CORE Un échange avec l’honorable Tony Clement
La voix de l’exploration minérale Printemps-été 2013
Groupe TMX : le moteur de l’industrie de l’exploration et de l’industrie minière au Canada Ces écotechnologies qui révolutionnent nos méthodes
Congrès PDAC 2013 : Lieu de rencontre de l’industrie minérale mondiale
CORE
La voix de l’exploration minérale Printemps-été 2013
ARTICLES
4 Un échange
avec l’honorable Tony Clement
18
8 PDAC 2013 :
notre congrès vu de l’intérieur
18 Le recours aux
4 8
écotechnologies dans l’industrie de l’exploration minérale Dans ce numéro
Le nouveau plan stratégique de la PDAC P.2 Rédaction Une production du Service des communications de la PDAC RÉDACTEUR EN CHEF Cameron Ainsworth-Vincze Collaborateurs Glenn Nolan, Ross Gallinger, Lisa McDonald, Nadim Kara, Steve Virtue, Karla Doig, Sherry Dickert, Florence MacLeod, Elizabeth Hames, Virginia Heffernan et Ian G. Mason
Notre histoire racontée autrement P.3 Survivre à la crise du marché des capitaux P.14 Regard sur le budget fédéral de 2013 P.15
CONCEPTION GRAPHIQUE Hambly & Woolley Inc. Consultez-nous en ligne www.pdac.ca www.twitter.com/the_PDAC www.facebook.com/thePDAC
La voix de l’exploration minérale > 1
Une vision de notre avenir : le nouveau plan stratégique de la PDAC Le personnel et le conseil d’administration de la PDAC viennent de connaître une année bien remplie, c’est le moins qu’on puisse dire! Que ce soit pour organiser le plus vaste congrès de l’industrie, au début de mars, pour lancer une nouvelle identité visuelle, pour élargir sans cesse nos secteurs de programme ou pour créer de nouvelles ressources qui appuient la réussite quoti dienne de nos membres sur le terrain, nous n’avons ménagé aucun effort pour que l’industrie canadienne de l’exploration minérale et de l’exploitation minière demeure une force dans l’arène mondiale. Soucieuse de profiter de cet élan, la PDAC a formulé un nouveau plan stratégique qui dotera l’association de capacités renforcées en vue de défendre et de promouvoir les intérêts de ses membres pour au moins les dix prochaines années. La mise au point de ce plan visait non seulement à définir une nouvelle stratégie, mais aussi à dicter un nouvel ordre pour l’organisation, de façon à souligner notre mission de porte-parole émérite du domaine de l’exploration minérale, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde. Nous nous sommes attelés à la tâche en 2011, misant sur une démarche mûrement réfléchie qui prévoyait l’organisation d’ateliers, la conduite d’entrevues auprès d’intervenants-clés et l’examen de commentaires enrichissants formulés par quelque 1 000 membres ayant répondu à un sondage. Une fois toute l’information réunie et analysée, nous avons longuement débattu, soupesé, priorisé et cerné chaque enjeu ainsi que les répercussions connexes.
2 < revue CORE
Avec l’aide du personnel et de facilitateurs, le conseil d’administration a choisi trois grands impératifs opérationnels dont dépend la réussite de nos membres et de notre industrie : l’accès au capital, l’accès au territoire et les affaires autochtones. À n’en pas douter, l’accès au capital est un enjeu d’actualité qui englobe les mesures fiscales et le régime des valeurs mobilières, deux facteurs de stabilité dans notre industrie. L’accès au territoire est un besoin qui coule de source, car sans accès nos membres ne peuvent travailler. Enfin, le resserrement de nos rapports avec les collectivités autochtones demeure une priorité absolue, au même titre que la prestation d’une aide et d’outils afin que ces collectivités tirent parti des projets. La définition de ces trois impératifs opérationnels n’est cependant qu’un point de départ qui s’enrichira des progrès réalisés dans d’autres grands domaines, qu’il s’agisse de notre programme de responsabilité sociale d’entreprise, de nos initiatives visant les étudiants, de nos efforts en matière de communications et de relations publiques ou, bien sûr, de notre congrès de renommée mondiale. Déjà, nous sommes en voie de franchir la prochaine étape, qui consiste à concevoir des feuilles de route énonçant les tâches à accomplir pour concrétiser notre vision. Ainsi, nous serons en mesure d’aider les membres de la PDAC à poursuivre leur conquête du XXIe siècle.
Glenn Nolan, président Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs
Notre histoire racontée autrement Pour moi, l’un des points saillants du congrès PDAC 2013 a été l’inauguration de notre nouvelle marque, laquelle repose sur la présentation de notre nouveau logo, sur le lancement du tout premier rapport annuel de l’association ainsi que sur la refonte de notre site web. Notre nouvelle marque s’exprime à travers nos nombreux modes de communication, qu’il s’agisse de notre congrès, de nos programmes, de nos documents imprimés ou en ligne, de nos initiatives de relations publiques ou gouvernementales ou encore de notre identité visuelle. Sur plus d’un plan, cette marque est au cœur de la façon dont nous donnons vie à notre histoire et racontons cette dernière au monde entier. Pour bien comprendre notre histoire, nous avons échangé avec des chefs de file de l’industrie, des porte-parole d’organisations non gouvernementales, des fonctionnaires et des représentants de la presse. De plus, nous avons réalisé un sondage en ligne afin de recueillir le point de vue de nos membres. Ce faisant, nous avons observé une évolution des perceptions à l’égard de l’importance et du rôle de la PDAC. Bien des gens associent la PDAC à son congrès de renommée mondiale. Cependant, l’élargissement et la réussite de nos programmes et de nos efforts en matière de défense des intérêts ont pour effet de consolider le statut de la PDAC en tant que porte-étendard de l’exploration minérale et de l’exploitation minière au Canada.
L’analyse des études et des points de vue très variés que nous avons réunis a permis de dégager cinq éléments principaux qui caractérisent nos activités et notre identité en tant qu’association : • Notre travail nous passionne. • Nous sommes des professionnels évoluant dans une industrie à vocation scientifique et technique. • Nous sommes les intendants des ressources et des collectivités. • Nous sommes audacieux et optimistes. • Nous sommes ouverts aux défis et au changement. Conçue pour faire valoir ces caractéristiques, la redéfinition de notre marque prévoyait la création d’un nouveau logo et la restructuration de plusieurs outils de communication. Par souci d’améliorer nos publications, nous avons repensé le concept de notre bulletin trimestriel En bref pour donner naissance à une nouvelle revue baptisée Core. Par le biais de cette revue, que vous lisez en ce moment, nous continuerons de diffuser des renseignements utiles et d’actualité au sujet des réalisations de la PDAC et de l’industrie. Mieux encore, Core proposera des articles fascinants qui vous renseigneront sur les technologies, les personnalités et les tendances qui façonnent l’industrie de l’exploration minérale et de l’exploitation minière. À n’en pas douter, cette nouvelle plateforme intéressera un large public et fera connaître le rôle de premier plan qu’exerce notre industrie au regard de la prospérité actuelle et future de notre grand pays. J’espère que ce premier numéro de la revue Core vous plaira!
