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Montage parallèle D’une année de mobilité au Vietnam “Parce que ça ne suffit pas de partir”
PAUL RIFFAULT S09 ENS. MARIE GAIMARD
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- La dimension culturelle Le rythme de vie, les activités et la rue, l'habitat, l'ambiance, les gens, la famille. - Le personnel Les amis vietnamiens, français issus d'écoles différentes, français issus de Rouen. - La formation Sujet d'études: territoire, activité, social, ressources naturelles, grande échelle, ville/campagne; Travail de groupe, représentations et dessin, présentation, rythme de travail - Investissement personnel Concours, travail en agence, travail de s09, PFE des amis vietnamiens - Le travail de mémoire Narration, références, un support d'écriture/dessin
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A - Partir 2 - Vidéo (films, long métrages d’animation..)
1 - Papier (livres, nouvelles, bande-dessinée..)
3 - Musique (albums originaux, bandes originales..)
B - Rester - MATSUMOTO Taiyo, Tekkon Kinkreet (Amer Béton)
- PLAID, Béton Amer, 2006 01. This City 07. Beginnings 13. White’s Dream
- ARIAS Michael, Tekkon Kinkreet (Béton Amer), 2006
B - Continuer (TP) habitats, pêcheurs commerces, activités tourisme
- MALICK Terrence, The Tree of Life, 2011
NOLAN Christopher, Inception, 2009
- STEVENSON Robert-Louis, Treasure Island (L’île au trésor)
MIYAZAKI Hayao, Hauru no Ugoku Shiro (Le CHateau Ambulant), 2004
- HISAISHI Joe, Le Château Ambulant, 2004 16. The Secret Cave 25. The Boy Who Drank Stars
périphérie rues, directions orientation baie, espace public limite et paysage
- MUHLY Nico, The Reader, 2008 08. Cycling Holidays 16. Piles of Books
- DALDRY Stephen, The Reader, 2008
activités d’habitat coupure/lien temps, espace
activités rythme - CLEMENT Gilles, Manifeste du Tiers-Paysage
- COPPOLA Carmine, The Black Stallion, 1979 Partie 1, The Island 05. The Island 10. The Legend 12. First Feeding 15. Underwater Ballet
- BALLARD Carroll, The Black Stallion (l’Étalon Noir), 1979
milieux systèmes parcours, réseau cartographie
- JOHANNSSON Johan, Fordlandia, 2008 01. Fordlandia 11. How We Left Fordlandia
- KIPLING Rudyard, The Jungle Book (Le livre de la Jungle)
activités milieu rural ressource
- CORAJOUD Michel, Le paysage: une expérience pour construire la ville
MIYAZAKI Hayao, Sen To Chihiro no Kamikakushi (Le voyage de Chihiro), 2001 - COEN Joel & Ethan, Miller’s Crossing, 1990 MIYAZAKI Hayao, Gake No Ue No Ponyo (Ponyo sur la falaise), 2008 MIYAZAKI Goro, Kokuriko Zaka Kara (La Colline aux Coquelicots), 2011
- DANNA Michael, Life of Pi, 2012 10. Leaving India 11. The Deepest Spot On Earth
- IRON & WINE, Our Endless Numbered Days, 2004 02. Naked As We came 06. Love and Some Verses 07. Radio War 08. Each Coming Night 10. Fever Dream 11. Sodom, South Georgia 12. Passing Afternoon 16. Hickory
grand paysage réseau
- COPPOLA Carmine, The Black Stallion, 1979 Partie 2, The Race 05. Training I 07. Henry's Place / Car Ride 12. Training III 14. Dad’s Glove and Watch - HISAISHI Joe, Le Voyage de Chihiro, 2001 01. One Summer’s Day 10. Day Of the River 16. The Sixth Station - ZIMMER Hans, Gladiator, 2000 04. Earth -ZIMMER Hans, Inception Expanded Score, 2009 02. A Forgotten Dream 06. James and Philipa 10. Totem 27. Come Back
- PURDY Joe, Julie Blue, 2004 03. Mary 06. Riverboat Captain 08. Abbie's Song
- KEY Alexander, The Incredible Tide (La vague incroyable)
- IRON & WINE, The Shepherd’s Dog, 2007 03. Lovesong Of The Buzzard 04. Carousel 05. House By The Sea 06. Innocent Bones
MAMORU HOSODA, Toki Wo Kakeru Shoujo (La traversée du Temps), 2006
HOU HSIAO HSIEN, Millennium Mambo, 2001
IRON & WINE, Kiss Each Other Clean, 2011 01. Walking Far From Home 03. Tree by the River
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ÉTAPE 1: ARRIVÉE deux parties: - L’arrivée à Hanoi - Références
- MATSUMOTO Taiyo, Tekkon Kinkreet (Amer Béton)
- ARIAS Michael, Tekkon Kinkreet (Béton Amer), 2006
- PLAID, Béton Amer, 2006 01. This City 07. Beginnings 13. White’s Dream
p.5 Je suis parti un 15 Août pour me préparer à ma rentrée qui devait avoir lieu le lendemain, à l’Université d’Architecture de Hanoi. Je suis parti avec une bande dessinée japonaise en format intégral, commandée deux semaines plus tôt sur internet, glissée dans mon sac utilisé habituellement pour les cours, trimballé comme bagage à main dans l’avion. Deux gamins faisant un peu la loi dans une ville qui fourmille, où tout bouge et où tout reste en même temps. Où tout se superpose. J’ai jamais fini ce pavé, mais auparavant j’avais beaucoup regardé son adaptation en long-métrage animé, où tout l’univers graphique noir et blanc a été passé en couleurs. On s’est fourré dans un taxi climatisé à Noi Bai, dans la périphérie de Hanoi, à 30 ou 40km de la ville, pour rejoindre le centre où notre auberge nous attendait déjà. Au dehors, la chaleur, une végétation assez présente, pas sauvage ou plus naturelle, juste différente. Une végétation tropicale, d’humidité. Des palmiers. Beaucoup de maisons différentes, avec des styles piochés n’importe où. En béton. Brique. J’ai fais beaucoup de fois l’aller-retour à l’aéroport par la suite, je pourrais pas décrire tout mais on sent la circulation qui se densifie plus on se rapproche de Hanoi. Les routes deviennent plus fréquentes, les usagers sont plus nombreux. Ça vit. Directement, on est déjà dans Hanoi sans le savoir. Hanoi, c’est le regroupement de plein de villages périphériques à l’ensemble citadelle/quartier commerçant, schéma de base aux grandes villes vietnamiennes. Le Fleuve Rouge, Song Hong, on passe au dessus pendant un petit moment. Mais on s’en rend pas trop compte, la voie rapide surplombe l’eau comme elle surplombait la terre, dans la continuité. De l’eau, de la terre, de l’eau, Hanoi. Entre le tigre qui s’assoit et le dragon qui s’enroule. Pris entre le Lac de l’Ouest, Ho Tay et le Fleuve Rouge, l’ancienne citadelle de Hanoi et son quartier commerçant à côté d’elle. Au Sud du quartier commerçant, un autre lac, plus petit, le lac de l’Épée retrouvée. Tout ça, quand on débarque la première fois, on n’en sait rien. On arrive très vite dans cette vie qui on le sent, a déjà commencé très tôt le matin. Un environnement très dense, où le regard s’arrête partout. Arrivés là-bas, on est en plein inconnu. Je m’y préparais un peu quand même, à l’inconnu. Tout mes sens étaient à l’affut. Voir qui circule, comment ils circulent, comment ça marche. J’ai pendant plusieurs mois eu beaucoup de mal à me repérer dans la ville. Dans le magma qui s’étend vers le Nord-Ouest, de moins en moins dense, sur des dizaines de kilomètres. Arrivés près de notre auberge, on passe par une petite rue où se tient des activités de marché quotidien. On s’est changés, avec une tenue plus adaptée à la chaleur. Là, on est allé mangé notre premier repas, dans une maison à l’angle d’une rue, un tout petit angle. On y préparait à manger au rez-de-chaussée, on y faisait la vaisselle, et où on mangeait principalement à l’étage, tout aussi petit. Peu importe ce qu’on a fait après mais on a voulu rapidement se diriger vers l’école, au moins en reconnaissance. Donc on s’est embarqués dans un autre taxi, en plein embouteillage de 16h30. 16h30, au Vietnam aussi, les gamins sortent de l’école, et les parents viennent les chercher. Après, les gens sortent du boulot. Jusqu’à 18h30, 19h, les bouchons peuvent continuer, plus tard ou plus tôt selon les jours et les quartiers. Forcément ça paraît long, du centre jusqu’à l’école, dans le trafic de fin d’après-midi. Je voyais les différents commerces laisser la place à d’autres. Très vite, sortis du centre, sur les grands axes, le trottoir et son activité s’étiolent. Elle réapparait à chaque ruelle ou intersection par contre. Pour aller à l’école, on prend Tay Son, une fuyante qui prend source d’une diagonale de la citadelle je crois, dont le schéma des rempart était autrefois carré. Tay Son se transforme en Nguyen Trai après avoir passé Duong Chinh/Duong Lang, longeant la rivière To Lich de Hanoi, aux allures de canal. Arrivés à l’école, rien d’étonnant, la plupart des bureaux étaient fermés. On trouve néanmoins quelqu’un qui nous renseigne sur l’emploi du temps de notre filière, et nous donne des numéros de téléphone, ainsi qu’une heure pour venir le lendemain, assister aux cours tout fraichement commencés. Une des premières références qui m’est restée en arrivant au Vietnam est sans aucun doute Tekkonkinkreet, car j’avais pu pendant le début du mois d’août m’imprégner de l’univers graphique du long-métrage réalisé en 2006 par les Studios 4°C, mais aussi de la bande originale composée par le groupe de musique électronique Plaid. Avant de partir, je m’étais procuré le manga dessiné par Taiyo Matsumoto datant des années 1990, mais dans lequel j’ai eu d’avantage de mal à me plonger. Le manga fonctionne par chapitres, qui ont pour certains été directement transposés en scènes pour le long-métrage. Cependant, ce qui m’avait particulièrement marqué pour mon arrivée à Hanoi, c’est l’introduction du long-métrage. Celle-ci est assez différente de celle du manga, dans la mesure où le réalisateur a choisi d’introduire progressivement un des personnage clé de l’histoire au cours dès cette introduction, alors que l’environnement nous est dévoilé progressivement. C’est peut-être un des meilleurs choix du long-métrage. Le principe de l’histoire est que l’on suit deux orphelins, Kuro et Shiro, Black et White, qui font un peu leur loi dans cet environnement très éclectique qu’est la ville de Treasure Town. Seulement dans cette ville interviennent aussi d’autres acteurs majeurs, tel qu’un promoteur privé, la mafia, différents gangs, etc. L’histoire raconte leurs conflits pour cette ville. Un des personnages qui atterit finalement dans l’introduction est le personnage de Nezumi, Rat: ancien leader de la mafia de Treasure Town, il est rappelé par un certain promoteur au cours de l’histoire pour reprendre la main progressivement sur la ville. Dans le manga, il est normalement introduit en même temps que ce promoteur, deux chapitres après le commencement du récit. Cependant, dans cette histoire où finalement le lecteur prend tout en route, comme n’importe quelle personne qui entrerait dans une ville inconnue, Nezumi agit comme un certain repère car c’est un des seuls personnages a avoir connu la ville dans un temps passé. D’ailleurs, le seul moment où le manga connaît un montage en flashback, très rapides, est la mort de ce même personnage, reprise telle-qu’elle dans le longmétrage. Plaid, pour ce film, a fait globalement un gros travail de musique électronique ambiante, pour installer une atmosphère qui colle un peu à l’environnement. Contrairement à des choix qu’a fait par exemple le réalisateur Rintaro et Toshiyuki Honda pour accompagner la ville foisonnante de Métropolis dans le longmétrage d’animation de 2001, la musique de Tekkonkinkreet est très calme et minimaliste, avec des sons très clairs et irréguliers, accompagnés par des nappes sonores de fond très longues. L’introduction, donc, accompagnée par le thème ‘This City’, est tout a fait dans cet esprit, et accompagne très bien la voix de Nezumi, décrivant son sentiment par rapport à Treasure Town, alors que différents plans de la ville se succèdent, à différents angles de vue. On retrouve bien sûr Shiro et Kuro, traînant dans la ville, observant l’activité, surveillant en quelque sorte leur territoire. Deux plans assez bien maîtrisés dans leur enchaînement et leur propos finissent l’introduction: on suit le devant le voiture de Nezumi, vu de profil, alors que la ville défile derrière « Treasure Town a un certain je ne sais quoi », puis à la même vitesse qu’allait la voiture, lentement, la caméra fait un long panoramique sur une grande intersection de la ville « C’est une sorte de pays imaginaire, si vous voulez ». La caméra arrête son panoramique sur Kuro, regardant la ville d’en haut d’une antenne, et bientôt la musique baisse alors qu’un plan nous rapproche de son visage, il tourne la tête, et voit la voiture de Nezumi se garer, en contrebas.
p.6 Je suis parti un 15 Août pour me préparer à ma rentrée qui devait avoir lieu le lendemain, à l’Université d’Architecture de Hanoi. Je suis parti avec une bande dessinée japonaise en format intégral, commandée deux semaines plus tôt sur internet, glissée dans mon sac utilisé habituellement pour les cours, trimballé comme bagage à main dans l’avion. Deux gamins faisant un peu la loi dans une ville qui fourmille, où tout bouge et où tout reste en même temps. Où tout se superpose. J’ai jamais fini ce pavé, mais auparavant j’avais beaucoup regardé son adaptation en long-métrage animé, où tout l’univers graphique noir et blanc a été passé en couleurs. On s’est fourré dans un taxi climatisé à Noi Bai, dans la périphérie de Hanoi, à 30 ou 40km de la ville, pour rejoindre le centre où notre auberge nous attendait déjà. Au dehors, la chaleur, une végétation assez présente, pas sauvage ou plus naturelle, juste différente. Une végétation tropicale, d’humidité. Des palmiers. Beaucoup de maisons différentes, avec des styles piochés n’importe où. En béton. Brique. J’ai fais beaucoup de fois l’aller-retour à l’aéroport par la suite, je pourrais pas décrire tout mais on sent la circulation qui se densifie plus on se rapproche de Hanoi. Les routes deviennent plus fréquentes, les usagers sont plus nombreux. Ça vit. Directement, on est déjà dans Hanoi sans le savoir. Hanoi, c’est le regroupement de plein de villages périphériques à l’ensemble citadelle/quartier commerçant, schéma de base aux grandes villes vietnamiennes. Le Fleuve Rouge, Song Hong, on passe au dessus pendant un petit moment. Mais on s’en rend pas trop compte, la voie rapide surplombe l’eau comme elle surplombait la terre, dans la continuité. De l’eau, de la terre, de l’eau, Hanoi. Entre le tigre qui s’assoit et le dragon qui s’enroule. Pris entre le Lac de l’Ouest, Ho Tay et le Fleuve Rouge, l’ancienne citadelle de Hanoi et son quartier commerçant à côté d’elle. Au Sud du quartier commerçant, un autre lac, plus petit, le lac de l’Épée retrouvée. Tout ça, quand on débarque la première fois, on n’en sait rien. On arrive très vite dans cette vie qui on le sent, a déjà commencé très tôt le matin. Un environnement très dense, où le regard s’arrête partout. Arrivés là-bas, on est en plein inconnu. Je m’y préparais un peu quand même, à l’inconnu. Tout mes sens étaient à l’affut. Voir qui circule, comment ils circulent, comment ça marche. J’ai pendant plusieurs mois eu beaucoup de mal à me repérer dans la ville. Dans le magma qui s’étend vers le Nord-Ouest, de moins en moins dense, sur des dizaines de kilomètres. Arrivés près de notre auberge, on passe par une petite rue où se tient des activités de marché quotidien. On s’est changés, avec une tenue plus adaptée à la chaleur. Là, on est allé mangé notre premier repas, dans une maison à l’angle d’une rue, un tout petit angle. On y préparait à manger au rez-de-chaussée, on y faisait la vaisselle, et où on mangeait principalement à l’étage, tout aussi petit. Peu importe ce qu’on a fait après mais on a voulu rapidement se diriger vers l’école, au moins en reconnaissance. Donc on s’est embarqués dans un autre taxi, en plein embouteillage de 16h30. 16h30, au Vietnam aussi, les gamins sortent de l’école, et les parents viennent les chercher. Après, les gens sortent du boulot. Jusqu’à 18h30, 19h, les bouchons peuvent continuer, plus tard ou plus tôt selon les jours et les quartiers. Forcément ça paraît long, du centre jusqu’à l’école, dans le trafic de fin d’après-midi. Je voyais les différents commerces laisser la place à d’autres. Très vite, sortis du centre, sur les grands axes, le trottoir et son activité s’étiolent. Elle réapparait à chaque ruelle ou intersection par contre. Pour aller à l’école, on prend Tay Son, une fuyante qui prend source d’une diagonale de la citadelle je crois, dont le schéma des rempart était autrefois carré. Tay Son se transforme en Nguyen Trai après avoir passé Duong Chinh/Duong Lang, longeant la rivière To Lich de Hanoi, aux allures de canal. Arrivés à l’école, rien d’étonnant, la plupart des bureaux étaient fermés. On trouve néanmoins quelqu’un qui nous renseigne sur l’emploi du temps de notre filière, et nous donne des numéros de téléphone, ainsi qu’une heure pour venir le lendemain, assister aux cours tout fraichement commencés. Une des premières références qui m’est restée en arrivant au Vietnam est sans aucun doute Tekkonkinkreet, car j’avais pu pendant le début du mois d’août m’imprégner de l’univers graphique du long-métrage réalisé en 2006 par les Studios 4°C, mais aussi de la bande originale composée par le groupe de musique électronique Plaid. Avant de partir, je m’étais procuré le manga dessiné par Taiyo Matsumoto datant des années 1990, mais dans lequel j’ai eu d’avantage de mal à me plonger. Le manga fonctionne par chapitres, qui ont pour certains été directement transposés en scènes pour le long-métrage. Cependant, ce qui m’avait particulièrement marqué pour mon arrivée à Hanoi, c’est l’introduction du long-métrage. Celle-ci est assez différente de celle du manga, dans la mesure où le réalisateur a choisi d’introduire progressivement un des personnage clé de l’histoire au cours dès cette introduction, alors que l’environnement nous est dévoilé progressivement. C’est peut-être un des meilleurs choix du long-métrage. Le principe de l’histoire est que l’on suit deux orphelins, Kuro et Shiro, Black et White, qui font un peu leur loi dans cet environnement très éclectique qu’est la ville de Treasure Town. Seulement dans cette ville interviennent aussi d’autres acteurs majeurs, tel qu’un promoteur privé, la mafia, différents gangs, etc. L’histoire raconte leurs conflits pour cette ville. Un des personnages qui atterit finalement dans l’introduction est le personnage de Nezumi, Rat: ancien leader de la mafia de Treasure Town, il est rappelé par un certain promoteur au cours de l’histoire pour reprendre la main progressivement sur la ville. Dans le manga, il est normalement introduit en même temps que ce promoteur, deux chapitres après le commencement du récit. Cependant, dans cette histoire où finalement le lecteur prend tout en route, comme n’importe quelle personne qui entrerait dans une ville inconnue, Nezumi agit comme un certain repère car c’est un des seuls personnages a avoir connu la ville dans un temps passé. D’ailleurs, le seul moment où le manga connaît un montage en flashback, très rapides, est la mort de ce même personnage, reprise telle-qu’elle dans le longmétrage. Plaid, pour ce film, a fait globalement un gros travail de musique électronique ambiante, pour installer une atmosphère qui colle un peu à l’environnement. Contrairement à des choix qu’a fait par exemple le réalisateur Rintaro et Toshiyuki Honda pour accompagner la ville foisonnante de Métropolis dans le longmétrage d’animation de 2001, la musique de Tekkonkinkreet est très calme et minimaliste, avec des sons très clairs et irréguliers, accompagnés par des nappes sonores de fond très longues. L’introduction, donc, accompagnée par le thème ‘This City’, est tout a fait dans cet esprit, et accompagne très bien la voix de Nezumi, décrivant son sentiment par rapport à Treasure Town, alors que différents plans de la ville se succèdent, à différents angles de vue. On retrouve bien sûr Shiro et Kuro, traînant dans la ville, observant l’activité, surveillant en quelque sorte leur territoire. Deux plans assez bien maîtrisés dans leur enchaînement et leur propos finissent l’introduction: on suit le devant le voiture de Nezumi, vu de profil, alors que la ville défile derrière « Treasure Town a un certain je ne sais quoi », puis à la même vitesse qu’allait la voiture, lentement, la caméra fait un long panoramique sur une grande intersection de la ville « C’est une sorte de pays imaginaire, si vous voulez ». La caméra arrête son panoramique sur Kuro, regardant la ville d’en haut d’une antenne, et bientôt la musique baisse alors qu’un plan nous rapproche de son visage, il tourne la tête, et voit la voiture de Nezumi se garer, en contrebas.
