ZAP ! Zone Agricole en Projets : la Plaine devient "bien commun"

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Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves

ZAP, Zone Agricole

Atelier Régional PROVENCE VERTE

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la Plaine devient bien commun

Gwenaëlle CHARRIER, Pierre DAVID, David EUVRARD, Claire PEUCELLE (encadrant : Jean-Pierre CLARAC)



préfaces Le territoire de la Provence Verte est l'un des territoires varois qui cumulent le plus d'enjeux d'ordre agricole, le plus de surfaces agricoles mais aussi le plus de pressions d'origine urbaine sur ces espaces agricoles. Le territoire du Comté de Provence est particulièrement concerné par ces éléments de constat. Le Département ayant initié et accompagné les acteurs locaux dans l'émergence et la mise en œuvre d'un projet de préservation des espaces agricoles et d'actions visant à développer les activités et les rendre plus compétitives, il a semblé pertinent et enrichissant d'élargir sa réflexion à la problématique paysagère, qui constitue l'un des atouts attractifs de ce territoire. La démarche était innovante pour la Direction de l'Agriculture, tant sur la thématique qui est couramment appréhendée mais jamais complètement approfondie, que sur la méthodologie de faire appel à des étudiants spécialisés en Paysage et en fin d'études. L'expérience s'est révélée enrichissante. L'approche territoriale proposée par Claire, Gwenaëlle, David et Pierre nous a permis ainsi qu'aux membres du comité de suivi plus coutumiers des entrées purement agricoles d'élargir notre point de vue et d'aborder de façon plus globale mais tout de même pragmatique ce territoire et sa composition paysagère complexe. Merci Claire, Gwenaëlle, David et Pierre pour votre spontanéité, votre rigueur et votre sens de l'écoute, qui vous serviront tout au long de votre future carrière professionnelle. La Direction de l'Agriculture s'attachera pour sa part à valoriser le résultat de votre travail dans le cadre du projet de Zone Agricole Protégée, du programme d'actions en faveur de l'agriculture et des projets d'aménagement. Loriane PAYANT Chargée de Projets Foncier Agricole Département du Var - Direction de l’Agriculture et du Développement Rural

Nos Paysages reflètent les choix que notre société privilégie. Les Paysages doivent être considérés comme «des biens communs», et nous devons désormais partager les responsabilités pour qu’ils correspondent à nos désirs. L’Art des Jardins nous rappelle que la Nature sait cohabiter avec les Hommes, si nous lui laissons son espace de vie. C’est donc en partageant équitablement les parties fertiles du territoire qu’apparaîtra un paysage maîtrisé, porteur d’un message d’équilibre et d’harmonie. Les produits qui jailliront de ce sol seront associés à la sérénité que le Paysage composé dégagera. Déjà à l’époque gallo-romaine, la Plaine de Tourves était un lieu de convergence. Plus tard, les Comtes de Provence choisirent de s’installer à Brignoles. Demain, ce territoire recomposé saura rayonner, ayant renoué des liens avec son Histoire. Les produits cultivés offriront l’occasion de se rapprocher des valeurs dont ce territoire est porteur. Tous les acteurs seront fiers d’avoir participé à cette transmutation. Substituer, à un Paysage banalisé, des situations exceptionnelles, en oubliant certaines histoires malheureuses, et en mettant en avant les traits de caractères du territoire. Alors apparaîtra le Territoire-Jardin. Jean-Pierre CLARAC Paysagiste DPLG et enseignant à l’ENSP Versailles-Marseille, Marseille, avril 2015


Sommaire

Préfaces

L’équipe ENSP

Méthodologie Introduction

Chapitre I Le territoire, une plaine fertile habitée

Carte du grand territoire

Carte des Paysages

Le socle géologique

Une Plaine rendue fertile

Le socle pédologique : plusieurs sols à cultiver

Une histoire de la friche

Occupation naturelle et agricole

Les voisins captivants de la Plaine

ANALYSE 11

Chapitre II risques, potentiels & enjeux Les Lieux Magiques, une approche géographique sensible Enjeux Agriculture

Eau - Bâti

Ville, Infrastructure et Espace Public

Opportunités et leviers de projet

Le territoire enfriché, une opportunité de transformation à saisir

La RN7 : le territoire traversé, opportunité de visibilité à saisir

Une journée de Laboratoire de Projets

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Chapitre III la plaine a valeur de bien commun

Projet 55

Principes de Projet pour la Plaine

Plan-Guide

Une proposition de périmètre ZAP et des lieux de projets

Tourves et la Terrasse du Caramy Les Censiès dans le cœur de la Plaine L’entrée de Brignoles par la RN7 : paysage et zone commerciale De la Plaine à La Celle Brignoles face à sa Plaine

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Fiches-Recommandations

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Conclusion

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Un projet commun fait de projets particuliers

Bibliographie & Références

Remerciements



L’équipe ENSP

(de gauche à droite)

Pierre DAVID vient d’Aubagne (13). Pour son diplôme, il a travaillé dans la Plaine d’Avignon sur la nécessaire imbrication du projet de ville et du projet agricole : «Visions du Jardin des Papes dans l’Archipel Agri-Urbain».

davidp.paysage@gmail.com

Claire PEUCELLE est originaire de Lille (59). Dans le cadre de son Travail Personnel de Fin d’étude, elle s’est appuyée sur l’étude des paysages flamands de la périphérie lilloise pour projeter l’intégration d’une vaste zone commerciale dans le tissu périurbain plus large : «De la ville-secteur à la ville-paysage». clairepeucelle@hotmail.fr

Gwenaëlle CHARRIER vient de Marne-la-Vallée (77), et elle a travaillé le rapport villeforêt aux confins de la métropole parisienne. Elle a organisé une gestion partagée entre usages urbains et forestiers, et articuler les espaces de l’échelle d’une maison à l’échelle d’un massif domanial : «Nourrir la ville de la forêt». charrier.gwenaelle@live.fr

David EUVRARD vient de Pau (64). Il a travaillé sur la valorisation de l’agriculture dans un village rural patrimonialisé dans le sud-ouest de la Chine. david.euvrard@gmail.com

... Ils sont le groupe de l’Atelier Régional «ZAP PROVENCE VERTE»

apr.provenceverte@gmail.com

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méthodologie Posture intellectuelle

La commande de l’Atelier Pédagogique Régional émise en 2014 par le Conseil Général du Var (et dont cette étude est le résultat) s’inscrit dans une réflexion territoriale déjà entamée sur la protection des terres agricoles. Au niveau communal, la commune de la Celle fut la première à réfléchir à une protection. Elle est aujourd’hui à un stade avancé de la classification ZAP de ses terres de plaine. Suite à cette initiative communale, l’enjeu s’est élargi aux trois communes de la Plaine : La Celle, et Brignoles et Tourves. Au niveau intercommunal, le dossier d’un projet agricole global comprenant l’outil ZAP est ouvert depuis plusieurs années. Le Département du Var (et sa Direction de l’Agriculture et du Développement Rural) promeut et accompagne ces initiatives. Notre projet d’étudiants-paysagistes a pour but d’affirmer le potentiel immense d’un Projet Agricole et de Territoire sur cette plaine, et donc du besoin de protéger les terres fertiles grâce à l’outil administratif de la « Zone Agricole Protégée ». La ZAP n’est ni le Projet Agricole, ni le Projet de Territoire, mais un outil pour enclencher et perpétrer ce Projet. La ZAP n’est pas la finalité de ce travail d’Atelier. La ZAP est un point d’étape - décisif - vers le Projet de Territoire. Pour exister, le projet doit être porté par les initiatives des élus, par les administrations, par les citoyens, et bien-sûr par les exploitants agricoles et les propriétaires fonciers. Nous sommes convaincus de la pertinence du Paysage comme entrée dans un projet de territoire ambitieux, à la fois agricole, urbain, économique et social. Nous pensons que le Paysage est un bien commun fédérateur, car de bon sens et partagé, et qu’il rend hommage aux forces, aux ressources et aux qualités déjà en présence. 8


introduction

Entre les Bouches-du-Rhône - département densément peuplé et métropolisé - et les Alpes Maritimes - soumis à la pression immobilière et à la saturation du littoral - le Var se démarque, comme une respiration, où le lien entre la Société et la Nature vertueuse se remarque et se réinvente. Le territoire de la Provence Verte, c’est le poumon de ce département du Var. Un poumon en train de mourir, car ici même, la croissance urbaine et la déprise agricole sont à l’œuvre. Au sein de la Provence Verte, la Plaine de Brignoles - La Celle Tourves prend son destin en main et amorce un Projet de Territoire global, entre l’urbain, l’agricole, l’économique et le social. L’activité agricole est l’ADN de ce territoire aujourd’hui menacé par la banalisation et l’appauvrissement. Une protection des terres agricoles est nécessaire, et c’est l’outil de la «Zone Agricole Protégée» qui est pressenti. C’est dans ce contexte plein d’ambitions et de questionnements éveillés qu’est née la commande d’Atelier Pédagogique Régional, dans la lignée des Ateliers menés entre l’ENSP et le Département du Var depuis plusieurs années. Au cours de la démarche d’Atelier de Projet et avec la complicité des acteurs du monde agricole et des élus locaux, le Projet de Territoire se dessine autour de grands thèmes et orientations générales : / Habiter un territoire rural / / Cultiver les terres fertiles / / Faire découvrir un territoire remarquable / / Co-habiter en intelligence avec les risques naturels / Avec comme entrée le Paysage et l’Agriculture, ce travail d’Atelier expose une manière de travailler du Paysagiste à l’échelle d’un territoire assez étendu pour être complexe et riche, et assez réduit pour être appréhendable par l’échelle humaine : grand dans l’ambition et réaliste dans les propositions. Par le regard sensible et réaliste qu’il apporte sur le «déjà-là», le Paysagiste fédère les actions de chacun autour d’un Projet de Territoire.

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chapitre I analyse

Le territoire, une plaine fertile


Carte du grand territoire

V

AUTOROUTE MARSEILLE/1H

SAINT-MAXIMIN «ETALEMENT URBAIN»

Projet de ZAP La Celle - BrignolesTourves

o

Nicopolis

PROJET

ZAp de la roquebrussanNe PNR de la sainte beaume

V

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V o

PNR des gorges du verdon

Correns - Le village du «tout bio»

LE VAL «ETALEMENT URBAIN»

AUTOROUTE NICE/1H30

T DE LGV

10km

13

V

icopolis


chapitre I - LE territoire, une plaine fertile

Carte des Paysages

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chapitre I - LE territoire, une plaine fertile

Les voisins captivants de la plaine Brignoles est sous l’influence urbaine lointaine de la métropole Aix Marseille - Aubagne. à une heure d’autoroute de Marseille à une heure et demi d’autoroute de Nice à quarante minutes de route de Toulon Voisin de Saint-Maximin Saint-Maximin (15 000 hab.) est une commune qui connait une croissance urbaine importante depuis plusieurs années. L’habitat individuel et les locaux commerciaux et industriels s’étendent dans cette plaine remarquable par sa dimension et son potentiel agricole, toute proche d’Aix-en-Provence par l’A8. Voisin du Val Au nord de la Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves, on trouve celle du Val. Ce village varois a connu une croissance démographique importante (972 habitants en 1968, 1308 hab. en 1975 et 4200 hab. en 2012), supportée par une croissance urbaine incontrôlée qui nappe tout le fond de la plaine arrosée par la Ribeirotte. Une marge du futur Parc Naturel Régional de la Sainte-Baume La Plaine s’étend au pied des contreforts du Massif de la Sainte-Baume, bientôt classé dans un P.N.R. qui intégrera les communes de Tourves et de La Celle. La Plaine sera à la fois une porte d’entrée vers cet espace naturel habité remarquable, et un terrain où l’activité agricole, l’habitat, les loisirs et la préservation de l’environnement seront intimement liés à l’ambition du P.N.R. Proche de Correns Ce village a très tôt fait le choix d’une agriculture biologique, raisonnée. Basée sur la production viticole, la renommée de cette commune dépasse aujourd’hui le cercle des amateurs de vin. Proche du Parc Naturel Régional des Gorges du Verdon Proche de cet espace naturel d’exception, notre Plaine sera bientôt située dans un «entre-deux-Parcs-Naturels-Régionaux», vecteurs d’un tourisme respectueux de l’environnement et sensible à la valeur des paysages. Proche de la plaine agricole de la Roquebrussanne, première Z.A.P. du Var La plaine de La Roquebrussanne est un espace où la viticulture s’impose comme une réussite économique et paysagère. Mais la spéculation immobilière menace tous les territoires : des terres pourtant classées AOC étaient régulièrement vendues, loties et bâties. En 2010, la municipalité a donc décidé le classement des terres en Z.A.P. Le signal fut fort, et les conséquences immédiates : éclatement de la «bulle spéculative foncière» et regain d’investissements dans le secteur agricole. Le territoire est aujourd’hui en demande d’un projet global de «l’après-classementZAP», d’actions concrètes et une d’animation agricole à mener au jour le jour. Sur le trajet potentiel de la Ligne à Grande Vitesse qui reliera Nice et Marseille, l’Italie et Paris. Le tracé de cette nouvelle voie de TGV est encore en débat. Quels impacts sur le territoire ? Où passera cette infrastructure ? Quel destin pour ce territoire rendu connecté aux métropoles de la Côte d’Azur ? 16


Les grandes unités paysagères

La plaine offre trois grandes unités paysagères et géographique :

Les Coteaux

Les Vallons

La Vallée du Caramy

Les Coteaux

Deux grands massifs, aux coteaux parallèles : un adret et un ubac. Ils délimitent la plaine et sont couverts de forêts. Autrefois cultivés, on retrouve sous la forêt issue de la déprise agricole les murets, des terrasses et les délimitations des parcs à moutons. Les massifs sont les repères dans la plaine, ils lui donnent un sens. Lors de l’installation des Hommes dans le territoire, les coteaux sont devenus des perchoirs où les habitations s’installent, avec la vue sur les cultures et à distance raisonnable de la rivière capricieuse. C’est sur les coteaux que les habitations côtoient au plus près la forêt. Le versant adret est lui le support de l’autoroute A8 qui surplombe la plaine.

Les Vallons

Au nord et nord-est de Tourves, les collines ne dépassent pas 60 m de haut et sont séparées de petits vallons d’une cinquantaine de mètres de large. La déprise agricole en ce lieu est importante, et on y devine les nombreuses terrasses, dont on peut encore retrouver les murets qui ont modelé les pentes adrets. Ce paysage est une miniaturisation du système Plaine-Coteau. Mais ce changement d’échelle renverse l’effet de repère. L’accès est plus difficile, les points de vue s’enchevêtrent, ce qui donne une richesse mais aussi une complexité. Ils sont un espace de repli ou l’on peut se sentir perdu. Difficile d’accès, c’est un espace à l’abandon mais relativement protégé de la croissance urbaine.

La Vallée du Caramy

Le Caramy a creusé son lit entre les coteaux des massifs collinaires. C’est lui qui a fabriqué la Plaine, longtemps restée un marécage. Il en résulte un sol profond, frais. C’est un paysage plat, accessible, facile à cultiver et qui bénéficie des apports en eau de la rivière. Ce plat a pour fond de décor les reliefs des coteaux.

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chapitre I - LE territoire, une plaine fertile

Le socle géologique Géologie de calcaires et d’alluvions.

Hydrologie : la Provence est Verte d’eau.

Occupation historique du territoire : villages perchés, terres cultivées.

1Km 18


Une plaine rendue fertile L’Histoire du territoire

Le dense réseau hydrographique du territoire de Brignoles - La Celle - Tourves a sculpté les formes géologiques calcaires, créant dans les formations karstiques d’importantes réserves en eau disponibles pour les activités humaines. Ici, l’eau ne manque pas en été, comme c’est souvent le cas autour de la Méditerranée. Autour de la rivière principale du territoire, le Caramy, des milieux humides sont repérables par les saules et les peupliers de la ripisylve. L’Homme est présent depuis la Préhistoire sur le territoire. Des traces de l’occupation préhistorique nous sont parvenues, notamment à Tourves avec la Grotte de Chuchy, et à Brignoles avec les dolmens et mégalithes. Les villages se sont bâtis perchés, sans empiéter sur les terres cultivables et à l’écart des zones de crues. La vallée du Caramy est marquée par une mosaïque de vignes, de vergers, de grandes cultures, de champs cultivés ou enfrichés. C’est le visage contemporain d’une agriculture auparavant basée sur le système agraire traditionnel des céréales, de la vigne et de l’olivier. L’ancienne voie romaine, la «Via Aurelia» marque encore aujourd’hui le territoire. En effet, son tracé est sensiblement celui de l’actuelle Route Nationale 7. Cet axe majeur de circulation traverse le territoire et est bordé par une voie ferrée aujourd’hui inutilisée. En 1975, l’arrivée de l’autoroute A8 (Aix-Nice) transforme le paysage, traversant d’est en ouest et surplombant la plaine depuis le coteau nord. Des mines exploitant les affleurements de minerai de bauxite sont le témoins du riche passé industriel des communes de Brignoles, La Celle et Tourves. Dès le XXe siècle, des aménagements techniques - terrassements, empierrements, canaux de drainage et d’irrigation - permettent d’exploiter les terres de plaine et de coteaux. Aujourd’hui, on assiste à une fermeture des milieux, historiquement maintenus ouverts par l’agropastoralisme. En l’absence de bergers, la forêt avance. Les zones pavillonnaires et d’activités ont connu une croissance importante dans les années 2000 et ont créé le phénomène de rurbanisation du territoire avec un accroissement remarquable des surfaces artificialisées et une démultiplication des friches agricoles spéculatives.

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chapitre I - LE territoire, une plaine fertile

Le socle pédologie : Plusieurs sols à cultiver

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4 1 2

Carte de localisation des terroirs

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Dans un terrain en état d’enfrichement avancé, on commence à creuser. Le sol est très sablonneux, de couleur orange et de texture homogène, avec quelques cailloux. C’est le Caramy tout proche qui a amené ces sédiments et constitué ce sol alluvionnaire. Profondeur du sondage : 80 cm.

Abord du Caramy - La Celle

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Ici, tout proche de la zone d’activité des Consacs, le sol est limoneux, sombre, lourd. En forant, on dérange les nombreux vers de terre. Plus on descend, et plus la terre devient argileuse. L’odeur d’humus est là. On parvient à creuser jusqu’à 110 cm. Terre Maraîchère - Brignoles

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Dans la forêt, sous les pins, on creuse. Et on trouve un sol riche en humus. La matière organique qui se dépose en masse génère une litière et un sol riche. La forêt engendre un sol fertile et idéal. Nous sondons jusqu’à une profondeur de 60 cm. Colline boisée - Brignoles

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Sur les hauteurs de Brignoles, entre deux restanques, on creuse : c’est très argileux, très caillouteux (calcaire) et dur. Ici on ne parvient à creuser qu’à 30 cm.

