Brassens - Intégrale

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GEORGES BRASSENS TEXTES ET TABLATURES


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TABLES DES MATIERES A L'OMBRE DES MARIS A L'OMBRE DU CŒUR DE MA MIE A MON FRÈRE REVENANT D'ITALIE AU BOIS DE MON COEUR AUPRÈS DE MON ARBRE BALLADE À LA LUNE BALLADE DES DAMES DU TEMPS JADIS BÉCASSINE BONHOMME BOULEVARD DU TEMPS QUI PASSE BRAVE MARGOT CARCASSONNE CELUI QUI A MAL TOURNÉ CHANSON POUR L'AUVERGNAT CLAIRETTE ET LA FOURMI COLOMBINE COMME HIER COMME UNE SŒUR CONCURRENCE DÉLOYALE CORNE D'AUROCHS CUPIDON S'EN FOUT DANS L'EAU DE LA CLAIRE FONTAINE DON JUAN ÉLÉGIE À UN RAT DE CAVE EMBRASSE LES TOUS ENTRE LA RUE DIDOT ET LA RUE DE VANVES FERNANDE GASTIBELZA (L'HOMME A LA CARABINE) GRAND-PÈRE HÉCATOMBE HEUREUX QUI COMME ULYSSE HISTOIRE DE FAUSSAIRE IL N'Y A PAS D'AMOUR HEUREUX IL SUFFIT DE PASSER LE PONT J'AI RENDEZ-VOUS AVEC VOUS JE ME SUIS FAIT TOUT PETIT JE REJOINDRAI MA BELLE JE SUIS UN VOYOU JEHAN L'ADVENU LA BALADE DES CIMETIÈRES LA BALLADE DES GENS QUI SONT NÉS QUELQUE PART LA CANE DE JEANNE LA CHASSE AUX PAPILLONS LA COMPLAINTE DES FILLES DE JOIE LA FEMME D'HECTOR LA FESSÉE LA FILE INDIENNE LA FILLE À CENT SOUS

151 59 157 49 40 154 10 127 64 163 15 153 52 28 181 39 13 67 121 35 169 82 165 176 72 177 140 31 50 33 139 171 20 12 18 43 83 24 156 79 142 17 34 86 62 112 179 81


3 LA GUERRE DE 14-18 LA JEANNE LA LÉGENDE DE LA NONNE LA MARCHE NUPTIALE LA MARGUERITE LA MARINE LA MAUVAISE HERBE LA MAUVAISE RÉPUTATION LA MESSE AU PENDU LA NON-DEMANDE EN MARIAGE LA PREMIÈRE FILLE LA PRIÈRE LA PRINCESSE ET LE CROQUE-NOTES LA RELIGIEUSE LA RONDE DES JURONS LA ROSE, LA BOUTEILLE ET LA POIGNÉE DE MAIN LA ROUTE AUX QUATRE CHANSONS LA TONDUE LA TRAÎTRESSE LA VISITE L'AMANDIER L'ANCÊTRE L'ASSASSINAT LE BISTROT LE BLASON LE BULLETIN DE SANTÉ LE COCU LE FANTÔME LE FOSSOYEUR LE GORILLE LE GRAND CHÊNE LE GRAND PAN LE MAUVAIS SUJET REPENTI LE MÉCRÉANT LE MODESTE LE MOUTON DE PANURGE LE MOYENÂGEUX LE NOMBRIL DES FEMMES D'AGENTS LE PARAPLUIE LE PÈRE NOËL ET LA PETITE FILLE LE PETIT CHEVAL LE PETIT JOUEUR DE FLÛTEAU LE PLURIEL LE PORNOGRAPHE LE ROI LE ROI BOITEUX LE TEMPS NE FAIT RIEN A L'AFFAIRE LE TEMPS PASSÉ LE TESTAMENT LE VENT LE VERGER DU ROI LOUIS

89 91 37 47 90 11 25 5 172 118 23 32 143 132 58 136 104 101 77 175 45 128 94 71 146 116 65 110 6 7 119 106 26 75 164 103 123 21 9 68 8 97 114 60 150 158 85 80 42 19 76


4 LE VIEUX LÉON LE VIN LE VINGT-DEUX SEPTEMBRE LÈCHE-COCU L'ÉPAVE LES AMOUREUX DES BANCS PUBLICS LES AMOURS D'ANTAN LES CASSEUSES LES COPAINS D'ABORD LES CROQUANTS LES DEUX ONCLES LES FUNÉRAILLES D'ANTAN LES LILAS LES OISEAUX DE PASSAGE LES PASSANTES LES PATRIOTES LES QUATRE BACHELIERS LES QUAT'ZARTS LES RICOCHETS LES SABOTS D'HÉLÈNE LES TROMPETTES DE LA RENOMMÉE L'ORAGE MAMAN, PAPA MARINETTE MARQUISE MÉLANIE MISOGYNIE A PART MONTÉLIMAR MOURIR POUR DES IDÉES ONCLE ARCHIBALD P... DE TOI PAUVRE MARTIN PÉNÉLOPE PENSÉE DES MORTS PHILISTINS QUATRE-VINGT QUINZE POURCENT RIEN A JETER SALE PETIT BONHOMME SATURNE SAUF LE RESPECT QUE JE VOUS DOIS SI LE BON DIEU L'AVAIT VOULU STANCES À UN CAMBRIOLEUR SUPPLIQUE POUR ÊTRE ENTERRÉ SUR LA PLAGE DE SÈTE TEMPÊTE DANS UN BÉNITIER TONTON NESTOR TROMPE LA MORT UNE JOLIE FLEUR VENUS CALLIPYGE

56 54 100 173 122 14 92 168 95 44 98 69 48 131 149 174 115 96 160 29 87 74 53 36 93 166 125 170 148 46 27 22 73 134 55 147 130 138 105 145 84 141 108 162 78 159 30 102


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LA MAUVAISE RÉPUTATION Capo II Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Au village, sans prétention, J'ai mauvaise réputation. Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Qu'je m'démène ou qu'je reste coi, Je passe pour un je-ne-sais-quoi ! Fa Mi Fa Mi Lam Fa Mi Je ne fais pourtant de tort à personne, En suivant mon chemin de petit bonhomme. Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Mais les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Non les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, Fa Lam Mi Lam Tout le monde médit de moi, Sauf les muets, ça va de soi. Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Le jour du Quatorze Juillet, Je reste dans mon lit douillet. Lam Mi Lam Si7 Mi Lam La musique qui marche au pas, Cela ne me regarde pas. Fa Mi Fa Mi Lam Fa Mi Je ne fais pourtant de tort à personne, En n'écoutant pas le clairon qui sonne. Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Mais les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Non les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, Fa Lam Mi Lam Tout le monde me montre du doigt, Sauf les manchots, ça va de soi. Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Quand j'croise un voleur malchanceux, Poursuivi par un cul-terreux, Lam Mi Lam Si7 Mi Lam J'lance la patte et pourquoi le taire, Le cul-terreux se r'trouve par terre Fa Mi Fa Mi Lam Fa Mi Je ne fais pourtant de tort à personne, En laissant courir les voleurs de pommes. Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Mais les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Non les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, Fa Lam Mi Lam Tout le monde se rue sur moi, Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi. Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Pas besoin d'être Jérémie, Pour d'viner l'sort qui m'est promis, Lam Mi Lam Si7 Mi Lam S'ils trouvent une corde à leur goût, Ils me la passeront au cou, Fa Mi Fa Mi Lam Fa Mi Je ne fais pourtant de tort à personne, En suivant les ch'mins qui n'mènent pas à Rome, Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Mais les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, Lam Mi Lam Si7 Mi Lam Non les braves gens n'aiment pas que, L'on suive une autre route qu'eux, Fa Lam Mi Lam Tout l'monde viendra me voir pendu, Sauf les aveugles, bien entendu.


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LE FOSSOYEUR Capo II La (Fa#m)La Ré Mi La (Fa#m) Si7 Mi Dieu sait qu'je n'ai pas le fond méchant, Je ne souhaite jamais la mort des gens La La7 Ré Do#7 Mais si l'on ne mourait plus, J'crèv'rais de faim sur mon talus La Mi Ré Mi La J'suis un pauvre fossoyeur

La (Fa#m)La Ré Mi La (Fa#m) Si7 Les vivants croient qu'je n'ai pas d'remords, A gagner mon pain sur l'dos des morts La La7 Ré Do#7 Mais ça m'tracasse et d'ailleurs, J'les enterre à contrecœur La Mi Ré Mi La J'suis un pauvre fossoyeur

La (Fa#m)La Ré Mi La (Fa#m) Si7 Et plus j'lâche la bride à mon émoi, Et plus les copains s'amusent de moi La La7 Ré Do#7 Y m'disent: « Mon vieux, par moments, T'as une figure d'enterr'ment » La Mi Ré Mi La J'suis un pauvre fossoyeur

Mi

La (Fa#m)La Ré Mi La (Fa#m) Si7 J'ai beau m'dire que rien n'est éternel, J'peux pas trouver ça tout naturel La La7 Ré Do#7 Et jamais je ne parviens, A prendre la mort comme elle vient, La Mi Ré Mi La J'suis un pauvre fossoyeur

La (Fa#m)La Ré Mi La (Fa#m) Si7 Mi Ni vu ni connu, brave mort adieu ! Si du fond d'la terre on voit l'Bon Dieu La La7 Ré Do#7 Dis-lui l'mal que m'a coûté, La dernière pelleté La Mi Ré Mi La J'suis un pauvre fossoyeur

Mi

Mi


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LE GORILLE Ré et La en alternance C'est à travers de larges grilles, que les femelles du canton, Contemplaient un puissant gorille, sans soucis du qu'en dira-t-on Avec impudeur ces commères, lorgnaient même un endroit précis Que rigoureusement ma mère, m'a défendu d'nommer ici Gare au goriiiiiiiiiiille Tout à coup la prison bien close, Où vivait le bel animal S'ouvre on n'sait pourquoi j'suppose, Qu'on avait dû la fermer mal Le singe en sortant de sa cage, Dit c'est aujourd'hui que j'le perd Il parlait de son pucelage, Vous l'aviez deviné j'espère Gare au goriiiiiiiiiiille L'patron de la ménagerie, Criait éperdu « non de non C'est assommant car mon gorille, N'a jamais connu de guenon » Dès que la féminine engeance, sut que le singe était puceau Au lieu de profiter d'la chance, elle fit feu des deux fuseaux Gare au goriiiiiiiiiiille Celles-là même qui naguère, le couvaient d'un oeil décidé Fuirent prouvant qu'elles n'avaient guère, De la suite dans les idées D'autant plus vaine était leur crainte, Que le gorille est un luron Supérieur à l'homme dans l'étreinte, Bien des femmes vous le diront Gare au goriiiiiiiiiiille Tout le monde se précipite, Hors d'atteinte du singe en rut, Sauf une vieille décrépite, Et un jeune juge en bois brut Voyant que toutes se dérobe, Le quadrumane accéléra, Son dandinement vers les robes, De la vieille et du magistrat Gare au goriiiiiiiiiiille « Bah ! » Soupirait la centenaire, « Qu'on put encore me désirer, Ce serait extraordinaire, Et pour tout dire inespéré » Le juge pensait impassible, « Qu'on me prenne pour une guenon, C'est complètement impossible », La suite lui prouva que non Gare au goriiiiiiiiiiille Supposez qu'l'un de vous puisse être, Comme le singe obligé de, Violer un juge ou une ancêtre, Lequel choisirait-il des deux. Qu'une alternative pareille, Un de ces quatre jours m'échoie C'est j'en suis convaincu la vieille, Qui serait l'objet de mon choix Gare au goriiiiiiiiiiille Mais par malheur si le gorille, Aux jeux de l'amour vaut son prix, On sait qu'en revanche il ne brille, Ni par le goût ni par l'esprit, Lors au lieu d'opter pour la vieille, Comme aurait fait n'importe qui, Il saisit le juge à l'oreille, Et l'entraîna dans un maquis Gare au goriiiiiiiiiiille La suite serait délectable, Malheureusement je ne peux, Pas la dire et c'est regrettable, Ça nous aurait fait rire un peu. Car le juge au moment suprême, Criait « Maman », pleurait beaucoup, Comme l'homme auquel le jour même, Il avait fait trancher le coup Gare au goriiiiiiiiiiille


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LE PETIT CHEVAL La Ré La Fa#m Mi Le petit cheval dans le mauvais temps, Qu'il avait donc du courage La Ré La Fa#m Mi C'était un petit cheval blanc, Tous derrière, tous derrière, La Ré La Fa#m Mi La C'était un petit cheval blanc, Tous derrière et lui devant La Ré La Fa#m Mi Il n'y avait jamais de beau temps, Dans ce pauvre paysage La Ré La Fa#m Mi Il n'y avait jamais de printemps, Ni derrière, ni derrière La Ré La Fa#m Mi La Il n'y avait jamais de printemps, Ni derrière ni devant La Ré La Fa#m Mi Mais toujours il était content, Menant les gars du village La Ré La Fa#m Mi A travers la pluie noire des champs, Tous derrière, tous derrière La Ré La Fa#m Mi La A travers la pluie noire des champs, Tous derrière et lui devant La Ré La Fa#m Mi Sa voiture allait poursuivant, Sa belle petite queue sauvage La Ré La Fa#m Mi C'est alors qu'il était content, Tous derrière, tous derrière La Ré La Fa#m Mi La C'est alors qu'il était content, Tous derrière et lui devant La Ré La Fa#m Mi Mais un jour, dans le mauvais temps, Un jour qu'il était si sage La Ré La Fa#m Mi Il est mort par un éclair blanc, Tous derrière, tous derrière La Ré La Fa#m Mi La Il est mort par un éclair blanc, Tous derrière et lui devant La Ré La Fa#m Mi Il est mort sans voir le beau temps, Qu'il avait donc du courage La Ré La Fa#m Mi Il est mort sans voir le printemps, Ni derrière, ni derrière La Ré La Fa#m Mi La Il est mort sans voir le beau temps, Ni derrière ni devant


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LE PARAPLUIE La Fa#7 Sim Il pleuvait fort sur la grand-route, Elle cheminait sans parapluie Mi7 La Mi7 La J'en avais un, volé, sans doute, Le matin même à un ami Fa#7 Sim Courant alors à sa rescousse, Je lui propose un peu d'abri Mi7 La Mi7 La –Mi-La En séchant l'eau de sa frimousse, D'un air très doux, elle m'a dit " oui " Sim Mi7 La Un p'tit coin d'parapluie, Contre un coin d'paradis Sim Mi7 La Elle avait quelque chose d'un ange Sim Mi7 La Un p'tit coin d'paradis, Contre un coin d'parapluie Sim Mi7 La Je n'perdais pas au change, pardi La Fa#7 Sim Chemin faisant, que ce fut tendre, D'ouïr à deux le chant joli Mi7 La Mi7 La Que l'eau du ciel faisait entendre, Sur le toit de mon parapluie Fa#7 Sim J'aurais voulu, comme au déluge, Voir sans arrêt tomber la pluie Mi7 La Mi7 La –Mi-La Pour la garder, sous mon refuge, Quarante jours, quarante nuits Refrain La Fa#7 Sim Mais bêtement, même en orage, Les routes vont vers des pays Mi7 La Mi7 La Bientôt le sien fit un barrage, A l'horizon de ma folie Fa#7 Sim Il a fallu qu'elle me quitte, Après m'avoir dit grand merci Mi7 La Mi7 La –Mi-La Et je l'ai vue toute petite, Partir gaiement vers mon oubli Refrain ML OK


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BALLADE DES DAMES DU TEMPS JADIS La Mi7 La Dictes-moy où, n'en quel pays, Est Flora, le belle rommaine; Mi7 La Archipiada, né Thaïs, Qui fut sa cousine germaine; Ré Do#m Fa#7 Echo, parlant quand bruyt on maine, Dessus rivière ous sus éstan, Sim (Mi7) La Mi7 Fa#7 Qui beaulté eu trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ? Sim (Mi7) La Mi7 La6 Qui beauté eu trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

La Mi7 La Où est la très sage Heloïs, Pour qui chastré fut et puis moyne Mi7 La Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour eut ceste essoyne. Ré Do#m Fa#7 Semblablement où est la reyne, Qui commenda que Buridan Sim (Mi7) La Mi7 Fa#7 Fust gecté en ung sac en Saine ? Mais où sont les neiges d'antan ? Sim (Mi7) La Mi7 La6 Fust gecté en ung sac en Seine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

La Mi7 La La reyne blanche comme lis, Qui chantoit à voix de seraine. Mi7 La Berthe au grand pié, bietris, Alis; Haremburgis qui tint le Maine. Ré Do#m Fa#7 Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu'Anglois brulèrent à Rouan; Sim (Mi7) La Mi7 Fa#7 Où sont-ils, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d'antan ? Sim (Mi7) La Mi7 La6 Où sont-ils, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d'antan ?

Ré Do#m Fa#7 Prince, n'enquerez de sepmaine, Où elles sont, né de cest an, Sim (Mi7) La Mi7 Fa#7 Que ce reffrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ? Sim (Mi7) La Mi7 La6 Que ce reffrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ?


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LA MARINE Rém Do Sib La Rém On les r'trouve en raccourci, Dans nos p'tites amours d'un jour Do Sib La Rém Toutes les joies, tous les soucis, Des amours qui durent toujours Ré7 Solm Do7 Fa C'est là l'sort de la marine, Et de toutes nos p'tites chéries Rém Solm Sib La On accoste, Vite un bec, Pour nos baisers, l'corps avec Rém Do Sib La Rém Et les joies et les bouderies, Les fâcheries, les bons retours Do Sib La Rém Il y a tout, en raccourci, Des grandes amours dans nos p'tits Ré7 Solm Do7 Fa On a ri, on s'est baisés, Sur les neunoeils, les nénés Rém Solm Sib La Dans les ch'veux à plein bécots, Pondus comme des oeufs tout chauds Rém Do Sib La Rém Tout c'qu'on fait dans un seul jour ! Et comme on allonge le temps ! Do Sib La Rém Plus d'trois fois, dans un seul jour, Content, pas content, content Ré7 Solm Do7 Fa Y a dans la chambre une odeur, D'amour tendre et de goudron Rém Solm Sib La Ça vous met la joie au cœur, La peine aussi, et c'est bon Rém Do Sib La Rém On n'est pas là pour causer, Mais on pense, même dans l'amour Do Sib La Rém On pense que d'main il fera jour, Et qu'c'est une calamité Ré7 Solm Do7 Fa C'est là l'sort de la marine, Et de toutes nos p'tites chéries Rém Solm Sib La On s'accoste. Mais on devine, Qu'ça n'sera pas le paradis Rém Do Sib La Rém On aura beau s'dépêcher, Faire, bon Dieu ! la pige au temps Do Sib La Rém Et l'bourrer de tous nos péchés, Ça n'sera pas ça ; et pourtant Ré7 Solm Do7 Fa Toutes les joies, tous les soucis, Des amours qui durent toujours ! Rém Solm Sib La Rém On les r'trouve en raccourci, Dans nos p'tits amours d'un jour...


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IL SUFFIT DE PASSER LE PONT Capo II Sol Mim Lam Ré7 Sol Il suffit de passer le pont, C'est tout de suite l'aventure ! Mim Lam Ré7 Sol Laisse-moi tenir ton jupon, J't'emmène visiter la nature ! Mim Lam Ré7 Sol L'herbe est douce à Pâques fleuries, Jetons mes sabots, tes galoches, Mim Lam Ré7 Sol Et légers comme des cabris, Courons après les sons des cloches ! Do Sol Do Sol Ding ding dong, les matines sonnent, En l'honneur de notre bonheur, Do Sol Do Ré7 Ding ding dong, faut l'dire à personne, J'ai graissé la patte au sonneur... Sol Mim Lam Ré7 Sol Laisse-moi tenir ton jupon, Courons guilleret, guillerette, Mim Lam Ré7 Sol Il suffit de passer le pont, Et c'est le royaume des fleurettes... Mim Lam Ré7 Sol Entre toutes les belles que voici, Je devine celle que tu préfères : Mim Lam Ré7 Sol C'est pas l'coquelicot, Dieu merci ! Ni l'coucou, mais la primevère, Do Sol Do Sol J'en vois une blottie sous les feuilles, Elle est en velours comme tes joues. Do Sol Do Ré7 Fais le guet pendant qu'je la cueille, « Je n'ai jamais aimé que vous ! » Sol Mim Lam Ré7 Sol Il suffit de trois petits bonds, C'est tout de suite la tarentelle, Mim Lam Ré7 Sol Laisse-moi tenir ton jupon, J'saurai ménager tes dentelles, Mim Lam Ré7 Sol J'ai graissé la patte au berger, Pour lui faire jouer une aubade. Mim Lam Ré7 Sol Lors ma mie, sans croire au danger, Faisons mille et une gambades, Do Sol Do Sol Ton pied frappe et frappe la mousse. Si l'chardon s'y pique dedans, Do Sol Do Ré7 Ne pleure pas, ma mie qui souffres, Je te l'enlève avec les dents ! Sol Mim Lam Ré7 Sol On n'a plus rien à se cacher, On peut s'aimer comme bon nous semble Mim Lam Ré7 Sol Et tant mieux si c'est un péché, Nous irons en enfer ensemble ! Sol Lam Ré7 Sol Il suffit de passer le pont, Laisse-moi tenir ton jupon Lam Ré7 Sol Ré7 Sol Il suffit de passer le pont, Laisse-moi tenir ton jupon


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COMME HIER Sol Sol7 Do Sol7 Do Hé ! donne moi ta bouche, hé ! ma jolie fraise ! L'aube a mis des fraises plein notre horizon Sib La Ré7/9 Do Sol Do Garde tes dindons, moi mes porcs, Thérèse, Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Fa Do Sol7 Do Fa Do Ré7 Sol7 Va, comme hier ! Comme hier ! Comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons Fa La7 Rém Sol7 Do L'un tient le couteau, l'autre la cuiller, La vie, c'est toujours les mêmes chansons Sol Sol7 Do Sol7 Do Pour sauter l'gros sourceau de pierre en pierre, Comme tous les jours mes bras t'enlèv'ront Sib La Ré7/9 Do Sol Do Nos dindes, nos truies nous suivront légères, Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Fa Do Sol7 Do Fa Do Ré7 Sol7 Va, comme hier ! Comme hier ! Comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons Fa La7 Rém Sol7 Do La vie, c'est toujours amour et misère, La vie, c'est toujours les mêmes chansons Sol Sol7 Do Sol7 Do J'ai tant de respect pour ton cœur, Thérèse, Et pour tes dindons, quand nous nous aimons Sib La Ré7/9 Do Sol Do Quand nous nous fâchons, hé ! Ma jolie fraise, Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Fa Do Sol7 Do Fa Do Ré7 Sol7 Va, comme hier ! Comme hier ! Comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons Fa La7 Rém Sol7 Do L'un tient le couteau, l'autre la cuiller, La vie, c'est toujours la même chanson


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LES AMOUREUX DES BANCS PUBLICS Sim Fa#7 Les gens qui voient de travers, Pensent que les bancs verts, Qu'on voit sur les trottoirs Sim Sont faits pour les impotents ou les ventripotents Lam Mi7 Mais c'est une absurdité, Car, à la vérité, Ils sont là, c'est notoire La7 Ré Pour accueillir quelques temps les amours débutants Mim Sim La#dim Sim Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics, Bancs publics, bancs publics Do Sol Ré7 Sol En s'foutant pas mal du r'gard oblique, Des passants honnêtes Mim Sim La#dim Sim Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics, Bancs publics, bancs publics Do Sol Ré7 Sol En s'disant des « je t'aime » pathétiques, Ont des p'tites gueules bien sympathiques Sim Fa#7 Ils se tiennent par la main, Parlent du lendemain, Du papier bleu d'azur Sim Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher Lam Mi7 Ils se voient déjà douc'ment, Elle cousant, lui fumant, Dans un bien-être sûr La7 Ré Et choisissent les prénoms de leur premier bébé... Refrain Sim Fa#7 Quand la sainte famille Machin, Croise sur son chemin, Deux de ces malappris Sim Elle leur décroche hardiment des propos venimeux Lam Mi7 N'empêche que toute la famille, Le père, la mère, la fille, le fils, le saint-esprit La7 Ré Voudrait bien de temps en temps, Pouvoir s'conduire comme eux. Refrain Sim Fa#7 Quand les mois auront passé, Quand seront apaisés, Leur beaux rêves flambants Sim Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds Lam Mi7 Ils s'apercevront émus, Qu'c'est au hasard des rues, Sur un d'ces fameux bancs La7 Ré Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour


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BRAVE MARGOT Sol7 Do Margoton la jeune bergère trouvant dans l'herbe un petit chat, Lam Ré7 Sol7 qui venait de perdre sa mère l'adopta Do Elle entrouvre sa collerette et le couche contre son sein, Lam Rém Sol7 Do c'était tout c'qu'elle avait pauvrette comme coussin Lam Mim Lam Mim Le chat la prenant pour sa mère se mit à téter tout de go, Lam Mim Lam émue Margot le laissa faire brave Margot Mim Lam Mim Un croquant passant à la ronde trouvant le tableau peu commun, Lam Mim Ré7 Sol7 s'en alla le dire à tout l'monde et le lendemain Do Lam Do Quand Margot dégrafait son corsage, pour donner la gougoutte à son chat La7 Re7/Sol7 Do Sol#7 Tous les gars tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là Sol7 Do Lam Do Et Margot qu'était simple et très sage, présumait qu'c'était pour voir son chat La7 Re7/Sol7 Do Qu'tous les gars qu'tous les gars du village, étaient là là là là là là là, Sol#7 étaient là là là là là là Sol7 Do L'maître d'école et ses potaches, le maire, le bedeau, le bougnat, Lam Ré7 Sol7 négligeaient carrément leur tâche pour voir ça Do Le facteur d'ordinaire si preste pour voir ça ne distribuait plus Lam Rém Sol7 Do les lettres que personne au reste n'aurait lues Lam Mim Lam Mim Pour voir ça Dieu le leur pardonne, les enfants de chœur au milieu du saint Lam Mim Lam sacrifice abandonnent le saint lieu Lam Mim Lam Mim Les gendarmes même les gendarmes, qui sont par nature si balots, Lam Mim Ré7 Sol7 se laisse toucher par les charmes du joli tableau Do Lam Do Quand Margot dégrafait son corsage, pour donner la gougoutte à son chat La7 Re7/Sol7 Do Sol#7 Tous les gars tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là Sol7 Do Lam Do Et Margot qu'était simple et très sage, présumait qu'c'était pour voir son chat La7 Re7/Sol7 Do Qu'tous les gars qu'tous les gars du village, étaient là là là là là là là, Sol#7 étaient là là là là là là


16 Sol7 Do Mais les aut' femmes de la commune privées d'leurs époux d'leurs galants Lam Ré7 Sol7 accumulèrent la rancune patiemment Do Puis un jour ivres de colère elles s'armèrent de bâtons Lam Rém Sol7 Do et farouches elles immolèrent le chatons Lam Mim Lam Mim La bergère après bien des larmes, pour s'consoler prit un mari, Lam Mim Lam et ne dévoila plus ses charmes que pour lui Mim Lam Mim Le temps passa sur les mémoires, on oublia l'événement, Lam Mim Ré7 Sol7 seuls les vieux racontent encore à leur p'tits enfants Do Lam Do Quand Margot dégrafait son corsage, pour donner la gougoutte à son chat La7 Re7/Sol7 Do Sol#7 Tous les gars tous les gars du village, étaient là là là là là là là, étaient là là là là là là Sol7 Do Lam Do Et Margot qu'était simple et très sage, présumait qu'c'était pour voir son chat La7 Re7/Sol7 Do Qu'tous les gars qu'tous les gars du village, étaient là là là là là là là, Sol#7 étaient là là là là là là


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LA CANE DE JEANNE Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim La cane, De Jeanne, Est morte au gui l'an neuf, Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 Elle avait fait la veille, Merveille ! Un œuf La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim La cane, De Jeanne, Est morte d'avoir fait, Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Sol#7 Du moins on le présume, Un rhume, Mauvais Do#m Sol#7 Do#m Do#7 Fa#m La cane, De Jeanne, Est morte sur son œuf, Sol#7 Do#m Do#7 Sol#7 Do#m Fa#m Sim Mi7 Et dans son beau costume, De plumes, Tout neuf La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim La cane, De Jeanne, Ne laissant pas de veuf, Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 C'est nous autres qui eûmes, Les plumes, Et l'œuf La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Tous, toutes, Sans doute, Garderons longtemps le, Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Ré La Souvenir de la cane, De Jeanne, Morbleu


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J'AI RENDEZ-VOUS AVEC VOUS La Mi7 La Mi7 La Mi7 La Monseigneur l'astre solaire, Comme je n'l'admire pas beaucoup Ré Mi7 La Sim Fa#7 M'enlève son feu, oui mais, d'son feu, moi j'm'en fous, J'ai rendez-vous avec vous Sim Fa#7 Sim La lumière que je préfère, C'est celle de vos yeux jaloux Fa#7 Sim Mi7 La Tout le restant m'indiffère, J'ai rendez-vous avec vous ! La Mi7 La Mi7 La Mi7 La Monsieur mon propriétaire, Comme je lui dévaste tout Ré Mi7 La Sim Fa#7 M'chasse de son toit, oui mais, d'son toit, moi j'm'en fous, J'ai rendez-vous avec vous Sim Fa#7 Sim La demeure que je préfère, C'est votre robe à froufrous Fa#7 Sim Mi7 La Tout le restant m'indiffère, J'ai rendez-vous avec vous ! La Mi7 La Mi7 La Mi7 La Madame ma gargotière, Comme je lui dois trop de sous Ré Mi7 La Sim Fa#7 M'chasse de sa table, oui mais, d'sa table, moi j'm'en fous, J'ai rendez-vous avec vous Sim Fa#7 Sim Le menu que je préfère, C'est la chair de votre cou Fa#7 Sim Mi7 La Tout le restant m'indiffère, J'ai rendez-vous avec vous ! La Mi7 La Mi7 La Mi7 La Sa Majesté financière, Comme je n'fais rien à son goût Ré Mi7 La Sim Fa#7 Garde son or, or, de son or, moi j'm'en fous, J'ai rendez-vous avec vous Sim Fa#7 Sim La fortune que je préfère, C'est votre cœur d'amadou Fa#7 Sim Mi7 La Tout le restant m'indiffère, J'ai rendez-vous avec vous !


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LE VENT Lam Fa Mi7 Lam Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent fripon, Prudence, prends garde à ton jupon Lam Fa Mi7 Lam Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent maraud, Prudent, prends garde à ton chapeau Lam Rém Lam Les jeanfoutre et les gens probes, Médisent du vent furibond, Qui rebrousse les bois, détrousse les toits, Rém Lam Mi7 retrousse les robes Lam Rém Lam Des jeanfoutre et des gens probes, Le vent, je vous en réponds, S'en soucie, et c'est justice, comme de Si7 Mi7 colin-tampon Lam Fa Mi7 Lam Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent fripon, Prudence, prends garde à ton jupon Lam Fa Mi7 Lam Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent maraud, Prudent, prends garde à ton chapeau Lam Rém Lam Bien sûr, si l'on ne se fonde, Que sur ce qui saute aux yeux, Le vent semble une brute raffolant de Rém Lam Mi7 nuire à tout l'monde Lam Rém Lam Mais une attention profonde, Prouve que c'est chez les fâcheux, Qu'il préfère choisir les victimes de ses Si7 Mi7 petits jeux Lam Fa Mi7 Lam Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent fripon, Prudence, prends garde à ton jupon Lam Fa Mi7 Lam Si, par hasard, Sur l'Pont des Arts, Tu croises le vent, le vent maraud, Prudent, prends garde à ton Mi-Lam chapeau


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IL N'Y A PAS D'AMOUR HEUREUX Lam Rém Mi7 Lam Rien n'est jamais acquis à l'homme. Ni sa force, Ni sa faiblesse ni son cœur. Et quand il croit Ré (Ré#dim) Mi7 Lam Rém Sol7 Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix. Et quand il veut serrer son bonheur il le broie Do Mi7 Lam Sa vie est un étrange et douloureux divorce. Il n'y a pas d'amour heureux

Lam Rém Mi7 Lam Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes, Qu'on avait habillés pour un autre destin Ré (Ré#dim)Mi7 Lam Rém Sol7 A quoi peut leur servir de se lever matin. Eux qu'on retrouve au soir désarmés incertains Do Mi7 Lam Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes : Il n'y a pas d'amour heureux

Lam Rém Mi7 Lam Mon bel amour mon cher amour ma déchirure, Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Ré (Ré#dim) Mi7 Lam Rém Sol7 Et ceux-là sans savoir nous regardent passer. Répétant après moi les mots que j'ai tressés Do Mi7 Lam Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent. Il n'y a pas d'amour heureux

Lam Rém Mi7 Lam Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard, Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson Ré (Ré#dim) Mi7 Lam Rém Sol7 Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson. Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Do Mi7 Lam Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare. Il n'y a pas d'amour heureux


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LE NOMBRIL DES FEMMES D'AGENTS Ré La7 Voir le nombril d'la femme d'un flic, N'est certainement pas un spectacle Ré La Qui, du point d'vue de l'esthétique, Puisse vous élever au pinacle Si7 Mim La Ré Il y eut pourtant, dans l'vieux Paris, Un honnête homme sans malice Si7 Mim La Ré Brûlant d'contempler le nombril, D'la femme d'un agent de police Ré La7 « Je me fais vieux, gémissait-il, Et, durant le cours de ma vie, Ré La J'ai vu bon nombre de nombrils, De toutes les catégories : Si7 Mim La Ré Nombrils d'femmes de croque-morts, nombrils D'femmes de bougnats, d'femmes de jocrisses, Si7 Mim La Ré Mais je n'ai jamais vu celui, D'la femme d'un agent de police » Ré La7 « Mon père a vu, comme je vous vois, Des nombrils de femmes de gendarmes, Ré La Mon frère a goûté plus d'une fois, Ceux des femmes d'inspecteurs, les charmes, Si7 Mim La Ré Mon fils vit le nombril d'la souris, D'un ministre de la justice, Si7 Mim La Ré Et moi, j'n'ai même pas vu l'nombril, D'la femme d'un agent de police » Ré La7 Ainsi gémissait en public, Cet honnête homme vénérable, Ré La Quand la légitime d'un flic, Tendant son nombril secourable, Si7 Mim La Ré Lui dit : « Je m'en vais mettre fin, A votre pénible supplice, Si7 Mim La Ré Vous faire voir le nombril enfin, D'la femme d'un agent de police » Ré La7 « Alléluia ! » fit le bon vieux, De mes tourments voici la trêve ! Ré La Grâces soient rendues au Bon Dieu, Je vais réaliser mon rêve ! » Si7 Mim La Ré Il s'engagea, tout attendri, Sous les jupons d'sa bienfaitrice, Si7 Mim La Ré Braquer ses yeux, sur le nombril, D'la femme d'un agent de police. Ré La7 Mais, hélas ! Il était rompu, Par les effets de sa hantise, Ré La Et comme il atteignait le but, De cinquante ans de convoitise, Si7 Mim La Ré La mort, la mort, la mort le prit, Sur l'abdomen de sa complice Si7 Mim La Ré Il n'a jamais vu le nombril, D'la femme d'un agent de police.

La Ré


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PAUVRE MARTIN Lam Avec une bêche à l'épaule, Avec, à la lèvre, un doux chant, Avec, à la lèvre, un doux chant, Rém Sol7 Do Rém Mi7 Avec, à l'âme, un grand courage, Il s'en allait trimer aux champs ! Lam Rém Mi7 Lam Rém Mi7 Lam Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terre, creuse le temps ! Lam Pour gagner le pain de sa vie, De l'aurore jusqu'au couchant, De l'aurore jusqu'au couchant, Rém Sol7 Do Rém Mi7 Il s'en allait bêcher la terre, En tous les lieux, par tous les temps ! Lam Rém Mi7 Lam Rém Mi7 Lam Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terre, creuse le temps ! Lam Sans laisser voir, sur son visage, Ni l'air jaloux ni l'air méchant, Ni l'air jaloux ni l'air méchant, Rém Sol7 Do Rém Mi7 Il retournait le champ des autres, Toujours bêchant, toujours bêchant ! Lam Rém Mi7 Lam Rém Mi7 Lam Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terre, creuse le temps ! Lam Et quand la mort lui a fait signe, De labourer son dernier champ, De labourer son dernier champ, Rém Sol7 Do Rém Mi7 Il creusa lui-même sa tombe, En faisant vite, en se cachant ... Lam Rém Mi7 Lam Rém Mi7 Lam Pauvre Martin, pauvre misère, Creuse la terre, creuse le temps ! Lam Il creusa lui-même sa tombe, En faisant vite, en se cachant, En faisant vite, en se cachant, Rém Sol7 Do Mi7 Et s'y étendit sans rien dire, Pour ne pas déranger les gens ... Lam Rém Mi7 Lam Rém Mi7 Lam Pauvre Martin, pauvre misère, Dors sous la terre, dors sous le temps !


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LA PREMIÈRE FILLE Ré Fa# Sim J'ai tout oublié des campagnes, d'Austerlitz et de Waterloo Sol Fa# Sim Mi La7 Ré D'Italie de Prusse et d'Espagne, de Pontoise et de Landerneau

Mi

La Mi7 La Fa#m Do#m Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille qu'on a pris dans ses bras Ré La Ré Do#7 Fa#m Sim Mi7 La première étrangère, A qui l'on a dit tu, Mon cœur t'en souviens-tu, Comme elle nous était chère ? La Mi7 La Fa#m Do#m Qu'elle soit fille honnête, Ou fille de rien, Qu'elle soit pucelle, Ou qu'elle soit putain, Ré La Ré Do#7 Fa#m Sim Mi7 La On se souvient d'elle, On s'en souviendra, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras. Ré Fa# Sim Ils sont partis à tire-d'aile, Mes souvenirs de la Suzon, Sol Fa# Sim Mi La7 Ré Et ma mémoire est infidèle, A Julie, Rosette ou Lison !

Mi

La Mi7 La Fa#m Do#m Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras, Ré La Ré Do#7 Fa#m Sim Mi7 C'était une bonne affaire, Mon cœur t'en souviens-tu ? J'ai changé ma vertu Contre une primevère La Mi7 La Fa#m Do#m Qu'ce soit en grande pompe, Comme les gens biens, Ou bien dans la rue, Comme les pauvres et les chiens, Ré La Ré Do#7 Fa#m Sim Mi7 La On se souvient d'elle, On s'en souviendra, D'la première fille, Qu'on a pris dans ses bras. Ré Fa# Sim Toi, qui m'as donné le baptême, D'amour et de septième ciel, Sol Fa# Sim Mi La7 Ré Moi je te garde et moi je t'aime, Dernier cadeau du père noël

Mi

La Mi7 La Fa#m Do#m Jamais de la vie, On ne l'oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras Ré La Ré Do#7 Fa#m Sim Mi7 On a beau faire le brave, Quand elle s'est mise nue, Mon cœur t'en souviens-tu, On n'en menait pas large La Mi7 La Fa#m Do#m Bien d'autres sans doutes, Depuis, sont venues, Oui, mais entre toutes, Celles qu'on a connues, Ré La Ré Do#7 Fa#m Sim Mi7 La Elle est la dernière, Que l'on oubliera, La première fille, Qu'on a pris dans ses bras.


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JE SUIS UN VOYOU La La7 Ré Mi7 La La7 Ré Mi7 La Ci-gît au fond de mon cœur une histoire ancienne, Un fantôme, un souvenir d'une que j'aimais... La7 Ré Mi7 La La7 Ré Mi7 La Le temps, à grands coups de faux, peut faire des siennes, Mon bel amour dure encore, et c'est à jamais...

La Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La J'ai perdu la tramontane En trouvant Margot, Princesse vêtue de laine, Déesse en sabots... Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Si les fleurs, le long des routes, S'mettaient à marcher, C'est à la Margot, sans doute, Qu'elles feraient songer... Fa#m Sim Do#m Fa#m Sim Do#m Fa#m Sim Do#m Fa#m Si7 Mi J'lui ai dit: « De la Madone, Tu es le portrait ! » Le Bon Dieu me le pardonne, C'était un peu vrai... La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine : Je suis un voyou.

La Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La La mignonne allait aux vêpres, Se mettre à genoux, Alors j'ai mordu ses lèvres, Pour savoir leur goût... Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Elle m'a dit, d'un ton sévère : « Qu'est-ce que tu fais là ? » Mais elle m'a laissé faire, Les filles, c'est comme ça... Fa#m Sim Do#m Fa#m Sim Do#m Fa#m Sim Do#m Fa#m Si7 Mi J'lui ai dit: « Par la Madone, Reste auprès de moi ! » Le Bon Dieu me le pardonne, Mais chacun pour soi... La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine : Je suis un voyou.

La Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La C'était une fille sage, A « bouche, que veux-tu ? » J'ai croqué dans son corsage, Les fruits défendus... Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Elle m'a dit d'un ton sévère : « Qu'est-ce que tu fais là ? » Mais elle m'a laissé faire, Les filles, c'est comme ça... Fa#m Sim Do#m Fa#m Sim Do#m Fa#m Sim Do#m Fa#m Si7 Mi Puis, j'ai déchiré sa robe, Sans l'avoir voulu... Le Bon Dieu me le pardonne, Je n'y tenais plus ! La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine : Je suis un voyou.

La Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La J'ai perdu la tramontane, En perdant Margot, Qui épousa, contre son âme, Un triste bigot... Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Elle doit avoir à l'heure, A l'heure qu'il est, Deux ou trois marmots qui pleurent, Pour avoir leur lait... Fa#m Sim Do#m Fa#m Sim Do#m Fa#m Sim Do#m Fa#m Si7 Mi Et, moi, j'ai tété leur mère, Longtemps avant eux... Le Bon Dieu me le pardonne, J'étais amoureux ! La Fa#m Sim Mi7 La Fa#m Sim Mi7 La Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai déjà mon âme en peine : Je suis un voyou.


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LA MAUVAISE HERBE Intro : Ré Sim Mim La7 Ré Sim Mim La7 Ré Mim La7 Ré Sim Mim La7 Ré Quand jour de gloire est arrivé, Comme tous les autres étaient crevés, Ré7 Sol Fa# Sim Mi7 La7 Ré Do Sib Do (4 fois) Moi seul connu le déshonneur, De n'pas être mort au champ d'honneur. Rém La7 Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens.

Rém C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe. La7 La mort faucha les autres, braves gens, braves gens, Rém Et me fit grâce à moi, c'est immoral et c'est comme ça ! Solm Do7-Fa Solm6 La7-Rém La la la la la la la la la la la la la la la la la Solm La7 Rém Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu. Solm La7 Rém Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu. Ré Mim La7 Ré Sim Mim La7 Ré La fille à tout l'monde a bon cœur, Elle me donne au petit bonheur, Ré7 Sol Fa# Sim Mi7 La7 Ré Do Sib Do (4 fois) Les p'tits bouts d'sa peau bien cachés, Que les autres n'ont pas touché. Rém La7 Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens.

Rém C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, La7 Elle se vend aux autres, braves gens, braves gens, Rém Elle se donne à moi, c'est immoral et c'est comme ça ! Solm Do7-Fa Solm6 La7-Rém La la la la la la la la la la la la la la la la la Solm La7 Rém Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange qu'on m'aime un peu. Solm La7 Rém Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange qu'on m'aime un peu. Ré Mim La7 Ré Sim Mim La7 Ré Les hommes sont faits nous dit-on, Pour vivre en bande, comme les moutons. Ré7 Sol Fa# Sim Mi7 La7 Ré Do Sib Do (4 fois) Moi j'vis seul et c'est pas demain, Que je suivrai leur droit chemin. Rém La7 Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens.

Rém C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe, La7 Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens, Rém Je pousse en liberté dans les jardins mal fréquentés. Solm Do7-Fa Solm6 La7-Rém La la la la la la la la la la la la la la la la la Solm La7 Rém Et je m'demande pourquoi bon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu. Solm La7 Rém Et je m'demande pourquoi mon Dieu, Ça vous dérange que j'vive un peu.


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LE MAUVAIS SUJET REPENTI La Do#m Sol# Do#m Elle avait la taille faite au tour, Les hanches pleines, Et chassait l'mâle aux alentours, De la Mad'leine Si7 Do#m Ré La Mi7 La A sa façon d'me dire : « Mon rat, Est-c'que j'te tente ? », Je vis que j'avais affaire à, Une débutante La Do#m Sol# Do#m L'avait l'don, c'est vrai, j'en conviens, L'avait l'génie, Mais sans technique, un don n'est rien, Qu'une sale manie Si7 Do#m Ré La Mi7 La Certes, on ne se fait pas putain, Comme on s'fait nonne, C'est du moins c'qu'on prêche, en latin, A la Sorbonne La Do#m Sol# Do#m Me sentant rempli de pitié, Pour la donzelle, J'lui enseignai, de son métier, Les p'tites ficelles Si7 Do#m Ré La Mi7 La J'lui enseignai l'moyen d'bientôt, Faire fortune, En bougeant l'endroit où le dos, R'ssemble à la lune La Do#m Sol# Do#m Car, dans l'art de faire le trottoir, Je le confesse, Le difficile est d'bien savoir, Jouer des fesses Si7 Do#m Ré La Mi7 La On n'tortille pas son popotin, D'la même manière, Pour un droguiste, un sacristain, Un fonctionnaire La Do#m Sol# Do#m Rapidement instruite par, Mes bons offices, Elle m'investit d'une part, D’ ses bénéfices Si7 Do#m Ré La Mi7 La On s'aida mutuellement, Comme dit l'poète, Elle était l'corps, naturellement, Puis moi la tête La Do#m Sol# Do#m Un soir, à la suite de, Manœuvres douteuses, Ell’ tomba victime d'une, Maladie honteuse Si7 Do#m Ré La Mi7 La Lors, en tout bien, toute amitié, En fille probe, Elle me passa la moitié, De ses microbes La Do#m Sol# Do#m Après des injections aiguës, D'antiseptique, J'abandonnai l'métier d'cocu, Systématique Si7 Do#m Ré La Mi7 La Elle eut beau pousser des sanglots, Braire à tue-tête, Comme je n'étais qu'un salaud, J'me fis honnête La Do#m Sol# Do#m Sitôt privée de ma tutelle, Ma pauvre amie, Courut essuyer du bordel, Les infamies Si7 Do#m Ré La Mi7 La Paraît qu'elle s'vend même à des flics, Quelle décadence, Y'a plus d'moralité publique, Dans notre France


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P... DE TOI La Mi La Mi La Mi Ré Mi En ce temps-là, je vivais dans la lune, Les bonheurs d'ici-bas m'étaient tous défendus La Mi La Mi Ré Mi La Je semais des violettes et chantais pour des prunes, Et tendais la patte aux chats perdus. La Do#7 Ré Mi La Ah ah ah ah putain de toi, Ah ah ah ah ah pauvre de moi... La Mi La Mi La Mi Ré Mi Un soir de pluie v'là qu'on gratte à ma porte, Je m'empresse d'ouvrir, sans doute un nouveau chat ! La Mi La Mi Ré Mi La Nom de dieu l'beau félin que l'orage m'apporte, C'était toi, c'était toi, c'était toi. La Do#7 Ré Mi La Ah ah ah ah putain de toi, Ah ah ah ah ah pauvre de moi... La Mi La Mi La Mi Ré Mi Les yeux fendus et couleur de pistache, T'as posé sur mon cœur ta patte de velours La Mi La Mi Ré Mi La Fort heureusement pour moi t'avais pas de moustache, Et ta vertu ne pesait pas trop lourd. La Do#7 Ré Mi La Ah ah ah ah putain de toi, Ah ah ah ah ah pauvre de moi... La Mi La Mi La Mi Ré Mi Aux quatre coins de ma vie de bohème, T'as prom'né, t'as prom'né le feu de tes vingt ans. La Mi La Mi Ré Mi La Et pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poèmes, C'était toi la pluie et le beau temps... La Do#7 Ré Mi La Ah ah ah ah putain de toi, Ah ah ah ah ah pauvre de moi... La Mi La Mi La Mi Ré Mi Mais le temps passe et fauche à l'aveuglette. Notre amour mûrissait à peine que déjà, La Mi La Mi Ré Mi La Tu brûlais mes chansons, crachais sur mes viollettes, Et faisais des misères à mes chats. La Do#7 Ré Mi La Ah ah ah ah putain de toi, Ah ah ah ah ah pauvre de moi... La Mi La Mi La Mi Ré Mi Le comble enfin, misérable salope, Comme il n'restait plus rien dans le garde-manger, La Mi La Mi Ré Mi La T'as couru sans vergogne, et pour une escalope, Te jeter dans le lit du boucher. La Do#7 Ré Mi La Ah ah ah ah putain de toi, Ah ah ah ah ah pauvre de moi... La Mi La Mi La Mi Ré Mi C'était fini, t'avais passé les bornes. Et, r'nonçant aux amours frivoles d'ici-bas, La Mi La Mi Ré Mi La J'suis r'monté dans la lune en emportant mes cornes, Mes chansons, et mes fleurs, et mes chats. La Do#7 Ré Mi La Ah ah ah ah putain de toi, Ah ah ah ah ah pauvre de moi...


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CHANSON POUR L'AUVERGNAT Sim Fa#7 Sim Elle est à toi cette chanson, Toi l'Auvergnat qui sans façon Fa#7 Sim La7 Ré Fa#7 M'as donné quatre bouts de bois, Quand dans ma vie il faisait froid Sim Fa#7 Sim Toi qui m'as donné du feu quand, Les croquantes et les croquants Sim Fa#7 Sim La7 Ré Tous les gens bien intentionnés, M'avaient fermé la porte au nez Ré Sol La7 Ré Sim Mim Fa#7 Sim Ce n'était rien qu'un feu de bois, Mais il m'avait chauffé le corps Fa#7 Sim Sol Fa#7 Et dans mon âme il brûle encore, A la manière d'un feu de joie Sim Fa#7 Sim Toi l'Auvergnat quand tu mourras, Quand le croque-mort t'emportera Mi7 La Fa#7 Sim Qu'il te conduise à travers ciel, Au père éternel Sim Fa#7 Sim Elle est à toi cette chanson, Toi l'hôtesse qui sans façon Fa#7 Sim La7 Ré Fa#7 M'as donné quatre bouts de pain, Quand dans ma vie il faisait faim Sim Fa#7 Sim Toi qui m'ouvris ta huche quand, Les croquantes et les croquants Sim Fa#7 Sim La7 Ré Tous les gens bien intentionnés, S'amusaient à me voir jeûner Ré Sol La7 Ré Sim Mim Fa#7 Sim Ce n'était rien qu'un peu de pain, Mais il m'avait chauffé le corps Fa#7 Sim Sol Fa#7 Et dans mon âme il brûle encore, A la manière d'un grand festin Sim Fa#7 Sim Toi l'hôtesse quand tu mourras, Quand le croque-mort t'emportera Mi7 La Fa#7 Sim Qu'il te conduise à travers ciel, Au père éternel Sim Fa#7 Sim Elle est à toi cette chanson, Toi l'étranger qui sans façon Fa#7 Sim La7 Ré Fa#7 D'un air malheureux m'as souri, Lorsque les gendarmes m'ont pris Sim Fa#7 Sim Toi qui n'as pas applaudi quand, Les croquantes et les croquants Sim Fa#7 Sim La7 Ré Tous les gens bien intentionnés, Riaient de me voir emmener Ré Sol La7 Ré Sim Mim Fa#7 Sim Ce n'était rien qu'un peu de miel, Mais il m'avait chauffé le corps Fa#7 Sim Sol Fa#7 Et dans mon âme il brûle encore, A la manière d'un grand soleil Sim Fa#7 Sim Toi l'étranger quand tu mourras, Quand le croque-mort t'emportera Mi7 La Fa#7 Sim Qu'il te conduise à travers ciel, Au père éternel


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LES SABOTS D'HÉLÈNE Do Rém Sol7 Do Les sabots d'Hélène, étaient tout crottés, Lam Rém Sol7 Do Les trois capitaines l'auraient appelée vilaine Rém Sol7 Mi Et la pauvre Hélène, était comme une âme en peine Lam Mi Lam Rém Mi Ne cherche plus, longtemps de fontaine, Toi qui as besoin d'eau Lam Mi Lam Rém Sol7 Do Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène, va-t-en remplir ton seau Do Rém Sol7 Do Moi j'ai pris la peine, de les déchausser, Lam Rém Sol7 Do Les sabots d'Hélène moi qui ne suis pas capitaine Rém Sol7 Mi Et j'ai vu ma peine, bien récompensée Lam Mi Lam Rém Mi Dans les sabots, de la pauvre Hélène, Dans ses sabots crottés, Lam Mi Lam Rém Sol7 Do Moi j'ai trouvé, les pieds d'une reine, Et je les ai gardés Do Rém Sol7 Do Le jupon d'Hélène, était tout mité, Lam Rém Sol7 Do Les trois capitaines l'auraient appelée vilaine Rém Sol7 Mi Et la pauvre Hélène, était comme une âme en peine Lam Mi Lam Rém Mi Ne cherche plus, longtemps de fontaine, Toi qui as besoin d'eau Lam Mi Lam Rém Sol7 Do Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène, va-t-en remplir ton seau Do Rém Sol7 Do Moi j'ai pris la peine, de le retrousser, Lam Rém Sol7 Do Son jupon de laine moi qui ne suis pas capitaine Rém Sol7 Mi Et j'ai vu ma peine, bien récompensée Lam Mi Lam Rém Mi Sous le jupon, de la pauvre Hélène, Sous son jupon mité, Lam Mi Lam Rém Sol7 Do Moi j'ai trouvé, des jambes de reine, Et je les ai gardés Do Rém Sol7 Do Et le cœur d'Hélène, n'savait pas chanter, Lam Rém Sol7 Do Les trois capitaines l'auraient appelée vilaine Rém Sol7 Mi Et la pauvre Hélène, était comme une âme en peine Lam Mi Lam Rém Mi Ne cherche plus, longtemps de fontaine, Toi qui as besoin d'eau Lam Mi Lam Rém Sol7 Do Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène, va-t-en remplir ton seau Do Rém Sol7 Do Moi j'ai pris la peine, de m'y arrêter, Lam Rém Sol7 Do Dans le cœur d'Hélène moi qui ne suis pas capitaine Rém Sol7 Mi Et j'ai vu ma peine, bien récompensée Lam Mi Lam Rém Mi Car dans le cœur, de la pauvre Hélène, Qui avait jamais chanté, Lam Mi Lam Rém Sol7 Do Moi j'ai trouvé, l'amour d'une reine, Et moi je l'ai gardé


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UNE JOLIE FLEUR Ré La7 Ré Jamais sur terre il n'y eut d'amoureux, Plus aveugles que moi dans tous les âges Ré7 Sol La Ré Mais faut dire qu' je m'étais crevé les yeux, En regardant de trop près son corsage La7 Ré Une jolie fleur dans une peau d'vache, Une jolie vache déguisée en fleur Si7 Mi7 La7 Ré Qui fait la belle et qui vous attache, Puis, qui vous mène par le bout du cœur Ré La7 Ré Le ciel l'avait pourvue des mille appas, Qui vous font prendre feu dès qu'on y touche Ré7 Sol La Ré L'en avait tant que je ne savais pas, Ne savais plus où donner de la bouche La7 Ré Une jolie fleur dans une peau d'vache, Une jolie vache déguisée en fleur Si7 Mi7 La7 Ré Qui fait la belle et qui vous attache, Puis, qui vous mène par le bout du cœur Ré La7 Ré Elle n'avait pas de tête, elle n'avait pas, L'esprit beaucoup plus grand qu'un dé à coudre Ré7 Sol La Ré Mais pour l'amour on ne demande pas, Aux filles d'avoir inventé la poudre La7 Ré Une jolie fleur dans une peau d'vache, Une jolie vache déguisée en fleur Si7 Mi7 La7 Ré Qui fait la belle et qui vous attache, Puis, qui vous mène par le bout du cœur Ré La7 Ré Puis un jour elle a pris la clef des champs, En me laissant à l'âme un mal funeste Ré7 Sol La Ré Et toutes les herbes de la Saint-Jean, N'ont pas pu me guérir de cette peste La7 Ré J' lui en ai bien voulu, mais à présent, J'ai plus d'rancune et mon cœur lui pardonne Ré7 Sol La Ré D'avoir mis mon cœur à feu et à sang, Pour qu'il ne puisse plus servir à personne Ré La7 Ré Une jolie fleur dans une peau d'vache, Une jolie vache déguisée en fleur Si7 Mi7 La7 Ré Qui fait la belle et qui vous attache, Puis, qui vous mène par le bout du cœur


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GASTIBELZA (L'HOMME A LA CARABINE) La Ré Mi7 La Ré Mi7 La Gastibelza, l'homme à la carabine, Chantait ainsi: « Quelqu'un a-t-il connu doña Sabine ? Quelqu'un d'ici ? Fa#7 Sim Do#7 Fa#m Mi7 La Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne Le mont Falu... -Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.

La Ré Mi7 La Ré Mi7 La « Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, Ma señora ? Sa mère était la vieille maugrabine D'Antequera, Fa#7 Sim Do#7 Fa#m Mi7 La Qui chaque nuit criait dans la tour Magne Comme un hibou... -Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.

La Ré Mi7 La Ré Mi7 La « Vraiment, la reine eût près d'elle été laide Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolède En corset noir. Fa#7 Sim Do#7 Fa#m Mi7 La Un chapelet du temps de Charlemagne Ornait son cou... -Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.

La Ré Mi7 La Ré Mi7 La Le roi disait, en la voyant si belle, A son neveu : « Pour un baiser, pour un sourire d'elle, Pour un cheveu, Fa#7 Sim Do#7 Fa#m Mi7 La Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne Et le Pérou ! Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.

La Ré Mi7 La Ré Mi7 La « Je ne sais pas si j'aimais cette dame, Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son âme, Moi, pauvre chien, Fa#7 Sim Do#7 Fa#m Mi7 La J'aurais gaîment passé dix ans au bagne Sous les verrous... -Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.

La Ré Mi7 La Ré Mi7 La « Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre De ce canton, Je croyais voir la belle Cléopâtre, Qui, nous dit-on, Fa#7 Sim Do#7 Fa#m Mi7 La Menait César, empereur d'Allemagne, Par le licou... -Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.

La La+ Ré Mi7 La La5+ Ré Mi7 La « Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe. Sabine, un jour, A tout vendu, sa beauté de colombe, Tout son amour, Fa#7 Sim Do#7 Fa#m Mi7 La Mi La Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, Pour un bijou... -Le vent qui vient à travers la montagne M'a rendu fou.


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LA PRIÈRE Capo II

Lam Rém Mi7 Lam Par le petit garçon qui meurt près de sa mère, Tandis que des enfants s'amusent au parterre Ré Fa Mi7 Lam Rém Sol Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment, Son aile tout à coup s'ensanglante et descend Do Mi7 Lam Par la soif et la faim et le délire ardent, Je vous salue, Marie.

Rém Mi7 Lam Par les gosses battus, par l'ivrogne qui rentre, Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre Ré Fa Mi7 Lam Rém Sol Et par l'humiliation de l'innocent châtié, Par la vierge vendue qu'on a déshabillée Do Mi7 Lam Par le fils dont la mère a été insultée, Je vous salue, Marie.

Rém Mi7 Lam Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids, S'écrie: « Mon Dieu ! » par le malheureux dont les bras Ré Fa Mi7 Lam Rém Sol Ne purent s'appuyer sur une amour humaine, Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène Do Mi7 Lam Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne, Je vous salue, Marie.

Lam Rém Mi7 Lam Par les quatre horizons qui crucifient le monde, Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe Ré Fa Mi7 Lam Rém Sol Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains, Par le malade que l'on opère et qui geint Do Mi7 Lam Et par le juste mis au rang des assassins, Je vous salue, Marie.

Rém Mi7 Lam Par la mère apprenant que son fils est guéri, Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid Ré Fa Mi7 Lam Rém Sol Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée, Par le baiser perdu par l'amour redonné Do Mi7 Lam Lam7 Lam Et par le mendiant retrouvant sa monnaie, Je vous salue, Marie.


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HÉCATOMBE Do Do7 Au marché de Brive-la-Gaillarde, A propos de bottes d'oignons Fa Do Rém Sol7 Quelques douzaines de gaillardes, Se crêpaient un jour le chignon Do Do7 A pied, à cheval, en voiture, Les gendarmes mal inspirés Fa Do Rém Sol7 Do Vinrent pour tenter l'aventure, D'interrompre l'échauffourée. Do Do7 Or, sous tous les cieux sans vergogne, C'est un usage bien établi Fa Do Rém Sol7 Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes, Tout le monde se réconcilie Do Do7 Ces furies perdant toute mesure, Se ruèrent sur les guignols Fa Do Rém Sol7 Do Et donnèrent je vous l'assure, Un spectacle assez croquignol. Do Do7 En voyant ces braves pandores, Être à deux doigts de succomber Fa Do Rém Sol7 Moi, j'bichais car je les adore, Sous la forme de macchabées Do Do7 De la mansarde où je réside, J'excitais les farouches bras Fa Do Rém Sol7 Do Des mégères gendarmicides, En criant: " Hip, hip, hip, hourra ! " Do Do7 Frénétique l'une d'elles attache, Le vieux maréchal des logis Fa Do Rém Sol7 Et lui fait crier: " Mort aux vaches, Mort aux lois, vive l'anarchie ! " Do Do7 Une autre fourre avec rudesse, Le crâne d'un de ses lourdauds Fa Do Rém Sol7 Do Entre ses gigantesques fesses, Qu'elle serre comme un étau. Do Do7 La plus grasse de ses femelles, Ouvrant son corsage dilaté Fa Do Rém Sol7 Matraque à grands coups de mamelles, Ceux qui passent à sa portée Do Do7 Ils tombent, tombent, tombent, tombent, Et s'lon les avis compétents Fa Do Rém Sol7 Do Il paraît que cette hécatombe, Fut la plus belle de tous les temps. Do Do7 Jugeant enfin que leurs victimes, Avaient eu leur content de gnons Fa Do Rém Sol7 Ces furies comme outrage ultime, En retournant à leurs oignons Do Do7 Ces furies à peine si j'ose, Le dire tellement c'est bas Fa Do Rém Sol7 Do Leur auraient même coupé les choses, Par bonheur ils n'en avaient pas Fa Do Rém Sol7 Do Leur auraient même coupé les choses, Par bonheur ils n'en avaient pas.


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LA CHASSE AUX PAPILLONS La Ré Mi7 La Ré La Mi7 Un bon petit diable à la fleur de l'âge, La jambe légère et l'œil polisson La Ré Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La Et la bouche pleine de joyeux ramages, Allait à la chasse aux pa pi llons La Ré Mi7 La Ré La Mi7 Comme il atteignait l'orée du village, Filant sa quenouille, il vit Cendrillon La Ré Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La Il lui dit : « Bonjour, que Dieu te ménage, J't'emmène à la chasse aux pa pi llons»

La7 Ré La7 Ré La7 Ré La7 Ré Cendrillon ravie de quitter sa cage, Met sa robe neuve et ses bottillons Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#m Sol#7 Do# Mi7 Et bras d'ssus bras d'ssous vers les frais bocages, Ils vont à la chasse aux papillons La Ré Mi7 La Ré La Mi7 Ils ne savaient pas que sous les ombrages, Se cachait l'amour et son aiguillon La Ré Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La Et qu'il transperçait les cœurs de leur âge, Les cœurs des chasseurs de papillons

La Ré Mi7 Ré La Mi7 Quand il se fit tendre, elle lui dit : « J'présage, Qu'c'est pas dans les plis de mon cotillon La La5+ Ré Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La Ni dans l'échancrure de mon corsage, Qu'on va à la chasse aux papillons » La Ré Mi7 La Ré La Mi7 Sur sa bouche en feu qui criait : « Sois sage ! » Il posa sa bouche en guise de bâillon La Ré Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La Et c'fut l'plus charmant des remue-ménage, Qu'on ait vu d'mémoire de papillon

La7 Ré La7 Ré La7 Ré La7 Ré Un volcan dans l'âme, ils r'vinrent au village, En se promettant d'aller des millions Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#m Sol#7 Do# Mi7 Des milliards de fois, et même davantage, Ensemble à la chasse aux papillons La Ré Mi7 La Ré La Mi7 Mais tant qu'ils s'aimeront, tant que les nuages, Porteurs de chagrins, les épargneront La Ré Fa#m Sim Sol#7 Il f'ra bon voler dans les frais bocages, Ils f'ront pas la chasse aux papillons Ré La Mi La Mi La Pas la chasse aux papillons


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CORNE D'AUROCHS La Ré La Fa#m Sim Mi La Il avait nom corne d'Aurochs, au gué, au gué, Tout l'monde peut pas s'app'ler Durand, au gué, au gué Ré La Fa#m Sim Mi La Il avait nom corne d'Aurochs, au gué, au gué, Tout l'monde peut pas s'app'ler Durand, au gué, au gué Mi7 La Mi7 En le regardant avec un œil de poète, On aurait pu croire à son frontal de prophète La Mi7 Qu'il avait les grandes eaux de Versailles dans la tête, Corne d'Aurochs La Ré La Fa#m Sim Mi La Mais que le bon dieu lui pardonne, au gué, au gué, C'étaient celles du robinet, au gué, au gué Ré La Fa#m Sim Mi La Mais que le bon dieu lui pardonne, au gué, au gué, C'étaient celles du robinet, au gué, au gué Mi7 La#7dim Mi7 La La#7dim Mi7 Il proclamait à son de trompe à tous les carrefours : « Il n'y a qu'les imbéciles qui sachent bien faire l'amour La Mi7 La virtuosité c'est une affaire de balourds ! », Corne d'Aurochs La Ré La Fa#m Sim Mi La Il potassait à la chandelle, au gué, au gué, Des traités de maintien sexuel, au gué, au gué Ré La Fa#m Sim Mi La Sol Do Et sur les femmes nues des musées, au gué, au gué, Faisait l'brouillon de ses baisers, au gué, au gué

Do Fa Do Lam Rém Sol7 Do Petit à petit, au gué, au gué, On a tout su, tout su de lui, au gué, au gué

Sol7 On a su qu'il était enfant de la Patrie, Qu'il était incapable de risquer sa vie Pour cueillir un myosotis à une fille, Corne d'Aurochs Do Fa Do Lam Rém Sol7 Do Qu'il avait un petit cousin, au gué, au gué, Haut placé chez les argousins, au gué, au gué Fa Do Lam Rém Sol7 Do Et que les jours de pénurie, au gué, au gué, Il prenait ses repas chez lui, au gué, au gué

Sol7 C'est même en revenant d'chez cet antipathique, Qu'il tomba victime d'une indigestion critique Et refusa l'secours de la thérapeutique, Corne d'Aurochs Do Fa Do Lam Rém Sol7 Do Parce que c'était à un Allemand, au gué, au gué, Qu'on devait le médicament, au gué, au gué Do Fa Do Lam Rém Sol7 Do Parce que c'était à un Allemand, au gué, au gué, Qu'on devait le médicament, au gué, au gué

Sol7 Il rendit comme il put son âme machinale, Et sa vie n'ayant pas été originale L'Etat lui fit des funérailles nationales, Corne d'Aurochs Do Fa Do Lam Rém Sol7 Do Alors sa veuve en gémissant, au gué, au gué, Coucha-z-avec son remplaçant, au gué, au gué Do Fa Do Lam Rém Sol7 Do Alors sa veuve en gémissant, au gué, au gué, Coucha-z-avec son remplaçant, au gué, au gué


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MARINETTE Intro : Ré Ré#dim Mim7 La7 (2 fois) Ré Ré#dim Mim7 Ré Ré7 Quand j'ai couru chanter ma p'tite chanson pour Marinette, La belle, la traîtresse était allée à l'opéra Sol La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Avec ma p'tite chanson, j'avais l'air d'un con, ma mère, Avec ma p'tite chanson, j'avais l'air d'un con Ré#dim Mim7 La7 Ré Ré#dim Mim Ré Ré7 Quand j'ai couru porter mon pot d'moutarde à Marinette, La belle, la traîtresse avait déjà fini d'dîner Sol La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Avec mon petit pot, j'avais l'air d'un con, ma mère, Avec mon petit pot, j'avais l'air d'un con

Ré Ré7 Quand j'offris pour étrenne une bicyclette à Marinette, La belle, la traîtresse avait acheté une auto Sol La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Avec mon p'tit vélo, j'avais l'air d'un con, ma mère, Avec mon p'tit vélo, j'avais l'air d'un con

Ré Ré7 Quand j'ai couru tout chose au rendez-vous de Marinette, La belle disait: « J't'adore » à un sale type qui l'embrassait Sol La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Avec mon bouquet d'fleurs, j'avais l'air d'un con, ma mère, Avec mon bouquet d'fleurs, j'avais l'air d'un con

Ré Ré7 Quand j'ai couru brûler la p'tite cervelle à Marinette, La belle était déjà morte d'un rhume mal placé Sol La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Avec mon revolver, j'avais l'air d'un con, ma mère, Avec mon revolver, j'avais l'air d'un con

Ré Ré7 Quand j'ai couru lugubre à l'enterrement de Marinette, La belle, la traîtresse était déjà ressuscitée Sol La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Avec ma p'tite couronne, j'avais l'air d'un con, ma mère, Avec ma p'tite couronne, j'avais l'air d'un con


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LA LÉGENDE DE LA NONNE Capo II Sol Do Sol Ré Ré7 Sol Venez, vous dont l'œil étincelle, Pour entendre une histoire encor Do Sol Do Approchez : je vous dirai celle, De Doña Padilla del Flor Ré Sol Ré Mi Elle était d'Alanje, où s'entassent, Les collines et les halliers Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers

Sol Do Sol Ré Ré7Sol Il est des filles à Grenade, Il en est à Séville aussi Do Sol Do Qui, pour la moindre sérénade, A l'amour demandent merci Ré Sol Ré Mi Il en est que parfois embrassent, Le soir, de hardis cavaliers Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers

Sol Do Sol RéRé7Sol Ce n'est pas sur ce ton frivole, Qu'il faut parler de Padilla Do Sol Do Car jamais prunelle espagnole, D'un feu plus chaste ne brilla Ré Sol Ré Mi Elle fuyait ceux qui pourchassent, Les filles sous les peupliers Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers

Sol Do Sol Ré Ré7Sol Elle prit le voile à Tolède, Au grand soupir des gens du lieu Do Sol Do Comme si, quand on n'est pas laide, On avait droit d'épouser Dieu Ré Sol Ré Mi Peu s'en fallut que ne pleurassent, Les soudards et les écoliers Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers


38 Sol Do Sol RéRé7Sol Or, la belle à peine cloîtrée, Amour en son cœur s'installa Do Sol Do Un fier brigand de la contrée, Vint alors et dit : " Me voilà ! " Ré Sol Ré Mi Quelquefois les brigands surpassent, En audace les chevaliers Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers Sol Do Sol Ré Ré7 Sol Il était laid : les traits austères, La main plus rude que le gant Do Sol Do Mais l'amour a bien des mystères, Et la nonne aima le brigand Ré Sol Ré Mi On voit des biches qui remplacent, Leurs beaux cerfs par des sangliers Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers

Sol Do Sol Ré Ré7 Sol La nonne osa, dit la chronique, Au brigand par l'enfer conduit Do Sol Do Aux pieds de Sainte Véronique, Donner un rendez-vous la nuit Ré Sol Ré Mi A l'heure où les corbeaux croassent, Volant dans l'ombre par milliers Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers

Sol Do Sol RéRé7Sol Or quand, dans la nef descendue, La nonne appela le bandit Do Sol Do Au lieu de la voix attendue, C'est la foudre qui répondit Ré Sol Ré Mi Dieu voulu que ses coups frappassent, Les amants par Satan liés Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers

Sol Do Sol Ré Ré7Sol Cette histoire de la novice, Saint Ildefonse, abbé, voulut Do Sol Do Qu'afin de préserver du vice, Les vierges qui font leur salut Ré Sol Ré Mi Les prieurs la racontassent, Dans tous les couvents réguliers Lam Ré Sol Ré Sol Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers


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COLOMBINE Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Pam pam pam pam pam pam pam pam pam pam pam pam pam Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Si Pam pam pam pam pam pam pam pam pam pam pam pam pam Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Léandre le sot, Pierrot qui d'un saut, De puce Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Si Franchit le buisson, Cassandre sous son, Capuce, Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Arlequin aussi, Cet aigrefin si, Fantasque, Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Si Aux costumes fous, Les yeux luisant sous, Le masque, Ré#m La# Ré#m La# Sol# Do, mi, sol, mi, fa, Tout ce monde va, Rit, chante Do#m Sol# Do#7 Fa#7 Et danse devant, Une frêle enfant, Méchante Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Dont les yeux pervers, Comme les yeux verts, Des chattes Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Si La Gardent ses appas, Et disent : « A bas Les pattes ! » Ré Sol La Ré Sim Mi7 La Ré Sol La Ré Fa# Fa#7 Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 L'implacable enfant, Preste et relevant, Ses jupes, Si Mi Fa#7 Si Do#7 Fa#7 Si La rose au chapeau, Conduit son troupeau, De dupes !


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AUPRÈS DE MON ARBRE

Fa Ré7 Sol7 Do7 J'ai plaqué mon chêne, Comme un saligaud Fa Ré7 Sol7 Do7 Mon copain le chêne, Mon alter ego Ré7 Solm Rém La7 On était du même bois, Un peu rustique un peu brut Rém La7 Rém Do7 Dont on fait n'importe quoi, Sauf, naturell'ment les flûtes Fa Ré7 Sol7 Do7 J'ai maint'nant des frênes, Des arbres de judée Fa Ré7 Sol7 Do7 Tous de bonnes graines, De hautes futaies Ré7 Solm Rém La7 Mais toi, tu manques à l'appel, Ma vieille branche de campagne Rém La7 Do7 Fa Sol7 Mon seul arbre de Noël, Mon mât de cocagne Do Auprès de mon arbre, je vivais heureux, Fa Do La7 RemSol7 j'aurais jamais dû M'éloigner d'mon arbre Do Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, Fa Do Rém Sol7 Do J'aurais jamais dû, Le quitter des yeux Fa Ré7 Sol7 Do7 Je suis un pauvr' type, J'aurai plus de joie Fa Ré7 Sol7 Do7 J'ai jeté ma pipe, Ma vieille pipe en bois Ré7 Solm Rém La7 Qu'avait fumé sans s'fâcher, Sans jamais m'brûler la lippe Rém La7 Rém Do7 L'tabac d'la vache enragée, Dans sa bonne vieille tête de pipe Fa Ré7 Sol7 Do7 J'ai des pipes d'écume, Ornées de fleurons Fa Ré7 Sol7 Do7 De ces pipes qu'on fume, En levant le front Ré7 Solm Rém La7 Mais j'retrouv'rai plus ma foi, Dans mon cœur ni sur ma lippe Rém La7 Do7 Fa Sol7 Le goût d'ma vieille pipe en bois, Sacré nom d'une pipe Do Auprès de mon arbre, je vivais heureux, Fa Do La7 RemSol7 j'aurais jamais dû M'éloigner d'mon arbre Do Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, Fa Do Rém Sol7 Do J'aurais jamais dû, Le quitter des yeux


41 Fa Ré7 Sol7 Do7 Le surnom d'infâme, Me va comme un gant Fa Ré7 Sol7 Do7 D'avecques ma femme, J'ai foutu le camp Ré7 Solm Rém La7 Parc' que depuis tant d'années, C'était pas une sinécure Rém La7 Rém Do7 De lui voir tout l'temps le nez, Au milieu de la figure Fa Ré7 Sol7 Do7 Je bats la campagne, Pour dénicher la Fa Ré7 Sol7 Do7 Nouvelle compagne, Valant celle-là Ré7 Solm Rém La7 Qui, bien sûr, laissait beaucoup, Trop de pierres dans les lentilles Rém La7 Do7 Fa Sol7 Mais se pendait à mon cou, Quand j'perdais mes billes Do Auprès de mon arbre, je vivais heureux, Fa Do La7 RemSol7 j'aurais jamais dû M'éloigner d'mon arbre Do Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, Fa Do Rém Sol7 Do J'aurais jamais dû, Le quitter des yeux Fa Ré7 Sol7 Do7 J'avais une mansarde, Pour tout logement Fa Ré7 Sol7 Do7 Avec des lézardes, Sur le firmament Ré7 Solm Rém La7 Je l'savais par cœur depuis, Et pour un baiser la course Rém La7 Rém Do7 J'emmenais mes belles de nuits, Faire un tour sur la grande ourse Fa Ré7 Sol7 Do7 J'habite plus d' mansarde, Il peut désormais Fa Ré7 Sol7 Do7 Tomber des hallebardes, Je m'en bats l'œil mais Ré7 Solm Rém La7 Mais si quelqu'un monte aux cieux, Moins que moi j'y paie des prunes Rém La7 Do7 Fa Sol7 Y a cent sept ans qui dit mieux, Qu'j'ai pas vu la lune Do Auprès de mon arbre, je vivais heureux, Fa Do La7 RemSol7 j'aurais jamais dû M'éloigner d'mon arbre Do Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, Fa Do Rém Sol7 Do J'aurais jamais dû, Le quitter des yeux


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LE TESTAMENT Do Fa Sol7 Do Je serai triste comme un saule, Quand le Dieu qui partout me suit Do7 Fa Sol7 Do Me dira, la main sur l'épaule : « Va-t'en voir là-haut si j'y suis » Fa Do Lam Mi7 Sol7 Alors du ciel et de la terre, Il me faudra faire mon deuil Do Fa Mi7 Lam Sol7 Do Est-il encore debout le chêne, Ou le sapin de mon cercueil ? (bis)

Do Fa Sol7 Do S'il faut aller au cimetière, J'prendrai le chemin le plus long Do7 Fa Sol7 Do J'ferai la tombe buissonnière, J'quitterai la vie à reculons Fa Do Lam Mi7 Sol7 Tant pis si les croque-morts me grondent, Tant pis s'ils me croient fou à lier Do Fa Mi7 Lam Sol7 Do Je veux partir pour l'autre monde, Par le chemin des écoliers. (bis)

Do Fa Sol7 Do Avant d'aller conter fleurette, Aux belles âmes des damnés Do7 Fa Sol7 Do Je rêve d'encore une amourette, Je rêve d'encore m'enjuponner Fa Do Lam Mi7 Sol7 Encore une fois dire : « Je t'aime », Encore une fois perdre le nord Do Fa Mi7 Lam Sol7 Do En effeuillant le chrysanthème, Qui est la marguerite des morts. (bis)

La7

Ré Sol La7 Ré Dieu veuille que ma veuve s'alarme, En enterrant son compagnon Ré7 Sol La7 Ré Et qu'pour lui faire verser des larmes, Il n'y ait pas besoin d'oignons Sol Ré Sim Fa#7 La7 Qu'elle prenne en secondes noces, Un époux de mon acabit. Ré Sol Fa#7 Sim La7 Ré Il pourra profiter d'mes bottes, Et d'mes pantoufles et d'mes habits. (bis)

Ré Sol La7 Ré Qu'il boive mon vin qu'il aime ma femme, Qu'il fume ma pipe et mon tabac Ré7 Sol La7 Ré Mais que jamais, mort de mon âme, Jamais il ne fouette mes chats Sol Ré Sim Fa#7 La7 Quoique je n'aie pas un atome, Une ombre de méchanceté, Ré Sol Fa#7 Sim La7 Ré S'il fouette mes chats, y'a un fantôme, Qui viendra le persécuter. (bis)

Ré Sol La7 Ré Ici gît une feuille morte, Ici finit mon testament Ré7 Sol La7 Ré On a marqué dessus ma porte : « Fermé pour cause d'enterrement » Sol Ré Sim Fa#7 La7 J'ai quitté la vie sans rancune, J'aurai plus jamais mal aux dents Ré Sol Fa#7 Sim La7 Ré Me v'là dans la fosse commune, La fosse commune du temps. (bis)


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JE ME SUIS FAIT TOUT PETIT Lam Rém6 Mi7 Lam Je n'avais jamais ôté mon chapeau, Devant personne Mi7 Fa7 Mi7 Lam Maintenant je rampe et je fais le beau, Quand elle me sonne La7 Rém Mi7 Lam J'étais chien méchant, elle me fait manger, Dans sa menotte Mi7 Fa7 Mi7 Lam J'avais des dents d'loup, je les ai changées, Pour des quenottes Lam Si7 Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Je m'suis fait tout p'tit devant une poupée, Qui ferme les yeux quand on la couche Lam Si7 Mi7 Lam Do Fa7 Mi7 Lam Je m'suis fait tout p'tit devant une poupée, Qui fait Maman quand on la tou – ou - che

Lam Rém6 Mi7 Lam J'étais dur à cuire, elle m'a converti, La fine mouche Mi7 Fa7Mi7 Lam Et je suis tombé tout chaud, tout rôti, Contre sa bouche La7 Rém Mi7 Lam Qui a des dents de lait quand elle sourit, Quand elle chante Mi7 Fa7 Mi7 Lam Et des dents de loup quand elle est furie, Qu'elle est méchante Refrain Lam Rém6 Mi7 Lam Je subis sa loi, je file tout doux, Sous son empire Mi7 Fa7Mi7 Lam Bien qu'elle soit jalouse au-delà de tout, Et même pire La7 Rém Mi7 Lam Une jolie pervenche qui m'avait paru, Plus jolie qu'elle Mi7 Fa7Mi7 Lam Une jolie pervenche un jour en mourut, A coups d'ombrelle Refrain Lam Rém6 Mi7 Lam Tous les somnambules, tous les mages m'ont, Dit sans malice Mi7 Fa7 Mi7 Lam Qu'en ses bras en croix, je subirai mon, Dernier supplice La7 Rém Mi7 Lam Il en est de pires il en est d'meilleurs, Mais à tout prendre Mi7 Fa7 Mi7 Lam Qu'on se pende ici, qu'on se pende ailleurs, S'il faut se pendre Refrain


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LES CROQUANTS Mim Ré Les croquants vont en ville, à cheval sur leurs sous, Rém Do Acheter des pucelles aux saintes bonnes gens Dom Si7 Les croquants leur mettent à prix d'argent, Mim Ré7 Sol Si7 La main dessus, la main dessous Mim Ré Mais la chair de Lisa, la chair fraîche de Lison, Rém Do Que les culs cousus d'or se fassent une raison Dom Si7 C'est pour la bouche du premier venu, Mim Si7 Fa#7 Si7 Qui a les yeux tendres et les mains nues Mi Sol#7 Do#m Fa#7 Si7 Les croquants, ça les attriste, Ça les étonne, les étonne Mi Si7 Mi La Sol#7 Qu'une fille, une fille belle comme ça, S'abandonne, s'abandonne Do#m Si7 Do#7 Fa#7 Si7 Mi Au premier ostrogoth venu, Les croquants, ça tombe des nues Mim Ré Les filles de bonnes mœurs, les filles de bonne vie, Rém Do Qui ont vendue leur fleurette à la foire à l'encan Dom Si7 Vont s'vautrer dans la couche des croquants, Mim Ré7 Sol Si7 Quand les croquants en ont envie Mim Ré Mais la chair de Lisa, la chair fraîche de Lison, Rém Do Que les culs cousus d'or se fassent une raison Dom Si7 Mim Si7 Fa#7 Si7 N'a jamais accordé ses faveurs, A contre sous, à contre cœur Mi Sol#7 Do#m Fa#7 Si7 Les croquants, ça les attriste, Ça les étonne, les étonne Mi Si7 Mi La Sol#7 Qu'une fille, une fille belle comme ça, S'abandonne, s'abandonne Do#m Si7 Do#7 Fa#7 Si7 Mi Au premier ostrogoth venu, Les croquants, ça tombe des nues Mim Ré Les filles de bonne vie ont le cœur consistant, Rém Do Et la fleur qu'on y trouve est garantie longtemps Dom Si7 Comme les fleurs en papier des chapeaux, Mim Ré7 Sol Si7 Les fleurs en pierre des tombeaux Mim Ré Mais le cœur de Lisa, le grand cœur de Lison, Rém Do Aime faire peau neuve avec chaque saison Dom Si7 Mim Si7 Fa#7 Si7 Jamais deux fois la même couleur, Jamais deux fois la même fleur Mi Sol#7 Do#m Fa#7 Si7 Les croquants, ça les attriste, Ça les étonne, les étonne Mi Si7 Mi La Sol#7 Qu'une fille, une fille belle comme ça, S'abandonne, s'abandonne Do#m Si7 Do#7 Fa#7 Si7 Mi Au premier ostrogoth venu, Les croquants, ça tombe des nues


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L'AMANDIER Sim La7 Ré Sol Ré J'avais l'plus bel amandier, Du quartier, Sim La7 Ré Sol Ré J'avais l'plus bel amandier, Du quartier, La7 Ré Sol Do Et, pour la bouche gourmande, Des filles du monde entier, Fa7 Sib Fa#7 Sim J'faisais pousser des amandes : Le beau, le joli métier ! Sim La7 Ré Sol Ré Un écureuil en jupon, Dans un bond, Sim La7 Ré Sol Ré Un écureuil en jupon, Dans un bond, La7 Ré Sol Do Vint me dire : « Je suis gourmande, Et mes lèvres sentent bon, Fa7 Sib Fa#7 Sim Et, si tu m'donnes une amande, J'te donne un baiser fripon ! Sim La7 Ré Sol Ré Grimpe aussi haut que tu veux, Que tu peux, Sim La7 Ré Sol Ré Grimpe aussi haut que tu veux, Que tu peux, La7 Ré Sol Do Et tu croques, et tu picores, Puis tu grignotes, et puis tu Fa7 Sib Fa#7 Sim Redescends plus vite encore, Me donner le baiser dû ! » Sim La7 Ré Sol Ré Quand la belle eut tout rongé, Tout mangé... Sim La7 Ré Sol Ré Quand la belle eut tout rongé, Tout mangé... La7 Ré Sol Do « Je te paierai, me dit-elle, A pleine bouche quand les Fa7 Sib Fa#7 Sim Nigauds seront pourvus d'ailes, Et que tu sauras voler ! Sim La7 Ré Sol Ré « Monte m'embrasser si tu veux, Si tu peux... Sim La7 Ré Sol Ré « Monte m'embrasser si tu veux, Si tu peux... La7 Ré Sol Do Mais dis-toi que, si tu tombes, J'n'aurai pas la larme à l'œil Fa7 Sib Fa#7 Sim Dis-toi que, si tu succombes, Je n'porterai pas le deuil ! » Sim La7 Ré Sol Ré Les avait, bien entendu, Toutes mordues, Sim La7 Ré Sol Ré Les avait, bien entendu, Toutes mordues, La7 Ré Sol Do Toutes grignotées, mes amandes, Ma récolte était perdue, Fa7 Sib Fa#7 Sim Mais sa jolie bouche gourmande, En baisers m'a tout rendu ! Sim La7 Ré Sol Ré Et la fête dura tant, Qu'le beau temps... Sim La7 Ré Sol Ré Et la fête dura tant, Qu'le beau temps... La7 Ré Sol Do Mais vint l'automne, et la foudre, Et la pluie, et les autans Fa7 Sib Fa#7 Sim Ont changé mon arbre en poudre... Et mon amour en même temps !


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ONCLE ARCHIBALD – Capo II Do Fa Sol7 Do O vous, les arracheurs de dents, Tous les cafards, les charlatans, Les prophètes Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Comptez plus sur oncle Archibald, Pour payer les violons du bal, A vos fêtes, A vos fêtes Do Fa Sol7 Do En courant sus à un voleur, Qui venait de lui chiper l'heure, A sa montre Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Oncle Archibald, coquin de sort ! Fit, de Sa Majesté la Mort, La rencontre, La rencontre Do Fa Sol7 Do Telle une femme de petite vertu, Elle arpentait le trottoir du, Cimetière Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Aguichant les hommes en troussant, Un peu plus haut qu'il n'est décent, Son suaire, Son suaire Do Fa Sol7 Do Oncle Archibald, d'un ton gouailleur, Lui dit : « Va-t'en faire pendre ailleurs, Ton squelette Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Fi ! des femelles décharnées ! Vive les belles un tantinet, Rondelettes ! Rondelettes ! » Do Fa Sol7 Do Lors, montant sur ses grands chevaux, La Mort brandit la longue faux, D'agronome Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Qu'elle serrait dans son linceul, Et faucha d'un seul coup, d'un seul, Le bonhomme, Le bonhomme Do Fa Sol7 Do Comme il n'avait pas l'air content, Elle lui dit : « Ça fait longtemps, Que je t'aime Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Et notre hymen à tous les deux, Etait prévu depuis le jour de, Ton baptême, Ton baptême Do Fa Sol7 Do « Si tu te couches dans mes bras, Alors la vie te semblera, Plus facile Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Tu y seras hors de portée, Des chiens, des loups, des hommes et des, Imbéciles, Imbéciles Do Fa Sol7 Do « Nul n'y contestera tes droits, Tu pourras crier « Vive le roi ! » Sans intrigue Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Si l'envie te prend de changer, Tu pourras crier sans danger « Vive la Ligue ! Vive la Ligue ! » Do Fa Sol7 Do « Ton temps de dupe est révolu, Personne ne se paiera plus Sur ta bête Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Les « Plaît-il, maître ? » n'auront plus cours, Plus jamais tu n'auras à cour- ber la tête -ber la tête » Do Fa Sol7 Do Et mon oncle emboîta le pas, De la belle, qui ne semblait pas, Si féroce Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Et les voilà, bras d'ssus, bras d'ssous, Les voilà partis je n'sais où, Faire leurs noces, Faire leurs noces Do Fa Sol7 Do O vous, les arracheurs de dents, Tous les cafards, les charlatans, Les prophètes Do7 Fa Mi Lam Rém Sol7 Do Rém Sol7 Do Comptez plus sur oncle Archibald, Pour payer les violons du bal, A vos fêtes, A vos fêtes


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LA MARCHE NUPTIALE Fa#m Mi La Fa#m Ré Mi7 La Fa#m Ré Mi7 La Mariage d'amour, mariage d'argent, J'ai vu se marier toutes sortes de gens Do#7 Ré7 Sim Sol#7 Do#7 Des gens de basse source et des grands de la terre, Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notaires.

Fa#m Mi La Fa#m Ré Mi7 La Fa#m Ré Mi7 La Quand même je vivrai, jusqu'à la fin des temps, Je garderai toujours, le souvenir content, Do#7 Ré7 Sim Sol#7 Do#7 Du jour de pauvre noce, où mon père et ma mère, S'allèrent épouser devant monsieur le maire.

Fa#m Mi La Fa#m Ré Mi7 La Fa#m Ré Mi7 La C'est dans un char à bœufs, s'il faut parler bien franc, Tirés par les amis, poussés par les parents, Do#7 Ré7 Sim Sol#7 Do#7 Que les vieux amoureux firent leurs épousailles, Après long temps d'amour, long temps de fiançailles.

Fa#m Mi La Fa#m Ré Mi7 La Fa#m Ré Mi7 La Cortège nuptial, ordre de l'ordre courant, La foule nous couvait d'un œil protubérant, Do#7 Ré7 Sim Sol#7 Do#7 Nous étions contemplés par le monde futile, Qui n'avait jamais vu de noces de ce style.

Fa#m Mi La Fa#m Ré Mi7 La Fa#m Ré Mi7 La Voici le vent qui souffle emportant crève-cœur ! Le chapeau de mon père et les enfants de chœur, Do#7 Ré7 Sim Sol#7 Do#7 Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes, Comme pour empêcher la noce coûte que coûte.

Fa#m Mi La Fa#m Ré Mi7 La Fa#m Ré Mi7 La Je n'oublierai jamais la mariée en pleurs, Berçant comme une poupée son gros bouquet de fleurs, Do#7 Ré7 Sim Sol#7 Do#7 Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue, Sur mon harmonica jouant les grandes orgues.

Fa#m Mi La Fa#m Ré Mi7 La Fa#m Ré Mi7 La Tous les garçons d'honneur, montrant le poing aux nues, Criaient : « Par Jupiter, la noce continue ! » Do#7 Ré7 Sim Do#7 Ré Mi Fa# Par les hommes décriés, par les dieux contrariés, La noce continue et Vive la mariée !


