9 minute read

Austrian Hi-X55

TEST AUSTRIAN

H i - X 5 5

Advertisement

Créée en 2017 par des anciens d'AKG, la marque Austrian Audio est un peu le "AKG tel qu'il aurait pu être". En plus de ses deux microphones haut de gamme déjà réputés, le jeune constructeur autrichien propose deux casques des�nés au secteur pro. Le Hi-X55 testé ici est un modèle circum-auriculaire des plus

intrigants. par Guillaume Fourcadier

Simple, mais pour très longtemps

Peu de choses débordent de ce casque d'un point de vue design, ce qui est plutôt une bonne chose. L'Austrian Audio Hi-X55 repose sur une forme familière, mais de petits détails lui permettent de se démarquer. De loin, il ressemble à un casque de monitoring/mastering quelconque. De près, l'expérience est beaucoup plus positive. Sobre mais pas inélégant, il s'appuie sur une qualité de fabrication tout à fait admirable. Quelques pièces sont en plastique dense, mais l'essentiel de sa structure pliable et ses points cruciaux sont taillés dans le métal. Les branches reliées aux coques, le réglage de la hauteur, les éléments de torsion, tous sont en aluminium et impeccablement assemblés. Même bonne surprise concernant l'arceau, composé d'une large lame d'acier. Le repose-tête et les coussinets, habillés de similicuir, sont eux aussi d'excellente facture. Enfin, la connectique jack est spécialement pensée pour éviter les torsions, car moulée dans une excroissance. Un casque prêt à affronter les années. À cela s'ajoute un excellent confort et une très bonne isolation phonique, portés par des coussinets larges et profonds. Un casque sobre, mais à la conception presque parfaite.

Un casque ou une loupe sonore ?

Destiné à l'univers studio, l'Austrian Audio Hi-X55 est surtout taillé pour l'écoute analytique et non purement musicale. Ses transducteurs de 44 mm, 100% développés par Austrian Audio, sont là pour faire ressortir les moindres détails et imperfections des enregistrements. Une réussite sur ce point, puisque ce casque répond exactement à ce que l'on peut attendre d'un produit professionnel. Dans la même veine que le mythique Sony 7506, en plus technique et moins neutre, le Hi-X55 est une machine à détails, aussi percutante et précise que l'exige sa fonction. Proposant une scène sonore particulièrement large même si elle s’avère peu profonde, ce casque accentue suffisamment les fréquences clés pour créer une excellente séparation des instruments. Beaucoup plus sec que rond, il demeure d'une extrême rigueur dans le bas du spectre. Puissant, incisif, intransigeant, l'Austrian Audio Hi-X55 n'est pas ce que l'on peut appeler un casque musical, bien qu'il se permette, à volume modéré et sur certains enregistrements, de ne pas être un si mauvais élève. Avec son Hi-X55, la marque a choisi de ne pas s'essayer sur la neutralité, très loin de là, mais de jouer avec les accentuations afin de créer un rendu des plus analytiques, quitte à exagérer certains détails. Cette démarche divisera forcément, surtout au sein des amateurs de création sonore, mais fait partie de l'identité de ce casque. L'Austrian Audio Hi-X55 est une très belle réussite dans son genre, mais n'est clairement pas fait pour tout le monde. Son approche l'oriente presque exclusivement vers un usage professionnel.

300 €

Spécifications

•Type : casque fermé professionnel •Transducteur propriétaire de 44 mm •Réponse en fréquence : 5 Hz – 28 kHz •Impédance : 25 Ohms •Sensibilité : 118 dB/mW •Puissance max admissible : 150 W •DHT(1 kHz, pas de précision sur la puissance) < 0,1% •Poids (sans câble) : 305 g •Inclus : câble avec terminaison jack 3,5 mm de 3 m, adaptateur jack 3,5 mm vers jack 6,35 mm, pochette de transport souple

Notre avis

TEST BANG & OLUFSEN

B e o p l ay H 9 5

Marque de luxe ou fabricant audio ? Bang & Olufsen a toujours joué avec ce fragile équilibre, maniant une image exclusive et une tarifica�on généralement plus élevée que la moyenne. Le casque sans fil à réduc�on de bruit Beoplay H95 ne semble pas prêt à inverser ce�e tendance, puisqu'il se présente comme une accentua�on du précédent H9 3ème gen. Matériaux nobles, ergonomie avancée, sonorité haut de gamme, mais tarifica�on qui verse dans la démesure ; le Beoplay H95 réussit-il son pari insensé ?

par Guillaume Fourcadier

800 €

Une classe au-dessus des autres

Ne tournons pas autour du pot, sur la forme, le Bang & Olufsen Beoplay H95 est ce qui se fait de plus impressionnant. Structure presque entièrement en aluminium, bandeau et coussinets en cuir de qualité, molettes crantées en aluminium et design vraiment étudié : on a presque affaire à une œuvre d'art. Nous pouvons seulement regretter qu'il ne soit disponible qu'en noir et en gris/blanc, l'école scandinave restant ici sur des coloris très ternes. La forme est bien là et l'assemblage suit, presque irréprochable. Le Beoplay H95 est à la fois luxueux et moins froid qu'il n'y paraît de prime abord. Bang & Olufsen a clairement monté le niveau d'un cran par rapport à la concurrence. Seul le MW65 de Master & Dynamics n'est pas très éloigné, un casque comme le B&W PX7 optant quant à lui pour une autre orientation. Le B&O H95 peut surtout se plier, ce qui n'était pas le cas des modèles précédents, et peut se mettre à plat. Cela lui permet de parfaitement rentrer dans son bel étui de transport dédié, tout en aluminium. Le confort n'est pas aussi brillant, ne pouvant pas rivaliser avec celui d’un Sony WH-1000Xm3 ou d’un Bose Headphones 700. Mais, d'une part ce confort reste d'un excellent niveau, les coussinets étant bien larges et enveloppants, d'autre part cet écart vient principalement du poids plus important (323 g pour le Beoplay H95 contre environ 250 g pour les autres), ce qui est certainement lié à sa structure en aluminium.

