J’ai fait ce voyage au Togo pour me rendre à un mariage. Je suis parti sans sujet a priori, vierge de représentation visuelle, en m’efforçant d’évacuer toute idée préconçue, pour ce premier voyage en Afrique subsaharienne.
Sur place, au hasard de mes déplacements à pied dans les rues de Lomé, la capitale, j’ai collecté inconsciemment une série de scènes symboliques, qui interrogent les différents aspects de la vie quotidienne en « démocrature ». C’est le terme qu’emploient les Togolais, pour évoquer leur système politique : confiscation des richesses par une minorité, corruption au sommet de l’état, violence policière, accaparement des terres au mépris des moyens de subsistance des populations,…, le tout avec le soutien de l’ex-puissance coloniale : la France.
Le choix du Noir et Blanc s’est imposé à moi avant le départ. Un moyen de résister à la tentation de l’exotisme souvent induite par la couleur. Une façon de me concentrer sur le sens.