille. La remontée vers le centre de la ville nous plonge rapidement dans le passé colonial de Nosy Bé. Cette visite nous permet d’observer quelques vestiges du passé, tels que ces vieux canons de marine pointés vers le large, ainsi que d’antiques demeures de style colonial, rongées par l’humidité et le manque d’entretien. Le centre-ville tourne essentiellement autour du marché couvert, aux senteurs d’épices diverses, et du supermarché Champion, deux points stratégiques où nous réapprovisionnons efficacement le bord. Nous quittons enfin Hellville pour la jolie baie et plage de Madi Roké, à l’est de la baie du Cratère, où nous mouillons dans des fonds sableux de bonne tenue. Cet endroit accueillant et paisible deviendra un peu notre port d’attache. Puis nous partons explorer la baie des Russes (13°32’ S / 47°57’ E), ainsi nommée pour avoir abrité, en 1905, pendant la guerre russojaponaise, un cuirassé russe qui s’y cacha après avoir déserté – l’équipage ayant estimé que les douceurs du pays malgache étaient certainement plus attirantes que les rigueurs politiques et climatiques de leur pays ! Sur la plage, quelques pirogues rentrent de la

LES MERVEILLES À NE PAS MANQUER : Ayant souvent constaté que les guides côtiers du bord ne donnaient guère d’appréciation sur la beauté ou l’intérêt du site visité, nous avons mis en place à bord de "Spirit of Rio" un barème qualitatif allant de 1 à 10 étoiles. Voici nos spots préférés en ce qui concerne nos escales malgaches. Tany Kelly (4*) Madi Roké (4*) Nosy Mitsio (4*) La baie des Russes (5*) Mitsio Banjina (5*, mais uniquement pour le site !) L’île Mamoko (7*) Mahunga (7*) Baie de Moramba (8*) Les deux îles Iranja (8*) Le cap d’Ambre (8*) Ramena (10 étoiles, le top !)

Entre les deux Iranjas, une langue de sable nous tend les bras : il ne reste qu'à choisir de quel côté se baigner…


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Le sourire des vendeuses du marché d'Helville : tout un programme !

Tout autour de Madagascar, vous rencontrerez ces fameux "bateaux pays". Dont certains vous vendront des langoustes à un prix… d'amis !

L'équipier désigné pour goûter les vanilles…

n’y a que peu ou pas de bateaux au mouillage, seulement quel-ques locaux en pêche sur leur élégante pirogue voilée, avec un petit village au bord de l’eau le long d’une plage. La tranquillité est absolue, un vrai paysage malgache. A retenir absolument. Nous descendons lentement et paisiblement la côte est de l’île, pour arriver vers midi devant le lodge de Tsar Nosy Komba, composé de 7 ou 8 bungalows, propres et bien mis, recouverts de feuilles d’arbre du voyageur. Sur la plage de sable blanc, sèchent et flottent au vent quelques tissus et nappes brodées, produites à Nosy Komba. Une ou deux pirogues à balancier, mouillées devant la plage, ou échouées sur cette dernière ; soleil et gentille brise animent le tout ; tout ici respire la paix et la tranquillité.

Cap d’Ambre, Diego Suarez et sa baie : deux spots mythiques du nord de Madagascar.

pêche ; paix, quiétude et charme de l’endroit. Nous sommes accueillis par un local avec douceur et gentillesse. Il nous affirme que, tous les matins au lever du soleil, on peut apercevoir une baleine et son petit qui viennent s’ébattre au soleil dans les bouches de la baie. Le lendemain à l’aube, en nous laissant dériver, nous attendrons vainement ce rendez-vous de l’homme et de la mer ! Nous faisons alors cap vers l’île Mamoko (13°43’ S / 48°11’ E), dans le sud-ouest de la baie d’Ampa-sindava. Ce spot nous avait été conseillé comme étant l’un des plus tranquilles et les plus sûrs des environs de Nosy Bé. Nous ne serons pas déçus : l’abri semble convenir à tous les temps, il

L’un, le cap d’Ambre, est frappé de plein fouet par les alizés, parfois violents, que l’on peut y rencontrer, et qui arrivent directement d’Australie sans avoir rencontré le moindre obstacle. Ils peuvent lever une forte mer. Ce cap se double en principe d’est en ouest, rarement dans l’autre sens, sauf avec une météo favorable, et en passant très près des côtes, pour bénéficier de possibles contre-courants. L’autre, Diego Suarez, la principale ville du nord (aujourd’hui Antsiranana), colonisée par les Portugais au 16e siècle puis par les Français, a abrité pendant longtemps des pirates et… la Marine française, restée là jusqu’en 1973 ! Une très vieille dame offrant splendeurs et vestiges du passé parfumés de senteurs coloniales ! Le 2 juin, la météo semble enfin favorable, et nous appareillons vers Diego. La première nuit, nous mouillons dans la baie du Courrier, où nous nous approvisionnons en

langoustes fraîches auprès de pêcheurs locaux. Avant, le lendemain, de mouiller dans la baie d’Ampanasina. Nous sommes maintenant à 5,5 milles environ du "virage à droite" vers l’est, et à 6,5 milles du phare du cap Saint-André, qui marque le passage du cap d’Ambre. Pour le lendemain, la météo prévoit une brise tout à fait maniable de 5/10 nœuds, d’est…

Le cap d’Ambre "Spirit of Rio" passe, sous le soleil et les acclamations de l’équipage, le phare du cap Saint-André (12°54’ S / 49°18’ E), au pied duquel paissent paisiblement quelques zébus ! Ce cap se situe juste après un petit îlot, dénommé îlot du Nord sur les cartes, qui nous paraît tellement accueillant que nous y aurions bien fait un petit arrêt, sur le bord de la route, pour se baigner et prendre un petit encas. Beauté d’un paysage de nature sauvage qu’aucune trace de tourisme n’est venue polluer ou altérer, cap battu en permanence par la houle, ce spot grandiose nous embarque pour un intense moment d’émotion. Puis, ayant franchement attaqué vers le sud-est, après le cap Saint-André, nous faisons porter notre gennaker et descendons, doucement bercés par la houle vers Diego Suarez, où nous arrivons après avoir laissé sur tribord une sorte de lagon fermé par des barres de coraux ; il s’agit d’une petite mer intérieure dont les couleurs, vert émeraude et bleu des mers du Sud nous laissent admiratifs.

Diego L’entrée dans la baie se fait par un

goulet relativement étroit, qui débouche sur 156 km de côte découpée en forme de trèfle. Nous allons poser notre ancre non loin du port de commerce, au pied de l’ancienne résidence de notre Marine nationale. Une fois à terre, nous hélons un taxi, et partons en direction du centre-ville où… il n’y a que peu de choses à voir, si ce n’est le marché… Nous partons par la rue Colbert, avec ses vieilles demeures à balcon et véranda, vers la Maison de la Marine, au pied de laquelle nous avons mouillé "Spirit of Rio". Ce bâtiment respire fortement l’époque coloniale, avec ses portiques et ses arcades orientales. Envahi par les arbres et les racines, il s’en dégage l’atmosphère d’une époque passée dans laquelle viennent se fourvoyer, de façon incongrue, de multiples tags. La vue sur cette baie est imprenable, elle est considérée comme l’une des plus belles du monde...

Escapade en 4x4 Le lendemain à l’aube, notre guide nous attend en 4x4 avec chauffeur, le programme de la journée est chargé. Nous commençons par le

L'image d'Epinal de Madagascar : la pirogue et le zébu…

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lac Antinavo, à 75 km. Ce lac sacré est peuplé de crocodiles, qui sont la réincarnation des ancêtres des villageois habitant les environs. Chaque année a lieu le sacrifice d’un zébu qui, telle la chèvre de monsieur Seguin, est attaché à un piquet, en attendant de servir de pâté aux représentants des ancêtres ! Ames sensibles s’abstenir. Quelques trophées de zébus jonchent le rivage, témoins des sacrifices passés ! Nous n’avons pas vu de zébu attaché à son piquet, mais trois ou quatre crocodiles sont venus nous renifler au bord du rivage... Puis nous sommes repartis en direction des Tsingy rouges, sur une route qui monte en pente douce vers de hautes collines dominant parfois de loin l’océan Indien. Le paysage est superbe, à perte de vue dans un décor de l’Ouest américain : épineux, terres rouges et ciel de plomb. Abandon-nant le 4x4, nous rejoignons le fond d’un canyon qui nous offre un spectacle prodigieux de concrétions, alignées les unes à côté des autres selon un certain désordre organisé, en forme d’aiguilles, de cheminées ou de pics de 30 à 40 mètres de hauteur, sculptés sous l’action des diverses érosions du vent et de l’eau, de couleur rouge ocre, venant de la latérite de ces concrétions. Une découverte impressionnante !

A bord d'un boutre Sous l’effet d’une brise nocturne soutenue (...), nos plans virent lof pour lof, et vers 1 heure du matin, nous affrétons sur place un boutre à voile armé d’un équipage mixte (4 demoiselles et 3 garçons), pour aller tirer quelques bords, le lendemain, dans le lagon de rêve entrevu lors de notre arrivée ; avant de terminer par un barbecue de poissons grillés sur les plages environnantes (faible tirant d’eau exigé, et couleur locale assurée) ! Ce fut là et de loin la plus belle virée qu’il nous fut donné de réaliser dans les eaux mal-

gaches. Après avoir embouqué la passe peu profonde du lagon, notre équipage envoya les voiles pour faire route grâce à une gentille brise portante, envoyée par les dieux malgaches. Sous un soleil dégagé de tout nuage, nous glissâmes alors sur les eaux vertes du lagon, légèrement ridées sous l’effet de la douce brise, des eaux limpides et cristallines de cette mer d’émeraude la bien nommée, protégée de l’océan Indien par les récifs de corail la ceinturant, tapissée de fonds de sable blanc dans des sondes de 2 à 3 mètres maximum, parfois entachés de quelques patates de corail soigneusement évitées à la voile par les alertes marins de notre canot ! Le rêve… En fin de matinée, nous sommes allés beacher sur une plage de sable blanc immaculé, abritée du soleil par quelques palmiers, bordant un petit îlot planté là au milieu du lagon. Après quelques baignades dans les eaux du paradis, notre équipage se mit alors à l’œuvre, avec sourire et gentillesse, mais surtout avec talent, pour nous préparer et nous servir le barbecue de midi, venu tout droit de la mer, et accompagné de riz et de légumes épicés. Superbe journée, superbes souvenirs : le top ! Il est maintenant temps de repartir vers Nosy. Avec 25 nœuds de vent prévus au sud-est du cap d’Ambre, ça risque d’être chaud dans le Nord, mais nous sommes dans le bon sens. Grandvoile haute et gennaker, vent de travers, "Spirit of Rio" file à 9/10 nœuds. Après avoir laissé porter vers l’ouest, le vent vient presque sur l’arrière et se renforce, nous rentrons le gennaker, le vent réel est maintenant à plus de 30/35 nœuds, mais avec notre vitesse, notre vent apparent reste maniable, et nous déboulons à plus de 12/13 nœuds en permanence. C’est la chevauchée fantastique (la prochaine fois, on emportera du Wagner…), dans une mer devenue assez

grosse. Nous surfons de façon quasi permanente sur les vagues qui nous dépassent. Il est désormais trop tard pour réduire la grand-voile, et puis la houle bien que forte n’est pas dangereuse. Nous remontons très légèrement au vent pour éviter un empannage intempestif ; cela dit, l’équipage se bat pour s’emparer de la barre, c’est un immense plaisir et, sous ce soleil malgache, c’est géant ! Chacun à notre tour, nous enregistrons des records. Au top, nous passons les 15 nœuds, c’est peu mais la barque est lourde ! Malheureusement, nous sommes bien obligés à un moment donné de virer à gauche, pour descendre au sud et passer sous le vent de la côte ouest de Madagascar. Après la pointe, le vent diminue puis, moteurs en route, nous redescendons vers l’est des Mitsio, où nous allons passer la nuit. Quel bonheur, l’aller aussi bien que le retour n’auront été que du plaisir sous toutes ses formes. Ce fut grandiose, sans oublier ce merveilleux séjour, trop court, en mer d’Emeraude.

Epilogue Nous venons de passer près de deux mois à Madagascar, au milieu d’un superbe pays avec une population extrêmement attachante. Gentillesse, douceur et sourire sont les maîtres mots qui guident ce pays, nous le quittons bientôt en ayant un seul regret, celui de n’avoir rejoint les côtes malgaches, en venant du Mozambique, qu’à Mahunga, alors que nous aurions certainement dû rejoindre ce beau pays beaucoup plus bas dans le Sud. Une autre histoire commence pour "Spirit of Rio" : direction les Seychelles, les Maldives, le Sri Lanka et la Thaïlande. Promis, on vous racontera !

Mada la rouge doit son surnom aux couleurs provenant des terres latérites de l’intérieur de l’île.

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PAROLE DE LECTEUR

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C'est à bord de Drozorus que Sandrine, Fabrice et leurs enfants Chloé et Amandine voyagent autour du monde...

10 premiers mois de croisière de rêve à bord de Drozorus…

Chloé, Amandine et leurs parents Sandrine et Fabrice ont décidé un beau jour de larguer les amarres et de faire le tour du monde. Ni plus, ni moins ! S'ils viennent tout juste de quitter la Polynésie à bord de leur Lagoon 400, c'est la première partie de leur voyage jusqu'aux écluses de Panama qu'ils ont voulu partager avec les lecteurs de Multicoques Mag… Texte et photos : Sandrine Pizzaolato

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La transat Une famille heureuse de profiter de la vie, tout simplement !

Cela fait déjà 10 mois que nous avons quitté le port de Bordeaux (le 7 septembre) à bord de Drozorus, notre catamaran, pour une longue croisière familiale autour du monde. Le moment idéal pour faire un point sur cette première partie du voyage… Depuis le début de notre périple, nous avons fait de nombreuses escales, dont certaines restent gravées dans notre mémoire, comme les toutes premières à St-Jean de Luz, à la Corogne en Espagne, à Cascaix dans la banlieue de Lisbonne, à Funchal à Madère, à Las Palmas et Maspalomas sur l'île de Gran Canaria aux Canaries, sur les îles de Sal et de Sao Vicente au Cap-Vert... De notre départ, nous gardons une image d'un golfe de Gascogne passablement agité, même si le reste de la navigation s'est faite au travers et au portant à une moyenne finalement honorable de cinq nœuds. Et puis les premières sensations de marins : la terre vue de la mer est tellement différente, quand le soleil se couche, elle se met à scintiller de mille petites lueurs… Chacune de nos escales est l'occasion de très agréables visites, de magnifiques découvertes, de rencontres, d'échanges. Parmi elles, nous retiendrons plus particulièrement la douceur de vivre dans la ville fleurie de Funchal, l'ambiance africaine et de pêche de Sal où nos amis Isabelle, Bruno, Estelle, Alexis et Mathis sont venus partager, à notre grande joie, la découverte de cette île aride aux longues plages de sable blanc. Et puis, bien sûr, la si belle escapade sur Sao Antao au milieu d'une nature luxuriante aux paysages escarpés. De véritables moments de bonheur justifiant à eux seuls les mois de préparation à ce voyage…

LEt puis il a bien fallu se lancer. Nous avons quitté la charmante ville animée de Mindelo, capitale artistique du Cap-Vert, le 17 novembre, pour la transatlantique : le grand saut au rythme des alizés. Pendant les dix-huit jours de traversée, chacun a pris son rythme de croisière. Chloé (14 ans fêtés à Sal) et Amandine (qui aura 10 ans en janvier) ont profité de ces longues journées pour avancer les cours du Cned, surtout les jours de pétole quand Éole se repose ! Elles apprécient cette liberté d'horaires à travailler les cours, mais nous pallions parfois à cette autonomie de travail qui ne remplace pas les cours d'un professeur. En tant que parents, cet enseignement, par sa souplesse, en respectant les dates d'envoi des évaluations, nous permet de profiter pleinement des escales. Et comme elles ont obtenu de très bons résultats durant cette année scolaire, nous ne pouvons que les féliciter pour leur adaptation car, comme le dit Chloé : « Il est parfois

Il est vraiment des endroits où l'on ne peut profiter des joyaux de la nature qu'à bord d'un bateau difficile de se concentrer devant de tels paysages. » Leurs amis leur manquent malgré les courriels à chaque destination et les appels téléphoniques de temps en temps. Les « bateaux-copains » de leur âge ne sont pas fréquents (seulement quatre en dix mois) dans cette première partie de voyage. Peut-être cela sera-t-il mieux dans le Pacifique ? Les autres activités en traversée tournent autour de la lecture, des films, de l'écriture, de la musique, de la confection de gâteaux, de pancakes, de crêpes et des apéro-jeux. La haute mer offre des spectacles magnifiques dans cet univers de bleus : les shows des dauphins, toujours magiques – les levers et les couchers du soleil, boule de feu à l'horizon –, les levers de lune rousse – la voûte étoilée au-dessus de nos têtes qui guide nos quarts de nuit –, le ballet des oiseaux de mer venus de nulle part, tournoyant et pêchant autour de Drozorus sur lequel ils font parfois une halte. Le voyage, c'est d'abord la rencontre avec les autres…

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Après la première année de voyage, le bilan est plus que positif, avec de nombreuses découvertes, allant des fonds marins aux sommets des volcans…

Du Cap-Vert au Belize, en passant par les Bahamas ou les Tobago Cays, la première partie du voyage a été intense... Et toujours des paysages de rêve !

Ce sont des sensations à vivre et Amandine nous dit très justement à ce propos : « J'aime les traversées car nous avons l'impression d'être hors du temps. »

Les Antilles Nous sommes arrivés le 5 décembre à la Martinique, au port du Marin. Un bon restaurant, après tous ces jours de mer, était une priorité ! Nous avons déambulé dans la ville quand mamie Lulu

(comme elle se nomme) nous a accostés, nous racontant sa vie dans les rhumeries. Elle nous a offert une belle quantité de fruits exotiques et nous, pour la remercier, deux bouteilles de vin de Loupiac pour les fêtes. A cette occasion, nous avons sorti notre petit sapin décoré au milieu des cocotiers ! Les Antilles, ce sont bien sûr de beaux paysages du nord au sud, mais il y a aussi les visites culturelles, qui ne manquent pas. Et tou-

jours ces grandes plages de sable fin blanc ou noir. Pour Chloé, c'était tout simplement être arrivée au paradis ! Nous avons retrouvé Chantal et Bernard, en vacances sur leur catamaran "Millesime", pour partager d'excellents moments, notamment de pêche à la langouste. Délicieuses ! Mais la vie à bord d'un bateau a aussi ses vicissitudes, et nous sommes restés bien plus longtemps que prévu bloqués à la marina du Marin à cause du SAV sur notre grand-voile à corne. Finalement, après maints essais d'adaptation, nous avons décidé de la redécouper en voile classique. Au moins, nous n'aurons plus d'ennuis jusqu'à la fin du voyage ! Ce retard total de cinq semaines nous obligera à sacrifier deux étapes de notre programme. Dommage... Nous avons navigué vers les Tobago Cays, aux îles Grenadines,

entourées d'une barrière de corail où les tortues, tout autour du bateau, viennent prendre leur respiration et que l'on observe sous l'eau brouter les posidonies. Nous avons passé le Nouvel An à Béquia, île à l'ambiance britannique et aux nombreux plaisanciers. De là, nous avons remonté l'arc antillais en traversant les canaux où nous avons rencontré parfois de forts vents (30 nœuds) et une houle formée avec des vagues de trois mètres. La partie sûrement la plus désagréable de nos navigations aux Antilles. Lors de notre escale à la sauvage Dominique, nous avons profité de longues marches au sein de la forêt primaire si dense où nous n'avons croisé aucun touriste, juste un Dominiquais qui a partagé avec nous sa canne à sucre et des perroquets ! Les Saintes offrent d'agréables mouillages, la Guadeloupe de

Premier Noël à bord et sous le soleil des tropiques... mais avec le sapin !

La magie de la Dominique, si sauvage et si intense…

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Avant le passage dans le Pacifique, Drozorus a navigué le long des côtes mexicaines et la découverte des fabuleux sites mayas de la péninsule du Yucatan reste un moment inoubliable.

C'est bien sûr aussi pour des mouillages comme celui-là que la famille tourne autour du monde sur son bateau…

magnifiques cascades, une belle ascension de la Soufrière, le très animé et coloré carnaval de Pointe-à-Pitre. L'île de Saint-Martin et Sint Marteen (côté hollandais) est surtout connue pour les prix détaxés, notamment sur le matériel de plaisance. Mais c'est en remontant vers les Bahamas, sur les hauts-fonds à hauteur des Turks and Caicos, que nous avons croisé des baleines à bosse, soufflant à quelques mètres de Drozorus, se dressant à l'extérieur de l'eau pour y retomber sur le flanc, sur le dos, sur le ventre en créant des gerbes d'eau énormes. Spectacle grandiose ! Unique ! Les Bahamas restent une merveille, une magnifique croisière à fleur d'eau de New Providence aux Exumas. Les déclinaisons de bleus et de verts sont presque irréelles. Nous avons beaucoup navigué à vue. De belles plongées dans ces eaux cristallines mais fraîches, en compagnie de nos amis Corinne, Christophe et Pauline, à la rencontre entre autres des raies pastenagues, des requins de récifs ou dormeurs. La navigation longeant les côtes cubaines

jusqu'à Isla Murejes (face à Cancun) au Mexique s'est avérée difficile. Nous avons rencontré jusqu'à six nœuds de courant contre nous avec le Gulf Stream dans le canal du Yucatan et des vents violents dans le golfe du Mexique. Mais la récompense a été une fois de plus au rendezvous : les fabuleux sites mayas de la péninsule du Yucatan, peuplés d'iguanes, la gastronomie, les énormes poissons perroquets, les poissons anges, les bancs de barracudas si proches de nous dans cette eau tiède. Des colonies de pélicans bruns, de frégates tournoient au-dessus du mouillage. Seule la longueur des formalités nous a fortement déplu. Puis, après quelques semaines, nous avons levé l'ancre en direction de l'archipel de Turneef Islands à Belize. Ce mouillage, seul voilier, face à la longue barrière de corail (la deuxième après celle de l'Australie), nous laissera un merveilleux souvenir, ainsi que les langoustes achetées à six euros le kg aux pêcheurs ! Il est vraiment des endroits où l'on ne peut profiter des joyaux de la nature qu'à bord d'un bateau.

Chloé, la moins adepte de la navigation, reconnaît que chaque escale fait oublier les quelques jours de mer parfois difficiles. Puis nous devions mettre le cap directement sur Panama. La navigation en tirant des bords, au près, à contre-courant, avec des vents de trente nœuds dans le golfe du Honduras, nous a décidés en pleine nuit à nous diriger pour une halte de quelques jours au Honduras sur l'île de Roatan. De belles surprises nous y attendaient dans la forêt tropicale : des singes curieux de notre présence, d’énormes iguanes à crête orange, des biches, des paons, des rongeurs. Les habitants sont chaleureux, et leurs maisons sur pilotis et leurs villages, extraordinaires ! Les frais des formalités battent tous les records : vingt-quatre euros tout compris (douane, immigration, capitainerie) à quatre ! Jusqu'à la pointe du Honduras, nous avons continué à tirer des bords. Et nous voici à Panama. Les formalités d'usage et celles du passage du canal faites, nous avons aidé en tant que « liners » l'équipage de Kiss'M – Priscilla, Stéphane et Julien leur équipier – à passer les écluses puis, à leur tour, ils nous ont accompagnés. En attendant la date de notre passage, nous sommes allés mouiller dans la rivière de Rio Shagres, en bordure d’une forêt pluviale. Nos seules compagnies et pas des moindres ont été celles des singes hurleurs, se déplaçant en groupe dans la canopée, les pélicans bruns, les aigrettes blanches, les papillons multicolores virevoltant. Splendide nature ! Et le jour J est arrivé : le passage des trois écluses de Gatun, de San Pedro et de Miraflores. Puis les portes de la dernière chambre de Miraflores se sont ouvertes et, après 10 500 milles accomplis en dix mois, Drozorus navigue désormais dans le Pacifique. Cap sur la Transpacifique, les îles Galapagos, l'archipel des Marquises... Le rêve continue tel que nous nous l'étions si souvent imaginé... un certain goût de la liberté...

Après cette année entre Atlantique et Caraïbe, Drozorus a passé le canal de Panama. C'est une nouvelle aventure qui commence…

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PAROLE DE LECTEUR

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Chronique d’une transat annoncée

Raphaël a eu la chance d'embarquer à bord d'un catamaran en partance pour l'autre côté de l'Atlantique, lui qui n'avait jamais navigué plus de 24 heures sur un bateau... Voici son récit de cette "première fois", entre Camaret et le Cap-Vert. Une véritable révélation… Texte et photos : Raphaël Moal

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Quatre jours que nous patientons à l’ancre devant l’entrée du port de Camaret-sur-Mer ! Mais maintenant, ça y est. Le départ est proche... Après les derniers avitaillements, les dernières petites et moins petites bricoles à faire et refaire, après une énième connexion et prise de fichier grib, nous allons lever l’ancre. Devant les étraves de notre catamaran, un monde nouveau s’ouvre enfin avec, pour commencer, une transgascogne. Nous quittons le goulet de Brest sous l’œil bienveillant de l’Abeille Bourbon, le remorqueur de haute mer, le véritable saint-bernard du rail d’Ouessant qui, en ce samedi de novembre, va prendre ses quartiers devant l’île d’Ouessant, pour

être prêt à intervenir à la moindre alerte. Nous laissons les Tas de Pois sur bâbord, cap sur la Galice, terme de notre première étape. Un mélange de mélancolie et de joie béate a empli le carré. Pour moi, c’est une première, la traversée du golfe de Gascogne et plus de 24 heures de nav. La mer est hachée mais les 2 nœuds de nord nous poussent dans la bonne direction. Nous sommes quasiment plein vent arrière et faisons particulièrement attention à ne pas commettre d’empannage intempestif. Il ne faudrait pas commencer la croisière par une casse ! Pour une première, je suis gâté : pleine lune et dauphins nous


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Enfin, nous pouvons envoyer le spi… Nous sommes aux anges !

