Terra H-Serie

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Supplément au n° 56, Juin 2008

SPÉCIAL EMPLOI-FORMATION

Le développement durable recrute


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SO M M A IR E Environnement : les métiers qui recrutent P4 Energies renouvelables : un nouveau gisement P8 Propreté : un secteur sous-valorisé P10 Bâtiment : la maîtrise de l’énergie avant tout P12 Le développement durable fait fantasmer les étudiants P14 Les réseaux verts, une porte d’entrée vers l’emploi P18 Mon métier : responsable de l’efficacité énergétique P20 Guide des bonnes adresses P22 Ont participé à ce numéro (ordre alphabétique inversé) : Céline Mounié, Caroline Bonnin, Louise Allavoine - Direction artistique : Denis Esnault - Responsable de l’édition : Karen Bastien Directeur de la rédaction : David Solon - Responsable des systèmes d’information : Gregory Fabre - Directrice commerciale : Kadija Nemri -Conseiller abonnement : Baptiste Brelet Assistantes commerciales : Véronique Frappreau et Elodie Nicou - Directeur de la publication : Walter Bouvais - Crédits Flore-Aël Surun / Tendance Floue (Une) - Fotolia - Ce hors-série est édité par la maison Terra Economica, SAS au capital de 137 233 euros - RCS Nantes 451 683 718 - Siège social : 42 rue La Tour d’Auvergne, 44200 Nantes - Principaux associés : Walter Bouvais (Président), Grégory Fabre, David Solon, Doxa SAS - Supplément au magazine Terra Economica n° 56 de juin 2008 - Dépôt légal : à parution - Numéro ISSN : 1766-4667 - Commission paritaire : 1011 C 84334 - N°CNIL : 1012873 - Impression : Maulde & Renou Aisne : ZI Saint-Lazare - Chemin de la Cavée - 02430 Gauchy. Lisez-nous, abonnez-vous sur notre site Internet : www.terra-economica.info/abo, par courriel : abo@terra-economica.info ou en nous appelant au 02 40 47 42 66. Ce magazine est imprimé sur papier Reprint (50 % fibres recyclées - 50 % fibres FSC).

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EM PL O I

Environnement : les secteurs qui recrutent Le développement durable embauche. Et pas seulement dans les métiers « verts ». Tour d’horizon d’un secteur aux mille facettes.

L

e doute n’est plus permis. La protection de l’environnement n’est définitivement pas une menace pour l’emploi. Elle s’avère même être une immense opportunité. L’emploi environnemental, en constante aug-

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mentation depuis dix ans, représente ainsi 376 000 équivalents temps plein en 2006 selon les dernières statistiques de l’Institut français de l’environnement (Ifen), soit 1,5 % des actifs en France. Il croît même de 2,5 % chaque année, plus vite que l’emploi intérieur (moins de

1 %). « Et ce taux pourrait augmenter, complète Bernard Poupat, responsable de l’unité Société de l’Ifen. Tout dépend des dépenses nationales de protection de l’environnement. » En 2005, cette dernière a généré une activité économique évaluée à 35,2 milliards d’euros, ce qui re-


La contrainte énergétique ouvre également des perpectives à la construction, l’agriculture et les énergies renouvelables. présente 2,1 % du produit intérieur brut. La dépense de protection de l’environnement a ainsi progressé de 5,5 % par rapport à 2004. Changements climatiques, pollution, flambée du prix du baril de pétrole, raréfaction des ressources, de l’eau, les préoccupations environnementales n’ont cessé de croître durant les trois dernières décennies. Face à ces défis, les réglementations, notamment européennes se sont multipliées et complexifiées. En conséquence, les politiques environnementales sont de plus en plus présentes, dans le public comme dans le privé. C’est pourquoi les investissements progressent, et avec eux l’emploi environnemental. Eau et déchets Taper « emploi + environnement » dans Google permet d’obtenir plus de 600 000 réponses. Des sites d’offres de job ou des annuaires pour l’essentiel. Et lorsqu’on épluche ces annonces, on s’aperçoit que l’on trouve de l’environnement dans tous les domaines. Car, contrairement aux idées reçues, les métiers « verts » ne concernent pas seulement la préservation des milieux naturels. C’est d’ailleurs l’un des domaines qui emploie et recrute le moins. Les plus grosses parts du gâteau reviennent à la gestion de l’eau et des déchets, presque 60 % de l’emploi environnemental à eux seuls. Viennent ensuite le cadre de vie et le patrimoine écologique, l’air et le bruit, la nature, le paysage et la biodiversité, ainsi que les activités transversa-

Le secteur des déchets est en pleine croissance. Mais il n’attire pas forcément les jeunes diplômés.

les. « Puisque l’eau et les déchets sont les domaines qui emploient le plus, ce sont également ceux qui recrutent le plus. Leur activité ne faiblit pas, au contraire, et en plus des créations nettes de postes, ces secteurs ont besoin de renouveler leur personnel », explique Bernard Poupat. La contrainte énergétique ouvre également des perpectives à un certain nombre de domaines : la construction, l’agriculture, les énergies renouvelables, etc. Mais l’ensemble des activités qui touchent à l’environnement prennent de plus

en plus d’ampleur, ajoute l’agent de l’Ifen. Mieux, leur croissance a un effet d’entraînement sur d’autres secteurs d’activités. 7 000 éco-industries Les collectivités territoriales sont particulièrement créatrices d’emplois environnementaux, surtout en ce qui concerne la gestion de l’eau ou des déchets qui relèvent de leur compétence et pour lesquelles l’équipement a encore souvent besoin d’être changé. Mais les deuxtiers des emplois « verts » émanent

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L'emploi environnemental correspond à un ensemble d’activités de protection de l’environnement ou de gestion des ressources naturelles. Son estimation est mesurée en équivalent temps plein et repose sur la combinaison de diverses sources d'informations utilisées pour évaluer les dépenses environnementales et la production des éco-activités. L’estimation de l’emploi est du secteur privé notamment des réaliséeéco-industries. en parallèleOn desen compte plus comptesdede dépenses. 7 000 en France spécialisées dans

L’estimation de l’emploi environnemental en 2005 a été réalisée par l’Ifen dans le cadre du rapport à la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement qui s’est tenue en avril 2007.

