LES FESTIVALS DE L’ÉTÉ MODE
L’ÉTÉ EN VILLE ET À LA PLAGE 97549 - 53 - F : 3,90 €
ADRIANA KAREMBEU MONACO EST MON COCON
FEMME DE TÊTE
LIA RIVA
LE NAUTISME EN HÉRITAGE par Martin de Kerimel
Pour elle, diriger le groupe Riva est bien plus que naturel : elle est née et a vécu à proximité du chantier de Sarnico. Lia Riva évoque cette success story familiale et sa conception de la construction navale, son inaltérable passion.
S
COLLABORATEURS admirent sa capacité à s’occuper à la fois de sa vie familiale et de son entreprise. C’est peut-être parce qu’au fond, tout est lié : Lia Riva rappelle qu’en 2012, une célébration avait été organisée à Monaco pour fêter l’anniversaire du groupe qui porte son nom et les 90 ans de son père, Carlo. C’est justement Carlo, qui, en 1959, a amené les célèbres bateaux de la marque jusqu’en Principauté. Lui aussi qui, soutenu par le prince Rainier, a ES
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fait construire l’incroyable tunnel sous le Rocher, demeuré depuis l’un des symboles les plus connus associés au nom Riva. La famille a aussi un très grand respect pour le Souverain actuel et les siens. Si des investisseurs chinois ont pris désormais une part importante dans son capital, Lia Riva défend aussi mordicus son implantation monégasque par l’intermédiaire de Monaco Boat Services, mais également son identité italienne. Simple question de tradition, à l’entendre. Une tradition
familiale, donc, qui se transmet avec ses filles, toutes engagées dans l’aventure commune.
COPEAUX DE BOIS C’est avec nostalgie que Lia Riva évoque son enfance, passée dans une maison attenante au chantier de Sarnico. Elle parle de l’odeur des copeaux de bois comme de l’une de ses fragrances préférées. À chaque fois qu’elle peut
FEMME DE TÊTE s’échapper un peu et décide de s’éloigner de Monaco, elle aime retrouver “son” lac d’Iseo, au nord de l’Italie, là où les bateaux sont toujours fabriqués. Riva les rénove, aussi, quand c’est nécessaire. Géographiquement, le groupe essaime également à Rapallo, près de Gênes, ainsi qu’à Cannes et Saint-Tropez. Dans ce dispositif, sa présence visible en Principauté est une vitrine – active – d’une importance capitale, en termes d’image, mais également pour le business lui-même. Impossible de passer devant les grands bureaux du quai Antoine-Ier sans remarquer la présence de Riva. Désormais, si le fameux tunnel accueille parfois des événements mondains de haute tenue, il offre surtout à des dizaines de propriétaires de Riva un abri pour leur bateau, hors-saison de navigation. L’idée de départ était plus qu’originale : à l’époque, quand Carlo Riva a su convaincre le Prince Rainier, le port Hercule n’avait même pas de pontons. C’est lui qui a donc conçu les premiers et changé définitivement la configuration des lieux. En noir et blanc ou couleurs,
Lia Riva a affiché plusieurs photos historiques sur les murs de son bureau. Elle est fière de les montrer au visiteur de passage, comme le témoignage d’une époque qu’elle ne souhaite pas oublier. Car, finalement, pour elle comme pour son entreprise, tout part de ces années passées. Quelque chose de l’ambition pionnière de Carlo Riva existe toujours aujourd’hui, part de l’héritage laissé aux plus jeunes membres de sa famille. Quant au groupe, il n’a pas fini de se réinventer : demain, il fera partie intégrante du projet du tout nouveau Yacht Club. Lia Riva reste encore discrète sur ce qui va arriver. Elle a des étincelles dans les yeux, rien qu’à l’imaginer.