Ross Gallinger, directeur exécutif Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs
La voix de l’exploration minérale > 3
Un échange avec l’honorable Tony Clement
4 < revue CORE
Q et R
Au sortir du congrès PDAC 2013, l’honorable Tony Clement partage sa vision du développement du nord de l’Ontario Q. En quelques mots, pouvez-vous exposer les buts et les paramètres que comporte votre nouvelle fonction de ministre fédéral responsable du cercle de feu de l’Ontario, et pouvez-vous décrire le rôle que le gouvernement fédéral s’est engagé à exercer dans la région? R. J’exerce deux fonctions distinctes à l’égard du nord de l’Ontario : celle de ministre fédéral responsable du cercle de feu, qui m’a été récemment confiée, et celle de ministre responsable de FedNor, que j’exerce avec fierté depuis 2006. Ces fonctions ont toutes deux trait au développement économique du nord de l’Ontario, mais elles supposent des tâches et des responsabilités très différentes. En ce qui concerne le cercle de feu, le premier ministre m’a récemment confié la charge de coordonner et de diriger l’action de notre gouvernement dans cet important dossier. Notre gouvernement sait que le cercle de feu représente une occasion rare de soutenir la création d’emploi et la croissance économique de tout le nord de l’Ontario ainsi que d’autres régions du pays. Nous savons aussi que l’envergure et l’importance du cercle de feu commandent une démarche pangouvernementale coordonnée. C’est pourquoi je collabore étroitement avec mes homologues des Affaires autochtones, de l’Industrie, des Ressources naturelles et de douze autres ministères fédéraux afin de permettre au gouvernement d’aborder d’une seule voix l’ensemble des partenaires et des intervenants qui s’intéressent à cette vaste initiative. En ce qui concerne l’Initiative fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario (FedNor), je suis fier de détenir le record de longévité au poste de ministre chargé de cette agence. Depuis 2006, FedNor a soutenu la réalisation de quelque 1 500 projets représentant des investissements de
358 millions de dollars dans tout le nord de l’Ontario. La plupart de ces investissements relèvent du Programme de développement du Nord de l’Ontario (PDNO) — programme phare de FedNor — ou découlent de l’administration du Programme de dévelop pement des collectivités dans le nord de la province, lequel offre un appui à 24 sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC). Le PDNO investit dans des projets qui appuient le développement économique des collectivités, stimulent la croissance et la compétitivité des entreprises et cultivent l’innovation. Quant aux SADC, il s’agit d’organismes sans but lucratif qui aident des projets communautaires, de petites et moyennes entreprises et des entreprises à vocation sociale à trouver du capital. Bref, les deux fonctions que j’exerce soutiennent le développement économique du nord de l’Ontario, mais chaque fonction le fait de façon distincte. L’objectif d’assurer la prospérité économique de la région constitue cependant leur dénominateur commun. Q. Le cercle de feu de l’Ontario revêt une grande importance pour l’économie de la province et du pays. Sur le plan de la croissance, quelles sont les attentes et les prévisions pour la région, notamment en ce qui concerne l’exploration minérale et l’extraction minière? R. Le cercle de feu pourrait bien devenir le plus grand chantier minier de toute l’histoire du nord de l’Ontario. D’une superficie de 5 120 km2, cette zone du grand nord ontarien renfermerait, selon les estimations, des richesses minérales d’une valeur de 30 à 50 milliards de dollars. Outre du nickel et du cuivre, on y trouverait le plus vaste gisement nord-américain de chromite, principal élément entrant dans la fabrication de l’acier inoxydable. Jusqu’à présent, la zone a fait l’objet de 30 000 concessions et a été le
La voix de l’exploration minérale > 5
Q et R
« Le congrès constitue non seulement un événement de premier plan dans l’industrie minière, mais aussi un forum économique essentiel pour débattre l’avenir économique du Canada, fondé sur un développement responsable. »
Dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant du coin supérieur gauche : Ross Gallinger, directeur exécutif de la PDAC, l’honorable Tony Clement, l’honorable Peter Kent (ministre de l’Environnement) et Glenn Nolan, président de la PDAC; Tony Clement prononce une allocution à l’occasion d’une réception à l’intention des représentants de la presse, organisée à l’hôtel Fairmont Royal York dans le cadre du congrès PDAC 2013; Tony Clement et Elsie MacDonald, conseillère de bande auprès de la Première Nation Webequie; Tony Clement bavarde avec des délégués présents lors du congrès.
— l’honorable Tony Clement
NOTES BIOGRAPHIQUES L’honorable Tony Clement est président du Conseil du Trésor et ministre responsable de l’Initiative fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario. Le député Tony Clement a fait son entrée à la Chambre des communes en 2006, puis a été réélu en 2008 et 2011. En février 2006, il a été nommé ministre de la Santé et ministre responsable de l’Initiative fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario. En octobre 2008, il s’est vu confier le portefeuille de l’Industrie. Avant de faire le saut dans l’arène fédérale, M. Clement a siégé à l’Assemblée législative de l’Ontario, de 1995 à 2003, comme député de la circonscription de Brampton-Sud et, plus tard, de la circonscription de Mississauga-Brampton Ouest. Il a exercé les fonctions de ministre des Transports, ministre de l’Environnement, ministre des Affaires municipales et du Logement et ministre de la Santé et des Soins de longue durée. Avant de devenir député, il a travaillé comme conseiller juridique auprès d’un cabinet d’avocats d’envergure nationale. Monsieur Clement est titulaire d’un baccalauréat ès arts en science politique et d’un diplôme de droit décernés par l’University of Toronto.
