10 du mat n7 27012016

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LA GUERRE

PROMOTION 2015 / 2016

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ISCPA

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J3 - MERCREDI 27 JANVIER 2016 N°7

Actualité, analyse et dérision, tout sur les religions à Lyon

DES ISLAMS Tous frères dans la religion p.3

Réseau RCF : les origines de la création p.6

@le10duMat

Scientologie : un statut controversé p.7

www.10dumat.iscpalyon.com


Le monde des religions

EDITO

Morgan Couturier Journaliste

La prison, cette rue de la Paix

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royer du noir derrière les barreaux pour retrouver foi en la société, tel est le quotidien initial des détenus lors de leur séjour en prison. Mais dans le sillage d’une population carcérale de plus en plus nombreuse, ces maisons d’arrêt opèrent un changement radical, au point de se demander s’il vaut la peine d’être enfermé. Les cellules ont changé de courant pour donner plus de place à un Coran déformé et autres pratiques de radicalisation. Le passage par la case prison n’offre plus de nouveau départ, si ce n’est celui de plus en plus fréquent du terrorisme. Daesh a trouvé son marché et tente d’y recruter ses pions pour faire exploser leurs caisses en pleine communauté. Les politiques tentent donc d’abattre leur carte «chance» avec des centres de déradicalisation. Mais au moment d’écrire ces lignes, le serpent se mord déjà la queue. N’en déplaise à la sociologue Ouisa Kies, qui faisait lundi sur RMC, l’apologie de ces établissements. C’est bien aux matons de mater ce phénomène avant qu’il ne soit trop tard, pour que les Coulibaly et autres Kouachi restent les derniers à blâmer. Car si la France veut retrouver la paix, c’est aussi par ses personnes incarcérées qu’elle trouvera la solution. Pour réagir et approfondir la lecture www.10dumat.iscpalyon.com 10dumat@iscpalyon.net

Directrice de la publication Isabelle Dumas

Directrice de la rédaction Marie-Anne Müller

Rédacteur en chef Axel Poulain

Rédacteurs

David Hernandez, Lilian Gaubert, Laura Turc, Florentin Perrier, Maxime Feuillet, Leo Roynette, Léa Masseguin, Charline Bakowski, Hugo Borrel, Charlène Ravella, Pierre-Antoine Barut, Arnaud Bastion, Johanne-Eva Desvages, Paul Dalas, Stéphane Monier, Morgan Couturier.

Actualité

Apologie du terrorisme :

la professeure-stagiaire est catholique

« Tous unis autour du Christ » © Pasaj Pastorale d’Animation Jeunesse

Unité chrétienne, où en sommes-nous ?

Interpellée jeudi après avoir envoyé des mails qui faisaient l’apologie du terrorisme et menacé les personnes de son établissement de « religion catholique », la professeure-stagiaire de l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) est elle-même catholique. Contactée par Rue89Lyon, une source policière de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a donné des informations supplémentaires sur la professeure-stagiaire, âgée de 24 ans : « On a affaire à une fille perturbée psychologiquement. Elle a une classe difficile dans un collège de l’agglomération lyonnaise. » L’auteur des faits, originaire de la Réunion, a expliqué à la police qu’elle aurait été victime d’une altercation verbale alors qu’elle se baladait dans la rue. Un « groupe de jeunes » l’aurait insultée car elle était catholique. Cette altercation serait l’élément déclencheur de ses mails, où elle a repris ces propos pour « alerter sur ce que subissent les catholiques » et « montrer que les personnes de religion catholique étaient menacées ». La professeure-stagiaire a été placée sous contrôle judiciaire avec obligation de soin. Présentée au parquet de Lyon vendredi, elle a fait l’objet d’une convocation par procès verbal devant le tribunal correctionnel pour « apologie au terrorisme » et « menace de crime contre les personnes en raison de la religion ».

François 1er - Rahani : une rencontre au sommet

Marrakech se transforme en capitale de la tolérance

e président iranien, Hassan Rohani, a rencontré, mardi, en fin de matinée le pape François au Vatican, lors de sa tournée européenne. Outre les objectifs économiques de ses visites en Italie et en France, à partir de mercredi, Hassan Rohani souhaite également réhabiliter l’image de l’Iran en Europe. Dans un communiqué, le Vatican rapporte que le pape a évoqué « le rôle nécessaire que l’Iran est appelé à jouer » pour promouvoir la paix et endiguer l’expansion du terrorisme dans la région. Selon le Vatican, il peut, notamment, faire pression sur le camp de Bachar al-Assad en Syrie.

u 25 au 28 janvier, la capitale du Maroc accueille un congrès sur le thème : « Les droits des minorités religieuses en terre d’Islam ». Le roi Mohammed VI a pris la parole en appelant au respect des minorités religieuses dans les sociétés musulmanes. En abordant « les faits qui ont conduit à soulever la question dans la conjoncture actuelle », le roi a longuement insisté sur le fait que « ces événements, sous couverts de religion, sont intervenus dans des contextes et avec des motivations qui n’ont aucun rapport avec la religion ». Mohammed VI a également rappelé que l’islam respecte les minorités religieuses musulmanes, mais aussi les autres religions.

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1 chrétien sur 4 est évangélique. C’est ce que Sébastien Fath, chercheur au CNRS et spécialiste du monde évangélique, a relevé à partir des données publiées par différents instituts. En France, 600 000 pratiquants réguliers fréquentent les lieux évangéliques, ce qui représente un tiers des protestants, un nombre multiplié par dix en 65 ans.

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L’œcuménisme, c’est quoi ? Charline Bakowski

Alors que la semaine de l’unité chrétienne, commencée le 18 février dernier, a pris fin ce lundi, la question de l’œcuménisme reste, quant à elle, omniprésente. En effet, catholiques, protestants ou encore orthodoxes se doivent de partager, fonctionner et vivre ensemble. Mais où en est cette recherche de fraternité aujourd’hui ?

«

La religion est ce qui nous unit les uns aux autres et ce qui nous unit à Dieu », explique Marie Jo Guichenuy, déléguée de l’œcuménisme ( voir encadré ) à Lyon. Alors remis au goût du jour par le prêtre Paul Couturier en 1930, la semaine de l’unité chrétienne est là pour être le point de départ à la fraternité entre les différentes Eglises. Quels qu’ils soient, les chrétiens sont tous des frères, comme l’aurait déclaré le Christ lui-même, « Je prie pour vous pour que vous soyez unis ». Cette semaine est importante et efficace, mais elle ne suffit pas. Il faut prendre en compte tout le travail en amont et qui doit se prolonger tout au long de l’année. « C’est comme des repas de familles, il y en a souvent mais parfois ils sont exceptionnels », compare Marie Jo Guichenuy.

Des actions locales Alors qu’au niveau international, les choses tournent au ralenti, d’un point de vue local au contraire, elles prennent,

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doucement mais sûrement, un tournant positif. En effet, sur le terrain, il y a énormément d’actions et de groupes bibliques qui regroupent tous les chrétiens. Pour renforcer cette « unité des chrétiens », sept églises de Lyon ont notamment mis en place, il y a moins d’une semaine, un site internet : www.oecumenisme-lyon.com. Un phénomène qui serait encore unique en France. Des actions communes afin de créer et mettre en place une certaine amitié. Par exemple, depuis septembre, tous les jeudis matins à 8 heures, l’ensemble des églises catholiques, protestantes, orthodoxes, voire des personnes laïques, sont invitées à venir partager un petit-déjeuner à la Maison des Familles de Lyon.

Œcuménisme et inter-religieux Aujourd’hui, l’importance des « Pères de l’Eglise » a été retrouvée. « On est revenu à une forme de christianisme qui est normalement la source de notre religion » confie Marie Jo Guichenuy. L’œcuménisme, souvent confondu avec le terme d’inter-re-

Paul Couturier a défini l’œcuménisme comme « la prière fraternelle entre les différentes Eglises pour répondre à l’appel du Christ d’être unis ». Mais cela n’a pas toujours été le cas. Ce terme grec a vu le jour en 1910 suite à la conférence missionnaire mondiale à Edinbourg en Ecosse entre les protestants et les anglicans. Deux américains de l’Eglise anglicane avaient le souhait de faire revenir toutes les Eglises au sein de l’Eglise catholique. Aujourd’hui, le terme œcuménisme est notamment employé pour définir « l’unité des chrétiens pour l’unité des Eglises ». Mais, de plus en plus, il prend en compte le dialogue entre les chrétiens et les autres religions, comme les juifs et les musulmans.

ligieux, se dirige de plus en plus dans cette direction. En effet, Paul Couturier lui-même avait déclaré que « l’unité des chrétiens est le premier pas de l’universalité humaine. » On cherche désormais à avoir des messages communs entre les différentes religions, ce qui était encore impensable il y a une cinquantaine d’années. Par exemple, à la suite des attentats du 13 novembre dernier, les chrétiens ont diffusé un message. Mais dans le même temps, le grand rabbin et l’imam de Lyon ont également diffusé un message similaire. « Œcuménisme et inter-religieux devraient toujours fonctionner ensemble, c’est crucial dans le monde où l’on vit. » explique Marie Jo Guichenuy.


Le dossier

Une dimension religieuse sous-estimée

Chiites-Sunnites : je te tiens, tu me tiens, par la barbichette… Entre l’Arabie saoudite et l’Iran, il y a de l’électricité dans l’air. Intimidations, jeux de passe-passe et communautarisme sont les armes que brandissent quotidiennement les deux géants du Moyen-Orient pour accéder au précieux Graal : le leadership régional. Léo Roynette

Léa Masseguin

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a tension entre Téhéran et Riyad a franchi un nouveau cap le 2 janvier dernier. L’exécution du religieux chiite et militant politique Nimr Baqer Al-Nimr a engendré une dangereuse escalade des hostilités communautaires au MoyenOrient et les discours véhéments se sont multipliés. Cela fait de nombreuses années que les deux puissances se livrent une guerre par procuration dans le but d’asseoir leur hégémonie dans la région. Cette fois-ci, l’Arabie saoudite a fait voler en éclats la ligne rouge qu’elle s’était fixée depuis des décennies dans sa gestion de l’opposition chiite.

né, et la famille royale des Saoud fait maintenant partie des cibles que Daech cite ouvertement dans ses vidéos de propagande, comme des « usurpateurs apostats ». De l’autre côté de la péninsule arabique, l’intervention militaire saoudienne au Yémen est désormais considérée comme un échec stratégique. En voulant mater les rebelles chiites houtistes (organisation insurrectionnelle chiite du nord-ouest du Yémen) opposés au régime loyaliste sunnite, les Saoudiens se sont heurtés à une résistance plus forte que prévue, notamment car soutenue par l’inévitable Iran. Résultat : un énorme coût humain, et une politique de plus en plus impopulaire.

L’Arabie saoudite perd les pédales

Un modèle en péril

Alors pourquoi cette escalade aujourd’hui ? Tout d’abord, Riyad n’a pas vu d’un bon œil le réchauffement diplomatique des relations entre son grand rival iranien et son allié américain historique ; lequel s’est traduit par un accord sur le nucléaire non moins historique. Alors Riyad a tapé du poing sur la table. Mais elle s’est fait quelques égratignures. En effet, et deuxièmement, le modèle saoudien est fragile. Malgré la résistance du royaume au « printemps arabe », les mouvements contestataires prennent de l’ampleur au seinmême du pays. Malgré le soutien idéologique et financier de Riyad aux rebelles sunnites de Syrie, le régime chiite alaouite (sous-branche du chiisme) de Bachar al-Assad n’a pas failli. Pire, le groupe terroriste Etat islamique est

Mais l’Arabie saoudite a-t-elle seulement les moyens de faire jeu égal avec l’Iran ? L’autorité sunnite n’est plus si évidente au MoyenOrient, et le Qatar et la Turquie ont voulu chiper l’autorité aux Saoud, notamment sur le dossier du soutien à l’opposition syrienne. Si ces derniers se sont imposés, il reste encore au royaume péninsulaire à faire régner l’ordre en son sein. Alors que la famille royale parvenait à étouffer les contestations populaires grâce aux recettes du pétrole, celles-ci s’amenuisent au fur et à mesure que le gaz de schiste prend une part importante de la consommation énergétique des Etats-Unis et que le prix du baril est instable. Par conséquent, l’Arabie saoudite n’a eu d’autre choix que d’engager un plan d’austérité, ce qui a mis à fleur de peau les citoyens saoudiens.

Le chiisme et le sunnisme, les deux branches majoritaires de l’islam © Emiliano Ponzi

Sunnites et chiites, quelles différences ? Le sunnisme et le chiisme sont les deux branches majoritaires de l’islam. Elles sont apparues en 632 à la mort du prophète, lorsque ses fidèles n’ont pas réussi à s’entendre sur sa succession. Certains optaient pour un retour aux traditions tribales, tandis que d’autres choisissaient Ali, son gendre et fils spirituel. Au final, Abou Bakr fut nommé premier calife, dont le rôle est de continuer la mission du prophète.

Enfin, l’Arabie saoudite est devenue l’objet de toutes les haines occidentales. La BBC qualifiait Daech de « créature idéologique » de Riyad. De plus en plus, les pouvoirs politiques suivent la tendance initiée par les Etats-Unis et tournent le dos aux Saoud. Les projecteurs ont été braqués sur le nombre de victimes civiles qu’a fait l’intervention militaire de Riyad au Yémen. Néanmoins, les puissances occidentales ne veulent pas abandonner totalement le royaume saoudien. Au cours des dix-huit derniers mois, les Etats-Unis ont approuvé la vente de plus de 24 milliards de dollars d’armes à Riyad. En effet, il est risqué de faire tomber les Saoud de la tête du pays, car ils pourraient être remplacés par des islamistes encore plus radicaux. Ceux-ci sont d’ailleurs la principale force d’opposition du pays. Enfin, un rapprochement trop significatif de l’Occident, vis-à-vis de l’Iran et des communautés chiites, risquerait de couper les liens avec les sunnites, qui iraient alors grossir les rangs de Daech. Décidément, le Moyen-Orient n’est pas près de retrouver la stabilité.

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Une guerre interconfessionnelle ? L’exécution du dignitaire religieux chiite, Nimr Baqer al-Nimr en Arabie saoudite, a cristallisé les tensions entre les sunnites et les chiites. Peut-on parler d’une guerre de religion entre les deux branches majoritaires de l’islam ? L’avis de deux experts lyonnais. « Dieu est un, mais l’islam est plusieurs ». Il faut remonter en 632, à la mort du prophète Mahomet, pour voir apparaître les prémices des contentieux religieux dans le monde musulman. Les fidèles de l’islam (1,6 milliard de croyants de nos jours) se divisent alors en deux. D’un côté, les sunnites (85% aujourd’hui), de l’autre les chiites (10 à 15%). Depuis, les violents affrontements entre les deux plus grandes branches de l’islam n’ont jamais cessé. La révolution iranienne en 1979, l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003, les printemps arabes de 2011 et la crise syrienne ont accentué les rivalités des deux courants antagonistes. Plus récemment, l’exécution du prédicateur chiite, Nimr Baqer al-Nimr par l’Arabie saoudite, a elle aussi attisé les tensions entre les Saoudiens (à majorité sunnites) et les Iraniens (chiites), tous deux aspirant à l’hégémonie du Moyen-Orient. Et ce sont ces divergences qui, entre autres, sont à l’origine de la montée en puissance du « prétendu » Etat islamique. « Il ne faut pas penser que la création de Daech est une conséquence de notre action, souligne Patrick Banon, écrivain spécialisé en systèmes de pensée religieux. Ces affrontements sont nés de conflits territoriaux ou ethniques. » Alors peut-on parler de guerre de religion ?

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Du côté chiite, sont rangés l’Iran (80%) ou le Yémen (55%). De l’autre, l’Arabie saoudite (97% de sunnites), la Syrie (75%) ou le Qatar (95%). Entre ces Etats aux points de vue divergents sur la question religieuse, les relations sont souvent très tendues. En janvier dernier, les relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran ont, par exemple, été rompues après l’exécution du cheikh chiite Al-Nimr. Conséquences religieuses ou géopolitiques ? Il existe des tensions interconfessionnelles mais ne sont-elles pas d’abord instrumentalisées pour servir les objectifs propres à chaque pays ? Pour Haoues Seniguer, enseignant-chercheur lyonnais, « nous sommes à un tournant. On sous-estime souvent la variable religieuse. Or, je persiste à penser que la dimension religieuse est un mobile important dans l’activisme de certains acteurs ». L’opposition entre l’Iran et l’Arabie saoudite serait donc une question de défiance mutuelle sur la question religieuse. Certains leaders politiques invoquent également la religion dans certaines de leurs déclarations. En 2013, Youssef al-Qaradawi, très grande figure égyptienne de l’islam sunnite, appelait par exemple au djihad : « Les alaouites sont plus mécréants que les juifs et les chrétiens. » Cette annonce montre une double-défiance. Tout d’abord, envers la politique du président syrien Bachar el-Assad, mais aussi religieuse, puisque les alaouites sont associés au chiisme. C’est également le cas pour le « prétendu » Etat islamique, « l’entreprise anti-chiites », qu’il considère comme son principal ennemi.

