Jugend an drogen hellef

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Jahresbericht

2009


Illustrations : Les illustrations émaillant les pages de ce rapport annuel ont été réalisées à l’Atelier Artistique du CHNP. Nous les remercions chaleureusement pour leur collaboration et leur laissons carte blanche pour présenter leur projet (page 59) Layout : Éilenger KonschtWierk ATP a.s.b.l. Photos : © Jugend- an Drogenhëllef


Inhaltsverzeichnis Wir über uns

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A. Freie Beiträge 1. Travail bas-seuil 2. Programme de substitution 3. Suizidalität und illegale Drogen 4. Erfahrungsbericht: Ohrakupunktur

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B. Tätigkeitsbericht 2009 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.

Überblick über Arbeitskonzept und Arbeitsbereiche Les offres et structures bas-seuil Beratungsstellen Luxemburg, Esch/Alzette und Ettelbrück Programme de substitution Service médical Logements accompagnés Service parentalité Distributeurs de seringues et échange de seringues

Carte blanche Atelier Artistique CHNP

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JDH Jugend- an DrogenhĂŤllef


Wir über uns

Die « Jugend- an Drogenhëllef » ist eine gemeinnützige Stiftung und besteht seit 1986. 1998 hat der Verein seine Trägerstruktur verändert (ehemals a.s.b.l.) und funktioniert seitdem als « Fondation ». Die Arbeit der Vereinigung wird finanziert über eine « Convention » mit dem Gesundheitsministerium. Die Zusammensetzung des Verwaltungsrates der « Fondation » (Stand Juni 2010) - Dr. Weydert Claude (Präsident) - Dr. Lammar Yves (Vize-Präsident) - Torno Caroline (Kassiererin) - Braun Andrée - Michaelis Thérèse - Rose Gitta - Thinnes Catherine Vertreter des Gesundheitsministeriums in der « plate-forme de coopération » der Jugend- an Drogenhëllef : Origer Alain Organigramm, Sektoren (Arbeitsbereiche) Zu Beginn des Jahres 2010 fand eine Restrukturierung des Organigramms statt. Die JDH ist nunmehr in Sektoren (Aktivitätsbereiche) organisiert, die fachlich und personell national zusammenarbeiten. Auf lokaler Ebene findet eine Zusammenarbeit zwischen den Aktivitätsbereichen statt. Die Mitarbeiter/-innen der « Jugend- an Drogenhëllef » (Stand Juni 2010) Im folgenden sind die Mitarbeiter/-innen der JDH aufgelistet, nach dem Stand von Juni 2010. Der Umfang der Wochenstunden ist unterschiedlich und reicht von 16 St./Woche bis zu 40 St./Woche. Es handelt sich um Fachleute aus dem psychosozialen, medizinischen und administrativen Bereich. Die Mehrzahl der Mitarbeiter/-innen hat eine langjährige Berufserfahrung im Umgang mit Problemsituationen vom Typ « Drogen, Sucht, Abhängigkeit » in unterschiedlichen Kontexten.

Leitung und Verwaltung - Grün Henri, Dipl.- Psychologe, Direktor - Arendt, Georges, Empfang, Sekretariat - Limpach Michelle, Empfang, Sekretariat - Neisius Catherine, Empfang, Sekretariat - Michely Pascale, Buchführung - Schulligen Birgit, Buchführung und Personal - Thill Jacquie, Gehälter Niederschwellige Arbeit (Kontakt 28 Luxemburg, Offene Tür Esch/Alzette, niederschwellige Arbeit Ettelbrück) - Leiterin des Sektors: Gianotti Nathalie, assistante sociale - Colbach Nicolas, assistant social - Da Fonseca Iranete, éducatrice. dipl. - Dupont Anne, assistante sociale - Lucas Nadia, assistante sociale - Remackel Claude, aidant éducatif et social - Settanni Franco, éducateur gradué - Teutsch Cécile, éducatrice graduée - Weber Benoît, éducateur dipl. Beratungsstellen (Luxemburg-Stadt, Esch/Alzette, Ettelbrück) - Leiter des Sektors: Günter Biwersi, Diplom-Pädagoge - André Freddy, Dipl.-Psychologe

Mehrere Mitarbeiter arbeiten an unterschiedlichen Standorten.

- Berg Katja, éducatrice graduée

Unsere Mitarbeiter nehmen regelmäßig an Fortbildungen teil. Es handelt sich zum Teil um suchtspezifische Fortbildungen; ein Teil der Mitarbeiter/-innen befindet sich außerdem in längerfristigen Zusatzausbildungen in bestimmten Beratungs- und Therapiemethoden oder hat solche absolviert. Es handelt sich um folgende Methoden (in alphabetischer Reihenfolge): Integrative Gestalttherapie, Klientzentrierte Gesprächspsychotherapie, Körperarbeit, Psychodrama, psychoanalytisch orientierte Einzeltherapie, Systemische Therapie, Lösungsorientierte Kurzzeittherapie, Traumatherapie, Verhaltenstherapie. 2008 hat eine interne Fortbildung in „motivierender Gesprächsführung“ begonnen.

- Christen Anja, assistante sociale

Unser Anliegen ist, diese Vielfalt der Zusatzqualifikationen indikationszentriert anzuwenden, d.h. nach Bedarf und nach Absprache mit unseren Klienten/-innen. Eine entsprechende Orientierung findet bei der Anmeldung oder nach den ersten Gesprächen statt.

- Dr. Staut Werner, Facharzt f. Psychiatrie u. Psychotherapie

- Damjanovic Gaby, Dipl.-Psychologin - Denzel Dietmar, Dipl.-Pädagoge - Klestadt Carmella, Dipl.-Psychologin - Moyse Ariane, Dipl.-Psychologin Service médical - Dr. De Winter Jean-Paul, médecin-généraliste

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Methadonprogramm (Luxemburg und Esch/Alzette) - Leiterin des Sektors: Moyse Ariane, Dipl.-Psychologin - André Freddy, Dipl.-Psychologe - Brünnet Susanne, assistante sociale - Damjanovic André, infirmier spéc. en anesth.. - Recktenwald Markus, éducateur-instr. - Roesgen Marie-Anne, infirmière dipl. - Schillé Corinne, infirmière psychiatrique - Schneider Daniel, assistant social - Sorgen Werner, assistant social

Service parentalité - Leiter des Sektors : Lamborelle Robert, Dipl.-Psychologe - Berg Katja, éducatrice grad. - Hick Hervé, assistant social, lic. en sciences pol. et soc. - Lucas Nadia, assistante sociale - Reuter Cathy, éducatrice grad.

Betreutes Wohnen « Les Niches » und Nachsorgehaus Neudorf - Leiter des Sektors: Hick Hervé, assistant social, lic. en sciences pol. et soc - Huberty Yan, Dipl.-Psychologe - Christen Anja, assistante sociale - Dias Sonia, éducatrice grad. - Lafontaine Giselle, assistante sociale - Recktenwald Markus, éducateur-instr.

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Organigramme de la Fondation Jugend- an Drogenhëllef

Conseil d'Administration

Plate-forme de coopération Fondation/Ministère de la Santé

Bureau Exécutif

Direction

Bas seuil milieu ouvert

Consultation

Programme de substitution

Logement

Parentalité

Service médical

Administration

Kontakt 28 Luxembourg

Centre de consult. Luxembourg

Programme substitution Luxembourg

Service les niches Luxembourg

Service Parentalité Luxembourg

Médicin généraliste

Réception / Secrétariat rue d'Anvers

Porte ouverte Esch / Alzette

Centre de consult. Esch / Alzette

Programme substitution Esch / Alzette

Service les niches Esch / Alzette

Médicin Psychiatre

Réception / Secrétariat Esch

Bas seuil / streetwork Ettelbrück/Nord

Centre de consult. Ettelbrück

Comptabilité / Salaires / Personnel

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Martine Bigneron


A. Freie Beitr채ge 1. Travail bas seuil 2. Programme de Substitution 3. Suizidalit채t und illegale Drogen 4. Erfahrungsbericht: Ohrakupunktur

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Franรงoise Deligny


1. Travail bas-seuil

1.1. Travail bas-seuil, travail social ? L’objectif de cet écrit est de tenter de donner une vue d’ensemble des modèles de pensées et des missions des travailleurs sociaux dans le secteur d’activités bas-seuil de la Fondation Jugend-an Drogenhëllef. Nos espaces bas-seuil sont spécialement conçus pour aider nos usagers à trouver un minimum d’équilibre et de bien-être, sans exiger de leur part des conditions préalables afin de profiter de cette aide. L’approche bas-seuil implique donc un accès facile pour les usagers de drogues et une mise à disposition de moyens permettant une amélioration des conditions de la vie quotidienne et ainsi, de vivre plus dignement. Afin d’éviter aux usagers les sentiments d’échecs répétitifs et la rupture avec les services, ces structures bas-seuil ne visent pas prioritairement la réinsertion sociale ou professionnelle. De même, l’abstinence ne fait nullement partie des objectifs à atteindre absolument. En effet, l’approche bas-seuil essaie, de manière entièrement pragmatique, sans discours moralisateur et sans recourir aux jugements, d’atteindre les objectifs d’amélioration de la condition de vie que l’usager du service se fixe. Notre pratique nous a montré que peu d’usagers tendent vers un vrai changement et ce constat est souvent difficile pour les intervenants qui s’interrogent sur ce paradoxe1 : donner du sens à leur travail tout en acceptant que leur mission première n’est pas de changer les gens. Si l’objectif n’est pas de changer forcément la situation de l’usager, comment peut-on alors définir la fonction du travailleur social dans ce cadre ? Le travailleur social a une formation pluridisciplinaire et polyvalente ce qui lui permet de s’ouvrir aux multiples aspects de la réalité sociale. De plus le « social » en lui-même est un concept très vaste qui englobe toute une série de réalités tournant autour des relations interhumaines. Pour digérer ce pain quotidien, le travailleur social dispose d’un tas d’outils et opérera à un tri selon la problématique à laquelle il doit faire face. La méthode de procéder est axée essentiellement sur la mise en relation et sur l’instauration d’un dialogue avec les clients. Le travailleur social privilégie alors l’écoute empathique, le non jugement et le respect tout en gardant une liberté dans son champ d’action. Il s’active en créant du lien dans les situations et dans les gestes quotidiens, aussi pour instaurer un climat de confiance qui favorise le dialogue. Les approches sont adaptées selon l’usager et la situation mais demandent un effort pour toujours mettre à l’aise les usagers. L’art de nos interventions réside dans le double rôle de devoir en même temps veiller au cadre de l’institution et de son règlement interne (p.ex. : pas de consommation, pas de violence…). Toute cette complexité du travail dans le bas-seuil suppose donc un développement de créativité, de stratégies et de savoir-être pour créer du lien tout en faisant respecter les règles de base.

1) En fait, l’approche non-normative du bas-seuil adresse son sens dans la mise en place d’un cadre spécifique permettant aux usagers de pouvoir plus facilement puiser dans leurs propres compétences et ressources

La présence du travailleur social, de par son rôle d’aide et de soutien, prend son sens en œuvrant pour une construction de relations sans pour autant essayer de changer la personne, mais elle ouvre une possibilité d’émergence au changement à disposition de l’usager. S’il est évident que les usagers de drogues qui entrent en interaction avec le dispositif bas-seuil cherchent à subvenir à leur besoins quotidiens les plus basiques2, nous constatons aussi chez certains une volonté d’entrer dans des modes de relation où l’engagement humain s’exprime davantage, loin des rapports dégradants, voire agressifs et de l’indifférence dont ils sont souvent à la fois auteurs et victimes dans le contexte de la vie de rue. De par trop souvent une mauvaise qualité d’échanges avec les institutions sociales et les gens qui les entourent, les usagers de drogues développent des stratégies d’action qui vont soit vers une intensification dans l’appauvrissement des liens avec les autres dans la société, soit vers une quête de rencontres capable de modifier ou d’améliorer ces liens. Concernant les services offerts dans l’espace bas-seuil, nous constatons l’existence d’un vrai besoin. L’offre de services basiques est indispensable pour la survie des usagers de drogues et leur resocialisation. En effet, le fait de pouvoir se restaurer, se reposer, lire, regarder certains films, recevoir du matériel de réduction des risques et autres, participe au maintien d’un équilibre par rapport à la présence et à la participation des usagers dans la structure. Ce rapport d’équilibre rejoint bien entendu celui d’une vie en communauté où un apprentissage est nécessaire afin de ne pas entraver les libertés des autres et de respecter les règles d’interrelations essentielles au bon fonctionnement. L’aide à la survie constitue un objectif du bas-seuil qui malheureusement est souvent lié à l’idée d’un travail trop axé sur le présent sans véritable implication dans la problématique des usagers de drogues. Or, cette idée de l’absence de suivi est réfutable par notre pratique quotidienne. Notre constat est que les thèmes les plus récurrents concernant les préoccupations de nos clients sont les suivants : - La reconnaissance des usagers en tant que citoyens - Les problèmes d’hébergement et d’accès au marché du travail - Les problèmes des lieux de consommation - Les problèmes avec la justice, les services sociaux - Le surendettement - La dépendance aux substances psycho-actives et leur acquisition Les demandes sont bien entendu très diversifiées du fait que la population est elle-même très hétéroclite. Dans ce contexte, des possibilités émergent. Certaines personnes souhaitent obtenir une guidance précise face à un problème concret et bien défini (aide pour l’octroi du RMG, remplissage de formulaires, recherche active de logements et de mise au travail, gestion financière, mise en ordre de la situation administrative, préparation de sevrage et thérapie etc.).

2) voir la théorie de Abraham Maslow, publiée en 1943

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Les démarches sociales et administratives sont un pilier de notre réalité quotidienne et constituent une de nos activités principales telles qu’on peut le constater dans nos statistiques annuelles. Comme explicité plus haut, elles englobent aussi bien la recherche d’un emploi, d’un logement que l’accompagnement dans les institutions. Il va de soi que ces démarches varient selon les besoins et les nécessités de chaque individu. Dans toutes nos démarches, il y a toujours un suivi adapté. C’est à dire que la personne exprime des choses, des désirs, mais la réponse ou la solution au problème doit toujours prendre en compte les éventuelles décisions légales qui entrent dans le cadre général social que la société s’est donnée. Nos démarches axent sur la répartition équilibrée des droits et des engagements respectifs.

1.2. Projet-pilote : L’intervention d’un pair lors des permanences au Kontakt 28

Dans notre approche, la stabilisation des usagers se fait en régularisant leur situation sociale (papiers administratifs, logement, travail) afin de leur donner la sérénité ainsi que la motivation nécessaire pour travailler sur leur problématique intrapsychique et familiale. En effet, le stress négatif d’une situation instable ne permet généralement pas de s’occuper de ses propres difficultés et incertitudes à la source.

1.2.1 Qu’est ce qu’un pair ?

Notre pratique nous montre que certains toxicomanes en phase de consommation aigue peuvent aplanir leur rythme de consommation suite au changement de situation sociale. Le travail par exemple, adapté aux capacités de l’usager et à certains de ses intérêts pourra lui permettre de se sentir valorisé et gratifié avec en conséquence un impact positif sur sa consommation. Mais ne plus vouloir rester toxicomane, c'est-à-dire avant tout vouloir changer son mode de vie, sa façon d’être au monde, c’est aussi ouvrir les yeux sur tout ce que l’usager ne voudrait pas voir, toutes les difficultés de différents ordres (économique, familial, psychologique, judiciaire etc.) qui sont à l’origine de sa toxicomanie ou qu’il a eu en devenant toxicomane. Il est alors primordial de soutenir l’usager lorsqu’il commence à changer sa situation de vie et de mener parallèlement avec lui un travail sur ces aspects de sa vie, travail qui nécessite impérativement une collaboration étroite entre les différents intervenants. De manière générale, les travailleurs sociaux bas-seuil préconisent l’idée que l’offre faite aux usagers doit être globale en mettant l’accent à la fois sur les aspects relationnels et sur des propositions concrètes de stabilisation de la situation sociale. Cette offre ne peut se faire en vase clos mais implique la coopération de toutes les personnes impliquées dans la situation de vie de l’usager, quelles soient dans son entourage professionnel, familial ou amical.

Nathalie Gianotti Assistante sociale

En 2009 fut dévéloppé l'idée originale d'intégrer à l'équipe du service bas seuil de la JDH - le Kontakt 28 - un « pair », ceci en premier lieu pour aider l'équipe psychosociale à garantir le cadre de travail par ces compétences spécifiques, en deuxième lieu pour différentes tâches au niveau de la prévention. À ce projet - nommé « projet pair » - fut lié une évaluation après 6 mois de fonctionnement. Les 2 articles suivants retracent d'une part le cadre conceptuel du projet et d'autre part la méthodologie et les résultats de l'évaluation.

Les pairs peuvent être définis comme des individus appartenant au même groupe sociétal, défini principalement sur base de l’âge, du grade ou du statut. L’éducation par les pairs, dans le contexte des méthodologies d’éducation à la santé, est une approche qui permet d’agir pour qu’un groupe minoritaire représentatif d’une population cible, en plus d’avoir un rôle d’information et de motivation, influence le reste de la population cible quant à certains comportements et attitudes. Le pair vient de sphères en lien avec celle de la population cible et est reconnue aussi par elle. Il est connu et respecté au sein du groupe et, de par ses expériences, comprend les valeurs et les normes du groupe. Son statut de proximité permettrait de faire tomber certaines barrières psychologiques chez les usagers et aurait l’avantage de pouvoir communiquer sur un mode plus informel qui peut s’avérer parfois plus efficace pour communiquer des messages voulus à un groupe cible précis. 1.2.2. Contexte de situations difficiles et problématiques au Kontakt 28 Au K28, une difficulté particulière, inhérente au contexte, réside dans les situations à potentiel de conflits, voire de violence. On rencontre notamment les cas de figure suivants : - Certains jeunes entre 18 et 21 ans qui posent régulièrement problème car ne respectant pas les consignes du K 28. Ces jeunes sont turbulents, manquent de respect et sont convaincus que leurs actions délinquantes et comportements violents et agressifs les rendent "grands leaders" dans la scène de la rue - Une autre catégorie de difficultés rencontrées concerne des consommateurs de toute âge qui posent problème par la conjonction entre intoxication massive (benzodiazépines, alcool, héroïne et cocaïne) et délires de toutes sortes : Ces personnes sont souvent des cas psychiatriques, difficiles à gérer et totalement imprévisibles dans leurs paroles et actions ce qui augmente encore le danger pour les membres de l'équipe - Les consommateurs, qui, pour des raisons diverses, commencent à se disputer (élever le ton, insultes, provocations, etc.) dans la salle ce qui rend donc l'atmosphère électrique et augmente le stress des autres. Parfois ces disputes se terminent en bagarre générale ! - Les usagers du service qui expriment des difficultés à accepter les sanctions disciplinaires à leur égard

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Les réactions nécessaires face à ces différentes situations ne relèvent pas, à priori, des tâches et missions du travailleur social, mais afin de gérer la structure, nous sommes actuellement amenés à nous occuper de ces problèmes qui demandent beaucoup trop de temps et d’énergie. De plus, le travail psycho-social et de contact avec la population cible, qui restent notre priorité, nécessitent une certaine base relationnelle qui est malheureusement trop souvent perturbée et remise en question de par notre rôle nécessaire de « garant de l’ordre ». De ce fait la présence d’un pair est nécessaire et ses missions sont de trois ordres : 1. au niveau de la sécurité pour les clients, le personnel et la structure

1. être retiré, depuis au moins quelques années, du milieu dans lequel il intervient (fonction de « bon exemple ») 2. avoir eu un statut connu et reconnu dans au moins une des scènes visées (fonction d’expériences et de connaissances) 3. être capable de respect et de considération pour la population cible (fonction de représentation de la dignité et des valeurs humaines) 4. avoir une capacité d’écoute et présenter une certaine sérénité et patience (fonction d’empathie, fonction de désescalation) 5. être capable de s’imposer et de s’affirmer dans le groupe aussi bien par sa présence que par ses mots et paroles (fonction de pair meneur, fonction de « non influençabilité »)

b. veiller au respect du règlement intérieur

6. être crédible pour la population cible, c’est-à-dire « faire ce qu’on dit et dire ce qu’on fait » (fonction de transparence et de fiabilité)

c. intervenir afin de désescalader les situations à risques et les conflits

7. a voir une gestion adéquate des émotions propres (fonction de stabilité)

d. mettre en pratique les sanctions disciplinaires décidées par l’équipe

8. être capable d’accepter son rôle et les limites y afférentes dans la relation de travail avec les intervenants sociaux professionnels de l’institution (fonction de complémentarité)

a. surveiller la salle d’accueil, la terrasse et les toilettes

2. au niveau des messages de prévention de la violence a. informer, expliquer et discuter avec les clients sur le respect des lieux et du règlement intérieur b. remettre en question, dans le chef des usagers, le recours à la force et à l’agression en tant que moyen de résolution de conflits et en tant que facteur essentiel pour définir leur statut social

1.3. Evaluation du projet pilote « pair » Tel que prévu dans le projet pilote, une évaluation après une période de six mois a été réalisée en 2009. Ci-dessous nous présenterons la méthodologie utilisée de même que les résultats. 1.3.1. Les hypothèses

c. faire comprendre clairement les conséquences négatives engendrées par les actions délinquantes voire criminelles par rapport à la société, à leur entourage et par rapport à euxmêmes

- La présence d’un pair lors des permanences au Kontakt 28 aura des effets positifs sur l’équipe et sur les clients.

3. au niveau des messages de réduction de risque

Hypothèses opérationnelles :

a. sensibiliser les clients sur leurs responsabilités civiles concernant entre autre la santé publique (ramener les seringues usagées, ne pas laisser traîner le matériel d’injection n’importe où, réduction générale des risques,…)

1. Le sentiment de sécurité de l’équipe du Kontakt 28 augmente

b. promouvoir des messages de prévention en favorisant l’usage de drogues à moindre risques et les comportements diminuant les expositions aux maladies sexuellement transmissibles

3. Le respect des règles du Kontakt28 (pas de deal, pas de consommation de drogues…) augmente

Le rôle du pair, tel que décrit ci-dessus, doit pouvoir être cadré afin d’éviter tout dépassement de son rôle et une confusion entre la professionnalité du travailleur social et la non professionnalité du pair dont l’expérience et la connaissance du milieu sont les principaux atouts. Le concept de travail du K 28, les missions prédéfinies ainsi que les limites d’intervention du pair doivent impérativement être clarifiés, compris et acceptés au préalable. 1.2.3. Profil du pair

Hypothèse générale :

2. Le nombre d’agressions verbales et physiques entre les clients ou envers l’équipe diminue

4. L’application des sanctions en cas de transgression des règles sera facilitée 5. Le statut de proximité du pair aura une incidence positive sur le nombre de passages au Kontakt 28 1.3.2. Les outils Pour opérationnaliser les concepts évoqués dans les hypothèses énoncées ci dessus, nous avons construit deux questionnaires, le premier à destination des usagers et le deuxième destiné aux membres de l’équipe du Kontakt 28. Les questionnaires sont anonymes et confidentiels de sorte à conserver l’authenticité des intentions de réponses.