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ÉTAPE 2: NHA TRANG deux parties: - Le voyage et la ville - Le travail d’atelier
habitats, pêcheurs commerces, activités tourisme
p.8 Aller faire ce travail à Nha Trang, repartir autre part, alors qu’on venait tout juste d’arriver, ça faisait franchement drôle. On se rend pas compte des distances quand on part comme ça, mais le Vietnam est un pays facilement deux fois plus long que la France, et Nha Trang est situé aux deux tiers du pays vers le Sud, sur la côte. Mille deux cent kilomètres ou mille trois cent, un truc phénoménal, qu’on arrive pas à s’imaginer parce que dépassé mille kilomètre, on a pu de repères. Ça se faisait en bus pour y aller, et on devait mettre deux jours de route. Mais déjà, il fallait se rendre au point de départ du car, une adresse donnée deux jours plus tôt à l’école, au moment de notre premier cours. À ce moment là, on était pas encore autonomes pour se déplacer, donc on faisait avec les bus de Hanoi et les taxis. On avait rendez-vous sur une sorte de boulevard au Nord du quartier anicen de HN, pas trop loin de notre auberge si on en croyait la carte touristique. Sauf qu’on connaissait rien de la ville et de la vie là-bas, et dans ma tête ça aurait pu prendre vingt comme trentre comme trentre-cinq minutes pour s’y rendre. On avait demandé en avance à l’auberge de nous appeler un taxi alors que plus ça allait plus le temps se gâtait, le ciel s’assombrissait à vue d’oeil, sans pour autant ce soit la soirée. Ça a pété un peu avant qu’on parte des ruelles pour rejoindre le rendez-vous du taxi. On s’est dégotté des capes de pluie jetables et on a attendu le type. Voyant l’heure tourner on a du admettre à un moment qu’il allait finalement jamais venir, donc on a sauté sur deux moto-taxi avec nos gros sacs, en criant l’adresse de rendez-vous pour couvrir la pluie et aussi le fait qu’on prononçait mal les mots. Mais les mecs c’est le genre à comprendre ta destination avant même que tu finisses de la dire, et sans l’avoir réalisé on s’était déjà engoufré dans la circulation d’enfer du Hanoi de 17h30. Je saurais pas dire si la pluie s’est arrêtée en cours de route ou au moment où on est partis. On avait négocié un minimum le prix, mais dans ces conditions là et en retard comme on était, je m’en foutais de leur filer un billet en plus. On se faufile entre les taxis, les vélos, les autres motos, les piétons, les dames qui vendent des petits plats, d’autres qui vendent des fruits, les touristes. Dans les rues du quartier ancien, on a l’impression que tout le monde va dans un sens différent, jamais le même. On est arrivés au rendez-vous, le bus était déjà là. Avec le temps seulement d’acheter une ou deux provisions, on a grimpé dans ce grand bus couchette qu’on allait voir pendant les deux jours suivants. Quand tu montes dans un bus comme ça, tu montes et tu vas directement t’allonger, sans discuter, sans prendre le temps de mettre tes chaussures dans la poche plastique que le chauffeur te donne. Nous, avec Hugo on connaissait personne encore, parce que le premier cours qu’on avait fait à l’école s’était pas passé avec notre classe, mais avec la classe d’en dessous. Une fois allongés vers l’avant du bus parce que le fond était plein, on a commencé à bavarder avec les mecs allongés dans les rangées latérales. Ils venaient de Bordeaux, et apprenaient ensemble avec nous pour tout le premier semestre. Eux étudiaient le paysage à l’école de Bordeaux, et devaient passer leur diplôme à la fin de l’année. Alors que nous on venait d’arriver là, pour éventuellement trouver quelquechose de différent, eux avaient déjà en tête ce qu’ils voulaient étudier vraiment, et comment ils allaient le faire. En les écoutant je regardais le crépuscule tomber en même temps que Hanoi défilait derrière la vitre, dilué par les quelques averses passagères. Après la tombée de la nuit, on a pas beaucoup discuté plus. Le bus lancé à 80 sur les routes nationales faisait un boucant d’enfer, avec son moteur vrombissant déjà et son klaxon à écho, actionné à chaque dépassement et chaque croisement de route. On arrive bien à s’endormir à un moment, même si on en a pas vraiment envie. On en est finalement contraint par notre position allongée, l’absence de lumière et d’espace, l’absence d’interlocuteur, et la volonté d’économiser la batterie des baladeurs. Le cerveau toujours en activité, j’ai bien essayé de dessiner quelquechose ou d’écrire à un moment, mais ça m’a facilement demandé quatre fois plus d’énergie qu’en temps normal. Finalement on a fait une pause, pas trop longtemps après être partis, à côté d’une grande batisse installée à côté de la route, vide de monde. De toutes façon les chauffeurs allaient tellement vite pour les pauses qu’on avait même pas le temps d’allumer une cigarette ou d’enfiler convenablement nos chaussures pour aller aux toilettes. On a bien réussi à acheter un snack supplémentaire pendant la nuit, en choisissant les trucs les moins vieux ou les moins chers. Le lendemain on a pu manger un truc chaud dans une autre station, où cette fois beaucoup de gens étaient arrêtés pour manger. C’était cher et pas très bon, mais on était contents d’avoir ça. Un peu plus tard on est arrivés à Da Nang, une ville très connue du centre Vietnam, pour son climat chaud mais doux, sa rivière, son pont, ses plages. On était sensés attendre un bon moment là-bas le deuxième bus qui allait nous rendre à destination. Donc après avoir bu quelquechoses avec les autres, on s’est séparés pour aller à deux différentes plages. On nous avait dit que la plus belle des deux plages était à un quart d’heure de marche, donc on s’est rapidement mis en route pour la rejoindre. On a finalement mis une bonne demi-heure pour y aller, en traversant le pont sous un soleil abominable, et puis en continuant à marcher vers l’Est, dans l’alignement du pont. Sur cette rive là, on sentait la densité de la ville diminuer tout d’un coup, avec seulement des hotels, des habitations ou des villas, accompagnés de quelques petits commerces, mais rares. On a marché sur ces grands trottoirs au bord de cette route immense, une deux fois trois voies, menant directement à la grande plage de Da Nang, abritée par la presqu’île Son Tra. Plus on s’en approchait, plus les terrains en friche se multipliaient sur les côtés de cette route, on se sentait vraiment sortir de la ville. C’est intéressant de voir que cette ville s’est développée davantage autour de la rivière plutôt qu’autour de sa baie. On est arrivés à Nha Trang à cinq heures du matin, à côté de l’hôtel où tous les étudiants de la classe était logés pour la semaine. Un grand bâti, peut-être 6 étages, gris clair, avec un nom comme ils en portent tous là-bas, soit différentes combinaisons de sky, sea, hotel, bay, blue ou beach. Il faisait encore nuit quand on s’est extirpés du bus et qu’on a récupéré nos sacs à dos sur le trottoir. Après avoir passé trentesix heure dans un bus, on réalisait pas encore où on était et les possibilités qui s’offraient à nous. Mais comme le soleil allait arriver très vite, on s’est rapidement tous dirigés vers l’Est en suivant la rue de l’hotel, où les petits marchants commençaient à s’installer pour vendre leurs boissons, leurs fruits, leurs cigarettes. On est arrivés devant cette deux fois trois voies, la rue Tran Phu, un vrai boulevard, qui court le long de la baie en partant d’une montagne au Sud pour arriver à une embouchure de rivière au Nord. Si on était pas encore habitués à traverser une rue au Vietnam, en se lançant sans qu’on te laisse passer, ici on s’y fait rapidement pour accéder à la plage. Beaucoup de petites places ou d’espaces verts ont été aménagés autour de cette baie, entre Tran Phu et la plage, à une ou deux marches du niveau du sable. Parfois les hotels les plus proches ont des zones réservées à leurs clientèles, logés sous de nombreuses ombrelles en toit de paille. Quand on est arrivé là, le soleil se levait sur l’horizon, plein Est, beaucoup de monde était déjà sur la plage. Des coureurs, des baigneurs: en fait le levé et le couché du jour sont ici les deux moment où la chaleur et le soleil ne sont pas trop dangereux. La marée ne se ressent pas beaucoup sur l’’étendue de la plage, la mer est pour ainsi dire toujours haute, la pente du sable descend brutalement sous l’eau. Le reste de la journée, on est allé découvrir les quartiers alentours, en général en ne nous éloignant pas trop de la baie. On s’était divisés en plusieurs groupe, mais on s’est retrouvés plusieurs fois sur la plage sans le vouloir. Les quartiers autour de notre hotel étaient pas très denses, beaucoup de bâtis étaient en construction, d’autres parcelles étaient en attente. La plupart des routes d’ailleurs étaient en réfection dans ce coin là: de grandes évacuations béton étaient en attente sur les côtés, ou alors le bitume était en train d’être refait, ou bien les sens de circulations semblaient en période de test, avec des rond-point provisoires marqués par un bloc de béton dans le centre de l’intersection. Pour moi, avec ces terrains en friches, ces routes mises à nu et la baie juste à deux pas, qu’on sentait par le vide dans le ciel à l’Est, tout laissait penser qu’on était sur de nouvelles terres où tout commençait à se construire. Et le soir, on se retrouvait tous non pas dans le centre ville, un peu plus au Nord-Ouest de notre hotel, mais sur la plage comme beaucoup, où des marchants proposaient des petites choses à grignoter ou parfois simplement des bâches pour s’asseoir dans le sable. Au briefing du lendemain matin, les enseignant nous avaient donné rendez-vous à leur hotel pas loin du centre, là où les commerces se multiplient et les rues deviennent déjà plus petites. Sur cette petite terrasse en hauteur par rapport à la rue, on a rassemblé assez de fauteuils pour tous les étudiants, et on a pris connaissance des objectifs pour cet intensif de projet. L’atelier, divisé en groupes de trois personnes, avait pour but de récolter des témoignages de trois grandes catégories d’individus sur l’ensemble de la ville: les natifs, les travailleurs, et les touristes. Nous étaient confiés comme base commune un fond de plan cadastral qui allait des montagnes à l’Ouest de la ville jusqu’aux îles à l’Est de la baie. À partir de là nous étaient ouvertes toutes les directions, sachant que nous allions chaque soir dans une école du quartier pour suivre le cours de notre enseignant de projet: On pouvait aller n’importe où, n’importe comment, la seule contrainte était d’être de retour à temps. Alors on est parti, on a décidé de mettre en commun nos deux groupes de travail sur les natifs de la ville, et on a loué 3 motos. Au début je me disais que ce qui allait nous limiter allait être le nombre de kilomètres à parcourir, mais en un rien de temps on pouvait parcourir la ville de long en large: aller voir les pêcheurs au Nord de la ville ou au Sud, aller voir les bassins d’élevages de crevette au Sud Ouest ou bien les rizière au Nord-Ouest pouvait nous prendre une heure, mais pas beaucoup plus. Tout était à portée de moto, et les distances cartographiées étaient tout de suite réduites à une poignée de minutes. On s’est dirigés vers l’embouchure du fleuve au Nord qu’on a d’abord traversé pour ensuite se diriger vers les berges qui nous faisaient face quelques secondes plutôt. En se faufilant dans deux ou trois ruelles, on était sorti de l’activité des rues principales et on se trouvait dans une atmosphere beaucoup plus calme de petit quartier. On s’est rapidement arrêtés à côté d’un petit café de rue, installé directement sur la berge du fleuve. C’était des femmes de pêcheurs qui étaient installées ici. Alors que les hommes partaient pêcher très tôt le matin ou tard le soir, elles restaient là pour avoir un petit revenu au sein du quartier, vendre du thé ou du café aux personnes du coin. Au Sud encore plus qu’au Nord les gens vont boire un café dans la rue quand il sortent. Elles restent donc en même temps près du quai ou débarquent certains bateaux, et entretienne le matériel si besoin. Abrités par quelques baches, installés sur des petits tabourets par très loin de l’eau, on distinguait la berge d’en face entièrement bétonnée, où les nouvelles constructions se multipliait et le ton de vie avait changé. Lorsqu’on est partis au Sud de la ville, en direction du deuxième fleuve qui enserre Nha Trang, on s’était mis en tête d’aller à la rencontre d’une autre population de pêcheurs, natifs, vivant sur place. L’embouchure du fleuve Cua Be est au moins deux fois plus grande que celle du fleuve Cai au Nord, et quand on arrive là-bas les habitations de pêcheurs et leurs bâteaux sont présents en beaucoup plus grand nombre. On est arrivés sur place en suivant la route Le Hong Phong, bordant la ville à l’Ouest, et juste avant de traverser le fleuve on s’est réorienté pour longer la berge. Les habitations de pêcheurs à cet endroit là, soumis à de fortes inondations pendant la mousson, sont des petits bâtis très denses et construits en hauteurs, et n’étaient absolument pas accessibles par les grandes routes. On a du remonter presque jusqu’au flanc de la montagne, pour pouvoir redescendre davantage vers l’embouchure et trouver des ruelles qui descendaient vers les habitations de pêcheurs. Toutes ces petites habitations se juxtaposes et très vite on a quitté nos motos pour s’aventurer plus loin. Quand la ruelle s’est terminée on s’est retrouvés pieds dans le sable, à côté de l’eau mais quasiment directement abrités en dessous des pilotis des habitations. Un homme qui se reposait alors là-bas, accompagnés de ses enfants ou des enfants du coin, nous a offert à manger et a bien voulu qu’on parle de son travail, de ses conditions de vie, de sa vision de la ville. En général les habitants nous faisaient part de leurs inquiétudes sur le développement de la Nha Trang, et sur leurs conditions incertaines de travail ou d’habiter, mais on y voyait surtout un lien très fort avec leur environnement car jusqu’à maintenant ils subsistent. Une jeune fille vivant avec ses parents, éleveurs de crevettes un peu plus à l’Ouest, et une femme travaillant dans un café à côté des rizières espéraient pouvoir quitter le milieu agricole pour pouvoir étudier ou travailler dans de meilleures conditions. Un homme vendant de quoi se déshaltérer ou manger dans le centreville craignait de se voir déménager face aux constructions à destination des touristes. Puisque pour cet intensif à Nha Trang on s’était rassemblés en un seul grand groupe travaillant sur les natifs de la ville, lorsqu’il a fallu travailler la problématique ainsi que la cartographie support de travail qui nous était demandée, il a fallu concevoir quelquechose qui pourrait offrir des possibilités à nos deux groupes. Alors en fonction des six portraits d’habitants que l’on avait récoltés sur le terrain, on a décidé après une première séance de réflexion, d’établir une problématique commune, mais qui pourrait influer sur deux territoires différents. En effet, on s’était rendus compte que ce qui permettait aux natifs de la ville de subsister à Nha Trang était leur travail. Et ce travail, d’après nos portraits, pouvait s’établir soit en lien avec la terre: rizière, centre-ville, hotel; soit avec la mer: pêcheurs au Nord, au Sud, et élevage de crevettes au Sud-Ouest de la ville. Formuler la problématique selon les termes de terre, et de mer, était la meilleure solution pour pouvoir englober un maximum de composantes du territoire global de Nha Trang. De plus, du point de vue de la problématique, qui posait la question de l’identité de la ville ainsi que de l’avenir du tourisme, on a longtemps cherché ce qui faisait l’identité de Nha Trang pour le touriste. Et ce qui nous est apparu le plus fondamental était que la ville de Nha Trang était tout d’abord un milieu ou ville et mer se côtoient et fonctionnent ensemble. En dézoomant la question à l’échelle du territoire, c’était donc l’adéquation entre terre et mer qui constituait l’identité de ce territoire. Pour accompagner notre propos et en fonction des différents portraits d’habitants que l’on avait réussi à réunir, on voulait compléter le propos sur la question des natifs et du tourisme, qui sont deux mondes qui ne se côtoient pas partout sur Nha Trang. On a donc esquissé sur la carte commune qui nous avait été remise en début de semaine une division du territoire en plusieurs secteurs, qui correspondrait aux différentes parties de la ville où le coût de la vie change. Avec, le plus près de la mer, le secteur le plus cher pour la vie des habitants et le tourisme, et le plus loin dans les terres vers les montagnes, les secteurs les plus humbles pour vivre et travailler. Enfin, pour accompagner ce travail cartographique et de problématique jusqu’au bout, on a décidé de travailler tous ensembles jusqu’à la présentation devant le Comité Populaire de la ville. On a donc cherché à trouver comment faire coincider nos portraits d’habitants avec la carte, selon quelles caractéristiques: les déplacements, les ressources, etc; puis comment les représenter de manière communicative et aussi plus précise. On a donc abouti pour le rendu final à deux A3 de synthèse, regroupant une coupe pour chaque portrait, des pictogrammes supplémentaires à la carte, des schémas correspondant aux activités, et enfin des photos représentatives des différents milieux et environnements.
p.9 Aller faire ce travail à Nha Trang, repartir autre part, alors qu’on venait tout juste d’arriver, ça faisait franchement drôle. On se rend pas compte des distances quand on part comme ça, mais le Vietnam est un pays facilement deux fois plus long que la France, et Nha Trang est situé aux deux tiers du pays vers le Sud, sur la côte. Mille deux cent kilomètres ou mille trois cent, un truc phénoménal, qu’on arrive pas à s’imaginer parce que dépassé mille kilomètre, on a pu de repères. Ça se faisait en bus pour y aller, et on devait mettre deux jours de route. Mais déjà, il fallait se rendre au point de départ du car, une adresse donnée deux jours plus tôt à l’école, au moment de notre premier cours. À ce moment là, on était pas encore autonomes pour se déplacer, donc on faisait avec les bus de Hanoi et les taxis. On avait rendez-vous sur une sorte de boulevard au Nord du quartier anicen de HN, pas trop loin de notre auberge si on en croyait la carte touristique. Sauf qu’on connaissait rien de la ville et de la vie là-bas, et dans ma tête ça aurait pu prendre vingt comme trentre comme trentre-cinq minutes pour s’y rendre. On avait demandé en avance à l’auberge de nous appeler un taxi alors que plus ça allait plus le temps se gâtait, le ciel s’assombrissait à vue d’oeil, sans pour autant ce soit la soirée. Ça a pété un peu avant qu’on parte des ruelles pour rejoindre le rendez-vous du taxi. On s’est dégotté des capes de pluie jetables et on a attendu le type. Voyant l’heure tourner on a du admettre à un moment qu’il allait finalement jamais venir, donc on a sauté sur deux moto-taxi avec nos gros sacs, en criant l’adresse de rendez-vous pour couvrir la pluie et aussi le fait qu’on prononçait mal les mots. Mais les mecs c’est le genre à comprendre ta destination avant même que tu finisses de la dire, et sans l’avoir réalisé on s’était déjà engoufré dans la circulation d’enfer du Hanoi de 17h30. Je saurais pas dire si la pluie s’est arrêtée en cours de route ou au moment où on est partis. On avait négocié un minimum le prix, mais dans ces conditions là et en retard comme on était, je m’en foutais de leur filer un billet en plus. On se faufile entre les taxis, les vélos, les autres motos, les piétons, les dames qui vendent des petits plats, d’autres qui vendent des fruits, les touristes. Dans les rues du quartier ancien, on a l’impression que tout le monde va dans un sens différent, jamais le même. On est arrivés au rendez-vous, le bus était déjà là. Avec le temps seulement d’acheter une ou deux provisions, on a grimpé dans ce grand bus couchette qu’on allait voir pendant les deux jours suivants. Quand tu montes dans un bus comme ça, tu montes et tu vas directement t’allonger, sans discuter, sans prendre le temps de mettre tes chaussures dans la poche plastique que le chauffeur te donne. Nous, avec Hugo on connaissait personne encore, parce que le premier cours qu’on avait fait à l’école s’était pas passé avec notre classe, mais avec la classe d’en dessous. Une fois allongés vers l’avant du bus parce que le fond était plein, on a commencé à bavarder avec les mecs allongés dans les rangées latérales. Ils venaient de Bordeaux, et apprenaient ensemble avec nous pour tout le premier semestre. Eux étudiaient le paysage à l’école de Bordeaux, et devaient passer leur diplôme à la fin de l’année. Alors que nous on venait d’arriver là, pour éventuellement trouver quelquechose de différent, eux avaient déjà en tête ce qu’ils voulaient étudier vraiment, et comment ils allaient le faire. En les écoutant je regardais le crépuscule tomber en même temps que Hanoi défilait derrière la vitre, dilué par les quelques averses passagères. Après la tombée de la nuit, on a pas beaucoup discuté plus. Le bus lancé à 80 sur les routes nationales faisait un boucant d’enfer, avec son moteur vrombissant déjà et son klaxon à écho, actionné à chaque dépassement et chaque croisement de route. On arrive bien à s’endormir à un moment, même si on en a pas vraiment envie. On en est finalement contraint par notre position allongée, l’absence de lumière et d’espace, l’absence d’interlocuteur, et la volonté d’économiser la batterie des baladeurs. Le cerveau toujours en activité, j’ai bien essayé de dessiner quelquechose ou d’écrire à un moment, mais ça m’a facilement demandé quatre fois plus d’énergie qu’en temps normal. Finalement on a fait une pause, pas trop longtemps après être partis, à côté d’une grande batisse installée à côté de la route, vide de monde. De toutes façon les chauffeurs allaient tellement vite pour les pauses qu’on avait même pas le temps d’allumer une cigarette ou d’enfiler convenablement nos chaussures pour aller aux toilettes. On a bien réussi à acheter un snack supplémentaire pendant la nuit, en choisissant les trucs les moins vieux ou les moins chers. Le lendemain on a pu manger un truc chaud dans une autre station, où cette fois beaucoup de gens étaient arrêtés pour manger. C’était cher et pas très bon, mais on était contents d’avoir ça. Un peu plus tard on est arrivés à Da Nang, une ville très connue du centre Vietnam, pour son climat chaud mais doux, sa rivière, son pont, ses plages. On était sensés attendre un bon moment là-bas le deuxième bus qui allait nous rendre à destination. Donc après avoir bu quelquechoses avec les autres, on s’est séparés pour aller à deux différentes plages. On nous avait dit que la plus belle des deux plages était à un quart d’heure de marche, donc on s’est rapidement mis en route pour la rejoindre. On a finalement mis une bonne demi-heure pour y aller, en traversant le pont sous un soleil abominable, et puis en continuant à marcher vers l’Est, dans l’alignement du pont. Sur cette rive là, on sentait la densité de la ville diminuer tout d’un coup, avec seulement des hotels, des habitations ou des villas, accompagnés de quelques petits commerces, mais rares. On a marché sur ces grands trottoirs au bord de cette route immense, une deux fois trois voies, menant directement à la grande plage de Da Nang, abritée par la presqu’île Son Tra. Plus on s’en approchait, plus les terrains en friche se multipliaient sur les côtés de cette route, on se sentait vraiment sortir de la ville. C’est intéressant de voir que cette ville s’est développée davantage autour de la rivière plutôt qu’autour de sa baie. On est arrivés à Nha Trang à cinq heures du matin, à côté de l’hôtel où tous les étudiants de la classe était logés pour la semaine. Un grand bâti, peut-être 6 étages, gris clair, avec un nom comme ils en portent tous là-bas, soit différentes combinaisons de sky, sea, hotel, bay, blue ou beach. Il faisait encore nuit quand on s’est extirpés du bus et qu’on a récupéré nos sacs à dos sur le trottoir. Après avoir passé trentesix heure dans un bus, on réalisait pas encore où on était et les possibilités qui s’offraient à nous. Mais comme le soleil allait arriver très vite, on s’est rapidement tous dirigés vers l’Est en suivant la rue de l’hotel, où les petits marchants commençaient à s’installer pour vendre leurs boissons, leurs fruits, leurs cigarettes. On est arrivés devant cette deux fois trois voies, la rue Tran Phu, un vrai boulevard, qui court le long de la baie en partant d’une montagne au Sud pour arriver à une embouchure de rivière au Nord. Si on était pas encore habitués à traverser une rue au Vietnam, en se lançant sans qu’on te laisse passer, ici on s’y fait rapidement pour accéder à la plage. Beaucoup de petites places ou d’espaces verts ont été aménagés autour de cette baie, entre Tran Phu et la plage, à une ou deux marches du niveau du sable. Parfois les hotels les plus proches ont des zones réservées à leurs clientèles, logés sous de nombreuses ombrelles en toit de paille. Quand on est arrivé là, le soleil se levait sur l’horizon, plein Est, beaucoup de monde était déjà sur la plage. Des coureurs, des baigneurs: en fait le levé et le couché du jour sont ici les deux moment où la chaleur et le soleil ne sont pas trop dangereux. La marée ne se ressent pas beaucoup sur l’’étendue de la plage, la mer est pour ainsi dire toujours haute, la pente du sable descend brutalement sous l’eau. Le reste de la journée, on est allé découvrir les quartiers alentours, en général en ne nous éloignant pas trop de la baie. On s’était divisés en plusieurs groupe, mais on s’est retrouvés plusieurs fois sur la plage sans le vouloir. Les quartiers autour de notre hotel étaient pas très denses, beaucoup de bâtis étaient en construction, d’autres parcelles étaient en attente. La plupart des routes d’ailleurs étaient en réfection dans ce coin là: de grandes évacuations béton étaient en attente sur les côtés, ou alors le bitume était en train d’être refait, ou bien les sens de circulations semblaient en période de test, avec des rond-point provisoires marqués par un bloc de béton dans le centre de l’intersection. Pour moi, avec ces terrains en friches, ces routes mises à nu et la baie juste à deux pas, qu’on sentait par le vide dans le ciel à l’Est, tout laissait penser qu’on était sur de nouvelles terres où tout commençait à se construire. Et le soir, on se retrouvait tous non pas dans le centre ville, un peu plus au Nord-Ouest de notre hotel, mais sur la plage comme beaucoup, où des marchants proposaient des petites choses à grignoter ou parfois simplement des bâches pour s’asseoir dans le sable. Au briefing du lendemain matin, les enseignant nous avaient donné rendez-vous à leur hotel pas loin du centre, là où les commerces se multiplient et les rues deviennent déjà plus petites. Sur cette petite terrasse en hauteur par rapport à la rue, on a rassemblé assez de fauteuils pour tous les étudiants, et on a pris connaissance des objectifs pour cet intensif de projet. L’atelier, divisé en groupes de trois personnes, avait pour but de récolter des témoignages de trois grandes catégories d’individus sur l’ensemble de la ville: les natifs, les travailleurs, et les touristes. Nous étaient confiés comme base commune un fond de plan cadastral qui allait des montagnes à l’Ouest de la ville jusqu’aux îles à l’Est de la baie. À partir de là nous étaient ouvertes toutes les directions, sachant que nous allions chaque soir dans une école du quartier pour suivre le cours de notre enseignant de projet: On pouvait aller n’importe où, n’importe comment, la seule contrainte était d’être de retour à temps. Alors on est parti, on a décidé de mettre en commun nos deux groupes de travail sur les natifs de la ville, et on a loué 3 motos. Au début je me disais que ce qui allait nous limiter allait être le nombre de kilomètres à parcourir, mais en un rien de temps on pouvait parcourir la ville de long en large: aller voir les pêcheurs au Nord de la ville ou au Sud, aller voir les bassins d’élevages de crevette au Sud Ouest ou bien les rizière au Nord-Ouest pouvait nous prendre une heure, mais pas beaucoup plus. Tout était à portée de moto, et les distances cartographiées étaient tout de suite réduites à une poignée de minutes. On s’est dirigés vers l’embouchure du fleuve au Nord qu’on a d’abord traversé pour ensuite se diriger vers les berges qui nous faisaient face quelques secondes plutôt. En se faufilant dans deux ou trois ruelles, on était sorti de l’activité des rues principales et on se trouvait dans une atmosphere beaucoup plus calme de petit quartier. On s’est rapidement arrêtés à côté d’un petit café de rue, installé directement sur la berge du fleuve. C’était des femmes de pêcheurs qui étaient installées ici. Alors que les hommes partaient pêcher très tôt le matin ou tard le soir, elles restaient là pour avoir un petit revenu au sein du quartier, vendre du thé ou du café aux personnes du coin. Au Sud encore plus qu’au Nord les gens vont boire un café dans la rue quand il sortent. Elles restent donc en même temps près du quai ou débarquent certains bateaux, et entretienne le matériel si besoin. Abrités par quelques baches, installés sur des petits tabourets par très loin de l’eau, on distinguait la berge d’en face entièrement bétonnée, où les nouvelles constructions se multipliait et le ton de vie avait changé. Lorsqu’on est partis au Sud de la ville, en direction du deuxième fleuve qui enserre Nha Trang, on s’était mis en tête d’aller à la rencontre d’une autre population de pêcheurs, natifs, vivant sur place. L’embouchure du fleuve Cua Be est au moins deux fois plus grande que celle du fleuve Cai au Nord, et quand on arrive là-bas les habitations de pêcheurs et leurs bâteaux sont présents en beaucoup plus grand nombre. On est arrivés sur place en suivant la route Le Hong Phong, bordant la ville à l’Ouest, et juste avant de traverser le fleuve on s’est réorienté pour longer la berge. Les habitations de pêcheurs à cet endroit là, soumis à de fortes inondations pendant la mousson, sont des petits bâtis très denses et construits en hauteurs, et n’étaient absolument pas accessibles par les grandes routes. On a du remonter presque jusqu’au flanc de la montagne, pour pouvoir redescendre davantage vers l’embouchure et trouver des ruelles qui descendaient vers les habitations de pêcheurs. Toutes ces petites habitations se juxtaposes et très vite on a quitté nos motos pour s’aventurer plus loin. Quand la ruelle s’est terminée on s’est retrouvés pieds dans le sable, à côté de l’eau mais quasiment directement abrités en dessous des pilotis des habitations. Un homme qui se reposait alors là-bas, accompagnés de ses enfants ou des enfants du coin, nous a offert à manger et a bien voulu qu’on parle de son travail, de ses conditions de vie, de sa vision de la ville. En général les habitants nous faisaient part de leurs inquiétudes sur le développement de la Nha Trang, et sur leurs conditions incertaines de travail ou d’habiter, mais on y voyait surtout un lien très fort avec leur environnement car jusqu’à maintenant ils subsistent. Une jeune fille vivant avec ses parents, éleveurs de crevettes un peu plus à l’Ouest, et une femme travaillant dans un café à côté des rizières espéraient pouvoir quitter le milieu agricole pour pouvoir étudier ou travailler dans de meilleures conditions. Un homme vendant de quoi se déshaltérer ou manger dans le centreville craignait de se voir déménager face aux constructions à destination des touristes. Puisque pour cet intensif à Nha Trang on s’était rassemblés en un seul grand groupe travaillant sur les natifs de la ville, lorsqu’il a fallu travailler la problématique ainsi que la cartographie support de travail qui nous était demandée, il a fallu concevoir quelquechose qui pourrait offrir des possibilités à nos deux groupes. Alors en fonction des six portraits d’habitants que l’on avait récoltés sur le terrain, on a décidé après une première séance de réflexion, d’établir une problématique commune, mais qui pourrait influer sur deux territoires différents. En effet, on s’était rendus compte que ce qui permettait aux natifs de la ville de subsister à Nha Trang était leur travail. Et ce travail, d’après nos portraits, pouvait s’établir soit en lien avec la terre: rizière, centre-ville, hotel; soit avec la mer: pêcheurs au Nord, au Sud, et élevage de crevettes au Sud-Ouest de la ville. Formuler la problématique selon les termes de terre, et de mer, était la meilleure solution pour pouvoir englober un maximum de composantes du territoire global de Nha Trang. De plus, du point de vue de la problématique, qui posait la question de l’identité de la ville ainsi que de l’avenir du tourisme, on a longtemps cherché ce qui faisait l’identité de Nha Trang pour le touriste. Et ce qui nous est apparu le plus fondamental était que la ville de Nha Trang était tout d’abord un milieu ou ville et mer se côtoient et fonctionnent ensemble. En dézoomant la question à l’échelle du territoire, c’était donc l’adéquation entre terre et mer qui constituait l’identité de ce territoire. Pour accompagner notre propos et en fonction des différents portraits d’habitants que l’on avait réussi à réunir, on voulait compléter le propos sur la question des natifs et du tourisme, qui sont deux mondes qui ne se côtoient pas partout sur Nha Trang. On a donc esquissé sur la carte commune qui nous avait été remise en début de semaine une division du territoire en plusieurs secteurs, qui correspondrait aux différentes parties de la ville où le coût de la vie change. Avec, le plus près de la mer, le secteur le plus cher pour la vie des habitants et le tourisme, et le plus loin dans les terres vers les montagnes, les secteurs les plus humbles pour vivre et travailler. Enfin, pour accompagner ce travail cartographique et de problématique jusqu’au bout, on a décidé de travailler tous ensembles jusqu’à la présentation devant le Comité Populaire de la ville. On a donc cherché à trouver comment faire coincider nos portraits d’habitants avec la carte, selon quelles caractéristiques: les déplacements, les ressources, etc; puis comment les représenter de manière communicative et aussi plus précise. On a donc abouti pour le rendu final à deux A3 de synthèse, regroupant une coupe pour chaque portrait, des pictogrammes supplémentaires à la carte, des schémas correspondant aux activités, et enfin des photos représentatives des différents milieux et environnements.