Ergonomie profonde, de Surface

L'ergonomie est assez réjouissante, puisque la marque a eu la bonne idée de combiner la navigation habituelle, entièrement tactile, avec un système de molettes cerclant les deux coques, à la manière d'un Microsoft Surface Headphones. L'une de ces molettes est assignée au réglage du volume, l'autre à la réduction de bruit/retour sonore. Leur fluidité est assez bonne, avec quelques micro frottements perceptibles. Le Bang & Olufsen Beoplay H95 est compatible avec la nouvelle application Bang & OIufsen, épurée et plutôt utile, même si elle ne s’avère pas indispensable. En plus de pouvoir mettre à jour le casque et gérer quelques paramètres, elle permet d'appliquer un panel d'égaliseurs prédéfinis, ou de

jouer avec une "roue d'égalisation" assez déroutante, mais efficace. Cerise sur le gâteau, la connexion est multipoint, ce qui permet au B&O H95 de se connecter en profil audio sur deux produits à la fois.

Réduction de bruit et autonomie en progrès

La réduction de bruit du précédent casque Beoplay H9 (3ème gen) était déjà efficace, mais tout de même assez loin d’atteindre les performances des ténors, en particulier dans les basses fréquences. Ici, Bang & Olufsen corrige largement ce défaut pour se hisser, non pas au niveau du champion Sony, mais à un niveau déjà assez élevé. Sans nous couper du monde extérieur, la réduction de bruit est déjà efficace dès les 40-50 Hz, et parvient à tenir un niveau à peu près régulier de 20 voire 25 dB jusqu'aux aigus (1 kHz). Passée cette gamme de fréquences, l'isolation passive prend le relais. Là aussi, le progrès en matière d’atténuation par rapport au modèle précédent est assez tangible, même s’il pourrait être plus marqué à notre goût. Nous avons donc affaire à un casque dont le système antibruit n'est certes pas aussi impressionnant que celui d'un Sony WH-1000xm3, mais se tient parfaitement. B&O introduit également un algorithme de réduction adaptative du bruit, qui en l'état nous semble très perfectible, mais valable dans quelques situations. Mieux vaut pour le moment rester sur la méthode manuelle. Le mode Ambiant (retour sonore) pourra légèrement perturber, car il s'axe sur une reproduction des voix, tout en conservant la réduction de bruit dans les basses fréquences. Annoncée à 38 h avec réduction de bruit active, l'autonomie atteint environ 35 h en pratique. Un résultat pour le moins excellent.

Une sonorité vivante et titanesque

Nous ne pouvons passer sous silence un point extrêmement fâcheux : l'impossibilité d'utiliser le Bang & Olufsen Beoplay H95 en mode filaire passif, c’est-à-dire éteint. Un choix vraiment incompréhensible, surtout à un tel tarif. Tous nos tests ont donc été réalisés en mode actif. Pas si éloignée de celle des précédents H9, la signature sonore du H95 passe clairement un cap technique, les coussinets bien plus spacieux et l'utilisation de nouveaux transducteurs avec membranes anodisées titane changeant la donne de manière audible. À la fois très précis et très vivant, le Beoplay H95 délivre une signature sonore en V étiré (légèrement physiologique donc), se caractérisant par des extrêmes graves boostés, des médiums légèrement en retrait mais très réguliers et des aigus légèrement mis en avant via plusieurs pics et oscillations. Notre seul vrai reproche concernera justement cette dernière gamme de fréquences, très expressive mais vite agressive une fois bousculée, ce qui est assez typique des membranes titane. Le son se fond parfaitement dans les genres modernes (pop, rap, etc) ou le jazz, l’énergie et l’excellent niveau de maîtrise du Beoplay H95 faisant particulièrement briller les bons enregistrements, même à bas volume. La texture des instruments, les petites nuances d’un morceau tout est admirablement retranscrit. À l'inverse, les styles agressifs (ainsi que les hauts volumes) et les mauvais mix sont rapidement fatigants. Avec ces caractéristiques, il est logique de retrouver une scène sonore cohérente, plus profonde que large (pas assez large peut-être), mais surtout extrêmement détaillée. Face à des références comme le Sony WH-1000Xm3 ou le Bowers & Wilkins PX7, le B&O Beoplay H95 propose un son moins chaud, moins accessible que celui de ses deux concurrents, mais d'une certaine façon plus précis et technique, moins lourd, prenant le pari d'une sonorité différente, tout en ayant parfaitement conscience de ses forces et faiblesses. Le Bang & Olufsen Beoplay H95 justifie-t-il techniquement ses 800 euros ? Non, il lui faudrait vraiment se détacher du lot pour cela. Mais il peut enfin s'asseoir à la table des meilleurs et, pour ce qui est du design, les regarder de haut.

Spécifications

•Type : casque circum-auriculaire Bluetooth à réduction de bruit active •Fabrication : aluminium, cuir d'agneau, cuir de vachette, tissu •Puce Bluetooth 5.1 •Codecs audio supportés : SBC, AAC, AptX Adaptive •Appairage rapide : Google Fast Pair, Microsoft Swift Pair Multipoint •Transducteurs de 40 mm avec membranes anodisées titane •Réponse en fréquence : 20 Hz à 22 kHz •Poids : 323 g •Livré avec : coffret en aluminium, câble USB-C, câble jack 3,5 mm, adaptateur jack avion

Notre avis

Construction Ergonomie

Performances Musicalité

This article is from: