PATRIMOINE PICARD
GERBEROY
S E T I S 8 2CONTOURNABLES
LE PLUS BEAU VILLAGE DES HAUTS-DE-FRANCE LA MAISON DE
MATISSE
HORS SÉRIE - AOÛT 2016 - 5,90E
Tome 1
IN
RE DE NOT
LA CATHÉDRALE
D’AMIENS
RÉGION
PATRIMOINE PICARD
Tome 1
ÉDITORIAL PATRIMOINE PICARD - Tome 1 Août 2016 édité par le Courrier picard Directeur de la publication : Jean-Dominique Lavazais Rédacteur en chef : Mickaël Tassart Coordination : Jean-Marc Chevauché Rédaction des textes : Pascale Engel Maquette : Gérard Garcia Mise en page : Studio PMP Crédits photos : Courrier picard Fred Haslin Fred Douchet Dominique Touchart Fotolia Tous droits réservés.
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n réalisant ce tome I du Patrimoine picard, nous avons constaté combien la Picardie est riche de son histoire, de son passé, de son industrie, de ses hommes et de sa nature. Terre de cathédrales bien sûr, terre gothique aussi mais également première terre de France, berceau de la monarchie qui régna 800 ans sur le pays, la Picardie a également été, auparavant, le siège de notre nation. C’est là qu’est très probablement né Charlemagne, c’est d’ici aussi que le monde carolingien domina l’Europe. Aujourd’hui, les Picards eux-mêmes, traversés par le fer et le feu de deux guerres mondiales au XXe siècle, dont l’une ravagea les paysages et la mémoire des hommes, ont tout doucement glissé vers le discret silence des peuples qui en ont tant vu… Il est temps qu’ils se réapproprient leur histoire. Faite de rencontres internationales, de grands hommes, de mariages princiers et de théâtres antiques ; elle n’est nulle part ailleurs aussi complète, autant valeureuse, également universelle. Ce hors-série passionnant sur le patrimoine picard n’a d’autre ambition que d’aider à découvrir tout ce que l’on ne connaît pas de la région comme il aide à mieux retrouver ce que l’on croit connaître. Ce tome I guide le lecteur entre Somme, Oise et Aisne au fil des réalisations humaines, des industries les plus anciennes, de la nature la mieux préservée. Les Picards peuvent être fiers de leur territoire. Fiers de leur… patrimoine ! Jean-Marc Chevauché
Aucune partie de ce livre ne pourra être reproduite ni diffusée sous aucune forme ni par aucun moyen électronique, mécanique ou d’autre nature, sans l’autorisation écrite des propriétaires des droits de l’éditeur.
Impression : Sib Impression © 2016 - Courrier picard
Éditions Courrier picard 29, rue de la République, CS 41 021 - 80010 Amiens Cedex 1 Tél. 03 22 82 60 00 Fax. 03 22 82 60 11 www.courrier-picard.fr
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PAS-DE-CALAIS (62) 4 Saint-Valery-
Manche
Lucheux
sur-Somme
Saint-Blimont Cambron 10 Feuquières-en-Vimeu Le Tréport 23
5
ARR
SaintRiquier 26
17 Domqueur
Abbeville
Toeufles Moyenneville
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Dargnies
15
Doullens
Mailly-Maillet 28
Naours
Long 25 Flixecourt
Alb
17
Corbie
22 19 AMIENS 13
Dieppe
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SOMMAIRE
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1
Le château de Pierrefonds........................... p 06
2
Le musée et théâtres de Vendeuil-Caply .... p 08
3
L’église abbatiale de Corbie ....................... p 10
4
Les phoques de la baie de Somme ............. p 12
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Les croix de tuf du Vimeu ........................... p 14
6
Le MUDO, musée de l’Oise ........................ p 16
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La maison de Matisse .................................. p 18
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Gerberoy, la cité des roses ......................... p 20
NORMANDIE
Gerberoy
9
Le château de Ham ..................................... p 24
8
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Les serrurerie du Vimeu .............................. p 26
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Les carrières de Saint-Maximin ................... p 28
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Le musée de Motobécane .......................... p 30
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La cathédrale d’Amiens .............................. p 32
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Le Pavillon de Manse .................................. p 36
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Le château de Lucheux ............................... p 38
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La basilique de Saint-Quentin ..................... p 40
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Les muches de Naours et Domqueur ......... p 42
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L’abbatiale de Saint-Martin-aux-Bois .......... p 46
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La citadelle d’Amiens .................................. p 48
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Le tunnel de Riqueval ................................. p 50
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La cathédrale de Senlis ............................... p 52
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Les façades déplacées d’Amiens ................ p 54
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Le funiculaire du Tréport ............................. p 58