Coteau adret - Brignoles

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Une Histoire de la friche Occupations et dynamiques naturelles Aujourd’hui, plus du tiers de l’espace considéré comme agricole est en friche (550 ha sur 1500 ha). Comment s’est déroulée la transition d’un territoire cultivé et prospère à un territoire sinistré et enfriché ? Voilà un scénario théorique du passage de l’état de culture à un état de friche d’une parcelle. Culture

1980 La parcelle est cultivée - en viticulture, en maraîchage ou en grande culture – par un exploitant agricole qui est aussi le propriétaire du terrain. Construction

Abandon de la culture

Enfrichement (herbacée)

Enfrichement + (fruticée)

Enfrichement + + (fruticée, arborée)

1990 A proximité, la ville grandit et s’étend. La pression urbaine s’exerce sur cette parcelle, devenue une périphérie. Une portion de la parcelle est vendue par le propriétaire-exploitant, par le biais d’un promoteur immobilier ou non, et des logements individuels y sont construits. 1999 Les prix du foncier montent. La confusion entre valeur agricole et valeur immobilière du terrain se fait au dépend de la culture. Les propriétaires d’une terre cultivée mais constructible décident de vendre : l’agriculture ne se justifie plus à elle seule sur le plan économique. Ceux qui possèdent une terre qui est classée en Zone Agricole attendent une révision du Plan Local d’Urbanisme. La spéculation immobilière opère. Notre propriétaire-exploitant décide d’arrêter la culture : notre parcelle n’est plus cultivée. 2000 Dès l’année suivante, l’enfrichement commence. Des espèces végétales - herbacées d’abord apparaissent spontanément et colonisent le milieu ouvert. 2005 La dynamique d’enfrichement continue. Les premiers végétaux ligneux arbustifs apparaissent : le milieu se ferme peu à peu. La parcelle devient de plus en plus compliquée à remettre en culture, et de toute façon, la spéculation entretient l’hypothèse d’une construction : c’est une friche spéculative. 2015 Le milieu est fermé, peuplé d’espèces arborées et arbustives. Difficile et onéreux à remettre en culture, le statut de ce terrain potentiellement fertile est bloqué, et son destin, incertain. 21


chapitre I - LE territoire, une plaine fertile

occupation naturelle et agricole La forêt

Omniprésente sur le territoire, la forêt sèche a colonisé les terrains - d’abord les moins accessibles, puis les autres - depuis la déprise agricole. Les Pins d’Alep, les Chênes Verts et les Chênes Pubescents tortueux aux sous-étages de Thym sur un sol épais offrent un paysage fermé, où l’ombre se fait agréable. Cette forêt est un élément identitaire, également perçu comme une menace en raison des risques d’incendies. La gestion qui en découle est une mise à distance de ce danger, une mise à distance de l’Homme et du paysage forestier. Elle abrite les traces de pratiques passées, comme le parcours de brebis (murets et bories). Une autre forêt existe dans la Plaine, humide et irriguée par le Caramy. Sur les berges de la rivière les Saules, les Aulnes, les Frênes et les Peupliers poussent dans la fraîcheur et une humidité et forment la ripisylve. La forêt constitue une formidable richesse écologique, mais elle est peu valorisée. à cause du risque du feu qu’elle représente, d’une part, et à cause de la trop petite place qu’on lui accorde dans le système de culture.

Les canaux : drainer et irriguer, les conditions pour cultiver Le sol de la plaine est fertile car profond et chargé d’eau. Historiquement, c’était un marécage. Pour pouvoir le cultiver, il a fallu creuser un système de canaux pour drainer et irriguer les terres. Par exemple, le Canal du Plan à La Celle possède une multitude de ramifications permettant d’apporter l’eau du Caramy jusqu’aux parcelles, parfois à plus de 500 m de la rivière. Le maraîchage convient particulièrement à ces terres de fond de vallée. Aujourd’hui cette culture a presque complètement disparu. Les canaux ne servent presque plus et ne sont donc pas entretenus. D’autre part, le Caramy participe à l’alimentation en eau potable de l’agglomération de Toulon, via le lac de Carcès. C’est une rivière à enjeu. Ces contraintes laissent moins de marge pour l’irrigation de la Plaine agricole de Brignoles - La Celle - Tourves. Le Canal de Provence représente un potentiel apport en eau, mais il rendrait désuet et inutile l’héritage séculaire du système d’irrigation gravitaire.

Aujourd’hui, ces canaux n’ont plus vraiment d’ambition agricole. Ils ne sont plus adaptés aux impératifs modernes. Pourtant, ils demeurent une richesse pour le Paysage de la Plaine, une trace patrimoniale historique, et sont porteurs de valeurs écologiques par le chemin vivant d’eau et de la végétation en réseau avec le Caramy, une armature verte et bleue construite par l’Homme.

La culture de la vigne

C’est une des images fortes du territoire de la Provence Verte. Le territoire apparait dynamique, tenu et entretenu par la culture de la vigne, la présence de l’agriculteur dans les champs et la création des AOC Côtes de Provence et Coteaux Varois. Les domaines d’exploitation apportent une valeur au paysage de la plaine et véhiculent une image positive et riche d’un territoire prospère. Cependant, une question légitime se pose : jusqu’où aller dans l’intensification et l’installation d’une monoculture ? 22


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chapitre II

RISQUES, POTENTIELS & enjeux



chapitre II - Les enjeux

POTENTIELS

les lieux magiques, une approche géographique sensible

Un « Lieu Magique » est un endroit où l’essence même du site se fait ressentir ; ce peut être un endroit beau, un endroit mémorable, un endroit chargé d’une Histoire, d’une sensibilité paysagère. Il est remarqué par le regard attentif et sensible du paysagiste.

Itinéraire de découverte des Lieux Magiques

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique Les Gorges du Caramy Les qualités du lieu : - Le rapprochement avec la rivière, et le relief des collines ; - L’impression d’être loin de tout ; - Un endroit frais, agréable l’été.

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Legende

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique Les Vallons Les qualitĂŠs du lieu : - La surprise et le contraste des collines dans le plat de la plaine ; - Les traces et les vestiges de la culture des pentes : terrasses, escaliers, murets, restanques.

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Legende

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique Les domaines Les qualités du lieu : - L’émotion d’une réussite agricole ; - Le paysage tenu et ordonné par la culture de la vigne ; - La hauteur de la vigne donne aux champs ouverts un volume ; - L’espace est ample au pied des contreforts de la Montagne de la Loube.

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique Les Censiès Les qualités du lieu : - Un hameau villageois posé dans la plaine comme une île, exposé au sud ; - Entouré de champs.

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique La forêt Les qualités du lieu : - Le sublime de la forêt méditerranéenne ; - Observer la Plaine vue d’en haut, entre les troncs des pins.

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique Le Caramy Les qualités du lieu : - La puissance de l’eau qui coule et des arbres qui la longent. - à l’abri des regards ; - Au frais.

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique La Celle Les qualitÊs du lieu : - Le village se pose au pied de la colline ; - En balcon au dessus de la plaine, le regard porte jusqu’au Caramy et au coteau en face.

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique Les jardins du coteau Les qualités du lieu : - Les coteaux apprivoisés par l’Homme pour cultiver et habiter ; - La vigne, l’olivier et les grandes cultures dessinent le paysage ; - Les éléments de maîtrise du relief sont toujours là : les terrasses, les escaliers, les murs de soutènement ; - En balcon sur la plaine et exposé au soleil.

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chapitre II - Les enjeux

lieu magique Entrée de Brignoles Les qualités du lieu : - Entre la ville et la campagne ; - L’espace est dessiné par l’eau : les canaux d’irrigation et de drainage.

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chapitre II - Les enjeux

enjeux AGRICULTURE

Diversifier et répartir les cultures dans l’espace.

La diversification des cultures est cruciale pour qui veut produire et nourrir les bassins de population de proximité. Sur la Plaine, les cultures sont très majoritairement vinicoles (cultures de céréales et maraîchage très minoritaires). La remise en culture des friches permet la diversification des cultures, mais aussi la répartition des cultures dans le territoire en exploitant au mieux les potentialités des sols. Par exemple : aujourd’hui, d’importantes surfaces sont cultivées en viticulture tellement près du Caramy qu’elles souffrent de l’excès d’eau et de l’aléa des crues. Ces vignobles gagneraient à se trouver au sec dans les hauteurs des Coteaux, laissant la place à l’implantation du maraîchage dans ces sols riches, limoneux et bien irrigués de la Vallée du Caramy.

NOURRIR les grandes villes voisines.

Le projet agricole répond à une demande réelle et grandissante : - L’approvisionnement des grands bassins de population du sud de la France. - L’approvisionnement des restaurations collectives du territoire. - Les produits cuisinés du terroir. - L’envie de nouveaux produits de qualité (ex. : la prune de Brignoles). L’arboriculture et le maraîchage sont des filières qui gagnent à être développées.

Les friches : une mine d’or !

Quelques chiffres : Friches = 40 % du territoire agricole (source : ChambAgri83) 10 demandes d’installation pour chaque offre de parcelle (source : SAFER 83) Cette situation particulière du marché et de l’état du foncier agricole est en réalité une opportunité pour choisir comment et avec qui remettre en culture le territoire. La friche était à la fois le symptôme et le facteur du sinistre agricole, elle devient le principal moteur du projet de territoire.

L’arbre pour l’agriculture

L’arbre restructure le sol. Ses racines l’aèrent et le décompactent. Les feuilles tombées sont un couvert protecteur. Elles forment un paillis naturel qui garde l’humidité et enrichit le sol de matière organique en se décomposant. Les haies dans les champs évitent le ruissellement et le lessivage du sol par les pluies violentes. Elles permettent à la faune et notamment aux auxiliaires de culture de se déplacer. L’arbre et la forêt sont une ressource importante de biomasse valorisable par plusieurs biais. Les branchages sont transformés en compost qui enrichit les sols. La coupe (raisonnée et planifiée) de la forêt permet de créer de l’énergie en alimentant une centrale à bois. Suite à la coupe, le terrain nu peut être valorisé pour l’agriculture, le pâturage. La mise à distance permet aussi de se prémunir contre le risque du feu. La place de l’arbre dans la plaine agricole doit donc être renforcée, protégée et pensée de manière systémique.

