Qu’est-ce que la liberté ? Pour certains, la liberté, c’est de pouvoir aller à l’école. Pour d’autres, c’est de pouvoir circuler, posséder des terres et perpétuer une culture, des traditions et des croyances. L’histoire de Maya montre comment des gens peuvent être privés de libertés et comment la discrimination divise les individus et les groupes. Aujourd’hui, nous avons tous des droits en tant qu’être humain, indépendamment de notre âge, de notre sexe, de nos croyances ou de notre culture, mais chacun ne jouit pas des droits et des libertés auxquels il peut prétendre. Il incombe à chaque pays de faire en sorte que chacun reçoive un traitement juste et équitable. En retour, il nous appartient de nous respecter mutuellement. Cela peut supposer de nous engager pour toute une vie à l’apprentissage de la diversité humaine, en lisant des ouvrages sur des gens, ailleurs dans le monde, qui diffèrent de nous par leurs façons de faire ou leurs croyances.
Copyright © 2018
La série de publications Iceberg a été inspirée par les infographies « Iceberg » du projet de changement de la perception, qui mettent en évidence ce que les médias choisissent de montrer et ce qu’ils préfèrent généralement occulter ou passer sous silence, lorsqu’ils rendent compte de l’action des Nations Unies face aux problèmes mondiaux.
La production de la présente brochure n’aurait pas été possible sans le concours financier de la Fondation pour Genève. Nous remercions tout particulièrement la Division de la gestion des conférences de l’ONU Genève pour l’édition, la traduction et l’impression des ouvrages, et l’Union University de Jackson, Tennessee (États-Unis) pour les illustrations.
Imprimé en 2018 par la Section de l’impression de l’ONU Genève.
Auteur: Kirsten Deall Illustratrice: Eli Creasy
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La collection « Iceberg » Iceberg Éducation Pauvreté Jeunesse Changements climatiques Genre Santé Droits de l’homme Paix
La collection a été créée par l’équipe chargée du projet de changement de la perception, qui relève du Cabinet du Directeur général de l’ONU Genève.
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Droits de l’homme Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, indépendamment de leur race, de leur couleur, de leur sexe, de leur nationalité, de leur origine ethnique, de leur langue ou de leur religion. Malheureusement, tous ne jouissent pas de cette liberté ni de cette égalité. Certains ne savent pas qu’ils sont titulaires de certains droits, d’autres vivent dans des pays où ces droits ne sont pas librement accordés. Les êtres humains ont bon nombre de droits, dont le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté, le droit à la liberté de pensée, d’opinion et d’expression, le droit à l’éducation, le droit à la santé, et le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté. Chacun peut se prévaloir de tous les droits de l’homme, sans distinction. Depuis toujours l’objet de discrimination, les peuples autochtones sont parmi les groupes les plus marginalisés et les plus dépossédés de leurs droits. Ils comptent parmi eux les Inuits de l’Arctique canadien, les Amérindiens (aussi appelés Indiens, Indiens d’Amérique ou autochtones d’Amérique), les chasseurscueilleurs d’Amazonie, les Kagayanen des Philippines, les Mayas du sud du Mexique, les Guaranis, les Quechuas et les Aymaras d’Amérique du Sud, les San d’Afrique, les Hadzabe de la République-Unie de Tanzanie, les Ogiek du Kenya, et les Batwa d’Afrique centrale. Tous ces peuples présentent des caractéristiques communes. Ils se considèrent comme autochtones, ils ont ou avaient généralement leur propre langue, ils ont des traditions culturelles spécifiques, ils ont ou avaient leurs propres terres et territoires, avec lesquels ils entretenaient des liens notamment spirituels. Ces peuples partagent aussi bon nombre de problèmes. Leur mode de vie est bouleversé par les changements climatiques, ils ont du mal à prouver que leurs terres leur appartiennent, et ils vivent dans des zones reculées, ce qui restreint leur accès aux établissements de santé et d’éducation. Surtout, ils se heurtent à l’attitude hostile de la société. Ces dernières années, la communauté internationale a sensiblement progressé dans sa réflexion sur les questions relatives aux peuples autochtones et dans son action en faveur de leurs droits, notamment avec l’adoption historique, en 2007, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui explique comment ces droits doivent être protégés par tous les pays. De plus, les peuples autochtones font partie des bénéficiaires prioritaires du Programme 2030 et de ses objectifs de développement durable, dont les signataires se sont engagés à ne laisser personne de côté. Tous les objectifs et les cibles de développement durable ont leur importance pour garantir les droits et le bien-être de ces peuples. Une attention particulière est accordée aux droits des peuples autochtones à la terre et aux ressources, à la lutte contre la discrimination et à la promotion de l’égalité, et aux connaissances traditionnelles transmises de génération en génération par ces peuples. Il appartient à chacun de nous d’apprécier la diversité des cultures qui coexistent sur notre planète, afin que nous puissions vivre dans un monde où les groupes marginalisés tels que les peuples autochtones soient respectés pour leurs différences et où tous bénéficient des mêmes droits.