Le pair, afin de remplir les missions prédéfinies, doit de préférence pouvoir présenter les caractéristiques suivantes :

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1.3.3. Le recueil des données

1.3.5.2. Des membres de l’équipe du K28

Les questionnaires à destination des usagers ont été distribués par les membres de l’équipe (à l’exclusion du pair lui-même) aux usagers consentants durant les deux dernières semaines d’octobre 2009 dans la salle d’accueil du Kontakt 28.

Sept professionnels de l’équipe du Kontakt 28, c'est-à-dire toute l’équipe à l’exception du pair lui-même ont répondu au questionnaire.

L’autre questionnaire a été rempli durant cette même période 1.3.4. Le traitement des données Les réponses aux questionnaires ont fait l’objet d’un classement ordinal allant de « pas du tout d’accord » à « entièrement d’accord ». Avec deux autres modalités, « plutôt pas d’accord » et « plutôt d’accord ». Nous n’avons pas choisi un nombre de modalités impaires afin d’inciter les répondants à se positionner tendanciellement soit vers le pôle positif ou négatif. 1.3.5. L’échantillon 1.3.5.1. Groupe des clients L’étude porte sur 60 usagers ayant les caractéristiques suivantes: Sexe Sexe Femme Homme

N 15 45

% 25,0 75,0

Total

60

100,0

Âge 15 et 20 21 et 25 26 et 35 Plus de 35

N 1 13 28 18

% 1,7 21,7 46,7 30,0

Total

60

100,0

Âge

Fréquence des visites au K28 Fréquence des visites Occasionnellement Régulièrement

N 13 47

Total

60

Durée depuis laquelle le K28 est fréquenté Fréquentation depuis quand? Moins de 6 mois De 6 mois à un an Plus d'un an

N 8 12 40

Total

60

Les clients ayant répondu sont représentatifs des visiteurs du Kontakt 28, puisque les hommes entre 26 et 35 ans sont majoritaires. Par ailleurs, nous remarquons que la fréquentation des répondants est souvent régulière et date généralement depuis plus d’un an.

1.3.6.Réponses des clients 3 Réponses Depuis l’arrivée d’un pair, l’atmosphère au K28 est devenu plus calme

La très grande majorité des répondants (93,30%) estiment que l’atmosphère au K28 est devenue plus calme. Il y a moins de conflits, de Le nombre de conflits a dimibagarres et de violences au nué selon 91,60% des usagers K28 quand le pair est présent de la structure. Il y a moins de « deals » et de 81,6% des usagers sont d’avis « shoots » dans les locaux du qu’il y a moins de deals et K28 lorsque le pair est présent de shoots à l’intérieur de la structure. Je respecte le pair 96,70% des répondants respectent le pair. Je discute régulièrement 83,40% des clients discutent avec le pair sur ma vie et régulièrement avec le pair sur ma consommation leur vie et leur consommation. Le pair me donne parfois des 78,30% des usagers reçoivent conseils de prévention. parfois du pair des messages de prévention Je suis d’avis que la présence 98,3% des usagers sont d’avis du pair est utile pour la sécurité qu’un pair est utile pour assurer au K28. la sécurité au Kontakt 28 Je voudrais que le pair soit Tous les répondants s’accorprésent pendant toute la dent à dire qu’une personne permanence telle que « Angus » devrait être présente durant toute la permanence au Kontakt 28.

1.3.7. Réponses des professionnels Items du questionnaire Depuis l’arrivée du pair, l’atmosphère au k 28 est devenue plus calme Il y a moins de conflits, de bagarres et de violences au K 28 quand le pair est présent Lors de l’éclatement de conflits, la présence du pair a un effet de désescalation Le pair donne des messages de prévention et de réduction des risques La présence du pair me permet de mieux me concentrer sur le travail social avec les clients Grâce à la présence du pair, il y a moins de « deals» et de « shoots » dans les locaux du K 28 Je me sens plus en sécurité depuis la présence du pair

Tendance positive* 100,00 %

Tendance négative** 0,00 %

85,70 %

14,30 %

100,00 %

0,00 %

71,40 %

28,60 %

100,00 %

0,00 %

71,40 %

28,60 %

100,00 %

0,00 %

3) Les modalités de réponses non utilisées par les répondants n’apparaissent pas dans les graphiques

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Le règlement intérieur est plus respecté depuis la présence du pair La surveillance de la salle d’accueil, de la terrasse et des toilettes est assurée par le pair J’aimerais que le pair soit présent durant toute la permanence L’intégration du pair dans l’équipe est bonne

100,00 %

0,00 %

1.3.9. Discussion et pistes

100,00 %

0,00 %

Le projet pair est expérimenté depuis le mois d’avril 2009 et la présente évaluation se situe six mois plus tard (fin octobre 2009).

100,00 %

0,00 %

La fonction et les missions du pair ont été définies avant la mise en œuvre du projet et appliquées de manière conséquente.

100,00 %

0,00 %

* « entièrement d’accord » et « plutôt d’accord » ** « pas du tout d’accord » et « plutôt pas d’accord »

Les réponses au questionnaire destiné aux collaborateurs du K28 vont entièrement dans le sens d’un bénéfice net pour la structure du Kontakt 28 et pour le travail qui s’y fait. 1.3.8. Conclusions Globalement, nous pouvons conclure que la phase d’essai a été évaluée de manière très positive aussi bien par les usagers de la structure que par les professionnels de l’équipe. La présence du pair est perçue comme étant utile par la très grande majorité des répondants et sa perception par les usagers va dans le sens de celle de l’équipe. L’on peut en conclure que l’hypothèse générale est confirmée dans le cadre de cette étude succincte4. Hypothèse générale : « confimée » La présence d’un pair lors des permanences au Kontakt 28 aura des effets positifs sur l’équipe et sur les clients.

En analysant les résultats obtenus à la lumière des hypothèses opérationnelles énoncées, les conclusions nous confortent dans la mise en place du projet pair.

- Vu les résultats de cette évaluation, le projet pilote a fait ses preuves dans le sens des hypothèses énoncées plus haut et des efforts sont à entreprendre pour pérenniser cette fonction du pair et d’en faire une partie intégrante du concept de la structure bas-seuil de la Fondation JDH. Il y a aussi lieu de considérer une extension de la présence du pair sur toute la permanence de la structure d’accueil K28. En effet, la présence ainsi que les interventions du pair ont une influence considérable sur le climat de travail et sur l’ambiance générale de la salle d’accueil. Ne sont pas à négliger les aspects d’amélioration de la sécurité pour les usagers, le personnel et la structure. - En même temps, ce projet pilote a montré que la participation d’un pair rémunéré dans le cadre du travail social est tout à fait acceptée et reconnue aussi bien par les usagers que par les professionnels impliqués. Cette étape constitue certainement un développement intéressant pour le travail social au GrandDuché de Luxembourg. - Dans l’hypothèse de la continuation de cette forme d’intervention au Kontakt 28, plusieurs pistes sont à étudier ou à approfondir, dont : • l’influence de la fonction du pair relative à certaines populations spécifiques (femmes toxicomanes, prostitué(e)s, jeunes, etc.) • les possibilités conceptuelles de la communication sur un mode plus informel des messages de prévention (non donnés par des professionnels de formation psychosociale)

Hypothèses opérationnelles : Le sentiment de sécurité de l’équipe du Kontakt augmente « confirmée » Le nombre d’agressions verbales et physiques entre les clients ou envers l’équipe diminue « confirmée »

Nathalie Gianotti, Assistante Sociale, Responsable du Kontakt 28

Le respect des règles du Kontakt (pas de deal, pas de consommation de drogues…) augmente « confirmée » L’application des sanctions en cas de transgression des règles sera facilitée5 Le statut de proximité du pair aura une incidence positive sur le nombre de passages au Kontakt6

4) L’étude ci-présente ne correspond pas à tous les critères scientifiques d’une évaluation mais propose une indication fortement concluante 5) Cette hypothèse n’a pas été véritablement testée dans le cadre des questionnaires mais les indications vont dans le sens d’une confirmation. En tous cas, la perception, montrant que le nombre de transgressions au règles a diminué 6) Le nombre de passage dans les locaux du K28, étant en augmentation constante depuis le début 2007 (voir rapports d’activités de la Fondation Jugend- an Drogenhëllef), il est difficile pour l’instant d’attribuer l’augmentation actuelle à l’effet du projet pair.

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Simone Toelen


2. Programme de Substitution

Im Jahr 2009 feierte das Methadonprogramm der Jugend- an Drogenhëllef sein 20-jähriges Bestehen. Zeit Bilanz zu ziehen. Aus diesem Anlass organisierte die Fondation am 18. November 2009 eine Konferenz mit Rundtischgespräch zum Thema: « Etat de la substitution au Luxembourg ». Wir veröffentlichen hierzu 2 Beiträge: einen Vortrag, gehalten auf dieser Konferenz, zum Methadonprogramm der JDH (A. Moyse) und die Transkription einer Sendung auf Radio 100komma7, zusammengestellt von C. Schimmer, die diese Konferenz begleitete und das Rundtischgespräch moderierte.

2.1. Virtrag: 20 Joer Methadonprogramm vun der Jugend- an Drogenhëllef 1989 – 20091 An 20 Joer haten mir 540 verschidden Patienten am Programme de Substitution. Verschiddener sinn eemol dobäi gewiescht, anerer sinn e puer mol zeréck komm. Mir hunn Clienten déi e puer Deeg oder Wochen am Programm bleiwen, anerer sinn schon 5 (5.6%), 10 (3.4%), oder 16 Joer (3.4%) derbäi. An deenen 20 Joer huet sech vill geännert. Mir konnten ons un d’Besoinen vun eisen Clienten upassen andeems mir awer och eis Aarbechtsweis ëmmer erëm probéiert hunn ze verbesseren. Dëst war och méiglech duerch 3 Etuden an deenen mir eisen Methadonprogramm evaluéiert hunn. Déi 1. Etude ass 1991 duerchgefouert ginn. Deen zweeten Tëschebericht ass 1993 erauskomm. Déi 3 Etude iwwert d’Evolutioun vun den Clienten am Programme de Sustitution ass 10 Joer duerno, also 2003 duerchgefouert ginn. Dës Etuden waren wichteg fir ze wëssen wou mir drun waren. Si hunn eis gewisen datt d'Substitution eng wichteg Plaatz an der Behandlung vun Heroïnofhängegen hat. Si hunn och d'Schwächten an d'Stäerkten vum Methadonprogramm ervirgehuewen an hunn eis erméiglecht de Programm méi individuell un d'Clienten unzepassen. Den Kader dee mir eisen Clienten ginn, ass deen selwechten fir all, mais doran hunn mir d’Méiglechkeet flexibel ze sinn fir op déi Spezifeschkeet vun all Client anzegoen. Mir sinn besonnesch do fir Clienten, di onsen Kader brauchen: sou z.B.Doppeldiagnosen, laang a chronesch Ofhängeger, Clienten di staark sozial desintegréiert sinn, Polytoxicomanen, schwanger Fraen a Eltere mat klenge Kanner. Mir wëssen, dass ons Regelen méi strikt sinn ewéi ausserhalb der JDH: all Dag kommen, Urinanalysen, bestëmmten Ausgabezaiten, etc. Mir hunn eis oft an Fro gestallt, mais hunn awer ëmmer aus etheschen an therapeuteschen Grënn un deenen Regelen festgehalen. Mir wollten och wëssen, wat eis Clienten vun eisem Angebot halen an hunn si mat engem Questionnaire befrot. Ech ginn op e puer Resultater an, déi fir eis Clienten wichteg sinn. Sécherheet Methadon ze kréien heescht, dass d'Leit am Programm all Dag hier Dosis kréien déi fir si bestëmmt ass. Dobaussen kann et geschéien, dass en Dokter am Congé ass an si

dat net matkritt hunn. Oder si kréien d'Substanz fir 1-2 Wochen beieneen, verléieren, vertauschen, verkafen se oder huelen méi beieneen sou datt et net opgeet. Mir ginn vum Prinzip aus, datt eng drogenofhängeg Persoun, déi bei eis kennt, net kann mat psychotropen Substanzen ëmgoen. Andeems se bei ons kennt, gëtt si eis den Optrag hier Substanzen (hei meeschtens den Methadon) ze verwalten. Si kennt all Dag hier Substanz sichen, an hellt se virun eis. Den Dokter entscheet mam Client iwwert den Dosage an mir maachen Urinanalysen fir den Niewenkonsum ze kontrolléieren. Lues a lues, wann den Client sech stabiliséiert an méi Distanz zu Substanzen kritt, ginn mir him seng Autonomie progressiv zeréck, och vun eis soll en méi onofhängeg ginn. Dofir hunn mir en Phasensystem deen den Leit erméiglecht no e puer Méint Methadon mat Heem ze kréien wann se verschidden Kriterien erfëllen. Mir hunn verschidden Clienten déi 3x /d’Woch an d’Ausgabe kommen, anerer 2x/d’Woch an nach anerer déi fir eng Woch Methadon matkréien. Wann d’Clienten e Réckfall maachen oder schwiereg Momenter hunn, kommen se erëm méi oft an d’Ausgabe. Engersäits wéinst hirer Sécherheet par Rapport zu engem potentiell geféierlechem Konsum, aner Säits fir hinnen ze hëllefen seech erëm ze stabiliséieren. Dës Aarbecht gëtt nëmmen duerch en multidisziplinäert Angebot méiglech : medizinesch Hëllef, sozial Hëllef an psychologesch Hëllef. Dat greist Ziel ass eng Verbesserung vun der Liewensqualitéit vun eisen Clienten: Kierperlech, psychesch an sozial. Diskretioun an der Ausgab: et kann verwonneren, dass dëst esou en groussen Stellewäert huet. Ech géif soen, dass grad eis Clienten e groussen Besoin hunn diskret an mat Respekt behandelt ze ginn. Si ginn eenzel an den Büro erageholl, d'Dier ass zou an mir hunn den Secret professionell. Mir setzen ganz vill Wichtegkeet op d’Bezéiungsaarbecht, Bezéiung zum Dokter, an der Ausgab, zum Therapeut, an zum Sozialaarbechter. Vill vun eisen Clienten hunn Schwieregkeeten stabil an positiv Bezéiungen opzebauen. Mir versichen esou eng Bezéiung mat hinnen hierzestellen fir hinnen ze erméiglechen e Gefill vun Sécherheet an Vertrauen ze kréien. Dës ass net ëmmer einfach, awer ëmsou wichteg well mir eng Rei Clienten mat Doppeldiagnos hunn. Et ass nëmmen méiglech richteg mat hinnen ze schaffen, wann eng Bezéiung besteet. Medezinesch Behandlung: am Dokterzëmmer besteet eng Mëschung vun Substanz (iwwert d'Rezept), Bezéiung an Struktur, sou dass do verschidden Faktoren spillen. Nach e Wuert zur Verweigerung bei Intoxikation: Eis iewescht Gebot ass d'Iwwerliewen vun den Clienten. Wann een zou bei ons kennt kritt en natierlech net nach eng Substanz dobäi.

1 Dësen Text ass mat Hëllef vun www.spellchecker.lu verbessert ginn

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D’Consommatioun vun Drogen nieft dem Methadon gëtt duerch regelméisseg Urinanalysen kontrolléiert an d’Resultater ginn mat den Clienten thematiséiert. Eng excessiv an geféierlech Consommatioun an eng Verweigerung eppes dorun ze änneren féiert zum Ausschluss aus dem Programm aus dem einfachen Grond, well mir net e Risikoverhalen wëllen guttheeschen an eng Grenz setzen wann si näischt dorunner änneren. Voilà dat ass datt wat ech Iech wollt iwwert den Methadonprogramm soen. Ech sinn elo op d'Table ronde gespaant.

Ariane Moyse Psychologue dipl. Responsable du Programme de Substitution

2.2 20 Jahre Methadonprogramm der Jugendan Drogenhëllef Am 18. November 2009 organisierte die Jugend-an Drogenhëllef, in Zusammenarbeit mit der ALFORMEC und Radio 100,7, eine Veranstaltung anlässlich des 20jährigen Bestehens ihres Methadonprogramms. Der Titel der Veranstaltung lautete: „Etat des lieux de la substitution“. Uns ging es darum, gemeinsam mit den beteiligten Akteuren einen kritischen Blick auf den aktuellen Zustand der Susbtitutionsbehandlung in Luxemburg zu werfen. Der Gesundheitsminister Mars di Bartolomeo wohnte der Veranstaltung ebenfalls bei. Das Programm beinhaltete Kurzvorträge, gefolgt von einer „table ronde“. Folgende Exposés wurden vorgtragen - Pourquoi la substitution? explication d'un concept, standards et guide-lines (Dr. J.-P. De Winter, JDH) - La substitution au Luxembourg: cadre légal et réglementations (AlainOriger, Min. Santé) - Mise en pratique des réglementations: commission de surveillance (Dr. Simone Steil, Min. Santé) - Aspects quantitatifs, chiffres (Caisse Nationale de Santé, Mme Klepper) - Le programme de la JDH (Ariane Moyse, Yan Huberty) Die anschliessende « table ronde » wurde moderiert von Carole Schimmer (Radio 100,7) An der „table ronde“ nahme teil - M. Raymond Boever, représentant du Syndicat des pharmaciens - M. Henri Grün, psych. dipl., directeur de la fondation JDH - M. Alain Origer, psych. dipl., coordinateur drogues du Ministère de la Santé - Dr. Paul Rauchs, représentant des psychiatres, SLPNP - Dr. Claude Schummer, représentant des médecins prescripteurs, AMMD

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Der Gesundheitsminister Mars di Bartolomeo zog die Schlussfolgerungen aus der Sicht seines Ministeriums. Die Journalistin Carole Schimmer vom Radio 100,7 hat anhand der Vorträge und der „table ronde“ eine Sendung zusammengestellt, die am 15. Dezember 2009 im Rahmen der Sendung „Politik an Gesellschaft“ ausgestrahlt wurde. Der folgende Artikel ist eine Transkription der Sendung. Sie wurde von uns vom luxemburgischen ins deutsche übersetzt.

onsprogramm vor zwanzig Jahren führte, so die Meinung von Dr. Paul Rauchs, der vor 20 Jahren bei der „Jugend- an Drogenhëllef beim Aufbau des Programms mithalf. Dr. Paul Rauchs (Psychiater): Hier in Luxemburg ist vor 20 Jahren mit dem Methadonprogramm auch eine richtige Mauer gefallen. Die Einführung dieses Programms war nicht selbstverständlich. Wir sind ein katholisches Land und die katholischen Länder sind immer sehr reserviert – man muß leiden u.s.w. – wenn es um die Einführung solcher Sachen geht. Die angelsächsischen Länder mit einer stärker protestantischen Ausrichtung wie Amerika, England oder Deutschland waren in dieser Hinsicht schon etwas weiter. Andere Länder wie Frankreich oder Italien noch gar nicht. Warum konnten wir also mit dem Methadonprogramm anfangen? Ich meine ohne die Aidsepidemie wäre es sicher weder damals noch heute zu einem Methadonprogramm gekommen. Es ist ähnlich wie mit der Schweinegrippe: Als wir den Leuten dazu geraten haben, sich impfen zu lassen taten wir das, damit sie sich selbst helfen. Darüber hinaus ging es aber auch darum, die Gesellschaft vor den Risiken einer Epidemie zu schützen. Ich denke das Methadonprogramm ist damals auch möglich geworden um die Gesellschaft vor den Drogenabhängigen zu schützen. „Der Toxikomane“, der mit seinem Verhalten im Grunde die Aids-Problematik verschärft hat, der Einbrüche beging und der vor allem durch kriminelles Verhalten auffiel. Die Idee bei der Substitution mit Methadon war die, daß die Leute ihre Substanz bekommen ohne sich spritzen zu müssen, wodurch das Risiko sich mit einer Krankheit zu infizieren vermindert werden kann. Ausserdem erhoffte man sich eine Eindämmung der Beschaffungskriminalität. Carole Schimmer: Die „Jugend-an Drogenhëllef“ hat demnach vor 20 Jahren angefangen mit ihrem Substitutionsprogramm. Personen die von diesem Angebot profitieren können, wird eine strenge professionelle Betreuung angeboten. Ariane Moyse (Diplom-Psychologin und Leiterin des Methadonprogramms der JDH):

Carole Schimmer (CS): Vor 20 Jahren wurde in Luxemburg das Dogensubstitutionsprogramm ins Leben gerufen. Die Stiftung „Jugend- an Drogenhëllef“ hat damals erstmalig diesen Schritt gemacht. Ziel war es, Opiatabhängigen eine Möglichkeit zu geben, über das Methadon eine Alternative zum Heroin oder anderen Opiaten zu finden. Das Methadon ist ein synthetisches Opiat. Verschiedene Vorteile werden mit diesem Programm verbunden: Einerseits fallen Drogenabhängige nicht mehr in die sogenannte Kleinkriminalität, in die sie hereingeraten weil sie viel Geld benötigen, um an ihre Drogen zu gelangen. Eine Aktivität, die auch oft viel Zeit in Anspruch nimmt Der zweite Vorteil besteht darin, daß den Personen eine Alternative zu illegalen Drogen geboten wird, da deren Qualität auch nicht immer bekannt ist. Und es ist auch gerade jene Frage nach der „santé publique“, die zum Substituti-

Wenn Patienten zu uns kommen sind wir dafür verantwortlich, daß sie ihr Methadon erhalten. Egal ob der zuständige Arzt krank oder in Urlaub ist oder wir mit sonstigen organisatorischen oder personellen Problemen belastet sind, wenn die Klienten zu uns kommen muss gewährleistet sein, daß sie ihr Methadon bekommen. Ich denke, daß das für die Leute sehr wichtig ist, da sie oft auch kommen, weil sie draußen nicht immer die erforderliche Regelmäßigkeit antreffen. Manchmal ist der verschreibende Arzt in Urlaub und die Patienten wissen es nicht. Oder sie bekommen die Substanz für einen Zeitraum von zwei Wochen verschrieben und verlieren, tauschen oder verkaufen sie. Oder sie nehmen eine zu hohe Dosis auf einmal ein und kommen mit der verschriebenen Dosis am Ende nicht aus. Wir gehen von dem Prinzip aus, daß die Leute die zu uns kommen abhängig sind und mit dieser Substanz nicht umgehen können. Das heißt, daß sie uns den Auftrag geben, ihnen die Substanz auszuteilen. Sie kommen dann jeden Tag und trinken die Substanz vor unseren Augen. Die Dosierung entscheiden sie zusammen mit dem Arzt. Anhand von Urinanalysen sehen wir, ob und welche Substanzen nebenbei konsumiert werden. Das Ziel besteht aber natürlich darin, daß sie Stück für Stück wieder zu mehr Autonomie im Umgang