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ÉTAPE 3: HANOI, AUTOMNE trois parties: - Automne - Références - Vie de quartier
- MALICK Terrence, The Tree of Life, 2011 NOLAN Christopher, Inception, 2009
.11 À Hanoi on a continué à vivre dans le centre encore une ou deux semaines après êtres rentrés. L’automne est très connu pour être la saison la plus agréable à vivre à Hanoi, avec son vent venu de la côte et sa chaleur douce. Malgré le travail à l’université, on a pu continuer à sortir dans le centre, marcher autour du lac Hoan Kiem le soir venu, prolonger cette vision de la ville qu’on avait en arrivant. Toujours beaucoup de monde dans les rues: beaucoup de gens qui marchent ou qui vendent, toujours beaucoup de circulation. Beaucoup qui vont se retrouver autour du lac, s’asseoir, boire ou manger quelquechose, ou simplement se promener. Le lac agit comme une grande articulation entre le quartier colonial au Sud, composé de grands alignements et de gros bâtis, et le quartier ancien au Nord, avec ses petites rues et ruelles tortueuses, très actives et spécialisées dans d’innombrables produits. Entre les deux, à l’Ouest et l’Est du lac, des entres deux avec de grands bâtis public ou alors de nombreux autres commerces. Je commençais un peu à me repérer, mais les distances une fois parcourues à pieds dans les petites rues s’étiraient immanquablement, ponctuées de très nombreuses rencontres ou repères visuels. Dans le quartier ancien, beaucoup vont et viennent en moto et se garent directement devant le commerce ou le restaurant qu’ils recherchent, c’est comme ça que les choses marchent dans cette partie de la ville encore plus qu’ailleurs. Les trottoirs des quartiers commerçant ne sont pas pour circuler à pieds mais davantage pour garer sa moto et la déconnecter de la circulation automobile. Au rez-de-chaussée des bâtis tous les habitats sont lieu de commerce ou de restaurant ou de café et sont ouverts sur l’extérieur. Ce sont souvent de petites pièces car l’habitat traditionnel et moderne profond mais étroit, donc seulement une petite partie communique avec la vie de la rue. Certains restaurants utilisent toute les profondeur du bâti pour proposer une grande surface d’accueil en tables et tabourets. Dans le quartier ancien les ruelles sont de petits passages privés qui se faufilent dans les ilôts, pour aller chercher d’autres logements plus profonds ou plus hauts. Certaines ruelles sont un peu plus larges et peuvent accueillir de la circulation en faisant disparaître les trottoirs. Les fronts des maisons se font face, et souvent l’activité commerciale y continue, avec une dimension plus intime de petit quartier. Dans le quartier colonial ou le quartier principalement administratif de l’ancienne citadelle, les trottoir s’élargissent et sont davantage réglementés, et sont beaucoup moins investis par les citadins. Les gens ne vivent pas là. La plupart des autres quartiers se placent un peu dans un entre-deux avec ces deux modèles, avec ces maisons pas larges mais souvent profondes et hautes, donnant sur la rue si la rue a un bon potentiel commercial, s’alterant avec les grands bâtis administratifs, les écoles, les hôpitaux, et dans certains endroits les bureaux ou les supermarchés. À ce moment là on était encore en bus pour aller régulièrement de l’école et rentrer à notre hotel, et le moyen de déplacement change beaucoup à la compréhension d’un lieu. Là-bas le bus dès qu’il peut fonce dans les grandes ou les petites rues, ou alors aux heures de pointe il se retrouve coincé pendant une éternité au même endroit. Les taxis-voitures eux, comme toutes les voitures à Hanoi, sont pas maîtresses de la circulation et sont dépendantes du rythme imposé par les motos et les bus. En taxi la course est rarement folle et rapide, ce qui prime va être le confort du passager, et le transport des bagages. Être au sec si il pleut. Alors qu’on pensait avoir trouvé une maison en dessous du Grand lac, à l’Ouest du lac du centre, dans un quartier familier avec les étrangers vivant à Hanoi, et située dans une petite ruelle aux bâtis très grands, on s’est dirigés vers un quartier un peu plus loin du centre pour visiter une dernière maison. On est partis en taxi vers le Sud-Ouest de la ville, et à un moment après avoir franchit un pont au dessus d’une autre route, on a tourné dans une grande rue perpendiculaire. Une rue assez large, différents commerces au rez-de-chaussée des « maisons-tubes », et quelques grand bâti de supermarché alimentaires ou multimédia, un grand bâti public. On est sorti du taxi pour continuer à pieds dans une petite rue perpendiculaire, où l’activité rensemblait un peu plus à celle du centre, et on s’est engoufrés dans un enchevêtrement de petites ruelles, pour finalement arriver à une maison devant un arbre, située dans une petite impasse. Le bruit de la circulation avait complètement disparu. Au moment où on vivait encore dans le centre de Hanoi en auberge, j’étais toujours sur certaines réferences récentes qui dataient d’avant mon départ en France, mais avec lesquelles j’entretenais à présent un rapport un peu différent. Mon arrivée à Hanoi a eut cet effet immédiat avec Tekkonkinkreet, que l’introduction m’est revenue alors que j’étais moi même introduit à Hanoi. Au cours de mon rapport de licence puis de mon initiation au séminaire de recherche à l’école de Normandie, j’avais certaines référence bibliographiques ou cinématogragraphiques que je n’avais pas eu le temps d’étudier. L’une d’entre elle était le long-métrage intitulé The Tree of Life de Terrence Malick. Je me souviens l’avoir revu quelques temps avant de me préparer à partir au Vietnam, et sur place j’ai décidé de le reprendre. L’ambiance ne correspondait pas forcément à la vie nouvelle que je commençais là-bas, même si d’une certaine manière à ce moment là dans le centre, à une date aussi près de notre arrivée, j’effectuais beaucoup d’aller retour entre l’intérieur assez renfermé de l’auberge, et un extérieur total, celui des rues du quartier ancien de Hanoi. De même dans le centre, on était en contact avec beaucoup de monde, et le mouvement est quelquechose qui était omniprésent. Je sais qu’à ce moment là, j’étais particulièrement sensible à la question du montage, de la liaison entre différents plans ou scènes, et que la place de la caméra et son mouvement m’intéressait. Dans le film de Terrence Malick, le principe est qu’un homme apprenant la mort de son frère se rappelle de son enfance dans la maison dans laquelle il a grandit. Une fois de plus c’est la partie d’introduction du film qui m’a plus particulièrement intéressé, soit les 16-18 premières minutes. Dans ce premier quart d’heure beaucoup de lieux sont montrés, beaucoup de gens, puis le film va concentrer sur une seul localité avec des personnages fixes. Dans les premières 4 minutes, le film s’ouvre avec en fond sonore un extrait du Funeral Canticle de John Tavener où un choeur chante lentement à différentes tonalités en canon. Sur ce fond, la mère du personnage principal prend la première la place du narrateur, sur une première partie qui pourrait être une scène de son enfance à elle, puis on arrive sur la période de l’enfance du personnage principal, où l’on voit la famille des deux enfants et deux parents déjeuner ensemble, puis jouer et courir dans le jardin et dans la rue. Avec ces plusieurs scènes découpées puis remontées, le réalisateur essaie tout le temps d’adopter un mouvement de caméra en fonction du mouvement des acteurs. Il dirige le regard du spectateur et surveille à créer des transitions par cette gestion du mouvement, pour garder une unité dans le temps. De la 4ème à la 6ème minute, l’action se situe dans un présent proche par rapport à la trame temporelle du film, où la mère reçoit par courrier l’annonce du décès de son fils, et téléphone au père, que l’on voit répondre près d’un avion qui décolle, le bruit assourdissant complètement la nouvelle. Le père a pour mouvement de se pencher les mains sur les genoux pour souffler face à cette information, et à ce moment là la caméra passe au dessus de lui, et l’on sent un poids atterir sur ses épaules. Jusqu’à la 12e minute ensuite, on va suivre le père et la mère dans leur environnement domestique, recevoir notamment des condoléances ou des conseils de la part de connaissances. À partir de la 12e minute et jusqu’à la 18e, on suit enfin le personnage principal dans son activité quotidienne, sachant qu’il semble d’avoir juste appri la nouvelle. On va le voir donc d’abord chez lui, entouré de sa femme qu’il semble ignorer, puis à son travail ou il va sembler distrait, ne parlant pas mais manifestant ses pensées à voix basse, en place de narrateur. Dans ces séquences à son travail, la direction de la caméra et sa vitesse très lente vis à vis de l’environnement va ralentir le rythme du film, et appuyer les émotions du personnage principal. On se fait très vite à cette petite vie de quartier. Quand on a emménagé là-bas, c’était aux environs de la fête de la mi-Automne, la fête des enfants, où la coutume est d’offrir des cadeaux ou des patisseries traditionnelles. Et de ça on en vend un peu partout, du centre-ville jusqu’aux grands axes de circulations, ou des stands sont disposés à partir de début Septembre. Toutes les petites épiceries de quartier s’en munissent aussi, et ça connaît beaucoup de succès. Arriver dans cette ambiance dans ce nouveau quartier a été un facteur important qui a fait qu’on s’est senti chez nous là-bas. L’épicier à l’entrée de notre ruelle, là où la route n’est pas encore réduite et la rue repart vers un autre axe, a directement été accueillant avec nous. Avec lui on pouvait se permettre d‘essayer de parler les quelques mots vietnamiens qu’on connaissait et il essayait de nous aider comme il pouvait. Avoir un commerce de proximité comme celui-là est quelquechose que je n’avais pas connu depuis un petit bout de temps. En france ça fait longtemps que ce genre de petits commerces aux prix abordables ne sont plus favorisés. On a préféré donner plus d’iportance aux grands supermarchés, puis à présent davantage aux petis supermarchés de ville. Dans notre rue, un peu plus loin sur l’axe principal il y avait aussi un supermarché, au pieds de deux petites tours jumelles. Rien d’intéressant à part peutêtre certains produits qu’on ne trouverait pas ailleurs, mais ce mode de consommation me paraissait complètement décalé avec le mode de vie vietnamien, surtout lorsque l’on découvre la vie de quartier là-bas. Dans la même rue que l’épicier, sur différentes périodes, on y a découverts les différents commerces présents: une petite papèterie, des garages, un coiffeur, des petits cafés ou restaurants, encore d’autres épiceries. La rue que l’on a pratiqué le plus était une petite rue de marché, parallèle à celle de l’épicier, lorsque l’on remonte vers la rue principale. C’est une rue articulée par une opération de logement collectifs, et elle commence donc avec les espaces partagés à ces barres de faibles hauteurs, comprenant principalement des terrases, des petits terrains de sport, ou des stationnement moto. C’est dans cette rue que l’on trouvait le plus de petits restaurants, et que l’on a mangé le plus durant l’année. À même pas trois minutes de chez nous, on disposait de l’épicerie, et de toute la rue du marché à portée de main. Les petits restaurants installés là-bas étaient sûr de disposer de passage ainsi que de produits frais, et autant en mangeant là-bas on était bien accueillis et reconnus par les gérants des commerces, notre présence était néanmoins bien intégrée au flux de personnes allant manger dans ces rues, et on se sentait inclus dans la vie du quartier. C’est pas forcément la chose la plus simple à obtenir dans des quartiers où les habitants ne sont pas habitués à avoir des étrangers vivant à proximité, pour une certaine raison. Cependant, notre quartiers ainsi que les quartiers alentours on tous été très accueillants, et l’on ne se sentait plus comme des touristes dans le centre, on se sentait comme des habitants de là-bas, avec notre rythme de vie, eux avec le leurs, et parfois on échangeait quelques mots ou quelques présentations. Notre quartier se trouvait au Nord Ouest du centre, en suivant l’un des grands axes qui part de l’ancienne citadelle. Cet axe se trouve être la route de notre Université, et entre l’école et le centre, là où la rivière To Lich passe sous la route et la première ceinture de Hanoi croise notre chemin, se trouve notre quartier et ses alentours. En une quizaine de minutes en moto nous pouvions nous retrouver dans le centre ou bien à l’école. Cependant, ce qui pour moi définissait l’échelle du quartier correspondait à tout ce que l’on pouvait faire à pieds autour de notre ruelle. Plusieurs fois on s’est promenés pour découvrir de nouveaux coin où manger ou boire quelquechose, et je sais qu’à la fin de l’année je continuais de découvrir des choses de ce coin de la ville. On s’est aventurés dans le dédalle des ruelles à côté de chez nous, ou bien sur le côté opposé de la rue, ou bien nous avons suivi l’axe principal pour finalement faire une boucle et retrouver nos ruelles. J’ai vu plusieurs fois ce schéma de retrouver des rues ouvertes au marchés de rues, mais celle de notre quartier avait des traits tout à fait particuliers, notamment avec ces logements collectifs marquant son entrée et son milieu, le rapport à la rue Thai Thinh ou à l’axe principal, Tay Son. Thai Thinh, dépassé le centre commercial, l’hôpital, les quelques commerces, épiceries, cafés ou karaokés, retrouvait même une activité de marché directement sur la rue, à l’embouchure d’autres ruelles. Une fois que nous avions nos motos, nous avons pu ouvrir notre champ d’action, mais pouvoir vivre avec un quartier a été un facteur important de notre vie là-bas. Une fois qu’on s’est senti chez nous et qu’on comprenait la façon dont un quartier pouvait fonctionner, on a commencé à mesurer la ville autrement.
.12 À Hanoi on a continué à vivre dans le centre encore une ou deux semaines après êtres rentrés. L’automne est très connu pour être la saison la plus agréable à vivre à Hanoi, avec son vent venu de la côte et sa chaleur douce. Malgré le travail à l’université, on a pu continuer à sortir dans le centre, marcher autour du lac Hoan Kiem le soir venu, prolonger cette vision de la ville qu’on avait en arrivant. Toujours beaucoup de monde dans les rues: beaucoup de gens qui marchent ou qui vendent, toujours beaucoup de circulation. Beaucoup qui vont se retrouver autour du lac, s’asseoir, boire ou manger quelquechose, ou simplement se promener. Le lac agit comme une grande articulation entre le quartier colonial au Sud, composé de grands alignements et de gros bâtis, et le quartier ancien au Nord, avec ses petites rues et ruelles tortueuses, très actives et spécialisées dans d’innombrables produits. Entre les deux, à l’Ouest et l’Est du lac, des entres deux avec de grands bâtis public ou alors de nombreux autres commerces. Je commençais un peu à me repérer, mais les distances une fois parcourues à pieds dans les petites rues s’étiraient immanquablement, ponctuées de très nombreuses rencontres ou repères visuels. Dans le quartier ancien, beaucoup vont et viennent en moto et se garent directement devant le commerce ou le restaurant qu’ils recherchent, c’est comme ça que les choses marchent dans cette partie de la ville encore plus qu’ailleurs. Les trottoirs des quartiers commerçant ne sont pas pour circuler à pieds mais davantage pour garer sa moto et la déconnecter de la circulation automobile. Au rez-de-chaussée des bâtis tous les habitats sont lieu de commerce ou de restaurant ou de café et sont ouverts sur l’extérieur. Ce sont souvent de petites pièces car l’habitat traditionnel et moderne profond mais étroit, donc seulement une petite partie communique avec la vie de la rue. Certains restaurants utilisent toute les profondeur du bâti pour proposer une grande surface d’accueil en tables et tabourets. Dans le quartier ancien les ruelles sont de petits passages privés qui se faufilent dans les ilôts, pour aller chercher d’autres logements plus profonds ou plus hauts. Certaines ruelles sont un peu plus larges et peuvent accueillir de la circulation en faisant disparaître les trottoirs. Les fronts des maisons se font face, et souvent l’activité commerciale y continue, avec une dimension plus intime de petit quartier. Dans le quartier colonial ou le quartier principalement administratif de l’ancienne citadelle, les trottoir s’élargissent et sont davantage réglementés, et sont beaucoup moins investis par les citadins. Les gens ne vivent pas là. La plupart des autres quartiers se placent un peu dans un entre-deux avec ces deux modèles, avec ces maisons pas larges mais souvent profondes et hautes, donnant sur la rue si la rue a un bon potentiel commercial, s’alterant avec les grands bâtis administratifs, les écoles, les hôpitaux, et dans certains endroits les bureaux ou les supermarchés. À ce moment là on était encore en bus pour aller régulièrement de l’école et rentrer à notre hotel, et le moyen de déplacement change beaucoup à la compréhension d’un lieu. Là-bas le bus dès qu’il peut fonce dans les grandes ou les petites rues, ou alors aux heures de pointe il se retrouve coincé pendant une éternité au même endroit. Les taxis-voitures eux, comme toutes les voitures à Hanoi, sont pas maîtresses de la circulation et sont dépendantes du rythme imposé par les motos et les bus. En taxi la course est rarement folle et rapide, ce qui prime va être le confort du passager, et le transport des bagages. Être au sec si il pleut. Alors qu’on pensait avoir trouvé une maison en dessous du Grand lac, à l’Ouest du lac du centre, dans un quartier familier avec les étrangers vivant à Hanoi, et située dans une petite ruelle aux bâtis très grands, on s’est dirigés vers un quartier un peu plus loin du centre pour visiter une dernière maison. On est partis en taxi vers le Sud-Ouest de la ville, et à un moment après avoir franchit un pont au dessus d’une autre route, on a tourné dans une grande rue perpendiculaire. Une rue assez large, différents commerces au rez-de-chaussée des « maisons-tubes », et quelques grand bâti de supermarché alimentaires ou multimédia, un grand bâti public. On est sorti du taxi pour continuer à pieds dans une petite rue perpendiculaire, où l’activité rensemblait un peu plus à celle du centre, et on s’est engoufrés dans un enchevêtrement de petites ruelles, pour finalement arriver à une maison devant un arbre, située dans une petite impasse. Le bruit de la circulation avait complètement disparu. Au moment où on vivait encore dans le centre de Hanoi en auberge, j’étais toujours sur certaines réferences récentes qui dataient d’avant mon départ en France, mais avec lesquelles j’entretenais à présent un rapport un peu différent. Mon arrivée à Hanoi a eut cet effet immédiat avec Tekkonkinkreet, que l’introduction m’est revenue alors que j’étais moi même introduit à Hanoi. Au cours de mon rapport de licence puis de mon initiation au séminaire de recherche à l’école de Normandie, j’avais certaines référence bibliographiques ou cinématogragraphiques que je n’avais pas eu le temps d’étudier. L’une d’entre elle était le long-métrage intitulé The Tree of Life de Terrence Malick. Je me souviens l’avoir revu quelques temps avant de me préparer à partir au Vietnam, et sur place j’ai décidé de le reprendre. L’ambiance ne correspondait pas forcément à la vie nouvelle que je commençais là-bas, même si d’une certaine manière à ce moment là dans le centre, à une date aussi près de notre arrivée, j’effectuais beaucoup d’aller retour entre l’intérieur assez renfermé de l’auberge, et un extérieur total, celui des rues du quartier ancien de Hanoi. De même dans le centre, on était en contact avec beaucoup de monde, et le mouvement est quelquechose qui était omniprésent. Je sais qu’à ce moment là, j’étais particulièrement sensible à la question du montage, de la liaison entre différents plans ou scènes, et que la place de la caméra et son mouvement m’intéressait. Dans le film de Terrence Malick, le principe est qu’un homme apprenant la mort de son frère se rappelle de son enfance dans la maison dans laquelle il a grandit. Une fois de plus c’est la partie d’introduction du film qui m’a plus particulièrement intéressé, soit les 16-18 premières minutes. Dans ce premier quart d’heure beaucoup de lieux sont montrés, beaucoup de gens, puis le film va concentrer sur une seul localité avec des personnages fixes. Dans les premières 4 minutes, le film s’ouvre avec en fond sonore un extrait du Funeral Canticle de John Tavener où un choeur chante lentement à différentes tonalités en canon. Sur ce fond, la mère du personnage principal prend la première la place du narrateur, sur une première partie qui pourrait être une scène de son enfance à elle, puis on arrive sur la période de l’enfance du personnage principal, où l’on voit la famille des deux enfants et deux parents déjeuner ensemble, puis jouer et courir dans le jardin et dans la rue. Avec ces plusieurs scènes découpées puis remontées, le réalisateur essaie tout le temps d’adopter un mouvement de caméra en fonction du mouvement des acteurs. Il dirige le regard du spectateur et surveille à créer des transitions par cette gestion du mouvement, pour garder une unité dans le temps. De la 4ème à la 6ème minute, l’action se situe dans un présent proche par rapport à la trame temporelle du film, où la mère reçoit par courrier l’annonce du décès de son fils, et téléphone au père, que l’on voit répondre près d’un avion qui décolle, le bruit assourdissant complètement la nouvelle. Le père a pour mouvement de se pencher les mains sur les genoux pour souffler face à cette information, et à ce moment là la caméra passe au dessus de lui, et l’on sent un poids atterir sur ses épaules. Jusqu’à la 12e minute ensuite, on va suivre le père et la mère dans leur environnement domestique, recevoir notamment des condoléances ou des conseils de la part de connaissances. À partir de la 12e minute et jusqu’à la 18e, on suit enfin le personnage principal dans son activité quotidienne, sachant qu’il semble d’avoir juste appri la nouvelle. On va le voir donc d’abord chez lui, entouré de sa femme qu’il semble ignorer, puis à son travail ou il va sembler distrait, ne parlant pas mais manifestant ses pensées à voix basse, en place de narrateur. Dans ces séquences à son travail, la direction de la caméra et sa vitesse très lente vis à vis de l’environnement va ralentir le rythme du film, et appuyer les émotions du personnage principal. On se fait très vite à cette petite vie de quartier. Quand on a emménagé là-bas, c’était aux environs de la fête de la mi-Automne, la fête des enfants, où la coutume est d’offrir des cadeaux ou des patisseries traditionnelles. Et de ça on en vend un peu partout, du centre-ville jusqu’aux grands axes de circulations, ou des stands sont disposés à partir de début Septembre. Toutes les petites épiceries de quartier s’en munissent aussi, et ça connaît beaucoup de succès. Arriver dans cette ambiance dans ce nouveau quartier a été un facteur important qui a fait qu’on s’est senti chez nous là-bas. L’épicier à l’entrée de notre ruelle, là où la route n’est pas encore réduite et la rue repart vers un autre axe, a directement été accueillant avec nous. Avec lui on pouvait se permettre d‘essayer de parler les quelques mots vietnamiens qu’on connaissait et il essayait de nous aider comme il pouvait. Avoir un commerce de proximité comme celui-là est quelquechose que je n’avais pas connu depuis un petit bout de temps. En france ça fait longtemps que ce genre de petits commerces aux prix abordables ne sont plus favorisés. On a préféré donner plus d’iportance aux grands supermarchés, puis à présent davantage aux petis supermarchés de ville. Dans notre rue, un peu plus loin sur l’axe principal il y avait aussi un supermarché, au pieds de deux petites tours jumelles. Rien d’intéressant à part peutêtre certains produits qu’on ne trouverait pas ailleurs, mais ce mode de consommation me paraissait complètement décalé avec le mode de vie vietnamien, surtout lorsque l’on découvre la vie de quartier là-bas. Dans la même rue que l’épicier, sur différentes périodes, on y a découverts les différents commerces présents: une petite papèterie, des garages, un coiffeur, des petits cafés ou restaurants, encore d’autres épiceries. La rue que l’on a pratiqué le plus était une petite rue de marché, parallèle à celle de l’épicier, lorsque l’on remonte vers la rue principale. C’est une rue articulée par une opération de logement collectifs, et elle commence donc avec les espaces partagés à ces barres de faibles hauteurs, comprenant principalement des terrases, des petits terrains de sport, ou des stationnement moto. C’est dans cette rue que l’on trouvait le plus de petits restaurants, et que l’on a mangé le plus durant l’année. À même pas trois minutes de chez nous, on disposait de l’épicerie, et de toute la rue du marché à portée de main. Les petits restaurants installés là-bas étaient sûr de disposer de passage ainsi que de produits frais, et autant en mangeant là-bas on était bien accueillis et reconnus par les gérants des commerces, notre présence était néanmoins bien intégrée au flux de personnes allant manger dans ces rues, et on se sentait inclus dans la vie du quartier. C’est pas forcément la chose la plus simple à obtenir dans des quartiers où les habitants ne sont pas habitués à avoir des étrangers vivant à proximité, pour une certaine raison. Cependant, notre quartiers ainsi que les quartiers alentours on tous été très accueillants, et l’on ne se sentait plus comme des touristes dans le centre, on se sentait comme des habitants de là-bas, avec notre rythme de vie, eux avec le leurs, et parfois on échangeait quelques mots ou quelques présentations. Notre quartier se trouvait au Nord Ouest du centre, en suivant l’un des grands axes qui part de l’ancienne citadelle. Cet axe se trouve être la route de notre Université, et entre l’école et le centre, là où la rivière To Lich passe sous la route et la première ceinture de Hanoi croise notre chemin, se trouve notre quartier et ses alentours. En une quizaine de minutes en moto nous pouvions nous retrouver dans le centre ou bien à l’école. Cependant, ce qui pour moi définissait l’échelle du quartier correspondait à tout ce que l’on pouvait faire à pieds autour de notre ruelle. Plusieurs fois on s’est promenés pour découvrir de nouveaux coin où manger ou boire quelquechose, et je sais qu’à la fin de l’année je continuais de découvrir des choses de ce coin de la ville. On s’est aventurés dans le dédalle des ruelles à côté de chez nous, ou bien sur le côté opposé de la rue, ou bien nous avons suivi l’axe principal pour finalement faire une boucle et retrouver nos ruelles. J’ai vu plusieurs fois ce schéma de retrouver des rues ouvertes au marchés de rues, mais celle de notre quartier avait des traits tout à fait particuliers, notamment avec ces logements collectifs marquant son entrée et son milieu, le rapport à la rue Thai Thinh ou à l’axe principal, Tay Son. Thai Thinh, dépassé le centre commercial, l’hôpital, les quelques commerces, épiceries, cafés ou karaokés, retrouvait même une activité de marché directement sur la rue, à l’embouchure d’autres ruelles. Une fois que nous avions nos motos, nous avons pu ouvrir notre champ d’action, mais pouvoir vivre avec un quartier a été un facteur important de notre vie là-bas. Une fois qu’on s’est senti chez nous et qu’on comprenait la façon dont un quartier pouvait fonctionner, on a commencé à mesurer la ville autrement.