Aujourd’hui, les industries polluantes recrutent de à En 2005, les emplois liés à l'environnement sont estimés 700 en France,d’experts soit 9 000 emplois plus en plus. Elles373 ont besoin poursupplémentaires mesurer par rapport à 2004. Les domaines de gestion des eaux l’impact environnemental de leurs activités. usées et de gestion des déchets totalisent la moitié de

le captage et la distribution d’eau, le recyclage des matériaux, la dépollution des sites, la mesure et la prévention, ou la réduction des atteintes à la qualité de l’eau, de l’air, des sols. Les industries « polluantes » reRemarque crutent également de plus en plus. Soumises à des réglementations très L’emploi tel qu’il strictes, ellesest ontestimé besoin d’experts dans lespour comptes lesenvironneévaluerinclut l’impact emploismental strictement liés à une de leurs activités et trouver activité des environnementale ainsi solutions pour réduire leurs que les emplois à desde responsanuisances. liés Le métier structures l’activité occuperait ble dont environnemental secondaire est identifiée 3 000 personnes selon comme l’Association environnementale. pour l’emploi des cadres (Apec). Et ce n’est qu’un début. — LOUISE ALLAVOINE

Sous le vent L’éolien

l'emploi environnemental. Les emplois environnement par domaine en 2005 Récupération 6,9%

Cadre de vie 12,5%

Eau 9,8% Nature, paysage, biodiversité 5,4% Mesure et contrôle 1,1% Bruit 2,8% Réhabilitation des sols et eaux 0,4% Déchets radioactifs 0,6% Déchets 26,4%

Activités transversales 8,9% Pollution de l'air 1,6%

Eaux usées 23,6%

Source : Ifen (Orme), rapport de la Commission des comptes et de l'économie de l'environnement, 2007.

Contrairement aux idées reçues, ce neemplois sont pas les métiers dits « verts » qui emploient émanent le plus. Traitement des Les deux tiers des environnementaux déchets, eaux usées figurentet ainsi notamment en tête du classement des établi enéco-industries. 2007 par la Commission des des desentreprises Lecomptes desecteur l’économie de l’environnement. paysage concernent, eux, que 5,4 % des postes. public offre Nature, le tiers deset biodiversité emploisnerestants.

Biocarburants : une nouvelle filière agricole

Les emplois environnementaux par secteur d'activité en 2005 offshore aura-t- il bientôt le vent en La demande et l’offre d’éoliennes en poupe ? L’installation Services privés d’emploi environnemental Services internes mer, encore anecdotique, devrait se Le planvendus français avait fixé comme conduirait à la création de 45 000 5% objectif 5,75 % de biocarburants à 75 000 emplois. Rien qu’en développer rapidement. Notamment 35% Pour suivre ducomme le dans l’évolution les pays côtiers en 2007. Une telle hausse de la France, la Fabrication production d’éthanol d'équipement marchéDanemark. de l’emploi Ce secteur devrait production attire forcément le obtenu à partir de betteraves crée 3% environnemental, six métiers représenter 15 % de la filière en 2010 l’équivalent de 6,3 emplois pour travail dans le secteur agricole. ont été sélectionnés auPour sein du 15 % et 65 % en 2020. couvrir 1 000 tonnes produites. Et chaque La Commission européenne répertoire opérationnel de sa consommationdes annuelle en estime pour sa part que si les million d’hectolitre produit génère Travaux publics, métiersélectricité, et des emplois (Rome) 500 emploisconstruction dans l’ensemble de la l’Allemagne envisage par biocarburants remplaçaient de l'ANPE. exemple d’installer 25 GW près de seulement 1 % des carburants filière éthanol,19% et 900 dans celle du A partirses decôtes, données fournies d’ici à 2030. Les Anglais, fossiles en Europe, cela biodiesel. CELINE MOUNIÉ par l’ANPE, on peut de dire que le le plus eux, prévoient construire Fabrication de nombregrand de demandeurs produits parc éolien offshore du monde. Tous au soleil ! 3 000 à 4 000 nouveaux postes vont être créés 0% d’emploi et d’offres d’emploi Quant à la France, elle n’a pas encore chaque année en Europe dans le secteur de l’énergie solaire. La plupart Autres emplois pour cesdemétiers augmente Services publics ou parc éolien maritime,plus mais deux des débouchés concernent surtout l’installation et l’entretien des systèmes 3% non marchands rapidement que la moyenne projets sont en cours : le parc de la photovoltaïques. Par ailleurs, la production de silicium pour les panneaux 35% nationale, sur la période 1997Côte d’Albâtre et celui de solaires devrait fortement augmenter. silicium Source : Ifen (Orme), rapport de la Commission des comptes On et de estime l'économiela deproduction l'environnement,de 2007. 2005. la baie de Seine. CAROLINE BONNIN à 123 000 tonnes en 2010, contre seulement 15 000 en 2005. C.B

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de l’environnement – Orme La feuille de l’Orme n° 46


Créée en pays de Savoie par des familles d’horticulteurs, Botanic tire de ses origines un lien très fort avec la terre et le vivant, source de son engagement volontaire envers le développement durable. Les plantes et la nature sont les racines et la raison d’être de l’entreprise. Botanic compte aujourd’hui 60 magasins et 2000 collaborateurs. Notre ambition est de devenir la première chaîne alternative de magasins de produits naturels, écologiques et biologiques avec ses espaces Jardin, Café Librairie, Marché bio, Déco, animaux. Nous recrutons dans le cadre de notre développement en région parisienne, région lyonnaise, sud, Rhône-Alpes Directeurs H/F