ART CONTEMPORAIN Autre innovation et événement très attendu : le lancement d’une nouvelle série de bateaux, prévu pour le mois de septembre. Sous le tunnel, Lia Riva prévoit aussi une nouvelle fête : celle de Monaco Aide et Présence, une organisation caritative dont elle est membre et
qui fêtera en juin prochain ses 35 ans d’activité au niveau international. Loin du port Hercule, la conversation glisse alors sur les images en noir et blanc d’un photographe italien, venu en ami “tirer le portrait” du chantier de Sarnico. Décédé en 2013, Gabriele Basilico était également venu en Principauté en 2007 : invité du Nouveau Musée National (NMNM), ce véritable entomologiste du paysage urbain honorait alors une commande de l’établissement culturel d’une grosse centaine de vues inédites sur la Principauté, présentées en vis-à-vis de clichés anciens signés Germaine Krull. Lia Riva est une esthète : l’esthétisme des bateaux de la marque permet largement de le prouver. Mais si cela ne suffisait pas, elle évoque volontiers son intérêt pour l’art contemporain, une autre de ses grandes passions qu’elle essaye de partager en famille. Elle apprécie particulièrement la démarche du NMNM et, pour la soutenir efficacement, a accepté d’adhérer à l’association des Amis du Musée.
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FEMME DE TÊTE
LIA RIVA
BOATING IS HER HERITAGE Running the Riva Group is the most natural thing in the world for her: born and bred near the Sarnico ship yard, Lia Riva incarnates the family success story and marine construction is her overriding passion.
H
er co-workers admire her ability to look after family and business life at the same time. Perhaps this is because the two are inexorably linked: in 2012 there was a celebration in Monaco for the anniversary of the group which bears the name of her father Carlo Riva, and his own 90th birthday. It was Carlo who brought the famous boats to the Principality in 1959. It was also he, supported by Prince Rainier, who built an incredible tunnel under the rock of Monaco, which remains one of the most well-known symbols of the name Riva. The family has close ties with the present Sovereign and Lia Riva resolutely maintains the company’s presence in Monaco through Monaco Boat Services, even though a large part of its capital is now owned by Chinese investors. After all, it’s a question of family tradition which will be passed down to her daughters.
still hosts high-class social events and above all it gives dozens of Riva owners somewhere to moor their boats out of season. The idea was highly original at the time, as Port Hercule didn’t have any pontoons, so Carlo Riva designed the first ones and definitively changed the port layout. Lia Riva’s office is full of black-and-white and colour photos which she proudly shows off to visitors in tribute to an era she doesn’t want to forget, which was so important for the company. After all, something of Carlo Riva’s pioneering ambition lives on in the family’s younger generations. The group is always coming up with fresh ideas and it will soon be part of the new Yacht Club. Lia Riva remains discrete about the future, but her eyes light up at the thought.
CONTEMPORARY ART WOOD CHIPS The perfume of wood chips is one of her favourite smells. She loves visiting ‘her’ Lake Iseo in northern Italy where the boats are still made and renovated. The group is spread out in Rapallo near Genoa as well as Cannes and St Tropez. Its presence in the Principality as a showcase is of capital importance for business – impossible to walk along Quai Antoine-Ier without noticing Riva! The famous tunnel | 24 | MONACO madame | Juin 2014
Another long-awaited innovation is the launch of a new series of boats in September. And Lia Riva is planning a new event in the tunnel to benefit Monaco Aide et Présence, a charity which will celebrate its 35th year of international activity in June. Far from Port Hercule, the conversation turns to a photo of the Sarnico shipyard taken by an Italian photographer. Gabriele Basilico who died in 2013 was invited by
the New National Museum (NMNM) in 2007 to convey a mythical view of the Principality through a hundred unpublished photos by Germaine Krull. Lia Riva is decidedly an aesthete – the aesthetical quality of the boats prove it. But she also has a keen interest in contemporary art – another of her family’s passions. To express her appreciation of the NMNM she is a member of the museum’s Association of Friends.