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ÉTAPE 4: UN VIDE trois parties: - Références - l’aéroport - Travail d’atelier
périphérie rues, directions orientation
- STEVENSON Robert-Louis, Treasure Island (L’île au trésor)
baie, espace public limite et paysage
MIYAZAKI Hayao, Hauru no Ugoku Shiro (Le CHateau Ambulant), 2004
- HISAISHI Joe, Le Château Ambulant, 2004 16. The Secret Cave 25. The Boy Who Drank Stars
.14 Sachant qu’on allait retourner à Nha Trang dans les prochain jours, et que j’avais découvert une librairie anglaise dans le centre-ville, j’ai décidé de me procurer l’Île au Trésor de RL Stevenson. J’avais juste pris le temps de rentrer dans l’introduction du bouquin, au moment où on l’on décollait pour partir à Nha Trang. Je voulais aborder ce livre alors que je savais qe je retournais dans un contexte en lien avec l’océan, mais finalement je suis resté au Admiral Benbow Inn, chapitre premier et deuxième, jusqu’à l’arrivée du Black Dog. Le jeune Jim étant le narrateur, celui-ci n’est pas introduit dans cette première partie, cependant, il introduit Old Sea-Dog, Bill, un marin ayant mit pieds à terre avec sa male, et ayant cherché une auberge en bord de falaise qui ne soit pas trop fréquentée. Dans cette toute premire partie y est décrit le quotidien à l’auberge du Benbow Inn, les sorties du Old Sea-Dog, sa mystérieuse préoccupation tournée vers l’océan, et la mission qu’il confie à Jim, le fils de l’aubergiste, de guetter l’arrivée d’un inconnu à une jambe. J’ai seulement eu le temps de lire l’arrivée du Black Dog, et la dispute qu’en s’en suivit avant de m’arrêter. Ce qui a prit la place de cet univers a rapidement été celui du Château Ambulant, dans lequel je m’étais replongé queqlues jour auparavant, alors que je redessinais un carte de Nha Trang. Dans l’introduction de ce long-métrage, le récit part d’une petite boutique de chapeau, dans une ville qu’on pourrait situer en Autriche, en Allemagne, en Suisse ou dans l’Est de la France, à en juger par les influences architecturales et les paysages environnants. L’univers se place dans une période de prospérité industrielle, soumise néanmoins à de grands conflits politiques et à des guerres. On suit Sophie, la fille de la gérante de la boutique, en plein travail de couture sur un chapeau de petit gabarit. Les autres femmes de la boutique lui proposent de sortir, elle répond qu’elle préfère finir son travail. Au loin, dans les plaines visibles des fenêtres de l’atelier, une sorte de grande batisse passe lentemant, dans un mouvement saccadé et une fumée noire. Les femmes parlent sur ce soit-disant chateau et son propriétaire, Sophie, y jette un regard pensif. Mais bientôt les femmes s’en vont; Sophie laissée seule finit par sortir de même. De la boutique elle prend une sorte de tramaway, descend à la gare routière tandis que la ville est en effervescence autour des troupes du pays, défilant dans les rues. Elle bifurque dans de ruelles étroites et enserrées dans de hauts bâtis, un papier à la main, une adresse. Les sujets de ces deux introductions relate d’un personnage principal, narrateur ou non, son rapport à son environnement de travail et à environnement lointain ou global. Lorsque je suis arrivé pour la deuxième fois à Nha Trang, ce type d’introduction me restait en tête comme introduction à mon propre travail. Où, en tant que touriste, ma sphère proche était une auberge, et mon objectif relatait d’un environnement lointain: la baie, les montagnes, les rizières. Par rapport à la suite de mon travail, c’est un autre environnement présent dans le même long-métrage qui m’a marqué: une prairie vallonnée dotée de lacs plus ou moins grands, avec une pente de terrain abrupte laissant place à de grands sommets de montagnes en fond. Au pied d’un des lacs, un seule maison accompagnée d’un moulin. Sans parler d’esthétique, juste relever les caractéristiques du lieu: un grand espace dégagé mais inaccessible, la prairie et le lac, et cette question de l’habiter. Trois mois après être rentrés de Nha Trang, on a décidé qu’il fallait y retourner si on voulait développer un projet sur des parties précises de la ville. On avait du revenir plusieurs fois sur notre travail de groupe, et aussi discuter davantage de nos intentions avec nos enseignants. Mais il fallait y repartir pour pouvoir enfin commencer un travail concret. Parce qu’on s’était beacoup attardés sur un travail de grand échelle et de problématique générales, il fallait maintenant se confronter de nouveau avec la réalité. On est allé là-bas en avion en atterrissant d’abord dans l’aéroport civil non loin de la ville au Sud, et en roulant jusqu’au centre en taxi. On est arrivés un soir, il était déjà tard, le taxi a foncé dans ces pleines sèches, à la végétaton un peu dure du Sud du Vietnam. On s’est rapidement assis dans un petit restaurant pas loin de notre auberge. On était pas très loin de là où on avait dormi avec les autres étudiants en Août, donc le quartier nous était vaguement familier. Avec ses routes en perpétuels travaux. Les palissades protégeant les chantiers en cours et les futurs chantiers. Le ciel dégagé de la baie, l’odeur de l’air. L’auberge qu’on l’on avait choisi se situait dans une petite ruelle en contrebas de la rue, et avait la possibilité de nous louer des motos pour un prix correct à la journée. Avant de partir, on avait veillé à imprimer nos documents de travail pour pouvoir direcctement aller sur site le lendemain de notre arrivée là-bas; et c’est ce qu’on a fait. Le lendemain on avait enfourché les motos, pas vraiment des bolides mais elles roulaient. Moi j’avais passé un peu de temps à retracer chaque rue et ruelle autour de mon site d’intervention, donc j’allais confronter ma vision en plan à la réalité. Ce qui nous restait de l’intensif du mois d’Août ainsi que de notre analyse à grande échelle nous avait conduit à émettre des hypothèses d’intervention sur trois emplacement très différents de la ville, de différentes tailles. Ce que j’avais choisi de retenir avait été de travailler sur l’ancien aéroport militaire de la ville, situé au Sud du centre. Mes connaissances s’arrêtaient là et je savais pertinemment que les hypothèses de projet de groupe allaient devoir être balayées. J’ai donc pris la rue Tran Phu ce matin là, muni de mon appareil photo, de ma carte imprimée à Hanoi pour trois fois rien, et mon carnet. J’ai roulé sur ce grand boulevard à peu près quinze minutes, en me rendant compte que ce que j’avais vécu à Hanoi les derniers mois ne m’avançait pas beaucoup pour étudier cette ville. La région, le milieu, les gens étaient très différents, mais j’ai apprécié les retrouver. C’était un peu comme si je me retrouvais 3 mois en arrière, à mon arrivée au Vietnam. Sur ma droite, l’aéroport a rapidement pointé son nez, avec ses cent quatre-vingt hectares de surface, il remplissait entièrement l’épaisseur de la ville sur une direction donnée. Un mur pas très haut mais suffisant pour arrêter le regard le séparait de la route Tran Phu. C’est une zone actuellement sans usage, mais son périmètre est strictement restreint d’accès: mon travail allait être de parcourir sa périphérie pour étudier sa relation avec la ville, dans son état actuel. J’ai fait donc demi-tour et suis revenu sur une des rues partant perpendiculairement de Tran Phu. Si les quelques routes dans cette partie ont un gabarit assez grand, elles sont pas pour autant très empruntées, et se finissent rapidement en ruelles ou en impasse. Les bâtis sont toujours assez récents, pour certains assez hauts, d’autres se limitent au rez-de-chaussée ou à un étage quand ils sont à côté du mur de l’aéroport. La végétation est souvent assez présente plus ou moins loin après le mur de séparation, et le ciel toujours incroyablement dégagé, comme il l’est actuellement du côté de la baie. Les quartiers à côté de l’aéroport prennent de l’épaisseur au fur et à mesure que la limite se décale, et alors que certains bâtiments publics sont encore en service dans l’enceinte du mur, on se sent de plus en plus se rapprocher du centre-ville. Les personnes affluent, les activités fourmillent, les rues et les bâtis reprennent des gabarits connus. Les impasses donnant sur l’aéroport dérogent cependant toutes à la règle et sont très différentes les unes des autres. Au moment où une route vient contourner l’aéroport au Nord, la limite franche entre la ville et l’ancien complexe militaire s’affirme. De nombreuses habitations ont grignoté ou se sont greffées au mur de sépartion, et des terrains de sport ont investi une part de la zone délaissée. C’est un truc qu’on retrouve comme ça à partir de la charnière entre Est et Nord, et qu’on retrouve en plusieurs endroit au Nord: des terrains de tennis ou de football se sont appropriés une part des terres, sans aucun doute cédée au privé. Alors qu’auparavant j’essayais de prendre note des impasses, je m’arrêtais, je roulais, j’essayais de pas trop rester là longtemps sachant que j’avais du mal à justifier ma présence, sur cette route au Nord j’ai longtemps filé sans m’arrêter. Arrivé sur l’équivalent de Tran Phu mais dans les terres, la route qui marque la limite de la ville, j’ai trourné pour redescendre vers le Sud. Le mur de l’aéroport était d’abord visible, puis s’est vu dissimulé par plusieurs industries ou services. Le long de cette route-ci aussi j’ai filé, mais j’essayais de garder un oeil sur mon itinéraire, pour savoir où j’étais passé, et ce que représentait la vue satellite par endroits. À un certain endroit de l’habitat avait pris place le long de l’aéroport, et j’ai décidé d’aller voir ce qu’il en était. À ma grande surprise, alors que je parcourais un nouveau quartier construit à côté du mur de séparation, j’ai vu un deuxième ensemble d’habitations dans l’enceinte même du mur. Le contraste était flagrant, les routes ne continuaient pas du tout, de l’herbe avait fraîchement poussé dans les parties autour des bâtis, situés en contrebas par rapport à la route. Il était déjà aux environs de quatre heurs de l’après-midi et beaucoup de gosses jouaient déjà dans les rues. La chaleur avait diminué, et on sentait l’activité de fin de journée envahir ces quartiers absents de ma carte. j’ai alors rapidement fait un tour et fini de prendre des photos. Au bout de la limite vers le Nord, une partie avait été ouvertes et on pouvait voir l’étendue des pistes et la végétation rase qui avait envahit le site. La fin de journée étant quasiment déjà là, j’ai décidé de me rendre sur la plage, pour synthétiser ce que j’avais vu. Comme j’avais déjà pu le constater en Août, tout le monde était sorti sur la plageà cette heure-ci. Des étudiants, des habitants. Dans cette partie un peu trop au Sud, très peu de touristes étaient présents. J’ai garé ma moto sur un espace aménagé à l’accès entre Tran Phu et la plage, et je suis allé m’installer sur un banc, sous des pins. Le jour baissait mais les espaces sous les arbres restaient très prisés. J’ai longtemps griffonné des trucs, avant de finalement rentrer en direction du centre. Hugo, qui était revenu travailler avec moi sur la ville, était retourné voir le village des pêcheurs au Sud de la ville, sous la montagne. C’est une ambiance assez différente de celle de mon site, mais très riche du point de vue de l’environnement et des variétés de modes de vies. Le soir, on retournait dans certains endroits qu’on avait essayé avec les autres étudiants vietnamiens et français, ou on en essayait quelques autres. Découvrir la ville la nuit était aussi intéressant que le jour, et l’espace public de la plage en entier pour moi donnait un caractère unique à la ville. De savoir que quoi qu’il arrive, vers l’Est, c’est possible de venir s’assoeir et se reposer, et de s’y sentir chez soi. C’est peut-être un truc qui m’a particulièrement marqué en tant qu’étranger à la ville et au pays. En étant resté à Nha Trang trois ou quatre jours, j’avais eu le temps de visiter deux fois la totalité de la périphérie de l’aéoroport, et d’assembler en totalité une vue satellite de la zone ainsi que de ses environs. En effet, le plan sur lequel j’avais travaillé avant et que j’avais imprimé avant de partir s’était avéré trop vieux, au vu de mes nouvelles découvertes sur le terrain. Alors que j’avais pu constater ces décalages, je m’étais employé à reconstituer un fond de carte à jour avant de retourner sur le site une dernière fois. De nombreuses zone en périphéries avaient muté, de l’équipement, de l’habitat, et j’ai rapidement décidé de m’orienter sur une problématique de développement spontané de la périphérie. Dans un environnement comme celui-ci, au Vietnam et en particulier de Nha Trang, une commune sans cesse tournée vers un développement urbain et touristique, un travail cartographique à jour était essentiel. J’ai donc cartographié l’ensemble des territoires d’étude et j’ai cherché à répertorier les particularités de chacun, tout en gardant de même une vue globale du site, et de sa problématiqe de départ. Le fonctionnement par rapport à la ville et son tissu, son rôle en tant que troisième paysage fort avec la baie à l’Est et les montagnes à l’Ouest. En peu de temps je voulais pouvoir travailler et organiser un propos à présenter , donc c’est la première fois que je me suis servi de l’outils informatique pour pouvoir directement annoter mon plan, dessiner dessus, mais aussi composer une présentation avec mes photos, mes notes rédigées à la main, des panoramiques, et enfin mes ancien rendus de groupe. Le plan est finalement resté et j’ai conservé cette base de travail longtemps jusqu’au rendu: grâce à l’épaisseur de certaines parties, à l’orientation d’autres, ou à la présence d’éléments importants j’avais segmenté et délimité cette périphérie en douze parties distinctes. De même, j’avais relevé toutes les institutions et bâtiments publics autour de cette zone, que j’avais annotés et repertoriés. En effet, l’aéroport étant une ancienne zone, militaire, plusieurs services publics ou relatifs à l’armés étaient inclus dans ce complexe ou alors le juxtaposaient. Une école d’officier, un hopital populaire des armées, etc. Une bonne partie des impasses de la ville vers l’aéroport menait en fait à ces bâtiments publics, la plupart encore en activité. Au Vietnam, étant donné qu’il n’existe pas de parcellaire en ville et de délimitation du terrain car le sol est un bien commun, les seuls délimités par un mur sont les bâtiments public ou à l’État. L’aéroport étant lui même délimité par un mur, les limites des institutions adjacentes se fusionnaient à celles de l’aéroport, ou bien s’en servaient. Le rapport des habitations au mur est une notion que j’aurais voulu traité,de même que la gestion des différents plans avec la végétation environnante.
.15 Sachant qu’on allait retourner à Nha Trang dans les prochain jours, et que j’avais découvert une librairie anglaise dans le centre-ville, j’ai décidé de me procurer l’Île au Trésor de RL Stevenson. J’avais juste pris le temps de rentrer dans l’introduction du bouquin, au moment où on l’on décollait pour partir à Nha Trang. Je voulais aborder ce livre alors que je savais qe je retournais dans un contexte en lien avec l’océan, mais finalement je suis resté au Admiral Benbow Inn, chapitre premier et deuxième, jusqu’à l’arrivée du Black Dog. Le jeune Jim étant le narrateur, celui-ci n’est pas introduit dans cette première partie, cependant, il introduit Old Sea-Dog, Bill, un marin ayant mit pieds à terre avec sa male, et ayant cherché une auberge en bord de falaise qui ne soit pas trop fréquentée. Dans cette toute premire partie y est décrit le quotidien à l’auberge du Benbow Inn, les sorties du Old Sea-Dog, sa mystérieuse préoccupation tournée vers l’océan, et la mission qu’il confie à Jim, le fils de l’aubergiste, de guetter l’arrivée d’un inconnu à une jambe. J’ai seulement eu le temps de lire l’arrivée du Black Dog, et la dispute qu’en s’en suivit avant de m’arrêter. Ce qui a prit la place de cet univers a rapidement été celui du Château Ambulant, dans lequel je m’étais replongé queqlues jour auparavant, alors que je redessinais un carte de Nha Trang. Dans l’introduction de ce long-métrage, le récit part d’une petite boutique de chapeau, dans une ville qu’on pourrait situer en Autriche, en Allemagne, en Suisse ou dans l’Est de la France, à en juger par les influences architecturales et les paysages environnants. L’univers se place dans une période de prospérité industrielle, soumise néanmoins à de grands conflits politiques et à des guerres. On suit Sophie, la fille de la gérante de la boutique, en plein travail de couture sur un chapeau de petit gabarit. Les autres femmes de la boutique lui proposent de sortir, elle répond qu’elle préfère finir son travail. Au loin, dans les plaines visibles des fenêtres de l’atelier, une sorte de grande batisse passe lentemant, dans un mouvement saccadé et une fumée noire. Les femmes parlent sur ce soit-disant chateau et son propriétaire, Sophie, y jette un regard pensif. Mais bientôt les femmes s’en vont; Sophie laissée seule finit par sortir de même. De la boutique elle prend une sorte de tramaway, descend à la gare routière tandis que la ville est en effervescence autour des troupes du pays, défilant dans les rues. Elle bifurque dans de ruelles étroites et enserrées dans de hauts bâtis, un papier à la main, une adresse. Les sujets de ces deux introductions relate d’un personnage principal, narrateur ou non, son rapport à son environnement de travail et à environnement lointain ou global. Lorsque je suis arrivé pour la deuxième fois à Nha Trang, ce type d’introduction me restait en tête comme introduction à mon propre travail. Où, en tant que touriste, ma sphère proche était une auberge, et mon objectif relatait d’un environnement lointain: la baie, les montagnes, les rizières. Par rapport à la suite de mon travail, c’est un autre environnement présent dans le même long-métrage qui m’a marqué: une prairie vallonnée dotée de lacs plus ou moins grands, avec une pente de terrain abrupte laissant place à de grands sommets de montagnes en fond. Au pied d’un des lacs, un seule maison accompagnée d’un moulin. Sans parler d’esthétique, juste relever les caractéristiques du lieu: un grand espace dégagé mais inaccessible, la prairie et le lac, et cette question de l’habiter. Trois mois après être rentrés de Nha Trang, on a décidé qu’il fallait y retourner si on voulait développer un projet sur des parties précises de la ville. On avait du revenir plusieurs fois sur notre travail de groupe, et aussi discuter davantage de nos intentions avec nos enseignants. Mais il fallait y repartir pour pouvoir enfin commencer un travail concret. Parce qu’on s’était beacoup attardés sur un travail de grand échelle et de problématique générales, il fallait maintenant se confronter de nouveau avec la réalité. On est allé là-bas en avion en atterrissant d’abord dans l’aéroport civil non loin de la ville au Sud, et en roulant jusqu’au centre en taxi. On est arrivés un soir, il était déjà tard, le taxi a foncé dans ces pleines sèches, à la végétaton un peu dure du Sud du Vietnam. On s’est rapidement assis dans un petit restaurant pas loin de notre auberge. On était pas très loin de là où on avait dormi avec les autres étudiants en Août, donc le quartier nous était vaguement familier. Avec ses routes en perpétuels travaux. Les palissades protégeant les chantiers en cours et les futurs chantiers. Le ciel dégagé de la baie, l’odeur de l’air. L’auberge qu’on l’on avait choisi se situait dans une petite ruelle en contrebas de la rue, et avait la possibilité de nous louer des motos pour un prix correct à la journée. Avant de partir, on avait veillé à imprimer nos documents de travail pour pouvoir direcctement aller sur site le lendemain de notre arrivée là-bas; et c’est ce qu’on a fait. Le lendemain on avait enfourché les motos, pas vraiment des bolides mais elles roulaient. Moi j’avais passé un peu de temps à retracer chaque rue et ruelle autour de mon site d’intervention, donc j’allais confronter ma vision en plan à la réalité. Ce qui nous restait de l’intensif du mois d’Août ainsi que de notre analyse à grande échelle nous avait conduit à émettre des hypothèses d’intervention sur trois emplacement très différents de la ville, de différentes tailles. Ce que j’avais choisi de retenir avait été de travailler sur l’ancien aéroport militaire de la ville, situé au Sud du centre. Mes connaissances s’arrêtaient là et je savais pertinemment que les hypothèses de projet de groupe allaient devoir être balayées. J’ai donc pris la rue Tran Phu ce matin là, muni de mon appareil photo, de ma carte imprimée à Hanoi pour trois fois rien, et mon carnet. J’ai roulé sur ce grand boulevard à peu près quinze minutes, en me rendant compte que ce que j’avais vécu à Hanoi les derniers mois ne m’avançait pas beaucoup pour étudier cette ville. La région, le milieu, les gens étaient très différents, mais j’ai apprécié les retrouver. C’était un peu comme si je me retrouvais 3 mois en arrière, à mon arrivée au Vietnam. Sur ma droite, l’aéroport a rapidement pointé son nez, avec ses cent quatre-vingt hectares de surface, il remplissait entièrement l’épaisseur de la ville sur une direction donnée. Un mur pas très haut mais suffisant pour arrêter le regard le séparait de la route Tran Phu. C’est une zone actuellement sans usage, mais son périmètre est strictement restreint d’accès: mon travail allait être de parcourir sa périphérie pour étudier sa relation avec la ville, dans son état actuel. J’ai fait donc demi-tour et suis revenu sur une des rues partant perpendiculairement de Tran Phu. Si les quelques routes dans cette partie ont un gabarit assez grand, elles sont pas pour autant très empruntées, et se finissent rapidement en ruelles ou en impasse. Les bâtis sont toujours assez récents, pour certains assez hauts, d’autres se limitent au rez-de-chaussée ou à un étage quand ils sont à côté du mur de l’aéroport. La végétation est souvent assez présente plus ou moins loin après le mur de séparation, et le ciel toujours incroyablement dégagé, comme il l’est actuellement du côté de la baie. Les quartiers à côté de l’aéroport prennent de l’épaisseur au fur et à mesure que la limite se décale, et alors que certains bâtiments publics sont encore en service dans l’enceinte du mur, on se sent de plus en plus se rapprocher du centre-ville. Les personnes affluent, les activités fourmillent, les rues et les bâtis reprennent des gabarits connus. Les impasses donnant sur l’aéroport dérogent cependant toutes à la règle et sont très différentes les unes des autres. Au moment où une route vient contourner l’aéroport au Nord, la limite franche entre la ville et l’ancien complexe militaire s’affirme. De nombreuses habitations ont grignoté ou se sont greffées au mur de sépartion, et des terrains de sport ont investi une part de la zone délaissée. C’est un truc qu’on retrouve comme ça à partir de la charnière entre Est et Nord, et qu’on retrouve en plusieurs endroit au Nord: des terrains de tennis ou de football se sont appropriés une part des terres, sans aucun doute cédée au privé. Alors qu’auparavant j’essayais de prendre note des impasses, je m’arrêtais, je roulais, j’essayais de pas trop rester là longtemps sachant que j’avais du mal à justifier ma présence, sur cette route au Nord j’ai longtemps filé sans m’arrêter. Arrivé sur l’équivalent de Tran Phu mais dans les terres, la route qui marque la limite de la ville, j’ai trourné pour redescendre vers le Sud. Le mur de l’aéroport était d’abord visible, puis s’est vu dissimulé par plusieurs industries ou services. Le long de cette route-ci aussi j’ai filé, mais j’essayais de garder un oeil sur mon itinéraire, pour savoir où j’étais passé, et ce que représentait la vue satellite par endroits. À un certain endroit de l’habitat avait pris place le long de l’aéroport, et j’ai décidé d’aller voir ce qu’il en était. À ma grande surprise, alors que je parcourais un nouveau quartier construit à côté du mur de séparation, j’ai vu un deuxième ensemble d’habitations dans l’enceinte même du mur. Le contraste était flagrant, les routes ne continuaient pas du tout, de l’herbe avait fraîchement poussé dans les parties autour des bâtis, situés en contrebas par rapport à la route. Il était déjà aux environs de quatre heurs de l’après-midi et beaucoup de gosses jouaient déjà dans les rues. La chaleur avait diminué, et on sentait l’activité de fin de journée envahir ces quartiers absents de ma carte. j’ai alors rapidement fait un tour et fini de prendre des photos. Au bout de la limite vers le Nord, une partie avait été ouvertes et on pouvait voir l’étendue des pistes et la végétation rase qui avait envahit le site. La fin de journée étant quasiment déjà là, j’ai décidé de me rendre sur la plage, pour synthétiser ce que j’avais vu. Comme j’avais déjà pu le constater en Août, tout le monde était sorti sur la plageà cette heure-ci. Des étudiants, des habitants. Dans cette partie un peu trop au Sud, très peu de touristes étaient présents. J’ai garé ma moto sur un espace aménagé à l’accès entre Tran Phu et la plage, et je suis allé m’installer sur un banc, sous des pins. Le jour baissait mais les espaces sous les arbres restaient très prisés. J’ai longtemps griffonné des trucs, avant de finalement rentrer en direction du centre. Hugo, qui était revenu travailler avec moi sur la ville, était retourné voir le village des pêcheurs au Sud de la ville, sous la montagne. C’est une ambiance assez différente de celle de mon site, mais très riche du point de vue de l’environnement et des variétés de modes de vies. Le soir, on retournait dans certains endroits qu’on avait essayé avec les autres étudiants vietnamiens et français, ou on en essayait quelques autres. Découvrir la ville la nuit était aussi intéressant que le jour, et l’espace public de la plage en entier pour moi donnait un caractère unique à la ville. De savoir que quoi qu’il arrive, vers l’Est, c’est possible de venir s’assoeir et se reposer, et de s’y sentir chez soi. C’est peut-être un truc qui m’a particulièrement marqué en tant qu’étranger à la ville et au pays. En étant resté à Nha Trang trois ou quatre jours, j’avais eu le temps de visiter deux fois la totalité de la périphérie de l’aéoroport, et d’assembler en totalité une vue satellite de la zone ainsi que de ses environs. En effet, le plan sur lequel j’avais travaillé avant et que j’avais imprimé avant de partir s’était avéré trop vieux, au vu de mes nouvelles découvertes sur le terrain. Alors que j’avais pu constater ces décalages, je m’étais employé à reconstituer un fond de carte à jour avant de retourner sur le site une dernière fois. De nombreuses zone en périphéries avaient muté, de l’équipement, de l’habitat, et j’ai rapidement décidé de m’orienter sur une problématique de développement spontané de la périphérie. Dans un environnement comme celui-ci, au Vietnam et en particulier de Nha Trang, une commune sans cesse tournée vers un développement urbain et touristique, un travail cartographique à jour était essentiel. J’ai donc cartographié l’ensemble des territoires d’étude et j’ai cherché à répertorier les particularités de chacun, tout en gardant de même une vue globale du site, et de sa problématiqe de départ. Le fonctionnement par rapport à la ville et son tissu, son rôle en tant que troisième paysage fort avec la baie à l’Est et les montagnes à l’Ouest. En peu de temps je voulais pouvoir travailler et organiser un propos à présenter , donc c’est la première fois que je me suis servi de l’outils informatique pour pouvoir directement annoter mon plan, dessiner dessus, mais aussi composer une présentation avec mes photos, mes notes rédigées à la main, des panoramiques, et enfin mes ancien rendus de groupe. Le plan est finalement resté et j’ai conservé cette base de travail longtemps jusqu’au rendu: grâce à l’épaisseur de certaines parties, à l’orientation d’autres, ou à la présence d’éléments importants j’avais segmenté et délimité cette périphérie en douze parties distinctes. De même, j’avais relevé toutes les institutions et bâtiments publics autour de cette zone, que j’avais annotés et repertoriés. En effet, l’aéroport étant une ancienne zone, militaire, plusieurs services publics ou relatifs à l’armés étaient inclus dans ce complexe ou alors le juxtaposaient. Une école d’officier, un hopital populaire des armées, etc. Une bonne partie des impasses de la ville vers l’aéroport menait en fait à ces bâtiments publics, la plupart encore en activité. Au Vietnam, étant donné qu’il n’existe pas de parcellaire en ville et de délimitation du terrain car le sol est un bien commun, les seuls délimités par un mur sont les bâtiments public ou à l’État. L’aéroport étant lui même délimité par un mur, les limites des institutions adjacentes se fusionnaient à celles de l’aéroport, ou bien s’en servaient. Le rapport des habitations au mur est une notion que j’aurais voulu traité,de même que la gestion des différents plans avec la végétation environnante.
