L E M A G A Z I N E D E L A K U S T O M K U LT U R E
FRANCE METROPOLITAINE 5,50E - CANADA 10,95 $CAN - SUISSE 11CHF - BELGIQUE/LUX./GRECE/ DOM/PORTUGAL.CONT. 6,50 E - TOM SURFACE 1100XPF
O L D S C H O O L E T K U S T O M K U LT U R E
MARS/AVRIL 2008
dUf
Speed king 9>G@ 7:=A6J
HOT ROD, MUSCLE CAR & PIN UP
USA
ITALIE
#6
FRANCE
#6
Life
kustom
Tous les amateurs allemands de hot rods, de muscle cars ou de pin-up, connaissent les photos de Dirk Behlau, qui travaille sous le label Pixeleye. Peu à peu, son talent franchit largement les frontières germaniques pour envahir le reste de la Planète Kustom.
Dirk beHLau
pixeleye racing 28 KUSTOM MAG’
Sur les grilles de départ de meetings allemands, on trouve généralement des vieux rods et customs, des jeunes filles avec un drapeau à damiers et Dirk Behlau accroupi avec ses objectifs.
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I
l est présent sur tous les fronts, possède sans doute plus de sites internet que d’appareils photos et ne laisse jamais aucun projet en sommeil. Hot rodding, dragster, muscle car, déco, design, illustration, architecture, pin-up, rock’n’roll, informatique, film et photo : Dirk Behlau semble maîtriser chacun de ces sujets sur le bout des doigts et on en arrive même à se demander quand le garçon se repose. Le plus beau dans tout ça, c’est qu’il est totalement autodidacte, commençant cependant très jeune à s’intéresser à certains aspects de ses passions actuelles. Né en 1971, le petit Dirk remporte déjà un concours de peinture à l’âge de 6 ans, avant de se voir offrir par son père un appareil photo “clic-clac”. Plus rien ou presque n’échappe alors à son objectif, à commencer par les autres gamins en skateboard ou en BMX. Pas d’études spécialisées donc, mais un œil aiguisé qui sait trouver les meilleurs angles, la lumière optimale et les décors adaptés aux sujets idéaux. Avant d’en faire un métier, il s’essaye préalablement à l’art, à la sculpture et au collage, tout en manageant un label de disques baptisé “Afterimage Records”. Ce n’est qu’il y a une dizaine d’années que Behlau entame sa carrière de photographe professionnel. Tout d’abord avec des thèmes relatifs à la déco d’intérieur et à l’architecture, poussant Dirk à lancer le magazine “Sceyelines”. Peu après, ce sont les voitures US, les jeunes filles sexy au flair nostalgique et les groupes de rock qui prennent le relais. Comme il ne fait jamais une seule chose à la fois, Dirk découvre en 1995 les joies de l’internet, devenant rapidement expert en création de sites web. Encore l’occasion de lancer une société spécialisée, proposant ses compétences hors du commun aux autres pros. Cette entreprise est suivie en
1999 par son studio photo, connu sous l’appellation de “Pixeleye Interactive”. Dirk Behlau écume alors toute la scène allemande du kustom, sans jamais se fixer de limites géographiques. « J’aimerais bien travailler plus régulièrement aux Etats-Unis, particulièrement en Californie. Le choix de modèles et de sites adaptés y est plus propice que chez nous, sans parler du climat. J’ai vraiment un faible pour Los Angeles, San Francisco ou Las Vegas, où j’ai réalisé de nombreux shoots. Cette année je pars même à la Speed Week de Bonneville. La grande étendue de sel et les racers de dingue qui y effectuent des runs, ça doit être carrément mortel ! » S’il bosse majoritairement pour son propre compte, Dirk signe souvent des contrats avec des sociétés venant le commissionner pour des programmes précis. C’est le cas dernièrement du fabricant de bougies NGK, pour qui il signe toute la campagne de pub allemande. À d’autres clients moins importants, il mâche le travail de A à Z, pouvant leur mettre sur pieds des photos de promo, des logos, des sites internet et des dossiers de presse complets. Jamais à cours d’idées ou de projets, Dirk met en ligne une délirante caricature de lui-même à télécharger, puis à imprimer sur du bristol et à fabriquer comme un petit pantin. En août dernier, il publie également son premier livre (cf. encadré) et en début d’année, délibère pour choisir laquelle des nombreuses concurrentes inscrites, remportera le concours qu’il a organisé pour élire la meilleure pin-up. Un moyen
Rien n’est statique dans les photos de Pixeleye, les véhicules sont toujours mis en scène et souvent en action, quant aux personnages, ils participent tous à la vie de l’image.
intelligent et efficace pour trouver de nouvelles égéries à photographier. Car si sa favorite reste très certainement la Suisse Zoe Scarlett, Behlau vit à cent à l’heure et ne peut pas se contenter d’un seul modèle, d’un seul pays, d’un seul véhicule ni même d’un seul métier… Textes Charlie Lecach - photos Dirk Behlau
un œil aiguisé qui sait trouver les meilleurs angles.
