CULTURE E N I O M I R T A P & SUPPLÉMENT DU PETIT BULLETIN - ÉTÉ 2015
P 02_03 / LES ACQUISITIONS : quand les musées achètent des pianos ou des minéraux P04_07 / LES SITES DE LA RÉGION : une sélection d’incontournables
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P08 / LES EXPOSITIONS : quatre à voir ou à revoir
P02_03 /// CULTURE ET PATRIMOINE LE PETIT BULLETIN ÉTÉ 2015
© Tomas Bozzato
PATRIMONIAUX LES ACQUISITIONS DES MUSÉES
Les dessous d'une acquisition LA VIE D'UN MUSÉE SE PARTAGE ENTRE EXPOSITIONS TEMPORAIRES ET COLLECTION PERMANENTE. MAIS COMMENT CHOISIT-ON DE FAIRE RENTRER UNE NOUVELLE PIÈCE DANS CETTE DERNIÈRE ? QUELLE PROCÉDURE EST SUIVIE ? À L'OCCASION DE LA RÉCENTE ACQUISITION DU PIANO D'HECTOR BERLIOZ PAR LE MUSÉE DE LA CÔTE-SAINT-ANDRÉ, NOUS AVONS INTERROGÉ VALÉRIE-AUBE PELLIER, DIRECTRICE ADJOINTE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE POUR LE DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE. CHARLINE CORUBOLO Pourquoi les musées départementaux acquièrent-ils des œuvres ? Valérie-Aube Pellier : La fonction des musées est de conserver certains objets, d'avoir des connaissances sur ces objets, matériels ou immatériels d'ailleurs, et de les valoriser, c'est-à-dire de les faire connaître au public. Dans le cadre de ces trois missions, on a donc besoin pour chaque musée de collecter des objets qui racontent l'histoire dont on a la charge, comme le Musée dauphinois avec des pièces plutôt du quotidien. Comment se fait le choix d'une pièce ? L'œuvre doit être représentative, presque rare ou en danger de disparition. On va essayer aussi de ne pas avoir de multiples et de rationaliser les réserves, sauf si les pièces sont particulièrement rares et qu'on sait que ce sont les deux seules. Le choix se fait donc vraiment par rapport au propos du musée, savoir si la pièce n'est pas conservée ailleurs, si on n'en aura pas un autre exemplaire. Au niveau administratif, quelle procédure est suivie pour une acquisition ? Au département de l'Isère, on a une enveloppe d'acquisition qui est votée au budget par les élus à chaque début d'année. Avec cette enveloppe, au cours de l'année, parce qu'on va être sollicités par des
propriétaires privés, par des revendeurs, ou parce qu'on surveille aussi les ventes publiques, on va repérer un objet pour un musée ou pour une archive départementale. Mais souvent ce sont les institutions qui repèrent une potentielle acquisition. Chaque mois se tient une commission d'acquisition où sont réunis tous les conservateurs des musées et des archives et on débat ensemble de l'intérêt ou pas de la pièce, de la faire rentrer dans collection. Si l'avis est favorable, la direction de la culture et du patrimoine acquiert l'œuvre pour l'établissement demandeur. Donc, pour le piano d'Hector Berlioz récemment acquis par le musée du même nom à la Côte-Saint-André, c'est la direction de la culture et du patrimoine de l'Isère qui a acheté l'instrument ? Oui. L'enveloppe d'acquisition est partagée au niveau de la direction. Il s'agit véritablement d'un moyen donné à la direction de la culture et du patrimoine pour l'ensemble des établissements, c'est une enveloppe commune. Cependant, il faut faire une distinction : une acquisition est parfois faite à titre onéreux, c'est-à-dire qu'on achète à quelqu'un, ou il peut s'agir d'un don, sachant qu'on examine la pièce dans tous les cas. On ne peut pas tout récupérer, sinon les réserves seraient saturées.
Enquête au siècle d'Hector Berlioz L'ÉTÉ 2014, UNE DÉCOUVERTE EXTRAORDINAIRE EST FAITE SUR LA TOILE : EN NORMANDIE SOMMEILLE LE PIANO DU COMPOSITEUR FRANÇAIS HECTOR BERLIOZ. DÉSORMAIS INSTALLÉ DANS LE MUSÉE DU MÊME NOM À LA CÔTE-SAINT-ANDRÉ, LA RÉAPPARITION DE L'INSTRUMENT EST DIGNE D'UNE ENQUÊTE POLICIÈRE. RETOUR SUR UNE ACQUISITION À REBONDISSEMENTS. CCO L'histoire commence en novembre 1847 alors qu'Hector Berlioz se trouve à Londres. Sa maîtresse la cantatrice Marie Recio achète un piano Érard sous le nom de Madame Berlioz. Les coquins se marient quelques années plus tard et, au décès de la vocaliste, puis de sa mère, Berlioz hérite du piano. Avant de finir lui aussi six pieds sous terre, le compositeur prit soin de léguer l'objet à son ami et mécène Édouard Alexandre. On est alors en mars 1869. Puis le piano se volatilise, jusqu'au fameux été 2014 durant lequel une vente sur le site internet Le Bon Coin affole le net. Une Normande souhaite se débarrasser d'un piano, dont Emmaüs ne veut pas, pour la somme de 800 euros. Mais pas folle la guêpe tout de même, elle mène une enquête et découvre qu'il s'agit du piano d'Hector Berlioz grâce au numéro de série 19972 inscrit sur les touches. Elle fait alors grimper le prix, consciente de la forte valeur patrimoniale de l'instrument, et contacte le musée Hector Berlioz à la CôteSaint-André pour lui faire une offre. C'est alors qu'un bras de fer s'engage et qu'un comité d'experts est réuni pour valider les dires de la dame.