6 < revue CORE
Q et R
théâtre de travaux d’exploration d’une valeur de près de 300 millions de dollars, réalisés par une trentaine de sociétés. Le cercle de feu sera sans aucun doute un important catalyseur de développement économique et social à l’échelon régional. Déjà, sur le simple plan de l’emploi, on prévoit la création de 5 000 postes directs ou indirects dans le nord de l’Ontario, ce qui ne tient pas compte des retombées appréciables que pourrait avoir le projet à l’échelle de toute la province, voire au-delà. Q. Il y a longtemps que la PDAC milite en faveur de la participation intégrale des collectivités autochtones à l’exploitation des possibilités économiques qui s’offrent à nous. Pour les collectivités du nord de l’Ontario, le cercle de feu représente une occasion majeure. Comment le gouvernement entend-il renforcer la mobilisation concertée de l’industrie et des collectivités et promouvoir la création de partenariats mutuellement avantageux? R. Comme mentionné dans l’allocution que j’ai faite lors du congrès PDAC 2013, en mars, tout géologue ou mineur digne de ce nom sait qu’il doit bien connaître le terrain pour pouvoir espérer trouver le bon filon. Ce principe englobe tout autant les richesses du sous-sol que la richesse inhérente aux habitants du territoire. Les collectivités autochtones doivent assurément contribuer à l’évolution de cette vaste initiative de développement. C’est pourquoi ma première visite officielle, en tant que ministre responsable du cercle de feu, a été faite auprès de représentants de la Première Nation Matawa à Thunder Bay, en février dernier. J’aurai bientôt un nouvel entretien avec les membres de cette Première Nation. Notre gouvernement est fermement résolu à travailler de près avec les collectivités au cours des mois et des années à venir. Nous réitérons ainsi notre engagement à favoriser un développement responsable des ressources, fondé sur la collaboration avec les interve nants concernés. La mobilisation précoce et uniforme des collectivités autochtones est un gage de réussite pour les entreprises, qui voient ainsi leurs projets procurer d’importants avantages sur le plan social et économique. Partout au Canada, de nombreux partenariats fructueux ont été établis par des sociétés minières et des collectivités des Premières Nations. Par exemple, dans le cadre du projet de Voisey’s Bay, à Terre-Neuve, les parties ont conclu des ententes sur les répercussions et les avantages qui prévoient des stimulants économiques et des possibilités sur le plan de l’emploi et de l’éducation, si bien que 54 % de la main-d’œuvre du projet provient maintenant de collectivités des Premières Nations de la région. Un exemple semblable nous vient de la mine Musselwhite de la société Goldcorp, qui se trouve non loin du
cercle de feu. En tout, on compte environ 90 ententes de la sorte dans la seule région du nord de l’Ontario. En vertu du Plan d’action économique de 2013, notre gouvernement engage des crédits de 4,4 millions de dollars pour soutenir l’initiative de renforcement des capacités pour le cercle de feu. Cette dernière a pour but d’aider les Premières Nations à tirer pleinement parti des débouchés économiques et des possibilités d’expansion des entreprises qui découlent de l’exploitation du cercle de feu. L’initiative offrira des services dans différents domaines comme l’acquisition de compétences en affaires, la planification stratégique d’entreprise et la mobilisation des jeunes autochtones. Q. Bon nombre de nos membres à l’œuvre dans la région estiment que, pour une raison ou pour une autre, la mise en valeur du cercle de feu a été inutilement ralentie. En quoi l’exercice de votre fonction profitera-t-elle à nos membres qui travaillent déjà dans la région ou qui souhaiteraient un jour le faire? R. Notre gouvernement accorde une trop grande importance à ce projet pour accepter qu’il s’embourbe dans l’incertitude ou la paralysie. C’est pourquoi il est essentiel d’aborder d’une seule voix les collectivités, le gouvernement de l’Ontario, les intervenants et l’industrie. À lui seul, l’appareil gouvernemental fédéral compte quinze ministères et agences qui participent au cercle de feu. En tant que ministre responsable, je serai en mesure de coordonner la stratégie de notre gouvernement à l’égard du processus. Une telle concertation nous permettra de maximiser les investissements, d’éviter les chevauchements et de travailler efficacement à relever les défis et à résoudre les problèmes en puissance. Q. Vous venez tout juste d’assister à votre premier congrès de la PDAC. Qu’avez-vous pensé de l’événement et qu’en avez-vous retiré? R. J’ai été impressionné par l’envergure du congrès. La présence de 30 000 visiteurs provenant de quelque 125 pays démontre non seulement la grande place qu’occupe l’activité minière dans l’économie mondiale, mais aussi le rôle qu’exerce le Canada dans l’industrie minière planétaire. En raison de sa taille et de la qualité de ses participants, le congrès constitue non seulement un événement de premier plan dans l’industrie minière, mais aussi un forum économique essentiel pour débattre l’avenir économique du Canada, fondé sur un développement responsable. Les remarquables possibilités de réseautage offertes aux participants du congrès font de ce dernier un événement à ne pas manquer. Je tiens une fois de plus à remercier les organisateurs de m’avoir invité et de m’avoir donné l’occasion de m’adresser aux délégués. c
La voix de l’exploration minérale > 7
PDAC 2013
Dans les coulisses du congrès PDAC 2013 Pour une deuxième année consécutive, plus de 30 000 délégués provenant de 125 pays se sont donné rendez-vous au centre-ville de Toronto à l’occasion du congrès international, du salon commercial et de l’Investors Exchange organisés par l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs. Outre un large éventail de délégués — analystes, banquiers, courtiers, géoscientifiques, financiers, gestionnaires de l’exploration et cadres de l’industrie minière —, le congrès de cette année a accueilli plus de 1 600 étudiants, 50 fonctionnaires du gouvernement canadien et 400 représentants accrédités de la presse. Depuis 1932, le congrès annuel de la PDAC constitue un forum de premier plan et un événement à ne pas manquer pour les intervenants de l’industrie de l’exploration minérale et de l’exploitation minière. Cette 81e édition n’a pas fait exception, réunissant des délégués provenant de tous les coins du monde, y compris de contrées aussi éloignées que Madagascar, la Nouvelle-Zélande, Singapour et les îles Féroé.
8 < revue CORE
D’expliquer Glenn Nolan, président de la PDAC, qui dirigeait cette année son premier congrès depuis son entrée en fonction en 2012, « on nous dit sans cesse que le congrès de la PDAC est aussi important, dans notre secteur, que la soirée des Oscars ou le Super Bowl. Le nombre de délégués n’est qu’un ingrédient de la réussite de l’événement. Le congrès de la PDAC est un forum propice à l’échange de perspectives sur les défis et les possibilités qui se présentent au quotidien sur le terrain, à l’examen des nouvelles technologies qui améliorent nos capacités de réussite et au resserrement des liens qui se tissent entre les partenaires de l’industrie et les collectivités du Canada et du monde entier. » L’ouverture officielle de PDAC 2013 a été précédée de séances de formation, au nombre de quinze (un record), portant sur un large éventail de sujets comme la gestion du territoire au Canada et le potentiel minéral inexploité de l’Europe. En outre, le congrès a été ponctué de 22 séances techniques consacrées à une foule de thèmes comme les diamants de l’Arctique, les défis et