Toujours au bon endroit au bon moment, quitte à respirer un peu de gomme brûlée.
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Un coupé 5 fenêtres prêt pour le départ, à Bottrop en 2006.
J’ai un faible pour Los Angeles, San Francisco ou Las Vegas, où j’ai réalisé de nombreux shoots Qui a dit qu’il n’y avait pas de Surf Wagons en Allemagne ?
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Hard Rock ou bagnoles, ce qui compte pour Dirk c’est la puissance et la note juste. Photo de Lioba Schneider.
Personne n’est mieux placé pour parler de Pixeleye que Dirk Behlau en personne, d’où l’intérêt d’une petite interview pour percer les mystères de ce personnage multi-talents. D’où te vient le goût des caisses américaines et du style fifties ? C’est vrai que je suis tombé à fond dedans, sans trop savoir comment. En tout cas ça ne date pas d’hier, au point que je portais la banane façon Elvis quand j’étais encore gosse. Bien plus tard, j’ai eu l’occasion d’assister à des courses de drag, qui m’ont complètement contaminé. J’ai fini par monter des sites internet et shooter des photos pour les racing teams, que je sponsorise aujourd’hui avec mes services média. J’aime les gens et les choses authentiques, qui ont leur propre style. Le hot rodding old school a vraiment du style et de l’authenticité. Ce mouvement date d’une époque où il existait encore des valeurs comme l’entraide et l’amitié. Le bon vieux temps quoi ! Ha ha ha. Quand je vois des photos prises aux US pendant les années ‘50 ou ‘60, j’ai le cœur qui chavire. J’essaye de capturer sur mes photos l’ambiance et le charme de cette ère. D’une manière générale, j’accroche plutôt avec les contre-cultures, ayant moi-même trempé dans le milieu du skateboard et du BMX pendant les années ‘70 et ‘80. La plupart de gens finissent par devenir adultes, mais ce moment n’est jamais arrivé pour moi. Pourtant j’ai déjà été marié deux fois et j’ai une fille de quinze ans, ce qui prouve que j’arrive pas à vivre dans la conformité totale… À quoi accordes-tu le plus d’importance sur tes photos ? Il faut que les images me parlent, qu’elles paraissent authentiques, dynamiques, avec des idées nouvelles et sans jamais sombrer dans la routine. Beaucoup de photographes se contentent juste de suivre des tendances, sans avoir leur propre identité. C’est un truc qui m’ennuie même au plus haut point. On a bien sûr le droit de se laisser inspirer, mais il faut finir par trouver sa propre voie. Je tente pour ma part de transposer dans la réalité des nouvelles perspectives et des angles inédits de mes visions. Dans tous les cas, je me
Je ne suis plus spectateur, mais fais partie de l’action plonge totalement dans la thématique choisie et ne suis plus spectateur, mais essaye de faire partie de l’action. C’est très important, peu importe que l’on photographie des hot rods, des groupes de rock ou des meubles. Il faut comprendre les choses et les ressentir, c’est ce qui fait toute la différence. C’est pas mon truc de gratter juste un peu en surface. Je fais mon boulot à fond, je fais ce que j’ai envie et je ne le fais jamais pour faire plaisir aux autres. Quelles sont tes inspirations ? D’autres photographes, artistes, groupes… C’est tout d’abord le Rock’n’roll sous toutes ses facettes, du Punkrock au Metal en passant par le Psychobilly. Des wxdsfc ggdf gdfg m’accompagnent déjà au groupesffsdgdfgdfg comme Motörhead gdfgdfgdfgdfg dfgdg25dgg quotidien depuis ans, ça m’a forcément marqué. Mais je gdegdfgfd suis aussi errtgreter un granddsfsfsdf fan des designers de meubles scandinadcvxd dfg gdfgdfgdfg 34 KUSTOM MAG’
Speed Kings
Dirk Behlau est l’auteur d’un livre qui ne devrait manquer dans aucune bibliothèque de hot rodder, de drag freak ou de fan de pin-up. Il s’agit plus précisément d’un portfolio de 128 pages, au format 26 x 18 cm et dont les photos parlent d’ellesmêmes. Pas de texte, donc pas de barrière de langue et aucune excuse pour ne pas s’offrir ce pur bijou à 29,90 € sur amazon.com. Pour dix euros de plus, Dirk vous propose le full pack : le livre avec une dédicace personnalisée, le patch et le sticker Pixeleye Racing, ainsi que 4 cartes postales. À commander cette fois sur www.speedkings-book.com Les sites de Dirk Behlau www.pixeleye.de www.kustomkulture.info www.hotrodhell.de www.myspace.com/pixeleye www.speedkings-book.om