Cataschtroumpf 3 au mouillage aux îles Cies.

accompagnent pour cette exceptionnelle première nuit en mer. Et dire que le spectacle ne fait que commencer... Nous prenons nos marques à bord et commençons à bien avancer. La preuve, nous doublons, que dis-je, nous enrhumons un "gîtard" qui fait bouchon avec ses deux ris dans la grand-voile tandis que nous sommes bien plus confort sur nos deux pattes. Pas à dire : le cata, c'est le top ! Seul petit souci à bord, le froid nous égratigne. Je serais d’avis de faire brûler quelques vieux papiers devant la barre pour me réchauffer, mais le propriétaire préfère attendre la Saint-Jean !

VIE EN MER Nous commençons à prendre un rythme différent des terriens. Il y a moins de régularité dans nos horaires. Les levers et les repas sont fonction de l’envie de chacun. Le reste de ce premier galop se passe formidablement bien, avec un vent de 20 nœuds de nord/nord-est ; un ris dans la grand-voile et le génois en ciseaux... Bientôt, nous apercevons les côtes espagnoles, bien avant d’arriver dans la baie de Camarinas après seulement 56h30 de navigation, soit à la moyenne plus qu'honorable de 7,60 nœuds. Après une bonne nuit au mouillage, nous débarquons le matin. Encore un des plus du catamaran, il n'y a qu'à descendre l'annexe déjà gonflée et le hors-bord à poste, des bossoirs. Facile ! Camarinas est un mix entre la Bretagne et la Grande-Bretagne, mais situé en Espagne : on y trouve donc des maisons en granit ou au contraire très colorées, mais avec des bow-windows... Après l’envoi des mails pour rassurer la famille restée au pays et la prise de météo, petite course au marché local et visite au bistrot du coin où nous faisons une grande réunion pour la suite du parcours. La météo semble idéalement installée. Nous ferons donc des petites nav de jour. Le lendemain après-midi, nous crochons l’ancre dans une magnifique baie aux îles Cies, en face de Vigo. Il fait beau et presque chaud, balade dans l’île au milieu des pins et des eucalyptus, c’est vraiment une escale superbe, nous sommes seuls au mouillage. C’est vrai que nous sommes en novembre et sûrement qu'en été il doit y a avoir ici un flot important de touristes. Je me promets de revenir en Galice et aux îles Cies prochainement, en prenant plus de temps pour découvrir ces paysages enchantés.

Ho hisse… Six heures du matin, c'est l'heure (matinale) du départ… Les moteurs tournent au ralenti, tout le monde est à son poste, les frontales sur les bonnets… Je suis de corvée de guindeau, et j'ai donc l'honneur de manipuler

la télécommande de l'engin. Je remonte tranquillement la chaîne. Plus que 15 mètres, 10, 5 et… ça bloque ! Je descends, je remonte… Rien à faire. L’ancre est bloquée. Nous braquons les lampes sur l’eau et effectivement nous remontons une chaîne avec des maillons énormes ! Il faut reprendre les efforts du guindeau avec un bout sur un winch en pied de mât, une fois l’ancre arrivée à fleur d’eau. Avec l’annexe, nous passons ensuite un deuxième bout sous la vergue pour faire contre-balancier. Ouf ouf ouf !!! Et c’est parti. Enfin ! Seulement deux heures de perdues sur notre planning. Dans une vie de marin, ce n’est rien. La journée s’annonce radieuse, 20 nœuds de vent de travers, et la descente vers Porto est un régal sous gennacker. Seules les nombreuses bouées de casiers ou de filets nous demandent une constante vigilance. Nous embouquons le rio Douro et venons nous amarrer sous le pont Gustave Eiffel dans le vieux Porto. Une ville sympathique qui semble somnoler. Et voici déjà l'heure du repas dans un resto typique et qui, pour une somme dérisoire, nous fait le plus grand bien. Après une après-midi consacrée à la visite de cette ville ainsi que quelques menus bricolages sur le bateau, il est temps de dire au revoir à Porto la travailleuse pour nous diriger vers Lisbonne la belle. Là encore, une courte navigation nous permet de rejoindre Cascais dans la baie de Lisbonne où nous attendons une fenêtre météo correcte pour partir vers Madère. Une dépression très creuse centrée très sud nous envoie du sud-ouest et nous bouche la route vers Madère pendant au moins les cinq

Devant les étraves de notre catamaran, un monde nouveau s’ouvre enfin… Une dorade coryphène de plus de 10 kg et ses copines nous fourniront les protéines durant la traversée.

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Un poisson volant a confondu le cockpit avec son élément naturel.

prochains jours. On attend et on s'occupe, car il y a toujours de quoi s'occuper à bord : nettoyage, bricolage, avitaillement, visite et lecture, et encore mille et une petites choses futiles pour un terrien mais indispensables aux marins que nous sommes… devenus !

Agadir ! Nous avons, toujours selon la météo, une fenêtre de quatre jours avec du vent d’ouest qui nous permet de filer sur le Maroc, mais il faut quitter Lisbonne avec des vents encore violents. Et dès que nous sortons de l’abri de cette baie magnifique, le vent nous cueille à 30 nœuds avec des rafales à plus de 40. La mer est exécrable et se mêle au vent pour soulever le cata qui tape et cogne à chaque vague, les étraves s’enfoncent, des paquets de mer passent sur les passavants et les crêtes viennent se fracasser sur la nacelle. C’est dantesque. Et malgré ces conditions, le bateau avance fièrement et l’équipage tient bien le coup. Après quelques heures de ce rythme effrayant, le vent mollit enfin et la mer se calme. Il était temps, car nous avons besoin de toute notre lucidité pour croiser le rail de Gibraltar... La circulation des cargos est intense, une première fois, l’un deux nous frôle, il nous fait des appels lumineux, mais ne change pas de cap. Pourtant, en théorie, nous avons la priorité. Mais il est si gros ! La seconde fois, le cargo ne nous a, semble-t-il, pas vus et nous

tée et c’est fourbus que nous nous réveillons le matin. Mais le soleil est revenu et avec lui la chaleur qui nous emplit de bonheur. Les tee-shirts et les shorts sont de sortie et, miracle, deux bonites mordent enfin aux lignes de traîne. Elles sont préparées, les filets levés mis à mariner. Elles sont servies en "apérentré". Humm, succulentes. La nuit suivant est calme, et au petit matin, le vent a totalement disparu. Puis, vers midi, il commence à rentrer à nouveau pour culminer à plus de 30 nœuds. Nous faisons une pointe à 19,2 nœuds... Record battu ! Nous avions mis deux lignes de traîne, mais à cette vitesse, les dorades et autres bonites ne peuvent pas suivre. Dommage pour le poisson, mais quel pied d'avancer à ces vitesses ! Nous apercevons enfin les côtes marocaines et nous arrivons dans la marina d’Agadir au milieu de la nuit. Un marinero nous aide à nous glisser dans une place et nous dit de dormir tranquilles, car les douaniers ne viendront pas avant midi. En voilà une bonne nouvelle ! Mais le douanier en a décidé autrement, et après 3 trop

En haut, les neiges éternelles du pic Teide, et en bas, une coulée de lave qui se prolonge dans la mer.

nous sommes au près serré pendant toute la navigation et nous mouillons au nord de Lanzarote à la playa de Canteria. Après une petite pause snorkeling avec des raies, nous mettons le cap sur Fuerteventura. Les paysages des Canaries sont très jolis, mais arides et volcaniques. Pour notre second mouillage aux Canaries,

Adieu Madère, et vive le Maroc ! Ce matin, nous prenons une nouvelle fois la météo et c’est une énième déception. Depuis maintenant une semaine, des vents de 35 à 40 nœuds nous barrent la route de Madère, et même si on annonce un léger mieux, le vent vient toujours de l'ouest/sudouest. Nous ferons donc contre mauvaise fortune bon cœur : si Madère ne veut pas de nous, eh bien tant pis pour elle… Et viva

Je remonte tranquillement la chaîne. Plus que 15 mètres, 10, 5 et… ça bloque ! Je descends, je remonte… Rien à faire. C'est bloqué ! devons changer de route en catastrophe. "L’Orion Venus" nous a frôlés De près, de très très près ! Si je revois ce cargo dans un port, j’irais dire deux mots à son capitaine. La nuit est donc finalement agi-

petites heures de sommeil, branle-bas de combat : passeport SVP ! Cette escale est vraiment charmante et on y retrouve beaucoup de voiliers de grand voyage dans l’attente d’une fenêtre météo correcte avant le grand saut. On profite de l'escale pour faire de belles balades, des petites bricoles sur le bateau, et bien sûr un tour au souk. Nous louons même une vénérable 205 Peugeot, avec plus de 500 000 kilomètres au compteur, pour nous conduire en ville dans un petit resto avec du couscous de chameau au menu. Mais en voyage, c'est la météo qui décide et nous n'avons finalement pas le temps de nous reposer plus que ça, puisqu'une fenêtre météo nous oblige à partir dès le lendemain… Nous longeons alors les côtes marocaines puis enfin cap sur les Canaries. Nous faisons une bonne moyenne, surtout que

à Moro Jable au sud de Fuerteventura, je tombe sur un marinero zélé qui me fait changer de place 5 fois. D’après lui, le catway est soit trop court soit trop long ou étroit… Bref, rien ne va ! On profite de l'escale pour faire le plein de diesel. A ce prix-là (0,73 ct détaxé), je viderais bien les réservoirs d’eau pour les remplir de gazole, mais je ne suis pas sûr que tout le monde apprécie le breuvage pour le lavage des dents. Nous quittons ce petit port paisible pour Tenerife, et à peine avons nous embouqué le canal qu’un bruit sourd nous fait bondir ! Le bossoir bâbord vient de lâcher et l’annexe se retrouve en mauvaise posture. Nous réussissons à sécuriser l’axe et son hors-bord avec la drisse de spi et une poulie frappée sur l’avant. Plus de peur que de mal, et après deux heures d’efforts, nous reprenons notre route. Au lever du jour, nous découvrons la jolie baie de Baya de Abona, très calme et qui fait

Les embruns viennent chatouiller les coques du catamaran… Séquence poésie !

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Une escale à ne pas manquer : le vieux Porto et son pont Gustave Eiffel.

face au "Pic de Teide", le plus haut sommet espagnol. La baie est constituée de quelques jolies maisons ainsi que d’une belle plage de sable noir agrémentée… d'une coulée de lave. Les fonds sous-marins sont sublimes, et malgré plusieurs baignades, on ne se lasse pas de la beauté du site. Nous restons quelques jours ici, le temps de réparer et ressouder le bossoir, de faire le complément d’avitaillement en vue de la traverser vers Mindelo et, surtout, de profiter du soleil de Tenerife.

Objectif : Cap-Vert C'est le départ pour la dernière grande traversée pour moi. Toute la journée, le vent est erratique, et nous devons tirer des bords trop carrés. Nous avons quand même effectué 149 milles dans la journée, mais pas toujours vers le bon cap… Heureusement, ça va de mieux en mieux au niveau pêche et une nouvelle dorade confond proie facile et rapala. Miam ! Ce matin, une vis tombe sur le roof pendant notre déjeuner, un

gousset de latte de GV s’est dévissé. Nous affalons et revissons toutes les vis puis hissons à nouveau. Il faut bien un peu de difficulté pour ne pas s’ennuyer et occuper nos journées de marins… Côté pêche, c'est de mieux en mieux : en une seule journée, ce sont pas moins de trois dorades qui viennent se prendre à nos hameçons, dont une de 1 m et 10 kg environ. Du coup, nous ramassons toutes les lignes car les acheteurs potentiels ne sont pas légion dans les parages. Le vent et la mer se calment et nous en profitons pour stopper le bateau et nous jeter à l’eau, sensation superbe et vertigineuse de savoir 6000 m d’eau sous nos pieds, un gouffre, un abysse. Plus tard, ce sont encore les dauphins qui viendront jouer autour des coques. Ce sont là les plus gros rencontrés lors de notre périple ! Au matin du cinquième jour, une voile est en vue. Nous gagnons un peu de terrain sur lui. C'est un autre catamaran qui cherche, comme nous, les alizés. Enfin, nous touchons le Graal : 20

Mouillage enchanteur sable blanc et mer turquoise. Mais le lendemain, une chaîne énorme retiendra, 2 heures durant, notre ancre prisonnière…

La liberté ! Barrer sur deux pattes !

Notre fidèle monture dans la quiétude d'un joli mouillage.

nœuds de nord-est. Le Nautitech 475 allonge la foulée et donne toute sa puissance. Le Cap-Vert se dresse devant nous, avec de nouvelles escales et des paysages superbes… L'aventure va

continuer… De Camaret à Mindelo, nous aurons finalement tenu une moyenne de 7,5 nœuds avec des conditions météo pas toujours idéales, mais un bonheur à bord toujours intact !

Moment de détente dans le trampoline sous gennaker.


PAROLE DE LECTEUR

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2 ans et quelque 14 000 milles à bord de leur catamaran, et Caroline et John sont conquis ! La vie est plus belle quand on est sur l'eau !

Pendant deux ans, Caroline et John ont navigué sur leur catamaran de 50 pieds à la découverte du monde… Après une vie passée en monocoque, ils ont voulu un cata pour ce voyage, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils l'ont apprécié ! Texte et photos : Caroline Charnley

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Deux années de rêve… Ces deux dernières années, nous avons vécu sur notre catamaran Discovery 50 et cela a été une expérience merveilleuse, mémorable et édifiante : 14 000 milles d'aventure, d'émotions fortes et de joie, de nouvelles rencontres et de navigations avec des amis de très longue date. John et moi sommes aujourd'hui de retour sur la terre ferme. Nous avons un nouveau pied-à-terre au Royaume-Uni qui surplombe une campagne magnifique à la périphérie d'une jolie ville géorgienne. Nous y sommes depuis six semaines à peine et nous sommes déjà

invités à des garden parties et à des dîners. Nous faisons partie d'un groupe de chant et nous apportons notre aide en prévision de la fête du village. La campagne est belle et nos vélos sont déjà en cours de révision pour la saison estivale d'exploration qui s'annonce…

Alors pourquoi, alors que nous avons tout cela, rêvons-nous de reprendre la mer ? Notre périple nous a conduits en France, en Espagne, aux Açores, aux Bermudes, et nous avons mis pied à terre à Newport dans


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Le voyage, c'est avant tout des rencontres… Comme ici aux San Blas.

à naviguer. Mais en réalité, ce qui nous pousse à toujours vouloir reprendre la mer, c'est la mer elle-même. Il y a cette lumière, cette lumière réfléchie, la vie si particulière, un autre espacetemps, et une simplicité qui rend les expériences plus fortes, les journées plus longues et les souvenirs ancrés plus profondément dans la mémoire, à la fois sous forme d'images et d'émotions. La vie en mer permet une introspection incroyable... C'est la joie de l'inconnu, la magie de l'exploration et l'impression saisissante d'être enveloppé dans la création de Dieu. La vie en mer vous donne l'isolement nécessaire à la solitude totale, et pourtant, il existe des opportunités infinies de rencontres avec des gens dans les pays que l'on visite et d'explorer leur culture et leur

Il grandit, encore et encore, faisant flamboyer des traînées orange et rouges sur le ventre des nuages, tout en les bordant d'argent. Le héraut du jour surgit, emplissant l'est et projetant des grains roses et orange flamboyants dans le ciel, les nuages rougissant sur fond bleu clair, avec des teintes chatoyantes qui imprègnent tout le ciel naissant. Il suffit d'attendre et d'observer. Observer comme la lumière croissante, qui rebondit d'un nuage sur un autre, s'accorde à la joie d'être vivant. Etre consumé par ce moment magique, édifiant et impressionnant lorsque le soleil surgit hors de la mer pour s'élever vers le ciel.

John et moi avons été tous les deux surpris du peu de temps que nous avons consacré à la lecture. C'est un peu comme si l'esprit libre appréciait simplement d'être ici et maintenant… histoire. Elle procure cette excitation de n'avoir guère d'idée de ce que vous réserve chaque jour, avec la liberté de jeter l'ancre aussi longtemps ou aussi rapidement que vous le souhaitez. Caroline et John, jamais aussi heureux que sur leur bateau…

le Rhode Island. Puis nous avons mis le cap au nord, à proximité de la frontière canadienne, avant de redescendre toute la côte est des Etats-Unis. Nous avons joué aux Bahamas, rencontré de vieux amis dans les îles Caïmans, adoré Cuba, et nous avons été ébahis pas les îles San Blas. Nous avons laissé notre bateau au Panama pendant un temps, avant de larguer les amarres pour la Colombie puis un retour vers l'est pour les Antilles. La navigation dans les îles des Caraïbes a ranimé notre amour pour cette région, et nos brèves escales à Porto Rico et en République dominicaine nous ont surtout donné envie d'y retourner pour les explorer davantage. On pourrait s'imaginer qu'il suffit d'énumérer tous ces lieux magiques pour vouloir continuer

Je chérirai toujours les ciels sublimes que seule une vie en mer peut offrir. Ici, l'horizon est l'hémisphère tout entier : l'amphithéâtre céleste d'un spectacle grandiose. A moins d'être au sommet d'une montagne, vous ne pourrez jamais savourer au quotidien des horizons d'une telle immensité. Si vous n'avez jamais été de quart avant l'aube, faites en sorte que ce soit l'une des choses que vous accomplirez avant votre mort. Imaginez que vous êtes vous-même responsable de tous ceux qui sont à bord : votre bateau se faufile tranquillement dans la nuit, sous une voûte d'étoiles scintillantes qui vous rassurent dans l'obscurité. La moindre lueur prend une couleur taupe, une teinte grise au moment où le temps et la vie semblent retenir leur souffle. Ensuite, avant que le soleil envisage même d'apparaître, on aperçoit une faible lueur de braises à l'est, un soupçon de vie nouvelle.

De retour sur terre, lors d'une récente promenade dans la campagne, nous avons aperçu des tapis de jacinthes des bois abrités par des bouleaux majestueux et la lumière filtrée par les sousbois d'où jaillissait une végétation naissante. Mais les promenades sont tellement bidimensionnelles et dociles comparées au monde de la plongée ! Ainsi, dans les îles Caïmans, tandis que nous attendions que John termine les formalités douanières, j'ai flâné dans le "jardin de derrière". Après avoir pris mon masque et mon tuba, j'ai tranquillement nagé dans l'eau chaude et scintillante, mais ensuite, j'ai été tellement ébahie par la densité et la diversité de la vie aquatique que j'ai poussé un cri aigu involontaire. Walt Disney a dû s'inspirer de cette palette de couleurs de l'arc-en-ciel, de la variété des créatures, des éclats furtifs des joyaux étincelants et des formations étranges et merveilleuses, le tout dans un décor vaguement inquiétant (quatre grands tarpons argentés se morfondant environ huit mètres plus bas m'observaient d'un regard froid). Le corail était spectaculaire : des éventails pourpres et

violets apportés par la houle ; de magnifiques coraux-cerveaux aux formes complexes et d'autres d'un bleu turquoise parés de rayures rouges s'élevaient de manière imposante du fond marin apparemment sans vie, une communauté qui rejoint la suivante tandis que la structure vitale rejoint la lumière et la houle des brisants. Juste sous la surface patrouillent des bancs de poissons à rayures dorées. Plus bas, on aperçoit des scalaires "haute couture" avec leurs écailles parfaitement ajustées et leur queue semblable à une jupe à volants, tandis qu'ici et là des poissons bleus avec leurs nageoires fluorescentes ressemblent à des bijoux scintillants. Avec leurs grandes écailles flamboyantes, les poissons perroquets donnent l'impression d'avoir été créés par un grand artisan de la dynastie Ming. A cela s'ajoute le privilège de pouvoir nager aux côtés d'une tortue tandis qu'elle semble planer avec grâce dans l'eau, d'observer un poulpe tandis qu'il s'enroule furtivement autour du corail, ou de voir une raie pastenague s'approcher de votre nez, simplement pour vous identifier. Et l'on comprend pourquoi le "jardinage", ici, n'a pas le même attrait ! Par rapport à la vie sur un bateau, le retour sur terre donne l'impression de voir la vie avec un filtre légèrement opaque. La vie en

Au mouillage dans le Maine : l'exceptionnelle beauté d'une nature préservée…


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mer est simple, dépouillée, définie par l'espace. Avant de larguer les amarres de notre Discovery 50, nous avons vendu notre maison et en avons loué une autre pendant un certain temps. Nous avons passé deux ou trois ans à nous débarrasser de nos biens. C'était extrêmement libérateur, et nous nous sommes alors rendu compte à quel point une grande partie de ces biens nous était inutile. Maintenant que nous avons emménagé dans notre nouvelle demeure, nous nous efforçons de ne pas la remplir de "trucs". Quand on vit sur un bateau, personne ne s'attend à ce que vous ayez un service de table complet. Il n'y a pas de courriers indésirables dans votre boîte aux lettres ; les plantes domestiques n'ont pas besoin d'arrosage et vous n'êtes pas obligé de tondre la pelouse. Certes, un bateau a besoin d'amour et d'attentions, mais il est moins exigeant qu'une maison et tout simplement moins complexe. On n'attend souvent rien d'autre d'un plaisancier qu'il ne porte qu'un short et un teeshirt. Et ce n'est pas un problème si vos cheveux sont légèrement plus longs qu'avant, et d'ailleurs, le seul maquillage nécessaire est ici le bronzage ! En se débarrassant du fatras terrestre qui nous fait perdre du temps, on gagne la liberté de vivre à un rythme apaisé qui régénère l'âme. Il y a beaucoup plus d'espace pour "être" plutôt que cette

envie frénétique de "faire" qui me saisit si souvent chez moi, avec des listes de choses à faire, des dates de réunions et de rendezvous à conserver. Je me suis aperçue que plus je passais de temps à simplement "être", plus j'avais de temps pour moi. Les journées semblent s'allonger. N'ayant jamais pratiqué la méditation ou le yoga, cela me semble une astuce formidable. Cela vous donne une perspective plus claire de la vie et un sentiment bien plus fort de satisfaction et d'affabilité. Bien que les journées semblent plus longues, John et moi avons été tous les deux surpris du peu de temps que nous avons consacré à la lecture. C'est un peu comme si l'esprit libre appréciait simplement d'être dans le présent. Un livre vous transporte dans un monde différent, mais la vie en mer se prête simplement à être "ici et maintenant". Nous avons constaté que nous ne cherchions ni ne planifiions notre destination. Soit nous faisions une traversée (avec tout ce que cela entraîne), soit, une fois arrivés à destination, nous voulions juste l'explorer. La vie en mer nous met dans le bon état d'esprit pour apprécier ce qu'il y a autour de nous. Nous avons eu le privilège de naviguer sur un bateau remarquablement confortable, mais il est également rassurant que des couples

En route pour Miami : on ne s'ennuie jamais à bord d'un bateau…

naviguant sur des bateaux réellement petits pendant plusieurs années de suite semblent s'entendre remarquablement bien. Je suppose qu'il y a une part d'obligation, mais les expériences communes nous rapprochent indéniablement. L'essence même de la croisière en couple est la confiance réciproque. Lorsque vous êtes de quart et que votre conjoint dort profondément, ce sont votre jugement, vos actions ou votre absence d'action qui assureront la sécurité de votre navigation et vous permettront de rester en vie. Mais je fais ici un peu dans le tragique. Avec une vie plus simple et plus d'espace dans la journée, vous

avez du temps à consacrer à l'autre. Vous appréciez les forces de l'autre et vous protégez ses faiblesses, en élaborant un partenariat sur un pied d'égalité. Mieux encore, vous ravivez des sentiments qui vous amènent à vous engager réciproquement en premier lieu l'un envers l'autre. Il y a ensuite les gens que vous rencontrez. Les plaisanciers sont des personnes très décontractées, bien dans leur peau, qui n'ont rien à prouver et sont désireuses d'échanger des idées, des informations météo, des précisions sur leurs traversées ou des astuces pratiques. J'ai souvent été étonnée par certaines des conversations très sérieuses autour de la table : il suffit de remplacer les effets de la crise de l'euro ou l'impact des fonds propres négatifs sur le marché de l'immobilier par les détails techniques d'une pompe de cale ou le meilleur

Rencontre du troisième type ?