PDAC 2013 solutions en matière d’accès au territoire ainsi que les possibilités de financement qui s’offrent dans un marché volatil. Le congrès a été marqué par de nombreuses allocutions prononcées par des conférenciers en vue. D’entrée de jeu, lors d’une réception à l’intention des représentants de la presse, l’honorable Tony Clement, président du Conseil du Trésor et ministre responsable de l’Initiative fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario (FedNor), a discouru des possibilités économiques qui s’offrent dans le nord de l’Ontario ainsi que de la nécessité d’établir et de cultiver des rapports positifs avec les collectivités du nord. Accompagné de Glenn Nolan, président de la PDAC et de l’aîné Alex Jacobs, de la Première Nation Whitefish Lake, l’honorable Joe Oliver, ministre des Ressources naturelles du Canada, a officiellement accueilli les délégués lors de la cérémonie d’ouverture. Par ailleurs, dans le cadre d’une allocution prononcée lors du Déjeuner sur l’innovation, Perrin Beatty, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada, a expliqué comment le Canada transforme la richesse de ses ressources en un avantage concurrentiel mondial. Enfin, une quarantaine de délégués fédéraux, dont un sénateur et six ministres, ont pris part à la journée d’échange avec les députés. Il s’agissait là du plus grand nombre d’élus à n’avoir jamais participé au congrès. Selon Ross Gallinger, directeur exécutif de la PDAC, « les allocutions des représentants gouvernementaux et des spécialistes de l’industrie du Canada constituent, pour les délégués et pour nos membres, une occasion rêvée d’avoir un précieux aperçu des enjeux économiques et des mouvements sociaux qui agissent sur notre domaine. Tous les ans, nous proposons des ateliers, des cours, des panels et des séances sur mesure qui soulignent les possibilités et les défis majeurs qui façonnent l’industrie de l’exploration minérale et de l’exploitation minière. Ceci fait de notre congrès un merveilleux forum où apprendre des chefs de file qui s’adressent aux participants et où échanger à propos des stratégies susceptibles d’assurer la prospérité d’une industrie qui va de l’avant. » Pour la quatrième année consécutive, le congrès de la PDAC comportait un volet consacré à la responsabilité sociale d’entreprise (RSE). Outre le panel annuel des
chefs de la direction, la principale activité au programme de ce volet était une séance intitulée CSR: Is it worth it? qui a donné lieu à l’échange de points de vue variés à propos de la valeur commerciale des investissements sociaux, tels qu’exprimés par des représentants d’entreprises et de collectivités ayant contribué à la réalisation de projets au Canada et en Afrique. De plus, le volet proposait une séance intitulée Managing Shifting Sands: How to Reduce Operational Risk through Strategic Alliances au cours de laquelle des délégués de la société Coeur d’Alene Mines ont raconté l’histoire d’une mine d’argent exploitée en Bolivie, sur un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. De plus, pour la toute première fois, le volet consacré à la RSE s’est terminé par une réception conçue pour donner l’occasion aux intervenants de faire du réseautage et de partager les leçons tirées des activités du volet, qui cette année s’échelonnaient sur trois jours. PDAC 2013 a réuni 600 Autochtones déclarés provenant de tout le Canada, ce qui constitue un nouveau record. Bon nombre de ces délégués ont pris part au programme autochtone, une initiative conçue pour rapprocher les entreprises et collectivités autochtones et les intervenants de l’industrie minérale, de façon à promouvoir l’échange d’expériences et l’édification de partenariats. Parmi les points saillants du programme de cette année, mentionnons la tenue d’un forum intitulé Promoting Excellence in Engagement, qui a donné lieu à des exposés portant sur des thèmes d’actualité dans le dossier des affaires autochtones, sur les consultations menées auprès de groupes de Métis ainsi que sur le lancement de la plus récente version du Guide sur l’exploration et l’exploitation minières pour les communautés autochtones. Premier autochtone à exercer la présidence de l’association, Glenn Nolan croit que le congrès de la PDAC souligne l’engagement de cette dernière à bâtir des ponts entre l’industrie et les collectivités afin d’assurer un meilleur avenir pour le Canada. D’expliquer Monsieur Nolan, « c’est avec optimisme et enthousiasme que j’assiste au rapprochement qui s’opère entre notre industrie et les collectivités. En cette époque stimulante, le congrès de la PDAC est un forum où l’on voit se concrétiser les promesses de notre industrie. Je me réjouis de faire partie de cette grande aventure! » c
HÔTELS Les réservations en vue du congrès PDAC 2014 pourront être faites à compter du 26 juin à 11 h (HAE). En visitant le site web du congrès (page consacrée aux hôtels), on pourra, dès le 14 juin, consulter la liste des hôtels participants et des tarifs réduits accordés aux membres de la PDAC. Réservez tôt afin d’éviter toute mauvaise surprise. Renouvellements en vue du salon commercial Nouveau pour 2014! – Les demandes de renouvellement seront traitées avant la diffusion des formulaires à l’intention des nouveaux exposants. En raison de cette modification, la confirmation de l’attribution des kiosques pour PDAC 2014 s’effectuera plus tôt que par le passé. Exposants qui renouvellent leur participation Les formulaires de demande de renouvellement et les schémas d’étage seront diffusés sur le site web du congrès à compter du 11 juillet à 10 h (HAE). Les exposants qui renouvellent leur participation auront préséance pour l’attribution des espaces de kiosque occupés lors de PDAC 2013. La date limite de présentation des demandes à cet effet a été fixée au 16 août. Au-delà de cette date, les nouveaux exposants pourront avoir accès aux espaces de kiosque occupés en 2013. Soumettez votre demande sans tarder afin de conserver vos espaces! Nouveaux exposants Les formulaires de demande pour nouveaux exposants seront diffusés sur le site web du congrès à compter du 22 août à 10 h (HAE). Une fois terminé le traitement des demandes de renouvellement, on procèdera à l’attribution des espaces de kiosque encore disponibles, selon le principe du premier arrivé, premier servi. Assurez-vous de soumettre votre demande sans tarder! La confirmation de l’attribution des kiosques se fera après le 7 octobre, par courrier électronique.
La voix de l’exploration minérale > 9
Le congrès PDAC 2013 en chiffres Renseignements généraux Nombre total de personnes ayant pris part au congrès
30 147
Proportion de participants étrangers 25 % Si l’on s’en tient au nombre de participants, la plus forte délégation a été celle du Canada. Suivent les délégations provenant des ÉtatsUnis, de l’Australie, du Pérou, du Mexique, de l’Angleterre, de la Chine, du Brésil, du Chili, de l’Argentine, de l’Afrique du Sud et de la Turquie. Nombre de pays représentés 126 Nombre de délégués étudiants 1 666 Nombre de délégués autochtones 600 Nombre de représentants accrédités de la presse 398 Nombre de commanditaires 69 Salon commercial Nombre total de kiosques
668
Nombre total d’organisations représentées 418 Nombre total de gouvernements (provinciaux, nationaux, internationaux) représentés 60 Investors Exchange Nombre total de kiosques 613 Nombre total d’organisations représentées 580 Core Shack Nombre total d’entreprises représentées 60 Exposés et ateliers Nombre total de séances techniques 22 Nombre total d’ateliers ou de cours abrégés 15 Nombre total de salles de conférence 26 Nombre total d’exposés dans le cadre du forum des entreprises à l’intention des investisseurs 116 Nombre total d’exposés dans le cadre du forum sur l’innovation organisé par la CAMESE 23 Nombre total de conférenciers
506
Représentants du gouvernement canadien Nombre total de fonctionnaires fédéraux 53 Nombre total d’élus fédéraux 50 Statistiques d’utilisation de l’application Mobi Nombre de visites enregistrées par le site de Mobi 20 904 Nombre de pages consultées
154 404 10 < revue CORE
PDAC 2013
Photos : Envision Digital Photography et Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, 2013.
La voix de l’exploration minérale > 11
PDAC 2013
Sincères remerciements aux commanditaires du congrès PDAC 2013.