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J’étais assise sur la balançoire, mais je ne me balançais pas. Ma grand-mère étendait le linge à côté de moi. Mes yeux étaient rouges et bouffis. Ma grand-mère m’a dit que les gamins qui m’avaient insultée et fait de la peine n’étaient pas méchants, seulement mal informés. Maya : Mais ils m’ont dit de retourner chez moi, dans la forêt. Grand-mère : Viens avec moi. Je veux te montrer quelque chose. Ma grand-mère s’est accroupie sur le sol poussiéreux. Grand-mère : Regarde… Je me suis accroupie à côté d’elle. Elle s’est mise à tracer un grand cercle dans le sable avec son doigt. Grand-mère : Ça, c’est notre planète. À l’intérieur du cercle, elle a tracé des cercles plus petits, en expliquant qu’ils correspondaient à des pays. Elle a marqué d’une croix l’endroit où nous vivions, puis elle a représenté toutes les forêts. 5
Grand-mère : Laisse-moi t’emmener dans cette forêt (Elle indiqua une forêt qui se trouvait très, très loin) Maya: Maintenant ? Comment va-t-on y aller ? Ma grand-mère fit comme si elle ne m’avait pas entendue. Au lieu de me répondre, elle mélangea du sable et de l’eau dans la paume de sa main. Avec la boue ainsi obtenue, elle dessina des formes et des figures sur un rocher. Je n’avais jamais vu d’images de ce genre, ou seulement dans des livres. Grand-mère : Une tribu vivait dans cette forêt avant d’être dépossédée de ses terres et de ses territoires de chasse. Grâce à son art rupestre, elle racontait de belles histoires et faisait partager ses idées, ses croyances, son histoire et ses techniques de chasse. Elle n’était qu’une tribu parmi tant d’autres à s’exprimer par la voie de ses peintures et de ses sculptures. Maintenant, allons visiter une autre forêt, dans un autre pays.
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Ma grand-mère a rassemblé des feuilles et des bouts de bois autour d’elle. Je la regardais manier les brindilles, rapidement et sans effort. Elle finit par me présenter une maison miniature rudimentaire. Grand-mère : Dans cette partie de la forêt, des tribus vivent au sommet des arbres. Leurs membres se sentent plus en sécurité en hauteur, loin des animaux et des autres dangers qui les guettent au niveau du sol. Ce sont de très bons grimpeurs. Souvent, ils grimpent dans les arbres, mains et pieds nus, pour récolter du miel, cette savoureuse friandise appréciée de toute la famille. 8
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Ma grand-mère souleva le rocher et révéla une petite araignée. Elle la ramassa avec une feuille et la plaça sur la carte tracée dans le sol, à l’emplacement d’un autre pays. Grand-mère : Dans cette forêt vivent des tribus qui mangent des mygales, les plus grandes araignées du monde. Les enfants apprennent de leurs parents et grands-parents comment capturer ces créatures venimeuses si dangereuses et comment les faire cuire. J’ai dû avoir l’air terrifié à cette évocation, car ma grand-mère reprit rapidement son récit.
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Grand-mère : Il arrive que des animaux ne soient pas seulement destinés à servir de repas. Les oiseaux de paradis sont tués pour leur beau plumage brillant, signe de richesse et de prospérité. À l’occasion de cérémonies traditionnelles, les hommes s’ornent de ces plumes pour impressionner les femmes. Maya : Je pensais que c’étaient des plumes d’aigle. Grand-mère : Deux tribus vivent là-bas… (Ma grand-mère indique un lieu sur la carte) Elles habitent la même réserve, mais leurs croyances religieuses s’opposent au sujet de l’aigle à tête blanche. L’une voit en lui son messager auprès du Créateur et juge donc inacceptable de tuer cet oiseau sacré. L’autre tue l’oiseau pour l’utiliser dans des rituels religieux. Mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est que tous les peuples qui vivent dans la forêt jouent un rôle très important dans la protection de l’environnement. C’est ce qui compte vraiment.