TOUT EST BIEN QUI FINIT BERLIOZ Chantal Spillemaecker, conservatrice au musée Hector Berlioz, consulte archives, correspondances et registres du fabricant pour attester de l'appartenance de ce piano au compositeur français. Mieux qu'une lumière noire, ces éléments deviennent des indices solides. À ce dossier déjà bien ficelé s'ajoute un portrait d'Hector Berlioz devant l'instrument réalisé par Melchior Blanchard en 1865. La preuve est faite, la conservatrice n'a plus qu'à plaider sa cause devant une commission d'acquisition. Un accord est passé à 55 000 euros comprenant la restauration de l'objet et son déplacement jusqu'au musée. Aujourd'hui installé dans le grand salon devant le fameux tableau, le piano n'est pas seulement un instrument qui peut restituer la pureté et l'intensité du son d'alors, c'est aussi le symbole de la vie musicale du XIXe siècle, un emblème de l'âge d'or de la manufacture Érard dans toute l'Europe et un témoin d'innovations techniques qui ont influencé la manière de composer la musique de tout un siècle. Oui, rien que ça, et c'est un dossier classé à découvrir au musée Hector Berlioz.
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LES ACQUISITIONS
« On conserve du témoignage » L'EXPOSITION "TROISIÈME VIE" LÈVE LE VOILE SUR LE FONCTIONNEMENT DU MUSÉUM DE GRENOBLE EN REVENANT SUR VINGT ANS D'ACQUISITIONS DE MINÉRAUX, D'ANIMAUX NATURALISÉS ET DE PLANTES. RENCONTRE AVEC JOËLLE CHICHE ET PASCAL DECORPS, LES DEUX COMMISSAIRES DE L'EXPOSITION. PROPOS RECUEILLIS PAR NATHAN CHAUDET Pourquoi une exposition sur « vingt-cinq ans d'enrichissement des collections du Muséum » ? Pascal Decorps : L'idée était de montrer aux Grenoblois la qualité de leur patrimoine. On a quelques merveilles dans les réserves, des trésors du patrimoine naturel. Nous souhaitions rendre au public ce qui avait été acquis sous forme d'achats ou de dons par le Muséum depuis 25 ans, que ce soit des animaux, des roches ou des plantes. Voir du beau mais aussi du scientifique, le tout rassemblé en un seul lieu. Joëlle Chiche : Le but était aussi de pouvoir expliquer l'intérêt des missions des musées et des muséums en particulier : pourquoi on acquiert ? À quoi ça sert ? On ne se contente pas de récupérer des pièces pour les récupérer, on conserve du témoignage. Nous sommes tenus, entre autres, d'assurer la conservation du patrimoine en conservant des pièces d'importance historique, scientifique. On a un rôle pédagogique. D'où viennent tous ces trésors ? PD : Ce sont souvent les parcs zoologiques ou les réserves naturelles comme le Vercors ou les Écrins avec lesquelles nous sommes en relation régulière qui nous appellent, quand un animal meurt par exemple. JC : Mais ça dépend de la collection. La partie botanique provient essentiellement de dons alors qu'en minéralogie, il s'agit plus d'achats. PD : Dans tous les cas, que ce soit un don ou un achat, les personnes viennent nous voir pour nous proposer les pièces. C'est très rare que l'on fasse la démarche nous-mêmes, sauf quand il y a des ventes aux enchères, comme pour la dent de narval par exemple [une défense de presque 2 mètres située sur la tête du cétacé. Elle a été acquise pour environ 15 000 euros ce qui en fait la pièce la plus chère de l'exposition – NDLR]. Pourquoi ces personnes donnent-elles alors qu'elles pourraient gagner de l'argent ? PD : On leur a posé la question. La plupart souhaitent avant tout que la collection qu'ils ont montée ne soit pas dispersée ; d'autres veulent aider à constituer des collections de référence pour des passionnés. Généralement, ces personnes ne font pas cela pour s'enrichir, c'est un travail de passion. La faune et la flore alpine ont toujours été très importantes au sein du Muséum de Grenoble. Comment se fait l'équilibre avec les pièces étrangères ? JC : Encore une fois, ça dépend des collections. On a un
axe régional très développé au niveau de la botanique à travers nos herbiers dauphinois qui servent de références internationales. Pareil pour la collection minéralogique, sauf qu'on y trouve aussi des roches du monde entier – les deux axes sont développés. PD : Ce qu'on fait aujourd'hui reste dans l'esprit qui a entouré la création du muséum. Dès le début, les collectes locales se sont mélangées aux pièces exotiques ramenées par des riches négociants, des marchands ou des voyageurs. Il y a toujours cette dualité entre la partie régionale et la partie exotique. Et comment se passe ce processus d'acquisition ? JC : Pour commencer, les chargés de collection examinent la collection ou la pièce en question pour voir si elle est en bon état et si elle présente un intérêt scientifique, patrimoniale ou pédagogique. Tout le monde est plus ou moins spécialisé dans un domaine différent. Une fois ces éléments en main, nous rédigeons un rapport qui sera examiné par la directrice. C'est elle qui prend la décision in fine. Par contre, si nous souhaitons protéger une acquisition sur