Commanditaire Diamant
Commanditaires Platine
Commanditaires bienfaiteurs
Toronto Stock Exchange
TSX Venture Exchange
Commanditaires principaux Bourse de Bourse de Toronto
12 < revue CORE
Croissance TSX
Toronto Stock Exchange
Bourse de Toronto
TSX Venture Exchange
Bourse de Croissance TSX
Toronto Stock Exchange
Bourse de Toronto
TSX Venture Exchange
Bourse de Croissance TSX
PDAC 2013
Une fois de plus, nous avons accueilli plus de 30 000 participants! Commanditaires Or plus
Commanditaires Or
GMF GLOBAL MINING FINANCE
Commanditaires Bronze Baker & McKenzie LLP
Hallmark Insurance
MNP LLP
Raymond James Ltd.
RBC Capital Markets
Scotiabank
Silvercorp Metals Inc.
Standard Chartered
Commanditaires du congrès Accenture
Avanti Management & Consulting Limited
Peter Bojtos
CHF Investor Relations
Clean Harbours
Loewen, Ondaatje, McCutcheon Limited
Newsfile Corp.
S&P Capital IQ
La voix de l’exploration minérale > 13
Survivre à la crise du marché des capitaux par Nadim Kara
Dans un monde où la culture populaire comporte son lot de références aux zombies, il n’est pas étonnant que le rédacteur de bulletin John Kaiser ait choisi de coiffer du titre suivant l’un de ses récents exposés, consacré à l’industrie de l’exploration : Visualizing an Alternative to Zombie Land. En date du 4 avril 2013, des 1 800 sociétés inscrites à la Bourse de Toronto auxquelles s’intéresse Monsieur Kaiser, près de 700 disposaient d’un fonds de roulement de moins de 200 000 dollars, somme à peine suffisante pour payer les factures courantes et tout à fait inadéquate pour soutenir un programme d’exploration d’envergure. La moitié de ces sociétés « mortes-vivantes » voyaient le cours de leurs actions s’établir à moins de dix cents, d’où le bien-fondé de la métaphore post-apocalyptique utilisée par Monsieur Kaiser pour décrire la situation. Les tracas financiers des sociétés d’exploration s’expliquent par l’incertitude économique mondiale, un phénomène exemplifié par la crise qui secoue la zone euro et par le ralentissement de la croissance en Chine. Ce contexte pousse les investisseurs à maintenir de grosses sommes à disposition. Au pays des zombies, les liquidités font foi de tout! Comme ils ne croient plus que le « super-cycle des matières premières » continuera de faire gonfler le cours des produits de base, les investisseurs institutionnels ont battu en retraite. Par ailleurs, le degré de tolérance au risque des investisseurs particuliers a fléchi plus rapidement que le cours des actions de nombreuses petites sociétés minières. Les grandes sociétés minières qui, selon le modèle classique, auraient pu contribuer au financement des petites sociétés en période de ralentissement ont leurs propres ennuis qui les poussent à conserver leurs liquidités, afin de couvrir l’augmentation
14 < revue CORE
des frais liés aux mines existantes ou de couvrir la dépréciation d’actifs surévalués acquis à une époque où la conjoncture économique était plus favorable. Cela dit, le pessimisme ambiant n’est pas universel. Certains investisseurs en vue salivent à l’idée d’une participation en capital dans de petites sociétés minières mal en point dont les actions se transigent à un cours inférieur à la valeur sous-jacente. Comme l’a rappelé Ned Goodman lors d’un entretien avec un journaliste du Business News Network, enregistré à l’occasion du congrès PDAC 2013, « de nombreuses possibilités s’offrent aux investisseurs ... le moment est bien choisi pour acheter ». Pourtant, lorsqu’elle parvient à recevoir un apport de capitaux, l’industrie se tourne surtout vers des projets d’exploration avancée qui nécessitent de solides actifs et une bonne gestion, ignorant en grande partie les projets d’exploration locale. Or, l’absence de découvertes locales rend impossible l’établissement de nouvelles mines. Il y a donc risque de voir s’enrayer le moteur qui procure des avantages économiques à l’ensemble des Canadiens, peu importe qu’ils vivent en milieu rural, dans des collectivités autochtones ou au centre-ville de Toronto ou de Vancouver. Si certains analystes préconisent une « épuration des zombies », d’autres craignent qu’un parfait désastre ne vienne ravager le milieu d’exploration distinctif et essentiel dont dispose le Canada. En réponse aux préoccupations exprimées par les membres, le conseil d’administration de la PDAC a mis sur pied, en décembre 2012, un comité spécial chargé de se pencher sur la crise du marché des capitaux. Présidé par MaryAnn Mihychuk, ce comité a formulé un certain nombre de solutions visant à favoriser la mobilisation de fonds et à accroître la viabilité des
sociétés d’exploration qui doivent affronter la tempête. Les propositions issues de cette démarche serviront d’assises aux activités de la PDAC en matière de défense des intérêts, notamment lors de la prochaine édition de la Conférence des ministres des Mines, qui aura lieu à Yellowknife en septembre 2013. Au printemps et à l’été 2013, la PDAC organisera des tables rondes où les membres auront l’occasion de débattre la marche à suivre pour aider l’industrie à survivre à la crise. Les membres qui souhaitent prendre part à ces tables rondes et contribuer à la recherche de solutions pour sortir du marasme actuel sont priés de communiquer directement avec moi, par courrier électronique, à l’adresse nkara@pdac.ca. c Nadim Kara est directeur principal de la PDAC chargé des grands dossiers et de la défense des intérêts.