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mit ihrer Substanz geführt werden. Sie sollen letztendlich selbstständig mit der Substanz umgehen können. Hierzu benutzen wir eine gestaffeltes Phasensystem d.h., wenn die Patienten nach einigen Monaten stabilisiert sind, kommen sie nur noch jeden zweiten Tag. Wir haben auch Patienten, die nur noch zweimal pro Woche oder sogar nur noch einmal pro Woche kommen, weil sie eben mit der Substanz umzugehen gelernt haben und weil sich in ihrem Leben Dinge positiv verändert haben. Carole Schimmer: Deswegen ist es auch möglich ein quasi „normales“ Leben zu führen, d.h. auch arbeiten zu gehen, falls die Person hierzu im Stande sein sollte. Aber der Entzug ist nicht das erste Ziel des Substitutionsprogramms. Dr. Paul Rauchs: Sicher nicht! Methadon ist ein Substitutionsprogramm und kein Drogenentzug. Zumindest am Anfang hatten wir, schon dadurch dass wir unsere Klienten für das Programm nach bestimmten Kriterien ausgewählt haben, viele Drogenabhängige, die mehrere Therapien ohne Erfolg durchlaufen hatten und bei denen wir davon ausgingen, dass sie wahrscheinlich nicht ohne Drogen leben können. Also geben wir sie ihnen in Form einer Substitution. Substitution bedeutet nicht Drogenentzug und Substitution stellt auch à priori keinen ersten Schritt in Richtung Drogenentzug dar. Wenn der Patient durch die Verpflichtungen, die wir ihm auferlegt haben – jeden Tag sein Methadon abzuholen, regelmäßige Termine beim Arzt und Psychologen wahrzunehmen - sich eines Tages sagt: „Das geht mir alles auf die Nerven, ich möchte versuchen aufzuhören!“, dann würde ich wie Lacan sagen: „La guérison vient de surcroît.“ (die Heilung kommt zusätzlich), aber das war sicherlich nicht die ursprüngliche Idee des Substitutionsprogramms und ist es auch heute nicht. Carole Schimmer: Das bestätigt auch Henri Grün, Direktor der „Jugend- an Drogenhëllef“? Henri Grün: ... Ob der Patient weitergehen will und an seiner Abhängigkeit arbeiten möchte oder ob dies nicht der Fall ist. Ziel des Substitutionsprogramms ist es einfach, die aktuellen Risiken, die mit der Abhängigkeit von einer illegalen Droge verbunden sind, zu reduzieren. Dabei handelt es sich in erster Linie nicht um ein therapeutisches Anliegen, sondern um ein Interesse der öffentlichen Gesundheit. Was natürlich keinesfalls verhindert, dass viele Patienten durch den regelmäßigen Kontakt mit den Professionellen mit ihrer Situation konfrontiert werden und natürlich anfangen darüber nachzudenken: „Was für ein Leben führe ich eigentlich so? Was kann ich an meinem Leben ändern damit es mir in Zukunft besser geht?“ Wenn der Patient aber der Meinung ist, das dies für ihn momentan das bestmögliche Leben ist, dann lassen wir ihn auch dabei. Carole Schimmer: Eine wesentliche Änderung des Substitutionsprogramms in Luxemburg kam durch das „Règlement Grand-Ducal“ vom 30.01.2002, das die Regeln festgelegte, nach denen ein Drogensubstitutionsprogramm eingesetzt werden kann. Neben den

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spezialisierten Einrichtungen wie JDH war es wichtig die Angebotsstruktur zu dezentralisieren durch Einbindung der niedergelassenen Ärzte. Das „Règlement Grand-Ducal“ bestimmt unter welchen Umständen man am Programm teilnehmen darf und welche Ärzte unter welchen Bedingungen ihren Patienten eine Behandlung anbieten dürfen. Teilnehmen am Programm können jene Patienten, welche eine Drogenabhängigkeit von Opiaten aufweisen. Das „Règlement Grand-Ducal“ sieht vor, dass der Arzt über eine besondere Zulassung („agrément“) verfügen und an Fortbildungen teilnehmen muss. Neue Patienten müssen dem Gesundheitsministerium gemeldet werden. Die Substanz wird auf einem besonderen Rezept verschreiben, eine Kopie geht an das Ministerium. Rund 50% aller Opiatabhängiger nehmen an einer Substitution teil. 2008 waren das 1053 Einzelpersonen. 125 Ärzte verschreiben entweder Methadon oder andere Substitutionssubstanzen. Dazu sei gesagt, dass im „Règlement Grand-Ducal“ die Zahl der Patienten, die ein einzelner Arzt substituieren darf, auf 25 festgelegt wurde, um eine angemessene Betreuung zu gewährleisten. Die allermeisten Ärzte respektieren diese Zahl, allerdings haben fünf Ärzte in Luxemburg zwischen 50 und 100 Patienten. Drei Ärzte betreuen jeweils zwischen 100 und 150 Methadon-Patienten. Die Situation ist demnach unkontrollierbar.Wie sieht Generalsekretär der „AMMD“ (Association des Médecins & Médecins-Dentistes) diese Zahlen? Dr. Claude Schummer: Was die Zahl der Patienten pro Arzt betrifft, so gibt es schon welche die viele Patienten sehen. Wir wissen allerdings nicht, ob es sich hierbei um Patienten handelt, die regelmäßig ihren Arzt aufsuchen, oder um solche, die während des Urlaubs einmal behelfsmäßig zu einem anderen Arzt gehen. Es kommt vor, dass ein Patient zwei oder drei verschiedene Ärzte pro Jahr besucht. Das lässt sich aus dieser Statistik nicht herauslesen und ist auch ganz normal, es sei denn diese Patienten würden über das ganze Jahr verteilt zwei oder drei Ärzte parallel sehen. Wenn man diese Fälle also aus der Statistik herausnimmt, dann würde ich sagen, was die Zahl der Patienten pro Arzt betrifft, sieht die Sache anders aus. Das sind dann nicht mehr viele, ich denke diese Zahlen müssen auch vor diesem Hintergrund gesehen werden. Was die Ärzte und Patientenzahlen anbetrifft möchte ich aber noch auf etwas aufmerksam machen: Wir haben leider keine homogene Verteilung an Ärzten, die bereit sind in diesem Bereich aktiv zu sein. Die Apotheken rund um die Bahnhofsbereiche – in Esch, Luxemburg Stadt, oder im Norden wie in Diekirch/Ettelbrück – sind einfach vom Patient unter Beschlag und die Ärzte in diesen Gegenden ebenso. Ich bin zum Beispiel immer noch im Süden einer von den wenigen Ärzten im Raum Bettembourg, Düdlingen, Kayl, Rümmelingen. Ich finde da darf es einen nicht wundern, wenn sich dann anschließend alle Patientenanfragen auf diejenigen Arztpraxen konzentrieren, die sich auch gegenüber Sozialpatienten nicht verschließen. Ich möchte an dieser Stelle deutlich machen, dass es nicht darum gehen kann jene Ärzte zu verteufeln, die eine große Zahl Patienten betreuen. Ich glaube nicht, dass es sich bei diesen Ärzten unbedingt um „Dealer“ handelt! Es sind vielmehr Ärzte, die eben auch Sozialpatienten annehmen. Carole Schimmer: Man darf die Ärzte also nicht verteufeln. Sie bräuchten vielmehr eine Hilfe...


Dr.Claude Schummer: Wenn ein Arzt 100 Patienten betreut, stellt das wie ich finde eine nicht gerade kleine Arbeit dar und ich sehe mich bspw. nicht dazu in der Lage, 100 « Problempatienten » - worunter sicherlich nicht alle aber doch einige Drogenabhängige gezählt werden können – im entstrechendem Masse zu betreuen. Und daher besteht mein Anliegen darin, jenen Ärzten dabei zu helfen, die Patienten, die sie haben, korrekt zu betreuen und nicht mit dem Finger auf sie zu zeigen. Carole Schimmer: Ein weiterer wichtiger Partner im Rahmen des Methadonprogramms sind die Apotheker. Auch sie haben Probleme, wenn sie zum Beispiel auf eine Person treffen, die eventuell andere Substanzen genommen hat. Raymond Boever (Vertreter des Apothekerverbands): Drogenabhängige sind für uns kranke Menschen wie andere kranke Menschen auch. Das ist schon einmal der erste wichtige Punkt. Zweitens unterstützen wir als Apotheker hundertprozentig das Programm der Jugend-an Drogenhëllef und das nationale Programm. Das Problem stellt sich für uns in deontologischer und ethischer Hinsicht würde ich sagen. Methadon ist eine Droge. Es ist ein Opiumderivat und wird normalerweise in ziemlich hohen Dosen verschrieben. Ein « Normalsterblicher » würde eine solche Dosis sicher nicht überleben. In der Praxis stehen wir manchmal vor der Wahl die Substanz auszugeben oder nicht. Wir haben oft in den Apotheken Probleme, denn die Leute sind krank. Sie leiden unter Realitätsverlust, was denke ich eine Nebenwirkung aller Drogen ist, sie denken und verhalten sich anders als « normale » Leute. Methadon an sich hat bei hoher Dosierung für sich genommen bereits zwei schwere Nebenwirkungen: Die « Halbwertzeit » ist ziemlich hoch, d.h. wenn jemand über längere Zeit eine hohe Dosis einnimmt, akkumuliert sich der Stoff im Körper. Zweitens können langfristig Rythmusstörungen auftreten. Aber das ist noch nicht das grösste Problem. Das grösste Problem haben wir dann, wenn wir merken, dass die Leute zusätzlich zum Methadon noch andere Substanzen einnehmen. In der Hinsicht bin ich froh, dass es das Rophynol nicht mehr gibt. Dann bleiben sie beim Lexotan oder Temesta oder ähnlichem hängen. Carole Schimmer: Eines der Probleme, welches Raymond Boever anspricht ist ausserdem das des Handels mit Methadon auf der Strasse. Raymond Boever: Es ist allseits bekannt, ich beziehe mich dabei auf Daten aus Deutschland, dass der Schwarzmarkt existiert. Ich finde hier im Land ist sehr einfach an Methadon zu kommen. Man geht zum Arzt und lässt es sich verschreiben - wir haben ja gerade gehört, dass einige zu mehreren Ärzten gehen. Und das stellt uns vor das Problem, dass viel weiterverkauft wird. Wenn wir unsere Substanzen vorbereiten und in Gelatinekapseln füllen, ist es ein Leichtes für die Patienten die benutzten Kapseln mit Traubenzucker aufzufüllen und weiterzuverkaufen. In dem Augenblick fällt ein anderer Kranker unfreiwillig in einen Entzug, was dann natürlich auch problematisch ist. Eine andere Sache die ich von allen Seiten zu hören bekomme ist, dass viele Patienten während der

Woche regulär am Methadonprogramm teilnehmen und dann am Wochenende ihre Medikamente verkaufen um sich von dem Geld einen Schuss setzen zu können. Ich meine ich spreche die Probleme an, mit denen wir in der Apotheke konfrontiert werden. Einerseits ermöglicht das Methadonprogramm eine gewisse Art von Kontrolle der Patienten durch die Ärzte. Aber ich denke man müsste auch kontrollieren, welche Substanzen die Patienten noch nebenbei einnehmen. Die Information dürfte im Grunde genommen über die Krankenkassen problemlos erhältlich sein. Denn die Patienten kommen nicht zu uns um ihr Methadon und ihr Lexotan gleichzeitig abholen. Dazu gehen sie vielmehr zu einer anderen Apotheke. Ich meine, wir sehen wenn jemand unter Drogeneinfluss steht, demnach müsste der Arzt das ebenfalls bemerken. Carole Schimmer: Für Alain Origer, Drogenkoordinator im Gesundheitsministerium ist es klar, dass das « Règlement Grand-Ducal » nicht respektiert wird? Alain Origer (Drogenkoordinator im Gesundheitsministerium): Was ich feststelle ist, dass wir ein « Règlement Grand-Ducal » haben, andererseits eine Realität in der Praxis die nicht genau zueinander passen. Ob es sich bei dieser Problematik nun um eine Frage des Willens oder um eine Frage von Realitätsbezogenheit handelt, darüber kann man diskutieren. Fakt ist, dass wir eine Reihe von Bestimmungen im « Règlement Grand-Ducal » haben, die anscheinend auf Akzeptanzprobleme stossen. Man muss davon ausgehen, dass in Luxemburg hochgerechnet 60% aller Heroinabhängigen in einer Substitutionsbehandlung sind, davon sind ca 80% bei niedergelassenen Ärzten. D.h. erstens ist die Methadonsubstitutionsbehandlung ein sehr wichtiges Standbein unseres Betreuungsangebots geworden und zweitens spielen hierin die niedergelassenen Ärzte eine enorm grosse Rolle. Ohne sie wäre das ganze System nicht funktionsfähig. Andere Länder setzen stärker auf spezialisierte Behandlungszentren. Wir befinden uns im europäischen Vergleich auf den vorderen Plätzen was die Einbindung der Heroinabhängigen in die Substitutionsbehandlung betrifft. Ich denke, um weiterhin eine gute Abdeckung garantieren zu können, müssen wir in dieses Mischkonzept weiter investieren. Was ich an den Statistiken ablese ist, dass einerseits die Zahl der Patienten, die zu den Arztpraxen gehen relativ stabil bleibt. Andererseits sieht man aber, dass für das spezialisierte Programm der « JDH » die Zahl der Patienten zurückgeht. Was sagt uns das? Bedeutet es, dass nicht genügend Patienten zur « JDH » hin orientiert werden oder bedeutet es, dass die Klienten selbst vielleicht den Weg zur « JDH » als zu lang und beschwerlich empfinden, und dass sie an und für sich eher eine garantierte Abgabe der Substanz ohne hochschwellige Bedingungen wünschen? In dem Sinne, dass sie gerne eine medizinische Betreuung hätten, ansonsten aber eine « Lass-michin-Ruhe » Haltung einnehmen. Das ist nun etwas salopp dahergesagt, aber das sind Überlegungen, die man anstellen muss. Wir brauchen ein System das realitätsnah ist, d.h. ein System, das den Ärzten in puncto Überwachung und in puncto Qualtitätsstandards ein Instrument bereitstellt, mit dem verhindert werden kann, dass Patienten parallel bei mehreren Ärzten Substanzen verschrieben werden. Und für das Ministerium, dass wir ein Instrument haben, das uns erlaubt das gesamte Programm

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zu überwachen und dann einzugreifen, wenn es nötig ist. Carole Schimmer: Eine der Schwierigkeiten besteht aber auch darin, dass die Betreuung der Klienten nicht in ausreichendem Masse gewährleistet ist, wobei man keine genaue Angaben dazu hat. Hier müsste die « Comission de surveillance du programme de substitution» (CSPS) bessere Daten zusammentragen, so Henri Grün. Henri Grün: Es ist offensichtlich, dass es einen Mangel an Betreuung der Substituierten gibt. Wir haben gerade einige Zahlen gehört, die jedoch wie ich finde inhaltlich kaum Rückschlüsse darüber zulassen, wo die Schwierigkeiten liegen.Und eine Aufgabe des « CSPS » ist auch die der Evaluation dessen, was sich in Praxis abspielt. Wo liegen die Schwierigkeiten? Wo ist noch Handlungsbedarf? Aus unserer Sicht besteht z.B. Handlungsbedarf im Hinblick auf die Qualität der Verschreibungen. Unserer Meinung nach werden viel zu viel Substanzen kombiniert verschrieben und ohne tägliche, kontrollierte Einnahme. Die meisten Patienten können damit überhaupt nicht umgehen. Ich weiss nicht ob das Einzelfälle sind oder ob es sich dabei um die grosse Masse der Fälle handelt. Es müsste aber die Möglichkeit geben, das genauer zu analysieren. Bei anderen Behandlungen gibt es auch Qualitätsstandards, die ja auch von den Krankenkassen eingefordert werden. Wenn wir nun sagen, « ein Drogenabhängiger ist ein kranker Mensch wie ein anderer auch », - was sich unter verschiedenen Aspekten diskutieren lässt - dann müssen wir auch die Kriterien der Behandlung eines « Normal-Kranken » anwenden und es dürfen nicht einfach Medikamente verschreiben werden ohne genauer hinzuschauen. Dann muss auch eine gewisse Qualität der Behandlung garantiert sein, und das passiert eben nicht von selbst. Es ist naiv, dies zu denken. Carole Schimmer: Dürfte es also in Zukunft kein Substitutionsbehandlungen mehr ohne psychosoziale Betreuung geben? Henri Grün: Der Meinung bin ich nicht. Ich denke, dass es durchaus Patienten gibt, ich kann dazu jetzt leider keine Prozentzahlen geben, aber ich spreche von einem Teil der Patienten, die von Anfang an oder auch im Laufe der Behandlung keine weitere Betreuung benötigt als die, die er von seinem Arzt bekommt. Dieser Meinung bin ich durchaus. Ich bin auch durchaus der Meinung, dass ein grosser Teil der Ärzte sehr gute und seriöse Arbeit leistet. Unser Anliegen ist es nicht, uns als « JDH » hinzustellen und den anderen zu sagen, wie man es richtig macht. Wir sind der Meinung, dass viele Ärzte in ihrer Praxis unter oft schwierigen Bedingungen einen guten Job machen, das ist ganz klar. Und da gibt es eine ganze Reihe von Patienten, die dieses Behandlungssetting brauchen. Das heisst wir sehen das Setting in der Arztpraxis und im spezialisierten Zentrum komplementär. Wir sind aber der Meinung, dass bestimmte Patienten in spezialisierte Zentren gehören, weil sie einfach so multiproblematisch sind, dass sie von einem einzelnen Arzt nicht adäquat behandelt werden können. Wir sind aber auch der Meinung, dass anderen Patienten am besten im Setting der Arztpraxis geholfen werden kann. Also wir betrachten die beiden Behandlungsformen als komplementär, also nicht

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nach dem Motto « diese oder jene ». Insgesamt sind wir jedoch der Meinung, dass eine Evaluation der Behandlungen stattfinden sollte mit einem Augenmerk darauf, wo Probleme liegen und wo Verbesserungsbedarf besteht. Carole Schimmer: Eine der Forderungen der Ärzte ist aber auch die nach einer stärkeren Zusammenarbeit mit spezialisierten Drogenbehandlungszentren. Dr. Claude Schummer: Ich denke wir brauchen keine strengeren Behandlungsrichtlinien. Dagegen würde ich mich wehren. Damit würden wir wieder genau an die Stelle zurückkehren an der wir vor 14 Jahren standen, als die ersten Ärzte substitutierten und das Vertrauen von Seiten des Gesundheitsministeriums noch nicht gegeben war. Ich habe selber sieben Jahre bei der « JDH » Mittwoch mittags gearbeitet und arbeite seither ein Weile länger in meiner eigenen Praxis. Ich würde sagen was abläuft ist einfach oft ein « Alles oder Nichts ». Die Behandlung bei der « JDH » sozusagen als der « Rolls-Royce », die Behandlung « draussen » eher der « Lada », der aber auch fährt. Es ist auch eine Anfrage meinerseits und meiner Kollegen, dass die « JDH » und dessen Methadonprogramm mehr Dienstleistungen anbieten sollten, die punktuell gebraucht werden um die Substitution in den Arztpraxen zu unterstützen. Es ist z.B. so, dass ich bei Schwangeren oder Müttern die Substitution ohne Einbindung in ein Behandlungsnetz verwiegere. Dieses muss nicht unbedingt die « JDH » sein, es ist aber oft so, dass die « JDH » diese Dienste anbietet. D.h. Es müssen mehr soziale Dienstleistungen angeboten werden. Aber das bedeutet dann natürlich auch, dass man dort mehr investieren muss. Carole Schimmer: Auch wenn es Probleme gibt, was die Betreuung der Patienten betrifft und auch wenn es Patienten gibt, die ihr Methadon auf dem Schwarzmarkt verkaufen, soll es nicht zu strengeren Behandlungsrichtlinien durch die Ärzte kommen. In Zukunft müssten aber alle Akteure stärker zusammenarbeiten, um das System weiter zu verbessern. Insgesamt muss das Drogensubstitutionsprogramm als Erfolg betrachtet werden. Die Gesundheit der betroffenen Menschen und ihr Umfeld steht auch 20 Jahre nach Einführung noch immer im Mittelpunkt.