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Maya : Je suis d’accord avec toi, grand-mère. Et les peuples autochtones qui ne vivent pas dans la forêt ? Grand-mère : Tu as raison. Tous les peuples autochtones ne vivent pas dans la forêt. Certains vivent sur la glace et doivent faire face à des conditions météorologiques très difficiles. Pour eux, trouver de la nourriture s’apparente à un sport extrême. Ils bravent de grands dangers pour nourrir leur famille. Maya : Comment ça ?
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Grand-mère : Pour pêcher au harpon, ils doivent rester sur des plaques de glace dont ils savent qu’elles peuvent facilement se fendre. Certains profitent de la marée descendante pour descendre sous la glace ramasser des moules. Plusieurs tribus rivalisent d’ingéniosité pour trouver de la nourriture dans ces conditions glaciales, et toutes ont des goûts et des mets qui leur sont particuliers. Certaines se nourrissent de viande de phoque, d’autres mangent des oiseaux qui ont fermenté dans une peau de phoque, mais toutes ont ceci en commun : elles vivent dans des conditions extrêmes dans les zones plus reculées du monde.
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Maya : Et puis, il y a les gens comme nous, qui vivent en ville. Grand-mère : Tout à fait. Mais les choses étaient bien différentes lorsque j’étais jeune. Nous étions assignés dans des réserves, sans logement ; nous devions construire nos propres maisons avec les rebuts à notre disposition. Si nous travaillions en ville, nous risquions une amende ou la prison lorsque nous nous trouvions dans la rue après 18 heures. Si nous possédions une voiture, il était évident pour les policiers que nous l’avions volée. Si notre voiture était vieille, les policiers l’inspectaient jusqu’à trouver qu’elle avait quelque chose qui clochait. C’était notre quotidien. Tout était fait pour que nous ayons l’impression d’être des criminels.
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Grand-mère : J’avais à peu près ton âge quand mon frère m’a envoyée nous acheter des crèmes glacées. J’arrivais à peine à voir au-dessus du comptoir du magasin. J’ai déposé près de la caisse les deux crèmes glacées et l’argent pour les payer, mais le vendeur a refusé de me servir. Il a attrapé les provisions du client qui se trouvait derrière moi et les a fait passer au-dessus de ma tête. « Dégage le passage, petite » a dit le client, mais je ne comprenais pas la langue que l’on parlait en ville à cette époque. Deux autres clients ont été servis. Puis il n’y eut plus personne dans le magasin, à part moi et mon frère, qui était entré entre-temps, et j’ai pu payer les crèmes glacées. Grand-mère : En sortant du magasin, j’ai dit à mon frère, dans notre langue maternelle : « Je crois qu’ils ne m’ont tout simplement pas vue. Je suis très petite, tu sais. » « Non », mon frère a objecté. « Ils t’ont vue. Ils ont vu que tu n’étais pas comme eux ».
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Grand-mère : Ce jour-là, pour la première fois, j’ai compris que j’étais différente. J’étais différente par mon apparence, et cette différence était pour moi un obstacle. Dans quasiment tous les contextes, on nous faisait sentir que nous étions des citoyens de deuxième classe dans notre propre pays. Maya : Ça semble tellement injuste. Pourquoi accorder une telle importance à l’origine ou à l’apparence des gens ?
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Grand-mère : Ce n’est que le résultat d’une méconnaissance ou d’un manque de compréhension des cultures, des liens historiques et des traditions propres à chaque peuple. Grand-mère : Nous ne pouvons pas classer la population mondiale en catégories. Nous ne pouvons pas généraliser. Le faire serait stupide. Tant que nous ne connaissons pas les gens personnellement, alors nous ne savons pas grand-chose. 23
Grand-mère : Imagine un monde d’unité. Un monde où les langues, les légendes et les traditions orales sont préservées, où les terres et les ressources des groupes minoritaires sont protégées, où les différences sont considérées comme des atouts et des sources d’enrichissement pour notre planète. Maya : Le monde serait bien meilleur ainsi. Grand-mère : Écoute-moi, ma chérie. Même si on te traite de tous les noms, tu es Maya. Tu as des traditions, mais tu leur apportes ta touche personnelle. Tu as une famille, une histoire et une culture, mais tu es aussi l’avenir. Tu appartiens à une communauté, tu n’es pas une donnée statistique. Peut être seras-tu marginalisée, mais tu ne dois pas faire les frais d’une généralisation. Tu es toi. Tu es Maya.