Guerres de pouvoir Les heurts entre sunnites et chiites ne se limitent pas au religieux. Le conflit est plus transversal et concerne toutes les instances de l’islam, comme l’explique Patrick Banon, qui préfère parler d’affrontements entre un islam traditionnel et un islam sécularisé : « Certains pensent que la religion doit être l’organisateur de la société, contrairement à d’autres. On retrouve ces deux points de vue que ce soit dans le chiisme ou le sunnisme », explique-t-il. Il n’existerait donc pas de guerre de religion entre les deux branches majoritaires de l’islam. Il s’agirait plutôt de guerres de pouvoir cristallisées autour d’héritages religieux. Selon le spécialiste, la mondialisation va entraîner de longs affrontements qui ne sont pas prêts de s’arrêter.

Le Moyen-Orient rassemble la quasi totalité de la communauté musulmane chiite mondiale © berdepas.wordpress.com


Médias

Il était une foi...

© http://numelyo.bm-lyon.fr

© Antoine Garapon

Axel Pulain

© RCF Lyon © RCF Lyon

MONSEIGNEUR PAYEN,

Hugo Borrel

Le père fondateur du réseau RCF MINI BIO En 1964, il est ordonné prêtre du diocèse de Lyon à la Paroisse Catholique sainteBernadette de Caluireet-Cuire. En 1978, il est nommé curé de La Duchère. Il le restera jusqu’en 1983. En 1982, il créée radio Fourvière. En 2001, il quitte la direction et il est remplacé par Emmanuel Jousse, enseignant à l’Institut d’études politiques de Paris. De 2001 à 2003, il devient recteur de la basilique de Fourvière. En 2003, il est nommé archidiacre du Rhône Vert. Depuis 2015, il est recteur de la Cathédrale Saint Jean

Nous sommes en 1981, le président Mitterrand vient de libéraliser les ondes et, Emmanuel Payen fait une drôle de rencontre. Alors curé de La Duchère, il se voit confié, par l’évêque de Lyon, la création de radio Fourvière. Récit du lancement de la radio qui deviendra par la suite RCF.

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’histoire commence un mercredi matin à La Duchère. Inquiet des absences répétées d’un enfant au catéchisme, le père Emmanuel Payen décide de rendre visite à sa famille. C’est alors qu’il rencontre Pascal, un jeune qu’il connait. Ce dernier lui dit : « J’emménage au dernier étage de la tour panoramique dans un petit appartement qui va devenir le premier studio de la première radio libre de Lyon. Viens voir. » Curieux, l’intéressé s’empresse de découvrir les installations. « C’était magnifique. Il m’a montré les tourne-disques, les dix pôles et l’antenne. J’étais impressionné, je n’avais jamais vu ça de près », se souvient Monseigneur Payen. Une deuxième rencontre va être décisive dans le processus de création de cette première radio catholique de Lyon. Un homme, tout de cuir vêtu, le questionne alors sur son identité et sa présence dans cet appartement, Pierre Alberti. Il lui dit alors : « T’es le curé de la paroisse, tu devrais avoir une radio aussi. En Italie, dans toutes les grandes villes, il y a une radio catholique. » Gêné et ne sachant quoi répondre, le Père Payen s’en va. Mais cette intervention va très vite faire son chemin dans son esprit.