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LES LILAS Ré Sim7 Mi7 La7 Quand je vais chez la fleuriste, Je n'achète que des lilas Ré Si7 Mi7 Quand je vais chez la fleuriste, Je n'achète que des lilas La7 Ré Sim7 La7 Ré Si ma chanson chante triste, C'est que l'amour n'est plus là Ré Sim7 Mi7 La7 Comme j'étais, en quelque sorte, Amoureux de ces fleurs-là Ré Si7 Mi7 Comme j'étais, en quelque sorte, Amoureux de ces fleurs-là La7 Ré Sim7 La7 Ré Je suis entré par la porte, Par la porte des Lilas Ré Sim7 Mi7 La7 Des lilas, y'en avait guère, Des lilas, y'en avait pas Ré Si7 Mi7 Des lilas, y'en avait guère, Des lilas, y'en avait pas La7 Ré Sim7 La7 Ré Z'étaient tous morts à la guerre, Passés de vie à trépas Ré Sim7 Mi7 La7 J'suis tombé sur une belle, Qui fleurissait un peu là Ré Si7 Mi7 J'suis tombé sur une belle, Qui fleurissait un peu là La7 Ré Sim7 La7 Ré J'ai voulu greffer sur elle, Mon amour pour les lilas Ré Sim7 Mi7 La7 J'ai marqué d'une croix blanche, Le jour où l'on s'envola Ré Si7 Mi7 J'ai marqué d'une croix blanche, Le jour où l'on s'envola La7 Ré Sim7 La7 Ré Accrochés à une branche, Une branche de lilas Ré Sim7 Mi7 La7 Pauvre amour, tiens bon la barre, Le temps va passer par là Ré Si7 Mi7 Pauvre amour, tiens bon la barre, Le temps va passer par là La7 Ré Sim7 La7 Ré Et le temps est un barbare, Dans le genre d'Attila Ré Sim7 Mi7 La7 Aux cœurs où son cheval passe, L'amour ne repousse pas Ré Si7 Mi7 Aux cœurs où son cheval passe, L'amour ne repousse pas La7 Ré Sim7 La7 Ré Aux quatre coins de l'espace, Il fait le désert sous ses pas Ré Sim7 Mi7 La7 Alors, nos amours sont mortes, Envolées dans l'au-delà Ré Si7 Mi7 Alors, nos amours sont mortes, Envolées dans l'au-delà La7 Ré Sim7 La7 Ré Laissant la clé sous la porte, Sous la porte des Lilas Ré Sim7 Mi7 La7 La fauvette des dimanches, Celle qui me donnait le la Ré Si7 Mi7 La fauvette des dimanches, Celle qui me donnait le la La7 Ré Sim7 La7 Ré S'est perchée sur d'autres branches, D'autres branches de lilas Ré Sim7 Mi7 La7 Quand je vais chez la fleuriste, Je n'achète que des lilas Ré Si7 Mi7 Quand je vais chez la fleuriste, Je n'achète que des lilas La7 Ré Sim7 La7 Ré Si ma chanson chante triste, C'est que l'amour n'est plus là


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AU BOIS DE MON CœUR Lam Ré Fa7 Mi7 Ré7 Do Mi7 Au bois d'Clamart y'a des petites fleurs, Y'a des petites fleurs, Lam Ré Fa7 Mi7 Ré7 Do Sol Mi7 Lam Y'a des copains, au bois d'mon cœur, Au bois d'mon cœur. Rém Sol7 Do Au fond d'ma cour j'suis renommé, Au fond d'ma cour j'suis renommé, La7 Rém Lam Fa7 Mi7 J'suis renommé, Pour avoir le cœur mal famé, Le cœur mal famé. Lam Ré Fa7 Mi7 Ré7 Do Mi7 Au bois d'Vincennes y'a des petites fleurs, Y'a des petites fleurs, Lam Ré Fa7 Mi7 Ré7 Do Sol Mi7 Lam Y'a des copains, au bois d'mon cœur, Au bois d'mon cœur. Rém Sol7 Do Quand y'a plus d'vin dans mon tonneau, Quand y'a plus d'vin dans mon tonneau, La7 Rém Lam Fa7 Mi7 Dans mon tonneau, Ils n'ont pas peur de boire mon eau, De boire mon eau. Lam Ré Fa7 Mi7 Ré7 Do Mi7 Au bois d'Meudon y'a des petites fleurs, Y'a des petites fleurs, Lam Ré Fa7 Mi7 Ré7 Do Sol Mi7 Lam Y'a des copains, au bois d'mon cœur, Au bois d'mon cœur. Rém Sol7 Do Ils m'accompagnent à la mairie, Ils m'accompagnent à la mairie, La7 Rém Lam Fa7 Mi7 A la mairie, Chaque fois que je me marie, Que je me marie. Lam Ré Fa7 Mi7 Ré7 Do Mi7 Au bois d'Saint-Cloud y'a des petites fleurs, Y'a des petites fleurs, Lam Ré Fa7 Mi7 Ré7 Do Sol Mi7 Lam Y'a des copains au bois d'mon cœur, Au bois d'mon cœur. Rém Sol7 Do Chaque fois qu'je meurs fidèlement, Chaque fois qu'je meurs fidèlement, La7 Rém Lam Fa7 Mi7 Fidèlement, Ils suivent mon enterrement, Mon enterrement. ...des petites fleurs... Au bois d'mon cœur...


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GRAND-PÈRE Sim Mim La7 Ré Grand-Père suivait en chantant, La route qui mène à cent ans Sim Mim Fa#7 Sim La mort lui fit au coin du bois, L'coup du père François. Mim La7 Ré L'avait donné de son vivant, Tant de bonheur à ses enfants Sim Mim Fa#7 Sim Qu'on fit pour lui en savoir gré, Tout pour l'enterrer. Si7 Mim Et l'on courut à toutes jambes, Quérir une bière mais Sim Mi7 La7 Comme on était léger d'argent, Le marchand nous reçut à bras fermés. Refrain Ré Si7 Mim « Chez l'épicier, pas d'argent pas d'épices, Chez la belle Suzon, pas d'argent pas de cuisses Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Les morts de basse condition, C'est pas de ma juridiction ! » La7 Or, j'avais hérité d'Grand-Père, d’une paire de bottes pointues S'il y a des coups d'pied que'qu'part qui s'perdent, C'lui-là toucha son but ! La7 Ré C'est depuis ce temps-là que le bon apôtre (Bis) La7 Ré La7 Ré La7 Ré La7 Ré Ah ! c'est pas joli, Ah ! c'est pas poli, A une fesse qui dit merde à l'autre La7 Ré Mim Fa#7 Si7 Bon papa, Ne t'en fais pas, Nous en viendrons, Mim La7 Ré Sim Mim La7 Ré Fa#7 A bout de tous ces empêcheurs d'enterrer en rond. Sim Mim La7 Ré Le mieux à faire et le plus court, Pour qu'l'enterrement suivit son cours Sim Mim Fa#7 Sim Fut de borner nos prétentions, À une bière d'occasion. Mim La7 Ré Contre un pot de miel on acquit, Les quatre planches d'un mort qui Sim Mim Fa#7 Sim Rêvait d'offrir quelques douceurs, À une âme sœur. Si7 Mim Et l'on courut à toutes jambes, Quérir un corbillard mais Sim Mi7 La7 Comme on était légers d'argent, Le marchand nous reçut à bras fermés. Au refrain


51 La7 Ma botte partit mais je m'refuse, De dire vers quel endroit Ça rendrait les dames confuses, Et je n'en ai pas le droit La7 Ré C'est depuis ce temps-là que le bon apôtre (Bis) La7 Ré La7 Ré La7 Ré Mim La7 Ré Ah ! c'est pas joli, Ah ! c'est pas poli, A une fesse qui dit merde à l'autre La7 Ré Mim Fa#7 Si7 Bon papa, Ne t'en fais pas, Nous en viendrons Mim La7 Ré Sim Mim La7 Ré Fa#7 À bout de tous ces empêcheurs d'enterrer en rond. Sim Mim La7 Ré Le mieux à faire et le plus court, Pour qu'l'enterrement suivit son cours Sim Mim Fa#7 Sim Fut de porter sur notre dos, L'funèbre fardeau Mim La7 Ré S'il eût pu revivre un instant, Grand-Père aurait été content Sim Mim Fa#7 Sim D'aller à sa dernière demeure, Comme un empereur Si7 Mim Et l'on courut à toutes jambes, Quérir un goupillon mais Sim Mi7 La7 Comme on était légers d'argent, Le marchand nous reçut à bras fermés. Au refrain La7 Avant même que le vicaire, Ait pu lâcher un cri J'lui bottai l'cul au nom du Père, Du Fils, et du Saint-Esprit La7 Ré C'est depuis ce temps-là que le bon apôtre (Bis), La7 Ré La7 Ré La7 Ré La7 Ré Ah ! c'est pas joli, Ah ! c'est pas poli, A une fesse qui dit merde à l'autre La7 Ré Mim Fa#7 Si7 Bon papa, Ne t'en fais pas, Nous en viendrons Mim La7 Ré Sim Mim La7 Ré Fa#7 À bout de tous ces empêcheurs d'enterrer en rond. (Bis)


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CELUI QUI A MAL TOURNÉ - Capo II Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Mi7 Il y avait des temps et des temps, Qu'je n'm'étais pas servi d'mes dents Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Lam Qu'je n'mettais plus d'vin dans mon eau, Ni de charbon dans mon fourneau Sol7 Do Lam Si7 Mi7 Les croque-morts, silencieux, Me dévoraient déjà des yeux Lam Ré7 Sol7 Do Lam Fa7 Mi7 Lam Ma dernière heure allait sonner, C'est alors que j'ai mal tourné Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Mi7 N'y allant pas par quatre chemins, J'estourbis en un tournemain Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Lam En un coup de bûche excessif, Un noctambule en or massif Sol7 Do Lam Si7 Mi7 Les chats fourrés, quand ils l'ont su, M'ont posé la patte dessus Lam Ré7 Sol7 Do Lam Fa7 Mi7 Lam Pour m'envoyer à la Santé, Me refaire une honnêteté Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Mi7 Machin, Chose, Un tel, Une telle, Tous ceux du commun des mortels Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Lam Furent d'avis que j'aurais dû, En bonne justice être pendu Sol7 Do Lam Si7 Mi7 A la lanterne et sur-le-champ, Y s'voyaient déjà partageant Lam Ré7 Sol7 Do Lam Fa7 Mi7 Lam Ma corde, en tout bien tout honneur, En guise de porte-bonheur Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Mi7 Au bout d'un siècle, on m'a jeté, A la porte de la Santé Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Lam Comme je suis sentimental, Je retourne au quartier natal Sol7 Do Lam Si7 Mi7 Baissant le nez, rasant les murs, Mal à l'aise sur mes fémurs Lam Ré7 Sol7 Do Lam Fa7 Mi7 Lam M'attendant à voir les humains, Se détourner de mon chemin Lam Sol Do Lam Fa7 Si7 Mi7 Y'en a un qui m'a dit: « Salut ! Te revoir, on n'y comptait plus » Lam SolDo Lam Fa7 Si7 Lam Y'en a un qui m'a demandé, Des nouvelles de ma santé Sol7 Do Lam Si7 Mi7 Lors, j'ai vu qu'il restait encor, Du monde et du beau monde sur terre Lam Ré7 Sol7 Do Lam Fa7 Mi7 Lam Et j'ai pleuré, le cul par terre, Toutes les larmes de mon corps


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MAMAN, PAPA Mib7/9M Mib7M Mib7/9M Sib7/4 Sol7 Dom7 Lab7M Lab6/7 Labm7 Mib7/9M Dom7 Sib7/4 Sol7 Maman, maman, en faisant cette chanson, Maman, maman, je r'deviens petit garçon Dom7 Sol7 Dom7 Sol7 Dom7 Sol7/5+ Lab7M Labm7 Sib7 Alors je suis sage en classe, Et, pour te faire plaisir, J'obtiens les meilleures places, Ton désir Mib7/9M Mib7M Mib7/9M Sib7/4 Sol7 Dom7 Lab7M Lab6/7 Labm7 Mib7/9M Dom7 Sib7/4 Sol7 Maman, maman, je préfère à mes jeux fous, Maman, maman, demeurer sur tes genoux Lab7M Solm7 Fam7 Lab7M Fam7/9 Fab7M Sib7/4 Mib Et, sans un mot dire, entendre tes refrains charmants, Maman, maman, maman, maman Papa, papa, en faisant cette chanson, Papa, papa, je r'deviens petit garçon Et je t'entends sous l'orage, User tout ton humour, Pour redonner du courage, A nos cœurs lourds Papa, papa, il n'y eut pas entre nous, Papa, papa, de tendresse ou de mots doux Pourtant on s'aimait, bien qu'on ne se l'avouât pas, Papa, papa, papa, papa Maman, papa, en faisant cette chanson, Maman, papa, je r'deviens petit garçon Et, grâce à cet artifice, Soudain je comprends, Le prix de vos sacrifices, Mes parents Maman, papa, toujours je regretterai, Maman, papa, de vous avoir fait pleurer Au temps où nos cœurs ne se comprenaient encor pas, Maman, papa, maman, papa


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LE VIN Sim Do Fa#7 Avant de chanter, Ma vie, de faire des, Harangues Sim Do Fa#7 Dans ma gueule de bois, J'ai tourné sept fois, Ma langue Sim Do Fa#7 Sim J'suis issu de gens, Qui étaient pas du genre sobre Do Fa#7 Sim On conte que j'eus, La tétée au jus, D'octobre ... Sim Do Fa#7 Mes parents ont dû, M'trouver au pied d'u- ne souche Sim Do Fa#7 Et non dans un chou, Comme ces gens plus ou, Moins louches Sim Do Fa#7 Sim En guise de sang, ( O noblesse sans, Pareille ! ) Do Fa#7 Sim Il coule en mon cœur, La chaude liqueur, D'la treille ... Sim Do Fa#7 Quand on est un sage, et qu'on a du savoir-boire Sim Do Fa#7 On se garde à vue, En cas de soif, u- ne poire ... Sim Do Fa#7 Sim Une poire ... ou deux, Mais en forme de, Bonbonne Do Fa#7 Sim Au ventre replet, Rempli du bon lait, D'l'automne ... Sim Do Fa#7 Jadis, aux Enfers, Certes, il a souffert, Tantale Sim Do Fa#7 Quand l'eau refusa, D'arroser ses amygdales Sim Do Fa#7 Sim Être assoiffé d'eau, C'est triste, mais faut, Bien dire Do Fa#7 Sim Que, l'être de vin, C'est encore vingt, Fois pire ... Sim Do Fa#7 Hélas ! il ne pleut, Jamais du gros bleu, Qui tache Sim Do Fa#7 Qu'elles donnent du vin, J'irai traire enfin, Les vaches ... Sim Do Fa#7 Sim Que vienne le temps, Du vin coulant dans, La Seine ! Do Fa#7 Sim Les gens, par milliers, Courront y noyer, Leur peine ...


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PHILISTINS Sim Mim Sim Do#7 Fa#7 Sim La Sol Fa# Philistins, épiciers, Tandis que vous caressiez, Vos femmes Sim Mim Sim Do#7 Fa#7 Sim En songeant aux petits, Que vos grossiers appétits, Engendrent Mim La7 Ré Sim Do#7 Fa#7 Vous pensiez : « Ils seront, Menton rasé, ventre rond, Notaires » Mim La Ré Sim Do#7 Fa#7 Mais pour bien vous punir, Un jour vous voyez venir, Sur terre Sim Mim Sim Do#7 Fa#7 Sim Des enfants non voulus, Qui deviennent chevelus, Poètes... Mim La7 Ré Sim Do#7 Fa#7 Vous pensiez : « Ils seront, Menton rasé, ventre rond, Notaires » Mim La7 Ré Sim Do#7 Fa#7 Mais pour bien vous punir, Un jour vous voyez venir, Sur terre Sim Mim Sim Do#7 Fa#7 Sim Fa#7 Sim Des enfants non voulus, Qui deviennent chevelus, Poètes...


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LE VIEUX LÉON Sim Sol La7 Ré Y'a tout à l'heure, Quinze ans d'malheur, Mon vieux Léon Lam Si7 Mim Sim Sol Do#7 Fa# Que tu es parti, Au paradis, D'l'accordéon Sim Sol La7 Ré Parti bon train, Voir si l'bastrin- gue et la java Lam Si7 Mim Sim Fa#7 Sim Avaient gardé, Droit de cité, Chez Jéhovah Fa#7 Sim La7 Ré Si7 Mim Quinze ans bientôt Qu'musique au dos, Tu t'en allais La7 Ré Sol Do Fa#7 Mener le bal, A l'amicale, Des feux follets Sim La7 Ré Si7 Mim En cet asile, Par sainte Cécile, Pardonne-nous La7 Ré Sol Do Fa#7 Sim De n'avoir pas, Su faire cas, De ton biniou Sim Sol La7 Ré C'est une erreur, Mais les joueurs, D'accordéon Lam Si7 Mim Sim Sol Do#7 Fa# Au grand jamais, On ne les met, Au Panthéon Sim Sol La7 Ré Mon vieux, tu as dû, T'contenter du, Champ de navets Lam Si7 Mim Sim Fa#7 Sim Sans grandes pom-pes et sans pompons, Et sans ave Fa#7 Sim La7 Ré Si7 Mim Mais les copains, Suivaient l'sapin, Le cœur serré La7 Ré Sol Do Fa#7 En rigolant, Pour faire semblant, De n'pas pleurer Sim La7 Ré Si7 Mim Et dans nos cœurs, Pauvre joueur, D'accordéon La7 Ré Sol Do Fa#7 Sim Il fait ma foi, Beaucoup moins froid, Qu'au Panthéon


57 Sim Sol La7 Ré Depuis mon vieux, Qu'au fond des cieux, Tu as fait ton trou Lam Si7 Mim Sim Sol Do#7 Fa# Il a coulé, De l'eau sous les, Ponts de chez nous Sim Sol La7 Ré Les bons enfants, D'la rue de Van-ves à la Gaîté Lam Si7 Mim Sim Fa#7 Sim L'un comme l'au-tre au gré des flots, Furent emportés Fa#7 Sim La7 Ré Si7 Mim Mais aucun d'eux, N'a fait fi de, Son temps jadis La7 Ré Sol Do Fa#7 Tous sont restés, Du parti des, Myosotis Sim La7 Ré Si7 Mim Tous ces pierrots, Ont le cœur gros, Mon vieux Léon La7 Ré Sol Do Fa#7 Sim En entendant, Le moindre chant, D'accordéon Sim Sol La7 Ré Quel temps fait-il, Chez les gentils, De l'au-delà Lam Si7 Mim Sim Sol Do#7 Fa# Les musiciens, Ont-ils enfin, Trouvé le la Sim Sol La7 Ré Et le p'tit bleu, Est-c'que ça n'le, Rend pas meilleur Lam Si7 Mim Sim Fa#7 Sim D'être servi, Au sein des vi-gnes du Seigneur Fa#7 Sim La7 Ré Si7 Mim Si d'temps en temps, Une dame d'antan, S'laisse embrasser La7 Ré Sol Do Fa#7 Sûr'ment papa, Que tu regrettes pas, D'être passé Sim La7 Ré Si7 Mim Et si l'bon Dieu, Aime tant soit peu, L'accordéon La7 Ré Sol Do Fa#7 Sim Au firmament, Tu t'plais sûr'ment, Mon vieux Léon


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LA RONDE DES JURONS Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim La7 Voici la ronde des jurons, Qui chantaient clair, qui dansaient rond Ré La7 Ré La7 Ré Quand les Gaulois, De bon aloi, Du franc-parler suivaient la loi Fa#7 Sim La7 Ré Jurant par-là, Jurant par-ci, Jurant à langue raccourcie Sol Fa#7 Si7 Mi Fa#7 Comme des grains de chapelet, Les joyeux jurons défilaient Sim Do6 Do#7 Fa#7 Tous les morbleus, tous les ventrebleus, Les sacrebleus et les cornegidouilles Sim Do6 Do#7 Fa#7 Sim Ainsi, parbleu, que les jarnibleus, Et les palsambleus Sim Do6 Do#7 Fa#7 Tous les cristis, les ventres saint-gris, Les par ma barbe et les noms d'une pipe Sim Do6 Do#7 Fa#7 Sim Si7 Ainsi, pardi, que les sapristis, Et les sacristis Mim La7 Ré Si7 Sans oublier les jarnicotons, Les scrogneugneus et les bigres et les bougres Mim La7 Ré Fa#7 Les saperlottes, les cré nom de nom, Les pestes, et pouah, diantre, fichtre et foutre Sim Do Do#7 Fa#7 Tous les Bon Dieu, Tous les vertudieux, Tonnerre de Brest et saperlipopette Sim Do Do#7 Fa#7 Sim Ainsi, pardieu, que les jarnidieux, Et les pasquedieux Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim La7 Quelle pitié, Les charretiers, Ont un langage châtié Ré La7 Ré La7 Ré Les harengères, Et les mégères, Ne parlent plus à la légère Fa#7 Sim La7 Ré Le vieux catéchisme poissard, N'a guère plus cours chez les hussards Sol Fa#7 Si7 Mi Fa#7 Ils ont vécu, de profundis, Les joyeux jurons de jadis Sim Do6 Do#7 Fa#7 Tous les morbleus, tous les ventrebleus, Les sacrebleus et les cornegidouilles Sim Do6 Do#7 Fa#7 Sim Ainsi, parbleu, que les jarnibleus, Et les palsambleus Sim Do6 Do#7 Fa#7 Tous les cristis, les ventres saint-gris, Les par ma barbe et les noms d'une pipe Sim Do6 Do#7 Fa#7 Sim Si7 Ainsi, pardi, que les sapristis, Et les sacristis Mim La7 Ré Si7 Sans oublier les jarnicotons, Les scrogneugneus et les bigres et les bougres Mim La7 Ré Fa#7 Les saperlottes, les cré nom de nom, Les pestes, et pouah, diantre, fichtre et foutre Sim Do Do#7 Fa#7 Tous les Bon Dieu, Tous les vertudieux, Tonnerre de Brest et saperlipopette Sim Do Do#7 Fa#7 Sim Ainsi, pardieu, que les jarnidieux, Et les pasquedieux


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A L'OMBRE DU CŒUR DE MA MIE Sim Mim Sim Fa#7 Sim A l'ombre du cœur de ma mie, A l'ombre du cœur de ma mie, Mim Sim Fa#7 Sim Un oiseau s'était endormi, Un oiseau s'était endormi Mim La Ré Fa#7 Sim Un jour qu'elle faisait semblant, D'être la Belle au bois dormant Sim Mim Sim Fa#7 Sim Et moi, me mettant à genoux, Et moi, me mettant à genoux, Mim Sim Fa#7 Sim Bonnes fées, sauvegardez-nous, Bonnes fées, sauvegardez-nous, Mim La Ré Fa#7 Sim Sur ce cœur j'ai voulu poser, Une manière de baiser Sim Mim Sim Fa#7 Sim Alors cet oiseau de malheur, Alors cet oiseau de malheur, Mim Sim Fa#7 Sim Se mit à crier « Au voleur », Se mit à crier « Au voleur », Mim La Ré Fa#7 Sim « Au voleur » et « A l'assassin », Comme si j'en voulais à son sein Sim Mim Sim Fa#7 Sim Aux appels de cet étourneau, Aux appels de cet étourneau, Mim Sim Fa#7 Sim Grand branle-bas dans Landerneau, Grand branle-bas dans Landerneau, Mim La Ré Fa#7 Sim Tout le monde et son père accourt, Aussitôt lui porter secours Sim Mim Sim Fa#7 Sim Tant de rumeurs, de grondements, Tant de rumeurs, de grondements, Mim Sim Fa#7 Sim Ont fait peur aux enchantements, Ont fait peur aux enchantements, Mim La Ré Fa#7 Sim Et la belle désabusée, Ferma son cœur à mon baiser Sim Mim Sim Fa#7 Sim Et c'est depuis ce temps, ma sœur, Et c'est depuis ce temps, ma sœur, Mim Sim Fa#7 Sim Que je suis devenu chasseur, Que je suis devenu chasseur Mim La Ré Fa#7 Sim Que mon arbalète à la main, Je cours les bois et les chemins


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LE PORNOGRAPHE Lam Si7 Mi7 Autrefois, quand j'étais marmot, J'avais la phobie des gros mots Do Mi7 Et si j'pensais « merde » tout bas, Je ne le disais pas Lam Si7 Mi7 Mais, aujourd'hui que mon gagne-pain, C'est d'parler comme un turlupin Do Mi7 Lam Je n'pense plus « merde », pardi, Mais je le dis Rém Lam Si7 Lam J'suis l'pornographe, Du phonographe Rém Do Mi7 Lam Le polisson, De la chanson Lam Si7 Mi7 Afin d'amuser la gal'rie, Je crache des gauloiseries Do Mi7 Des pleines bouches de mots crus, Tout à fait incongrus Lam Si7 Mi7 Mais, en m'retrouvant seul sous mon toit, Dans ma psyché j'me montre au doigt Do Mi7 Lam Et m'crie: « Va t'faire, homme incorrect, Voir par les Grecs » Rém Lam Si7 Lam J'suis l'pornographe, Du phonographe Rém Do Mi7 Lam Le polisson, De la chanson Lam Si7 Mi7 Tous les sam'dis j'vais à confesse, M'accuser d'avoir parlé d'fesses Do Mi7 Et j'promets ferme au marabout, De les mettre tabou Lam Si7 Mi7 Mais, craignant, si je n'en parle plus, D'finir à l'Armée du Salut Do Mi7 Lam Je r'mets bientôt sur le tapis, Les fesses impies Rém Lam Si7 Lam J'suis l'pornographe, Du phonographe Rém Do Mi7 Lam Le polisson, De la chanson Lam Si7 Mi7 Ma femme est, soit dit en passant, D'un naturel concupiscent Do Mi7 Qui l'incite à se coucher nue, Sous le premier venu Lam Si7 Mi7 Mais, m'est-il permis, soyons sincères, D'en parler au café-concert Do Mi7 Lam Sans dire qu'elle a, suraigu, Le feu au cul ? Rém Lam Si7 Lam J'suis l'pornographe, Du phonographe Rém Do Mi7 Lam Le polisson, De la chanson


61 Lam Si7 Mi7 J'aurais sans doute du bonheur, Et peut-être la Croix d'Honneur Do Mi7 A chanter avec décorum, L'amour qui mène à Rome Lam Si7 Mi7 Mais, mon ange m'a dit : « Turlututu, Chanter l'amour t'est défendu Do Mi7 Lam S'il n'éclôt pas sur le destin, D'une putain » Rém Lam Si7 Lam J'suis l'pornographe, Du phonographe Rém Do Mi7 Lam Le polisson, De la chanson Lam Si7 Mi7 Et quand j'entonne, guilleret, A un patron de cabaret Do Mi7 Une adorable bucolique, Il est mélancolique Lam Si7 Mi7 Et, me dit, la voix noyée de pleurs : « S'il vous plaît de chanter les fleurs Do Mi7 Lam Qu'elles poussent au moins rue Blondel, Dans un bordel » Rém Lam Si7 Lam J'suis l'pornographe, Du phonographe Rém Do Mi7 Lam Le polisson, De la chanson Lam Si7 Mi7 Chaque soir avant le dîner, A mon balcon mettant le nez Do Mi7 Je contemple les bonnes gens, Dans le soleil couchant Lam Si7 Mi7 Mais, n'me d'mandez pas d'chanter ça, si, Vous redoutez d'entendre ici Do Mi7 Lam Que j'aime à voir, de mon balcon, Passer les cons Rém Lam Si7 Lam J'suis l'pornographe, Du phonographe Rém Do Mi7 Lam Le polisson, De la chanson Lam Si7 Mi7 Les bonnes âmes d'ici bas, Comptent ferme qu'à mon trépas Do Mi7 Satan va venir embrocher, Ce mort mal embouché Lam Si7 Mi7 Mais, mais veuille le grand manitou, Pour qui le mot n'est rien du tout Do Mi7 Lam Admettre en sa Jérusalem, A l'heure blême Rém Lam Si7 Lam Le pornographe, Du phonographe Rém Do Mi7 Lam Le polisson, De la chanson


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LA FEMME D'HECTOR Intro : Ré La7 Ré La7 Ré La7 Ré La7 En notre tour de Babel, Laquelle est la plus belle Ré La7 Ré Fa#7 La plus aimable parmi, Les femmes de nos amis ? Sim Fa#7 Sol Laquelle est notre vrai nounou, La p'tite sœur des pauvres de nous Fa#7 Dans le guignon toujours présente, Quelle est cette fée bienfaisante ? Mim Fa#7 Sim Fa#7 C'est pas la femme de Bertrand, Pas la femme de Gontran Sim Mim La7 Ré Pas la femme de Pamphile, C'est pas la femme de Firmin Mim La7 Ré Pas la femme de Germain, Ni celle de Benjamin Sol La7 Ré Si7 Mim C'est pas la femme d'Honoré, Ni celle de Désiré Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Ni celle de Théophile, Encore moins la femme de Nestor Fa#7 Sim La7 (sauf à la fin) Non, c'est la femme d'Hector. Ré La7 Ré La7 Comme nous dansons devant, Le buffet bien souvent Ré La7 Ré Fa#7 On a toujours peu ou prou, Les bas criblés de trous. Sim Fa#7 Sol Qui raccommode ces malheurs, De fils de toutes les couleurs Fa#7 Qui brode, divine cousette, des arcs-en-ciel à nos chaussettes ? Refrain Ré La7 Ré La7 Quand on nous prend la main, Sacré bon dieu dans un sac Ré La7 Ré Fa#7 Et qu'on nous envoie planter, Des choux à la santé Sim Fa#7 Sol Quelle est celle qui, prenant modèle, Sur les vertus des chiens fidèles Fa#7 Reste à l'arrêt devant la porte, En attendant que l'on ressorte ? Refrain

Ré La7 Ré La7 Et quand l'un d'entre nous meurt, Qu'on nous met en demeure Ré La7 Ré Fa#7 De débarrasser l'hôtel, De ses restes mortels Sim Fa#7 Sol Quelle est celle qui r'mue tout paris, Pour qu'on lui fasse, au plus bas prix Fa#7 Des funérailles gigantesques, Pas nationales, non, mais presque ?


63 Mim Fa#7 Sim Fa#7 C'est pas la femme de Bertrand, Pas la femme de Gontran Sim Mim La7 Ré Pas la femme de Pamphile, C'est pas la femme de Firmin Mim La7 Ré Pas la femme de Germain, Ni celle de Benjamin Sol La7 Ré Si7 Mim C'est pas la femme d'Honoré, Ni celle de Désiré Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Ni celle de Théophile, Encore moins la femme de Nestor Fa#7 Sim La7 (sauf à la fin) Non, c'est la femme d'Hector. Ré La7 Ré La7 Et quand vient le mois de mai, Le joli temps d'aimer Ré La7 Ré Fa#7 Que sans écho, dans les cours, Nous hurlons à l'amour Sim Fa#7 Sol Quelle est celle qui nous plaint beaucoup ? Quelle est celle qui nous saute au cou Fa#7 Qui nous dispense sa tendresse, Toutes ses économies d'caresses ? Mim Fa#7 Sim Fa#7 C'est pas la femme de Bertrand, Pas la femme de Gontran Sim Mim La7 Ré Pas la femme de Pamphile, C'est pas la femme de Firmin Mim La7 Ré Pas la femme de Germain, Ni celle de Benjamin Sol La7 Ré Si7 Mim C'est pas la femme d'Honoré, Ni celle de Désiré Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Ni celle de Théophile, Encore moins la femme de Nestor Fa#7 Sim La7 (sauf à la fin) Non, c'est la femme d'Hector. Ré La7 Ré La7 Ne jetons pas les morceaux, De nos cœurs aux pourceaux Ré La7 Ré Fa#7 Perdons pas notre latin, Au profit des pantins Sim Fa#7 Sol Chantons pas la langue des dieux, Pour les balourds, les fesses mathieux Fa#7 Les paltoquets, ni les bobèches, Les foutriquets, ni les pimbêches Mim Fa#7 Sim Fa#7 Ni pour la femme de Bertrand, Pour la femme de Gontran Sim Mim La7 Ré Pour la femme de Pamphile, Ni pour la femme de Firmin Mim La7 Ré Pour la femme de Germain, Pour celle de Benjamin Sol La7 Ré Si7 Mim Ni pour la femme d'Honoré, La femme de Désiré Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim La femme de Théophile, Encore moins pour la femme de Nestor Fa#7 Sim La7 (sauf à la fin) Mais pour la femme d'Hector.


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BONHOMME Do Fa Do Fa Sol7 Malgré la bise qui mord, La pauvre vieille de somme Do Ré7 Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Va ramasser du bois mort, Pour chauffer Bonhomme Do7 Fa Do7 Fa Do Lam Sol7 Do Bonhomme qui va mourir, De mort naturelle Do Fa Do Fa Sol7 Mélancolique, elle va, A travers la forêt blême Do Ré7 Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Où jadis elle rêva, De celui qu'elle aime Do7 Fa Do7 Fa Do Lam Sol7 Do Qu'elle aime et qui va mourir, De mort naturelle Do Fa Do Fa Sol7 Rien n'arrêtera le cours, De la vieille qui moissonne Do Ré7 Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Le bois mort de ses doigts gourds, Ni rien ni personne Do7 Fa Do7 Fa Do Lam Sol7 Do Car Bonhomme va mourir, De mort naturelle Do Fa Do Fa Sol7 Non, rien ne l'arrêtera, Ni cette voix de malheur Do Ré7 Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Qui dit : « Quand tu rentreras, Chez toi, tout à l'heure Do7 Fa Do7 Fa Do Lam Sol7 Do Bonhomme sera déjà mort, De mort naturelle » Do Fa Do Fa Sol7 Ni cette autre et sombre voix, Montant du plus profond d'elle Do Ré7 Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Lui rappeler que, parfois, Il fut infidèle Do7 Fa Do7 Fa Do Lam Sol7 Do Car Bonhomme, il va mourir, De mort naturelle


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LE COCU Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi Comme elle n'aime pas beaucoup la solitude, Cependant que je pêche et que je m'ennoblis Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Ma femme sacrifie à sa vieille habitude, De faire, à tout venant, les honneurs de mon lit Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam De faire, à tout venant, les honneurs de mon lit Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi Eh ! oui, je suis cocu, j'ai du cerf sur la tête, On fait force de trous dans ma lune de miel Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Ma bien-aimée ne m'invite plus à la fête, Quand elle va faire un tour jusqu'au septième ciel Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam Quand elle va faire un tour jusqu'au septième ciel Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi Au péril de mon cœur, la malheureuse écorne, Le pacte conjugal et me le déprécie Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Que je ne sache plus où donner de la corne, Semble bien être le cadet de ses soucis Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam Semble bien être le cadet de ses soucis Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi Les galants de tout poil viennent boire en mon verre, Je suis la providence des écornifleurs Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam FaSol7 Do On cueille dans mon dos la tendre primevère, Qui tenait le dessus de mon panier de fleurs Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam Qui tenait le dessus de mon panier de fleurs Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi En revenant fourbu de la pêche à la ligne, Je les surprends tout nus dans leurs débordements Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Conseillez-leur le port de la feuille de vigne, Ils s'y refuseront avec entêtement Lam Sol7Do Lam Fa Sol7 Lam Ils s'y refuseront avec entêtement Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi Souiller mon lit nuptial, est-c'que ça les empêche, De garder les dehors de la civilité ? Fa Mi Fa Mi Lam Sol7Do Lam Fa Sol7 Do Qu'on me demande au moins si j'ai fait bonne pêche, Qu'on daigne s'enquérir enfin de ma santé Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam Qu'on daigne s'enquérir enfin de ma santé

…/…


66 Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi De grâce, un minimum d'attentions délicates, Pour ce pauvre mari qu'on couvre de safran Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Le cocu, d'ordinaire, on le choie, on le gâte, On est en fin de compte un peu de ses parents Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam On est en fin de compte un peu de ses parents Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi A l'heure du repas, mes rivaux détestables, Ont encor ce toupet de lorgner ma portion Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Ça leur ferait pas peur de s'asseoir à ma table, Cocu, tant qu'on voudra, mais pas amphitryon Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam Cocu, tant qu'on voudra, mais pas amphitryon Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi Partager sa moitié, est-c'que cela comporte, Que l'on partage aussi la chère et la boisson ? Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Je suis presque obligé de les mettre à la porte, Et bien content s'ils n'emportent pas mes poissons Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam Et bien content s'ils n'emportent pas mes poissons Fa Mi Fa Mi Rém Lam Fa Mi Bien content qu'en partant ces mufles ne s'égarent, Pas à mettre le comble à leur ignominie Fa Mi Fa Mi Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do En sifflotant « Il est cocu, le chef de gare... », Parc'que, le chef de gare, c'est mon meilleur ami Lam Sol7 Do Lam Fa Sol7 Lam Parc'que, le chef de gare, c'est mon meilleur ami


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COMME UNE SŒUR Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Comme une sœur, tête coupée, tête coupée, Elle ressemblait à sa poupée, à sa poupée, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Dans la rivière elle est venue, Tremper un peu son pied menu, son pied menu. Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Par une ruse à ma façon, à ma façon, Je fais semblant d'être un poisson, d'être un poisson, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Je me déguise en cachalot, Et je me couche au fond de l'eau, au fond de l'eau. Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim J'ai le bonheur grâce à ce biais, grâce à ce biais, De lui croquer un bout de pied, un bout de pied, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Jamais requin n'a, j'en réponds, Jamais rien goûté d'aussi bon, rien d'aussi bon. Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Elle m'a puni de ce culot, de ce culot, En me tenant le bec dans l'eau, le bec dans l'eau, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Et j'ai dû pour l'apitoyer, Faire mine de me noyer, de me noyer. Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Convaincue de m'avoir occis, m'avoir occis, La voilà qui se radoucit, se radoucit, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Et qui m'embrasse et qui me mord, Pour me ressusciter des morts, -citer des morts. Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Si c'est le sort qu'il faut subir, qu'il faut subir, A l'heure du dernier soupir, dernier soupir, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Si des noyés tel est le lot, Je retourne me fiche à l'eau, me fiche à l'eau. Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Chez ses parents le lendemain, le lendemain, j'ai couru demander sa main, d'mander sa main, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Mais comme je n'avais rien dans, La mienne on m'a crié : « Va-t-en ! », crié : « Va-t-en ! ». Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim On l'a livrée aux appétits, aux appétits, D'un espèce de mercanti, de mercanti, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Un vrai maroufle, un gros sac d'or, Plus vieux qu'Hérode et que Nestor, et que Nestor Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Et depuis leur noce j'attends, noce j'attends, Le cœur sur des charbons ardents, charbons ardents, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim Que la faucheuse vienne cou - per l'herbe aux pieds de ce grigou, de ce grigou. Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Mim La7 Ré Fa#7 Sim Quand elle sera veuve éplorée, veuve éplorée, Après l'avoir bien enterré, bien enterré, La7 Sim Fa#7 Sol La7 Sim J'ai l'espérance qu'elle viendra, Faire sa niche entre mes bras, entre mes bras.


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LE PÈRE NOËL ET LA PETITE FILLE Lam Sol7 Do Si7 Mi Avec sa hotte sur le dos, Avec sa hotte sur le dos, Lam Sol7 Do Si7 Mi Il s'en venait d'Eldorado, Il s'en venait d'Eldorado, Fa Si7 Mi Il avait une barbe blanche, Il avait nom " Papa Gâteau ", Lam Do Si7 Mi Lam Do Fa Mi Lam Il a mis du pain sur ta planche, Il a mis les mains sur tes hanches. Lam Sol7 Do Si7 Mi Il t'a prom'née dans un landau, Il t'a prom'née dans un landau, Lam Sol7 Do Si7 Mi En route pour la vie d'château, En route pour la vie d'château, Fa Si7 Mi La belle vie dorée sur tranche, Il te l'offrit sur un plateau. Lam Do Si7 Mi Lam Do Fa Mi Lam Il a mis du grain dans ta grange, Il a mis les mains sur tes hanches. Lam Sol7 Do Si7 Mi Toi qui n'avais rien sur le dos, Toi qui n'avais rien sur le dos, Lam Sol7 Do Si7 Mi Il t'a couverte de manteaux, Il t'a couverte de manteaux, Fa Si7 Mi Il t'a vêtue comme un dimanche, Tu n'auras pas froid de sitôt. Lam Do Si7 Mi Lam Do Fa Mi Lam Il a mis l'hermine à ta manche, Il a mis les mains sur tes hanches. Lam Sol7 Do Si7 Mi Tous les camées, tous les émaux, Tous les camées, tous les émaux, Lam Sol7 Do Si7 Mi Il les fit pendre à tes rameaux, Il les fit pendre à tes rameaux, Fa Si7 Mi Il fit rouler en avalanches, Perle et rubis dans tes sabots. Lam Do Si7 Mi Lam Do Fa Mi Lam Il a mis de l'or à ta branche, Il a mis les mains sur tes hanches. Lam Sol7 Do Si7 Mi Tire la belle, tire le rideau, Tire la belle, tire le rideau, Lam Sol7 Do Si7 Mi Sur tes misères de tantôt, Sur tes misères de tantôt, Fa Si7 Mi Et qu'au-dehors il pleuve, il vente, Le mauvais temps n'est plus ton lot, Lam Do Si7 Mi Lam Do Fa Mi Lam Le joli temps des coudées franches... On a mis les mains sur tes hanches.


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LES FUNÉRAILLES D'ANTAN Fa Do7 Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain Fa Do7 De bonne grâce ils en f'saient profiter les copains Fa Fa7 Sib « Y'a un mort à la maison, si le cœur vous en dit Sol7 Do7 Venez l'pleurer avec nous sur le coup de midi... » Fa Do7 Mais les vivants aujourd'hui n'sont plus si généreux Fa Do7 Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux Fa Fa7 Sib C'est la raison pour laquelle, depuis quelques années La7 Rém Solm7 Do7 Des tas d'enterrements vous passent sous le nez La7 Rém Solm7 Fa Sol Fa Sol7 Des tas d'enterrements vous passent sous le nez Do Rém7 Sol7 Mais où sont les funérailles d'antan ? Do Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards Mi7 De nos grands-pères Lam Mi7 Qui suivaient la route en cahotant Lam Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées Ré7 Sol7 Ronds et prospères Do Rém7 Sol7 Quand les héritiers étaient contents Do Au fossoyeur, au croque-mort, au curé, aux chevaux même Fa Ils payaient un verre Si7 Mim Elles sont révolues La7 Rém Elles ont fait leur temps Sol7 Do Lam Rém Sol7 Do Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres Fa#dim Si7 Mim On ne les r'verra plus Solm La7 Rém Et c'est bien attristant Sol7 Do Lam Rém Sol7 Do Les belles pompes funèbres de nos vingt ans


70 Fa Do7 Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert Fa Do7 Emportent les trépassés jusqu'au diable vauvert Fa Fa7 Sib Les malheureux n'ont même plus le plaisir enfantin Sol7 Do7 D'voir leurs héritiers marrons marcher dans le crottin Fa Do7 L'autre semaine des salauds, à cent quarante à l'heure Fa Do7 Vers un cimetière minable emportaient un des leurs Fa Fa7 Sib Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis La7 Rém Solm7 Do7 On s'aperçut qu'le mort avait fait des petits La7 Rém Solm7 Fa Sol Fa Sol7 On s'aperçut qu'le mort avait fait des petits Refrain Fa Do7 Plutôt qu'd'avoir des obsèques manquant de fioritures Fa Do7 J'aim'rais mieux, tout compte fait, m'passer de sépulture Fa Fa7 Sib J'aim'rais mieux mourir dans l'eau, dans le feu, n'importe où Sol7 Do7 Et même, à la grande rigueur, ne pas mourir du tout Fa Do7 Ô, que renaisse le temps des morts bouffis d'orgueil Fa Do7 L'époque des m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil Fa Fa7 Sib Où, quitte à tout dépenser jusqu'au dernier écu La7 Rém Solm7 Do7 Les gens avaient à cœur d'mourir plus haut qu'leur cul La7 Rém Solm7 Fa Sol Fa Sol7 Les gens avaient à cœur de mourir plus haut qu'leur cul


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LE BISTROT Rém Do Sib La7 Dans un coin pourri, Du pauvre Paris, Sur une place, Rém Do Sib Rém L'est un vieux bistrot, Tenu pas un gros, Dégueulasse.

Rém Do Sib La7 De cette jolie fée, Qui, d'un bouge, a fait, Un palace. Rém Do Sib Rém Avec ses appas, Du haut jusqu'en bas, Bien en place.

Rém Do Sib La7 Si t'as le bec fin, S'il te faut du vin, D'première classe, Rém Do Sib Rém Va boire à Passy, Le nectar d'ici, Te dépasse.

Rém Do Sib La7 Ces trésors exquis, Qui les embrasse, qui, Les enlace ? Rém Do Sib Rém Vraiment, c'en est trop ! Tout ça pour ce gros, Dégueulasse !

Rém Do Sib La7 Mais si t'as l'gosier, Qu'une armure d'acier, Matelasse, Rém Do Sib Rém Goûte à ce velours, Ce petit bleu lourd, De menaces. Rém Do Sib La7 Tu trouveras là, La fine fleur de la, Populace, Rém Do Sib Rém Tous les marmiteux, Les calamiteux, De la place. Rém Do Sib La7 Qui viennent en rang, Comme les harengs, Voir en face Rém Do Sib Rém La belle du bistrot, La femme à ce gros, Dégueulasse. Rém Do Sib La7 Que je boive à fond, L'eau de toutes les fon- Taines Wallace, Rém Do Sib Rém Si, dès aujourd'hui, Tu n'es pas séduit, Par la grâce.