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enjeux EAU, bâti

Que faire de l’eau en Provence Verte ?

La Provence Verte est riche en eau. Le Caramy est la rivière principale de la plaine. Se greffent à elle une multitude de ruisseaux et de canaux. Les enjeux sont ceux-ci : - La qualité de l’eau. - L’irrigation optimale pour l’agriculture. - Le maintien d’un patrimoine : le réseau d’irrigation gravitaire ancestral. - Le drainage pour éviter les inondations.

La ripisylve, une amie à choyer.

La ripisylve du Caramy, de ses affluents et des canaux qui maillent la plaine est à protéger et à renforcer, pour plusieurs raisons : - Une bonne épaisseur de ripisylve permet de sécuriser les limites parcellaires voisines. La rivière, qui est un milieu naturellement mouvant, présente des berges en constante évolution qui s’érodent parfois violemment au détriment des cultures. Une ripisylve forte et dense permet de stabiliser les berges de la rivière et ainsi de protéger la pérennité des limites foncières des terrains voisins. - Par sa qualité linéaire et continue, elle est un corridor écologique naturel, une «trame bleue et verte». Elle permet le déplacement continu de la faune et la flore à travers de larges territoires. - Elle abrite une faune et une flore riche et précieuse pour les cultures alentour grâce aux auxiliaires de culture. - Enfin la rivière et sa ripisylve profite aux promeneurs qui viennent s’y mettre au frais, les baigneurs et les pêcheurs.

Intégrer les bâtiments agricoles.

Les constructions des exploitations sont une problématique importante pour les secteurs agricoles. D’une part, elles sont indispensables au fonctionnement de l’activité de l’agriculteur. D’autre part, mal placées, elles nuisent au paysage en disséminant des constructions fonctionnelles dans la Plaine et en représentant les prémisses d’une urbanisation non contrôlée. Pourtant, dans l’idée d’un développement massif du circuit court, celles-ci doivent néanmoins être visibles et accessibles pour le client. La loi impose aux jeunes agriculteurs de justifier de trois ans d’activité avant de pouvoir prétendre à construire sur leur propre terrain. Se pose la question de l’accueil de ces nouveaux agriculteurs dans des habitations dédiées pour passer ce stade, afin que la rigueur de la loi ne nuise pas à l’activité agricole. La question de la mutualisation des facilités de travail (outils, machines, hangars) est à soulever pour éviter la dissémination de ces constructions dans la plaine et permettre l’utilisation raisonnée et économique des moyens matériels. Au niveau de leur disposition, nous remarquons que les bâtiments installés avec un recul de plus de 200m par rapport aux grandes routes principales préservent la qualité de la vision de la plaine depuis celles-ci, et un espace de respiration nécessaire à la compréhension du Paysage.

47


chapitre II - Les enjeux

enjeux

VILLE, INFRAStructure ET ESPACE PUBLIC

Limiter la ville, QUALIFIER la limite

La ville a tendance à s’étendre. Ses franges urbaines, autrefois nettes, définies et structurées deviennent impalpables, illisibles et mouvantes. Elles brouillent le rapport que l’urbain peut entretenir avec son territoire et dévalorisent le paysage. L’absence de règles pour structurer des limites claires engendre d’un côté l’effilochage du tissu urbain, de l’autre un abandon des cultures avec l’apparition de friches, spéculatives ou non. La ville devient banale, sectorisée, franchisée, sans lien avec son paysage. On y perd le rapport à l’espace, on y perd le sens de l’orientation. Dans le Projet de Territoire que l’on développe ici, l’enjeu est de retrouver le lien avec le Paysage par une structure guide. La méthode, c’est le bon-sens ancestral de mise en valeur de manière optimale de la qualité des lieux, et l’héritage de l’Art des Jardins qui nous enseigne la mise à distance et le rapprochement.

parcourir et se nourrir de la campagne.

L’agriculture est un secteur économique en transformation. On parle de l’agriculture raisonnée, biologique, de la permaculture, d’agroforesterie, etc. Les grandes marques du secteur agroalimentaire communiquent sur la provenance des produits, sur leur mode de culture. Le consommateur demande plus de qualité, d’identité, de saveurs. Le consommateur veut manger local, il privilégie les circuits courts, il soutient les petites exploitations et l’agriculture traditionnelle. Les façons de se divertir changent elles aussi. Au tourisme balnéaire de masse, on commence à préférer l’agrotourisme, les vacances au vert. C’est dans cette dynamique commerciale et sociale que s’inscrit notre Projet de Paysage. La plaine agricole a tout intérêt à devenir à la fois l’endroit où se cultivent les meilleurs produits de tout le Var, le jardin commun des résidents voisins, leur terrain de jeu, l’endroit où ils font leurs courses directement chez le producteur, le lieu de vacances de touristes venus se ressourcer au milieu d’une plaine fertile et prospère. L’espace public au sein de l’étendue privée et cultivée est le support indispensable de ce projet économique et social.

La RN7 : vitrine vivante de paysage !

La Nationale 7 est la route mythique des vacances. Elle jouit d’une réputation intéressante à exploiter. Elle nous fait traverser la Plaine de part en part en 20 minutes de voiture. C’est en cela la première vitrine de la plaine, sa première publicité. Avec 45000 véhicules par jour, c’est une opportunité importante de visibilité, de commercialisation, de tourisme. Depuis la route, la Plaine doit être désirable, elle doit donner envie aux usagers de la route de s’y arrêter, de s’y promener, d’acheter ces produits... Faut-il ralentir ? Faut-il s’arrêter pour parcourir la plaine ? La valeur de la plaine et celle de ses produits sont liées. La beauté de la Plaine est «l’image de marque» des produits, et les produits racontent le paysage de la Plaine. Il faut mettre en scène la Plaine depuis la route. La mise à distance laisse passer le regard loin, jusqu’aux Coteaux. C’est une de ces qualités qui doivent être préservés. Le traitement de la relation Route / Parcelle / Paysage doit être travaillé avec soin. 48


RISQUES image : J. Szcrupak

EAU, VENT, FEU, économie

Le VENT et le Feu

Le feu, dans le sud de la France et dans le Var, est le risque numéro un. Pour le contrer, les dépenses de la Société en argent et en vies humaines sont colossales. Dans la Plaine, il peut venir soit du nord-ouest, porté par le Mistral, soit du sud-est. Lors du dernier siècle, il a déjà brûlé presque l’intégralité du massif au nord de la Plaine. La bande de l’autoroute, suffisamment large, a alors joué le rôle de barrière, et demeure encore aujourd’hui un frein à sa propagation, jusqu’à maintenant. La prise en compte de ce risque dans le Projet de Territoire, c’est inclure dans le projet non pas des zones-tampon, de vide, de blocage, mais bien de mesurer l’espace avec les dimensions qu’un incendie ne peut pas franchir, et composer le Territoire en prenant en compte cette mise à distance indispensable. C’est aussi envisager la forêt, et la biomasse végétale en général, comme une bio-ressource à consommer et génératrice de richesses (par le pâturage, le compostage, les biomatériaux, etc), plutôt que comme une matière à protéger à tout prix contre des incendies, qui de toutes manières, arriveront.

L’EAU Le Caramy, en étiage en été, déborde en hiver. Ses crues sont d’autant plus violentes que son bassin versant tend à s’artificialiser et donc à s’imperméabiliser. Il érode violemment les terrains qu’il traverse quand les berges nues jouxtent directement les parcelles cultivées. Une immersion trop longue pour les vignes les fatigue et nuit à leur productivité.

La BULLE du rosé ? Une part forte de la richesse économique de la Plaine et du département du Var est basée sur la viticulture du rosé. Si le rosé devient moins populaire, c’est le système cultural de la Plaine qui est à revoir. Le projet de ZAP est l’opportunité d’anticiper d’autres possibles agricoles et commerciales de la Plaine à moyen terme.

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chapitre II - Les enjeux

Opportunités et leviers de projeT Le territoire enfriché, une opportunité de transformation à saisir Le foncier agricole est enfriché à hauteur de 40%. Ce sont ainsi plus de 500 hectares qu’il faut considérer comme mobilisables pour mettre en culture le projet agricole de demain ! Ces terres ont d’ores et déjà une vraie valeur économique : la biomasse végétale que représente la végétation de la friche peut être transformée en compost. Elle peut aussi être récoltée et brûlée dans une centrale à bois pour produire de l’énergie. Cultiver la friche par ces deux méthodes est une manière lucrative de la remettre en état pour l’exploiter par une activité agricole. Une fois défrichée, les parcelles à l’abandon peuvent aussi être vues comme monnaie d’échange du foncier agricole pour regrouper les parcelles ou bien encore obtenir des parcelles dont le sol correspond à une activité bien précise.

Scénarii des possibilités de projet pour les parcelles enfrichées : ouverture des possibles

Un propriétaire-exploitant

Un propriétaire-exploitant + Des propriétaires-habitants

Culture

Un propriétaire + Des propriétaires-habitants

Construction

Un propriétaire + Des propriétaires-habitants

Abandon de la culture

Un propriétaire + Des propriétaires-habitants

Enfrichement (herbacée)

Un propriétaire + Des propriétaires-habitants

Enfrichement + (fruticée)

Enfrichement + + (fruticée, arborée)

Un propriétaire + Un exploitant + Des propriétaires-habitants

Défrichement / Déboisement

Un propriétaire-exploitant + Des propriétaires-habitants

Cultures mélioratives pour le sol

50


40 % =

La réalité du territoire enfriché.