le long terme, il faut la faire rentrer dans la collection « Musée de France ». On dépose alors un dossier à la commission régionale d'acquisition qui est indépendante du muséum. Cette commission donne donc un avis qui est complété par la décision du conseil municipal de Grenoble [le musée est municipal – NDLR]. PD : Le prix est aussi un critère, on part avec un budget spécifique. On n'est pas là pour dilapider l'argent du contribuable. Dans quel cas refusez-vous une pièce ? PD : Pour vous donner un exemple, on nous apporte souvent des écureuils ou d'autres espèces comme des moineaux ou des pigeons car ces animaux peuvent être amenés à mourir dans les villes. Évidemment, on ne peut pas accepter toutes ces contributions. Comme pour les cristaux, certains sont parfois magnifiques mais ils n'entrent pas dans l'esprit d'une collection « Musée de France ». Nous recherchons des pièces exceptionnelles au niveau scientifique, esthétique ou historique. On n'est pas sur le côté affectif que le collectionneur pourrait avoir chez lui. JC : Les ensembles très cohérents nous intéressent aussi beaucoup, comme la collection de 1000 boîtes de papillons que nous avons reçue l'année dernière qui, en plus, a un réel intérêt scientifique.
L'EXPO « C'est comme un musée mais sans tableau. » Voila ce qu'on peut lire sur un panneau de l'Orangerie qui regroupe des témoignages d'enfants tentant d'expliquer ce qu'est un muséum. C'est bien sûr plus compliqué que ça et l'exposition est là pour répondre à cette question. Elle revient donc sur 25 ans d'acquisitions à travers une centaine de pièces triées par collections allant du tigre naturalisé (car on ne dit plus empaillé) au fossile vieux de plusieurs millions d'années jusqu'à des pièces d'ethnologie. Accessible à tous, elle est destinée autant aux enfants pour qui des animations sont prévues cet été qu'aux adultes curieux. > Troisième Vie : quand les acquisitions s'exposent, jusqu'au dimanche 15 novembre au Muséum de Grenoble
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LES SITES DE LA RÉGION
Inventaire avant extension — SÉLECTION — AVANT QUE LA RÉGION N'EN COMPTE DOUZE, ZOOM SUR LES LIEUX LES PLUS EMBLÉMATIQUES DE CHACUN DES HUIT DÉPARTEMENTS DE RHÔNE-ALPES, QU’ILS SOIENT INSCRITS OU CLASSÉS AUX MONUMENTS HISTORIQUES. À VOIR ET À REVOIR. VALENTINE MARTIN ET NADJA POBEL
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Et l’Unesco ? Kézako ? — LABEL — Il y a les labels nationaux (voir ci-contre), ceux des associations (type Plus beaux villages de France), et il y a le Graal : celui de l'Unesco. L'organisation établit une liste de sites reconnus comme appartenant rien moins qu’au «Patrimoine mondial de l'Humanité ». Parmi nos propositions rhônalpines, deux y sont inscrites : la Caverne du Pont d'Arc et le site historique de Lyon. Ce sont d'ailleurs les seuls “landmarks“ de la région répertoriés, avec les sites naturels palafittiques préhistoriques des Alpes (des vestiges sur pilotis). L’œuvre architecturale de Le Corbusier est en attente d'un avis (réponse en juin 2016) de la part du collège d'experts chargé de reconnaître aux candidats une «valeur universelle exceptionnelle». Pour ce faire, ils doivent répondre à au moins un des critères définis, «offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine » ou «témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée ». 1007 sites sont classés de par le monde. NP
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LES SITES DE LA RÉGION
1 /AIN
5 /ISØRE
Édifice de Brou
Domaine de Vizille
(CLASS )
(CLASS )
Sacré "Monument préféré des français" en 2014 par l’émission télé du même nom, le Monastère royal de Brou est furieusement tendance. Situé à Bourgen-Bresse, à même pas une heure de Lyon, ce chefd’œuvre gothique du XVIe siècle qui attire les foules est en fait un mausolée princier accueillant trois tombeaux. Car le monastère est né d'une belle histoire d'amour : il fut mis en chantier par Marguerite d'Autriche, inconsolable après la mort de son mari le duc de Savoie. Incroyablement bien conservé, il renferme aujourd'hui un important musée de sculpture flamande du XVIe. Sa succession de trois (!) cloîtres prolonge le plaisir de la découverte. VM
C'est dans un petit coin d'Isère, à quelques kilomètres de Grenoble, que se cache le domaine de Vizille, où se tint rien moins, en 1788, que la réunion des états généraux du Dauphiné qui engendra la Révolution française. Composé d'un château datant du Xe siècle et d'un parc de dix hectares à la fois raffiné et champêtre, le domaine abrite aussi logiquement, depuis 1984, un musée de la Révolution française qui possède une importante collection d'objets d'art datant de cette époque. Entre deux fêtes costumées (du 17 au 20 juillet, voir page suivante), le château vous dévoilera son fastueux passé : après avoir appartenu à des ducs, il fut également une résidence présidentielle. VM
2 /ARDØCHE
6 /RH NE
La Caverne du Pont-d'Arc