Rém Do Sib La7 C'est injuste et fou, Mais que voulez-vous, Qu'on y fasse ? Rém Do Sib Rém L'amour se fait vieux, Il a plus les yeux, Bien en face. Rém Do Sib La7 Si tu fais ta cour, Tâche que tes discours, Ne l'agacent. Rém Do Sib Rém Sois poli, mon gars, Pas de geste ou ga- re à la casse. Rém Do Sib La7 Car sa main qui claque, Punit d'un flic-flac, Les audaces. Rém Do Sib Rém Certes, il n'est pas né, Qui mettra le nez, Dans sa tasse. Rém Do Sib La7 Pas né, le chanceux, Qui dégèl'ra ce, Bloc de glace. Rém Do Sib Rém Qui fera dans l'dos, Des cornes à ce gros, Dégueulasse. Rém Do Sib La7 Dans un coin pourri, Du pauvre Paris, Sur une place, Rém Do Sib Rém Une espèce de fée, D'un vieux bouge, a fait, Un palace.


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EMBRASSE LES TOUS Rém Sib Tu n'es pas de celles qui meurent où elles s'attachent, Tu frottes ta joue à toutes les moustaches, Rém La7 Rém Sib La7 Faut s'lever de bon matin pour voir un ingénu, Qui n't'ait pas connue, Rém Sib Entrée libre à n'importe qui dans ta ronde, Cœur d'artichaut, tu donnes une feuille à tout l'monde, Rém La7 Rém Do7 Jamais, de mémoire d'homme, moulin n'avait été, Autant fréquenté. Fa Rém Lam De Pierre à Paul, en passant par Jules et Félicien, Sib Fa Embrasse-les tous, Embrasse les tous, Dieu reconnaîtra le sien ! Solm Do7 Fa Passe-les tous par tes armes, Passe-les tous par tes charmes, Mi7 Lam Do7 Jusqu'à c'que l'un d'eux, les bras en croix, Tourne de l'œil dans tes bras, Fa Rém Lam Des grands aux p'tits en allant jusqu'aux Lilliputiens, Sib Sib7 La7 Embrasse-les tous, Embrasse les tous, Dieu reconnaîtra le sien ! Ré7 Solm La7 Jusqu'à ce qu'amour s'ensuive, Qu'à son cœur une plaie vive, Rém Sol7 Solm7 Do7 Fa La7 Le plus touché d'entre nous, Demande grâce à genoux. Rém Sib En attendant le baiser qui fera mouche, Le baiser qu'on garde pour la bonne bouche, Rém La7 Rém Sib La7 En attendant de trouver, parmi tous ces galants, Le vrai merle blanc, Rém Sib En attendant qu'le p'tit bonheur ne t'apporte, Celui derrière qui tu condamn'ras ta porte Rém La7 Rém Do7 En marquant dessus « Fermé jusqu'à la fin des jours, Pour cause d'amour »...

Fa Rém Lam De Pierre à Paul, en passant par Jules et Félicien, Sib Fa Embrasse-les tous, Embrasse les tous, Dieu reconnaîtra le sien ! Solm Do7 Fa Passe-les tous par tes armes, Passe-les tous par tes charmes, Mi7 Lam Do7 Jusqu'à c'que l'un d'eux, les bras en croix, Tourne de l'œil dans tes bras, Fa Rém Lam Des grands aux p'tits en allant jusqu'aux Lilliputiens, Sib Sib7 La7 Embrasse-les tous, Embrasse les tous, Dieu reconnaîtra le sien ! Ré7 Solm La7 Alors toutes tes fredaines, Guilledous et prétentaines, Rém Sol7 Solm7 La7 Tes écarts, tes grands écarts, Te seront pardonnés, car Ré7 Solm La7 Les filles quand ça dit « Je t'aime », C'est comme un second baptême, Rém Sol7 Solm7 Do7 Fa Ça leur donne un cœur tout neuf, Comme au sortir de son œuf.


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PÉNÉLOPE Capo II Do Lam Fa Sol7 Toi l'épouse modèle, le grillon du foyer, Do La7 Toi qui n'as point d'accrocs dans ta robe de mariée, Rém Mi7 Toi l'intraitable Pénélope Rém Sol7 Do Lam En suivant ton petit bonhomme de bonheur, Rém Mi7 Lam Ne berces-tu jamais en tout bien tout honneur Rém Mi7 Lam La7 De jolies pensées interlopes ? Rém Mi7 Lam Sol7 De jolies pensées interlopes ?

Do Lam Fa Sol7 Derrière tes rideaux, dans ton juste milieu, Do La7 En attendant l'retour d'un Ulysse de banlieue, Rém Mi7 Penchée sur tes travaux de toile, Rém Sol7 Do Lam Les soirs de vague à l'âme et de mélancolie Rém Mi7 Lam N'as-tu jamais en rêve au ciel d'un autre lit Rém Mi7 Lam La7 Compté de nouvelles étoiles ? Rém Mi7 Lam Sol7 Compté de nouvelles étoiles ?

ML OK (CAPO II) - GB PAS OK

Do Lam Fa Sol7 N'as-tu jamais encore appelé de tes vœux Do La7 L'amourette qui passe, qui vous prend aux cheveux ? Rém Mi7 Qui vous compte des bagatelles Rém Sol7 Do Lam Qui met la marguerite au jardin potager, Rém Mi7 Lam La pomme défendue aux branches du verger, Rém Mi7 Lam La7 Et le désordre à vos dentelles ? Rém Mi7 Lam Sol7 Et le désordre à vos dentelles ?

Do Lam Fa Sol7 N'as-tu jamais souhaité de revoir en chemin Do La7 Cet ange, ce démon, qui son arc à la main Rém Mi7 Décoche des flèches malignes ? Rém Sol7 Do Lam Qui rend leur chair de femme qux plus froides statues, Rém Mi7 Lam Les bascule de leur socle Bouscule leur vertu, Rém Mi7 Lam La7 Arrache leur feuille de vigne, Rém Mi7 Lam Sol7 Arrache leur feuille de vigne.

Do Lam Fa Sol7 N'ait crainte que le ciel, ne t'en tienne rigueur, Do La7 Il n'y a vraiment pas là de quoi fouetter un cœur Rém Mi7 Qui bat la campagne et galope Rém Sol7 Do Lam C'est la faute commune et le péché véniel, Rém Mi7 Lam C'est la face cachée de la lune de miel Rém Mi7 Lam La7 Et la rançon de Pénélope... Rém Mi7 Lam Sol7 Et la rançon de Pénélope.


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L'ORAGE Rém Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps, Sol7 Le beau temps me dégoûte, me fait grincer les dents Do Mi Le bel azur me met en rage, Car le plus bel amour qui m'fut donné sur terre Lam Si7 Mi Lam Fa Mi Lam Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à Jupiter, Il me tomba d'un ciel d'orage Rém Par un soir de novembre, à cheval sur les toits, Sol7 Un vrai tonnerre de Brest, avec des cris d'putois Do Mi Allumait ses feux d'artifice, Bondissant de sa couche en costume de nuit Lam Si7 Mi Lam Fa Mi Lam Ma voisine affolée vint cogner à mon huis, En réclamant mes bons offices

Rém " Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié, Sol7 Mon époux vient d'partir faire son dur métier Do Mi Pauvre malheureux mercenaire, Contraint d'coucher dehors quand il fait mauvais temps Lam Si7 Mi Lam Fa Mi Lam Pour la bonne raison qu'il est représentant, D'une maison de paratonnerres " Rém En bénissant le nom de Benjamin Franklin, Sol7 Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins Do Mi Et puis l'amour a fait le reste, Toi qui sèmes des paratonnerres à foison Lam Si7 Mi Lam Fa Mi Lam Que n'en as-tu planté sur ta propre maison, Erreur on ne peut plus funes-es-te Rém Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs, Sol7 La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur Do Mi Et recouvré tout son courage, Rentra dans ses foyers faire sécher son mari Lam Si7 Mi Lam Fa Mi Lam En m'donnant rendez-vous les jours d'intempéries, Rendez-vous au prochain orage Rém A partir de ce jour j'n'ai plus baissé les yeux, Sol7 J'ai consacré mon temps à contempler les cieux Do Mi A regarder passer les nues, A guetter les stratus, à lorgner les nimbus Lam Si7 Mi Lam Fa Mi Lam A faire les yeux doux aux moindres cumulus, Mais elle n'est pas revenue Rém Mon bonhomme de mari avait tant fait d'affaires, Sol7 Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer Do Mi Qu'il était dev'nu millionnaire, Et m'avait emmenée vers des cieux toujours bleus Lam Si7 Mi Lam Fa Mi Lam Des pays imbéciles où jamais il ne pleut, Où l'on ne sait rien du tonnerre Rém Dieu fasse que ma complainte aille, tambour battant, Sol7 Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps Do Mi Auxquels on a t'nu tête ensemble, Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin Lam Si7 Mi Lam Fa Mi Lam Dans le mille de mon cœur a laissé le dessin, D'une petite fleur qui lui ressemble


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LE MÉCRÉANT Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Est-il en notre temps, rien de plus odieux, De plus désespérant que de n'pas croire en Dieu Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré J'voudrais avoir la foi, la foi d'mon charbonnier, Qui est heureux comme un pape et con comme un panier Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Mon voisin du dessus, un certain Blaise Pascal, M'a gentiment donné ce conseil amical : Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré « Mettez-vous à genoux, priez et implorez, Faites semblant de croire et bientôt vous croirez » Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré J'me mis à débiter, les rotules à terre, Tous les Ave Maria tous les Pater Noster Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Dans les rues les cafés, les trains les autobus, Tous les De Profundis tous les Morpionnibus Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Sur ces entrefaites-là, trouvant dans les orties, Une soutane à ma taille je m'en suis travesti Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Et tonsuré de frais, ma guitare à la main, Vers la foi salvatrice je me mis en chemin Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré J'tombai sur un boisseau, d'punaises de sacristie, Me prenant pour un autre en chœur elles m'ont dit : Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré « Mon père chantez-nous donc, quelque refrain sacré, Quelque sainte chanson dont vous avez l'secret » Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Grattant avec ferveur, les cordes sous mes doigts, J'entonnai « Le gorille » avec « Putain de toi » Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Criant à l'imposteur, au traître au papelard, Elles veulent me faire subir le supplice d'Abélard Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Je vais grossir les rangs, des muets du sérail, Les belles ne viendront plus se pendre à mon poitrail Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Grâce à ma voix coupée, j'aurai la place de choix, Au milieu des petits chanteurs à la croix d'bois. Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Attirée par le bruit, une dame de charité, Leur dit : « Que faites-vous, malheureuses ? Arrêtez ! » Ré Sol Mim Ré Sim Sol La7 Ré « Y'a tant d'hommes aujourd'hui, qui ont un penchant pervers, À prendre obstinément Cupidon à l'envers » Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré « Tant d'hommes dépourvus, de leurs virils appas, À ceux qui en ont encore ne les enlevons pas ». Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Ces arguments massue firent une grosse impression, On me laissa partir avec des ovations Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Mais sur l'chemin du ciel, je n'ferai plus un pas, La foi viendra d'elle même ou elle ne viendra pas Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Je n'ai jamais tué, jamais violé non plus, Y'a déjà quelques temps que je ne vole plus Ré Sol MimRé Sim Sol La7 Ré Si l'Éternel existe, en fin de compte il voit, Qu'je m'conduis guère plus mal que si j'avais la foi.


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LE VERGER DU ROI LOUIS Mim Ré Mim Ré Mim Sur ses larges bras étendus, La forêt où s'éveille Flore, Ré Do Ré Sim Mim Ré Mim A des chapelets de pendus, Que le matin caresse et dore. Mim Ré Mim Ré Mim Ce bois sombre, où le chêne arbore, Des grappes de fruits inouîs Ré Do Ré Sim Mim Ré Mim Même chez le Turc et le More, C'est le verger du roi Louis. Mim Ré Mim Ré Mim Tous ces pauvres gens morfondus, Roulant des pensées qu'on ignore, Ré Do Ré Sim Mim Ré Mim Dans des tourbillons éperdus, Voltigent, palpitants encore. Mim Ré Mim Ré Mim Le soleil levant les dévore. Regardez-les, cieux éblouis, Ré Do Ré Sim Mim Ré Mim Danser dans les feux de l'aurore. C'est le verger du roi Louis. Mim Ré Mim Ré Mim Ces pendus, du diable entendus, Appellent des pendus encore. Ré Do Ré Sim Mim Ré Mim Tandis qu'aux cieux, d'azur tendus, Où semble luire un météore, Mim Ré Mim Ré Mim La rosée en l'air s'évapore, Un essaim d'oiseaux réjouis Ré Do Ré Sim Mim Ré Mim Par-dessus leur tête picore. C'est le verger du roi Louis. Mim Ré Mim Ré Mim Prince, il est un bois que décore, Un tas de pendus enfouis Ré Do Ré Sim Mim Ré Mim Ré Mim Dans le doux feuillage sonore. C'est le verger du roi Louis !


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LA TRAÎTRESSE Sim Do#7 Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Si7 J'en appelle à la mort, je l'attends sans frayeur, Je n'tiens plus à la vie, je cherche un fossoyeur Mim La7 Ré Sol7 Do Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Sim Qui aurait une tombe à vendre à n'importe quel prix, J'ai surpris ma maîtresse au bras de son mari Si7 Mi6 Fa#7 Si Sol#7 Do#7 Fa#7 Sim Ma maîtresse, la traîtresse ! Sim Do#7 Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Si7 Trouverais-je les noms, trouverais-je les mots, Pour noter d'infamie cet enfant de chameau Mim La7 Ré Sol7 Do Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Sim Qui a choisit son époux pour tromper son amant, Qui a conduit l'adultère à son point culminant ? Si7 Mi6 Fa#7 Si Sol#7 Do#7 Fa#7 Sim Ma maîtresse, la traîtresse ! Sim Do#7 Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Si7 J'croyais tenir l'amour, au bout de mon harpon, Mon p'tit drapeau flottait au cœur d'madame Dupont, Mim La7 Ré Sol7 Do Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Sim Mais tout est consommé : hier soir au coin d'un bois, j'ai surpris ma maîtresse avec son mari, pouah ! Si7 Mi6 Fa#7 Si Sol#7 Do#7 Fa#7 Sim Ma maîtresse, la traîtresse ! Sim Do#7 Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Si7 Où donc avais-je les yeux ? Quoi donc avais-je dedans ? Pour pas m'être aperçu depuis un certain temps Mim La7 Ré Sol7 Do Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Sim Que quand elle m'embrassait, elle semblait moins goulue, Et faisait des enfants qui n'me ressemblaient plus Si7 Mi6 Fa#7 Si Sol#7 Do#7 Fa#7 Sim Ma maîtresse, la traîtresse ! Sim Do#7 Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Si7 J'ai surpris les Dupont, ce couple de marauds, En train d'recommencer leur hymen à zéro Mim La7 Ré Sol7 Do Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Sim J'ai surpris ma maîtresse, équivoque, ambiguë, En train d'intervertir l'ordre de ses cocus. Si7 Mi6 Fa#7 Si Sol#7 Do#7 Fa#7 Sim Ma maîtresse, la traîtresse ! Sim Do#7 Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Si7 Et pour bien m'enfoncer la corne dans le cœur, Par un raffinement satanique, moqueur Mim La7 Ré Sol7 Do Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Sim La perfide, à voix haute, a dit à mon endroit : « Le plus cornard des deux n'est point celui qu'on croit » Si7 Mi6 Fa#7 Si Sol#7 Do#7 Fa#7 Sim Ma maîtresse, la traîtresse !


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TONTON NESTOR Fa Do# Tonton Nestor, Vous eûtes tort, Je vous le dis tout net. Rém La7 Vous avez mis La zizanie Aux noces de Jeannette. Sib La7 Rém Sol7 Je vous l'avoue, Tonton, vous vous, Comportâtes comme un Do7 La5+ Mufle achevé, Rustre fieffé, Un homme du commun. Fa Do# Quand la fiancée, Les yeux baissés, Des larmes pleins les cils, Rém La7 S'apprêtait à Dire « Oui da ! », A l'officier civil, Sib La7 Rém Sol7 Qu'est-c'qui vous prit, Vieux malappris, D'aller, sans retenue, Do7 La5+ Faire un pinçon, Cruel en son, Éminence charnue ? Fa Do# Se retournant, Incontinent, Elle souffleta, flic-flac ! Rém La7 L' garçon d'honneur, Qui, par bonheur, Avait une tête à claque, Sib La7 Rém Sol7 Mais au lieu du « Oui » attendu, Elle s'écria : « Maman » Do7 La5+ Et l'maire lui dit : « Non, mon petit, Ce n'est pas le moment. » Fa Mib7 Lab Mi Quand la fiancée, Les yeux baissés, D'une voix solennelle Fam Do7 S'apprêtait à Dire « Oui da ! », Par-devant l'Éternel, Ré Do7 Fam Sib7 Voilà me chef, Que, derechef, Vous osâtes porter Mib7 Sol5+ Votre fichue Patte crochue Sur sa rotondité Fa Do# Se retournant Incontinent Elle moucha le nez Rém La7 D'un enfant d'chœur Qui, par bonheur Etait enchifrené Sib La7 Rém Sol7 Mais au lieu du "Oui" attendu De sa pauvre voix lass' Do7 La5+ Au tonsuré Désemparé Elle a dit "Merde", hélas Fa Do# Quoiqu'elle usât Qu'elle abusât Du droit d'être fessue Rém La7 En la pinçant Mauvais plaisant Vous nous avez déçus Sib La7 Rém Sol7 Aussi, ma foi La prochain' foisQu'on mariera Jeannett' Do7 La5+ On s'pass'ra d'vous Tonton, je vousJe vous le dit tout net


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LA BALADE DES CIMETIÈRES Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 J'ai des tombeaux en abondance, Des sépultures à discrétion, Lam Fa Mi Lam Dans tout cim'tière d'quelque importance, J'ai ma petite concession. Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 De l'humble tertre au mausolée, Avec toujours quelqu'un dedans, Lam Fa Mi Lam J'ai des p'tites bosses plein les allées, Et je suis triste, cependant... La Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 Car je n'en ai pas, et ça m'agace, Et ça défrise mon blason, La Fa#7 Sim Mi7 La La5+ Ré Lam Mi7 Lam Au cimetière du Montparnasse, A quatre pas de ma maison, A quatre pas de ma maison. Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 J'en possède au Père-Lachaise, A Bagneux, à Thiais, à Pantin, Lam Fa Mi Lam Et jusque, ne vous en déplaise, Au fond du cimetière marin, Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 A la ville comme à la campagne, Partout où l'on peut faire un trou, Lam Fa Mi Lam J'ai même des tombeaux en Espagne, Qu'on me jalouse peu ou prou... La Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 Mais j'n'en ai pas la moindre trace, Le plus humble petit soupçon, La Fa#7 Sim Mi7 La La5+ Ré Lam Mi7 Lam Au cimetière du Montparnasse, A quatre pas de ma maison, A quatre pas de ma maison. Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 Le jour des morts, je cours, le vole, Je vais infatigablement, Lam Fa Mi Lam De nécropole en nécropole, De pierre tombale en monument. Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 On m'entrevoit sous une couronne, D'immortelles à Champerret, Lam Fa Mi Lam Un peu plus tard, c'est à Charonne, Qu'on m'aperçoit sous un cyprès... La Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 Mais, seul, un fourbe aura l'audace, De dire : « J'l'ai vu à l'horizon, La Fa#7 Sim Mi7 La La5+ Ré Lam Mi7 Lam Du cimetière du Montparnasse, A quatre pas de sa maison, A quatre pas de sa maison ». Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 Devant l'château d'ma grand-tante, La marquise de Carabas, Lam Fa Mi Lam Ma sainte famille languit d'attente : Mourra-t-elle, mourra-t-elle pas ? Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 L'un veut son or, l'autre ses meubles, Qui ses bijoux, qui ses bib'lots, Lam Fa Mi Lam Qui ses forêts, qui ses immeubles, Qui ses tapis, qui ses tableaux... La Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 Moi je n'implore qu'une grâce, C'est qu'elle passe la morte-saison La Fa#7 Sim Mi7 La La5+ Ré Lam Mi7 Lam Au cimetière du Montparnasse, A quatre pas de ma maison, A quatre pas de ma maison. Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 Ainsi chantait, la mort dans l'âme, Un jeune homme de bonne tenue, Lam Fa Mi Lam En train de ranimer la flamme, Du soldat qui lui était connu, Lam Fa Mi Lam Sol7 Do Mi7 Or, il advint qu'le ciel eut marre de, L'entendre parler de ses caveaux. Lam Fa Mi Lam Et Dieu fit signe à la camarde, De l'expédier rue Froidevaux... La Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 Mais les croque-morts, qui étaient de Chartres, Funeste erreur de livraison, La Fa#7 Sim Mi7 La La5+ Ré Lam Mi7 Lam Menèrent sa dépouille à Montmartre, De l'autre côté de sa maison, De l'autre côté de sa maison.


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LE TEMPS PASSÉ Fa#7 Si Mi7 La Dans les comptes d'apothicaire, Vingt ans, c'est une somme de bonheur Ré7 Sol Fa# Sol Fa# Mes vingt ans sont morts à la guerre, De l'autre côté du champ d'honneur Fa#7 Si Mi7 La Si j'connus un temps de chien, certes, C'est bien le temps de mes vingt ans ! Ré7 Sol Fa# Sol Fa# Mi Sol Fa# Cependant, je pleure sa perte, Il est mort, c'était le bon temps ! Sim Mi Sim Mi Sim Mi Sol Ré Il est toujours joli, le temps passé, Une fois qu'ils ont cassé leur pipe Sim Mi Sim Mi Sim Mi Sol La7 Si On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés : Les morts sont tous des braves types Fa#7 Si Mi7 La Dans ta petite mémoire de lièvre, Bécassine, il t'est souvenu Ré7 Sol Fa# Sol Fa# De notre amour du coin des lèvres, Amour nul et non avenu Fa#7 Si Mi7 La Amour d'un sou qui n'allait, certes, Guère plus loin que le bout d'son lit Ré7 Sol Fa# Sol Fa# Mi Sol Fa# Cependant, nous pleurons sa perte, Il est mort, il est embelli ! Sim Mi Sim Mi Sim Mi Sol Ré Il est toujours joli, le temps passé, Une fois qu'ils ont cassé leur pipe Sim Mi Sim Mi Sim Mi Sol La7 Si On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés : Les morts sont tous des braves types Fa#7 Si Mi7 La J'ai mis ma tenue la plus sombre, Et mon masque d'enterrement Ré7 Sol Fa# Sol Fa# Pour conduire au royaume des ombres, Un paquet de vieux ossements Fa#7 Si Mi7 La La terre n'a jamais produit, certes, De canaille plus consommée Ré7 Sol Fa# Sol Fa# Mi Sol Fa# Cependant, nous pleurons sa perte, Elle est morte, elle est embaumée ! Sim Mi Sim Mi Sim Mi Sol Ré Il est toujours joli, le temps passé, Une fois qu'ils ont cassé leur pipe Sim Mi Sim Mi Sim Mi Sol La7 Si On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés : Les morts sont tous des braves types


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LA FILLE À CENT SOUS Ré Mim Ré Mi7 La7 Du temps que je vivais dans le troisième dessous, Ivrogne, immonde, infâme Ré Mim Ré Mi7 La7 Ré Do7 Un plus soûlaud que moi, contre une pièce de cent sous, M'avait vendu sa femme Fa Solm Fa Sol7 Do7 Quand je l'eus mise au lit, quand j'voulus l'étrenner, Quand j'fis voler sa jupe Fa Solm Fa Sol7 Do7 Fa La7 Il m'apparut alors qu'j'avais été berné, Dans un marché de dupe Ré Mim Ré Mi7 La7 « Remballe tes os, ma mie, et garde tes appas, Tu es bien trop maigrelette Ré Mim Ré Mi7 La7 Ré Do7 Je suis un bon vivant, ça n'me concerne pas, D'étreindre des squelettes Fa Solm Fa Sol7 Do7 Retourne à ton mari, qu'il garde les cent sous, J'n'en fais pas une affaire » Fa Solm Fa Sol7 Do7 Fa La7 Mais elle me répondit, le regard en dessous, « C'est vous que je préfère Ré Mim Ré Mi7 La7 J'suis pas bien grosse, fit-elle, d'une voix qui se noue, Mais ce n'est pas ma faute » Ré Mim Ré Mi7 La7 Ré Do7 Alors, moi, tout ému, j'la pris sur mes genoux, Pour lui compter les côtes Fa Solm Fa Sol7 Do7 « Toi qu'j'ai payé cent sous, dis-moi quel est ton nom, Ton p'tit nom de baptême ? Fa Solm Fa Sol7 Do7 Fa La7 - Je m'appelle Ninette. - Eh bien, pauvre Ninon, Console-toi, je t'aime » Ré Mim Ré Mi7 La7 Et ce brave sac d'os dont j'n'avais pas voulu, Même pour une thune Ré Mim Ré Mi7 La7 Ré M'est entré dans le cœur et n'en sortirait plus, Pour toute une fortune Ré Mim Ré Mi7 La7 Du temps que je vivais dans le troisième dessous, Ivrogne, immonde, infâme Ré Mim Ré Mi7 La7 Ré Un plus soûlaud que moi, contre une pièce de cent sous, M'avait vendu sa femme


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DANS L'EAU DE LA CLAIRE FONTAINE Do Mi7 Lam Do7 Dans l'eau de la claire fontaine, Elle se baignait toute nue Fa Mi7 Lam Mi7 Lam Une saute de vent soudaine, Jeta ses habits dans les nues Do Mi7 Lam Do7 En détresse, elle me fit signe, Pour la vêtir, d'aller chercher Fa Mi7 Lam Mi7 Lam Des monceaux de feuilles de vigne, Fleurs de lis ou fleurs d'oranger Do Mi7 Lam Do7 Avec des pétales de roses, Un bout de corsage lui fis Fa Mi7 Lam Mi7 Lam La belle n'était pas bien grosse, Une seule rose a suffi Do Mi7 Lam Do7 Avec le pampre de la vigne, Un bout de cotillon lui fis Fa Mi7 Lam Mi7 Lam Mais la belle était si petite, Qu'une seule feuille a suffi Do Mi7 Lam Do7 Elle me tendit ses bras, ses lèvres, Comme pour me remercier Fa Mi7 Lam Mi7 Lam Je les pris avec tant de fièvre, Qu'elle fut toute déshabillée Do Mi7 Lam Do7 Le jeu dut plaire à l'ingénue, Car, à la fontaine souvent Fa Mi7 Lam Mi7 Lam Elle s'alla baigner toute nue, En priant Dieu qu'il fit du vent Sol7 Do Qu'il fit du vent...


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JE REJOINDRAI MA BELLE Lam Si7 Mi7 La7 Rém Sol7 Do A l'heure du berger, Au mépris du danger, J'prendrai la passerelle, Rém Mi7 Pour rejoindre ma belle, Lam Si7 Mi7 La7 Rém Sol7 Do Mi7 Lam A l'heure du berger, Au mépris du danger, Et nul n'y pourra rien changer. La7 Ré7 Sol7 Do7 Tombant du haut des nues, La bourrasque est venue, Fa Mi7 Lam Souffler dessus la passerelle, La7 Ré7 Sol7 Do7 Tombant du haut des nues, La bourrasque est venue, Fa Mi7 Lam Les passerelles, il y en a plus. Lam Si7 Mi7 Si les vents ont cru bon, Rém Mi7 Pour rejoindre ma belle, Lam Si7 Mi7 Si les vents ont cru bon, Do Mi7 Lam l'entrepont. La7 Ré7 Tombant du haut des nues, balancelle, La7 Ré7 Tombant du haut des nues, plus. Lam Si7 Mi7 Si les forbans des eaux, Rém Mi7 Pour rejoindre ma belle, Lam Si7 Mi7 Si les forbans des eaux, Mi7 Lam oiseaux. La7 Ré7 Les chasseurs à l'affût, Lam ailes ! La7 Ré7 Les chasseurs à l'affût, Lam Si7 Mi7 Si c'est mon triste lot, Rém Mi7 Que je suis mort fidèle, Lam

La7 Rém Sol7 Do De me couper les ponts, J'prendrai la balancelle, La7 Rém Sol7 De me couper les ponts, J'embarquerai dans Sol7 Do7 Fa Mi7 Les marins sont venus, Lever l'ancre à la

Lam

Sol7 Do7 Fa Mi7 Lam Les marins sont venus, Des balancelles, il y en a

La7 Rém Sol7 Do Ont volé mes vaisseaux, Y me pouss'ra des ailes, La7 Rém Sol7 Do Ont volé mes vaisseaux, J'prendrai le chemin des Sol7 Do7 Fa Mi7 Te tireront dessus, Adieu les plumes ! adieu les Sol7 Do7 Fa Mi7 Lam Te tireront dessus, De tes amours, y en aura plus. La7 Rém Sol7 Do De faire un trou dans l'eau, Racontez à la belle,


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SI LE BON DIEU L'AVAIT VOULU

Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Fa Mi7 Lam Mi7 Lam Si le Bon Dieu l'avait voulu - Lanturlurette, Lanturlu, J'aurais connu la Cléopâtre, Et je ne t'aurais pas connue. Sol7 Do Lam Sol7 Do Fa Mi7 Lam Mi7 Lam J'aurais connu la Cléopâtre, Et je ne t'aurais pas connue. Sans ton amour que j'idolâtre, Las ! Que fussé-je devenu ? Fa Mi7 La7 Ré Sol7 Do Fa7 Sib Si le Bon Dieu l'avait voulu, J'aurais connu la Messaline, Agnès, Odette et Mélusine, Et je ne t'aurais pas connue. Fa Mi7 La7 Ré Sol7 Do Fa7 Sib Mi7 J'aurais connu la Pompadour, Noémi, Sarah, Rebecca, La Fille du Royal Tambour, et la Mogador et Clara. Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Fa Mi7 Lam Mi7 Lam Mais le Bon Dieu n'a pas voulu, Que je connaisse leur amour, Je t'ai connue, tu m'as connu, Gloire à Dieu au plus haut des nues ! Sol7 Do Lam Sol7 Do Fa Mi7 Lam Mi7 Lam Las ! Que fussé-je devenu, Sans toi la nuit, sans toi le jour, Je t'ai connue, tu m'as connu, Gloire à Dieu au plus haut des nues !


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LE TEMPS NE FAIT RIEN A L'AFFAIRE Lam Sol Fa Mi Lam Quand ils sont tout neufs, qu'ils sortent de l'œuf, du cocon Lam Sol Fa Sol7 Do Mi Tout les jeunes blancs-becs prennent les vieux mecs pour des cons Lam Sol Fa Mi Lam Quand ils sont dev'nus des têtes chenues, des grisons Lam Sol Fa Mim Lam Tous les vieux fourneaux prennent les jeunots pour des cons La7 Rém Sol7 Do Rém6 Mi Moi, qui balance entre deux âges, j'leur adresse à tous un message Refrain : La Fa#7 Sim Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con on est con Sim Mi Mi5+ La Qu'on ait vingt ans qu'on soit grand père, quand on est con on est con La La7 La5+ Ré Entre nous plus de controverse, cons caducs ou cons débutants Ré Rém6 La Sim Do# Petits cons d'la dernière averse, vieux cons des neiges d'antan Ré Rém6 La Fa#7 Sim Mi7 Lam (La Mi7 La à la fin) Petits cons d'la dernière averse, vieux cons des neiges d'antan Lam Sol Fa Mi Lam Vous, les cons naissants, les cons innocents, les jeunes cons Lam Sol Fa Sol7 Do Mi Qui, n'le niez pas, prenez les papas pour des cons Lam Sol Fa Mi Lam Vous, les cons âgés, les cons usagés, les vieux cons Lam Sol Fa Mim Lam Qui, confessez-le, prenez les p'tits bleus pour des cons La7 Rém Sol7 Do Rém6 Mi Méditez l'impartial message, d'un qui balance entre deux âges Refrain


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LA COMPLAINTE DES FILLES DE JOIE Sim Sol Fa# Bien que ces vaches de bourgeois, Bien que ces vaches de bourgeois Sim Sol Fa# Les appellent des filles de joie, Les appellent des filles de joie Ré Mim Sim Fa# C'est pas tous les jours qu'elles rigolent, Parole, parole Sim Mim Sol7 Fa#7 Sim C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

2-Car même avec des pieds de grues, Car même avec des pieds de grues, Faire les cents pas le long des rues, Faire les cents pas le long des rues, C'est fatiguant pour les guiboles, Parole, parole, C'est fatiguant pour les guiboles

6.Elles sont méprisées du public, Elles sont méprisées du public, Elles sont bousculées paar les flics, Elles sont bousculées paar les flics, Et menacées de la vérole, Parole, parole, Et menacées de la vérole,

3.Non seulement elles ont des cors, Non seulement elles ont des cors, Des oeils de perdrix mais encore, Des oeils de perdrix mais encore, C'est fou ce qu'elles usent de grolles, Parole, parole, C'est fou ce qu'elles usent de grolles,

7.Bien qu'toute la vie, elles fassent l'amour, Bien qu'toute la vie, elles fassent l'amour, Qu'elles se marient 20 fois par jour, Qu'elles se marient 20 fois par jour, La noce est jamais pour leur fiole, Parole, parole, La noce est jamais pour leur fiole,

4.Y'a des clients, y'a des salauds, Y'a des clients, y'a des salauds, Qui se trempent jamais dans l'eau, Qui se trempent jamais dans l'eau, Faut pourtant qu'elles les cajolent, Parole, parole, Faut pourtant qu'elles les cajolent,

8.Fils de pécore et de minus, Fils de pécore et de minus, Ris pas de la pauvre vénus, Ris pas de la pauvre vénus, La pauvre vieille casserole, Parole, parole, La pauvre vieille casserole,

5.Qu'elles leur fassent la courte échelle, Qu'elles leur fassent la courte échelle, Pour monter au septième ciel, Pour monter au septième ciel, Les sous, croyez pas qu'elles les volent, Parole, parole, Les sous, croyez pas qu'elles les volent,

9.Il s'en fallait de peu, mon cher, Il s'en fallait de peu, mon cher, Que cette putain ne fut ta mère, Que cette putain ne fut ta mère, Cette putain dont tu rigoles, Parole, parole, Cette putain dont tu rigoles


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LES TROMPETTES DE LA RENOMMÉE Lam Si7 Mim Je vivais à l'écart de la place publique, La7 Rém Sol Do Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique Fa Sib Mi7 Lam Refusant d'acquitter la rançon de la gloire, Rém Lam Si7 Mi7 Sur mon brin de laurier je dormais comme un loir Lam Si7 Mim Les gens de bon conseil ont su me faire comprendre, La7 Rém Sol7 Do Qu'à l'homme de la rue j'avais des comptes à rendre Fa Sib Mi7 Lam Et que, sous peine de choir dans un oubli complet, Si7 Mi7 Lam J'devais mettre au grand jour tous mes petits secrets Do Mi7 Lam Mim Lam Trompettes de la Renommée, Vous êtes bien mal embouchées Lam Si7 Mim Manquant à la pudeur la plus élémentaire, La7 Rém Sol Do Dois-je, pour les besoins d'la cause publicitaire Fa Sib Mi7 Lam Divulguer avec qui, et dans quelle position, Rém Lam Si7 Mi7 Je plonge dans le stupre et la fornication Lam Si7 Mim Si je publie les noms, combien de Pénélopes, La7 Rém Sol7 Do Passeront illico pour de fieffées salopes Fa Sib Mi7 Lam Combien de bons amis me r'gard'ront de travers, Si7 Mi7 Lam Combien je recevrai de coups de revolver Do Mi7 Lam Mim Lam Trompettes de la Renommée, Vous êtes bien mal embouchées Lam Si7 Mim A toute exhibition, ma nature est rétive, La7 Rém Sol Do Souffrant d'une modestie quasiment maladive Fa Sib Mi7 Lam Je ne fais voir mes organes procréateurs, Rém Lam Si7 Mi7 A personne, excepté mes femmes et mes docteurs Lam Si7 Mim Dois-je, pour défrayer la chronique des scandales, La7 Rém Sol7 Do Battre l'tambour avec mes parties génitales Fa Sib Mi7 Lam Dois-je les arborer plus ostensiblement, Si7 Mi7 Lam Comme un enfant de chœur porte un saint sacrement Do Mi7 Lam Mim Lam Trompettes de la Renommée, Vous êtes bien mal embouchées


88 Lam Si7 Mim Une femme du monde, et qui souvent me laisse, La7 Rém Sol Do Faire mes quat' voluptés dans ses quartiers d'noblesse Fa Sib Mi7 Lam M'a sournois'ment passé, sur son divan de soie, Rém Lam Si7 Mi7 Des parasites du plus bas étage qui soit Lam Si7 Mim Sous prétexte de bruit, sous couleur de réclame, La7 Rém Sol7 Do Ai-j' le droit de ternir l'honneur de cette dame Fa Sib Mi7 Lam En criant sur les toits, et sur l'air des lampions, Si7 Mi7 Lam " Madame la marquise m'a foutu des morpions " Do Mi7 Lam Mim Lam Trompettes de la Renommée, Vous êtes bien mal embouchées Le ciel en soit loué, je vis en bonne entente Avec le Pèr' Duval, la calotte chantante, Lui, le catéchumène, et moi, l'énergumèn', Il me laisse dire merd', je lui laiss' dire amen, En accord avec lui, dois-je écrir' dans la presse Qu'un soir je l'ai surpris aux genoux d' ma maîtresse, Chantant la mélopé' d'une voix qui susurre, Tandis qu'ell' lui cherchait des poux dans la tonsure ? Avec qui, ventrebleu ! faut-il que je couche Pour fair' parler un peu la déesse aux cent bouches ? Faut-il qu'un' femme célèbre, une étoile, une star, Vienn' prendre entre mes bras la plac' de ma guitar' ? Pour exciter le peuple et les folliculaires, Qui'est-c' qui veut me prêter sa croupe populaire, Qui'est-c' qui veut m' laisser faire, in naturalibus, Un p'tit peu d'alpinism' sur son mont de Vénus ? Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes, Si, comm' tout un chacun, j'étais un peu tapette, Si je me déhanchais comme une demoiselle Et prenais tout à coup des allur's de gazelle ? Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles, Qu'ça confère à ma gloire un' onc' de plus-valu', Le crim' pédérastique, aujourd'hui, ne pai' plus. Après c'tour d'horizon des mille et un' recettes Qui vous val'nt à coup sûr les honneurs des gazettes, J'aime mieux m'en tenir à ma premièr' façon Et me gratter le ventre en chantant des chansons. Si le public en veut, je les sors dare-dare, S'il n'en veut pas je les remets dans ma guitare. Refusant d'acquitter la rançon de la gloir', Sur mon brin de laurier je m'endors comme un loir.


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LA GUERRE DE 14-18 Ré Depuis que l'homme écrit l'Histoire, Depuis qu'il bataille à cœur joie Ré7 Entre mille et une guerres notoires, Si j'étais t'nu de faire un choix Sol La7 Ré Sol Do#7 Fa#m A l'encontre du vieil Homère, Je déclarerais tout de suite : Ré7 Sol La7 Sim7 Si7 Mim La7 Ré « Moi, mon colon, celle que j'préfère, C'est la guerre de quatorze-dix-huit ! », (2X) Ré Est-ce à dire que je méprise Les nobles guerres de jadis Ré7 Que je m'soucie comm' d'un'cerise De celle de soixante-dix? Sol La7 Ré Sol Do#7 Fa#m Au contrair', je la révère Et lui donne un satisfecit Ré7 Sol La7 Sim7 Si7 Mim La7 Ré Mais, mon colon, celle que j'préfère C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit (2X)

Ré Je sais que les guerriers de Sparte Plantaient pas leurs epées dans l'eau Ré7 Que les grognards de Bonaparte Tiraient pas leur poudre aux moineaux Sol La7 Ré Sol Do#7 Fa#m Leurs faits d'armes sont légendaires Au garde-à-vous, je les félicite Ré7 Sol La7 Sim7 Si7 Mim La7 Ré Mais, mon colon, celle que j'préfère C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit (2X)

Ré Bien sûr, celle de l'an quarante Ne m'as pas tout à fait déçu Ré7 Elle fut longue et massacrante Et je ne crache pas dessus Sol La7 Ré Sol Do#7 Fa#m Mais à mon sens, elle ne vaut guère Guèr' plus qu'un premier accessit Ré7 Sol La7 Sim7 Si7 Mim La7 Ré Moi, mon colon, celle que j' préfère C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit (2X)

Ré Mon but n'est pas de chercher noise Au guérillas, non, fichtre, non Ré7 Guerres saintes, guerres sournoises Qui n'osent pas dire leur nom, Sol La7 Ré Sol Do#7 Fa#m Chacune a quelque chos' pour plaire Chacune a son petit mérite Ré7 Sol La7 Sim7 Si7 Mim La7 Ré Mais, mon colon, celle que j'préfère C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit (2X)

Ré Du fond de son sac à malices Mars va sans doute, à l'occasion, Ré7 En sortir une, un vrai délice Qui me fera grosse impression Sol La7 Ré Sol Do#7 Fa#m En attendant je persévère A dir' que ma guerr' favorite Ré7 Sol La7 Sim7 Si7 Mim La7 Ré Cell', mon colon, que j'voudrais faire C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit (2X)


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LA MARGUERITE

La Mi7 La La petite, Marguerite, Est tombée, Mi7 La La7 Singulière, Du bréviaire, De l'abbé Ré La Trois pétales, De scandale, Sur l'autel, Sim Mi7 Fa#7 Indiscrète, Pâquerette, D'où vient-elle ? Sim Mi7 La Trois pétales, De scandale, Sur l'autel, Sim Mi7 La Indiscrète, Pâquerette, D'où vient-elle ?

La Mi7 La Dans l'enceinte Sacro-sainte Quel émoi Mi7 La La7 Quelle affaire Oui, ma chère Croyez-moi Ré La La frivole Fleur qui vole Arrive en Sim Mi7 Fa#7 Contrebande Des plat's-bandes Du couvent Sim Mi7 La La frivole Fleur qui vole Arrive en Sim Mi7 La Contrebande Des plat's-bandes Du couvent

...

La Mi7 La Notre Père Qui, j'espère Etes aux cieux Mi7 La La7 N'ayez cure Des murmures Malicieux Ré La La légère Fleur, peuchèreNe vient pas Sim Mi7 Fa#7 De nonnettes De cornettes En sabbat Sim Mi7 La La légère Fleur, peuchèreNe vient pas Sim Mi7 La De nonnettes De cornettes En sabbat

La Mi7 La Sachez, diantre Qu'un jour, entre Deux ave Mi7 La La7 Sur la pierre D'un calvaire Il l'a trouvée Ré La Et l'a mise Chose admise Par le ciel Sim Mi7 Fa#7 Sans ambages Dans les pages Du missel Sim Mi7 La Et l'a mise Chose admise Par le ciel Sim Mi7 La Sans ambages Dans les pages Du missel

La Mi7 La Que ces messes Basses cessent Je vous prie Mi7 La La7 Non, le prêtre N'est pas traître A Marie Ré La Que personne Ne soupçonne Puis jamais Sim Mi7 Fa#7 La petite Marguerite Ah ! ça mais... Sim Mi7 La Que personne Ne soupçonne Puis jamais Sim Mi7 La La petite Marguerite Ah ! ça mais


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LA JEANNE Sim Mim Fa#7 Mim Fa# Mim Fa# Chez Jeanne, la Jeanne, Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu Mim Sim Fa#7 Mim Fa# On pourrait l'appeler l'auberge du Bon Dieu, S'il n'en existait déjà une Sim La Sol Fa#7 Do#7 Fa#7 Mim Sim La dernière où l'on peut entrer, Sans frapper sans montrer patte blanche. Mim Fa#7 Mim Fa# Mim Fa# Chez Jeanne, la Jeanne, On est n'importe qui on vient n'importe quand Mim Sim Fa#7 Mim Fa# Et comme par miracle par enchantement, On fait partie de la famille Sim La Sol Fa#7 Do#7 Fa#7 Mim Sim Dans son cœur en s'poussant un peu, Reste encore une petite place. Mim Fa#7 Mim Fa# Mim Fa# La Jeanne, la Jeanne, Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie Mim Sim Fa#7 Mim Fa# Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie, Par la façon qu'elle le donne Sim La Sol Fa#7 Do#7 Fa#7 Mim Sim Son pain ressemble à du gâteau, Et son eau à du vin comme deux gouttes d'eau. Mim Fa#7 Mim Fa# Mim Fa# La Jeanne, la Jeanne, On la paie quand on peut des prix mirobolants Mim Sim Fa#7 Mim Fa# Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs, Un semblant d'accord de guitare Sim La Sol Fa#7 Do#7 Fa#7 Mim Sim L'adresse d'un chat échaudé, Ou d'un chien tout crotté comme pourboire. Mim Fa#7 Mim Fa# Mim Fa# La Jeanne, la Jeanne, Dans ses roses et ses choux n'a pas trouvé d'enfant Mim Sim Fa#7 Mim Fa# Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents, Et qu'on accroche à son corsage Sim La Sol Fa#7 Do#7 Fa#7 Mim Sim Et qu'on arrose avec son lait, D'autres qu'elle en seraient toutes chagrines. Mim Fa#7 Mim Fa# Mim Fa# Mais Jeanne, la Jeanne, Ne s'en soucie pas plus que de colin-tampon Mim Sim Fa#7 Mim Fa# Être mère de trois poulpiquets à quoi bon, Quand elle est mère universelle Sim


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LES AMOURS D'ANTAN

Ré Do#m Moi, mes amours d'antan c'était de la grisette, Mim Fa#7 Margot, la blanche caille, et Fanchon, la cousette, Mi7 La La7 Pas la moindre noblesse, excusez-moi du peu, Ré Do#m C'étaient, me direz-vous, de grâces roturières, Mim Fa#7 Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière, Mi7 La La7 Mon prince, on a les dames du temps jadis qu'on peut... Ré Do#m Car le cœur à vingt ans se pose où l'œil se pose, Mim Fa#7 Le premier cotillon venu vous en impose, Mi7 La La7 La plus humble bergère est un morceau de roi. Ré Do#m Ça manquait de marquise, on connut la soubrette, Mim Fa#7 Faute de fleur de lys on eut la pâquerette, Mi7 La La7 Au printemps Cupidon fait flèche de tout bois... Ré Do#m On rencontrait la belle aux Puces, le dimanche : Mim Fa#7 « Je te plais, tu me plais » et c'était dans la manche, Mi7 La La7 Et les grands sentiments n'étaient pas de rigueur. Ré Do#m « Je te plais, tu me plais, viens donc beau militaire. » Mim Fa#7 Dans un train de banlieue on partait pour Cythère, Mi7 La La7 On n'était pas tenu même d'apporter son cœur...