Arboriculture

Cultures maraîchères

Des propriétaires-exploitants-habitants

Viticulture

Céréaliculture

51


chapitre II - Les enjeux

Opportunités et leviers de projet La RN7 : le territoire traversé, opportunité de visibilité à saisir La route était un facteur facilitant de l’urbanisation dans la plaine et une nuisance pour les riverains... Elle devient le support de nouveaux usages et de nouveaux modes de vie dans le territoire, porteuse d’une économie locale et de la démocratisation et du partage d’un paysage traversé et consommé : vécu. Les possibles projets de la route : - Réglementation pour garder la vision lointaine, depuis la route jusqu’aux Coteaux. - Aménagement d’une esplanade au droit du hameau des Censiès. - Remise en état de bâtiments pour vendre les produits du terroir. - Office de Tourisme de la Plaine.

Manger dans un restaurant Acheter des légumes, de l’huile d’olive, du vin de la

S’arrêter et se

garer

plaine

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Lire, jouir, admirer le paysage

Accéder au Caramy Se promener dans les vignes, dans les champs


Une journée de laboratoire de projets Pourquoi organiser un temps de réflexion commune et de dialogue ? Dans la construction d’un projet de territoire, le dialogue entre les élus, les partenaires et les acteurs du territoire et le paysagiste est primordial. La parole extérieure d’un expert-invité est amenée sur la scène du débat pour apporter une posture intellectuelle et objective sur un thème à enjeux précis. Face à cette parole «de bon-sens», les représentants politiques et les acteurs du territoire réagissent, apportent leurs points de vue et leur connaissances du contexte. Cette matière première, malaxée et reformulée par le paysagiste dans la démarche de projet, permet de construire un projet de territoire et les objectifs à poursuivre. Après avoir déterminé les thèmes en fonction des questions que posent le site et la commande, nous avons choisi les experts qui ont permis d’apporter des arguments, d’affirmer et d’affiner nos prises de position de Projet. Lors de la Journée de Laboratoire, nous avons validé les intentions de projet formulées par les élus. Nous construisons la forme du Projet sur les bases solides que les décisionnaires ont formulées avec le Conseil Général et nous, paysagistes. Au-delà d’émettre des pistes de projet pour avancer sur la commande, cette journée fut l’occasion de croiser différents regards sur le paysage... Ceux des politiques, décisionnaires. Celui de l’ingénieur, théoricien d’un sujet précis, le donneur d’arguments. Celui du paysagiste, projeteur, dessinateur de l’avenir du territoire. Ceux des institutions et développeurs de territoire. Etc.

Rapport

Le discours des experts-invités (connaissances théoriques et les exemples concrets) : un catalyseur de débat et de pistes de projets. - Agriurbanisme : problématique de la croissance horizontale de la ville (dessin des franges urbaines de hameaux en P.N.R. de Camargue). par le paysagiste Jean-Pierre CLARAC

- «La route fait paysage» : la construction de l’A75 en Lozère, mis en perspective avec les enjeux propres à la Plaine (RN7, axe majeur de découverte du Paysage). expérience rapportée du paysagiste Claude CHAZELLE

- La juste ampleur de la ripisylve du Caramy, milieu écologique capital, et ses dynamiques foncières, gestionnaires, écologiques, de loisirs, etc. par l’écologue Claude ALLIER

- Richesse du paysage viticole et vin rosé «protecteur de territoire» avec la nécessaire diversification de l’agriculture locale. discours rapporté du géographe Jacques MABY

- Interdépendance du projet agricole et du projet d’irrigation sous-pression. par Catherine GRANIER, S.C.P.

- Avancée de la ZAP et importance d’un projet d’intervention foncière et d’une animation agricole après le classement. par Emmanuelle LAN, Chambre Agri 83

- L’importance d’un sol vivant : diversité des sols et richesse agricole et paysagère.

par Éric ESCOFFIER, formateur en permaculture

- Pyro-paysages : capacités du territoire à vivre avec le risque et les dynamiques du feu. - Nécessité d’une transition énergétique et agricole du territoire. par les paysagistes Adrien MORéNI et Jordan SZCRUPAK



chapitre IIi projet

La Plaine a valeur de Bien Commun


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

Les surfaces cultivées

Mieux produire et diversifier les cultures.

Réunir les conditions de production (surfaces minimales, accès, forme, état, irrigation) et répartir les cultures selon l’exposition, la situation et les sols. La vigne prospère dans les Domaines et les Jardins des Coteaux aux sols secs. Les céréales se placent entre les Vallons de Tourves, là où le sol est riche mais pas saturé d’eau. On propose la sylviculture en renfort de la ripisylve le long du Caramy. On cultive des fruitiers et on installe des parcelles maraichères dans les limons riches et humides du fond de vallée. Adapter le parcellaire aux modes de cultiver : acheter ou échanger le foncier pour créer un nouveau parcellaire afin de former des entités d’exploitation cultivables suffisamment grande selon les types de culture.

Produire pour nourrir le bassin de population local et développer l’économie agricole. Des produits qui représentent le lieu : la Pistole de Brignoles, la

tomate du Caramy, les poivrons de Tourves... Les marques, les recettes sont à inventer pour donner envie aux habitants de Nice (par exemple) d’acheter les produits de la Plaine ! Il faut être ouvert aux changements tout en confortant l’opportunité actuelle d’une viticulture dynamique. Les pouvoirs publics peuvent aider à installer cette économie, par exemple avec les circuits d’approvisonnement des cantines scolaires, ou des aides (fiscales par exemple) pour les nouveaux agriculteurs... Mieux produire et mieux consommer passe aussi par la logistique: installer les équipements indispensable de transformation des produits (congelation, conditionement, livraison, etc).

Les espaces publics dans la Plaine

Pour que la plaine ait valeur de jardin.

Un jardin à l’échelle du territoire, arpentable librement, où se divertir et se ressourcer. Aménager un réseau de cheminements le long des chemins vicinaux et agricoles, le long du Caramy, entre les parcelles. Entre les champs, les chemins sont à usages multiples : accès agricoles, promenades, système de drainage, lisière boisée, abris pour la faune... On préconise de doubler ces chemins d’un alignement d’arbres. Cesuxci permettent de fortifier le dessin du parcellaire, de produire du bois ou des fruits, d’amender, de drainer et de décompacter le sol et de protéger les cultures du vent.

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Dessiner les franges urbaines pour un développement qualitatif de la ville Donner des limites claires aux villes par le paysage et l’espace public. Les communes prévoient leur extension future à travers un projet d’urbanisme paysager. On fixe les limites de la ville en prévoyant une large place pour le développement urbain de nouveaux quartiers. Chaque projet a comme principe d’aménagement une relation forte au paysage. La Plaine est la valeur ajoutée de la ville. On densifie intelligemment en-dehors du périmètre ZAP.

Élargir la ripisylve du Caramy

Pour se protéger des inondations, pour mieux produire, pour plus de richesses écologiques et pour préserver une eau de qualité. Élargir et rendre accessible par un chemin la forêt humide du Caramy dans la Plaine. Avantages : Filtration des eaux de ruissellement chargées d’intrants phytosanitaires, habitat et corridor écologique pour la faune et la flore sauvage, abris pour les auxiliaires de cultures, espace de production de bois. La rivière Caramy n’étant pas une rivière communale, l’élargissement de la ripisylve doit se faire au rythme des échanges et des achats fonciers.

Cultiver sur la forêt Pour se protéger du feu et créer de la valeur

Organiser la végétation et les habitations sur coteaux en instaurant des distances de sécurité avec le massif boisé et en réduisant la biomasse végétale à proximité de la ville, par une utilisation agricole.

Aménager la RN7 Pour qu’elle soit la vitrine et le point d’entrée dans la plaine.

Séquences de pause sur la Route Nationale Préservation de la vision lointaine sur le paysage de la Plaine depuis la route. Aménagement de séquences de ralentissement et d’arrêt comme des points d’entrée à la Plaine. Protection par le périmètre ZAP et par le traitement soigné des espaces à forte pression foncières pour éviter l’éparpillement du bâti à l’intérieur de la plaine par la route (Tourves, Les Censiès, entrée de Brignoles, La Celle). 57


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

PLAN-GUIDE

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59


unE proposition de PÉRIMÈTRE de Z.A.P. et des lieux de projets

ZAP

tourves et la terrasse du caramy

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brignoles face à sa plaine

l’ENTRÉE DE BRIGNOLES par la rn7 : paysage et zone commerciale

les censiès dans le cœur de la plaine

de la plaine à la celle

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chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

TOURVES et la terrasse DU CARAMY

Ce projet d’extension urbaine du village de Tourves vient dessiner et renforcer la limite entre les habitations et les cultures. Cette limite est matérialisée par une terrasse piétonne en long. Elle est la limite de la Zone Agricole Protégée. La terrasse est en surplomb par rapport aux cultures. La terrasse nous amène d’un côté en centre-village de Tourves, de l’autre aux Gorges du Caramy, un espace naturel et un lieu de loisirs très fréquenté. Une large haie accompagne la terrasse. Cette haie marque les limites du quartier et filtre les eaux de ruissellement, avant de s’insinuer vers les cultures en contrebas. Les terres de fond de vallée à la sortie des Gorges du Caramy sont idéales pour la culture maraîchère : le sol est profond et bien irrigué, l’espace est protégé par sa géographie. Le grand nombre de friches dans ce lieu est l’opportunité de redéfinir des parcelles de 1 à 3 ha en un seul tenant, en accord avec la Surface Minimale d’Installation, afin de faciliter l’arrivée de nouveaux exploitants. Les parcelles sont délimitées par des chemins agricoles publics qui permettent la circulation du public sans gêner l’activité agricole. Les lisières de la forêt sont tenues par des chemins de lisière en réseau avec les chemins agricoles, les chemins du Caramy et ses canaux, et les rues du quartier. Le long des rues et des chemins agricoles, on plante des arbres en alignement. Ils mettent en valeur les parcelles, et maintiennent l’eau dans le sol là où poussent les légumes (augmentation de la capacité de rétention d’eau des sols agricoles, diminution du ruissellement , diminution du lessivage des sols et des besoins d’irrigation). Au fur et à mesure des besoins d’habitats, on prévoie la création d’îlots à construire ouverts sur les cultures en amont de la terrasse piétonne. Les routes de desserte reprennent le tracé des chemins agricoles. Ces nouveaux quartiers d’habitation sont préalablement largement déboisés pour parer au risque incendie (élevé en raison de l’avancée récente de la pinède suite à la déprise agricole sur les pentes).