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Les façades Art Déco de Saint-Quentin ..... p 60
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Les usines Saint Frères ................................ p 64
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L’abbatiale de Saint-Riquier ........................ p 66
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La centrale hydroélectrique de Long .......... p 70
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L’église de Mailly-Maillet ............................ p 72
ROUEN
SOMME (80)
Montdidie
Breteuil Vendeuil-Caply 2
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Thér
ain
BEAUVAIS
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Saint-Martin aux-Bois
OISE (60) Clermont Nogent-sur-Oise
Seine
Creil
Saint-Maximin 11 14
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Sen
Chantilly
PONTOISE
ÎLE-DE-FRAN PARIS
10 km
Oise
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BELGIQUE
Valenciennes
Douai
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RAS Maubeuge
NORD (59)
Cambrai
HAUTS-DE-FRANCE
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So
Bellicourt
Péronne
Oise
20 16 24
La Capelle
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Saint-Quentin
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NORMANDIE
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ROUEN
BEAUVAIS
GERBEROY, LA CITÉ OÙ LA ROSE EST REINE
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Ancienne place-forte, la commune est devenue un lieu de promenade où l’on vient flâner et respirer l’odeur des roses qui poussent le long des rues. Ville ou village ? Ville, atteste le blason sur la mairie décerné par le roi Philippe Auguste en 1202, « D’azur aux trois gerbes de blé d’or ». Village, dit le bon sens, en découvrant ses maisons des XVIe et XVIIe siècles et ses rues pavées le long desquelles poussent des roses. Gerberoy, appartient aux 153 plus « beaux villages de France, » un label instauré par l’association nationale soucieuse de concilier patrimoine et village, et d’éviter les villages musées sans âme. D’âme, Gerberoy n’en manque pas. Ni de caractère. Elle le doit à son histoire. Gerberoy n’existerait pas sans les Vikings et le traité de Saint-
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Clair-Sur-Epte, conclu en 911, entre Charles III et Rollon, un chef Viking. Le roi de France concède alors à Rollon, le chef des Northmans, les « hommes du Nord », la région comprise entre l’Epte et la mer, « à condition qu’ils protègent le royaume de France de toute invasion ». La Normandie était née.
UNE TOUR DE GUET Et de ce jour, Gerberoy située à la frontière normande devient une place stratégique. Une ville frontière. Du haut de ses 188 mètres, le château-fort du seigneur protégé par de puissantes murailles, devient tour de guet. Pendant 800 ans, Gerberoy fut assiégée par les Anglais, puis les Espagnols et les Bourguignons. Mise à sac, détruite, brûlée, pillée.
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Gerberoy accueille chaque année des milliers de touristes qui viennent y chercher le calme et la tranquilité. Les habitants, les Gerboréens, ont à cœur d’embellir leurs maisons et de planter des fleurs.
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La basilique de Saint-Quentin, deuxième édifice gothique de Picardie par ses dimensions. Ici, la façade est.
C’est le plus vaste édifice religieux de Picardie après la cathédrale d’Amiens. Détruite et reconstruite à plusieurs reprises, la basilique a traversé l’histoire depuis près de 800 ans. C’est un des premiers bâtiments qu’on aperçoit, de loin, en arrivant à Saint-Quentin. Son histoire est liée à la dévotion de Quentinus, dont elle possède les reliques. Une chapelle a été édifiée, très tôt, au IVe siècle, sur le lieu de la sépulture du martyr ; ses reliques ont fait l’objet d’un grand pèlerinage. La chapelle est devenue le noyau primitif de la ville de Saint-Quentin. Vers 1190, on décide de construire une collégiale. Sa construction s’échelonne jusqu’au XVe siècle. Les guerres, les épidémies et les difficultés financières expliquent la lenteur des travaux.
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SAINT-LOUIS ASSISTE À LA TRANSLATION DES RELIQUES Le gros-œuvre des parties orientales est terminé en 1257 : Saint-Louis sera présent pour assister cette année-là à la translation solennelle des reliques de Quentinus dans le chœur. La basilique possède deux transepts, et un déambulatoire éclairé. La façade ouest ne sera jamais construite. À la place, une tour porche, dont les deux premiers niveaux datent de la fin du XIIe siècle. Basilique depuis 1876, elle est dédiée à saint Quentin. Une basilique est une église dotée par le pape de privilèges honorifiques : elle a préséance sur les autres églises, « sauf les cathédrales. » Incendiée et bombardée en 1917, la
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charpente et la toiture sont détruites et ses voûtes en grande partie effondrées. Elle sera rendue au culte en 1956. Ses vitraux du XIIIe et ceux de la Renaissance ont été épargnés. Dans la chapelle axiale du chœur, des vitraux montrant des épisodes de la vie de la Vierge sont attribués au maître dit de Saint-Eustache, qui a travaillé à Chartres.