Ré Do#m Mimi, de prime abord, payait guère de mine, Mim Fa#7 Chez son fourreur sans doute on ignorait l'hermine, Mi7 La La7 Son habit sortait point de l'atelier d'un dieu... Ré Do#m Mais quand, par-dessus le moulin de la Galette, Mim Fa#7 Elle jetait pour vous sa parure simplette, Mi7 La La7 C'est Psychée toute entière qui vous sautait aux yeux. Ré Do#m Au second rendez-vous y'avait parfois personne, Mim Fa#7 Elle avait fait faux bond, la petite amazone, Mi7 La La7 Mais l'on ne courait pas se pendre pour autant... Ré Do#m La marguerite commencée avec Suzette, Mim Fa#7 On finissait de l'effeuiller avec Lisette Mi7 La La7 Et l'amour y trouvait quand même son content. Ré Do#m C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières, Mim Fa#7 Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière, Mi7 La La7 Mais c'étaient mes amours, excusez-moi du peu, Ré Do#m Des Manon, des Mimi, des Suzon, des Lisette, Mim Fa#7 Margot la blanche caille, et Fanchon, la cousette, Mi7 La La7 Mon prince, on a les dames du temps jadis qu'on peut...


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MARQUISE Intro : La La5+ Ré La La5+ Ré Marquise, si mon visage, A quelques traits un peu vieux, Si7 Mi Mi5+ La Souvenez-vous qu'à mon âge, Vous ne vaudrez guère mieux. La La5+ Ré Marquise, si mon visage, A quelques traits un peu vieux, Do#7 Fa#m Si7 Mi La Souvenez-vous qu'à mon âge, Vous ne vaudrez guère mieux.

La La5+ Ré Le temps aux plus belles choses Se plaîst à faire un affront Si7 Mi Mi5+ La Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front. La La5+ Ré Le temps aux plus belles choses Se plaîst à faire un affront Do#7 Fa#m Si7 Mi La Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front.

La La5+ Ré Le mesme cours des planètes Règle nos jours et nos nuits Si7 Mi Mi5+ La On m'a vu ce que vous estes; Vous serez ce que je suis La La5+ Ré Le mesme cours des planètes Règle nos jours et nos nuits Do#7 Fa#m Si7 Mi La On m'a vu ce que vous estes; Vous serez ce que je suis . La La5+ Ré Peut-être que je serai vieille, Répond Marquise, cependant Si7 Mi Mi5+ La J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille, Et je t'emmerde en attendant. La La5+ Ré Peut-être que je serai vieille, Répond Marquise, cependant Do#7 Fa#m Si7 Mi La J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille, Et je t'emmerde en attendant.


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L'ASSASSINAT Sim Mim Fa#7 Sim La7 Ré C'est pas seulement à Paris, Que le crime fleurit Sim Ré Do# Sim Nous, au village, aussi, l'on a, De beaux assassinats Sim Ré Do# Sim Fa#m Sim Nous, au village, aussi, l'on a, De beaux assassinats Il avait la tête chenue, Et le cœur ingénu Il eut un retour de printemps, Pour une de vingt ans Il eut un retour de printemps, Pour une de vingt ans Mais la chair fraîche, la tendre chair, Mon vieux, ça coûte cher Au bout de cinq à six baisers, Son or fut épuisé Au bout de cinq à six baisers, Son or fut épuisé Quand sa menotte elle a tendue, Triste, il a répondu Qu'il était pauvre comme Job, Elle a remis sa robe Qu'il était pauvre comme Job, Elle a remis sa robe Elle alla quérir son coquin, Qu'avait l'appât du gain Sont revenus chez le grigou, Faire un bien mauvais coup Sont revenus chez le grigou, Faire un bien mauvais coup Et pendant qu'il le lui tenait, Elle l'assassinait On dit que, quand il expira, La langue elle lui montra On dit que, quand il expira, La langue elle lui montra Mirent tout sens dessus dessous, Trouvèrent pas un sou Mais des lettres de créanciers, Mais des saisies d'huissiers Mais des lettres de créanciers, Mais des saisies d'huissiers Alors, prise d'un vrai remords, Elle eut chagrin du mort Et, sur lui, tombant à genoux, Elle dit : « Pardonne-nous ! » Et, sur lui, tombant à genoux, Elle dit : « Pardonne-nous ! » Quand les gendarmes sont arrivés, En pleurs ils l'ont trouvée C'est une larme au fond des yeux, Qui lui valut les cieux C'est une larme au fond des yeux, Qui lui valut les cieux Et le matin qu'on la pendit, Elle fut en paradis Certains dévots, depuis ce temps, Sont un peu mécontents Certains dévots, depuis ce temps, Sont un peu mécontents C'est pas seulement à Paris, Que le crime fleurit Nous, au village, aussi, l'on a, De beaux assassinats Nous, au village, aussi, l'on a, De beaux assassinats


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LES COPAINS D'ABORD Do Non ce n'était pas le radeau, De la méduse ce bateau, Ré Qu'on se le dise au fond des ports, Dise au fond des ports Fa Mi Il naviguait en père peinard, Sur la grand-mare des canards Lam Ré Sol7 Do Et s'appelait les copains d'abord, Les copains d'abord Do Ses « fluctuat nec mergitur », C'était pas d'la littérature Ré N'en déplaise aux jeteurs de sorts, Aux jeteurs de sorts Fa Mi Son capitaine et ses matelots, N'étaient pas des enfants d'salauds Lam Ré Sol7 Do Mais des amis franco de port, Des copains d'abord Do C'étaient pas des amis de luxe, Des petits Castor et Pollux Ré Des gens de Sodome et Gomorrhe, Sodome et Gomorrhe Fa Mi C'étaient pas des amis choisis, Par Montaigne et la Boétie Lam Ré Sol7 Do Sur le ventre ils se tapaient fort, Les copains d'abord Do C'étaient pas des anges non plus, L'évangile ils l'avaient pas lu Ré Mais ils s'aimaient toutes voiles dehors, Toutes voiles dehors Fa Mi Jean, Pierre, Paul et compagnie, C'était leur seule litanie Lam Ré Sol7 Do Leur credo leur confiteor, Aux copains d'abord Do Au moindre coup de Trafalgar, C'est l'amitié qui prenait l'quart Ré C'est elle qui leur montrait le nord, Leur montrait le nord Fa Mi Et quand ils étaient en détresse, Qu'leurs bras lançaient des S.O.S. Lam Ré Sol7 Do n aurait dit des sémaphores, Les copains d'abord Do Au rendez-vous des bons copains, Y avait pas souvent de lapins Ré Quand l'un d'entre eux manquait à bord, C'est qu'il était mort Fa Mi Oui mais jamais au grand jamais, Son trou dans l'eau n'se refermait Lam Ré Sol7 Do Cent ans après coquin de sort, Il manquait encore Do Des bateaux j'en ai pris beaucoup, Mais le seul qui ait tenu le coup Ré Qui n'ait jamais viré de bord, Mais viré de bord Fa Mi Naviguait en père peinard, Sur la grand-mare des canards Lam Ré Sol7 Do Et s'appelait les copains d'abord, Les copains d'abord


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LES QUAT'ZARTS Rém Sol7 Do La7 Rém Les copains affligés, les copines en pleurs, La boite à Dominos, enfouie sous les fleurs Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 Tout le monde équipé de sa tenue de deuil, La farce était bien bonne et valait le coup d'œil Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Les quat'zarts avaient fait les choses comme il faut : L'enterrement paraissait officiel. Bravo ! Rém Sol7 Do La7 Rém Le mort ne chantait pas : « Ah c'qu'on s'emmerde ici ! » Il prenait son trépas à cœur cette fois ci. Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 Et les bonhommes chargés, de la levée du corps, Ne chantaient pas non plus : « Saint Éloi bande encore ! ». Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Les quat'zarts avaient fait les choses comme il faut : Le macchabée semblait tout à fait mort. Bravo ! Rém Sol7 Do La7 Rém Ce n'étaient pas du tout des filles en tutu, Avec des fesses à claques et des chapeaux pointus Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 Les commères choisies pour le cordon du poêle, Et nul ne leur criait :« A poil ! A poil ! A poil ! » Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Les quat'zarts avaient fait les choses comme il faut : Les pleureuses sanglotaient pour de bon. Bravo ! Rém Sol7 Do La7 Rém Le curé n'avait pas un goupillon factice, Un de ces goupillons en forme de phallus, Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 Et quand il y alla de ses De Profondis, L'enfant de cœur répliqua pas morpionibus Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Les quat'zarts avaient fait les choses comme il faut : Le curé venait pas de Camaret. Bravo ! Rém Sol7 Do La7 Rém On descendit la bière, et je fut bien déçu, La blague maintenant frisait le mauvais goût, Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 Car le mort se laissa jeter la terre dessus, Sans lever le couvercle en s'écriant : « Coucou ! » Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Les quat'zarts avaient fait les choses comme il faut : Le cercueil n'était pas à double fond. Bravo ! Rém Sol7 Do La7 Rém Quand tout fut consommé, je leur ai dit : « Messieurs, Allons faire à présent la tournée des boxons » Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 Mais ils m'ont regardé avec de pauvres yeux, Puis ils m'ont embrassé d'une étrange façon. Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Les quat'zarts avaient fait les choses comme il faut : Leur compassion semblait venir du cœur. Bravo ! Rém Sol7 Do La7 Rém Quand je suis ressorti de ce champ de navets, L'ombre de l'ici gît, pas à pas me suivait, Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 Une petite croix de trois fois rien du tout, Faisant à elle seule de l'ombre un peu partout. Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Les quat'zarts avaient fait les choses comme il faut : Les revenants s'en mêlaient à leur tour. Bravo ! Rém Sol7 Do La7 Rém J'ai compris ma méprise un petit peu plus tard, Quand allumant ma pipe avec le faire-part, Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 J'm'aperçu que mon nom, comme celui d'un bourgeois, Occupait sur la liste une place de choix. Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Les quat'zarts avaient fait les choses comme il faut : J'étais le plus proche parent du défunt. Bravo ! Rém Sol7 Do La7 Rém Adieu les faux tibias, les crânes de carton, Plus de marche funèbre, au son des mirlitons. Sol7 Do Lam Ré7 Sol7 Do Do7 Au grand bal des quat'zarts, nous n'irons plus danser, Les vrais enterrements viennent de commencer Fa Si7 Mim Lam Ré7 Sol7 Do La7 Nous n'irons plus danser au grand bal des quat'zarts, Viens pépère on va se ranger des corbillards. (bis)


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LE PETIT JOUEUR DE FLÛTEAU Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Le petit joueur de flûteau, Menait la musique au château, Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Pour la grâce de ses chansons, Le roi lui offrit un blason Mim Sim7 Fa#7 Mim Sim La7 Je ne veux pas être noble, Répondit le croque-note Ré Mim La7 Ré Sim Sol La7 Lam6 Avec un blason à la clé, Mon « la » se mettrait à gonfler Si7 Mim Fa#7 Sim Ré Mi7 La7 Ré On dirait par tout le pays, Le joueur de flûte a trahi Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Et mon pauvre petit clocher, Me semblerait trop bas perché Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Je ne plierais plus les genoux, Devant le bon Dieu de chez nous Mim Sim7 Fa#7 Mim Sim La7 Il faudrait à ma grande âme, Tous les saints de Notre-Dame Ré Mim La7 Ré Sim Sol La7 Lam6 Avec un évêque à la clé, Mon « la » se mettrait à gonfler Si7 Mim Fa#7 Sim Ré Mi7 La7 Ré On dirait par tout le pays, Le joueur de flûte a trahi Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Et la chambre où j'ai vu la jour, Me serait un triste séjour Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Je quitterais mon lit mesquin, Pour une couche à baldaquin Mim Sim7 Fa#7 Mim Sim La7 Je changerais ma chaumière, Pour une gentilhommière Ré Mim La7 Ré Sim Sol La7 Lam6 Avec un manoir à la clé, Mon « la » se mettrait à gonfler Si7 Mim Fa#7 Sim Ré Mi7 La7 Ré On dirait par tout le pays, Le joueur de flûte a trahi Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Je serais honteux de mon sang, Des aïeux de qui je descends Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré On me verrait bouder dessus, La branche dont je suis issu Mim Sim7 Fa#7 Mim Sim La7 Je voudrais un magnifique, Arbre généalogique Ré Mim La7 Ré Sim Sol La7 Lam6 Avec du sang bleu à la clé, Mon « la » se mettrait à gonfler Si7 Mim Fa#7 Sim Ré Mi7 La7 Ré On dirait par tout le pays, Le joueur de flûte a trahi Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Je ne voudrais plus épouser, Ma promise, ma fiancée Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Je ne donnerais pas mon nom, A une quelconque Ninon Mim Sim7 Fa#7 Mim Sim La7 Il me faudrait pour compagne, La fille d'un grand d'Espagne Ré Mim La7 Ré Sim Sol La7 Lam6 Avec une princesse à la clé, Mon « la » se mettrait à gonfler Si7 Mim Fa#7 Sim Ré Mi7 La7 Ré On dirait par tout le pays, Le joueur de flûte a trahi Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Le petit joueur de flûteau, Fit la révérence au château Ré Sim La7 Ré Sim La7 Ré Sans armoiries, sans parchemin, Sans gloire il se mit en chemin Mim Sim7 Fa#7 Mim Sim La7 Vers son clocher, sa chaumine, Ses parents et sa promise Ré Mim La7 Ré Sim Sol La7 Lam6 Nul ne dise dans le pays, Le joueur de flûte a trahi Si7 Mim Fa#7 Sim Ré Mi7 La7 Ré Et Dieu reconnaisse pour sien, Le brave petit musicien !


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LES DEUX ONCLES Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Gaston, L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons Do Ré Do Ré Do Ré Do Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts, Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! Je vis encor

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé, Que vos veuves de guerre ont enfin convolé Do Ré Do Ré Do Ré Do Que l'on a requinqué, dans le ciel de Verdun, Les étoiles ternies du maréchal Pétain

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Maintenant que vos controverses se sont tues, Qu'on s'est bien partagé les cordes des pendus Do Ré Do Ré Do Ré Do Maintenant que John Bull nous boude, maintenant, Que c'en est fini des querelles d'Allemand

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Que vos filles et vos fils vont, la main dans la main, Faire l'amour ensemble et l'Europe de demain Do Ré Do Ré Do Ré Do Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant, Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons, Vous l'ami les Tommies, vous l'ami des Teutons Do Ré Do Ré Do Ré Do Que, de vos vérités, vos contrevérités, Tout le monde s'en fiche à l'unanimité

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré De vos épurations, vos collaborations, Vos abominations et vos désolations Do Ré Do Ré Do Ré De vos plats de choucroute et vos tasses de thé, Tout le monde s'en fiche à l'unanimité

Do

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré En dépit de ces souvenirs qu'on commémore, Des flammes qu'on ranime aux monuments aux Morts Do Ré Do Ré Do Ré Do Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous, Révérence parler, tout le monde s'en fout

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré La vie, comme dit l'autre, a repris tous ses droits, Elles ne font plus beaucoup d'ombre, vos deux croix Do Ré Do Ré Do Ré Do Et, petit à petit, vous voilà devenus, L'Arc de Triomphe en moins, des soldats inconnus

…/…


99 Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Maintenant, j'en suis sûr, chers malheureux tontons, Vous, l'ami des Tommies, vous, l'ami des Teutons Do Ré Do Ré Do Ré Do Si vous aviez vécu, si vous étiez ici, C'est vous qui chanteriez la chanson que voici

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Chanteriez, en trinquant ensemble à vos santés, Qu'il est fou de perdre la vie pour des idées Do Ré Do Ré Do Ré Do Des idées comme ça, qui viennent et qui font, Trois petits tours, trois petits morts, et puis s'en vont

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Qu'aucune idée sur terre est digne d'un trépas, Qu'il faut laisser ce rôle à ceux qui n'en ont pas Do Ré Do Ré Do Ré Do Que prendre, sur-le-champ, l'ennemi comme il vient, C'est de la bouillie pour les chats et pour les chiens

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Qu'au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi, Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami Do Ré Do Ré Do Ré Do Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main, Mieux vaut toujours remettre une salve à demain

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Que les seuls généraux qu'on doit suivre aux talons, Ce sont les généraux des p'tits soldats de plomb Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant, Malbrough qui va-t-en guerre au pays des enfants

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Ô vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux, Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu Do Ré Do Ré Do Ré Do Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas, Offrez-leur de ma part ces « Ne m'oubliez pas »

Mim Ré Mim Ré Mim Ré La7 Ré Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin, Un p'tit « forget me not » pour mon oncle Martin Do Ré Do Ré Do Ré Do « Un p'tit vergiss mein nicht » pour mon oncle Gaston, Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons...


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LE VINGT-DEUX SEPTEMBRE Ré Fa#7 Sim Fa#7 Un vingt-e-deux septembre au diable vous partîtes, Et, depuis, chaque année, à la date susdite, Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Fa#7 Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous... Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre, Sim Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La Plus une seule larme à me mettre aux paupières : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Ré Fa#7 Sim Fa#7 On ne reverra plus, au temps des feuilles mortes, Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Fa#7 Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous... Que le brave Prévert et ses escargots veuillent Sim Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La Bien se passer de moi, pour enterrer les feuilles : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Ré Fa#7 Sim Fa#7 Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes, Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Fa#7 Et me rompais les os en souvenir de vous... Le complexe d'Icare à présent m'abandonne, Sim Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Ré Fa#7 Sim Fa#7 Pieusement noué d'un bout de vos dentelles, J'avais, sur ma fenêtre, un bouquet d'immortelles Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Fa#7 Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous... Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe, Sim Fa#7 Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La Les regrets éternels à présent me dépassent : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Ré Fa#7 Sim Fa#7 Désormais, le petit bout de cœur qui me reste, Ne traversera plus l'équinoxe funeste Sim Mi7 La Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Fa#7 En battant la breloque en souvenir de vous... Il a craché sa flamme et ses cendres s'éteignent, Sim Fa#7 Sim Mi7 Lam7 Rém Sol7 Do A peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes : Le vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Mi7 La Et c'est triste de n'être plus triste sans vous


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LA TONDUE Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 La belle qui couchait avec le roi de Prusse, Avec le roi de Prusse Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do A qui l'on a tondu le crâne rasibus, Le crâne rasibus Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Son penchant prononcé pour les « ich liebe dich », Pour les « ich liebe dich » Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do Lui valut de porter quelques cheveux postiches, Quelques cheveux postiches Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Les braves sans-culottes et les bonnets phrygiens, Et les bonnets phrygiens Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do Ont livré sa crinière à un tondeur de chiens, A un tondeur de chiens Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 J'aurais dû prendre un peu parti pour sa toison, Parti pour sa toison Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do J'aurais dû dire un mot pour sauver son chignon, Pour sauver son chignon Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Mais je n'ai pas bougé du fond de ma torpeur, Du fond de ma torpeur Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do Les coupeurs de cheveux en quatre m'ont fait peur, En quatre m'ont fait peur Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Quand, pire qu'une brosse, elle eut été tondue, Elle eut été tondue Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do J'ai dit : « C'est malheureux, ces accroche-cœur perdus, Ces accroche-cœur perdus » Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Et, ramassant l'un d'eux qui traînait dans l'ornière, Qui traînait dans l'ornière Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do Je l'ai, comme une fleur, mis à ma boutonnière, Mis à ma boutonnière Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 En me voyant partir arborant mon toupet, Arborant mon toupet Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do Tous ces coupeurs de nattes m'ont pris pour un suspect, M'ont pris pour un suspect Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Comme de la patrie je ne mérite guère, Je ne mérite guère Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do J'ai pas la Croix d'honneur, j'ai pas la croix de guerre, J'ai pas la croix de guerre Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Do Sol7 Et je n'en souffre pas avec trop de rigueur, Avec trop de rigueur Do La7 Rém Ré9 Sol7 Do J'ai ma rosette à moi : c'est un accroche-cœur, C'est un accroche-cœur.


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VENUS CALLIPYGE Fa Fa7 Sib Solm7 Do7 Fa Rém Solm Do7 Fa Que jamais l'art abstrait, qui sévit maintenant, N'enlève à vos attraits ce volume étonnant Fa Fa7 Sib Solm7 Do7 Fa Rém Solm Do7 Fa Au temps où les faux culs sont la majorité, Gloire à celui qui dit toute la vérité Sol7 La Lam Ré Lam Ré Votre dos perd son nom avec si bonne grâce, Qu'on ne peut s'empêcher de lui donner raison Sol7 La Fa Sol7 Do La7 Rém Sol Mi Que ne suis-je, madame, un poète de race, Pour dire à sa louange un immortel blason, Fa Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do Pour dire à sa louange un immortel blason Sol7 La Lam Ré Lam Ré En le voyant passer, j'en eus la chair de poule, Enfin, je vins au monde et, depuis, je lui voue Sol7 La Fa Sol7 Do La7 Rém Sol Mi Un culte véritable et, quand je perds aux boules, En embrassant Fanny, je ne pense qu'à vous, Fa Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do En embrassant Fanny, je ne pense qu'à vous Sol7 La Lam Ré Lam Ré Pour obtenir, madame, un galbe de cet ordre, Vous devez torturer les gens de votre entour Sol7 La Fa Sol7 Do La7 Rém Sol Mi Donner aux couturiers bien du fil à retordre, Et vous devez crever votre dame d'atour, Fa Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do Et vous devez crever votre dame d'atour Sol7 La Lam Ré Lam Ré C'est le duc de Bordeaux qui s'en va, tête basse, Car il ressemble au mien comme deux gouttes d'eau Sol7 La Fa Sol7 Do La7 Rém Sol Mi S'il ressemblait au vôtre, on dirait, quand il passe, « C'est un joli garçon que le duc de Bordeaux ! », Fa Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do « C'est un joli garçon que le duc de Bordeaux ! » Sol7 La Lam Ré Lam Ré Ne faites aucun cas des jaloux qui professent, Que vous avez placé votre orgueil un peu bas Sol7 La Fa Sol7 Do La7 Rém Sol Mi Que vous présumez trop, en somme de vos fesses, Et surtout, par faveur, ne vous asseyez pas, Fa Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do Et surtout, par faveur, ne vous asseyez pas Sol7 La Lam Ré Lam Ré Laissez-les raconter qu'en sortant de calèche, La brise a fait voler votre robe et qu'on vit Sol7 La Fa Sol7 Do La7 Rém Sol Mi Écrite dans un cœur transpercé d'une flèche, Cette expression triviale : « A Julot pour la vie », Fa Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do Cette expression triviale : « A Julot pour la vie » Sol7 La Lam Ré Lam Ré Laissez-les dire encor qu'à la cour d'Angleterre, Faisant la révérence aux souverains anglois Sol7 La Fa Sol7 Do La7 Rém Sol Mi Vous êtes, patatras ! tombée assise à terre, La loi d'la pesanteur est dure, mais c'est la loi, Fa Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do La loi d'la pesanteur est dure, mais c'est la loi Sol7 La Lam Ré Lam Ré Nul ne peut aujourd'hui trépasser sans voir Naples, A l'assaut des chefs-d'œuvre ils veulent tous courir Sol7 La Fa Sol7 Do La7 Rém Sol Mi Mes ambitions à moi sont bien plus raisonnables : Voir votre académie, madame, et puis mourir, Fa Sol7 Do La7 Rém Sol7 Do Voir votre académie, madame, et puis mourir Fa Fa7 Sib Solm7 Do7 Fa Rém Solm Do7 Fa Que jamais l'art abstrait, qui sévit maintenant, N'enlève à vos attraits ce volume étonnant Fa Fa7 Sib Solm7 Do7 Fa Rém Solm Do7 Fa Au temps où les faux culs sont la majorité, Gloire à celui qui dit toute la vérité


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LE MOUTON DE PANURGE Sim Mi Fa#7 Sim Fa#7 Sim La7 Elle n'a pas encor de plumes, La flèche qui doit percer son flanc Ré La7 Ré La7 Ré Ré7 Et dans son cœur rien ne s'allume, Quand elle cède à ses galants. Sol La7 Ré Si7 Mim Fa#7 Elle se rit bien des gondoles, Des fleurs bleues, des galants discours Sim Fa#7 Sim Sol La7 Ré Des Vénus de la vieille école, Celles qui font l'amour par amour Sim Fa#7 Sim Sol La7 Sim Des Vénus de la vieille école, Celles qui font l'amour par amour Sim Mi Fa#7 Sim Fa#7 Sim La7 N'allez pas croire davantage, Que le démon brûle son corps Ré La7 Ré La7 Ré Ré7 Il s'arrête au premier étage, Son septième ciel, et encor Sol La7 Ré Si7 Mim Fa#7 Elle n'est jamais langoureuse, Passée par le pont des soupirs Sim Fa#7 Sim Sol La7 Ré Et voit comme des bêtes curieuses, Celles qui font l'amour par plaisir Sim Fa#7 Sim Sol La7 Sim Et voit comme des bêtes curieuses, Celles qui font l'amour par plaisir Sim Mi Fa#7 Sim Fa#7 Sim La7 Croyez pas qu'elle soit à vendre, Quand on l'a mise sur le dos Ré La7 Ré La7 Ré Ré7 On n'est pas tenu de se fendre, D'un somptueux petit cadeau Sol La7 Ré Si7 Mim Fa#7 Avant d'aller en bacchanale, Elle présente pas un devis Sim Fa#7 Sim Sol La7 Ré Elle n'a rien de ces belles vénales, Celles qui font l'amour par profit Sim Fa#7 Sim Sol La7 Sim Elle n'a rien de ces belles vénales, Celles qui font l'amour par profit Sim Mi Fa#7 Sim Fa#7 Sim La7 Mais alors, pourquoi cède-t-elle, Sans coeur, sans lucre, sans plaisir Ré La7 Ré La7 Ré Ré7 Si l'amour vaut pas la chandelle, Pourquoi le joue-t-elle à loisir Sol La7 Ré Si7 Mim Fa#7 Si quiconque peut, sans ambages, L'aider à dégrafer sa robe Sim Fa#7 Sim Sol La7 Ré C'est parce qu'elle veut être à la page, Que c'est la mode et qu'elle est snob Sim Fa#7 Sim Sol La7 Sim C'est parce qu'elle veut être à la page, Que c'est la mode et qu'elle est snob Sim Mi Fa#7 Sim Fa#7 Sim La7 Mais changent coutumes et filles, Un jour, peut-être, en son sein nu Ré La7 Ré La7 Ré Ré7 Va se planter pour toute la vie, Une petite flèche perdue Sol La7 Ré Si7 Mim Fa#7 On n'verra plus qu'elle en gondole, Elle ira jouer, à son tour Sim Fa#7 Sim Sol La7 Ré Les Vénus de la vieille école, Celles qui font l'amour par amour Sim Fa#7 Sim Sol La7 Sim Les Vénus de la vieille école, Celles qui font l'amour par amour


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LA ROUTE AUX QUATRE CHANSONS La Mi7 La Mi7 J'ai pris la route de Dijon, Pour voir un peu la Marjolaine, La Mi7 La Mi7 La belle, digue digue don, Qui pleurait près de la fontaine. La Mi7 La Mi7 Mais elle avait changé de ton, Il lui fallait des ducatons La Mi7 La Rém Sol7 Dedans son bas de laine, Pour n'avoir plus de peine. Do Sol7 Do Sol7 Elle m'a dit : " Tu viens, chéri ? Et si tu me payes un bon prix Do Sol7 Do Rém Mi7 Aux anges je t'emmène, Digue digue don daine. " La Ré Mi7 La Ré Mi7 La La Marjolaine pleurait surtout, Quand elle n'avait pas de sous. Ré Mi7 La Ré Mi7 La La Marjolaine de la chanson, Avait de plus nobles façons. La Mi7 La Mi7 J'ai passé le pont d'Avignon, Pour voir un peu les belles dames La Mi7 La Mi7 Et les beaux messieurs tous en rond, Qui dansaient, dansaient, corps et âmes. La Mi7 La Mi7 Mais ils avaient changé de ton, Ils faisaient fi des rigodons, La Mi7 La Rém Sol7 Menuets et pavanes, Tarentelles, sardanes, Do Sol7 Do Sol7 Et les belles dames m'ont dit ceci : " Étranger, sauve-toi d'ici Do Sol7 Do Rém Mi7 Ou l'on donne l'alarme, Aux chiens et aux gendarmes ! " La Ré Mi7 La Ré Mi7 La Quelle mouche les a donc piquées, Ces belles dames si distinguées ? Ré Mi7 La Ré Mi7 La Les belles dames de la chanson, Avaient de plus nobles façons. La Mi7 La Mi7 Je me suis fait faire prisonnier, Dans les vieilles prisons de Nantes, La Mi7 La Mi7 Pour voir la fille du geôlier, Qui, paraît-il, est avenante. La Mi7 La Mi7 Mais elle avait changé de ton, Quand j'ai demandé : " Que dit-on La Mi7 La Rém Sol7 Des affaires courantes, Dans la ville de Nantes ? " Do Sol7 Do Sol7 La mignonne m'a répondu : " On dit que vous serez pendu Do Sol7 Do Rém Mi7 Aux matines sonnantes, Et j'en suis bien contente ! " La Ré Mi7 La Ré Mi7 La Les geôlières n'ont plus de cœur, Aux prisons de Nantes et d'ailleurs. Ré Mi7 La Ré Mi7 La La geôlière de la chanson, Avait de plus nobles façons. La Mi7 La Mi7 Voulant mener à bonne fin, Ma folle course vagabonde, La Mi7 La Mi7 Vers mes pénates je revins, Pour dormir auprès de ma blonde, La Mi7 La Mi7 Mais elle avait changé de ton, Avec elle, sous l'édredon, La Mi7 La Rém Sol7 Il y avait du monde, Dormant près de ma blonde. Do Sol7 Do Sol7 J'ai pris le coup d'un air blagueur, Mais, en cachette, dans mon cœur, Do Sol7 Do Rém Mi7 La peine était profonde, L'chagrin lâchait la bonde. La Ré Mi7 La Ré Mi7 La Hélas ! du jardin de mon père, La colombe s'est fait la paire... Ré Mi7 La Ré Mi7 La Par bonheur, par consolation, Me sont restées les quatre chansons.


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SATURNE Si7 Mim Ré7 Sol Il est morne, il est taciturne, Il préside aux choses du temps Si7 Do Lam Ré7 Sol Il porte un joli nom, « Saturne », Mais c'est un Dieu fort inquiétant Si7 Do Mim Si7 Mim Il porte un joli nom, « Saturne », Mais c'est un Dieu fort inquiétant. Si7 Mim Ré7 Sol En allant son chemin, morose, Pour se désennuyer un peu Si7 Do Lam Ré7 Sol Il joue à bousculer les roses, Le temps tue le temps comme il peut. Si7 Do Mim Si7 Mim Il joue à bousculer les roses, Le temps tue le temps comme il peut. Si7 Mim Ré7 Sol Cette saison, c'est toi, ma belle, Qui a fait les frais de son jeu, Si7 Do Lam Ré7 Sol Toi qui a payé la gabelle, Un grain de sel dans tes cheveux. Si7 Do Mim Si7 Mim Toi qui a payé la gabelle, Un grain de sel dans tes cheveux. Si7 Mim Ré7 Sol C'est pas vilain, les fleurs d'automne, Et tous les poètes l'ont dit. Si7 Do Lam Ré7 Sol Je te regarde et je te donne, Mon billet qu'ils n'ont pas menti. Si7 Do Mim Si7 Mim Je te regarde et je te donne, Mon billet qu'ils n'ont pas menti. Si7 Mim Ré7 Sol Viens encor, viens ma favorite, Descendons ensemble au jardin, Si7 Do Lam Ré7 Sol Viens effeuiller la marguerite, De l'été de la Saint-Martin. Si7 Do Mim Si7 Mim Viens effeuiller la marguerite, De l'été de la Saint-Martin. Si7 Mim Ré7 Sol Je sais par cœur toutes tes grâces, Et pour me les faire oublier, Si7 Do Lam Ré7 Sol Il faudra que Saturne en fasse, Des tours d'horloge, de sablier ! Si7 Do Mim Si7 Mim Et la petite pisseuse d'en face, Peut bien aller se rhabiller.


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LE GRAND PAN Sim Do Du temps que régnait le Grand Pan, Les dieux protégeaient les ivrognes Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Un tas de génies titubants, Au nez rouge, à la rouge trogne. Sim Do Dès qu'un homme vidait les cruchons, Qu'un sac à vin faisait carousse Fa#7 Sim Fa#7 Sim Ils venaient en bande à ses trousses, Compter les bouchons. Mim La7 Ré Si7 La plus humble piquette était alors bénie, Distillée par Noé, Silène, et compagnie. Mim Sim Sol Fa#7 Sim Le vin donnait un lustre au pire des minus, Et le moindre pochard avait tout de Bacchus. Ré Do Sim Do Fa#7 Sim Mais se touchant le crâne, en criant « J'ai trouvé », La bande au professeur Nimbus est arrivée Ré Do Sim La Sim La7 Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement, Chasser les Dieux du Firmament. Ré La7 Ré La7 Ré La7 Ré Fa#7 Aujourd'hui ça et là, les gens boivent encore, Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes. Sim Fa#7 Sim Fa#7 Mim Sim Sol Fa#7 Sim Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes. Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort. Sim Do Quand deux imbéciles heureux, S'amusaient à des bagatelles, Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Un tas de génies amoureux, Venaient leur tenir la chandelle. Sim Do Du fin fond des Champs Elysées, Dès qu'ils entendaient un « Je t'aime », Fa#7 Sim Fa#7 Sim Ils accouraient à l'instant même, Compter les baisers. Mim La7 Ré Si7 La plus humble amourette, était alors bénie, Sacrée par Aphrodite, Eros, et compagnie. Mim Sim Sol Fa#7 Sim L'amour donnait un lustre au pire des minus, Et la moindre amoureuse avait tout de Vénus. Ré Do Sim Do Fa#7 Sim Mais se touchant le crâne, en criant « J'ai trouvé », La bande au professeur Nimbus est arrivée Ré Do Sim La Sim La7 Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement, Chasser les Dieux du Firmament. Ré La7 Ré La7 Ré La7 Ré Fa#7 Aujourd'hui ça et là, les cœurs battent encore, Et la règle du jeu de l'amour est la même. Sim Fa#7 Sim Fa#7 Mim Sim Sol Fa#7 Sim Mais les dieux ne répondent plus de ceux qui s'aiment. Vénus s'est faite femme, et le grand Pan est mort.


107 Sim Do Et quand fatale sonnait l'heure, De prendre un linceul pour costume Fa#7 Sim Do#7 Fa#7 Un tas de génies l'œil en pleurs, Vous offraient les honneurs posthumes. Sim Do Pour aller au céleste empire, Dans leur barque ils venaient vous prendre. Fa#7 Sim Fa#7 Sim C'était presque un plaisir de rendre, Le dernier soupir. Mim La7 Ré Si7 La plus humble dépouille était alors bénie, Embarquée par Caron, Pluton et compagnie. Mim Sim Sol Fa#7 Sim Au pire des minus, l'âme était accordée, Et le moindre mortel avait l'éternité. Ré Do Sim Do Fa#7 Sim Mais se touchant le crâne, en criant « J'ai trouvé », La bande au professeur Nimbus est arrivée Ré Do Sim La Sim La7 Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement, Chasser les Dieux du Firmament. Ré La7 Ré La7 Ré La7 Ré Fa#7 Aujourd'hui ça et là, les gens passent encore, Mais la tombe est hélas la dernière demeure Sim Fa#7 Sim Fa#7 Mim Sim Sol Fa#7 Sim Et les dieux ne répondent plus de ceux qui meurent. La mort est naturelle, et le grand Pan est mort. La7 Ré Si7 Mim Sim Fa#7 Et l'un des derniers dieux, l'un des derniers suprêmes, Ne doit plus se sentir tellement bien luimême Sol La7 Ré Lam Si7 Mim Un beau jour on va voir le Christ, Descendre du calvaire en disant dans sa lippe Sim Fa#7 Sol La Sim « Merde je ne joue plus pour tous ces pauvres types ». J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste.


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SUPPLIQUE POUR ÊTRE ENTERRÉ SUR LA PLAGE DE SÈTE Sim Fa#7 La Camarde qui ne m'a jamais pardonné, D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez Mim La7 Ré Si7 Mim Me poursuit d'un zèle imbécile. Alors cerné de près par les enterrements Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 J'ai cru bon de remettre à jour mon testament, De me payer un codicille Sim Fa#7 Trempe dans l'encre bleue du golf du Lion, Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion Mim La7 Ré Si7 Mim Et de ta plus belle écriture, Note ce qu'il faudrait qu'il advint de mon corps Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord, Que sur un seul point : la rupture Sim Fa#7 Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon, Vers celles de Gavroche et de Mimi Pinson Mim La7 Ré Si7 Mim Celles des Titis, des Grisettes, Que vers le sol natal, mon corps soit ramené Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Dans un sleeping du Paris - Méditerranée, Terminus en gare de Sète Sim Fa#7 Mon caveau de famille, hélas ! n'est pas tout neuf, Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf Mim La7 Ré Si7 Mim Et d'ici que quelqu'un n'en sorte, Il risque de se faire tard et je ne peux Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Dire à ces braves gens : « Poussez-vous donc un peu ! Place aux jeunes » en quelque sorte Sim Fa#7 Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus, Creusez, si c'est possible un petit trou moelleux, Mim La7 Ré Si7 Mim Une bonne petite niche, Auprès de mes amis d'enfance les dauphins, Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Le long de cette grève où le sable est si fin, Sur la plage de la corniche Sim Fa#7 C'est une plage où même à ses moments furieux, Neptune ne se prend jamais trop au sérieux Mim La7 Ré Si7 Mim Où quand un bateau fait naufrage, Le capitaine crie : « Je suis le maître à bord ! Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Sauve qui peut le vin et le pastis d'abord ! Chacun sa bonbonne et courage ! » Sim Fa#7 Et c'est là que jadis à quinze ans révolus, A l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus, Mim La7 Ré Si7 Mim Je connu la prime amourette. Auprès d'une sirène, une femme-poisson, Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Je reçu de l'amour la première leçon, Avalai la première arête.

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109 Sim Fa#7 Déférence gardée envers Paul Valéry, Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris, Mim La7 Ré Si7 Mim Le bon maître me le pardonne. Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens, Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Mon cimetière soit plus marin que le sien, Et n'en déplaise aux autochtones. Sim Fa#7 Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau, Ne donnera pas une ombre triste au tableau, Mim La7 Ré Si7 Mim Mais un charme indéfinissable. Les baigneuses s'en serviront de paravent, Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Pour changer de tenue et les petits enfants, Diront : chouette, un château de sable ! Sim Fa#7 Est-ce trop demander : sur mon petit lopin, Planter, je vous en prie une espèce de pin, Mim La7 Ré Si7 Mim Pin parasol de préférence. Qui saura prémunir contre l'insolation, Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Les bons amis venus faire sur ma concession, D'affectueuses révérences. Sim Fa#7 Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie, Tous chargés de parfums, de musiques jolies, Mim La7 Ré Si7 Mim Le Mistral et la Tramontane, Sur mon dernier sommeil verseront les échos, Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 De villanelle, un jour, un jour de fandango, De tarentelle, de sardane. Sim Fa#7 Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller, Une ondine viendra gentiment sommeiller, Mim La7 Ré Si7 Mim Avec moins que rien de costume, J'en demande pardon par avance à Jésus, Sim Sol Fa#7 Sim Sol Fa#7 Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus, Pour un petit bonheur posthume. Sim Fa#7 Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon, Pauvres grands disparus gisant au Panthéon, Mim La7 Ré Si7 Mim Pauvres cendres de conséquence ! Vous envierez un peu l'éternel estivant, Sim Sol Fa#7 Sol La Si Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant, Qui passe sa mort en vacances.


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LE FANTÔME Sol Mi7 C'était tremblant, c'était troublant, C'était vêtu d'un drap tout blanc, Lam Re7 Sol Do Sol Ça présentait tous les symptômes, Tous les dehors de la vision, Si7 Mim Do Sol Re7 Sol Les faux airs de l'apparition, En un mot, c'était un fantôme ! Sol Mi7 A sa manière d'avancer, A sa façon de balancer Lam Re7 Sol Do Sol Les hanches quelque peu convexes, Je compris que j'avais affaire Si7 Mim Do Sol Re7 Sol A quelqu'un du genre que j' préfère : A un fantôme du beau sexe. Sol Mi7 " Je suis un p'tit poucet perdu, Me dit-elle, d'une voix morfondue, Lam Re7 Sol Do Sol Un pauvre fantôme en déroute. Plus de trace des feux follets, Si7 Mim Do Sol Re7 Sol Plus de trace des osselets, Dont j'avais jalonné ma route ! " Sol Mi7 " Des poètes sans inspiration, Auront pris - quelle aberration ! Lam Re7 Sol Do Sol Mes feux follets pour des étoiles. De pauvres chiens de commissaire Si7 Mim Do Sol Re7 Sol Auront croqué - quelle misère ! - Mes osselets bien garnis de moelle. " Sol Mi7 " A l'heure où le coq chantera, J'aurai bonne mine avec mon drap Lam Re7 Sol Do Sol Plein de faux plis et de coutures ! Et dans ce siècle profane où Si7 Mim Do Sol Re7 Sol Les gens ne croient plus guère à nous, On va crier à l'imposture. " Sol Mi7 Moi, qu'un chat perdu fait pleurer, Pensez si j'eus le cœur serré Lam Re7 Sol Do Sol Devant l'embarras du fantôme. " Venez, dis-je en prenant sa main, Si7 Mim Do Sol Re7 Sol Que je vous montre le chemin, Que je vous reconduise at home " Sol Mi7 L'histoire finirait ici, Mais la brise, et je l'en r'mercie, Lam Re7 Sol Do Sol Troussa le drap d'ma cavalière... Dame, il manquait quelques osselets, Si7 Mim Do Sol Re7 Sol Mais le reste, loin d'être laid, Était d'une grâce singulière.

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111 Sol Mi7 Mon Cupidon, qui avait la, Flèche facile en ce temps-là, Lam Re7 Sol Do Sol Fit mouche et, le feu sur les tempes, Je conviai, sournoisement, Si7 Mim Do Sol Re7 Sol La belle à venir un moment, Voir mes icônes, mes estampes... Sol Mi7 " Mon cher, dit-elle, vous êtes fou ! J'ai deux mille ans de plus que vous... Lam Re7 Sol Do Sol " Le temps, madame, que nous importe ! " - Mettant le fantôme sous mon bras, Si7 Mim Do Sol Re7 Sol Bien enveloppé dans son drap, Vers mes pénates je l'emporte ! Sol Mi7 Eh bien, messieurs, qu'on se le dise : Ces belles dames de jadis Lam Re7 Sol Do Sol Sont de satanées polissonnes, Plus expertes dans le déduit Si7 Mim Do Sol Re7 Sol Que certaines dames d'aujourd'hui, Et je ne veux nommer personne ! Sol Mi7 Au p'tit jour on m'a réveillé, On secouait mon oreiller Lam Re7 Sol Do Sol Avec une fougue pleine de promesses. Mais, foin des délices de Capoue ! Si7 Mim Do Sol Re7 Sol C'était mon père criant : " Debout ! Vains dieux, tu vas manquer la messe ! " Do Sol Mais, foin des délices de Capoue ! Si7 Mim Do Sol Re7 Sol C'était mon père criant : " Debout ! Vains dieux, tu vas manquer la messe ! "


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LA FESSÉE Lam Rém La veuve et l'orphelin, quoi de plus émouvant ? Lam Fa Si7 Mi Un vieux copain d'école étant mort sans enfants, Lam Fa Sol Do Abandonnant au monde une épouse épatante, Lam Rém J'allai rendre visite à la désespérée. Lam Fa Si7 Mi Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée, Lam Si7 Mi Lam Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente. Lam Rém Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux, Lam Fa Si7 Mi Je me mis à blaguer, à sortir des bons mots, Lam Fa Sol Do Tous les moyens sont bons au médecin de l'âme... Lam Rém Bientôt, par la vertu de quelques facéties, Lam Fa Si7 Mi La veuve se tenait les côtes, Dieu merci ! Lam Si7 Mi Lam Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes. Lam Rém Ma pipe dépassait un peu de mon veston. Lam Fa Si7 Mi Aimable, elle m'encouragea : " Bourrez-la donc, Lam Fa Sol Do Qu'aucun impératif moral ne vous arrête, Lam Rém Si mon pauvre mari détestait le tabac, Lam Fa Si7 Mi Maintenant la fumée ne le dérange pas ! Lam Si7 Mi Lam Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes ? " Lam Rém A minuit, d'une voix douce de séraphin, Lam Fa Si7 Mi Elle me demanda si je n'avais pas faim. Lam Fa Sol Do " Ça le ferait-il revenir, ajouta-t-elle, Lam Rém De pousser la piété jusqu'à l'inanition : Lam Fa Si7 Mi Que diriez-vous d'une frugale collation ? " Lam Si7 Mi Lam Et nous fîmes un petit souper aux chandelles.

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113 Lam Rém " Regardez s'il est beau ! Dirait-on point qu'il dort ? Lam Fa Si7 Mi Ce n'est certes pas lui qui me donnerait tort Lam Fa Sol Do De noyer mon chagrin dans un flot de champagne. " Lam Rém Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum, Lam Fa Si7 Mi La veuve était émue, nom d'un petit bonhomme ! Lam Si7 Mi Lam Et son esprit se mit à battre la campagne... Lam Rém " Mon Dieu, ce que c'est tout de même que de nous ! " Lam Fa Si7 Mi Soupira-t-elle, en s'asseyant sur mes genoux. Lam Fa Sol Do Et puis, ayant collé sa lèvre sur ma lèvre, Lam Rém Me voilà rassurée, fit-elle, j'avais peur Lam Fa Si7 Mi Que, sous votre moustache en tablier d' sapeur, Lam Si7 Mi Lam Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre... Lam Rém Un tablier de sapeur, ma moustache, pensez ! Lam Fa Si7 Mi Cette comparaison méritait la fessée. Lam Fa Sol Do Retroussant l'insolente avec nulle tendresse, Lam Rém Conscient d'accomplir, somme toute, un devoir, Lam Fa Si7 Mi Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir. Lam Si7 Mi Lam Paf ! j'abattis sur elle une main vengeresse ! Lam Rém " Aïe ! vous m'avez fêlé le postérieur en deux ! " Lam Fa Si7 Mi Se plaignit-elle, et je baissai le front, piteux, Lam Fa Sol Do Craignant avoir frappé de façon trop brutale. Lam Rém Mais j'appris, par la suite, et j'en fus bien content, Lam Fa Si7 Mi Que cet état de choses durait depuis longtemps : Lam Si7 Mi Lam Menteuse ! la fêlure était congénitale. Lam Rém Quand je levai la main pour la deuxième fois, Lam Fa Si7 Mi Le cœur n'y était plus, j'avais perdu la foi, Lam Fa Sol Do Surtout qu'elle s'était enquise, la bougresse : Lam Rém " Avez-vous remarqué que j'avais un beau cul ? " Lam Fa Si7 Mi Et ma main vengeresse est retombée, vaincue ! Lam Si7 Mi Lam Et le troisième coup ne fut qu'une caresse...