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« Ensemble, célébrons et honorons les histoires, les cultures et tout ce qui fait l’identité des peuples autochtones de par le monde. Employons-nous aussi à renforcer les droits de ces peuples et à porter leurs aspirations. » Ban Ki-moon Ancien Secrétaire général
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DERRIèRE CHAQUE
à la recontre des IL Y DONnéE STATISTIQUE, A
UNE RéUSSITE PERSONNELLE
Voici juste quelques exemples de données statistiques encourageantes, qui mériteraient d’être mises en avant par les médias. Certains des chiffres ci-après pouvant évoluer de jour en jour, il convient de se reporter aux sites Web des organisations concernées pour obtenir les informations les plus récentes. • Les peuples autochtones représentent au moins 370 millions à 500 millions de personnes, réparties dans 90 pays et garantes de 5 000 cultures différentes. • Les peuples autochtones sont présents sur environ un quart de la surface terrestre ; ils assurent la conservation de 80 % de la biodiversité mondiale. • Une large majorité des 7 000 langues parlées dans le monde ont été créées et sont parlées par les peuples autochtones. • Près de 1 700 athlètes appartenant à des communautés aborigènes du monde entier ont participé à la première édition des Jeux mondiaux des peuples autochtones, qui s’est tenue au Brésil en 2015. • Les peuples autochtones sont les premiers concernés par la protection de l’environnement. Dans le monde, environ 70 millions de femmes et d’hommes autochtones dépendent des forêts pour leur subsistance, et de nombreux autres dépendent d’activités telles que l’élevage, la chasse, la cueillette ou le pastoralisme. • Sur les continents américain, africain et asiatique, les plus grandes étendues sauvages de la forêt tropicale (dont la forêt amazonienne) sont peuplées d’un grand nombre de groupes autochtones différents. Les peuples et communautés autochtones possèdent légalement 11 % des terres forestières mondiales.
• Plus d’une vingtaine de peuples autochtones vivent dans la région arctique. Pour bon nombre d’entre eux, l’élevage des rennes est une composante culturelle essentielle. Généralement, les peuples autochtones vivent et travaillent à proximité de la nature, qui est l’un des fondements de leur culture. • Les peuples autochtones détiennent de leurs ancêtres des connaissances et des savoir-faire vitaux sur la manière de s’adapter aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles, de les atténuer ou de réduire les risques de leur survenance. Leurs forêts stockent au moins un quart des émissions de carbone de toutes les forêts tropicales, soit le quadruple des émissions mondiales totales en 2014. Le taux de pauvreté des ménages autochtones a baissé dans l’État plurinational de Bolivie, au Brésil, au Chili, en Équateur et au Pérou, et les enfants autochtones ont rattrapé leur retard éducatif en Équateur, au Mexique et au Nicaragua. • Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 80 % des populations autochtones qui vivent dans les pays en développement se tournent d’abord vers des méthodes de médecine traditionnelle pour se soigner.
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La Genève internationale Située à la pointe sud-ouest du territoire helvétique, Genève peut s’enorgueillir de certains des principaux atouts de la Suisse. Les vues spectaculaires sur les montagnes environnantes subjuguent à la fois les nouveaux venus et les résidents de longue date, le dynamisme de son centre financier attire des gens d’affaires du monde entier, sa qualité de vie est sans pareille, mais surtout, Genève héberge un grand nombre d’organisations internationales. C’est pourquoi l’on parle de la « Genève internationale ». Tout a commencé en 1863, lorsque la Croix-Rouge a été créée dans le but de protéger les victimes de conflits armés. Aujourd’hui, les personnes se réunissent à Genève non seulement pour remédier à des besoins humanitaires, mais aussi pour agir en faveur de la paix, de la santé, de la science et des droits de l’homme, et pour chercher des solutions aux problèmes posés par les migrations ou les changements climatiques. La Genève internationale regroupe des organisations internationales, des établissements universitaires, des entreprises internationales, de nombreuses organisations non gouvernementales et les représentants permanents de 178 États membres de l’ONU. L’action de la Genève internationale est perceptible bien au-delà de la ville elle-même et est guidée par le Programme de développement durable à l’horizon 2030. En poursuivant les 17 objectifs de développement durable, la Genève internationale et ses nombreux partenaires dans le monde luttent contre la pauvreté, préviennent les violences, protègent la planète, et font tant encore. Genève est peut-être petite par la taille, mais elle est grande par son rayonnement. C’est la ville où le monde se donne rendez-vous pour trouver des solutions.