Basilique de Fourvière
(CLASS ?+ UNESCO)
(CLASS
Depuis le 25 avril, la reconstitution de la grotte Chauvet invite à découvrir un exceptionnel trésor ancestral : mille dessins rupestres, dont 425 animaux – notamment des bêtes assez rares comme le mammouth ou l'ours des cavernes. Tout a été pensé pour que le visiteur oublie qu'il se trouve dans une fabrication du XXIe siècle : l'humidité, la température (fonction de celle du dehors pour éviter tout choc thermique), les odeurs... D'une superficie de 3000 m² et abritant des expos explicitant les techniques de dessin et conditions de vie des hommes préhistoriques, la Caverne du Pont-d'Arc a tout de la grande, vaste de 8500 m², vieille de 36 000 ans (deux fois plus ancienne que Lascaux) et située à quelques encablures d'ici. NP
Elle est tellement incorporée à notre quotidien que nous n'y faisons plus attention. Pourtant, la Basilique de Fourvière est le monument le plus visité de la région Rhône-Alpes. Chaque année, plus de deux millions de badauds s’y pressent. Consacrée à Marie et à l'Immaculée Conception, la basilique est unique en son genre, avec ses chapelles, ses vitraux et ses trois coupoles, trônant majestueusement sur le haut de la Colline qui prie. Elle a connu ses dernières années des travaux de rénovation sans précédent, rendant notamment à ses voûtes intérieures son plafond et ses mosaïques d’un bleu éblouissant. Cerise sur le gâteau, son point de vue imprenable met le Mont-Blanc à portée de mains. VM
3 /DR ME
7 /SAVOIE
Palais du facteur Cheval (CLASS )
Château des ducs de Savoie (CLASS )
C'est lors de l'une de ses tournées que Ferdinand Cheval, facteur en milieu rural, bute sur une pierre à la forme étrange. Il lui vient alors une idée farfelue : passionné par les images d'architecture qu'il voit tous les jours sur les journaux illustrés qu'il livre, il va se lancer dans la construction d'un palais idéal qu'il mettra trente-trois ans à achever. Implanté au beau milieu d'un jardin verdoyant, le palais est composé de fontaines, de petites grottes, de sculptures d'animaux exotiques et de figures mythologiques qui font de lui un emblème de l'art naïf, quelque part entre le Xanadu de Citizen Kane et un temple birman. NP
Installé à Chambéry, le Château des ducs de Savoie est un véritable livre d'histoire écrit dans la pierre. Pendant plus de neuf siècles, des générations de princes s'y sont succédé, chacune laissant son empreinte. Ainsi, si la bâtisse principale date du XIe siècle, elle est en réalité un véritable patchwork mélangeant des styles architecturaux très différents, comme on peut le constater dans la Sainte Chapelle. Avec ses vitraux du XVe, sa façade baroque du XVIIe et son décor en trompe-l’œil du XIXe, cette dernière témoigne à elle seule de la richesse des siècles passés, dont profitent depuis l'Académie, la Préfecture et le Conseil Général de Savoie. VM
4 /LOIRE
8 /HAUTE-SAVOIE
Site Le Corbusier de Firminy-Vert (CLASS
+ UNESCO)
Château de Menthon )
Un stade, une maison de la culture, une église et une unité d’habitation ; que demande le peuple ? C’est pour les prolétaires que Le Corbusier, dans les années 60, a imaginé cet ensemble. Le célébrissime architecte, très contesté idéologiquement depuis quelques mois (Vichyste ? Ou pas), y a laissé des sites fonctionnels, en béton certes, mais pensés pour le confort de chacun, à l'image de cet immeuble, décalque de la Cité radieuse marseillaise, dont le toit dispose d'une cour et d'une école (occupée par l’Université de Saint-Étienne). Ne surtout pas rater la visite d’un appartement-témoin, construit comme tous les autres en duplex. NP
(INSCRIT)
Le mot Menthon, d'origine celtique, signifie "maison sur le rocher". Ce n'est donc pas un hasard si le château du même nom, installé au cœur d'un parc de Savoie, a d'abord été, au Moyen-Âge, une énorme tour surplombant la vallée. Construit il y a plus de mille ans, le château a toujours appartenu à la famille de Menthon et il est aujourd'hui encore habité. Il est tout de même possible de visiter cet impressionnant édifice, composé de 105 pièces et dont les rénovations romantiques en firent rêver plus d'un. À commencer par un certain Walt Disney qui s'en inspira pour créer le château de la Belle au bois dormant ! VM
Inscrit ou classé ? — LABEL — Que signifient ces termes dont vous abreuvent les guides touristiques depuis la loi du 21 décembre 1913 ? Il s'agit d'une classification établie par le Ministère de la culture et du patrimoine sur suggestion des Directions régionales des affaires culturelles (Drac), via la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS). Les bâtiments peuvent d'abord être inscrits et, dans un second temps, classés, l'avis de la Drac étant soumis au Préfet, qui le suit ou non et le transmet au Ministère qui décide de l’inscription ou du classement du bâtiment visé. Dans le cas d'une inscription, le bâtiment a une valeur locale ou départementale, dans celui d'un classement, il a une valeur nationale. C’est le plus haut niveau de protection patrimoniale en France : les subventions sont plus importantes que pour une inscription et toute intervention est soumise au regard d'un architecte des Bâtiments de France. Au niveau régional, 521 sites sont inscrits, 196 classés. NP