- Rattaché(e) au Directeur de Groupe, dans le respect des valeurs de l’enseigne BOTANIC et de sa politique commerciale, vous optimisez les résultats du magasin (CA, part de marché, résultat, service client...). Vous animez et faites évoluer votre équipe .Vous assurez la qualité de l’accueil et la satisfaction des clients.Vous définissez les assortiments du magasin et animez les opérations promotionnelles .Vous représentez localement l’enseigne BOTANIC. Vous gérez le compte d’exploitation. Vous êtes garant de la sécurité des biens et des personnes... - De formation supérieure commerciale ou horticole BAC + 2 minimum, vous avez démontré lors d’une expérience de 5 ans minimum dans la vente et dans l’animation d’équipe dans une jardinerie, ou dans la grande distribution, un goût prononcé pour le contact et le service client, le sens du management et la maîtrise des techniques de vente.

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Le nouveau gisement des énergies renouvelables

M

ars 2007, adoption par Bruxelles du plan énergétique européen. La part des énergies renouvelables devra atteindre 20 % de la consommation énergétique totale de l’Europe en 2020. Aujourd’hui, dans l’Hexagone, les énergies propres ne permettent de satisfaire que 7 % de la consommation énergétique nationale, essentiellement grâce à l’hydroélectrique. L’élève français peut mieux faire ! Il accuse de sérieux retards technologiques et industriels, notamment face à ses voisins allemand et espagnol. Les nouvelles orientations européennes semblent néanmoins agir comme un électrochoc. Encore marginaux, le solaire, l’éolien, la biomasse, les

Dans douze ans, la part des énergies renouvelables devra atteindre 20 % de la consommation énergétique totale de l’Europe.

agrocarburants progressent nettement. Et le territoire national possède de sérieux atouts. Plus grande zone forestière d’Europe de l’Ouest, second gisement européen en matières d’énergie du vent, de l’eau ou de la géothermie… il ne reste qu’à exploiter ! Grâce à ce potentiel, le renouvelable pourrait devenir un gisement majeur d’emplois environnementaux en France. Selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), en tenant compte des substitutions, 110 000 emplois nouveaux d’ici à 2020 pourraient ainsi s’ajouter aux 75 000 d’ores et déjà existants. Ce sont principalement les filières bois-énergie, solaire photovoltaïque et éolienne qui sont les plus prometteuses. — ANNE BATE

Emplois et perspectives dans le secteur des énergies renouvelables Secteurs d’activité

2006

2020

Bois

60 000

100 000

Solaire thermique et géothermie

2 800

35 000

Hydraulique

2 500

3 000

Eolien

5 000

60 000

Solaire photovoltaïque

1 800

60 000

Agrocarburants

3 200

45 000

Total

75 300

303 000

(source SER, sans tenir compte des substitutions)

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PHOTOWATT INTERNATIONAL

Créé en 1979, le fabricant français de cellules photovoltaïques Photowatt, classé au 25e rang mondial, est un pionnier de l’industrie solaire. Un secteur aujourd’hui en forte croissance qui a permis à cette entreprise iséroise de doubler son chiffre d’affaires l’an dernier pour atteindre 133 millions d’euros, dont 95 % à l’export. La France affiche un retard considérable sur ses voisins en matière d’énergie solaire. « On part d’une base très faible, mais ça commence à se développer », s’enthousiasme René Desserrières, le directeur commercial de Photowatt. Les perspectives sont tellement bonnes que l’effectif, passé de 80 salariés à 800 en dix ans, pourrait s’enrichir de « plusieurs milliers » de personnes dans la prochaine décennie. « Nous avons besoin de tous les profils, détaille René Desserrières, de l’opérateur à l’ingénieur en passant par le technicien. » A.B


– La Médiathèque EDF/D. Blondin - A. Kindler/Getty Images

Ingénieurs Grandes Ecoles et Universités h/f

On peut préférer les énergies renouvelables, et aussi décider de les développer. Rejoindre le leader européen des énergies de demain, c’est décider d’agir. Chaque jour, EDF concilie progrès et environnement. Une exigence de chaque instant, pour laquelle nous mobilisons et accompagnons des hommes et des femmes ayant fait le choix de l’excellence. Le choix d’agir pour le bien-être dee tous. E = moins de CO2 est l’enjeu d’avenir : rejoignez-nous dès maintenant sur www.edfrecrute.com fre ecrrute.com

L’énergie est notre avenir, économisons-la !

L’avenir est un choix de tous les jours urss


La gestion et le traitement de l’eau en tête des priorités

U

n tiers des emplois liés à l’environnement sont absorbés par le secteur de l’eau, dont 23 % pour les eaux usées

et 10 % pour la gestion de l’eau, selon l’Institut français de l’environnement (Ifen). Car, améliorer l’assainissement et approvisionner en eau potable la population sur tout le territoire nécessite des moyens humains importants. Et depuis la première loi sur l’eau en 1964, le cadre réglementaire s’est considérablement durci. Parmi les textes les plus importants figure la directive européenne de 1991 relative au « traitement des eaux urbaines résiduelles », reprise dans le droit français par la loi sur l’eau de 1992. D’autres textes sont venus compléter ces dispositifs, en 1993 et 1995 notamment. Ceci fait de l’eau, un secteur très ré4,5 milliards de mètres cubes d’eau glementé et complexe, qui demande de multiples compétences. Si la ont été distribués distribution de l’eau, la collecte et le en 2006.

Les déchets : un secteur encore boudé On trouve aujourd’hui plus de 360 kg de déchets ménagers chaque année dans la poubelle d’un Français.