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Dans un voyage en bateau, il y a surtout le plaisir de la découverte et de vivre des moments uniques…

spot de plongée. La mer rend les hommes égaux et, indépendamment de la taille, de l'âge ou du type de bateau, les plaisanciers ont les mêmes préoccupations et font face aux mêmes défis. Certains plaisanciers adorent l'isolement qu'offre la vie en mer, tandis que d'autres se réjouissent de l'opportunité d'une rencontre. A terre, il faut parfois des mois avant d'être présenté à ses voisins ou invité à dîner, tandis qu'il suffit de faire le tour de son mouillage pour voir rapidement des gens apporter à boire et à manger à bord pour une soirée impromptue (la veille de Noël, nous avons eu plus d'une trentaine de personnes à bord). Une simple promenade le long de la plage peut vous entraîner dans un jeu de boules extrêmement disputé, suivi d'un barbecue. Le simple fait de suivre la même direction que celle d'un couple dans une annexe peut aboutir à une relation durable. Il est vrai que certaines amitiés ne durent que le temps d'un mouillage,

mais on s'aperçoit souvent que sa propre route croise celle des autres, et que de grandes amitiés se créent très rapidement. Dans tous les pays que nous avons visités, on nous a toujours fait nous sentir vraiment accueillis, et nous n'avons jamais eu l'impression de représenter une menace. Cela s'explique peutêtre, là encore, par la décontraction, le sentiment de bien-être et le fait de transmettre des ondes positives : nous avons vécu tellement d'expériences formidables et trouvé les gens tellement serviables ! Dans le Maine, le capitaine de port nous a proposé sa voiture pour que nous puissions faire nos courses à l'épicerie. Sur une petite île, nous avons été invités chez l'habitant pour le dîner lorsque nous sommes allés leur acheter du pain, et j'ai passé un après-midi formidable chez les Indiens Kuna en prenant des photos de famille avec eux. A la Grenade, nous avons passé une soirée surréaliste assis dans des sources chaudes (dans l'obscu-

rité) avec un habitant de l'île qui était très fier de son pays et voulait que nous en fassions un peu l'expérience. Lorsque l'on vit à terre, les attentes des autres personnes s'amassent sur vous sous forme de SMS et d'appels téléphoniques, d'e-mails qui exigent une réponse immédiate, d'engagements familiaux ou de contraintes de conformité telles que la vignette automobile ou le renouvellement de l'assurance immobilière. Une grande partie de tout cela n'existe plus lorsque l'on danse sur l'eau. Bien sûr, on reste régulièrement en contact avec les amis et la famille et on peut avoir des obligations de travail, mais le monde semble se porter très bien sans nous, et l'on reste maître du moment et de la façon dont nous y répondons. Nous aimons vraiment notre nouvelle maison et sa situation géographique, mais une grande part de l'attrait de la croisière est certainement la liberté de garer votre maison là où cela vous plaît et aussi longtemps que vous le choisissez. Nous sommes très rarement restés dans une marina, et je ne pense pas que nous ayons eu un jour un "mauvais" mouillage : la plupart d'entre eux étaient vraiment sensationnels. C'est la liberté de s'arrêter presque partout, le défi d'arriver et le simple fait de s'ancrer sur le fond sans rien d'autre qu'un "crochet", que ce soit pour avoir un mouillage isolé ou pour profiter de la compagnie d'autres plaisanciers. Les maisons sont des choses tellement statiques et la vue est toujours la même ! Dans presque tous les lieux du monde, certaines des propriétés les plus chères sont celles avec vue sur un cours d'eau ou la mer. Cela peut paraître insensé mais, sur un bateau, vous avez une vue

Mouillage aux San Blas, avec des Indiens Cuna venant à la rencontre de nos deux voyageurs.

mer absolument imprenable qui peut changer plusieurs fois par jour. L'horizon tout entier rend le ciel beaucoup plus imposant, et la lumière réfléchie sur l'eau donne une dimension supplémentaire à cette vue. Il y a une dimension quasi sacrée dans l'observation du coucher de soleil chaque jour. En nous remémorant notre expérience, il n'est pas surprenant que nous rêvions toujours de repartir en mer. C'est la lumière : la lumière de l'horizon déployé et les immenses ciels illuminés par la lumière réfléchie sur l'eau, la lumière d'un été quasi permanent. C'est la légèreté obtenue par les responsabilités et les engagements peu nombreux ; la liberté de profiter de ce que chaque jour nous apporte. C'est une vie plus simple de prise de conscience qu'une si grande partie de ce que nous avons et faisons n'est pas important, et la légèreté de l'humeur qui naît du plaisir de partager pleinement la compagnie des autres. On ne peut cependant pas entrer dans ce monde parallèle éternellement, et une telle lumière est simplement empruntée pour un temps seulement. Si vous avez l'opportunité de prendre le grand large, alors saisissez-la pendant que vous le pouvez.

Un simple feu de camp sur une plage déserte partagé avec des amis, le bateau au mouillage à quelques mètres. Une simple idée du bonheur !


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FORMATION

Comment se former à la grande croisière ? Vous êtes nombreux, aspirant au grand voyage, à venir nous voir afin de savoir si ce rêve vous sera accessible. Et surtout afin de savoir si vous aurez les compétences pour mener votre famille de l'autre côté de l'océan… Une question importante s'il en est ! Par Laurent Fournier – Photos : DR

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out d'abord, une bonne nouvelle : votre cerveau est un organe plastique qui peut apprendre tout au long de la vie. Donc, même si vous n'avez jamais navigué, il n'est pas trop tard pour vous lancer… Avec de la constance, de l'assiduité et de la répétition, les manœuvres du catamaran et les arcanes de la navigation vous seront bientôt familières. Un seul bémol toutefois : si le cerveau conserve sa plasticité longtemps, malheureusement, le corps est plus ingrat, surtout pour les sédentaires : alors, reprenez vite une activité sportive, voile légère, aviron, kayak ou autre… Avant de partir en grande croisière, il faut savoir manœuvrer son bateau, comprendre et gérer la navigation et bien sûr être totalement au point en ce qui concerne la sécurité. Et afin d'éviter toute velléité de mutinerie à

Lors de stages de navigation, il faut aller au bout de soi-même pour aussi connaître ses limites…

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votre équipage, nous vous proposons aussi quelques rappels sur l'alimentation, l'entretien, la gestion d'équipage. De quoi optimiser votre apprentissage...L'histoire est en marche…

Se former à la manœuvre et à la maîtrise du bateau Dans un objectif de grande croisière, votre formation à la maîtrise du support (ici votre catamaran de croisière) doit être prise très au sérieux. Il est

Il n'y a pas d'âge pour apprendre, et avec un bon pédagogue, apprendre est facile, même pour de jeunes enfants


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Pour apprendre à faire du cata…, rien de mieux que de naviguer sur un cata. Et en plus, à plusieurs, c'est rapidement très convivial !

possible de partir d'un niveau zéro en vous fixant des objectifs de pratique régulière : vous êtes loin de l'océan ? Qu'à cela ne tienne, le moindre plan d'eau doit devenir votre terrain de jeu au moins un week-end sur deux pendant une année, les autres week-ends étant réservés dans une juste proportion à la recherche du bateau, aux stages spécifiques, météo, navigation astronomique, sécurité, mécanique en fonction de vos lacunes. Le but est d'enchaîner les navigations pour comprendre chacun des éléments bizarres qui composent un bateau : de la barre à la bôme, en passant pas les safrans, dérives, foc, génois, spi, écoutes ou encore drisses, etc. Pour bien maîtriser votre sujet, il faut PRATIQUER ! Si vous en avez les moyens, il est tout à fait intéressant de commencer par acheter un petit bateau qui vous servira de base d'entraîne-

ment et de mise en pratique des apprentissages reçus en stage. Utiliser le bateau des autres est une formule également intéressante. Il faut juste avoir de bons amis.... Pensez également aux transversalités, un stage kayak "eaux vives" en montagne peut vous révéler des choses très utiles concernant le courant. On nous demande aussi souvent s'il est nécessaire de commencer par le monocoque ? Comme si le mono était plus noble que le multi, et qu'il fallait en passer par là. Cette vision biaisée par la culture occidentale ignore complètement la réalité nautique du reste du monde et en particulier la conquête de l'immensité du Pacifique sur des embarcations types trimarans, praos et catamarans... Faire des stages sur catamaran, de plage comme de croisière, avant de partir naviguer sur un catamaran autour du monde

Savoir préparer sa route et organiser la nav à venir : tout un art qu'il convient d'apprendre !

(ou de l'Atlantique ou de la Méditerranée) est bien sûr tout à fait logique. Car c'est bien là que vous allez apprendre le plus et le mieux à utiliser et à comprendre votre prochaine monture. Comment gérer les dérives, si votre futur cata en est équipé ? Et vaut-il mieux s'équiper d'un spi ou d'un gennaker ? Toute la littérature du monde ne remplacera jamais votre expérience à bord d'un cata pour faire des choix en connaissance de cause. Et pour avoir de l'expérience, il faut naviguer. Il existe alors plusieurs possibilités pour se former à la nav sur un multicoque de croisière. Tout d'abord, on peut utiliser les services de véritables écoles de croisière, qui sont équipées de catamarans. Idéalement, il faut en choisir une qui vous fera naviguer sur un bateau similaire à celui de

vos rêves. Cela vous permettra de valider votre choix, et de prendre vos marques plus facilement. Il y a ensuite plusieurs options possibles, du week-end de formation à la semaine complète, avec plusieurs autres stagiaires ou en privatisant le bateau et même pourquoi pas pour une transat… Le but est, en fonction de votre niveau de départ, de vous emmener au statut envié et merveilleux de "chef de bord", et donc à l'autonomie… Sachez que la majorité des écoles de voile divisent leurs stages en trois niveaux, de l'initiation à la navigation hauturière. Autre solution : vous avez déjà acheté votre bateau et maintenant il va vous falloir le prendre en main. Rassurez-vous, nombre de nos lecteurs se sont un jour retrouvés dans cette situation. Et là, rien de plus simple que de

Les stages de sécurité permettent, entre autres, d'apprendre à tirer des fusées. Et il vaut mieux l'avoir déjà fait dans de bonnes conditions…

Pour bien maîtriser votre sujet, il faut PRATIQUER !

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Percuter un radeau et tenter d'y grimper par temps maniable et sans le stress de l'accident n'est déjà pas simple. De l'intérêt d'avoir suivi un stage de sécurité.

trouver un skipper professionnel qui vous accompagnera le temps nécessaire pour que vous soyez tout à fait à l'aise avec votre bateau et son équipement. D'expérience, les équipages partant avec un skipper d'Europe l'abandonnent en général aux Canaries, certains d'être devenus autonomes et de bien maîtriser leur sujet. Vous pouvez aussi tout à fait louer un bateau avec skipper, en précisant au loueur que vous souhaitez en profiter pour apprendre à bien naviguer. Simple, efficace et finalement vous pourrez ainsi joindre l'utile (apprendre) à l'agréable (les vacances). Enfin, que ceux qui ne connaissent que la voile légère, le cata de sport ou les petits monocoques habitables se rassurent, un catamaran de croisière est certainement le bateau le plus facile à mettre à quai ou à mouiller…

Se former à la navigation Ça y est : vous êtes à l'aise à bord d'un voilier, les manœuvres de celui-ci n'ont plus de secrets pour vous. Il va vous falloir maintenant maîtriser le chemin pour arriver à destination, qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il brumasse. La mer restant un milieu hostile par nature impré-

visible, prévoyez des systèmes redondants car, à part sur nos côtes occidentales, il sera rare qu'il suffise de lancer un Mayday sur le canal 16 pour se tirer d'une situation critique. La redondance va donc commencer par vos propres compétences ! Maîtrisez toutes les ficelles de votre récepteur GPS mais restez toujours conscient de ses limites. Cela implique de savoir assurer un pilotage côtier par alignements avec le compas de relèvement, un fil et une carte, mais aussi d'être capable de faire une bonne lecture du paysage maritime, de conserver une estime et de faire un point astronomique en traversée océanique. Donc de suivre une formation ad hoc, car ne faire confiance qu'à un ordinateur, aussi récent soitil, n'est pas possible en grande croisière… A ce propos, aujourd'hui, tout le monde navigue grâce au numérique. Il est indispensable de se former à l'utilisation du logiciel mais aussi à l'outil informatique. Tenez malgré tout un livre de bord papier, et prévoyez une sauvegarde miroir RAID ou une sauvegarde automatique sur disque dur externe de votre trace, de votre livre de bord numérique et de vos cartes numériques, évidemment. Toutes ces "ficelles" vous seront enseignées dans toutes les bonnes écoles de navigation, à terre, à bord ou aussi par internet désormais. Enfin, une fois encore, rassurezvous, c'est en forgeant que l'on devient forgeron ; alors oui, suivez des cours de navigation mais surtout n'oubliez pas de 1) pratiquer, 2) pratiquer, 3) pratiquer.

Afin d'évaluer les risques, il existe de nombreux stages, organisés soit par les sauveteurs, soit par des associations de plaisanciers, et même par des distributeurs de matériel de sécurité (les stages de survie ISAF organisés par le MCV ou le CEPIM sont intéressants). Il vous sera rappelé les manœuvres de gros temps, le fonctionnement des services de recherche et de sauvetage, la prévention des chutes à la mer, mais aussi comment percuter un radeau de survie ou tirer une fusée de détresse. Toujours bon à prendre. Concernant la sécurité, une démarche originale consiste à jouer, ou plutôt à pré-jouer, la scène du "crime", afin d'imaginer ce qui pourrait se produire. Toutes les questions sont bonnes à poser, il ne doit pas y avoir de superstition ni de tabou à propos de la sécurité. Chassez le refoulé, le voilà qui revient avec élan et les bois qui vont avec (et ça fait mal !). Enfin, rassurez-vous, en choisissant le catamaran, vous avez fait le bon choix. Une étude de l'US Navy a démontré qu'au-delà de 15° d'angle de gîte, l'équipage perd une partie de ses capacités de manière exponentielle au degré de gite. Le cata est donc plutôt favorable au maintien d'un bon niveau de réactivité, donc de sécurité, toutes choses étant égales par ailleurs. Votre sécurité en mer repose sur un trépied, le bateau, l'équipage, l'environnement. La dégra-

Les stages et autres formations doivent vous donner les reflexes nécessaires pour parer à toute éventualité lorsque vous serez seul maître à bord…

dation de l'un de ces éléments doit entraîner une remise en question de la navigation en cours. Il est donc important de savoir entretenir votre navire, d'avoir une saine gestion de l'équipage, de ses compétences, de sa santé et enfin d'anticiper sur l'évolution de votre environnement : météo, courant, bathymétrie, côtes…

Se former à la sécurité

Se former à l'entretien du bateau

Le risque zéro n'existe pas, c'est un fait. Cela ne signifie pas qu'il faille jeter le principe de précaution à la mer. Se mettre en situation enrichit toujours.

Primo, il y a le bateau, c'est-à-dire le flotteur et l'abri. Il est simplement indispensable d'en faire un entretien suivi régulier, rigoureux et soigneux. Coque, pont, accastillage, gréement, voiles, moteurs. Secundo, il y a le confort à

Apprendre à bien connaître son logiciel de navigation est plus qu'utile : c'est indispensable !

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Pour bien maîtriser son sujet, il ne faut pas hésiter à 100 fois sur le métier remettre son ouvrage…

« Je me souviens de ma première manœuvre

bord (vaste programme...). Plus vos choix de vie à bord se rapprochent de celui d'un occidental aisé dans sa maison, eau chaude sous pression, WC à pompe électrique, climatisation, chauffage, réfrigérateur, congélateur, robot culinaire, micro-onde, machine à glaçons, j'en oublie certainement (ah oui, la télé, le lecteur DVD, la console de jeux), plus vous passerez de temps à entretenir ou faire entretenir tout cela. A vous de peser le pour et le contre en fonction de vos compétences, de vos moyens financiers, de vos envies et du temps dont vous disposez. Certains constructeurs de moteurs proposent des formations mécaniques à l'entretien de leurs machines, formations très prisées des plaisanciers. C'est là encore un stage utile à faire avant de partir pour éviter de se retrouver bloqué dans un lagon du bout du monde avec une panne toute bête… que vous ne savez pas réparer. Lors de ces stages, on vous conseillera aussi utilement sur les pièces détachées à avoir à bord… Mais rassurez-vous : les procédures de base pour l'entretien des équipements de bord s'apprennent facilement, et avec un peu de rigueur et de constance, vos équipements vous mèneront à bon port, sans panne ni ennui. Et, quoi qu'il en soit, un bateau, même le plus simple et rustique, exige un entretien régulier pour maintenir un bon niveau de sécurité.

Se former à devenir un vrai chef de bord… Qui sera de la partie ? Comment allez-vous gérer l'ambiance à bord ? L'équipage et le

commandement ne s'organiseront pas de la même manière pour une croisière familiale, une équipée entre copains ou l'aventure avec des hôtes, payants ou non, mais inconnus de vous avant de monter à bord. En croisière familiale, pour éviter le cliché où monsieur est le porteur du projet et madame n'est que la fée du logis, prenez le temps, Madame, d'imaginer ce qui vous permettra de vraiment trouver votre place dans ce projet de grand voyage (choix des escales, du fil conducteur de cette aventure, de son rythme). Quant à vous, Monsieur, prenez le temps d'écouter les besoins et les envies des autres membres de la famille et de leur faire une bonne place. Les sciences de la nature confirment que nous serions l'animal le plus doué pour l'imitation : commencez donc par des stages d'observation et choisissez-vous un bon "maître" (allez observer les pros à la manœuvre : pêcheurs, skippeurs, etc.) ; poursuivez, pour stimuler votre capacité d'imagination et de projection, par des lectures qui permettent de ruminer l'observation, éventuellement d'améliorer ce qui a été observé ; finissez par l'indispensable mise en situation pour assimiler l'observation et la projection, et pourquoi pas l'améliorer ? Bon apprentissage et bon voyage, et j'ajoute "belle mer et bon vent", le plus souvent.

Ça y est ? Vous êtes à l'aise à bord d'un voilier, les manœuvres de celui-ci n'ont plus de secret pour vous. Il va vous falloir maintenant maîtriser le chemin pour arriver à destination…

d'homme à la mer. Par un temps de demoiselle en Bretagne Sud, la mer était d'huile, le vent inférieur à 6 nœuds, l'objectif n'était pas la manœuvre d'homme à la mer mais de récupération de l'homme, c'est-à-dire sa remontée à bord. Il fallait un volontaire pour chuter à la mer, je décidai d'être celui-là. Premier constat, le bateau s'éloigne vraiment vite, même quand il n’avance pas ; deuxième constat, même si le bateau ne mesurait que 8 mètres de long, son franc-bord me parut une muraille quasi infranchissable ; troisième constat, bien qu'équipé d'un gilet harnais avec sous-cutale et anse de saisie près du col, mes compagnons eurent bien du mal à hisser mes 70 kg tout mouillés avec le palan de grand-voile ; dernier constat, il n'aurait pas fallu beaucoup plus de vent et de mer pour que le risque que je sois blessé pendant la remontée à bord soit présent. De même que l'énergie la moins chère est celle que l'on ne dépense pas, la manœuvre d'HLM la plus réussie est celle que l'on n’a pas à faire. Il est indispensable de tout mettre en œuvre à bord pour éviter la chute à la mer. Messieurs, pissez par-dessus bord uniquement harnais ajusté et longe capelée. De nuit ou par mauvais temps, le harnais est enfilé, ajusté, et la longe capelée avant de sortir dans le cockpit. Attention à la chute à la mer au mouillage de nuit, en particulier dans les zones à fort courant

»

A voir, à lire - Pour en savoir plus, voici quelques liens utiles :

Ecoles de voile en catamaran : www.acm-cata.com – www.francoisruby.com – http://asa.com (American Sailing Association, qui recommande une trentaine d'écoles en cata de croisière) – www.barefootoffshore.com – www.bwss.com – www.offshoresailing.com Pour le médical : Institut Européen de Formations de Santé, http://medidistance.com/18.html L'Université GW offre des services de télé-médecine : www.gwemed.edu/worldwide_medical_ services/worldwide_medical_services.aspx Pour les stages de premiers secours et de mise en situation en situation d'isolement : www.redcross.org – www.nrsweb.com – www.whitewaterrescue.com Pour votre pharmacie de bord : www.oceanmedix.com

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Occasion Grand Voyage

Les MEILLEURS PLANS du marché Choisir un multicoque pour voyager, c’est un peu comme choisir une maison : on aimerait ce qui se fait de mieux, ce qu’il y a de plus beau, de plus grand et de mieux équipé... Mais rien n'est jamais simple, sans compter qu'il faut aussi songer à la revente. Voici, pour vous aider à faire votre choix, un petit tour d’horizon des bons plans du marché de l’occasion. Texte : Emmanuel van Deth - Photos : DR

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Agréable à naviguer, confortable et idéal pour une famille autour de l'Atlantique, le Lipari 41 est l'un des best-sellers sur le marché de l'occasion…

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ous avez décidé de partir en bateau ? Excellente idée ! Par ces temps troublés sur le plan économique, l’envie n’est que plus forte de s’enivrer de lagons et de cocotiers. Vous optez pour le multicoque ? Vous avez mille fois raison ! On ne le répétera jamais assez : rien ne vaut un voilier à plusieurs coques pour le grand voyage. Absence de gîte, vitesse, confort au mouillage, intimité préservée, le multi a tout bon… Et pour tout arranger, le marché regorge d’occasions, toutes plus attirantes les unes que les autres. Sur le site des différents courtiers spécialisés partout dans le monde, on trouve souvent bien plus d'une cinquantaine d'unités aptes à vous emmener découvrir les Saintes et les îles Vierges britanniques ! Alors, lequel choisir ? Pas si simple. D’abord, un cata ou un tri, ça coûte bien plus cher qu’un monocoque. La moyenne des prix affichés sur une cinquantaine de multicoques à vendre chez un courtier spécialisé tourne autour des 350 000 euros à plus ou moins 25 000 euros près ! Par exemple chez Multisailing, la moyenne pour les 57 bateaux à vendre sur leur site est de 325 000 euros. A noter : on distingue chez ce courtier 40 catamarans et 17 trimarans. « Mais la transaction moyenne d’un multicoque de voyage se situe entre 200 000 et 300 000 euros », tempère Fanny Bourdouxhe, de Multisailing. Partir sur deux ou trois coques suppose donc de disposer, a priori, d’une belle cagnotte de départ, même s'il existe de nombreux exemples de familles ayant réussi à vivre leur rêve en cata pour beaucoup moins cher… Il faut ensuite penser à la revente. A la fin de votre périple, vous n’aurez sans doute pas l'envie (ni les moyens ?) de payer une place de port, l’entretien et l’assurance de votre monture. Troisième donnée de l’équation, le niveau

Un multicoque peu équipé coûtera toujours bien moins cher qu’une unité dotée d’un Iridium, d’un pilote NKE dernier cri et d’un BIB tout neuf…

On le sait bien... Le bon bateau, c'est celui sur lequel on part, jusqu'au bout du monde !

d’équipement du bateau. Un multicoque peu équipé coûtera bien moins cher qu’une unité dotée d’un Iridium, d’un pilote NKE dernier cri et d’un BIB tout neuf… Voilà pour les grandes lignes. Reste, parmi cet éventail de possibilités, à vous situer avec la plus grande justesse possible. Résumons : les données de départ sont : Avez beaucoup ou peu d’argent ? Ensuite : disposez-vous des compétences et du temps pour bricoler ? Etes-vous prêt à parcourir le monde à la recherche d’un bateau coup de cœur, quitte à adapter votre programme ensuite ? Souhaitez-vous partir un an ou deux seulement ou larguez-vous les amarres pour plus de 10 ans ? En fonction des réponses, vous pourrez dresser le portrait type du multi qu’il vous faut.

Où chercher le bateau de ses rêves Mais d’abord, où sont-ils, ces bateaux ? D’abord sur Multicoques Mag, bien sûr, mais aussi sur le web ! La toile a en effet définitivement pris le pas et rassemble les annonces des professionnels – les loueurs qui renouvellent leur flotte et les courtiers, à même de vous conseiller… et donc de vous faire gagner du temps – et des particuliers. Pour vous donner une idée, il y a en permanence sur le site du

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On trouve de l'autre côté de l'Atlantique des superbes occasions... Comme des PDQ 36 à des prix très intéressants...

Volume, confort, et signature d'un grand chantier : le Lagoon 500 a su séduire une large clientèle et continue d'être très demandé sur le marché de l'occasion.

magazine entre 300 et 400 multicoques à vendre… Traditionnellement, la France est un des pays où l'on trouve le plus de multis, du fait de l'incomparable offre de ses constructeurs. Physiquement, les multicoques sont plus nombreux sur les côtes méditerranéennes que sur celles de l’Atlantique ou de la Manche. Les principaux spots sont Lorient, Canet-en-Roussillon, Sète, La Grande Motte et surtout Port-Saint-Louis-du-Rhône. Port Napoléon (à Port-Saint-Louis-duRhône) est devenu un véritable supermarché du multicoque. Tarifs de stockage attractifs, professionnels compétents pour le

refit et les gros travaux, la zone attire chaque année plus de multicoques… parfois à vendre. C’est ici que Jean-François et Victor Laurent ont déniché un Manta 38, un très confortable cata de croisière construit en 1989 par le chantier anglais Prout Catamarans. Le tout pour 80 000 euros, qui dit mieux ? Mais nombre de multis sont à vendre de par le monde comme en Italie, en Grèce et en Turquie. De l’autre côté du globe, en Australie et en Nouvelle-Zélande, on peut découvrir de magnifiques trimarans en strip planking à des prix très raisonnables. Des unités qui coûtent moins cher que chez

Acheter un bateau chez un loueur (ici un Leopard 39) peut être un très bon plan...