Radio Fourvière devient RCF en 1996 Dès le lendemain, un courrier va être décisif. Une lettre avec comme en-tête « Antenne diocésaine de formation ». L’intéressé se rappelle alors avoir immédiatement pensé à ce qu’il avait vu la veille. Il s’agit, en réalité, d’un centre pour la formation de la foi des adultes. Mais sur le coup, lui vient une idée. « Je prend un papier et je réponds : « tu as été prophétique d’appeler ce centre ainsi, il faut que tu passes du figuré au propre et que tu crées une radio. Tout ce qu’il y a sur tes étagères et dans tes armoires, il faut que ce soit diffusé à tout le monde. Bien amicalement ». J’écrit ça, spontanément ». Le fait est que cette lettre va être prise au sérieux. L’idée va être transmise au responsable de la communication du diocèse qui va en informer l’évêque. Or, ce dernier atteint par la limite d’âge, est sur le départ. Son intérêt pour ce sujet va être d’autant plus surprenant. Alors que tous s’attendent à une réponse négative, enthousiaste, il demande de créer une commission, de réfléchir et de laisser son successeur décider. Le cardinal Albert Decourtray arrivé, il a tout de suite fait comprendre qu’il s’érigeait en faveur de la communication, et donc que cette idée était brillante. Monseigneur Emmanuel Payen se souvient : « Fin janvier 1982, le cardinal m’a demandé d’aller voir l’archevêché qui m’a dit : « Cette affaire de radio, on a pensé que c’est vous qui deviez la faire ». Je m’y suis collé, et c’est en 1996 que la radio, qui s’appelait Fourvière FM, deviendra le réseau RCF. »

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trouver la paix, etc.) serait une manière de guider, via ces fameux enseignements, la personne concernée afin de la conduire vers le bonheur. L’occasion de s’interroger sur le véritable statut de cette «religion».

Créée en 1952 par l’écrivain américain Lafayette Ronald Hubbard, la scientologie est une religion dite « nouvelle ». Avec environ 12 millions d’adeptes à travers le monde, dont des figures importantes d’Hollywood comme Tom Cruise qui la hissent au-devant de la scène, elle suscite malgré tout bon nombre de controverses quant à son statut de secte souvent pointé du doigt.

Religion ou secte ?

La question du statut de la scientologie est, et reste, divisée dans le monde entier. Reconnue comme une religion aux Etats-Unis depuis 1993, d’autres pays les ont rejoints par la suite, noLorsque l’on se penche quelques tamment dans l’Union eurominutes sur son site internet franpéenne, comme l’Italie, l’Esçais, la scientologie « propose pagne, le Portugal ou encore une technologie qui vise à aider la Suède. En opposition à ces l’Homme à mener une existence « C’est comme si vous aviez une recette de pays, la Grèce, la Belgique, plus heureuse et à atteindre une l’Allemagne, le Royaumecuisine, vous êtes contents de l’avoir, plus grande spiritualité ». Ainsi, mais si vous ne l'appliquez pas, vous n'al- Uni et la France n’ont pas l’Homme serait naturellement un évoqué un statut religieux lez pas faire un bon gâteau » être spirituel aux facultés pas enconcernant ladite religion. Jeanne, scientologue (Lyon) core exploitées à leur maximum. Et Mention spéciale d’ailleurs pour y arriver, il doit s’intéresser de à l’Hexagone qui, dans un près à la scientologie et en suivre rapport parlementaire de les enseignements. 1995, a classé la scientologie Pour en savoir plus, deux membres au titre de secte. Nombreux de la rédaction du 10 du mat’ se sont les pays qui voient en la sont rendus à l’Eglise de scientoloscientologie une escroquerie gie de Lyon, dans le 1er arrondismajeure qui tend à profiter EN CHIFFRES sement, pour une approche discrète, sans des faiblesses et exercer le chantage. langue de bois. Sans mentionner notre statut 12 millions de pratiquants « Dans les grandes organisations, aux Etatsselon le mouvement de journaliste-étudiant, nous nous sommes Unis par exemple, la scientologie est accepfait passer pour des jeunes désireux de détée comme une religion. Les pratiquants 100 à 200 000 pratiquants couvrir et d’en savoir plus sur cette religion. n’ont pas peur de ressortir avec l’étiquette selon les observateurs Nous avons ainsi rencontré Jeanne (prénom «Je suis scientologue» », a déclaré Jeanne. sous couvert d’anonymat), la cinquantaine, 6 000 églises dans 125 pays Lorsqu’en France, la scientologie est taboue scientologue depuis vingt-huit ans, qui nous et renvoie à la notion de secte, les Américains 1953 : 1ère église a accueillis et débriefés sur la scientologie font, quant à eux, l’apologie de cette religion inaugurée dans le New Jersey : « Vous savez, on ne devient pas scientoqu’ils voient comme bienfaitrice pour eux et logue après un cours ou deux. Ça prend du leur entourage. Et comme le stipule le site, « 300 membres à temps plein temps. Je ne vais pas vous dire qu’à la fin de le mot « secte » s’emploie dans un sens péjoen France ma première année, j’étais transcendée par ratif pour sous-entendre un groupe fermé ou la scientologie. » Et des cours, l’Eglise de 45 000 pratiquants en France secret avec un nombre restreint de membres selon le mouvement scientologie de Lyon en dispense, du mercreet des croyances mystérieuses. » Autant dire di au dimanche, pour établir « un diagnosque le débat entre pro et anti-scientologie tic qui va s’adresser à vous. En principe, on n’a pas fini de faire couler de l’encre… voit ce dont vous avez besoin ». Identifier ce besoin propre à chacun (régler des conflits, Rendez-vous sur le site internet du 10 du mat’ pour suivre l’immersion plus en détails...