P

lus du tiers des emplois ayant un rapport avec l’environnement sont liés à nos poubelles. Leur poids a doublé en trente ans, pour atteindre 360 kg de déchets ménagers par habitant et par an, selon l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (Ademe). S’y ajoutent les déchets verts, industriels, électroniques, dangereux... Toujours plus de déchets et toujours plus de réglementations : notamment la loi de juillet 1975, re-

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lative à leur élimination et à la récupération des matériaux ; plus près de nous, les nouvelles réglementations de 1992. Ces dernières sont venues renforcer l’activité en identifiant et encadrant la valorisation, la prévention, l’organisation, la récupération, le recyclage, le tri. « La filière des déchets et de leur recyclage est un marché lucratif, surtout depuis que le prix des matériaux s’envole. Le renforcement de la législation a éliminé les petits opérateurs privés. Trop complexe, trop

traitement des eaux usées sont des services publics dont la compétence relève de la commune, le système fait largement appel au secteur privé. Ainsi, « 4,5 milliards de mètres cubes d’eau ont été distribués en 2006, dont les trois quarts par les opérateurs privés », rapporte la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) dans l’édition 2008 de son rapport annuel. Et comme pour le secteur des déchets, ce sont de très grosses sociétés (Veolia Eau France, Lyonnaise des eaux, SAUR) qui se partagent ce marché de 5,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2006). Les opérateurs privés représentaient, en 2004, plus de 31 000 emplois dans l’eau et l’assainissement contre moins de 27 000 pour les collectivités locales. — L.A

d’équipement de haute technologie. Aujourd’hui, les «gros», Veolia, Suez dominent le secteur », explique Sébastien Lapeyre, chargé de campagne incinération au Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid).Le secteur est en effet porteur. Un exemple, Suez annonçait récemment le recrutement de plusieurs milliers de personnes dans ce domaine pour la période 2008 à 2012. Cependant, la gestion des déchets, peu sexy, est encore largement boudée. Il s’agit pourtant rarement de mettre les mains dans la benne. L’évolution de la législation a fait émerger de nouvelles filières : les écobilans et les écoaudits par exemple. — CHARLIE PEGG



Le bâtiment au cœur des enjeux énergétiques

A

vec 43 % de la consommation d’énergie totale nationale et 25 % des gaz à effet de serre, le bâtiment est le secteur d’activité le plus gourmand en France. Cette consommation, qui ne cesse de croître (1,4 % par an

500 000 emplois devraient être créés dans le secteur du bâtiment d’ici à 2020.

en moyenne depuis dix ans) devra pourtant être divisée par quatre d’ici à 2050. Actuellement, la consommation moyenne d’énergie du secteur est de l’ordre de 260 kWh/ m2/an. Objectif : atteindre moins de 50 kWh/m2/an. La maîtrise de l’énergie est donc l’enjeu majeur en matière de démarche environnementale des bâtiments, notamment en ce qui concerne la rénovation du bâti. Plus de 20 millions de logements doivent être rénovés d’ici à 2050, selon la Fédération française du bâtiment (FFB). Mi-mai, le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy estimait à 500 000 le nombre d’emplois supplémentaires créés d’ici à 2020 dans le domaine du bâtiment grâce à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement. — EDOUARD FLAM

« On apprend surtout sur le terrain » Stéphanie Bournay, architecte Tangentes Scop Comment Tangentes est-elle née ? En juin 2007, nous nous sommes associés moi, architecte et Grégory Fraisse, ingénieur, pour créer cette entreprise coopérative de maîtres d’oeuvres en bâtiment. Nous voulions mettre en pratique nos convictions dans notre travail. Avec la coopération d’un thermicien, nous proposons des maisons respectueuses de l’environnement, à basse

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consommation (moins de 50 kWh/ m2/an) ou à énergie passive (autonome pour ses besoins en chauffage). Comment voyez-vous l’avenir ? En France, le marché commence seulement à émerger. Sur une soixantaine de dossiers pour des maisons individuelles ouverts l’année dernière, seulement une dizaine aboutiront. Un an, ce n’est pas assez pour avoir suffisamment de recul sur notre activité. Mais il y a du travail, c’est certain. Nous cherchons à recruter une personne dès cet été et

SOS ARTISAN !

Poser une série de panneaux solaires, installer un récupérateur d’eaux de pluie, doubler ses murs de pierres pour isoler son habitation... un vrai problème. L’artisanat ne sait plus où donner de la tête et du coup, les délais de réalisation des travaux explosent. Le bâtiment n’est pas mieux loti. Chaque année, près de 100 000 personnes sont recrutées. Et la tendance est à la hausse. Les réductions de TVA à 5,5 % ajoutées aux crédits d’impôts octroyés pour l’achat d’équipements favorisant le développement durable n’ont rien arrangé. Problème, 40 % des jeunes en formation dans la filière bâtiment quittent le secteur au bout de cinq ans en dépit de salaires plutôt à la hausse. E.F

espérons attaquer des chantiers plus grands, dans l’habitat collectif, l’année prochaine. Avez-vu dû faire évoluer vos compétences pour vous adapter ? Bien entendu. Avant de construire ce projet, nous étions tous salariés dans des entreprises qui ne prenaient pas en compte ces contraintes, du moins dès la conception. Nous avons eu besoin de nouvelles compétences, notamment pour intégrer la contrainte thermique. Les formations professionnelles répondant à ces besoins sont rares. On apprend surtout sur le terrain durant la mise en œuvre. PROPOS RECUEILLIS PAR LOUISE ALLAVOINE



FO RM AT IO N

Le développement durable fait fantasmer les étudiants Beaucoup de filières de formations, des mastères, en-veux-tu, en-voilà, une petite dose de développement durable dans les intitulés et le tour est joué. Etudiants, prenez garde à bien faire votre choix. Les « cursus verts » cherchent encore leur voie.