Les répercussions du budget fédéral de 2013 pour notre industrie par steve virtue
Intitulé Plan d’action économique de 2013, le budget fédéral de 2013 a été présenté à la fin de mars. Si les compressions spectaculaires annoncées par tous les augures ne sont pas au rendez-vous, le budget mise quand même sur une plus grande responsabi lité financière, proposant de nouvelles dépenses qui totalisent moins d’un milliard de dollars. Pour l’essentiel, les nouveaux crédits se greffent à deux grandes priorités gouvernementales : aider les chômeurs canadiens à retourner au travail et faire en sorte qu’ils occupent les bons emplois; et aider l’industrie manufacturière canadienne à se réoutiller tout en éliminant le déficit fédéral d’ici 2016. Par rapport à bien d’autres qui l’ont précédé, le budget de cette année est très conservateur, ce qui fait tiquer de nombreux intervenants dont les demandes n’ont pas été entendues. D’expliquer l’honorable Joe Oliver, ministre des Ressources naturelles, dans une allocution prononcée après la présentation du budget, « nous subissons encore les répercussions d’une conjoncture internationale fragile et devons continuer de privilégier l’emploi et la croissance ». L’une des principales attentes de la PDAC à l’égard du gouvernement fédéral concernait l’engagement de maintenir le crédit d’impôt pour l’exploration minière (CIEM). Le budget prolonge d’une année l’admissibilité au CIEM pour les détenteurs d’actions accréditives, de manière à inclure les conventions d’émission d’actions accréditives conclues avant le 1er avril 2014. Étant donné la santé financière actuelle de l’industrie, toute mesure propice au maintien des investissements revêt une grande importance. L’annonce faite dans le budget constitue une mesure utile qui aidera les entreprises canadiennes à tirer parti des instruments financiers dont elles ont besoin pour soutenir leur compétitivité, surtout si l’on considère l’ampleur des
défis que pose la mobilisation de fonds pour de nombreuses sociétés d’exploration. Nous sommes encore préoccupés par les changements apportés aux frais d’exploration au Canada (FEC) et par les conséquences qui pourraient en découler pour nos membres. La PDAC continuera de travailler sans relâche avec le gouvernement fédéral afin d’évaluer les répercussions de ces changements. Dans son rapport publié pour 2012, le Metals Economics Group signale que, ces dernières années, les petites sociétés minières ont engagé près de la moitié des dépenses annuelles enregistrées dans le domaine de l’exploration minérale, assumant souvent les plus grands risques en menant des travaux dans des zones vertes et fouillant souvent le territoire à la recherche de minéraux dans des lieux éloignés ou difficiles d’accès. Déjà, le CIEM a eu un effet démontré sur le maintien des emplois et des investissements au Canada, et le prolongement de l’admissibilité annoncé dans le budget continuera de stimuler les investissements visant la réalisation de projets d’exploration au pays. La PDAC salue les engagements qu’a pris le gouvernement fédéral, dans son budget, en vue d’appuyer le développement des métiers spécialisés et de l’enseignement postsecondaire. Dans un rapport publié en 2011 et intitulé Découvrir des possibilités, la PDAC et le Conseil des ressources humaines de l’industrie minière (RHiM) ont cerné les principaux défis auxquels fait face notre industrie, y compris le besoin d’ajouter au moins 100 000 nouveaux travailleurs aux effectifs actuels d’ici 2020. Nous appuyons les investissements du gouvernement fédéral, car nous croyons qu’ils se traduiront par de meilleurs choix et de meilleures possibilités pour l’ensemble des Canadiens, y compris par la multiplication des choix de carrières dans l’industrie de l’exploration
minérale et de l’exploitation minière. Par ailleurs, les investissements visant l’acquisition de nouvelles compétences aideront les entreprises canadiennes à préserver leur avantage concurrentiel et à se maintenir à l’avant-garde de l’industrie mondiale. Bien que le budget n’en fasse pas précisément mention, la PDAC croit que le gouvernement fédéral annoncera de nouveaux investissements relatifs au programme de géocartographie de l’énergie et des minéraux (GEM). D’une importance capitale, le programme GEM fournit des connaissances géoscientifiques essentielles qui permettent de fonder les décisions d’investissement sur des données d’exploration et qui aident les gouvernements à poser des choix éclairés en matière d’aménagement du territoire, notamment lorsqu’il s’agit de créer des parcs ou d’autres zones protégées. Nous examinerons la situation de près afin d’assurer que les nouveaux investissements soient affectés au programme, ce qui favorisera la survie et la réussite de nos membres en cette conjoncture économique incertaine. c Steve Virtue est directeur principal de la PDAC chargé des affaires publiques et des communications.
Points saillants du budget fédéral de 2013 ouvelles dépenses de 900 millions de dollars N sans augmentation des impôts ni dégrèvement fiscal Renouvellement du crédit d’impôt pour l’exploration minière (CIEM) Création d’une subvention canadienne pour l’emploi, à l’appui de la formation des travailleurs Nouveau fonds d’infrastructure de 14,4 milliards de dollars, réparti sur dix ans Affectation de 241 millions de dollars sur cinq ans pour l’acquisition de nouvelles compétences par les Premières Nations Intégration de l’ACDI dans ce qui deviendra le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement
La voix de l’exploration minérale > 15
Le moteur qui fait avancer l’industrie de l’exploration et l’industrie minière au Canada par virginia heffernan
Bien que l’industrie de l’exploration minérale et de l’exploitation minière du Canada soit largement perçue comme une force dans l’arène mondiale, on connaît moins le mastodonte financier qui alimente sa réussite. Constitué de la Bourse de Toronto (TSX) et de la Bourse de croissance TSX, le Groupe TMX a connu, ces dix dernières années, une croissance qui en fait aujourd’hui le principal acteur du marché planétaire des valeurs minières. À lui seul, le Groupe TMX a assuré environ 90 % des opérations mondiales de financement réalisées sur ce marché et a permis de réunir environ 40 % des capitaux visés. À elle seule, la capitalisation boursière totale des sociétés inscrites à la Bourse de croissance TSX a presque doublé, passant de 10 milliards de dollars en 2003 (première année pour laquelle il existe des statistiques complètes) à 19,3 milliards de dollars en 2012. Bon nombre de sociétés minières canadiennes reconnues, dont la Société aurifère Barrick et la société Goldcorp Inc., ont connu des débuts semblables à ceux d’entreprises
16 < revue CORE
naissantes soutenues par la Bourse de croissance TSX, utilisant les capitaux réunis à la Bourse de Toronto pour financer la découverte de gisements d’or qui ont fait d’elles des moteurs de l’économie. Cette possibilité d’obtenir du capital de risque s’ajoute aux richesses minérales du pays et aux stimulants gouvernementaux pour l’exploration (sous forme de déductions fiscales pour actions accréditives et super-actions accréditives) et fait du Canada l’un des principaux producteurs de minéraux de la planète ainsi que le marché mondial de choix pour les investisseurs du domaine de l’exploration. Selon les statistiques communiquées par l’Association minière du Canada (AMC) dans son rapport Faits et chiffres 2012, le Canada a vu la valeur de ses activités minières progresser de 21 % en 2011 pour atteindre le chiffre record de 50,3 milliards de dollars. De plus, la même année, les dépenses d’exploration se sont établies à 3,9 milliards de dollars. En conséquence de ces développements, l’industrie minière est devenue un important levier du Groupe TMX. C’est d’ailleurs là un des principaux facteurs à l’origine du