Les objectifs de développement durable À une époque où nous sommes bombardés par les mauvaises nouvelles, nous pouvons facilement nous sentir découragés et démunis pour améliorer le monde dans lequel nous vivons. Heureusement, pour remédier à ces nombreux problèmes, les dirigeants mondiaux ont adopté le Programme 2030, un document d’orientation consistant en 17 objectifs pour transformer notre planète et en faire un meilleur lieu de vie. Ces objectifs concernent tout le monde, ils ne laissent personne de côté, ils sont tous interdépendants et leur réalisation est de la responsabilité de chacun. Nous avons tout ce dont nous avons besoin pour aider chacun à s’épanouir et à exprimer pleinement son potentiel. Ensemble, créons un monde de paix, de droits et de bien-être.
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Le projet de changement de la perception Souvent, lorsque les gens entendent parler de l’ONU pour la première fois, leur regard s’illumine. C’est surtout vrai s’il s’agit d’enfants. Savoir qu’il existe une organisation capable de réunir le monde entier au nom de la paix, des droits et du bien-être offre un réconfort incomparable. Il n’est nul besoin d’expliquer pourquoi cette organisation est nécessaire. Nous savons tous pourquoi. Elle existe, pour nous tous. Et elle fait partie de la Genève internationale. Dans le même temps, ce sentiment d’émerveillement et de sécurité se dissipe rapidement, car l’époque est tumultueuse et, évidemment, la réalité est différente. Nous avons des hauts et des bas, et nous devons aussi sans cesse nous adapter pour relever de nouveaux défis. Il est d’usage que les médias attirent l’attention sur les éléments négatifs et que nous considérions les éléments positifs comme acquis. Il est dans notre nature d’insister sur les problèmes à résoudre, plutôt que de louer nos mérites. Pourtant, l’ONU et ses partenaires maintiennent leurs objectifs, et leur action continue d’avoir des répercussions profondes, ce dont nous n’avons pas toujours conscience dans notre vie quotidienne. La bonne nouvelle est que cette constellation d’organisations qui constitue la Genève internationale est toujours en place et qu’elle poursuit sa noble mission. La Genève internationale appartient à chacun de nous. Pour qu’elle puisse se développer, il faut que sa valeur et son influence soient reconnues et qu’elle soit assurée de pouvoir mener à bien son mandat. C’est dans ce but que le projet de changement de la perception a été créé, et il l’atteint chaque fois qu’il parvient à rallumer cette étincelle dans les yeux à l’évocation de l’ONU.
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La série de publications Iceberg a été inspirée par les infographies « Iceberg » du projet de changement de la perception, qui mettent en évidence ce que les médias choisissent de montrer et ce qu’ils préfèrent généralement occulter ou passer sous silence, lorsqu’ils rendent compte de l’action des Nations Unies face aux problèmes mondiaux.
La production de la présente brochure n’aurait pas été possible sans le concours financier de la Fondation pour Genève. Nous remercions tout particulièrement la Division de la gestion des conférences de l’ONU Genève pour l’édition, la traduction et l’impression des ouvrages, et l’Union University de Jackson, Tennessee (États-Unis) pour les illustrations.
Imprimé en 2018 par la Section de l’impression de l’ONU Genève.
Auteur: Kirsten Deall Illustratrice: Eli Creasy
Qu’est-ce que la liberté ? Pour certains, la liberté, c’est de pouvoir aller à l’école. Pour d’autres, c’est de pouvoir circuler, posséder des terres et perpétuer une culture, des traditions et des croyances. L’histoire de Maya montre comment des gens peuvent être privés de libertés et comment la discrimination divise les individus et les groupes. Aujourd’hui, nous avons tous des droits en tant qu’être humain, indépendamment de notre âge, de notre sexe, de nos croyances ou de notre culture, mais chacun ne jouit pas des droits et des libertés auxquels il peut prétendre. Il incombe à chaque pays de faire en sorte que chacun reçoive un traitement juste et équitable. En retour, il nous appartient de nous respecter mutuellement. Cela peut supposer de nous engager pour toute une vie à l’apprentissage de la diversité humaine, en lisant des ouvrages sur des gens, ailleurs dans le monde, qui diffèrent de nous par leurs façons de faire ou leurs croyances.