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nous à la construction… donc revendues à des prix attractifs. Des bateaux dépouillés, spartiates, mais grisants à la barre. En plus de ces multis, le plus souvent, des tris, taillés pour la performance, quelques catas plus « ésotériques » à découvrir, comme ce 18 m en acier déniché sur Xboat : 30 tonnes pour partir en expédition ou découvrir les spots de surf. A visiter à Brisbane. Reste que rares sont les acheteurs prêts à débourser un billet d’avion pour Sydney… juste pour visiter un bateau. Un constat qui pourrait bien évoluer sous peu : la difficulté de boucler un tour du monde classique par

la route des écoliers – comprenez la mer Rouge – en raison de la piraterie qui règne au large de la Somalie oblige nombre d’équipages à réviser leurs plans. Tous ne sont pas prêts à faire le tour de l’Afrique, encore moins à virer le cap Horn… Et rester en Australie coûte cher, à l’instar de Tahiti : au bout d’un an sur l’archipel paradisiaque, le propriétaire d’un multicoque doit régler la « papeetisation », soit une taxe de 20 % environ sur la valeur du voilier et de son équipement. Une somme qui incite à accélérer la vente… en baissant le prix. Votre voyage pourrait donc bien commencer dès l’achat de votre

Petit roof, bateau rapide, dérives : une équation qui donne un bateau très agréable à naviguer... mais parfois plus difficile à revendre !


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bateau sous les tropiques ! Et les Etats-Unis ? Les States, Floride en tête, ont toujours été un bon spot pour dénicher des multis pas chers. Làbas, tout ce qui n’est plus neuf est très bon marché, société de consommation oblige ! Mais le paradis des bonnes affaires est moins attrayant aujourd’hui. D’abord parce que le cours du dollar est bien remonté depuis son plus haut récent : le 15 juillet 2008, un euro valait 1,60 dollar ; aujourd’hui, il n’en vaut plus que 1,20… Ensuite, parce que la crise a fait l’effet d’une douche froide sur les prix de l’occasion en Europe, un phénomène accentué par un gros effort sur les prix des bateaux neufs. Et reste à la charge de l’acheteur de régler la TVA s’il compte rester plus de 6 mois dans

Du côté des catas anglais (ici un Snowgoose), on trouve de magnifiques bateaux très confortables, à des prix très concurrentiels...

Si vous préférez les runs à plus de 20 nœuds, les anciens bateaux de course des années 80 vous tendent les bras à des prix... plus qu'honnêtes !

son pays d’origine. Sinon, commence le jeu du chat et de la souris, avec parfois une saisie à la clé. Il s’agit aussi de se mettre en conformité avec la réglementation CE – pour un multicoque non connu des services français. Soit un parcours du combattant parfois long et coûteux, surtout pour un nouveau propriétaire peu aguerri. En cas de blocage, l’usage du pavillon belge ne résout pas tout… Reste la case « navire expérimental » ou le pavillon exotique…

Attention à la revente Un gros budget s’accompagne souvent d’une vie professionnelle trépidante. Soit une année sabbatique serrée, serrée… Pour vous, ce sera un tour d’Atlantique et basta ! Un multicoque récent et très bien équipé s’impose. L’idée est de poser ses sacs à bord d’une unité prête à (re)partir. Un choix d’ailleurs plus pertinent qu’un achat neuf, sur lequel il faut gérer une foule de détails et la mise au point. Votre bateau, pour être facilement revendu, sera construit par un chantier reconnu, si possible dans le monde entier. Christian Picard, fondateur de AYC, est formel : « Aujourd’hui, nos clients sont très soucieux de la revente. Ils recherchent des valeurs sûres. C’est devenu très difficile de placer un joli plan Fioleau en strip planking ou un Piana 37. C’est clair qu’il vaut mieux s’endetter plus pour faciliter la revente. » A bon entendeur… Si vous souhaitez une unité performante, nous vous recommandons les Catana 42 ou 50 – les plus récents –, sans oublier les plus anciens modèles comme le 471/472. Autre catamaran incontournable pour la grande croisière, le très réussi Outremer 49. Un exemplaire est actuellement proposé à la vente. Autres best of de l’occasion : deux modèles eux aussi issus du chantier de la Grande Motte, le 50 et le 55. Pour privilégier une charge utile plus importante, intéressez-vous aux Lagoon – à partir du 420 –, aux Fountaine Pajot – Lavezzi 41, Orana 44 et Salina 48 – ou aux Nautitech 44 et 47. Ces modèles reconnus sont logiquement très recherchés sur le marché de l’occasion, gage d’une revente rapide dès le retour « à terre ». Enfin, c’est la théorie… Fanny Bourdouxhe met en garde les candidats au grand voyage qui mettent en place leur année sabbatique comme un business plan : « Crise aidant, on ne peut être vraiment sûr de la somme qu’on va tirer de la vente du bateau au retour. Un coup à ce que la maison se transforme en appartement, avec une grosse désillusion à la clé. » Vous n’êtes pas pressé ? Quelle chance ! Non seulement vous vous apprêtez à partir des années sur les eaux turquoise, mais vous pouvez vous offrir le multicoque de vos rêves – qui peut être une unité de grande série comme celles décrites plus haut, ou des bateaux plus typés... Il y a par exemple des one off ou des unités construites en petite série comme le Freydis 49, le Switch 51 ou les radicaux Dazcat. Peu de volume dans ces catamarans dessinés et diffusés par l’Anglais Darren Newton, mais de la vitesse à revendre ! Besoin de vivre comme à la maison et de découvrir les glaces si affinités ? Jetez un œil au Caroff 58 que propose Multisailing.

Cet increvable catamaran de voyage en aluminium, visible aux Antilles, n’attend plus qu’un équipage pour reprendre la mer.

Budget moyen d’un multi de grand voyage : 200 000 à 300 000 euros 200 000 à 300 000 euros : voilà une fourchette qui limite la taille des bateaux, mais qui comprend de très nombreux modèles tout juste « rodés » par quelques transats… Nous sommes au cœur de cible. Ici encore, dans le cas d’un voyage assez court, le principe est de choisir parmi les grands classiques de l’occasion pour faciliter la revente à votre retour. En tête de liste : Lavezzi 41, Outremer 45, Lagoon 400 et Privilège 395. Restent vos capacités de bricolage et le temps que vous pouvez consacrer à la préparation du bateau : acheter une unité peu équipée sous-entend un prix revu à la baisse. Mais un équipement neuf coûte très cher et réclame souvent quelques semaines de travail à temps plein à bord. C’est un excellent moyen de se familiariser avec les organes techniques du bateau. Mais il peut être difficile de s’y retrouver à la revente. Budgéter à l’avance les frais que l’on compte faire est donc indispensable. Pour les budgets un peu plus serrés, restent les catas en bois époxy comme le Punch 12,50 – qu’on peut toucher à 150/180 000 euros – ou les unités compactes mais très confortables comme l’incontournable Lagoon 380 – à partir de 140 000 euros. On retient également de nombreux catas de la fin des années 1980/ début 90 comme le Fidji 39 – moins de 100 000 euros –, l’Outremer 40/43 – à partir de 160 000 euros, attention à la faible capacité de charge – ou encore les Edel Cat 43. Le grand frère du 35 se négocie à moins de 100 000 euros, une belle affaire. Les anciennes gloires des prestigieux chantiers peuvent encore faire tourner les têtes. Exemple concret avec le Kronos 45 acheté par Christian – un plan Graal très sérieusement construit par Wauquiez – contre 125 000 euros. Certes, il a fallu 70 000 euros de travaux et d’équipements pour que le cata soit prêt à traverser l’océan en famille, mais l’opération reste intéressante. Pour les budgets les plus étriqués, intéressez-vous aux premiers catas français, comme le Louisiane, proposé à moins de 60 000 euros. Le plan Joubert/Nivelt, diffusé à 90 exemplaires, a pâti d’une qualité de construction et d’un accastillage un peu juste, certes… mais son poids plume et son plan d’aménagement convaincant en font une unité rapide et confortable en grande croisière. Les modèles anglais des années 1980 sont attractifs également, ces catamarans sont peu rapides mais costauds et très logeables, à l’image du Comanche 32 – et à 35 000 euros seulement, le budget est imbattable. Et amis de la vitesse et des runs endiablés, rien ne vous empêche de rêver : les anciennes gloires de la course au large sont à la portée même des budgets les plus ric-rac… Avec un ticket de 60 000 euros, à vous les Val 31, Native et même le proto Hydrofolie, un plan Xavier Joubert construit chez Pichavant. A bientôt sur l’eau !

Budgéter à l’avance les frais que l’on compte faire est donc indispensable.

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SPÉCIAL ESSAI GRANDE CROISIÈRE

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Comment trouver le pour

partir ?

bon multi

Photo : JC Guillaumin

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Partir en grande croisière ne s'improvise pas… Cela demande une préparation minutieuse, y compris dans le choix du bateau qui va devenir, pour les prochaines années : votre maison, votre moyen de transport mais surtout un véritable partenaire dans votre aventure et souvent même un membre à part entière de la famille... A tel point que l'on nomme souvent une famille par le nom

de son bateau ! Alors, pour ne pas se tromper, pour choisir le bon cata ou le bon trimaran, celui qui vous correspond le mieux, celui qui vous emmènera (et vous ramènera) au bout du monde, qui saura être le compagnon des bons et des moins bons jours, voici notre sélection de 20 bateaux pour partir. Des rapides, des confortables, à deux ou trois coques, de 11 à 20 mètres, pour défier les icebergs ou naviguer au portant dans les alizés, il y en a pour tous les goûts. Et, cerise sur le gâteau, ce sont les essais complets, réalisés par nos journalistes, qui vous sont ici proposés. Vous pourrez les télécharger grâce au flashcode (sur chaque article). Bonne lecture et bon choix…


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SEAWIND 1160

Le catamaran des Antipodes Plébiscité en Australie, best-sellers aux USA, le chantier Seawind débarque maintenant en Europe, avec un catamaran de croisière marin et surtout malin : le Seawind 1160. sur ce bateau, c'est la porte qui sépare le cockpit du carré. Composée de trois éléments séparés, elle peut être plus ou moins ouverte, selon les envies de chacun. Mais si vous avez envie de profiter de l'espace carré – cockpit à fond, vous pouvez remonter la porte qui disparaît dans le bimini. UN INTÉRIEUR LUMINEUX ET COSY

Le chantier a fait le choix de proposer une cuisine en coursive (côté tribord). Du coup, le carré est exclusivement composé d'une magnifique banquette et d'une table, le tout se transformant en lit gigantesque… Cette espace est vraiment agréable, et les boiseries comme la sellerie sont d'excellente facture. Dans la coque tribord, la cuisine est vraiment impressionnante : un vrai plan de travail, de beaux rangements, et une luminosité incroyable, due au hublot sur toute sa longueur. Résultat : on cuisine avec une vue sur mer imprenable. Les deux cabines de cette même coque, une à l'arrière, l'autre à l'avant de la cuisine, sont de belle taille pour un catamaran de seulement 11,60 m. A bâbord, la cabine arrière est identique à celle de la coque tribord, mais la cabine avant est vraiment très grande, avec un lit en hauteur et travers à la marche. Enfin, entre ces deux cabines, une belle salle de bains complète les aménagements.

Essai réalisé en avril 2010 Par Jean Christophe Guillaumin Conditions météo : Pétole et temps très froid !

UN CATAMARAN INGÉNIEUX

Si le look du Seawind est unique, son intérieur est lui beaucoup plus classique. Les coques ne sont pas très larges, car elles ont été développées à partir de celles du 1000, en élargissant seulement suffisamment au-dessus du niveau de l'eau pour obtenir du volume, sans pour autant trop toucher à la carène à proprement parler. Résultat, les entrées d'eau sont fines et permettent au catamaran de se déhaler à la moindre brise, comme nous avons pu le voir lors de notre essai. Toutes les manœuvres reviennent au cockpit à tribord ou à bâbord sur chacun des deux winches disponibles de chaque côté, sauf les écoutes qui peuvent être gérées indépendamment d'un côté ou de l'autre. Seul bémol, mais il est de taille, la position des winches n'est pas idéale pour manœuvrer. En revanche, l'accastillage Harken de notre bateau d'essai ne mérite que des éloges. Envoyer la grand-voile n'est qu'une formalité, tout comme la prise de ris et toutes les manœuvres des voiles d'avant. Mais le vrai trait de génie

Téléchargez l’essai complet en flashant simplement ce Flashcode.

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EN NAVIGATION

Nous avions rendez-vous à La Spezia en Italie fin janvier pour essayer ce bateau qui nous avait tapé dans l'œil. Il y a souvent de très belles journées de navigation en Méditerranée en hiver, avec un magnifique soleil et un petit vent des plus agréables. Malheureusement, nous avons eu froid (8°C au plus chaud de la journée), un ciel bas et voilé et un vent… proche du zéro pointé. Dans les rafales, l'anémomètre (qui ne fonctionnait pas) aurait pu à peine annoncer 5 nœuds dans les rafales. Et encore a-t-il fallu naviguer entre deux îles pour essayer de profiter d'un effet venturi fantasque. Résultat,

nous avons dû beaucoup manœuvrer pour rester dans l'étroit chenal, ce qui n'est jamais simple pour un bateau de 7 tonnes avec aussi peu de vent. Mais je dois dire que j'ai été bluffé. Le Seawind s'est montré très réactif, enchaînant les virements avec une facilité déconcertante (merci l'auto-vireur), et se relançant à chaque fois avec une étonnante bonne volonté. Avec le gennaker sur emmagasineur, nous avons finalement réussi à atteindre la vitesse de 6 nœuds sur un bord de portant, ce qui n'est vraiment pas ridicule compte tenu des conditions de vent. Dans ces manœuvres incessantes, nous avons vraiment pu apprécier les très belles et très profondes bailles à bouts ainsi que le ressenti à la barre (système par drosses).

L’espace carré - cockpit : un must. La porte amovible : une idée géniale et pratique. N La banquette arrière : confortable et agréable au mouillage comme en navigation. N N

N La position au winch : après une journée de navigation, je n’ai pas trouvé le bon positionnement pour ne pas me casser le dos en winchant. Désagréable, d’autant plus qu’il n’y a pas de winch électrique ! N La cuisine dans la coque, ce n’est vraiment pas convivial en équipage familial.

FICHE TECHNIQUE Longueur : 11,6 m Longueur à la flottaison : 11,3 m Largeur : 6,5 m Tirant d'eau : 1,1 m Déplacement : 7 tonnes Hauteur sous nacelle : 0,73 m Surface de voiles : Grand-voile : 57 m2 Foc auto-vireur : 22 m2 Screecher sur emmagasineur : 62 m2 Motorisation : Diesel 2 x 29 CV Yanmar + Sail Drives Gasoil : 360 litres Eau douce : 700 litres Réservoir à eau noire : 240 litres Prix : 289 000 euros HT


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A l’avant, on profitera de cet ESPACE DÉTENTE pour flâner ou profiter de la vue, au mouillage comme en navigation.

L’AUTO-VIREUR simplifie grandement les manœuvres. A bord de ce catamaran, les navigations en solo seront vraiment faciles...

Monter en tête de mât : rien de plus facile avec ces

MARCHES REPLIABLES qui rendent l’escalade accessible à tous.

La fameuse BANQUETTE ARRIÈRE. Même par temps (très) froid, on y est vraiment bien. Et avez-vous remarqué le magnifique barbecue ?

Le système pour RÉGLER LE CHARIOT DE GRAND-VOILE est très simple : un ergot à déplacer du côté où vous voulez que le chariot aille, un ou deux tours de manivelle de winch et vous réglez votre chariot au mm…

UN POSTE DE BARRE vraiment complet, avec de belles bailles à bouts pour accueillir toutes les manœuvres qui reviennent au cockpit. A noter la commande de guindeau contre la cloison.

DES MAINS COURANTES ET DES MARCHEPIEDS permettent de se déplacer sans appréhension.

LES CONCURRENTS MODELE

LAGOON 380

AVENTURA 33

SPIRITED 380

MAHÉ 36 EVOLUTION

Déplacement (t):

Lagoon 11.55 79 7,260

Aventura Cat. 9.98 96 3,2

Spirited Design 11.70 96 5,2

Fountaine-Pajot 11 77 5

Prix HT en euros :

188 000

139 279

268 000

183 280

Constructeur : Longueur : Surface de voile (m2) :


LEOPARD 39'

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Le Cat (sud africain) sort ses griffes La présentation du Leopard 40' avait constitué un premier test visant à recueillir les réactions de la clientèle européenne. Celle du 39' relève d'une stratégie de conquête plus affirmée. Nous avons consacré deux jours à l'essai de ce catamaran qui a suscité l'intérêt des observateurs. plan de pont est pratique et d'une simplicité d'emploi évidente. Toutes les manœuvres reviennent à la navstation (sauf les ris), l'accastillage Harken et les bloqueurs Spinlock achèvent un presque Essai réalisé en janvier 2011 sans faute, seule l'aire de Par Philippe Echelle winchage est un peu étriConditions météo : quée... Temps froid - vent 4 à + de 30 nœuds. Le lendemain, la fenêtre de brise visée (nous sommes en janvier !) est ponctuelle et nous dispoSILHOUETTE, ERGONOMIE sons de deux heures pour faire du près ET AMÉNAGEMENTS avant l'arrivée d'un solide coup de tabac d’E.N.E. Full main et génois déroulé, nous Le 39' réalise une synthèse des bateaux démarrons au bon plein parés pour en précédents déjà couronnés de succès (le découdre. Le vent monte graduellement 38 a été nommé Boat of the Year et meil12-15 puis 18-20 nœuds et la mer du large leur catamaran 2010 par 2 magazines gondole un horizon qui blanchit, l'avertisaméricains) et surclasse le 40'! Très sement est net. Le plan anti-dérive foncconsensuel, il reprend à son compte les tionne bien et confirme l'aisance de la solutions unanimement validées par les veille, l'heure de la prise de ris a sonné, concurrents en proposant une interprétamais le comportement du bateau montre tion réussie. La phase composite met en clairement qu'il y a de la marge et il œuvre des échantillonnages rassurants et convient d'attendre ; nous sommes en une bonne finition; l'ébénisterie est soiessai pour tutoyer les limites ! Les gnée, l'atmosphère interne agréable. La coques fines progressent avec appétit et sellerie, la lumière et les parements bois le redan progressif joue son rôle ; le franou corian contribuent à créer une chissement du clapot est souple et dynaambiance attractive. mique, la nacelle ne tape absolument pas (!) et le Leopard se montre tolérant au surtoilage momentané. Chariot ouvert, SURPRISE SUR L'EAU! sans chercher à piper, il est sain et ne Lors de notre première matinée, nous mouille guère. Nous poursuivons notre stoppons les moteurs avec 4 nœuds de route (en étant attentifs) et j'éprouve du vent. Le Leopard démarre sous GV (à plaisir à cornaquer ce multicoque qui sait corne) et gennaker et manifeste une vita- rester rigoureux dans l'effort. Le mât lité qu'on n’attendait pas forcément ! La Zspars autoporté à 1 étage de barres de brise s’installe progressivement pour flèche est généreusement échantillonné, atteindre les 8-10 nœuds et la bestiole les voiles Quantum en Hydranet propoaccompagne franchement les petites sent un compromis forme/grammage/ risées affichant des vitesses GPS égales performance idéal pour une utilisation ou supérieures à la polaire (soit autour de croisière. La barre (liaisons mécaniques) 8 nœuds pour 10 nœuds réels à 90°). Le est précise et agréable et le diamètre de la roue permet un contrôle réel des trajectoires. L'anémomètre affichant 31nœuds apparents, il devient nécessaire de réduire... ou d'abattre ! Les déferlantes roulent des crêtes en forme de signal d'avertissement, mais n'empêchent pas Essai complet le Leopard (GV très ouverte par 30 nœuds à télécharger réels) de chevaucher une vague nerveuse

pendant une quinzaine de secondes jusqu'à atteindre 17,6 nœuds ! La précision de la transmission et l’efficacité directionnelle des safrans autorisent la poursuite de l'exercice sans prise de risque entre 9 et 14 nœuds (le vent sera moins fort à la côte). Nous terminons l'essai au près en tirant des bords sous 1 ris/ génois complet par 20 nœuds réels ; le cap est tout à fait satisfaisant, 100° d'un bord sur l'autre avec une vitesse constante de 7,5-8,5 nœuds. CONCLUSION

Le Leopard 39’ est un bon catamaran, homogène, pratique et bien construit. Il est assez étroit, mais notre essai a montré qu'il était sûr dans du temps soutenu, agile et agréable à faire marcher. Côté performances, le bilan est plus que positif.

Utilisation facile. Bateau marin et vivant N Equipement de qualité N N

Silhouette discutable de face. Hale bas de bôme et hélices fixes. N Convoyage (prix et contraintes) N N

FICHE TECHNIQUE Architectes : Gino Morelli Constructeur : Robertson and Caine Cape Town Afrique du sud Longueur :11,43m Largeur : 6,04m Tirant d'eau : 1,05m Déplacement : 9t Tirant d’air : 19,10m Surface de voilure au près : 92m2 Motorisation : standard 2X21cv/2X29cv en option Fuel : 350L Eau : 780L Construction : sandwich balsa/verre/polyester isophtalique, stratification manuelle au contact Plan anti-dérive : ailerons rapportés Prix : 219 000 euros HT


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Le COCKPIT est toujours l'endroit le plus utilisé sur un cata au soleil. Ici les espaces sont agréables et le bimini rigide vous protégera efficacement.

Les BOSSOIRS intégrés au bimini rigide s'actionnent grâce à la fée électricité. Facile et très agréable à l'usage...

LA NAV STATION est pratique et très simple à utiliser. Seule l'aire de winchage est un peu étriquée...

Uniquement proposé en version 3 cabines, la coque propriétaire est vraiment incroyable, avec des espaces et des VOLUMES IMPORTANTS…

Les autres CABINES sont aux standards du chantier avec une belle qualité de fabrication.

L'ATMOSPHÈRE est agréable à bord du Leopard 39, et la qualité des boiserie et les finitions au rendez-vous.

LES CONCURRENTS MODELE

LAGOON 380

LIPARI 41

NAUTITECH 40

SEAWIND 1160

Déplacement (t):

Lagoon 11.55 79 7,260

Fountaine-Pajot 11.95 89 7,6

Nautitech 11.98 87 7,4

Seawind 11.60 79 7

Prix HT en euros :

188 000

246 537

287 800

289 000

Constructeur : Longueur : Surface de voile (m2) :


LAGOON 400

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Une synthèse réussie Avec le 380, Lagoon a réinventé la culture de l'espace à bord des catamarans de taille moyenne ; ce modèle a été champion du monde de sa catégorie en production (plus de 700 unités), mais ses performances à la voile manquaient de punch. Le 400 déboule alors et renvoie ses deux prédécesseurs, 380 et 410, à leurs études ! Nous avons passé trois jours à bord pour le découvrir. donc lourd, mais il marche bien ! C’est un voilier simple et amusant qui se révèle agile à toutes les allures. N’attendez pas de lui des Essai réalisé en août 2009 performances exceptionPar Philippe Echelle nelles, mais il nous a surConditions météo : pris positivement. Le 4 à 25 nœuds de vent. Mer belle. petit front de cette nuit achève de traverser notre zone et c’est avec la rotation W que nous quittons LA RECHERCHE DE L'ÉQUILIBRE La Rochelle. La motricité des 40 CV Les concepteurs du 400 affichent des accouplés à des hélices bipales repliables ambitions élevées : progresser sur les est généreuse, la version 30 CV s’avèrera points forts et réduire les insuffisances ! suffisante dans la plupart des cas. Le 400 Volume habitable, ergonomie et lumière franchit avec aisance, à 7.5 nœuds, le claconstituaient les arguments majeurs des pot frontal du chenal, la vitesse de pointe 380-410 ; repousser encore les limites s’établit autour de 8.5 nœuds. Le silence tout en améliorant les performances en et la souplesse de progression sont restant compétitif représentait l’objectif à remarquables. Le noroît se renforce à la atteindre. hauteur de La Pallice, ce sera le premier moment de vérité car le 400 démarre sans sourciller au près en direction du UNE SILHOUETTE PLUS Pertuis breton. La brise montant rapideCONSENSUELLE ET ment de 15 à 20 puis 25 nœuds nous perUNE ERGONOMIE RÉUSSIE met de constater que la vitesse reste La bouille décomplexée de ce 40' confor- soutenue 8-9 nœuds à 55° du réel et que table dissimule quelques évolutions inté- le plan anti-dérive fonctionne parfaiteressantes : les bordés plus verticaux et la ment. Dans ces conditions nerveuses, le suppression de l'arrondi du livet de pont 400 se débrouille très bien, ne tape pas améliorent la perception générale. Les et remonte convenablement au près. Les ponts de flotteurs parfaitement plats, l'in- virements de bord s’effectuent en solo et tégration des panneaux ouvrants dans mettent en évidence l’excellence de l’acdes réservations et l'habile traitement castillage Harken et de l’organisation du des volumes roof-bimini rigide soutien- plan de pont. Au matin, la solide brise de nent cette première impression positive. la veille s’est évanouie et nous appaUne fois à bord, la qualité des espaces de reillons à la voile dans 4 nœuds de NE. Le bougre réussit à me surprendre encore, circulation est presque bluffante. nous allons donc tester ses bonnes dispositions dans le tout petit temps en UN COMPORTEMENT BLUFFANT ! embouquant la Charente. Sous gennaker et GV, le 400 nous livre la magie de l’esLe 400 est spacieux, confortable et futé, tuaire jusqu’à Soubise. L’après-midi nous tricotons des bords jusqu’à Aix, Fort Boyard et Ré afin de gagner dans le vent (7 nd de vitesse pour 11 nœuds de vent à 50°) avant d'envoyer notre grand spi triradial. Au largue nous déboulons à 8.5-9 nœuds dans 13 nœuds réels avec une stabilité de route parfaite. J'ai apprécié Essai complet cette polyvalence à toutes les allures. à télécharger

CONCLUSION

Belles voiles Incidences, optimisation de la GV à corne, travail de carènes et d’appendices, accastillage adapté ont transformé le 400. Confortable, pratique et facile, le Lagoon est également amusant et marin ! Le plan de pont fait la part belle aux winches électriques et il faudra prévoir des panneaux solaires plutôt qu’un générateur thermique. Les qualités nautiques du bateau réduiront l’utilisation des moteurs. Location, voyage ou croisière familiale, ce catamaran semble prêt à relever les défis qui s’ouvrent à lui et à satisfaire des niveaux d’exigence différents.

Complémentarité des espaces sur un 40' Ergonomie et agrément d'utilisation N Performances en hausse

N

N

Encore un peu lourd Résonance de clapot en mouillage agité N Vasque à eau de salle de bains tribord trop petite N

N

FICHE TECHNIQUE Constructeur : Lagoon Architectes : Van Peteghem/LauriotPrévost Longueur : 11.97m Largeur : 7.25m Flottaison : 11.45m Tirant d’eau : 1.21m Tirant d’air : 20.30m Hauteur nacelle : de 0.55 à 0.70m Poids vide : 10t Poids lège : 10.35t Déplacement moyen : 12t/maxi 15t Surface GV : 56m2/60m2 à corne Génois enrouleur : 28m2 Gennaker : 70m2 Motorisation : 2X29hp/ option 2X40hp Transmissions : saildrive Gasoil : 2X200 L Eau : 300 L Prix : 241 000 euros HT


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Volume, confort et luminosité peuvent définir cet INTÉRIEUR dans lequel la famille se sentira vraiment bien.

La "SUITE PROPRIÉTAIRE "... Pas mal pour un 40' !

Mention très bien à l'espace CARRÉ-COCKPIT. Confortable, pratique et sécurisant…

La GRAND-VOILE À CORNE : une option à conseiller sans restriction. La maîtrise de ces nouveaux volumes par les voileries est récente, mais correspond à un avantage réel sans contrepartie négative. La tenue de forme est (au moins) aussi bonne qu’un rond de chute classique et le gain en propulsion est réel, petite augmentation de surface là où il faut (à 15m de haut le vent est plus régulier et adonne légèrement !).

Accessible, sécurisante et efficace, la NAV STATION du Lagoon est une réussite

Une CALE MOTEUR insonorisée par un faux plancher, l'accès au pilote et à la transmission est soigné.

LES CONCURRENTS MODELE

LEOPARD 39

LIPARI 41

NAUTITECH 40

SEAWIND 1160

9

Fountaine-Pajot 11.95 89 7,6

Nautitech 11.98 87 7,4

Seawind 11.60 79 7

219 000

246 537

287 800

289 000

Constructeur : Robertson&Caine Longueur : 11.43 Surface de voile (m2) : 92 Déplacement (t):

Prix HT en euros :


86-87 ESSAI Lipari 41_MMHS6_essai_Seawind1160_MM140_FR 18/06/12 15:45 Page86

LIPARI 41

Les portes de la grande croisière Sa sortie avait été gardée secrète... Mais dès les premiers bords, nous avons été séduits par ce catamaran facile et agréable ! lentes à la moitié de celle du vent, 4,5 nœuds pour 9 nœuds, 5,5 nœuds pour 11 nœuds de vent… On affale le spi, et repartons au près : on se contentera de 110° entre deux bords, jusqu’à ce que le vent ne chute. En dessous de 8 nœuds de vent point de salut, au près, il continue cependant à 3,4 nœuds par 6 nœuds de vent réel.

Essai réalisé en juillet 2009 Par Gilles Ruffet Conditions météo : De rien à 10 nœuds. Mer belle et soleil...

En découvrant le Lipari, on a l’agréable impression de monter à bord d’un bateau à taille humaine qui sait pourtant offrir suffisamment d’espace ; en arrière du cockpit, le chemin de circulation permet de travailler l’annexe, d’aller d’une jupe à l’autre, sans interférer sur le cockpit, l’espace de farniente et de vie, Nous quittons le port. Depuis la barre, grâce à sa position surélevée, la visibilité sur l’avant et sur les côtés est très bonne ; par contre, elle le sera nettement moins sur l’arrière, et pour venir cul à quai, l’aide d’un équipier sera nécessaire. A LA VOILE

Rapidement on découvre avec plaisir un bateau assez réactif, et le plaisir d’une barre à transmission directe largement démultipliée. Sur le plan d’eau, le soleil amène un vent d’une dizaine de nœuds. Quelle que soit l’allure, le Lipari 41 se maintient à des valeurs de vitesse équiva-

Essai complet à télécharger

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LE POSTE DE BARRE : UN MODÈLE DU GENRE

Puisque le vent s’en est allé, profitons-en pour détailler la barre. On y retrouve ce qui nous avait tant plu sur le 48, un poste de manœuvres ergonomique, articulé autour de trois winches et quelques coinceurs. Il est des plus confortables, on peut s’y tenir à trois (à chacun son winch ?), pour manœuvrer bien sûr mais aussi pour regarder la mer.

un peu juste pour ce qui est de la cabine avant. Pour chacune des coques, l’accès au pic avant se fait par l’intérieur. On approche de La Rochelle, le vent rentre. Le spi est trop creux et ne nous propulse pas, il faudrait abattre, au travers, par moins de 15 nœuds de vent, le ratio de vitesse reste le même, aux environs de 7 nœuds. Ce qui reste tout de même supérieur aux monocoques qui comme nous rentrent au port... CONCLUSION

En location aux Antilles pour une semaine entre amis, en voyage autour de l’Atlantique, ou plus loin, en famille, le Lipari se révélera la parfaite monture. Car 40 pieds représentent la bonne taille, pas trop petit pour à la fois supporter un minimum de charge et négocier le mauvais temps sans trop d’appréhension, pas trop gros pour que chaque manœuvre reste facile à effectuer en équipage réduit, et pour ne pas voir l’entretien du bateau devenir une charge rédhibitoire. L’expérience du chantier est là et on ne lui voit (presque) que des qualités.

N N

Un bateau à taille humaine. Une belle suite propriétaire.

BRAVO, MAESTRO !

Et l’intérieur ? L’accès entre cockpit et carré se fait de plain pied, via une grande porte coulissante. La nacelle est particulièrement spacieuse, on apprécie les grandes baies vitrées qui ici sont d’un seul tenant sur 90°, elles offrent une vue sans pareil sur l’extérieur. S’agissant d’une version Maestro (propriétaire chez Fountaine, en opposition à la version Quatuor, avec ses quatre cabines), la coque tribord est donc celle du propriétaire. Il est gâté, la décoration est soignée, raffinée même, sans trop d’ostentation notoire. La coque bâbord est desservie par une descente unique, avec un cabinet de toilette central (210 cm de long par 90 cm maxi de large, que demander de plus ?), avec douche séparée. La cabine arrière dispose de rangements qui nous semblent suffisants (avec trois grands équipets et une penderie), par contre, ce sera

N La commande de pilote derrière la barre à roue. N Pas trop de rangements dans la cabine avant bâbord.

FICHE TECHNIQUE Constructeur : Fountaine-Pajot Architectes : Joubert/Nivelt Longueur : 11,95 m. Bau maxi : 6,73 m Tirant d’eau : 1,15 m Déplacement lège : 7,6 tonnes Grand-voile : 56 m² Génois : 33,5 m² Réservoir eau 2 x 265 l Motorisation : 2 x 20 CV Prix : 246 537 euros HT


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L’ÉTRAVE arrondie.

LA GRAND-VOILE À CORNE. Pour aller vite, un bateau doit avant tout être léger. Ce surcroît de puissance sera surtout appréciable dans le petit temps. Le Lipari n’est pas très lourd à vide (7,6 tonnes sous la balance), mais sa surface mouillée limitera dans la brise ses capacités à accélérer.

La POUTRE AVANT. La notion de tangon peut-elle s’appliquer à l’espars ? Elle est en option et permet d’avancer le point d’amure du spi ou du gennaker.

Sur le ROUF. Une gouttière guide l’eau à l’avant et de chaque côté du rouf. L’idéal pour récupérer l’eau de pluie, le plus simple et le plus écolo des dessalinisateurs.

La CASQUETTE SUR VITRAGES. La marque de fabrique du chantier. Elle évite l’effet de serre sur les vitrages inclinés.

Le BIMINI RIGIDE. Il remplace la toile tendue sur armature qui recouvrait le cockpit du Lavezzi.

Le POSTE DE BARRE. Un modèle du genre, rien à signaler. Il reçoit toutes les manœuvres.

LES CONCURRENTS MODELE

LEOPARD 39

LAGOON 400

NAUTITECH 40

CATANA 42

9

Lagoon 11.97 88 12

Nautitech 11.98 87 7,4

Catana 12.58 112 8,9

219 000

241 000

287 800

372 860

Constructeur : Robertson&Caine Longueur : 11.43 Surface de voile (m2) : 92 Déplacement (t):

Prix HT en euros :

Le RAIL D’ÉCOUTE. Il prend désormais place à l’arrière du bimini. Il est boulonné directement sur un profil d’alu, à l'arrière, les efforts sont ensuite repris par deux montants en inox (tube de diamètre 45 mm).


NAUTITECH 44 / 441 / 442

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Des catamarans équilibrés pour tous les programmes ! Depuis sa mise à l'eau en 2006, le succès du Nautitech 44 ne se dément pas, et les évolutions qui l'ont déclinées en 441 et 442 n'ont fait que renforcer le bien-fondé du concept de ce bateau de propriétaire exigeant et pour voyage au long court. AMÉNAGEMENTS

En bureau façade ou avec le siège traditionnel dans le sens de la marche, la table à cartes est de belle facture ; la cuisine en U est redoutable d’efficacité (service rapide aussi bien vers le carré que vers la table de cockpit et confort dans la mer formée). Le volume Essai réalisé en septembre 2006 de nacelle permet à l’enPar Philippe Echelle semble carré-salon, cuiConditions météo : sine-bureau de s’expri8 à 20 nœuds de vent – convoyage haute mer. mer pleinement. Les descentes vers les cabines sont ergonoUNE SILHOUETTE CLASSIQUE miques et la sensation de "bel objet" se ET RÉUSSIE poursuit avec la découverte de la coursive qui relève le pari d’être agréable à traverLe 44’ est un joli "canote". Le roof est éléser, de préserver une bonne souplesse gant, sans exagération d’aucune sorte et de fonctionnement (accès direct à la salle le bimini rigide n’est pas trop pénalisant d'eau) et d’offrir aux cabines des volumes (poids et esthétique sauvés par la finesse étonnants et une atmosphère chaude et d’exécution). privative. Le modèle essayé est un quatre cabines (version exclusive), à la présentation ESSAI EN MER générale flatteuse ; la brillance du gelcoat, la finesse de démoulage sont évi- Profitant du convoyage vers le salon de dentes. L’ergonomie du pont est agréa- Cannes, j’envoie la toile face à 8 nœuds ble, les déplacements et l’accès au toit de vent d’Est (la météo prévoyait force 5du roof cohérents. Marchepieds et mains 6 !). courantes sont présents et bien position- C’est le moment pour le Nautitech 44’ de nés ; la zone de manœuvres arrière est nous montrer ce qu’il sait faire : un prepratique, il sera possible d’y travailler par mier bord nous déhale à 6.35 nœuds avec 10 nœuds réels (à 45° de l’apparent). À grosse mer sans crainte. Les transferts 4.5 milles de la côte, nous touchons un air d’une barre à l’autre ou en direction des plus frais (12 nœuds), le 44’ glisse à 8.2 winches s’effectuent au "pas de course" nœuds (à 50° de l’apparent) sur un clapot en toute sécurité. La fluidité s’exerce naissant. Une demi-heure plus tard la encore en pénétrant dans la zone "carré vitesse se stabilise à 8 nœuds sur un terextérieur", ce concept plaira à de nom- rain maintenant plus accidenté. Dans le breux utilisateurs car il est intelligemment vent frais et tonique de ce petit jour, nous décliné : on ne se cogne pas dans le envoyons tribord amure, le Nautitech chebimini rigide qui joue son rôle protecteur vauche avec aisance cette mer courte et (intempéries et soleil) et la convivialité de frontale (sans difficulté réelle), il est vivant, et montre ses bonnes aptitudes. ce "salon outdoor" est exemplaire. Les mouvements sont doux, les carènes acceptent de monter au vent sans hésitation et, moyennant un cap de compromis, le résultat en terme de VMG est honorable. Le bord au large permet "d’ouvrir" à peine et la vitesse grimpe à 8.7-8.8 (20 nœuds apparents à 5O° du réel), contre un clapot maintenant plus revêche. Essai complet Comme sur tous les Nautitech la grandà télécharger voile est très prédominante, mais, l’équi-

libre de barre est parfait et les carènes laissent échapper des sillages sans turbulences particulières (nous sommes peu chargés). Le Nautitech est évolutif, il vire bien et se relance en quelques longueurs… CONCLUSION

Le Nautitech 44’ affirme sa personnalité dans un segment très convoité. Agile, bon marcheur et simple à utiliser, il conviendra aux candidats voyageurs et sa taille le prédispose aux traversées océaniques. Très confortable la version charter propose 4 cabines aux prestations ”propriétaire” et l’équilibre convivialité-intimité est remarquable. Avec le gennaker, le plan de voilure s’adapte à toutes les conditions de vent et, les équipages qui sauront être raisonnables sur la charge embarquée (dessalinisateur ?) profiteront d’une excellente plate-forme.

Equilibre de conception. Bonne qualité de fabrication. N Agrément d’utilisation. N N

N Winches et écoutes un peu sousdimensionnés pour la brise ; et absence d'option génois. N L’écoute de solent accroche le winch de mât au virement. N Accessibilité moteur

FICHE TECHNIQUE Architecte : A.Mortain, Y.Mavrikios Constructeur : Nautitech catamarans Longueur : 13.47 m Flottaison : 12.20 m Largeur : 6.8 m Tirant d’eau : 1.20 m Poids lège : 9.2 t Hauteur sous nacelle : 0.8 m Surface au près : 96 m2 GV : 65 m2 Solent : 30 m2 Eau : 800 l Fuel : 2 X 200 l Moteurs : 2 X 40 cv Matériau de construction : sandwich infusé polyester / verre / mousse. Cloisons CP Prix : 407 800 euros HT


88-89 ESSAI Nautitech 44_MMHS6_essai 18/06/12 15:46 Page89

Cuisine, grand salon et très belle table à cartes : le Nautitech propose un bel exemple d'AMÉNAGEMENT réussi du carré.

Sur les nouvelles versions 441/442, le chantier propose maintenant des GRAND-VOILES À CORNE d'excellentes facture et qui "dopent" encore les capacités du bateau.

Le COCKPIT est très bien protégé par le bimini rigide, et on retrouve avec plaisir, le fameux "toit ouvrant" cher au chantier.

L'INTÉRIEUR est raffiné et offre toutes les commodités qu'un propriétaire exigeant est en droit d'attendre.

Sur le Nautitech 441, il n'y a qu'une seule BARRE À ROUE, positionnée sur la cloison du roof.

L E S

Sur la version à deux barres (le 442), le POSTE DE BARRE décalé permet d'avoir une bonne visibilité à la fois sur l'avant et sur les voiles. A noter que l'on passe d'un poste de barre à l'autre très facilement et en sécurité.

C O N C U R R E N T S

MODELE

ORANA 44

LAGOON 450

OUTREMER 45

CATANA 42

Constructeur : Longueur : Surface de voile (m2) :

Fountaine-Pajot 13.10 109 13

Lagoon 13.96 137 15,5

Outremer 13.70 106 7,25

Catana 12.58 112 8,9

339 010

359 000

410 480

372 860

Déplacement (t):

Prix HT en euros :


LAGOON 450

90-91 ESSAI Lagoon 450_MMHS6_essai 18/06/12 15:47 Page90

90

La maturité d'un concept... L'essai du Lagoon 400 avait permis d’apprécier un catamaran confortable et agile, plus joueur que ses prédécesseurs. Le renouvellement de la gamme avec les 450 et 560 semble s'inspirer des mêmes valeurs. Je vous invite à un essai à bord du Lagoon 450. immédiatement ses marques ; la GV est hissée à la main, "jumpée" en pied de mât par un des 2 lecteurs-régatiers invités à se joindre à nous. Cette manœuvre permet de vérifier que les chariots Harken, la drisse moufflée, les bloqueurs, le positionneEssai réalisé en ocotbre 2010 ment du winch et le traPar Philippe Echelle vail sur les frictions sont Conditions météo : parfaits, seul l’accès au 7 à 15 nœuds de vent. Mer belle. lazy et à la têtière reste sportif. Abattant de suite pour faire porter la UNE SILHOUETTE PLUS grande, le 450 démarre gentiment à CONSENSUELLE 4.5nd sous GV seule dans 7-8 nœuds La collaboration avec un des cabinets réels ! Ce test simple (facilité, rapidité référence du design intérieur, Nauta d'envoi, compréhension des manœuvres, Yacht, porte ses fruits ; le 450 propose évolutivité sous GV) est primordial, le 450 des volumes nets, une architecture ten- marque un point. dance, mais pas ennuyeuse. Le mobilier Déroulant le génois, nous nous appliest riche de nombreuses solutions imagi- quons à trouver les bons réglages sur ces natives, de rangements pratiques et ne voiles Incidences magnifiques. Coupe et sature jamais l'espace. L'absence de façon méritent des éloges, la matérialisacontre-moules rapportés visibles, la qua- tion des volumes et leur harmonie est lité des sols, la présence de moquettes superbe. Ces profils correspondent pardans les coursives, le choix et le goût des faitement à l'esprit d'un catamaran de éléments décoratifs semblent avoir mis croisière lourd, le plan de voilure élancé le sur-mesure à la portée des unités de lui procure la puissance nécessaire pour série. La solidité des parties mobiles rester dynamique et véloce dans moins (tiroirs, abattants, portes) est rassurante. de 10 nœuds de vent. Au près "cata" à Après avoir passé 36h à bord, je peux 110° d'un bord sur l'autre, nous priviléégalement témoigner du confort réel de gions un réglage "volume". Le 450 nous toutes les prestations : isolation, lumière gratifie d'un comportement agréable et (naturelle et électrique), ergonomie des tonique dans ce petit médium, il trottine salles de bains et des toilettes, literies allègrement à 6.5nd dans 8-10 nœuds seront plébiscitées par les amateurs. réels. Au-delà de la vitesse elle-même, l'allure est soutenue, régulière et nous permet de déjeuner dans le cockpit avec PERFORMANCES ET MANŒUVRABILITÉ : une impression de défilement du payUN SAUT GÉNÉRATIONNEL sage marin, appréciable. Abattant dans Nous sommes 6 à bord, regroupés autour l'estuaire de la Charente, nous emboude l’espace de manœuvre, chacun trouve quons le fleuve à marée montante ; dans les trampolines, les garçons prennent plaisir à la manœuvre et envoient, avec facilité, un superbe spinnaker asymétrique bleu ciel. Les 200m2 de toile reprennent l'avantage au portant et nous descendons à 7nd (9nd de vent) en lofant. Avec les 2.5nd de courant portant, nous traversons rapidement le plateau au nord Essai complet de Fort Boyard (sondes à moins d'1m à marée basse !) et empannons dans la à télécharger

foulée, en plein courant pour jouer les rase-cailloux à la voile devant les plages de l'Ile d'Aix. Nos régatiers s'engagent à fond et jouent avec le bateau, positivement étonnés par son comportement dans de telles conditions. En quatre virements, nous nous dégageons de la zone délicate, au ras des perches et oublions un monocoque de 12m qui tentait de faire jeu égal. L'attitude de ces marins chevronnés illustre le chemin parcouru, le 450 vient à la rencontre d’amateurs de voile plus exigeants et leur permet d'apprécier un type de bateau qui a déjà conquis leurs familles ; il fait fort le nouveau 450 !

N Catamaran agréable à vivre et à naviguer N Ergonomie générale (plan de pont, intérieurs) réussie N Qualité produit

Le fly par 30nd de vent? Quelques imperfections de montage dans les zones peu accessibles N Obligation de recourir à de nombreuses options N N

FICHE TECHNIQUE Architectes : Van Peteghem/LauriotPrevost Constructeur : Lagoon Stylique aménagements : Nauta Longueur : 13.96m Largeur : 7.84m Tirant d'eau : 1.3m Plan anti-dérive : ailerons Poids armé : 15.5t Hauteur nacelle : 50 à 67cm Surface GV : 85m2 (option GV à corne) Génois : 52m2 Gennaker : 105m2 Motorisation : 2X40 ou 55cv sail-drive Eau : 350L (option 700L) Fuel : 2X500L Prix : 359 000 euros HT


90-91 ESSAI Lagoon 450_MMHS6_essai 18/06/12 15:47 Page91

Un FLY-BRIDGE bourré d'astuces, et agréable à vivre pour tous, le concept est arrivé à maturité. Le poste de barre est lui, complet, et la qualité de toucher de barre mérite des éloges.

L'ATMOSPHÈRE INTERNE revisitée par Lagoon-Nauta permet au 450 d'exprimer ses ambitions et dévoile un souci réel de qualité…

Le COCKPIT AVANT : un endroit particulièrement agréable à vivre au mouillage comme en nav.

Dans la COURSIVE de la coque propriétaire : et vous n'êtes à bord "que" d'un 45 pieds… Ici, on ne parle plus de cabine, mais de CHAMBRE ou même de suite...

Le COCKPIT est particulièrement agréable : espace, volumes et différentes zones de vie permettent à tout un chacun de trouver sa place.

LES CONCURRENTS MODELE

ORANA 44

NAUTITECH 441

OUTREMER 45

NEEL 45

13

Nautitech 13.47 95 13

Outremer 13.70 106 7,25

Neel 13.5 106 6,5

339 010

407 800

410 480

440 000

Constructeur : Fountaine-Pajot Longueur : 13.10 Surface de voile (m2) : 109 Déplacement (t):

Prix HT en euros :


92-93 ESSAI Neel 45_MMHS6_essai 18/06/12 15:47 Page92

NEEL 45

La révolution sur trois coques... Sur le Neel, coques et flotteurs ne sont plus dédiés au volume habitable, mais à l’instar de bateaux plus orientés vers la performance, l’ensemble est organisé autour de carènes dont le rôle essentiel est de supporter le déplacement du bateau. Il s’agit là d’une plate-forme de vie, une véritable galette, posée sur une structure de trimaran. Le résultat est probant, l’objet est beau (vision subjective), réussi, et furieusement dans l’air du temps. Essai réalisé en janvier et avril 2012 Par Gilles Ruffet Conditions météo : Deux nav. 8 nœuds de vent et un temps pluvieux d'abord, puis sous le soleil et par 20 nœuds ensuite.

UN PLAN DE VOILURE NOVATEUR

Le plan de voilure mérite que l’on s’y attarde... Le triangle avant est organisé autour d’une voile que l’on peut qualifier d’hybride, sur enrouleur, amuré tout à l’avant sur l’étrave ; une voile entre génois et gennaker (déjà que le mot "gennaker" est à mi-chemin entre génois et spinnaker, comment l’appeler ? Geeker ?), même si elle est finalement plus proche du génois, de par son tissu, sa forme et sa coupe. On trouve juste en arrière la trinquette, auto-vireuse et sur enrouleur, capelée au niveau des bas haubans, ce qui lui assure une bonne tenue. Ce découpage vélique permet aussi de recentrer le mât sur l’arrière. La grand-voile, quant à elle, est à corne, elle se caractérise par deux ris. Si le premier se situe aux environs du quart inférieur de la voile, le second en est pratiquement à la moitié, aussi faudra-t-il revoir ses habitudes de réduction de voilure : sur un gréement "classique" de catamaran fractionné, on commence par prendre un ris, puis un ou deux tours dans le génois, avant de prendre le second ris, etc. Ici, sur le Neel 45, quand

Essai complet à télécharger

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le vent fraîchit, le génois est enroulé et il laisse la place à la trinquette. On a alors de la marge avant de devoir prendre le premier ris, puis le deuxième. Cette innovante division de la voilure permet de toujours naviguer avec une belle voile d’avant…

LES JOIES DE LA NAVIGATION SUR UN BATEAU À VOILE

Il s’est écoulé une dizaine de jours entre la mise à l’eau du bateau et son départ en convoyage vers les Antilles. Entre tempête hivernale et travaux de mise au point, la seule journée libre correspond à un jour de pluie. Pas le top pour naviguer, encore moins pour les photos… Sans parler du vent qui n’en fait qu’à sa tête, et qui culmine, au cours de l’après-midi, à 8 nœuds de réel. Pas de quoi fouetter un chat, et pourtant le bateau répond plutôt bien. La barre à roue transmet, via des drosses (textile), de bonnes sensations. Avec une telle précision, rendre les penons de génois parallèles n’est plus qu’un jeu d’enfant. Et là, l’incroyable se produit. Avec 8 nœuds de vent, au près, sous grand génois et grand-voile haute, bien sûr, le bateau tutoie la vitesse du vent, il navigue aisément à plus de 6 nœuds, dépasse souvent les 7 nœuds, approche même les 8 nœuds. Bien sûr, le Neel 45 n’a ni les capacités ni la prétention de rivaliser avec des unités de course, mais il navigue bien, il s’en sort dans le petit temps, et laisse augurer des traversées rapides au portant, dans l’alizé, avec des moyennes qui pourront tutoyer les 8-9 nœuds, soit des traites journalières à plus de 200 milles ! Quatre mois après l'essai à bord du N° 1 de la série, nous avons eu la chance de

naviguer sur le N° 2, et ce, dans un vent plus soutenu, entre 15 et 20 nœuds. Dans la brise, le toucher de barre est particulièrement doux et le safran réactif, précis. Au près (sous trinquette et GV haute), il remonte à une dizaine de nœuds environ, selon un cap qui ferait pâlir d’envie un monocoque de croisière ventru. Et quand on ouvre, au reaching, le Neel glisse confortablement à 12-13 nœuds, et ce, toujours par 18 nœuds de vent. C’est bien…

Un plan de voilure intéressant. Les joies du trimaran en navigation. N Depuis les cabines, une belle vue sur la mer. N N

N Le cockpit pourrait offrir un peu plus de confort. N La chaîne de mouillage n’est pas visible depuis le pont. N L’accès à la casquette et au pied de mât.