DEUX RELIQUES DU SAINT DANS LA CRYPTE La basilique possède aussi deux vitraux Art déco, ajoutés entre les deux guerres. Dans la basilique deux reliques du saint auquel elle est dédiée (un fragment du chef et une main de saint Quentin). Dans la crypte rebâtie sur son plan d’origine, la colonne de marbre blanc qui servit de sarcophages au martyr. À l’entrée de la basilique, un labyrinthe de forme octogonale, qui alterne marbre noir et blanc, est daté de 1 495. Il symbolise un parcours initiatique et purificateur, lié au pèlerinage. Le buffet d’orgue baroque de la basilique, a été offert en 1 703 par Louis XIV ; haut de 20 mètres, pesant 20 tonnes, il n’a pas d’équivalent en France par sa taille, et son riche décor sculpté. La basilique est l’édifice le plus ancien de la ville. Et la plus vaste de Picardie après la cathédrale d’Amiens. La tour porche de la façade ouest a été commencée à la fin du XIIe siècle.
Le chevet de la cathédrale avec ses arcs-boutants à triple volée.
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LA CITADELLE D’AMIENS :
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UN NOUVEAU LIEU À CRÉER
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La Citadelle est construite en briques. Elle sera le symbole du pouvoir royal, détesté par les Amiénois.
Ouvrage défensif construit pour protéger Amiens des Espagnols maîtres de l’Artois et de Doullens, la citadelle accueillera bientôt une partie de l’Université Jules Verne. Le 11 mars 1597, Amiens est prise par ruse par les Espagnols. Henri IV, qui craint de les voir aux portes de Paris, reprend Amiens après un siège de six mois, le 25 septembre. Il ordonne la construction d’une citadelle pour protéger la ville et en même temps surveiller les Amiénois. Il en confie la construction à un ingénieur, Jean Errard de Bar-le-Duc, qui a importé d’Italie le modèle d’architecture militaire bastionnée. Il construira un ouvrage pentagonal à cinq bastions précédé de larges fossés, en broque et à chaînage de pierres.
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Un groupe de militaires y résisteront à l’armée prussienne en 1 870 ; en 1914, les Allemands l’utilisèrent comme lieu de rassemblement pour les Amiénois mobilisables, avant leur départ pour l’Allemagne. Elle servira de prison aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils y fusilleront aussi des résistants.
UNE FUTURE UNIVERSITÉ En 1962, les Harkis et les Pieds-Noirs y seront logés provisoirement. La Citadelle va empêcher toute nouvelle construction au nord de la ville jusqu’en 1962 où l’on perce l’Avenue du général de Gaulle, détruisant deux bastions. Les militaires ont quitté la citadelle en 1992. Rachetée par
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la ville d’Amiens, elle va accueillir le pôle Humanité de l’université de Picardie Jules-Verne. Les travaux ont été confiés à l’architecte Renzo Piano.
« AMIÉNOIS, MAQUEUX D’NOÉS » Le 11 mars 1597, quelques paysans franchissent avec leur chariot une première porte, qui n’est pas gardée, et arrivent porte de Montrescu, gardée par des soldats qui font à peine attention à eux, occupés à jouer aux cartes. Quelques pommes et des noix tombent du chariot ; les soldats se précipitent pour les ramasser. Les paysans qui sont des mercenaires déguisés sortent leurs armes et les poignardent. En quelques minutes, les Espagnols s’emparent de la ville. Et les Amiénois héritent d’un sobriquet, les « mangeurs de noix ».
L’ancienne porte du ravelin de Montrescu existe toujours. Elle a été construite par François 1er : on y retrouve le décor de la Renaissance : animaux fantastiques, salamandres, « F » couronnés…
Le projet proposé par Renzo Piano Building Workshop, se dessine à partir de la place d’armes.
INFOS PRATIQUES Rens. Office de tourisme d’Amiens ; 23 place Notre-Dame. Tél. 03 22 71 60 50 - www.amiens-tourisme.fr
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