62


canal de drainage des eaux de ruissellement urbaines

terrasse piétonne en surplomb

terres fertiles cultivées en maraîchage

chemin agricole public

front bâti d’un îlot ouvert sur la plaine

vers le centre de Tourves

63 vers les Gorges du Caramy...


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

Forêt

317 m

Coteau (contreforts de la colline de Candoux)

Îlot ouvert sur la Plaine

Bâti résidentiel densifié

TOURVES et la terrasse DU CARAMY

273 m 0m

64

300 m

5


500 m

Parcelles maraîchères : 3 ha - 2 ha - 1 ha

100 m Zone agricole : 80 ha

R.N. 7

Cultures maraîchères

Terrasse piétonne

Bande construite (5 ha)

Ripisylve élargie (larg. : 50 m)

Coteau (Collet de Fremont) 100 m

Périmètre ZAP

65

1000 m


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

LES CENSIèS dans le CŒUR DE LA PLAINE

Cette installation de petit urbain est l’occasion d’organiser une entrée sur la plaine du Caramy : une grande esplanade permet l’arrêt du voyageur, du touriste ou du promeneur. C’est le point de départ des balades de la Plaine. On visite les Censiès, on profite de la fraicheur du Caramy., on passe entre les champs vers les coteaux. le Caramy, rivière commune

berges boisées et arpentables

Sur 400 m de long, la route s’habille pour faire partie du hameau et inviter à la balade. La route devient une esplanade. Les trottoirs s’élargissent, un terre-plein central est créé. Quatre rangées de platanes sont plantées. Le revêtement de sol change pour inviter au ralentissement. La vitesse maximale autorisée passe de 90 km/h à 50 km/h sur un tronçon d’un kilomètre et demi. L’espace du hameau traverse la RN7 jusqu’au Caramy. Les constructions entre RN et Caramy sont réhabilitées en restaurants, points de vente des produits agricoles de la Plaine. 66

promenades à l’ombre et au frais

La Route Nationale 7 permet d’aborder le paysage de la Plaine : on la traverse en 20 minutes en voiture. Au beau milieu de la Plaine, au point de contact entre cet axe routier et la rivière Caramy, se trouve le hameau des Censiès. Le hameau demande à se développer et ses limites sont repoussées par l’étalement urbain résidentiel individuel.


RN 7, dans le spectacle de la Plaine

esplanade entre les Censiès et le Caramy

champs : vignes et céréales

vieux bâti réhabilité en restaurant vers Tourves

67 vers les Censiès

vers Brignoles


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

Vignes

Forêt

Ripisylve élargie Caramy

LES CENSIèS dans le CŒUR DE LA PLAINE

m 0051

m 0001 68


zone résidentielle dense : 11 ha

espace boisé (sylviculture, accueil du public, parking) : 30 ha

zone villageoise dense : 10 ha

RN 7 aménagée : 1600 m

Densification

Esplanade de traversée de la RN7

parcelle maraîchère : 7 ha

Forêt

100 m

m 672

m 052

100 m

m 132 m0

m 00ZAP 5 Périmètre 69


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

l’ENTRÉE DE BRIGNOLES par la rn7 : paysage et zone commerciale

Nationale 7, des entreprises se sont installées sans ordre, de manière spontanée. Pourtant à cet endroit, les sols sont de bonne qualité : la terre est profonde, facilement cultivable (irrigable et mécanisable), elle est équipée du réseau ancien de canaux de drainage. Le projet vise à donner une structure paysagère pérenne à cette entrée de ville de Brignoles. Il accompagne son extension et lui donne des limites claires.

Depuis la route, des îlots sont dessinés. D’un gabarit de 200m x 250m. Ils permettent de supporter un changement d’usage potentiel (un terrain de tennis, une école, des logements, etc). Dans un premier temps, l’idée est d’accueillir en priorité les entreprises qui mettent en valeur les produits de la Plaine agricole de Brignoles - La Celle - Tourves. La ligne qui limite la zone est une horizontale est-ouest située à environ 120m au sud de la RN7. Cette horizontale vaut comme limite du périmètre de ZAP. Cette limite est renforcée par un canal, par un chemin piéton et par une bande de vergers, large d’une cinquantaine de mètres. Le verger est selon nous une bonne manière de qualifier une frange urbaine et limiter l’extension horizontale de la ville. D’une part il constitue un bien commun, c’est-à-dire une pièce de paysage qui profite à tous et à laquelle les riverains s’attachent. Il acquiert sa légitimité dans l’espace, et la limite urbaine est perçue comme incontestable. D’autre part, il est productif et lucratif. Il s’agit d’un vrai investissement (achat des arbres, plantation, entretien). Perpendiculairement à la ligne canal / chemin / vergers, des chemins piétons plantés et bordés de petits canaux de drainage font office de limites entre les îlots, puis entre les parcelles agricoles, et amènent vers la cœur de la Plaine et le Caramy.

70

entrepreneur-paysagiste

coteau adret en l’arrière-plan A l’entrée de Brignoles, avant la rocade, le long de la Route (les Brasques)


canal de drainage et limite de parcelles

promenade piĂŠtonne

lĂŠgumerie

vergers (prunes, etc)

vers Brignoles vers la Plaine et le Caramy

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chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

l’ENTRÉE DE BRIGNOLES par la rn7 : paysage et zone commerciale

Caramy

269 m

219 m

0m

500 m 72


Zone d’Activité : 50 ha

îlot urbain : 5 ha

parcelle maraîchère : 7 ha verger : 6 ha

Bâti commercial dense : activités liées à la Plaine Agricole

espace reboisé : 17 ha

Vergers

Cultures maraîchères

Ripisylve élargie

verger : 8 ha

100 m

R.N. 7

100 m 1000 m Périmètre ZAP

1500 m 73

1700 m


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

De LA PLAINE à la celle Les terres cultivées en face du village de la Celle présentent un excellent sol, riche et bien irrigué par de nombreux canaux. L’agriculture la plus adaptée sur ces sols est certainement le maraîchage. Nous proposons d’agrandir l’espace de ripisylve du Caramy afin d’éviter les sinistres liés à une trop grande proximité entre les champs et le cours d’eau. Nous proposons de retrouver ces végétaux de ripisylve au droit des canaux afin de mailler cette plaine d’un réseau de haies d’eau qui seront bénéfiques aux cultures. La route (D 405) existante est la limite naturelle de la ville. Pour l’instant cette limite est quasiment respectée intégralement. Il s’agit d’une route en balcon qui offre une vue profonde sur la Plaine. Elle est interprétée en une frontière facilement intelligible à la Plaine et en cela le périmètre ZAP la reprend. Nous proposons une densification de l’habitat le long de cette route, en amont (côté sud). Les poches cultivées en ville sont préservées. Elles donnent de la valeur aux habitations voisines et offrent une promenade quotidienne de proximité agréable. Nous proposons de densifier les constructions autour de ces champs pour qu’ils deviennent des véritables espaces dégagés, bénéfiques à de nombreux habitants, et en cela précieux et légitimes. Nous proposons de multiplier ce modèle de «champs / places» pour les futures constructions du village. On redécouvre le patrimoine de restanques et des chemins de transhumance des troupeaux en déboisant les coteaux de la Loube, par une activité pastorale événementielles. Cette action de déboisement permet de se prémunir contre le risque incendie en réduisant la biomasse disponible. Une partie de ce «Parc des Restanques» peut être valorisé en y construisant de nouvelles habitations de manière réfléchie : ces habitations se situeront aux endroits les mieux exposés, Elles devront satisfaire une certaine densité et dessiner une limite ville/ forêt nette afin éviter le mitage du coteau et une immersion dangereuse dans la forêt.