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DR (Le Mont-Blanc en Haute-Savoie)
LES SITES DE LA RÉGION (suite)
« Aujourd'hui, tout fait patrimoine » APRÈS AVOIR DÉCOUVERT LES SITES INCONTOURNABLES DE RHÔNE-ALPES, RENCONTRE AVEC EDDIE GILLES-DI PIERNO, PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION PATRIMOINE RHÔNALPIN, QUI SCRUTE AVEC NOUS LE PATRIMOINE RÉGIONAL ET LE RÔLE DES DÉCIDEURS QUANT À SA SURVIE. PROPOS RECUEILLIS PAR NADJA POBEL Que fait votre association Patrimoine Rhônalpin, basée à Lyon ? Eddie Gilles-di Pierno : Nos sommes une fédération régionale des acteurs du patrimoine. Cela inclut les associations, les institutionnels qui gèrent le patrimoine (collectivité, mairie, départements…), les artisans, les bibliothécaires, les architectes… Notre rôle est de les mettre en réseau sur ce territoire très vaste. Comment définiriez-vous le patrimoine ? Comment un bâtiment devient à un moment objet de patrimoine ? Aujourd'hui, la notion de patrimoine a fortement évolué. Et d'ailleurs, pour la majeure partie des gens, le patrimoine est financier ou immobilier, c'est ce qu'on possède. Idem sur Google. Autrefois, le patrimoine était le grand patrimoine bâti, les églises, les châteaux… C'était public ou religieux. Depuis l'aprèsguerre, ça s'est élargi au patrimoine rural, industriel, aux savoirs, traditions, au patrimoine oral, aux langues régionales... Ce qui fait qu'aujourd'hui, tout fait patrimoine. Pour nous, le patrimoine commence à partir du moment où un groupe de personnes a le sentiment qu'un objet fait partie de son histoire.
quartier était insalubre, ça sentait mauvais, il n'y avait pas le tout-à-l'égout, pas de WC, c'était sombre, recouvert de suie. Il fallait avoir la capacité de voir sous la crasse la beauté des pierres. Et aujourd'hui ? On a encore deux départements très peu protégés : la Savoie et la Haute-Savoie. Ce sont les maires des communes qui s'y opposent pour pouvoir garder la mainmise sur le foncier de leur territoire car le prix du mètre carré est tellement élevé que les municipalités n'ont pas envie d'être ennuyées par un monument historique et le périmètre de sécurité attenant – 500 m tout autour. Comment l'État intervient-il aujourd'hui sur le patrimoine ? Il se désengage de plus en plus. Il veut se débarrasser des monuments historiques qui sont sa propriété et il essaye de les donner aux collectivités locales. À certains endroits, des communes ne peuvent pas faire face à la gestion de ces monuments. Par exemple, à Grenoble, il y a le seul exemple d'un bâtiment construit par Vauban, une poudrière, à côté de la cité administrative. Il tombe en ruine.
Cette notion de patrimoine a-t-elle été impulsée par l'État, notamment en Rhône-Alpes ? Non. D'ailleurs, l'État a longtemps dédaigné notre région en termes de protection. On avait très peu de bâtiments inscrits ou classés au patrimoine historique. Les textes que l'on a du ministère de la culture, jusqu'aux années 1980, disaient qu'en Rhône-Alpes, rien ne méritait l'intérêt aux yeux des Parisiens. Aujourd'hui encore, 60% du financement de l'État consacrés à la restauration des monuments vont à Paris, tout le reste est dispersé sur la France entière ! C'est très centralisé. Mais à partir des années 1980, on va décentraliser le travail d'inscription grâce à la création des Drac [Directions régionales des affaires culturelles – NDRL]. Ce sont elles qui instruisent ce qui mérite ou pas l'intérêt. Dès lors, l'augmentation des classements dans notre région a été très nette. Avant ça stagnait, sauf un pic dans les années 1930 qui correspond au classement de presque toutes les maisons de Pérouges sous l'impulsion d'Édouard Herriot.
Comment analysez-vous cette situation ? Il semblerait que l'État garde seulement les grandes cathédrales. Mais la restauration du patrimoine, même si ça coûte cher, ça participe à l'économie ! Chaque année, la France accueille 80 millions de touristes. Ils ne viennent pas pour les Français mais pour la beauté de nos paysages et de notre patrimoine. C'est reconnu dans le monde entier. En Rhône-Alpes, le monument le plus visité est la basilique de Fourvière à Lyon avec plus d'un million de visiteurs par an, ce qui est beaucoup pour une ville de 200 000 habitants. L'abbaye de Brou à Bourg-en-Bresse a récemment boosté son nombre de visiteurs en étant élu monument préféré des Français dans une émission de télé. Notre région, c'est 6 millions de Rhônalpins, donc de touristes potentiels. Ce qui est compliqué est de vanter le patrimoine proche. Souvent les gens voyagent à l'autre bout du monde sans savoir ce qu'il y a à 50 mètres de chez eux.