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LE PLURIEL Capo I Mim Si7 Mim Si7 Mim Si7 Mim La7 « Cher monsieur, m'ont-ils dit, vous en êtes un autre », Lorsque je refusai de monter dans leur train. Rém La7 Rém La7 Ré7 Sol7 (Sol5+) Oui, sans doute, mais moi, j'fais pas le bon apôtre, Moi, je n'ai besoin de personne pour en être un. Do Sol7 Do Fa Do Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on, Est plus de quatre on est une bande de cons. Sol7 Do Fa Sol7 Do Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens. Dans les noms des partants on n'verra pas le mien. Mim Si7 Mim Si7 Mim Si7 Mim La7 Dieu ! que de processions, de monômes, de groupes, Que de rassemblements, de cortèges divers, Rém La7 Rém La7 Ré7 Sol7 (Sol5+) Que de ligues, que de cliques, que de meutes, que de troupes ! Pour un tel inventaire il faudrait un Prévert. Do Sol7 Do Fa Do Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on, Est plus de quatre on est une bande de cons. Sol7 Do Fa Sol7 Do Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens. Parmi les cris des loups on n'entend pas le mien. Mim Si7 Mim Si7 Mim Si7 Mim La7 Oui, la cause était noble, était bonne, était belle ! Nous étions amoureux, nous l'avons épousée. Rém La7 Rém La7 Ré7 Sol7 (Sol5+) Nous souhaitions être heureux tous ensemble avec elle, Nous étions trop nombreux, nous l'avons défrisée. Do Sol7 Do Fa Do Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on, Est plus de quatre on est une bande de cons. Sol7 Do Fa Sol7 Do Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens. Parmi les noms d'élus on n'verra pas le mien. Mim Si7 Mim Si7 Mim Si7 Mim La7 Je suis celui qui passe à côté des fanfares, Et qui chante en sourdine un petit air frondeur. Rém La7 Rém La7 Ré7 Sol7 (Sol5+) Je dis, à ces messieurs que mes notes effarent : « Tout aussi musicien que vous, tas de bruiteurs ! » Do Sol7 Do Fa Do Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on, Est plus de quatre on est une bande de cons. Sol7 Do Fa Sol7 Do Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens. Dans les rangs des pupitres on n'verra pas le mien. Mim Si7 Mim Si7 Mim Si7 Mim La7 Pour embrasser la dame, s'il faut se mettre à douze, J'aime mieux m'amuser tout seul, cré nom de nom ! Rém La7 Rém La7 Ré7 Sol7 (Sol5+) Je suis celui qui reste à l'écart des partouzes. L'obélisque est-il monolithe, oui ou non ? Do Sol7 Do Fa Do Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on, Est plus de quatre on est une bande de cons. Sol7 Do Fa Sol7 Do Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens. Au faisceau des phallus on n'verra pas le mien. Mim Si7 Mim Si7 Mim Si7 Mim La7 Pas jaloux pour un sou des morts des hécatombes, J'espère être assez grand pour m'en aller tout seul. Rém La7 Rém La7 Ré7 Sol7 (Sol5+) Je ne veux pas qu'on m'aide à descendre à la tombe, Je partage n'importe quoi, pas mon linceul. Do Sol7 Do Fa Do Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on, Est plus de quatre on est une bande de cons. Sol7 Do Fa Sol7 Do Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens. Au faisceau des tibias on n'verra pas les miens.


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LES QUATRE BACHELIERS La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 Nous étions quatre bacheliers, Sans vergogne, La vraie crème des écoliers, Des écoliers. Do Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7 Do Lam Rém Lam Sol7 Do Mi7 Pour offrir aux filles des fleurs, Sans vergogne, Nous nous fîmes un peu voleurs, Un peu voleurs. La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 Les sycophantes du pays, Sans vergogne, Aux gendarmes nous ont trahis, Nous ont trahis. Do Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7 Do Lam Rém Lam Sol7 Do Mi7 Et l'on vit quatre bacheliers, Sans vergogne, Qu'on emmène, les mains liées, Les mains liées. La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 On fit venir à la prison, Sans vergogne, Les parents des mauvais garçons, Mauvais garçons. Do Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7 Do Lam Rém Lam Sol7 Do Mi7 Les trois premiers pères, les trois, Sans vergogne, En perdirent tout leur sang-froid, Tout leur sang-froid. La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 Comme un seul ils ont déclaré, Sans vergogne, Qu'on les avait déshonorée, Déshonorés. Do Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7 Do Lam Rém Lam Sol7 Do Mi7 Comme un seul ont dit : « C'est fini », Sans vergogne, « Fils indigne, je te renie, Je te renie. » La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 Le quatrième des parents, Sans vergogne, C'était le plus gros, le plus grand, Le plus grand. Do Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7 Do Lam Rém Lam Sol7 Do Mi7 Quand il vint chercher son voleur, Sans vergogne, On s'attendait à un malheur, A un malheur. La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 Mais il n'a pas déclaré, non, Sans vergogne, Que l'on avait sali son nom, Sali son nom. Do Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7 Do Lam Rém Lam Sol7 Do Mi7 Dans le silence on l'entendit, Sans vergogne, Qui lui disait : « Bonjour, petit, Bonjour petit. » La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 On le vit, on le croirait pas, Sans vergogne, Lui tendre sa blague à tabac, Blague à tabac. Do Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7 Do Lam Rém Lam Sol7 Do Mi7 Je ne sais pas s'il eut raison, Sans vergogne, D'agir d'une telle façon, Telle façon. La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 Mais je sais qu'un enfant perdu, Sans vergogne, A de la corde de pendu, De pendu, A de la chance quand il a, Sans vergogne, Un père de ce tonneau-là, Ce tonneau-là. La Fa#m Sim Ré Fa#m Sim7 Mi7 La Fa#m Sim Fa#m Mi7 La Sol7 Et si les chrétiens du pays, Sans vergogne, Jugent que cet homme a failli, Homme a failli. Do Lam Rém Fa Lam Rém7 Sol7 Do Lam Rém Lam Sol7 Do Mi7 Ça laisse à penser que, pour eux, Sans vergogne, L'Évangile, c'est de l'hébreu, C'est de l'hébreu.


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LE BULLETIN DE SANTÉ La Do# Ré Do# J'ai perdu mes bajoues, j'ai perdu ma bedaine, Et, ce, d'une façon si nette, si soudaine, Fa#m Ré Si7 Mi7 La Qu'on me suppose un mal qui ne pardonne pas, Qui se rit d'Esculape et le laisse baba. La Do# Ré Do# Le monstre du Loch Ness ne faisant plus recette, Durant les moments creux dans certaines gazettes, Fa#m Ré Si7 Mi7 La Systématiquement, les nécrologues jouent, À me mettre au linceul sous des feuilles de chou. La Do# Ré Do# Or, lassé de servir de tête de massacre, Des contes à mourir debout qu'on me consacre, Fa#m Ré Si7 Mi7 La Moi qui me porte bien, qui respire la santé, Je m'avance et je crie toute la vérité. La Do# Ré Do# Toute la vérité, messieurs, je vous la livre, Si j'ai quitté les rangs des plus de deux cents livres, Fa#m Ré Si7 Mi7 La C'est la faute à Mimi, à Lisette, à Ninon, Et bien d'autres, j'ai pas la mémoire des noms. La Do# Ré Do# Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obèses, C'est que je baise, que je baise, que je baise Fa#m Ré Si7 Mi7 La Comme un bouc, un bélier, une bête, une brute, Je suis hanté : le rut, le rut, le rut, le rut ! La Do# Ré Do# Qu'on me comprenne bien, j'ai l'âme du satyre, Et son comportement, mais ça ne veut point dire Fa#m Ré Si7 Mi7 La Que j'en aie le talent, le génie, loin s'en faut ! Pas une seule encore ne m'a crié « bravo ! » La Do# Ré Do# Entre autres fines fleurs, je compte, sur ma liste, Rose, un bon nombre de femmes de journalistes Fa#m Ré Si7 Mi7 La Qui, me pensant fichu, mettent toute leur foi, A m'donner du bonheur une dernière fois. La Do# Ré Do# C'est beau, c'est généreux, c'est grand, c'est magnifique ! Et, dans les positions les plus pornographiques, Fa#m Ré Si7 Mi7 La Je leur rends les honneurs à fesses rabattues, Sur des tas de bouillons, des paquets d'invendus. La Do# Ré Do# Et voilà ce qui fait que, quand vos légitimes, Montrent leurs fesses au peuple ainsi qu'à vos intimes, Fa#m Ré Si7 Mi7 La On peut souvent y lire, imprimés à l'envers, Les échos, les petits potins, les faits divers. La Do# Ré Do# Et si vous entendez sourdre, à travers les plinthes, Du boudoir de ces dames, des râles et des plaintes, Fa#m Ré Si7 Mi7 La Ne dites pas : « C'est tonton Georges qui expire », Ce sont tout simplement les anges qui soupirent.


117 La Do# Ré Do# Et si vous entendez crier comme en quatorze : « Debout ! Debout les morts ! » ne bombez pas le torse, Fa#m Ré Si7 Mi7 La C'est l'épouse exaltée d'un rédacteur en chef, Qui m'incite à monter à l'assaut derechef. La Do# Ré Do# Certes, il m'arrive bien, revers de la médaille, De laisser quelquefois des plumes à la bataille... Fa#m Ré Si7 Mi7 La Hippocrate dit : « Oui, c'est des crêtes de coq », Et Gallien répond « Non, c'est des gonocoques... » La Do# Ré Do# Tous les deux ont raison. Vénus parfois vous donne, De méchants coups de pied qu'un bon chrétien pardonne, Fa#m Ré Si7 Mi7 La Car, s'ils causent du tort aux attributs virils, Ils mettent rarement l'existence en péril. La Do# Ré Do# Eh bien, oui, j'ai tout ça, rançon de mes fredaines. La barque pour Cythère est mise en quarantaine. Fa#m Ré Si7 Mi7 La Mais je n'ai pas encor, non, non, non, trois fois non, Ce mal mystérieux dont on cache le nom. La Do# Ré Do# Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obèses, C'est que je baise, que je baise, que je baise Fa#m Ré Si7 Mi7 La Comme un bouc, un bélier, une bête, une brute, Je suis hanté : le rut, le rut, le rut, le rut !


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LA NON-DEMANDE EN MARIAGE Mim Sim Fa#m Sim Ma mie, de grâce, ne mettons, Pas sous la gorge à Cupidon, Sa propre flèche Mim Sim Fa#m Sim Tant d'amoureux l'ont essayé, Qui, de leur bonheur, ont payé, Ce sacrilège... Mim La7 Ré Fa#7 J'ai l'honneur de, Ne pas te de-mander ta main, Sim Fa#m Sim Ne gravons pas, Nos noms au bas, D'un parchemin Mim Sim Fa#m Sim Laissons le champs libre à l'oiseau, Nous serons tous les deux priso- nniers sur parole Mim Sim Fa#m Sim Au diable les maîtresses queux, Qui attachent les cœurs aux queues, Des casseroles ! Mim La7 Ré Fa#7 J'ai l'honneur de, Ne pas te de-mander ta main, Sim Fa#m Sim Ne gravons pas, Nos noms au bas, D'un parchemin Mim Sim Fa#m Sim Vénus se fait vieille souvent, Elle perd son latin devant, La lèchefrite Mim Sim Fa#m Sim A aucun prix, moi je ne veux, Effeuiller dans le pot-au-feu, La marguerite Mim La7 Ré Fa#7 J'ai l'honneur de, Ne pas te de-mander ta main, Sim Fa#m Sim Ne gravons pas, Nos noms au bas, D'un parchemin Mim Sim Fa#m Sim On leur ôte bien des attraits, En dévoilant trop les secrets, De Mélusine Mim Sim Fa#m Sim L'encre des billets doux pâlit, Vite entre les feuillets des li- vres de cuisine. Mim La7 Ré Fa#7 J'ai l'honneur de, Ne pas te de-mander ta main, Sim Fa#m Sim Ne gravons pas, Nos noms au bas, D'un parchemin Mim Sim Fa#m Sim Il peut sembler de tout repos, De mettre à l'ombre, au fond d'un pot, De confiture Mim Sim Fa#m Sim La jolie pomme défendue, Mais elle est cuite, elle a perdu, Son goût « nature » Mim La7 Ré Fa#7 J'ai l'honneur de, Ne pas te de-mander ta main, Sim Fa#m Sim Ne gravons pas, Nos noms au bas, D'un parchemin Mim Sim Fa#m Sim De servante n'ai pas besoin, Et du ménage et de ses soins, Je te dispense Mim Sim Fa#m Sim Qu'en éternelle fiancée, A la dame de mes pensées, Toujours je pense Mim La7 Ré Fa#7 J'ai l'honneur de, Ne pas te de-mander ta main, Sim Fa#m Sim Ne gravons pas, Nos noms au bas, D'un parchemin


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LE GRAND CHÊNE Do Lam Rém Sol7 Il vivait en dehors des chemins forestiers, Do Lam Rém sol7 Ce n'était nullement un arbre de métier, Do Do7 Fa Mi7 Il n'avait jamais vu l'ombre d'un bûcheron, Lam Rém Sol7 Do Ce grand chêne fier sur son tronc. Do Lam Rém Sol7 Il eût connu des jours filés d'or et de soie, Do Lam Rém Sol7 Sans ses proches voisins, les pires gens qui soient ; Do Do7 Fa Mi7 Des roseaux mal pensant, pas même des bambous, lam Rém Sol7 Do S'amusant à le mettre à bout. Do Lam Rém Sol7 Du matin jusqu'au soir ces petit rejetons, Do Lam Rém Sol7 Tout juste canne à pêche, à peine mirlitons, Do Do7 Fa Mi7 Lui tournant tout autour chantaient, in extenso, Lam Rém Sol7 Do L'histoire du chêne et du roseau. Do Lam Rém Sol7 Et, bien qu'il fût en bois, les chênes, c'est courant, Do Lam Rém Sol7 La fable ne le laissait pas indifférent. Do Do7 Fa Mi7 Il advint que lassé d'être en but aux lazzi, Lam Rém Sol7 Do Il se résolut à l'exi(l). Do Lam Rém Sol7 A grand-peine il sortit ses grands pieds de son trou, Do Lam Rém Sol7 Et partit sans se retourner ni peu ni prou. Do Do7 Fa Mi7 Mais, moi qui l'ai connu, je sais bien qu'il souffrit, Lam Rém ol7 Do De quitter l'ingrate patrie Do Lam Rém Sol7 A l'orée des forêts, le chêne ténébreux, Do Lam Rém Sol7 A lié connaissance avec deux amoureux. Do Do7 Fa Mi7 " Grand chêne, laisse-nous sur toi graver nos noms... " Lam Rém Sol7 Do Le grand chêne n'a pas dit non. Do Lam Rém Sol7 Quand ils eurent épuisé leur grand sac de baisers, Do Lam Rém Sol7 Quand, de tant s'embrasser, leurs becs furent usés, Do Do7 Fa Mi7 Ils ouïrent alors, en retenant des pleurs, Lam Rém Sol7 Do Le chêne contant ses malheurs. Do Lam Rém Sol7 " Grand chêne, viens chez nous, tu trouveras la paix, Do Lam Rém Sol7 Nos roseaux savent vivre et n'ont aucun toupet, Do Do7 Fa Mi7 Tu feras dans nos murs un aimable séjour, Lam Rém Sol7 Do Arrosé quatre fois par jour. "

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120 Do Lam Rém Sol7 Cela dit, tous les trois se mirent en chemin, Do Lam Rém Sol7 Chaque amoureux tenant une racine en main. Do Do7 Fa Mi7 Comme il semblait content ! Comme il semblait heureux, Lam Rém Sol7 Do Le chêne entre ses amoureux. Do Lam Rém Sol7 Au pied de leur chaumière ils le firent planter. Do Lam Rém Sol7 Ce fut alors qu'il commença de déchanter Do Do7 Fa Mi7 Car, en fait d'arrosage, il n'eut rien que la pluie, Lam Rém Sol7 Do Des chiens levant la patte sur lui. Do Lam Rém Sol7 On a pris tous ses glands pour nourrir les cochons, Do Lam Rém Sol7 Avec sa belle écorce on a fait des bouchons, Do Do7 Fa Mi7 Chaque fois qu'un arrêt de mort était rendu, Lam RémSol7 Do C'est lui qui héritait du pendu. Do Lam Rém Sol7 Puis ces mauvaises gens, vandales accomplis, Do Lam Rém Sol7 Le coupèrent en quatre et s'en firent un lit. Do Do7 Fa Mi7 Et l'horrible mégère ayant des tas d'amants, Lam RémSol7 Do Il vieillit prématurément. Do Lam Rém Sol7 Un triste jour, enfin, ce couple sans aveu, Do Lam Rém Sol7 Le passa par la hache et le mit dans le feu. Do Do7 Fa Mi7 Comme du bois de caisse, amère destinée, Lam RémSol7Do Il périt dans la cheminée. Do Lam Rém Sol7 Le curé de chez nous, petit saint besogneux, Do Lam Rém Sol7 Doute que sa fumée s'élève jusqu'à Dieu. Do Do7 Fa Mi7 Qu'est-c'qu'il en sait, le bougre, et qui donc lui a dit, Mi Qu'y a pas de chêne en paradis ? Lam RémSol7Do Qu'y a pas de chêne en paradis ?

Lam


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CONCURRENCE DÉLOYALE Lam Rém Lam Do Ré Mi7 Il y a péril en la demeure, Depuis que les femmes de bonnes mœurs, Ces trouble-fête, Lam Ré Fa Mi7 Lam Jalouses de Manon Lescaut, Viennent débiter leurs gigots, A la sauvette. Lam Rém Lam Do Ré Mi7 Elles ôtent le bonhomme de dessus, La brave horizontale déçue, Elles prennent sa place. Lam Ré Fa Mi7 Lam De la bouche au pauvre tapin, Elles retirent le morceau de pain, C'est dégueulasse. Lam Rém Lam Do Ré Mi7 En vérité, je vous le dis, Il y en a plus qu'en Normandie, Il y a de pommes. Lam Ré Fa Mi7 Lam Sainte-Mad'leine, protégez-nous, Le métier de femme ne nou-, Rrit plus son homme. Lam Rém Lam Do Ré Mi7 Y a ces gamines de malheur, Ces gosses qui, tout en suçant leur, Pouce de fillette, Lam Ré Fa Mi7 Lam Se livrent au détournement, De majeur et, vénalement, Troussent leur layette. Lam Rém Lam Do Ré Mi7 Y a ces rombières de qualité, Ces punaises de salon de thé, Qui se prosternent, Lam Ré Fa Mi7 Lam Qui, pour redorer leur blason, Viennent accrocher leur vison, A la lanterne. Lam Rém Lam Do Ré Mi7 Y a ces p'tites bourgeoises faux culs, Qui, d'accord avec leur cocu, Clerc de notaire, Lam Ré Fa Mi7 Lam Au prix de gros vendent leur corps, Leurs charmes qui fleurent encor, La pomme de terre. Lam Rém Lam Do Ré Mi7 Lors, délaissant la fille de joie, Le client peut faire son choix, Tout à sa guise, Lam Ré Fa Mi7 Lam Et se payer beaucoup moins cher, Des collégiennes, des ménagères, Et des marquises. Lam Rém Lam Do Ré Mi7 Ajoutez à ça qu'aujourd'hui, La manie de l'acte gratuit, Se développe, Lam Ré Fa Mi7 Lam Que des créatures se font cul-, buter à l'œil et sans calcul. Ah ! Les salopes ! Lam Rém Lam Do Ré Mi7 Elles ôtent le bonhomme de dessus, La brave horizontale déçue, Elles prennent sa place. Lam Ré Fa Mi7 Lam De la bouche au pauvre tapin, Elles retirent le morceau de pain, C'est dégueulasse.


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L'ÉPAVE La J'en appelle à Bacchus ! A Bacchus j'en appelle ! Le tavernier du coin vient d'me la bailler belle. La7 Ré Sol#7 De son établiss'ment j'étais l'meilleur pilier. Quand j'eus bu tous mes sous, il me mit à la porte Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La En disant : « Les poivrots, le diable les emporte ! ». Ça n'fait rien, il y a des bistrots bien singuliers... La Un certain va-nu-pieds qui passe et me trouve ivre, Mort, croyant tout de bon que j'ai cessé de vivre La7 Ré Sol#7 Vous auriez fait pareil, s'en prit à mes souliers. Pauvre homme ! Vu l'état piteux de mes godasses, Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La Je doute qu'il trouve avec son chemin de Damas. Ça n'fait rien, il y a des passants bien singuliers... La Un étudiant miteux s'en prit à ma liquette, Qui, à la faveur d'la nuit lui avait paru coquette, La7 Ré Sol#7 Mais en plein jour ses yeux ont dû se dessiller. Je l'plains de tout mon coeur, pauvre enfant, s'il l'a mise, Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La Vu que, d'un homme heureux, c'était loin d'être la ch'mise. Ça n'fait rien, y a des étudiants bien singuliers... La La femme d'un ouvrier s'en prit à ma culotte. « Pas ça, madame, pas ça, mille et un coups de bottes La7 Ré Sol#7 Ont tant usé le fond que, si vous essayiez, D'la mettre à votre mari, bientôt, je vous en fiche Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La Mon billet, il aurait du verglas sur les miches ». Ça n'fait rien, il y a des ménages bien singuliers... La Et j'étais là, tout nu, sur le bord du trottoire, Exhibant, malgré moi, mes humbles génitoires. La7 Ré Sol#7 Une petite vertu rentrant de travailler, Elle qui, chaque soir, en voyait une douzaine, Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La Courut dire aux agents : « J'ai vu que'qu'chose d'obscène ! ». Ça n'fait rien, il y a des tapins bien singuliers... La Le r'présentant d'la loi vint, d'un pas débonnaire. Sitôt qu'il m'aperçut il s'écria : « Tonnerre ! La7 Ré Sol#7 On est en plein hiver et si vous vous geliez ! », Et de peur que j'n'attrape une fluxion d'poitrine, Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La Le bougre, il me couvrit avec sa pèlerine. Ça n'fait rien, il y a des flics bien singuliers... La Et depuis ce jour-là, moi, le fier, le bravache, Moi, dont le cri de guerre fut toujours « Mort aux vaches ! » La7 Ré Sol#7 Plus une seule fois je n'ai pu le brailler. J'essaye bien encor, mais ma langue honteuse Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La Retombe lourdement dans ma bouche pâteuse. Ça n'fait rien, nous vivons un temps bien singulier...


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LE MOYENÂGEUX Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Le seul reproche, au demeurant, Qu'aient pu mé- riter mes parents, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 C'est d'avoir pas joué plus tôt, Le jeu de la bête à deux dos. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Je suis né, même pas bâtard, Avec cinq siècles de retard. Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Pardonnez-moi, Prince, si je, Suis foutrement moyenâgeux. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Ah ! que n'ai-je vécu, bon sang ! Entre quatorze et quinze cent. Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 J'aurais retrouvé mes copains, Au Trou de la pomme de pin, Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Tous les beaux parleurs de jargon, Tous les promis de Montfaucon, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Les plus illustres seigneuries, Du royaume de truanderie. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Après une franche repue, J'eusse aimé, toute honte bue, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Aller courir le cotillon, Sur les pas de François Villon, Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Troussant la gueuse et la forçant, Au cimetière des Innocents, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Mes amours de ce siècle-ci, N'en aient aucune jalousie... Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi J'eusse aimé le corps féminin, Des nonnettes et des nonnains Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Qui, dans ces jolis temps bénis, Ne disaient pas toujours « nenni », Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Qui faisaient le mur du couvent, Qui, Dieu leur pardonne ! souvent, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Comptaient les baisers, s'il vous plaît, Avec des grains de chapelet. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Ces p'tit's sœurs, trouvant qu'à leur goût, Quatre Évangiles c'est pas beaucoup, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Sacrifiaient à un de plus : L'évangile selon Vénus. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Témoin : l'abbesse de Pourras, Qui fut, qui reste et restera Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 La plus glorieuse putain, De moine du quartier Latin. …/…


124 Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi A la fin, les anges du guet, M'auraient conduit sur le gibet. Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Je serais mort, jambes en l'air, Sur la veuve patibulaire, Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi En arrosant la mandragore, L'herbe aux pendus qui revigore, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 En bénissant avec les pieds, Les ribaudes apitoyées. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Hélas ! tout ça, c'est des chansons. Il faut se faire une raison. Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Les choux-fleurs poussent à présent, Sur le charnier des Innocents. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Le Trou de la pomme de pin, N'est plus qu'un bar américain. Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Y a quelque chose de pourri, Au royaume de truanderie. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Je mourrai pas à Montfaucon, Mais dans un lit, comme un vrai con, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Je mourrai, pas même pendard, Avec cinq siècles de retard. Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Ma dernière parole soit, Quelques vers de Maître François, Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Et que j'emporte entre les dents, Un flocon des neiges d'antan... Fa#m Si7 Mi Fa#m Si7 Mi Ma dernière parole soit, Quelques vers de Maître François... Mim La7 Ré Mi Ré Mi Do#7 Pardonnez-moi, Prince, si je, Suis foutrement moyenâgeux.


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MISOGYNIE A PART Ré7 Mi Misogynie à part, le sage avait raison, Il y a les emmerdantes, La7 Ré On en trouve à foison, En foule elles se pressent Ré7 Il y a les emmerdeuses, un peu plus raffinées, Mi Et puis, très nettement au-dessus du panier, La7 Ré7Sol Y'a les emmerderesses Ré7 La mienne, à elle seule, sur toutes surenchérit, Mi La7 Ré Elle relève à la fois des trois catégories, Véritable prodige Ré7 Emmerdante, emmerdeuse, emmerderesse itou, Mi Elle passe, elle dépasse, elle surpasse tout, La7 Ré7Sol Elle m'emmerde, vous dis-je Ré7 Mon Dieu, pardonnez-moi ces propos bien amers, Mi La7 Ré Elle m'emmerde, elle m'emmerde, elle m'emmerde, elle m'emmerde, elle abuse, elle attige Ré7 Elle m'emmerde et j'regrette mes belles amours avec, Mi La p'tite enfant d'Marie que m'a soufflée l'évêque, La7 Ré7 Sol Elle m'emmerde, vous dis-je Ré7 Elle m'emmerde, elle m'emmerde, et m'oblige à me cuMi La7 Ré rer les ongles z’avant de confirmer son cul, Or, c'est pas callipyge Ré7 Et la charité seule pousse ma main résignée, Mi Vers ce cul rabat-joie, conique, renfrogné, La7 Ré7 Sol Elle m'emmerde, vous dis-je

…/…


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Ré7 Elle m'emmerde, elle m'emmerde, je le répète et quand, Mi La7 Ré Elle me tape sur le ventre, elle garde ses gants, Et ça me désoblige Ré7 Outre que ça dénote un grand manque de tact, Mi Ça n'favorise pas tellement le contact, La7 Ré7 Sol Elle m'emmerde, vous dis-je Ré7 Elle m'emmerde, elle m'emmerde , quand je tombe à genoux, Mi La7 Ré Pour certaines dévotions qui sont bien de chez nous Et qui donnent le vertige Ré7 Croyant l'heure venue de chanter le credo, Mi Elle m'ouvre tout grand son missel sur le dos La7 Ré7 Sol Elle m'emmerde, vous dis-je Ré7 Elle m'emmerde, elle m'emmerde, à la fornication, Mi La7 Ré Elle s'emmerde, elle s'emmerde avec ostentation Elle s'emmerde, vous dis-je Ré7 Au lieu de s'écrier: " Encor ! Hardi ! Hardi ! ", Mi Elle déclame du Claudel, du Claudel, j'ai bien dit La7 Ré7 Sol Alors ça, ça me fige Ré7 Elle m'emmerde, elle m'emmerde, j'admets que ce Claudel, Mi La7 Ré Soit un homme de génie, un poète immortel, J'reconnais son prestige Ré7 Mais qu'on aille chercher dedans son oeuvre pie, Mi Un aphrodisiaque, non, ça, c'est d'l'utopie, La7 Ré7 Sol Elle m'emmerde, vous dis-je


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BÉCASSINE Sim Fa#m Sim La7 Ré Fa#7 Un champ de blé prenait racine, Sous la coiffe de Bécassine, Sim Fa#m Sim La7 Ré Si7 Ceux qui cherchaient la toison d'or, Ailleurs avaient bigrement tort. Mim Tous les seigneurs du voisinage, Les gros bonnets, grands personnages, La7 Ré Sim Sol Mi Rêvaient de joindre à leur blason, Une boucle de sa toison. Fa#7 Sim La7 Ré Fa#m Sim Fa#m Un champ de blé prenait racine, Sous la coiffe de Bécassine. C'est une espèce de robin, N'ayant pas l'ombre d'un lopin, Qu'elle laissa pendre, vainqueur, Au bout de ses accroche-cœurs. C'est une sorte de manant, Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson, Des blés d'or en toute saison Et jusqu'à l'heure du trépas, Si le diable s'en mêle pas. Au fond des yeux de Bécassine, Deux pervenches prenaient racine, Si belles que Sémiramis, Ne s'en est jamais bien remise. Et les grands noms à majuscules, Les Cupidons à particules Auraient cédé tous leurs acquêts, En échange de ce bouquet. Au fond des yeux de Bécassine, Deux pervenches prenaient racine. C'est une espèce de gredin, N'ayant pas l'ombre d'un jardin, Un soupirant de rien du tout, Qui lui fit faire les yeux doux. C'est une sorte de manant, Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson, Des fleurs bleues en toute saison Et jusqu'à l'heure du trépas, Si le diable s'en mêle pas. A sa bouche, deux belles guignes, Deux cerises tout à fait dignes, Tout à fait dignes du panier, De madame de Sévigné. Les hobereaux, les gentillâtres, Tombés tous fous d'elle, idolâtres, Auraient bien mis leur bourse à plat, Pour s'offrir ces deux guignes-là, Tout à fait dignes du panier, De madame de Sévigné. C'est une espèce d'étranger, N'ayant pas l'ombre d'un verger, Qui fit s'ouvrir, qui étrenna, Ses jolies lèvres incarnat. C'est une sorte de manant, Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson, Du temps des cerises en toute saison Et jusqu'à l'heure du trépas, Si le diable s'en mêle pas. C'est une sorte de manant, Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson, Du temps des cerises en toute saison Et jusqu'à l'heure du trépas, Si le diable s'en mêle pas.


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L'ANCÊTRE Do Sol7 Do7 Fa Notre voisin l'ancêtre était un fier galant, Fam Lam Ré7 Sol7 Qui n'emmerdait personne avec sa barbe blanche, Do Sol7 Do7 Fa Et quand le bruit courut qu'ses jours étaient comptés, Fam Lam Ré7 Sol7 Do On s'en fut à l'hospice afin de l'assister. La7 On avait apporté les guitares avec nous, Solm La7 Car devant la musique, il tombait à genoux, Ré7 Lam Excepté toutefois les marches militaires, Sol7 Do(bis) Qu'il écoutait en se tapant le cul par terre (bis) La7 Émules de Django, disciples de Crolla, Solm La7 Toute la fine fleur des cordes était là Ré7 Pour offrir à l'ancêtre, en signe d'affection, Lam Sol7 Do(bis) En guise de viatique, une ultime audition (bis) Fa Do7 Fa7 Sib Hélas ! les carabins ne les ont pas reçus, Sibm Rém Sol7 Do7 Les guitares sont restées à la porte cochère, Fa Do7 Fa7 Sib Et le dernier concert de l'ancêtre déçu, Sibm Fa Sol7 Do7 Fa Sol7 Ce fut un pot-pourri de cantiques, peuchère ! Do Do7 Quand nous serons ancêtres, Du côté de Bicêtre, Fa Pas de musique d'orgue, oh ! non, Mim Rém La7 Fa Pas de chants liturgiques, Pour qui avale sa chique, Mi7 La7 Re7 Sol7 Do Mais des guitares, cré nom de nom ! (bis) La7 On avait apporté quelques litres aussi, Solm La7 Car le bonhomme avait la fièvre de Bercy Ré7 Lam Et les soirs de nouba, parole de tavernier, Sol7 Do A rouler sous la table il était le dernier (bis) La7 Saumur, Entre-deux-mers, Beaujolais, Marsala, Solm La7 Toute la fine fleur de la vigne était là Ré7 Pour offrir à l'ancêtre, en signe d'affection, Lam Sol7 Do En guise de viatique, une ultime libation (bis) …/…


129 Fa Do7 Fa7 Sib Hélas ! les carabins ne les ont pas reçus, Sibm Rém Sol7 Do7 Les litres sont restés à la porte cochère, Fa Do Fa7 Sib Et l' coup de l'étrier de l'ancêtre déçu, Sibm Fa Sol7 Do7 Fa Sol7 Ce fut un grand verre d'eau bénite, peuchère ! Do Do7 Quand nous serons ancêtres, Du côté de Bicêtre, Fa Ne nous faites pas boire, oh ! non, Mim Rém La7 Fa De ces eaux minérales, Bénites ou lustrales, Fa Mi7 La7 Ré7 Sol7 Do Mais du bon vin, cré nom de nom ! (bis) La7 On avait emmené les belles du quartier, Solm La7 Car l'ancêtre courait la gueuse volontier. Ré7 Lam De sa main toujours leste et digne cependant, Lam Sol7 Do Il troussait les jupons par n'importe quel temps (bis). La7 Depuis Manon Lescaut jusques à Dalila, Solm La7 Toute la fine fleur du beau sexe était là Ré7 Pour offrir à l'ancêtre, en signe d'affection, Lam Sol7 Do En guise de viatique, une ultime érection (bis). Fa Do7 Fa7 Sib Hélas ! les carabins ne les ont pas reçues, Sibm Rém Sol7 Do7 Les belles sont restées à la porte cochère, Fa Do7 Fa7 Sib Et le dernier froufrou de l'ancêtre déçu, Sibm Fa Sol7 Do7 Fa Sol7 Ce fut celui d'une robe de sœur, peuchère ! Do Do7 Quand nous serons ancêtres, Du côte de Bicêtre, Fa Pas d'enfants de Marie, oh ! non, Mim Rém La7 Remplacez-nous les nonnes, Par des belles mignonnes, Fa Mi7 La7 Re7 Sol7 Do Et qui fument, cré nom de nom ! (bis)


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RIEN A JETER Mim La7 Ré Mi7 La7 Mim La7 Ré Mi7 La7 Sans ces cheveux qui volent, J'aurais, dorénavant, Des difficultés folles, A voir d'où vient le vent. Ré Fa#7 Sol Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Si7 Tout est bon chez elle, y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter. Mim La7 Ré Mi7 La7 Mim La7 Ré Mi7 La7 Je me demande comme, Subsister sans ses joues ,M'offrant deux belles pommes, Nouvelles chaque jour. Ré Fa#7 Sol Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Si7 Tout est bon chez elle, y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter. Mim La7 Ré Mi7 La7 Mim La7 Ré Mi7 La7 Sans sa gorge, ma tête, Dépourvue de coussin, Reposerait par terre, Et rien n'est plus malsain. Ré Fa#7 Sol Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Si7 Tout est bon chez elle, y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter. Mim La7 Ré Mi7 La7 Mim La7 Ré Mi7 La7 Sans ses hanches solides, Comment faire, demain, Si je perds l'équilibre, Pour accrocher mes mains ? Ré Fa#7 Sol Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Si7 Tout est bon chez elle, y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter. Mim La7 Ré Mi7 La7 Mim La7 Ré Mi7 Elle a mille autre choses, Précieuses encore, Mais en spectacle, j'ose, Pas donner tout son corps. Ré Fa#7 Sol Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Si7 Tout est bon chez elle, y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter.

La7

Mim La7 Ré Mi7 La7 Mim La7 Ré Mi7 La7 Des charmes de ma mie, J'en passe et des meilleurs. Vos cours d'anatomie, Allez les prendre ailleurs. Ré Fa#7 Sol Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Si7 Tout est bon chez elle, y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter. Mim La7 Ré Mi7 La7 Mim La7 Ré Mi7 La7 D'ailleurs, c'est sa faiblesse, Elle tient à ses os, Et jamais ne se laisse-rait couper en morceaux. Ré Fa#7 Sol Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Si7 Tout est bon chez elle, y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter. Mim La7 Ré Mi7 La7 Mim La7 Ré Mi7 La7 Elle est quelque peu fière, Et chatouilleuse assez, Et l'on doit tout entière, La prendre ou la laisser. Ré Fa#7 Sol Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Si7 Tout est bon chez elle, y a rien à jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter.

GB OK ML OK


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LES OISEAUX DE PASSAGE Rém Do Ô vie heureuse des bourgeois, Qu'avril bourgeonne Sib La Ou que décembre gèle, Ils sont fiers et contents Rém Do Ce pigeon est aimé, Trois jours par sa pigeonne Sib La Rém ça lui suffit il sait, Que l'amour n'a qu'un temps

Rém Do Ô les gens bien heureux, Tout à coup dans l'espace Sib La Si haut qu'ils semblent aller, Lentement en grand vol Rém Do En forme de triangle, Arrivent planent, et passent Sib La Rém Où vont ils ? ... qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol

Rém Do Ce dindon a toujours, Béni sa destinée Sib La Et quand vient le moment, De mourir il faut voir Rém Do Cette jeune oie en pleurs : « C'est là que je suis née Sib La Rém Je meurs près de ma mère, Et j'ai fait mon devoir »

Rém Do Regardez les passer, eux, Ce sont les sauvages Sib La Ils vont où leur désir, Le veut par dessus monts Rém Do Et bois, et mers, et vents, Et loin des esclavages Sib La Rém L'air qu'ils boivent, Ferait éclater vos poumons

Rém Do Elle a fait son devoir, C'est-à-dire que Onques Sib La Elle n'eut de souhait, Impossible elle n'eut Rém Do Aucun rêve de lune, Aucun désir de jonque Sib La Rém L'emportant sans rameurs, Sur un fleuve inconnu

Rém Do Regardez les avant, D'atteindre sa chimère Sib La Plus d'un l'aile rompue, Et du sang plein les yeux Rém Do Mourra. Ces pauvres gens, Ont aussi femme et mère Sib La Rém Et savent les aimer, Aussi bien que vous, mieux

Rém Do Et tous sont ainsi faits, Vivre la même vie Sib La Toujours pour ces gens là, Cela n'est point hideux Rém Do Ce canard n'a qu'un bec, Et n'eut jamais envie Sib La Rém Ou de n'en plus avoir, Ou bien d'en avoir deux

Rém Do Pour choyer cette femme, Et nourrir cette mère Sib La Ils pouvaient devenir, Volailles comme vous Rém Do Mais ils sont avant tout, Des fils de la chimère Sib La Rém Des assoiffés d'azur, Des poètes des fous

Rém Do Ils n'ont aucun besoin, De baiser sur les lèvres Sib La Et loin des songes vains, Loin des soucis cuisants Rém Do Possèdent pour tout cœur, Un viscère sans fièvre Sib La Rém Un coucou régulier, Et garanti dix ans

Rém Do Regardez les vieux coqs, Jeune Oie édifiante Sib La Rien de vous ne pourra, monter aussi haut qu'eux Rém Do Et le peu qui viendra, D'eux à vous c'est leur fiente, Sib La Rém Les bourgeois sont troublés, De voir passer les gueux (couplet bis)

GB OK ML OK


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LA RELIGIEUSE Rém Lam Rém Lam Tous les cœurs se rallient à sa blanche cornette, Si le chrétien succombe à son charme insidieux, Rém Lam Rém Lam Mi7 Le paîen le plus sûr, l'athée le plus honnête, Se laisseraient aller parfois à croire en Dieu. Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur font tinter leur sonnette... Lam Rém Lam Il paraît que, dessous sa cornette fatale, Qu'elle arbore à la messe avec tant de rigueur, Rém Lam Rém Lam Mi7 Cette petite sœur cache, c'est un scandale ! Une queue de cheval et des accroche-cœurs. Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur s'agitent dans les stalles... Lam Rém Lam Il paraît que, dessous son gros habit de bure, Elle porte coquettement des bas de soie, Rém Lam Rém Lam Mi7 Festons, frivolités, fanfreluches, guipures, Enfin tout ce qu'il faut pour que le diable y soit. Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur ont des pensées impures... Lam Rém Lam Il paraît que le soir, en voici bien d'une autre ! A l'heure où ses consœurs sont sagement couchées Rém Lam Rém Lam Mi7 Ou débitent pieusement des patenôtres, Elle se déshabille devant sa psyché. Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur ont la fièvre, les pauvres... Lam Rém Lam Il paraît qu'à loisir elle se mire nue, De face, de profil, et même, hélas ! de dos, Rém Lam Rém Lam Mi7 Après avoir, sans gêne, accroché sa tenue, Aux branches de la croix comme au portemanteau. Lam Ré Lam Rém Chez les enfants de chœur le malin s'insinue... Lam Rém Lam Il paraît que, levant au ciel un oeil complice, Elle dit : « Bravo, Seigneur, c'est du joli travail ! » Rém Lam Rém Lam Mi7 Puis qu'elle ajoute avec encor plus de malice : « La cambrure des reins, ça, c'est une trouvaille ! » Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur souffrent un vrai supplice...

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133 Lam Rém Lam Il paraît qu'à minuit, bonne mère, c'est pire : On entend se mêler, dans d'étranges accords, Rém Lam Rém Lam Mi7 La voix énamourée des anges qui soupirent, Et celle de la sœur criant « Encor ! Encor ! » Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur, les malheureux, transpirent... Lam Rém Lam Et monsieur le curé, que ces bruits turlupinent, Se dit avec raison que le brave Jésus Rém Lam Rém Lam Mi7 Avec sa tête, hélas ! Déjà chargée d'épines, N'a certes pas besoin d'autre chose dessus. Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur, branlant du chef, opinent... Lam Rém Lam Tout ça, c'est des faux bruits, des ragots, des sornettes, De basses calomnies par Satan répandues. Rém Lam Rém Lam Mi7 Pas plus d'accroche-cœurs sous la blanche cornette, Que de queue de cheval, mais un crâne tondu. Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur en font, une binette... Lam Rém Lam Pas de troubles penchants dans ce cœur rigoriste, Sous cet austère habit pas de rubans suspects. Rém Lam Rém Lam Mi7 On ne verra jamais la corne au front du Christ, Le veinard sur sa croix peut s'endormir en paix, Lam Ré Lam Rém Et les enfants de chœur se masturber, tout tristes...