ves comme Verner Panton ou Eero Aarnio, d’illustrateurs comme Rian Hughes, François Chalet et de bureaux de design comme House Industries, Büro Destruct etc. J’aime voyager, rencontrer des gens, apprendre des choses nouvelles, c’est surtout ça qui m’inspire. Quelques moments forts de ta carrière ? Hmmm, il y en a en effet quelques-uns. L’un d’eux est sans aucun doute le reportage qui m’était consacré en 2006 sur la chaîne TV allemande Vox, puis la publication de mon livre Speed Kings, ou encore ce restaurant Burger King en Suisse entièrement décoré avec mes photos. Sinon j’avoue apprécier lorsque des grandes marques comme Canon, Saturn ou Carrera Toys me contactent pour travailler pour elles. C’est une grande motivation et ça me permet de me rassurer en me disant que je ne fais pas forcément tout de travers. Hormis cela, rien n’a changé par rapport à mes débuts, je ne peux pas encore poser mes valises et me dire un truc comme « ça y est, tu as réussi, tu es plus ou moins connu dans ta branche ». J’ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir. Certains trouvent mes photos parfaites, je considère personnellement que je suis très loin de la perfection. Mais je suis toujours surpris de constater qu’un très large public semble connaître mon travail. Quels sont les gens ou les choses que tu aimerais photographier ? D’une manière générale je suis fasciné par les gens qui ont leur propre identité et qui sont authentiques, peu importe ce qu’ils font et où ils vivent. Des gens qui vont jusqu’au bout des choses. J’aimerais beaucoup shooter à ma façon très personnelle les membres de mes groupes préférés comme Motörhead, Metallica, Slayer, Kraftwerk ou les Beastie Boys. Et je suis quasiment certain de réussir le coup tôt ou tard avec l’un ou l’autre de ces groupes. Sinon, des gens comme Al Pacino, Robert de Niro, Johnny Depp, Sean Penn… des acteurs ayant du caractère. Ou bien des combats de Lucha Libre (catch) au Mexique, des coins de l’Amérique d’autrefois, ainsi que des endroits comme l’Île de Pâques, l’Inde ou le Japon. La liste est bien longue… Et où photographies-tu en ce moment ? Dans le monde entier, selon le projet. Je ne suis absolument pas fan de studios, mais je cherche toujours des spots qui ont un petit quelque chose en plus. L’ambiance est très importante et on ne la trouve pas dans une pièce aseptisée. C’est pourquoi j’aime beaucoup photographier dans des ateliers US avec de vieux Muscle Cars, ou dans des décors qui ont vraiment une atmosphère uniques. Tes projets d’avenir ? Je trouve étrange de faire des projets en général. Avec moi en tout cas, ça ne marche absolument pas et ça me handicape plus qu’autre chose. Beaucoup de gens ont de grands projets et finissent par ne rien réaliser du tout. C’est fatiguant et ça fait juste perdre du temps. J’ai confiance en l’avenir, mais je ne veux pas me fixer de buts que je ne pourrai pas atteindre. Je sais que j’ai encore beaucoup à découvrir et à créer, mais ça viendra tout seul. Lorsque je revois mon parcours des derniers 5 ou 10 ans, je regarde vers l’avenir avec confiance. Le tout c’est d’y croire. Textes Charlie Lecach
KUSTOM MAG’ 35 KUSTOM GARAGE #
P H OTOS
DIRK
BEHLAU
& Rock’n Roll
Dirk Behlau Né en 1971, l’Allemand Dirk Behlau est un photographe et designer hyperactif. Présent sur tous les fronts et dans de nombreux domaines différents, ses préférences personnelles se dirigent vers la photographie de hot rods, de dragsters, de muscle cars et de pin-up nostalgiques. Sur les dragstrips ou dans les meetings custom, Dirk se fond dans le décor et réussit toujours à se trouver au bon endroit au bon moment, immortalisant ainsi des instants magiques. Et lorsqu’il est à cours de modèles, il n’hésite pas à organiser un grand concours de jeunes pin-up, faisant de lui un directeur de casting privilégié !
Š Dirk Behlau
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supplement special Pin Up & cars