La situation a évolué dans les années 1980… Dans les années 1980, ce qui est reconnu est le patrimoine ancien, le bâti des XIIIe, XIVe siècle puis le patrimoine industriel. On a d'abord protégé l'antique, les vestiges gallo-romains dès les années 1900. Ensuite, le patrimoine des centres-villes anciens (vieux Lyon, vieux Bourg, vieux Chambéry) a été protégé car il était en mauvais état. Mais ces prises de conscience ont été longues : le patrimoine était vécu comme un handicap. Aujourd'hui, on se demande comment il a pu être envisagé de détruire le Vieux Lyon ! Mais il faut bien se remettre dans l'époque. Au milieu du XXe siècle, ce
Le patrimoine rhônalpin a-t-il des spécificités par rapport au patrimoine d’autres régions ? Le patrimoine le plus emblématique de notre région est le patrimoine naturel – nous hébergeons quand même le Mont-Blanc, le diamant de l'Europe – et la diversité du paysage. Que ce soient les Gorges de l'Archèche, la Drôme provençale, l'Isère, cela fait la beauté de nos paysages. Même si nous n'avons pas de grands châteaux – nous n'avons jamais été un siège royal ou féodal – et de grandes cathédrales. Notre patrimoine n'est pas identitaire comme en Bretagne ou en Alsace car, justement, c'est grand et diversifié.
« Souvent les gens voyagent à l’autre bout du monde sans savoir ce qu’il y a à 50 mètres de chez eux »
LES ÉVÉNEMENTS PATRIMONIAUX
LES ÉVÉNEMENTS PATRIMONIAUX oÚ NapolÊon s'est trouvÊ confrontÊ aux troupes du roi Louis XVIII venues l'arrêter. Des troupes qu'il a rÊussi à rallier à sa cause avant de monter sur Paris. Visible jusqu'au 15 septembre, cette œuvre met en scène la rencontre avec des drapeaux (royalistes et bonapartistes) accompagnÊs de panneaux prÊsentant les personnages clÊs de l'Êpoque, leur rôle et leurs ressentis. Sur cette même prairie trône depuis 1929 une statue en bronze de l'empereur à cheval haute de 4 mètres rÊalisÊe en 1867 par Emmanuel FrÊmiet. Bien qu'elle ait retrouvÊ sa place après un bref passage au MusÊe de la RÊvolution française de Vizille, elle reste au centre de l'exposition temporaire Rencontre avec NapolÊon : un Empereur à cheval pour la postÊritÊ du même musÊe qui prÊsente deux bas-reliefs fraÎchement rÊnovÊs rÊalisÊs par François Gilbert en 1867.
La marche de l'empereur PROGRAMME CHARGÉ CET ÉTÉ SUR LA  ROUTE NAPOLÉON  EN HOMMAGE AU  PETIT CAPORAL  À L'OCCASION DU BICENTENAIRE DE SON RETOUR AUX AFFAIRES. ON REMONTE LE FIL DE L'HISTOIRE, ET ON FAIT LE POINT SUR LES FESTIVITÉS PRÉVUES. NATHAN CHAUDET Il y a 200 ans, ce brave (ou mÊchant, ça dÊpend de quel côtÊ de la bourgeoisie on est nÊ comme dirait Renaud) NapolÊon faisait son comeback après presque un an d'exil sur l'Île d'Elbe. DÊbarquÊ près de Cannes, il remonta alors jusqu'à Paris en empruntant un chemin que l'on connaÎt dÊsormais sous le nom de  Route NapolÊon . AccompagnÊ de son armÊe de fidèles de plus en plus importants, il passa par Vizille, Corps, Laffrey ou La Mure ; des villes qui ont dÊcidÊ de marquer le coup pour ce bicentenaire. À VIZILLE Cette annÊe à Vizille, les huitièmes Fêtes rÊvolutionnaires, prÊvues du vendredi 17 au lundi 20 juillet, sont placÊes sous le signe du bicentenaire du passage de NapolÊon à Vizille le 7 mars 1815. Le domaine du château accueillera le spectacle  cinÊscènique  Bonaparte et la RÊvolution, avec des projections sur
les murs du château, de la pyrotechnie, des comÊdiens en habits d'Êpoque‌ Du grand spectacle en plein air, tous les soirs à 22h. Plusieurs autres animations sont aussi prÊvues pendant les quatre jours de festivitÊs. Au menu, du thÊâtre avec Jean-Vincent Brisa (La RÊvolution française un rêve chantÊ, pièce qui sera aussi jouÊe avant et après les Fêtes – les 5, 12, et 26 juillet), des troupes musicales (avec, par exemple, les tambours napolÊoniens de La vieille garde de 1806) ainsi que d'autres activitÊs qui nous transporteront 200 ans auparavant : ateliers de crÊation de robes et bijoux d'Êpoque ou prÊsentation des mÊtiers de fondeur et de sellier harnacheur. Des grands banquets sur la place du château et des reconstitutions seront Êgalement organisÊs. À LAFFREY Une œuvre a ÊtÊ installÊe sur la prairie de la rencontre
MusĂŠe GRANDE
de la
CHARTREUSE La Correrie 38380 St Pierre de Chartreuse
04 76 88 60 45
La Grande Chartreuse, fondĂŠe
par St Bruno en 1084 est une destination incontournable. Au cœur du parc naturel de Chartreuse, vous apprÊcierez les lieux de vie des moines Chartreux et la sÊrÊnitÊ du site. Seul le MusÊe de la Grande Chartreuse, à la Correrie, se visite. Le MusÊe vous aide à percer le mystère de l’Ordre des Chartreux, leurs 900 ans d’histoire et leur spiritualitÊ, spiritualitÊ au travers de nombreux GRFXPHQWV À OPV HW WpPRLJQDJHV LQpGLWV
Audioguides en 8 langues
FR + version enfants, GB, DE, SP, IT, PL, NL, RU
Ouvert tous les jours www.musee-grande-chartreuse.fr
Ă€ GRENOBLE L'office du tourisme de Grenoble organise quand Ă lui des visites guidĂŠes de la ville Ă l'ĂŠpoque napolĂŠonienne les 7 juillet, 7 aoĂťt, 7 septembre et 7 octobre. La ville accueillera ĂŠgalement l'arrivĂŠ du rallye ĂŠquestre le 25 aoĂťt. Il partira de Corps deux jours plus tĂ´t et suivra la route NapolĂŠon.
