CINQ DEFIS A RELEVER Le défi d’un nouveau modèle de développement social-écologique Le système néo-libéral est incapable de placer l’humain avant les biens, les fins avant les moyens. L’urgence est de changer de système. Ce qui nécessite d’agir à tous les étages de l’action publique, mondiale, européenne, nationale et locale. D’agir dans le temps, aussi : perspective à l’horizon 2020, choix de la législature, décisions des premiers mois et même des premières semaines du Gouvernement de la gauche. Les enjeux apparaissent clairement. La régulation du système financier, l’abandon du libreéchange dogmatique et la soumission des échanges commerciaux aux normes sociales et environnementales s’imposent : si les hommes ont créé la mondialisation, ils peuvent la maîtriser. L’urgence écologique rend vitale la transition énergétique : pour la conscience humaine et la santé humaine, il doit y avoir un avant et un après Fukushima. Le Produit intérieur brut (PIB) n’est pas faux en soi mais il est utilisé de façon trompeuse : estil normal qu’il augmente avec la consommation d’essence ou le déclenchement de la guerre en Irak ? Evidemment, non ! D’où le besoin d’autres indicateurs fondés sur d’autres critères pour mesurer le bien être de la population : revenu réel par catégorie sociale, bénévolat, qualité de l’air, dépenses consacrées à la prévention dans l’éducation des enfants… La ré-industrialisation du pays et du continent, ainsi que le soutien à une agriculture durable : rien n’est possible sans une ambition productive, une valorisation des savoir faire, une main d’œuvre qualifiée et motivée par des conditions de travail améliorées, un soutien massif à l’innovation et à la recherche. Autant de chantiers qui exigent un nouvel interventionnisme de la puissance publique pour anticiper, coordonner, impulser. Un autre modèle, c’est lutter contre le chômage et les licenciements financiers, c’est valoriser le travail, c’est promouvoir la bonne performance, c’est combattre la précarité. C’est mobiliser autour du redressement national les salariés et les entrepreneurs : ils doivent être des partenaires et non des adversaires. C’est faire participer le capital à la solidarité. C’est répondre de façon solidaire au choc démographique et aux enjeux du vieillissement. Un autre modèle, ce sont aussi des villes durables et solidaires. 80% de nos concitoyens vivent en ville. La ville devrait rapprocher et mêler les individus. Or, elle crée trop souvent de l’isolement et de l’exclusion, et pas seulement dans les banlieues. Il est temps de penser la ville du 21ème siècle, de reconstruire des villes denses et intenses où chaque commune, chaque quartier mêle les différentes fonctions de la vie : logement, santé, activités économiques, culture, sport. Et la qualité partout – qualité des espaces publics, des logements, des équipements. Faisons du logement une priorité. Le quart du budget des ménages part dans le logement contre 11 % dans les années 1960. Les files d’attentes ne cessent de s’allonger pour le logement social. La situation est inquiétante. Il faut en finir avec ces crédits logement gaspillés dans des dispositifs de défiscalisation, qui ne font qu’aggraver la spéculation sur les prix, pour les réorienter sur une politique qui tient en trois axes : construire plus, construire social et construire durable. Un autre modèle, nous le voulons aussi pour nos concitoyens des outremers, qui ont toujours le sentiment d’être « des Français entièrement à part et non des Français à part 15