projet de fusion entre le Groupe TMX et la London Stock Exchange, en 2011, lequel s’est heurté au refus des actionnaires. Des quelque 3 800 émetteurs actuellement inscrits à la Bourse de Toronto et à la Bourse de croissance TSX, 44 % sont des sociétés minières ou des sociétés d’exploration qui comptent pour environ 20 % de tout le capital de risque réuni. Plusieurs facteurs incitent les entreprises et les investisseurs intéressés par une participation au capital dans le secteur minier à se tourner vers Toronto. L’un d’eux a trait à la largeur de l’éventail d’émetteurs, qui s’étend des grands producteurs aux petits explorateurs ou des sociétés aurifères établies aux jeunes entreprises exploitant des gisements de lithium. D’expliquer Orlee Wertheim, chef du développement des affaires – Global Mining du Groupe TMX, « notre marché a ceci de particulier que nos bourses comptent, au total, plus de 1 600 émetteurs miniers, soit le double du nombre enregistré par notre plus proche concurrent, l’Australian Stock Exchange (ASX). Nous offrons une grande diversité en ce qui concerne le stade de développement des travaux, les produits de base exploités ou l’orientation des projets. Ainsi, les investisseurs qui font affaire avec nous peuvent avoir accès à une large palette d’entreprises. » Toronto propose un régime à deux volets selon lequel les jeunes entreprises peuvent s’inscrire assez facilement à la Bourse de croissance TSX, puis migrer vers la Bourse de Toronto — qui est soumise à des règles plus strictes — au moment de franchir l’étape de la mise en valeur. Ce régime convient à l’industrie minérale, car tout gisement doit nécessairement être découvert avant d’être mis en valeur. Depuis 1999, année où la Bourse de croissance a vu le jour (à la suite de la fusion des bourses régionales du Canada), |on a recensé 451 sociétés ayant migré vers la Bourse de Toronto, dont 236 sociétés d’exploration minérale ou d’exploitation minière. En conséquence du resserrement des règles consécutif au scandale mettant en cause la société Bre-X, en 1997, les investisseurs ont maintenant la possibilité de faire des comparaisons plus justes entre les projets tout en ayant l’assurance que leurs capitaux ne seront pas dilapidés pour soutenir des concessions minières inexploitées. Conçu pour prévenir les allégations frauduleuses ou trompeuses semblables à celles qui ont causé la perte des actionnaires de Bre-X, l’instrument national 43-101 énonce des lignes directrices rigoureuses en matière de divulgation publique de renseignements sur les projets miniers. Selon Madame Wertheim, « l’existence d’un solide système de réglementation est un critère que considèrent à la fois les investisseurs institutionnels et les investisseurs particuliers. Des investisseurs internationaux m’ont confié qu’ils aimaient bien avoir la possibilité de comparer les entreprises entre elles. Ainsi, lorsqu’ils consultent deux rapports distincts, ils peuvent en retirer les mêmes éléments de contenu et les mêmes renseignements techniques. » Le vaste savoir-faire minier et géologique dont dispose Toronto exerce aussi une précieuse fonction d’appui. Le cœur du centre-ville est occupé par des légions de juristes et
d’experts financiers, généralement constituées de géologues ou de mineurs recyclés et de descendants de familles minières — produit d’une longue tradition canadienne en matière de prospection ou de formation scolaire dans les domaines du génie minier et de la géologie. Conjuguées à une providentielle abondance de richesses minérales, ces forces distinctives font de l’exploration minérale et de l’exploitation minière des moteurs déterminants de l’économie canadienne, comme en font foi les plus récentes statistiques publiées par l’AMC. Ainsi, en 2011, l’industrie a fait une contribution de 35,6 milliards de dollars au produit intérieur brut du Canada et a fourni 22,8 % de l’ensemble des exportations de biens du pays. L’industrie de l’exploration minérale et de l’exploitation minière constitue le principal pourvoyeur privé d’emplois pour les Autochtones canadiens. En outre, l’extraction des minéraux et les activités connexes de fonderie, d’usinage et de fabrication fournissent de l’emploi à 320 000 Canadiens, qui en retirent des salaires notablement supérieurs (dans une proportion de 32 à 47 %) aux salaires versés aux travailleurs de l’industrie forestière, du secteur des finances ou du domaine de la construction. Cette remarquable activité génère également des bienfaits pour l’économie canadienne tout entière. Par exemple, une gamme complète de fournisseurs s’est développée pour appuyer les sociétés d’exploration et les sociétés minières, dotant le Canada d’un secteur de l’approvisionnement industriel qui, par sa taille, occupe le deuxième rang d’un palmarès mondial dominé par les États-Unis. D’autre part, après une brève période d’accalmie, les redevances et impôts que l’industrie verse au gouvernement fédéral et aux gouvernements provinciaux et territoriaux ont repris leur progression. En 2011, l’industrie a versé plus de neuf milliards de dollars dans les coffres de l’État, ce qui représente une augmentation de 21 % par rapport à l’année précédente. Entre-temps, l’industrie continue d’investir pour l’avenir. Selon les plus récentes statistiques publiées par l’AMC, en 2011, les sociétés minières et les sociétés métallurgiques canadiennes ont enregistré des dépenses de recherche et développement de 590 millions de dollars, une somme qui dépasse celle investie par le secteur des véhicules et des pièces automobiles ou le secteur du papier et des produits du bois. Par ailleurs, la valeur des projets miniers à l’étude au Canada s’établit à environ 140 milliards de dollars, ce qui comprend des projets aurifères et des projets d’extraction de minerai de fer, de diamants et de terres rares au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest. À n’en pas douter, de tels investissements aideront le Canada à se maintenir parmi les chefs de file mondiaux de l’exploration minérale et de l’exploitation minière tout au long du XXIe siècle, voire au-delà. c Directrice principale de GeoPen Communications, Virginia Heffernan est journaliste scientifique et chroniqueuse du monde des affaires qui se spécialise dans la rédaction de textes portant sur les ressources minérales et énergétiques.
La voix de l’exploration minérale > 17
Ces écotechnologies qui révolutionnent nos méthodes par Elizabeth Hames
La magie de la zéolite On dirait une histoire sortie tout droit d’une légende : une pierre ayant le pouvoir d’aspirer les produits chimiques et les métaux nocifs hors du sol tout en y réinjectant des éléments nutritifs. Pourtant, s’il y a une chose hors du commun à propos de la zéolite, c’est le fait qu’à peu près personne ne connaisse ce minéral poreux. La situation pourrait cependant changer bientôt, à la suite d’applications récentes de la zéolite aux fins de la décontamination des sols radioactifs à Fukushima au Japon, de la dissipation du smog dans la vallée du Fraser en Colombie-Britannique ou encore de la production de vins plus doux dans la vallée de l’Okanagan. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les efforts de Ray Paquette, chef de la direction de la société britanno-colombienne Canadian Mining Company Inc., qui tente de convaincre les sociétés minières d’exploiter les propriétés détoxifiantes particulières de la zéolite dans le but de nettoyer leurs sites miniers. Monsieur Paquette croit que « dans une foule de domaines, cette solution favorisera la guérison des blessures infligées à notre planète ». Par exemple, le traitement d’effluents provenant de sites miniers au moyen de filtres contenant de la zéolite permettrait de transformer des millions de litres de résidus liquides en déchets solides peu volumineux (quelques tonnes à peine) et faciles à gérer. En outre, le fait d’intégrer de la zéolite aux rejets contribuerait potentiellement à atténuer les effets nocifs des contaminants. Cette histoire illustre l’une des stratégies innovatrices qu’adoptent les entreprises du milieu de l’exploration minérale et de l’exploitation minière afin de faire ce qu’il faut pour protéger la Terre tout en répondant aux attentes des investisseurs. Il y a longtemps que les tensions sur les coûts et les pressions exercées par le public poussent l’industrie à améliorer la durabilité de ses activités. John Thompson, président du Conseil canadien de l’innovation minière (CCIM), qualifie les progrès réalisés jusqu’à présent de « modestes, mais utiles », ajoutant que « la dernière pièce du casse-tête consiste à examiner de nouvelles technologies qui auront un réel impact sur l’environnement ».