FICHE TECHNIQUE Constructeur : Neel Trimarans Longueur : 13,50 m Largeur : 8,50 m Tirant d’eau : 1,20 m Tirant d’air : 19,15 m Déplacement lège : 6.500 kg Déplacement en charge maxi : 9.000 kg Trinquette auto-vireuse : 20 m² Génois sur enrouleur : 46 m² Grand-voile à corne lattée : 60 m² Motorisation in board sail drive Volvo : 55 CV Eau douce : 600 litres Gasoil : 300 litres Prix : 440 000 euros HT


92-93 ESSAI Neel 45_MMHS6_essai 18/06/12 15:47 Page93

Le COCKPIT est agréable, avec son passage central et les deux petites tables.

Bienvenue à bord du Neel 45, un véritable "loft" sur l'eau… A l'avant, on trouve la table à cartes et un CARRÉ AGRÉABLE.

Un trimaran pour la GRANDE CROISIÈRE, c'est le pari (gagné) du Neel 45.

L'une des deux CABINES LATÉRALES : un vrai must dans un 45 pieds.

Trois ÉTRAVES INVERSÉES... Tout comme les grands trimarans de course, pourtant il s'agit bien d'un multi de croisière !

Le plan de voilure est novateur, avec une

VOILE D'AVANT toujours en adéquation avec le temps.

LES CONCURRENTS MODELE

FASTCAT 445

Constructeur : FastCat Longueur : 13.60 Surface de voile (m2) : 139 Déplacement (t): 6,4 Prix HT en euros : 469 500

NAUTITECH 441

OUTREMER 45

CATANA 47

Nautitech 13.47 95 13 407 800

Outremer 13.70 106 7,25 410 480

Catana 14.03 119 10,9 578 867


CATANA 47

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Le renouveau Chez Catana, et depuis les années 90, la taille mythique du catamaran de voyage est de 47 pieds. A l'instar de ses glorieux aînés (471/472) le Catana 47 offre une plate-forme homogène et réinvente ainsi la grande croisière… dance actuelle et améliore le volume interne, en restant raisonnable dans ses proportions. La version Ocean Class, mise à notre disposition, est l'exemplaire n°1 de la série, elle ne sollicite l'inEssai réalisé en juillet 2009. dulgence de l'essayeur Par Philippe Echelle que sur des points Conditions météo : mineurs, il est d'ailleurs 11 à 16 nœuds de vent. Houle résiduelle formée. étonnant de constater la maturité des designers et constructeurs qui parviennent à livrer des pro47 CONTRE 471 totypes parfaitement aboutis. La facture Le 471 a longtemps été le chouchou des design de cet exemplaire de démonstraamateurs de la marque et ceux qui le tion fait varier les essences foncées et connaissent bien se racontent au coin du claires (noyer, chêne, érable) et propose feu leurs "surfs de légende", les nom- des volumes innovants. La lumière est breuses places d'honneur conquises en superbe, le carré confortable. transats amateurs alimentent d'ailleurs cette image justifiée. Le 47' bénéficie LE CATANA 47' SUR L'EAU donc du crédit accordé à son prédécesseur, mais se doit d'être à la hauteur du En accédant à bord, on retrouve tous les grand aîné. Si on compare précisément équipements qui ont fait le succès des les deux bateaux dont les millésimes millésimes précédents, les aficionados sont distants de 12 ans, on est vite de la marque ne seront donc pas déconconvaincus qu'au-delà des évolutions de certés ; pourtant, il s'agit d'un bateau restyling et d'ergonomie les caractéris- complètement différent du 471. Les tiques générales et la géométrie sont très postes de pilotage déportés à l'arrière proches. des flotteurs sont dotés de sièges rabatLe 47' reprend les cotes générales du tables qui offrent un bon niveau de 471, mais apporte quelques évolutions. confort et de sécurité. Les barres à roue Christophe Barreau a su résister à la ten- reliées par renvois d'angles Lewmar à tation d'élargir les flotteurs afin de ne pas des biellettes rigides, constituent un augmenter la surface mouillée, il a habile- ensemble fiable et agréable à utiliser. La ment dissimulé dans le bordé un petit circulation à bord est optimisée par les redan évolutif qui permet de gagner surfaces de pont dénuées de capots et quelques précieux centimètres à l'inté- les faibles différences de niveaux avec le rieur des coques. La nacelle est bien éle- cockpit. Le regroupement des manœuvée par rapport au niveau de l'eau, les vres dans l'espace central est toujours carènes tout à fait typiques de l'architecte : plébiscité, on regrette seulement l'abétraves bulbées et tulipées, entrées sence de visibilité verticale sur le volume d'eau fines…. Le roof est dans la ten- de la grand-voile. À la barre, le bateau manœuvre aisément sur ses deux moteurs, il y a du couple et de la puissance, bien transmis par les hélices Jprop. Lors de notre essai, réalisé avec vent de sud-est de 11 à 16 nœuds, le 47' a montré un excellent équilibre à toutes les allures. Plutôt typé médium et brise Essai complet comme tous les Catana, il passe bien

à télécharger

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dans la houle résiduelle formée. La hauteur de nacelle et la finesse des entrées d'eau confèrent une bonne capacité de franchissement et le plan de voilure généreux reste très maniable (avec les deux winches électriques de la console cockpit). CONCLUSION

Le Catana 47' est un catamaran marin et élégant. Les qualités de la plate-forme sont réelles et lui permettront de talonner son aîné dans la brise et la mer formée du large.

Concept général Qualité de fabrication en hausse N Équilibre et qualités nautiques N N

N Style un peu ostentatoire des aménagements N Insonorisation moteur et étanchéité des tableaux de commande perfectibles N Articulation des poulies d'écoute GV

FICHE TECHNIQUE Architecte : Christophe Barreau Constructeur : Catana Matériau: Sandwich mousse/verre/vinylester, renforts Kevlar, Process infusion Longueur : 14.02m Largeur : 7.60m Poids lège : 10,9t Plan anti-dérive : dérives sabres Tirant d'eau : 0.75/2.80m Tirant d'air : 21m Surface GV : 88m2 Génois : 53m2 Gennaker : 80m2 Moteurs : Yanmar diesel 2X39cv Transmission : Sail drive Eau : 670 L Gasoil : 600 L Prix HT: 578 867 euros HT


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Le MÂT FIXE est bien sûr en carbone : Catana oblige ! A L'INTÉRIEUR la lumière est superbe, le carré confortable et la cuisine et les volumes de froid sont parfaits…

Postes de barre déportés et console de manœuvres centralisée, les signes distinctifs des COCKPITS de Catana.

L'ERGONOMIE d'un grand catamaran, des espaces fluides et sécurisants.

La NACELLE est bien élevée par rapport au niveau de l'eau, les carènes tout à fait typiques de l'architecte : étraves bulbées et tulipées, entrées d'eau fines…

CABINE avec magnifique vue sur mer…

L E S MODELE

FREYDIS 49

NAUTITECH 47

OUTREMER 49

DAZCAT 15

7,8

Nautitech 11.95 115 14,5

Outremer 11.98 126 7,45

Multimarine 11.60 120 8,5

480 000

479 000

558 745

Sur devis

Constructeur : Tournier Marine Longueur : 11.43 Surface de voile (m2) : 127 Déplacement (t):

Prix HT en euros :

C O N C U R R E N T S


KNYSNA 480

96-97 ESSAI Knysna 480_MMHS6_essai 18/06/12 15:49 Page96

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La grande croisière tranquille... Il est rare d'avoir la chance de pouvoir essayer un bateau en configuration réelle de croisière, tel qu'il sera vraiment utilisé par son propriétaire. A bord de ce Knysna 480, n°1 de la série, nous avons pu vivre à bord une semaine complète, avec un bateau en ordre de marche, tous pleins faits, chargé de nourriture, de nos affaires et avec son équipage au complet… Bref, un véritable essai vérité ! A bâbord, une cuisine très bien conçue, avec un plan de travail qui fera rêver nombre de cuisiEssai réalisé en avril 2011. Par JC Guillaumin niers. Conditions météo : Essai longue durée : une semaine En descendant dans les complète avec vent de 0 à 10 nœuds et mer belle. coques (similaires dans notre version d'essai), on trouve une cabine arrière, Notre Knysna 480 est le premier sorti du avec un magnifique lit king size), une salle chantier en 2009. Il a été convoyé par la de bains dans la coursive, une cabine mer d’Afrique du Sud jusqu'à son lieu avant (lit queen size) avec le lit en travers d'exploitation à Malé (Maldives), soit tout de la marche, une belle salle de bains et de même plus de 3500 milles. Ce n'est enfin une couchette équipage dans la donc pas, pour une fois, un bateau neuf pointe avant, qui pourra aussi être transque nous allons essayer, mais un bateau formée soit en atelier soit en lieu de bien rodé et surtout en vraie condition de stockage navigation, avec équipement complet (du groupe au dessal, en passant par les SOUS VOILES congélateurs, l’eau, le réfrigérateur et Un souffle d'air évanescent nous donne bien sûr avitaillement et gasoil pour 10 l'occasion de voir si les carènes dessipersonnes pendant une semaine…). nées par Angelo Lavranos sont à la hauteur de la réputation de l'architecte. Nous UN BATEAU CONFORTABLE… hissons la grand-voile et déroulons le En découvrant "Sailfish", notre Knysna génois. Le vent est faible, oscillant entre 480 nous pénétrons à bord d'un catama- 4 et 8 nœuds dans les rafales. Pas de quoi ran très classique dans sa conception : un battre des records de vitesse, mais suffilarge cockpit avec une belle table où l'on samment pour une première nav. Une tient aisément à 8. Le poste de barre est petite vingtaine de milles à faire et nous en hauteur et deux marches permettent naviguons à 90° du vent entre 2 et 4 d'y accéder. La position de barre est natu- nœuds. Une navigation tranquille sur un relle et agréable, mais comme souvent véritable lac intérieur qui nous montre sur ces gros catamarans, la barre hydrau- que, bien que lourdement chargé, le lique ne procure que peu de sensations Knysna 480 glisse bien sur l'eau, preuve et rapidement, on laisse au pilote auto- d'une carène bien dessinée et d'un matique la corvée de barrer… potentiel intéressant. Rapidement, on se A l'intérieur du carré, on trouve à tribord prend au jeu des réglages de voiles et de un beau salon avec table et banquette s'amuser avec la barre (très précise) pour très confortable. En face, une table à tenter de gagner le dixième de nœud cartes et le panneau des commandes qui… ne fera aucune différence à l'arriélectriques. Pratique et bien vu, sans vée. compter la bonne qualité des branche- Notre plus belle journée de navigation ments. aura lieu par un vent oscillant entre 8 et 10 nœuds, au portant par mer belle. A ce petit jeu, nous aurons navigué à 5 nœuds de moyenne, avec une pointe à… 6,5 nœuds ! Sous voile, le Knysna est bien équilibré et très agréable. Facile à régler, il permet Essai complet d'envisager facilement de grandes traversées confortablement. Seuls les coups à télécharger

de vagues sous le plancher du cockpit rappellent que la hauteur sous nacelle est un peu juste. Dans des conditions plus musclées, le skipper nous a confirmé que le bateau pouvait tenir de belles moyennes autour des 8 à 9 nœuds et surtout dans un confort de Pullman, ce qui est finalement le programme de ce Knysna 480, un catamaran de voyage tranquille, avec lequel vous pourrez partir jusqu'au bout du monde dans un confort… royal ! N La superbe plage arrière des plans Lavranos. Le top au mouillage comme en nav. N Les rangements, déjà nombreux dans les cabines et le carré et encore multipliés dans la nouvelle version. N La baille à mouillage intelligemment construite, facile à utiliser et jamais prise en défaut en une semaine de nav avec entre 3 et 5 mouillages par jour. N Les finitions "approximatives" sur notre bateau d'essai. N Pas de liseuses dans les cabines arrière… N A la barre, il faut choisir entre brûler au soleil ou avoir accès aux winches !

FICHE TECHNIQUE Architecte : Angelo Lavranos Constructeur : Knysna Yacht Company Longueur : 14,63 m Largeur : 7,96 m Tirant d'eau : 1,21 m Plan anti-dérive : ailerons Poids : 15 500 kg Hauteur nacelle : Hauteur de mât : 19 m Surface GV : 73 m2 Génois : 50,27 m2 Screecher : 90 m2 Spinnaker : 110 m2 Motorisation : 2 x 40 CV Eau : 600 l Fuel : 600 l Prix : 515 000 euros HT


96-97 ESSAI Knysna 480_MMHS6_essai 18/06/12 15:49 Page97

Le must de ce cata est sa PLAGE ARRIÈRE. Elle a fait le bonheur des grands et des petits.

Le PLAN DE PONT du n°1 de la série a depuis été revu par le chantier…

Le COCKPIT est vraiment confortable et la table pourra accueillir 8 personnes, tout en laissant encore un bel espace de vie. Le top !

Avec son roof en sifflet et ses étraves inclinées, le Knysna 480 se donne un LOOK DYNAMIQUE réussi.

Les CABINES sont confortables, avec de nombreux rangements.

L E S MODELE

Le carré est confortable, mais c'est la CUISINE qui a rallié tous les suffrages.

C O N C U R R E N T S

SALINA 48 EVOLUTION

Constructeur : Fountaine-Pajot Longueur : 14.30 Surface de voile (m2) : 136 Déplacement (t): 10,5 Prix HT en euros : 446 760

NAUTITECH 47

DEAN 5000

LAGOON 450

Nautitech 14.50 115 14,5 479 000

Dean Catamaran 15.20 140 13 563 000

Lagoon 13.96 133 15,5 359 000


GUNBOAT 48

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UN CATAMARAN

"HAUTE COUTURE" Les Gunboat tricotent un marketing qui leur ressemble, rare et chic ! Ils se rassemblent dans la Chesapeake Bay ou lors de la semaine d’Antigua, mais fréquentent peu les boat shows. On peut les voir à Miami, mais pas encore en Europe ! Peter Johnstone nous a invités à un essai furtif du dernier 48’ au large de Saint-Tropez, découvrons ensemble ce catamaran exceptionnel ! Gunboat 48’ est exceptionnel ! Sa présentation après 20 000 milles de navigation témoigne clairement de la qualité de fabrication et du soin mis en œuvre. Essai réalisé en août 2008. Laque métallisée immaculée, Par Philippe Echelle enduits artistiquement poncés Conditions météo : Mer belle – moins de 10 et apprêtés, la cosmétique des nœuds de vent. peaux internes et externes rivalise avec la perfection des carrosseries d’automobiles MACHINE DE GUERRE ? mythiques. La manière particulière dont Le nom de Gunboat emprunte à l’univers les Gunboat prennent la lumière est en militaire une évocation qui sent la poudre, relation avec ce souci de perfection. mais il ne s’agit que de franchir la ligne au son du canon, la vitesse est la seule arme AMÉNAGEMENTS de ces machines très civilisées ! Peter Johnstone (le fils du créateur des JBoat !) Il y a peu à dire, le chantier réalise la est un régatier affuté, amateur éclairé de prouesse de limiter au raisonnable les multicoque, il souhaitait pour lui-même et demandes, parfois non dénuées d’extrasa famille un catamaran très rapide, vagance de la clientèle et respecte son confortable et utilisable en équipage devis de poids ! Les 3 cabines doubles du réduit : ce fut TRIBE le 1er G.60’. 48’ illustrent parfaitement le talent et la maîtrise du constructeur (sur un modèle d’entrée de gamme) ! Typé pour la sortie CONSTRUCTION : CARBONE rapide à la journée, le 48’ dispose de NOMEX OU RIEN ! toutes les qualités pour le séjour à bord L’ambition de vitesse et la volonté d'éta- ou la traversée océanique. Comme la blir une référence en matière de catama- puissance des moteurs de Rolls Royce, le rans de croisière ont conduit au choix du confort des Gunboat est "suffisant". carbone Nomex pour l’ensemble de la production. Cet arbitrage haut de gamme UN CATAMARAN DE CROISIÈRE QUI offre des avantages, permet d’obtenir un A VRAIMENT DU PUNCH ! châssis raide et léger (la poutre avant pèse 12kg !), mais présente également Le Gunboat 48’, comme tous les modèles quelques contraintes : l’obligation d’avoir du chantier, est un catamaran (très) recours à des fournisseurs triés sur le rapide dans la brise, capable de ronronner volet, à un process high tech et à des pro- à 20-25 nœuds constants s’il est bien duits chers. mené, dans certaines conditions ! Son potentiel dans les petits airs est tout aussi réel, cette polyvalence justifie les SILHOUETTE: LA CLASSE ! sacrifices consentis lors de la conception Soyons clairs, le niveau de finition du et de la fabrication. La navigation à voile dans le petit temps est une expérience qui procure un plaisir inépuisable aux amateurs, mais hélas peu de bateaux accèdent à ce Nirvana, ce sont en général des prototypes assez radicaux ou de petites unités ! Le Gunboat 48’ rejoint pourtant cette élite. Essai complet Il démarre au moindre souffle et taille sa à télécharger route à 110% de la vitesse du vent réel

sans rechigner, il faut régler les profils bien sûr, mais le cockpit central incite à ce genre d’exercice. En avant du roof, accessible par une porte, on accède au centre névralgique du Gunboat : toutes les manœuvres reviennent ici sur 2 puissants winches électriques Lewmar; drisses, cunningham, enrouleurs, écoutes, … tout ! CONCLUSION

Ce catamaran dégage un charme réel, il a toutes les qualités du bel objet et deviendra un collector. Malgré une réalisation sophistiquée, c’est un multicoque fiable et son comportement marin est sans équivoque. Le 48’ reste une aimable concession aux tailles raisonnables, consentie par une marque qui fabrique l’exception.

Rigueur de conception Performances N Style et qualité N N

Pour utilisateurs éclairés Soins indispensables N Pas à l’aise dans tous les ports N N

FICHE TECHNIQUE Architecte : Gino Morrelli/Pete Melvin Chantier : Gunboat Longueur : 14.74m Largeur : 7.39m Poids : 8t Déplacement : 10.20t Surface au près : 127m2 Surface au portant : 236m2 Moteur : 2X40 cv Volvo, transmissions custom par arbres Dérives : sabres carbone Tirant d’eau appendices relevés : 0.60m Fuel : 2X246l Eau : 2X190l Matériau : composite époxy / Nomex / Aramide / carbone sous-vide et époxy / mousse / carbone renforts Kevlar Prix : Sur devis.


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Les COCKPITS des Gunboat profitent de l'absence de postes de barre pour décliner leurs atouts à l'infini !

Le Gunboat n'est pas seulement rapide, c'est aussi un bateau de croisière qui offre tout le CONFORT…

Devant vous, le POSTE DE BARRE (intérieur), et à l'avant du roof, le cockpit de réglage…

Voici la PERCEPTION DU MÂT que possède le régleur depuis son cockpit, pas mal, non ? Mais pourquoi n'est il pas rotatif ?

Le COCKPIT AVANT Gunboat, excellente ergonomie, mais un choix radical !

DESIGNS contemporains, parements bois et surfaces high tech laquées, volumes "suffisants": La griffe Gunboat !

LES CONCURRENTS MODELE

DAZCAT 15

Constructeur : Multimarine Longueur : 15 Surface de voile (m2) : 120 Déplacement (t): 8,5 Prix HT en euros : Sur devis

SIG 45

SWISS 45

TS 52.8

Lebreton Yachts 13.70 137 5,5 848 000

Swiss 14.90 114 9 850 000

XL Catamarans 16.1 134 6,9 754 000


OUTREMER 49

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La preuve par 49… Après une période troublée, liée à la disparition brutale de l'architecte-fondateur, Outremer montre sa vitalité et sa capacité de rebond avec le 49'. L'attente est forte et l'enjeu déterminant pour la future locomotive de la gamme... DES VOLUMES INTÉRIEURS ET DES AMÉNAGEMENTS À LA HAUTEUR

Les détracteurs des Outremer 50' et 55' leur reprochaient l'espace compté dans les flotteurs, le 49' répond à cette criEssai réalisé en septembre 2009. tique en proposant de Par Philippe Echelle superbes volumes. La Conditions météo : 10 à 35 nœuds de vent et une collaboration avec Franck véritable trombe d'eau évitée de justesse. Mer forte ! Darnet a permis de pousser assez loin le souci d'ambiance et d'ergonoMâtiné de TS50 et d'Absolu, l'Outremer 49' possède sa personnalité propre et ne mie. La lumière est parfaite (voire spectapourra être confondu avec aucun autre culaire dans les cabines et la douche) et la catamaran de même taille. Les hautes circulation cohérente. Les fonctions prinétraves fines, légèrement tulipées, sur- cipales de la vie quotidienne ont toutes plombent un brion à peine immergé ; la été traitées avec respect et attention. mise en volume très progressive des UN ESSAI DYNAMIQUE carènes, alliée au faible creux de coque et ENTHOUSIASMANT aux fuites aplaties, génère des lignes tendues. L'allongement du roof est limité, Un solide coup de vent d'Est clôture le favorisant un bon centrage des poids. La Salon de Cannes, mais, en Méditerranée, silhouette typée est bien proportionnée, le vent portant ne se refuse pas ! C'est l'élévation du plan de voilure colle délibédonc dans 25-30 nœuds que nous quitrément avec ce que l'on attend d'un tons le Vieux Port à destination de Outremer confortable à tendance sporMarseille, puis Sète. J'apprécie d'un coup tive. d'œil l'organisation du cockpit (banquette en U héritée du 50') et m'empare de la UN PLAN DE PONT ORIGINAL barre à roue qui constitue le poste de ET PERTINENT manœuvre au moteur. L'idée de renvoyer les manœuvres cou- Sous GV 1 ris (hissée à l'aide du guinrantes sur des colonnes ergonomiques deau) et solent, le 49' chauffe ses flotn'est pas nouvelle en course, mais, (à ma teurs dans une mer croisée et revêche. connaissance), il s'agit là d'une première La houle de S.E. oscille entre 2.50 et 3m adaptation sur un catamaran de voyage parcourue de trains de vagues nerveux rapide ! L'ensemble des distributeurs, qui pourraient déferler rapidement en cas bloqueurs et autres renvois d'angle à de survente. Entre 9 et 13 nœuds, nous billes Antal est de très bonne facture. Ce sommes un peu sous-toilés, mais l'état vrai "piano" fera référence, il est agréable, du ciel et les nombreux grains, incitent à la retenue. La mer et le vent fraîchissent biomécanique et sécurisant. de concert pour s'établir autour de 30 nœuds, rafales à 35. Le 49' semble apprécier et glisse confortablement en trouvant un bon équilibre entre 13 et 18 nœuds (route fond). Les longues barres franches et les sièges déportés sur les flotteurs sont tout à fait utilisables dans ces conditions ; ils optimisent la qualité et le plaisir de pilotage par mer agitée. Cet équilibre et la sécurité de franchissement par mer Essai complet confuse m'incitent à donner une mention à télécharger

particulière au comportement du 49' sur une piste qui ressemble à ce que les propriétaires voyageurs rencontrent en traversée océanique. CONCLUSION

Le 49' est digne de la réputation maison, il est parfaitement équilibré, vif, raide et bien construit. Le choix d'implanter des postes de barres franches est une réussite et renforce la polyvalence plaisirconfort du catamaran. Les aficionados de la marque pourront lui trouver un défaut : le 49' risque de faire oublier le vénérable 50'-55' malgré toutes ses qualités ! Cette plate-forme peut évoluer vers une version dotée d'un mât rotatif carbone qui lui ouvrira d'autres horizons.

Excellent comportement tous temps Compromis sport-confort réussi N Construction et conception de qualité N N

Pas de visibilité GV sous le bimini Fixation pilote à revoir N Cuisinière esthétique mais inadaptée N N

FICHE TECHNIQUE Architectes : Christophe BarreauFrédéric Neuman Designer intérieur : Franck Darnet Constructeur : Atelier Outremer Longueur : 14.98m Largeur : 7.45m Poids lège : 9.980t Déplacement maxi : 12.6t GV : 86m2 Solent : 40m2 Gennaker : 110m2 Hauteur du mât : 21.06m Motorisation : 2X39cv Construction : sandwich mousse/verre/polyester process infusion, résine vinylester en premier parement Plan anti-dérive : dérives sabres Fuel : 2X170 L Eau : 2X190 L, ballon eau chaude 40L Prix : 558 745 euros HT


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C'est dans les coques que la métamorphose de l'Outremer en impose : VOLUME, DESIGN, FINITION sont au rendez-vous.

SPATULES PUISSANTES, assiette légèrement fléchie sur l'arrière, le 49' est conçu pour la mer du large…

BARRE À ROUE OU BARRE FRANCHE : à bord du 49', vous n'aurez plus à choisir, il y a les deux !

Le nouvel INTÉRIEUR des Outremer propose un volume, une ambiance et une ergonomie au top.