M

étiers « verts » cherchent formations correspondantes. Non pas que les formations liées à l’environnement n’existent pas. Bien au contrai-

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re. L’offre est pléthorique mais en décalage avec la demande. En 2002, l’Institut français de l’environnement (Ifen) recensait déjà 1 800 formations environnementales dont plus de 600 dans l’enseignement supérieur. En une dizaine d’années,

les cursus « verts » se sont multipliés et diversifiés. « Aujourd’hui, on trouve toutes les formations possibles et imaginables, constate Brigitte Briel, coordinatrice du réseau Territoire environnement emploi (TEE) de la région Rhône-Alpes.


Pour les organismes, il existe une recette pour appâter l’étudiant : vendre une formation à la sauce développement durable. Avec la montée des préoccupations environnementales, les centres de formations ont senti qu’il y avait une opportunité. » Recette pour appâter l’étudiant : vendre une formation à la sauce développement durable. Pour être dans le vent, avoir un cursus environnement est obligatoire. La réforme LMD (Licence-MasterDoctorat), qui a débuté en 1998, a donc souvent été l’occasion, pour les universités notamment, de créer des parcours « environnement ». Lesquels répondent à la demande d’orientation verte des étudiants. Cette dernière génération, qui a grandi devant Ushuaïa Nature, se rêve en Nicolas Hulot. Et tout se qui a trait à l’environnement la « branche ». Pour les jeunes étudiants, environnement rime avec préservation de la nature, gestion et étude des milieux naturels, écologie, faune, flore et zones humides. « Il y a souvent un décalage entre la représentation que les étudiants se font des métiers de l’environnement et la réalité sur le terrain. Les jeunes qui ont des convictions écologiques très ancrées manquent parfois de sens des réalités », explique Jérôme Valina, intervenant dans un master d’écologie à l’université de Montpellier 2 dans un entretien au site EducPros. fr. En 2002, les inscriptions dans le domaine « protection de la nature, gestion et étude des milieux et des équilibres écologiques » en voie universitaire arrivent en tête avec 35 % (voir graphique page 16). Bac + 27 Les cursus dans ce domaine sont légion. Problème : ces formations

Cette dernière génération, qui a grandi devant Ushuaîa Nature, se rêve en Nicolas Hulot. Et tout ce qui a trait à l’environnement la « branche ».

produisent largement plus de diplômés que le secteur n’en recrute. Les professions de la protection de la nature et de la gestion des espaces naturels représentaient moins de 6 % des emplois environnementaux en 2005 selon l’Ifen. Alors que d’autres domaines, pourtant très demandeurs, comme la gestion de l’eau et des déchets, peinent à trouver des personnes qualifiées. « Ces secteurs n’ont pas la cote auprès des étudiants, déplore Brigitte Briel. Leur image est déplorable. Pourtant, il ne s’agit pas uniquement de ramasser les poubelles. Il existe une profonde méconnaissance de ces domaines, dans lesquels on a surtout besoin de métiers de la maintenance, de l’entretien. Il faut former des techniciens, pas uniquement des Bac + 27. Il y a donc un

gros travail de sensibilisation à faire pour redonner un sens à ces métiers. » Autre phénomène : la diplomite aigüe. Des formations supérieures, sortent de nombreux futurs responsables environnement ou développement durable. « Il en faut, bien sûr, relativise la coordinatrice du réseau TEE Rhône-Alpes, mais surtout dans les grandes sociétés. Les petites et moyennes entreprises, plus nombreuses, n’en ont souvent pas les moyens. » Selon l’Ifen, dans l’enseignement supérieur, il existe 4 à 5 fois plus d’étudiants formés que de postes recensés. Contrairement aux idées reçues, les métiers « verts » sont en minorité dans les métiers nouveaux. L’environnement, très transversal, s’invite dans tous les secteurs d’activité. « Les

