La perte auditive Ce n’est pas qu’une affaire d’âge
Accordons-nous assez d'attention à nos oreilles ? Reconnaître une perte d'audition et franchir le pas pour consulter un oto-rhino-laryngologue ou un audiologue semble être un long chemin à parcourir pour beaucoup d’entre nous, alors que cette démarche devrait être tout à fait normale. Le Professeur Vincent Van Rompaey, médecin ORL, nous l’explique. 14
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Différentes formes de perte auditive
Il existe différentes formes de perte auditive. Mais même avec une audition normale, vous pouvez éprouver des difficultés à comprendre vos interlocuteurs. Par exemple dans un environnement bruyant : l’effet cocktail party. Vous participez à une fête, la musique est forte, et vous avez du mal à distinguer la conversation du bruit de fond. Chez certaines personnes, cet effet cocktail party peut être un premier signe de perte auditive. “Il y a aussi des personnes dont l'audition est normale mais qui souffrent de l'effet cocktail party.”
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Bébés, adolescents et seniors
La perte d'audition peut concerner tout le monde. Peut-être est-ce inscrit dans votre ADN ? Ou exercez-vous une profession qui vous expose au bruit ? Vous pouvez aussi attraper une infection qui endommage votre audition. Ou bien la perte d’audition peut tout simplement être le résultat du vieillissement. Après la naissance, les bébés font l'objet d'un dépistage néonatal afin de vérifier si leur audition est correcte. À l'âge scolaire, les enfants sont à nouveau soumis à un dépistage, puis bien souvent, les tests s’arrêtent. Et c’est ici que le bât blesse. Vers l'âge de 50 ans, les gens vont chez leur médecin généraliste pour vérifier si leur cholestérol est correct, mais on ne pense pas souvent à l’audition. Un dépistage auditif serait le moyen idéal de détecter les pertes auditives le plus tôt possible et d'intervenir à temps, de manière adaptée. La perte auditive à long terme constitue aussi un facteur de risque important dans le développement de la démence. C'est pourquoi il est essentiel de vérifier, à la maturité, s’il n’y a pas de perte auditive, légère ou même sévère. En cas de perte auditive sévère, le risque de développer une démence est cinq fois plus élevé par rapport aux personnes qui entendent normalement.