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ÉTAPE 5: DÉCEMBRE six parties: - La maison - Références - Chemin de fer - Quartier ancien - Concours - Atelier
activités d’habitat coupure/lien temps, espace
- DALDRY Stephen, The Reader, 2008
- MUHLY Nico, The Reader, 2008 08. Cycling Holidays 16. Piles of Books
activités rythme
.17 De nouveau de retour à Hanoi, c’était pour moi le début d’une longue période hivernale, où d’ailleurs nous avions été accueillis par une pluie fulgurante le jour de notre rentrée en cours. Sans particulièrement dire que le jour se couchait plus tôt, contrairement à la France, où l’écart entre l’ensoleillement d’été et d’hiver est important, là-bas le jour tombait toujours aux alentours de six heures. C’est d’ailleurs une des premières choses qui rend l’adaptation au rythme de vie difficile. Ce qui marque cependant la différence est que les commerces ferment souvent beaucoup plus tard que ce dont on a l’habitude en France. Cependant, les restaurant ne continuent pas à servir longtemps, la culture locale est de dîner en tout début de soirée. Enfin, pour sécuriser les rues de Hanoi la nuit, une sorte couvre-feu est en rigueur aux environs de minuit dans tout la capitale. Rentrés à peine du Sud du Vietnam, hormis l’écart de température important dû aux saisons de Hanoi, c’était notamment de reveneir à un rythme de vie lié à l’habitat. Alors que l’on était revenu pendant quelques jours à une vie en auberge, où l’intérieur et l’extérieur sont très séparés, chambre et ville, la vie à Hanoi semblait soudain beaucoup plus diluée. Il y avait la vie du centre, son activité et son attractivité, les activités proches du centre jusqu’au grand boulevard Xa Dan, les quartiers adjacents qui s’éloignent en rayonnant jusqu’au nôtre, puis le quartier indutriel en partie en reconversion et les nombreuses universités. Au sein de notre quartier et de ses environs, de nombreuses séquences étaient de même à l’oeuvre pour arriver chez nous. À partir de la route menant vers le centre ou l’université, s’intercalaient notre rue principale, puis une première ruelle divisée en deux portions par la rue du marché, une troisième ruelle bifurquant en son extrémité, et enfin une quatrième ruelle plus petite, serpentant jusqu’a notre impasse et d’autres habitations. L’impasse avait un caractère assez privitatif, mais elle était partagée néanmoins par de nombreux riverains. Pour me retrouver dans ma chambre, l’endroit vraiment appropriable pour moi en hiver surtout en raison de l’absence d’un chauffage au rez-de-chaussée, il fallait d’abord passer le sas d’entrée où l’on gare les motos, puis passer le salon, monter l’escalier, passer le premier étage de mes collocataires, puis enfin arriver à mon étage, le deuxième de la maison. La vie quotidienne à Hanoi, telle que je l’ai vécu à cette période en tout cas, était divisé donc en de nombreux sous-ensembles, eux-même redivisés en différentes séquences, et donc les liens étaient difficiles à recréer, et les lieux à s’approprier. Pour ce qui est de la maison, toutes les habitations récentes, hormis les villas, fonctionnait sur ce principe vertical. En effet, ce type d’habitat, dit « maison-tube », s’est adapté des anciennes formes de logement traditionnel, très profond et étroit, mais aussi du tracé des routes, intégrés aux fonctionnements en grands axes, rues et ruelles, et de même répondant aux usages des habitants vietnamiens, nécessitant souvent d’avoir une grande surface pour y placer un commerce, sans pour autant nécessiter un grande largeur sur la rue. La hauteur de cette architecture quant à elle est tout d’abord déterminée par le climat et la ventilation naturelle pour chaque étage, puis pour la répartition possible de toute la famille en verticalité, enfants, conjoint des enfants, petits-enfants, grand-parents. Enfin, les dernières exigences en terme de confort pour cette population a donné des salles d’eau pour chaque étage, et de grandes baies vitrées tout hauteur. Les maisons étant conçues selon une base très simple de trois subdivision par étage, donne des ensembles très grands par niveau: salon/escaler/cuisine au rez-de-chaussée, ou chambre/salle d’eau/chambre à chaque niveau supérieur. Habiter en tant qu’étudiant dans des surfaces de cette proportion prévus pour une grande famille ajoute un facteur non négligeable à l’appropriation de l’espace. On a souvent l’impression d’avoir beaucoup trop d’espace à investir avec le peu d’affaire dont on dispose, et en saison froide trop d’air à chauffer. Entre les allés et retours qui me semblaient assez compliqués pendant cette période, j’ai repris un un long-métrage que j’avais vu il y a plusieurs années, du réalisateur Stephen Daldry et adapté d’un roman allemand de Bernhard Schlink, The Reader. Je n’ai pas réussi à trouvé le roman dans les librairies que je connaissait sur place. Cependant, ce qui m’a intéressé dans ce film, au delà du contexte historique dans lequel il se place, le rôle des personnages principaux ou leurs relations, ça a été le rythme de narration. Le film fait des allés et retour entre de nombreuses étapes importantes du passé du narrateur, Michael Berg, et son quotidien actuel, notamment son travail. Dans le récit le principe est bien sûr de créer au fur et à mesure des ponts entre passé et présent, autour d’une relation de jeunesse, qui acquiert des dimensions différentes avec le temps. L’introduction notamment est intéressante car elle situe le quotidien dans une tension muette, lente, et soudain nous projette dans le passé du jeune Michael, en 1958. Puis le passé de ce personnage va progresser de plus en plus une fois que nous est donné de le resituer dans son contexte professionnel, au présent. Ce qui est intéressant est que la musique du film, composée par Nico Muhly et compilée dans un disque de 17 titres, qui se joue dans des rythmes donnés au pianos ou à des ensembles à corde, se divise en deux parties à partir de ce moment là du long-métrage. C’est une bande originale qui fonctionne avec quelques thèmes récurrents, et au delà de ces thèmes, la façon dont ils sont traités, avec plus ou moins de minimalisme ou d’intensité, et les différents rythmes. Deux pistes avaient retenu mon attention, celle à la charnière entre les deux parties de l’album, et l’avant dernière, où les rythmes naissent très simplement pour gagner en finalement gagner en intensité et en épaisseur. Le dernier titre est une reprise du thème premier. À ce moment là, en parallèle de mon projet, une étudiante de notre classe m’avait proposé de visiter son site de diplôme dans le centre-ville de Hanoi. Pour moi c’était une opportunité non seulement de visiter un endroit du centre-ville par lequel j’étais seulement passé auparavant, mais aussi de découvrir davantages les modes d’habiter au Vietnam. Pour leur diplôme, les étudiants avec qui on avait travaillé sur Nha Trang étaient invités d’hors et déjà à commencer l’analyse de leur site pour leur projet de fin d’étude. Le Master traitait d’Architecture et de Paysage, donc l’analyse en amont devait se lier à une problématique forte à grande échelle. Puis celle-ci devair détailler le site de manière complète, pour ensuite pouvoir mettre en jeu des valeurs et des questions locales en proposant de l’architecture ou de l’aménagement. Cette étudiante avait choisi un site en plein au coeur de la capitale, entre l’ancienne citadelle et le quartier ancien: le chemin de fer de Hanoi. L’analyse de son site allait finalement aller plus loin le long des rails, mais ce qui l’avait tout d’abord intéressé est la façon dont les habitants vivaient avec le passage du train. En effet, les chemins de fer, lorsqu’ils ont été construits, disposaient d’un périmètre de sécurité non constructible, mais ce périmètre au fur et à mesure des années a été investit et construit par les habitants du centre. Depuis, les habitants vivent avec le passage du train, sortent ou font leurs activités quotidiennes sur les rails, comme ils le feraient avec la rue ou le trottoir. C’est la portion des rails le long de la rue Phung Hung qui m’a particulièrement marquée sur ce site, et c’est justement cette portion entre la citadelle et le quartier ancien. La particularité de cette partie du chemin de fer est qu’elle est située en hauteur par rapport à la rue Phung Hung, et ainsi on va trouver deux espaces de vie assez différents côté rails et côté rue. De même, c’est une partie qui présente déjà des caractéristique intéressantes de gestion de la voie de chemin de fer dans la ville, car des commerces s’appuient contre la différence de niveau avec les rails pour communiquer avec la rue. Ce sont des petits commerces ponctuels, dont beaucoup vendent des fruits, et ne sont pas toujours ouverts. Alternés avec ces petits commerces, toujours au niveau de la rue, des passages ont été constitués pour communiquer avec la rue parallèle à l’Ouest, et parfois les activités commerçantes laissent à des stationnements ou des casiers. De chaque côté de cette portion de chemin de fer, les rails croisent la rue Tran Phu de la citadelle au Sud-Ouest, tandis qu’au Nord-Est ils repartent et prennent de la hauteur pour plus tard traverser le Fleuve Rouge sur le pont Long Bien. Lorsque le train n’est pas présent, son tracé agit comme une ruelle semi-privée ou une coursive, où très peu de gens passent à pieds et oùsi ils ne sont pas riverains. La jonction entre la rue et ce tracé offre une perception de la ville que l’on a pas souvent au Vietnam, où les activités commerçantes de Tran Phu ne viennent pas interférer dans cette partie, mais s’installe dans un premier plan un peu décalé. On avait parcouru la voie un peu plus loin, au delà des différents passages de rue en contrebas et au delà d’un pont métallique au dessus de la rue Cua Dong. Sur le côté de la voie, après avoir dépassé ce pont, les habitations s’arrêtent pour laisser place à l’arrière davantage de bâtiment publics et administratifs. Les habitations situées au même niveau que la voie de chemin de fer ne sont présentes qu’au début Phung Hung, une rampe a été aménagée pour accéder aux rails depuis la rue. Les habitants, à côté de chez eux comme ils le feraient dans leur ruelle, vont se brosser les dents dehors, faire leur lessive, chauffer leur thé ou griller un plat pour le déjeuner. Dans la portion de rails ayant croisé Tran Phu, avant de communiquer avec Phung Hung, ont été construits des salles-d’eau d’appoint ou des sanitaires à l’extérieur, comme on pourrait l’avoir à la campagne, ou à l’inverse dans certains coeurs ilôts très denses du centre. Juste après être rentrés de Nha Trang, on est allés pour s’inscrire à un nouvel intensif de paysage, un programme organisé par la filière Archi-Paysage et pouvant accueillir n’importe quel étudiant de l’Université. Dans cette université ils sont au moins mille cinq cent élèves, répartis dans différentes classes d’architecture, de construction, ou d’urbanisme. Beaucoup de gens s’étaient présentés lors de la présentation, et je crois que le paysage connait de plus en plus de succès avec la sensibilisation à la prise en compte de l’environnement. Et puis ça fait bien, dans un projet. Le sujet de l’intensif: requalifier le paysage urbain du quartier ancien de Hanoi au sein d’une de ses rues principales, celle menant au grand marché couvert Dong Xuan. Plusieurs préoccupations avaient été mises en valeur pour ce travail, comme la signalitique des commerces, la circulation, ou le traitement des façades des habitations. Chaque année, voir chaque semestre un concours de ce type est organisé au sein de l’école d’architecture par le Comité Populaire et le Comité de Gestion du Quartier Ancien, pour constituer des appels à idées réguliers. C’est une façon d’obtenir, de mon point de vue, des analyses assez riches sans y passer trop d’argent ou de temps, mais on peut le voir comme une façon intelligente de se tenir à jour de la vision des jeunes mais aussi des habitants de ce quartier, et d’anticiper les mutations à venir. C’était don cun concours assez officiel, et on était pas mal d’étudiants à répondre. Dix groupes allant de trois à six personnes avaient été constitués au vu des candidatures, et chaque groupe disposait d’un étudiant vietnamien de la classe Archi-Paysage, ainsi que d’un étudiant français. Exceptionnellement cette année en effet, on était suffisamment d’étudiants français pour pouvoir composer les groupes de cette façon-là. Sur les deux semaines imposées par les enseignants de l’école et les différents comités, où une phase d’analyse devait être validée, suivie d’une phase de proposition et de projet, l’investissement des différents membres des groupes avait assez varié. Parce que regrouper autant d’élèves de filières différentes et d’années différentes était vraiment un truc intéressant, mais dans la mise en oeuvre ça s’est pas toujours avéré simple. Nous on était à l’inscription un groupe de six personnes, et le noyau solide de travail était en fait principalement formé par la moitié du groupe. Dès la première réunion de travail sur site, on savait qu’on allait être un peu moins, mais on devait y aller à fond. On s’était inscrit pour ces deux semaines parce qu’on venait de passer une étape de validation en projet, et que la prochaine avait lieu deux semaines après. On avait été tous rassemblés dans une des pagodes de la rue Hang Buom dans le centre, et là on nous avait présenté les cinq parties de la rue à étudier, et les enjeux de ces parties. Notre groupe devait travailler sur la quatrième partie, celle qui menait au grand marché couvert. On avait finalement une grosse part de boulot pour nous, un peu comme le groupe travaillant sur la première partie de la rue, eux avaient à traiter une place à l’entrée de celle-ci, avec ses façades adjacentes. Nous, on devait aussi traiter les ruelles adjacentes au marché couvert, et toutes les activités commerçantes aux alentours. En parcourant le site ensemble, on a commencé directement à prendre des notes, des photos, à commenter les choses qui nous paraissaient importantes, en se perdant un peu de vue de temps à autre. Dans cette rue encore plus que dans n’importe quelle rue du centre on est poussé par une circulation continue et très dense: les gens viennent tous en moto pour venir acheter ou deposer des marchandises au marché Dong Xuan ou dans ses environs. Les trottoir de la rue principale sont jonchés de motos, qui arrivent et qui partent toutes les minutes, les gens savent en général exactement ce qu’ils vont chercher et où ils doivent aller le chercher. Tout rentre sur une moto. Notre portions de rue était assez diversifiée, hormis une présence de vente assez précise en fruits séchés à son début, les marchandises pouvaient varier des vêtements au couvertures, jusqu’aux papeteries ou aux accessoirs pour téléphones portables. Le textile est quelquechose qui revenait étonnemment souvent, et certaines personnes venaient exprès acheter tout types de marchandises en gros, probablement avec l’intention d’en dériver un autre commerce plus loin dans Hanoi. Pour moi mener un travail d’analyse dans le centre était une grande expérience, parce que c’est à ce moment là que j’ai redécouvert une grande partie de ce quartier que je pensais un peu connaître, et qu’en réalité je connaissais pas du tout. Toute la vision que j’en avait eu en habitant en auberge au début de l’année n’était pas faussée, mais elle était simplement un peu lacunaire. On a beaucoup travaillé sur les activités de commerces, et du coup j’ai beaucoup été amené à aller voir dans les environs de la rue ce qui se faisait d’autre. Notamment toute la vente de bâtons de bambous qui se faisait dans une rue tout près, avec un stock assez impressionnat directement diposé en dehors des commerces, sur le trottoir. Une vision très contemporaine du commerce avec ces allés et venus en moto, mais avec des savoir-faires très ciblés et pour certains encore traditionnels et pour autant encore très demandés. Pour ce qui était de la rue, dès les premières visites de sites, j’avais voulu relever les ruelles de toute notre portion de route, et où elles se trouvaient par rapport aux commerce. L’analyse ne s’est pas faite en un soir, on est retourné là-bas plusieurs fois dans les deux semaines qui nous étaient accordées. En terme de documents communs, nous avait été fournis comme base un plan cadastral du quartier ancien de Hanoi, le plus récent dont ils disposaient. Comme dans toute ville au Vietnam avec un fort dynamisme commercial ou touristique, tout change tout le temps. Pour ce qui est de la méthode et de l’organisation et face au manque de temps, on avait essayé de passer par tous les points qui avaient été mentionnés lors des réunions, et de les étudier. Pour les façades par exemple, j’avais relevé la densité en végétation de chaque bâti, la présence de toit-terrasse, la taille des ouvertures, la couleur des enduits. On avait relevé les stationnement et les parkings, la position des arbres quand il y en avait, et l’ensemble des activités dans les commerces et sur les trottoirs. À la première présentation de notre travail d’analyse, nous a été bien sûr reproché de ne pas bénéficier de piste prédéfinie pour le projet ou de sujet particulièrement ciblé. Je me souviens que certains choix de représentation n’avaient pas été compris entièrement. Je sais que pour la suite du travail on a cherché à organiser et à aboutir tout ce contenu, pour arriver enfin à une cohérence de propos. Les thèmes qui nous tenaient à coeur restaient forcément ceux des activités, de la circulation, celui du tourisme qu’il fallait aborder, tout en traitant aussi les façades de la rue, les parkings et la végétation. En fonction de la façon dont on a pu travailler au sein de notre groupe, on a constitué notre proposition en deux temps: un premier, lequel consistait à trouver un fonctionnement pour gérer les circulation de la rue et gérer son espace en lien avec les activités, et un deuxième, où l’on a pu discuter des solutions ponctuelles aux façades et aux traitements de sol. Le premier temps, la proposition principale, partait du principe de ralentir le rythme de la rue en organisant une nouvelle gestions des flux, notamment en donnant une place plus importante aux circulations douces et aux activités temporaires de certains habitants sur chaque coté de la rue. Notre postulat était de dire « donne-moi le temps de m’arrêter ici » pour cette rue commerçante. Pour compléter cette intention, nous proposions un parcours et une signalitique des secteurs d’activités de la rue et du marché, en intégrant l’achat de marchandises, les restaurants, mais aussi une pagode à côté du marché comme étape clé. On avait cherché à mettre à profit autant que nous le pouvions l’analyse des activités tout autour du marché, mais une part nous a forcément échappé. De même, pour ce qui est des solutions concernant le traitement des sols, le mobilier urbain et les enseignes des commerces, celles-ci se rapprochaient plus de solutions ethétiques qu’architecturales ou paysagères. Nos intentions ainsi que notre analyse ont été néanmoins bien remarquées, et nous avons été ex-aequo avec le groupe travaillant sur l’entrée de la rue, qui avait beaucoup travaillé sur la qualité de rendu de leur proposition. Une des particularités de la formation tout au long de l’année a été le fonctionnement des ateliers, et ça a été une des choses qui m’a beaucoup aidé à acquérir certaines positions dans ma façon d’élaborer des projets. Alors que la profession de paysagiste n’est pas tout a fait réglementée en France, la formation au paysagisme elle, est très nouvelle au Vietnam. L’Université d’Architecture de Hanoi est une des première à proposer un Master avec ce programme et ces méthodes, avec l’aide de plusieurs écoles d’architecture et de paysage françaises. Ainsi, ce Master est une formation francophone, où des professeurs viennent de France donner des cours au Vietnam ainsi que diriger les ateliers de projet. À intervalles réguliers, des enseignants viennent suivre nos différentes propositions, et aussi organisent des rendus d’étapes, s’adaptent au contenu proposé et adaptent la demande. Ce qui a rendu le fonctionnement des ateliers différent de ce que je connaissais auparavant a tout d’abord forcément été de pouvoir échanger avec des professeurs radicalement différents à différentes étapes du projet. C’est un système que l’on a pu connaître sur deux semestres très différents, en changeant de professeurs d’un semestre sur l’autre. Des professeurs sont plus pertinents à certaines étapes, et se spécialisent sur des travaux à échelles différentes. En ce qui concerne la différence entre les enseignants et ce qu’ils enseignent, ça avait pour potentiel de nourrir le projet par le biais d’approches différentes. Et si le projet stagnait avec un procédé pédagogique particulier ou si le dialogue ne passait pas, pouvoir essayer d’évoluer avec un autre interlocuteur a été une possible. Pour moi, de pouvoir valider les différentes étapes d’analyse, de scénarii, de pré-projet, puis de projet, a été une bonne manière de mettre de côté un certain nombre de choses comme bases de travail. C’est quelquechose que je n’ai pas réussi à faire beaucoup au cours de ma formation en France, et c’était une bonne chose d’avoir pu trouver ce fonctionnement dans ce contexte, où l’enseignement était assez différent de ce que l’on avait pratiqué auparavant aussi. Pouvoir mettre des choses de côté et ne pas avoir à recommencer à zéro chaque semaine, le faire avec des enseignants différent, et enfin sur des périodes définies, car en général la venue d’un enseignant français se faisait sur deux ou trois semaines. En ce laps de temps, mais ce n’était pas toujours le cas, il était possible pour nous de réintroduire notre travail, d’accueillir de nouvelles propositions, de formuler plusieurs fois des solutions, et puis de pouvoir valider l’avancée effectuée en même temps que tout le reste de la classe. Les durées de suivi pour chaque étapes sont assez discutables, et elles ne semblaient pas souvent assez suffisantes, mais ces durées limitées parvenaient à créer une effervescence intéressante avec l’ensemble de la classe, et à produire des semaines intensives assez efficaces pour l’avancée du travail. Les professeurs avaient tous une méthode de travail assez différente, et certains arrivaient à créer un lien fort entre leur enseignement et le travail d’atelier, et ce type d’effort était un avantage autant pour les étudiants français que vietnamiens quand c’était le cas. Enfin, lorsque les enseignants français laissaient place aux enseignants vietnamien quand aucune échéance n’était prévue mais une progression était requise, nous avions la possibilité de pouvoir nous organiser par rapport au travail de groupe, souvent par rapport aux visites de site, et par rapports aux autres travaux à rendre dans les autres matières. Le projet en atelier restait néanmoins la plus grosse part des heures prévues par la formation, et ceci était une composante non négligeable dans l’investissement que l’on a pu fournir au long de l’année.