74


75


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

Coteau (contreforts de la montagne de la Loube) 219 m 0m

76

500 m

Ripisylve élargie Caramy

Cultures maraîchères

Canaux de drainage

Route plantée (D 405)

Bâti résidentiel densifié

269 m

Forêt

De LA PLAINE à la celle


bande bâtie : 20 ha

parcelle maraîchère : 6 ha

100 m

Cultures maraîchères

parc agricole preservé : 10 ha

100 m 1000 m Périmètre ZAP

77

1500 m

1700 m


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

Brignoles face à sa plaine

Le triangle de terres non urbanisées, là où le Caramy entre dans Brignoles, doit absolument être préservé. D’une part ce sont des terres extrêmement fertiles, d’autre part, ce cône crée des belles façades intéressantes sur la Plaine et le Caramy depuis la ville. C’est un emplacement fantastique où ne tarderont pas à s’implanter les plus belles maisons de Brignoles si l’espace public est bien traité. De plus, la préservation de cet espace non bâti tient du bon-sens : le Caramy est une rivière méditerranéenne au régime violent, et il sort de son lit lors d’inondations parfois spectaculaires. à cet endroit peuvent être imaginés des jardins partagés ou bien de larges parcs publics linéaires le long de la rivière. La bordure de ce cône donne la limite de la ZAP au contact de Brignoles, la ville centre. La balade du Caramy est un lien fort entre Brignoles et la Plaine, entre la ville et son territoire. Il est essentiel de maintenir et de renforcer ce lien. Il s’agit simplement de donner le maximum de place à la ripisylve du Caramy dans la ville et de garder un chemin piéton qui longe intégralement le Caramy traversant les espaces urbains et agricoles.

parc linéaire

front bâti du quartier de la rocade nord ouvert sur le paysage

A contrario, au nord de la ville, nous préconisons un développement de l’urbanisation (comme il est prévu dans les documents d’urbanisme). Cette urbanisation doit se faire en suivant une structure d’espaces publics forte qui prend appui sur la structure paysagère préexistante (armature arboré, canaux, bâti agricole remarquable).

78


Il faudra notamment faire attention à la relation entre le nouveau quartier et la rocade : à cet endroit nous proposons une bande d’espace public d’une trentaine de mètres de large. Cette bande sera un parc en long qui permettra de relier entre eux les nouveaux quartiers de la ville. Elle permettra aussi d’être limite physique et tangible à la ZAP, qui s’arrête de l’autre côté de la rocade. Pour être protégée de la circulation rapide, une promenade-belvédère plantée isole le promeneur et l’habitant de la rocade, mais pas du paysage au-dela, offert par les Coteaux tout le long de la rocade. Les liens visuels entre la ville et le Paysage de la Plaine par-dessus la rocade doivent être particulièrement travaillés. Au sud, l’espace ferroviaire et l’Avenue Frédéric Mistral présentent des potentialités intéressantes de structures paysagères urbaines linéaires.

coteaux adret

rocade

promenade-belvédère

Vers l’ouest

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chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

Brignoles face Ă sa plaine

80


parc de cœur de quartier : 7 ha nouveau quartier Brignoles-Nord : 60 ha

vers le centre de Brignoles

11 m 0m

Arboriculture en terrasses (oliviers, amandiers...)

84 m

Espaces publics Route de desserte Rocade Nord Viticulture

Bâti résidentiel dense

100 m

parc linéaire de la Rocade : 1,7 km

Forêt exposé sud

lot bâti : 1,5 ha

100 m 500 m

81

211 m 1620 m

1000 m

Périmètre ZAP

284 m

A8

0m


chapitre III - LA PLAINE A VALEUR DE BIEN COMMUN

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UN projet commun fait de projets particuliers

Autour de la question agricole et du devenir d’une plaine fertile, le Projet de Territoire agglomère et soulève des grands enjeux de société. Lors de Les cet principes atelier, nous reçudeleladroit deservent projeterdede la part des pouravons le Projet Plaine collectivité locales. Nous sommes donc en mesure d’apporter des guide pour les projets particuliers. éléments deétapes, réponse cesdes enjeux. Par et àpar initiatives publiques ou privées, Ici, dans la Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves, les réponses sont voici des exemples de projets de plus petite échelle qui esquissées, parfois déjà présentes... servent l’ambition d’un Projet global pour la Plaine. Si l’agriculture viticole est une trésor en pleine montée de valeur, c’est un devoir territorial que de la seroute saisirplantée, de cetteau richesse sans céder à la - Aménagement pied du- coteau monoculture et à la spéculation - et de penser à la suite. à La Celle. L’agriculture vivrière replace les décideurs politiques et techniques - Préverdissement de l’intérieur de la rocade (Quartier dans l’ambition de la responsabilité alimentaire. Le consommateur, lui, Brignoles-Nord). devient un acteur à part entière du territoire qu’il habite. - Aménagement du Chemin du Caramy, promenade Dans ceombre mondeetoù nos modes de vie sont dictés par nos déplacements fraîcheur, pêche et baignade. automobiles, une route qui traverse un pays se transforme en modalité de découverte du territoire par le Paysage. 7 : hier - Reboisement et élargissement deLa la RN ripisylve duun événement, aujourd’hui une nuisance, sera demain le vecteur de la reconnaissance Caramy. de la réussite de ce territoire. Bien produire, et le faire savoir. - Ouverture du nouveau restaurant/auberge de la Cet Atelier ébauche une manière d’habiter dans un :territoire rural et Nationale 7, en face du hameau des Censiers «La méditerranéen : le bon-sens nous dicte d’habiter en préservant les route des Vacances» terres fertiles, sans éteindre les capacités de production du lieu. Si habiter devient un devoir, du Paysage, devient - Aménagement de jouir l’esplanade plantée pourun la droit inaliénable du citoyen, habitant d’un traversée de la RNLieu. 7 au niveau du hameau des Censiès. Habiter la Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves, devient significatif, porteur -d’une qualité de d’une vie endémique et non Aménagement piste cyclable surdélocalisable. le chemin de ceinture : Tourves - Les Censiès - Brignoles La Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves possède en elle les qualités d’un Jardin. C’est un Bien Commun en puissance, que le Projet de - Approvisionnement des cantines des trois communes Territoire révèle et articule. avec les produits locaux - Installation d’une légumerie / conserverie. - Installation de nouvelles exploitations maraîchères. Nous sommes arrivés surdes ce Chemins territoire,des venant de l’extérieur et prenant - Aménagement Canaux. connaissance avec lui, par l’arpentage, les rencontres, l’expérience sensible, historique, - l’analyse Restaurant étoilé à Laetc. Celle, mise en valeur des Nous avons ensuite projeté productions locales.un futur potentiel à la Plaine. Nous laissons des pièces qui garantissent le Projet de Territoire : une Carte des Paysages, des une sentiers maquette, Plan-Guide. - Aménagement de un promenade des Jardins Le Projetdes global rassemble les objectifs à atteindre. Coteaux En ce sens, le Projet de Territoire est rassembleur, et se fédérer à l’occasion d’un Projet signifie œuvrer ensemble pour un Territoire - Aménagement du Parc du Caramy : agricole et urbain. commun. - Aire d’autoroute A8, un balcon sur la Plaine - Circuit VéloVin, itinéraire de découvertes des domaines viticoles (L’Escarelle et Saint-Julien).

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Fiches-recommandations

Dans les pages qui suivent, nous avons compilé les recommandations que nous adressons aux différentes institutions et acteurs du territoire, pour continuer, impulser, assurer le Projet de Territoire. Il s’agit des partitions pour jouer l’avenir de la Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves de concert et dans l’harmonie.

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Commune de Brignoles

Manœuvres incitatives en faveur de l’agriculture biologique Inciter les agriculteurs (viticulteurs, maraîchers, grandes cultures) à passer à des pratiques culturales biologiques, en défiscalisant les exploitants en conversion pendant 5 ans. Approvisionnement de la restauration collective par des circuits courts Favoriser l’approvisionnement des cantines (restauration collective) des écoles, collèges et lycées des communes de la Z.A.P. - Brignoles, La Celle et Tourves représentent une masse de 3000 repas / jour - par la filière maraîchère locale. Pour cela, installer des légumerie, conserverie, surgelerie pour faciliter le regroupement, la préparation et la livraison des produits. La municipalité comme acteur foncier Assurer un rôle foncier de la municipalité, mettre en réserve des terrains pour l’activité maraîchère, par exemple à travers la préemption de parcelles.

Commune de La Celle

Manœuvres incitatives en faveur de l’agriculture biologique Inciter les agriculteurs (viticulteurs, maraîchers, grandes cultures) à passer à des pratiques culturales biologiques, en défiscalisant les exploitants en conversion pendant 5 ans. Approvisionnement de la restauration collective par des circuits courts Favoriser l’approvisionnement des cantines (restauration collective) des écoles, collèges et lycées des communes de la Z.A.P. - Brignoles, La Celle et Tourves représentent une masse de 3000 repas / jour - par la filière maraîchère locale. Pour cela, installer des légumerie, conserverie, surgelerie pour faciliter le regroupement, la préparation et la livraison des produits. La municipalité comme acteur foncier Assurer un rôle foncier de la municipalité, mettre en réserve des terrains pour l’activité maraîchère, par exemple à travers la préemption de parcelles.



Commune de Tourves

Manœuvres incitatives en faveur de l’agriculture biologique Inciter les agriculteurs (viticulteurs, maraîchers, grandes cultures) à passer à des pratiques culturales biologiques, en défiscalisant les exploitants en conversion pendant 5 ans. Approvisionnement de la restauration collective par des circuits courts Favoriser l’approvisionnement des cantines (restauration collective) des écoles, collèges et lycées des communes de la Z.A.P. - Brignoles, La Celle et Tourves représentent une masse de 3000 repas / jour - par la filière maraîchère locale. Pour cela, installer des légumerie, conserverie, surgelerie pour faciliter le regroupement, la préparation et la livraison des produits. La municipalité comme acteur foncier Assurer un rôle foncier de la municipalité, mettre en réserve des terrains pour l’activité maraîchère, par exemple à travers la préemption de parcelles.

Communauté de Communes Comté de Provence

Manœuvres incitatives en faveur de l’agriculture biologique Inciter les agriculteurs (viticulteurs, maraîchers, grandes cultures) à passer à des pratiques culturales biologiques, en défiscalisant les exploitants en conversion pendant 5 ans. Approvisionnement de la restauration collective par des circuits courts Favoriser l’approvisionnement des cantines (restauration collective) des écoles, collèges et lycées des communes de la Z.A.P. - Brignoles, La Celle et Tourves représentent une masse de 3000 repas / jour - par la filière maraîchère locale. Pour cela, installer des légumerie, conserverie, surgelerie pour faciliter le regroupement, la préparation et la livraison des produits.