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PENSÉE DES MORTS La Fa#m Mi7 La Fa#m7 Mi7 La Voilà les feuilles sans sève, Qui tombent sur le gazon, La Fa#m Mi7 La Fa#m Mi7 La Voilà le vent qui s'élève, Et gémit dans le vallon Fa#m Do#m La Ré Voilà l'errante hirondelle, Qui rase du bout de l'aile Mim Fa#7 Sim L'eau dormante des marais, Voilà l'enfant des chaumières Mi7 Mi5+ La Fa#m Sim Mi7 La Qui glane sur les bruyères, Le bois tombé des forêts La Fa#m Mi7 La Fa#m7 Mi7 La C'est la saison où tout tombe, Aux coups redoublés des vents La Fa#m Mi7 La Fa#m Mi7 La Un vent qui vient de la tombe, Moissonne aussi les vivants Fa#m Do#m La Ré Ils tombent alors par mille, Comme la plume inutile Mim Fa#7 Sim Que l'aigle abandonne aux airs, Lorsque des plumes nouvelles Mi7 Mi5+ La Fa#m Sim Mi7 La Viennent réchauffer ses ailes, A l'approche des hivers La Fa#m Mi7 La Fa#m7 Mi7 La C'est alors que ma paupière, Vous vit pâlir et mourir La Fa#m Mi7 La Fa#m Mi7 La Tendres fruits qu'à la lumière, Dieu n'a pas laissé mûrir Fa#m Do#m La Ré Quoique jeune sur la terre, Je suis déjà solitaire Mim Fa#7 Sim Parmi ceux de ma saison, Et quand je dis en moi-même Mi7 Mi5+ La Fa#m Sim Mi7 La « Où sont ceux que ton cœur aime ? », Je regarde le gazon La Fa#m Mi7 La Fa#m7 Mi7 La C'est un ami de l'enfance, Qu'aux jours sombres du malheur La Fa#m Mi7 La Fa#m Mi7 La Nous prêta la providence, Pour appuyer notre cœur Fa#m Do#m La Ré Il n'est plus : notre âme est veuve, Il nous suit dans notre épreuve Mim Fa#7 Sim Et nous dit avec pitié, « Âme si ton âme et pleine Mi7 Mi5+ La Fa#m Sim Mi7 La De ta joie ou de ta peine, Qui portera la moitié ? »


135 La Fa#m Mi7 La Fa#m7 Mi7 La C'est une jeune fiancée qui, Le front ceint du bandeau La Fa#m Mi7 La Fa#m Mi7 La N'emporta qu'une pensée, De sa jeunesse au tombeau Fa#m Do#m La Ré Triste, hélas ! dans le ciel même, Pour revoir celui qu'elle aime Mim Fa#7 Sim Elle revient sur ses pas, Et lui dit : « Ma tombe est verte ! Mi7 Mi5+ La Fa#m Sim Mi7 La Sur cette terre déserte, Qu'attends-tu ? Je n'y suis pas ! » La Fa#m Mi7 La Fa#m7 Mi7 La C'est l'ombre pâle d'un père, Qui mourut en nous nommant La Fa#m Mi7 La Fa#m Mi7 La C'est une sœur, c'est un frère, Qui nous devance un moment Fa#m Do#m La Ré Tous ceux enfin dont la vie, Un jour ou l'autre ravie, Mim Fa#7 Sim Emporte une part de nous, Murmurent sous la pierre Mi7 Mi5+ La Fa#m Sim Mi7 La « Vous qui voyez la lumière, De nous vous souvenez-vous ? » La Fa#m Mi7 La Fa#m7 Mi7 La Voilà les feuilles sans sève, Qui tombent sur le gazon La Fa#m Mi7 La Fa#m Mi7 La Voilà le vent qui s'élève, Et gémit dans le vallon Fa#m Do#m La Ré Voilà l'errante hirondelle, Qui rase du bout de l'aile Mim Fa#7 Sim L'eau dormante des marais, Voilà l'enfant des chaumières Mi7 Mi5+ La Fa#m Sim Mi7 La Qui glane sur les bruyères, Le bois tombé des forêts


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LA ROSE, LA BOUTEILLE ET LA POIGNÉE DE MAIN Fa Mi7 La7 Ré Rém7 Sol7 Do Cette rose avait glissé de, La gerbe qu'un héros gâteux, Portait au monument aux Morts. Fa Mi7 La7 Ré Rém7 Lam Mi7 Lam Comme tous les gens levaient leurs, Yeux pour voir hisser les couleurs, Je la recueillis sans remords. Lam Do Fa Mim7 La7 Rém Mi7 Et je repris ma route et m'en allai quérir, Au p'tit bonheur la chance, un corsage à fleurir. Lam Do Ré Lam Si7 Mi7 Lam Car c'est une des pires perversions qui soient, Que de garder une rose par-devers soi. Fa Mi7 Lam La7 Ré La première à qui je l'offris, Tourna la tête avec mépris, Lam Fa Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do La deuxième s'enfuit et court, Encore en criant « Au secours ! » Fa Mi7 La7 Ré Si la troisième m'a donné, Un coup d'ombrelle sur le nez, Lam Mi7 Lam Ré Lam Mi7 Lam Do7 La quatrième, c'est plus méchant, Se mit en quête d'un agent. Fa Mi7 La7 Ré Car, aujourd'hui, c'est saugrenu, Sans être louche, on ne peut pas Rém7 Sol7 Do Fa Sol7 Do Fleurir de belles inconnues. On est tombé bien bas, bien bas... Fa Mi7 La7 Ré Et ce pauvre petit bouton, De rose a fleuri le veston Fa Mi7 Lam Si7 Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 D'un vague chien de commissaire, Quelle misère ! Fa Mi7 La7 Ré Rém7 Sol7 Do Cette bouteille était tombée, De la soutane d'un abbé, Sortant de la messe ivre mort. Fa Mi7 La7 Ré Rém7 Lam Mi7 Lam Une bouteille de vin fin, Millésimé, béni, divin, Je la recueillis sans remords. Lam Do Fa Mim7 La7 Rém Mi7 Et je repris ma route en cherchant, plein d'espoir, Un brave gosier sec pour m'aider à la boire. Lam Do Ré Lam Si7 Mi7 Lam Car c'est une des pires perversions qui soient, Que de garder du vin béni par-devers soi. Fa Mi7 Lam La7 Ré Le premier refusa mon verre, En me lorgnant d'un œil sévère, Lam Fa Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Le deuxième m'a dit, railleur, De m'en aller cuver ailleurs. Fa Mi7 La7 Ré Si le troisième, sans retard, Au nez m'a jeté le nectar, Lam Mi7 Lam Ré Lam Mi7 Lam Do7 Le quatrième, c'est plus méchant, Se mit en quête, d'un agent. Fa Mi7 La7 Ré Car, aujourd'hui, c'est saugrenu, Sans être louche, on ne peut pas Rém7 Sol7 Do Fa Sol7 Do Trinquer avec des inconnus. On est tombé bien bas, bien bas... Fa Mi7 La7 Ré Avec la bouteille de vin fin, Millésimé, béni, divin, Fa Mi7 Lam Si7 Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Les flics se sont rincés la dalle, Un vrai scandale !

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137 Fa Mi7 La7 Ré Rém7 Sol7 Do Cette pauvre poignée de main, Gisait, oubliée, en chemin, Fa Mi7 La7 Ré Rém7 Lam Mi7 Lam Par deux amis fâchés à mort. Quelque peu décontenancée, Elle était là, dans le fossé. Je la recueillis sans remords. Lam Do Fa Mim7 La7 Rém Mi7 Et je repris ma route avec l'intention, De faire circuler la virile effusion, Lam Do Ré Lam Si7 Mi7 Lam Car c'est une des pires perversions qui soient, Qu'de garder une poignée de main par-devers soi. Fa Mi7 Lam La7 Ré Le premier m'a dit: « Fous le camp ! J'aurais peur de salir mes gants. » Lam Fa Sol7 Do Lam Fa Sol7 Do Le deuxième, d'un air dévot, Me donna cent sous, d'ailleurs faux. Fa Mi7 La7 Ré Si le troisième, ours mal léché, Dans ma main tendue a craché, Lam Mi7 Lam Ré Lam Mi7 Lam Do7 Le quatrième, c'est plus méchant, Se mit en quête d'un agent. Fa Mi7 La7 Ré Car, aujourd'hui, c'est saugrenu, Sans être louche, on ne peut pas Rém7 Sol7 Do Fa Sol7 Do Serrer la main des inconnus. On est tombé bien bas, bien bas... Fa Mi7 La7 Ré Et la pauvre poignée de main, Victime d'un sort inhumain, Fa Mi7 Lam Si7 Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Alla terminer sa carrière, A la fourrière !


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SALE PETIT BONHOMME Sim Sale petit bonhomme, il ne portait plus d'ailes, La Fa#7 Plus de bandeau sur l'œil et d'un huissier modèle, Sim Sol Mim Fa#7 Arborait les sombres habits Sim Dès qu'il avait connu le krach, la banqueroute, La De nos affaires de cœur, il s'était mis en route Sol Fa#7 Sim Pour recouvrer tout son fourbi. Sim Pas plus tôt descendu de sa noire calèche, La Fa#7 Il nous a dit : « je viens récupérer mes flèches Sim Sol Mim Fa#7 Maintenant pour vous superflues. » Sim Sans une ombre de peine ou de mélancolie, La On l'a vu remballer la vaine panoplie Sol Fa#7 Sim Des amoureux qui ne jouent plus. Sim Avisant, oubliée, la pauvre marguerite La Fa#7 Qu'on avait effeuillée, jadis, selon le rite, Sim Sol Mim Fa#7 Quand on s'aimait un peu, beaucoup, Sim L'un après l'autre, en place, il remit les pétales ; La La veille encore, on aurait crié au scandale, Sol Fa#7 Sim On lui aurait tordu le cou. Sim Il brûla nos trophées, il brûla nos reliques, La Fa#7 Nos gages, nos portraits, nos lettres idylliques, Sim Sol Mim Fa#7 Bien belle fut la part du feu. Sim Et je n'ai pas bronché, pas eu la mort dans l'âme, La Quand, avec tout le reste, il passa par les flammes Sol Fa#7 Sim Une boucle de vos cheveux.

Sim Enfin, pour bien montrer qu'il faisait table rase, La Fa#7 Il effaça du mur l'indélébile phrase : Sim Sol Mim Fa#7 « Paul est épris de Virginie. » Sim De Virginie, d'Hortense ou bien de Caroline, La J'oublie presque toujours le nom de l'héroîne Sol Fa#7 Sim Quand la comédie est finie. Sim « Faut voir à pas confondre amour et bagatelle, La Fa#7 A pas trop mélanger la rose et l'immortelle », Sim Sol Mim Fa#7 Qu'il nous a dit en se sauvant, Sim « A pas traiter comme une affaire capitale La Une petite fantaisie sentimentale Sol Fa#7 Sim Plus de crédit dorénavant. » Sim Ma mie, ne prenez pas ma complainte au tragique. La Fa#7 Les raisons qui, ce soir, m'ont rendu nostalgique, Sim Sol Mim Fa#7 Sont les moins nobles des raisons, Sim Et j'aurais sans nul doute enterré cette histoire La Si, pour renouveler un peu mon répertoire Sol Fa#7 Sim Je n'avais besoin de chansons.


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HEUREUX QUI COMME ULYSSE Sim Mi Sol Fa# Sim Heureux qui comme Ulysse, A fait un beau voyage Mi Sol Ré Heureux qui comme Ulysse, A vu cent paysages Fa# Sim Fa# Sim Sol Ré Fa# Et puis a retrouvé, Après maintes traversées, Le pays des vertes années Sim Fa# Sim Par un petit matin d'été, Quand le soleil vous chante au cœur Mi La7 Fa# Qu'elle est belle la liberté, La liberté Fa# La Ré Fa# Quand on est mieux ici qu'ailleurs, Quand un ami fait le bonheur Mi La Fa# Mi Sim Qu'elle est belle la liberté, La liberté Mi Sim Mi Avec le soleil et le vent, Avec la pluie et le beau temps, On vivait bien contents, Sol Ré Mi Fa# Sim Mon cheval, ma Provence et moi, Mon cheval, ma Provence et moi

Sim Mi Sol Fa# Sim Heureux qui comme Ulysse, A fait un beau voyage Mi Sol Ré Heureux qui comme Ulysse, A vu cent paysages Fa# Sim Fa# Sim Sol Ré Fa# Et puis a retrouvé, Après Maintes traversées, Le pays des vertes années Sim Fa# Sim Par un joli matin d'été, Quand le soleil vous chante au cœur Mi La7 Fa# Qu'elle est belle la liberté, La liberté Fa# La Ré Fa# Quand c'en est fini des malheurs, Quand un ami sèche vos pleurs Mi La Fa# Mi Sim Qu'elle est belle la liberté, La liberté Mi Sim Mi Battus de soleil et de vent, Perdus au milieu des étangs, On vivra bien contents, Sol Ré Mi Fa# Sim Mon cheval, ma Camargue et moi, Mon cheval, ma Camargue et moi


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FERNANDE Do Do5+ Fa Mi7 Une manie de vieux garçon, Moi j'ai pris l'habitude Solm La7 Rém Mi7 Ré7 Sol7 Do D'agrémenter ma solitude, Aux accents de cette chanson Ré7 Sol Mi7 Lam Ré7 Ré5+ Sol Quand je pense à Fernande, Je bande, je bande Sol7 Do Sol Quand j'pense à Félicie, Je bande aussi Sol Do Ré Ré5+ Sol Quand j'pense à Léonore, Mon dieu je bande encore Si7 Mim7 Lam7 Ré7 Mi7 Mais quand j'pense à Lulu, Là je ne bande plus Si7 Mim7 Ré7 Mi7 Ré7 Sol7 La bandaison papa, Ça n'se commande pas. Do Do5+ Fa Mi7 C'est une mâle ritournelle, Cette antienne virile Solm La7 Rém Mi7 Ré7 Sol7 Do Qui retentit dans la guérite, De la vaillante sentinelle. Refrain Do Do5+ Fa Mi7 Afin de tromper son cafard, De voir la vie moins terne Solm La7 Rém Mi7 Ré7 Sol7 Do Tout en veillant sur sa lanterne, Chante ainsi le gardien de phare Refrain Do Do5+ Fa Mi7 Après la prière du soir, Comme il est un peu triste Solm La7 Rém Mi7 Ré7 Sol7 Do Chante ainsi le séminariste, A genoux sur son reposoir. Refrain Do Do5+ Fa Mi7 A l'Étoile où j'étais venu, Pour ranimer la flamme Solm La7 Rém Mi7 Ré7 Sol7 Do J'entendis ému jusqu'aux larmes, La voix du soldat inconnu. Refrain Do Do5+ Fa Mi7 Et je vais mettre un point final, A ce chant salutaire Solm La7 Rém Mi7 Ré7 Sol7 Do En suggérant au solitaire, D'en faire un hymne national. Refrain


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STANCES À UN CAMBRIOLEUR Rém Sol#dim/Fa Sol#dim Prince des monte-en-l'air et de la cambriole, Toi qui eus le bon goût de choisir ma maison Sol#dim/Sol# Sol#dim/Si Mi7 Lam Cependant que je colportais mes gaudrioles, En ton honneur j'ai composé cette chanson Sache que j'apprécie à sa valeur le geste, Qui te fit bien fermer la porte en repartant De peur que des rôdeurs n'emportassent le reste, Des voleurs comme il faut c'est rare de ce temps Tu ne m'as dérobé que le strict nécessaire, Délaissant dédaigneux l'exécrable portrait Que l'on m'avait offert à mon anniversaire, Quel bon critique d'art mon salaud tu ferais Autre signe indiquant toute absence de tare, Respectueux du brave travailleur tu n'as Pas cru décent de me priver de ma guitare, Solidarité sainte de l'artisanat Pour toutes ces raisons vois-tu, je te pardonne, Sans arrière-pensée après mûr examen Ce que tu m'as volé, mon vieux, je te le donne, Ça pouvait pas tomber en de meilleures mains D'ailleurs moi qui te parle, avec mes chansonnettes, Si je n'avais pas dû rencontrer le succès J'aurais tout comme toi, pu virer malhonnête, Je serais devenu ton complice, qui sait En vendant ton butin, prends garde au marchandage, Ne vas pas tout lâcher en solde aux receleurs Tiens leur la dragée haute en évoquant l'adage, Qui dit que ces gens-là sont pis que les voleurs Fort de ce que je n'ai pas sonné les gendarmes, Ne te crois pas du tout tenu de revenir Ta moindre récidive abolirait le charme, Laisse-moi je t'en prie, sur un bon souvenir Monte-en-l'air, mon ami, que mon bien te profite, Que Mercure te préserve de la prison Ait pas trop de remords, d'ailleurs nous sommes quittes, Après tout ne te dois-je pas une chanson Post-scriptum, si le vol est l'art que tu préfères, Ta seule vocation, ton unique talent Prends donc pignon sur rue, mets-toi dans les affaires, Et tu auras les flics même comme chalands


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LA BALLADE DES GENS QUI SONT NÉS QUELQUE PART Ré La Ré Fa#7 Sim Sol La C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages, Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités Ré La Ré Fa#7 Sim Fa# Sim Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages, Ils n'ont qu'un seul point faible, et c'est d'être habités Sol La Ré Sim Do7 Et c'est d'être habités par des gens qui regardent, Le reste avec mépris du haut de leurs remparts Fa Sib La7 Sib Fa Do La7 La race des chauvins, des porteurs de cocardes, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Sib Fa Do Fa La7 Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Ré La Ré Fa#7 Sim Sol La Maudits soient ces enfants de leur mère patrie, Empalés une fois pour toutes sur leur clocher Ré La Ré Fa#7 Sim Fa# Sim Qui vous montrent leurs tours, leurs musées, leur mairie, Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher Sol La Ré Sim Do7 Qu'ils sortent de Paris, ou de Rome, ou de Sète, Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar Fa Sib La7 Sib Fa Do La7 Ou même de Montcuq, ils s'en flattent, mazette, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Sib Fa Do Fa La7 Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Ré La Ré Fa#7 Sim Sol La Le sable dans lequel, douillettes, leurs autruches, Enfouissent la tête, on trouve pas plus fin Ré La Ré Fa#7 Sim Fa# Sim Quant à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches, Leurs bulles de savon, c'est du souffle divin Sol La Ré Sim Do7 Et petit à petit, les voilà qui se montent, Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par Fa Sib La7 Sib Fa Do La7 Leurs chevaux, même en bois, rend jaloux tout le monde, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Sib Fa Do Fa La7 Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Ré La Ré Fa#7 Sim Sol La C'est pas un lieu commun, celui de leur naissance, Ils plaignent de tout cœur les pauvres malchanceux Ré La Ré Fa#7 Sim Fa# Sim Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence, La présence d'esprit de voir le jour chez eux Sol La Ré Sim Do7 Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire, Contre les étrangers tous plus ou moins barbares Fa Sib La7 Sib Fa Do La7 Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Sib Fa Do Fa La7 Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Ré La Ré Fa#7 Sim Sol La Mon Dieu, qu'il ferait bon sur la terre des hommes, Si l'on n'y rencontrait cette race incongrue Ré La Ré Fa#7 Sim Fa# Sim Cette race importune et qui partout foisonne, La race des gens du terroir, des gens du cru Sol La Ré Sim Do7 Que la vie serait belle en toute circonstance, Si vous n'aviez tiré du néant ces jobards Fa Sib La7 Sib Fa Do La7 Preuve, peut-être bien, de votre inexistence, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Sib Fa Do Fa La7 Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part


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LA PRINCESSE ET LE CROQUE-NOTES Rém La7 Rém La7 Rém La7 Rém La7 Jadis au lieu du jardin que voici, C'était la zone et tout ce qui s'en suit Rém Do Fa Do Fa Sib Rém La7 Des masures, des taudis insolites, Des ruines pas romaines pour un sou Rém Sib Fa La7 Quant à la faune habitant la-dessous, Rém Do Fa Sib La Rém La7 Rém C'était la fine fleur, c'était l'élite. Rém La7 Rém La7 Rém La7 Rém La7 La fine fleur l'élite du pavé, Des besogneux, des gueux, des réprouvés Rém Do Fa Do Fa Sib Rém La7 Des mendiants rivalisant de tares, Des chevaux de retour, des propres à rien Rém Sib Fa La7 Ainsi qu'un croque-notes, un musicien, Rém Do Fa Sib La Rém La7 Rém Une épave accrochée à sa guitare Rém La7 Rém La7 Rém La7 Rém La7 Adoptée par ce beau monde attendri, Une petite fée avait fleuri Rém Do Fa Do Fa Sib Rém La7 Au milieu de toute cette bassesse. Comme on l'avait trouvée près du ruisseau Rém Sib Fa La7 Abandonnée en un somptueux berceau, Rém Do Fa Sib La Rém La7 Rém A tout hasard on l'appelait princesse Rém La7 Rém La7 Rém La7 Rém La7 Or un soir, Dieu du ciel, protégez nous, La voilà qui grimpe sur les genoux Rém Do Fa Do Fa Sib Rém La7 Du croque-notes et doucement soupire, En rougissant quand même un petit peu Rém Sib Fa La7 Rém " C'est toi que j'aime et si tu veux tu peux, Do Fa Sib La Rém La7 Rém M'embrasser sur la bouche et même pire " Rém La7 Rém La7 Rém La7 Rém La7 " Tout doux princesse arrête un peu ton tir, J'ai pas tellement l'étoffe du satyre Rém Do Fa Do Fa Sib Rém La7 Tu as 13 ans j'en ai 30 qui sonnent, Grosse différence et je ne suis pas chaud Rém Sib Fa La7 Pour tâter la paille humide du cachot. Rém Do Fa Sib La rém La7 Rém -Mais croque-notes j'dirai rien à personne " …/…


144 Rém La7 Rém La7 Rém La7 Rém La7 N'insiste pas fit-il d'un ton railleur, D'abord tu n'es pas mon genre et d'ailleurs Rém Do Fa Do Fa Sib Rém La7 Mon cœur est déjà pris par une grande, Alors princesse est partie en courant Rém Sib Fa La7 Alors princesse est partie en pleurant, Rém Do Fa Sib La Rém La7 Rém Chagrine qu'on ait boudé son offrande Rém La7 Rém La7 Rém La7 Rém La7 Y a pas eu détournement de mineure, Le croque-notes au matin de bonheur Rém Do Fa Do Fa Sib Rém La7 A l'anglaise a filé dans la charrette, Des chiffonniers en grattant sa guitare Rém Sib Fa La7 Rém Passant par là quelques 20 ans plus tard, Do Fa Sib La Rém La7 Rém Il a le sentiment qu'il le regrette.


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SAUF LE RESPECT QUE JE VOUS DOIS Ré La7 Ré La7 Ré Si vous y tenez tant parlez-moi des affaires publiques, Encor que ce sujet me rende un peu mélancolique, Sol Fa#m Mim Si7 Parlez-m'en toujours je n'vous en tiendrai pas rigueur ... Sim Sim7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois. Ré La7 Ré La7 Ré Fi des chantres bêlants qui taquinent la muse érotique, Des poètes galants qui lèchent le cul d'Aphrodite, Sol Fa#m Mim Si7 Des auteurs courtois qui vont en se frappant le cœur ... Sim Sim7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois. Ré La7 Ré La7 Ré Naguère mes idées reposaient sur la non-violence, Mon agressivité je l'avais réduite au silence, Sol Fa#m Mim Si7 Mais tout tourne court ma compagne était une gueuse ... Sim Sim7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois. Ré La7 Ré La7 Ré Ancienne enfant trouvée n'ayant connu père ni mère, Coiffée d'un chap'ron rouge elle s'en fut ironie amère, Sol Fa#m Mim Si7 Porter soi-disant une galette à son aîeule ... Sim Sim7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois. Ré La7 Ré La7 Ré Je l'attendis un soir je l'attendis jusqu'à l'aurore, Je l'attendis un an pour peu je l'attendrais encore, Sol Fa#m Mim Si7 Un loup de rencontre aura séduit cette fugueuse ... Sim Sim7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois. Ré La7 Ré La7 Ré Cupidon ce salaud geste qui chez lui n'est pas rare, Avait trempé sa flèche un petit peu dans le curare, Sol Fa#m Mim Si7 Le philtre magique avait tout du bouillon d'onze heures ... Sim Sim7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois. Ré La7 Ré La7 Ré Ainsi qu'il est fréquent sous la blancheur de ses pétales, La marguerite cachait une tarentule un crotale, Sol Fa#m Mim Si7 Une vraie vipère à la fois lubrique et visqueuse ... Sim Sim7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois. Ré La7 Ré La7 Ré Que le septième ciel sur ma pauvre tête retombe ! Lorsque le désespoir m'aura mis au bord de la tombe, Sol Fa#m Mim Si7 Cet ultime discours s'exhalera de mon linceul : Sim Sim7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, Sauf le respect que je vous dois.

GB OK


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LE BLASON La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Ayant avecques lui toujours fait bon ménage, J'eusse aimé célébrer sans être inconvenant La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Tendre corps féminin ton plus bel apanage, Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.

Mi5+

La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Mi5+ C'eût été mon ultime chant mon chant du cygne, Mon dernier billet doux mon message d'adieu La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Or malheureusement les mots qui le désignent, Le disputent à l'exécrable à l'odieux. La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Mi5+ C'est la grande pitié de la langue française, C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La De n'offrir que des mots entachés de bassesse, A cette incomparable instrument de bonheur. La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Mi5+ Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques, Tendre corps féminin c'est fort malencontreux La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Que ta fleur la plus douce, et la plus érotique, Et la plus enivrante en ait de si scabreux. La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Mais le pire de tous est un petit vocable, De trois lettres pas plus familier coutumier La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Il est inexplicable il est irrévocable, Honte à celui-là qui l'employa le premier

Mi5+

La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Mi5+ Honte à celui-là qui par dépit par gageure, Dota de même terme en son fiel venimeux La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure, Celui-là c'est probable en était un fameux. La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Misogyne à coup sûr asexué sans doute, Aux charmes de Vénus absolument rétif La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Était ce bougre qui toute honte bue toute, Fit ce rapprochement d'ailleurs intempestif.

Mi5+

La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La La male peste soit de cette homonymie, C'est injuste madame et c'est désobligeant La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Que ce morceau de roi de votre anatomie, Porte le même nom qu'une foule de gens.

Mi5+

La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Mi5+ Fasse le ciel qu'un jour, dans un trait de génie, Un poète inspiré que Pégase soutient La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Donne en effaçant d'un coup des siècles d'avanie, A cette vraie merveille un joli nom chrétien La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Mi5+ En attendant madame il semblerait dommage, Et vos adorateurs en seraient tous peinés La Fa#m Do#7 Ré Mim Fa#7 Sim Fa#m Mi7 La Do#7 D'aller perdre de vue que pour lui rendre hommage, Il est d'autres moyens et que je les connais Fa#m Mi7 La Et que je les connais.


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QUATRE-VINGT QUINZE POURCENT Fa Sol Do Lam Rém Mi Lam La femme qui possède tout en elle, Pour donner le goût des fêtes charnelles Rém Mi Lam Si7 Mi La femme qui suscite en nous tant de passions brutales, La femme est avant tout sentimentale Fa Sol Do Lam Rém Mi Lam Main dans la main les longues promenades, Les fleurs les billets doux les sérénades Rém Mi Lam Si7 Mi Lam Les crimes les folies que pour ses beaux yeux l'on commêt, La transporte mais... Refrain : Do Sol7 Do Mi Quatre-vingt-quinze fois sur cent, La femme s'emmerde en baisant Lam Mi Lam Qu'elle le taise ou le confesse, C'est pas tout les jours qu'on lui déride les fesses Do Sol7 Do Mi Les pauvre bougres convaincus, Du contraire sont des cocus Fa Sol7 Do Lam Rém Sol7 La7 À l'heure de l'œuvre de chaire, Elle est souvent triste Peuchère Fa Sol7 Do Lam Rém Sol7 Do Si elle n'entend le cœur qui bat, Le corps non-plus ne bronche pas. Fa Sol Do Lam Rém Mi Lam Sauf quand elle aime un homme avec tendresse, Toujours sensible alors à ses caresses Rém Mi Lam Si7 Mi Toujours bien disposée, toujours encline à s'émouvoir, Elle s'emmerde sans s'en apercevoir. Fa Sol Do Lam Rém Mi Lam Ou quand elle a des besoins tyranniques, Qu'elle souffre de nymphomanie chronique Rém Mi Lam Si7 Mi Lam C'est elle qui fait alors passer à ses adorateurs, De fichus quart d'heure. Refrain Fa Sol Do Lam Rém Mi Lam Les «encore», les «c'est bon», les «continue», Qu'elle crie pour simuler qu'elle monte aux nues Rém Mi Lam Si7 Mi C'est pure charité les soupirs des anges ne sont, En vérité que de pieux mensonges Fa Sol Do Lam Rém Mi Lam C'est à seule fin que son partenaire, Se croit un amant extraordinaire Rém Mi Lam Si7 Mi Lam Que le coq imbécile et prétentieux perché dessus, Ne soit pas déçu. Refrain Fa Sol Do Lam Rém Mi Lam J'entends aller bon train les commentaires, De ceux qui font des châteaux à Cythère : Rém Mi Lam Si7 Mi C'est parce que tu n'es qu'un malhabile, un maladroit, Qu'elle conserve toujours son sang froid Fa Sol Do Lam Rém Mi Lam Peut-être mais si les assauts vous pèsent, De ces petits m'as-tu-vu quand je baise Rém Mi Lam Si7 Mi Lam Mesdames en vous laissant manger le plaisir sur le dos, Chantez in petto... Refrain


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MOURIR POUR DES IDÉES Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Mourir pour des idées, l'idée est excellente, Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eue Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante, En hurlant à la mort me sont tombés dessus Rém Sol7 Do Ils ont su me convaincre et ma muse insolente, Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi Mi7 Lam Fa Sol7 Do Avec un soupçon de réserve toutefois, Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, Fa Mi7 Lam D'accord, mais de mort lente Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure, Allons vers l'autre monde en flânant en chemin Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure, Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain Rém Sol7 Do Or, s'il est une chose amère, désolante, En rendant l'âme à Dieu c'est bien de constater Mi7 Lam Fa Sol7 Do Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée, Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente Fa Mi7 Lam D'accord, mais de mort len-en en en te » Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Les saints Jean Bouche d'or qui prêchent le martyre, Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire, C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas Rém Sol7 Do Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent, Bientôt Mathusalem dans la longévité Mi7 Lam Fa Sol7 Do J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté, « Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente Fa Mi7 Lam D'accord, mais de mort len-en en en te » Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Des idées réclamant le fameux sacrifice, Les sectes de tout poil en offrent des séquelles Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Et la question se pose aux victimes novices, Mourir pour des idées, c'est bien beau mais lesquelles ? Rém Sol7 Do Et comme toutes sont entre elles ressemblantes, Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau Mi7 Lam Fa Sol7 Do Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau, Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente Fa Mi7 Lam D'accord, mais de mort lente Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Encor s'il suffisait de quelques hécatombes, Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s'arrangeât ! Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Depuis tant de « grands soirs » que tant de têtes tombent, Au paradis sur terre on y serait déjà Rém Sol7 Do Mais l'âge d'or sans cesse est remis aux calendes, Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez Mi7 Lam Fa Sol7 Do Et c'est la mort, la mort toujours recommencée, Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente Fa Mi7 Lam D'accord, mais de mort len-en-en-en te Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres, Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas Lam Do Ré Lam Do Ré Lam Do Ré Mi7 Lam Mais de grâce, morbleu ! laissez vivre les autres ! La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas Rém Sol7 Do Car, enfin, la Camarde est assez vigilante, Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux Mi7 Lam Fa Sol7 Do Plus de danse macabre autour des échafauds ! Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente Fa Mi7 Lam D'accord, mais de mort lente


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LES PASSANTES Lam Fa Mi La7 Rém Lam Sol7 Do Mi Je veux dédier ce poème, A toutes les femmes qu'on aime, Pendant quelques instants secrets, Fa Mi La7 Rém Lam Sol Lam A celles qu'on connaît à peine, Qu'un destin différent entraîne, Et qu'on ne retrouve jamais

Lam Fa Mi La7 Rém Lam Sol7 Do A celle qu'on voit apparaître, Une seconde à sa fenêtre, Et qui, preste, s'évanouit, Fa Mi La7 Rém Lam Sol Lam Mais dont la svelte silhouette, Est si gracieuse et fluette, Qu'on en demeure épanoui

Mi

Lam Fa Mi La7 Rém Lam Sol7 Do Mi A la compagne de voyage, Dont les yeux, charmant paysage, Font paraître court le chemin ; Fa Mi La7 Rém Lam Sol Lam Qu'on est seul, peut-être à comprendre, Et qu'on laisse pourtant descendre, Sans avoir effleuré la main

Lam Fa Mi La7 Rém Lam Sol7 Do Mi A celles qui sont déjà prises, Et qui vivant des heures grises, Près d'un être trop différent, Fa Mi La7 Rém Lam Sol Lam Vous ont, inutile folie, Laissé voir la mélancolie, D'un avenir désespérant

Lam Fa Mi La7 Rém Lam Sol7 Do Mi Chères images aperçues, Espérances d'un jour déçues, Vous serez dans l'oubli demain, Fa Mi La7 Rém Lam Sol Lam Pour peu que le bonheur survienne, Il est rare qu'on se souvienne, Des épisodes du chemin

Lam Fa Mi La7 Rém Lam Sol7 Do Mi Mais si l'on a manqué sa vie, On songe avec un peu d'envie, A tous ces bonheurs entrevus, Fa Mi La7 Rém Lam Sol Lam Aux baisers qu'on n'osa pas prendre, Aux cœurs qui doivent vous attendre, Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Lam Fa Mi La7 Rém Lam Sol7 Do Alors, aux soirs de lassitude, Tout en peuplant sa solitude, Des fantômes du souvenir, Fa Mi La7 Rém Lam Sol Lam On pleure les lèvres absentes, De toutes ces belles passantes, Que l'on n'a pas su retenir

Mi


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LE ROI Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Non certes, elle n'est pas bâtie, Non certes, elle n'est pas bâtie Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Sur du sable, sa dynastie, Sur du sable, sa dynastie. MimLa7 Ré Sim Fa#7 Sim Il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons. Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Il peut dormir, ce souverain, Il peut dormir, ce souverain, Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Sur ses deux oreilles, serein, Sur ses deux oreilles, serein. Il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons. Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Je, tu, il, elle, nous, vous, ils, Je, tu, il, elle, nous, vous, ils, Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Tout le monde le suit, docile, Tout le monde le suit, docile MimLa7 Ré Sim Fa#7 Sim Il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons. Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Il est possible, au demeurant, Il est possible, au demeurant, Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Qu'on déloge le shah d'Iran, Qu'on déloge le shah d'Iran, MimLa7 Ré Sim Fa#7 Sim Mais il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons. Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Qu'un jour on dise : « C'est fini », Qu'un jour on dise: « C'est fini » Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Au petit roi de Jordanie, Au petit roi de Jordanie, MimLa7 Ré Sim Fa#7 Sim Mais il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons. Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Qu'en Abyssinie on récuse, Qu'en Abyssinie on récuse, Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Le roi des rois, le bon Négus, Le roi des rois, le bon Négus, MimLa7 Ré Sim Fa#7 Sim Mais il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons. Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Que, sur un air de fandango, Que, sur un air de fandango, Sim Fa#m Sim Fa#m Sim On congédie le vieux Franco, On congédie le vieux Franco, MimLa7 Ré Sim Fa#7 Sim Mais il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons. Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Que la couronne d'Angleterre, Que la couronne d'Angleterre, Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Ce soir, demain, roule par terre, Ce soir, demain, roule par terre, MimLa7 Ré Sim Fa#7 Sim Mais il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons. Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Que, ça c'est vu dans le passé, Que, ça c'est vu dans le passé, Sim Fa#m Sim Fa#m Sim Marianne soit renversée, Marianne soit renversée MimLa7 Ré Sim Fa#7 Sim Mais il y a peu de chances qu'on, Détrône le roi des cons.


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A L'OMBRE DES MARIS Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Les dragons de vertu n'en prennent pas ombrage, Si j'avais eu l'honneur de commander à bord Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 A bord du Titanic quand il a fait naufrage, J'aurais crié : " les femmes adultères d'abord ! " Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Car pour combler les vœux calmer la fièvre ardente, Du pauvre solitaire et qui n'est pas de bois Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Nulle n'est comparable à l'épouse inconstante, Femmes de chefs de gare c'est vous la fleur des pois Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Quant à vous Messeigneurs aimez à votre guise, En ce qui me concerne ayant un jour compris Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Qu'une femme adultère est plus qu'une autre exquise, Je cherche mon bonheur à l'ombre des maris Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière Do Sol7 Do Sol7 Do A l'ombre des maris mais cela va sans dire, Pas n'importe lesquels je les trie les choisis Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Si madame Dupont d'aventure m'attire, Il faut que de surcroît Dupont me plaise aussi Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière

Mi7

Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Il convient que le bougre ait une bonne poire, Sinon me ravisant je détale à grands pas Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Car je suis difficile et me refuse à boire, Dans le verre d'un monsieur qui ne me revient pas Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Ils sont loin mes débuts ou manquant de pratique, Sur des femmes de flics je mis mon dévolu Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Je n'était pas encore ouvert à l'esthétique, Cette faute de goût je ne la commets plus Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière Do Sol7 Do Sol7 Do Oui je suis tatillon pointilleux mais j'estime, Que le mari doit être un gentleman complet Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Car on finit tous deux par devenir intimes, A force à force de se passer le relais Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière

Mi7

Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Mais si l'on tombe hélas sur des maris infâmes, Certains sont si courtois si bons si chaleureux Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Que même après avoir cessé d'aimer leur femme, Ont fait encore semblant uniquement pour eux Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière

GB PAS OK

…/…


152 Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 C'est mon cas ces temps-ci je suis triste malade, Quand je dois faire honneur à certaine pécore Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Mais son mari et moi c'est Oreste et Pylade, Et pour garder l'ami je la cajole encore Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Non contente de me déplaire elle me trompe, Et les jours ou furieux voulant tout mettre à bas Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Je crie : " La coupe est pleine il est temps que je rompe ", Le mari me supplie : Non ne me quittez pas " Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Et je reste et tous deux ensemble on se flagorne, Moi je lui dis : " C'est vous mon cocu préféré " Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Il me réplique alors : " Entre toutes mes cornes, Celles que je vous dois mon cher me sont sacrées " Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, Je suis derrière Do Sol7 Do Sol7 Do Mi7 Et je reste et parfois lorsque cette pimbêche, S'attarde en compagnie de son nouvel amant Lam Mi7 Lam Mi7 Lam Mi7 Que la nurse est sortie le mari à la pêche, C'est moi pauvre de moi qui garde les enfants Lam Mi7 Lam Sol7 Ne jetez pas la pierre à la femme adultère.


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CARCASSONNE Ré La7 « Je me fais vieux, j'ai soixante ans, J'ai travaillé toute ma vie Ré La7 Sans avoir, durant tout ce temps, Pu satisfaire mon envie. Si7 Mim La5+ Ré Je vois bien qu'il n'est ici-bas, De bonheur complet pour personne. Si7 Mim La5+ Ré Mon vœu ne s'accomplira pas : Je n'ai jamais vu Carcassonne ! » Ré La7 « On voit la ville de la-haut, Derrière les montagnes bleues, Ré La7 Mais, pour y parvenir, il faut, Il faut faire cinq grandes lieues, Si7 Mim La5+ Ré En faire autant pour revenir ! Ah ! Si la vendange était bonne ! Si7 Mim La5+ Ré Le raisin ne veut pas jaunir, Je ne verrai pas Carcassonne ! » Ré La7 « On dit qu'on y voit tous les jours, Ni plus ni moins que les dimanches, Ré La7 Des gens s'en aller sur le cours, En habits neufs, en robes blanches. Si7 Mim La5+ Ré On dit qu'on y voit des châteaux, Grands comme ceux de Babylone, Si7 Mim La5+ Ré Un évêque et deux généraux ! Je ne connais pas Carcassonne ! » Ré La7 « Le vicaire a cent fois raison : C'est des imprudents que nous sommes. Ré La7 Il disait dans son oraison, Que l'ambition perd les hommes. Si7 Mim La5+ Ré Si je pouvais trouver pourtant, Deux jours sur la fin de l'automne... Si7 Mim La5+ Ré Mon Dieu ! que je mourrais content, Après avoir vu Carcassonne ! » Ré La7 « Mon Dieu ! Mon Dieu ! pardonnez-moi, Si ma prière vous offense ; Ré La7 On voit toujours plus haut que soi, En vieillesse comme en enfance. Si7 Mim La5+ Ré Ma femme, avec mon fils Aignan, A voyagé jusqu'à Narbonne ; Si7 Mim La5+ Ré Mon filleul a vu Perpignan, Et je n'ai pas vu Carcassonne ! » Ré La7 Ainsi chantait, près de Limoux, Un paysan courbé par l'âge. Ré La7 Je lui dis : « Ami, levez-vous, Nous allons faire le voyage. » Si7 Mim La5+ Ré Nous partîmes le lendemain, Mais, que le bon Dieu lui pardonne ! Si7 Mim La5+ Ré Il mourut à moitié chemin : Il n'a jamais vu Carcassonne !


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BALLADE À LA LUNE Sol7 Do Lam7 Ré Sol7 Do Lam7 Ré C'était, dans la nuit brune, Sur un clocher jauni, Mi7 Lam Lam7 Ré7 Sol7 Do La lune, Comme un point sur un « i ». Sol7 Do Lam7 Ré Sol7 Do Lam7 Ré Lune, quel esprit sombre, Promène au bout d'un fil, Mi7 Lam Lam7 Ré7 Sol7 Do Dans l'ombre, Ta face et ton profil ? Do7 Fa Rém7 Sol7 Do7 Fa Rém7 Sol7 Es-tu l'œil du ciel borgne ? Quel chérubin cafard La7 Rém Rém7 Sol7 Do7 Fa Nous lorgne, Sous ton masque blafard ? Do7 Fa Rém7 Sol7 Do7 Fa Rém7 Sol7 Est-ce un ver qui te ronge, Quand ton disque noirci La7 Rém Rém7 Sol7 Do7 Fa Sol7 S'allonge, En croissant rétréci ? Sol7 Do Lam7 Ré Sol7 Do Lam7 Ré Es-tu, je t'en soupçonne, Le vieux cadran de fer Mi7 Lam Lam7 Ré7 Sol7 Do Qui sonne, L'heure aux damnés d'enfer ? Sol7 Do Lam7 Ré Sol7 Do Lam7 Ré Sur ton front qui voyage, Ce soir ont-ils compté Mi7 Lam Lam7 Ré7 Sol7 Do Quel âge, A leur éternité ? Do7 Fa Rém7 Sol7 Do7 Fa Rém7 Sol7 Qui t'avait éborgnée, L'autre nuit ? T'étais-tu La7 Rém Rém7 Sol7 Do7 Fa Cognée, Contre un arbre pointu ? Do7 Fa Rém7 Sol7 Do7 Fa Rém7 Sol7 Car tu vins, pâle et morne, Coller sur mes carreaux La7 Rém Rém7 Sol7 Do7 Fa Sol7 Ta corne, A travers les barreaux. Sol7 Do Lam7 Ré Sol7 Do Lam7 Ré Lune, en notre mémoire, De tes belles amours Mi7 Lam Lam7 Ré7 Sol7 Do L'histoire, T'embellira toujours. …/…


155 Sol7 Do Lam7 Ré Sol7 Do Lam7 Ré Et toujours rajeunie, Tu seras du passant Mi7 Lam Lam7 Ré7 Sol7 Do Bénie, Pleine lune ou croissant. Do7 Fa Rém7 Sol7 Do7 Fa Rém7 Sol7 Et qu'il vente ou qu'il neige, Moi-même, chaque soir, La7 Rém Rém7 Sol7 Do7 Fa Que fais-je, Venant ici m'asseoir ? Do7 Fa Rém7 Sol7 Do7 Fa Rém7 Sol7 Je viens voir à la brune, Sur le clocher jauni La7 Rém Rém7 Sol7 Do7 Fa Sol7 La lune, Comme un point sur un « i ». Do Lam7 Ré Sol7 Do Lam7 Ré Je viens voir à la brune, Sur le clocher jauni, Mi7 Lam Lam7 Ré7 Sol7 Do Fa Do La lune, Comme un point sur un « i ».


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JEHAN L'ADVENU Do#m Fa#7 Si (Mi 7) Puis il revint comme il était parti : Bon pied, bon oeil, personne d'averti. La Sol# Aux dents, toujours la vive marguerite, Aux yeux, toujours la flamme qui crépite. Mi Si Mit sur ta lèvre, Aline, un long baiser, Mit sur la table un peu d'or étranger La Sol# Do#m Si La Sol# Chanta, chanta deux chansons de marine, S'alla dormir dans la chambre enfantine. Do#m Fa#7 Si (Mi 7) Puis il revint comme il était parti : Bon pied, bon oeil, personne d'averti. La Sol# Aux dents, toujours la vive marguerite, Aux yeux, toujours la flamme qui crépite. Mi Si Rêva tout haut d'écume et de cavale, S'entortilla dans d'étranges rafales. La Sol# Do#m Si La Sol# Puis au réveil, quand l'aube se devine, Chanta, chanta deux chansons de marine. Do#m Fa#7 Si (Mi 7) Puis il revint comme il était parti : Bon pied, bon oeil, personne d'averti. La Sol# Aux dents, toujours la vive marguerite, Aux yeux, toujours la flamme qui crépite. Mi Si Fit au pays son adieu saugrenu, Et s'en alla comme il était venu. La Sol# Do#m Si La Sol# Fit au pays son adieu saugrenu, Et s'en alla comme il était venu.


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A MON FRÈRE REVENANT D'ITALIE Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Ainsi, mon cher, tu t'en reviens, Du pays dont je me souviens, Comme d'un rêve, Lam Ré7 Sol7 Do De ces beaux lieux où l'oranger, Naquit pour nous dédommager, Du péché d'Ève. Fa Do Fa Sol7 Do Fa Do Fa Sol7 Do Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Tu l'as vu, ce fantôme altier, Qui jadis eut le monde entier, Sous son empire. César dans sa pourpre est tombé ; Dans un petit manteau d'abbé, Sa veuve expire. Do Do7 Fa Fam Mi Tu t'es bercé sur ce flot pur, Où Naples enchâsse dans l'azur, Sa mosaïque, Oreiller des lazzaroni, Où sont nés le macaroni, Et la musique.

Mi7

Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Qu'il soit rusé, simple ou moqueur, N'est-ce pas qu'il nous laisse au cœur, Un charme étrange, Ce peuple ami de la gaieté, Qui donnerait gloire et beauté, Pour une orange ? Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Ischia ! c'est là qu'on a des yeux, C'est là qu'un corsage amoureux, Serre la hanche. Sur un bas rouge bien tiré, Brille, sous le jupon doré, La mule blanche. Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Pauvre Ischia ! bien des gens n'ont vu, Tes jeunes filles que pied nu, Dans la poussière. On les endimanche à prix d'or ; Mais ton pur soleil brille encor, Sur leur misère. Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Quoi qu'il en soit, il est certain, Que l'on ne parle pas latin, Dans les Abruzzes, Et que jamais un postillon, N'y sera l'enfant d'Apollon, Ni des neuf Muses. Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Toits superbes ! Froids monuments ! Linceul d'or sur des ossements ! Ci-gît Venise. Là mon pauvre cœur est resté. S'il doit m'en être rapporté, Dieu le conduise ! Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Mais de quoi vais-je ici parler ? Que ferait l'homme désolé, Quand toi, cher frère, Ces lieux où j'ai failli mourir, Tu t'en viens de les parcourir, Pour te distraire ? Do Do7 Fa Fam Mi Mi7 Frère, ne t'en va plus si loin. D'un peu d'aide j'ai grand besoin, Quoi qu'il m'advienne. Je ne sais où va mon chemin, Mais je marche mieux quand ta main, Serre la mienne.