.18 De nouveau de retour à Hanoi, c’était pour moi le début d’une longue période hivernale, où d’ailleurs nous avions été accueillis par une pluie fulgurante le jour de notre rentrée en cours. Sans particulièrement dire que le jour se couchait plus tôt, contrairement à la France, où l’écart entre l’ensoleillement d’été et d’hiver est important, là-bas le jour tombait toujours aux alentours de six heures. C’est d’ailleurs une des premières choses qui rend l’adaptation au rythme de vie difficile. Ce qui marque cependant la différence est que les commerces ferment souvent beaucoup plus tard que ce dont on a l’habitude en France. Cependant, les restaurant ne continuent pas à servir longtemps, la culture locale est de dîner en tout début de soirée. Enfin, pour sécuriser les rues de Hanoi la nuit, une sorte couvre-feu est en rigueur aux environs de minuit dans tout la capitale. Rentrés à peine du Sud du Vietnam, hormis l’écart de température important dû aux saisons de Hanoi, c’était notamment de reveneir à un rythme de vie lié à l’habitat. Alors que l’on était revenu pendant quelques jours à une vie en auberge, où l’intérieur et l’extérieur sont très séparés, chambre et ville, la vie à Hanoi semblait soudain beaucoup plus diluée. Il y avait la vie du centre, son activité et son attractivité, les activités proches du centre jusqu’au grand boulevard Xa Dan, les quartiers adjacents qui s’éloignent en rayonnant jusqu’au nôtre, puis le quartier indutriel en partie en reconversion et les nombreuses universités. Au sein de notre quartier et de ses environs, de nombreuses séquences étaient de même à l’oeuvre pour arrriver chez nous. À partir de la route menant vers le centre ou l’université, s’intercalaient notre rue principale, puis une première ruelle divisée en deux portions par la rue du marché, une troisième ruelle bifurquant en son extrémité, et enfin une quatrième ruelle plus petite, serpentant jusqu’a notre impasse et d’autres habitations. L’impasse avait un caractère assez privitatif, mais elle était partagée néanmoins par de nombreux riverains. Pour me retrouver dans ma chambre, l’endroit vraiment appropriable pour moi en hiver surtout en raison de l’absence d’un chauffage au rez-de-chaussée, il fallait d’abord passer le sas d’entrée où l’on gare les motos, puis passer le salon, monter l’escalier, passer le premier étage de mes collocataires, puis enfin arriver à mon étage, le deuxième de la maison. La vie quotidienne à Hanoi, telle que je l’ai vécu à cette période en tout cas, était divisé donc en de nombreux sous-ensembles, eux-même redivisés en différentes séquences, et donc les liens étaient difficiles à recréer, et les lieux à s’approprier. Pour ce qui est de la maison, toutes les habitations récentes, hormis les villas, fonctionnait sur ce principe vertical. En effet, ce type d’habitat, dit « maison-tube », s’est adapté des anciennes formes de logement traditionnel, très profond et étroit, mais aussi du tracé des routes, intégrés aux fonctionnements en grands axes, rues et ruelles, et de même répondant aux usages des habitants vietnamiens, nécessitant souvent d’avoir une grande surface pour y placer un commerce, sans pour autant nécessiter un grande largeur sur la rue. La hauteur de cette architecture quant à elle est tout d’abord déterminée par le climat et la ventilation naturelle pour chaque étage, puis pour la répartition possible de toute la famille en verticalité, enfants, conjoint des enfants, petits-enfants, grand-parents. Enfin, les dernières exigences en terme de confort pour cette population a donné des salles d’eau pour chaque étage, et de grandes baies vitrées tout hauteur. Les maisons étant conçues selon une base très simple de trois subdivision par étage, donne des ensembles très grands par niveau: salon/escaler/cuisine au rez-de-chaussée, ou chambre/salle d’eau/chambre à chaque niveau supérieur. Habiter en tant qu’étudiant dans des surfaces de cette proportion prévus pour une grande famille ajoute un facteur non négligeable à l’appropriation de l’espace. On a souvent l’impression d’avoir beaucoup trop d’espace à investir avec le peu d’affaire dont on dispose, et en saison froide trop d’air à chauffer. Entre les allés et retours qui me semblaient assez compliqués pendant cette période, j’ai repris un un long-métrage que j’avais vu il y a plusieurs années, du réalisateur Stephen Daldry et adapté d’un roman allemand de Bernhard Schlink, The Reader. Je n’ai pas réussi à trouvé le roman dans les librairies que je connaissait sur place. Cependant, ce qui m’a intéressé dans ce film, au delà du contexte historique dans lequel il se place, le rôle des personnages principaux ou leurs relations, ça a été le rythme de narration. Le film fait des allés et retour entre de nombreuses étapes importantes du passé du narrateur, Michael Berg, et son quotidien actuel, notamment son travail. Dans le récit le principe est bien sûr de créer au fur et à mesure des ponts entre passé et présent, autour d’une relation de jeunesse, qui acquiert des dimensions différentes avec le temps. L’introduction notamment est intéressante car elle situe le quotidien dans une tension muette, lente, et soudain nous projette dans le passé du jeune Michael, en 1958. Puis le passé de ce personnage va progresser de plus en plus une fois que nous est donné de le resituer dans son contexte professionnel, au présent. Ce qui est intéressant est que la musique du film, composée par Nico Muhly et compilée dans un disque de 17 titres, qui se joue dans des rythmes donnés au pianos ou à des ensembles à corde, se divise en deux parties à partir de ce moment là du long-métrage. C’est une bande originale qui fonctionne avec quelques thèmes récurrents, et au delà de ces thèmes, la façon dont ils sont traités, avec plus ou moins de minimalisme ou d’intensité, et les différents rythmes. Deux pistes avaient retenu mon attention, celle à la charnière entre les deux parties de l’album, et l’avant dernière, où les rythmes naissent très simplement pour gagner en finalement gagner en intensité et en épaisseur. Le dernier titre est une reprise du thème premier. À ce moment là, en parallèle de mon projet, une étudiante de notre classe m’avait proposé de visiter son site de diplôme dans le centre-ville de Hanoi. Pour moi c’était une opportunité non seulement de visiter un endroit du centre-ville par lequel j’étais seulement passé auparavant, mais aussi de découvrir davantages les modes d’habiter au Vietnam. Pour leur diplôme, les étudiants avec qui on avait travaillé sur Nha Trang étaient invités d’hors et déjà à commencer l’analyse de leur site pour leur projet de fin d’étude. Le Master traitait d’Architecture et de Paysage, donc l’analyse en amont devait se lier à une problématique forte à grande échelle. Puis celle-ci devair détailler le site de manière complète, pour ensuite pouvoir mettre en jeu des valeurs et des questions locales en proposant de l’architecture ou de l’aménagement. Cette étudiante avait choisi un site en plein au coeur de la capitale, entre l’ancienne citadelle et le quartier ancien: le chemin de fer de Hanoi. L’analyse de son site allait finalement aller plus loin le long des rails, mais ce qui l’avait tout d’abord intéressé est la façon dont les habitants vivaient avec le passage du train. En effet, les chemins de fer, lorsqu’ils ont été construits, disposaient d’un périmètre de sécurité non constructible, mais ce périmètre au fur et à mesure des années a été investit et construit par les habitants du centre. Depuis, les habitants vivent avec le passage du train, sortent ou font leurs activités quotidiennes sur les rails, comme ils le feraient avec la rue ou le trottoir. C’est la portion des rails le long de la rue Phung Hung qui m’a particulièrement marquée sur ce site, et c’est justement cette portion entre la citadelle et le quartier ancien. La particularité de cette partie du chemin de fer est qu’elle est située en hauteur par rapport à la rue Phung Hung, et ainsi on va trouver deux espaces de vie assez différents côté rails et côté rue. De même, c’est une partie qui présente déjà des caractéristique intéressantes de gestion de la voie de chemin de fer dans la ville, car des commerces s’appuient contre la différence de niveau avec les rails pour communiquer avec la rue. Ce sont des petits commerces ponctuels, dont beaucoup vendent des fruits, et ne sont pas toujours ouverts. Alternés avec ces petits commerces, toujours au niveau de la rue, des passages ont été constitués pour communiquer avec la rue parallèle à l’Ouest, et parfois les activités commerçantes laissent à des stationnements ou des casiers. De chaque côté de cette portion de chemin de fer, les rails croisent la rue Tran Phu de la citadelle au Sud-Ouest, tandis qu’au Nord-Est ils repartent et prennent de la hauteur pour plus tard traverser le Fleuve Rouge sur le pont Long Bien. Lorsque le train n’est pas présent, son tracé agit comme une ruelle semi-privée ou une coursive, où très peu de gens passent à pieds et oùsi ils ne sont pas riverains. La jonction entre la rue et ce tracé offre une perception de la ville que l’on a pas souvent au Vietnam, où les activités commerçantes de Tran Phu ne viennent pas interférer dans cette partie, mais s’installe dans un premier plan un peu décalé. On avait parcouru la voie un peu plus loin, au delà des différents passages de rue en contrebas et au delà d’un pont métallique au dessus de la rue Cua Dong. Sur le côté de la voie, après avoir dépassé ce pont, les habitations s’arrêtent pour laisser place à l’arrière davantage de bâtiment publics et administratifs. Les habitations situées au même niveau que la voie de chemin de fer ne sont présentes qu’au début Phung Hung, une rampe a été aménagée pour accéder aux rails depuis la rue. Les habitants, à côté de chez eux comme ils le feraient dans leur ruelle, vont se brosser les dents dehors, faire leur lessive, chauffer leur thé ou griller un plat pour le déjeuner. Dans la portion de rails ayant croisé Tran Phu, avant de communiquer avec Phung Hung, ont été construits des salles-d’eau d’appoint ou des sanitaires à l’extérieur, comme on pourrait l’avoir à la campagne, ou à l’inverse dans certains coeurs ilôts très denses du centre. Juste après être rentrés de Nha Trang, on est allés pour s’inscrire à un nouvel intensif de paysage, un programme organisé par la filière Archi-Paysage et pouvant accueillir n’importe quel étudiant de l’Université. Dans cette université ils sont au moins mille cinq cent élèves, répartis dans différentes classes d’architecture, de construction, ou d’urbanisme. Beaucoup de gens s’étaient présentés lors de la présentation, et je crois que le paysage connait de plus en plus de succès avec la sensibilisation à la prise en compte de l’environnement. Et puis ça fait bien, dans un projet. Le sujet de l’intensif: requalifier le paysage urbain du quartier ancien de Hanoi au sein d’une de ses rues principales, celle menant au grand marché couvert Dong Xuan. Plusieurs préoccupations avaient été mises en valeur pour ce travail, comme la signalitique des commerces, la circulation, ou le traitement des façades des habitations. Chaque année, voir chaque semestre un concours de ce type est organisé au sein de l’école d’architecture par le Comité Populaire et le Comité de Gestion du Quartier Ancien, pour constituer des appels à idées réguliers. C’est une façon d’obtenir, de mon point de vue, des analyses assez riches sans y passer trop d’argent ou de temps, mais on peut le voir comme une façon intelligente de se tenir à jour de la vision des jeunes mais aussi des habitants de ce quartier, et d’anticiper les mutations à venir. C’était don cun concours assez officiel, et on était pas mal d’étudiants à répondre. Dix groupes allant de trois à six personnes avaient été constitués au vu des candidatures, et chaque groupe disposait d’un étudiant vietnamien de la classe Archi-Paysage, ainsi que d’un étudiant français. Exceptionnellement cette année en effet, on était suffisamment d’étudiants français pour pouvoir composer les groupes de cette façon-là. Sur les deux semaines imposées par les enseignants de l’école et les différents comités, où une phase d’analyse devait être validée, suivie d’une phase de proposition et de projet, l’investissement des différents membres des groupes avait assez varié. Parce que regrouper autant d’élèves de filières différentes et d’années différentes était vraiment un truc intéressant, mais dans la mise en oeuvre ça s’est pas toujours avéré simple. Nous on était à l’inscription un groupe de six personnes, et le noyau solide de travail était en fait principalement formé par la moitié du groupe. Dès la première réunion de travail sur site, on savait qu’on allait être un peu moins, mais on devait y aller à fond. On s’était inscrit pour ces deux semaines parce qu’on venait de passer une étape de validation en projet, et que la prochaine avait lieu deux semaines après. On avait été tous rassemblés dans une des pagodes de la rue Hang Buom dans le centre, et là on nous avait présenté les cinq parties de la rue à étudier, et les enjeux de ces parties. Notre groupe devait travailler sur la quatrième partie, celle qui menait au grand marché couvert. On avait finalement une grosse part de boulot pour nous, un peu comme le groupe travaillant sur la première partie de la rue, eux avaient à traiter une place à l’entrée de celle-ci, avec ses façades adjacentes. Nous, on devait aussi traiter les ruelles adjacentes au marché couvert, et toutes les activités commerçantes aux alentours. En parcourant le site ensemble, on a commencé directement à prendre des notes, des photos, à commenter les choses qui nous paraissaient importantes, en se perdant un peu de vue de temps à autre. Dans cette rue encore plus que dans n’importe quelle rue du centre on est poussé par une circulation continue et très dense: les gens viennent tous en moto pour venir acheter ou deposer des marchandises au marché Dong Xuan ou dans ses environs. Les trottoir de la rue principale sont jonchés de motos, qui arrivent et qui partent toutes les minutes, les gens savent en général exactement ce qu’ils vont chercher et où ils doivent aller le chercher. Tout rentre sur une moto. Notre portions de rue était assez diversifiée, hormis une présence de vente assez précise en fruits séchés à son début, les marchandises pouvaient varier des vêtements au couvertures, jusqu’aux papeteries ou aux accessoirs pour téléphones portables. Le textile est quelquechose qui revenait étonnemment souvent, et certaines personnes venaient exprès acheter tout types de marchandises en gros, probablement avec l’intention d’en dériver un autre commerce plus loin dans Hanoi. Pour moi mener un travail d’analyse dans le centre était une grande expérience, parce que c’est à ce moment là que j’ai redécouvert une grande partie de ce quartier que je pensais un peu connaître, et qu’en réalité je connaissais pas du tout. Toute la vision que j’en avait eu en habitant en auberge au début de l’année n’était pas faussée, mais elle était simplement un peu lacunaire. On a beaucoup travaillé sur les activités de commerces, et du coup j’ai beaucoup été amené à aller voir dans les environs de la rue ce qui se faisait d’autre. Notamment toute la vente de bâtons de bambous qui se faisait dans une rue tout près, avec un stock assez impressionnat directement diposé en dehors des commerces, sur le trottoir. Une vision très contemporaine du commerce avec ces allés et venus en moto, mais avec des savoir-faires très ciblés et pour certains encore traditionnels et pour autant encore très demandés. Pour ce qui était de la rue, dès les premières visites de sites, j’avais voulu relever les ruelles de toute notre portion de route, et où elles se trouvaient par rapport aux commerce. L’analyse ne s’est pas faite en un soir, on est retourné là-bas plusieurs fois dans les deux semaines qui nous étaient accordées. En terme de documents communs, nous avait été fournis comme base un plan cadastral du quartier ancien de Hanoi, le plus récent dont ils disposaient. Comme dans toute ville au Vietnam avec un fort dynamisme commercial ou touristique, tout change tout le temps. Pour ce qui est de la méthode et de l’organisation et face au manque de temps, on avait essayé de passer par tous les points qui avaient été mentionnés lors des réunions, et de les étudier. Pour les façades par exemple, j’avais relevé la densité en végétation de chaque bâti, la présence de toit-terrasse, la taille des ouvertures, la couleur des enduits. On avait relevé les stationnement et les parkings, la position des arbres quand il y en avait, et l’ensemble des activités dans les commerces et sur les trottoirs. À la première présentation de notre travail d’analyse, nous a été bien sûr reproché de ne pas bénéficier de piste prédéfinie pour le projet ou de sujet particulièrement ciblé. Je me souviens que certains choix de représentation n’avaient pas été compris entièrement. Je sais que pour la suite du travail on a cherché à organiser et à aboutir tout ce contenu, pour arriver enfin à une cohérence de propos. Les thèmes qui nous tenaient à coeur restaient forcément ceux des activités, de la circulation, celui du tourisme qu’il fallait aborder, tout en traitant aussi les façades de la rue, les parkings et la végétation. En fonction de la façon dont on a pu travailler au sein de notre groupe, on a constitué notre proposition en deux temps: un premier, lequel consistait à trouver un fonctionnement pour gérer les circulation de la rue et gérer son espace en lien avec les activités, et un deuxième, où l’on a pu discuter des solutions ponctuelles aux façades et aux traitements de sol. Le premier temps, la proposition principale, partait du principe de ralentir le rythme de la rue en organisant une nouvelle gestions des flux, notamment en donnant une place plus importante aux circulations douces et aux activités temporaires de certains habitants sur chaque coté de la rue. Notre postulat était de dire « donne-moi le temps de m’arrêter ici » pour cette rue commerçante. Pour compléter cette intention, nous proposions un parcours et une signalitique des secteurs d’activités de la rue et du marché, en intégrant l’achat de marchandises, les restaurants, mais aussi une pagode à côté du marché comme étape clé. On avait cherché à mettre à profit autant que nous le pouvions l’analyse des activités tout autour du marché, mais une part nous a forcément échappé. De même, pour ce qui est des solutions concernant le traitement des sols, le mobilier urbain et les enseignes des commerces, celles-ci se rapprochaient plus de solutions ethétiques qu’architecturales ou paysagères. Nos intentions ainsi que notre analyse ont été néanmoins bien remarquées, et nous avons été ex-aequo avec le groupe travaillant sur l’entrée de la rue, qui avait beaucoup travaillé sur la qualité de rendu de leur proposition. Une des particularités de la formation tout au long de l’année a été le fonctionnement des ateliers, et ça a été une des choses qui m’a beaucoup aidé à acquérir certaines positions dans ma façon d’élaborer des projets. Alors que la profession de paysagiste n’est pas tout a fait réglementée en France, la formation au paysagisme elle, est très nouvelle au Vietnam. L’Université d’Architecture de Hanoi est une des première à proposer un Master avec ce programme et ces méthodes, avec l’aide de plusieurs écoles d’architecture et de paysage françaises. Ainsi, ce Master est une formation francophone, où des professeurs viennent de France donner des cours au Vietnam ainsi que diriger les ateliers de projet. À intervalles réguliers, des enseignants viennent suivre nos différentes propositions, et aussi organisent des rendus d’étapes, s’adaptent au contenu proposé et adaptent la demande. Ce qui a rendu le fonctionnement des ateliers différent de ce que je connaissais auparavant a tout d’abord forcément été de pouvoir échanger avec des professeurs radicalement différents à différentes étapes du projet. C’est un système que l’on a pu connaître sur deux semestres très différents, en changeant de professeurs d’un semestre sur l’autre. Des professeurs sont plus pertinents à certaines étapes, et se spécialisent sur des travaux à échelles différentes. En ce qui concerne la différence entre les enseignants et ce qu’ils enseignent, ça avait pour potentiel de nourrir le projet par le biais d’approches différentes. Et si le projet stagnait avec un procédé pédagogique particulier ou si le dialogue ne passait pas, pouvoir essayer d’évoluer avec un autre interlocuteur a été une possible. Pour moi, de pouvoir valider les différentes étapes d’analyse, de scénarii, de pré-projet, puis de projet, a été une bonne manière de mettre de côté un certain nombre de choses comme bases de travail. C’est quelquechose que je n’ai pas réussi à faire beaucoup au cours de ma formation en France, et c’était une bonne chose d’avoir pu trouver ce fonctionnement dans ce contexte, où l’enseignement était assez différent de ce que l’on avait pratiqué auparavant aussi. Pouvoir mettre des choses de côté et ne pas avoir à recommencer à zéro chaque semaine, le faire avec des enseignants différent, et enfin sur des périodes définies, car en général la venue d’un enseignant français se faisait sur deux ou trois semaines. En ce laps de temps, mais ce n’était pas toujours le cas, il était possible pour nous de réintroduire notre travail, d’accueillir de nouvelles propositions, de formuler plusieurs fois des solutions, et puis de pouvoir valider l’avancée effectuée en même temps que tout le reste de la classe. Les durées de suivi pour chaque étapes sont assez discutables, et elles ne semblaient pas souvent assez suffisantes, mais ces durées limitées parvenaient à créer une effervescence intéressante avec l’ensemble de la classe, et à produire des semaines intensives assez efficaces pour l’avancée du travail. Les professeurs avaient tous une méthode de travail assez différente, et certains arrivaient à créer un lien fort entre leur enseignement et le travail d’atelier, et ce type d’effort était un avantage autant pour les étudiants français que vietnamiens quand c’était le cas. Enfin, lorsque les enseignants français laissaient place aux enseignants vietnamien quand aucune échéance n’était prévue mais une progression était requise, nous avions la possibilité de pouvoir nous organiser par rapport au travail de groupe, souvent par rapport aux visites de site, et par rapports aux autres travaux à rendre dans les autres matières. Le projet en atelier restait néanmoins la plus grosse part des heures prévues par la formation, et ceci était une composante non négligeable dans l’investissement que l’on a pu fournir au long de l’année. R+5 R+4 R+3 R+2 R+1
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végétalisation
palette
R+4 R+3 R+2 R+1
balcons
végétalisation
Je veux ralentir pour
THEMES ANALYSE
- acheter aux petits commerces de trottoir acheter aux commerces de la rue
COMMERCE
- me reposer à l'ombre d'un arbre me reposer sous un éclairage public
PIETON
- rentrer chez moi par un passage rentrer dans un commerce situé dans un passage - garer mon vélo en sécurité sortir du bus en sécurité
- m'informer sur les activité traditionnelles, goûter leurs spécialités me souvenir des commerces ou habitations traditionnelles Je veux accélérer pour
- acheter en gros dans la rue acheter en gros au marché
HABITAT
VISITE
COMMERCE
TRANSPORTS
- pouvoir vite prendre le bus pouvoir vite prendre un vélo
TRANSPORTS
- savoir où aller, ou me diriger visiter rapidement la rue
CIRCULATIONS VISITE
Entre accélérer et ralentir, le parcours et l'espace public: - les signaux du parcours: les publicités, les matériaux, les lumières - devant le marché, un espace public riche
PIETON
COMMERCE
- les activités de jour et de nuit - le passage couvert du marché - le dinh
COMMERCE
carte activité carte commerce/trottoir publicités
PIETON
arbres lumières
HABITAT
passages
TRANSPORTS
parkings carte piéton/commerce
CIRCULATIONS
grande échelle échelle rue
VISITE
parcours jour/nuit carte activité jour/nuit façades photos
TRANSPORT
- garer ma moto puis repartir aussitôt garer ma voiture sans être gêné
- parcourir rapidement la rue en bus marcher sans être stoppé
DOCUMENTS D’ANALYSE
VISITE
.19
ÉTAPE 6: TẾT quatre parties: - Références - Nha Trang, fin - Tết - Références
milieux systèmes
- CLEMENT Gilles, Manifeste du Tiers-Paysage
parcours, réseau cartographie
- BALLARD Carroll, The Black Stallion (l’Étalon Noir), 1979
- COPPOLA Carmine, The Black Stallion, 1979 Partie 1, The Island 05. The Island 10. The Legend 12. First Feeding 15. Underwater Ballet