La municipalité comme acteur foncier Assurer un rôle foncier de la municipalité, mettre en réserve des terrains pour l’activité maraîchère, par exemple à travers la préemption de parcelles. Déclaration et guidage de la Z.A.P. au niveau intercommunal



Parc Naturel Régional de la Sainte-Baume

Par le biais de mesures agroenvironnementales, encourager les agriculteurs à : - passer à l’agriculture biologique / raisonnée / agroécologie ; - installer l’arbre au sein de l’activité agricole (haie, alignement, arboriculture et viticulture, maraîchage, céréaliculture) ; - renforcer l’armature verte et bleue pour permettre la circulation des espèces vivantes. Accorder des aides financières aux agriculteurs qui développent des pratiques respectueuses de l’environnement et du paysage pendant quelques années Sensibiliser et former les exploitants agricoles aux pratiques et techniques culturales respectueuses de l’environnement.

Sensibiliser le public aux richesses du territoire (patrimoines naturel, culturel et paysager).

Département du Var

Le Département n’est pas compétent en matière de mise en œuvre d’une Zone Agricole Protégée (ZAP), outil qui reste à la disposition des communes. Toutefois, dans le cadre de sa politique en faveur de la préservation et de la valorisation du foncier agricole, le Département du Var accompagne les collectivités locales désireuses de développer une politique en faveur de la pérennisation et de la redynamisation du foncier agricole, que ce soit au travers de la mise en place d’une ZAP, comme d’un autre outil. Pour le territoire de la Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves, le Département du Var a assuré un appui ingénierie à l’émergence du projet dans le cadre du contrat d’objectifs sur la commune de La Celle. Il a par ailleurs soutenu financièrement la réalisation du diagnostic agricole

préalable à la ZAP sur La Celle, puis son élargissement au périmètre de Brignoles Ouest et Tourves Est. Le Département du Var accompagne toute démarche sur un territoire visant à préserver une zone agricole depuis son émergence jusqu’à la mise en place du périmètre de ZAP, puis la mise en œuvre du projet agricole et du programme d’actions qui peut l’accompagner. Ce soutien aux collectivités locales se fait par le biais d’une assistance ingénierie, par la mise en œuvre d’outils relevant de sa compétence (aménagement foncier rural..) et par le soutien financier dans le cadre de son dispositif d’intervention.



Chambre d’Agriculture 83 Appui du projet de Z.A.P. (accompagnement à la délimitation du périmètre, concertation avec la profession et aux différentes étapes de mise en place de l’outil). Suivi du projet Z.A.P. après sa création. Appui à la collectivité dans la mise en place d’un projet agricole de territoire (projet de développement économique notamment permettant de re-dynamiser ou pérenniser l’agriculture au sein de la ZAP). Diverses actions peuvent être engagées en partenariat avec la SAFER 83.

SAFER 83 Portage d’un projet d’intervention foncière en faveur du maintien de l’agriculture (regrouper les petites parcelles pour constituer des lots (cf. Surface Minimale d’Installation) et permettre l’installation de nouveaux agriculteurs). Participer à la vigilance foncière concernant les transactions de terrains en partenariat avec la communauté de commune.

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CONCLUsION

Autour de la question agricole et du devenir d’une plaine fertile, le Projet de Territoire agglomère et soulève des grands enjeux de société.

Lors de cet atelier, nous avons reçu le droit de projeter de la part des collectivité locales. Nous avons été en mesure d’apporter des éléments de réponse à ces enjeux. Ici, dans la Plaine de Brignoles - La Celle Tourves, les réponses étaient esquissées, parfois déjà présentes... Des propositions sont maintenant clairement établies. Si l’agriculture viticole est un trésor en pleine montée de valeur, c’est un devoir territorial que de se saisir de cette richesse - sans céder à la monoculture et à la spéculation - et de penser à la suite... L’agriculture vivrière replace les décideurs politiques et techniques dans l’ambition de la responsabilité alimentaire. Le consommateur, lui, devient un acteur à part entière du territoire qu’il habite. Dans ce monde où nos modes de vie sont dictés par nos déplacements automobiles, une route qui traverse un pays se transforme en modalité de découverte du territoire par le Paysage. La RN 7 : hier un événement, aujourd’hui une nuisance, sera demain le vecteur de la reconnaissance de la réussite de ce territoire. Bien produire, et le faire savoir. Cet Atelier ébauche une manière d’habiter dans un territoire rural et méditerranéen : le bon-sens nous dicte d’habiter en préservant les terres fertiles, sans éteindre les capacités de production du lieu. Si habiter devient un devoir, jouir du Paysage devient un droit inaliénable du citoyen, habitant d’un Lieu. Habiter la Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves devient significatif, synonyme d’une qualité de vie endémique et non délocalisable. La Plaine de Brignoles - La Celle - Tourves possède en elle les qualités d’un Jardin. C’est un Bien Commun en puissance, que le Projet de Territoire révèle et articule.

Nous sommes arrivés sur ce territoire, et nous avons fait connaissance avec lui par l’arpentage, les rencontres, l’expérience sensible, l’analyse historique, etc. Nous avons ensuite projeté un futur potentiel à la Plaine. Nous laissons des pièces qui garantissent le Projet de Territoire : une Carte des Paysages, une maquette, un Plan-Guide, des recommandations pour chaque acteur. Le Projet global rassemble les objectifs à atteindre. En ce sens, le Projet de Territoire est rassembleur, et se fédérer à l’occasion d’un Projet signifie œuvrer ensemble pour un Territoire commun. Petit à petit, alors, se dessine le territoire-jardin ayant valeur de bien commun.

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bibliographie & références

La Méditerranée, l’Espace et l’Histoire, Fernand BRAUDEL, 1966 Vivre de paysage ou l’Impensé de la Raison, François JULLIEN, 2014 Habiter la Plaine de Fayence, Sophie DOGLIO, Chloé VICHARD, Manon HAZEBROUCQ, Wieland BOSMA, ENSP, 2014 La Basse-Vallée de l’Argens, Jérémy BOIS, Alice DESBOIS, Franck GAILLET, ENSP, 2014 Dynamiques paysagères en cœur de Var, émilie GAYET, Chloë FRANCISCI, Alexis LENAOUR, ENSP, 2013 Le pouvoir du feu, Jordan SZCRUPAK, 2014 La Provence Verte en transition, Adrien MORENI, 2014 Paysage, urbanisation et projet agricole, H. CIVIDINO, L. FABBRI, IFV - Coll. APPORT Agriculture et Paysage, 2009 Lettre aux paysans et aux autres sur un monde durable, Jean VIARD, L’aube poche, 2010

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Remerciements

Merci au Conseil Général du Var de nous avoir permis de réaliser cette belle étude, dans de superbes conditions. Merci à Loriane PAYANT ainsi qu’à Natalie BOEDEC, de nous avoir accompagnés avec attention et soutien. Merci à notre encadrant, Jean-Pierre CLARAC, pour avoir été si impliqué et généreusement pédagogue. Merci aux élus qui ont accepté de nous rencontrer et de participer à la journée Laboratoire de Projets : Mme Josette PONS, député-maire de Brignoles, Jacques PAUL, maire de La Celle, Mme Sylvaine CHABERT, adjointe à l’Urbanisme et l’Habitat à Tourves. Merci à Christophe BARLE, pour nous avoir fait prendre part lors de cette étude au projet global mené depuis plusieurs années. Merci à la Communauté de Communes Comté de Provence pour son accueil. Merci aux experts-invités qui ont répondu présents lors de la journée de Laboratoire de Projets : Claude ALLIER, Eric ESCOFFIER, Adrien MORENI et Jordan SZCRUPAK (Atelier Saltus). Merci aux intervenants qui nous ont apporté leurs critiques et leurs regards lors des comités pédagogiques, et plus particulièrement Thierry LAVERNE, professeur à l’ENSP et Paysagiste-Conseil de l’état dans le Var. C’est à lui que revient le rôle de porter la voix du Paysage dans la mosaïque territoriale et institutionnelle du département. Merci aux personnes rencontrées qui ont accepté de s’entretenir avec nous, de nous montrer leur action sur le territoire : Michel GROS, Stéphane PONS, Bertrand ALLAIS, Michaël LATZ, Bruno CAYRON, Bruno VIEUVILLE, Emmanuelle LAN, Claude CHAZELLE Merci aux personnes présentes lors des comités techniques, grâce à qui le débat a pu se créer et le Projet a pu s’affiner : Fanny ALIBERT, Magali ALTET, Joseph ANTONINI, Eugénie BLANC-COUTAGNE, Catherine GRANIER, Laurent SANNIER, Clémentine VOISIN, Sandrine VITALI, Merci à notre équipe : David EUVRARD, Claire PEUCELLE, Gwenaëlle CHARRIER et Pierre DAVID, pour avoir aussi bien mis en commun les atouts de chacun et travaillé ensemble. 95


Aujourd’hui dans la Plaine de Brignoles – La Celle – Tourves (83), l’étalement urbain et la déprise agricole sont à l’œuvre. Banalisé et appauvri, l’espace est consommé de manière incontrôlée, menaçant la capacité de production agricole et la qualité du paysage. L’outil administratif de la Zone Agricole Protégée (Z.A.P.) est alors pressenti pour la défense des terres fertiles. La fertilité, mise en œuvre et en scène : bien produire et le faire savoir. Alors apparaît le Territoire-Jardin, productif et habité.

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