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LE ROI BOITEUX Si Mi Si Si7 Mi Si7 Un roi d'Espagne, ou bien de France, Avait un cor, un cor au pied. Sol#7 Do#m Fa#7 Si Fa#7 Si7 C'était au pied gauche, je pense, Il boitait à faire pitié. Mi Si7 Mi Si Les courtisans, espèce adroite, S'appliquèrent à l'imiter, Sol#7 Do#m Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Mi Si Et qui de gauche, qui de droite, Il apprirent tous à boiter. Si Mi Si Si7 Mi Si7 On vit bientôt le bénéfice, Que cette mode rapportait, Sol#7 Do#m Fa#7 Si Fa#7 Si7 Et, de l'antichambre à l'office, Tout le monde boitait, boitait. Mi Si7 Mi Si Un jour, un seigneur de province, Oubliant son nouveau métier, Sol#7 Do#m Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Mi Si Vint à passer devant le prince, Ferme et droit comme un peuplier. Si Mi Si Si7 Mi Si7 Tout le monde se mit à rire, Excepté le roi, qui tout bas, Sol#7 Do#m Fa#7 Si Fa#7 Si7 Murmura : « Monsieur, qu'est-ce à dire ? Je crois que vous ne boitez pas. » Mi Si7 Mi Si « Sire, quelle erreur est la votre ! Je suis criblé de cors ; voyez : Sol#7 Do#m Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Fa#7 Si Mi Si Si je marche plus droit qu'un autre, C'est que je boite des deux pieds. »


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TROMPE LA MORT Sim Ré Mi Sol Fa#7 Sim La7 Ré Fa#7 Avec cette neige à foison, Qui coiffe, coiffe ma toison, On peut me croire à vue de nez, Blanchi sous le harnais Sim Ré Mi Sol Fa#7 Sim Fa#7 Sim Si7 Eh bien, Mesdames et Messieurs, C'est rien que de la poudre aux yeux, C'est rien que de la comédie, Que de la parodie Mim La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Si7 C'est pour tenter de couper court, A l'avance du temps qui court, De persuader ce vieux goujat, Que tout le mal est fait déjà Mim La7 Ré Fa#7 Si7 Mi Mim Fa#7 Sim Mais dessous la perruque j'ai, Mes vrais cheveux couleur de jais, C'est pas demain la veille, bon Dieu ! De mes adieux Sim Ré Mi Sol Fa#7 Sim La7 Ré Fa#7 Et si j'ai l'air moins guilleret, Moins solide sur mes jarrets, Si je chemine avec lenteur, D'un train de sénateur Sim Ré Mi Sol Fa#7 Sim Fa#7 Sim Si7 N'allez pas dire « Il est perclus », N'allez pas dire « Il n'en peut plus », C'est rien que de la comédie, Que de la parodie Mim La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Si7 Histoire d'endormir le temps, Calculateur impénitent, De tout brouiller, tout embrouiller, Dans le fatidique sablier Mim La7 Ré Fa#7 Si7 Mi Mim Fa#7 Sim En fait, à l'envers du décor, Comme à vingt ans, je trotte encore, C'est pas demain la veille, bon Dieu, De mes adieux Sim Ré Mi Sol Fa#7 Sim La7 Ré Fa#7 Et si mon cœur bat moins souvent, Et moins vite qu'auparavant, Si je chasse avec moins de zèle, Les gentes demoiselles Sim Ré Mi Sol Fa#7 Sim Fa#7 Sim Si7 Pensez pas que je sois blasé, De leurs caresses, leurs baisers, C'est rien que de la comédie, Que de la parodie Mim La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Si7 Pour convaincre le temps berné, Qu'mes fêtes galantes sont terminées, Que je me retire en coulisse, Que je n'entrerai plus en lice Mim La7 Ré Fa#7 Si7 Mi Mim Fa#7 Sim Mais je reste un sacré gaillard, Toujours actif, toujours paillard, C'est pas demain la veille, bon Dieu, De mes adieux Sim Ré Mi Sol Fa#7 Sim La7 Ré Fa#7 Et si jamais au cimetière, Un de ces quatre, on porte en terre, Me ressemblant à s'y tromper, Un genre de macchabée Sim Ré Mi Sol Fa#7 Sim Fa#7 Sim Si7 N'allez pas noyer le souffleur, En lâchant la bonde à vos pleurs, Ce sera rien que comédie, Rien que fausse sortie Mim La7 Ré Si7 Mim La7 Ré Si7 Et puis, coup de théâtre, quand, Le temps aura levé le camp, Estimant que la farce est jouée, Moi tout heureux, tout enjoué Mim La7 Ré Fa#7 Si7 Mi Mim Fa#7 Sim J'm'exhumerai du caveau, Pour saluer sous les bravos, C'est pas demain la veille, bon Dieu, De mes adieux


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LES RICOCHETS Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam J'avais dix-huit ans tout juste et quittant ma ville natale Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Un beau jour, o gué je vins débarquer dans la capitale Rém J'entrai pas aux cris d' " A nous deux Paris " en Ile-de-France Mi Lam Mi Lam Que ton Rastignac n'ait cure, Balzac ! De ma concurrence de ma concurrence Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Gens en place, dormez sans vous alarmer, rien ne vous menace Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Ce n'est qu'un jeune sot qui monte à l'assaut du p'tit montparnasse Rém On n'sétonnera pas si mes premiers pas tout droit me menèrent Mi Lam Mi Lam Au pont Mirabeau pour un coup de chapeau à l'Apolinaire à l'Apolinaire Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Bec enfariné pouvais-je deviner le remue-ménage Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Que dans mon destin causerait soudain ce p&egrace;lerinage ? Rém Que circonvenu mon cœur ingénu allait faire des siennes Mi Lam Mi Lam Tomber amoureux de sa toute pre-mière Parisienne mière Parisienne Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam N'anticipons pas, sur la berge en bas tout contre une pile, Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam La belle tâchait d' faire des ricochets d'une main malhabile Rém Moi, dans ce temps-là je n'dis pas cela en bombant le torse, Mi Lam Mi Lam L'air avantageux j'étais à ce jeu de première force de première force Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Tu m' donnes un baiser, ai-je proposé à la demoiselle; Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Et moi, sans retard j't'apprends de cet art toutes les ficelles. Rém Affaire conclue, en une heure elle eut, l'adresse requise. Mi Lam Mi Lam En échange, moi j'cueillis plein d'émoi ses lèvres exquises ses lèvres exquises …/…


161 Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Et durant un temps les journaux d'antan d'ailleurs le relatent Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Fallait se lever matin pour trouver une pierre plate. Rém On redessina du pont d'Iena au pont Alexandre Mi Lam Mi Lam Jusqu'à Saint-Michel, mais à notre échelle, la carte du tendre la carte du tendre Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Mais c'était trop beau : au pont Mirabeau la belle volage Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Un jour se perchait sur un ricochet et gagnait le large. Rém Elle me fit faux bond pour un vieux barbon, la petite ingrate, Mi Lam Mi Lam Un Crésus vivant détail aggravant sur la rive droite sur la rive droite. Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam J'en pleurai pas mal, le flux lacrymal me fit la quinzaine. Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Au viaduc d'Auteuil parait qu'a vue d'œil grossissait la Seine. Rém Et si, pont d'l'Alma, j'ai pas noyé ma détresse ineffable, Mi Lam Mi Lam C'est qu' l'eau coulant sous les pieds du zouzou était imbuvable était imbuvable Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Et qu' j'avais acquis cette conviction qui du reste me navre Do Mi Lam Mi Lam Mi Lam Que mort ou vivant ce n'est pas souvent qu'on arrive au havre. Rém Nous attristons pas, allons de ce pas donner, débonnaires, Mi Lam Mi Lam Au pont Mirabeau un coup de chapeau à l'Apollinaire à l'Apollinaire


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TEMPÊTE DANS UN BÉNITIER Ré Sol Sim Fa#7 Mi7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Tempête dans un bénitier, Le souverain pontife avecque, Les évêques, les archevêques, Nous font un satané chantier La Mi7 La Mi7 La Fa#7 Sim Ils ne savent pas ce qu'ils perdent, Tous ces fichus calotins, Sans le latin, sans le latin, La messe nous emmerde Fa#7 Sim Fa#7 Sim Mi7 La A la fête liturgique, Plus de grandes pompes, soudain, Sans le latin, sans le latin, Plus de mystère magique Mi7 La Mi7 La La7 Ré Le rite qui nous envoûte, S'avère alors anodin, Sans le latin, sans le latin, Et les fidèles s'en foutent Ladim Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La O très Sainte Marie mère de, Dieu, dites à ces putains, De moines qu'ils nous emmerdent, Sans le latin

Ré Sol Sim Fa#7 Mi7 Lam Si7 Mi7 La7 Ré Je ne suis pas le seul, morbleu, Depuis que ces règles sévissent, A ne plus me rendre à l'office, Dominical que quand il pleut La Mi7 La Mi7 La Fa#7 Sim Il ne savent pas ce qu'ils perdent, Tous ces fichus calotins, Sans le latin, sans le latin, La messe nous emmerde Fa#7 Sim Fa#7 Sim Mi7 La En renonçant à l'occulte, Faudra qu'ils fassent tintin, Sans le latin, sans le latin, Pour le denier du culte Mi7 La Mi7 La La7 Ré A la saison printanière, Suisse, bedeau, sacristain, Sans le latin, sans le latin, F'ront l'église buissonnière Ladim Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La O très Sainte Marie mère de, Dieu, dites à ces putains, De moines qu'ils nous emmerdent, Sans le latin.

Ré Sol Sim Fa#7 Mi7 Lam Si7 Mi7 Ces oiseaux sont des enragés, Ces corbeaux qui scient, rognent, tranchent, La saine et bonne vieille branche, De la croix où ils La7 Ré sont perchés La Mi7 La Mi7 La Fa#7 Sim Ils ne savent pas ce qu'ils perdent, Tous ces fichus calotins, Sans le latin, sans le latin, La messe nous emmerde Fa#7 Sim Fa#7 Sim Mi7 La Le vin du sacré calice, Se change en eau de boudin, Sans le latin, sans le latin, Et ses vertus faiblissent Mi7 La Mi7 La La7 Ré A Lourdes, Sète ou bien Parme, Comme à Quimper Corentin, Le presbytère sans le latin, A perdu de son charme Ladim Do#m Fa#7 Si7 Mi7 La O très Sainte Marie mère de, Dieu, dites à ces putains, De moines qu'ils nous emmerdent, Sans le latin


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BOULEVARD DU TEMPS QUI PASSE Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 A peine sortis du berceau, Nous sommes allés faire un saut, Au boulevard du temps qui passe, Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Rém En scandant notre « Ça ira », Contre les vieux, les mous, les gras, Confinés dans leurs idées basses. Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 On nous a vus, c'était hier, Qui descendions, jeunes et fiers, Dans une folle sarabande, Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Rém En allumant des feux de joies, En alarmant les gros bourgeois, En piétinant leurs plates-bandes. Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Jurant de tout remettre à neuf, De refaire quatre-vingt neuf, De reprendre un peu la Bastille, Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Rém Nous avons embrassé, goulus, Leurs femmes qu'ils ne touchaient plus, Nous avons fécondé leurs filles. Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Dans la mare de leurs canards, Nous avons lancé, goguenards, Force pavés, quelle tempête ! Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Rém Nous n'avons rien laissé debout, Flanquant leurs credos, leurs tabous, Et leurs dieux, cul par-dessus tête. Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Quand sonna le « cessez le feu », L'un de nous perdait ses cheveux, Et l'autre avait les tempes grises. Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Rém Nous avons constaté soudain, Que l'été de la Saint Martin, N'est pas loin du temps des cerises. Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Alors, ralentissant le pas, On fit la route à la papa, Car, braillant contre les ancêtres, Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Rém La troupe fraîche des cadets, Au carrefour nous attendait, Pour nous envoyer à Bicêtre. Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Tous ces gâteux ces avachis, Ces pauvres sépulcres blanchis, Chancelant dans leur carapace, Rém Sol7 Do7 Fa7 Sib La7 Rém On les a vus, c'était hier, Qui descendaient jeunes et fiers, Le boulevard du temps qui passe.


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LE MODESTE Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 Do Les pays, c'est pas ça qui manque, On vient au monde à Salamanque, A Paris, Bordeaux, Lille, Brest(e). Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do Lui, la nativité le prit, Du côté des Saintes-Maries, C'est un modeste. Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 Comme jadis a fait un roi, Il serait bien fichu, je crois, De donner le trône et le reste, Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do Contre un seul cheval camarguais, Bancal, vieux, borgne, fatigué, C'est un modeste.

Do

Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 Do Suivi de son pin parasol, S'il fuit sans même toucher le sol, Le moindre effort comme la peste, Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do C'est qu'au chantier ses bras d'Hercule, Rendraient les autres ridicules, C'est un modeste. Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 A la pétanque, quand il perd, Te fais pas de souci, pépère, Si d'aventure il te conteste. Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do S'il te boude, s'il te rudoie, Au fond, il est content pour toi, C'est un modeste.

Do

Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 Do Si, quand un emmerdeur le met, En rogne, on ne le voit jamais, Lever sur l'homme une main leste. Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do C'est qu'il juge pas nécessaire, D'humilier un adversaire, C'est un modeste. Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 Do Et quand il tombe amoureux fou, Y a pas de danger qu'il l'avoue, Les effusions, dame, il déteste. Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do Selon lui, mettre en plein soleil, Son cœur ou son cul c'est pareil, C'est un modeste. Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 Quand on enterre un imbécile, De ses amis, s'il raille, s'il, A l'œil sec et ne manifeste, Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do Aucun chagrin, t'y fie pas trop : Sur la patate, il en a gros, C'est un modeste.

Do

Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 Do Et s'il te traite d'étranger, Que tu sois de Naples, d'Angers, Ou d'ailleurs, remets pas la veste. Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do Lui, quand il t'adopte, pardi ! Il veut pas que ce soit le dit, C'est un modeste. Do Do7M Do7 Fa Rém7 Sol7 Si tu n'as pas tout du grimaud, Si tu sais lire entre les mots, Entre les faits, entre les gestes. Do Do7M Do7 Fa Do Sol7 Do Lors, tu verras clair dans son jeu, Et que ce bel avantageux, C'est un modeste.

Do


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DON JUAN Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Gloire à qui freine à mort, de peur d'écrabouiller, Le hérisson perdu, le crapaud fourvoyé, Sol Fa#7 Sol Fa#7 Ré Fa#7 Sim Et gloire à don Juan, d'avoir un jour souri, A celle à qui les autres n'attachaient aucun prix ! Mi Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Cette fille est trop vilaine, il me la faut Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Gloire au flic qui barrait le passage aux autos, Pour laisser traverser les chats de Léautaud ! Sol Fa#7 Sol Fa#7 Ré Fa#7 Sim Et gloire à don Juan d'avoir pris rendez-vous, Avec la délaissée, que l'amour désavoue Mi Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Cette fille est trop vilaine, il me la faut Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Gloire au premier venu qui passe et qui se tait, Quand la canaille crie : « Haro sur le baudet ! » Sol Fa#7 Sol Fa#7 Ré Fa#7 Sim Et gloire à don Juan pour ses galants discours, A celle à qui les autres faisaient jamais la cour Mi Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Cette fille est trop vilaine, il me la faut Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Et gloire à ce curé sauvant son ennemi, Lors du massacre de la Saint-Barthélémy ! Sol Fa#7 Sol Fa#7 Ré Fa#7 Sim Et gloire à don Juan qui couvrit de baisers, La fille que les autres refusaient d'embrasser Mi Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Cette fille est trop vilaine, il me la faut Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Et gloire à ce soldat qui jeta son fusil, Plutôt que d'achever l'otage à sa merci ! Sol Fa#7 Sol Fa#7 Ré Fa#7 Sim Et gloire à don Juan d'avoir osé trousser, Celle dont le jupon restait toujours baissé Mi Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Cette fille est trop vilaine, il me la faut Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Gloire à la bonne sœur qui, par temps pas très chaud, Dégela dans sa main le pénis du manchot ! Sol Fa#7 Sol Fa#7 Ré Fa#7 Sim Et gloire à don Juan qui fit reluire un soir, Ce cul déshérité ne sachant que s'asseoir ! Mi Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Cette fille est trop vilaine, il me la faut Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sim Fa#7 Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint, Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! Sol Fa#7 Sol Fa#7 Ré Fa#7 Sim Et gloire à don Juan qui rendit femme celle, Qui, sans lui, quelle horreur ! serait morte pucelle ! Mi Fa#7 Sim Mim Fa#7 Sim Cette fille est trop vilaine, il me la faut


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MÉLANIE Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Les chansons de salle de garde, Ont toujours été de mon goût, Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Et je suis bien malheureux, car de, Nos jours on n'en crée plus beaucoup. La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Pour ajouter au patrimoine, Folklorique des carabins (bis), La7 Ré7 J'en ai fait une, putain de moine, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do Plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains (bis). Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Ancienne enfant d'Marie-salope, Mélanie, la bonne au curé, Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Dedans ses trompes de Fallope, S'introduit des cierges sacrés. La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Des cierges de cire d'abeille, Plus onéreux, mais bien meilleurs (bis), La7 Ré7 Dame ! la qualité se paye, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do A Saint-Sulpice, comme ailleurs (bis). Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Quand son bon maître lui dit : " Est-ce Trop vous demander Mélanie, Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do De n'user, par délicatesse, Que de cierges non encore bénits ? " La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Du tac au tac, elle réplique : " Moi, je préfère qu'ils le soient (bis), La7 Ré7 Car je suis bonne catholique ", Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do Elle a raison, ça va de soi (bis). Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Elle vous emprunte un cierge à Pâques, Vous le rend à la Trinité. Lam Sol7 Do Lam Sol7 Non, non, non, ne me dites pas que, C'est normal de tant le garder. La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Aux obsèques d'un con célèbre, Sur la bière, ayant aperçu (bis), La7 Ré7 Un merveilleux cierge funèbre, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do Elle partit à cheval dessus (bis). Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Son mari, pris dans la tempête, La Paimpolaise était en train Lam Sol7 Do Lam Sol7 De vouer, c'était pas si bête, Un cierge au patron des marins. La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Ce pieux flambeau qui vacille, Mélanie se l'est octroyé (bis), La7 Ré7 Alors le saint, cet imbécile, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do Laissa le marin se noyer (bis).

Do

Do

…/…


167 Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Les bons fidèles qui désirent, Garder pour eux, sur le chemin Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Des processions, leur bout de cire, Doivent le tenir à quatre mains, La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Car quand elle s'en mêle, sainte vierge, Elle cause un désastre, un malheur (bis). La7 Ré7 La Saint-Barthélemy des cierges, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do C'est le jour de la Chandeleur (bis). Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Souvent quand elle les abandonne, Les cierges sont périmés ; Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do La sainte famille nous le pardonne, Plus moyen de les rallumer. La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Comme elle remue, comme elle se cabre, Comme elle fait des soubresauts (bis), La7 Ré7 En retournant au candélabre, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do Ils sont souvent en p'tits morceaux (bis). Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Et comme elle n'est pas de glace, Parfois quand elle les restitue Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Et qu'on veut les remettre en place, Il sont complètement fondus. La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Et comme en outre elle n'est pas franche, Il arrive neuf fois sur dix (bis), La7 Ré7 Qu'sur un chandelier à sept branches, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do Elle n'en rapporte que six (bis). Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Mélanie à l'heure dernière, A peu de chances d'être élue ; Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Aux culs bénits de cette manière, Aucune espèce de salut. La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 Aussi, chrétiens, mes très chers frères, C'est notre devoir, il est temps (bis), La7 Ré7 De nous employer à soustraire, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do Cette âme aux griffes de Satan (bis). Do Lam Sol7 Do Lam Sol7 Do Et je propose qu'on achète, Un cierge abondamment béni Lam Sol7 Do Lam Sol7 Qu'on fera brûler en cachette, En cachette de Mélanie. La7 Ré7 Sol7 Do La7 Ré7 Sol7 En cachette car cette salope, Serait fichue d'se l'enfoncer (bis), La7 Ré7 Dedans ses trompes de Fallope, Sol7 La7 Ré7 Sol7 Do Sol7 Do Et tout s'rait à recommencer (bis).

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LES CASSEUSES Sib Fa7 Sib Tant qu'elle a besoin du matou, Ma chatte est tendre comme tout, Sib Fa7 Sib Quand elle est comblée, aussitôt, Elle griffe, elle mord, elle fait l'gros dos. Sol7 Fa La La7 Sib Quand vous ne nous les caressez, Pas, chéries, vous nous les cassez. Fa Do7 Fa Sol7 Do7 Oubliez-les, si faire se peut, Qu'elles se reposent. Do Fa La La7 Sib Quand vous nous les dorlotez pas, Vous nous les passez à tabac. Fa Dom Ré7 Oubliez-les, si faire se peut, Qu'elles se reposent un peu, Sol7 Do7 Fa7 Qu'elles se reposent. Sib Fa7 Sib Enamourée, ma femme est douce, Mes amis vous le diront tous. Sib Fa7 Sib Après l'étreinte, en moins de deux, Ell' r'devient un bâton merdeux. Refrain Sib Fa7 Sib Dans l'alcôve, on est bien reçus, Par la voisine du dessus. Sib Fa7 Une fois son désir assouvi, Ingrate, elle nous les crucifie.

Sib

Refrain Sib Fa7 Sib Quand elle passe en revue les zouaves, Ma sœur est câline et suave. Sib Fa7 Sib Dès que s'achève l'examen, Gare à qui tombe sous sa main. Refrain Sib Fa7 Sib Si tout le monde en ma maison, Reste au lit plus que de raison, Sib Fa7 Sib C'est pas qu'on soit lubriques, c'est qu'il, Y a guère que là qu'on est tranquille.


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CUPIDON S'EN FOUT Lam Do Rém Pour changer en amour notre amourette, Il s'en serait pas fallu de beaucoup Mi7 Lam Sol7 Do Sib Mi7 Lam Mais, ce jour-là, Vénus était distraite, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Lam Do Rém Des jours où il joue les mouches du coche, Où elles sont émoussées dans le bout Mi7 Lam Sol7 Do Sib Mi7 Lam Les flèches courtoises qu'il nous décoche, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Lam Do Rém Se consacrant à d'autres imbéciles, Il n'eut pas l'heur de s'occuper de nous Mi7 Lam Sol7 Do Sib Mi7 Lam Avec son arc et tous ses ustensiles, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Lam Do Rém On a tenté sans lui d'ouvrir la fête, Sur l'herbe tendre, on s'est roulé, mais vous Mi7 Lam Sol7 Do Sib Mi7 Lam Avez perdu la vertu, pas la tête, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Lam Do Rém Si vous m'avez donné toute licence, Le cœur, hélas, n'était pas dans le coup Mi7 Lam Sol7 Do Sib Mi7 Lam Le feu sacré brillait par son absence, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Lam Do Rém On effeuilla vingt fois la marguerite, Elle tomba vingt fois sur « pas du tout » Mi7 Lam Sol7 Do Sib Mi7 Lam Et notre pauvre idylle a fait faillite, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout

Lam Do Rém Quand vous irez au bois conter fleurette, Jeunes galants, le ciel soit avec vous Mi7 Lam Sol7 Do Sib Mi7 Lam Je n'eus pas cette chance et le regrette, Il est des jours où Cupidon s'en fout, Il est des jours où Cupidon s'en fout


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MONTÉLIMAR Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sol La7 Ré Si7 Avec leurs gniards, Mignons mignards, Leur beau matou, Leur gros toutou, Mim La7 Ré Si7 Mim Fa#7 Les pharisiens, Les béotiens, Les aoûtiens, Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sol La7 Ré Si7 Dans leur auto, Roulent presto, Tombeau ouvert, Descendant vers Mim La7 Ré Fa#7 Sim La grande mare, En passant par, Montélimar. Mim Sim Fa#7 Sim Sim Mi Mim Dites d'urgence, A ces engeances, De malheur, Et à leurs, Gniards La7 Ré Fa#7 Sim La Sim Que chiens, chats, N'aiment, Pas l'nougat, Même, Même celui, D'Montélimar. Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sol La7 Ré Hélas, bientôt, Le mal d'auto, Va déranger, Les passagers. Mim La7 Ré Si7 Mim Fa#7 Le beau matou, Le gros toutou, Pas fiers du tout Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sol La7 Ré Si7 - Ça fait frémir -, S'en vont vomir, Et même pis, Sur les tapis, Mim La7 Ré Fa#7 Sim Et les coussins, A beaux dessins, C'est très malsain.

Si7

Refrain Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sol La7 Ré C'est très fâcheux, C'est plus du jeu, Et cætera. Et alors à Mim La7 Ré Si7 Mim Fa#7 Montélimar, On en a marre, Du cauchemar. Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sol La7 Ré Si7 Boutant presto, Hors de l'auto, Le beau matou, Le gros toutou, Mim La7 Ré Fa#7 Sim Ces handicaps, Sur Digne, Gap, On met le cap.

Si7

Refrain Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sol La7 Ré Si7 Alors tous ces, Petits poucets, Ces beaux matous, Ces gros toutous, Mim La7 Ré Si7 Mim Fa#7 En ribambelle, Ont sans appel, Droit au scalpel. Sim Fa#7 Sim Fa#7 Sol La7 Ré Si7 Les aoûtiens, Les béotiens, Qui font ça n'ont, Pas d'âme, non, Mim La7 Ré Fa#7 Sim Que leur auto, Bute presto, Contre un poteau ! Refrain


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HISTOIRE DE FAUSSAIRE Intro : Sol Solm Fa#7 Sim Mi7 La7 Ré Sol La7 Ré Fa#7 Se découpant sur champ d'azur, La ferme était fausse bien sûr, Sim Ré7 Et le chaume servant de toit, Synthétique comme il se doit. Sol Solm Fa#7 Sim Au bout d'une allée de faux buis, On apercevait un faux puits Mi7 La7 Ré Du fond duquel la vérité, N'avait jamais dû remonter. Ré Fa#7 Et la maîtresse de céans, Dans un habit, ma foi, seyant Sim Ré7 De fermière de comédie, A ma rencontre descendit, Sol Solm Fa#7 Sim Et mon petit bouquet, soudain, Parut terne dans ce jardin Mi7 La7 Ré Près des massifs de fausses fleurs, Offrant les plus vives couleurs. Ré Fa#7 Ayant foulé le faux gazon, Je la suivis dans la maison Sim Ré7 Où brillait sans se consumer, Un genre de feu sans fumée. Sol Solm Fa#7 Sim Face au faux buffet Henri deux, Alignés sur les rayons de Mi7 La7 Ré La bibliothèque en faux bois, Faux bouquins achetés au poids. Ré Fa#7 Faux Aubusson, fausses armures, Faux tableaux de maîtres au mur, Sim Ré7 Fausses perles et faux bijoux, Faux grains de beauté sur la joue, Sol Solm Fa#7 Sim Faux ongles tout au bout des menottes, Piano jouant des fausses notes Mi7 La7 Ré Avec des touches ne devant, Pas leur ivoire aux éléphants. Ré Fa#7 Aux lueurs des fausses chandelles, Enlevant ses fausses dentelles, Sim Ré7 Elle a dit, mais ce n'était pas, Sûr, tu es mon premier faux pas. Sol Solm Fa#7 Sim Fausse vierge, fausse pudeur, Fausse fièvre, simulateurs, Mi7 La7 Ré Ces anges arti-fi-ci-els, Venus d'un faux septième ciel. Ré Do7 Fa La7 La seule chose un peu sincère, Dans cette histoire de faussaire Rém Fa7 Et contre laquelle il ne faut, Peut-être pas s'inscrire en faux, Sib Sibm La7 Rém C'est mon penchant pour elle et mon, Gros point du côté du poumon Sol7 Do7 Fa Quand amoureuse elle tomba, D'un vrai marquis de Carabas. Ré Fa#7 En l'occurrence Cupidon, Se conduisit en faux-jeton, Sim Ré7 En véritable faux témoin, Et Vénus aussi, néanmoins Sol Solm Fa#7 Sim Ce serait sans doute mentir, Par omission de ne pas dire Mi7 La7 Ré Que je leur dois quand même une heure, Authentique de vrai bonheur.

GB OK


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LA MESSE AU PENDU Do Rém Lam Mi7 Lam Sol7 Do Anticlérical fanatique, Gros mangeur d'ecclésiastiques, Cet aveu me coûte beaucoup, Solm6 La7 Rém Lam Mi7 Lam Mim Lam Mais ces hommes d'Église, hélas ! Ne sont pas tous des dégueulasses, Témoin le curé de chez nous. Do Rém Lam Mi7 Lam Sol7 Do Quand la foule qui se déchaîne, Pendit un homme au bout d'un chêne, Sans autre forme de remords, Solm6 La7 Rém Lam Mi7 Lam Mim Lam Ce ratichon fit un scandale, Et rugit à travers les stalles, « Mort à toute peine de mort ! » Do Rém Lam Mi7 Lam Sol7 Do Puis, on le vit, étrange rite, Qui baptisait les marguerites, Avec l'eau de son bénitier Solm6 La7 Rém Lam Mi7 Lam Mim Lam Et qui prodiguait les hosties, Le pain bénit, l'Eucharistie, Aux petits oiseaux du moutier. Do Rém Lam Mi7 Lam Sol7 Do Ensuite, il retroussa ses manches, Prit son goupillon des dimanches, Et, plein d'une sainte colère, Solm6 La7 Rém Lam Mi7 Lam Mim Lam Il partit comme à l'offensive, Dire une grand' messe exclusive, A celui qui dansait en l'air. Do Rém Lam Mi7 Lam Sol7 Do C'est à du gibier de potence, Qu'en cette triste circonstance, L'Hommage sacré fut rendu. Solm6 La7 Rém Lam Mi7 Lam Mim Lam Ce jour là, le rôle du Christ(e), Bonne aubaine pour le touriste, Était joué par un pendu. Do Rém Lam Mi7 Lam Sol7 Do Et maintenant quand on croasse, Nous, les païens de sa paroisse, C'est pas lui qu'on veut dépriser. Solm6 La7 Rém Lam Mi7 Lam mim Lam Quand on crie « A bas la calotte », A s'en faire péter la glotte, La sienne n'est jamais visée. Do Rém Lam Mi7 Lam Sol7 Do Anticléricaux fanatiques, Gros mangeurs d'ecclésiastiques, Quand vous vous goinfrerez un plat Solm6 La7 Rém Lam Mi7 Lam Mim Lam De cureton, je vous exhorte, Camarades, à faire en sorte, Que ce ne soit pas celui-là.


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LÈCHE-COCU Do Fa Do Sol7 Do Comme il chouchoutait les maris, Qu'il les couvrait de flatteries, Fa Do Ré7 Sol7 Fa Sol7 Do Quand il en pinçait pour leurs femmes, Qu'il avait des cornes au cul, Sol La7 Fa Fam Lam6 Sol7 Do On l'appelait lèche-cocu. Oyez tous son histoire infâme. Do Fa Do Sol7 Do Si l'mari faisait du bateau, Il lui parlait de tirant d'eau, Fa Do Ré7 Sol7 Fa Sol7 Do De voiles, de mâts de misaine, De yacht, de brick et de steamer, Sol La7 Fa Fam Lam6 Sol7 Do Lui, qui souffrait du mal de mer, En passant les ponts de la Seine. Do Fa Do Sol7 Do Si l'homme était un peu bigot, Lui qui sentait fort le fagot, Fa Do Ré7 Sol7 Fa Sol7 Do Criblait le ciel de patenôtres, Communiait à grand fracas, Sol La7 Fa Fam Lam6 Sol7 Do Retirant même en certains cas, L'pain bénit d'la bouche d'un autre. Do Fa Do Sol7 Do Si l'homme était sergent de ville, En sautoir - mon Dieu, que c'est vil Fa Do Ré7 Sol7 Fa Sol7 Do Il portait un flic en peluche, Lui qui, sans ménager sa voix, Sol La7 Fa Fam Lam6 Sol7 Do Criait : « Mort aux vaches » autrefois, Même atteint de la coqueluche. Do Fa Do Sol7 Do Si l'homme était un militant, Il prenait sa carte à l'instant Fa Do Ré7 Sol7 Fa Sol7 Do Pour bien se mettre dans sa manche, Biffant ses propres graffiti Sol La7 Fa Fam Lam6 Sol7 Do Du vendredi, le samedi, Ceux du samedi, le dimanche. Do Fa Do Sol7 Do Et si l'homme était dans l'armée, Il entonnait pour le charmer : Fa Do Ré7 Sol7 Fa Sol7 Do « Sambre-et-Meuse » et tout le folklore, Lui, le pacifiste bêlant Sol La7 Fa Fam Lam6 Sol7 Do Qui fabriquait des cerfs-volants, Avec le drapeau tricolore.


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LES PATRIOTES Intro : Do Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Les invalides chez nous, l'revers de leur médaille, C'est pas d'être hors d'état courir les filles, cré nom de nom, Sol7 Do Mi7 Lam Mi7 Lam Mais de ne plus pouvoir retourner au champ de bataille, Le rameau d'olivier n'est pas notre symbole, non ! Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Ce que par dessus tout, nos aveuglent déplorent, C'est pas d'être hors d'état d'se rincer l'œil, cré nom de nom, Sol7 Do Mi7 Lam Mi7 Lam Mais de ne plus pouvoir lorgner le drapeau tricolore, La ligne bleu des Vosges sera toujours notre horizon. Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Et les sourds de chez nous, s'ils sont mélancoliques, C'est pas d'être hors d'état d'ouïr les sirènes, cré nom de nom, Sol7 Do Mi7 Lam Mi7 Lam Mais de ne plus pouvoir, entendre au défilé d'la clique, Les échos du tambour de la trompette et du clairon. Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Et les muets d'chez nous, c'qui les met mal à l'aise, C'est pas d'être hors d'état d'conter fleurette, cré nom de nom, Sol7 Do Mi7 Lam Mi7 Lam Mais de ne plus pouvoir reprendre en cœur la marseillaise, Les chansons martiales sont les seules que nous entonnons. Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Ce qui de nos manchots, aigrit le caractère, C'est pas d'être hors d'état d'pincer les fesses, cré nom de nom, Sol7 Do Mi7 Lam Mi7 Lam Mais de ne plus pouvoir faire le salut militaire, Jamais un bras d'honneur ne sera notre geste. Non ! Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Les estropiés d'chez nous, ce qui les rend patraques, C'est pas d'être hors d'état d'courir la gueuse, cré nom de nom, Sol7 Do Mi7 Lam Mi7 Lam Mais de ne plus pouvoir participer à une attaque, On rêve de Rosalie, la baïonnette, pas de Ninon Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do C'qui manque aux amputés, de leurs bijoux d'famille, C'est pas d'être hors d'état d'aimer leur femme, cré nom de nom, Sol7 Do Mi7 Lam Mi7 Lam Mais de ne plus pouvoir sabrer les belles ennemies, La colombe de la paix, on l'apprête aux petits oignons. Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Mi7 Lam Sol7 Do Quant à nos trépassés, s'ils ont tous l'âme en peine, C'est pas d'être hors d'état d'mourir d'amour, cré nom de nom, Sol7 Do Mi7 Lam Mi7 Lam Mais de ne plus pouvoir se faire occire à la prochaine, Au monument au morts, chacun rêve d'avoir son nom. Sol7 Do Mi7 Lam Sol7


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LA VISITE Lam Ré7 Sol Mi7 Lam On n'était pas des Barbe-Bleue, Ni des pelés, ni des galeux, Porteurs de parasites. Ré7 Sol Ré7 Sol On n'était pas des spadassins, On venait du pays voisin, On venait en visite. Rém Sol7 Do La7 Rém On n'avait aucune intention, De razzia, de déprédation, Aucun but illicite. Rém Sol7 Do Sol7 Do Mi7 On venait pas piller chez eux, On venait pas gober leurs œufs , On venait en visite. On poussait pas des cris d'Indiens, On avançait avec maintien, Et d'un pas qui hésite. On braquait pas des revolvers, On arrivait les bras ouverts, On venait en visite. Mais ils sont rentrés dans leurs trous, Mais ils ont poussé les verrous, Dans un accord tacite. Ils ont fermé les contrevents, Caché les femmes, les enfants, Refusé la visite. On venait pas les sermonner, Tenter de les endoctriner, Pas leur prendre leur site. On venait leur dire en passant, Un petit bonjour innocent, On venait en visite. On venait pour se présenter, On venait pour les fréquenter, Pour qu'ils nous plébiscitent, Dans l'espérance d'être admis, Et naturalisés amis, On venait en visite. Par malchance, ils n'ont pas voulu, De notre amitié superflue, Que rien ne nécessite. Et l'on a refermé nos mains, Et l'on a rebroussé chemin, Suspendu la visite Mi7 Lam Rém Lam Mi7 Lam Suspendu la visite.


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ÉLÉGIE À UN RAT DE CAVE Fa Fa7 Sib6 Do7 Fa Sib Do7 Personne n'aurait cru ce cave, Prophétisant que par malheur Fa Fa7 Sib6 Do7 Fa Sib Solm Do7 Mon pauvre petit rat de cave, Tu débarquerais avant l'heure Fa Fa7 Sib6 Do7 Fa Sib Do7 Tu n'étais pas du genre qui vire, De bord et tous on le savait Fa Fa7 Sib6 Do7 Fa Do Du genre à quitter le navire, Et tu es la première qui l'aies fait Si Maintenant ma mie qu'on te séquestre, Au sein des cieux Rém La7 Que je me déguise en chanteur d'orchestre, Pour tes beaux yeux Ré7 En partant ma mie je te l'assure, Tu as fichu le noir au fond de nous Lab Sol Quoiqu'on n'ait pas mis de crêpe sur, Nos putains de binious Do Si On n'm'a jamais vu, faut que tu l'notes, C'est une primeur Rém La7 Faire un boeuf avec des croque-notes, C'est en ton honneur Ré7 Sache aussi qu'en écoutant Béchet(e), Foll'gamberge, on voit la nuit tombée Do Sib La7 Ton fantôme qui sautille en cachette, Rue du Vieux Colombier Ré7 Do Sol7 Do Ton fantôme qui sautille en cachette, Rue du Vieux Colombier Fa Fa7 Sib6 Do7 Fa Sib Do7 Sans aucun « Au revoir mes frères », Mais on n't'en veut pas pour autant Fa Fa7 Sib6 Do7 Fa Sib Solm Do7 Mine de rien tu es allée faire, Ton trou dans les neiges d'antan Fa Fa7 Sib6 Do7 Fa Sib Do7 Désormais, c'est pas des salades, Parmi Flora, Jeanne, Thaïs Fa Fa7 Sib6 Do7 Fa Do J'inclus ton nom à la ballade, Des belles dames du temps jadis Si Maintenant ma mie qu'ta place est faite, Chez les gentils Rém La7 Qu'tu as r'trouvé pour l'éternelle fête, Papa Zutty Ré7 Chauffe la place à tous les vieux potaches, Machin, Chose, et Luter et Longnon Lab Sol Et ce gras du bide de Moustache, Tes fidèles compagnons Do Si S'il est brave, pourquoi que Dieu le père, Là-haut ferait Rém La7 Quelque différence entre Saint-Pierre, Et Saint-Germain-des-Prés Ré7 De tout cœur on espère que dans ce, Paradis miséricordieux Do Sib La7 Brillent pour toi des lendemains qui dansent, Où y a pas de bon Dieu Ré7 Do Sol7 Do Brillent pour toi des lendemains qui dansent, Où y a pas de bon Dieu.


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ENTRE LA RUE DIDOT ET LA RUE DE VANVES Do Rém Sol7 Do Sol7 Do Voici ce qu'il advint, jadis grosso modo, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 Dans les années quarante où je débarquais de mon Languedo Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do Passait une belle gretchen, au carrefour du château, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 Callipyge à prétendre jouer les Vénus chez les Hottentots Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do En signe d'irrespect, je balance aussitôt, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 En geste de revanche une patte croche au bas de son dos Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do La souris grise se fâche, et subito presto, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 La conne la méchante va d'mander ma tête à ses p'tits poteaux Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do Deux sbires sont venus, avec leur noirs manteaux, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 Se pointer dans mon antre et sûrement pas pour m'faire de cadeaux Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do J'étais alors en train, de suer sang et eau, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 De m'user les phalanges sur un chouette accord du Père Django Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot

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178 Do Rém Sol7 Do Sol7 Do Par un heureux hasard, ces enfants de salauds, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 Un sacré coup de chance aimaient la musique et les trémolos Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do Ils s'en sont retournés, sans finir leur boulot, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 Fredonnant un mélange de Lily Marlène et d'Heïli Heïlo Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do Une supposition, qu'ils aient comme Malreaux, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 Qu'ils aient comme ce branque compté la musique pour moins que zéro Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do M'auraient collé au mur, avec ou sans bandeau, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 On lirait quelle navrance mon blase inconnu dans un ex-voto Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot Do Rém Sol7 Do Sol7 Do Au théâtre ce soir, ici sur ces tréteaux, entre la rue Didot et la rue de Vanves Fa Ré#dim Mim La7 Rém Sol7 La7 Poussant une autre goualante y'aurait à ma place un autre cabot Rém Sol7 Do Rém Lam Sol7 Do Entre la rue de Vanves et la rue Didot


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LA FILE INDIENNE Un chien caniche à l'œil coquin, Qui venait de chez son béguin, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Descendait, en s' poussant du col, Le boulevard de Sébastopol, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Une midinette en repos, Se plut à suivre le cabot, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Sans voir que son corps magnétique Entraînait un jeune loustic, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Or, l'amante de celui-ci Jalouse le suivait aussi, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,. Et l' vieux mari de celle-là, Le talonnait de ses pieds plats, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Un dur balafré courait sus Au vieux qu'il prenait pour Crésus, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Et derrière le dur balafré Marchait un flic à pas feutrés, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Et tous, cabot, trottin, loustic, Epouse, époux, et dur et flic, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Descendaient à la queue leu leu Le long boulevard si populeux, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Voilà que l'animal, soudain, Profane les pieds du trottin, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Furieus' ell' flanque avec ferveur Un' pair' de gifles à son suiveur, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Celui-ci la tête à l'envers Voit la jalous' l'œil grand ouvert, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Et l'abreuv' d'injur's bien senties, Que j'vous dirai à la sortie, Tortillant de la croupe et redoublant le pas.


180 Derrièr' arrivait le mari, Ce fut à lui qu'elle s'en prit, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, En le traitant d'un' voix aiguë De tambour-major des cocus. Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Le mari rebroussant chemin Voit le dur et lui dit "gamin", Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, C'est trop tard pour me détrousser, Ma femme vous a devancé, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Le dur vexé de fair' chou blanc Dégaine un couteau rutilant, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Qu'il plante à la joie du public, A travers la carcass' du flic, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Et tous, bandit, couple, loustic, Trottin, cabot, tous, sauf le flic, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Suivir'nt à la queue leu leu L'enterrement du flic parbleu, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. {2x}


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CLAIRETTE ET LA FOURMI Ré Si7 Mim Sim Fa#7 J'étais pas l'amant de Clairette, Mais son ami. Sim La La7 De jamais lui conter fleurette, J'avais promis. Ré7 Sol Si7 Mim Un jour qu'on gardait ses chevrettes, Aux champs, parmi Mi7 La7 Ré Si7 L'herbe tendre et les pâquerettes, Elle s'endormit. Mi7 La7 Ré L'herbe tendre et les pâquerettes, Elle s'endormit.

Ré Si7 Mim Sim Fa#7 Durant son sommeil, indiscrète, Une fourmi Sim La La7 Se glissa dans sa collerette, Quelle infamie ! Ré7 Sol Si7 Mim Moi, pour secourir la pauvrette, Vite je mis Mi7 La7 Ré Si7 Ma patte sur sa gorgerette : Elle a blêmi. Mi7 La7 Ré Ma patte sur sa gorgerette : Elle a blêmi.

Ré Si7 Mim Sim Fa#7 Crime de lèse-bergerette, J'avais commis. Sim La La7 Par des gifles que rien n'arrête, Je suis puni, Ré7 Sol Si7 Mim Et pas des gifles d'opérette, Pas des demies. Mi7 La7 Ré Si7 J'en ai gardé belle lurette, Le cou démis. Mi7 La7 Ré J'en ai gardé belle lurette, Le cou démis.

Ré Si7 Mim Sim Fa#7 Quand j'ai tort, moi, qu'on me maltraite, D'accord, admis ! Sim La La7 Mais quand j'ai rien fait, je regrette, C'est pas permis. Ré7 Sol Si7 Mim Voilà qu'à partir je m'apprête, Sans bonhomie, Mi7 La7 Ré Si7 C'est alors que la guillerette, Prend l'air soumis. Mi7 La7 Ré C'est alors que la guillerette, Prend l'air soumis.

Ré Si7 Mim Sim Fa#7 Elle dit, baissant les mirettes : « C'est moi qui ai mis, Sim La La7 Au-dedans de ma collerette, Cette fourmi ». Ré7 Sol Si7 Mim Les clés de ses beautés secrètes, Elle m'a remis. Mi7 La7 Ré Si7 Le ciel me tombe sur la crête, Si l'on dormit. Mi7 La7 Ré Le ciel me tombe sur la crête, Si l'on dormit.

Ré Si7 Mim Sim Fa#7 Je suis plus l'ami de Clairette, Mais son promis. Sim La La7 Je ne lui contais pas fleurette, Je m'y suis mis. Ré7 Sol Si7 Mim De jour en jour notre amourette, Se raffermit. Mi7 La7 Ré Si7 Dieu protège les bergerettes, Et les fourmis ! Mi7 La7 Ré Dieu protège les bergerettes, Et les fourmis !


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LA FILE INDIENNE Sol Un chien caniche à l’œil coquin, Qui venait de chez son béguin, Lam Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Ré Descendait, en s'poussant du col, Le boul'vard de Sébastopol, Sol Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Une midinette en repos, Se plut à suivre le cabot, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Sans voir que son corps magnétique, Entraînait un jeune loustic, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Or, l'amante de celui-ci, Jalouse le suivait aussi, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Et l' vieux mari de celle-là, Le talonnait de ses pieds plats, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Un dur balafré courait sus Au vieux qu'il prenait pour Crésus, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Et derrière le dur balafré, Marchait un flic à pas feutrés, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Et tous, cabot, trottin, loustic, Épouse, époux, et dur et flic, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Descendaient à la queue leu leu, Le long boul'vard si populeux, Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Voilà que l'animal, soudain, Profane les pieds du trottin, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Furieuse elle flanque avec ferveur, Une paire de gifles à son suiveur, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Celui-ci la tête à l'envers Voit la jalouse l’œil grand ouvert, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Et l'abreuve d'injures bien senties, Que j'vous dirai à la sortie, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Derrière arrivait le mari, Ce fut à lui qu'elle s'en prit, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, En le traitant d'une voix aiguë, De tambour-major des cocus. Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Le mari rebroussant chemin, Voit le dur et lui dit " gamin ", Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, C'est trop tard pour me détrousser, Ma femme vous a devancé, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Le dur vexé de fair' chou blanc, Dégaine un couteau rutilant, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Qu'il plante à la joie du public, A travers la carcass' du flic, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Et tous, bandit, couple, loustic, Trottin, cabot, tous, moins le flic, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Suivir'nt à la queue leu leu, L'enterrement du flic parbleu, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. (bis)


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