- KIPLING Rudyard, The Jungle Book (Le livre de la Jungle)
- JOHANNSSON Johan, Fordlandia, 2008 01. Fordlandia 11. How We Left Fordlandia
.20 Pendant cette période là de l’année, j’ai pris le temps de reprendre un petit livre que j’avais commencé à abordé l’année d’avant lors de mon travail de séminaire, le Manifeste du Tiers-Paysage de Gilles Clément. L’année d’avant, je l’avais abordé car nous avions été sensibilisés à étudier certaines théories d’architectes et d’autres professionnels, et j’avais commencé à le lire lorsque j’étais à la recherche de certaines références. C’est avant tout une définition d’un type de paysage particulier, et c’est un propos qui passe part un grand nombre de points classés, catégorisés; c’est donc un petit ouvrage assez cadré. Cependant, par les notions que Gilles Clément va utiliser pour ses propres définitions, on se rend compte qu’il va employer des termes assez ouverts ou généraux, et, de même, le sommaire et le rangement en différents point de cet écrit pourrait très bien trouver d’autres organisations possibles. Je suis en mesure de parler de ce livre de cette façon car je me le suis moi-même réapproprié dans le cadre de mon projet à Nha Trang. Et, alors que j’avais fait à ce moment là un travail d’analyse assez précis de cette théorie, je sais qu’elle peut être néanmoins interprêtée de manières différentes. Pour résumer ce texte, Gilles Clément vient définir le Tiers-Paysage ainsi que ses entités complémentaires qu’il nomme espaces primaires, et de réserves. Le Tiers-paysage serait un ensemble anciennement soumis à l’exploitation humaine, tandis que les deux autres ensembles sont naturels. La réserve est un espace naturel décidé par l’homme, et l’espace primaire n’a jamais été affecté par l’homme. La nuance est dans les espèces vivants dans ces espaces. Ce trinôme est source de diversité, contrairement aux espace gérés par l’homme. C’est un trinôme d’entités complémentaires, fonctionnant en relation les uns avec les autres, et passant par différentes caractéristiques dans le temps, l’espace, leurs dispositions, leurs échelles, leur évolution, etc. Ce livre semble à priori être une réfléxion en cours que Gilles Clément a choisi de poser par écrit à un moment donné dans son parcours. Il annote lui-même « fragment indécidé du Jardin Planétaire » (p.1), le jardin planétaire étant une autre de ces théories sur le paysage, de nombreuses fois publiée déjà. Cette réflexion en cours se sent particulièrement dans sa façon de rédiger, en points (liste, tirets), présentant des affirmations, comme des sortes d’intuitions, mais qui reste néanmoins assez précises. L’organisation du livre elle aussi reste finalement ouverte, ce qui est assez déstabilisant pour le lecteur, car on croît voir en la segmentation par parties des affirmations claires au même titre que l’écriture de l’auteur, mais qui n’est qu’une organisation linéaire et indicative. J’avais repris cette théorie parce qu’elle pouvait fonctionner avec le système urbain à Nha Trang, et de même parce que l’aéroport, par son grand paysage, formé par une multitude de délaissés, pouvait égaler le paysage de la baie et celui des montagnes à l’Ouest, et former un troisième paysage fort pour la ville. En parallèle de cette lecture, s’inscrit en toute fin de semestre l’écoute de la bande originale du film « l’Étalon Noir » composée par Carmine Coppola, réalisé par Carroll Ballard. Je me suis tout d’abord intéressé au disque officiel sorti en 1979 compilant les 16 titres phares utilisés pour le long-métrage. Je m’étais intéressé à quatre titres: The Island, First Feeding, the Black Stallion, et the Legend. Je n’avais pas revu le film depuis très longtemps, et je savais juste qu’un enfant échappait à un naufrage grâce à un cheval qui était alors à bord, et qu’ils allaient s’échouer tous deux sur une île. Au delà de la composition des morceaux, que je trouve assez classique dans l’ensemble instrumental utilisé, ce sont les thèmes abordés que j’ai trouvé intéressant et que j’avais envie de revisiter. Le thème de l’île deserte, que j’avais forcément très vite assimilé à l’environnement de Nha Trang, et puis le rapport entre le personnage principal et ce cheval à priori sauvage, sur lequel il fixe ses objectifs de devenir et de survie. J’ai regardé le film par la suite, et au delà de l’histoire complète, qui semble assez inégale dans les concepts qu’elle aborde, la première partie sur l’île ma en effet marqué, entre la relation du garçon au cheval, et du cheval à l’environnement de l’île. C’est intéressant en tout cas de voir que la version complète de la bande originale de Carmine Coppola non compilée comprenait deux parties distinctes The Island et The Race, deux milieux très différents traités différemment. Car dans le long-métrage, le garçon et le cheval sont secourus et par la suite s’entraînent pour participer à une course hippique. À l’issue de la course, des images filmées sur l’île sont remontrées. Le travail que j’ai recomposé pour Nha Trang, à partir de ma deuxième analyse faite en Novembre, se basait essentiellement sur le travail théorique réalisé autour du Manifeste du Ties-Paysage de Gilles Clément. Le postulat était dans un premier temps d’assimiler les trois entités de délaissé, espace primaire, et réserve à la ville de Nha Trang, en prenant pour support respectivement les espaces publics de la ville, les équipements, et les bâtiments publics. Puis, dans un deuxième temps, assumer ces trois ensembles comme décrits par Gilles Clément, mais cette fois pour l’espace de l’aéroport. En résultat à ces deux hypothèses, il était donc question, pour réinvestir l’espace de l’aéroport de Nha Trang, ce vide dans la ville, de développer les trois entités de la ville à l’intérieur de ce vide, mais en même temps d’étendre le troisième paysage de l’aéroport à tous les espaces publics de Nha Trang, pour obtenir un mélange, une évolution, et une diversité au sein des deux milieux. Pour ce qui est de constituer les trois ensembles dans l’aéroport, le principes ensuite était de se baser sur les bâtiments publics et équipements existant en périphérie de l’aéroport, et de les développer de manières phasée dans le temps. Le dessin concernait particulièrement les espaces publics de Nha Trang en coupe, ainsi qu’un plan général d’évolution du cide en focntion de sa périphérie. Utiliser la théorie de G.C m’a permis d’établir un programme au projet urbain mais malheureusement a pénalisé mon travail dans la démarche de dessin à plus petite échelle. Le gros travail pour moi a été de retravailler la théorie pour retrouver un fonctionnement global, de resynthétiser mes précédentes idées, puis de remettre tout mon travail dans un ordre de narration en accord avec les notions et les échelles. Pour la présentation, je travaillais par le biais d’éléments de titre et de sous-titre; c’était de même la première fois q’un rendu final pour moi se déroulait uniquement par présentation vidéoprojetée. C’est un travail qui se situe encore plus dans le récit qu’une planche A0 commentée ensuite, car il s’établit dans une durée donnée, et l’enchaînement des document suit totalement le propos de celui qui présente. Je ne suis pas sûr d’avoir réussi l’exercice, mais je ne serais sûrement pas arrivé à ce point là si je n’avais pas suivi mes envies de projet et mes intuitions de présentation.J’ai beaucoup pensé à continuer ce travail et j’y pense encore, cependant les villes au Vietnam bougent tellement vite qu’une conception du projet comme celle-ci aurait dû s’adapter à la vitesse de conception des autres projets en cours actuellement. Je sais qu’à présent une nouvelle route se construit le long la rivière Quan Tuong à l’Ouest de la ville, et probablement que cette rivière va devenir canal. La fin du semestre dans notre Master Archi-Paysage coincidait presque avec les fêtes de fin d’année du Vietnam, le Tet. Pendant ces fêtes-là personne ne travaille, tout le monde reste avec sa famille ou rentre voir sa famille. On nous avait prévenu de pas rester longtemps à Hanoi pendant ce temps là, donc on a décidé de partir dans le Sud. Mais cette fois, on est parti directement en avion, pour pouvoir remonter vers Hanoi en bus ensuite. On est allé directement à Ho Chi Minh Ville, l’ancienne Saigon, encore capitale économique du Vietnam. On est arrivé là bas pour le nouvel an lunaire, le 9 février, d’ailleurs on y lançait un grand feu d’artifice à minuit, et un monde fou affluait dans les rues, se dirigeant vers l’endroit du lancement. Ho Chi Minh, c’est ville complètement différente de Hanoi, où les axes de circulations et le grand nombre de voitures fait tout de suite penser à une grande ville occidentale. Les tours sont très présentes un peu partout dans la ville, et le fonctionnement en quartier est très différent. Ce sont des ensembles beaucoup plus grands, des districts, qu’on a du mal à comprendre dans leur répartition. Avec Hanoi, on comprend tout de suite comment la ville marche, cadrée par le Fleuve Rouge elle rayonne vers le Sud, l’Ouest et l’Est; alors qu’avec Ho Chi Minh, les échelles sont complètement faussées. Elle est bien parcourue par un cours d’eau, mais là aussi le fonctionnement est beaucoup plus complexe, car celui-ci serpente et divisie complètement le territoire alentours. Au moment de visiter la ville, on a passé beaucoup de temps dans le quartier chinois Cho Lon, où les pagodes particulièrement belles étaient bondées de monde, avec les fêtes du Tet. En général c’était des pagodes assez différentes de ce qu’on avait l’habitude de voir au Vietnam, où les pagodes sont des ensembles très libres et délimités. Là elles étaient inclues dans la ville dense, en rez-de-chaussée, avec pour seule particularité un ou deux patios intérieurs, par lesquels s’échappait une grosse quantité de fumée libérée par les enscents des habitants, disposés un peu partout et même suspendus en l’air. On est pas restés très longtemps à Ho Chi Minh, on a visité un peu plus la ville et on est sorti le soir, principalement dans une rue en particulier, où tout le monde afflue jusqu’à tard, parce que là-bas le couvre-feu de minuit n’existe pas. En venant directement à Ho Chi Minh, l’objectif était ensuite de descendre dans le delta du Mékong, à presque 80 bornes au Sud. On s’est arrêtés dans une ou deux villes en bord d’eau, avant de poser pieds à terre pour quelques jours sur une des îles du delta. Un endroit où toutes les routes fonctionnent en fonction des cours d’eau parcourant les terres, et où les habitations ne sont désservies que par des chemin très étroits, tramant tout l’île. C’est une île principalement agricole et résidentielle, mais aux modes d’habiter que je n’avais jamais vus ailleurs. Lorsqu’on est revenus à Ho Chi Minh on est allés directement à Da Nang, où on a pu visiter un ami de la classe qui était rentré voir sa famille, et qui nous a emmenés voir Hoi An pour une journée, à trente minutes de moto au Nord. Hoi An est surtout connue pour son quartier ancien entièrement conservé et restauré, et son activité de nuit, éclairée par les nombreux lampions faits sur place. C’est une petite ville très calme du fait de son centre entièrement piéton, mais c’est un endroit qui vit essentiellement que du tourisme, et quand on visite ce genre de ville, on se sent très loin du mode de vie vietnamien. Cependant, tout comme Nha Trang, où en s’éloignant un peu du centre on pouvait retrouver des natifs vivant d’autre chose que du tourisme, là, de la même manière, ça a été possible. Hoi An se situe à l’embouchure d’une sorte de delta, et sur l’île Cam Nam, la rive d’en face, se situent le marché de nuit ainsi que bar les plus récents et les moins chers. Toutefois, lorsqu’on dépasse le front de quai, pendant la journée, on y découvre des quartiers d’habitants très modestes et aux habitations beaucoup plus vivante et actuelles, en contraste avec le centre. Sur cette petite île on retrouve une petite vie de quartier quasiment rurale, que très peu de touristes viennent découvrir. Avant de partir à la fin du semestre, j’avais pris le temps de me procurer les textes originaux de l’oeuvre de Rudyard Kipling sur le Livre de la Jungle. J’avais eu envie de voir comment l’auteur écrivait sur le fonctionnement d’un environnement à priori sauvage, naturel. Le texte principal sur lequel je me suis attardé est celui où Mowgli, jeune garçon abandonné à la naissance dans la jungle, fait face aux Bandar’log, les singes vivant dans les hauteurs des arbres. Ce qui est intéressant est qu’on suit le garçon alors qu’il perfectionne encore ses enseignements sur la communication avec les différentes espèces peuplant la jungle. Il apprend avec un mentor un peu dur, l’ours Baloo, les mots exacts pour entrer sur un terriroire donné, demander de l’aide aux résidents locaux, ou bien demander la permission pour pouvoir chasser librement. Alors que l’on comprend ce fonctionnement en cours de route, on se rend compte que cet environnement sauvage est en fait très réglé, et qu’il fait intervenir ainsi les bases d’un système très clair. Les péripéties de ce texte vont se faire alors que Mowgli perfectionne encore son apprentissage, et est abordé par le peuple des arbres, celui des Badar’log. Un groupe fonctionnant en hauteur, au-dessus de celui du peuple de la Jungle et de ses lois, sans cesse en quête d’attention et d’une certaine forme de pouvoir. Ce peuple bien sûr semble à Mowgli un environnement tout a fait plus accueillant, où les règles ne sont pas en vigueur, et où le peuple est chaleureux. Cependant, les Bandar’log ne possédant pas de règles car manquant de mémoire, ils en viennet à oublier pourquoi ils se sont mêlés à Mowgli, et vont se perdre dans d’autres occupations. Mowgli, pris par la faim, essaie de communiquer par l’appel du chasseur, mais se voit ignoré. Il constate comment ce peuple là, privé d’un système de lois, sans même parler d’une hiérarchie, survit à peine dans la jungle. Ceux-ci se nourrissent de baies et de noix, vivent principalement dans les arbres ou les cités abandonnées des hommes, en négligeant autant ces cités que la jungle qui les entoure. Enfin, à la fin de l’histoire, il est secouru par ses précepteurs et protecteurs ours et panthère, aidés par le puissant serpent Kaa. L’aventure se finit donc en une bataille sanglante entre ces quelques individus du peuple de la jungle et les singes ayant enlevé Mowgli.
.21
.22
ÉTAPE 7: HONG HA trois parties: - Site - Travail d’atelier - Thèmes, groupes
activités milieu rural ressource
.23 En ce début de semestre, on était amené à travailler sur un milieu rural dans le cadre notre atelier de projet. C’est un site à trente kilomètres à l’Ouest de Hanoi, au bord du Fleuve Rouge, soit une bonne heure de route en moto. On y accède par deux chemin, en passant au Nord-Ouest du centre-ville et en remontant le long du Fleuve le long d’une digue, ou bien en partant de l’Ouest de Hanoi, en suivant les grandes routes rentrant dans les terres, pour ensuite bifurquer vers le Nord. Avant d’arriver là-bas, si l’on passe dans les terres, on se rend compte ttrès vite que l’agriculture des rizières est encore un secteur en plein fonctionnement actuellement, et qu’il l’est sûrement encore au sein de notre site. Lorsque que l’on longe le Fleuve Rouge le long de la digue, on y voit la succession des villages et l’urbanisation qui devient ruralité, avec néanmoins beaucoup de d’activités tournées vers la capitale. Quand nous sommes allés visiter le site la première fois, on est arrivés par l’Ouest, et j’ai vu notamment l’étendue des rizières s’étendre loin dans le paysage, ainsi que la culture des fleurs à un moment donné, la culture d’arbres fruitier, ou la culture de légumes en milieu humide. En remontant vers le Nord à partir de l’Ouest, on reprend un système de route sur digue, pour reprendre la digue principale, longeant le fleuve. Le site, situé à un angle de digue, développe sur le long de cette route cinq villages les uns à côté des autres. Un peu en dessous de cet angle, un grand canal naît pour alimenter la totalités des champs de riz en arrière-plan. Un des villages, principalement situé à l’intérieur de la digue, est un des pôles les plus construit de l’ensemble des cinq, c’est Ba Duong Noi. On a essayé de visiter les villages les uns après les autres, en analysant les particularités de chacuns, et en essayant de repérer les relations entre chacun. Forcément, l’enjeu d’un site rural en périphérie de Hanoi allait concerner l’arrivée de l’urbanisation venant de le capitale, donc une des pistes était bien sûr l’urbanisation des villages. Nous, on avait choisi la piste de l’agriculture, en prenant en quelque sorte le pari de faire du projet autour des vergers des villages. Parce qu’au premier atelier, on avait cartographié les quatre ensembles forts du site: la rizière, le fleuve, les villages, et les vergers, en constatant que les vergers s’installaient en interface un peu partout, et de manière omniprésente. On a parcouru donc l’ensemble des villages en regardant leur rapport à la culture de fruits, on est aussi allé du côté des alluvions déposés par le fleuves au Nord de la digue, où toute la terre est maintenant cultivée. Enfin, on a beaucoup roulé du côté des rizières et des vergers ponctuant son paysage. La découverte du site s’est vu rapidement ciblée par les objectifs du projet, et moi j’ai beaucoup moins parcouru le site en réfléchissant aux différentes options possibles, contrairement à ce que j’avais pu faire en Novembre dernier à Nha Trang. On a quand même beaucoup arpenté le site en regardant partout, des habitations aux potagers, du fleuve aux élevages d’animaux sur la berge Ouest, en passant par le briqueterie au Sud du village et par la pompe de tirage du canal. Bong lai est le premier village qui se montre à nous quand on arrive de Hanoi. C’est pas un village très dense, ni très épais, contrairement à Ba Duong Noi, arrivant juste après. Ba Duong Noi concentre beaucoup des activités, et notamment dans sa rue principale, où le marché remonte jusqu’à la digue. Le village le plus petit est sans aucun doute possible Ba Duong Thi, situé à l’angle de la digue, avec une activité davantage liée au fleuve qu’à la terre, tout comme le quatrième village d’ailleurs, Van Thang Loi, plus au Sud. Enfin, le dernier village, Tien Tan, est le seul qui n’est pas en lien avec le fleuve, mais qui compense par des terrains agricoles assez grands, avec des potagers ou vergers les plus grands de l’ensemble des villages. Pour donner une cohérence à ce premier travail d’analyse, mon objectif avait été d’organiser le propos et la présentation en commençant par la découverte des quatre entités mentionnées au dernier atelier: fleuve, villages, vergers et rizière. À partir de là, le principe était de tisser l’analyse avec la recherche des relations entre chacune de ces entités, en partant aussi d’une définition de l’entité seule auparavant. On avait donc respectivement la définition de la rizière, suivi de sa relation avec les vergers, puis le fleuve ainsi que sa relation, et enfin les villages avec sa relation. L’analyse ainsi menée était divisée pour chaque membre du groupe, et pouvait offrir à chacun des pistes d’investigation. C’est aussi une manière systémique avec laquelle j’ai beaucoup travaillé le semestre d’avant à Nha Trang, de fonction par grands trinômes de concepts, notions, ou entités. En général cela suffit à fournir une base solide à un développement, et ça ne perd pas le correcteur ou la personne se penchant sur la réflexion. Cependant, ayant eu une grande période d’analyse disponible au début de ce semestre, avec si je me souviens bien deux grandes étapes de rendus, on avait eu le temps de constituer un grand répertoire de données à synthétiser dans ce développement. Ainsi, pour traiter chaque entité, on était passé par de nombreux points comme la qualité du sol, les types de végétation, leurs formes, leurs transformations dans le temps, etc, ce qui avait pour effet de rendre flou certaines pistes de projet naissantes. Le principe était néanmoins de constituer une base de donnée qui se rapproche le plus de la réalité, car en traitant d’un territoire rural et de son fonctionnement, l’analyse devait être en conséquence un catalogue précis des conditions du milieu, presque scientifique dans son approche. Beaucoup de groupes de l’atelier traitaient de l’agriculture, et les professeurs avaient bien exprimé une certaine intrensigence à ce que l’on donne des informations précise, en vue de nourrir précisément le projet. Travaillant plus particulèrement sur le domaine des villages, j’avais tout d’abord répertorié les activités particulières de chaque ensemble, en donnant des exemples de formes sur le site. Puis, en se basant sur un travail de relevé, j’avais travaillé sur la gestion domestique de l’eau en étudiant le système de puits. Enfin, plus à l’échelle cartographique, j’avais analysé la gestion des eaux usées au sein des villages, et j’avais classé les différentes villages en fonction de leurs densité de bâtis et de cultures. Enfin, en terme de perception visuelle, j’avais travaillé sur le rôle de la digue ainsi que sur la présence des vergers dans le paysage des villages. La formation à l’Université s’est beaucoup faîte par un travail de groupe tout au long de l’année. Cependant, pour cette année là, m’étant inscrit dans deux semestres différents, semestre neuf puis semestre huit, j’ai été amené à travailler avec deux classes différentes. Et en général, notre groupe de français en échange à l’Université de Hanoi cette année là était assez présent dans ces deux classes. En effet, les étudiants venant de l’école de Bordeaux ont travaillé avec les deux classes au cours du premier semestre, Hugo et moi étions inscrits pour un semstre dans chaque classe, tandis que le reste des étudiants de l’école de Normandie et de Toulouse ont travaillé avec la même classe du début à la fin de l’année. Il faut savoir que cette formation s’établit d’une part grâce à la venue de professeurs français, mais l’intérêt repose surtout en grande partie par la venue des étudiants français et de l’intéraction des savoir-faire avec les étudiants vietnamien. De même, la pratique de la langue française en dehors des atelier ou des cours de projet et un facteur non négligeable à l’apprentissage de ce Master francophone pour les élèves vietnamiens. La classe que l’on avait suivi pendant le premier semestre avait déjà connu une bonne promotion d’élèves français venus des trois école l’année précédente, et leur facilité à utiliser certains outils de projet ou tout simplement à parler français s’en ressentait grandement. Avec eux, on avait travaillé sur le territoire de Nha Trang, sur les sujets de projet urbain, de développement durable, et de gestion du tourisme, dans lesquels on retrouvait la gestion de l’eau, de l’agriculture, des transports, de l’habitat, des espaces publics, pour citer les thèmes principaux. Les valeurs et les enjeux des études étaient le ciment de la communication, de l’échange et du travail, c’est pour ça que je pense que toutes ces notions sont liés au travail de groupe et à l’échange pratiqué tout au long de l’année. Pour ce travail de groupe, sachant que les étudiants en semestre neuf allaient étudier leur sujet de diplôme en fin de semestre, nous avions réalisé seulement les phases d’analyse, ainsi que de scenarii ensemble. L’autre classe avec qui j’ai travaillé au second semestre, était globalement moins à l’aise en français ainsi qu’avec certains aspects du projet. Nous avons donc étudié sur la commune de Hong Ha, en milieu rural périphérique à Hanoi. S’appliquaient les thèmes principaux de gestion de l’eau, d’agriculture, d’habitat, d’urbanisation, et de transport au sein de ce projet de sujet rural, à grande dominante d’étude territorial. Avec eux nous avons prolongé le travail de groupe à la phase de pré-projet, pour que les groupes gagnent davantage à comprendre articuler le projet à l’échelle territoriale avant de le préciser par la suite. Ce sont des projets très riches dont les enjeux était très instructifs car très forts au sein du territoire vietnamien en mutation. De pouvoir distinguer un certain nombre de thèmes aussi clairement faisait ressortir la méthode de travail du paysage, et comment on compose un projet complet à différentes échelles. Pouvoir y travailler sur des phases de groupe prolongées mais différentes a su donner une inertie à la gestion de ces thèmes, dans l’échange avec les autres étudiants français ou vietnamiens et de nos cultures différentes, au sein des deux classes que j’ai connu.