3. Suizidalität und illegale Drogen

Am 10.02.2010 fand die 4. nationale Tagung zur Suizidprävention in Luxemburg statt (« 4. Journée nationale de prévention de suicide »). Dr. Werner Staut, Facharzt für Psychiatrie und Psychotherapie und Mitarbeiter der Jugend- an Drogenhëllef, hielt dort einen Vortrag zum Thema: « Vom Umgang mit suizidalen Impulsen bei Drogenabhängigen » mit anschliessendem Workshop. Der folgende Artikel basiert auf diesem Vortrag. SI VIS VITAM PARA MORTEM « Wenn du das Leben aushalten willst, richte dich auf den Tod ein » Schon einige alte Philosophen betonten, daß eines Menschen höchstes Gut die Freiheit der Entscheidung sei. Damit war damals auch die Freiheit eingeschlossen, daß sich ein Mensch, aus freiem Willen, für den Tod entscheiden kann. Andere Philosophen wiederum bewerteten die Selbsttötung als Feigheit und Verantwortungslosigkeit gegenüber der Gesellschaft. Augustinus, ein Vertreter der christlichen Glaubenslehre, bezeichnete diesen Akt als Sünde, weil sich ein Mensch sein von Gott geschenktes Leben nicht selbst nehmen dürfe. Seit dem 18. Jahrhundert wurde der Suizid dann immer mehr als Ausdruck einer psychischen Erkrankung (Sucht, manisch-depressive Störung, Depression oder Psychose) gesehen. Die Leitbilder aus der Antike scheinen im Umgang mit suizidalen Impulsen sehr nützlich, da sie eine Offenheit beinhalten. Ziel in einem Gespräch mit einem Menschen, der suizidale Absichten hegt, ist es, daß zumindest in Teilen die selbstzerstörerischen Phantasien und Pläne deutlich beziehungsweise verständlich werden. Es ist von Vorteil, wenn ich eine gute Portion Neugierde und Unvoreingenommenheit mitbringe. Es ist eher hilfreich, wenn ich aus einer « Nicht-wissenden » Position heraus einem suizidalen Menschen mit seinen inneren Ambivalenzen begegne. Dabei geht es mir auf keinen Fall darum für oder gegen den Suizid zu sein, sondern es liegt mir viel daran, mein Gegenüber bis zu einem gewissen Grad anzunehmen, ihm einen sicheren Rahmen anzubieten und mich für ihn zu interessieren, was vielleicht zu einem besseren Verständnis der Lebens- bzw. Konfliktthematik führen kann. Dafür muss ich selbst möglichst frei sein von Bewertungen oder Einteilung in « Richtig » und « Falsch ». Unabdinglich sind im zwischenmenschlichen Kontakt bei mir selbst eine innere Gelassenheit und der nötige Respekt für den Menschen. Es geht mir bei diesem « zieloffenen Arbeiten » vor allem darum einen individuellen therapeutischen Zugang zu dem Betreffenden zu finden. Eine akute Suizidalität bei Drogenabhängigen ist meiner Erfahrung gemäß eher selten. Häufig treten accidentelle Überdosen auf, d.h. es kommt zu einer unabsichtlichen Überdosis. Vielmehr stellen wir bei unseren Klienten ein deutlich gesteigertes Risikoverhalten fest. Vereinzelt kann phasenweise ein sehr aggressives, autodestruktives Konsumverhalten ausgemacht werden, so dass der Betroffene eine Gradwanderung zwischen Leben und Tod vollzieht. Diese Phase könnte man auch mit: « Nicht mehr hier und noch nicht dort » bezeichnen. Auch die Formulierung: « Einen Fuss im Hier und Jetzt und einen Fuss im Jenseits » erscheint mir zutreffend. Oft habe ich in der Arbeit mit Drogenabhängigen das Gefühl, dass sie sich nicht selber gehören.

Auf jeden Fall stellt der illegale Drogenkonsum für viele eine Möglichkeit dar, sich in einen angenehmen Gefülszustand zu versetzen oder aus der Realität zu flüchten, so dass der Drogenkonsum als ein Instrument der Gefühlsregulierung gesehen werden kann (emotionaler Regulator). Der Konsum erfüllt hierbei die Funktion eines Druckventils. Für einen Drogenabhängigen ist es eine Fluchtmöglichkeit aus der Realität. Es ist vielleicht für ihn einfacher sich in einen angenehmen Zustand zu versetzen, das heißt am liebsten « nichts mitzubekommen » als Verantwortung zu übernehmen oder nach einer Lösung für ein Problem zu suchen. Die Angst, bei dem Lösungsversuch zu scheitern spielt hierbei eine grosse Rolle. In meiner Arbeit mit Drogenabhängigen hat für mich die Bereitschaft « Verantwortung für das eigene Handeln und Tun » zu übernehmen, eine zentrale Bedeutung. Eine positive Entwicklung hinsichtlich der Persönlichkeit und damit einhergehend mit dem Konsumverhalten des Klienten geht stets über eine Verbesserung der Frustrationstoleranz, mehrfaches Korrigieren und Anpassen eigener Zielformulierungen sowie die Verbesserung der Problemlösekompetenzen. Die Menschen entwickeln stets ihre eigene Sicht auf die Dinge. Somit liegt die Verantwortung immer bei jedem Einzelnen. Ob jemand seine Sichweise verändern will bleibt stets eine persönliche Entscheidung. Im Rahmen einer Krisenintervention bei Suizidimpulsen treffen natürlich zwei unterschiedliche Sichtweisen aufeinander und zwar die des Klienten und die des Helfenden. Bei dem Klienten ist das Erleben und Handeln in so einem Moment sehr eingeschränkt, weil die erworbenen Selbst-, Fremd-, und Weltbilder zumeist rigide und unflexibel geworden sind. Dem Helfer kommt bei der Krisenintervention die Aufgabe zu, eine nicht mehr oder noch nicht vorhandene flexiblere, weniger Leid erzeugende und damit neue Sichtweise (Alternative) zu erarbeiten bzw. zu eröffnen. Entscheindend ist bei diesem Prozess, wie wir Helfer auf das Problem schauen, wie wir es bewerten bzw. erklären. Bei dem Workshop am Nachmittag wurde insbesondere deutlich wie wichtig ein Abschiedsritual für die Helferseite nach einem gelungenen Suizid ist. Hierbei spielen die Häufigkeit, Dauer und Intensität der im Vorfeld erfolgten Kontakte zwischen dem Helfer und dem Menschen, der die Selbsttötung gewählt hat, eine große Rolle. Im Umgang mit suizidalen Impulsen, aber auch mit Trauer, Abschied, Verlust, Trennung und Tod stoßen wir häufig an unsere Grenzen, ja fühlen uns gar hilflos und ohnmächtig. Genau hier ist dann unsere Kreativität, Lernfähigkeit und die innere Auseinandersetzung mit dem eigenen Erlebten gefragt.

Dr. Werner Staut Facharzt für Psychiatrie und Psychotherapie

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Literatur: Bronisch: Umgang mit Suizidalität. Das Therapiebuch. CIP Medien 1998: 563 – 568 Egidi, Boxbücher (1996): Systemische Krisenintervention. Tübingen (DGVT) Fiedler (2009): Krankheit oder freier Wille? Frankfurter Rundschau – online. Goebel, Müller – Spahn: Diagnostik und Therapie psychischer Störungen (2002) S. 746, S. 1099 ff S. 1119 ff S.1145 ff. Hiller, Leibing: Lehrbuch der Psychotherapie S. 282 Imber – Black, Roberts: Rituale Jörns (1976): Suizidalität und Sinn des Lebens Ders. 1979: Nicht leben und nicht sterben können, Göttingen. (Vandenhoeck & Rupprecht). Kierkegaard, S. (2005): Der Begriff der Angst (DTV Klein, R.: Überlegungen zum Verhältnis von suizidalen Handlungen und süchtigem Trinken aus systemischer Sicht (Hauptvortrag anlässlich des Suizidpräventionstages im Februar 2010 in Luxemburg) Klein, R. (2002): Berauschte Sehnsucht – zur ambulanten systemischen Therapie süchtigen Trinkens. Heidelberg. (Carl Auer Systeme) Müller – Spahn, Hoffmann – Richter: Psychiatrische Notfälle Omer, H. u. A. Elizur (2003): Wie spricht man mit dem « Menschen auf dem Dach »? Psychotherapie im Dialog 4 (4), 354-359 Retzer, A. (2002): Passagen. Stuttgart (Klett-Cotta). Ringel, E. (1976): Selbstmord – Appel an die anderen. München. (Kaiser/Grünewald) Satir, V. (1990): Kommunukation – Selbstwert – Kongruenz. Paderborn (Junfermann). Schmidtobreick, B. (1976): Suizid und Suizidversuche bei Suchtkranken. In: E. Ringel (Hrsg.)Sucht und Suizid. Freiburg. (Lambertus), 37-53 Stierlin, H. (1997): Haltsuche in Haltlosigkeit. Frankfurt am Main (Suhrkamp). Vogl, J. (2007): Über das Zaudern. Zürich/Berlin (Diaphanes)

4. Erfahrungsbericht: Ohrakupunktur Nachfolgend drucken wir einen Erfahrungsbericht einer Klientin ab, die ihre Erfahrungen mit der Ohrakupunktur schildert. Im Jahresbericht von 2008 (www.jdh.lu) hatten wir eine Zusammenfassung der Evaluation unseres Pilotprojektes publiziert, das ermutigende Resultate zeigte. Zu dem Erfahrungsbericht sind einige Vorbemerkungen zu machen: 1. Die JDH ist nicht auf Alkoholprobleme spezialisiert, lehnt allerdings keine Klienten ab, deren Hauptdroge der Alkohol ist. Die Grenzen zwischen legalen und illegalen Drogen werden immer durchlässiger, die soziologischen Unterschiede der Konsumentengruppen auch. Oft spielt Alkohol auch eine Rolle bei Menschen, die illegale Drogen konsumieren (polyvalenter Konsum) und in der Suchtanamnese kann sich auch ein Switchen von einer Droge zur anderen zeigen. Zudem gibt es in Luxemburg, ausser den niedergelassenen Ärzten, (noch) keine ambulanten Beratungs- oder Behandlungszentren für Menschen mit Alkoholproblemen. Gewusst ist ja, dass die Hemmschwelle zu einer stationären Therapie hoch ist, desto nötiger wären auch für diese Zielgruppe niedigschwelligere Beratungs- und Behandlungsangebote. 2. Ohrakupunktur ist gewiss nicht DAS Mittel für alle Patienten, sich von ihrer Sucht zu lösen. Es ist eine unterstützende Therapie, die in den allermeisten Fällen von anderen Interventionen begleitet werden muss. Der Patient muss sich auch von der Methode angesprochen fühlen. Allerdings gibt es immer wieder überraschende Erfolge, die man sonst selten erlebt. Ich erinnere mich an einen kurzen Brief eines Patienten, der einige Wochen nach Beginn der Akupunkturbehandlung verreisen musste. Er war sehr kurz und lautete: « Ich bin seit 10 Tagen clean, nichts mehr genommen. Vielen Dank für ihre Hilfe ». Natürlich wird jeder erfahrene Suchttherapeut hier skeptisch sein, man sollte sich allerdings nie den Erfahrungen der Patienten verschliessen und neugierig bleiben. 3. Ohrakupunktur ist eine einfach zu erlernende Methode, ohne Nebenwirkungen und sehr ökonomisch in ambulanten und stationären Settings als unterstützende Therapie einzusetzen. Eine Vereinfachung der Behandlungserlaubnis im Rahmen von spezialisierten Einrichtungen – wie z.B. In Deutschland oder der Schweiz – würde gewiss vielen Patienten in Luxemburg zu Gute kommen und würde es uns erlauben, diese Behandlung öfters anzubieten.

Henri Grün Diplom-Psychologe Direktor

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Erfahrungsbericht Ich war der legalen Droge, die in unserer Gesellschaft zur Kultur gehört- und nicht mehr wegzudenken ist- verfallen: dem Alkohol. Ich konnte mich zu den sozialen Trinkern des Landes zählen- mich also im Normalkonsum einstufen (ca 25 Jahre lang). Ich wurde krank – sehr krank. (ca 3 Jahre lang). Unerträgliche, chronische Schmerzen, schlaflose Nächte, Fehldiagnosen, Operationen – Depression. Immer öfters griff ich zur Flasche und kippte in kurzer Zeit soviel runter bis ich nichts mehr fühlen und denken konnte. In totalem Delirium schlief ich dann ein. Weder wurde ich gewalttätig noch fuhr ich Auto im KO-Zustand. Zum Glück erlitt ich keinen Kollaps und lernte einen Arzt kennen, der ein letztes organisches Problem entdeckte. Ich wurde wieder operiert. Ich war froh, brauchte jedoch noch Schmerzmittel, mein Leiden war schon chronisch geworden. Leider konnte ich den Alkohol nicht entbehren, mein Verlangen nach Alkohol blieb- und wie! Ich musste feststellen, dass mein Alkoholmissbrauch sich in Sucht verwandelt hatte. Bald beschwerte sich der Arzt über meine Leberwerte. Ich hatte ihm mein Problem mit dem Alkohol verschwiegen da ich dachte, Medizin würde den Alkohol ersetzen, das war meine Fehldiagnose. Er fragte mich ob ich organisch nicht krank genug gewesen sei und schlug mir verständnisvoll eine Entziehungskur im Krankenhaus vor. Ich wollte nicht selber meine Leber zerstören und beschloss zu handeln. Ich entschloss mich für eine sanfte Methode – die Sucht – Akupunktur bei JDH. Der Arzt war ein bißchen skeptisch, ich könnte es ja mal probieren und dann sehen wir in zwei Monaten wie es ist. Der Arzt bei der JDH klärte mich über Sucht-Akupunktur auf und ich bekam Mut: Zweimal die Woche wird akupunktiert - wichtig ist es regelmäßig zu kommen. Die Klienten sitzen in einem Zimmer – jeder desinfiziert sich die Ohren. Dann setzt der Arzt fünf Nadeln pro Ohr. Während 45 Minuten sitzt man zurückgelehnt bei Entspannungsmusik. Zum Schluß bekommt man einen Entgiftungstee, der sehr lecker schmeckt.

Langsam merkte ich, dass ich keinen Drang mehr hatte, Korken zu öffnen. Die Zeitabstände von weniger (1x pro Woche) bis nichts (2 Monate) wurden immer besser. Meine körperliche Sucht war verschwunden. Die Ärzte und der Therapeut empfahlen mir jedoch mit der Akupunktur weiter zu machen um den Rückfall zu vermeiden. Ich war froh, da ich mittlerweile gerne zur Akupunktur ging. Mit der Zeit wurde ich seelisch stabiler, haderte nicht mehr mit meinem Schicksal und destruktive Gedanken sowie Selbstzweifel wurden weggestochen. Der Gedanke im Hinterkopf « wann fängst du wieder an? » ist sozusagen weg. Ich kann sogar in Gesellschaft « Nein » sagen und – wichtiger ich suche alleine zu Hause keinen Trost mehr im Alkohol. Alkohol löst keine Probleme, er unterdrückt sie und lässt dich nicht weiterkommen im Leben. Jeder der meinen Leidensweg erlebt hat, hat Verständnis für meine Zuflucht im Alkohol. Doch der wurde meine Krankheit, meine Sucht. Selten trinke ich 2,5 Gläser just for the taste of it – ohne Angst rückfällig zu werden, ohne Vorwürfe. Ich glaube ich habe es durch Akupunktur geschafft loszukommen, besser gesagt durch meinen Willen und durch die enorme Kraft der Akupunktur. Ich schäme mich nicht, ich bin stolz auf mich. Ich danke JDH mich begleitet – und der Akupunktur, mich gerettet zu haben. Ich wünsche mir, daß Menschen, die sich die Zeit genommen haben, meine Geschichte zu lesen – und sich angesprochen fühlen – ihr Problem einzusehen oder besser gesagt einzugestehen. Alkoholismus ist eine schleichende Krankheit und kann rasant die Seele befallen und den Körper - es gibt dann kein zurück. Durch Akupunktur kann man sich positiv entwickeln und die Notbremse ziehen. Akupunktur kann retten- du lebst dieses Leben einmal. Was ist zu verbessern?

Anfangs ging ich unregelmäßig – es fiel mir schwer. Tagsüber litt ich furchtbar an Entzugserscheinungen, der Weg zur Akupunktur war weit, es war mir miserabel zumute. Doch ich hielt durch, ich wollte nicht selbst ein Organ kaputt machen: meine Leber.

1) Zweimal die Woche wird zu festgelegten Zeiten akupunktiert. Um einen rascheren Erfolg zu erzielen, fände ich es besser fünfmal. Grund: Es gibt viele Klienten, denen der angebotene Tag nicht passt, gelegentlich teilnehmen und kapitulieren, - schade! Leider ist der Arzt nur zweimal die Woche in Luxemburg, er kann ja auch nicht überall sein. Es fehlt der JDH ein zusätzlicher Arzt.

Nach zwei Monaten brauchte ich schon keine Schmerzmittel mehr. Der Alkoholkonsum ging runter.

Mit wenig Aufwand könnte vielen Suchtkranken geholfen werden – jenen die gesund werden wollen.

Der Internist war überrascht und erfreut über meine Blutwerte und sagte, ich solle so weitermachen.

2) Es wäre nicht schlecht wenn es eine Art Wellness-Center für Menschen gäbe, die es geschafft haben clean zu werden. Durch Bäder und Massagen würden sie ein neues Körpergefühl bekommen und sich wohler in ihrer Haut fühlen: Ihre Last würde abgewaschen, ihr Geist würde freier, sie fühlen sich gut, das Ganze unterstützt durch Akupunktur, optimale « Voraussetzungen » für einen neuen Start.

Neben Akupunktur wurde ich therapeutisch begleitet. Durch meine Krankheiten hatte ich sehr viel mitgemacht, ich brauchte einen Professionnellen zum Reden. Hinzu kam mein Alkoholproblem. Der Alkohol hatte mir Schmerzen genommen, mir seelisch beigestanden, schlußendlich hat er mich in Gefangenschaft genommen. Ich wollte frei und unabhängig sein. Durch « Tagebuchführung » und Visionsarbeit wann, wieso und wieviel will ich trinken wolle, wurde mir bewußt, dass ich wieder Meister über mich sein wollte und nicht der Alkohol. Rückfälle gab es immer, doch ich machte mir keine Selbstvorwürfe.

3) A propos « Fixerstube », wie wäre es mal mit einem anderen Namen, dann wäre das Problem nur halb so dramatisch.

Eine Patientin

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Roby Kops


B.Tätigkeitsbericht 2009 1. Überblick über Arbeitskonzept und Arbeitsbereiche 2. Les offres et structures bas-seuil 3. Beratungsstellen Luxemburg, Esch/Alzette und Ettelbrück 4. Programme de substitution 5. Service médical 6. Logements accompagnés 7. Service parentalité 8. Distributeurs de seringues et échange de seringues

27 31 35 41 45 49 53 59


Michel Hilger


1. Überblick über Arbeitskonzept und Arbeitsbereiche 1.1. Konzept Die „Jugend- an Drogenhëllef“ versteht sich als Teil eines größeren Behandlungsangebots für Drogengefährdete und -abhängige, zu dem neben Beratung, ambulanter Therapie und Substitutionsbehandlung die stationäre Entgiftung und Therapie und auch die verschiedenen Einrichtungen im Bereich der Sozial- und Arbeitslosenhilfe gehören. Die einzelnen Teile dieses Angebots haben unterschiedliche Aufgaben und zwar bezogen sowohl auf die Tragweite des Hilfegesuchs oder Problemstellung der Klienten/-innen als auch bezogen auf die Möglichkeiten (Schwelle) des Zugangs zum Behandlungsangebot (niederschwellig bis hochschwellig). Das Angebot der „Jugend- an Drogenhëllef“ selbst umfaßt verschiedene Arbeitsgebiete und Interventionsmethoden, die sich an unterschiedlichen Arbeitszielen orientieren und sich an unterschiedliche Problemlagen und Anfragen der Zielgruppe anpassen. Die Drogenarbeit heute besteht aus einer Integration von klassischen Abstinenzansätzen einerseits („therapeutische Strategie“) und Ansätzen, deren erstes Ziel im „Begrenzen von Schäden“ beim Abhängigen liegt („harm reduction“- „sanitäre Strategie“) andrerseits. Neben den therapeutischen Ansätzen, die auf eine Veränderung im Suchtsystem zielen, spielen suchtbegleitende, unterstützende und vertrauensbildende Maßnahmen ohne Abstinenzforderung eine wichtige humanitäre, sozialhygienische und sanitäre Rolle. Nur so können bei einem großen Teil der Konsumenten die Schäden (körperliche, seelische, soziale) begrenzt werden und die Phase der Abhängigkeit mit den grösstmöglichen Rehabilitationschancen überstanden werden. Das übergeordnete Arbeitskonzept der Jugend- an Drogenhëllef besteht darin, die Ziele und Methoden der therapeutischen Strategie einerseits und der sanitären Strategie andrerseits zu integrieren und aufeinander abzustimmen. Hilfreich ist dabei, sich an einer Zielhierarchie der Drogenarbeit zu orientieren, welche, als Pyramide vorgestellt, mit seinen niederschwelligen, basalen Zielen eine grösstmögliche Zahl an Betroffenen der Zielgruppe aktual zu erreichen versucht (sanitäre Strategie) und mit seinen mittel- und hochschwelligen Zielen (therapeutische Strategie) demgemäss weniger Betroffene aktual erreicht, aber jene Drogenkonsumenten, die zu Veränderungen bereit sind, in entsprechende Behandlungen einbindet. Konkret sind das folgende Angebote: - niederschwellige Kontakt – und Beratungsarbeit (Kontakt 28 in Luxemburg und Offene-Tür in Esch, seit 2010 Strassenarbeit in Ettelbrück.) - konkrete Projekte im Bereich Gesundheitsprävention für Drogenkonsumenten: Spritzentausch (Ausgabe von sterilem Material), Spritzenautomaten - medizinisches Angebot durch allgemeinärztliche und psychiatrische Betreuung, auch mit niederschwelligem Zugang - „klassische“ Beratungsstellenarbeit: Information, Beratung und ambulante Therapie, Vermittlung in stationäre Therapie, ambulante Nachsorge (Luxemburg, Esch und Ettelbrück) - methadongestützte ambulante Behandlung (Methadonprogramm) - aufsuchende Gefängnisarbeit

- Wohnprojekte: Nachsorgehaus und betreutes Wohnen „les niches“ - spezialisiertes Angebot für Eltern und deren Kinder („service parentalité“)

1.2. Beschreibung der Arbeitsbereiche Die JDH hatte im Jahr 2009 folgende Arbeitsbereiche: a) Die niedrigschwelligen Angebote: Kontakt28 in Luxemburg-Stadt und „porte ouverte“ in Esch/A Aufgabenbereiche: - niederschwellige Kontaktarbeit - Basishilfen beim Überleben - Gesundheitsprävention, Spritzentausch etc. - Beratungen ohne und mit Terminvereinbarung, Sozialarbeit, Vermittlung in weiterführende Behandlungen - aufsuchende Arbeit im Gefängnis und in Kliniken b) Die Beratungsstellen: Luxemburg-Stadt, Esch/Alzette und Ettelbrück Aufgabenbereiche: - Information, Orientierung, Beratung - ambulante Therapie, Vermittlung in stationäre Therapie - aufsuchende Arbeit in Kliniken und Gefängnis - Nachbetreuung - psychosoziale Betreuung der Patienten/-innen des Methadonprogrammes - Öffentlichkeitsarbeit - AIDS- und Hepatitisprävention c) Das Methadonprogramm („programme de substitution“): Luxemburg und Esch Aufgabenbereiche: - Organisation, Koordination und praktische Durchführung des Methadonprogrammes - medizinische und psychosoziale Betreuung der Patienten/-innen - Begleitevaluation des Programms d) Service médical Aufgabenbereiche: - ärztliche Referenzpersonen des Methadonprogramms und der anderen Dienste der JDH - Betreuung von Patienten des Methadonprogramms, Durchführung von ambulanten Entzügen in Zusammenarbeit mit den Beratungsstellen der JDH

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- ärztliche Betreuung von Besuchern der niedrigschwelligen Kontaktstrukturen - psychiatrische und psychotherapeutische Versorgung von Klienten der JDH-Dienste e) Gefängnisarbeit Aufgabenbereiche: - psychosoziale Betreuung von inhaftierten Drogenkonsumenten, hauptsächlich Vorbereitung auf Entlassung in Zusammenarbeit mit gefängnisinternen Diensten h) Wohnprojekte Aufgabenbereiche: - betreutes Wohnen („les niches“) - Nachsorgehaus Neudorf i) Service parentalité Aufgabenbereiche: - Angebot für Eltern mit Drogenproblemen und deren Kinder j) Leitung und Verwaltung Aufgabenbereiche: - Leitung und Verwaltung der Einrichtung, Sekretariatsarbeit der Fondation, Buchführung, Gehälter, Personal

Henri Grün Dipl.-Psychologe, Direktor

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Patricia Ernster


JDH Structures bas-seuil


2. Les offres et structures bas-seuil: Kontakt 28 (Luxembourg) et Porte Ouverte (Esch/Alzette) 1. Description générale de l'offre bas seuil

objectifs du travail bas-seuil.

La JDH propose dans le cadre de ses activités des aides élémentaires à la survie du consommateur telles que l’accès gratuit aux boissons, à la nourriture, à l’hygiène, à une salle de repos de même que des interventions visant une réduction des risques et des nuisances. Il s’agit d’augmenter la qualité de vie des personnes toxicodépendantes en leur offrant un lieu où il est possible de tisser des liens, de se restaurer, de se laver, de lire ou tout simplement de se reposer.

Le travail de prévention qui se fait dans les services bas-seuil est centré sur les problèmes de santé. Il s’agit d’attirer l’attention des clients sur les conduites à risques liées à la consommation des drogues. Les rapports sexuels non protégés sont également abordés. Des explications sont données sur l’utilisation des outils de réduction des risques.

C’est un lieu d’accueil et de prévention ouvert sur la rue. Il se distingue des centres traditionnels par le fait qu’il est à seuil d’exigence bas. La conception d’une structure « bas seuil » se caractérise donc par une offre aux toxicomanes avec l’acceptation de ne pas se tenir à des obligations (prendre des rendez-vous, donner des coordonnées personnelles), car ce sont des exigences qui peuvent être trop hautes pour la population spécifique. A partir de ces offres établissant un contact relationnel sans contrepartie d’engagement, il devient possible de faire passer les messages de prévention susceptibles de faire évoluer la population en question vers des démarches de soins ultérieurs. Le bas-seuil peut donc être un tremplin pour entreprendre des démarches vers d’autres structures ou interventions (travail social, suivi psychologique, hospitalisation, désintoxication, substitution, hébergement, travail) sans que ces démarches soient octroyées. Les clients du bas-seuil ont droit à un soutien et à un accompagnement médical, social voire psychologique adéquat. D’un point de vue éthique, il est justifié d’offrir à tous les usagers de drogues une aide globale à la survie même s’ils ne se sentent pas prêts à vivre sans drogues ou s’ils rechutent fréquemment après des traitements. Les usagers de drogues ont tous une histoire qui leur est propre et les causes de leurs dépendances sont multiples. La réinsertion et le retour à la vie « normale » sont basés sur divers éléments importants offerts au K 28 : - l’amélioration de l’état de santé général - la régularisation de la situation sur le plan du logement - l’intégration sur le marché du travail - le renouement avec des relations en dehors du milieu de la drogue - l’effort pour gérer et réduire leurs dettes - la diminution des problèmes avec la justice - le respect de la dignité qui a certainement un effet positif sur l’estime de soi entraînant ainsi une distance par rapport à leur misère quotidienne Un autre aspect à prendre en considération est en rapport avec l’évolution de la « culture » de consommation des usagers de drogues. Entretemps, nous sommes confrontés à une nouvelle génération de toxicomanes très orientés vers une polyconsommation dans une scène de rue particulièrement visible. De plus, l’actuel contexte de crise économique ne laisse guère de perspectives aux clients même s’ils arrivaient à arrêter ou à gérer leur consommation. Tous ces éléments nous poussent à continuer au-delà de 2009 les réflexions entamées afin de rassembler nos efforts pour adapter et éventuellement redéfinir les missions et

2. Le service Kontakt 28 à Luxembourg-Gare En 2009, les permanences du Kontakt 28 ont eu lieu du lundi au vendredi de 9.00 à 13.00 heures dans les locaux situés au numéro 28, rue du Fort Wedell. Les après-midi sont prévus pour des visites extérieures dans différentes institutions (milieu carcéral, hôpitaux, etc.) pour faire des démarches sociales avec les clients, pour la documentation des interventions et la mise à jour des dossiers et pour les réunions internes ou externes. En 2009, l'équipe se composait de 3 assistant(e)s sociaux(les) mi-temps, de 3 éducateurs(rices) mi-temps et de 1 aidant éducatif (pair). La structure a été fermée durant trois semaines en juillet 20091 pour transformations : ainsi l’espace d’accueil pour les clients et l’espace pour la distribution de matériels sanitaires ont été rendus plus spacieux, plus accueillants et permettent de garantir une meilleure prestation des services ainsi qu’une meilleure sécurité aussi bien pour les travailleurs sociaux que pour les usagers de la structure. 2.1. Statistiques de l’année 2009 et implications Un total de 26’522 visites / contacts ont été répertoriés (20'847 en 2008) dont 78% d’hommes et 22% de femmes. Tableau 1: Nombre de contacts/visites et sexe Sexe

2009

2008

Hommes Femmes

N 20.687 5.835

% 78 22

N 16.469 4.378

% 79 21

Total

26.522

100

20.847

100

Le nombre de visites a donc augmenté de manière considérable en 2009 (+27 %). Cette réalité du nombre de clients regroupés dans les locaux du Kontakt 28 entraîne des situations à potentiel de conflit, voire de violence. Outre les difficultés d’accroissement de manifestations de violences verbales et même physiques, l’augmentation des risques de consommation et de trafic de drogues entraîne elle-aussi une perturbation considérable de la mission originaire des travailleurs sociaux par devoir de garantir un maintien de l’ordre. Dans ce contexte et dans un mouvement permanent pour améliorer la qualité du travail de l’équipe du Kontakt 28, un concept d’intervention autour d’une personne supplémentaire, ayant pour responsabilités de veiller à la sécurité et au respect des règles, a pu être développé fin 2008 et est opérationnel depuis avril 2009.

1) Durant cette période, l’échange de seringues était exceptionnellement assuré dans les locaux de la JDH à la rue d’Anvers.

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Ce renforcement de l’équipe du Kontakt 28 est particulier dans le sens où cette personne n’a pas de formation de type psychosociale mais est issue de milieux en lien avec la population cible et apporte ainsi une approche complémentaire dans le contact relationnel avec les usagers (éducation par les pairs).2 Le pair est reconnu, respecté et de par ses expériences, peut comprendre les valeurs et les normes des bénéficiaires. Son statut de proximité permet de faire tomber certaines barrières psychologiques chez les usagers et présente l’avantage d’une communication sur un mode plus informel qui peut s’avérer parfois plus efficace pour transmettre des messages à un groupe cible précis, notamment au niveau du respect des lieux et des personnes. En revenant aux statistiques de l’année 2009, il est essentiel de constater qu’une grande partie du travail effectué au Kontakt 28 est axée sur le volet psychosocial. L’équipe propose des entretiens de soutien et d’aide pour les démarches sur différents plans (social, juridique, santé, travail, hébergement, finances). L’objectif principal de ces démarches se résume dans la stabilisation des personnes toxicodépendantes. Un total de 1’304 consultations psycho-sociales individuelles ont ainsi été menées (1’018 en 2008). Ces consultations psychosociales ont pu profiter à 219 clients différents dont 162 hommes (73 %) et 57 femmes (27%). Notons que la majorité de clients se retrouve dans les tranches d’âge entre 25 et 39 ans. Notons que le nombre de consultations sociales dans nos bureaux pour des démarches concrètes en vue d’une réinsertion sociale est en augmentation constante depuis les dernières années. Ceci peut donner une indication que nos offres de service rencontrent les besoins effectifs exprimés par les usagers de service. Tableau 2: Âge des clients (consultations psychosociales) Âge des clients < 20 ans 20 – 24 ans 25 – 29 ans 30 – 34 ans 35 – 39 ans > 40 ans

N 8 27 39 56 39 50

% 3,7% 12,3% 17,8% 25,5% 17,9% 22,8%

Total

219

100%

Le tableau suivant renseigne sur la nationalité des clients ayant participé aux consultations psychosociales.

Tableau 3: Nationalité des clients (consultations psychosociales) Nationalité Luxembourgeoise portugaise française italienne pays de l’est espagnole cap-Verdienne allemande autres

N 99 61 18 21 6 5 5 3 1

% 45,2 % 27,8 % 8,2 % 9,6% 2,7 % 2,3 % 2,3 % 1,4 % 0,50%

Total

219

100%

A côté des permanences du K28, l’équipe s’est déplacée dans différentes institutions pour faire des démarches sociales avec les clients selon leurs besoins et demandes. 57 visites ont eu lieu au Centre Pénitentiaire pour 82 entretiens avec 28 clients différents dont 23 hommes et 5 femmes (62 visites pour 127 entretiens en 2008). 35 visites dans les hôpitaux pour 35 entretiens pour 16 clients différents dont 13 hommes et 3 femmes (61 visites pour 80 entretiens en 2008). Notons que le travail en réseau fait partie intégrante du quotidien de l’équipe du Kontakt 28 afin de rassembler les ressources des différentes instances et institutions au bénéfice des clients. L’équipe intervient quotidiennement en situations de crises (situations d’overdoses, crises d’angoisses, attaques d’épilepsie, idées suicidaires, dépressions aiguës, conflits, etc). Ainsi, malgré la professionnalité et la multidisciplinarité des équipes, le recours aux soins d’urgences médicaux ou aux forces de l’ordre devient inévitable. En 2009, le Samu a donc été appelé 14 fois et la police 7 fois tandis que 109 actes de soins infirmiers ont pu être pratiqués par l’équipe elle-même. En ce qui concerne l’offre concrète de réduction de risques, 46'764 seringues ont été distribuées en 2009 (49’063 en 2008) ; 37’505 seringues usagées ont été retournées ce qui représente un taux de retour de 80,2 % (80,7 % en 2008). Dans le cadre de la réduction des risques, le service distribue du papier d’aluminium afin de favoriser une consommation d’héroïne par inhalation qui est moins risquée que la consommation par voie intraveineuse. Un total de 1'703 feuilles d’aluminium a été distribué (1'544 en 2008). Le service a également distribué des cuillères dont le nombre s’élève à 4’506. Préservatifs et filtres stériles complètent l’offre de réduction des risques.

Nathalie Gianotti Assistante sociale, responsable du service Kontakt 28

2) voir article sous A.1.2. dans ce rapport annuel

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3. Le service bas seuil à Esch/Alzette et ses offres 3.1. Les offres L'équipe du service bas seuil de la JDH de Esch se composait en 2009 de 2 assistants sociaux (mi-temps) et d’une secrétaire (12h) assurant les permanences. La maison de la JDH à Esch est unique dans le sens où sont offerts en son sein, à part le service bas seuil, tous les services de la JDH: consultation, Programme Méthadone, les niches, le service médical et le service parentalité. La permanence consiste dans l’accueil du public, informations, échange de seringues, l’écoute et le conseil des clients, la permanence téléphonique ainsi que la gestion des agendas des collaborateurs au niveau rendez-vous. La structure bas-seuil travaille en étroite collaboration avec le service K28 de la ville de Luxembourg. Des supervisions communes et des réunions internes ont lieu régulièrement, afin de s’échanger sur des situations rencontrées au quotidien ou bien concernant l’organisation du travail. Même si les structures des locaux ou nombre de clients diffèrent de la ville de Luxembourg comparé à Esch, l’objectif principal reste identique, c’est-à-dire l’amélioration de la situation de la personne toxicomane et ceci en offrant : - Écoute, information et orientation

3.2. Eléments statistiques Le nombre de contacts/visites (=passages) s’élevait à 7.114 en 2009 (4.515 en 2008). Ceci correspond à une augmentation de 58% par rapport à l'année précédente. Le nombre de seringues stériles distribuées s’élève à 21.234 pour l’année 2009 (2008: 27.240), ce qui correspond à une diminution de 22%. En ce qui concerne les retours de seringues, un nombre de 18.500 seringues a été comptabilisé (2008: 29.500). On constate donc une diminution du nombre de seringues échangées mais une forte augmentation des passages. Rappelons que la JDH reste le seul service de la région du Sud qui propose un service d’échange de seringues. Tableau 1: Nombre de contacts/visites et sexe Sexe

2009

2008

Hommes Femmes

N 6337 777

% 89.1 10.9

N 3.964 719

% 84,6 15.4

Total

7114

100

4515

100

Le pourcentage des femmes a diminué d'un tiers. Tableau 2: Âge des clients (contacts/visites) Âge

2009

2008

- petits soins médicaux

< 19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-49 >50

N 39 1086 1548 2199 1103 977 162

% 0.5% 15.3% 21.8% 30.9% 15.5% 13.7% 2.3%

N 56 654 1015 1098 853 672 167

% 0.7 % 14.3 % 22.5 % 25 % 18.9 % 14.9% 3.7%

- bon pour repas, médicaments

TOTAL

7114

100 %

4515

100 %

- prévention : échange de seringues, distribution de filtres, tampons désinfectants… - distribution de préservatifs - distribution d’articles d’hygiène (tampons, lingettes, rasoirs, brosse à dents,…)

- possibilité de collations: eaux fraîches, café, lait, soupes,… - possibilité de téléphoner à la famille/ institutions/ avocats/ médecins - possibilité de se ressourcer, reposer ou bien dormir un peu Dans le cadre de la permanence, il y a aussi moyen de faire des entretiens individuels spontanés et ponctuels en cas de demande. D’autres activités avec les clients, centrées plus sur le groupe, ont eu lieu, p.ex. une soirée BBQ ou le repas de Noël. Au niveau du réseau des services sociaux de Esch (Stëmm vun der Strooss, Foyer Abrisud, Oppen Dir, Commune ,…) le service a participé à des réunions communes toutes les 6 semaines. L'objectif de ces réunions consiste dans l'échange au niveau des clients communs, des concepts de travail ou de nouveaux projets.

3.3. Service Social Les 2 assistants sociaux de l'équipe du service bas seuil travaillent - à part l'accueil en milieu ouvert - également sur rendez-vous en ce qui concerne les entretiens individuels ou bien de couple. La plupart des entretiens ont eu lieu suite à un 1er contact établi dans le cadre des permanences du bas seuil, mais il s'agit également de clients envoyés par les autres services JDH de la maison ou bien par des services extérieurs (hôpitaux et autres). En 2009, le Service Social Esch a eu 172 (2008: 134) entretiens pour 51 (2008: 36) clients, dont 38 (2008: 24) hommes et 13 (2008: 11) femmes. 19 rendez-vous ont eu lieu avec un couple.

Le service a également collaboré au projet DIMPS de la « Aidsberodung » (sensibilisation au niveau des risques de maladies sexuellement transmissibles et dépistages divers).

Ce type de travail correspond en grande partie à la régularisation de dossiers des personnes au niveau logement, caisse de maladie, RMG,... Il peut s'agir de demandes ponctuelles ou de suivis plus réguliers, comme par exemple dans une phase de préparation d'une thérapie.

La perspective pour 2010 consiste dans un réaménagement du service dans l'optique d'une amélioriation des offres.

Une grande partie du travail est basée sur une collaboration étroite avec le réseau social du sud du pays. Dupont Anne, assistante sociale Colbach Nicolas, assistant social Limpach Michelle, secrétaire

33


JDH Beratungsstellen


3. Die Beratungsstellen: Luxemburg, Esch/Alzette und Ettelbrück Im Verlauf des Jahres 2009 wurde die organisatorische und inhaltliche Zusammenarbeit der Beratungsstellen Luxemburg, Esch und Ettelbruck intensiviert. Die Standards für die Behandlung der telefonischen Erstanfragen wurden vereinheitlicht. Das Gesamtteam der 3 Beratungsstellen setzte sich zusammen aus 4 Diplom-Psychologen (2x 20 Std. und 1x10 St.), 2 Diplom-Pädagogen (40 Std. bzw. 34 Std.) sowie einer Sozialarbeiterin (20 Std.). Die Zusammenarbeit verlief teilweise überregional, da einige Kollegen an zwei verschiedenen Orten arbeiten. Als regionale Besonderheit ist zu vermerken, dass in Luxemburg und Esch die anderen Angebote der JDH auch präsent waren, während in Ettelbrück die Beratungsstelle das einzige Angebot der JDH im Jahr 2009 war. Das Team dieser Beratungsstelle wurde im Jahr 2009 reorganisiert und die zur Verfügung stehenden 40 Stunden mit einem Psychologen (20 Std.) sowie eine Sozialarbeiterin (20 Std.) besetzt. Regional arbeiteten die einzelnen Dienste der JDH in der Fallarbeit im Netzwerk zusammen. Die nationale, sektorielle Zusammenarbeit der Beratungsstellen hingegen wird durch gemeinsame Teamsitzungen, sowie Intervisionen und Supervisionen der Mitarbeiter der Beratungsstellen gestärkt. Im Folgenden werden zunächst die drei Beratungsstellen mit ihren jeweiligen Statistiken getrennt vorgestellt. Die Themen Kooperation und Öffentlichkeitsarbeit werden anschliessend gemeinsam präsentiert.

1. Beratungsstelle Luxembourg 1.1 Allgemeines zur Beratungsstelle Luxemburg

Tabelle 3: Alter der Klienten/-innen

Die Beratungsstelle ist in einer grossen, renovierten Villa in der rue d'Anvers untergebracht, in der auch noch weitere Dienste der JDH arbeiten. Die Öffnungszeiten waren im Jahr 2009 von 9.00-13.00 Uhr und von 14.00-17.00 Uhr. Auf Anfrage fanden regelmässig Gespräche ausserhalb dieser Öffnungszeiten statt, früh morgens, in der Mittagsstunde oder abends. Im Jahr 2009 hatte die Beratungsstelle folgendes Personal zur Verfügung: 3 Diplom-Psychologen/-innen, 1 Dipl.-Pädagoge, 1 Sozialarbeiterin (insgesamt 76 Wochenstunden) sowie eine Sekretärin. Alle Mitarbeiter arbeiteten auch noch in anderen Teams der JDH. 1.2 Angaben zu den Klienten 2009 konnten 221 KlientInnen bzw. Paare oder Familien in der Beratungsstelle Luxemburg betreut werden (2008: 232). Tabelle 1: Gesamtzahl und Geschlecht der Klienten/-innen Geschlecht

2009

Männlich Weiblich Paare

% 61.5 37.5 1

N 130 92 10

% 56 39,5 4,5

Total

221

100

232

100

Die Verteilung der Geschlechter ist im Vergleich zum Vorjahr ähnlich geblieben (2/3 Männer, 1/3 Frauen). Die Anzahl der Paare, die zusammen ein Erstgespräch angefragt haben, hat abgenommen. Tabelle 2: Kienten Neuzugänge/Vorjahr/Alt 2009

2009

2008

< 20 20-24 Jahre 25-29 Jahre 30-34 Jahre 35-39 Jahre > 40 Jahre

N 17 33 43 46 16 66

% 7.5 15 19.5 21 7 30

N 5 37 43 37 28 82

% 2 16 18,5 16 12 35,5

TOTAL

221

100

232

100

Die Zahl der Jugendlichen unter 20 hat zugenommen, ebenso wie die Gruppe der Mitdreissiger, hingegen hat die Zahl der Klienten über 35 abgenommen. Tabelle 4: Grund der Betreuung Grund der Betreuung

2008

N 136 83 2

Klienten Neu/Vorjahr/Alt

Alter

2008

Neuzugänge Vorjahr Alt

N 125 32 64

% 57 14 29

N 132 36 64

% 57 15,5 27,5

Total

221

100

232

100

2009

2008

N 98

% 44.5

N 109

% 47

Heroïnabhängigkeit, Polytoxikomanie Konsum von Angehörigen Cannabis Psychosoziale Probleme ohne akute Abhängigkeit Nachsorge Amphetamine / Kokain Alkohol Andere (Psychoph., Bulemie)

41 32 15

18.5 14.5 7

52 17 21

22,5 7,5 9

8 14 11 2

3.5 6 5 1

6 12 13 2

2,5 5 5,5 1

TOTAL

221

100

232

100

Das Erstanliegen der Klienten ist im allgemeinen gleichgeblieben, bis auf 2 Ausnahmen: die Zahl der Klienten mit problematischem Cannabiskonsum stieg um das Doppelte, hingegen nahm die Zahl der Klienten, die uns wegen des Konsums von Angehörigen aufsuchten, ab.

125 KlientInnen (57%) haben eine Neuanfrage gestellt. 32 Personen (14%) kamen bereits im Vorjahr zur Beratungsstelle und 64 KlientInnen (29%) hatten unsere Dienststelle vor dem Jahr 2008 aufgesucht.

35


Tabelle 5: Nationalität der KlientInnen Nationalität

Tabelle 9: Kontakthäufigkeit

2009

2008

Sitzungen

Luxemburgisch Portugiesisch Französisch Italienisch Deutsch Belgisch Andere

N 135 34 7 8 13 2 22

% 61 15.5 3 3.5 6 1 10

N 142 39 14 9 5 4 19

% 61 17 6 4 2 2 8

TOTAL

221

100

232

100

Es gibt keine grösseren Verschiebungen in Bezug auf die Verteilung der Nationalitäten. Die Feststellung vom letzten Jahr, dass die Zahl unserer Klienten aus nicht-EU-Staaten (z.B. Angola, Senegal, Brasilien, ...) langsam aber stetig zunimmt, ist immer noch gültig (2007: 5.5%; 2008: 8%; 2009: 10%). Tabelle 6: Wohnregion der Klienten Wohnregion

2009

2008

Zentrum Süden Norden Osten Ausland Unbekannt

N 125 33 27 25 7 4

% 56.5 15 12 11.5 3 2

N 143 42 21 16 10 /

% 61,5 18 9 7 4,5 2

TOTAL

221

100

232

100

Über die Hälfte unserer Klientel (56%) kam aus dem Zentrum. Klienten, die im Süden oder Norden wohnen, aber in die Beratung nach Luxemburg kamen, taten dies meistens wegen ihrer Arbeitsstelle.

2009

2008

1 Sitzung 2 Sitzungen 3 Sitzungen 4 Sitzungen 5 Sitzungen 6-10 Sitzungen 11-15 Sitzungen 16-30 Sitzungen

N 63 40 22 21 11 42 17 5

% 28.5 18 10 9.5 5 19 7.5 2.5

N 80 45 19 19 14 27 16 12

% 34,5 19,5 8 8 6 12 7 5

Total

221

100

232

10

Die Kontakthäufigkeit ist im Vergleich zum Vorjahr fast gleich geblieben. In 28% der Fälle fand nur 1 Gespräch statt. Dieses diente hauptsächlich der Information und Orientierung. Der überwiegende Teil der Klieneten kam zu 2-10 Sitzungen (61.5%), was meistens eine intensiv beraterische bis therapeutische Betreuung beinhaltet. 10% der Klienten kamen öfters als 10 mal im Jahr. Hierbei handelte es sich in den meisten Fällen um chronische Langzeitpatienten mir einer Mehrfachproblematik. (Trauma, Doppeldiagnosen). Die Aussagekraft dieser Statistik muss eingeschränkt werden, da sie nur ein Foto des Jahres wiedergibt und die Beratungen, die bereits im Vorjahr begannen oder im Jahr 2010 fortgeführt wurden, nicht wiedergibt. Im Längsschnitt würde sich eine deutlich höhere Kontakthäufigkeit ergeben.

2. Beratungsstelle Esch/Alzette 2.1 Allgemeines zum Escher Haus Die Beratungsstelle in Esch befindet sich seit mittlerweile 3 Jahren zusammen mit den anderen Angeboten der JDH in der rue St. Vincent im Zentrum von Esch.

1.3 Beratungs- und Therapiesitzungen

Das Haus war im Jahr 2009 von montags bis freitags von 8:30 Uhr bis 12:00 Uhr, sowie von 14:00 bis 17 Uhr geöffnet.

Es fanden insgesamt 987 Sitzungen statt. Davon waren 753 Einzelgespräche und 234 fanden mit Familie, Partner oder Drittpersonen statt.

Innerhalb dieser Hauptöffnungszeiten war die Beratungsstelle ebenfalls zu erreichen.

Tabelle 7: Gesamtzahl und Art der Beratungs- und Therapiesitzungen Art der Sitzungen Einzelsitzungen Mit Familie, Partner oder Drittpersonen Total

2009

2008

N 753 234

% 76 24

N 890 191

% 81 19

987

100

1.081

100

Der vorwiegende Teil der Sitzungen fand in der Beratungsstelle statt. Einige wenige waren ausserhalb (Kliniken, Gefängnisse, Ämter, andere Institutionen)

36

Zusätzlich zu diesen festen Zeiten war es immer auch möglich, einen Termin zwischen 12 und 14 Uhr sowie nach 17 Uhr zu vereinbaren. Im Jahr 2009 arbeiteten 2 Diplom-Pädagogen und eine DiplomPsychologin mit insgesamt 65 Wochenstunden für die Beratungsstelle. 2.2 Angaben zu den Klienten/-innen 2009 konnten 166 Klienten/-innen bzw. Paare oder Familien betreut werden (2008: 183), davon waren 102 Männer und 64 Frauen.


Tabelle 5: Nationalität der Klienten/-innen

Tabelle 1: Gesamtzahl und Geschlecht der Klienten/-innen Geschlecht

2009

2008

Nationalität

N

%

N

%

Männlich

102

61,65

104

57

Weiblich

40

64

38,55

73

Paare

-

-

6

3

Total

166

100

183

100

Die Verteilung zwischen männlichem und weiblichem Klientel ist im Vergleich zum Vorjahr annähernd gleichgeblieben. Tabelle 2: Klienten Neuzuänge/Vorjahr/Alt Klienten Neu Vorjahr/Alt Total

2009

2008

N 71 95

% 43 57

N 99 84

% 54 46

166

100

183

100

Die Zahl der Neuzugänge hat abgenommen. Tabelle 3: Alter der Klienten/-innen Alter

2009

2008

< 20 20-24 Jahre 25-29 Jahre 30-34 Jahre 35-39 Jahre > 40 Jahre

N 15 24 31 27 14 55

% 9,04 14,46 18,67 16,27 8,43 33,13

N 16 38 26 20 18 65

% 8,7 20,8 14,2 10,9 9,8 35,5

TOTAL

166

100

183

100

Wesentliche Verschiebungen sind in der Altersverteilung nicht festzustellen.

Grund der Betreuung

TOTAL

2008

Luxemburgisch Portugiesisch Französisch Italienisch Deutsch Andere

% 75,30 13,25 1,20 4,22 4,22 1,81

N 142 20 7 2 4 8

% 77,6 10,9 3,8 1,1 2,2 4,4

Total

166

100

183

100

Es gibt keine bemerkenswerte Veränderungen in Bezug auf die Verteilung der Nationalität. Zwei Drittel der Klienten haben die Luxemburger Nationalität. Tabelle 6: Wohnregion Wohnregion

2009

2008

Süden Zentrum Osten Norden Ausland Unbekannt

N 148 4 4 3 5 2

% 89,16 2,41 2,41 1,81 3,01 1,20

N 162 13 2 / 5 1

% 88,5 7,1 1,1 / 2,7 0,6

Total

166

100

183

100

Fast 90% der Klientel der Beratungsstelle kommt aus Esch oder den Südgemeinden. 2.3 Beratungs- und Therapiesitzungen Im Jahr 2009 fanden 780 Sitzungen statt. Hiervon waren 632 Einzelsitungen und 148 Sitzungen mit Partner, Familie oder Drittperson. Tabelle 7: Gesamtzahl und Art der Beratungs- und Therapiesitzungen

Tabelle 4: Grund der Betreuung

Heroïnabhängigkeit, Polytoxikomanie Konsum von Angehörigen Cannabis Psychosoziale Probleme ohne akute Abhängigkeit Nachsorge Amphetamine / Kokain Alkohol Andere (Psychoph., Bulemie)

2009 N 125 22 2 7 7 3

2009

2008

N 85

% 51,21

N 98

% 53,5

22 21 17

13,25 12,65 10,25

30 23 16

16,4 12,6 8,7

6 6 8 1

3,61 3,61 4,82 0,60

1 4 7 4

0,6 2,2 3,8 2,2

166

100

183

100

Art der Sitzungen Einzelsitzungen Mit Familie, Partner oder Drittpersonen Total

2009

2008

N 632 148

% 81 19

N 648 162

% 80 20

780

100

810

100

Die Verteilung der Sitzungen ist gleichgeblieben, die Gesamtzahl hat etwas abgenommen. 32 Gespräch fanden ausserhalb der JDH statt, zumeist in Kliniken, vereinzelt im Gefängnis.

Wie bereits in den Vorjahren ist Heroinabhängigkeit/Polytoxikomanie bei mehr als der Hälfte der Klienten der Grund der Betreuung, mit Abstand gefolgt von den 2 gleichstarken Kategorien Konsum von Angehörigen und Cannabiskonsum.

37


3. Beratungsstelle Ettelbrück

Tabelle 4: Grund der Betreung Grund der Betreuung

3.1 Allgemeines Die Beratungsstelle Ettelbrück funktioniert regulär seit September 2002 in Räumlichkeiten, die wir von der Gemeinde anmieten konnten. Im September 2009 wurden die für Ettelbrück zur Verfügung stehenden 40 Wochensunden neu verteilt (20 Stunden Diplom-Psychologe und 20 Stunden Assistante sociale). 3.2. Angaben zu den Klienten 2009 konnten 54 KlientInnen bzw. Paare oder Familien betreut werden (2008: 62) Tabelle 1: Gesamtzahl und Geschlecht der Klienten/-innen Geschlecht

2009

TOTAL

2008

Männlich Weiblich Paare

N 33 19 2

% 61 35 4

N 38 22 2

% 61,5 35,5 3

Total

54

100

62

100

Die Zahl der Anfragen in Ettelbrück ist leicht zurück gegangen. Die Geschlechteraufteilung ist konstant geblieben. Tabelle 2: Klienten Neu/Vorjahr/Alt Klienten Neu/Vorjahr/Alt

2009

2008

Neuzugänge Vorjahr Alt

N 34 9 11

% 63 37 20

N 36 15 11

% 58 24 18

Total

54

100

62

100

Tabelle 3 : Alter der Klienten/-innen Alter

2009

Heroïnabhängigkeit, Polytoxikomanie Konsum von Angehörigen Cannabis Psychosoziale Probleme ohne akutes Abhängigkeitssyndrom Alkohol Nachsorge Andere (Psychoph., Bulemie) Amphetamine / Kokain

2008

2009

2008

N 25

% 46

N 24

% 38,5

11 9 4

20.5 16.5 7.5

12 12 5

19,5 19,5 8

2 / 1 2

4 / 1.5 4

2 / 4 3

3 / 6,5 5

54

100

62

100

Die Hauptkategorie war „Heroinabhängigkeit/Polytoxikomanie“, gefolgt von „Konsum von Angehörigen und „Cannabis“ Tabelle 5 : Nationalität der Klienten/-innen Nationalität Luxemburgisch Portugiesisch Französisch Deutsch Belgisch Italienisch

2009 N 37 7 3 3 2 1

2008 % 69 13 5.5 5.5 4 1.5

N 46 7 2 2 2 /

% 74,5 11,5 3 3 3

Andere

1

1.5

3

5

Total

54

100

62

100

Der Hauptanteil unserer Klientel waren Luxemburger (68%). Der Anteil der Portugiesen betrug 12%. Andere Nationalitäten waren vergleichweise wenig vertreten. Tabelle 6 : Wohnregion der Klient/-innen

< 20 20-24 Jahre 25-29 Jahre 30-34 Jahre 35-39 Jahre > 40 Jahre

N 4 7 8 7 9 19

% 7.5 13 15 13 16.5 35

N 9 11 6 14 5 17

% 14,5 18 9,5 22,5 8 27,5

TOTAL

54

100

62

100

Wohnregion

2009

2008

Norden Zentrum Osten Sud

N 47 3 1 1

% 87.5 5.5 1.5 1.5

N 53 4 4 /

% 85,5 6,5 6,5

Ausland

2

4

1

1,5

Total

54

100

62

100

87% der Klientel wohnte im Norden. Nur wenige kamen aus anderen Regionen nach Ettelbrück zur Beratung.

38


3.3 Beratungs- und Therapiesitzungen

- Spezialisierte Einrichtungen der Drogenhilfe:

Tabelle 7: Gesamtzahl und Art der Beratungs- und Therapiesitzungen Art der Sitzungen Einzelsitzungen Mit Familie, Partner oder Drittpersonen Total

2009

• Centre de Prévention des Toxicomanies • Service Thérapeutique Solidarité Jeunes • Alternativ Berodungsstell und Syrdall Schlass Manternach

2008

N 268 40

% 87 13

N 266 39

% 87 13

• Centre Emmanuel

308

100

305

100

• Contrôle Médical der Sécurité Sociale im Zusammenhang mit Auslandstherapien

Es fanden 308 Sitzungen statt, davon waren 268 Einzelsitzungen, 40 fanden mit Familie oder Partner statt. Obwohl die Anzahl der Klienten abnahm, blieb die Zahl der Sitzungen konstant. 17 Gespräche fanden ausserhalb der Beratungsstelle statt.

4. Fortbildung, Intervision und Supervision Alle Mitarbeiter und MitarbeiterInnen nahmen im Jahr 2009 an den regelmässigen Intervisionen und Supervisionen des Sektors Beratung der JDH teil. Zudem wurden einzelne Mitarbeiter im Rahmen der internen Netzwerkarbeit in Einzelfällen zu den Supervisionen der anderen Dienste der JDH eingeladen. Hierbei handelte es sich um Fälle, bei denen ein Mitarbeiter der Beratungsstellen impliziert war. Einige der MitarbeiterInnen der Beratungsstellen haben an Fortbildungen - teils kürzeren, themenspezifischen und teils längerfristigen, - teilgenommen.

5. Kooperation und Netzwerkarbeit Innerhalb der JDH besteht eine regelmässige organisatorische, konzeptuelle und fallzentrierte Zusammenarbeit. Im Rahmen der fallzentrierten Zusammenarbeit wird vestärkt mit den eigens hierfür entwickelten Dokumentationsbögen gearbeitet.

• Elternselbsthilfegruppe Drogenabhängiger Kinder (EDK) in Luxemburg und Esch

- den Einrichtungen der Arbeitslosenhilfe und der Sozialhilfe - regionale Zusammenarbeiten: sowohl in der Stadt Luxemburg, als auch in Esch gibt es regelmässige funktionierende Netzwerke . Diese dienen dem Austausch der Arbeitsphilosophien, dem Kennenlernen der Mitarbeiter und natürlich dem besseren und effektiveren Zusammenarbeiten in der Klientenarbeit. In Ettelbruck besteht seit längerem eine intensive Zusammenarbeit mit dem CHNP. Hier soll in den nächsten Jahren ein umfassenderes Netzwerk aufgebaut werden..

Günter Biwersi, Diplom-Pädagoge, Beratungsstelle Esch/Alzette Gaby Damjanovic, Dipolm-Psychologin, Beratungsstelle Luxemburg Freddy André, Diplom-Psychologe, Beratungsstelle Ettelbrück

Nach aussen gab es Kooperationen der drei Beratungsstellen vor allem mit folgenden Institutionen und Organisationen: - Alle Kliniken des Landes, welche Drogenentzüge bzw. eine Nachbehandlung anbieten: • Hôpital Kirchberg(Lux) • Centre Hospitalier (Lux) • Clinique Ste. Therèse (Lux) • CHEM (Esch) • Hôpital St. Marie (Esch) • Hôpital St. Louis (Ettelbruck) • CHNP (Ettelbruck) - Allgemeinärzte und Psychiater (vorwiegend im Rahmen von ambulanten Entzügen und Substitution)

39


JDH Programme de substitution


4. Programme de substitution

1. Introduction

36 clients ont commencé le programme en 2009.

En 2009, le programme de substitution de la Jugend- an Drogenhëllef a célébré ses 20 ans d'existence au Luxembourg. Initié comme projet pilote avec un nombre très restreint de participants, il s'est rapidement développé et a trouvé sa place parmi les offres thérapeutiques proposées aux personnes dépendantes à l'heroïne. Ces dernières années la substance méthadone a été banalisée et a été prescrite très facilement ce qui a eu comme conséquence une diminution des participants au programme de substitution de la Jugend- an Drogenhëllef. Par contre le travail individuel avec chaque participant s'est intensifié.

17 clients (20,4 %) participent au programme depuis plus de 9 ans.

A côté de la substance de substitution nous offrons un cadre, des règles, un suivi médical, un soutien psychologique et une aide au niveau de la réintégration sociale. Les objectifs sont multiples: amélioration de la santé physique et psychique des clients, diminution et arrêt de leur consommation de substances psychotropes, réinsertion sociale et professionnelle, diminution de la criminalité, prévention des risques d'overdose et des maladies en relation avec l'abus de drogues. Le programme de substitution dispose de deux équipes avec un lieu de distribution à Luxembourg et un autre à Esch-sur-Alzette. D'autre part, certains hôpitaux de même que certaines pharmacies, assurent également une distribution de méthadone.

c) Age des clients Catégories d'âge

2009

Moins de 20 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans 30 à 34 ans 35 à 39 ans Plus de 40 ans

N 0 6 11 21 14 32

% 0,0 7,1 13,1 25,0 16,7 38,1

Total

84

100,0

Comme les années précédentes, l'âge des participants augmente. 32 clients (38,1 %) ont plus de 40 ans (2008: 36 %) et 67 clients (79,8 %) sont âgés d'au moins 30 ans (2008: 73,1 %). Un cinquième des clients (20,2 %) a moins de 30 ans. d) Etat civil Etat civil

2. Données sur les clients

2009 61 23

2008 72,6 27,4

célibataire Marié(e) Divorcé(e) Séparé(e) Veuf(ve) Vivant en relation stable

84

100

Total

a) Nombre de clients et sexe Sexe Hommes Femmes Total

En 2009, 84 clients (2008: 89 clients) ont participé au programme de substitution dont 61 hommes (72,6 %) et 23 femmes (27,4 %). b) Année d'entrée au programme Année d'entrée au Programme

2009

2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 =< 1995

N 36 11 5 5 1 1 3 2 1 2 3 2 1 5 6

% 42,9 13,1 6,0 6,0 1,2 1,2 3,6 2,4 1,2 2,4 3,6 2,4 1,2 6,0 7,2

Total

84

100,0

% 56,0 8,3 8,3 3,6 1,2 22,6

84

100,0

Plus de la moitié des clients (56 %) sont célibataires et un tiers (30,9 %) sont mariés ou ont une relation stable avec un(e) partenaire. Propres enfants

2009

N 47 7 7 3 1 19

2009

Oui Non

N 35 49

% 41,7 58,3

Total

84

100,0

35 clients (41,7 %) ont des enfants qu'ils soient à charge ou non. e) Nationalité Nationalité

2009

luxembourgeoise portugaise italienne allemande iranienne cap verdienne hongroise

N 58 16 4 2 2 1 1

% 69,0 19,0 4,8 2,4 2,4 1,2 1,2

Total

84

100,0

41


Plus de deux tiers des participants (69,0 %) sont de nationalité luxembourgeoise, mais ce pourcentage a diminué par rapport à 2008 (74,2 %) en faveur des clients de nationalité portugaise (2008: 9,0 %). f) Lieu de résidence Lieu de résidence

2009

Sud Centre Nord Est Ouest

N 47 25 6 4 2

% 56,0 29,8 7,1 4,8 2,4

Total

84

100,0

Plus de la moitié des participants au programme (56,0 %) résident au sud du pays et près d'un tiers (29,8 %) vivent au centre du pays.

Domicile: comment ? Logement stable Logement instable Autres

% 83,3 7,1 9,5

Total

84

100,0

La majorité des particpants (83,3%) a un logement stable. Domicile: où ?

2009

Propre logement Logement d'autrui En foyer En communauté Autres

N 49 23 9 1 2

% 58,3 27,4 10,7 1,2 2,4

Total

84

100,0

Plus de la moitié des clients vivent dans leur propre logement qu'il soit loué ou acheté. Un quart (27,4 %) vit dans le logement d'autrui qui se révèle être souvent le logement des parents. Domicile: avec qui ?

Sans emploi Emploi stable ATI - mise au travail Retraite, pension, invalidité Activité ménagère Emploi ponctuel et temporaire En formation, études Autres

% 52,4 23,8 8,3 6,0 4,8 2,4 1,2 1,2

Total

84

100,0

Le tableau montre que la moitié des clients (52,4 %) se trouve sans emploi. 32 clients (38,1 %) ont une occupation stable que ce soit un emploi, une mise au travail, une formation ou une activité ménagère.

N 32 14 13 12 4 2

% 38,1 16,7 15,5 14,3 4,8 2,4

1 6

1,2 7,1

84

100,0

2009

RMG/RMI/Chômage Salaire Pas de revenu Pension pour invalidité Aide par les parents Aide par le partenaire Prostitution Sources de revenus illégales Pension Autres

N 33 25 7 6 6 3 1 1 1 1

% 39,3 29,8 8,3 7,1 7,1 3,6 1,2 1,2 1,2 1,2

Total

84

100,0

Les chiffres indiquent que 65 participants au programme (77,4 %) disposent d'un revenu stable dont 29,8 % reçoivent un salaire. 7 clients indiquent n'avoir aucun revenu.

3. Sorties du programme Sorties du programme

2009

Abandon Transfert Convenance Exclusion Traitement terminé Décès par mort naturelle Prison

N 15 4 3 2 2 1 1

% 53,6 14,4 10,7 7,1 7,1 3,6 3,6

Total

28

100,0

2009

La majorité des clients (38,1 %) vit seule. 25 personnes (29,8 %) habitent avec leur partenaire et 16 personnes (19,1 %) vivent avec leurs enfants.

42

2009 N 44 20 7 5 4 2 1 1

Source de revenu principale

2009 N 70 6 8

Total

Activité professionnelle

i) Source de revenu principale

g) Logement et mode de vie

Seul Avec les parents Avec le partenaire Avec le partenaire et enfants Seul avec enfants Avec autres consommateurs de drogues Avec amis et connaissances Autres

h) Activité professionnelle

En 2009, 28 participants ont quitté le programme de substitution. Parmi ceux-ci, la moitié (53,6 %) a abandonné c'est-à-dire que les clients ne sont plus venus chercher leur méthadone. 4 clients ont été transférés vers un médecin hors programme et 3 clients ont terminé le programme par une diminution progressive de la méthadone.


4. Répartition des clients selon les lieux de distribution Lieu de distribution

2009

JDH Luxembourg JDH Esch Pharmacie ou BU5

N 45 28 10

% 54,2 33,7 12,1

Total

83

100

Les clients sont répartis en secteurs selon leur lieu de distribution. En 2009, 45 clients (54,2 %) sont venus à la dsitibution à la JDH Luxembourg-Ville; 28 clients (33,7 %) à la JDH Esch-sur-Alzette et 10 clients (12,1 %) au CHNP ou dans une pharmacie du nord ou du sud du pays.

5. Prise en charge des clients En 2009, 6.733 contacts ont eu lieu entre des clients venant en distribution et le personnel du programme de substitution (3.888 contacts à Luxembourg et 2.845 contacts à Esch). Chaque contact est l'occasion d'une rencontre et permet de tisser les liens d'une relation stable avec le client, prémisse d'un travail thérapeutique. Certains clients vont tous les jours en distribution, tandis que les clients stabilisés reçoivent de la méthadone à emporter et ne vont en distribution qu'une, deux ou trois fois par semaine selon les cas. La distribution de la méthadone demande également un travail d'organisation et de disponibilité.

j) Nombre et type d'entretiens Nombre et type d'entretiens Intervention lors de la distribution Entretien psychologique/de soutien Entretien social Consultation par téléphone Entretien avec tierce personne sans le client(e) Entretien avec le client/e et tierce personne Aspects pratiques concernant la distribution Bilan irrégulier Contrat Bilan régulier Intervention de crise Parentalité avec le client(e) Accompagnement pour démarche extérieure Entretien familial Soins infirmiers Entretien en vue d'une admission Parentalité avec le client(e) et tierce personne Autres Total

2009 N 571 414 255 244 138

% 28,61 20,74 12,78 12,23 6,91

80

4,00

68

3,41

41 39 28 24 22 19

2,06 1,95 1,40 1,20 1,10 0,95

13 11 10 1

0,65 0,56 0,50 0,05

18

0,90

1996

100,00

Même si le nombre de clients a baissé par rapport à 2008, le nombre d'entretiens a augmenté (2008: 1597). Les interventions lors de la distribution sont les plus nombreuses (28,6 %). Leur nombre n'a cessé d'augmenter ce qui montre que les clients prennent du temps pour parler de leurs préoccupations lorsqu'ils viennent chercher la méthadone. Avec 20,8 %, les entretiens psychologiques ou de soutien viennent en deuxième place. Le travail en réseau avec nos partenaires sociaux ou médicaux n'apparaît pas dans le tableau, mais il constitue une part importante dans la prise en charge des clients.

Ariane Moyse Psych. dipl. Responsable du programme de substitution

43


JDH Le Service mĂŠdical


5. Le service médical

5.1. Le service médical généraliste Les différentes tâches du médecin-généraliste engagé à 24 heures/semaine par la Fondation sont les suivantes : - prise en charge de patients admis au programme méthadone de la JDH - consultations médicales pour les patients des services de consultation avec sevrage ambulatoire ou substitution à moyen ou long terme - consultations médicales pour les patients de la structure ouverte Kontakt 28 - disponibilité pour des patients envoyés par des services externes, collaboration avec des services hospitaliers. - Auriculothérapie (acupuncture de l'oreille): traitement de soutien aux sevrages ou à la substitution (2 séances par semaine de 45 minutes) - formateur pour personnel de santé

périeure à 4 mois est de 46,3%), du fait que l'âge moyen des patients est plus élevé et que leurs problématiques sont moins « chaotiques ». La majorité est adressée par le service de consultation de la JDH, ce sont des personnes en principe plus stabilisés que les clients bas seuil. Se pose la question comment le service médical arrive à mieux joindre les clients bas seuil.

Dr. Jean- Paul de Winter médecin-généraliste

5.2. Le service médical psychiatrique Les tâches du médecin-spécialiste en psychiatrie et psychothérapie engagé à 16 heures/semaine par la Fondation sont définies comme suit : - référent psychiatrique du programme de substitution et des autres services de la Fondation

5.1.1 Données statistiques Durant l'année 2009, le médecin a travaillé au centre JDH Luxembourg et également au centre JDH Esch (8 heures/semaine). 96 patients (2008: 85 patients) ont consulté pour un total de 910 consultations (2008: 762 consultations). 54 patients (76%) étaient de sexe masculin, 17 (24%) de sexe féminin. Lâge moyen des patients s'élevait à 33,5 ans, variant de 17 ans à 56 ans.

- diagnostic psychiatrique « doubles diagnostics »)

(comorbidités

psychiatriques

- prescription de médicaments psychotropes, suivis psychiatriques - collaboration avec d’autres services psychosociaux externes, médecins-généralistes et psychiatres, services hospitaliers

Les patients de nationalité luxembourgoise étaient représentés à 60%, suivi par les Portugais à 20%.

- préparation de cures résidentielles à l’étranger (demandes pour le contrôle médical)

La problématique principale était la polytoxicomanie (80%), suivie par la monodépendance à l'héroïne (18%) ou autres monodépendances (2%). 71 patients consultaient dans le cadre d'un sevrage ou d'une substitution, 25 consultaient pour un examen somatique seul.

- formateur pour personnel de santé

Tableau 1: Taux de rétention dans le traitement (patients en sevrage ou substitution) Durée

2009

En 2009, 100 patients (2008: 87 patients) ont pu bénéficier de cette offre médicale gratuite, dont 70 hommes (70%) et 30 femmes (30%) pour 659 consultations (2008: 532 consultations) Pour 40 patients (40%, 383 consultations), le travail consistait dans des interventions de substitution, soit de maintien, soit d’autres types. Pour les autres cas, il s’agissait de prises en charge psychopharmacologiques, psychothérapeutiques, demandes de cures et autres (276 consultations).

Jusqu'à 1 mois De 1 à 4 mois De 5 à 12 mois > 12 mois

N 17 21 17 16

% 23,9 27,6 23,7 22,8

Le psychiatre participait en tant que formateur à un séminaire pour les professionnels de la santé sur le traitement de la toxicomanie.

Total

71

100

Dr. Werner Staut Facharzt f. Psychiatrie und Psychotherapie

Le taux de rétention est en augmentation par rapport aux années précédentes. La majorité des patients était adressée par les service consultation de la JDH (79%) et le programme de substitution (13%). 5.1.2 Commentaires Pour pouvoir assurer toutes les consultations, il a fallu diminuer le temps réservé à une consultation (de 45 minutes à 30 minutes) et augmenter l'intervalle moyen entre consultations. Cela a été possible sans modifier la qualité du travail (la rétention su-

45


5.3. Acunpuncture par l'oreille (auriculothérapie) En 2009, l'auriculothérapie a pu trouver une place permanente au sein des offres de services de la JDH. Les séances ont eu lieu 2 fois par semaine. 32 patients ont pu profiter des séances (19 hommes et 13 femmes). L'âge moyen des patients s'élevait à 36 ans. Au total 83 séances ont été offertes durant lesquelles 248 traitements ont été réalisés.

L'équipe demande aux patients de remplir des questionnaires d'évaluation. 10 questionnaires ont pu être recueillis. Voici quelques résultats: 1. « L'acupuncture m'a aidé à réduire la consommation de drogues ». Moyenne de 3,18 points (le score 4 étant le score maximum) 2. « L'acupuncture a amélioré mon état au niveau corporel et psychique » Moyenne de 3,6 points (le score 4 étant le score maximum) Les questions ouvertes sur les effets de l'acupuncture ont montré e.a. les réponses suivantes: « aide à réduire les symptômes de sevrage, réduit le craving, me sens plus équilibré, plus tranquille, amélioration du sommeil, plus besoin de tranquillisants, me sens plus sûr de moi. » Comme points négatifs ont été nommés: « effets ne se montrent pas assez vite, horaires des séances défavorables. »

Statistiques: Werner Sorgen, assistant social La fréquentation moyenne par patient s'élevait à 11,5 séances (contre 7,7 dans l'évaluation du projet pilote), ce qui est un développement positif, vu la relation positive entre le nombre de séances et l'objectif du traitement. Tableau 1: Nombre de séances par patient Nombre de séances 1 2à3 4à9 10 à 20 21 à 24 25 à 29 > 29 Total

2009 N 2 7 8 9 1 2 3 32

22 patients ont commencé le traitement en 2009, les autres ont été repris des années précédentes.

46


René Adamy


JDH Logements accompagnĂŠs


6. Logements accompagnés

1. Rappel du contexte En octobre de cette année 2010, cela fera 10 ans que la Fondation Jugend - an Drogenhëllef a initié son projet de logements encadrés, « les Niches ». Partant du constat évident que toute (ré)intégration sociale commence par la possibilité de disposer d’un logement décent et abordable, nous avons pris le pari d’appliquer à la population avec laquelle nous travaillons habituellement le principe des logements supervisés. Ceci est d’autant plus nécessaire qu’en plus du fait de ne pas avoir accès au marché locatif privé, nos clients ont d’énormes lacunes, dues à leurs trajectoires personnelles, à se débrouiller seuls, dans la vie en général, dans un logement autonome en particulier. Le principe général est relativement simple : notre organisme loue auprès de propriétaires privés ou de gestionnaires publics des logements, pour ensuite les mettre à la disposition de clients, via contrat d’hébergement. Cette mesure étant couplée à un accompagnement individualisé et flexible. Nous avons pris dès le départ l’option de ne pas limiter dans le temps la prise en charge. Pour l'exercice 2009, l'équipe de 7 personnes était composée d'un assistant social et licencié en politique économique et sociale (20 hres), d'un psychologue (20 hres), 2 assistantes sociales (20 et 30 hres), 1 éducatrice graduée (20 hres), un éducateur/instructeur (20 hres) et une aide-comptable (30 hres).

2. Éléments statistiques Tableau 1: Nombre et répartition géographique des logments Région Sud Centre Nord Total

2009 23 9 5

2008 20 8 5

37

33

Dans ces 37 logements habitaient, au 31.12.2009, 47 adultes et 16 enfants. Durant l'année écoulée nous avons enregistré 14 mouvements (départs ou enménagements, transferts vers appartement plus adapté à la situation familiale). Tableau 2: Type de loyer Type de loyer Loyer subventionné via convention Ville de Luxembourg Fonds du Logement Logement Social Ville d'Esch/Alzette Agence Immobilière Sociale Prix du Marché Total

2009 25

2008 23

6 3 1 2

6 3 1

37

33

De nouveau à relever ici: la quasi impossibilité de trouver des objets à louer sans devoir suventionner le loyer. Le marché locatif national reste très sélectif et nos clients ne sont pas les mieux outillés pour participer à cette compétition.

Ville et d'Esch/Alzette qui, chacune à leur manière, nous font confiance en nous mettant de substantiels moyens à disposition. Faut-il préciser que notre souhait émis l'année dernière, que d'autres communes suivent dans cette voie, est resté sans suite. Tableau 3 : Types d'intervention Types d'intervention Dans les locaux de la JDH (- dont en co-intervention 131) Visites à domicile (- dont en co-intervention 217) Entretiens téléphoniques de + 15' Autres démarches avec clients (accompagnement dans la vie quotidienne, démarches officielles...) Interventions techniques et remise en état (hrs)

2009 780

2008 566

443

444

417

203

276

187

326

Pas recensé

Les chiffres sont globalement en augmentation par rapport à l'année précédente. D'une part parce que le nombre de logements a augmenté, mais aussi parce que les situations prises en charge sont de plus en plus lourdes, complexes, difficiles à gérer. Rappelons que c'est dans la nature même de l'offre de service de s'adresser à des personnes ayant des difficultés majeures, héritées de leur ancien style de vie. La part de travail consacrée à l'aide à la gestion des revenus des clients est toujours aussi considérable. Cette année ce sont 9 personnes ou familles qui ont bénéficié d'une gestion complète. Ceci signifie que leur revenu, généralement RMG, est versé sur le compte de la Fondation JDH et nous le gérons au quotidien avec le client. Ce travail assez conséquent est cependant utile et nécessaire, ces personnes ayant presque toujours d'énormes passifs financiers à assainir et par ailleurs aucune expérience dans la gestion d'un budget, même à court terme. Tout ceci n'est évidemment pas facilité par le peu de moyens disponibles, le montant des loyers malgré tout considérable et l'explosion des charges locatives. Pour 12 personnes ou familles nous avons assuré une gestion partielle, càd que leur revenu est également versé sur notre compte et une fois que nous avons retenu l'entièreté du loyer dû, nous leur ristournons le solde sur leur compte. En 2009 nous avons, pour la première fois, recensé deux critères supplémentaires: – le nombre d'heures passées à effectuer du travail administratif sans les clients, à savoir 243 heures. Il s'agit d'heures utilisées à effectuer des recherches, à rédiger des rapports pour obtenir des aides, à préparer des décomptes. Ceci sans compter les heures de travail de l'aide-comptable engagé à 30 heures/semaine. – le nombre d'heures passées à (re)mettre en état les logements, à savoir 326. Travail considérable, à mettre aussi en relation avec les 14 mouvements en 2009 et avec le fait que nous avons en location un certain nombre de logement depuis de très nombreuses années.

Que soient ici remerciées les deux communes de Luxembourg-

49


3. Maison de Post-Cure Neudorf

réseau social national.

L'équipe des niches gère également notre structure de post-cure à Neudorf. Ell est, en principe, réservée à l'hébergement de personnes ayant terminé une thérapie résidentielle, au Luxembourg ou à l'étranger. Nous offrons une communauté de vie pour 6 à 7 personnes.. L'abstinence y est de règle. Les personnes qui y résident sont amenées à se prendre en charge de manière autonome vu que nous n'avons que très peu de temps à y consacrer. Nous y intervenons un soir par semaine pour une discussion de groupe obligatoire pour tous les résidents. Il est évident qu'avec des moyens supplémentaires un vrai travail de fond pourrait/devrait y être fait. A condition aussi que la rénovation du bâtiment soit enfin effectuée.

Ceci a comme conséquence que dans notre action, même à long terme, nous sommes confrontés à des limites structurelles importantes. Même si nous devons constater la bonne volonté de la plupart des intervenants sociaux avec lesquels nous sommes amenés à collaborer, force est de constater que ces derniers arrivent souvent à leurs limites avec nos clients. Et malgré de nombreuses concertations et de multiples tentatives de mettre en place des procédures et prises en charge créatives et originales, nous sommes souvent confrontés à des situations de blocage. Des exemples ?

En 2009 cette maison a été occupée par 8 adultes et un enfant. 3 résidents sont restés moins de trois mois, les 5 autres y ayant séjourné 6 mois et plus. Nous constatons une nette augmentation de la durée de séjour, aussi parce que la recherche de logements est particulièrement difficile, de même que l'intégration sur le marché du travail.

4. Eléments de réflexion Comme dans chaque rapport annuel, nous allons essayer d’approfondir dans la présente contribution l’un ou l’autre élément de cette offre de service. Cette année nous allons envisager l’angle des éléments positifs, mis en relief avec les éléments qui pourraient/devraient être améliorés, respectivement être changés. Nous nous adressons prioritairement à une population avec très peu d’expériences dans la vie autonome, ne serait-ce que parce qu’ils ont passé le plus clair de leur temps en foyers, prisons, thérapies, cliniques ou dans la rue. Nous aimons parler de personnes fortement cabossées par la vie. En effet, et par analogie, une voiture cabossée reste capable de se déplacer, même si, un jour ou l’autre, il faudra envisager de la réparer, pour rendre les déplacements plus sûrs et plus confortables. Nous sommes amenés à travailler avec une population multiproblématique, avec certes des questions tournant autour de leur passé de consommateurs de stupéfiants, mais aussi, -et surtout ?- une ribambelle de difficultés connexes, telles que grande précarité, surendettement, absence de travail ou d’occupation, problèmes de santé et de vieillissement, troubles psychiatriques, absence de réseau personnel et social, peu ou pas de confiance en ses compétences et ressources ….. Faut-il préciser que tous ces éléments prennent évidemment une dimension supplémentaire quand sont hébergées des familles avec enfant(s) ? 1 Même si dans chaque situation abordée nous ne rencontrons pas forcément tous les éléments listés ci-dessus, nous sommes toujours confrontés à des personnes répondant à plusieurs de ceux-ci. Avec comme corollaire immédiat que, la plupart du temps, elles ne cadrent pas avec les offres de services d’autres intervenants sociaux. Soit « trop » toxicomanes, soit « trop » chaotiques, soit « trop » malades, soit « trop » incapables de travailler, soit « pas assez » âgées …… Que dire quand ces « trop » ou ces « pas assez » s’additionnent pour une même personne ou famille ? D’une certaine manière, nous travaillons avec une population qui sinon tomberait entre les mailles du filet du 1) Dans ces cas, une collaboration synchronisée avec le Service Parentalité est toujours obligatoire.

50

- Monsieur X , 42 ans, diabétique qui ne se soigne que très peu, substitué à la Méthadone avec distribution « contrôlée » de fortes doses de benzodiazépines et de neuroleptiques, souffre énormément de solitude et a besoin de réguliers séjours hospitaliers pour se retaper, pour reprendre un minimum goût à la vie. Problèmes : un séjour en psychiatrie hospitalière doit nécessairement être associé à un projet de changement (entre autres de la médication) et pour une prise en charge dans une maison de retraite ou de soins il ne répond pas aux critères d’âge. Dans notre prise en charge, nous envisageons surtout une stabilisation, un accompagnement, une augmentation du bien-être quotidien, parce que nous estimons que ce sont les objectifs maximaux atteignables par Monsieur. - Madame Y, 45 ans, a été victime il y a quelques années d’un accident de la circulation qui lui a laissé d’importantes séquelles au niveau de sa mobilité. Substituée à la Méthadone, elle ne consomme plus depuis au moins 7 ou 8 ans. Elle crève de solitude, parce qu’en brouille avec sa famille et incapable de se créer un réseau de connaissances, autres que d’autres personnes ayant un parcours semblable au sien. Sa seule alternative est de nous téléphoner, presque chaque jour, et d’attendre impatiemment notre visite. - Monsieur Z, 50 ans, vit depuis 3 ans dans un de nos studios, d’abord à Luxembourg-Ville, et ensuite dans le nord du pays. Avant cela, il était hébergé dans une structure d’urgence pour sans-abris. Les premiers mois ont été pour lui comme une lune de miel dans ce premier logement. Mais peu à peu, il a dû se rendre à l’évidence qu’à part le logement décent, rien n’avait changé dans sa vie. Il restait dans la ville où il avait toutes ses habitudes, surtout les « mauvaises ». D’où l’idée d’un déménagement vers une ville où il ne connaîtrait personne. Mais ce changement de lieu de résidence ne fit que renforcer son expérience de solitude et d’absence de liens sociaux. Après quelques semaines, il reprit ses anciennes fréquentations et, faute de mieux, les habitudes qui vont avec. - Monsieur A, presque 60 ans, une vie tumultueuse de camionneur, entrecoupée de nombreux séjours en prison et en foyers divers. Connu comme un loup blanc par tout le milieu de la gare, il nous dit être au bout du rouleau, physiquement et psychiquement, désireux de poser ses valises, de retrouver un peu de calme et de sérénité dans sa vie. Nous lui trouvons un magnifique logement au Limpertsberg, dans une petite résidence paisible. Nous devons néanmoins constater que Monsieur a beaucoup de difficultés à déballer ses affaires, à s’installer dans son nid que pourtant il appelait de tous ses vœux. Ou encore, il continue son ancien schéma de vie, c’està-dire que son logement devient le lieu de rencontre de tous ses amis et connaissances et que très fréquemment il hé-


berge des personnes qu’il a rencontrées dans la rue ou dans les structures d’aide sociale qu’il continue de fréquenter. « Je n’arrive pas à dire non » est sa seule explication. Finalement, nous concluons ensemble que, malgré nos bonnes intentions2 et nos beaux projets pour lui, nous ne pouvons continuer dans cette voie. Face aux nombreuses plaintes des voisins, nous étions en effet sur le point de devoir abandonner le logement. Monsieur décide donc de retourner dans une structure d’hébergement d’urgence, d’une certaine manière de retourner dans sa famille. Nous continuons à rester en contact avec lui et à gérer son revenu. Le contact est meilleur que jamais, maintenant que nous avons été rappelés par le client à rester modeste dans notre prise en charge. Les exemples ci-dessus pourraient être démultipliés et ont comme seul objectif de nous signaler que nous ne sommes pas tout-puissants, que malgré notre offre de service flexible et individualisée nous ne pouvons que difficilement agir sur toutes les composantes de la vie d’une personne. Ceci surtout si nous visons le court terme, des résultats immédiatement visibles et perceptibles. Dans le dernier exemple, celui de Monsieur A nous utilisions sciemment le terme de modestie qui doit s’appliquer à notre prise en charge. Nous ne voulons pas la vivre comme une résignation, comme une raison de ne rien faire, de baisser les bras. Nous voulons la combiner à d’autres considérations : - un certain optimisme : nous voulons croire que chacun possède en lui un certain potentiel de changement, que personne n’est dans une situation absolument désespérée. Combinée à la modestie, cette vision positive nous permet de travailler avec chacun - travailler dans le temps : les clients avec lesquels nous sommes amenés à travailler ont passé tellement de temps dans leur vie de galère, qu’il nous faudra également un certain temps pour construire certaines améliorations ensemble. Modestie et temps nous rappellent que nous n’avons pas de potion magique, que nous ne pourrons certainement pas enlever tous les bosses de la voiture en une fois, voire même que certaines griffes dans la carrosserie sont tellement profondes que nous n’arriverons jamais à les éliminer totalement - une approche flexible et individualisée : une situation n’est jamais identique à une autre. Alors même si notre offre de service semble être toujours la même, à savoir la mise à disposition d’un logement, nous ne pouvons nous résigner à utiliser dans chaque situation les mêmes outils, les mêmes objectifs. Les parcours individuels sont tellement variés que les ressources et les objectifs de chacun doivent être adaptés, voire parfois même être créés sur le moment. La modestie nous impose d’accepter de ne peut-être pas toujours avoir tout de suite la bonne réponse. Nous devons avoir le droit de nous tromper, le droit d’essayer des pistes de solution, quitte à devoir faire marche arrière par la suite. Nous voudrions à présent aborder un thème délicat, mais pourtant non négligeable, à savoir celui des coûts de cette offre de service. Sujet délicat s’il en est, en équipe, dans l’organisation ou avec les pouvoirs subsidiants il ne peut pourtant pas être escamoté. En plus des frais de personnel pour 3,5 équivalents temps 2) Ne dit-on pas parfois que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?

plein, le budget nécessaire sert à couvrir les frais financiers et bancaires, les assurances, les frais de déplacement, certains travaux d’entretien dans les logements, le suventionnement de certains loyers et - last but not least - à couvrir les loyers impayés. C’est évidemment sur ce dernier point que nous avions le moins de certitude en lançant le projet, que d’aucuns nous prédisaient que nous allions « royalement nous casser la figure », qu’avec une telle population il allait être impossible de rester dans certaines limites budgétaires. Les faits ont donné tort à nos pessimistes de service : la moyenne sur presque 10 ans est de plus de 90% des loyers perçus, sur ceux que nous devions toucher3. Cet excellent score est le résultat d’un travail de suivi de tous les jours, d’âpres discussions et négociations. Ceci d’autant plus que bon nombre de clients débarquent chez nous avec des situations sociales difficiles et criblés de dettes. Généralement, ce sont des gestions budgétaires serrées et intensives qui nous permettent de construire quelque chose de durable ensemble. Nous ne pouvons clôturer cet aspect sans vouloir, au moins, effleurer la notion de coûts évités. Il s'agit, au-delà des coûts qui ont réellement été engagés, de ceux qui ont été épargnés grâce au travail effectué. Par essence difficilement chiffrables, parce que reposant sur des spéculations (« qu'est-ce qui se serait passé si nous n'avions pas fait ceci ou cela ...? »), nous ne pouvons que partir d'impressions et de constations brutes telles réductions significatives des hospitalisations et des séjours en prison, (très) peu de nouveaux délits, plus de frais de séjour dans des foyers... En d'autres termes, nous revendiquons que notre offre de service fait, en dernière analyse, économiser des dépenses à la collectivité.

5. Conclusions Eternel exercice que celui de conclure la présente contribution annuelle. Soit nous faisons état de notre satisfaction de contribuer quelque peu à une amélioration du bien-être de certaines personnes, soit nous déplorons tout le travail qui reste à faire et le soutien insuffisant que nous recevons, surtout de la part des entités communales, à l'exception notoire des Villes de Luxembourg et d'Esch/Alzette. Nous pourrions aussi rappeler les difficultés rencontrées dans le travail avec cette populations fortement marginalisée, avec (au moins) un pied dans la précarité. Avec parfois notre mal-être quand nous devons presque nous battre avec certains clients pour nous voir rembourser une facture avancée, logique financière contre logique sociale. Plutôt que de terminer sur des jérémiades sans fin, nous souhaitons tirer un coup de chapeau à ces clients si courageux et combattifs, sans oublier de remercier une équipe solidaire et créative, sans laquelle tout ce travail ne serait pas.