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métiers traditionnels vont avec devoirplus êtrede Répartition par domaine des inscriptions dans la “voie universitaire” la formation emblématique revisités pour intégrer les problématiet dans la “voie professionnelle” en 2002 1 400 inscriptions en 2002 (+84% par rapques liés à l’environnement», estime Voie universitaire Voie professionnelle port à 1997). Les DESS de ce domaine Bernardégalement Poupat de l’Ifen. 2% connaissent une hausse importante 9% Par exemple, dans la construction, de leurs effectifs (+172%). La majorité des formations souvent liées maçons,d'ingénieurs, couvreurs,le plus architectes et 28% 31% au traitement de l'eau et des effluents, sont 16% autres chauffagistes devront acégalement sur la prévention et le quérir centrées de nouvelles compétences traitement des pollutions. sur l’efficacité énergétique, les maAutour de ce noyau binaire gravitent tériaux nouveaux, etc. La prise endes domaines à laécologiprise de compte qui des répondent considérations 12% 56% conscience environnementale de la société ques ouvre également le champ de et dansdisciplines lesquels sequi placent des formations ne sont pas directe-qui 10% intègrent l'environnement dans leurs cursus. 35% ment liées à l’environnement : le 1% L'aménagement du territoire enregistre plus droit, la communication, l’éconoPrévention et réduction des pollutions, Protection de la nature, gestion et étude Protection de l'homme, de 2 600 inscriptions d'étudiants en 2002, en nuisances et risques des milieux et des équilibres écologiques hygiène, santé, sécurité mie, l’éducation et la sensibilisation, augmentation de 96% par rapport à 1997. Aménagement du territoire et du cadre de vie Gestion sociétale de l'environnement le marketing... Et une Source : ministère chargé de l'Éducation nationale (Dep) - traitements Ifen. Cette croissance résulte d'unespécialisation meilleure prise en environnement sera souvent un en compte de l'environnement par les formaatout supplémentaire la re-du tions “aménagement” mais dans également 150 000 le nombre d'emplois qui seraient renouvellements de postes pour départ en cherche d’emploi. et la réduction des pollutions, la nuisance et les risquesne ainsi que que l’aménagement du territoire, développement de la composante “paysage”. La prévention générés par la directive “Traitement des retraite sont partiellement évaLOUISE ALLAVOINE sont des secteurs à forts débouchés professionnels. La protection de l'homme a attiré en 2002 eaux résiduaires urbaines” dans l'Europe des luables. Ils concernent principalement les environ 1 900 étudiants. L'augmentation de quinze sur la période 1990-2010. secteurs de l'eau et des déchets, mais près de 40% des inscrits par rapport à 1997 Cette prééminence du domaine du traitedevraient avoir un impact direct limité sur Changement concerne en grande partie les climatique DUT “hygiène, ment des pollutions et du milieu industriel les besoins de main-d'œuvre. sécurité, (+64%). surLes le marché est confirmée par l'examen Lal’environnement dynamique de l'offre de Quant formations Une environnement” formation de plus dansIlslerepréformations professionnelles, (Ifen). à la sentent 74% des de ce domaine.C’est desorganisées offres d'emplois quilycées concernent en environnementales résulte l'attrait du secteur de effectifs l’environnement ! par les voie universitaire, elledepropose des Avecl’Ecole 1 400 inscriptions en 2002, le domaine grande partie ce domaine d'actions. secteur, mais également de la croissance des supérieure de commerce de professionnels ou agricoles, formations aussi bien techniques de laToulouse gestion sociétale de l'environnement corSelon la Commission des comptes et de débouchés. Si, pour les étudiants, la protecqui propose un nouveau visent une insertion rapide dans (DUT) que théoriques (DEA). respond aux effectifs les moins nombreux. l'économie de l'environnement, l'activité tion, et étudeelle desse milieux et des mastère, spécialisé en « Gestion la vie active. Plus de la moitié Plusgestion diversifiée, concentre Ceux-ci augmentent toutefois rapidement générée par le secteur de l'environnement équilibres écologiques est le domaine du développement durable et du des inscriptions concernent surtout sur la protection de la depuis 1997 (+66%). Cette hausse concerne représente environ 317 000 emplois en emblématique des formations environnechangement climatique ». la « prévention et la réduction nature, partagée entre les sciences peu les formations en droit et économie de 2002, dont 30 000 à 45 000 emplois de mentales, ses effectifs tendent à se Cette formation fait l’objet d’un des pollutions », d’après les de la vie et la gestion des stabiliser. milieux l'environnement, ossature du domaine, mais cadres. Par ailleurs, 55% de ces emplois À l'inverse, le domaine de la prévention et partenariat avec l’Ecole nationale de chiffres de l’Institut français de et des ressources. C.M bénéficie aux formations qui visent à une gessont générés par le seul traitement des réduction des pollutions, nuisances et la météorologie et de l’école normale tion de l'environnement (management envidéchets et des eaux usées. Le domaine de la risques, qui semble répondre à une demande supérieure agronomique de Toulouse. ronnemental, développement intégré du ternature, du paysage, de la biodiversité et du des entreprises, connaît une croissance Au programme du cursus : politique Mode d’emploi Comment se retrouver la diversité des formaritoire, animation à l'environnement…). cadre de vie, vitrine du secteur, ne représenimportantedans à travers les diplômes profestions aux àmétiers du développement durable ? Du 25 au 27 juin, à Albi, un climatique et incidence économique, terait, quant lui, qu'environ 12% des sionnalisés. colloque international sur le thème de « l’Education au développement duprospective énergétique, ou encore emplois. : de gestion des ressources naturelles Une adaptation aux besoins La rable croissance del’école l'em- au campus », pourra peut-être vous éclairer. Ces journées et du vivant. bac +5 pourront organisées par le Centre Jean-François Champollion et induits par laLes réglementation Répartition paruniversitaire domaine ploisont environnement, des 316 700 emplois environnement en 2002 avec présentation s’y inscrire dès la rentrée 2008. l’Ecole des mines Au programme : un Eco-village estimée à environ 9% d’Albi. 25 étudiants spectacles, performances, mais aussi des tables ronLes Attention : politiques deseulement l'environnement se sont surd’outils la périodepédagogiques, 1997Récupération (10%) axées principalement sur la limitation et le 2002, devrait main- C.B par promotion seront retenus. C.B des, des se ateliers. Eau (10%) traitement de la pollution. Cela s'est expritenir dans le futur en www.esc-toulouse.fr www.delecoleaucampus-albi.com Nature, Cadre de vie paysage, biodiversité (8%) mé notamment par une pression législative raison des nombreuses (4%) génératrice d'emplois. Ainsi, un rapport de échéances réglemen- Mesure et contrôle (1%) Activités transversales la Commission européenne estime à plus de taires dans le domaine Bruit (3%) 16 - terra economica - Supplément Emploi-Formation (8%) Réhabilitation de l'eau et des déchets. des sols et eaux Elle résulte principaPollution (1%)

Filière courte ou filière longue ?

L'ENVIRONNEMENT,

de l’air

96

emploi - octobre 2004

Couvreurs, architectes ou chauffagistes n’ont pas le choix. Ils vont devoir rapidement acquérir de nouvelles les données de l' e n v i r o n n e m e n t compétences pour se mettre au développement durable.



Les réseaux verts, une porte d’entrée vers l’emploi

Q

ui veut trouver un job lié à l’environnement passe obligatoirement par les réseaux TEE (territoires, environnement, emplois). Créés en 2000 à l’initiative des ministères de l’Ecologie et du Travail, ils fonctionnent aujourd’hui en partenariat avec les directions régionales de l’environnement (Diren), l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (Ademe), les Agences de l’eau et les conseils régionaux. Sept régions possèdent, en Métropole, leur réseau TEE : Aquitaine, Bourgogne, Ile-de-France, Nord-Pas de Calais, Provence-Alpes-Côtes d’Azur, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes. Leur mission consiste à faire le lien entre tous les acteurs des métiers, de l’emploi et des formations liés à l’environnement et à les faire connaître. « Nous travaillons avec les entreprises,

sonnes intéressées par les métiers de l’environnement dans leur recherche, les réseaux TEE ont un outil précieux : leur site Internet. Plus de 1 100 portails web spécialisés en environnement y sont répertoriés, un forum permet d’échanger conseils et expériences.

1 100 portails web spécialisés en environnement sont répertoriés sur le site Internet des réseaux TEE.

les organismes de formation, les professionnels de l’emploi et de l’orientation », balaie Brigitte Briel, coordinatrice du Réseau Rhône-Alpes. « Depuis huit ans, nous avons développé une vraie expertise technique sur ce triptyque emploi-métiers-formation. Il y a une multiplicité d’acteurs, de priorités, d’approches. La tâche est vaste.» L’offre et la demande d’emploi et de formation évolue au jour le jour. Pour accompagner les per-

« Nous enseignons les défis du développement durable » Bénédicte Faivre-Tavignot, directrice pédagogique du mastère spécialisé « management du développement durable » à HEC.

www.hec. fr/masteres/ programmes/ dev-durable

Pourquoi HEC a-t-elle intégré ce mastère aux programmes de l’école ? Il a été créé en 2003. Nous nous sommes aperçus à l’époque qu’il y avait une demande de plus en plus forte de stagiaires pour le secteur du développement durable. Aujourd’hui, nous prenons une trentaine d’étudiants

18 - terra economica - Supplément Emploi-Formation

par promotion pour un total de soixante-dix à quatre-vingt demandes. Quel est le contenu de la formation ? D’abord, une mise à niveau en management. Puis, l’étude des défis majeurs du développement durable et des enjeux géostratégiques qui leur sont liés. Enfin, les étudiants voient comment l’entreprise peut transformer sa stratégie pour répondre à ces défis. En parallèle des cours, ils accomplissent une mission en entreprise. Et après ces

Mine d’or pour l’emploi On y trouve aussi de nombreuses infos pratiques comme des guides, des fiches métiers, des enquêtes, ou encore un agenda. Mais surtout, il répertorie les formations et diffuse gratuitement un grand nombre d’offres d’emploi et de stages en environnement. Fort de ses 220 000 connexions individuelles par mois, le site des réseaux TEE est aujourd’hui une référence pour l’emploi en environnement. — L.A www.reseau-tee.net

huit mois de formation, ils font un stage de 4 à 6 mois et une thèse. Quels sont les débouchés ? Partout. Ça peut être à travers des fonctions classiques de l’entreprise intégrant une dimension «développement durable» : stratégie, finance, marketing, ressources humaines, communication, achats... Ils peuvent aussi devenir responsable du développement durable, ingénieur spécialisé en éco-conception, en environnement, spécialiste du financement de projets, consultant, auditeur, responsable de fondation, responsable en ONG des partenariats avec les entreprises, etc. PROPOS RECUEILLIS PAR L.A


Institut de Formation de

l’Environnement

l’IFORE forme les agents publics chargés de mettre en oeuvre les

politiques environnementales

>>>il organise la formation initiale des agents techniques et des techniciens de l’environnement >>>il anime avec la DGAFP le pôle de compétence interministériel développement durable >>>il assure la formation continue des agents du service public de l’environnement sur les politiques environnementales : droit et europe, polices de l’environnement, eaux et milieux aquatiques, nature et paysages, prévention des pollutions et des risques >>>il dispense un cycle supérieur de formation pour les cadres dirigeants du service public de l’environnement et du développement durable >>>il accompagne les processus de changement notamment par la mise en place de dispositifs d’accompagnement personnalisé ou collectif (coaching) et l’aide à la conduite de projets.

le pôle de compétence interministériel

développement durable

favoriser la prise en compte du développement durable par les agents a pour mission de

publics de tous les ministères, des établissements publics et des collectivités locales.

Stages de formation continue >>Bases, outils et management du développement durable >>Eco-responsabilité >>Biodiversité >>Urbanisme et gestion durable des territoires >>Changement climatique et enjeux énergétiques Cycles de conférences >>Défi climat - Comment lutter contre l’effet de serre >>Pour une culture partagée du développement durable >>Relever le défi de la biodiversité

>>Renseignement et inscription à l’IFORE : Tél. 01 42 19 25 92 www.ifore.developpement-durable.gouv.fr


Amandine Gal, responsable efficacité énergétique dans le bâtiment

A

mandine Gal, 27 ans, appartient à la génération verte. Celle qui a grandi en même temps que les préoccupations environnementales. Ce n’est pas pour autant que cette jeune franco-suisse a choisi son orientation par idéalisme. Son parcours n’a d’ailleurs rien à voir avec celui d’un Nicolas Hulot en herbe. Bac scientifique en poche, elle entame un IUT génie thermique et énergie à Grenoble, enchaîne sur un IUP génie des systèmes industriels, puis intègre un mastère européen à l’université de La Rochelle intitulé « Intégration de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans les bâtiments ». «J’étais très intéressée par l’énergie, et cette formation me permettait de partir en stage à

Amandine Gal a une dizaine de personnes sous sa responsabilité.

l’étranger. Maman a toujours dit que les langues étrangères étaient importantes », s’amuse-t-elle. Dans la foulée de son stage à Athè-

nes, elle décroche un emploi en Espagne au sein du département Recherche et Développement du groupe de construction Acciona, « le petit Bouygues hispanique », précise-t-elle. Mission : trouver et tester des solutions nouvelles pour réduire la consommation énergétique des bâtiments, et les appliquer sur le terrain à des chantiers en cours. Pour mettre en place cette politique d’efficacité énergétique, elle a une dizaine de personnes sous sa responsabilité. Et l’avenir ? « Le secteur est porteur, c’est sûr, mais je retournerai peut-être vers l’industrie thermique, ce que j’ai le plus étudié durant mon cursus. Tout dépendra des opportunités. » — L.A

« 25 étudiants pour 80 demandes » Franck Chauvin, responsable du mastère « Environnementaliste » à l’Ecole supérieure d’agriculture de Lille (ISA). Qu’est-ce qu’un environnementaliste ? C’est un spécialiste des différents domaines de l’environnement pris au sens le plus large, de l’environnement industriel à la gestion de la nature et des milieux. On a décidé de ne pas choisir un domaine de spécialisation pour que les étudiants soient très polyvalents. Comment est née cette formation ?

20 - terra economica - Supplément Emploi-Formation

C’est une émanation de l’ISA et de l’Institut agricole de Genech. La première promotion date de 1993. A l’époque, la présidente de la région Nord-Pas de Calais, MarieChristine Blandin (Les Verts) relaie un besoin sur le terrain de personnes formées aux questions environnementales. Aujourd’hui, la formation est accessible à Bac + 2 pour un cycle double diplômant : licence et master. Chaque année, nous retenons environ 25 étudiants pour 80 demandes. A quoi prépare la formation ? Elle est très opérationnelle, avec douze mois de stage sur

les trois ans, qui vont permettre aux étudiants de s’orienter vers un secteur en particulier. A la sortie, ils seront généralement responsables ou directeurs techniques dans tous types de structures : institutions, grosses sociétés, PME, bureaux d’études. Le secteur des déchets reste fort. Beaucoup d’étudiants partent aussi dans l’environnement industriel, notamment tout ce qui concerne les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). L.A http://www.isa-lille.fr/index. php?id=environnementaliste



Aller plus loin

BIBLIOGRAPHIE Le salon de l’environnement et des métiers durables www.semd.fr Portail des réseaux Territoire Environnement Emploi www.reseau-tee.net Le dossier Emplois-environnement de l’Ifen (Institut français de l’environnement) www.ifen.fr/acces-thematique/emploi/emplois-environnement.html Perspectives sur le site de RSE News, portail dédié à la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise www.rsenews.com/public/profession/emploi-envi.php?mb=3 Syndicat des énergies renouvelables (SER) www.enr.fr Centre d’information sur l’eau www.cieau.com/accueil.htm Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) www.fp2e.org Centre d’information indépendante sur les déchets (CNIID) www.cniid.org Fédération française du bâtiment (FFB) www.ffbatiment.fr/federation-francaise-du-batiment.htm GUIDES DES MÉTIERS Concours et métiers de l’environnement sur le site du ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables www.ecologie.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=1208 Métiers et formations de l’environnement sur le site de l’Institut de formation de l’environnement (IFORE) http://ifore-formation.kaliop.com/recherche.html Les métiers du monde des déchets http://sciences.univ-fcomte.fr/lpgtd2/projets_tutores/pt20022003/METIERS/index.htm Les métiers du secteur agri-agro-environnement www.hobsons.fr/home.php?idRubrique=389 Les métiers de la forêt www.foret-metier.com/lesmetiers800.htm Centre de ressources sur les métiers du développement durable www.grainesdechangement.com/unmetierpourlaplanete.htm Métiers Information et éducation à l’environnement Sur le site de l’Atelier technique des espaces naturels (ATEN) www.espaces-naturels.fr/metiers Référentiel des Eco-métiers www.ecometiers.com ANNUAIRES DE FORMATIONS Base de données des formations de l’environnement des réseaux TEE www.reseau-tee.net/Forum/formation.htm Le guide des formations au développement durable sur le site de Novethic www.novethic.fr/novethic/site/article/index.jsp?id=90103

22 - terra economica - Supplément Emploi-Formation

Annuaire des formations diplômantes en Environnement sur le site d’Actu Environnement www.actu-environnement.com/fr/formation-environnement/formation.php4 Annuaire de formations à l’environnement sur Agrojob www.agrojob.com/formation/environnement.asp Ici Formation www.iciformation.fr Guide des formations en environnement et développement www.ecotemoignages.info Formation Environnement www.e-formation-environnement.com/formation.php Annuaire de formations professionnelles www.franceverte.fr/formation-Professionnelle.php PLATE-FORMES SPÉCIALISÉES D’OFFRES D’EMPLOI ET DE STAGES : Emploi-Environnement www.emploi-environnement.com/idx_ee_cd.php4 Notre-planete.info www.notre-planete.info/services/emploi Univers Nature www.univers-nature.com/emploi/index.html Environnement-enligne.com www.environnement.enligne-fr.com/annonces_oe.php Eco.Moovement www.eco.moovement.fr Enviro2b.com www.enviro2b.com/environnement-emploi-developpement-durable/offres.html Agrojob site d’ emploi dédié exclusivement aux candidats cherchant un emploi dans le secteur des industries agroalimentaires www.agrojob.com Dechetscom.com www.dechetcom.com/reseau/emploi.html A LIRE : “Un métier pour la planète... et surtout pour moi !” Guide pratique des carrières du développement durable Editeur : Village Mondial 15 de Elisabeth Laville et Marie Balmain, 11 euros “Les métiers de la nature et de l’environnement” Collection Guides J, Studyrama Editions 11,95 euros “Travailler pour le développement durable” Editeur : Studyrama Editions, de Carine Guicheteau, 14,25 euros “Les métiers de l’environnement” Editeur : L’Etudiant pratique, de Sarah Lemelle, 11,50 euros “Les métiers de la nature et de l’environnement” Editeur : Onisep, Coll. Parcours, 12 euros “Fiches métiers, vol.1 Agriculture, et vol.2 Environnement” Editeur : Onisep, 10 euros


enodenis - photo : Mat Jacob / Tendance Floue

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