NapolÊon Ier, 1867, bronze d’Emmanuel FrÊmiet (1824-1910)
Š Domaine de Vizille-MusÊe de la RÊvolution française
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Ă€ LA MURE Au musĂŠe Matheysin, l'exposition L'histoire en briques Lego dĂŠjĂ prĂŠsentĂŠe Ă Waterloo et en rĂŠgion parisienne se tiendra du 14 aoĂťt au 18 octobre. Elle se compose d'Ĺ“uvres d'art construites en Lego comme des rĂŠpliques du DĂ´me des Invalides, d'un fauteuil Empire ou encore du tableau de NapolĂŠon traversant les Alpes. Toujours Ă La Mure, un repas napolĂŠonien est prĂŠvu le 15 aoĂťt.
Trois autres fêtes historiques autour de Grenoble À MONTBONNOT Le vendredi 24 juillet, Montbonnot se mettra à l’heure mÊdiÊvale avec une fête gratuite organisÊe de 17h à minuit dans le parc du château de Miribel. Au programme : des saltimbanques, mÊnestrels et musiciens pour un concert suivi d’un grand bal avec un maÎtre à danser ; des combattants à pied et des initiations à la chevalerie ; des saynètes de la vie courante au Moyen-Âge ; la prÊsentation de vieux mÊtier par des artisans et des marchands (dont un forgeron à l’œuvre avec sa grosse forge à soufflet) ; des jeux pour les enfants‌ La soirÊe se terminera avec Le Roi des Kobolds, spectacle de la compagnie Arcanum spÊcialement crÊÊ pour l’ÊvÊnement. > Rens : www.montbonnot.fr À SAINT-ANTOINE-DE-L’ABBAYE Samedi 8 et dimanche 9 aoÝt, la Fête mÊdiÊvale de Saint-Antoine-de-l’Abbaye sera placÊe sous le thème "Au nom de la rose" – sachant que le musÊe du coin a en ce moment une exposition baptisÊe Jardins des cloÎtres, Jardins des princes... Quand le parfum portait remède. Avec diverses animations en plein cœur du bourg mÊdiÊval : troubadours et marchands seront de la partie, aux côtÊs des manants et autres roturiers. Et après un dÊfilÊ aux flambeaux, un  final tonitruant embarquera le public dans une folle musique et des jeux de lumières et de feux : Quand la rose danse avec le feu, crÊation originale par 2 compagnies, Fireman & Karnavires, spÊcialement pour le thème de cette annÊe . > Rens : saint-antoine.flavors.me À SAINT-GEOIRE-EN-VALDAINE La huitième Êdition de la MÊdiÊvale de Saint-Geoireen-Valdaine est prÊvue cette annÊe les samedi 29 et dimanche 30 aoÝt. Les organisateurs promettent que chaque visiteur sera transportÊ  au cœur d’un temps oÚ la jonglerie, la prÊsentation d’animaux sauvages, la justesse des troubadours, les tournois de chevalerie et les animations festives Êtaient lÊgion . > Rens : www.medievale-stgeoire-envaldaine.com
P08 /// CULTURE ET PATRIMOINE LE PETIT BULLETIN ÉTÉ 2015
LES EXPOS PATRIMONIALES
À voir ou revoir cet été
© Adeline Gailly
IL FAIT CHAUD, CERTES. NOUS AVONS TROUVÉ LA PARADE POUR FAIRE DIMINUER VOTRE THERMOSTAT INTÉRIEUR ET AUGMENTER VOS CONNAISSANCES. UN PETIT TOUR AU MUSÉE , ÇA VOUS DIT ? CHARLINE CORUBOLO ET NATHAN CHAUDET
totalement avec le paysage environnant et le sujet. Pour l'artiste, l'idée était de « construire des ponts entre les époques » pour aboutir à un mélange « entre révolution et fiction ». 10 kilomètres de fil et quelque 60 heures de travail ont été nécessaires pour monter cette réplique à l'échelle 1/12. De nombreux calculs – et l'aide d'un ingénieur – ont également été nécessaires pour faire flotter cet édifice au ras de l'eau sans qu'il ne tangue ni coule. Alors on n'oublie pas son appareil photo. NC > Jusqu'au lundi 21 septembre, sur le grand canal du domaine de Vizille
© Denis Vinçon
ROSE PALACE La Révolution française n'est pas que question d'histoire ; il est aussi question d'art contemporain. L'artiste Viviane Rabaud investit ainsi tout l'été le parc du Domaine de Vizille pour y amener sa touche pop et flashy avec Rose Palace. Il ne s'agit pourtant pas ici d'un palace mais bien d'une prison. La prison la plus emblématique d'une époque forcément riche en symbolique : la Bastille. C'est la troisième œuvre présentée dans le Domaine qui organise tous les deux ans une exposition éphémère composée d'une seule pièce. Cette Bastille flottante faite de scoubidous roses tricotés apporte une touche de modernité qui contraste
L'ISÈRE EN HISTOIRE, PRÉHISTOIRE 20E SIÈCLE Le patrimoine n'est pas que question de vieilles pierres ; il est aussi question de vieilles pierres rénovées. Après trois années de travaux, le Musée de l'Ancien Évêché de Grenoble dévoile ainsi les dernières salles de son parcours permanent consacré au XIXe et XXe siècle dans un tout nouvel apparat. L'accent est mis sur la partie L'Isère en histoire et la grande innovation qui accompagne la visite est la mise à disposition de tablette offrant au public plusieurs entrées (écrites ou sonores) sur chaque objet exposé. Un choix moderne qui permet de ne pas surcharger les murs d'explications – désormais tout tient dans la main. D'autres changements se trouvent aussi en fin de parcours avec notamment la diffusion du film L'Isère au 20e siècle, une chronique cinématographique réalisé par l'artiste grenoblois Denis Vedelago. Sur quatre écrans successifs se déploient en 100 minutes 100 ans de l'histoire du département. Enfin, la dernière salle offre une nouvelle présentation de la Bible de Notre-Dame de Casalibus selon un dispositif numérique qui projette le manuscrit et fait défiler les pages. Alors on n'oublie pas ses lunettes. CCO > Exposition permanente, à l'Ancien Musée Évêché
de
picasso à wa r h o l
des photographes amateurs alpinistes, bourgeois ou encore artistes qui utilisaient alors l'appareil pour saisir le réel en couleurs. Des autochromes originaux présentent des rues de Grenoble, dont l'évolution en seulement un siècle est spectaculaire, ou des vues des montagnes alentours. Une véritable balade au cœur du paysage isérois dans la fraîcheur d'un musée. La déambulation se termine avec l'auto-maton où vous pourrez réaliser un seflie qui sera ensuite converti en autochrome numérique. Alors on n'oublie pas son smartphone. CCO > Jusqu'au lundi 21 septembre, au Musée dauphinois
© MRDI
PREMIÈRES COULEURS, LA PHOTOGRAPHIE AUTOCHROME La culture n'est pas que question de connaissances ; il est aussi question d'images, parfois colorées. Au Musée dauphinois s'affichent ainsi les premières photographies couleurs des frères Lumière grâce au procédé qu'ils ont inventé : l'autochrome. L'exposition Premières couleurs, la photographie autochrome dévoile donc le fonctionnement de ce nouvel appareil apparu en juin 1907. Vidéo, documents et objets lèvent le voile noir sur cette avancée majeure. Et après avoir traversé le couloir d'argent, la visite se prolonge avec
POILUS DE L'ISÈRE Le patrimoine n'est pas que question de vieilles pierres ; il est aussi question d'hommes, parfois poilus. Au Musée de la Résistance, à l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, sont ainsi célébrées douze personnalités qui ont marqué le département par leur courage et leur engagement dans ce conflit. Aujourd'hui, toutes ont disparu ; on les découvre dans l'exposition Poilus de l'Isère à travers des photographies, des écrits et autres documents originaux qui racontent ces hommes et ces femmes dans leur combat pour la France. À l'extérieur, un authentique camion Berliet, qui servait de transport aux soldats, s'impose à notre regard dans toute sa grandeur. Une exposition petite mais importante pour le devoir de mémoire et complétée par une installation numérique 1915 – Fragments d'histoire qui invite le visiteur à explorer une œuvre de manière historique au Musée de la Résistance, et de façon artistique au Musée de Grenoble. Alors on n'oublie pas sa crème solaire pour la balade entre les deux lieux. CCO > Jusqu'au lundi 12 octobre, au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère
Musée de Grenoble 7 mai – 31 août 2015 www.museedegrenoble.fr
Andy WARHOL Jackie, 1964. Encre sérigraphique et acrylique sur toile. 50,8 x 40,6 cm Achat en 2004 avec l’aide du FRAM Rhône-Alpes Photo © musée de Grenoble : Jean-Luc Lacroix © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / Adagp, Paris 2015
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Une décennie d’acquisitions