LA SCIENTOLOGIE

en quête de reconnaissance

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© Credit : Morgan Couturier


REPONSE 4 : C - Selon le Pew Research Center, les musulmans devraient être 2,76 milliards en 2050, contre 1,6 milliard aujourd’hui. Les chrétiens, devraient passer de 2,17 milliards à 2,90 milliards avant d’être rattrapés par les musulmans en 2070. Un phénomène qui s’explique notamment, d’après le démographe Gérard-François Dumont, par un taux de fécondité plus élevé chez les musulmans, « avec 3,1 enfants par femme (…) alors que les chrétiens (en) comptent 2,7 ».

REPONSE 3 : A- Mawlid, que l’on retrouve aussi parfois sous le nom de mouloud, maouloud, mouled ou maoulide, est une fête qui commémore la naissance du prophète Mahomet. Célébrée par un nombre important de communautés musulmanes, notamment chiites et sunnites, elle se fête le 12 du troisième mois du calendrier musulman qui est un calendrier lunaire. Mawlid n’est pas liée aux aïds, les deux fêtes religieuses canoniques.

REPONSE 2 : A- Moïse, qui venait de s’enfuir après avoir tué un Égyptien maltraitant un esclave hébreu, parvient à une montagne pour y faire paître du bétail. Il a aperçu un buisson ardent qui brûlait sans se consumer. Plus tard, il entend la voix de Dieu provenant du buisson. Celui-ci a ordonné à Moïse de libérer son peuple. Ce que Moïse a refusé d’abord, avant de se laisser convaincre par « l’Eternel » qui transforma notamment son bâton en serpent.

REPONSE 1 B. Les 5premiers livres de la Bible constituent une partie de la Torah. Ils appartiennent à l’ancien testament que les Juifs ont en commun avec les chrétiens. Le premier, nommé la Genèse, évoque la création du monde jusqu’à 2 300 ans après celle-ci, suivi par l’Exode, racontant la fuite du peuple hébreu hors d’Egypte. Le Lévitique et le livre des Nombres viennent ensuite. Le Deutéronome retrace les derniers récits de Moïse avant sa mort.

A- Mawlid al-rasoul B-Laylat al-Qadr C- Achoura Dans l’islam, quelle est la fête célèbre la naissance de Mahomet ? QUESTION 3

A- Le bouddhisme B- Le christianisme C- L’islam Selon les spécialistes, quelle sera la première religion au monde en 2070 ? QUESTION 4

Qu’est-ce que le Pentateuque dans la religion chrétienne ?

Comment Moïse a-t-il reçu l’appel de Dieu à libérer les Hébreux ?

A- L’exode et l’esclavage des Hébreux hors d’Egypte B- Les 5 premiers livres de la Bible C- Un monstre mythique vaincu par Dieu

A- Dieu se trouvait dans un buisson ardent en feu B- Dieu flottait au-dessus d’un lac, semblant marcher sur l’eau C- Dieu lui est apparu en rêve

QUESTION 1

QUESTION 2

Le quiz de la rédaction


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