Hervé Hick Responsable du service « niches »

3) Pour rappel, c’est la Fondation Jugend- an Drogenhëllef qui paie directement le loyer au propriétaire du bien immobilier, le client nous payant son loyer. Il s’agit de notre argument principal pour convaincre des propriétaires privés de nous confier leurs appartements.

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JDH Service ParentalitĂŠ


7. Le Service Parentalité

Institué en 2003, le service Parentalité a pour mission de proposer son aide à des femmes enceintes et des parents connaissant une problématique d’abus de drogues ainsi qu’à leurs enfants. En premier lieu il s’agit de veiller à la sécurité et le bien-être des enfants. Pour cela, le soutien des parents dans leurs habilités parentales et éducatives reste primordial. Principes de travail : centration sur les besoins des enfants, engagement contractuel, co-intervention, travail en partenariat avec des intervenants de services internes et externes, visites à domicile, interventions généralement à long terme. L’équipe multidisciplinaire a été renforcée par une éducatrice graduée à mi-temps et comprend ainsi cinq collaborateurs : un psychologue à temps plein, deux assistants sociaux et deux éducatrices graduées travaillant tous à mi-temps.

1. Nombre et type de situations

Dans 10 situations nous sommes arrivés à un terme de notre intervention.

Tableau 1 : Nombre et type de situations

- Pour 1 mère célibataire, la situation a évolué défavorablement et sur décision du juge de la Jeunesse, la garde de son enfant de 9 ans lui a été retirée.

Nombre et type de situations Monoparentale - enfant(s) au ménage - enfant(s) hors ménage Couple - enfant(s) au ménage - enfant(s) hors ménage

2009 N 27

2008 % 47,4

17 10

% 66,7

19

33,3

57

100

28 10 30

52,6

24 6

Total

N 38

16 3 57*

100

* trois femmes enceintes au 31.12.2009

Le tableau ne reprend pas 7 situations à intervention ponctuelle (se limite à 3 entretiens). Nous sommes intervenus auprès de 87 adultes (parents), auxquels il faudrait ajouter 6 ex-partenaires (pères d’enfants) qui étaient avec nous en contact régulier et non repris dans le tableau. Il y eut aussi des rencontres avec l’entourage familial des parents (ex. grands-parents). Pour la première fois, nous constatons une inversion du rapport entre situations monoparentales et de couples : une légère majorité de couples (53%). Parmi ceux-ci, sont présentes 8 familles recomposées. Dans 41 situations, des enfants grandissent au moins auprès d’un de leurs parents biologiques. Pour les autres 16 situations, les enfants vivent séparés de leurs parents. Ceci concerne 37% de situations monoparentales et 20% des situations de couple. Des fratries séparées se retrouvent auprès de 5 couples et 3 monoparentaux. Dans tous les cas il s’agit d’enfants aînés. Tableau 2 : situations nouvelles ou reprises des années précédentes Situations nouvelles/reprises Nouvelles situations en 2009 - dont interventions toujours en cours au 31.12.09 Situations rencontrées avant 2009 - dont interventions toujours en cours au 31.12.09 Total

2009 N 13 11 44

- Pour 2 femmes, le retour de leurs enfants placés n’a pas abouti. Elles ont décidé d’arrêter la collaboration. - Dans 3 autres situations monoparentales, par contre, l’évolution était favorable. Ainsi dans 2 cas, le bien-être de l’enfant au ménage était garanti et l’engagement d’un autre service assuré et pour cela, nous avons mis fin à notre intervention. La troisième mère a réussi à mettre en place les bonnes conditions pour accueillir régulièrement son enfant qui grandit auprès du père pendant une partie des Week-Ends et des vacances. - Suite à des décisions communes entre parents (3 situations de couple) et notre service, l’intervention a pris fin, l’évolution étant favorable dans le sens du bien-être des enfants. Enfin, se basant sur le grand nombre de suivis de familles avant le 1er janvier 2009 (36 situations), l’intervention à long terme reste une particularité de notre travail. Ainsi, nous travaillons avec 11 familles depuis plus de 5 ans. Il ressort de tout ça, que nous devons régulièrement évaluer la qualité des compétences parentales présentes dans une famille pour pouvoir conclure à une parentalité bientraitante, c’est-à-dire, suffisamment bonne et stable pour la sécurité et le bien-être de l’enfant, avant d’arrêter notre intervention. A la date du 31.12.2009, nous continuons à travailler avec 47 situations.

2. Enfants concernés Tableau 3 : nombre des enfants au ménage/hors ménage Nombre des enfants au ménage / hors ménage Monoparental Couple Total :

N (au ménage) 20 40

2009 N (hors ménage) 21 16

60

36

60 enfants vivent avec leurs parents et nous les voyons régulièrement lors de nos interventions. Rappelons, 3 femmes enceintes au 31.12.2009. 36 enfants vivent séparés de leurs parents.

36 57

Ainsi, 96 enfants sont concernés par notre travail au sens large.

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Quelle est la situation des 36 enfants ne vivant pas avec leurs parents ? Situation des enfants ne vivant pas avec leurs parents Foyer d’accueil - dont enfants en pouponnière - dontdont enfants en foyer spécialisé Famille d’accueil Grands-parents Ex-conjoint (père)

2009 N 15 3 2 7 10 4

Total

36

4. Situations judiciarisées Nous entendons par là des mesures judiciaires prises à l’encontre de familles dans le cadre de la protection de la jeunesse. Les procédures varient d’une ordonnance d’enquête suite à un signalement, à des mesures arrêtées par un jugement judiciaire (assistance éducative, conditions pour le maintien de l’enfant dans la famille, …) jusqu’à un placement prononcé. En cas d’un placement, et suite à la demande des parents concernés, nous pouvons axer nos interventions au maintien du lien avec l’enfant placé, respectivement viser la mise en place de conditions de vie suffisantes pour un retour de l’enfant. Tableau 5 : situations judiciarisées

Tableau 4 : la répartition des enfants selon leur âge Enfants au ménage Âge au 31.12.2009

2009

0-1 an 2-4 ans 5-11 ans 12-18 ans > 18 ans

N 8 14 30 6 2

% 13,3 23,4 50,0 10,0 3,0

Total

60

100

Comparées aux années précédentes, la moyenne d’âge des enfants a augmenté. Comme nous avons déjà indiqué plus haut l’aspect à long terme de notre travail, ceci implique que nous suivons des enfants de leur naissance puis au-delà de leur scolarité.

3. Grossesses Nombre de grossesses au cours de 2009 : 15 (2008 : 15). 12 accouchements en 2009 et 3 femmes enceintes à la date du 31.12.2009. Parmi les 13 nouveaux-nés (une paire de jumeaux), 7 ont subi un traitement lié à l’apparition de symptômes de sevrage aux opiacés dans le cadre d’une hospitalisation. Grâce à nos expériences, nous accordons une attention particulière à la période de la grossesse. Nous mettons l’accent sur le vécu et le ressenti de la mère afin d’encourager au plus tôt l’instauration d’un lien positif précoce avec son enfant même pendant la phase foetale. Pour nous, la grossesse constitue une période propice pour ces futures mères d’accepter des offres d’aide, ceci sans doute liée à une plus grande réceptivité pendant la grossesse, pourvu que celle-ci soit accueillie favorablement. Les premières années de vie sont essentielles pour le développement de la personnalité. Pour cela nous cherchons à soutenir les parents au mieux dans leurs fonctions parentales régies dans la prime enfance par la satisfaction de besoins primaires et essentielles pour la survie dont particulièrement les besoins d’attachement du nourrisson. Ce qui veut dire pour les parents, savoir détecter promptement les besoins de l’enfant, y répondre adéquatement et avec finesse et mettre en place une éducation favorisant l’épanouissement et l’autonomisation. Ceci assurera pour l’enfant un vécu de sécurité et le fondement d’une confiance de base lui permettant une maturité suffisante pour engager à l’âge adulte des relations sociales enrichissantes et affronter de manière positive et constructive les aléas de l’existence.

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Nombre de N1 N2 situations situations judiciarisées Monoparental 27 15 3 Couple

30

15

8*

Total

57

30 11

N3

N4

8 (13 enfants) 3 (5enfants)

3 (4 enfants)** 2 (3 enfants)

11 (18 enfants)

5 (10 enfants)

N1 : Situations judiciarisées N2 : Assistance éducative N3 : Mesures d’un placement antérieur N4 : Mesure d’un placement en 2009 * dans une situation, le juge de la jeunesse a chargé le service parentalité d’une assistance éducative ** dans 2 situations, les parents se sont décidés pour un placement volontaire de leurs enfants

Toujours concordant avec les tendances des années précédentes, un peu plus de la moitié des situations connaissent une mesure judiciaire dans le sens de la protection de l’enfance. 5 mesures de placement envers des mineurs ont dû être prononcées au cours de 2009 (4 concernaient des nouveaux-nés). Dans deux cas, des parents face à une situation de crise, ont demandé notre soutien pour un placement volontaire de leurs enfants afin de ne pas mettre en péril la sécurité et le bien-être des enfants. Pour 11 familles, notre mission consistait à les soutenir dans le maintien d’un lien avec leurs enfants placés.

5. Contexte socio-économique des familles La très grande majorité des familles vit en situation de précarité sociale et financière. Les salaires réguliers se situent en bas de l’échelle des rémunérations. Bénéficier d’un complément RMG pour au moins disposer d’un minimum pour assurer sa subsistance socio-économique est plutôt la règle. Exceptionnelles sont les situations de parents employés sur le premier marché de l’emploi. A titre d’exemple, voici un tableau présentant la situation de logement limité aux 44 situations de parents élevant leurs enfants et 3 femmes enceintes au 31.12.2009.


Tableau 6 : Type de logement au 31.12.2009. Type de logement Logement adéquat - marché privé - logement social (Fonds de logement, commune, …) Les Niches - logements accompagnés de la JDH Autre forme de logement supervisé Foyer femme-enfant Co-habitant avec la famille d’origine Logement précaire (chambre meublée) Total

Mono- Couple Total parental 10 13 23 6 11* 17 4 2 6

% 52,3

4

5

9

20,5

3

1

4

9,1

-

3 4

3 4

13,6 9,1

-

1*

1

2,3

17

27

44

100,0

* 2 femmes enceintes occupent un logement privé, 1 femme enceinte habitant avec son compagnon en chambre meublée

Tous les logements sont locatifs. La moitié des ménages dispose d’un logement loué sur le marché immobilier privé, et de ceux-ci, un quart occupe des logements sociaux. Un peu moins d’un tiers des familles vit en logement supervisé avec l’avantage de loyers adaptés à leurs revenus. 4 couples avec enfants co-habitent auprès de leur famille d’origine. Trois situations présentent la particularité que les mères et leurs enfants sont accueillis en foyer pour femmes et maintiennent parallèlement le contact avec leur compagnon visant une vie commune par après. Comme déjà souligné la presque totalité de notre population, particulièrement les monoparentaux qui ont à charge un ou deux enfants souffre de la précarité. Celle-ci se manifeste souvent dans l’énorme difficulté à pouvoir accéder à des logements adéquats et à loyers modérés. Il y a encore une trop grande pénurie en logement social avec des longues listes d’attentes. Des initiatives comme l’Agence Immobilière Sociale sont tout de suite prises d’assaut et risquent à moyen terme de ne pouvoir satisfaire à la demande.

temps engagée en août 2009, nous a permis de répondre au mieux à cette progression continue. Comparé à 2008, moins d’entretiens (26% au lieu de 32,9%) se passent en co-intervention. Cependant, le principe d’intervention impliquant deux collaborateurs du Service Parentalité reste d’application permettant de mieux répondre à la complexité des situations de et garantir une disponibilité d’intervention. La règle générale consiste à attribuer deux intervenants à chaque situation où des enfants sont présents. Ceci aussi pour évaluer au mieux le bien-être de ces enfants et les compétences et capacités parentales. Des exceptions concernent souvent des monoparentaux qui cherchent un soutien à consolider le lien avec leur enfant placé. Pour la première fois, nous avons pris en compte des entretiens téléphoniques avec des parents, définis par leur durée (dépassant au moins quinze minutes) et leur contenu d’aide psychologique ou sociale. Ainsi, 40 entretiens ont été repris sous le tableau ci-dessus sous « Consultation à un intervenant seul ». Ce qui correspond à 4%, au détriment de la fréquence de cointervention. Tableau 8 : lieux des entretiens Lieux de l’entretien

2009

2008

N 394 40

% 40,0 4,0

N 289

% 33,1

Visite à domicile Autre institution (hôpital, maternité, foyer, …)

371 180

37,7 18,3

402 182

42,0 24,9

Total

985

100,0

873

100,0

Locaux JDH Entretien téléphonique

Les visites à domicile gardent leur importance. Rencontrer les familles dans leur lieu de vie habituel et leur quotidien, permet de mieux observer et mieux comprendre leurs dynamiques familiales propres. C’est aussi, assumer le rôle d’un invité avec tout le respect nécessaire.

6. Nombre et lieu des interventions Le service Parentalité s’adresse à un système familial comprenant en général mère et enfant(s) et, souvent le partenaire. Ces personnes sont en principe présentes lors des entretiens. Parfois nous estimons utile de voir les parents sans les enfants en fonction des thèmes traités et de l’âge des enfants. Tableau 7 : Type et nombre des interventions Type et nombre de consultations Consultation à un seul intervenant Consultation en co-intervention Total

2009

2008

N 729

% 74,0

N 586

% 67,1

256

26,0

289

32,9

985

100,0

873

100,0

L’augmentation du nombre de demandes, ainsi qu’un travail d’intervention à long terme expliquent aussi une augmentation continue du nombre des consultations depuis l’inauguration du service. Le poste supplémentaire d’éducatrice graduée à mi-

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7. Aperçu sur le travail en réseau.

8. Perspective

Tableau 9 : Orientation par qui ? Orientation par Maternité Services JDH - Niches - consulation - programme methadone - K 28 Tox In Foyer pour femmes Foyer pour enfants Service central d’Assistance Sociale Propre initiative Total

2009

N 11 31 6 12 7 6 1 3 1 2

2008 % 19,2 54,5

N 16 35 4 15 12 4

1,7 5,4 1,7 3,5

3

% 28,2 61.4 5,2

8*

14,0

3

5,2

57

100,0

57

100,0

* deux parents se sont adressés à nous pour reprendre le suivi.

Les services internes de la Jugend- an Drogenhellef nous ont envoyé la majorité des demandes. Ce qui a changé par rapport aux données des années précédentes, c’est qu’un nombre croissant de personnes vient consulter de leur propre gré. Les informations concernant notre offre semble mieux se diffuser parmi notre population cible. Souvent les parents s’attendent à une aide face à leurs appréhensions d’un placement judiciaire possible de leurs enfants. Les maternités restent des partenaires importants. Nous continuons à assister aux réunions hebdomadaires «grossesses à risque » à la Maternité Grand-Duchesse Charlotte du Centre Hospitalier de Luxembourg. Les rencontres avec des intervenants de services internes et externes ainsi que l’entourage familial ou autres, répondent à notre souci d’améliorer notre soutien en intégrant les apports d’autres professionnels et non professionnels impliqués. Ainsi, en 2009, 218 réunions en présence des familles eurent lieu avec différents acteurs professionnels dans le but de mieux soutenir les parents toujours sous la prémisse du bien-être des enfants: intervenants des services internes de notre Fondation ou externes spécialisés du secteur judiciaire (protection de l’enfance), des maternités (service social, soignants, psychologues, médecins), des services gravitant autour de l’enfance, (école, crèche, services d’interventions précoces,…), des foyers d’accueil pour femmes, mères et enfants ou enfants placés, des services psychiatriques ou des centres thérapeutiques stationnaires accueillant parfois des parents et leurs enfants. 20 rencontres eurent lieu avec l’entourage familial des parents qui peuvent constituer des ressources autour des enfants et donc de la parentalité.

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L’année 2009 nous a servi à repenser notre projet de formation pour parents ayant connu des abus de drogues en partenariat avec le Centre de Prévention des Toxicomanie (CePT). Le cours se présentera sous un nombre défini de modules à contenu spécifiques étalés sur une période définie. L’objectif majeur vise la consolidation et l’amélioration de compétences parentales. Un groupe de travail comprenant des collaborateurs du CePT et du Service Parentalité s’est rencontré régulièrement. En partant de l’évaluation d’une première formation fin 2007 et arrêtée manque de participants malgré un nombre suffisant d’inscriptions, nous avons redéfini le projet en apportant des améliorations substantielles. Pour ce nouveau projet nous avons décidé de constituer une population plus homogène. La formation s’adressera à des femmes enceintes et des mères avec des enfants en bas âge (- 4 ans), toutes suivies par le Service Parentalité. Un pool de quatre formateurs, deux choisi de chaque service, sera à disposition pour dispenser les cours. L’expérience au niveau de la prévention et de la formation des collaborateurs du CePT sera à la base pour former et encadrer les collaborateurs du Service Parentalité. Les séances de formation auront une durée de deux heures chacune et se tiendront hebdomadairement. Une garde des enfants sera assurée par des intervenants du service Parentalité sur le site de la formation. Le contenu des cours portera sur les thèmes suivants : développement de l’enfant, attachement, gestion des émotions, valeurs et modèles éducatifs. En conséquences positives, à part l’acquisition d’un savoir, nous espérons inciter les mères à engager des solidarités et des actes d’entraide, à partager et échanger leurs ressources mises en œuvre dans leurs tâches parentales, à rehausser leur estime de soi et à gagner en confiance de soi, et en cas de besoin, solliciter plus facilement de l’aide et tirer profit des offres d’aide existantes dans leur environnement. En résumé, consolider et élargir leurs compétences sociales. En cas de conclusions positives, cette offre pourrait s’implanter parmi la panoplie des offres d’aide du Service Parentalité. Les cours débuteront en février 2010 et se tiendront dans des locaux à Esch-sur-Alzette extérieur à La Jugend- an Drogenhëllef.

Robert Lamborelle Psych. dipl. Responsable service parentalité


Trixy Thull


Hans-Peter Wacker


8. Distributeurs de seringues et échange de seringues 1. Distributeurs de seringues

2. Echange de seringues

En 2009, les distributeurs se trouvaient dans le villes suivantes: Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Dudelange, Ettelbrück

Le tableau suivant résume les statistiques concernant l’échange de seringues dans les centres JDH pour l'année 2009.

Tableau 1: seringues vendues 2007-2009 (distributeurs)

Tableau 3: échange de seringues

Nombre de seringues vendues

2009

2008

2007

13.353

20.735

20.103

Tableau 2: Seringues vendues par distributeur Lieu Luxembourg Esch-sur-Alzette Dudelange Ettelbrück Total

Seringues vendues 2009 6.159 (10.626)* 6.336 (7.500)** 0 (1.383) ** 858 (1.226)** 13.353 (20.735)

* les chiffres entre parenthèses se rapportent à l’année 2008 ** le distributeur de Dudelange était hors service en 2009 et les distributeurs de Luxembourg et de Esch étaent passagèrement en panne.

Comme les tableaux le montrent, la vente de seringues dans les différents distributeurs du pays a diminué en 2009. Suite à des problèmes techniques et de maintenance continues en 2009, ce projet a été réorganisé et fonctionne sous une nouvelle formule depuis juin 2010.

Lieu JDH Luxembourg Kontakt28 JDH Esch Total

seringues stériles

seringues usagées

46.764 (49.063)* 21.234 (27.240)

37.505 (80%) 18.500 (87%)

67.998 (76.303)

56.005 (83%)

*les chiffres entre parenthèses se rapportent à l’année 2008

On constate une baisse du nombre de seringues échangées. Il faut cependant noter que le Kontakt 28 à Luxembourg a dû fermer pendant 10 jours en 2009 pour des travaux de transformations, sinon le nombre des seringues échangées aurait été stable. Par contre, le nombre croissant de visiteurs du service bas seuil à Luxembourg et à Esch ne laisse pas supposer à une diminution du nombre des injecteurs. L'hypothèse la plus pausible pour expliquer la baisse du nombre de seringues échangées nous semble être le changement des habitudes de consommation.

Henri Grün Psych. dipl.

Les distributeurs continuent à jouer un rôle dans l'approvisionnement en seringues, vu que les centres spécialisés ne peuvent prendre en charge et garantir cette fonction 24hrs/24hrs.

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Simone Toelen


Atelier Artistique Das „Atelier Artistique“ existiert seit 1992 im Centre Hospitalier Neuro-Psychiatrique (CHNP) in Ettelbrück (Luxemburg). Seitdem hat sich das Angebot etabliert und erweitert. Mit seinen offenen Ateliers ist das „Atelier Artistique“ ein Teil des „Service d’art-thérapie“ des CHNP. Im „Atelier Artistique“ wird die Entfaltung der eigenen Kreativität und die Suche nach einem persönlichen Ausdruck unterstützt. An den verschiedenen Angeboten können sowohl Personen aus dem ambulanten als auch aus dem stationären Bereich teilnehmen. Die Räumlichkeiten und die Materialien regen dazu an, unterschiedliche künstlerische Medien und Techniken kennen zu lernen und selber zu experimentieren (z.B. Malerei, Zeichnung, Drucktechnik, plastisches Gestalten, Fotografie, Schreiben...) Die Teilnehmer haben die Möglichkeit selbständig zu arbeiten. Der Künstler/Therapeut begleitet, gibt Anregung und bietet einen Dialog an. Durch regelmäßig stattfindende Ausstellungen werden entstandene Arbeiten der Öffentlichkeit präsentiert. Atelier Artistique service art-thérapie Centre Hospitalier Neuro-Psychiatrique 17, Av. des Alliés L-9012 ETTELBRUCK Tél: 00 (352) 2682 4050 E-mail: atelier.artistique@chnp.lu


www.jdh.lu

Centre de consultation, Programme de Substitution et siège social 93, rue d’Anvers L-1130 Luxembourg Tél.: 49 10 40-1 e-mail: jdh-admin@jdh.lu Kontakt 28 28, rue Fort Wedell L-2781 Luxembourg Tél.: 48 13 81 e-mail: kontakt28@jdh.lu Centre de consultation 11, rue St. Vincent L-4344 Esch/Alzette Tél.: 54 54 44 e-mail: consult.esch@jdh.lu Centre de consultation 9, place de la Libération L-9060 Ettelbruck Tél. : 81 91 92 e-mail: consult.ett@jdh.lu


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