L E S MODELE Constructeur : Longueur : Surface de voile (m2) : Déplacement (t): Prix HT en euros :

15 nœuds, des pointes à 18 comme dans un fauteuil ! Vive la BARRE FRANCHE…

Un COCKPIT aussi agréable en navigation qu'au mouillage…

C O N C U R R E N T S

CATANA 47

NAUTITECH 47

FREYDIS 49

FASTCAT 455

Catana 14.03 119 10,5 578 867

Nautitech 14.50 115 14,5 479 000

Tournier Marine 14.93 146 9,5 553 000

African Cats 12.99 125 7 560 000


FREYDIS 49' CROISEUR

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L'innovation d'un classique Après avoir bousculé le conservatisme du début des années 80, le Freydis s'est peu à peu débarrassé de son habit d'épouvantail pour endosser la parure enviée de Parangon des catamarans de croisière rapide. Cette évolution démontre la capacité d'anticipation du bateau, mais également l'acceptabilité de ce multicoque puissant par les voyageurs. Le 49' croiseur est une évolution survitaminée de ce modèle respecté. ET DES AMÉNAGEMENTS SÉDUISANTS

Leur style épuré pourra surprendre, mais témoigne de la capacité d'adaptation et de personnalisation du chantier. La qualité de fabrication est Essai réalisé en septembre 2007. spectaculaire. Les surfaces Par Philippe Echelle. Conditions météo : 10 à 20 sont enduites et laquées sur nœuds, puis tempsà grains. Mer belle à peu agitée. des supports CP et sandwich fins ; l'amateur appréciera les finitions, résultat de longues UN CHANTIER QUI A FAIT SES et fastidieuses séances de ponçage. PREUVES Des Ne Quid Nimis aux Apocalypses en passant par Azuli et Freydis le chantier de Soubise a accumulé une solide expérience en matière de process sandwich. Philippe Tournier dispose d'une authentique culture de constructeur de multi et de navigateur, il essaye lui-même toutes ses productions et accumule un grand nombre de milles au large ou en course à bord des bateaux de ses clients. UNE ARCHITECTURE D'ACTUALITÉ

Sans disposer des dernières trouvailles créatrices du concepteur (aérodynamisme optimisé, flotteurs semi-cylindriques, volumes de carènes évolutifs…) le Freydis 49', grâce aux patientes mises à niveau effectuées par le chantier, est un catamaran totalement dans le coup, techniquement sûr de lui et accessible ! Les étraves droites autorisent une flottaison maximum, la finesse des entrées d'eau favorise les performances, la progressivité des sections et les lignes d'eau tendues contribuent à un comportement très sain. Le tunnel n'offre pas d'obstacle et permet à la plate-forme de s'affranchir du "relief maritime", condition sine qua non de la vitesse au portant et de la progression au près serré...

Essai complet à télécharger

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GRAND-VOILE À CORNE ET GROS MOTEUR

Après la clôture du Grand Pavois où il a reçu un accueil mérité, nous enfourchons notre 49' croiseur pour un essai dans les Perthuis. La manœuvrabilité au moteur est testée lors de l'habituel gymkhana entre les pontons, consécutif au "chambardement" du port de La Rochelle. La GV à corne est facilement hissée (manuellement) par un équipage motivé, le "carré de chute" va chercher très haut un air plus stable et frais et nous démarrons solent déroulé dans 5 nœuds de vent irrégulier avec des bascules impressionnantes de plus de 50° sous les nuages. La sortie de la baie de La Rochelle en direction de Chassiron dans ces conditions précaires (sous les grains) est laborieuse, mais constitue un test intéressant de la capacité de ce catamaran à sortir de tels "pots de pus" à la voile pure. Entre 4 et 6 nœuds de vitesse au près serré, nous desserrons l'étau sans jamais nous arrêter, ceci met bien en évidence les qualités dynamiques ! La progression est agréable, la longueur de flottaison combinée avec l'efficacité du plan anti-dérive (ailerons) procure une glisse régulière dans ces conditions exigeantes qui semblent clouer au sol les voiliers de la baie. Un point marqué! Derrière le passage rapide de ce petit front, nous trouvons un ciel dégagé et des conditions de brise (12 nœuds) qui nous permettent d'exploiter vraiment le potentiel au près; à 8-9 nœuds au près serré, 10-11 au bon plein, le 49' montre

son vrai visage, celui d'un bateau rapide et puissant, beaucoup plus performant que son prédécesseur de 46'! Abattant en grand, nous envoyons un bel asymétrique Elvström de 155m2 qui s'avèrera à la fois puissant et tolérant au largue serré. Le premier bord donne le ton entre 15 et 16 nœuds au loch (réel 17-18 nœuds), le second accroche un beau sourire sur le visage de l'équipage dont certains vieux briscards en ont vu d'autres ! Festonnant à la barre pour aller chercher le vent apparent proche du travers et abattant dans les risées, le 49' allonge la foulée à plus de 19 nœuds dans un réel qui ne dépasse pas 20 nœuds !

Excellent châssis ayant fait ses preuves Homogénéité, performances N Confort N N

N N

Culture multicoque souhaitable Safrans du 46' inadaptés

FICHE TECHNIQUE Architecte : Erik Lerouge Constructeur : Tournier Marine Longueur : 14.93m Largeur : 7.80m Tirant d'eau : 1.10m (version ailerons), 0.7/2.55m (version dériveur) Poids en ordre de marche : 8.5t Mât : 18.40m rotatif (aluminium ou carbone) Surface du mât : 8.80m2 Jauge: 35tx Surface GV: 79m2 Foc sur enrouleur : 48m2 Trinquette de brise: 15m2 (sur étai largable) Spinaker asymétrique : 153m2 Certification CE : Catégorie A Matériau : sandwich mousse/verre/vinylester isophtalique, renforts kevlar pour les œuvres vives Motorisation : Diesel 2 X 30 ou 40 CV Transmissions : Sail drive Hélices : Bipales repliables Gasoil : 2X140 litres Eau : 2X250 litres Prix : Sur devis (autour de 550 000 euros HT)


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Une ligne que l'on reconnaît au premier coup d'œil, et qui n'a pas pris une ride pour ce beau châssis, à la VOILURE "GÉNÉREUSE".

Avec son MÂT-AILE, le Freydis est performant, mais reste facilement gérable. La bonne réponse à la question du catamaran de croisière rapide ?

Une AMBIANCE "CLASSIQUE", pour un catamaran de croisière rapide : bienvenue à bord du Freydis 49... version classique !

Et voici une autre version avec un INTÉRIEUR CONFORTABLE ET MALICIEUX, reflet des capacités d'adaptation du chantier.

BARRES FRANCHES, SIÈGES BAQUETS : l'ambiance "course" est particulièrement agréable…

L E S MODELE Constructeur : Longueur : Surface de voile (m2) : Déplacement (t): Prix HT en euros :

Un COCKPIT agréable où l'on ne se gène ni pour manœuvrer, ni pour farnienter.

C O N C U R R E N T S

CATANA 50

OUTREMER 49

LOOPING 50'

ABSOLU 50

Catana 15.23 170 13,7 858 870

Outremer 14.98 126 9,98 558 745

Rives Sud 14.99 101 7 Sur devis

Absolu 12.24 164 9,7 Sur devis


DISCOVERY 50'

104-105 ESSAI Discovery_MMHS6_essai 18/06/12 15:54 Page104

UNE NAVETTE POUR

LE GRAND BLEU Quand un chantier reconnu dans le monde du monocoque se lance dans le multicoque, on est tout de suite attentif… Mais quand ce chantier s'appelle Discovery Yachts, un essai s'impose d'urgence ! vraie culture du détail et une isolation phonique et thermique au-delà des standards habituels et vous aurez un avant-goût du travail accompli. Un essai d'une journée avant le grand départ Discovery Magic est armé pour une traversée de l'Atlantique (environ 2t de Essai réalisé en avril 2010. charge !), il demeure pourPar Philippe Echelle tant dans ses lignes. La Conditions météo : nacelle est un peu plus 5 à 15 nœuds de vent. Mer belle. basse que dans l'école française, mais le tunnel reste DISCOVERY… FROM tout à fait cohérent pour le programme. SOUTHAMPTON La visite minutieuse est pilotée par Mark John Charnley est un gentleman sailor Waterhouse (responsable commercial du plutôt expérimenté, il a possédé de nom- chantier) et John Charnley ; attentifs à breuses unités, beaucoup navigué, parti- toutes les réactions, ils distillent à chaque cipé à la Transat 1980 (sur un monocoque interrogation leur parfaite connaissance de 43', 33ème en 29 jours) et fondé la du bateau et des équipements. Ce N°1 compagnie Sunsail avant de créer en est certes le bateau du patron, mais il est 1998 le chantier Discovery. Spécialisée si éloigné des inquiétudes légitimes d’un dans la création de yachts monocoques prototype ! La rationalité des implantade 55' à 67', la marque s'est délibéré- tions et le soin apporté aux installations ment orientée vers une production semi- expliquent sans doute la sérénité qui custom, haut de gamme. Désirant règne à bord. concrétiser un projet de voyage ambitieux avec sa femme Caroline, le manager Charnley fusionna avec John le marin pour inventer le catamaran de ses rêves : le Discovery 50' ! HOME SWEET HOME !

L'architecture intérieure du D50' est positivement étonnante ; en marge des voies empruntées par les concurrents, le designer ouvre l’espace visuel vers les flotteurs, bouscule l’implantation habituelle de la cuisine et parvient à créer une atmosphère tout à fait originale et cosy. Ajoutez à cela une finition maniaque, une

Essai complet à télécharger

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UN GRÉEMENT GÉRIATRIQUE

John s'est souvenu que Phil Weld, le vainqueur de la Transat 1980 avec Moxie (Dick Newick) avait effectué un parcours exemplaire à 65 ans, caracolant devant une meute de jeunes furieux avec une grandvoile à enroulement dans le mât (ce qu’il appelait son gréement gériatrique !). Le D50' est donc livré en standard avec cet équipement fourni par Selden ; une version traditionnelle est disponible, pourtant j'ai l'impression que ce dispositif lui correspond parfaitement. UN "VÉLO" DE CROISIÈRE DE 50'

Nous avons procédé à l'enroulementdéroulement-réduction de cette GV à plusieurs reprises et je dois confesser ma parfaite satisfaction à l'égard du système global, ce qui inclut l’intelligente réalisation du poste de pilotage et de manœuvre avec les winches électriques. Beaucoup moins dépendant de réglages horlogers et d'un opérateur breveté que l'enrouleur

de bôme, cet équipement de qualité exemplaire s'adresse aux voyageurs au long cours qui n'accordent pas une importance exagérée à la perte du rond de chute et se félicitent de l’indépendance que cela procure quand on a passé l’âge de se battre la nuit avec les voiles. Surprise, non content d'être fonctionnel, le rendement est bon ! Malgré notre chargement de Sybarite, les mesures effectuées, tout au long de la journée, dans une brise variable de 5 à 13 nœuds le confirment (7.2 nd GPS à 60° d'un vent de 11.4 nd réels, 9 nd à 110° avec 13 nd). Même dans les petits airs de la matinée, le D50' reste vivant et manœuvrable. Il sait accélérer dans le médium et reste très facile à comprendre et à utiliser. Le soir en rentrant à Lorient, il se calera tranquillement à 9 nœuds dans un air fraîchissant de 13-14 nœuds…

Silhouette Qualité générale N Agrément N N

Nacelle un peu basse Pas de panneaux solaires en standard N Prix indexé sur la livre anglaise N N

FICHE TECHNIQUE Architecte : Bill Dixon Constructeur : Discovery Yachts Longueur : 15.40m Largeur : 7.80m Déplacement en charge : 14.5t Tirant d'eau : 1.3m Plan anti-dérive : Ailerons Matériau : sandwich mousse/verre/vinylester/sous vide, renforts Kevlar et carbone GV : 77m2 (enrouleur) Génois : 63m2 Foc auto-vireur : 40m2 Moteurs : 2X54cv ou 2X75cv (option 2 400 euros avec hélices repliables) Fuel : 780L Eau : 540L Prix : 795 000 Livres sterling HT


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SALON EXTÉRIEUR confortable, bains de soleil, coursive de manœuvre dégagée et bimini convertible léger et pratique : des atouts pour le Dicovery 50'.

L'unique POSTE DE MANŒUVRE et de navigation fait preuve d'une belle maturité et permet une maîtrise presse bouton du plan de voilure.

Un INTÉRIEUR et des finitions magnifiques. Bravo au chantier !

Dans cette version 3 cabines, la SUITE AVANT est craquante, elle comporte deux cabinets de toilette et un bureau. Le travail sur la lumière est particulièrement soigné.

L E S MODELE

Alliaura 15.4 117 14,5 NC

Cette BAIGNOIRE est un vrai plus : rinçage des équipements (et des marins) salés, espace de jeux aquatiquex pour les enfants ou de rafraîchissement pour les grands…

C O N C U R R E N T S

PRIVILEGE 515

Constructeur : Longueur : Surface de voile (m2) : Déplacement (t): Prix HT en euros :

Avec son GRÉEMENT INNOVANT, le Discovery est non seulement facile à manœuvrer en équipage réduit, mais aussi performant !

NAUTITECH 542

CATANA 50

SANYA 57

Nautitech 16.3 144 14,9 798 490

Catana 15.23 170 13,7 858 870

African Cats 17.26 175 18,8 867 690


106-107 ESSAI Bamba 50_MMHS6-FR_essai 19/06/12 14:18 Page106

BAMBA 50

Voile ou moteur : à vous de choisir ! A mi-chemin entre le multicoque de (grande) croisière et le pur trawler catamaran, le Bamba réinvente l’art de naviguer au moteur.

Essai réalisé en juillet 2011. Par Gilles Ruffet Conditions météo : 7/8 nœuds de vent et clapot autour de Belle-Île. Il est bien difficile de ne pas le trouver beau, ce trawler Bamba 50. Trawler, me direz-vous, et pourtant il porte un mât ? Eh oui, dans le but d’économiser du carburant, lors des traversées océaniques, dans les alizés, au vent portant, le Bamba 50 déroulera son très grand génois, sur enrouleur, de près d’une centaine de m². À VOILE ET À VAPEUR

Bamba navigue tranquillement à 7-8 nœuds, avec un vent de travers d’une quinzaine de nœuds et le clapot associé. Là-haut sur le fly, les mouvements sont perceptibles. Au travers, c’est limite pour tenir la voile, mais on ne peut s’en empêcher : on veut essayer. A envoyer le génois ! L’équipage conserve le privilège de border l’écoute, pour le reste, tout est électrique (y compris l'enrouleur). Avec 11 nœuds de vent, on se maintient à près de 6 nœuds. Attention cependant à la visibilité derrière la voile. VOILE OU MOTEUR ?

Nous avons procédé à des tests de consommation, à l’aide de débitmètres installés sur les circuits d’alimentation. Même si ces chiffres sont à prendre avec réserve, ils donnent un ordre d’idée (le bureau d’études de Bamba Yachts, Yacht Concept, estime la marge d’erreur des mesures à 10 %). A 1.500 tours, à 8,2 nœuds, chaque

Essai complet à télécharger

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moteur consomme : 8,5 l/h. Soit environ 2 litres du mille. Ramené à une transatlantique, ou bon an mal an on peut tabler sur 4.000 milles, cela nous donne une consommation de : 8.000 litres, soit l’autonomie du bateau. Sans bien sûr déduire les litres économisés grâce à l’aide fournie par la voile. Nous poussons le vice, durant moins d’une minute, jusqu’à mettre les deux moteurs full power. Bamba se cabre, accélère, fend les flots sans pour autant véritablement décoller, et sa vitesse va plafonner à… 12 nœuds. A l’impossible nul n’est tenu : les 22 tonnes sont là, un peu moins probablement sur les prochains modèles. Et les hélices quadripales sont conçues pour pousser, pas pour aller vite. Rapidement nous revenons à un comportement plus citoyen (et écologiquement responsable…), et optons pour une vitesse de croisière de 6,5 nœuds. A 1.200 t/mn, la consommation cumulée des deux moteurs se limitera à 13 l/h environ. Dans les alizés, sur une transatlantique ou une transpacifique, il faut compter sur un courant portant d’au moins un nœud. Déjà, la moyenne passe à 7,5 nœuds, pour 13 l/h. Et en déroulant la voile, nul doute que la consommation diminuera de façon drastique. Libre à chacun ensuite de déterminer sa vitesse de croisière optimale. UN INTÉRIEUR VOLUMINEUX

A l’intérieur, l’espace de vie comprend notamment la timonerie intérieure, avec la barre d’un côté, et la table à cartes de l’autre. Elle partage cette grande pièce (comment l’appeler autrement ?), conviviale à souhait, avec la cuisine (derrière un bar), la table du carré, avec sa banquette en L. Partout, la visibilité est très bonne

(sur trois côtés du moins). L’ensemble est aéré, clair, lumineux, et bien fini. Ce prototype du Bamba 50 se dévoile en trois cabines : une à l’arrière, celle du propriétaire. Elle est superbe, avec son lit double central, et les baies vitrées qui donnent sur l’arrière, un véritable balcon avec accès direct sur la mer. Sur l’avant, dans les coques, se trouvent les deux autres cabines. Bamba Yachts a fait le choix de concevoir ce trawler catamaran en privilégiant les qualités marines, au détriment d’un volume excessif. Aussi les couchettes sont-elles d’une largeur modérée ; mais suffisante. Idem pour le cabinet de toilette, dans la pointe bâbord. Tout à l’avant, se trouve le lave-linge, nécessaire à tout voyage au long cours, le programme pour lequel ce bateau a été pensé.

Un bateau à moteur qui marche aussi à la voile. N Une construction, solide, bien échantillonnée, c’est du sérieux. N L’organisation des espaces. N

Absence de toilettes séparées. Depuis les assises du carré, pas de vue sur l’extérieur. N Quasi-impossibilité, du fait des safrans, de naviguer à la voile pure. N N

FICHE TECHNIQUE Constructeur : Bamba Yachts Longueur HT : 15 mètres Bau Maxi : 7 mètres Déplacement : 22.000 kg Motorisation : 2 x 150 CV Iveco Carburant : 2 x 2.000 litres Eau : 2 x 400 litres Dessal. : 200 l/heure Groupe : 9,5 kVA Onan Hauteur du mât : 16 mètres Surface du génois : 90 m² Prix : Toutes options : 1.340.000 euros HT Modèle de base : 954.000 euros HT


106-107 ESSAI Bamba 50_MMHS6-FR_essai 19/06/12 14:18 Page107

On accède au fly par un ESCALIER intérieur ou par celui de l'extérieur… Chaque détail a été pensé.

Bamba est un vrai bateau de voyage, facile à échouer : un vrai BAROUDEUR !

La TIMONERIE INTÉRIEURE : complète et pratique, elle est doublée par celle située sur le fly.

Le FLY est toujours un must sur ce type de bateau. Ici, l'espace est agréable, et en nav comme au mouillage, on en profite à fond…

L'AMBIANCE INTÉRIEURE est très réussie, avec un côté loft agréable à vivre.

L E S MODELE

La GRUE qui permet de remonter l'annexe à bord : ambiance yacht et amusement garanti pour les hommes du bord à l'âme d'enfant…

C O N C U R R E N T S

QUEENSLAND 55 AVENTURE FLYBRIDGE 50

Constructeur : Longueur : Motorisation (cv) : Déplacement (t): Prix HT en euros :

Fountaine-Pajot 16.75 2x320 22 1 623 000

Aventure Cat 15.24 2x315 NC 620 000

DEAN JAG Dean 15.39 2x150 NC 485 000

PROUT G55 Prout 16.76 2x225 22 1 200 000 US$


TS 52'8

108-109 ESSAI TS 52,8_MMHS6_essai 18/06/12 15:55 Page108

Un catamaran qui va au bout de ses rêves Depuis sa présentation au Grand Pavois 2005, le TS 50' fait figure "d'épouvantail" et alimente le buzz au sein du village de la glisse. Le lancement du TS 52 pendant le salon de la Grande-Motte 2011 a révélé cette machine ultra-rapide aux amateurs. Voici nos impressions après un essai de brise en compagnie de l'architecte Christophe Barreau. élégante, la finesse des attaches dissimule une physiologie interne carrément bodybuildée. La manœuvre au moteur reste conforme à celle Essai réalisé en avril 2011. des catas équivalents. Sous 1 Par Philippe Echelle ris / trinquette nous démarrons Conditions météo : 15 à 25 nœuds – Mer forte. au près dans une fin de tramontane ; le temps de trouver mes marques dans les sièges ARCHITECTURE : UN CHÂSSIS baquets pivotants, les sillages racontent SPÉCIALISÉ POUR LA VITESSE ET LE déjà une histoire inhabituelle ! La brise de FRANCHISSEMENT 15-25 nœuds est oscillante en force Un coup d'œil depuis le ponton suffit pour comme en direction, mais le rapport de s'en convaincre, l'engin est bigrement boîte choisi est parfait pour un début. La typé sport : francs-bords impression- précision ferme des safrans met en évinants, étraves XXL, nacelle courte et dence les limites des longues barres fluide, et surtout une garde au sol super- franches lamellées collées… leurs homolative. La volonté d'obtenir et de suppor- logues carbone indispensables sont à ter des performances moyennes élevées bord, bientôt installées. Même avec des en toutes circonstances sans exiger trop réglages de voiles perfectibles (le TS est de surface de toile détermine les paramè- en rodage), le cap et la foulée sont immétres du TS 52' : 16.10m / 8.5t armé / 20m diatement éloquents : entre 11 et 14 de mât / 135m2 au près ! nœuds à 40° de l'apparent ! L'engin ne demande qu'à accélérer en mettant un BIENVENUE À BORD peu de pression, à 50° il se stabilise à 1516 nœuds avec une assiette parfaite et un L’évolution du TS propose une interpréta- passage à la vague très souple qui pertion plus séduisante de l'aménagement met de relofer en conservant le bénéfice intérieur. Les volumes sont les mêmes, vitesse. Pas une fois, nous ne taperons bien sûr, et restent tout à fait convain- dans le clapot pourtant bien formé ! Au cants, mais la nacelle est devenue lumi- large, la houle gondole l'horizon. neuse. Le carré est spacieux et se pro- Gourmands, nous affalons la trinquette longe de part et d'autre par 2 grandes (mousquetons Velcro sur draille textile) et couchettes doubles / tatamis. Malgré un déroulons le solent (tout ou rien). arbitrage sobre voulu par ses proprié- Empannage et descente tribord amure, le taires, ce modèle est confortable et vent pétole un peu à la côte et se maindonne une bonne idée de ce qu'il sera tient au large. Nous gardons donc le ris et possible de réaliser sur les unités sui- festonnons gentiment entre 15 et 18 vantes. nœuds avec un bateau facile et très stable. Le vent remonte progressivement DES PERFORMANCES HORS DU pendant la pause déjeuner, les flotteurs COMMUN commencent à décapeler les vagues les La silhouette athlétique du TS52' est moins pressées tandis que les voûtes allument des traînées de poudre. 17, 19, souvent 20 puis 22, 23 nœuds, l'animal suit sa piste et oublie la côte pendant cette chevauchée au largue, flanquant la banane à tout l'équipage. L'allure reste confortable, presque sereine. Loin au large, le retour contre 20 nœuds de NW s'annonce laborieux ! Que nenni, Essai complet la polyvalence du TS s'affirme de manière à télécharger

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flagrante et en moins d’1h30, au près débridé, nous revenons du diable vauvert à 15 nœuds de moyenne (!). L'insolent nous assène une dernière démonstration de force à l'heure de compter les points : sur ce bord délicat et chahuté sous le vent des montagnes pyrénéennes, nous avions intégré une prévision de dérive et arriverons en fait 15° plus haut que notre habitude de la région ne le laissait supposer…

Un compromis course-croisière d'exception Géométrie inspirée et rigoureuse N Performances et comportement de très haut niveau N N

Il faut savoir vivre à 15 nœuds de moyenne ! Encore un petit effort de présentation N Module Hydranet des voiles sous-dimensionné

N

N

FICHE TECHNIQUE Architecte : Christophe Barreau Constructeur : XLight Catamarans Longueur : 16.10m ou 15.24m (TS50) Flottaison : 16m ou 15m (TS50) Largeur : 8m Déplacement lège : 6.95t ou 7.45t (TS50) Déplacement en charge : 9.3t ou 9.85t (TS50) Creux maxi : 0.45m Tirant d'eau : 1.20/2.80m Mât : carbone rotatif 20m ou aluminium fixe (TS50) Gréement : Textile ou monotoron (TS50) Surface GV : 87m2 à corne ou 82m2 classique Génois : 51m2 Trinquette : 22m2 Gennaker : 94m2 Spi asymétrique : 160m2 Motorisation: in board 2x 39CV Carburant : 2X215L Eau : 2X170L Matériau : sandwich mousse/verre/polyestervinylester. Cloison de mât-poutre arrièrepoutre de compression-cathédrale de martingale : carbone Prix : 739 000 euros HT


108-109 ESSAI TS 52,8_MMHS6_essai 18/06/12 15:55 Page109

L'engin est bigrement TYPÉ SPORT : francs-bords impressionnants, étraves XXL, nacelle courte et fluide, et surtout une garde au sol superlative…

Un bateau taillé pour la performance… en croisière, grâce à un PLAN DE PONT ET UN GRÉEMENT moderne et épuré.

Un LOOK de soucoupe volante pour ce catamaran bodybuildé.

La BARRE FRANCHE ET LES SIÈGES BAQUETS :

Un superbe volume central, deux couchettes doubles/tatamis de plain pied, un grand carré pour huit convives, le CONFORT à 15 nœuds de moyenne !

L E S MODELE

Petit casse croûte en croisière à… 20 NŒUDS !

un vrai bonheur pour barrer !

C O N C U R R E N T S

SWISS S2C 55

Constructeur : Swiss Catamaran Longueur : 17 Surface de voile (m2) : 165 Déplacement (t): 14 Prix HT en euros : 1 250 000

CATANA 50

OUTREMER 49 SPORT

GUNBOAT 48

Catana 15.23 170 13,7 858 870

Outremer 14.98 1126 9 657 750

Gunboat 14.74 127 8 Sur devis


NAUTITECH 542

110-111 ESSAI Nautitech 542_MMHS6_essai 19/06/12 11:43 Page110

Sa première nav… Les constructeurs ne dévoilent en général leurs nouveautés qu’à la suite d’essais privés ; Nautitech nous ayant proposé de participer à la navigation inaugurale de son vaisseau amiral, nous avons immédiatement saisi l’opportunité de nous intégrer pendant deux jours à l’équipe de réception. Voici donc l’essai en avant-première du 542 ! d'essai était équipé d'un puissant winch électrique multifonction à côté de la console tribord, le winch arrière bâbord (traveler, écoute GV) gagnerait a être également assisté. La zone avant (trampolines, pouEssai réalisé en juillet 2011 par Philippe Echelle tre de mouillage, bains Conditions météo : La toute première navigation de soleil dans le prolondu n°1 de la série. 10 à 15 nœuds de vent. gement de la nacelle) est une réussite. Le tube Maréchal aluminium de UNE SILHOUETTE ÉLÉGANTE facture classique présente l'habituelle et ET EFFICACE splendide finition laquée de cette série Lorsqu’il vient sur l’objectif de l’appareil, réputée (platines d'accastillage soudées). le 54’ dégage une impression de puissance. Les coques de 16,30m et l’artifice UN GRAND CATAMARAN AGILE du redan permettent de loger tout l’espace visuel et ergonomique attendu par la En quittant Rochefort avec l'architecte et clientèle de ce genre de catamaran l’équipe de validation, nous sommes luxueux tout en préservant les valeurs du agréablement surpris par le couple et la cahier des charges. On retrouve la griffe puissance moteur. Au régime éconodes derniers 44 Exclusive, mais les mique de 1900t/mn, la vitesse est supévolumes disponibles et les choix décora- rieure à 8nd, à 2400 on atteint 10nd et tifs dévoilent des possibilités plus éten- presque 11 à 3000. Les premiers mètres dues et structurent une atmosphère de drisse GV facilement hissés à la main, marine fonctionnelle et douillette. Le cloi- une seule personne assume l'intégralité sonnement est imaginatif, l’ergonomie et de l'envoi (tout en barrant), grâce à la visile confort de chaque cabine sont ceux bilité panoramique et au placement futé d’une vaste unité conviviale (pont et du winch maître électrique. Le déroulage nacelle) qui sait mettre l’accent sur l’inti- du solent autovireur n'est qu'une formamité des unités de vie (dans les flotteurs). lité, un coup d'œil à travers les larges panLes différentes versions pourront répon- neaux frontaux permet de régler la posidre aux besoins de programmes exi- tion de chariot et la tension de chute. En geants allant du charter à la croisière hau- sortant de la Charente, l'aisance de la plate-forme est immédiatement perceptiturière familiale. ble. Des sensations de limousine agile et véloce sont au rendez-vous et la vitesse UN PLAN DE PONT RATIONNEL GPS oscille entre 8.5 et 9.5 à 50° d'un L’organisation de la manœuvre est remar- apparent de 12nd. Si besoin, le 54’ quablement lisible, la conception clas- accepte de pointer à 35/40° en bord bresique (ris en pied de mât) favorise cette ton ; la vitesse chute à 7nd, mais le plan compréhension immédiate. Notre 542 antidérive ne décroche pas. Disons le tout de suite, les postes de pilotage comptent parmi les plus agréables jamais rencontrés ! Effet directionnel des safrans, cohérence des liaisons (câbles et biellette rigide) et toucher de jante (cuir sur roue carbone Goïot) s'associent pour la satisfaction du barreur. Je ne serai pas moins superlatif au sujet de l'ergonomie : le Essai complet contrôle navire, la visibilité, mais aussi le

à télécharger

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sentiment de sécurité et de protection des deux navstations mérite une mention spéciale. Pendant ces deux jours, j'ai beaucoup barré, signe d'un plaisir manifeste, et apprécié la glisse régulière à toutes les allures qui se traduira au large par des moyennes quotidiennes élevées. Nous avons bénéficié d'un régime de brises soutenues de 10 à 15 nœuds et constaté que le Nautitech marche bien dans le petit temps et accélère dans le médium (cette évidence n’est qu’apparente !). Avec un superbe asymétrique sur stockeur, nous avons effectué de longues chevauchées à 12.6 nd au largue avec 15.5 nd de vent réel.

Une réussite évidente Confort collectif et intimité dans les cabines remarquables N Performances et plaisir de barre N N

N Quelques éléments d'accastillage à upgrader (bloqueur GV, renvois d'angle, surgainages) N Accès frontal au toit du roof N Bosses de ris sur winches manuels

FICHE TECHNIQUE Architecte : Marc Lombard Designer intérieur : Franck Darnet Constructeur : Nautitech Longueur : 16,30m Largeur : 8,55m Tirant d’air : 23,72m Hauteur du mât : 21,80m Hauteur sous nacelle : 0,95m Poids lège : 15,5t Déplacement en charge : 22t Matériau : sandwich mousse/verre/polyester, procédé infusion Surface des voiles au près : 144m2 GV : 98m2 (rond de chute) Solent autovireur : 46m2 Gennaker : 115m2 Spinaker : 180m2 Eau : 2X400 L Fuel : 2X400 L Motorisation : Yanmar 2X75cv turbo/ saildrive /hélices tripales repliables Prix : 798 490 euros HT


110-111 ESSAI Nautitech 542_MMHS6_essai 19/06/12 11:43 Page111

A l'INTÉRIEUR, on retrouve la griffe des derniers 44 Exclusive, mais les volumes disponibles et les choix décoratifs dévoilent des possibilités plus étendues…

Un superbe POSTE DE BARRE ou visibilité, agrément de pilotage et sécurité sont rassemblés.

Une LIGNE RÉUSSIE ! La silhouette du 542 dissimule une carène efficace parfaitement adaptée à la croisière rapide.

Un JOLI PONT bien dégagé avec des passavants confortables.

L E S MODELE

SWISS S2C 55

Déplacement (t):

Des CABINETS DE TOILETTE fonctionnels et agréables à vivre, l'effort décoratif s'accompagne d'une vraie qualité des prestations techniques

C O N C U R R E N T S DEAN 5000

DIAMANTE 555

SANYA 57

14

Dean 15.39 140 14

Diamante 16.54 155 12

Fountaine-Pajot 17.26 175 19

1 250 000

563 000

950 000

867 690

Constructeur : Swiss Catamaran Longueur : 17 Surface de voile (m2) : 165 Prix HT en euros :

La CABINE ARRIÈRE de la version 4 cabines essayée donne une bonne idée du style du bateau, à la fois moderne et consensuel. Le choix des matériaux et le travail sur la lumière et les volumes permettent au 54' d'offrir une atmosphère accueillante et marine qui préserve l'intimité de chaque unité de vie.


SWISS S2C 55’

112-113 ESSAI swiss 55_MMHS6_essai 18/06/12 15:56 Page112

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Objectif grande croisière ! Jurg Von Ins, le promoteur du Swiss 55’, a déjà fait réaliser un Switch 55' custom par Sud Composites en 2005. Après plusieurs années de voyage, de réflexion et d'étude de marché, la vente de ce bateau lui a permis de se lancer dans son grand projet, la création d'un catamaran 55' haut de gamme issu de l'école suisse et d'une approche de propriétaire passionné. donc une fastidieuse énumération ; de la machine à laver au dessalinisateur, de l'air conditionné au groupe électrogène en passant par Essai réalisé en avril 2010 les winches électriques ou Par Philippe Echelle une électronique abondante, Conditions météo : Brise légère de 5 à 15 en série, il y a tout ce dont nœuds. Mer belle. on peut rêver. La vie quotidienne avec ces multiples fonctionnalités a été anticipée, la sécurité (centralisaUN SOLIDE TRIO DE PILOTAGE POUR UN BATEAU DE PRODUCTION tion des pompes et filtres dans un coqueron particulier) comme l’ergonomie (gesCONÇU COMME UN ONE OFF tion assistée du navire par écran tactile) Aux côtés du boss qui a donné la direc- ont été renforcées, de même que l’insotion et l'esprit du projet, se trouve norisation du groupe qui est remarquable. Christophe Bulhozer. Marin bourlingueur La qualité de l'ébénisterie est superbe et chevronné, constructeur et chef de projet concrétise la vision d'un luxe discret, de émérite. formes et de volumes modernes qui veuSébastien Schmidt, l'architecte du Swiss lent rester chaleureux et servent un style 55’, n'est pas encore très connu des ama- de vie recherché et marin. teurs de multicoques de croisière, mais il s'est taillé une solide réputation dans le ESSAI EN MER milieu de la course (trimaran 60' GITANA X, Decision 35, Alinghi 42’…). Il est égale- Le Swiss 55' est un cotre, pour virer sous ment présent dans le segment des génois il faut donc rouler une partie de la monocoques prototypes et des engins de voile, mais dans la brise, l’avantage d’une vitesse pure (foilers). Sa présence pen- trinquette à poste est évident. Les 2 dant l'essai montre l'intérêt qu'il accorde enrouleurs Harken donnent le ton d'un à ce modèle. accastillage exigeant, un gennaker vient s'amurer sur l'extrémité du rostre. Le mât (carbone fixe) Nordic Mast à 2 étages de SILHOUETTE ET ÉQUIPEMENT barres de flèche et gréement textile Le design Schmidt est volontaire, il Kevlar est livré avec une bôme semi affirme plus qu'il ne suggère, s’exprime canoë élégante, équipée d’un système avec des lignes en tension, des arêtes de ris semi automatique au fonctionnefranches ; ce coup de crayon avant-gar- ment simple et précis. Les 2 postes de diste est élégant. Le rostre évoque le barre, centrés le long de la cloison du D35', son cadet bodybuildé, nouvel épou- roof, jouissent d'une position de conduite vantail du lac (plus puissant encore que privilégiée, mais nécessitent de traverser l’Extreme 40’) ! les assises du cockpit pour se rendre de La philosophie de ce bateau de croisière l'un à l'autre ; reliés à des transmissions hauturière rapide est radicale : on doit rigides, la précision et la fiabilité sont tout avoir à bord ! Je vous épargnerai remarquables. La puissance des winches assistés autorise une maîtrise parfaite des voiles d'avant et de la réduction de GV. J'ai été moins séduit par la position des renvois de traveler, de dérives et d'écoute de GV qui oblige à sortir du cockpit. Notre bateau d'essai a déjà 4 000 milles dans les safrans, il paraît sortir du Essai complet chantier ; l'équipage de convoyage qui l'a ramené de Cannes ne tarit pas d'éloges à télécharger

sur le comportement en surf dans la mer formée (15-19 nœuds par 30 nœuds de vent). La Méditerranée nous montrera un visage plus pacifique pendant ces 2 jours passés à bord et la brise thermique constituera notre terrain de jeu. Ces conditions légères (5-15 nœuds) ont révélé un bateau agile, aimable dans le tout petit temps, confortable et amusant dans le médium. CONCLUSION

J'ai eu plaisir à rencontrer une équipe déterminée qui se donne les moyens de réussir dans une niche marketing concurrentielle avec un produit de qualité, rigoureux et séduisant.

Qualité générale Construction époxy N Equipement N N

Ergonomie réglage GV Bimini rigide proéminent N Roof un peu haut N N

FICHE TECHNIQUE Architecte : Sébastien Schmidt Constructeur : Swiss Catamaran Matériau : Sandwich mousse/verre/époxy renforts carbone sous vide Longueur : 17m Largeur : 7.65m Tirant d'eau : 1.1/3.2m Poids lège : 14t Déplacement maxi : 16.45t Gréement : Cotre à enrouleur Mât : Carbone Nordic Mast GV : 90m2 Génois : 75m2 Trinquette : 31m2 Gennaker : 95m2 Motorisation : 2X75cv Yanmar Transmission : Sail drive Groupe électrogène : 12kVA Fuel : 2 x400L Eau : 2x250L Prix : 1 250 000 euros HT


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Avec son GRÉEMENT résolument moderne et performant, le Swiss S2C est un bateau avant tout conçu pour aller vite et loin.

Pour un n°1, tout a été travaillé dans les moindres détails, du plan anti-dérive au plan de pont en passant par les SYSTÈMES TECHNIQUES.

A l'intérieur, la qualité de l'ÉBÉNISTERIE est superbe et concrétise la vision d'un luxe discret.

Les SALLES DE BAINS sont avant tout pratiques à vivre. Un plus en croisière hauturière.

L E S

DOUBLE POSTE DE BARRE, cockpit accueillant, bimini protecteur : tout a été pensé pour la grande croisière.

Les CABINES sont spacieuses et bien pourvues en rangements. La version essayée est en 4 cabines. Les n°2 et 3 sont en version propriétaire.

C O N C U R R E N T S

MODELE NAUTITECH 542 Constructeur : Nautitech Longueur : 16.3 Surface de voile (m2) : 144 Déplacement (t): 14,9 Prix HT en euros : 798 490

DISCOVERY 50 Discovery Yacht 15.40 140 14,5 795 000 £

DIAMANTE 555 SANYA 57 Diamante Fountaine-Pajot 16.54 17.26 155 175 12 19 950 000 867 690


SANYA 57’

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La synthèse en 57’ selon Fountaine-Pajot D'Eleuthera aux Bahamas jusqu'à Sanya à l'extrême sud de la Chine, la recherche baptismale du successeur de l'Eleuthera 60' a conduit l'équipe Fountaine-Pajot à l'autre bout du monde, jusqu'à la station balnéaire de la province insulaire de Hainan, Sanya ! Un long voyage pour une importante mutation. ment toutes les fonctions de cette nouvelle et indispensable pièce à vivre. Idéalement proche de la timonerie, mais absolument protégé des intempéries et du soleil, Essai réalisé en mars 2012 cet espace sera plébisPar Philippe Echelle cité. L'immense bain de Conditions météo : Mer agitée. Vent de force 6. soleil arrière et la banEssai musclé ! quette bâbord (symétrique du poste de barre) AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR complètent un dispositif d’accueil des invités dans des zones de ET EXTÉRIEUR détente conviviales ou privatives particuLe cabinet Berret-Racoupeau a pris en lièrement réussies et accessibles. charge l'intégralité du style et le suivi de l'installation de l’ameublement du Sanya. UN GRAND CATAMARAN VÉLOCE L'organisation de l’espace est résolument moderne sans être audacieuse, les ET CONFORTABLE implantations sont pertinentes. Le design des éléments décoratifs reste sobre, Nous partons sous GV haute (vrillée-chapresque épuré et crée une atmosphère riot ouvert), le temps de dérouler et de lumineuse qui joue de contrastes entre régler notre foc. Le Sanya supporte aiséles parements clairs des plaquages Alpi ment cette surcharge momentanée. Sous et les sols ou mobiliers de salles de bains un ris et génois complet, il démarre avec en ton wengé très foncé. La cuisine avec conviction et mord dans le gros clapot, son îlot central est fonctionnelle et adap- acceptant de serrer le vent à moins de tée à une utilisation de propriétaire. La 40° (apparent). Le 57’ trouve un comprophilosophie open space et la réduction de mis idéal avec la mer à 50/55° (force 6, la table du carré orienteront le service mer agitée), la vitesse oscille entre 8,5 et vers une prestation à l’extérieur en char- 9,5 nœuds, les mouvements restent souter. Les deux mains courantes tubulaires ples. Le tangage est remarquablement habillées de cuir chromé sont judicieuse- limité, les impacts de vagues amortis. Le ment placées. La pleine visibilité panora- catamaran ne bute pas dans les creux et mique depuis le salon est une source semble apprécier cette conduite vigoud’agrément. Les volumes disponibles reuse. Il y aura probablement une limite à dans les cabines sont tout à fait sédui- la remontée au près au-delà de ces condisants. Un soin particulier a été apporté au tions déjà sportives, mais le Sanya passe confort ergonomique des salles d'eau : l’épreuve haut la main ! Le vent de travers grands miroirs, vasques, robinetteries ne nous gratifie pas d’accélération signifiélégantes et pratiques, douches spa- cative. C’est après l’empannage durant cieuses, éclairage sophistiqué et intuitif. un long bord de largue de 15 milles que le Le carré extérieur est ingénieux et agréa- 57’ offre une autre facette de son talent. blement polyvalent. Il remplit parfaite- L’équilibre de barre au portant devient immédiatement perceptible, assisté par l’effet directionnel de safrans efficaces et un toucher de barre agréable malgré la transmission hydraulique. Entre 9 et 13 nœuds le catamaran déroule un sillage de limousine, rectiligne, sans roulis parasite, ni spray sur le pont. Cette allure s’affirEssai complet mera comme un point fort du bateau : à télécharger sécurité, stabilité de route et vitesse

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régulière lui permettront d’affronter les mers croisées du large sans fatiguer le pilote automatique. CONCLUSION

Les qualités dynamiques dans la mer formée sont bonnes. Avec un gennaker (indispensable), le Sanya récupérera de l’agilité dans les petits airs. Le plan de pont intégré fonctionne bien, la surface de voilure raisonnable rend la manœuvre aisée sans obérer les performances. Ce grand multicoque est réellement utilisable en famille avec une expérience préalable.

Agrément et facilité d’utilisation Cohérence technique N Convivialité intérieure et extérieure N N

Quelques détails de finition Accès au roof par tribord N Finition bossoirs et capot du système de relevage d’annexe N N

FICHE TECHNIQUE Architecte : Cabinet Racoupeau-Berret Constructeur : Fountaine Pajot Longueur : 17.26m Largeur : 8.88m Tirant d'eau : 1.40m Poids lège : 18.8t Déplacement en charge maximum : 24.7t Tirant d'air : 22.25m Surface GV : 98m2 Surface foc : 52m2 Motorisation : 2X75cv/2X110cv en option Eau : 1 000L Gasoil :1 100L Versions : Maestro propriétaire (1 suite + 3 doubles + 1 skipper) Invités (5 doubles+1 simple) Charter (5 doubles + 1 skipper) Construction: sandwich mousseverre/polyester process infusion Prix : 867 690 euros HT


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L’ÉQUILIBRE DE BARRE au portant est bluffant : sans conteste l'un des plus du Sanya…

Moderne et sobre, l'intérieur propose des

IMPLANTATIONS TRÈS PERTINENTES.

Le POSTE DE BARRE surélevé est confortable et offre un bel espace pour "jouer" avec les winches. Le plan de pont est réussi.

Les VOLUMES disponibles dans les cabines sont impressionnants, surtout dans la cabine propriétaire…

Le LOUNGE DECK sera toujours le must de la croisière au soleil. Un espace particulièrement agréable

Bien protégé, proche de la timonerie, le CARRÉ EXTÉRIEUR est ingénieux et agréablement polyvalent. Plus que jamais il est une indispensable pièce à vivre.

LES CONCURRENTS MODELE

NAUTITECH 542

Constructeur : Nautitech Longueur : 16.3 Surface de voile (m2) : 144 Déplacement (t): 14,9 Prix HT en euros : 798 490

LAGOON 560

SUNREEF 58

CATANA 59

Lagoon 17.07 207 28 825 000

Sunreef 18.25 181 26 850 000

Catana 17.90 197 18,9 1 399 740


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SUNREEF 58'

Un chantier et un bateau dans le vent En mars 2004, lors de l'essai du Sunreef 74' (une taille exceptionnelle pour l’époque ! MMag N°103), nous posions la question : est-il possible de fabriquer de plus grands catamarans de croisière, la clientèle pour ces bateaux existe-elle réellement ? Huit ans après, les réponses à ces interrogations semblent évidentes et Sunreef s'impose comme un acteur majeur du segment des multiyachts. Le constructeur de Gdansk présentait à Cannes le très abouti 114' CHE, ainsi que le nouveau 58' IN THE WIND à bord duquel nous avons passé 2 jours. Essai réalisé en septembre 2011 Par Philippe Echelle Conditions météo : 10 à 14 nœuds- Mer belle. En 10 ans, Sunreef Yacht a effectué une spectaculaire progression et lancé plus de 50 unités de 60 à 120' ! Peu d'acteurs du yachting se prévalent de tels résultats. Le 58' succède au 62', est plus habitable en restant compact (1.20m de moins) afin de répondre aux attentes de manoeuvrabilité des propriétaires sans équipage. Il lui emprunte une partie importante de son architecture et profite du recul généré par les 30 exemplaires de ce modèle à succès. Bien qu'il s'agisse du benjamin de cette gamme pantagruélique, le 58' affiche les caractéristiques de ses aînés. Destiné au confort de ses passagers, il veut avant tout satisfaire son propriétaire et concrétiser un mode de vie. VISITE GUIDÉE À BORD

Le morceau de bravoure est évidemment constitué par l'ensemble salon de cockpit-flybridge-carré-cuisine. L'attention consacrée à la fluidité des relations entre ces 4 pôles est un point fort de la qualité de vie à bord du 58'. Les dîners seront pris dans la loggia qui se comporte comme une terrasse accueillante, protégée, elle prédispose aux soirées conviviales ou romantiques. L'espace flybridge propose un point de vue unique, parfaitement sécurisé qui regroupe un carré supérieur-bain de soleil, le poste de barre et le piano de manoeuvre. Les 4 cabines de cette version propriétaire sont toutes

Essai complet à télécharger

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enviables et superbement équipées (climatisation, TV, DVD), le studio padronal est évidemment le plus vaste. La décoration japonisante puise ses contrastes dans les teintes claires des planchers, les nuances profondes des parements wengé et l'alcantara rouge. La recherche stylique de bon goût est soutenue par une ébénisterie séduisante et une qualité de fabrication indiscutable. SUR L’EAU

Notre version d'essai était équipée des gros moteurs 110 CV (transmission par arbre), solution copieuse, idéalement adaptée au programme mixte du bateau. La maîtrise de l'engin est assurée avec une telle réserve de puissance (8,5 nœuds de vitesse de croisière), mais le propulseur d'étrave semble indispensable pour pivoter dans les espaces resserrés. Le piano de manoeuvre est disposé sur le toit du roof, la batterie des gros bloqueurs est soigneusement organisée pour distribuer, bosses, drisses et écoutes sur les winches électriques ad hoc. Les renvois d'angles à faible friction sont tous délégués à des poulies stand up ou pivotantes rassurantes (Harken)… compte tenu des efforts en jeu. De volumineux casiers à bouts stockent la corderie, mais les couvercles en plexiglas ne disposent pas de retenue. Le superbe mât-cheminée carbone sans barre de flèche (galhaubans-bas haubans) de 23m (!) est largement échantillonné (comme la bôme canoë) et tenu sur l'avant par 2 étais équipés d'enrouleurs (génois et trinquette). L'asymétrique ou le gennaker étant gréé sur le bout-dehors solidaire de la poutre de compression. Comme toujours à bord de ces gros bateaux, il convient de manoeuvrer avec méthode et anticipation, mais les actions sur les voiles sont aisées et la visibilité est parfaite. Le 58'

est un vrai voilier, il marche bien par petit temps et médium ; nous avons atteint immédiatement 7-8 noeuds par 12 nœuds de vent au largue et 9 nœuds par 14 nœuds réels au travers. Il remonte au vent si besoin et sera tout à fait capable d'effectuer de longs convoyages ou de grandes traversées en étant raisonnable sur le chargement du navire. Dans la brise, des vitesses de 10 à 12 noeuds seront courantes, des attentes de performances plus élevées ne correspondent pas au programme du bateau, même si plusieurs 62' ont bloqué leur speedo à 22 nœuds en vitesse instantanée !

Concept de multiyacht pertinent Qualité de fabrication N Qualité de vie à bord N N

Boat management obligatoire Nacelle basse N Écart entre prix de base et full options N N

FICHE TECHNIQUE Architecte : bureau Sunreef Constructeur : Sunreef Yachts Longueur : 18.25 Largeur : 9.20m Tirant d'eau : 1.65m Déplacement : 26t Tirant d'air : 27.30m Matériau : sandwich mousse/verre/ polyester-vinylester renforts carbone époxy process infusion Surface GV : 118m2 Gennaker : 120m2 Génois : 63m2 Trinquette : 32m2 Spinaker : 230m2 Motorisation : 2X75cv/2X110cv Gasoil : 2X700L Eau : 2X390L Prix : 935 000 euros HT, 1 450 000 euros avec toutes les options


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Le COCKPIT est vraiment impressionnant. De quoi organiser de jolies fêtes.

Toutes les manœuvres reviennent au POSTE DE BARRE sur le flybridge.

Les SALLES DES MACHINES sont très accessibles pour l'entretien. Un vrai plus !

L'intérieur a été réalisé, comme toujours chez Sunreef, selon les goûts du propriétaire. La CUISINE À L'AMÉRICAINE permet à l'équipage de chouchouter au mieux les invités du bord.

La TABLE À CARTES… où comment passer ses quarts dans un confort incroyable…

Sous voile ce catamaran marche correctement… Dans la brise, des VITESSES de 10 à 12 nœuds seront courantes !

LES CONCURRENTS MODELE

NAUTITECH 542

Constructeur : Nautitech Longueur : 16.3 Surface de voile (m2) : 144 Déplacement (t): 14,9 Prix HT en euros : 798 490

LAGOON 560

SANYA 57

SWISS 55

Lagoon 17.07 207 28 825 000

Fountaine Pajot 17.26 175 19 867 690

Swiss 17 121 14 1 250 000


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