18 < revue CORE
L’énergie hybride au service du roulage Avez-vous déjà songé à la quantité de pierres qu’il faut déplacer pour extraire un minéral utile? Par exemple, selon le site web de la société Goldcorp, cette dernière a dû, en 2012, traiter 1,3 million de tonnes de minerai pour simplement produire 240 000 onces d’or à la mine Musselwhite, située dans le nord-ouest de l’Ontario. Par le passé, le seul choix qui s’offrait aux entreprises pour déplacer de lourdes charges consistait à recourir à des véhicules consommant de grandes quantités de carburant diesel. Aujourd’hui, cependant, une solution moins polluante est en vue, résultat d’un partenariat conclu par CanmetMINES (CMIN), une direction de Ressources naturelles Canada, et la société Mining Technologies International, établie à Sudbury, dans le but de mettre au point un chargeur hybride qui fonctionne à l’électricité et au carburant diesel. Michel Grenier, conseiller scientifique principal à CMIN, explique que toutes les pièces du nouveau chargeur fonctionnent à l’électricité. Conçu pour offrir un haut rendement d’économie de carburant, le moteur diesel a pour seule fonction de recharger la batterie. Selon CMIN, le recours à de tels engins pourrait se traduire par une réduction de 70 % des émissions toxiques, ce qui atténuerait les besoins d’aérage des mines dans une mesure pouvant atteindre 40 % — un résultat appréciable si l’on considère que l’aérage compte pour plus du tiers de la facture d’électricité totale des mines. Les véhicules hybrides ne sont qu’une première étape pour CMIN, dont l’objectif à long terme consiste à électrifier l’ensemble de l’outillage roulant souterrain.
Hélicoptères non requis Pour une société qui cherche à réduire autant que possible sa consommation énergétique, le déplacement des pierres n’est qu’un élément du problème. En règle générale, les gisements de minéraux se trouvent en des lieux éloignés où il n’existe pas de voies routières. De plus, le relief canadien dresse une foule d’obstacles que les véhicules tout-terrain ont du mal à franchir. C’est pourquoi les sociétés d’exploration minérale et d’exploitation minière ont pour pratique de recourir à des hélicoptères coûteux, à rendement énergétique plutôt faible, pour assurer le transport des travailleurs et des fournitures requis sur les différents sites. Au Québec, la société ALL Technologie Inc. a mis au point un véhicule tout-terrain capable de se frayer un chemin partout, que ce soit dans la boue et la neige, à travers la brousse ou même sur l’eau. D’affirmer Jean-Paul Allaire, porte-parole de l’entreprise, « le Kaskoo se rit de tous ces obstacles. Dans dix ans, la chenillette classique aura disparu de notre paysage! » IOS Services Géoscientifiques Inc., l’une des plus grandes sociétés d’exploration du Québec, exploite depuis un an un prototype du nouveau véhicule, et l’expérience est si concluante que l’entreprise a déjà commencé à s’affranchir de l’hélicoptère.
La voix de l’exploration minérale > 19
Des éoliennes qui brûlent les planches Au Canada, l’éloignement exerce une autre pression sur la consommation énergique, du fait que de nombreux sites miniers se trouvent en des points qui ne sont pas desservis par le réseau électrique. La mise en valeur de tels sites commande l’utilisation de génératrices. Tous les ans, il faut des millions de litres de carburant diesel pour répondre aux besoins d’une mine de grande taille, notamment sur le plan du chauffage, de l’éclairage ou du pompage de l’eau dans les puits. En 2007, la mine de diamants Diavik, dans les Territoires du Nord-Ouest, a entrepris de diversifier ses sources d’approvisionnement en électricité. Les gestionnaires de la mine ont fait le pari que l’aménagement d’un petit parc éolien se traduirait par des économies annuelles de cinq millions de litres de carburant diesel. Malheureusement, le marché n’offrait aucune éolienne capable d’affronter le climat rigoureux de la région où se trouve la mine. L’exploitant a donc confié à ENERCON, un fabricant basé en Allemagne, le mandat de concevoir un dispositif de dégivrage capable de soutenir le fonctionnement d’une éolienne par une température de -40°C. Selon Doug Ashbury, porteparole de la mine de Diavik, « il s’agit d’un nouveau jalon pour ce type de produit ». Depuis sa mise en service en septembre 2012, le parc éolien a survécu à l’un des hivers les plus froids de l’histoire, permettant à la mine de Diavik de retrancher plus d’un million de dollars à sa facture de carburant, et ce, en quelques mois à peine. L’exploitant juge que huit années suffiront à récupérer les 32 millions de dollars investis pour doter la mine de cette installation. D’ajouter Monsieur Ashbury, « au-delà des coûts, le projet soulève un enjeu environnemental. Nous voulons faire une contribution pour limiter l’empreinte carbone que nous laissons. »
Une intendance par captage qui limite les rejets L’efficacité énergétique n’est pas le seul levier à actionner pour limiter l’empreinte écologique d’une activité industrielle. Selon John Thompson, président du CCIM, la meilleure voie à suivre, pour les sociétés minières, consisterait à diminuer les rejets en traitant moins de minerai. « Voilà qui mettrait un terme au débat », lance-t-il. Heureusement, MineSense, une société établie à Vancouver, a mis au point une solution qui aidera les sociétés minières à y parvenir : la technologie de captage électromagnétique à haute fréquence (CEHF). Cette technologie mesure directement la teneur du minerai dans le sol, ce qui donne la possibilité aux mineurs de choisir judicieusement la quantité et la nature du minerai à extraire et à rejeter. MineSense croit que le recours à la technologie de CEHF pourrait se traduire par une réduction de 60 % des rejets et par une baisse de 16 % de la consommation énergétique, avec pour résultat général des économies de coût de l’ordre de 15 à 30 %. Ces chiffres ont déjà su convaincre de grandes sociétés minières. Selon Andrew Bamber, chef de la direction de MineSense, « BHP, Xstrata et Vale comptent parmi les utilisateurs précoces des technologies mises au point par l’entreprise. Ces technologies ont aussi été adoptées par de petites sociétés minières comme Canadian Arrow Mines et Anfield Nickel. » Monsieur Thompson croit qu’en dépit des percées déjà réalisées par l’industrie, les sociétés d’exploration minérale et d’exploitation minière poursuivront leur inlassable quête d’efficience : « Année après année, nous verrons des gens lutter, lutter et encore lutter pour concevoir de nouvelles améliorations, non seulement par souci de brasser de meilleures affaires, mais aussi par souci d’améliorer la durabilité des activités. » Basée à Vancouver, Elizabeth Hames est journaliste indépendante et rédactrice-conseil auprès de la société Hassard Fay.
20 < revue CORE
Les gestionnaires de la mine ont fait le pari que l’aménagement d’un petit parc éolien se traduirait par des économies annuelles de cinq millions de litres de carburant diesel.
The Voice of Mineral Exploration > iii
CORE
La voix de l’exploration minérale Printemps-été 2013