.24 En ce début de semestre, on était amené à travailler sur un milieu rural dans le cadre notre atelier de projet. C’est un site à trente kilomètres à l’Ouest de Hanoi, au bord du Fleuve Rouge, soit une bonne heure de route en moto. On y accède par deux chemin, en passant au Nord-Ouest du centre-ville et en remontant le long du Fleuve le long d’une digue, ou bien en partant de l’Ouest de Hanoi, en suivant les grandes routes rentrant dans les terres, pour ensuite bifurquer vers le Nord. Avant d’arriver là-bas, si l’on passe dans les terres, on se rend compte ttrès vite que l’agriculture des rizières est encore un secteur en plein fonctionnement actuellement, et qu’il l’est sûrement encore au sein de notre site. Lorsque que l’on longe le Fleuve Rouge le long de la digue, on y voit la succession des villages et l’urbanisation qui devient ruralité, avec néanmoins beaucoup de d’activités tournées vers la capitale. Quand nous sommes allés visiter le site la première fois, on est arrivés par l’Ouest, et j’ai vu notamment l’étendue des rizières s’étendre loin dans le paysage, ainsi que la culture des fleurs à un moment donné, la culture d’arbres fruitier, ou la culture de légumes en milieu humide. En remontant vers le Nord à partir de l’Ouest, on reprend un système de route sur digue, pour reprendre la digue principale, longeant le fleuve. Le site, situé à un angle de digue, développe sur le long de cette route cinq villages les uns à côté des autres. Un peu en dessous de cet angle, un grand canal naît pour alimenter la totalités des champs de riz en arrière-plan. Un des villages, principalement situé à l’intérieur de la digue, est un des pôles les plus construit de l’ensemble des cinq, c’est Ba Duong Noi. On a essayé de visiter les villages les uns après les autres, en analysant les particularités de chacuns, et en essayant de repérer les relations entre chacun. Forcément, l’enjeu d’un site rural en périphérie de Hanoi allait concerner l’arrivée de l’urbanisation venant de le capitale, donc une des pistes était bien sûr l’urbanisation des villages. Nous, on avait choisi la piste de l’agriculture, en prenant en quelque sorte le pari de faire du projet autour des vergers des villages. Parce qu’au premier atelier, on avait cartographié les quatre ensembles forts du site: la rizière, le fleuve, les villages, et les vergers, en constatant que les vergers s’installaient en interface un peu partout, et de manière omniprésente. On a parcouru donc l’ensemble des villages en regardant leur rapport à la culture de fruits, on est aussi allé du côté des alluvions déposés par le fleuves au Nord de la digue, où toute la terre est maintenant cultivée. Enfin, on a beaucoup roulé du côté des rizières et des vergers ponctuant son paysage. La découverte du site s’est vu rapidement ciblée par les objectifs du projet, et moi j’ai beaucoup moins parcouru le site en réfléchissant aux différentes options possibles, contrairement à ce que j’avais pu faire en Novembre dernier à Nha Trang. On a quand même beaucoup arpenté le site en regardant partout, des habitations aux potagers, du fleuve aux élevages d’animaux sur la berge Ouest, en passant par le briqueterie au Sud du village et par la pompe de tirage du canal. Bong lai est le premier village qui se montre à nous quand on arrive de Hanoi. C’est pas un village très dense, ni très épais, contrairement à Ba Duong Noi, arrivant juste après. Ba Duong Noi concentre beaucoup des activités, et notamment dans sa rue principale, où le marché remonte jusqu’à la digue. Le village le plus petit est sans aucun doute possible Ba Duong Thi, situé à l’angle de la digue, avec une activité davantage liée au fleuve qu’à la terre, tout comme le quatrième village d’ailleurs, Van Thang Loi, plus au Sud. Enfin, le dernier village, Tien Tan, est le seul qui n’est pas en lien avec le fleuve, mais qui compense par des terrains agricoles assez grands, avec des potagers ou vergers les plus grands de l’ensemble des villages. Pour donner une cohérence à ce premier travail d’analyse, mon objectif avait été d’organiser le propos et la présentation en commençant par la découverte des quatre entités mentionnées au dernier atelier: fleuve, villages, vergers et rizière. À partir de là, le principe était de tisser l’analyse avec la recherche des relations entre chacune de ces entités, en partant aussi d’une définition de l’entité seule auparavant. On avait donc respectivement la définition de la rizière, suivi de sa relation avec les vergers, puis le fleuve ainsi que sa relation, et enfin les villages avec sa relation. L’analyse ainsi menée était divisée pour chaque membre du groupe, et pouvait offrir à chacun des pistes d’investigation. C’est aussi une manière systémique avec laquelle j’ai beaucoup travaillé le semestre d’avant à Nha Trang, de fonction par grands trinômes de concepts, notions, ou entités. En général cela suffit à fournir une base solide à un développement, et ça ne perd pas le correcteur ou la personne se penchant sur la réflexion. Cependant, ayant eu une grande période d’analyse disponible au début de ce semestre, avec si je me souviens bien deux grandes étapes de rendus, on avait eu le temps de constituer un grand répertoire de données à synthétiser dans ce développement. Ainsi, pour traiter chaque entité, on était passé par de nombreux points comme la qualité du sol, les types de végétation, leurs formes, leurs transformations dans le temps, etc, ce qui avait pour effet de rendre flou certaines pistes de projet naissantes. Le principe était néanmoins de constituer une base de donnée qui se rapproche le plus de la réalité, car en traitant d’un territoire rural et de son fonctionnement, l’analyse devait être en conséquence un catalogue précis des conditions du milieu, presque scientifique dans son approche. Beaucoup de groupes de l’atelier traitaient de l’agriculture, et les professeurs avaient bien exprimé une certaine intrensigence à ce que l’on donne des informations précise, en vue de nourrir précisément le projet. Travaillant plus particulèrement sur le domaine des villages, j’avais tout d’abord répertorié les activités particulières de chaque ensemble, en donnant des exemples de formes sur le site. Puis, en se basant sur un travail de relevé, j’avais travaillé sur la gestion domestique de l’eau en étudiant le système de puits. Enfin, plus à l’échelle cartographique, j’avais analysé la gestion des eaux usées au sein des villages, et j’avais classé les différentes villages en fonction de leurs densité de bâtis et de cultures. Enfin, en terme de perception visuelle, j’avais travaillé sur le rôle de la digue ainsi que sur la présence des vergers dans le paysage des villages. La formation à l’Université s’est beaucoup faîte par un travail de groupe tout au long de l’année. Cependant, pour cette année là, m’étant inscrit dans deux semestres différents, semestre neuf puis semestre huit, j’ai été amené à travailler avec deux classes différentes. Et en général, notre groupe de français en échange à l’Université de Hanoi cette année là était assez présent dans ces deux classes. En effet, les étudiants venant de l’école de Bordeaux ont travaillé avec les deux classes au cours du premier semestre, Hugo et moi étions inscrits pour un semstre dans chaque classe, tandis que le reste des étudiants de l’école de Normandie et de Toulouse ont travaillé avec la même classe du début à la fin de l’année. Il faut savoir que cette formation s’établit d’une part grâce à la venue de professeurs français, mais l’intérêt repose surtout en grande partie par la venue des étudiants français et de l’intéraction des savoir-faire avec les étudiants vietnamien. De même, la pratique de la langue française en dehors des atelier ou des cours de projet et un facteur non négligeable à l’apprentissage de ce Master francophone pour les élèves vietnamiens. La classe que l’on avait suivi pendant le premier semestre avait déjà connu une bonne promotion d’élèves français venus des trois école l’année précédente, et leur facilité à utiliser certains outils de projet ou tout simplement à parler français s’en ressentait grandement. Avec eux, on avait travaillé sur le territoire de Nha Trang, sur les sujets de projet urbain, de développement durable, et de gestion du tourisme, dans lesquels on retrouvait la gestion de l’eau, de l’agriculture, des transports, de l’habitat, des espaces publics, pour citer les thèmes principaux. Les valeurs et les enjeux des études étaient le ciment de la communication, de l’échange et du travail, c’est pour ça que je pense que toutes ces notions sont liés au travail de groupe et à l’échange pratiqué tout au long de l’année. Pour ce travail de groupe, sachant que les étudiants en semestre neuf allaient étudier leur sujet de diplôme en fin de semestre, nous avions réalisé seulement les phases d’analyse, ainsi que de scenarii ensemble. L’autre classe avec qui j’ai travaillé au second semestre, était globalement moins à l’aise en français ainsi qu’avec certains aspects du projet. Nous avons donc étudié sur la commune de Hong Ha, en milieu rural périphérique à Hanoi. S’appliquaient les thèmes principaux de gestion de l’eau, d’agriculture, d’habitat, d’urbanisation, et de transport au sein de ce projet de sujet rural, à grande dominante d’étude territorial. Avec eux nous avons prolongé le travail de groupe à la phase de pré-projet, pour que les groupes gagnent davantage à comprendre articuler le projet à l’échelle territoriale avant de le préciser par la suite. Ce sont des projets très riches dont les enjeux était très instructifs car très forts au sein du territoire vietnamien en mutation. De pouvoir distinguer un certain nombre de thèmes aussi clairement faisait ressortir la méthode de travail du paysage, et comment on compose un projet complet à différentes échelles. Pouvoir y travailler sur des phases de groupe prolongées mais différentes a su donner une inertie à la gestion de ces thèmes, dans l’échange avec les autres étudiants français ou vietnamiens et de nos cultures différentes, au sein des deux classes que j’ai connu. V E R G E R S / V I L L AG E S : PAY S AG E
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ÉTAPE 8: FIN trois/sept parties (en cours): - Références - Tramway - Grand paysage
- CORAJOUD Michel, Le paysage: une expérience pour construire la ville
MIYAZAKI Hayao, Sen To Chihiro no Kamikakushi (Le voyage de Chihiro), 2001 - COEN Joel & Ethan, Miller’s Crossing, 1990 MIYAZAKI Hayao, Gake No Ue No Ponyo (Ponyo sur la falaise), 2008 MIYAZAKI Goro, Kokuriko Zaka Kara (La Colline aux Coquelicots), 2011
- COPPOLA Carmine, The Black Stallion, 1979 Partie 2, The Race 05. Training I 07. Henry's Place / Car Ride 12. Training III 14. Dad’s Glove and Watch - HISAISHI Joe, Le Voyage de Chihiro, 2001 01. One Summer’s Day 10. Day Of the River 16. The Sixth Station - ZIMMER Hans, Gladiator, 2000 04. Earth
- DANNA Michael, Life of Pi, 2012 10. Leaving India 11. The Deepest Spot On Earth
.26 Dans le cadre d’un cours de séminaire de l’Université, en paralèlle de l’atelier de projet, nous avait été demandé d’analyser un projet de paysage et d’en décrire le programme, le processus, ou le fonctionnement. De préférence,il nous était conseillé de choisir un projet dont la référence aurait pu par la suite nous aider pour le travail du projet en atelier. Selon une suggestion de notre enseignant, me voyant parti sur le travail des vergers sur notre site de Hong Ha pour ce semestre, j’ai choisi d’étudier le travail de Michel Corajoud sur les murs à pêche de Montreuil. À cette époque là, Michel Corajoud vient d’être nommé Grand prix de l’urbanisme en 2003, et il publie alors un texte intitulé « Le paysage, une expérience pour construire la ville ». Au delà de mon travail de séminaire ou de l’analyse du projet de Montreuil, ce qui m’a beaucoup intéressé dans la démarche de Michel Corajoud a été qu’il retrace dans ce texte la totalité de son parcours: sa formation, ses recherches, ses projets réalisés. Il constitue un sommaire à partir d’une trame chronologique, au cours de laquelle ses différents champs d’étude ont évolué, entre 1961 et 2003. Son sommaire se présente ainsi: Initiation; La Villeneuve de Grenoble/l’enseignement à Versailles; le repli ou temps de réflexion; Le Parc du Sausset; La relance vers de nouveaux projets; la production; et enfin les quais de la Garonne à Bordeaux/l’enseignement à Genève. On voit avec le sommaire que Michel Corajoud va comme ça constituer une progression dans le fil de ses idées en passant par des périodes de réflexion ou des projets identitaires de ces idées, en paralèlle de son travail d’enseignant. D’ailleurs il commence sa note avec un descriptif de ses travaux les plus récents à l’époque, concernant ce qu’il enseignait justement à l’institut d’architecture de l’université de Genève, en écrivant clairement que ces pensées les plus récentes représentent le mieux le sujet de son travail global, en considérant le tout comme un enchaînement naturel et réfléchi au fur et à mesure des années. Je n’ai pas lu tout ce texte, mais l’introduction ainsi que certains point de ses reflexions m’ont permis de mieux me situer pour le projet du semestre en milieu rural, et pour le projet de paysage en général. Plusieurs autres références m’ont de même aidé pour ce projet, à savoir trois long-métrage d’animations des Studio Ghibli: Le Voyage de Chihiro ainsi que Ponyo sur la Falaise par Hayao Miyazaki, ainsi que La Colline aux Coquelicots par Goro Miyazaki. Une de ces références que je garde en tête depuis assez longtemps est celle du Voyage de Chihiro, qui a refait surface au moment où je me suis d’avantage réorienté sur une partie individuelle du travail, et que je cherchais les enjeux du site à l’échelle du territoire. Le récit dans ce long-métrage s’étire sur plusieurs jours, où différents évenements interviennent dans le parcours du personnage principal. Un des thème de la bande originale intitulé « Day Of The River » pour moi reprenait un passage important: le personnage principal, une jeune fille devant travailler dans un hotel de bain dans un monde lointain, prend un matin pour sortir de l’hotel, sur les falaises face à celui-ci. Elle est aidé par un garçon des bains, qui l’emmène voir ses parents métamorphosés en cochons d’élevage, dans une ferme non loin de là. Submergée par ce monde étrange et ces évènements, elle va se réfugier près d’un massif de fleurs à côté des fermes. Le garçon lui tend ses anciens vêtements qu’elle portait avant de revêtir ses habits de travail des bains. Elle les saisit, rassurée qu’il les ait gardés pour elle, et les serre contre elle pour respirer leur odeur. À l’entrée des bains, où l’on peut voir les falaise et deviner les fermes, on distingue aussi le paysage lointain et l’horizon. Avec cette séquence, et en retournant sur le site seul, j’ai trouvé que pour qu’un milieu rural prenne son sens, il fallait sortir légérement des thèmes liés au travail des habitants, et penser que le paysage pouvait être un évènement dans un parcours ou une journée, et le paysage du Fleuve Rouge sur le site de Hong Ha en pouvait être une des clés. De même, dans la Colline aux Coquelicots, on retrouve une notion de quotidien mais aussi un lien fort avec le paysage et le milieu avec un évènement particulier. Le personnage principal, une jeune fille hisse chaque matin les drapeaux sur le mât de son jardin sur le flanc de la colline, et se rend compte qu’en contrebas un bateau répond à ses signes chaque matin. Pour ce qui est de Ponyo sur la Falaise, ce lien à l’environnement et au paysage se retrouve inversé car nous prenons le point de vue d’un poisson pour constituer l’introduction au récit. Par la suite j’ai continué à travailler un peu sur les chemins de fer de Hanoi avec cette amie travaillant sur son diplôme. Pour la fin du semestre dernier, le gros du travail avait été de retrouver des intentions à grande échelle. À première vue, la question était à savoir comment cette environnement déjà précontraint par les habitants allait évoluer dans le futur avec la densification de la ville et l’urbanisation future. Cependant, la problématique a rapidement changé, car la ville de Hanoi a prévu depuis plusieurs temps déjà de réaliser un tramway en hauteur au sein de la ville, et de le relier aux autres réseaux de voies de chemin de fer à l’éxtérieur de la ville. Le tracé de cette nouvelle voie de tramway va par endroit se superposer à l’ancien tracé des voies de chemin de fer et parfois va s’en séparer, mais dans tous les cas va la remplacer. Donc la question s’est progressivement transformée à trouver une solution aux modes de vie des habitants des voies de chemin de fer, sachant que leur environnement allait changer grandement. En effet, la voie de tramway avait déjà commencé à émerger dans certaines rues de Hanoi, notamment dans celle qui mène à notre Université: de grand pylônes béton prévus pour soutenir la voie ponctuent à présent la rue tous les trente ou quarante mètres. Dans les quartier sur-construits, une destruction des habitations existantes est prévue pour plus de sécurité. Ayant à présent beaucoup de thèmes à canaliser pour traiter entièrement le problème, elle a construit des stratégies multiples sur les circulations, douces ou rapides, sur les activités, publiques ou privées, sur le paysage, la gestion des espaces publics et des espace verts. C’était un travail qui a constitué un travail très important car chaque séquence de son site devait traiter de ces stratégies, et adopter une posture adaptée par rapport à celles-ci. C’est à ce moment là que le travail en séquence a montré ses limites dans la conception du projet, car trop de facteurs étaient en jeu. Je suis retourné sur le site de Hong Ha sans mon groupe, le lendemain d’un atelier de projet qui s’était pas bien passé. Je suis retourné là-bas avec l’idée de trouver quelque-chose de nouveau pour alimenter le projet. Ce matin là on avait pas cours et je m’étais levé tard. Il faisait chaud, j’avais pas voulu trop mangé. J’ai oublié mon casque en partant, et je suis retourner le chercher. J’ai pris la route remontant vers le Nord de Hanoi, pour ensuite suivre le Fleuve Rouge. En roulant sur la digue pendant un moment, je me suis aperçu que le trajet avait déjà remis le site dans ma tête, et que c’était pas possible de trouver quelque-chose de nouveau, quelque-chose de différent. Quand on présente des idées en atelier, si ça se passe mal, on a l’impression qu’on va en trouver d’autres idées le coup d’après, et que c’est pas grave. Mais j’avais pas envie de ça, le site, la vision de ce milieu là, elle reste la même, il faut révéler ça. Je suis passé dans tous les petits village le long du Fleuve avec ces pensées. À l’entrée de Hong Ha, avant que la terre d’alluvions ne commence au Nord, on a différents cadrages, différents points de vue dégagés sur le Fleuve Rouge à partir de la digue. Pour moi, ces vues ou bien celles sur les rizières avaient forcément un rôle à jouer du point de vue du territoire. J’ai relevé comme ça plusieurs endroits, je les ai pris en photo, et je savais qu’ils allaient constituer une base de réflexion territoriale au projet, car beaucoup de ces point révélaient la géographie du lieu. C’était pas des trucs nouveaux, j’avais vu tout ça depuis un moment, mais c’est choses que je pensais qu’il était temps de poser. J’ai continué à rouler le long de la digue, sachant que beaucoup de monde était là, la fin de journée approchait et on sentait l’activité des villages reprendre. Tous les écoliers étaient accumulés sur la digue comme à leur habitude, pour regarder les matchs de foots sur le grand terrain en contrebas. J’ai continué après Ba Duong Thi et j’ai bifurqué sur le village Tien Tan, où là je suis descendu au calme, devant les rizières se déployant à l’intérieur de la digue.
.27 Dans le cadre d’un cours de séminaire de l’Université, en paralèlle de l’atelier de projet, nous avait été demandé d’analyser un projet de paysage et d’en décrire le programme, le processus, ou le fonctionnement. De préférence,il nous était conseillé de choisir un projet dont la référence aurait pu par la suite nous aider pour le travail du projet en atelier. Selon une suggestion de notre enseignant, me voyant parti sur le travail des vergers sur notre site de Hong Ha pour ce semestre, j’ai choisi d’étudier le travail de Michel Corajoud sur les murs à pêche de Montreuil. À cette époque là, Michel Corajoud vient d’être nommé Grand prix de l’urbanisme en 2003, et il publie alors un texte intitulé « Le paysage, une expérience pour construire la ville ». Au delà de mon travail de séminaire ou de l’analyse du projet de Montreuil, ce qui m’a beaucoup intéressé dans la démarche de Michel Corajoud a été qu’il retrace dans ce texte la totalité de son parcours: sa formation, ses recherches, ses projets réalisés. Il constitue un sommaire à partir d’une trame chronologique, au cours de laquelle ses différents champs d’étude ont évolué, entre 1961 et 2003. Son sommaire se présente ainsi: Initiation; La Villeneuve de Grenoble/l’enseignement à Versailles; le repli ou temps de réflexion; Le Parc du Sausset; La relance vers de nouveaux projets; la production; et enfin les quais de la Garonne à Bordeaux/l’enseignement à Genève. On voit avec le sommaire que Michel Corajoud va comme ça constituer une progression dans le fil de ses idées en passant par des périodes de réflexion ou des projets identitaires de ces idées, en paralèlle de son travail d’enseignant. D’ailleurs il commence sa note avec un descriptif de ses travaux les plus récents à l’époque, concernant ce qu’il enseignait justement à l’institut d’architecture de l’université de Genève, en écrivant clairement que ces pensées les plus récentes représentent le mieux le sujet de son travail global, en considérant le tout comme un enchaînement naturel et réfléchi au fur et à mesure des années. Je n’ai pas lu tout ce texte, mais l’introduction ainsi que certains point de ses reflexions m’ont permis de mieux me situer pour le projet du semestre en milieu rural, et pour le projet de paysage en général. Plusieurs autres références m’ont de même aidé pour ce projet, à savoir trois long-métrage d’animations des Studio Ghibli: Le Voyage de Chihiro ainsi que Ponyo sur la Falaise par Hayao Miyazaki, ainsi que La Colline aux Coquelicots par Goro Miyazaki. Une de ces références que je garde en tête depuis assez longtemps est celle du Voyage de Chihiro, qui a refait surface au moment où je me suis d’avantage réorienté sur une partie individuelle du travail, et que je cherchais les enjeux du site à l’échelle du territoire. Le récit dans ce long-métrage s’étire sur plusieurs jours, où différents évenements interviennent dans le parcours du personnage principal. Un des thème de la bande originale intitulé « Day Of The River » pour moi reprenait un passage important: le personnage principal, une jeune fille devant travailler dans un hotel de bain dans un monde lointain, prend un matin pour sortir de l’hotel, sur les falaises face à celui-ci. Elle est aidé par un garçon des bains, qui l’emmène voir ses parents métamorphosés en cochons d’élevage, dans une ferme non loin de là. Submergée par ce monde étrange et ces évènements, elle va se réfugier près d’un massif de fleurs à côté des fermes. Le garçon lui tend ses anciens vêtements qu’elle portait avant de revêtir ses habits de travail des bains. Elle les saisit, rassurée qu’il les ait gardés pour elle, et les serre contre elle pour respirer leur odeur. À l’entrée des bains, où l’on peut voir les falaise et deviner les fermes, on distingue aussi le paysage lointain et l’horizon. Avec cette séquence, et en retournant sur le site seul, j’ai trouvé que pour qu’un milieu rural prenne son sens, il fallait sortir légérement des thèmes liés au travail des habitants, et penser que le paysage pouvait être un évènement dans un parcours ou une journée, et le paysage du Fleuve Rouge sur le site de Hong Ha en pouvait être une des clés. De même, dans la Colline aux Coquelicots, on retrouve une notion de quotidien mais aussi un lien fort avec le paysage et le milieu avec un évènement particulier. Le personnage principal, une jeune fille hisse chaque matin les drapeaux sur le mât de son jardin sur le flanc de la colline, et se rend compte qu’en contrebas un bateau répond à ses signes chaque matin. Pour ce qui est de Ponyo sur la Falaise, ce lien à l’environnement et au paysage se retrouve inversé car nous prenons le point de vue d’un poisson pour constituer l’introduction au récit. Par la suite j’ai continué à travailler un peu sur les chemins de fer de Hanoi avec cette amie travaillant sur son diplôme. Pour la fin du semestre dernier, le gros du travail avait été de retrouver des intentions à grande échelle. À première vue, la question était à savoir comment cette environnement déjà précontraint par les habitants allait évoluer dans le futur avec la densification de la ville et l’urbanisation future. Cependant, la problématique a rapidement changé, car la ville de Hanoi a prévu depuis plusieurs temps déjà de réaliser un tramway en hauteur au sein de la ville, et de le relier aux autres réseaux de voies de chemin de fer à l’éxtérieur de la ville. Le tracé de cette nouvelle voie de tramway va par endroit se superposer à l’ancien tracé des voies de chemin de fer et parfois va s’en séparer, mais dans tous les cas va la remplacer. Donc la question s’est progressivement transformée à trouver une solution aux modes de vie des habitants des voies de chemin de fer, sachant que leur environnement allait changer grandement. En effet, la voie de tramway avait déjà commencé à émerger dans certaines rues de Hanoi, notamment dans celle qui mène à notre Université: de grand pylônes béton prévus pour soutenir la voie ponctuent à présent la rue tous les trente ou quarante mètres. Dans les quartier sur-construits, une destruction des habitations existantes est prévue pour plus de sécurité. Ayant à présent beaucoup de thèmes à canaliser pour traiter entièrement le problème, elle a construit des stratégies multiples sur les circulations, douces ou rapides, sur les activités, publiques ou privées, sur le paysage, la gestion des espaces publics et des espace verts. C’était un travail qui a constitué un travail très important car chaque séquence de son site devait traiter de ces stratégies, et adopter une posture adaptée par rapport à celles-ci. C’est à ce moment là que le travail en séquence a montré ses limites dans la conception du projet, car trop de facteurs étaient en jeu. Je suis retourné sur le site de Hong Ha sans mon groupe, le lendemain d’un atelier de projet qui s’était pas bien passé. Je suis retourné là-bas avec l’idée de trouver quelque-chose de nouveau pour alimenter le projet. Ce matin là on avait pas cours et je m’étais levé tard. Il faisait chaud, j’avais pas voulu trop mangé. J’ai oublié mon casque en partant, et je suis retourner le chercher. J’ai pris la route remontant vers le Nord de Hanoi, pour ensuite suivre le Fleuve Rouge. En roulant sur la digue pendant un moment, je me suis aperçu que le trajet avait déjà remis le site dans ma tête, et que c’était pas possible de trouver quelque-chose de nouveau, quelque-chose de différent. Quand on présente des idées en atelier, si ça se passe mal, on a l’impression qu’on va en trouver d’autres idées le coup d’après, et que c’est pas grave. Mais j’avais pas envie de ça, le site, la vision de ce milieu là, elle reste la même, il faut révéler ça. Je suis passé dans tous les petits village le long du Fleuve avec ces pensées. À l’entrée de Hong Ha, avant que la terre d’alluvions ne commence au Nord, on a différents cadrages, différents points de vue dégagés sur le Fleuve Rouge à partir de la digue. Pour moi, ces vues ou bien celles sur les rizières avaient forcément un rôle à jouer du point de vue du territoire. J’ai relevé comme ça plusieurs endroits, je les ai pris en photo, et je savais qu’ils allaient constituer une base de réflexion territoriale au projet, car beaucoup de ces point révélaient la géographie du lieu. C’était pas des trucs nouveaux, j’avais vu tout ça depuis un moment, mais c’est choses que je pensais qu’il était temps de poser. J’ai continué à rouler le long de la digue, sachant que beaucoup de monde était là, la fin de journée approchait et on sentait l’activité des villages reprendre. Tous les écoliers étaient accumulés sur la digue comme à leur habitude, pour regarder les matchs de foots sur le grand terrain en contrebas. J’ai continué après Ba Duong Thi et j’ai bifurqué sur le village Tien Tan, où là je suis descendu au calme, devant les rizières se déployant à l’intérieur de la digue.